II.2.4. La sauvegarde incrémentielle ou
incrémentale
Exemple : une sauvegarde complète est
réalisée le jour J. Le jour J+1, la sauvegarde
incrémentielle est réalisée par référence au
jour J. Le jour J+2, la sauvegarde incrémentielle est
réalisée par référence au jour J+1. Et ainsi de
suite.
Si la restauration se porte sur un disque complet qui a
été sauvegardé le jour J+4, on doit alors recopier sur
disque la sauvegarde du jour J et les sauvegardes incrémentielles des
jours J+1, J+2, J+3 et J+4 afin d'obtenir la dernière version de la
totalité des données.
Cependant lorsqu'il s'agit de la restauration d'un fichier ou
d'un répertoire qui a été sauvegardé le jour J+3,
seule la dernière sauvegarde, ici l'incrémentielle, est utile.
La sauvegarde incrémentale peut également porter
sur les seuls octets modifiés des fichiers à sauvegarder. On
parle alors de sauvegarde incrémentale octet. Cette méthode est
celle qui permet d'optimiser le plus l'utilisation de la bande passante. Elle
rend possible la sauvegarde de fichiers de plusieurs Giga-octets, puisque seul
un pourcentage minime du volume est transféré à chaque
fois sur la plateforme de sauvegarde.
Lorsqu'un fichier a été supprimé du
système de fichier, une sauvegarde incrémentale doit enregistrer
que ce fichier qui était présent lors de la sauvegarde
précédente devra être supprimé lors de la
restauration de cette sauvegarde incrémentale, afin de restaurer le
système de fichier exactement dans son état d'origine. Ce point
n'est pas toujours pris en compte par les logiciels
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de sauvegardes gérant les sauvegardes
incrémentales. La restauration à partir de sauvegardes
incrémentales avec des logiciels ne gérant pas la suppression des
fichiers conduit alors à reconstituer le système de fichier
original pollué par tous les fichiers qui ont été
supprimés parfois de longue date.
II.2.4.1. Le détail technique
Lors d'une sauvegarde incrémentielle, tous les fichiers
dont le marqueur est à "vrai" sont sauvegardés. Une fois le
fichier archivé, celui-ci se voit attribuer la position de son marqueur
à "faux".
II.2.4.2. La sauvegarde, l'archivage et la
conservation
La conservation permet de faire la différence entre
sauvegarde et archivage.
La durée de conservation est le temps pendant lequel la
donnée sauvegardée est maintenue intacte et accessible. Si elle
est courte, il s'agit d'une sauvegarde classique : la donnée est
protégée contre sa disparition/son altération. Si elle est
longue (une ou plusieurs années), il s'agit d'archivage, dont le but de
retrouver la donnée avec la garantie qu'elle n'a pas été
modifiée ou falsifiée.
Exemple : une conservation de quatre semaines implique que les
données sauvegardées à une date précise seront
toujours disponibles jusqu'à 28 jours après leur sauvegarde.
Après ces 28 jours, d'un point de vue logique, les données
n'existent plus dans le système de sauvegarde et sont
considérées comme introuvables. Physiquement, les pistes
utilisées pour enregistrer cette sauvegarde peuvent être
effacées.
Plus la conservation est longue et plus le nombre d'instances
sauvegardées pour un même objet fichier ou dossier est important,
ce qui nécessite un système de recherche et d'indexation
approprié, et plus l'espace nécessaire pour stocker les
résultats de la sauvegarde sera important.
II.2.4.3. La formule de calcul de l'espace de
sauvegarde nécessaire Cette formule permet de
dimensionner une librairie de sauvegarde.
Dans le cas d'une sauvegarde classique, c'est-à-dire
sauvegarde totale le week-end (vendredi soir) et sauvegardes
incrémentielles les autres jours ouvrés de la semaine, du lundi
au jeudi (pas le vendredi) soit quatre jours :
- soit D l'espace de donnée utile à sauvegarder,
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- soit R la durée de conservation des travaux
souhaitée, exprimée en semaine, - soit T le taux de modification
par jour des fichiers de l'espace à sauvegarder, La formule suivante est
obtenue :
D x R + (D x T %) x 4 = capacité de
sauvegarde.
Exemple chiffré :
100 Go au total à sauvegarder avec une rétention
de 3 semaines et un taux de modification de 20 % par jour donne 100 x 3 + (100
x 20 %) x 4 = 380 Go. 380 Go seront nécessaires pour sauvegarder nos 100
Go de données avec une rétention de 3 semaines et une
modification de 20 % par jour.
Des innovations technologiques telles que les snapshots ou la
déduplication permettent de réduire cette valeur d'une
façon très intéressante.
II.2.5. La sauvegarde
décrémentale
Contrairement à la sauvegarde incrémentale
où la sauvegarde la plus ancienne est complète et les suivantes
différentielles, le principe de la sauvegarde décrémentale
consiste à obtenir une sauvegarde complète comme sauvegarde la
plus récente et des sauvegardes différentielles pour les plus
anciennes.
L'avantage tient au fait que la restauration complète
du système dans son état le plus récent est simple et
rapide, on n'utilise que la dernière sauvegarde, (contrairement à
la méthode incrémentale qui implique la restauration de la plus
ancienne (complète) puis de toutes les suivantes, incrémentales).
Si maintenant on souhaite récupérer le système dans
l'état de l'avant dernière sauvegarde, il faut restaurer la
dernière sauvegarde (complète) puis la précédente
(dite "décrémentale" parce qu'elle donne la différence
à appliquer au système de fichier pour atteindre l'état
N-1 à partir de l'état N). Autre avantage, le recyclage de
l'espace de stockage des sauvegardes est simple car il consiste à
supprimer les sauvegardes les plus anciennes, alors que dans le cas des
sauvegardes incrémentales le recyclage implique usuellement plusieurs
jeux de sauvegarde (complète + incrémentales).
Le désavantage de cette approche est qu'elle
nécessite plus de manipulation de données à chaque
sauvegarde, car il faut construire une sauvegarde complète à
chaque nouvelle sauvegarde et transformer l'ancienne sauvegarde la plus
ancienne (qui était donc une sauvegarde complète) en une
sauvegarde décrémentale.
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