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Analyse comparative de l'application du droit des peuples à  disposer d'eux-mêmes. Cas de la Palestine et du sud-Soudan.

( Télécharger le fichier original )
par Gédéon KASEREKA VISIYIRWA
Université du Kivu - Licence 2012
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DU KIVU
« UNIKIVU »

CAMPUS DE GOMA

FACULTE DES SCIENCES SOCIALES ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES
DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES

 

ANALYSE COMPARATIVE DE L'APPLICATION DU
DROIT DES PEUPLES A DISPOSER D'EUX-MEMES
« Cas de Palestine et du sud-soudan »

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de licence en Relations Internationales

Par : Mr Gédéon KASEREKA VISIYIRWA Directeur : OLIMBA EMEDI Kavain

Professeur Associé

Encadreur : Jean Claude Homo spei NGOY

MUAN'A-BUANGA

 

Chef des Travaux

Année Académique : 2014-2015

 

A nos chers parents Bonannée KAKULE KULU et Eveline LUSASA pour tous les sacrifices affectueusement consentis dans la recherche de notre rayonnement et élévation

Gédéon KASEREKA VISIYIRWA

II

REMERCIEMENTS

L'élaboration de ce mémoire de licence en Relations Internationales est le résultat de la synergie d'efforts fournis par bien de gens, héros de l'ombre que nous voudrions rendre ici, un hommage mérité.

D'abord au Professeur Associé Kavain OLIMBA EMEDI et au Chef des travaux Monsieur Jean Claude Homo Spei NGOY MUAN'A-BUANGA pour avoir accepté d'assurer respectivement la direction et l'encadrement de ce travail dans toute scientificité dont nous admirons le talent. Qu'ils trouvent ipso facto, l'assurance de toute notre profonde gratitude.

Ensuite, nous remercions dans cette perspective interactive, tous les membres du Comité de gestion et des corps tant ouvrier, technique et administratif que scientifique et académique de l'Université du Kivu en général et de la faculté des sciences sociales, administratives et politiques en particulier pour la formation reçue durant notre cursus académique au sein de cette institution universitaire de Goma.

Aussi, nous n'oublierons notre mère Donatienne MASIKA KIVEHO qui nous a laissé sur cette terre des souffrances itératives sans jouir de sa semence éducationnelle et que paix soit toujours à son âme.

De même, nous restons de coeur avec la famille du Chef des travaux Janvier KINAMUBANZI VUNABANDI qui nous a quitté sans palper le fuit de son précieux héritage d'enseignement et que paix soit également à son âme.

Enfin, nous remercions tous nos frères et soeurs, amis et connaissances sans oublier nos condisciples pour tous les soutiens tant moraux que psychologique et la solidarité académique réussie durant notre promotion scientifique.

Gédéon KASEREKA VISIYIRWA

III

PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS

ADF/NALU : Allied Democrtic Force/ National Army for Liberation of Uganda

AG/ONU : Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies

AIPAC : American Israël Public Affairs Committee

APLS : Armée populaire de libération du Soudan

Ass2 : Assistant de deuxième mandat

CNPC : China National Petroleum Corporation

DIP : Droit International Public

Ed : Editions

FDLP : Front Démocratique pour la Libération de la Palestine

FLP : Front de Libération de La Palestine

FPLP : Front populaire de libération de la Palestine

FPLP-CG : Front populaire de libération de la Palestine - Commandement

Général

FSSAP : Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques
Générales

GNPOC : Greater Nile Petroleum Operating Compagny
GPS : Global Positioning System

GPRS : Global Position Reach System

HAMAS : Harakat AI Moukawama AI Islamiya

IBID : Même auteur

LRA : Lord ResistanceArmy/ Armé du Seigneur

M. : Monsieur

MPLS : Mouvement Populaire de Libération du Soudan

OLP : Organisation pour la Libération de la Palestine

Op.Cit : Ouvrage déjà cité

P : Page

P.P : Pages comprises entre telle et telle autres page

R.I : Relations Internationales

UNIKIVU : Université du Kivu

USA : Unated State of America

WWW : World Wide Web

1

INTRODUCTION

1. ETAT DE LA QUESTION

L'objet d'étude mise en écran du débat se cristallise autour de la comparaison de l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et du Sud-Soudan.

En effet, après les heures de la décolonisation, la problématique de reconnaissance de la Palestine comme Etat indépendant et souverain reste un débat qui coule encre et salive sur la scène internationale entre le pour et le contre, au même moment, la reconnaissance du Sud Soudan impose un débat autour de ceux qui le considèrent comme un greffage impérialiste occidental dans un monde sous influence asiatique. Autour de cette question, plusieurs analystes Juristes, Politologues et Sociologues ont conclu leurs recherches d'une discrimination juridique entretenue par le système international à l'égard de la Palestine, le qualifiant de l'entité victime d'une confrontation idéologique entre les grandes puissances de la planète. Cette étude n'est pas la première du genre car bien avant nous, il existe tant de chercheurs qui ont déjà abordé divers aspects liés à cette thématique. Citons les chercheurs ci-après:

La reconnaissance d'un Etat étant une question de droit, Julien Morissette estime que Le DIP est un droit particulier, sans certaines structures classiques, comme les trois pouvoirs. Le juridique et le politique s'entremêlent et il y a peu de certitudes dans l'internationalisation du droit, et cela invoque tout un débat sur la pertinence, l'efficacité, la juridicité du droit international.

Pour Mireille Mendès France et Hugo Ruiz Diaz Balbuena le droit international en vigueur s'est trouvé dépassé par la question de la Palestine, et cela par le fait que le caractère sacré de la Palestine, avec ses Lieux Saints à Jérusalem, à Bethléem et ailleurs, apporte une dimension religieuse au conflit, et que la question mobilise les fidèles des trois religions qui réclament la même terre : « terre d'Israël » pour les juifs, terre occupée pour les Palestiniens, d'Islam pour les musulmans, et terre sainte pour les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans. C'est une « Terre Sainte » chargée de mythes et de symboles ainsi que des dimensions religieuses qui influent sur la légalité internationale incarnée par le Droit International.1

1Mireille Mendès France et Hugo Ruiz Diaz Balbuena 2004: 131

2

Certains analystes géostratégies tel que Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE, il affirme que « les matières premières africaines détériorent les relations entre les deux grandes puissances USA et Chine» selon sa conclusion, l'Afrique est un théâtre de l'affrontement économique et diplomatique entre Pékin et Washington autour du contrôle et de l'exploitation des matières premières.2

Pour Julien Bokilo Ces deux puissances se livrent une « compétition larvée » pour acquérir le pétrole africain. Dans la course aux matières premières qui l'oppose principalement à la Chine en Afrique, les Etats-Unis utilisent divers stratagèmes pour affaiblir les régimes africains amis de Pékin, parmi lesquels figure le Soudan.3

Monsieur Pierre Péan estime quant à lui que, l'existence de la Palestine, de par son positionnement géographique, signe stratégique qui assure la continuité territoriale de l'espace arabe dans l'instauration des Etats Islamiques. Il affirme que le malheur du peuple palestinien est de payer le prix de l'entreprise occidentale qui vise à imposer des Etats laïques si pas chrétiens dans le Moyen Orient comme il est le cas de l'Etat d'Israël et du Sud Soudan dans les zones d'influence de l'OLP. Il affirme par la suite qu' « il est important que le Soudan n'arrive pas à se stabiliser durablement pour que celui-ci ne devienne une puissance régionale exerçant une influence en Afrique et dans le monde arabe.4

A notre tour, notre analyse au cours de cette recherche s'oriente vers le souci de comprendre les insuffisances juridiques qui empêchent l'octroi de l'indépendance à la Palestine comparativement aux opportunités juridiques qui ont conféré l'indépendance au Sud Soudan. Parmi les résultats à atteindre au cours de notre travail, partant des réalités Géopolitiques et Géostratégiques du Sud Soudan et de la Palestine, nous cherchons à dégager le résultat d'une démarche entremêlée entre le juridique et le politique.

En d'autres termes, nous nous servons d'une approche internationaliste combinant le juridique et le politique pour élaborer notre problématique au regard des enjeux divers qu'elle nous offre pour repenser autrement les pistes de solutions possibles.

Contrairement à la réalité évoquée dans les oeuvres des auteurs précédents, la présente étude se démarque particulièrement d'eux par le souci singulier de

2Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE 2013: 450 3Julien BOKILO 2012: 324 4Pierre Péan 2011 : 570

3

chercher à se rassurer davantage de la compétence du droit international à trancherle sort de la Palestine au regard de celui réservé au Sud-Soudan ; d'expliquer la cause profonde de la scission du Sud-Soudan en deux Etats comme réponse idoine apporter par le Droit International à la crise Soudanaise ; enfin de dénicher la raison majeure cachée du refus des Etats Unis d'accorder son soutien manifeste à la demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie.

Cette réflexion couvre l'espace territorial de la Palestine et du Sud-Soudan dans leurs limites spatiales pendant que sur le plan temporaire, elle couvre deux périodes anciennes explicatives des débits des revendications des reconnaissances des autonomies et souverainetés des Etats Palestiniens et du Sud-Soudan -, c'est-à-dire concrètement que l'étude s'étend de 1936 pour la Palestine et 1948 pour le Sud-Soudan jusqu'à nos jours.

Cette délimitation spatio-temporaire se justifie par le fait que, c'est durant ce temps d'étude retenu jusqu'à présent que les deux entités territoriales étudiées de la Palestine et du Sud-Soudan vivent dans la crise de la paix durable affectant des deux continents Asiatique et Africain dont le socle repose sur la réclamation de leur reconnaissance comme Etats autonomes et souverains. Ceci étant, l'heure est à présent à l'examen de la problématique de la recherche qui fait l'objet du point subséquent.

2. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE

Pour quiconque est invité à jeter un coup d'oeil dans ce travail réalisé avec une approche politico juridique internationaliste, il n'est pas un secret de rappeler à l'état actuel des connaissances sur la gouvernante mondiale qui, à partir des années 50, l'antagonisme américano-soviétique ne bloquant plus l'entrée de nouveaux Etats-membres de l'Organisation des Nations Unies ou plus exactement l'Assemblée Générale s'impose comme le grand forum de la décolonisation. Par ses résolutions, l'Assemblée Générale pose les fondements d'un nouvel ordre international, conforme aux aspirations des peuples décolonisés, justifiant, soutenant la lutte des mouvements de libération nationale prôné par la résolution (XV) du 14 décembre 1960 sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

La Charte des Nations Unies, qui vise comme objectif principal le maintien de la paix et la sécurité internationales, pose une série de règles que les membres de l'ONU sont obligés de respecter pour atteindre ce but. Au nom de ces règles

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édictées afin d'atteindre le but énoncé, figure « le respect du principe de l'égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes ». De cette simple formule, tout le concept moderne du droit à l'autodétermination s'est façonné et se façonne encore aujourd'hui. Ainsi, cette Charte de l'ONU a donné une assise juridique au principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et en a fait une véritable règle générale du droit à vocation universelle. Ce droit n'est pas une nouveauté dans les relations internationales, puisqu'il existait notamment sous la forme du principe des nationalités.

En vertu du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, principe consacré dans la Charte des Nations Unies, tous les peuples ont le droit de déterminer leur statut politique, en toute liberté et sans ingérence extérieure, et de poursuivre leur développement économique, social et culturel, et tout Etat a le devoir de respecter ce droit conformément aux dispositions de la Charte.

La création d'un Etat souverain et indépendant, la libre association ou l'intégration avec un Etat indépendant ou l'acquisition de tout autre statut politique librement décidé par un peuple constituent pour ce peuple, des moyens d'exercer son droit à disposer de lui-même. Le libre choix du peuple est ouvert : le peuple peut opter pour la souveraineté étatique, s'insérer dans un ensemble ou même se doter d'un statut original. Cet extrait de la résolution insiste sur deux éléments le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, celui-ci impliquant le libre choix du statut politique ainsi que du mode de développement et l'interdiction de toute intervention extérieure susceptible d'affecter ce libre choix.

Le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes serait fondé, quant à lui, sur la faculté juridique conférée par le droit positif aux membres des groupements politiques de se constituer en entité politique indépendante, de se détacher de la communauté à laquelle, ils appartiennent, ou de s'unir à une autre communauté de leur choix.

Ainsi, au nom de ce principes de droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, les Sud-Soudanais ont, dès 1947, demandé un fonctionnement de l'Etat qui préserverait leurs intérêts. Cette démarche a été exprimée par la guerre dé révolution de 1955-1972 et conclue dans les accords d'Addis-Abeba en 1972 proposant un modèle fédéral au Soudan.

Par la suite, la création du Mouvement Populaire de Libération du Soudan

5

(MPLS) en 1983 se voulait une menace contre le non-respect des engagements d'Addis-Abeba et une réponse en actes aux faiblesses du premier mouvement armé et à la décomposition de ses élites politiques. Pour calmer ces ambitions de l'autodétermination du peuple sud soudanais, l'ONU a contribué à conforter un arrangement informel entre les autorités soudanaises, la direction du MPLS et les acteurs internationaux les plus engagés dans la résolution internationale de ce conflit. Ces démarches de l'ONU, orientées dans la recherche de la paix au Soudan, ont convergé pour que la réussite du référendum soit érigée en enjeu prioritaire.

En plus, avec l'appui du Gouvernement Américain, les parties au conflit se sont retrouvées en janvier 2005 autour d'une table de négociation et signé l'accord de Naivasha, au Kenya, qui offrait six ans d'autonomie au Sud, période qui préparait un referendum populaire pouvant fixer les jalons de l'indépendance souhaitée par les Soudanais vivant dans la partie sud du Pays. Les Nations Unies et les États-Unis se sont impliqués diplomatiquement et ont mis beaucoup de ressources de sorte que, les Sud Soudanais jouissent de leur droit à disposer d'eux-mêmes ; c'est ainsi que, cette complémentarité d'efforts ont abouti à l'organisation du référendum sur l'indépendance de janvier 2011.

Cependant, depuis plus de 65 ans, le mouvement national palestinien a essayé de réclamer son indépendance. Des années de lutte armée ont été ponctuées par des revers militaires face à l'occupant mais aussi face à la Jordanie et la Syrie, mais de toutes ces démarches, le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est montré réfractaire aux initiatives Palestiniennes. Plusieurs fois, le Conseil de sécurité et le gouvernement américain par son veto, ont rejeté la demande palestinienne visant la reconnaissance du statut d'état membre. Bien qu'appuyé par certains autres Etats comme la Jordanie, les demandes palestiniennes d'adhésion à l'ONU est ainsi apparue inaudible au milieu de dossiers plus centraux dans la sphère onusienne comme dans plusieurs salons diplomatiques à ce sujet. La Palestine réclame son indépendance sans émouvoir ni les Nations Unies ni les occidentaux pour son sort.

Aujourd'hui, ce qui est surprenant est qu'il y a environ 5 millions de Palestiniens qui vivent entre la Méditerranée et le Jourdain. Ces peuples connaissent des marginalisations, discriminations, assassinats, misères et privations des droits élémentaires. 60 ans durant, des millions de Palestiniens sont toujours réfugiés, dispersés dans des camps du Proche-Orient, voire exilés plus loin. 60 ans après,

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lesPalestiniens continuent à subir les affres de l'impunité d'Israël malgré les violations constantes du droit qui permet la poursuite de la destruction de la Palestine. Une injustice majeure a été commise : un nettoyage ethnique et l'expulsion de tout un peuple.

C'est donc en vertu de la manière dont les Nations Unies et toute la communauté internationale ont donné réponse à ces deux demandes des peuples Sud Soudanais et Palestiniens que nous avons été amenés à réfléchir sur cette question à travers les préoccupations ci-après :

- Le droit international est-il encore en mesure de trancher le sort de la Palestine au regard de celui réservé au Sud-Soudan ?

- Qu'est ce qui explique la scission du Soudan en deux Etats comme réponse idoine apportée par le droit international à la crise Soudanaise ?

- Quelle est la raison majeure cachée du refus des Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste à la demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie ?

3. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

En guise de réponses provisoires à ce questionnement, nous avons émis les hypothèses ci-après :

- Il nous semble que le Droit international en vigueur serait inapte à trancher le sort de la Palestine dans la mesure où il se trouverait dépassé par la question sans pour autant tomber en désuétude.

- La scission du Soudan en deux Etats s'expliquerait par le souci du partage du bloc Soudanais aux deux géants Etats (Chine et Etats Unis d'Amérique) pour exploiter les ressources pétrolières et non l'indépendance visible du Sud-Soudan.

- De là, la crainte des occidentaux d'établir une Palestine base avancé des Etats Islamiques et de surcroît, base arrière de la République Islamique Iranienne et non l'éligibilité à la souveraineté par le droit international serait la raison majeure cachée du refus des Etats Unis d'accorder son soutien manifeste à la demande de reconnaissance de l'autonomie de la Palestine.

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4. OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE

A la lumière des hypothèses épinglées ci haut, la présente étude poursuit un triple objectif ci-après :

- Se rassurer encore de la compétence du droit international à trancher le sort de la Palestine au regard de celui réservé au Sud-Soudan,

- Expliquer la motivation profonde à la base de la scission du Soudan en deux Etats comme réponse idoine apportée par le droit international à la crise du Soudan,

- Dépister la raison majeure cachée du refus des Etats Unis d'accorder son soutienà la demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie.

Au regard de ces objectifs précédemment formulés, l'étude sous examen revêt undouble intérêt à la fois théorique et pratique ci-après :

Sur le plan théorique : cette réflexion constitue un rapport à l'enrichissement de la banque des données de référence pour tout chercheurs et aussi du savoir intéressé par la question relative à la comparaison du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et du Sud-Soudan.

Cette étude est placée à la croisée de la pluridisciplinarité des domaines partagés entre le Droit International Privé, la Politique étrangère des grandes puissances, le Droit International Humanitaire, la Théorie de la Coopération Internationale et technique de négociation, Problèmes d'intégrations économiques, Grands problèmes politiques internationaux contemporains, Géopolitique, Géostratégie et Organisations internationales. En s'inspirant du contenu de ce travail, les scientifiques peuvent y trouver le bénéfice de leurs préoccupations par rapport aux enjeux internationaux.

Sur le plan pratique, cette réflexion se veut une contribution nécessaire à l'éveil des consciences pour une révolution de la responsabilité des leaders politico diplomatiques des Etats du Moyen Orient et de l'Afrique, des Nations Unies, les ONG de droit de l'homme, les peuples Palestiniens, Israéliens et Africains y compris les étudiants en Relations Internationales futurs diplomates que nous sommes, appelés à éviter de tomber dans les erreurs du passé regressioniste pour prendre des mesures idoines des enjeux des forces en présence afin d'améliorer la gouvernance diplomatique et promouvoir le développement politique international, en s'appropriant les résultats de cette étude, les bénéficiaires de la réflexion sous examen peuvent en tirer leur épingle de jeu dans la recherche de dénouement de cette crise

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Palestinienne et Soudanaise qui a tant alimenté le débat international contemporain. Après avoir compris les objectifs et intérêts de réaliser un pareil travail, examinons à présent la question méthodologique d'analyse du phénomène étudié dans la partie qui suit.

5. CADRE METHODOLOGIQUE D'ANALYSE

Un coup d'oeil jeté dans les écrits de FITZGERALD KENEDY cité par LABANA5 nous renseigne que, si nous ne pouvons mettre fin à nos différends du moins, pouvons-nous aider à faire de ce monde, une force pour la diversité de l'insécurité récurrente pour inciter l'Etat se disant responsable à adapter une méthodologie approuvée et restaurer la sécurité de son espace urbaine.

