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Déterminants de la perception des jeunes étudiants de l'agriculture au Bénin.

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par Armand Fréjuis AKPA
Université d'Abomey-Calavi - licence professionnelle 2014
  

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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET INSTITIONNEL DE L'ETUDE

Dans ce chapitre, nous présenterons dans une première section le cadre théorique de l'étude et dans une seconde section le cadre institutionnel de stage

Section 1 : Cadre théorique de l'étude

Dans cette section, nous aborderons dans une première partie la problématique, les objectifs et les hypothèses. La seconde partie traitera de la revue de littérature.

Paragraphe 1 : Problématique, Objectifs et Hypothèses

A. Problématique

L'agriculture constitue un secteur clé pour l'économie béninoise. Elle emploie 70% de la population active et contribue à 32,6% au PIB (AGVSAN, 2009), une productivité alors faible. De plus, la croissance agricole reste faible et est limitée par le manque d'innovations, de capital (humain et physique), des facteurs institutionnels et sociaux. Entre 2000 et 2005 l'agriculture béninoise a enregistré une croissance instable, variant entre 2 et 6%. Les taux de croissance agricole les plus élevés ont été enregistrés en 2001 et 2004 atteignant respectivement 6,4 et 6,3%. Les plus faibles taux ont été enregistrés en 2002 et 2003 et sont respectivement de 2,5 et 2,2%. Le taux de croissance démographique moyen au cours de la période 2000-2010 est de 3% (Banque Mondiale, 2010). Beaucoup de raisons expliquent la faible productivité et croissance de l'agriculture Béninoise.

L'une d'elles est la faible adoption d'innovations technologiques dans l'agriculture béninoise. En effet, elle est caractérisée par des exploitations agricoles de petite taille qui sont exploitées de manière artisanale. L'agriculture est faiblement mécanisée (seulement 1% des terres cultivées sont motorisées contre 75% qui sont exploitées à la main et les autres 24% utilisent la culture attelée) et est largement tributaire des conditions climatiques naturelles (agriculture pluviale).

La variabilité du climat ces dernières années dans le monde et au Bénin en particulier expose grandement l'agriculture. Au Bénin, les changements climatiques ont fait chuter de 10 à 20%

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les récoltes agricoles par rapport à ceux compilés dans le compendium des statistiques agricoles du Ministère du Développement Rural sur la période 1990-1999 (MEHU, 2001). Face à cette contrainte supplémentaire l'adoption de technologies est une solution proposée. Mais plusieurs études ont prouvé que l'adoption des technologies est déterminée par l'âge. L'âge apparait dans certaines études comme un critère clé déterminant l'adoption de variété améliorée, de nouvelles pratiques de culture, d'innovations agricoles.

De plus face aux défis du développement, des études (Bage, 2008; IFAD, 2011) ont prouvé que l'agriculture réduit plus la pauvreté que tout autre secteur, et un vieillissement de la population des agriculteurs est constaté d'années en années (World Bank, 2008; White, 2011; FAC, 2010, Gale, 2002). L'âge moyen des agriculteurs est de 47 ans au Nigeria (Akpan, 2010), de 55 ans au Ghana (Naamwintome & Bagson, 2013). Au Bénin, la population totale était en 2008 de 8 662 086 habitants soit un taux de croissance de 3,2% et celle agricole de 4 005 000. Entre 1998 et 2008, la population agricole béninoise a connu un taux de croissance de 1,4%, un taux alors trop faible qui traduit un vieillissement de l'effectif de la population agricole.

En somme aujourd'hui l'environnement agricole au Bénin devient de plus en plus contraignant, risqué et difficile et pour faire face à ce nouvel environnement il faut des agriculteurs de plus en plus éduqués, qui absorbent ou intègrent plus vite les technologies et qui prennent plus de risque (Gyimah-Brempong & Kimenyi, 2013). Jibowo (1996) pense que ces caractéristiques sont l'apanage de la jeunesse. La jeunesse se caractérise par une plus grande prédisposition aux innovations, une moindre aversion au risque, une moindre peur de l'échec, moins conservatrice et une rapidité dans l'acquisition des nouvelles connaissances (Jibowo, 1996). Et la jeunesse d'aujourd'hui est plus éduquée que la cohorte de leurs ainés et cela constitue un atout face aux défis actuels de l'agriculture (Gyimah-Brempong & Kimenyi, 2013).

