INTRODUCTION
1. ETAT DE LA QUESTION
L'objet d'étude mise en écran du débat se
cristallise autour de la comparaison de l'application du droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et
du Sud-Soudan.
En effet, après les heures de la décolonisation,
la problématique de reconnaissance de la Palestine comme Etat
indépendant et souverain reste un débat qui coule encre et salive
sur la scène internationale entre le pour et le contre, au même
moment, la reconnaissance du Sud Soudan impose un débat autour de ceux
qui le considèrent comme un greffage impérialiste occidental dans
un monde sous influence asiatique. Autour de cette question, plusieurs
analystes Juristes, Politologues et Sociologues ont conclu leurs recherches
d'une discrimination juridique entretenue par le système international
à l'égard de la Palestine, le qualifiant de l'entité
victime d'une confrontation idéologique entre les grandes puissances de
la planète. Cette étude n'est pas la première du genre car
bien avant nous, il existe tant de chercheurs qui ont déjà
abordé divers aspects liés à cette thématique.
Citons les chercheurs ci-après:
La reconnaissance d'un Etat étant une question de
droit, Julien Morissette estime que Le DIP est un droit
particulier, sans certaines structures classiques, comme les trois pouvoirs. Le
juridique et le politique s'entremêlent et il y a peu de certitudes dans
l'internationalisation du droit, et cela invoque tout un débat sur la
pertinence, l'efficacité, la juridicité du droit
international.
Pour Mireille Mendès France et Hugo Ruiz Diaz
Balbuena le droit international en vigueur s'est trouvé
dépassé par la question de la Palestine, et cela par le fait que
le caractère sacré de la Palestine, avec ses Lieux Saints
à Jérusalem, à Bethléem et ailleurs, apporte une
dimension religieuse au conflit, et que la question mobilise les fidèles
des trois religions qui réclament la même terre : « terre
d'Israël » pour les juifs, terre occupée pour les
Palestiniens, d'Islam pour les musulmans, et terre sainte pour les
Chrétiens, les Juifs et les Musulmans. C'est une « Terre Sainte
» chargée de mythes et de symboles ainsi que des dimensions
religieuses qui influent sur la légalité internationale
incarnée par le Droit International.1
1Mireille Mendès France et Hugo Ruiz Diaz
Balbuena 2004: 131
2
Certains analystes géostratégies tel que
Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE, il affirme que « les
matières premières africaines détériorent les
relations entre les deux grandes puissances USA et Chine» selon sa
conclusion, l'Afrique est un théâtre de l'affrontement
économique et diplomatique entre Pékin et Washington autour du
contrôle et de l'exploitation des matières
premières.2
Pour Julien Bokilo Ces deux puissances se
livrent une « compétition larvée » pour acquérir
le pétrole africain. Dans la course aux matières premières
qui l'oppose principalement à la Chine en Afrique, les Etats-Unis
utilisent divers stratagèmes pour affaiblir les régimes africains
amis de Pékin, parmi lesquels figure le Soudan.3
Monsieur Pierre Péan estime quant
à lui que, l'existence de la Palestine, de par son positionnement
géographique, signe stratégique qui assure la continuité
territoriale de l'espace arabe dans l'instauration des Etats Islamiques. Il
affirme que le malheur du peuple palestinien est de payer le prix de
l'entreprise occidentale qui vise à imposer des Etats laïques si
pas chrétiens dans le Moyen Orient comme il est le cas de l'Etat
d'Israël et du Sud Soudan dans les zones d'influence de l'OLP. Il affirme
par la suite qu' « il est important que le Soudan n'arrive pas à se
stabiliser durablement pour que celui-ci ne devienne une puissance
régionale exerçant une influence en Afrique et dans le monde
arabe.4
A notre tour, notre analyse au cours de cette recherche
s'oriente vers le souci de comprendre les insuffisances juridiques qui
empêchent l'octroi de l'indépendance à la Palestine
comparativement aux opportunités juridiques qui ont
conféré l'indépendance au Sud Soudan. Parmi les
résultats à atteindre au cours de notre travail, partant des
réalités Géopolitiques et Géostratégiques du
Sud Soudan et de la Palestine, nous cherchons à dégager le
résultat d'une démarche entremêlée entre le
juridique et le politique.
En d'autres termes, nous nous servons d'une approche
internationaliste combinant le juridique et le politique pour élaborer
notre problématique au regard des enjeux divers qu'elle nous offre pour
repenser autrement les pistes de solutions possibles.
Contrairement à la réalité
évoquée dans les oeuvres des auteurs précédents, la
présente étude se démarque particulièrement d'eux
par le souci singulier de
2Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE 2013: 450
3Julien BOKILO 2012: 324 4Pierre Péan 2011 :
570
3
chercher à se rassurer davantage de la
compétence du droit international à trancherle sort de la
Palestine au regard de celui réservé au Sud-Soudan ; d'expliquer
la cause profonde de la scission du Sud-Soudan en deux Etats comme
réponse idoine apporter par le Droit International à la crise
Soudanaise ; enfin de dénicher la raison majeure cachée du refus
des Etats Unis d'accorder son soutien manifeste à la demande
Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie.
Cette réflexion couvre l'espace territorial de la
Palestine et du Sud-Soudan dans leurs limites spatiales pendant que sur le plan
temporaire, elle couvre deux périodes anciennes explicatives des
débits des revendications des reconnaissances des autonomies et
souverainetés des Etats Palestiniens et du Sud-Soudan -,
c'est-à-dire concrètement que l'étude s'étend de
1936 pour la Palestine et 1948 pour le Sud-Soudan jusqu'à nos jours.
Cette délimitation spatio-temporaire se justifie par le
fait que, c'est durant ce temps d'étude retenu jusqu'à
présent que les deux entités territoriales étudiées
de la Palestine et du Sud-Soudan vivent dans la crise de la paix durable
affectant des deux continents Asiatique et Africain dont le socle repose sur la
réclamation de leur reconnaissance comme Etats autonomes et souverains.
Ceci étant, l'heure est à présent à l'examen de la
problématique de la recherche qui fait l'objet du point
subséquent.
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