Dans cette perspective, la méthodologie entendue comme l'étude du bon usage des méthodes, techniques et approches pour atteindre les objectifs de la recherche, il est impérieux de maîtriser la signification profonde de ses constituantes. C'est dans cette optique que GRAWITZ Madeleine6 définit la méthode comme l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles, une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie. Dans le cas précis de l'étude sous examen, le recours à la méthode dynamique puisée du modèle théorique de Georges BALANDIER s'est avéré adaptée à l'objet d'étude sous examen. Ladite méthode en question a été savamment emportée par NGOY MWAN'A-BUANGA Jean Claude Homo Spei, 7 dans son protocole descriptif en termes ci-après :

1. Savoir qu'on reproche à l'analyse fonctionnelle son caractère statique et son

refus de recourir à la dimension historique de toute réalité sociale et que l'introduction du concept « dysfonction » qui est lié au concept de tension, d'effort et de contrainte au niveau structurel et qui suggère ainsi l'idée de mutation et de changement structurels constituent une réponse partielle à cette critique.

2. Saisir la dynamique des structures tant autant que le système des relations qui les constituent c'est-à-dire prendre en considération des incompatibilités, les contradictions, les tensions et les mouvements inhérents à toute société.

3. Considérer que les sciences sociales ne distinguent pas avec une rigueur suffisante, les deux formes de la dynamique sociale celle qui se manifeste dans

5LABANA 2004 :169

6GRAWITZ M, 2011 :351

7NGOY MWAN'A-BUANGA Jean Claude Homo Spei, 2014 :66

9

le fonctionnement même de la société et celle qui revient créatrice de transformation au cours d'une période plus au moins longue, et les deux sources de cette dynamique l'une interne l'autre externe.

4. Décrire tout ordre social comme revêtant un caractère problématique, celui de sa

continuité ou de sa discontinuité ; et dans le cadre de l'analyse dynamiste, retenir seulement la question de savoir pourquoi l'ordre social assure une continuité quelles formes revêt cette continuité et non la question de savoir pourquoi cet ordre est affecté par la discontinuité.

L'opérationnalisation de cette méthode se justifie par le fait que ; nous considérons l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans la comparaison de la Palestine et du Sud Soudan comme un système politique international complexe. Cette complexité est justifiée par le fait que les Nations Unies et les Etats Unis d'Amérique qui sont les grands acteurs du monde contemporain intervenant dans le cadre de la mission d'assurer la paix et la sécurité internationale y compris l'assurance de la gendarmerie hégémonique mondiale n'arrivent toujours pas à imposer cette paix, cette sécurité et cette gendarmerie dans la neutralité. Ces acteurs sont mêmes accusés de faire usage du feu en troublant cette même mission de paix, de sécurité et de gendarmerie pour lesquelles ils sont sensés imposer à travers leurs implication dans une dynamique de résistance des conflits et tensions Palestiniens et Sud-Soudanais à travers leurs ambiguïtés dans l'exercice de leurs missions.

Ce système politique international étudie est analysé dans son double aspect de la dynamique du dedans et dynamique du dehors. Dans son aspect interne, il s'est observé un climat de tension permanente dans les deux entités territoriales Palestinienne et Sud Soudanaise depuis plus de la moitié du siècle en revendiquant leur autonomie et indépendance, la crise migratoire des victimes des conflits sévissant dans les deux entités territoriales étudiées, l'organisation des manifestations contre l'Israël et ses alliés américains ciblés comme racines de la souffrance des peuples Palestiniens et du Sud-Soudanais dans leur lutte pour la reconnaissance de leur autonomie et de indépendance affectant profondément les modes des vies de ces peuples de l'Asie mineure et de l'Afrique orientale en continue, la permanence des suspicions mutuelles et leurs adversaires internes en continue, la persistance des conflits entre les juifs et les arabes dans les entités territoriales Palestine et Sud-Soudan, la persistance des clivages internes en

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continue entre les juifs immigrés et ceux arabisés, le renforcement de la pauvreté et de la violence en continue, la répression des manifestations publiques comme expression des libertés publiques et de droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans les deux entités territoriales étudiés, la mauvaise gouvernante politique dans les deux entités territoriales agitées et sous tensions intermittents tels sont certains déterminants de la dynamique du dedans inhérente à la question de l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et du Sud-Soudan.

Dans son aspect externe, il est à noter les éléments ci-après : la mauvaise gouvernance politico diplomatique de conflit Palestinien et Sud-Soudanais déstabilisant manifestement les deux continents de l'Asie mineure et de l'Afrique orientale, l'étroite alliance criminelle tissée entre l'Israël et les Etats Unis d'Amérique d'une part et entre le leadership politique Sud-Soudanais actuel et les Etats Unis gendarme du monde, d'autre part, contre leurs adversaires du Nord Soudan et de la Palestine, la sacralisation de l'injustice internationale cautionnée par les Nations Unies dans la régulation de la question Palestinienne et Sud-Soudan, le soutien des Etats Unis d'Amérique à l'Israël et au Sud Soudan en défaveur de leurs adversaires politiques Palestinien et Nord-Soudanais, la persistance de la discrimination religieuse et raciale internationale, la reconnaissance du statut d'observateur sans voix délibérative à la Palestine par les Nations Unies, le placement de la Palestine sous mandat britannique, la violation intentionnelle des droits des peuples à disposer d'eux-mêmes en Palestine et au Soudan dont le chef de l'Etat en fonction reste placé sous le mandat de la cour pénale internationale en continue, la résurgence des conflits, l'échec des négociations en faveur de la reconnaissance de l'autonomie et de l'indépendance de la Palestine , la mainmise des Etats Unis d'Amérique sur exploitation des champs pétroliers du Sud-Soudan, la géopolitique et géostratégie des conflits entre les deux géants Etats (Chine et Etats Unis d'Amérique) sur l'exploitation pétrolières du Sud-Soudan, la persistance du conflit Israélo-arabe au coeur d'une région hautement stratégique dans la géopolitique mondiale, les enjeux de l'affrontement Américano-chinois au Soudan en continue qui est un enjeu énergétique majeur pour ces deux grandes puissances économiques, le séjour du terroriste BEN LADEN au Soudan de 1991 à 1996 et l'attentat contre World Trade Center de New York, l'intensification de la coopération entre la Chine et le Soudan dans le domaine de la construction, de l'agriculture, l'éducation et de la santé

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couplée à une importante crise financière faisant de la Chine le plus important partenaire économique du Soudan. Sous convoitise des USA, l'organisation des mouvements de résistance armés en permanence en continue liés au conflit Israélo-arabe.

C'est donc la synergie de tous ces facteurs et enjeux qu'engendrent à la fois l'ordre et les désordres qui permet de saisir la dynamique des forces de support et de résistance aux transformations politiques internationales inhérentes à cet objet d'étude centrée autour de l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et du Sud-Soudan.

Cette méthode a été soutenue par une combinaison des techniques pour la collecte des données de la recherche. Dans cette perspective, KAYUNSA G et SHOMBA S.8 notes que les techniques sont l'ensemble des procédés exploités par le chercheur dans la phase des données qui intéressent son étude. De là, la matérialisation de la présente étude a permis de recourir aux techniques de collecte des données empiriques et livresques que voici :

- L'observation extérieure dite désengagée à travers celle-ci caractérisée essentiellement par l'absence d'interaction entre l'observation et le sujet observé, nous avions sans pour autant être acteur actif dans le conflit Israélo palestinien et Sud-Soudanais, vécu et été témoin épisodique de l'histoire contemporaine de ces deux entités territoriales Palestinienne et Soudanaise dans certains récits des évènements et certaines images suivies les débats des émissions radio télévisées. Aussi, nous avons analysé avec un intérêt couplé de la dose de curiosité scientifique, dans l'impartialité du regard éloigné unilatéral et privé de toute interaction avec cet objet d'étude dont ce regard a permis d'obtenir certaines informations brutes en rapport avec ce sujet d'analyse en continue. Toutefois, cette technique s'est avérée insuffisante pour obtenir des données garantissant la validité scientifique. C'est pour cette raison que nous l'avons complété par une autre qui suit :

- L'entretien non directif : grâce à celle-ci nous avons échangé avec certains enquêtes disposant de certaines caractéristiques telles que avoir un niveau d'instruction universitaire permettant de produire une nouvelle connaissance reflétant la compétence liée à l'analyse du phénomène en étude, avoir une

8KAYUNSA G et SHOMBA.S 1995 :42

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connaissance dans la gestion et le fonctionnement des organisations régionales et sous régionales et internationales, être un opérateur politique ;-c'est dans cette perspective que nous avons discuté avec certains leaders politiques notamment des députés nationaux et provinciaux du Nord-Kivu, certains responsables des Associations de défense de droit de l'homme, certains leaders des confessions religieuses, certains analystes issus de quelques domaines limités repartis entre la science politique, les relations internationales, le droit, l'économie, la sociologie, l'histoire et la communication. Toutes ces enquêtes ont constitué un échantillon à choix raisonné relevant de la méthode non probabiliste de l'échantillonnage dont la taille est de 50 enquêtés. Les questions posées en rapport avec notre sujet d'analyse n'ont pas été préparées à l'avance plutôt, elles ont été engendrées par la fécondité du débat engagé autour de certains thèmes liés à l'objet d'étude avec nos interlocuteurs. Toutefois, les données récoltées sur base de cette technique n'ont pas offert la garantie de scientificité nécessaire. C'est pourquoi, nous avons supplée à cette carence en la complétant par la technique documentaire faisant l'objet d'analyse dans le point subséquent.

- La technique documentaire à travers celle-ci toutes les données empiriques issues de ces deux techniques précédentes ont été confrontées à une abondante littérature livresque provenant des divers documents pour bien nourrir notre réflexion. Parmi ces documents, il y a lieu de noter les ouvrages, articles et revues, documents officiels et documents électroniques. C'est donc à travers cette technique que nous avons tenté d'asseoir nos données empiriques recueillies sur une base théorique déjà ratifiée par la communauté savante et vérifier l'adéquation voire l'inadéquation d'étude sous examen. Apres avoir décrypté à présent la structuration du travail qui fait l'objet du point qui suit.

6. STRUCTURATION DU TRAVAIL

Introduction et conclusion comprises, l'étude sous examen est articulée autour de trois chapitres ci-après :

- Le Chapitre premier porte sur l'Armature théorique et carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme cadre d'étude,

- Le chapitre deuxième jette un regard juridico politique international et géostratégique sur la quête de la souveraineté de la Palestine et du Sud-Soudan,

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- Le Chapitre troisième recherche les conséquences majeures de la non application des droits des Palestiniens sur la vie socio politique et sécuritaire sur le plan international.

C'est donc autour de ces trois grands axes de réflexion que se décline toute la quintessence de cette étude. Apres cette appréhension de l'introduction du travail, l'heure est à présent à l'exploitation de l'armature théorique et de la carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme cadre d'investigation c'est qui fait l'objet du chapitre premier.

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CHAPITRE I : ARMATURE THEORIQUE ET CARTE POSTALE DE LA PALESTINE ET DU SUD SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE

C'est dans cette première partie du travail que nous tentons d'apporter un éclairage de certains concepts théoriques de base et présenter la carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme champ privilégié de recherche. Ce sont donc ces deux aspects qui font l'objet de deux sections constituant l'ossature de ce chapitre dans la littérature subséquente.

I.1. ECLAIRAGE CONCEPTUEL

A travers cette première section de ce chapitre, il est question de discuter autour de certains concepts et certaines considérations théoriques en vue d'appréhender l'intelligibilité de l'objet d'étude sous examen. Parmi les éléments sélectionnés d'analyse en rapport avec l'objet de réflexion, il convient de retenir les suivants : Peuple, Souveraineté, Etat, Territoire délimité ou déterminé, Islamisme, Sionisme, Civilisation, Accord, Guerre, Géostratégie, Géopolitique, Moyen Orient, Proche Orient, Bande de Gazza, Droit International Public, Droit International Privé, Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Cela étant, examinons maintenant la portée de cette conceptologie de base pour éclairer la thématique d'étude en continue de manière un peu détaillée. Cela fait l'objet de la littérature subséquente.

I.1.1. Comprendre le concept peuple

Ce terme désigne couramment un ensemble d'êtres humains vivant sur le même territoire ou ayant en commun une culture, des moeurs, un système de gouvernement. Ceux-ci forment à un moment donné une communauté partageant majoritairement un sentiment d'appartenance durable, une communauté de destins. Ce sentiment d'appartenance peut venir de l'une au moins de ces caractéristiques. Un passé commun, réel ou supposé, un territoire commun, une langue commune, une religion commune, des valeurs communes, un sentiment d'appartenance.

Avec le développement des nationalités au XIXème siècle, la notion de « peuple» est liée à une construction politique : dans le droit fil de son étymologie latine, un groupe social reconnu comme « un peuple » se voit définit comme un groupe ayant des droits politiques spécifiques, voire le droit de former une nation souveraine. Par exemple, la Constitution de la Ve République française indique ainsi que « laRépublique est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple »,

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et la Charte de l'Atlantique entérine cette lecture en déclarant le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ».

Dès lors, la réponse à la question « Qu'est-ce qu'un peuple ? » n'est jamais neutre ou objectivable. Deux écoles, française (à partir du XVIllème siècle) et allemande (à partir du début du XIX' siècle), y ont répondu différemment, suivant des critères reflétant les événements politiques et sociaux respectivement Vécu ce n'est pas une définition objective, mais le produit d'une construction sociale. Les anthropologues et politistes critiquent cette notion en la mettant en perspective.9

I.1.2. Saisir le concept souveraineté

La souveraineté (du latin médiéval superanus qui dérive du latin classique superus « supérieur »; et du concept grec Basileus) désigne le droit exclusif d'exercer l'autorité politique (législative, judiciaire et/ou exécutive) sur une zone géographique ou un groupe de peuples vivant en communauté.10

Le concept émerge avec celui d'État, au Moyen Age. Le souverain est donc au départ une personne identifiée (le représentant de l'État, le roi) puis se détache de plus en plus de sa personne pour devenir un concept théorique indépendant et intemporel. La souveraineté n'est en principe qu'étatique, mais on voit apparaître aujourd'hui un concept de souveraineté qui se détache de plus en plus des États.

Pouvoir suprême reconnu à l'État, qui implique l'exclusivité de sa compétence sur le territoire national (souveraineté interne) et son indépendance absolue dans l'ordre international où il n'est limité que par ses propres engagements (souveraineté externe). (L'article 3 de la Constitution française de 1958 dispose que « la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum ».

I.1.3. Appréhender le concept Etat

L'Etat est une réalité sociologique, revêtant le caractère juridique après regroupement de trois éléments essentiels qui sont : le territoire, la population et un Gouvernement bien défini.

En droit international, un État souverain est vu comme délimité par des frontières territoriales établies, à l'intérieur desquelles ses lois s'appliquent à une population permanente, et comme constitué d'institutions par lesquelles il exerce uneautorité et un pouvoir effectif. La légitimité de cette autorité devant en principe

9P-Daillier 2008:46

10Raz-Krakotzkin 2007-422

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reposer au moins pour les États se disant démocratiques sur la souveraineté du peuple ou de la nation.

Au-delà des concepts précédents de l'Etat, il s'ajoute celle de DAVID ALCAUD qui estime que le concept d'Etat est généralement utilisé pour faire référence à des formes d'organisation politique caractérisées par une forte spécialisation des rôles de gouvernement et par l'existence d'une bureaucratie. C'est un concept polysémique qui renvoie à plusieurs registres de discours. L'Etat moderne est détenteur de monopôles qui ont été construit progressivement. De là, la modernité politique caractérisée par le discours de la domination rationnelle a permis à l'Etat de se prévaloir d'une légitimité nouvelle auprès des citoyens.

I.1.4. A propos du territoire délimité ou déterminé

C'est une condition indispensable pour que l'autorité politique s'exerce efficacement. Maurice Hauriou déclare à ce sujet : « l'État est une corporation à base territoriale. » L'assise territoriale implique une délimitation précise et la notion de frontière apparaît indispensable. L'article 2 alinéa 4 de la Charte des Nations unies insiste sur le respect par les États-tiers et par les gouvernants de l'intégrité de tout territoire national et de ses frontières. Celles-ci peuvent être naturelles ou artificielles. Les frontières naturelles sont par exemple un segment de fleuve, de rivière ou d'une montagne. Les frontières artificielles sont déterminées par un traité qui en fixe les limites. En règle générale, la délimitation des frontières est négociée dans le cadre d'une commission mixte rassemblant toutes les parties en cause.

La population d'un Etat se présente comme une collectivité humaine. Cet ensemble doit être également délimité par une appartenance (la nationalité) et un contenu exprimé en termes de droits et devoirs : Tous les individus présents sur le territoire d'un État sont soumis sans concurrence possible au même ordre juridique, expression de la souveraineté de l'Etat qui s'applique aux nationaux comme aux étrangers. Pour que l'État fonctionne et se maintienne, l'unité de la population nationale doit résulter d'une certaine harmonie et/ou homogénéité entre l'ensemble de ses membres : Des caractéristiques communes comme la langue, l'ethnie, l'histoire commune, par exemple aident à préserver cette unité nationale. Cependant, de nombreux États se trouvent être fondés sur une diversité plus ou moinscontrastées de populations : pluralité de langues, d'ethnies, de religions, d'économies. Il revient à l'État dans ces cas de figure à préserver la cohésion nationale et à tout le moins le respect des minorités existantes sur son territoire.

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Le gouvernement est le troisième élément constitutif d'un État. Le concept d'Etat implique en partie une organisation politique. Cette organisation bénéficie de la puissance publique et de la capacité de commander et de se faire obéir. Pour qu'un gouvernement puisse être obéi, il doit être légitime. C'est pour cela que, pour maintenir l'ordre sur le territoire, il doit être légitime et respecter les règles en vigueur dans la société. Ceci est dans plusieurs cas composé de l'exécutif, le législatif et le judiciaire.

En relations internationales, il est toujours important de rappeler que l'Etat est aussi un sous ensemble dans une globalité mondiale, sur ce, sa gouvernante et ses relations avec d'autres acteurs du système international constituerai un quatrième élément essentiel, les relationnistes parle de la capacité de l'Etat d'entrer en relation avec les autres. Ainsi donc, la Gouvernante et relations pour chaque État est en lien avec d'autres États, par des liens officiels et diplomatiques. Et, de manière plus ou moins formalisée, avec d'une part des entités supra-étatiques, au niveau mondial (par ex: Organisation des Nations unies) ou continental ou « régional » (par ex: Union européenne) ; d'autre part des entités infra-étatiques (souvent confondues en France avec les « collectivités territoriales » ou locales), mais qui peuvent être variées, plus ou moins autonomes ou fédérées (en fonction du degré de décentralisation), dotées ou non de personnalité juridique, et qui représentent à des titres divers toutes les parties prenantes de la communauté nationale : partis politiques, syndicats de salariés ou professionnels, mouvements et associations, communautés, minorités, etc.

I.1.5. Maîtriser l'Islamisme

L'islamisme est un courant de pensée musulman, essentiellement politique, apparu au XXe siècle. L'usage du terme depuis son réapparition dans la langue française à la fin des années 1970 a beaucoup évolué. Il peut s'agir par exemple, du choix conscient de la doctrine musulmane comme guide pour l'action politique » dans une acception que ne récusent pas certains islamistes ou encore, selon d'autres, une «idéologie manipulant l'islam en vue d'un projet politique : transformer le système politique et social d'un État en faisant de la charia, dont l'interprétation univoque est imposée à l'ensemble de la société, l'unique source du droit. C'est ainsi un terme d'usage controversé.