Il n'existe pas une définition universelle à la jeunesse. La jeunesse est généralement considérée comme la période de transition comprise entre l'enfance et l'âge adulte, à des fins pratiques, est définie par référence à des tranches d'âge. Les Nations Unies définissent la jeunesse comme la tranche d'âge comprise entre 15 et 24 ans alors que l'Union Africaine la définit entre 15 et 35 ans. Le Bénin a adopté la norme de l'Union africaine. Les jeunes (15 à 35 ans) représentent environ 30 % de la population béninoise (RGPH-INSAE, 2002) qui croît à un

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taux élevé (3,5 entre 2002 et 2013 alors que de 3,25 entre 1992 et 2002). À travers le monde, le sous-emploi et le chômage affecte plus les jeunes que les adultes (Banque mondiale, 2009). Dans le monde, comme en Afrique, le ratio du taux de chômage des jeunes/adultes (OIT 2006) est de un à trois. Le bénin ne fait pas exception à ce constat et se caractérise par un fort taux de chômage et de sous-emploi parmi les jeunes diplômés des universités. En effet, la plupart des jeunes après leur formation se retrouvent sans emploi ou exerce des emplois précaires. L'un des plus grand challenge aujourd'hui de la politique économique au Bénin est l'insertion et la participation de cette jeunesse diplômée à l'économie nationale. La jeunesse diplômée constitue un capital humain susceptible d'améliorer la productivité totale des facteurs et si elle est employée de façon efficiente de stimuler la demande intérieure. Cette jeunesse, si elle n'est intégrée dans la vie économique du pays pourrait à terme constituer une source d'insécurité pour le pays. Le printemps arabe en est une illustration.

Brooks et al., (2012) et Kararach et al., (2011) révèlent que seule l'agriculture peut être une source stable d'emploi dans les économies fortement dépendantes de l'agriculture à court et moyen terme. L'agriculture possède un énorme potentiel d'affaires avec la hausse des prix des produits agricoles enregistré ces dernières années et l'augmentation continue de la population mondiale. La chaine de valeur du secteur agricole est très diversifiée et offre une série d'opportunités qui saisies peuvent générer des rendements assez élevés (Abdullah & Sulaiman, 2013). Le sous-secteur de l'agrobusiness (transformation et commercialisation des produits agricoles) qui constitue aujourd'hui la branche la plus lucrative et la plus génératrice de valeur ajoutée nécessite des jeunes capables de comprendre la demande et la dynamique des marchés, des jeunes ayant des connaissances sur les innovations technologiques et du système financier et institutionnel en général, des qualités que les jeunes ruraux n'ont pas et que seul les jeunes diplômés des universités sont susceptibles d'avoir (Ampedu-Ameyau, 2012). Les jeunes diplômés peuvent y trouver une source d'insertion professionnelle. De plus cette jeunesse pourrait constituer une nouvelle classe d'entrepreneur nécessaire au développement du secteur agricole.

Depuis des années la solution proposée par les différents gouvernements au chômage des jeunes diplômés est l'agriculture. Des politiques et des mesures ont été pris au Bénin pour

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insérer les jeunes diplômés dans l'agriculture mais elles n'ont pas atteint leurs objectifs. L'échec de ces politiques nécessite une analyse minutieuse de la perception des jeunes de l'agriculture et cela de leur point de vue. Alors est-ce que les jeunes diplômés ont une mauvaise perception de l'agriculture? Si oui pourquoi? Quels sont alors les facteurs socio-économiques, institutionnels, culturels et politiques qui peuvent affecter la perception des jeunes diplômés à l'agriculture? De quelle agriculture rêvent les jeunes? À quel niveau de la chaine de valeur veulent-ils intervenir ? Voici quelques interrogations qui feront l'objet de notre travail.

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