II.3.2. Le SAN (Storage Area Network)
Le SAN (Storage Area Network) est un réseau
spécialisé permettant de partager de l'espace de stockage
à une librairie de sauvegarde et à des serveurs. Dans le cas du
SAN, les baies de stockage n'apparaissent pas comme des volumes partagés
sur le réseau. Elles sont directement accessibles en mode bloc par le
système de fichiers des serveurs. En clair, chaque serveur voit l'espace
disque d'une baie SAN auquel il a accès comme son propre disque dur.
L'administrateur doit donc définir très précisément
la zone d'accès que possède un serveur sur le SAN, ceci afin
d'éviter qu'un serveur Unix n'accède aux mêmes ressources
qu'un serveur Windows utilisant un système de fichiers différent,
par exemple.
Cette technologie permet de centraliser les systèmes
d'exploitation sur le SAN, protégeant ainsi les données et les
configurations des défaillances matérielles.
Il est généralement constitué de trois types
d'éléments :
o Des serveurs,
o Des éléments réseaux tels que des
switches ou des routeurs
o Des baies de disques qui vont fournir de l'espace de
stockage.
La figure 3 montre une architecture SAN minimaliste : en
effet, on peut redonder les liens et les switches réseaux pour
répondre à des besoins de haute disponibilité.
Le SAN est conçu pour fournir de l'espace disque rapide
et fiable. La technologie la plus répandue pour y arriver est la fibre
optique. Toutefois, les équipements relatifs à cette
dernière étant très coûteux, deux nouvelles
technologies ont vu le jour :
Figure 3: L'architecture de sauvegarde SAN (DASTUGUE,
2008)
N'GUESSAN K. Hyppolyte 2012 - 2013
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II.3.2.1. Les baies de disques
Une baie de disques ou disk array contient des disques qui
sont pilotés par un ou des contrôleurs suivant la
disponibilité des données que l'on souhaite. Ces disques sont
regroupés en volume via un système de RAID (Redundant Array of
Independent Disks).
Il existe différents RAID :
II.3.2.1.1. Le RAID 0 (Stripping)
Comme nous le présente la figure 4, ce RAID permet de
stocker les données en les distribuant sur l'ensemble des disques du
volume de RAID. Pour n disques de x Go dans un volume, on dispose alors d'une
capacité disque n*x pour stocker nos données. Cette technique
permet d'améliorer les capacités de transfert mais si un disque
tombe en panne, on ne peut plus accéder à nos données.
Figure 4: Le schéma de principe d'une grappe de
disques en RAID 0 (DASTUGUE, 2008)
II.3.2.1.2. Le RAID 1 (Mirroring)
Sur la figure 5, nous voyons que ce RAID permet de dupliquer
les données sur l'ensemble des disques du volume. Cela agit comme un
miroir, c'est-à-dire que chaque disque est une image
Figure 5: Schéma de principe d'une grappe de disques
en RAID 1 (DASTUGUE, 2008)
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Figure 7: Schéma de principe d'une grappe de disques
en RAID 6 (DASTUGUE, 2008)
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des autres disques du volume. Pour n disques de x Go dans un
volume, on dispose d'une capacité disque de x Go mais on assure de la
tolérance aux pannes puisque si un disque tombe, les données sont
accessibles à travers un autre disque du volume.
II.3.2.1.3. Le RAID 5 (Stripping + partie distribuée)
Pour fonctionner, ce RAID doit disposer de trois disques
minimums. Si l'on dispose de 4 disques comme illustré sur la figure 6,
on écrit les données sur 3 disques et le 4ème
disque contiendra la parité des blocs de données des 3 disques.
On est dans une configuration à parité distribuée donc le
disque qui reçoit la parité change tout le temps. Le RAID 5
accepte la défaillance d'un disque sans que la disponibilité des
données soit affectée. De plus, il propose de bonnes performances
avec le système de parités distribuées.
Figure 6: Schéma de principe d'une grappe de disques
en RAID 5 (DASTUGUE, 2008)
II.3.2.1.4. Le RAID 6
Même chose que le RAID 5 sauf que comme nous le
présente la figure 7, l'on écrit deux parités à
chaque fois. On perd donc un disque de données utiles au profit d'une
tolérance aux pannes de deux disques en même temps.
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II.3.2.1.5. Le RAID « combiné »
Les Raids combinés permettent de combiner
différents Raids. Par exemple sur la figure 8, on va regrouper deux
volumes Raid 0 en un Raid 1 (Raid 0+1). Cela permet de mixer les avantages
propres à chaque RAID.
Les communications entre un serveur et une baie de disques ou
un disque utilisent le protocole SCSI.
Figure 8: Schéma de principe d'une grappe de
disques en RAID combiné 0+1 (DASTUGUE, 2008)
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