Le mot islamisme dérive du mot « islam » et du suffixe « isme » et qualifie donc « la doctrine de l'islam ». Le sens politique est plus récent,

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Le terme « islamisme » est de création française et l'usage de ce mot est attesté en français depuis le XVIllème siècle, où Voltaire l'utilise à la place de mahométisme » pour signifier « religion des musulmans » (ce qu'on nomme désormais « islam »). On trouve le mot dans cet usage, jusqu'à l'époque de la Première Guerre mondiale. Cet usage, qui se développa au cours du XIXème siècle, commença à être concurrencé par le terme « islam » au tout début du XXème siècle, lorsque le développement des études occidentales de l'islam fit la promotion du terme que les musulmans utilisaient eux-mêmes.

Le substantif « islamisme » reste cependant utilisé dans cette acception de islam » dans l'adaptation française dans les années 1960 du livre de John Alden Williams, L'islamisme, et même dans l'édition corrigée en 1995 du livre de Ali Merad, L'Islam contemporain. Par contre, Ali Merad y utilise l'adjectif « islamiste » dans le sens qui est utilisé couramment de nos jours.

Le terme « islamisme » est réapparu en France à la fin des années 1970 pour répondre à la nécessité de définir les nouveaux courants posant une interprétation politique et idéologique de l'islam et les différencier de l'islam en tant que foi. Pour l'islamologue Bruno Étienne, l'acception actuelle du mot, qu'il est également possible d'appeler «islamisme radical», peut se résumer comme I'« utilisation politique de thèmes musulmans mobilisés en réaction à l'« occidentalisation» considérée comme agressive à l'égard de l'identité arabo-musulmane », cette réaction étant « perçue comme une protestation antimoderne » par ceux qui ne suivent pas cette idéologie.11

I.1.6. Connaître le Sionisme

Le sionisme est une idéologie politique fondée sur un sentiment national juif, décrite comme nationaliste par les uns et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un centre territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël (EretzIsraën). A la naissance du mouvement, à la fin du XIXe siècle, ce territoire correspondait à la Palestine ottomane, puis après la Première Guerre mondiale à la Palestine mandataire. Sur un plan idéologique et institutionnel, le sionisme entend oeuvrer à donner ou redonner aux Juifs un statut perdu depuis l'annexion du Royaume d'Israël par l'Empire assyrien en -720, à savoir celui d'un peuple disposant d'un territoire. De nos jours, il comprend le post-sionisme, qui veut

11Stéphane Dovert, Rémy Madinier, 2003.-43

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donner une orientation laïque à l'État d'Israël, normaliser les relations avec les Palestiniens, et le néo-sionisme, qui milite pour la migration des Palestiniens et des Arabes israéliens vers les autres pays arabes.

Le mouvement sioniste est né parmi les communautés ashkénazes d'Europe centrale et orientale sous la pression des pogroms, mais aussi en Europe occidentale, à la suite du choc causé par l'affaire Dreyfus - qui compte parmi les motifs du lancement du Congrès sioniste par Theodore Herzl. Bien qu'ayant des caractères spécifiques du fait de la dispersion des Juifs, cette idéologie est contemporaine de l'affirmation d'autres nationalismes en Europe.

Au cours de l'Antiquité, les populations juives se sont largement dispersées, d'abord autour de la Méditerranée et au Moyen-Orient, puis en Europe. Le lien entre les populations juives actuelles et les juifs de l'Antiquité n'est pas total, des conversions ayant existé dans l'Antiquité, et même après, même si des études génétiques montrent le maintien de certains marqueurs génétiques typiquement moyen-orientaux dans la majorité des populations juives.

Mais indépendamment des origines géographiques des communautés, les Juifs ont toujours affirmé leur nostalgie de Jérusalem comme dans le psaume 137 composé lors du premier exil à Babylone au VI' siècle av JC : « Si je t'oublie jamais, Jérusalem, que ma droite me refuse son service! Que ma langue s'attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies! ». Depuis la destruction du Temple en 70, à la suite de la Première Guerre judéo-romaine de 66-73, une partie des Juifs exprime le désir de se rassembler en « Eretz Israel ». Ainsi, tous les ans durant la fête de 'Pessah, le souhait L'an prochain à Jérusalem est prononcé, et des petits groupes de Juifs religieux « montent » régulièrement en Terre sainte depuis l'Antiquité, surtout vers les villes saintes de Safed, Tibériade, Hébron et Jérusalem. L'eschatologie juive affirme aussi la venue d'un messie qui ramènera les Juifs sur leur terre. Ainsi pour Maimonide: « Les Temps messianiques auront lieu lorsque les Juifs regagneront leur indépendance et retourneront tous en terre d'Israël».

Sous la pression de l'antisémitisme européen et sous l'influence des idéologies nationalistes et d'indépendance nationale, une partie de la population juive européenne (surtout en Europe centrale et orientale, où l'intégration est difficile) transforme à la fin du XIXème siècle ce désir religieux en un projet politique. »

En s'appuyant sur les ambitions coloniales britanniques au Moyen-Orient, le

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mouvement sioniste se voit attribuer un « Foyer national juif » en Palestine, par la déclaration Balfour (1917), la conférence de San Remo (1920) et le mandat de la Société des Nations (1922), contre l'avis des Arabes palestiniens qui craignent d'être à terme dépossédés. La Palestine est alors placée sous mandat britannique : on parlera pour cette période de « Palestine mandataire ».

Pendant cette période, l'Agence juive favorise l'immigration juive par tous les moyens : en 1933, elle est contrainte de passer un accord avec les nazis pour rendre possible l'émigration de Juifs allemands vers la Palestine. Dès la seconde moitié des années 1930, après les restrictions sur les certificats d'immigration délivrés par les Britanniques, elle organise l'immigration clandestine.

Durant la même période, la conscience nationaliste palestinienne se développe et la population arabe de Palestine s'oppose au sionisme, à l'immigration juive et au mandat britannique, parfois dans la violence.

En 1939, après 3 ans de révolte arabe et à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne prend une orientation plus pro-arabe. Dans son livre blanc sur la Palestine, elle annonce la diminution drastique de l'immigration juive et promet la création d'un État arabe indépendant dans les 10 ans. Mais après un conflit violent cette fois contre les Juifs sionistes entre 1944 et 1947, les Britanniques remettent leur Mandat à l'Organisation des Nations Unies.12

I.1.7. Saisir la notion de civilisation

Le terme civilisation dérivé indirectement du latin civis a été utilisé de différentes manières au cours de l'histoire.

Dans l'acception actuelle, la civilisation, c'est l'ensemble des traits qui caractérisent l'état d'une société donnée, du point de vue technique, intellectuel, politique et moral, sans porter de jugement de valeur. On peut alors parler de civilisations au pluriel et même de « civilisations primitives », au sens chronologique, sans connotation péjorative.

Au XIXe siècle la civilisation, alors envisagée comme un idéal à atteindre et comme un processus de transformation de la société vers cet idéal, fut la principale légitimation donnée à la colonisation impérialiste. Il s'agissait de « civiliser » les peuples du monde dans une vision hiérarchique et évolutionniste de la civilisation.

Aujourd'hui les conceptions de la civilisation sont plus égalitaires de sorte

12HENRI LAURENS 2002 : 704

Le terme, dans les années 2000-2010, n'est plus employé par ces

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que le terme désigne davantage un état de fait historique et social qu'un processus de transformation des sociétés. L'idée a cessé de fonctionner en opposition avec celles de barbarie ou de sauvagerie, tandis qu'est affirmé le principe du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes».

Pour pouvoir définir des civilisations qui n'ont ni structure précise ni représentation institutionnelle, il faut sélectionner les faits que l'on juge appropriés. Ainsi, on se fonde sur des faits linguistiques, éthiques, géographiques, culturels, religieux ou politiques. Mais les concepts de religion ou de culture, sont eux-mêmes discutés. Pour Bertrand Binoche « Après avoir prédit le triomphe de la civilisation, on peut bien annoncer le choc des civilisations, mais cela ne contribue pas à y voir plus clair. »

Après avoir été largement employé depuis la fin du XVIIIème siècle au singulier, en l'opposant à la « barbarie », le terme est mis ensuite au pluriel, en particulier par les sciences sociales au XXème siècle. Cela fait suite à un débat organisé en 1929, s'appuyant sur des articles de Lucien Febvre et Varce (Yauss. En Iôg (a revue de synthèse est revenu sur la réapparition dans l'actualité de ce mot au cours des années 1990. En 2003, la revue Sciences Humaines s'est aussi interrogée sur ce retour à la mode du terme « civilisation ».

Si les ethnologues et anthropologues ont préféré le terme de « culture », les historiens, les archéologues, et parfois les sociologues ont largement utilisé le mot « civilisation ». Les politologues, et particulièrement Samuel Huntington dans Le Choc des civilisations (1996), en ont fait usage. Certains historiens et géographes tels que Pierre Gourou et Fernand Braudel en ont fait une notion centrale de leurs approches. Le concept braudélien de civilisation (« civilisation matérielle ») est défini de la manière suivante : c'est d'abord un espace, une aire culturelle à laquelle sont rattachés des biens (matériels ou non, ce qui peut englober la forme des maisons, les traditions culinaires, la manière de vivre etc., biens ayant une cohérence entre eux. Si, en plus de cela, une permanence s'observe dans le temps, alors Braudel définit une civilisation. Cette vision est très proche de celle des archéologues actuels qui définissent des « cultures » évoluant dans l'espace et dans le temps, à travers des outils comme les tableaux typo-chronologiques, présentant l'évolution des types (comme les divers types de vases) au cours d'une période de temps dans un espace donné.

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scientifiques « à cause sans doute de son caractère ambigu et peut-être de son appartenance à une géographie classique surannée. Ils lui préfèrent le mot de culture, promu surtout par les anthropologues anglo-saxons puis francophones, en grande partie synonyme de civilisation, mais plus neutre. » Cependant le terme est encore d'usage courant sans que soit pour autant précisé son sens. Par exemple, lors d'une de ses conférences au Collège de France en 2015, Anne Cheng a ainsi fait allusion, sans s'y attarder, à la « civilisation chinoise » à propos du confucianisme.13

I.1.8. Que dire du concept Accord ?

La rousse définit l'accord comme une union des esprits et des sentiments, mettant les gens en différend dans une communion. Il est à signaler qu'un accord est un état des puissances qui ne s'opposent pas ou mieux, il est aussi un traité international par lequel deux ou plusieurs Etats fixent la règle par laquelle ils attendent de résoudre un problème qui se pose dans le cadre des relations internationales.

Un traité international est un accord conclu entre Etats ou autres sujets de la société internationale en vue de produire des effets de droit dans leurs relations mutuelles. Il peut s'agir d'un arrangement, d'une charte, d'un Protocol, d'un modus vivendi, d'un avenant, d'une constitution,...

I.1.9. Analyser le concept Guerre

Elle est un acte de violence commis par deux ou plusieurs belligérants, l'un à l'encontre de l'autre. Elle résulte souvent d'un échec de diplomatie et commence par des paroles ou actes hostiles à l'égard de l'adversaire qui devient rapidement un ennemi contre lequel on se mobilise pour réunir autour d'une cause le maximum des fidèles, d'amis, des alliés avant de se lancer dans la bataille.

Celle-ci commence parfois par un écrit diffamatoire, une parole malencontreuse ou une précipitation de l'une des parties opposées par un différend, déclenchent immédiatement une riposte armée, l'envahissement d'un territoire,l'occupation ou l'annexion d'une région par des troupes étrangères armées. La guerre est une activité humaine qui malheureusement grâce à l'idéologie, s'est rendue compatible avec toutes les cultures et civilisations que l'histoires a produit, car tous les belligérants trouvent des penseurs, des conseillers, des piètes, des mages, des gourous, des commis, des experts, analystes... pour tenter de

13Maxim Rodinson 1997: 135

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convaincre un peuple qu'il est dans son bon droit d'attaquer, riposter, fusiller, exécuter, bruler, accaparer, violer, imposer, interdire, déporter, humilier, kidnapper...

I.1.10. Décrypter le concept Géostratégie

La géostratégie est l'étude de la fabrication des espaces par la guerre. Elle implique la géographie de chaque État, et sa situation historique et politique en regard de ses voisins, examinés par le biais d'études stratégiques. Son étude relève de la géopolitique, bien que son point de vue se réduise aux aspects militaires et leurs conséquences sur l'enjeu des ressources naturelles, fréquemment objet de conflits d'intérêts.

Pour mieux comprendre la notion de la géostratégie, il faut comprendre le principe suivant -.

? Le gouvernement d'un État et la définition de sa politique dépend de manière permanente de la considération de sa situation géostratégique. C'est alors qu'est invoquée la raison d'État.

? La géographie politique des pays voisins et ses éléments sont pris obligatoirement en considération par les stratèges.

? Les aspects militaires entrent en considération au moment de définir les objectifs,

tels qu'évaluer le potentiel militaire de la puissance adverse. Tant en quantité, par le contenu de ses arsenaux, qu'en qualité, en tentant d'obtenir la suprématie par la technologie militaire, ces informations obtenues notamment par les services secrets permettent de jauger, et décider du passage à l'action guerrière dans les salles d'opérations, ou à l'action diplomatique.

La géographie militaire est une discipline antique, nécessaire aux stratèges comme à l'infanterie, tant pour préparer le renseignement et la défense que les fortifications ou pour la conduite de la guerre (attaque, repli, infiltration ou exfiltration). Les intérêts guerriers ou de protection étaient dans un premier temps ciblés sur les lieux stratégiques (richesses, hydrographie et relief, villes et fortifications, routes, carrefours, ports, défilés, détroits, gués, sols (meubles ou portants), grottes, mines, forêts, bocage, sources et puits dans les zones ou périodes sèches, etc.), mais les facteurs sociaux économiques et de ressources naturelles (eau, pétrole, gaz, bois, charbon, terres cultivables, métaux, dont uranium, etc.) prennent une importance croissante, car les crises environnementales sont de plus en plus sources de risques des menaces de guerres ou conflit.

La géographie militaire commence depuis peu à intégrer l'analyse a

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posteriori des risques et dangers des séquelles de guerre (polémosylvofacies, cartographie des zones rouges, étude des forêts de guerre, des munitions immergées, champs de mines, etc.) par exemple pour protéger les soldats, des populations civiles, et pour sécuriser la reconstruction après les conflits.

La géographie militaire dont on a des traces dès les civilisations gréco-romaines (romaine surtout) par des textes et quelques cartes recopiées, a plusieurs fois été renouvelée; d'abord avec le développement de la cartographie géo référencée (grâce à la boussole, au sextant et aux systèmes de projection géographique), puis grâce à l'image aérienne et l'imagerie satellitaire. Les guerres mondiales, fixées par les tranchées ont encore mis en évidence l'intérêt d'une connaissance fine de la nature des sols et sous-sols. Les guerres « coloniales » ont dû affronter des contextes nouveaux, y compris du point de vue sanitaire et écoépidémiologique. Le GPS ayant encore augmenté la réactivité des cartographes et des utilisateurs de carte et permis des frappes plus « chirurgicales » réputées limiter les « dommage collatéraux » (ce qui est discuté dans le cas de l'usage des munitions à uranium ou de destruction d'usines chimiques ou d'industries pétrolières).. La cartographie militaire s'est aussi étendue au XXe siècle aux espaces sous-marins et aux espaces aériens et circum-planétaire (Cf. « guerre des étoiles »).

La carte de base (ancienne carte d'état-major) correspond toujours à celle qui peut être appréhendée par un fantassin en une journée (l'infanterie est souvent dite l'arme de 300 derniers mètres), mais différentes échelles correspondent aux besoins des systèmes d'armes (tir courts, moyens ou à longue distance).et moyens de transport (hélicoptère, avion, navire, sous-marin..). Les indications des cartes varient selon l'usage (le pilote a besoin d'indications précises sur le relief et les obstacles élevés (câbles, lignes électriques.), la donnée géographique et paysagère pouvant aussi être utilisée en simulateurs (image 3xD, de synthèse ou semi reconstituée) ou adaptée (infrarouge, etc).

L'environnement physique, agricole, naturel, humain et socioéconomique, religieux, et même l'écologie du paysage intéresse les armées qui cherchent à comprendre comment les gens vivent et se déplacent dans l'espace, normalement ou en situation de crise ou conflit. Des domaines nouveaux sont explorés, dont l'urbain et périurbain, qui modifient les notions de blocus, frontière, guérilla, guerre civile... Le rôle ancien des ports et capitales s'est déplacé vers les aéroports et réseaux de communication.

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D'une manière simple, on peut définir la géostratégie comme un processus de laboratoire des décisions capitales pour l'avenir d'un Etat à partir de la vision combinée des facteurs géostratégiques et des facteurs humains que peuvent avoir un Etat.

I.1.11. Saisir le concept Géopolitique

La géopolitique (du grec « terre » et « politique ») est l'étude des effets de la géographie (humaine et matérielle) sur la politique internationale et les relations internationales. C'est une méthode d'étude de la politique étrangère pour comprendre, expliquer et prédire le comportement politique international à travers les variables géographiques. Il s'agit notamment des études régionales, du climat, de la topographie, de la démographie et des ressources naturelles.

Selon Alexandre Defay, professeur au centre de géostratégie de l'ENS, « La géopolitique a pour objet l'étude des interactions entre l'espace géographique et les rivalités de pouvoirs qui en découlent. Elle est le terrain de manoeuvre de la puissance locale, régionale ou mondiale. ». L'approche géopolitique ne tente pas seulement de décrire et d'analyser des enjeux et conflits « objectifs », elle traite « de conflits relatifs à des territoires représentés, c'est-à-dire des territoires qui pour ceux qui les habitent, qui les convoitent ou encore qui les décrivent sont imaginés. [ ... ] Autrement dit, on peut aller jusqu'à affirmer comme le fait Thierry de Montréal que la géopolitique est la partie de la géographie politique qui s'occupe des idéologies relatives aux territoires. »

Pour Gottfried Wilhelm Leibniz dans un manuscrit inédit de 1679 et le géographe suédois Rudolf Kjell en (1864-1922) dans un article de presse. « La géopolitique est la science de l'État comme organisme géographique ou comme entité dans l'espace : c'est-à-dire l'État comme pays, territoire, domaine ou, plus caractéristique, comme règne. Comme science politique, elle observe fermement l'unité étatique et veut contribuer à la compréhension de la nature de l'État. ».

Cette discipline parait aussi important de part, la nécessité pour les décideurs politiques et les citoyens de mieux comprendre les conflits qui les entourent et ainsi d'en comprendre les enjeux a contribué, depuis les années 1980, au renouveau de cette discipline. A ce titre, c'est au cours de la guerre du Viêt Nam puis du conflit qui oppose les Khmers rouges aux Nord-Vietnamiens, que la géopolitique retrouve sa pleine légitimité.

La Géopolitique se définit comme une analyse de l'interaction du rôle de

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l'espace géopolitique majeur parce que toutes les régions du monde ne sont pas également dotées des ressources minérales, humaines et scientifiques. L'action de puissance diplomatique obéit aux lois de la géopolitique.

I.1.12. Au sujet du moyen orient

Le Moyen-Orient (en anglais Middle East) est une expression d'origine anglo-saxonne qui désigne, pour les Européens, les Américains et les Africains, une région comprise entre la rive orientale de la mer Méditerranée et la ligne tracée par la frontière entre l'Iran d'une part, le Pakistan et l'Afghanistan d'autre part. Cette région se trouve essentiellement en Asie mais est parfois étendue à l'Afrique du Nord. Contrairement à une idée répandue, Proche-Orient et Moyen-Orient ne désignent pas deux espaces géographiques clairement séparés - comme si, en allant vers l'est, on voyait se succéder le Proche et le Moyen-Orient avant d'atteindre l'Extrême-Orient... Ces termes désignent un même espace défini, au tournant des XIXème et XXème siècles, par le Forgien Office britannique comme le Middle East, et par le Quai d'Orsay français comme le Proche-Orient.

L'espace concerné comprend à minima le Croissant fertile (Iran, Israël, Palestine, Jordanie, Irak, Syrie, Liban), la péninsule arabique (Arabie saoudite, Yémen, Oman, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït) et la vallée du Nil (Égypte). On y ajoute souvent la Turquie, parfois même le Pakistan et l'Afghanistan (héritage de la définition impérialiste britannique). Les États-Unis n'hésitent pas à y inclure les États du Maghreb (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye), comme le montre le projet de « Grand Moyen-Orient ».

Cet espace abrite plusieurs groupes culturels et ethniques, incluant la culture perse, turque, arabe, kurde et juive. Les trois principaux groupes linguistiques sont les langues iraniennes, les langues turques et les langues sémitiques (dont l'arabe et l'hébreu). La définition du Moyen-Orient, à la fois établie dans les livres de référence et communément utilisée, définit la région comme « les nations de l'Asie du Sud-ouest, de l'Iran à l'Égypte ». En conséquence, l'Égypte, avec sa péninsule du Sinaï en Asie, est habituellement considérée comme faisant partie du Moyen-Orient.

I.1.13. Concernant le Proche orient

Le Proche-Orient est une région pouvant couvrir (selon les acceptions) une partie de l'Asie et de l'Afrique depuis le sud-est du bassin Levantin (partie orientale de la mer Méditerranée), jusqu'aux plateaux irano-afghans.

Cette appellation est aujourd'hui concurrencée par l'usage du terme Moyen-

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Orient', traduction française de l'anglo-américain « Middle East », désignant souvent le même espace, ils sont interchangeables. Il en résulte une situation très confuse : tandis que les médias utilisent presque exclusivement Moyen-Orient, les ouvrages savants en français continuent de privilégier l'usage de Proche-Orient pour désigner la même région, tandis que d'autres utilisent l'expression Proche et Moyen-Orient dont on ne voit pas très bien le sens ; enfin, certains tâchent de trouver une définition différente pour les deux expressions, le Moyen-Orient étant alors considéré comme plus large que le Proche-Orient qu'il inclut, ou bien désignant les régions situées plus loin à l'est...

La même confusion règne en anglais : les Britanniques utilisaient eux aussi le terme « Near East » et continuent à le faire dans les milieux académiques mais avec l'américanisation de la langue, le terme américain de « Middle East » s'impose peu à peu. La confusion est encore aggravée par le flou des limites de la région ainsi désignée.

Le Proche-Orient correspond plus ou moins à ce que fut l'Empire ottoman. Il regroupe en tout état de cause l'Irak à l'est, la Turquie, la Palestine, la Syrie, le Liban, Israël et l'Égypte à l'ouest ; on y inclut souvent l'Iran et même l'Afghanistan à l'est et la Libye à l'ouest. Considéré comme l'un des berceaux de la civilisation, le Proche-Orient, dont le coeur est constitué de l'antique Croissant fertile (Égypte, Palestine et Mésopotamie), a vu apparaître de nombreuses inventions et découvertes telles que l'écriture, la roue ou certaines techniques d'irrigation.

I.1.14. A propos de la bande de Gaza

La bande de Gaza (arabe : Qita'Ghazzah) est une bande de terre de 41 km de long sur la côte orientale de la mer Méditerranée dans le bassin Levantin, au Proche-Orient. Elle tire son nom de sa principale ville, Gaza. D'une largeur de 6 à 12 km et d'une superficie de 360 km2, son territoire est entouré au nord, à l'est et au sud-est par l'État d'Israël, et au sud-ouest par l'Égypte. En 2014, la population est estimée à environ 1,7 million d'habitants palestiniens, appelés Gazaouis.

L'histoire récente de ce territoire palestinien, habité depuis plus de trente-cinq siècles, a été largement liée, depuis la fin du mandat britannique sur la Palestine, aux conflits entre ses voisins égyptiens et israéliens, qui l'ont occupé successivement. La bande de Gaza a accueilli nombre de réfugiés palestiniens déplacés par le conflit israélo-arabe. Avec la Cisjordanie, elle constitue l'État de Palestine.

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Le processus de paix concrétisé par les accords d'Oslo signés en 1993 a placé la bande de Gaza sous l'administration intérimaire de l'Autorité palestinienne. À la suite du déclenchement de la seconde Intifada, le gouvernement israélien a procédé unilatéralement au retrait en 2005 de son armée sur le terrain et au déplacement de la population juive (9 000 habitants). L'autorité du Président Mahmoud Abbas est mise à mal depuis la victoire électorale du mouvement islamiste Hamas de 2006, puis la violente prise de pouvoir de ce même mouvement qui y exerce le pouvoir effectif depuis juin 2007. Depuis, la bande de Gaza est isolée par un blocus israélo-égyptien et est le théâtre d'affrontements avec Israël dont trois majeurs en 2009, 2012 et 2014.

I.1.15. Comprendre le Droit International

Le droit international est l'ensemble des règles juridiques qui régissent les

relations entre les Etats ou entre les personnes privées dans un cadre international. Les normes de droit international sont composées des textes ratifiés par plusieurs Etats : accords, conventions, protocoles et traités internationaux. Elles peuvent être bilatérales (entre deux Etats) ou multilatérales (entre plusieurs Etats). Les Etats signataires s'engagent à mettre en application ces normes sur leur territoire, uniquement s'il y a réciprocité, en leur accordant un niveau supérieur à leurs normes nationales,

"De manière constante, les tribunaux et cours d'arbitrage internationaux considèrent que nul Etat ne peut invoquer une règle de droit interne pour se soustraire à ses obligations internationales. Ceci est précisé par la Convention de Vienne de 1969 (article 27). Le droit international s'impose donc à l'Etat, même si une règle de droit interne lui est contradictoire. Cela ne signifie pas que le juge international peut annuler une règle de droit interne. Il se contente de la rendre inefficace lorsqu'elle produit des effets sur le plan international.

Le droit international est constitué de deux branches :

I.1.16. Au sujet du Droit international privé

Il s'agit de l'ensemble des règles applicables aux relations de personnes

privées de nationalité différente. Il a pour but de résoudre les conflits de lois issus de relations entre personnes étrangères, en particulier de savoir quel est le droit qui s'applique à la relation et de traiter des conflits de juridiction.

I.1.17. Concernant le Droit International public

Le droit international public international public dont l'objet est de régler les

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rapports existant entre Etats ou organisations internationales. Il inclut le droit coutumier (règles non écrites de pratique générale acceptées comme règles de droit) et le droit international humanitaire.

Exemples de domaines d'intervention du droit international : la guerre, le commerce, la mer et les fonds marins, l'espace, ...

La Cour internationale de justice (CIJ), siégeant à La Haie (Pays-Bas), a pour mission de régler les différends qui lui sont soumis conformément au droit international. Il existe d'autres instances judiciaires internationales, comme le Tribunal international du droit de la mer, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et la Cour pénale internationale (CPI), ce qui provoquer des conflits de compétence. Les parties en litige peuvent aussi faire appel à une cour d'arbitrage internationale.

Après cette clarification des concepts de base permettant de saisir l'intelligibilité du travail, passons à présent à la présentation de la carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme champ privilégie de la recherche. C'est ce qui fait l'objet de la deuxième section subséquente.

I.2. PRESENTATION DE LA CARTE POSTALE DE LA PALESTINE ET DU
SUD SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE

C'est ici le lien de faire un état des lieux de la Palestine et du Sud Soudan comme champ privilégie de l'analyse.

I.2.1. La Palestine

La Palestine est d'abord une région historique dont les frontières ont fortement varié depuis l'Antiquité. À l'origine, la Palestine était située près de la côte orientale de la Méditerranée, en Asie Mineure. Elle englobait l'actuel État d'Israël, la bande de Gaza et la Cisjordanie. La superficie de la Palestine historique était de 27 009 km2 (presque l'équivalent de la Belgique).14

Aujourd'hui, la Palestine compte une portion de territoire près de la Méditerranée, la bande de Gaza (360 km2), et une autre partie, la Cisjordanie (5800 km2), appelée en anglais West Bank, sans oublier le fait qu'il existe de nombreux villages palestiniens en Israël même. La superficie de la Palestine actuelle est de 6160 km.

L'Autorité palestinienne est le nom de l'entité gouvernementale qui

14Tranguy Struve, 2010: 192

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représente les habitants arabes de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Cette entité a été créée en 1993 par les accords d'Oslo, afin de négocier avec Israël un accord final sur le conflit opposant les deux parties. Elle a un président et une assemblée élue au suffrage universel, une police et des représentants dans plusieurs pays. La capitale provisoire est Jéricho. L'Autorité palestinienne revendique AI-Qods (Jérusalem-Est) comme capitale du futur État palestinien.

Rappelons que l'Autorité palestinienne n'exerce actuellement que des pouvoirs limités dans une portion de la Cisjordanie (car il y a des enclaves de colonies juives) et que c'est le Hamas qui gère la bande de Gaza,

Les Territoires palestiniens, tous occupés par Israël (sauf Gaza depuis peu), se composent de deux zones séparées géographiquement par plus de 50 km : la Cisjordanie, dont les 5800 km2 (équivalant au sixième de la Suisse) sont enfermés entre Israël et la Jordanie, et qui comprend Jérusalem-Est (72 km2); la Cisjordanie est bordée à l'est par la rive occidentale du Jourdain, à l'ouest par la «ligne verte», la frontière israélo-jordanienne avant l'invasion israélienne; la Cisjordanie un territoire aride qui n'offre pratiquement aucune ressource naturelle; dans ce territoire, vivent plus 2,5 millions de Palestiniens encerclés par les colonies juives la bande de Gaza(360 Km2) fait frontière avec l'Égypte et s'étire sur quelque 55 km le long de la mer Méditerranée; cette région est composée d'un territoire de dunes de sables, où s'entassent environ 1,2 million de Palestiniens.

En Cisjordanie, les villes où l'Autorité palestinienne est responsable des affaires civiles et de la sécurité sont : Jénine, Tulkarem, Qalqiliya, Naplouse, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Hébron.15

Cependant, depuis la création d'Israël en 1948, la bande de Gaza (jusqu'à récemment) et la Cisjordanie ont toujours été occupés par les Forces armées d'Israël. L'armée israélienne a évacué la bande de Gaza en août 2005, ainsi que les 21 colonies juives. La carte de gauche illustre ce qu'est la Cisjordanie en tant que territoire, en principe sous le contrôle de l'Autorité palestinienne. En fait, la discontinuité territoriale caractérise l'État palestinien «en gestation», divisé en différentes zones: les colonies juives de peuplement (en rouge), les zones sous contrôle de l'Autorité palestinienne (en vert) et les zones sous contrôle de l'armée israélienne (en rose et en mauve). Mais la Palestine est dirigée par deux factions

15Du sang aux frontières de l'Islam, - Guerre du Golfe, Serbes et Croates, kosovo, Ethiopie. P. 285

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rivales: le Fatah contrôle en principe la Cisjordanie; le Hamas, la bande de Gaza.

Les colonies juives semblent particulièrement en expansion dans Jérusalem-Est. La population totale des colons juifs est désormais de 436 000, dont 190 000 à Jérusalem et 246 000 en Cisjordanie. Comme on le constate, les Forces armées israéliennes se sont réservé des zones et des couloirs pour «protéger» les colonies de peuplement juives. Il devient alors difficile pour l'Autorité palestinienne d'exercer une contrôle efficace sur ses ressortissants. Depuis septembre 1993, l'État d'Israël a intensifié ses travaux d'infrastructure afin de consolider sa mainmise en Cisjordanie, aujourd'hui truffée de routes de contournement qui permettent, sans traverser les principales enclaves palestiniennes, de relier entre elles la plupart des colonies juives.

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I.2.2. Le Sud Soudan

Située à l'ouest de la corne de l'Afrique de l'est, le Soudan du Sud possède la vingtième plus grande superficie de l'Afrique avec un territoire de 619 745 km2. Le Soudan du Sud est encadré au nord par le Soudan, à l'ouest par la République centrafricaine, à l'est par l'Éthiopie, et au sud par le Kenya, l'Ouganda et la République démocratique du Congo.

Le Soudan du Sud, officiellement République du Soudan du Sud est un pays d'Afrique orientale dont la capitale est Djouba. Il est souvent appelé, par anglicisme, le Sud-Soudan. À la suite du référendum d'autodétermination organisé du 9 au 15 janvier 2011, le Soudan du Sud a fait sécession de la République du Soudan le 9 juillet 2011. Malgré la reconnaissance immédiate de l'État, des litiges subsistent quant au tracé définitif de la frontière.

Le gouvernement sud-soudanais a publié l'ébauche d'une Constitution provisoire, dans laquelle le nom de l'État est Republic of South Sudan. Cette dénomination a été choisie pour des raisons de facilité d'usage parmi plusieurs autres propositions, comme « Nouveau Soudan », « République du Nil », «Equatorie» (en référence à l'ancienne Équatoria), « Koush » (en référence à l'antique Royaume de Koush) ou « Djouwama » (Juwama), ce dernier nom étant construit à partir des premières syllabes des trois capitales régionales, Djouba, Wau et Malakal. L'anglais est seule langue officielle selon l'article 6 de la constitution.

Les dissensions entre le nord du Soudan, à majorité musulmane, et le sud à majorité chrétienne et animiste, sont apparues au lendemain de l'indépendance du Soudan anglo-égyptien proclamée en 1956. En effet, le gouvernement central de Khartoum revint sur les promesses d'autonomie au sein d'un État fédéral qu'il avait faites aux populations de la région. Une mutinerie d'officiers sudistes déclencha la Première Guerre civile soudanaise qui dura 17 ans, de 1955 à 1972. Ce premier conflit prit fin à la suite des accords signés à Addis-Abeba en Éthiopie, qui accordèrent finalement au Sud-Soudan un certain degré d'autonomie.

Mais en 1983, le colonel Gaafar Nimeiry au pouvoir à Khartoum depuis son coup d'État de 1969, décide unilatéralement d'étendre au droit pénal, le domaine du droit musulman qui était cantonné depuis la colonisation au droit personnel. Ce fut l'élément déclencheur de la Seconde Guerre civile qui embrasa le pays pendant vingt-deux ans. La rébellion était menée depuis le début par l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) dirigé par John Garang, un vétéran de la première

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guerre civile. Elle était largement soutenue par les États-Unis. Malgré la scission de son mouvement en 1991, Garang maintint la lutte contre le régime de Khartoum qui, après le coup d'État du général Omar al-Bashir en 1989, s'orienta de plus en plus vers l'idéologie islamiste.

Après un conflit sanglant (deux millions de morts recensés) qui provoqua également le déplacement de quatre millions de civils et désorganisa la production vivrière au point de déclencher une terrible famine en 1998, un cessez-le-feu fut signé entre les protagonistes en 2002, consolidé trois ans plus tard, le 9 janvier 2005, par un accord de paix signé à Naivasha, au Kenya.

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CHAPITRE II. REGARD JURIDICO-POLITIQUE INTERNATIONAL SURLA QUETE DE LA SOUVERENETE DE LA PALESTINE ET DU SUD SOUDAN

A travers cette 2ème partie de notre étude, nous tenons à faire l'analyse juridique de la reconnaissance de l'Etat Palestinien, montrer les aspects socio-politiques et géostratégiques influençant la dualité dans la reconnaissance des Etats Palestinien et Sud Soudanais. C'est donc là les éléments constituant l'ossature de ce chapitre dans les commentaires qui suivent :

II.1. Analyse juridique de la reconnaissance de l'Etat palestinien

La revendication juridique qui consiste pour la Palestine depuis 1964, à lutter contre l'occupation et de faire reconnaître les droits nationaux du peuple palestinien, ainsi que les processus politique de négociations engagés depuis 1991, devant aboutir à une entité palestinien reconnu comme un Etat est une première étape qui guide cette réflexion. Malgré toutes les démarches engagées, précisons toutefois que ce processus et les accords qui en découlent ne reconnaissent pas le droit des Palestiniens à un Etat, et n'y font donc jamais aucune référence explicite.

Si le droit international exige les éléments historiques, juridiques, sociologique qui sont essentiellement le territoire, la population et le gouvernement comme éléments constitutifs d'un Etat, il importe donc d'apprécier les données historiques qui ont déclenché le conflit autour de la Palestine et entretenu la pérennité de la quête d'un Etat palestinien, ainsi que le contexte qui a, finalement conduit aux négociations de paix. Ce rappel permettra de décider si la "communauté internationale" a été en capacité de trouver une solution juste et acceptable par toutes les parties à la situation qu'elle a elle-même créée en plaçant la Palestine sous Mandat britannique et en légitimant le projet national sioniste. Cela nous conduira par la suite à estimer si le Droit International, en tant que système produisant des effets légaux, a pu être mis en application dans le cas palestinien.

Deux modes de formation étatique sont possibles dans ce "monde fini", où la totalité des espaces terrestres est soumise à un maître. Le premier est l'éclatement d'un Etat préexistant, par la sécession, la dissolution ou la création d'un nouvel Etat par deux ou plusieurs autres Etats. Le deuxième est la séparation d'un territoire colonial de l'Etat métropolitain.

Dans le cas palestinien, la formation de l'Etat n'entre pas dans la première

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catégorie, parce que les Nations Unies ont reconnu le droit de peuple palestinien à exercer sa souveraineté sur une partie de la Palestine, territoire jadis sous domination britannique. Par ailleurs, les territoires palestiniens, sous contrôle israélien depuis 1967, y compris Jérusalem ont été à maintes reprises qualifiés par les Nations Unies de « Territoires Occupés ». D'ailleurs, les Accords de paix israélo-palestiniens organisent le transfert à l'Autorité palestinienne de compétences : territoriale, personnelle et fonctionnelle, mais pas le transfert de titre de souveraineté, puisque Israël ne le possède pas. Il est de ce fait important de revenir sur la situation juridique de la Palestine, après l'effondrement de l'Empire ottoman, afin d'en décerner le détenteur du titre de souveraineté.

La formation de l'Etat palestinien entre donc dans la catégorie de la décolonisation au terme de la résolution 1514 XV du 14 décembre 1960 de l'Assemblée Générale. (Résolution 242 du Conseil de sécurité du 22 Novembre 1967).

Mais encore une fois, la spécificité du cas palestinien ne permet pas d'envisager le processus classique de décolonisation.

En effet, un des critères de définition de la collectivité coloniale est sa séparation géographique d'avec le pays qui l'administre, ainsi que sa distinction ethnique ou culturelle. Or, ce n'est pas tout à fait le cas palestinien. Mais « à la faveur de circonstances très exceptionnelles et spécifiques l'occupation de territoires palestiniens par Israël, la persistance du régime d'apartheid en Afrique australe, les Nations Unies ont étendu le droit d'auto disposition reconnu aux peuples coloniaux aux peuples occupés... » . Dans le cas des peuples coloniaux proprement dits, les conditions de l'accès à l'indépendance sont présumées être réunies.

La reconnaissance réciproque des deux parties au conflit est une condition essentielle à une paix durable. L'État d'Israël a souvent déploré que la non-reconnaissance de son droit d'exister était une préoccupation majeure ainsi qu'une source d'insécurité et de violence politique. Cependant, il n'a toujours pas reconnu formellement le droit des Palestiniens d'avoir un État indépendant.

Cette condition de reconnaissance mutuelle des deux parties a presque été remplie. On trouve en effet dans la Déclaration de principes signée le 13 septembre 1993 une certaine forme de reconnaissance réciproque asymétrique. Voici ce qu'énonce le paragraphe qui ouvre la Déclaration :

« Le Gouvernement de l'État d'Israël et l'équipe de l'OLP (de la délégation

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jordano-palestinienne à la Conférence de la paix sur le Moyen-Orient, représentant le peuple palestinien, sont convenus qu'il est temps de mettre fin à des décennies d'affrontement et de conflit, de reconnaître leurs droits légitimes et politiques mutuels, et de s'efforcer de vivre dans la coexistence pacifique et la dignité et la sécurité mutuelles et de parvenir à un règlement de paix juste, durable et global ainsi qu'à une réconciliation historique par le biais du processus politique convenu ».

Dans une lettre adressée au premier ministre Rabin le 9 septembre 1993, le président de l'OLP a écrit : «L'OLP reconnaît le droit de l'État d'Israël à vivre en paix et dans la sécurité.» Voici quelle a été la réponse du premier ministre israélien.

En réponse à votre lettre du 9 septembre 1993, je souhaite vous confirmer qu'à la lumière des engagements de l'OLP qui y figurent, le gouvernement d'Israël a décidé de reconnaître l'OLP comme le représentant du peuple palestinien et de commencer des négociations avec l'OLP dans le cadre du processus de paix au Proche-Orient ».

Cette reconnaissance mutuelle a constitué bien sûr un progrès décisif. Le fait que les Palestiniens reconnaissent Israël comme un État, sans qu'en contrepartie, Israël reconnaisse explicitement aux Palestiniens le droit de créer un État ni même la possibilité que cela puisse se produire un jour, montre bien l'asymétrie de cette reconnaissance réciproque.

S'agissant du Territoire palestinien, il convient de rappeler que la Palestine il convient de rappeler que la Palestine compte une portion de territoire près de la Méditerranée, la bande de Gaza (360 km2), et une autre partie, la Cisjordanie (5800 km2), sans oublier le fait qu'il existe de nombreux villages palestiniens en Israël même. La superficie de la Palestine actuelle est de 6160 km, élément suffisant pour répondre aux exigences spatiales dans la reconnaissance d'un Etat.

La Population palestinienne était estimée en 2005 à 3,7 millions d'habitants, dont 2,5 millions en Cisjordanie et 1,2 million à Gaza. De ce nombre, 81,5 % des citoyens sont des Arabes palestiniens. Ils sont suivis des Juifs (16,1 %), des Égyptiens (0,9 %), des Bédouins (0,5 %), des Syriens (0,3 %), ainsi que de quelques petites minorités telles que les Araméens, Tsiganes, Arméniens, Assyriens, Samaritains, etc. Il convient d'ajouter également les troupes d'occupations onusiennes comptant des Italiens, des Français, des Allemands, des Britanniques, des Américains, des Russes, des Roumains, cet élément des statistiques claires, est une réponse à l'exigence juridique pour la constitution d'un Etat palestinien.

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Pour ce qui concerne le Gouvernement, L'Organisation de libération de la Palestine est une organisation palestinienne politique et paramilitaire, créée le 28 mai 1964 à Jérusalem. L'OLP est composée de plusieurs organisations palestiniennes, dont le Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP).

Depuis sa création, l'OLP, qui comporte des institutions politiques, s'est présentée comme un mouvement de résistance armée représentant les Palestiniens. Israël l'a considérée, officiellement jusqu'aux accords d'Oslo, comme une organisation terroriste avant de la considérer comme un interlocuteur diplomatique. Le 22 novembre 1974, l'Assemblée générale des Nations unies lui accorde le statut d'observateur. L'OLP est désormais reconnue comme le partenaire palestinien des négociations pour régler le conflit israélo-palestinien.

Capacité d'entrer en relation avec d'autres États. Cette pratique est parfois contradictoire, on considère parfois que la reconnaissance est nécessaire alors que d'autres fois elle n'a pas été nécessaire. Inversement, la reconnaissance d'une entité comme État ne suffit pas. Deux théories s'affrontent :

? Théorie constitutive La reconnaissance des autres États permet l'émergence.

Le concept d'État est relationnel, on ne peut pas s'imposer sans le consentement de l'autre. Pas de sens de parler d'un seul État isolé de tous les autres ou d'un État 'terrestre'. L'État crée une dynamique d'exclusion. Vision positiviste du DIP qui dérive du consentement des États.

? Théorie déclarative L'émergence d'un nouvel État est un fait sociologique, extra-juridique d'une communauté décidant de se gérer comme tel.

En dépit de tous ces éléments réunis, la question se pose de pourquoi l'expression «État palestinien» (ou des termes équivalents) n'apparaît ni dans la Déclaration de principe de 1993, ni dans l'Accord intérimaire de 1995. Elle ne figure pas non plus dans la série de questions réservées aux négociations sur le statut final. Voici en quels termes la Déclaration de principes énonce le but des négociations :

Article 1. Les négociations israélo-palestiniennes menées dans le cadre de l'actuel processus de paix au Moyen-Orient ont pour but notamment d'établir une autorité palestinienne intérimaire autonome, le Conseil élu pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, pour

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une période transitoire n'excédant pas cinq ans, en vue d'un règlement permanent fondé sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité. Là encore, le droit pour le peuple palestinien de créer un État brille par son absence. En revanche, le droit de l'État d'Israël à l'existence est reconnu dans la Déclaration de principes et dans les documents officiels palestiniens. Cela signifie que le processus d'Oslo violait les normes juridiques internationales applicables en ce qu'il ne reconnaissait pas le droit du peuple palestinien à l'autodétermination.

De ce fait, les Nations Unies et ses partenaires de la communauté internationale n'ont jamais donné la moindre indication formelle qu'il était prêt à reconnaître un État palestinien, à fortiori un État qui posséderait tous les attributs d'un État souverain, au sens où cela est entendu sur le plan international. C'est-à-dire un État qui peut disposer de ses ressources naturelles dans le cadre du droit international, définir sa politique d'immigration et déterminer les règles d'accession à la citoyenneté, établir librement ses relations internationales, et enfin se défendre.

Il convient de souligner aussi que, pour la seconde fois en l'espace de quelques années, le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est montré réfractaire aux initiatives Palestiniennes. En septembre 2011, et sans même avoir besoin du veto du gouvernement américain, le Conseil avait déjà rejeté la demande palestinienne visant la reconnaissance du statut d'état membre. Le 30 décembre dernier, avec un script similaire, le projet de résolution présenté par la Jordanie, au nom des Palestiniens, a été botté en touche. Il appelait l'ONU à fixer des délais précis, un accord de paix israélo-palestinien d'ici à douze mois et le retrait progressif des troupes israéliennes des territoires occupés à l'aune de 2017. La proposition a recueilli seulement huit avis positifs (au lieu des neuf requis) et les Etats-Unis n'ont pas eu à exercer leur droit de veto qu'ils avaient par ailleurs annoncé.

II.2. Aspects sociopolitiques influençant la dualité dans la reconnaissance des Etats Palestinien et Sud Soudanais

II.2.1. Position socio politique de la Palestine

Le caractère sacré de la Palestine, avec ses Lieux Saints à Jérusalem, à Bethléem et ailleurs, apporte une dimension religieuse à sa position sur la scène internationale, ceci réside dans le fait que deux peuples réclament la même terre : «

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terre d'Israël » pour les juifs, terre occupée pour les Palestiniens, d'Islam pour les musulmans, et terre sainte pour les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans.

Dans la conscience collective des adeptes des trois religions, la Palestine est la patrie sacrée. C'est une « Terre Sainte » et de ce fait elle est chargée de mythes et de symboles qui influent sur la réalité sociologique internationale. Cette Terre est le lieu de constitution du peuple juif et des constructions religieuses du christianisme et le symbole d'une « Terre promise ». Le Coran fait référence à Jérusalem et mentionne le « Voyage nocturne » à la Mosquée al-Aqsa de Jérusalem, qui était la première Qibla et est la troisième mosquée sacrée de l'Islam.

C'est sur cette Terre que Jésus est né et a prêché et où se situent les lieux sacrés du christianisme : la basilique de Saint-Sépulcre, l'église Sainte-Anne, la tombe de la Vierge, etc. C'est là aussi où fut édifié le premier puis le second Temple juif et on y trouve les tombeaux du roi David et de Rachel, ainsi que le mur des Lamentations. Il n'est pas étonnant, donc, que les aspects symboliques et identitaires soient exploités par les acteurs dans la détermination de son statut. N'est-ce pas parce que les croyances se sont mêlées au conflit israélo-palestinien et on y note une confusion avec le judaïsme et la Palestine avec l'Islam.

Par conséquent, il est difficile de résoudre la demande d'un Etat palestinien chargée de croyances et de symboles, par des négociations politiques et«des règles internationales incarnées par le Droit International bien que cela est appelée à dépasser les dimensions religieuses.

II.2.2. Position socio politique du Soudan du Sud

Le sud soudan est un Etat d'incompatibilité profonde entre musulmans et chrétiens. Ces fractions sont aussi accentuées par internes à l'intérieur des deux blocs mettent en la manque de l'unité culturelle, le mode de vie commune, les diverses langues, les multiples confréries religieuses rendent caduques toutes tentatives d'uniformisation de l'une ou l'autre partie. Certains acteurs politiques s'attèlent à de démarches qui consisteraient à privilégie l'idéologie djihadiste afin d'islamiser le pays, Les tensions ethniques continuent de ravager les espoirs d'un avenir meilleur pour ce pays récemment créée. Le Soudan du Sud s'est embourbé dans une guerre entre les partisans des deux «héros de l'indépendance», le président SalvaKir et les partisans de l'ex-vice-président, Riek Machar, entraînant avec eux la population des ethnies Dinka (proche de Salva Kir) et nuer (de Reik Machar). Les deux principaux rivaux politiques, issus de ces deux principales

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ethnies, se font la guerre et prétendent tenir des discussions pour un accord de paix qui n'aboutit jamais. Il ya donc un défi qui compte maintenir la cohésion parmi la cinquantaine d'ethnies qui composent le plus récent pays du monde.

Entre les Dinka et les Nuer, la rivalité se joue davantage au niveau des clans pour le contrôle de territoires d'élevage et aujourd'hui, l'ethnie la plus importante du pays, les Dinka, est accusée de confisquer le pouvoir à son profit. Évidemment, les massacres ethniques et claniques sont commis par les deux camps.

II.3. Aspects Géostratégiques influençant la dualité dans la

reconnaissance des Etats Palestinien et Sud Soudanais

II.3.1. La géostratégie et géopolitique de la Palestine

La Palestine est située à l'intersection de la rive asiatique et la rive africaine du Monde arabe, au point de jonction de la route continentale des Indes et de la route maritime, le bassin syro palestinien et son prolongement égyptien, au point de convergences des voies d'eau du Moyen orient (Jourdain, Oronte, Hasbani, Zahrani) et des gisements pétroliers de la péninsule arabique. L'existence de la Palestine, de par son positionnement géographique, signe stratégiquement la rupture de la continuité territoriale de l'espace arabe.

Pour le malheur du peuple palestinien qui paie le prix de cette entreprise de délocalisation de l'antisémitisme récurrent de la société occidentale, et pour le plus grand malheur des Arabes entravés de la possibilité de constituer une masse critique à l'effet de peser sur les relations internationales.

Le conflit israélo-arabe se déroule au coeur d'une région hautement stratégique dans la géopolitique mondiale. En effet depuis le ter gisement découvert en 1908 à Masjed soleyman, le pétrole et le gaz naturel ont placé le Proche et le Moyen Orient au centre des conflits d'intérêts des puissances industrielles. Les « majors » ont constitué un « Etat dans l'Etat » et favorisé les intervention sétrangères. Avec 46% des exportations mondiales de pétrole et 60% de réserves prouvées de pétrole, cette région est vouée à demeurer longtemps encore un enjeu majeur de la géopolitique mondiale. Cet important réservoir pétrolier suscite l'engouement des pays occidentaux, au ter chef les USA qui pour le fonctionnement de leurs industries se doivent de sécuriser les sources d'approvisionnement et pour ce faire, n'hésitent pas à collaborer avec certains régimes pourtant jugés autoritaires (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït). Pour assurer la pérennité de ces régimes alliés, les américains proposent leur soutien sécuritaire lié au problème crucial de la lutte contre le

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terrorisme.

Par ailleurs, il se pose le problème de la quête hégémonique dans la région. Il convient de souligner que le Proche et Moyen Orient n'étaient pas au départ un enjeu Est - Ouest. Mais soucieuse de trouver des alliés, faire propager leur idéologie et trouver des débouchés économique et militaire l'URSS supporta les arabes radicaux et les USA, Israël et certains pays arabes riches en pétrole. Mais devenant l'unique superpuissance au lendemain de l'effondrement du bloc soviétique, l'Amérique a outrageusement dominé et joui d'une influence certaine dans le Proche-Orient. Cela se remarque à travers le soutien indéfectible qu'apportent les USA à l'Etat hébreu pour sa sécurité et pour sa survie et ainsi bloquer tout projet visant l'indépendance de la Palestine, Etat qu'il considéré comme un carrefour de promotion des Islamistes arabes.

Des analystes comme Patrick Seale ont prouvé que la campagne militaire américaine en IRAK en mars 2003 a été motivée par l'envie de donner une leçon aux arabes, par l'ambition de contrôler les importantes ressources pétrolières irakiennes et peut être surtout par la volonté d'améliorer l'environnement stratégique d'Israël en écrasant un grand Etat arabe. Pour preuve, affirmait-il dans "Jeune Afrique l'intelligent" N° 2397 du 17 au 23 décembre 2006 à la page 23 : « N'a -t-il pas été démontré de façon incontestable que c'est le souci de la sécurité de l'Etat hébreu, la volonté d'écarter toute menace à l'Est et l'ambition de remodeler toute la région à son avantage qui a incité le secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et son collègue Douglas Feith à faire campagne pour la guerre en Irak ? ». Mais l'attachement des USA à ce conflit s'explique aussi par le souci d'assurer leur propre sécurité. En effet au lendemain du 11 septembre 2001 les amis arabes et des alliés européens de Washington ont donné à croire que Ben Laden devait son audience au conflit israélo-arabe (référence aux propos de Ben Laden qui prônent le djihad islamique international contre les croisés et les juifs) que les USA avaient tout intérêt pour apaiser les tensions au Moyen-Orient, pour atténuer l'antiaméricanisme, à faire un geste en direction des palestiniens. Aussi les USA se servent-ils du conflit israélo-arabe non seulement pour diviser le monde arabe, son unité constituant un danger pour les intérêts mais aussi pour la sécurité d'un Etat faisant partie du monde judéo-chrétien.

L'autre enjeu stratégique du conflit Israélo-arabe est la lutte pour le leadership dans la région. Il s'installe indubitablement dans le Moyen Orient une

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concurrence acharnée entre certains Etats, chacun voulant apparaître comme le leader de la cause arabe.

C'est le cas de l'Iran (Perse), adversaire plus sérieux de la puissance américaine dont les ambitions semblent être purement régionales et défensives. Téhéran cherche à rompre l'isolement artificiel que lui ont imposé les USA et, veut être reconnu comme une puissance de premier plan dans le Golfe et comme le protecteur des communautés chiites partout dans le monde. Sur le plan militaire, plutôt qu'à attaquer d'autres pays, il cherche à se doter de moyens qui lui permettraient de contrer, voire d'empêcher une attaque et d'échapper à une dévastation à l'irakienne.

La Syrie manifeste le désir d'être aussi présente sur la scène israélo-arabe. En effet, elle est fortement présente au Liban à travers les soutiens incontestables qu'elle apporte au mouvement armé, le Hezbollah (le Hezbollah en permanente confrontation avec l'Etat hébreu). Officiellement, les revendications du Hezbollah consistent en la récupération des fermes de Chebab ainsi que la libération de quelques anciens dignitaires libanais. Mais la Syrie a besoin de garder de l'influence au Liban pour empêcher Israël ou autre puissance hostile d'installer sur ce territoire une tête de pont à partir de laquelle seraient lancées des opérations contre elle. Elle cherche néanmoins à normaliser ses relations avec les Etats-Unis et Israël d'une part en lançant des négociations avec Israël sur le retrait de l'armée Israélienne du plateau de Golan, d'autre part à aider l'armée américaine à lutter efficacement contre le terrorisme islamiste en Irak, potentiel terreau d'aggravation de la crise Israélo-arabe.

Au plan régional, l'Arabie Saoudite, pays arabe à majorité sunnite nourrit aussi des ambitions de leadership.

En effet, elle constitue le 1er, pays exportateur du pétrole et compte sur son allié américain qui lui apporte des soutiens militaires pour s'imposer dans la région. Elle joue un rôle déterminant dans le règlement du conflit Israélo-arabe à travers des plans de paix proposés à Israël par la ligue arabe dont elle est l'initiatrice.

Quant à l'Egypte, elle est présente sur la scène israélo-arabe depuis la période de la guerre froide, et n'a jamais renoncé à cette position de leader qu'elle entend toujours préserver. Pour ce faire, elle a renforcé les liens avec les USA sur le plan militaire (financement de son budget militaire) dans leur lutte contre le terrorisme.

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L'Egypte constitue également un Etat dominé par les sunnites dont le symbole est la mosquée d'Al Azhar et manifeste la ferme volonté de contrôler le mouvement de la défense de la cause arabe face à la montée en puissance de l'Islam chiite dont le centre se trouve en Iran.

L'Etat d'Israël, pays du Moyen-Orient est baigné par la Méditerranée à l'ouest, bordé par le Liban au nord, par la Syrie et la Jordanie à l'est, le golfe d'Aqaba et l'Égypte au sud. Les frontières actuelles, issues du partage de la Palestine, ne correspondent pas à celles qui ont été fixées, le 14 mai 1948, lors de la proclamation de l'État d'Israël par l'Organisation des Nations unies.

Au lendemain des accords d'armistice de 1949, Israël s'est retrouvé avec des frontières élargies (de 14 100 km2 à 20 770 km2); celles-ci se sont encore agrandies après la guerre des Six Jours (juin 1967) avec la conquête du Sinaï, de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, de la partie arabe de Jérusalem et du Golan.

Ces territoires annexés par Israël n'appartiennent pas à l'Etat d'Israël. En 1993, selon les accords d'Oslo de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho en Cisjordanie devaient devenir autonome. Suite à ce traité, un Etat palestinien devait voir le jour. En août 2005, Israël a décidé de quitter la bande de Gaza, tout en conservant le contrôle des frontières: à l'heure actuelle, tous les- territoires palestiniens sont toujours occupés et contrôlés par l'armée israélienne.

II.3.2. Place géostratégique du Sud Soudan

Le Soudan situé dans le concert des Etats de l'OLP est resté longtemps classé parmi les État qui parrainent le terrorisme. Plusieurs groupes terroristes internationaux, notamment AI-Qa'ida, le Djihad islamique égyptien, AI-Gama AI-Islamiyya d'Égypte, le Djihad islamique palestinien et le Hamas ont continué d'opérer à partir du Soudan, principalement dans le cadre d'activités liées à la logistique et à d'autres types de soutien. Les supputations parues dans la presse quant à l'importance de la coopération du Soudan avec les États-Unis ont dû inciter certains éléments terroristes à quitter le pays. Les sanctions unilatérales des États-Unis à l'encontre du Soudan sont restées en vigueur. Pendant ce temps, la Chine à la recherche des réserves pétrolières (Tchokonte severin, N°33, 4ème trimestre 2011) a débarqué au Soudan et signer des contrats avec des firmes pour l'exploitation des gisements du pétrole, et cela a amorcé ce que nous considérons de la guerre secrète Américano-chi noise au Soudan.

Cette guerre secrète constitue un des théâtres sur lesquels l'affrontement de

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ces deux grandes puissances autour du contrôle et de l'exploitation des matières premières du Soudan est exacerbé. Pour comprendre les raisons de cet affrontement, il est nécessaire d'interroger les enjeux géopolitiques et géoéconomiques de la nouvelle politique africaine des Etats-Unis et de la Chine. Ce conflit d'intérêt américano-chinois participe de la quête de puissance décisive sur la scène internationale, des nouvelles guerres économiques que se livrent les grandes puissances sur le sol africain depuis la fin de la guerre froide. Le soutien indéfectible de la Chine au régime de Khartoum et la scission du pays survenue en juillet 2011 sont autant d'indices qui permettent d'observer la « guerre secrète » que se livrent ces puissances au Soudan.

Le Soudan Etant un enjeu énergétique majeur pour ces deux grandes puissances économiques. Il convient de noter que selon (Julien Bokilo ; 2012, 46) et (Fweley Diangitukwa ; 2009 : 123. Cette guerre secrète sino-américaine en Afrique est observable sur plusieurs théâtres, notamment au Soudan, où la scission du pays et la naissance du Sud-Soudan en juillet 2011 constitue un des indices les plus révélateurs de cet affrontement.

Les enjeux de l'affrontement américano-chinois au Soudan L'Afrique est un théâtre de l'affrontement économique et diplomatique entre Pékin et Washington autour du contrôle et de l'exploitation des matières premières. En effet, « les matières premières africaines détériorent les relations entre les deux grandes puissances USA et Chine ».16 Ces deux puissances se livrent une « compétition larvée » pour acquérir le pétrole africain. Dans la course aux matières premières qui l'oppose principalement à la Chine en Afrique, les Etats-Unis utilisent divers stratagèmes pour affaiblir les régimes africains amis de Pékin, parmi lesquels figure le Soudan. La détermination du gouvernement américain à fragiliser, voire à disloquer le Soudan participe de cette logique.

II.3.3. La lutte anti islamiste et terroristes dans la reconnaissance du Sud Soudan

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le Soudan constitue « une priorité stratégique majeure » pour les Etats-Unis.17 Pourtant, en matière d'insécurité, le Soudan subit l'influence des idéologies radicales du Moyen-Orient, notamment ceux de l'Est, du Sahel et du Maghreb qui se déplacent pour soutenir la résistance

16Julien Bokilo ; 2012 : 32

17FogueTedom ; 2010: 258-263

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des activistes dans cette région. Plus exactement, la combinaison des facteurs tels que le partage d'un certain nombre de réalités sociopolitiques avec le Moyen-Orient, leur proximité géographique, et la capacité relative du continent à faire face au flux de menaces transnationales qui passent ou se développent sur son territoire, le rend proche des idéologies islamistes.18 Ainsi, le Soudan et la Somalie, constitue de « véritables sanctuaires » pour le terrorisme international.

En effet, le séjour de Ben Laden au Soudan de 1991 à 1996 et l'attentat contre le World Trade Center de New York de Septembre 2001 renforça la détermination de Washington à mettre en place des voies et moyens pour continuer à exercer une forte pression sur Khartoum. Susan Rice affirme à cet effet confirmé .que : « le Soudan est le seul Etat africain sub-saharien à constituer une menace pour les intérêts et la sécurité des Etats-Unis » (Pierre Péan ; 2011 : 444).

Le président Clinton, s'inscrivant lui aussi dans cette logique prend en novembre 1997, l'Exécutive Ordre 13067 aggravant les sanctions contre Khartoum. Le dernier paragraphe de cette mesure explique que : « la situation au Soudan représente une exceptionnelle et inhabituelle menace pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis Le gouvernement de Washington s'oppose à l'action et à la politique de Khartoum, particulièrement pour son soutien au terrorisme international (...) ».19 En plus, depuis le coup d'état perpétré en 1989 par le général al-Bachir et son éminence grise, Hassan al-Tourabi, Khartoum fut transformée en « capitale africaine de la révolution islamique ».20

Dans les fronts anti-islamistes le département d'Etat inscrit le Soudan sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, ce qui fait de lui un « Etat voyou » et s'est intéressée à l'importance du Soudan dans la perspective du conflit moyen oriental. Cette dernière s'est interrogée sur l'opportunité de renverser le régime Bachir/Tourabi au profit d'un gouvernement Garang et c'est dans cette optique que né la vision de placer un autre Etat au milieu du Soudan du Nord et le Moyen orient.

18Nzeugang Alexis ; 2010 : 298 19Pierre Péan ; 2011: 444 20Pierre Péan ; 2011 : 256

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II.3.4. La guerre du pétrole dans la reconnaissance du Sud-Soudan

En 2010, la Chine est devenue le premier consommateur mondial d'énergie, devançant les Etats-Unis (P-A. Brand, 2005: 19). Aussi, pour les autorités politiques chinoises, le pétrole est-il devenu une véritable « obsession nationale ». Ne disposant que de 1,7% de réserves mondiales d'hydrocarbures, ses besoins croissent de façon vertigineuse. Vers 2020, la Chine devra importer chaque jour entre 10 et 15 millions de barils, plus du double de la production actuelle de l'Arabie Saoudite, l'équivalent de toute la production africaine.21 Pour pallier cet important déficit énergétique, la Chine déploie sur l'ensemble des zones stratégiques de la planète, une véritable « diplomatie des ressources ». Elle opère un important réexamen de sa politique d'importation de pétrole et met en oeuvre une nouvelle politique énergétique. Dans cette perspective, l'intérêt géostratégique pour l'Afrique croît de façon exponentielle dans la politique énergétique chinoise. Pour la Chine, les pays africains constituent une sorte de « terre promise » (Fogue Tedom ; 2010: 265). Au rang de ces derniers figure le Soudan.

Le Soudan dispose d'un sous-sol riche en hydrocarbures, le brut soudanais assouvit à lui seul 10% des besoins pétroliers chinois. En 2008, exportait quotidiennement en moyenne 800 000 barils de pétrole du Soudan (Serge Michel et Michel Beuret ; 2008 268). Le Soudan est le seul pays du continent africain où la Chine s'adonne à la production pétrolière avec ses propres installations. Cela sera d'ailleurs considéré comme un tel succès à Pékin que tous les dirigeants de la CNPC seront récompensés d'un avancement hiérarchique au sein du parti communiste. La Chine y exploite le pétrole dans le bassin de Muglad, par le biais de la China National Petroleum Corporation (CNPC), elle est devenue le premier acheteur de pétrole et possède plus de 40% du consortium soudanais Greeter Nile Petroleum Operating Compagny (GNPOC).22

Les attentats du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, la diminution des réserves nationales de pétrole et la dépendance qu'elle génère vis-à-vis des fournisseurs étrangers, combinés à la nationalisation du pétrole par Hugo Chavez, défunt-président de la République bolivarienne du Venezuela, ont poussé l'ensemble de la classe politique américaine à redéfinir de nouvelles zones d'intérêt stratégique pour ses approvisionnements en énergie. C'est dire que pareillement aux autres

21Serge Michel et Michel Beuret 2008: 272 22FweleyDiangitukwa ; 2009: 139

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puissances industrielles, les ressources africaines, soudanaises notamment, intéressent grandement les Etats-Unis (Fogue Tedom : 2010). En effet; le soutien des États-Unis au gouvernement du Sud-Soudan vise, depuis la proclamation de l'indépendance du Sud le 9 juillet 2011, à priver la Chine d'accès aux champs pétroliers appartenant désormais au 193e État de la planète : quelque 80 % des réserves de l'ex-Soudan (Raphael Rossignol : 2011). Pour s'octroyer ces importantes ressources pétrolières, endiguer la pénétration chinoise dans le pays et neutraliser le régime islamiste de Khartoum, les Etats-Unis mettent à contribution l'ensemble de leur dispositif de puissance. L'intérêt porté au Soudan par les Américains s'est confirmé sous la présidence Obama par la nomination d'un envoyé spécial, Scott Gration, général à la retraite. Sa tâche fut de promouvoir une politique d'ouverture envers le gouvernement soudanais en jouant la politique de la carotte et du bâton (pression et incitations), tout en veillant à garantir les intérêts américains au Sud. C'est ainsi que a nommé un représentant spécial du département d'état dans les négociations entre Khartoum et les rebelles du Sud-Soudan. Négociations qui ont abouti à l'Accord global de Paix, qui a mis fin à la guerre entre le Nord et le Sud et ont permis au Sud d'être indépendant en 2011 et ainsi affaiblir le Soudan, un des plus importants partenaires africains de la Chine, en suscitant sa dislocation.

Cette scission est d'autant plus préjudiciable pour Pékin que les 3/4 des ressources pétrolières se trouvent dans le sud, dans la sphère d'influence américaine. (Nzeugang, Alexis, 2010: 220).

L'intensification de la coopération bilatérale entre la Chine et le Soudan dans les domaines de la construction, de l'agriculture, de l'éducation et de la santé, couplée à une importante aide financière, fait de la Chine le plus important partenaire économique du Soudan. Les échanges entre les deux pays ont dépassé le seuil de trois milliards de dollars en pétrole et possède plus de 40% du consortium soudanais Greeter Nile Petroleum Operating Compagny (GNPOC) (Fweley Diangitukwa ; 2009: 139).

Les attentats du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, la diminution des réserves nationales de pétrole et la dépendance qu'elle génère vis-à-vis des fournisseurs étrangers, combinés à la nationalisation du pétrole par Hugo Chavez, défunt-président de la République bolivarienne du Venezuela, ont poussé l'ensemble de la classe politique américaine à redéfinir de nouvelles zones d'intérêt stratégique pour ses approvisionnements en énergie [8]. C'est dire que pareillement aux autres

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puissances industrielles, les ressources africaines, soudanaises notamment, intéressent grandement les Etats-Unis (Fogue Tedom : 2010). En effet; le soutien des États-Unis au gouvernement du Sud-Soudan vise, depuis la proclamation de l'indépendance du Sud le 9 juillet 2011, à priver la Chine d'accès aux champs pétroliers appartenant désormais au 193e État de la planète : quelque 80 % des réserves de l'ex-Soudan (Raphael Rossignol : 2011). Pour s'octroyer ces importantes ressources pétrolières, endiguer la pénétration chinoise dans le pays et neutraliser le régime islamiste de Khartoum, les Etats-Unis mettent à contribution l'ensemble de leur dispositif de puissance. L'intérêt porté au Soudan par les Américains s'est confirmé sous la présidence Obama par la nomination d'un envoyé spécial, Scott Gration, général à la retraite. Sa tâche fut de promouvoir une politique d'ouverture envers le gouvernement soudanais en jouant la politique de la carotte et du bâton (pression et incitations), tout en veillant à garantir les intérêts américains au Sud. C'est ainsi que a nommé un représentant spécial du département d'état dans les négociations entre Khartoum et les rebelles du Sud-Soudan. Négociations qui ont abouti à l'Accord global de Paix, qui a mis fin à la guerre entre le Nord et le Sud et ont permis au Sud d'être indépendant en 2011 et ainsi affaiblir le Soudan, un des plus importants partenaires africains de la Chine, en suscitant sa dislocation.

Cette scission est d'autant plus préjudiciable pour Pékin que les 3/4 des ressources pétrolières se trouvent dans le sud, dans la sphère d'influence américaine. (Nzeugang, Alexis, 2010: 220)

L'intensification de la coopération bilatérale entre la Chine et le Soudan dans les domaines de la construction, de l'agriculture, de l'éducation et de la santé, couplée à une importante aide financière, fait de la Chine le plus important partenaire économique du Soudan. Les échanges entre les deux pays ont dépassé le seuil de trois milliards de dollars en2009. Aussi la Chine est-elle déterminée à protéger le régime soudanais contre les pressions des puissances occidentales. En effet, /a Chine « apporte son soutien au Soudan au Conseil de sécurité de l'ONU sur la question du Darfour. Quand le président Omar al-Bachir s'est opposé au déploiement des troupes onusiennes en remplacement des soldats de l'Union africaine dans la région de l'Ouest, la Chine, qui n'avait pas voté la résolution en ce sens,

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s'est aussi opposée à l'adoption de toute sanction visant. le régime soudanais, avant de refuser, fin 2006, une action internationale commune dans le cadre du règlement du conflit. Privilégiant ses intérêts avec Khartoum» (Pierre Péan ; 2011 : 481).

En effet, en 2004, Pékin menace de faire usage de son droit de véto contre la résolution 1564 du Conseil de sécurité, au sujet d'un embargo décrété sur les armes à destination du Soudan, proposé par les Américains. Bien plus, en août 2006, grâce au soutien chinois le régime de Khartoum résiste aux pressions internationales, notamment celles du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui, par l'entremise de la résolution 1706 prévoyait envoyer 17 300 casques bleus, relever les 7 000 casques blancs de l'Union africaine. Qui plus est, le 23 octobre, Jan Pronk, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, est expulsé du Soudan. Ainsi, « à mesure que les sanctions américaines et internationales s'intensifient, l'emprise de la Chine sur le Soudan se renforce » (Serge Michel et Michel Beuret ; 2008: 242-243).

La communauté internationale se trouve obligée de négocier avec la Chine pour l'envoi des casques bleus. Pékin, en position de force, soumet à conditions sa participation à cette mission. La Chine se présente comme une « planche de salut », qui investit lourdement au Soudan, lui livre des armes et lui offre au conseil de sécurité des Nations-Unies une protection sans faille.

Après avoir saisie l'essentiel de ce chapitre, abordons à présent la question des conséquences de la non application des droits des peuples Palestinien sur la vie sociopolitique et sécurité internationale. Cela fait l'objet du chapitre subséquent.

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CHAPITRE III. A LA RECHERCHE DES CONSEQUENCES DE LA NON APPLICATION DES DROITS DES PALESTINIENS SUR LA VIE SOCIOPOLITIQUES ET SECURITAIRE INTERNATIONALE

A travers ce chapitre, il est question de dégager respectivement la conséquence sécuritaire, analyser la lutte de civilisation entre l'Islam et la Chrétienté, la monté en puissance du terrorisme, décrypter la crise de migration et la recherche identitaire et proposer une tentative d'ébauche des pistes des solutions liés à la question Palestinienne.

Ce sont là les éléments qui entrent en ligne de compte des conséquences engendrées par la non application des droits des peuples Palestiniens sur la vie socio-politique et sécurité internationale dans les lignes qui suivent :

III.1. Conséquence sécuritaire (Terrorisme)

La revendication des palestiniens est portée par eux-mêmes, par l'OLP née en 1964 qui s'engage dans la résistance armée sur la lancée du Fatah à la fin des années 1960. Mais, au fur et à mesure que les pays d'où elle peut mener son action se ferment, elle se tourne vers des modes de résistance alternatifs. Après son élimination de Jordanie en 1970-1971, elle se lance dans le terrorisme international, un instrument de sa stratégie de survie, elle n'y renoncera complètement que dans les années 1980. Cette émergence de groupes armés non étatiques qui mènent des attaques au-delà des frontières est une première. Ces groupes se heurtent autant à Israël qu'au pouvoir des pays à partir desquels ils opèrent.

Aussi, le conflit Israélo-arabe a-t-il engendré des mouvements de résistance. En effet, le Hezbollah est une organisation qui a vu le jour sur le lit d'un conflit en souffrance de solutions, tout comme le Hamas. Il est né de l'invasion Israélienne du Liban en 1982 qui avait pour objectif de détruire l'OLP. La Syrie et l'Iran .constituent constituent les principaux soutiens de ces deux mouvements qui ont à coeur d'arrêter la politique de colonisation de l'Etat Israélien et son implication dans la politique intérieure Libanaise. En réalité ces deux mouvements armés sont nés du ressentiment éprouvé face aux actions d'Israël soutenu par les Etats-Unis dans les territoires occupés et au Sud du Liban. (Tanguy Struve, 2010: 192)

Le raidissement de la politique Américaine à l'égard des pays arabes, pour des raisons existentielles ont provoqué la montée du terrorisme international.

Certains régimes arabo-musulmans recourent à la rhétorique guerrière et placent

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essentiellement au centre de leur diatribe la lutte contre l'entité sioniste aux fins de se rendre populaires. Ainsi, diverses manifestations violentes anti israélo américaines sont-elles soutenues par ces régimes. Depuis la guerre de 1967, qui a vu les frontières israéliennes transformées et des milliers de palestiniens privés de leurs territoires, on a assisté à plusieurs affrontements meurtriers entre d'une part les mouvements armés palestiniens (le Fatah et le Hamas etc) et l'armée israélienne, le Tsahal d'autre part entre le Hezbollah libanais soutenus par la Syrie et l'Iran et l'armée israélienne. Le soutien indéfectible des USA à leur allié traditionnel (Israël) complexifie davantage une situation sans issue marquée par l'opposition entre Israël et le monde arabe.

Les sept États désignés comme commanditaires du terrorisme, à savoir la Corée du Nord, Cuba, l'Iran, l'Irak, la Libye, le Soudan du Nord et la Syrie, ont clairement derrière la recherche de l'indépendance de la Palestine. Si certains d'entre eux semblent être en train de reconsidérer leur ligne d'action,, aucun n'a encore pris les mesures pour se défaire entièrement des liens avec le terrorisme.

Bien que l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont pris, dans des domaines très restreints, des mesures limitées pour coopérer avec la campagne de la communauté internationale contre le terrorisme dont AI-Qaïda, d'un autre côté, ils ont maintenu leurs liens avec d'autres réseaux terroristes, notamment le Hamas et le Hezbollah, affirmant qu'il s'agit de mouvements de libération nationale. (Voir Henry Laurens Tome /, 1799-1922, Fayard, Paris, 1999, pp. 115-117)

Tant que tous les États qui commanditent ou tolèrent le terrorisme ne changeront pas de cap, que ce soit de leur propre gré ou par coercition, ils demeureront une base fondamentale pour les groupes terroristes et leurs opérations. Même si, en 2001, on a constaté la poursuite de la tendance vers la diminution du rôle des États comme force directrice de la menace terroriste globale, les États parrains du terrorisme représentent un obstacle majeur à la campagne internationale contre le terrorisme.

Au cours de notre recherche, nous avons dénombré des réseaux suivant : Les AI FATAH Alias Conseil révolutionnaire « Fatah », Conseil révolutionnaire arabe, Brigades révolutionnaires arabes, Septembre noir, et Organisation révolutionnaire des musulmans socialistes qui sont des Organisation terroriste internationale dirigée par Sabri al-Banna composé de divers comités politiques, militaires et financiers. Dans leur actif, ils sont responsable d'attentats terroristes

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ayant causé quelque neuf cents victimes (morts et blessés) dans une vingtaine de pays. Ses cibles sont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, -Israël, les Palestiniens modérés. On peut citer ceux perpétrés contre les aéroports de Rome et de Vienne en décembre 1985, celui en septembre 1986 contre la synagogue Neve Shalom à Istanbul, le détournement du vol 73 de la Pan Am à Karachi en septembre 1986, et l'attaque, en Grèce, contre le bateau d'excursion « City of Poros », en juillet 1988. Le groupe est soupçonné d'avoir assassiné Abou lyad, numéro deux de l'OLP, et Abou Hul, responsable de la sécurité de l'OLP, en janvier 1991 à Tunis. Il a assassiné un diplomate jordanien au Liban en janvier 1994 et il a également été impliqué dans l'assassinat du représentant de l'OLP dans ce pays.

À son quartier général en Libye et une présence au Liban dans l'Al Biqa' (vallée de la Bekaa) ainsi que dans plusieurs camps de réfugiés palestiniens des zones côtières du Liban. Est également présente au Soudan. Ils sont donc capable d'exercer leurs activités dans de vastes régions, dont le Proche-Orient, l'Asie et l'Europe.

Les HAMAS (Harakat AI Moukawama AI Islamiya : Mouvement de la résistance islamique) Le HAMAS a été créé à la fin de 1987 comme scion de la branche palestinienne des Frères musulmans. Divers éléments du HAMAS ont utilisé des moyens politiques et violents, dont le terrorisme, pour essayer d'atteindre leur objectif, remplacer Israël par un État islamique palestinien. Le HAMAS a une structure très lâche, certains éléments oeuvrant ouvertement dans les mosquées et les organismes de services sociaux pour recruter de nouveaux membres, mobiliser des fonds, organiser des activités et distribuer des tracts de propagande. Ses éléments militants, opérant clandestinement, ont prôné et utilisé la violence pour atteindre leurs fins. Ses forces se concentrent dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Le mouvement participe aussi à des actions politiques pacifiques, notamment en présentant des candidats aux élections de la Chambre de commerce de Cisjordanie.

Les éléments activistes du HAMAS, notamment les Forces Izz el-Dinal-Qassam, ont commis de nombreuses attaques visant des cibles civiles et militaires israéliennes, des collaborateurs palestiniens, et des rivaux du groupe Fatah. Il se compte à des dizaines de milliers de sympathisants et de supporters et sont localisés sur tous les territoires occupés, Israël et la Jordanie. Ils reçoivent des fonds dei expatriés palestiniens, de l'Iran et de bailleurs de fonds privés d'Arabie saoudite et

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d'autres États arabes modérés.

Le HEZBOLLAH (Parti de Dieu) Alias Djihad islamique (guerre sainte islamique), Organisation de justice révolutionnaire, Organisation des opprimés de la terre, et Djihad islamique pour la libération de la Palestine.

Groupe shiite radical constitué au Liban ; voué à la création d'une République islamique de type iranien au Liban et à l'élimination de toutes les influences non islamiques de la région. Profondément anti-occidental et antiisraélien. Ils sont soupçonnés d'avoir lancé de nombreuses attaques terroristes contre les États-Unis, dont l'attaque suicide au camion piégé contre l'ambassade des États-Unis et la caserne des marines de Beyrouth en octobre 1983, et contre l'annexe de cette ambassade à Beyrouth en septembre 1984. Des éléments du groupe sont responsables de l'enlèvement et de la détention d'otages américains et occidentaux au Liban. Le groupe a aussi attaqué l'ambassade d'Israël en Argentine en 1992.

Opère dans l'Al Biqa' (Vallée de la Bekaa), la banlieue sud de Beyrouth et le sud du Liban et crée des cellules en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord et ailleurs.

Front de Libération de La Palestine (FLP) Groupe terroriste ayant fait sécession du FPLP-CG (Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général) et s'est ensuite scindé en diverses factions pro-OLP, pro-syrienne et pro-libyenne. La faction pro-OLP était dirigée par Mohammed Abbas (Abou) Abbas) qui est devenu membre du Comité exécutif de l'OLP en 1984, mais l'a quitté en 1991. La faction dirigée par Aboul Abbas a commis des attaques contre Israël. Elle est aussi responsable de l'attaque, en 1985, contre le bateau de croisière « Achille Lauro » et du meurtre du touriste américain LeonKlinghoffer. L'Italie a lancé un mandat d'arrêt contre Aboul Abbas. Cette faction pro-OLP était basée à Tunis jusqu'à l'attaque de l'Achille Lauro. Elle est maintenant en Irak.

Front populaire de Libération de La Palestine (FPLP) Groupe marxiste-léniniste fondé en 1967 par Georges Habache dans le cadre de l'OLP. Préconise une révolution panarabe. Opposé à la Déclaration de principe signée en - 1993, il a suspendu sa participation à l'OLP. Ce groupe est responsable de nombreuses attaques terroristes pendant les années depuis la mort de son planificateur terroriste, Wadi Haddad, en 1978, le FPLP est responsable de nombreuses attaques contre Israël ou des cibles arabes modérées, il est opérationnel en Syrie, Liban, Israël, territoires occupés.

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Le Front Populaire de Libération de la Palestine - Commandement General (FPLP-CG) est un Groupe décidant de l'OLP en 1968, prétextant qu'il voulait se consacrer davantage à la lutte armée et moins à la politique. Violemment opposé à l'OLP d'Arafat. Dirigé par Ahmed Jibril, ex-capitaine de l'armée syrienne. Très proche de la Syrie qui lui fournit probablement aide et direction. Il exécute de nombreuses attaques terroristes contre Israël utilisant des moyens inhabituels - dont des ballons dirigeables et des deltaplanes. Son Quartier général à Damas, bases au Liban et cellules en Europe.

III.2. La lutte de civilisation (Islam et chrétien)

Du point de vue religieux, il convient de remarquer que le Proche et le Moyen-Orient constituent une partie du monde où la religion occupe fondamentalement une place prépondérante dans la vie quotidienne des populations. On y distingue trois religions monothéistes : l'islam, le judaïsme et le christianisme. Il va sans dire que le facteur religieux les positions pour et contre la reconnaissance de l'Etat palestinien.

Outre l'action du lobby juif formé entre autres de fondamentalistes religieux et du parti de droite religieux israélien, on note dans certains pays occidentaux l'existence de groupes de sensibilité juive qui jouent un rôle incontournable dans l'orientation de la politique étrangère de certaines administrations. L'exemple le plus remarquable est celui des USA. L'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) constitue en effet l'un des groupes de pression les plus influents des USA. Si Israël a gagné cette place privilégiée en Occident, c'est parce que l'Etat hébreu est considéré comme une ligne de front sanglante entre l'Occident et l'Orient, entre la civilisation judéo-chrétienne et la civilisation musulmane

La culture, les identités culturelles, qui sont en quelque sorte des identités de civilisations déterminent les futures formes de cohésions, de désintégrations ou de conflits. La civilisation « est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue,l'histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d'auto-identification. »

Huntington compte huit civilisations dans le monde actuel : les civilisations occidentale, islamique, orthodoxe, chinoise, japonaise, hindou et latino-américaine.

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En résumé, les peuples se regroupent désormais en fonction de leurs affinités culturelles -1 le monde est divisé en civilisations. Le monde international est multi-civilisationnel et multipolaire et provoque l'équilibre instable des civilisations. Ainsi, selon Huntington, est en train de s'établir un nouveau rapport de forces entre civilisations. Alors que l'Occident voit son influence et son importance relatives décliner, les civilisations asiatiques gagnent en puissance économique, militaire et politique et réaffirment leurs valeurs propres. (Bokilo Julien, 2012:92)

Dans sa prédilection, Alors que Huntington voit les conflits de l'Occident avec l'Inde, l'Afrique et la Russie s'amenuiser, il craint que l'Occident ne s'oppose davantage à la Chine et à l'Islam (Samuel P. Huntington, N°14-2001). Celui-ci, se rapprochant de la Chine, aura des relations plus antagonistes avec l'Inde et la Russie. Connaissant une croissance démographique rapide, l'Islam est en proie à des rivalités intestines et déstabilise ses voisins. La poussée démographique de l'Islam s'accompagne d'une résurgence de la religion islamiste qui, dans plusieurs pays, s'est illustrée par la montée du fondamentalisme, en particulier chez les jeunes.

Les conflits civilisationnels sont des conflits communautaires entre Etats ou entre groupes, conflits ou guerres caractérisés par la violence, qui peuvent s'accompagner de génocide ou de purification ethnique lorsqu'ils sont situés sur un même territoire revendiqué par les parties. Ses affirmations sont exactement la situation vécue par les Palestiniens dans les guerres menées contre eux par les occidentaux Juifs et chrétiens.

Le 8 juillet 2014 commençait l'opération « Roc inébranlable » et traduit dans la presse par « Bordure protectrice », avec comme objectif affiché du gouvernement israélien de détruire les tunnels qui contournent le strict blocus de Gaza, imposé par Israël depuis 2005. Depuis 2008 et l'opération « Plomb durci », c'est la troisième attaque menée à Gaza par les forces armées israéliennes. L'opération "Bordure protectrice" qui a duré cinquante jours, a été la plus meurtrière pour la population civile de la bande de Gaza : elle a fait près de 2 500 morts dont plus de 500 enfants, 11 000 blessés gravement mutilés et/ou handicapés, 475 000 déplacés, 55 000maisons détruites, sans compter les infrastructures détruites côté palestinien et 67. Sachant que l'enclave palestinienne ne dispose pas des infrastructures adéquates pour les 1,8 million d'habitants qui s'entassent sur 362 kM2. Sous état de siège militaire, avec un taux de chômage de 40 % dont 60 % chez les jeunes de 15 à

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29 ans, 53 % de la population âgée de moins de 18 ans, la population est confrontée à de nombreuses pénuries matérielles et survit dans des conditions de vie proches de l'indigence. Près de 70 % des Palestiniens dépendent de l'aide humanitaire. Il faut également rappeler que le gouvernement israélien viole régulièrement le droit international au travers de l'occupation militaire illégale des territoires palestiniens, or la résolution de ce conflit asymétrique passe nécessairement par le respect du droit international. Pourtant, la stratégie actuelle, du gouvernement israélien, basée sur l'occupation, la terreur et l'oppression, est une impasse. Mais dans les faits, tant que de grandes démocraties occidentales comme les États-Unis ou l'Union Européenne, continueront d'appuyer une puissance occupante, alors il est clair, qu'il n'y aura pas de respect du droit international dans ce conflit.

Ainsi avec émotion grave on assiste à la mobilisation internationale musulmane contre ces genres des violences qui dernièrement au début de l'année 2015, la Palestine a été victime d'une agression d'envergure qui lui a couté 2000 morts.

Ainsi naît petit à petit des sentiments de haine et de confrontation entre Chrétien et musulman dans le moyen et proche orient, dans l'Afrique du Nord par les AQMI (Magreb islamiste) et récemment à Centre Afrique. Notons que la constitution des plusieurs groupes armés islamistes au Sud Soudan, Afrique centrale et en RDC notamment les Lord Resistance Amy (LRA) et l'ADF-NALU entre en ligne de compte dans cette vision d'intégrisme islamiste et de restauration des Etats Islamistes pour la valorisation de la civilisation musulmane.

Huntington constate l'apparition d'organisations et -de forums regroupant des États appartenant à la même civilisation. Les États coopèrent d'autant mieux les uns avec les autres qu'ils ont en commun des affinités culturelles, tandis que les efforts faits pour attirer une société dans le cercle d'une autre civilisation échouent. Au sein d'une même civilisation, les États s'unissent autour d'un État phare : La Chine, l'Inde et le Japon dominent chacun leur propre sphère civilisationnelle. L'Occident connaît deux puissances dominantes, les États-Unis et l'axe franco-allemand, la Grande-Bretagne occupant une position médiane entre les deux.

En revanche, profondément divisé et dispersé, l'Islam n'a pas

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d'État phare, pas plus que l'Afrique et l'Amérique latine ainsi «le caractère belliqueux et violent des pays musulmans à la fin du XXème siècle est donc un fait que personne, musulman ou non musulman ne saurait nier ».Certains pays, comme la Russie, la Turquie et le Mexique, ont tenté de s'occidentaliser, au prix toutefois de déchirements qui ont souvent mis en échec ce processus. Société occidentale, l'Australie a tenté en vain de se définir comme société asiatique et devrait plutôt chercher à se rapprocher des États-Unis avec la Nouvelle-Zélande.

III.3. La crise de migration et de recherche identitaire

Les migrations dans le monde ont triplé en quarante ans, atteignant aujourd'hui quelques deux cent quarante millions de migrants internationaux (contre septe cent quarante millions environ de migrants internes). Un milliard de la population de la planète est donc en mouvement, surtout à l'intérieur de son propre pays. (Massalha, 1992: 107)

La lutte de civilisation qui conduit à des confrontations entre les occidentaux et les zones d'influence islamique est devenue facteur important de migration. La situation syrienne et de la Lybie est l'un des éléments expliquant l'accélération de la crise de migration. Pour se faire une idée, les pays limitrophes de cette zone de conflit, le Liban, la Turquie, la Jordanie, l'Egypte et l'Irak "accueillent à eux seuls 3,8 millions de réfugiés de Syrie", notait en juillet Amnesty International. Un chiffre qui permet à la fois de relativiser l'ampleur de l'afflux de migrants en Europe et de bien se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Les 100.000 réfugiés que Donald Tusk, président du Conseil européen, veut répartir en Europe paraissent en effet dérisoires à côté de ces millions de personnes fuyant les zones de guerre et qui débarquent du jour le jour en Allemagne, en Italie et à Turquie. Ces zones pris en étau entre le régime de l'Otan contre les régimes dits islamistes n'ont malheureusement qu'une planche de salut: la fuite.

Selon la conférence de presse du président sud-africain tenue le 26 septembre 2015, le flux migratoire que connaît le continent européen à ce jour est une conséquence de la déstabilisation de moyen orient et de l'Afrique. Selon lui, les migrations successives est conséquence des actions militaires occidentales en Syrie, de la déstabilisation de la Lybie et de l'Afrique du Nord menées contre les réseaux terroristes. Les occidentaux étant à la base de cette déstabilisation ils n'ont qu'a payé

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le conséquence. Ainsi en application de la théorie de jeu en somme positive qui consiste à gagnant-gagnant, l'Afrique gagne la déstabilisation par les guerres et l'Europe gagne l'arrivé incontrôlé des migrants.

Pour Jacob Zuma, les pays occidentaux sont responsables de la crise des migrants. Faisant la comparaison avec la Libye, le président sud-africain a rappelé que l'intervention de l'Otan dans ce pays était à l'origine de l'instabilité dans la région et d'une importante vague de migration.

« Il faut se rappeler qu'avant le printemps arabe et l'assassinat de Kadhafi, il n'y avait pas de réfugiés qui affluaient vers les pays européens, a-t-il affirmé. La situation était normale en Afrique du Nord. Ce sont les décisions qui ont été prises, le bombardement de la Libye et l'assassinat de son chef qui ont ouvert la porte à des tensions et à des conflits dans le pays. Et c'est ça qui a provoqué le problème des réfugiés, du moins ceux en provenance d'Afrique. Cela a été provoqué par ce problème de sécurité, il ne faut pas l'oublier alors qu'on est en train de faire face à une crise des réfugiés. Parce qu'on oublie facilement, on pourrait penser que tout à coup, l'Afrique a un problème et c'est pour cela que les réfugiés arrivent en masse. C'est à cause de cette ingérence qu'il y a un problème aujourd'hui. »

III.4. TENTATIVE D'EBAUCHE DE PISTES DE SOLUTION LIES A LA

QUESTION PALESTINNIENE

Au cours de notre étude, les conflits dans le monde sont plus exacerbés par le manque de l'équité dans la distribution du droit. Tenant aussi compte de sensibilité politique du moyen orient, nous suggérons deux option applicable pour la gestion de crise du au refus de l'octroi d'un statut d'Etat à la Palestine.

III.4.1. Proposition d'un Etat fédéral ou d'une confédération

Pour éviter des conflits sanglant qui endeuille des milliers des familles au monde, au cours de notre analyse nous suggérons deux propositions la subdivisons de l'entité Palestine-juif en deux Etats. D'un côté, un Etat arabe qui comprendrait les sous districts de Jénine, Naplouse, Tulkarem, Ramallah, Hébron, Ramleh, Gaza, Saint-Jean d'Acre, Nazareth. Ils constituent 43,5 % de la Palestine soit 11 500 km2.

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Cet Etat doit rassembler 804 000 Palestiniens, y compris les 71 000 de Jaffa.

L'Etat juif serait composé des sous districts de Beisan, Jaffa, Haïfa, Tibériade, Safad et Beersheba. Il représenterait 56,5 % de la Palestine, soit 14 000 km'. Les populations de cet Etat regrouperont 498 000 Juifs et 407 000 Palestiniens, auxquels il faut ajouter 90 000 bédouins. (Raz-Krakotzkin, 2007: 11)

Ainsi l'Etat juif se verra une immense partie de la Palestine. Cette partie pourrait laisser es juifs à l'aise d'autant plus que cette zone est riche en production d'agrumes et de céréales, dans les régions fertiles des plaines côtières et les plaines intérieures de Haïfa à Beisan et Tibériade se trouverai dans l'Etat juif, ainsi que 40 de l'industrie palestinienne et des principales sources d'approvisionnement en électricité.

Le principal port palestinien, Haïfa, qui est également le terminal de l'oléoduc irakien, le lac de Tibériade, très importante source d'eau, et les régions du nord qui contrôlent la source d'eau douce de l'Etat arabe s'y retrouverai et ils auront accès sur les 3 mers qui entourent la Palestine : la Méditerranée, la Mer Rouge et la Mer Morte.

En plus proposons la tenue des élections conformes aux principes démocratiques pour élire une assemblée constituante dans chacun des' Etats. Les constitutions devaient inclure des clauses garantissant les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté de culte, de langue, d'association, etc. La liberté de visite et de transit, pour tous les citoyens en Palestine, devait être garantie par les deux Etats qui s'engageaient aussi à s'abstenir dans leurs relations internationales de tout recours à la menace ou à la force et à régler, par des moyens pacifiques, tous différends internationaux dans lesquels l'Etat pourrait être impliqué.

Sur le plan économique, nous proposons la disposition constitutionnelle établissant concernant l'union économique de l'État et le transit ainsi que la création une union douanière et un système monétaire communs, l'administration des moyens de transport et de communication en commun. Néanmoins, suivant le caractère chargé des rites spirituelles, nous proposons que Jérusalem et Bethléem soient placés sous un régime international spécial et sera administrée par les Nations Unies et ces entités soient proclamés des patrimoines mondiales.

Proposons ma mise en place d'un Conseil de tutelle devant être chargé d'administrer la Ville, d'assurer la protection des intérêts spirituels et religieux des trois religions de toutes les religions ayant de liens spirituels en Israël et à

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Bethlehem. Ce statut spécial de la Ville de Jérusalem devait lui préserver une neutralité en lui conférant un statut politique, législatif, judiciaire et économique autonome.

III.4.2. L'option binationale ; Etat démocratique et laïque

La deuxième proposition que nous présentons est celle d'instaurer un Etat composé de deux sous nations ou un Etat Judéo-arabe, fonctionnant comme tous les Etats ayant traversé des difficultés d'intégration culturelle comme le Flamant et Wallons à Belgique, les Hutu et Tutsi au Rwanda .... Ces deux Etats permettront aux Arabes et Juifs de vivre au sein d'un même Etat. Cette idée prévoit l'établissement d'une "Palestine démocratique" englobant dans un seul et même Etat les Palestiniens et les Juifs comme cela avait été annoncée en octobre 1968 dans une conférence de presse de l'un de dirigeant de Fatah, Abu lyad, et adoptée officiellement par le Comité central dans une déclaration laquelle le Fatah proclame que « l'objectif final de la lutte est la restauration de l'État palestinien indépendant et démocratique dont tous les citoyens, quelle que soit leur religion, jouiront de droits égaux »

L'idée d'un Etat binational remonte plus loin dans l'histoire, précisément aux années 1920, où un groupe d'intellectuels sionistes liés à l'Université hébraïque de Jérusalem, notamment Judah Magnes, Martin Buber, Hugo Bergmann et HaïmKalvarisky, fondèrent en 1925 l'association Brit Shalom « Alliance de Paix ». Cette alliance prône la reconnaissance réciproque de deux nationalismes arabe et juif afin d'aboutir à la constitution d'un état binational en Palestine. Les partisans les plus avancés, comme Dr Magnes et Dr Bergmann, disaient même : « Nous sommes avant tout Palestiniens et ensuite Juifs et Arabes ». Toutefois, pendant le Mandat britannique, les partisans de l'option binationale étaient minoritaires au sein du mouvement sioniste, bien qu'influents.

A cette période, les Palestiniens quant à eux, toute en réfutant les revendications sionistes sur la Palestine, revendiquaient « un gouvernement national responsable devant une chambre élue parmi ceux qui résidaient en Palestine avant la guerre, Musulmans, Chrétiens et Juifs. » (Paul BEBHIN, 2004:23)

Une distinction était ainsi faite entre les Juifs immigrés et ceux « arabisés d'entre eux, présents dans la région avant la guerre, ils sont comme nous avec l'égalité des droits et des devoirs.

Soixante-cinq ans après la division de la Palestine, l'option bi nationaliste fait

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un retour triomphant et apparaît comme seule alternative à l'échec de la solution bi étatique. Des intellectuels célèbres Arabes et Juifs, tels que Edward Saïd, Azmi Bishara, Ilan Papé, Tanya, Reinhart, etc., estiment que cette solution est inévitable. Pour certains la question n'est plus de savoir « s'il y aurait un jour un Etat binational en Palestine-Israël, mais de définir quel type de bi nationalisme serait mis en place » 894. Citons ici un article d'un cadre de l'OLP intitulé « la Palestine de demain », apparu en 1971, dans lequel il expose la vision de son organisation sur l'Etat démocratique. Cet Etat couvrira le territoire de la Palestine mandataire, sa population comprendra ses habitants : les Juifs, les Palestiniens sous occupation ou en exil, « du moment qu'ils acceptent d'être égaux sans déroger à la loi commune ni jouir de privilèges ». Il poursuit en donnant une conception moderne d'un Etat de droit à la française, allant plus loin que l'espérance binationale, où le nouvel Etat ne sera pas communautariste ou binational, mais uni, indivisible et laïque et où « les différences confessionnelles ne devront pas s'y cristallier et toute discrimination religieuse ou raciale sera interdite» 895. Mais cet Etat binational ou démocratique, bien qu'il constitue le cadre idéal pour régler tous les aspects du conflit 896, pose, néanmoins, beaucoup de questions. A supposer que le projet uni-étatique soit adopté par le peuple palestinien - ce qui n'est pas le cas à en croire un sondage 897 - comment arrivera-t-on à convaincre les Israéliens de renoncer au sionisme et à leur Etat « juif» dans ce rapport de force qui est à leur avantage ? Quels sont les moyens à mettre en oeuvre «pour convaincre la grande majorité des Israéliens qu'ils ont intérêt à coexister avec les Palestiniens dans un Etat qui, à la différence du leur, ne leur appartiendra pas exclusivement 898» D'un autre côté, Israël constitue aujourd'hui un Etat binational de facto. De plus, puisqu'Israël refuse de restituer les Territoires Occupés et y installe des centaines de milliers de colons, transformant ces Territoires en enclaves et mettant, par conséquent, fin à la possibilité d'un Etat palestinien, autant dans ce cas revendiquer l'intégration dans un seul Etat. Quant aux Palestiniens, il peut s'avérer difficile de les convaincre de renoncer à la revendication d'un Etat indépendant pour lequel ils luttent depuis quarante ans et de s'engager à nouveau dans un projet dont la réalisation pourrait prendre encore quelques décennies. Selon le député arabe israélien Mohamad baraka, l'Etat unique en tant qu'idée démocratique nécessite une construction de longue haleine et de profondes convictions qui peuvent être réalisées seulement à la suite d'une longue période de coexistence pacifique entre un Etat palestinien indépendant et Israël, libéré de ses

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complexes sioniste.

III.4.3. Proposition d'un Sud Soudan Laïque

La mise en place du Sud Soudan considéré comme greffage d'un Etat chrétien au milieu d'un monde islamique, cela ne devait pas constitué un obstacle au processus de paix en Afrique et au moyen orient. Sur ce, nous proposons le renforcement des principes laïques dans cette entité pour promouvoir la liberté de religion ou les musulmans et chrétiens vivent ensemble et éviter des suspicions mutuelles.

C'est donc à ce prix du risque politique internationale calculé que nous estimons avoir ouvert le débat sur l'urgence et la nécessité de la mise en oeuvre d'une politique publique internationale réaliste susceptible d'apporter la paix et sécurité durable des peuples Palestiniens.

III.4.4. Proposition d'établissement de Jérusalem comme patrimoine mondial

À la suite des guerres Israélo-Arabe, la Ville de Jérusalem avait été divisée en deux secteurs. La partie ouest est administrée par les Israéliens et celle située à l'est par les Transjordaniens. Cette situation est entérinée par les Nations unies à travers l'accord d'armistice signé entre les deux États le 3 avril 1949. L'ONU n'accepte pas pour autant ce partage. D'ailleurs, elle ne reconnaît officiellement ni la souveraineté d'Israël ni celle de la Transjordanie sur Jérusalem. L'Organisation souhaite en effet voir appliquer les résolutions de l'Assemblée générale qui prônent l'internationalisation de la ville. 23La réunification de Jérusalem par Israël en 1967 ne change en rien la position des Nations unies qui continuent de demander l'application d'un statut spécial.

En plus de ces mutations, la ville de Jérusalem est chargée des mutes religieux, ce qui contribue à la complexité des conflits Israélo-Arabe.24

- Le mont Moriah ou mont du Temple qui existe Il y a 3 000 ans, c'est là qu'il y avait le temple de Salomon qui abritait, selon la bible, l'arche d'alliance et les tables de la loi.

- Le Saint-Sépulcre par les Chrétiens car c'est là que se serait fait crucifier le Christ et c'est là que se trouverait son tombeau.

23 Joëlle Le Morzellec, La question de Jérusalem devant l'Organisation des Nations unies, Bruxelles

24 Ilan Pappé, La guerre de 1948 en Palestine. Aux origines du conflit israélo-arabe, Paris, La Fab

25 Amine Ait-Chaalal, Conflits et processus de paix au Proche-Orient: analyses et documents, Louva

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- Mais ce mont, qui se situe dans la vieille ville, est aussi appelé Esplanade des

mosquées car ce sont les musulmans qui ont édifié au VIIe siècle les mosquées Al-Aqsâ et le Dôme du Rocher. C'est de cet endroit précis que le prophète Mahomet se serait envolé vers dieu sur un cheval ailé ce qui fait de Jérusalem le troisième lieu saint de l'Islam.

Se greffe sur cette question purement juridique un élément plus particulier qui tient à la nature même de la ville. Symbolique pour les trois religions monothéistes, Jérusalem est également un lieu de pèlerinage où les Lieux saints sont particulièrement nombreux et proches les uns des autres. La vieille ville, qui comprend le Mur des Lamentations, le Saint Sépulcre et le Dôme du Rocher, n'est effectivement pas plus grande que la place de la Concorde à Paris. S'ajoute à cette proximité géographique une querelle plus ancienne entre les communautés religieuses chrétiennes au sujet des droits d'accès et d'offices dans les principaux sanctuaires de Palestine. 25Ces problèmes relationnels ont permis au XIXe siècle l'ingérence de puissances étrangères dans les affaires de l'Empire ottoman conduisant les Lieux saints à devenir un enjeu de politique internationale. En voulant internationaliser Jérusalem, l'ONU se retrouve donc face à la nécessité d'apporter une réponse au statut juridique de la ville mais aussi à celui des Lieux saints. Toute la question est de savoir ce que les Nations unies entendent exactement par internationalisation et ce qu'elles souhaitent concrètement inclure dans ce statut.

Revenant à l'esprit de la résolution 181 (II) adoptée par l'Assemblée générale, le 29 novembre 1947, par notre étude nous jugeons noble la résolution allant dans le sens de l'internationalisation et la démilitarisation de Jérusalem. L'idée est de faire de la Ville sainte un « corpus separatum sous un régime international spécial » dont le Conseil de tutelle doit « assurer au nom de l'Organisation des Nations unies les fonctions d'autorité chargée de l'administration ». L'idée d'un statut spécial doit permettre à la ville d'échapper au contrôle des deux États devant voir le jour. Ce statut devra permettre à trouver une solution à la question des Lieux saints qui change en même temps de nature en comprenant désormais ceuxde l'islam et du judaïsme.

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CONCLUSION

C'est à présent que nous certifions l'arrivée au terme de notre investigation dont le sujet a porté sur l'analyse comparative de l'application du droit des peuples à le disposer d'eux-mêmes. Cas de la Palestine et du Sud-Soudan.

La préoccupation majeure de cette étude a tourné autour des questions ci-

après :

- Le droit international est-il encore en mesure de trancher le sort de la Palestine au regard de celui réservé au Sud Soudan ?

- Qu'est ce qui explique la scission du Soudan en deux Etats comme réponse apportée par le droit international à la crise Soudanaise ?

- Quelle est la raison majeure cachée du refus des Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste à la demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie ?

En réponses provisoires à ce questionnement, nous avions émis les hypothèses suivantes :

- Il nous semble que le Droit International en vigueur serait inapte à trancher le sort de la Palestine dans la mesure om il se trouverait dépassé par la question sans pour autant tomber en désuétude,

- La scission du Soudan en deux Etats s'expliquerait par le souci du partage du bloc Soudanais aux deux géants Etats (Chine et Etats Unis d'Amérique) pour exploiter les ressources pétrolières et non l'indépendance visible du Sud Soudan.

- De là, la crainte des occidentaux d'établir une Palestine base avancée des Etats Islamiques et une base arrière de la République Iranienne et non l'éligibilité à la souveraineté par le Droit International serait la raison d'accorder son soutien manifeste à la demande de reconnaissance de l'autonomie de la Palestine.

En entreprenant cette étude, notre objectif a été triple à savoir

- Se rassurer encore de la compétence du Droit international à trancher le sort de la Palestine au regard de celui réservé au Sud-Soudan,

- Expliquer la motivation profonde à la base de la scission du Soudan en deux Etats comme réponse idoine apportée par le Droit international à la crise du Soudan.

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- Dépister la raison majeure cachée du refus des Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste à la demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie.

La vérification de nos hypothèses a été rendue possible par le recours à la méthode dynamique selon le modèle théorique de Georges BALAMDIER dont le protocole descriptif a été savamment emprunté par Jean Claude Homo, NGOY MUANABUANGA. Ladite méthode a été soutenue par une synergie des techniques d'observation extérieure dite désengagée, d'entretien non structuré et documentaire.

Pour matérialiser cette étude, nous l'avons structuré autour de trois chapitres que voici :

- Le chapitre premier a porté sur l'Armature théorique et carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme cadre d'étude,

- Le chapitre deuxième a jeté le regard juridico-politique international sur la quête de la souveraineté de la Palestine et du Sud Soudan,

- Le chapitre troisième a recherche les conséquences de la non application des droits des Palestiniens sur la vie sociopolitique et sécurité internationale.

A l'issue de nos investigations, nous avons abouti aux résultats que voici : A la lumière des faits observés liés à l'objet d'étude sous examen, il ne se dégage que la belliquensité quasi congénitale entre la Palestine et l'Israël au regard de l'ampleur des enjeux des acteurs internationaux impliqués dans la résolution de ce différend rend impuissant le Droit international pour résoudre le sort de la Palestine car le Droit international se retrouve débordé par la complexité du fiche Palestinienne qu'il traite toute passivité coupable.

Ainsi, c'est surtout l'enjeu du contrôle des champs pétroliers du soudais convoités par les deux grandes puissances économiques du monde (Chine et les Etats Unis d'Amérique) qui explique la scission du Soudan en deux Etats et non l'indépendance brandie ou apparente du Sud-Soudan.

En conséquence, la raison majeure cachée du refus des Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste à la demande de reconnaissance de l'autonomie de la Palestine se justifie plus par la peur de faire le lit du terrorisme des Etats Islamiques et de l'Iran qui sont en intelligence avérée avec la Palestine. Cette peur est développée par les occidentaux qui trouvent dangereux d'accorder la souveraineté à la Palestine par le droit international pour que cette Palestine alliée de leurs ennemis ne puisse échapper à leur contrôle.

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A l'instar de ces résultats, il en découle que toutes nos deux hypothèses ont été confirmées et enrichies profondément par la richesse analytique relative à l'objet étudié.

Certes, cette étude n'a pas eu la prétention d'épuiser tous les contours d'un sujet ci complexe et dynamique mais limité diachroniquement et synchroniquement. C'est aussi cela le motif de plus, pour inviter les futurs chercheurs à nous compléter, critiquer ou approfondir certains aspects qui n'ont pas été abordé tels la responsabilité internationale de l'ONU et des Etats Unis dans l'amplification de la crise Palestinienne et Soudanaise, le caractère mitigé de l'agenda onusienne dans sa médiation liée à toutes ces deux crises la question de la sécurisation des populations civiles dans ce contexte de belligérance récurrente.

A fortiori, cette recherche reste gravée dans le vaste champ de l'éternel débat scientifique inachevé qui en appelle toujours à une critique construite pour assurer le progrès de l'univers contemporain.

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- Raz-Krakotzkin, A. « Exil et souveraineté, judaïsme, sionisme et pensée binationale » la Fabrique, Paris 2007

- Richard Antonins « la pertinence des principes de droit international pour le règlement du conflit israélo palestinien, Analyse indépendante Mars 2003 ;

- Samuel P. Huntington, « le Choc des civilisations » in pôle sud, N° 14-2001 ; Tanguy Struve, 2010, La Chine et les grandes puissances en Afrique : une approche géostratégique et géoéconomique, presses universitaires de Louvain, 192 p.

- Stephan Dovert R, « Les musulmans d'Asie du Sud-Est face au vertige de la radicalisation » Les Indes Savantes 2003

- Tchokonteseverin, « le projet géostratégique de la chine en Afrique » Géostratégie N°33, 4' trimestre 2011 ;

II. ARTICLES ET REVUES

- Du sang aux frontières de l'Islam » - Guerre du Golfe, Serbes et Croates, kosovo, Ethiopie... P. 285

- Résolution 242 du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967

III. NOTES DES COURS

- Frederic ESISO ASILA, « Méthodes de recherches en sciences sociales » inédit Unikis 2012

- NGOY MWAN'A-BUANGA, J.0 HS, Séminaire des méthodes de recherches en sciences sociales, cours ronéotypé dispensé an L1 RI, FSSAP, UNIKIVU, 2014, inédit ;

- Nkinamubanzi Janvier, « la géopolitique » inedit UNIKIVU 2014

- Nzereka N. Mughendi, « Théories et doctrines des relations internationales » inedit UOR 2008 -1

IV. SITES INTERNET

- htt:// www.lemonde.fr/international/article-israel-soudan-du-sud-alliance-calcul

69

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ii

PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS iii

INTRODUCTION 1

1. ETAT DE LA QUESTION 1

2. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE 3

3. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 6

4. OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE 7

5. CADRE METHODOLOGIQUE D'ANALYSE 8

6. STRUCTURATION DU TRAVAIL 12
CHAPITRE I : ARMATURE THEORIQUE ET CARTE POSTALE DE LA PALESTINE

ET DU SUD SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE 14

I.1. ECLAIRAGE CONCEPTUEL 14

I.1.1. Comprendre le concept peuple 14

I.1.2. Saisir le concept souveraineté 15

I.1.3. Appréhender le concept Etat 15

I.1.4. A propos du territoire délimité ou déterminé 16

I.1.5. Maîtriser l'Islamisme 17

I.1.6. Connaître le Sionisme 18

I.1.7. Saisir la notion de civilisation 20

I.1.8. Que dire du concept Accord ? 22

I.1.9. Analyser le concept Guerre 22

I.1.10. Décrypter le concept Géostratégie 23

I.1.11. Saisir le concept Géopolitique 25

I.1.12. Au sujet du moyen orient 26

I.1.13. Concernant le Proche orient 26

I.1.14. A propos de la bande de Gaza 27

I.1.15. Comprendre le Droit International 28

I.1.16. Au sujet du Droit international privé 28

I.1.17. Concernant le Droit International public 28

I.2. PRESENTATION DE LA CARTE POSTALE DE LA PALESTINE ET DU SUD

SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE 29

I.2.1. La Palestine 29

I.2.2. Le Sud Soudan 32

CHAPITRE II. REGARD JURIDICO-POLITIQUE INTERNATIONAL SUR LA QUETE

DE LA SOUVERENETE DE LA PALESTINE ET DU SUD SOUDAN 34

II.1. Analyse juridique de la reconnaissance de l'Etat palestinien 34

II.2. Aspects sociopolitiques influençant la dualité dans la reconnaissance des

Etats Palestinien et Sud Soudanais 38

II.2.1. Position socio politique de la Palestine 38

II.2.2. Position socio politique du Soudan du Sud 39

70

II.3. Aspects Géostratégiques influençant la dualité dans la reconnaissance des

Etats Palestinien et Sud Soudanais 40

II.3.1. La géostratégie et géopolitique de la Palestine 40

II.3.2. Place géostratégique du Sud Soudan 43

II.3.3. La lutte anti islamiste et terroristes dans la reconnaissance du Sud Soudan

44

II.3.4. La guerre du pétrole dans la reconnaissance du Sud-Soudan 46

CHAPITRE III. A LA RECHERCHE DES CONSEQUENCES DE LA NON APPLICATION DES DROITS DES PALESTINIENS SUR LA VIE

SOCIOPOLITIQUES ET SECURITAIRE INTERNATIONALE 50

III.1. Conséquence sécuritaire (Terrorisme) 50

III.2. La lutte de civilisation (Islam et chrétien) 54

III.4. TENTATIVE D'EBAUCHE DE PISTES DE SOLUTION LIES A LA QUESTION

PALESTINNIENE 58

III.4.1. Proposition d'un Etat fédéral ou d'une confédération 58

III.4.2. L'option binationale ; Etat démocratique et laïque 60

III.4.3. Proposition d'un Sud Soudan Laïque 62

III.4.4. Proposition d'établissement de Jérusalem comme patrimoine mondial 62

CONCLUSION 64

BIBLIOGRAPHIE 67

I. OUVRAGES 67

II. ARTICLES ET REVUES 68

III. NOTES DES COURS 68

IV. SITES INTERNET 68

TABLE DES MATIERES 69






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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery