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par
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par
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UNIVERSITE
«
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UN
Dr.
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L'OBTENTION
PEUPLE
CHEIKH
Lassana
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REPUBLIQUE
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STATISTIQUES
|
-
ANTA
|
UN
Mémoire
DU
Option
Thème
|
DU
BUT
:
|
DIPLOME
DIOP
ET
Daouda
Année
-
|
DE
|
SENEGAL
UNE
DE
|
Tandiang
DAKAR
|
ECONOMETRIQUES
FOI
MASTER
»
|
(UCAD)
II
: 2013
DJIBA
|
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Réalisé
Encadré
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- 2014
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POUR
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METHODES
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:
:
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Oumar
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Universitaire
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CISSOKHO
&
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DIOUF
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Page j
DEDICACES
Nous dédions cette modeste étude :
- A la mémoire de notre père Ngouda DIOUF (paix
à son âme !);
- A celles qui nous ont donné la vie, à celles
qui se sont sacrifiées pour notre réussite, à nos tendres
mères Seynabou SARR et Hadjaratou Gogo Keita DIOP ;
- A notre père Alphousseyni DJIBA qui a
été là afin de nous encourager et de nous guider vers la
réussite. Que Dieu le garde et le protège !
- A nos adorables soeurs, frères, neveux,
nièces, nos tantes et ami(e)s. A toutes les personnes qui nous sont
chères, nous dédions ce travail.
Page ii
REMERCIEMENTS
Nous souhaitons adresser nos remerciements les plus
sincères aux personnes qui nous ont apportés leur aide et qui ont
contribué à l'élaboration et à la réussite
de ce mémoire.
Nous tenons à remercier notre encadreur Dr. Lassana
Cissokho, pour nous avoir guidés et orientés dans la
réalisation de ce travail ; pour son esprit critique, ses remarques
pertinentes et ses encouragements. Qu'il trouve ici l'expression de notre
très profonde gratitude.
Page iii
LISTE DES ACRONYMES
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et
de la Démographie
ARDL : AutoRegressive Distributed Lags
(Autorégressifs à retards distribués)
ARTP : Autorité de Régulation
des Télécommunications et des Postes
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BTP : Bâtiments et Travaux Publics
CEA : Commission Economique des Nations Unis
pour l'Afrique
CEAP : Coopération Economique Asie et
Pacifique
CF : Consommation Finale
DPEE : Direction de la Prévision et
des Etudes Economiques
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
FBCF : Formation Brute de Capital Fixe
FMI : Fonds Monétaire International
ICS : Industries Chimiques du
Sénégal
MCA : Millénium Challenge Account
MCE : Modèle à Correction
d'Erreurs
OCDE : Organisation de Coopération et
de Développement Economique
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PAP : Plan d'Actions Prioritaires
PAS : Plan d'Ajustement Structurel
PECO : Pays d'Europe Centrale et Orientale
PGF : Productivité Globale des
Facteurs
PIB : Produit Intérieur Brut
PPA : Parité des Pouvoirs d'Achat
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
PSE : Plan Sénégal Emergent
RNCS : Rapport National sur la
Compétitivité du Sénégal
SAR : Société Africaine de
Raffinage
TCER : Taux de Change Effectif Réel
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africain
VA : Valeur Ajoutée
VAR : Vecteur Autorégressif
Page iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Ecart de PIB vis-à-vis des
Etats-Unis
Tableau 2 : La productivité du
Sénégal entre 1980 et 2009
Tableau 3 : Structure des emplois du PIB
Tableau 4 : Résultats du test de
stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté
Tableau 5 : Test de stationnarité de
Philips-Perron
Tableau 6 : Relation de cointégration
F-Statistique
Tableau 7 : Elasticités de court et de
long terme du MCE
Tableau 8 : Résultats du test de
Breush-Godfrey
Tableau 9 : Résultats du test de
Breush-Pagan
Page v
LISTE DES FIGURES ET ENCADRES
Figure 1: GDP per capita in 2014 US$ (converted
to 2014 price level with updated 2011 PPPs)
Figure 2 : Total Factor Productivity (TFP)
Figure 3 : Evolution et décomposition de
la productivité
Figure 4 : Taux de croissance en volume du PIB
et des secteurs d'activité (en %)
Figure 5 : Contribution du secteur primaire
à la croissance économique Figure 6:
Contribution du secteur secondaire à la croissance
économique Figure 7 : Contribution du secteur tertiaire
à la croissance économique Encadré 1 :
Structure des ressources du PIB nominal
Encadré 2 : Structure des emplois du PIB
nominal
Figure 8: Structure des emplois du PIB nominal
en 2013 (en %)
Page vi
RESUME
Ce mémoire porte sur les déterminants de la
croissance économique au Sénégal. Son choix a
été motivé par la situation économique actuelle du
pays qui aspire à devenir un Etat émergent d'ici l'horizon 2035.
Son objectif consiste à identifier les facteurs déterminants de
la croissance économique au Sénégal et analyser leurs
effets à travers une analyse économétrique.
Les études empiriques ont guidé l'étude
et ont permis d'expliquer l'influence de ces facteurs sur le taux de croissance
du PIB. Les données proviennent de la base de données de la
Banque Mondiale et du site
www.conference-board.org
et couvrent la période de 1980 à 2013. L'analyse du contenu a
permis de savoir que l'inflation (INF), la formation brute de capital fixe en
pourcentage du PIB (FBCFPIB), la productivité globale des facteurs (PGF)
et le taux de couverture (TCOUV) ont une influence sur la croissance
économique (représentée par le taux de croissance du PIB)
du Sénégal.
Nous nous démarquons un peu des études
empiriques qui ont étudié la relation en partant directement du
lien entre ces facteurs et la croissance économique le taux de
croissance du PIB (TXPIB). L'utilisation de la méthode d'estimation
d'approche de cointégration ARDL nous a permis de trouver que seules la
FBCF et la PGF ont une influence significative à long terme sur le taux
de croissance (TXCPIB) du Sénégal, à travers l'impact
positif que l'investissement a sur la production et une hausse non
négligeable de la main d'oeuvre dans l'industrie et les services
représentant près de la moitié de la population active, a
générée 84% du PIB. Cela nous a permis d'apporter une
réponse à notre question de recherche.
Mots clés : Croissance
économique, Etat émergent, pauvreté, population active.
Page vii
TABLE DES MATIERES
DEDICACES i
REMERCIEMENTS .ii
LISTE DES ACRONYMES iii
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES FIGURES ET ENCADRES .v
RESUME .vi
TABLE DES MATIERES ..vii
INTRODUCTION GENERALE ..1
Chapitre 1 : Revue de la littérature de la croissance
économique 5
Section 1 : Revue théorique de la croissance
économique 5
1. La théorie des classiques et l'analyse
Schumpétérienne 6
a. La théorie des classiques 6
b. L'analyse de Joseph Schumpeter 8
2. L'approche postkeynésienne et néoclassique de la
croissance économique .9
a. L'approche postkeynésienne .9
b. Le modèle néoclassique : l'approche de Solow .
14
3. Les théories de la régulation et le
régime d'accumulation et de la croissance endogène...17
a. Les théories de la régulation et le
régime d'accumulation ..17
b. La croissance endogène 19
Section 2 : Revue empirique de la croissance économique
21
1. La relation entre l'inflation et la croissance 22
2. La relation entre l'investissement et la croissance
économique .25
3. La relation entre croissance productivité 26
4. L'impact du degré d'ouverture sur la croissance 30
Chapitre 2 : Situation économique du Sénégal
...32
Page viii
Section 1 : Analyse de la croissance et les limites du
modèle économique Sénégalais
|
..33
|
1. Analyse de la croissance depuis 1960
|
....33
|
2. Les limites du modèle économique
Sénégalais et les contraintes à la croissance
|
..36
|
a. Les limites du modèle
|
.36
|
b. Les contraintes à la croissance
|
36
|
|
3. Une nouvelle stratégie à la croissance (PSE)
|
..39
|
Section 2 : Evolutions récentes du PIB du
Sénégal
|
40
|
1. L'évolution des ressources du PIB
|
..41
|
a. Evolution des volumes du PIB
|
41
|
b. Evolution des prix
|
...47
|
2. L'évolution des emplois du PIB
|
..48
|
Chapitre 3 : Etude économétrique des
déterminants de la croissance économique au
Sénégal
|
51
|
Section 1 : Méthodologie
|
52
|
1. Analyse des données
|
52
|
2. Définition des variables
3. Spécification du modèle
Section 2 : Analyse des résultats et recommandations
|
..53
.53
55
|
1. Tests et résultats
|
55
|
1-1. Tests de stationnarité
|
56
|
1-1-1. Test de stationnarité de Dickey-Fuller
Augmenté
|
56
|
1-1-2. Test de stationnarité de Philips-Perron
|
..57
|
1-2. Test de cointégration
|
58
|
1-3. Autres tests
|
..61
|
i. Test de significativité globale
|
..61
|
ii. Test de corrélation des erreurs de Breush-Godfrey
|
61
|
iii. Test d'homocédasticité de Breush-Pagan
|
..62
|
2. Analyse et validation des hypothèses
|
62
|
Page ix
2-1. Analyse des résultats
|
62
|
2-2. Validation des hypothèses
|
68
|
3. Recommandations
|
.68
|
CONCLUSION GENERALE
|
. ..70
|
BIBLIOGRAPHIE
|
. 72
|
ANNEXES
|
. . 76
|
Page 1
INTRODUCTION GENERALE1
L'économie mondiale a progressé à un
rythme modéré, estimé à 2,6% en 2014. La reprise
est entravée par de nouveaux problèmes, dont un certain nombre de
chocs inattendus, tels que l'intensification des conflits géopolitiques
dans différentes régions du monde. Dans la plupart des pays, le
produit intérieur brut (PIB) a diminué sensiblement par rapport
aux niveaux d'avant la crise, ce qui laisse présager d'une faible
croissance économique à long terme.
Un pays comme le Sénégal n'est pas une exception
à la règle. Puisque l'Etat a pour objectif de réaliser le
bien-être collectif, il convient que les décideurs de la politique
économique prennent des mesures avantageuses à la croissance
économique. La réalisation de la croissance est un objectif de la
politique économique qui se définit comme l'ensemble des
interventions prises par les administrations publiques sur l'activité
économique pour atteindre des objectifs dont la croissance.
Le Sénégal connait des problèmes de la
croissance économique et ceci a des conséquences sur le
développement économique du pays. Entre 1960 et 1980, le taux de
croissance du PIB se fixait à environ 2,3% en moyenne annuelle. De 1980
à 1993, la croissance annuelle moyenne de l'économie est
estimée à environ 2,7% par an, en dessous du taux de croissance
démographique (2,9% l'an sur la période). Cette faible croissance
s'est traduite par une baisse des revenus réels par tête et de
l'emploi ainsi que par une augmentation des inégalités.
Pour faire face à cette montée des
déséquilibres, le Sénégal a élaboré
et mis en oeuvre un Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) couvrant la période 2003 à 2005. Les
résultats obtenus sur cette période ont été
jugés satisfaisants avec une croissance économique qui s'est
maintenue sur une pente positive avec une moyenne annuelle d'environ 5% (6,7%
en 2003 après le ralentissement de 2002, 5,6% en 2004 et 6,1% en 2005).
Les rapports d'avancement 2003 et 2004 du DSRP ont fait état
d'importants progrès dans la mise en oeuvre de la stratégie dans
les secteurs prioritaires du DSRP. Beaucoup d'efforts entrepris sur la
période, justifient en partie, l'atteinte du point d'achèvement
de l'initiative PPTE renforcée en avril 2004, le passage du
Sénégal au club de Paris, l'éligibilité du
Sénégal au Millénium Challenge Account (MCA) et tout
récemment en 2005 l'admission du Sénégal à
l'initiative du G 8 d'annulation de la dette.
1 Toutes les données statistiques de
l'introduction générale sont tirées de l'ANSD
Page 2
Le Sénégal a élaboré son second
DSRP en vue de réduire la pauvreté de moitié à
l'horizon 2015, et d'atteindre les Objectifs du Millénium pour le
Développement (OMD). A la suite de la dévaluation du franc CFA en
janvier 1994, l'économie Sénégalaise a renoué
d'avec la croissance, le PIB réel ayant crû de plus de 5% par an
en moyenne entre 1995 et 2001.
En effet depuis 2005, des chocs répétés
ont contribué à réduire la croissance du revenu par
habitant à un niveau à peine plus élevé que le taux
de croissance de la population. L'enquête auprès des
ménages de 2011 indique que la pauvreté a diminué de
seulement 1,8 point de pourcentage à 46,7%, et, en
réalité, le nombre de personnes pauvres a augmenté.
Cependant, alors que l'inégalité reste modérée, les
disparités géographiques restent assez prononcées. Le
coefficient de Gini de l'inégalité est estimé à 38,
inférieur à la moyenne de 42 en Afrique sub-saharienne.
En 2013, le PIB du Sénégal a enregistré
une croissance de 3,5%. Elle n'a pas beaucoup changé par rapport
à 2012 ; exprimant une baisse dans la production des
céréales dans le secteur industriel. Les services restent le
moteur de l'économie.
Les exportations ont stagné en 2013, dû à
une baisse des quatre principaux produits d'exportation (l'acide phosphorique,
l'or, le ciment et le poisson). Le tourisme qui reste la plus grande source de
devises étrangères, a également connu des
difficultés.
Une conformité de l'exécution budgétaire,
avec un déficit budgétaire qui est tombé à 5,5% du
PIB. Une réduction des dépenses publiques entrainée par
une insuffisance des recettes.
En 2014 une croissance économique de 4,3% est
enregistrée. Ce redémarrage de l'activité
économique est essentiellement dû au redressement de la croissance
du secteur primaire qui a atteint 2,7% contre 0,5% l'année
précédente, et au raffermissement du secteur secondaire avec
5,2%, après 5,1% en 2013. En contrepartie, elle est limitée par
le ralentissement du secteur tertiaire qui a perdu 0,5 point de croissance pour
ressortir à 4,1% sous l'effet de la perte de vigueur des services, des
Postes et Télécommunications et de l'impact de
l'épidémie d'Ebola sur les activités d'hébergement,
de restauration et de transport aérien.
Une consolidation fiscale s'est poursuivie en 2014 avec une
réduction de déficit budgétaire de 5,5% en 2013 à
5,2% en 2014. Tandis que, la masse salariale, plus particulièrement les
indemnités, devient de plus en plus importante, et les budgets de 2014
et 2015 ne reflètent pas toujours les priorités annoncées
par le gouvernement.
Page 3
Dans le long terme, l'économie du Sénégal
fait ressortir une certaine perte de dynamisme enregistrée depuis 2005.
Ceci est, en partie, causé par les chocs extérieurs mais
également par des investissements inefficaces et par l'absence de
réformes.
En février 2014, lors de la réunion du groupe
consultatif de Paris, le président Macky Sall avait lancé une
nouvelle stratégie de croissance appelée Plan
Sénégal Emergent (PSE), d'abord auprès des bailleurs de
fonds traditionnels, puis auprès des investisseurs privés.
Le Plan Sénégal Emergent a pour objectif de
rompre avec cette tendance. Le fait qu'il mette l'accent sur la croissance
économique est salué. Toutefois, ses ambitions pourraient ne pas
correspondre avec les ressources disponibles et, selon toute vraisemblance, son
succès dépendra de l'accélération des
réformes et de l'adhésion massive du secteur privé.
Notre objectif est de déterminer les
déterminants de la croissance économique au
Sénégal. De ce fait, l'étude de la croissance
économique est justifiée par la nécessité de
comprendre comment par un ensemble d'actions harmonieuses et concertées,
le Sénégal peut améliorer de manière soutenue, le
niveau de vie de sa population ou se libérer de l'ornière de la
pauvreté. Une identification des déterminants et une bonne
compréhension de leurs interactions devraient permettre de bien
concevoir une politique de croissance.
Les objectifs spécifiques de l'étude sont :
> identifier les facteurs déterminants de la croissance
économique au Sénégal ; > et analyser leurs effets
à travers une analyse économétrique.
Les hypothèses de la présente étude ont
été formulées comme suit :
> L'investissement a un impact positif sur la croissance
économique ;
> L'inflation a un effet négatif à court terme
et positif à long terme ;
> Le taux de couverture agit positivement sur la croissance
économique du Sénégal ;
> La productivité globale des facteurs agit
positivement sur la croissance économique du
Sénégal.
Le présent mémoire comporte trois chapitres :
Le premier chapitre est consacré à la revue
littéraire de la croissance économique en illustrant les
théories de quelques grands économistes. Parmi les
théories étudiées, nous avons celles de
Page 4
Joseph Schumpeter, de Harrod-Domar et de Solow. Quelques
nouvelles théories de la croissance sont passées en revue avant
d'examiner quelques études empiriques portant sur la croissance
économique.
Le second chapitre fait l'étude sur la situation
économique du Sénégal en analysant sa croissance
économique et d'expliquer les limites du modèle économique
Sénégalais avant de terminer sur les évolutions
récentes du PIB.
Le troisième chapitre porte sur l'étude
économétrique des déterminants de la croissance
économique du Sénégal. Ce chapitre abordera la
méthodologie, l'analyse des résultats des tests, la validation
des hypothèses avant de suggérer quelques recommandations.
Page 5
Chapitre 1 : Revue littérature de la croissance
économique
La croissance économique occupe l'esprit de nombreux
économistes depuis l'apparition d'Adam Smith et sa richesse des nations.
Les économistes utilisent le terme de croissance pour décrire une
augmentation de la production sur le long terme. François Perroux
(1903-1987) définit la croissance comme étant «
l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un
indicateur de dimension, pour une nation, le produit net en termes
réels. ». La croissance économique est très souvent
mesurée par des indicateurs économiques dont le plus
utilisé est le PIB (produit intérieur brut). Selon Simon Kuznets
(1901-1985), il y a croissance lorsque la croissance du PIB
est supérieure à la croissance de la population. Il est
mesuré « en volume » ou « à prix constant »
pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de croissance désigne
la variation du PIB d'une année à l'autre. Cette variation est
surtout due à une interaction des déterminants de la croissance
économique. L'analyse de ces déterminants passe par
l'étude des variables explicatives de la croissance à travers des
modèles élaborés par des théoriciens de
l'économie.
La revue théorique et l'application de modèles
de croissance dans certains pays vont permettre d'avoir une meilleure
compréhension des déterminants de la croissance.
Section 1 : Revue théorique de la croissance
économique
Les origines de la croissance économique remontent
à l'époque de la première révolution industrielle
comme décrite dans la plupart des manuels de théorie
économique, d'histoire de la pensée économique et
d'histoires des faits économiques. Adam Smith (1723-1790) dans «
vertus de la division du travail » a initié le thème de la
croissance en 1776, qui réapparaîtra au 19éme siècle
dans les travaux de Malthus, Ricardo et Marx. Cependant les modèles
théoriques de la croissance connaissent un véritable
succès au 20ème siècle et aux années 50.
Les modèles postkeynésiens (Harrod-Domar) et néoclassiques
(Solow) ont introduit un véritable débat sur la question de la
croissance équilibrée. La croissance va connaître un nouvel
essor dans les années 70 et 80 sous l'impulsion des théoriciens
de la régulation et de la croissance endogène.
1.
Page 6
La théorie des classiques et l'analyse
Schumpétérienne
a. La théorie des classiques
La cause de la croissance économique a
été depuis plus de deux siècles une question primordiale
dans la scène économique. Adam Smith, Thomas Malthus (1766-1834),
David Ricardo et Karl Marx sont les véritables précurseurs de
cette réflexion.
- Adam Smith, dans ses recherches sur la nature et les causes
de la richesse des nations (1776), met en exergue le rôle de la division
du travail (surplus, marché, gains de productivité) comme facteur
de croissance. Cette division du travail se trouve renforcer par la
participation du pays au commerce international (théories des avantages
absolus). Selon Smith, la croissance dure tant que la division du travail et le
marché peuvent être étendus. Cet optimisme de Smith
apparaît à travers les traits d'une croissance
illimitée.
- Thomas Robert Malthus quant à lui, considère
dans son « Essai sur le principe de la population (1976) » que la
croissance est limitée à cause de la démographie
galopante. Il explique la misère en Angleterre par le décalage
entre deux lois : la loi de la progression arithmétique des subsistances
et la loi de progression géométrique de la population. Cette
politique a été adoptée par certains pays pour rehausser
leur taux de croissance.
- Dans ses « principes de l'économie et de
l'impôt (1817) », David Ricardo (1772-1823) affirme que la
croissance est limitée par les rendements décroissants. La valeur
ajoutée se répartit en trois agents : les propriétaires
fonciers (rente foncière), salariés (salaire de subsistance) et
les capitalistes (profit). Le profit des capitalistes est résiduel
c'est-à-dire qu'il intervient une fois que le salaire et la rente
foncière ont été payés. Ainsi il convient
d'augmenter la production agricole lorsque la population s'accroit. Or les
nouvelles terres mises en culture sont de moins en moins productives. De ce
fait le coût de la production va donc s'élever, entraînant
une hausse des salaires et de la rente foncière. Les capitalistes ne
seront plus incités à investir à cause d'une
réduction des profits et l'économie va atteindre un état
stationnaire. Ricardo préconise d'augmenter les gains de
productivité dans l'agriculture grâce au progrès technique
et de s'ouvrir au commerce international (théories des avantages
comparatifs).
Page 7
- Le premier modèle formel de croissance a
été proposé par Karl Marx à l'aide de ses
schémas de reproduction élargie. Selon Marx la croissance est
limitée dans le mode de production capitaliste en raison de la baisse
tendancielle des taux de profit. La concurrence entre les capitalistes et le
fait de vouloir une plus-value toujours plus importante (grâce à
la réduction des salaires dont Marx nomme le minimum de subsistance)
devraient provoquer une paupérisation des ouvriers et un arrêt de
développement du système capitaliste (crise).
Les économistes classiques pensent que la croissance
résulte seulement de l'accumulation du capital et les
déterminants de la croissance sont le travail, le capital et la terre.
La croissance commence par une accumulation primitive du capital causant donc
une augmentation de la main d'oeuvre qui, par la suite, entraîne une
hausse provisoire des salaires. Mais l'ajustement sur le niveau de subsistance
va s'opérer par la démographie. Plus il y a de travailleurs, plus
leur quantité de nourriture augmentent, ce qui pousse les producteurs de
blé à cultiver des terres de moins en moins productives et donc
accroître la fameuse rente mais aussi le prix du blé. Cette
augmentation du prix du blé entraîne une hausse du niveau de
subsistance des travailleurs et donc une diminution du profit. Le profit va
diminuer jusqu'à ce que l'investissement cesse occasionnant un
arrêt de l'accumulation du capital et de la croissance. Ainsi selon les
classiques, la croissance économique est limitée par les
rendements décroissants dans l'agriculture. Le modèle est donc
fondé sur l'idée d'une croissance limitée. L'histoire de
Robinson est un exemple patent pour comprendre cette croissance selon les
classiques.
«Robinson arrive sur une île déserte qui
possède toutefois des terres productives avec comme seuls atouts la
force de ses bras (le travail) et un sac de blé qui correspond au
capital. Il doit donc semer une partie de son blé pour pouvoir subsister
dans le moyen terme et en consommer une autre pour pouvoir subsister
aujourd'hui. Il doit donc opérer un arbitrage : quelle quantité
consommer maintenant et quelle quantité de blé (capital) semer
pour pouvoir récolter l'année qui suit ? Robinson opère
donc un arbitrage entre la consommation et l'investissement ici
considérée comme une offre et non une demande. Cet investissement
est à la base de la croissance économique et au fil des
années cet investissement va générer d'autres
investissement, c'est la croissance. En effet Robinson par son travail en
utilisant la terre augmente de plus en plus sa production de blé et donc
son investissement.
Page 8
Toutefois le stock de blé de Robinson s'accroît
de moins en moins vite. Plus il plante de blé plus le rendement de
chaque grain de blé est faible. Au bout d'un moment il se rend compte
qu'il ne doit plus augmenter ses investissements et donc la croissance
s'arrête à cause de ces rendements marginaux décroissants
». A très long terme il n'y a donc pas de croissance possible selon
les classiques. En effet, ils craignent une pénurie à long terme
dans l'idée d'une croissance déterminée par une
accumulation du capital qui est limitée.
Par contre dans certains extraits des oeuvres classiques, il
est démontré que cette limite de la croissance peut être
dépassée. Elle peut être dépassée par la
division du travail de Smith considérée comme déterminant
de base de la croissance économique. Dans le premier chapitre de la
« richesse des nations », Smith montre que la division du travail
prend aussi bien place dans l'entreprise qu'au niveau de l'économie
nationale avec la division du travail entre les firmes. L'idée de la
productivité par cette division permet une meilleure allocation du
travail. C'est donc un nouveau déterminant de la croissance. De plus,
Smith parle d'une habilité de l'artisan qui s'acquiert comme un argument
du gain de productivité ce qui peut se rapprocher du terme de capital
humain. Smith explique aussi que la division du travail est d'autant plus
objective que le marché est étendu.
L'analyse de Marx est aussi intéressante car elle
permet une autre vision classique de la croissance. Pour Marx le déclin
inéluctable de la croissance repose sur l'idée de rendements
d'échelle décroissants dans l'industrie et cela malgré le
progrès technique qui permet des plus-values extra. Mais ces nouvelles
plus-values ne permettent pas de compenser les baisses de rendements. De plus,
Marx a l'intuition que les institutions politiques et sociales ont un
rôle sur la production et rentrent dans les déterminants de la
croissance.
b. L'analyse de Joseph Schumpeter
Dans son ouvrage « Capitalisme, Socialisme et
Démocratie », Joseph Schumpeter (1942) considère le
progrès industriel comme la clé du changement : «
L'impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine
capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de la consommation, les
nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux
marchés, les nouveaux types d'organisation industrielle - tous les
éléments créés par l'initiative capitaliste ».
Autrement dit, le progrès industriel est porté par des
innovateurs qui cherchent à emporter le gros lot (Schumpeter compare le
jeu des affaires au poker). L'analyse schumpetérienne donne une vision
intéressante étant donné qu'elle ne repose pas
uniquement
Page 9
sur le progrès technique, sur l'évolution des
connaissances ou les grandes inventions (avec les cycles des révolutions
industrielles successives). Schumpeter voit le chef d'entreprise comme le
héros qui prend le risque de lancer un nouveau produit ou une nouvelle
façon de produire, et une structure (concurrence monopolistique) qui
assure à celui qui a réussi son pari d'en percevoir une
rétribution financière (paye). La « Destruction -
créatrice » laisse certains derrière elle car il y a peu
d'élus pour beaucoup d'appelés. Cependant elle finit par
être bénéfique pour tous. Le système tout entier
produit plus de la richesse.
2. L'approche postkeynésienne et néoclassique
de la croissance économique
a. L'approche postkeynésienne
Inspirés par les travaux de John Maynard Keynes,
après la crise de 1929, des économistes comme Roy Forbes Harrod
et Evsey Domar vont s'interroger sur les éventualités d'une
croissance équilibrée. Les modèles de ces deux
économistes vont ainsi chercher à expliquer des conditions et
caractéristiques de l'équilibre d'une économie capitaliste
en croissance.
Selon Domar, tout investissement a deux effets :
- A court terme, lors de sa réalisation il augmente la
demande puisqu'il implique une demande de biens de production.
L'analyse de l'effet se fait à travers le multiplicateur
d'investissement keynésien. En notant, OQd
l'augmentation de la demande :
OQd = m · O1 (1)
Où le multiplicateur d'investissement m vaut :
1
Avec c qui est la propension à consommer.
Si on note s la propension à épargner,
on a, par définition, c + s = 1. Par
conséquent, (1) peut s'écrire :
s (2)
d O1 OQ =
Page 10
- A long terme, l'investissement a un effet sur l'offre avec
l'accroissement des capacités de production.
L'investissement augmente l'offre. En notant cette augmentation
de l'offre, ?????, on a :
??
?????= ?? (3)
Où ?? est le coefficient de capital, qui correspond
à l'inverse de la productivité du capital. Domar
présuppose, en effet, que la productivité du capital (??/??) est
constante : chaque unité de capital supplémentaire engendre la
même croissance supplémentaire.
Pour que la croissance soit équilibrée, il faut
que l'augmentation de la demande soit égale à l'augmentation de
l'offre, donc que ????? = ?????, c'est-à-dire en arrangeant (2) et (3)
que :
?? = ?? (4)
On constate en regardant (2) et (3) que l'effet d'offre de
l'investissement est proportionnel à cet investissement, alors que
l'effet sur la demande est proportionnel à la variation de
l'investissement, ce qui laisse supposer que rien ne garantit que la croissance
de le demande soit suffisante pour valider la croissance de l'offre. Rien ne
garantit donc que la croissance soit équilibrée.
Domar considère que le coefficient de capital est
constant, le taux de croissance de l'investissement est égal au taux de
croissance, ???/?? = ??. L'équation (4) montre donc que pour que la
croissance soit équilibrée, il faut qu'elle soit égale au
rapport ??/??. Or il y a une indépendance entre la propension à
épargner, le coefficient de capital et le taux de croissance de la
production. Donc un taux de croissance donnant une croissance
équilibrée n'a aucune raison de se réalisé.
Domar distingue deux situations :
Si l'augmentation de la demande est supérieure à
l'augmentation de l'offre, c'est-à-dire si ?? > ??/??, alors le
déséquilibre engendrera de l'inflation.
Si l'augmentation de la demande est insuffisante par rapport
à celle de l'offre, c'est-à-dire si ?? < ??/??, alors le
déséquilibre engendrera une crise déflationniste.
Page 11
Cela veut dire en partant d'un niveau d'investissement
d'équilibre, ce qui correspond au plein emploi, si l'investissement
croit à un taux inférieur à s/k, les
capacités de production augmentent donc plus que la demande
(chômage). Cette seconde situation est la plus probable à Domar,
marqué par la crise de 1929.
Domar s'identifie ainsi, en longue période, les
conclusions que Keynes formulait pour la courte période :
l'équilibre de sous-emploi est le plus probable dans une économie
de marché. Pour la plupart du temps, l'augmentation de l'investissement
n'est pas suffisante pour générer une demande convenable aux
capacités de production supplémentaire qu'elle induit : le
chômage en est la conséquence.
Domar accorde à l'Etat un rôle important de
régulateur de la demande globale. L'équation (1) est valable pour
toute dépense autonome : l'Etat est capable de stimuler la demande sans
augmenter l'investissement et donc sans accroître les capacités de
l'offre, ramenant ainsi l'équilibre au plein emploi. L'Etat peut aussi
changer, par sa politique fiscale, la répartition des revenus de
manière à augmenter les revenus des plus pauvres, qui
épargnent moins, au détriment des plus riches. Cela diminue la
propension à épargner de l'économie s, par la
suite le ratio s/k baisse. Le taux de croissance de l'investissement
nécessaire au maintien du plein emploi est donc plus faible.
Ce modèle est limité car il manque de dynamisme.
En particulier, il n'incorpore aucune fonction d'investissement. Il transpose
uniquement deux conditions d'équilibre de court terme sur le long terme.
Ainsi, en mettant une fonction d'investissement élémentaire dans
ce modèle, cette situation peut être dépassée en
partie même si ses conclusions sont proches.
Le modèle de Harrod comprend trois notions essentielles
:
- Le taux de croissance garanti noté
(g?? ) : C'est le taux de croissance qui permet
l'équilibre sur le marché des biens sur la longue période.
C'est-à-dire que les décisions d'épargne des
ménages égales aux décisions d'investissement des
entreprises ex ante (effectué avant qu'il soit produit) sur le long
terme, permettant la réalisation des investissements
désirés par les entrepreneurs.
- Le taux de croissance réalisé :
c'est-à-dire le taux de croissance effectif de l'économie.
- Le taux de croissance naturel de la population active, qui
est exogène à l'économie.
Harrod se pose deux questions importantes :
Page 12
A quelles conditions le taux de croissance
réalisé peut-il être égal au taux de croissance
garanti ? Autrement dit, l'économie peut-elle être sur un sentier
de croissance stable, permettant un équilibre durable des
décisions d'épargne et d'investissement ?
Le taux de croissance garanti est-il compatible avec le taux
de croissance naturel ? Autrement dit, le taux de croissance d'équilibre
de l'économie est-il suffisant pour que l'augmentation de la population
active ne débouche pas sur une augmentation du chômage ?
Le sentier d'équilibre : taux de croissance garanti et
taux de croissance réalisé
En partant des formulations de Keynes, Harrod pose que
l'épargne (??) est proportionnelle au revenu
(??) :
??= ???? (1)
Où ?? est la propension à épargner,
comprise entre 0 et 1.
Harrod suppose également que l'investissement
(??) est proportionnel aux variations du revenu, selon le
principe de l'accélérateur d'investissement :
??= ?? · ??? (2)
Où ?? est le coefficient de capital égal
à ??/?? (rapport entre le capital disponible et la production
qu'il permet de mettre en oeuvre).
Pour qu'il y ait équilibre sur le marché des
biens, on doit avoir ?? = ??.
??= ????= ??= ?? · ???
(3)
Ce qui se simplifie en :
????= ?? · ??? (4)
Ce qui donne en réarrangeant (4) :
???
?? = ???? =
|
??
?? (5)
|
L'équilibre implique donc que le taux de croissance
garanti soit égal au rapport ??/??. Or, il n'y a pas de raison
pour que le taux de croissance réalisé, qui dépend de
décisions individuelles, respecte ce ratio, qui dépend des
structures de l'économie (de sa propension à épargner et
de son coefficient de capital).
Taux de croissance garanti et croissance de la population
active
Page 13
Harrod note ???? le taux de croissance de la population
active. Il affirme que celui-ci est exogène à l'économie :
il ne dépend que de la croissance de la population, qui n'est pas
influencée par les phénomènes économiques. Pour que
le taux de chômage reste stable, il faut que la population active
augmente au même rythme que le taux de croissance
garanti : ???? = ????. Pour que la croissance soit
équilibrée et sans chômage, on doit donc avoir :
Or, il n'y a aucune raison pour que cette dernière
égalité soit réalisée : les trois variables ????,
?? et ?? sont toutes indépendantes les unes des autres. Par
conséquent, pour Harrod, la croissance est fondamentalement instable et
porteuse de chômage.
Le modèle de Harrod-Domar a été mis en
place comme un modèle du cycle des affaires car il a exercé une
importante influence sur l'économie du développement. En effet,
la productivité du capital (égale à 1/??) était
supposée constante, car dépendante des paramètres
technologiques. Le modèle disait que le seul moyen pour un pays en
développement d'accroître son taux de croissance passait par une
augmentation de son épargne. Du fait de l'insuffisance de
l'épargne privée dans les pays en développement, seule une
aide étrangère et l'Etat par une politique d'excédents
budgétaires, pouvaient accroître le taux d'épargne de
l'économie, finançant ainsi un taux d'investissement plus
élevé. Selon Bhagwati, le développement dépend plus
de l'accroissement de la productivité du capital que de l'accroissement
du taux d'investissement. Par ailleurs, rien ne garantit que l'aide
étrangère se traduise par un accroissement identique de
l'investissement : elle peut provoquer une baisse de l'épargne
privée et de la productivité du capital.
Pour Harrod et Domar, la croissance est toujours instable, et
peut s'accompagner d'un chômage durable. L'Etat à lui seul peut
stabiliser le sentier de la croissance de l'économie, en régulant
la demande globale. Ce modèle est sans doute critiquable en raison des
hypothèses qui le fondent :
Hypothèse 1 : La propension marginale à
épargner est stable, et ne dépend pas des autres variables du
modèle. Or, sur le long terme, la propension à épargner
d'une économie varie. C'est ce qui a conduit les postkeynésiens
de Cambridge (Joan Robinson et Nicolas Kaldor, en
Page 14
particulier) à mettre en place à partir du
modèle de Harrod-Domar et de l'oeuvre de Mickai Kalecki, des
modèles de croissance où l'épargne joue le rôle de
variable d'ajustement.
Hypothèse 2 : le travail et le capital ne sont
pas substituables. Une augmentation de la production entraîne un
accroissement proportionnel du capital et de la main-d'oeuvre. La fonction de
production est à proportion de facteurs fixes. Les ratios K/Y
(coefficient de capital) et L/Y (coefficient de travail) sont
donc stables. Cette hypothèse est difficile à soutenir pour la
longue période, où se situe le modèle. Sur une longue
période, la main d'oeuvre et le capital peuvent être
substitués, si le prix de la main d'oeuvre baisse à celui du
capital.
Robert Solow affirme que si le ratio k/y reste
constant, « l'histoire du capitalisme aurait été bien plus
erratique qu'elle ne l'a été ». En lissant les fluctuations,
la tendance de longue période est loin de « la croissance sur le
fil du rasoir » que suggère le modèle de Harrod-Domar. Ce
qui pousse Robert Solow à travailler son modèle avec une fonction
de production où le capital et le travail sont substituables : si le
coefficient de capital est variable alors la croissance peut être
durable. Aujourd'hui, ce modèle est une référence en
science économique et rend célèbre le modèle de
Harrod-Domar.
b. Le modèle néoclassique : l'approche de
Solow
Le modèle néoclassique tel que conçu
aujourd'hui, a été développé successivement par
Ramsey (1928), Solow (1956), Swan (1956), Cass (1965) et Koopmans (1965). Solow
fût la figure la plus pesante. Il obtient le Prix Nobel en 1987. Son
article intitulé « A Contribution to the Theory of Economic
Growth » paru en 1956 the Quarterly Journal of Economics,
affecte l'origine de la croissance par tête au montant de capital
technique investi (machines, équipements, logiciels,
infrastructures...). Chaque travailleur peut avoir un équipement plus
performant et peut produire davantage si toutefois l'investissement par
tête dépasse le montant de la dépréciation du
capital par tête existant. Toutefois, une augmentation du capital par
tête entraîne une augmentation de la production mais pas de
façon proportionnelle (c'est le principe des rendements
décroissants). Ainsi à force d'augmenter le capital par
tête, il viendra un moment où la production par tête
augmentera mais moins vite que cela ne coûte. La croissance va ainsi
cesser, ce que Solow appelle « l'Etat régulier ». En effet,
l'Etat régulier dépend du coût relatif du capital. Une
diminution de ce dernier (un renchérissement du coût du travail
incitera les entreprises à substituer du capital au travail) conduit
alors à une augmentation de l'investissement à nouveau
jusqu'à ce qu'un nouvel Etat régulier soit atteint. Le
modèle de
Page 15
Solow repose sur des hypothèses de type
néoclassique : toute l'épargne est investie, les rendements sont
décroissants, la substitution du capital au travail (selon les
coûts relatifs de l'un à l'autre). La concurrence empêche
l'existence de rente de monopole et de comportements price-maker. Il rend
également compte de plusieurs faits importants :
? Le niveau de production d'un pays est
déterminé par l'investissement par tête qui y est
effectué. Tant que le niveau d'état régulier n'est pas
atteint, un investissement supplémentaire est toujours
générateur de croissance économique. Entre deux pays,
celui qui investit moins, a une croissance moindre.
? Il explique les phénomènes de rattrapage des
pays qui ont commencé leur croissance économique plus
tardivement. « La propriété de convergence » est
l'hypothèse retenue par ce modèle (plus le niveau de
départ du PIB/habitant est faible, plus le taux de croissance attendu
est élevé). C'est le cas de la France vis-à-vis des Etats
unis entre 1950 et 1970, du Japon entre 1960 et 1980. Le modèle de Solow
délivre un message optimiste : tous les pays ayant fait un effort
d'investissement, sont susceptibles de connaître une croissance
économique. A terme, on se dirige vers une convergence, puisque tous les
pays proches de leur état régulier connaissent, pour un taux
d'investissement donné, une croissance plus faible que celles des pays
qui en sont moins proches. Si tous les pays étaient identiques (à
l'exception de leur intensité de départ en capital) : la
croissance des pays les plus pauvres serait plus rapide que celle des pays les
plus riches. Si tous les pays sont hétérogènes (propension
à épargner, accès à la technologie, taux de
fécondité...), la convergence ne se réalisera qu'à
certaines conditions : le taux de croissance est d'autant plus
élevé que le PIB de départ par habitant est faible par
rapport à sa situation d'équilibre de long terme. La
propriété de convergence tient à l'existence de rendements
du capital décroissants. Les économies qui ont un niveau de
capital/travailleur faible (par rapport à son niveau de long terme),
tendent à avoir des niveaux d'équilibre et de croissance plus
élevés. Il s'agit d'une convergence conditionnée car les
niveaux d'équilibre du capital et de la production/travailleur
dépendent de la propension à épargner, du taux de
croissance démographique,...
? Le modèle de Solow éclaire ce que l'on a
coutume d'appeler « la règle d'or ».
Page 16
Cette règle d'or permet de déterminer le taux
d'épargne s associé au capital par tête
?? qui permet la plus grande consommation par tête chaque
instant. Ce taux d'épargne est tel qu'il est conduit à une
formation de capital dont la productivité marginale est égale au
taux de croissance de l'économie. La règle d'or s'écrit
alors :
Productivité marginale du capital = Taux de croissance
de l'économie si l'on suppose que le Taux d'intérêt
réel = Taux de croissance de l'économie.
La règle d'or s'énonce comme suit dans le
modèle de Solow : "La consommation par tête en régime
semi-stationnaire est maximale lorsque le capital par tête est tel que la
productivité marginale du capital est égale au taux de croissance
de l'économie".
? Enfin, le modèle néoclassique dépasse
le simple cadre des biens physiques pour inclure le capital humain sous toutes
ses formes : niveau d'éducation, d'expérience, santé.
Dès lors, le modèle de Solow qui ajoute un investissement en
capital humain à l'investissement en capital technique, permet à
la fois d'expliquer la convergence de certains pays et l'accentuation des
inégalités mondiales entre pays pauvres et pays riches. La
convergence provient des efforts d'investissement en capital humain et en
capital technique de pays qui comblent ainsi leur retard (ils peuvent
transférer chez eux les techniques de production des pays les plus en
avance, grâce à une main d'oeuvre mieux formée).
Le modèle de Solow s'est cependant écarté
de la réalité en considérant que la croissance
économique par tête devait peu à peu diminuer et finir par
cesser de progresser : ainsi, sans innovations technologiques continues, la
croissance du produit/habitant cesse. Des études ont montré que
la croissance progressait même à un rythme ralenti et demeurait un
fait majeur de toutes les économies développées.
Les théoriciens ont reconnu les limites durant les
années 50-60 et ont cherché à surmonter cette
difficulté en intégrant un troisième facteur pour
expliquer la croissance à long terme : le progrès technique
exogène. Ce facteur est un peu particulier car il accroit
l'activité productive du capital et du travail. Dès lors, le taux
de croissance/habitant de long terme devenait entièrement
déterminé par une variable exogène : le taux de
progrès technique. Et comme le taux de croissance dépend aussi
d'une donnée exogène : le taux de croissance
démographique, on se retrouve avec un modèle qui n'explique pas
la croissance à long terme, mais simplement le fait que la tendance
à la stagnation du produit par tête pouvait être
évitée suite à un progrès technique miraculeux
(engendrant des effets externes positifs). Les travaux des années
Page 17
suivantes se sont efforcés d'apporter une solution
à la croissance de long terme, en proposant une théorie du
progrès technique. Les hypothèses de la concurrence doivent
être modifiées : dose minimale de non-rivalité
(caractéristique des biens publics), existence d'hypothèses de
rendements constants des facteurs de production (travail non qualifié,
capital, terre) voire possibilité de rendements croissants (ce qui va
à l'encontre de la concurrence parfaite)...
Arrow (1962) et Sheshinski (1967) ont alors proposé des
modèles dans lesquels les découvertes étaient des
retombées de la production ou de l'investissement (mécanisme
décrit comme l'apprentissage). Chaque découverte a des
retombées immédiates sur l'économie (diffusion rapide). Le
modèle de Solow fût enrichi en y intégrant la notion
d'investissement en capital humain. Sous l'impulsion de Gregory Mankiw, David
Romer et David Weil (1992), la notion d'investissement en capital humain
fût assimilée à un investissement de court terme. Si une
formation permet de transformer du travail non qualifié en travail plus
qualifié donc le niveau technologique du pays augmente du même
coup que son état régulier et son rythme de croissance. Certes,
ce modèle continue à faire appel au progrès technique
exogène pour expliquer que la croissance ne se ralentit pas au fur et
à mesure que l'on se rapproche de l'état régulier.
Toutefois, l'investissement en capital humain permet
d'endogénéiser une partie de ce progrès technique. Dans
cette problématique, la formation rend l'apport du facteur travail plus
efficace, ce qui contribue à stimuler la croissance économique
sans qu'il soit nécessaire de faire appel autant que dans le
modèle de Solow au progrès technique. Contrairement à
l'investissement matériel, qui engendre des rendements
décroissants, l'investissement humain engendre des rendements constants
(toute année de formation supplémentaire augmente
l'efficacité du travail dans la même proportion) qui
empêchent que la croissance ralentisse.
L'état régulier est repoussé au fur et
à mesure que l'on s'en approche (à condition que le niveau de
formation s'élève). Toutefois, même dans ce modèle
enrichi, le rôle du progrès technique exogène persiste.
2. Les théories de la régulation et le
régime d'accumulation et de la croissance endogène
a. Les théories de la régulation et le
régime d'accumulation
La théorie de la régulation est le fruit d'un
programme de recherches lancé à la fin des années 60. La
question principale selon Robert Boyer (1993) était de savoir « si
la croissance que les pays industrialisés avaient connue depuis le
lendemain de la seconde guerre mondiale allait
Page 18
durer ». C'est ainsi que la notion de régime
d'accumulation fut introduite d'abord par Michel Aglietta, puis par Robert
Boyer afin de souligner que la généralisation de l'échange
marchand pouvait rendre les crises possibles : « On désignera sous
ce terme l'ensemble des régularités assurant une progression
générale et relativement cohérente de l'accumulation du
capital, c'est à dire permettant de résorber ou d'étaler
dans le temps les distorsions et déséquilibres qui naissent en
permanence du processus lui-même » (1986, p. 46).
Les crises économiques majeures étaient
considérées comme des crises de mutation entre la
régulation ancienne qui ne pouvait plus permettre d'avoir la croissance
et la nouvelle régulation qui devait résoudre les causes
profondes de la crise. Le régime fordiste fut le régime
d'accumulation qui s'est imposé. Le régime fordiste a
combiné le mode de production taylorien puis fordien avec l'accès
du plus grand nombre à la société de consommation. La
redistribution des gains de productivité obtenus dans l'industrie fut un
puissant moteur de la hausse de la demande globale passant par
l'élévation du niveau de vie des salariés. Ce
système se dérègle dans les années 60 et selon
Daniel Cohen (2004, p.45), nous serions passés « d'un
modèle fordiste à un modèle postfordiste marqué par
davantage de précarité et de flexibilité ». Le
monde fordiste était caractérisé par une
autorégulation des rapports sociaux, entre, d'une part le mouvement
ouvrier et sa représentation syndicale, et, d'autre part, un capitalisme
managérial qui pouvait servir d'interlocuteur au mouvement ouvrier,
parce qu'il en partageait fondamentalement les principales aspirations :
protéger la firme des aléas économiques dus à la
concurrence et au cycle des affaires. Du point de vue social, le travail
à la chaine est un moyen de rendre plus productif les travailleurs a
priori les plus démunis. La parcellisation des tâches permettait
de rendre utilisable la main d'oeuvre non qualifiée. Cette
intégration s'effectuait également par les plans qui
protégeaient les salariés des aléas de l'existence. Le
fordisme reposait ainsi sur un contrat implicite : l'obéissance (voire
l'aliénation) en échange d'une protection contre les aléas
de l'existence. Or c'est précisément ce contrat tacite qui a
été remis en cause avec la crise du fordisme. Il n'y a plus de
carrière assurée et on fait reposer sur l'individu l'effort de
l'intégration dans l'entreprise.
Ainsi la mise en place des outils d'analyse de la crise du
régime fordiste permettait d'imaginer le régime qui va être
adopté. La notion de régime d'accumulation a permis d'introduire
le concept de formes institutionnelles, définies comme la codification
d'un ou plusieurs rapports sociaux fondamentaux. La détermination du
régime d'accumulation fait intervenir cinq formes
Page 19
institutionnelles (la monnaie, le rapport salarial, la
concurrence, les modalités d'adhésion au régime
international, l'Etat).
b. La croissance endogène
Le modèle de Solow signalait uniquement que la
croissance peut perdurer grâce au progrès technique mais
n'expliquait pas l'origine de ce dernier. Par contre la théorie de la
croissance endogène a pour objectif d'expliquer la croissance
économique à partir d'un processus de décisions
microéconomiques. Pour les tenants de la théorie de la croissance
endogène, le progrès technique n'est pas le fait du hasard. Elle
est considérée comme un phénomène auto-entretenu
par accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie, le capital
physique, le capital humain et le capital public. On parle de théorie de
la croissance endogène car le rythme d'accumulation des variables
dépend de choix économiques. Paul Romer a publié le
premier modèle de croissance endogène en 1986, dans un article
intitulé « Increasing Returns and Long Run Growth
».
La théorie de la croissance endogène a
identifié quatre facteurs principaux à la croissance :
? Le capital physique :
Le capital physique correspond à l'équipement
disponible pour la production de biens et de services. Romer (1986) a cependant
renouvelé l'analyse en proposant un modèle qui repose sur les
phénomènes d'externalités entre les firmes : lorsqu'une
firme investit de nouveaux équipements, elle se donne les moyens
d'accroître sa propre production mais également celles des firmes
concurrentes ou non.
L'investissement dans de nouvelles technologies est le point
de départ à de nouveaux apprentissages par la pratique. Parmi les
formes d'apprentissage, on peut citer l'amélioration des
équipements en place, les travaux d'ingénierie (agencement des
techniques existantes), l'augmentation de la compétence des
travailleurs...Or ce savoir ne peut être approprié par la firme
qui le produit. Il se diffuse inévitablement aux autres firmes.
L'investissement a un double effet : il agit directement sur la croissance et
indirectement sur le progrès technique.
? La technologie :
Cette théorie repose sur l'analyse des conditions
économiques qui favorisent le changement technique. Un changement
technique provient d'une idée mise en forme et testée. Cependant,
entre l'émergence d'une idée nouvelle et sa mise en oeuvre
concrète, il peut y avoir un très long chemin (test,
essais-erreurs) qui nécessite le concours de plusieurs personnes. Bref
des coûts de
Page 20
mise au point qui peuvent être très
élevés. En revanche, une fois ces étapes franchies, si
l'idée est acceptée, le produit qui en résulte peut
être multiplié avec un coût bien moindre (ainsi le premier
disque compact, le premier ordinateur ont nécessité des efforts
colossaux de la part de ceux qui les ont mis au point, cependant leur
reproduction à l'identique a été beaucoup plus facile). Le
propre des idées qui provoquent des changements techniques, est qu'une
fois les plâtres essuyés, elles donnent naissance à des
rendements croissants (les exemplaires suivants coûtent beaucoup moins
chers), voire fortement croissants (duplication d'un logiciel). Si bien que
pour celui qui s'est efforcé de transformer l'idée en produit, le
risque existe que des concurrents en profitent et que lui ne
récupère jamais son investissement initial, alors que ces
concurrents s'enrichissent. Des droits de propriété
intellectuelle limiteront ce risque : brevets ou copyright protègent
l'inventeur qui dispose d'un monopole d'exploitation (limité dans le
temps) sur l'oeuvre ou le produit tiré de son travail.
Contrairement aux approches néoclassiques, Romer
reconnaît cependant que le marché ne peut pas assurer à
long terme une croissance maximale. L'Etat a un rôle important à
jouer, non par le biais de la dépense publique envers la recherche
(Romer ne pense pas que cela puisse accélérer durablement le
progrès technique), mais en venant au secours des innovateurs par le
biais d'une fiscalité compensatrice (moindre taxation des
bénéfices issus des produits nouveaux), de mesures juridiques
incitant la recherche-développement et les externalités de
connaissances, de mesures anticoncurrentielles non dissuasives.
? Le capital humain :
Cette théorie a été mise en
évidence par deux économistes de l'école de Chigago,
Theodor Schultz et Gary Becker, et au centre des études menées
par R.E Lucas (prix Nobel 1995). Le capital humain est l'ensemble des
capacités apprises par les individus et qui augmentent leur
efficacité productive. Chaque individu a des compétences qu'il
valorise et les vend sur le marché du travail. L'éducation est un
investissement dont l'individu attend un certain retour. En 1990, Robelo
introduit dans son modèle l'existence d'un capital humain qu'il note
H, le capital physique remplace le travail. La fonction de production
est donc F (K, H).
? Le capital public :
Le capital public est l'ensemble des infrastructures mises en
place par l'Etat dans le secteur des transports, de la communication, de
l'éducation et de la recherche... Le capital public est donc une forme
de capital physique. Ces infrastructures sont au coeur du modèle
élaboré par R.J Barro.
Page 21
Tous ces travaux ont été poursuivis par Grossman
et Helpman (1991), Aghion et Howitt
(1992), Barro et Sala-i-Martin (1995)...Le progrès
technique résulte ainsi d'un objectif fixé en
recherche-développement, activité récompensée selon
Schumpeter (1934) par la détention d'une forme de pouvoir monopolistique
ex-post. S'il n'y a pas de tendance à l'épuisement de ces
découvertes, les taux de croissance peuvent rester positifs à
long terme. Dans ce cas, le taux de croissance à long terme
dépend des actions des gouvernements (politique fiscale, respect des
lois, fourniture de biens collectifs, marchés financiers...). Le
gouvernement a un pouvoir d'infléchissement du taux de croissance
à long terme ! Les théories de la croissance endogène
reposeraient donc sur l'idée que la concurrence parfaite est
mortifère, et que l'activité économique a besoin de
concurrence imparfaite et d'intervention publique. En même temps, elles
réitèrent l'idée selon laquelle, sur le long terme, ni le
taux d'investissement, ni l'effort de formation ne suffisent à assurer
une réduction des écarts de développement entre pays. Ces
modèles ont été relancés ces dernières
années grâce à l'intégration de nouvelles variables
explicatives (régime politique, démocratie...), de nouvelles
relations (dépassement de la croissance trop restrictive afin
d'intégrer les analyses en termes de développement, IDH de
Armatya Sen) et du « principe de convergence conditionnelle »
(Barro). Ainsi alors que l'analyse des découvertes renvoient au
rythme du progrès technologique dans les économies de pointe,
l'étude de la diffusion de ces découvertes renvoie à la
manière dont les économies suiveuses se partageront par imitation
ces découvertes (possibilité de convergence proche du
modèle néoclassique car l'imitation coûte moins cher que
l'innovation).
En somme, les théories de la croissance
économique ont servi aux pays d'établir des modèles qui
ont permis d'accroître leur taux de croissance de leur économie
d'une année à l'autre.
Section 2 : Revue empirique de la croissance
économique
Depuis l'époque de l'enquête classique d'Adam
Smith dans la nature et les causes de la
Richesse des Nations (1776), les économistes ont
accordé une attention considérable à la question de la
compréhension de la croissance économique. L'empirisme de la
croissance a été un domaine important de la recherche depuis le
milieu des années 1950, lorsqu'Abramovitz (1956) et Solow (1957) ont mis
en évidence la grande contribution de la productivité totale des
facteurs à la croissance. Des études empiriques de la croissance
économique ont été réalisées par des
économistes de la croissance endogène. Des modèles de
croissance ont été mis en place pour démontrer l'existence
des facteurs qui occasionnent la croissance économique d'un pays.
Page 22
Des résultats empiriques de l'impact des
déterminants comme l'inflation, l'investissement, l'ouverture et la
productivité globale des facteurs donnent une meilleure
compréhension de ce phénomène.
1. La relation entre l'inflation et la croissance
économique
Plusieurs études ont estimé une relation
négative entre l'inflation et la croissance économique.
Néanmoins, certaines études ont soutenu le contraire.
Les premiers travaux (par exemple, Tun Wai, 1959) n'ont pas
réussi à établir une relation significative entre
l'inflation et la croissance économique. En outre, une étude
menée par Paul, Kearney et Chowdhury (1997) impliquant 70 pays (dont 48
sont en développement) sur une période de 1960-1989, trouve qu'il
n y a pas d'effet causal entre l'inflation et la croissance économique
dans 40% de ces pays; ils ont signalé une causalité
bidirectionnelle dans 20% de l'échantillon et une relation
unidirectionnelle dans le reste. Plus intéressant encore, la relation
était positive dans certains cas et négative dans d'autres.
Thirwall et Barton (1971) ont mené l'une des
premières études transversales par pays. Ils présentent
une relation positive entre inflation et croissance économique pour les
pays industrialisés et une relation négative pour 7 pays en
développement.
Sarel (1995) souligne que le taux d'inflation était
quelque peu modeste dans plusieurs pays dans les années 70 et
après les taux ont commencé à être
élevé. Ainsi, plusieurs études menées avant 1970
ont montré la preuve qu'il y avait une relation positive entre le taux
d'inflation et la croissance économique et une relation négative
au-delà de cette période due à la sévère
hausse de l'inflation.
Les résultats de Fischer (1993) montrent que
l'inflation réduit la croissance en réduisant l'investissement et
la croissance de la productivité. En outre, il précise qu'une
faible inflation et un faible déficit fiscal ne sont pas
nécessaires pour une croissance élevée même sur de
longues périodes ; également un niveau d'inflation
élevée n'est pas compatible avec une croissance économique
soutenue.
L'étude de Barro (1995) a recherché le lien
entre l'inflation et la croissance économique en utilisant un grand
échantillon comportant plus de 100 pays de 1960 à 1990. Ses
résultats empiriques ont montré qu'il existe une relation
significativement négative entre l'inflation et la croissance
économique si certaines caractéristiques des pays
(l'éducation, le taux de fécondité, etc....) sont
maintenues constantes. Plus spécifiquement, une hausse de 10 points (%)
de
Page 23
l'inflation par an réduit le taux croissance
réel par tête de 0,2 à 0,3 points par an. En d'autres mots,
son analyse empirique suppose que la relation estimée entre l'inflation
et la croissance économique est négative quand certains
instruments raisonnables sont considérés dans la méthode
statistique. Finalement, il a ajouté qu'il y a au moins des raisons de
considérer que l'inflation à long terme réduit la
croissance économique.
Malla (1997) a conduit une analyse empirique utilisant un
petit échantillon de pays d'Asie et de pays appartenant à
l'Organisation de Coopération et de Développement Economique
(OCDE) séparément. Après avoir contrôlé les
facteurs travail et capital, les résultats estimés
suggèrent que pour les pays de l'OCDE il existe une relation
négative et statistiquement significative entre l'inflation et la
croissance économique. Cependant, la relation n'est pas statistiquement
significative pour les pays en voie de développement de l'Asie. Les
résultats cruciaux de ces analyses empiriques suggèrent que la
relation transversale par pays de la relation inflation et croissance
économique de long terme rencontre certains problèmes
fondamentaux comme l'ajustement dans l'échantillon des pays et la
période d'étude. Ainsi, une relation ambigüe entre
l'inflation et la croissance économique peut ressortir des
régressions des séries temporelles comparatives transversales par
pays avec différentes régions et périodes.
Gillman et al. (2002), s'appuyant sur un panel de
données des pays de l'Organisation de Coopération et
Développement Economique (OCDE) et la Coopération Economique Asie
et Pacifique(CEAP) indiquent que la réduction de l'inflation
élevée ou moyenne (à deux chiffres) à celle
modérée (à un chiffre) a un effet positif sur la
croissance économique pour les pays de l'OCDE et dans une moindre mesure
pour les pays de la CEAP. Ils ajoutent même que l'effet du ralentissement
espéré de l'inflation pourrait être observé quand
l'économie mondiale ne fait pas face à une baisse brusque de la
croissance causée par des chocs. S'il n'y pas de chocs, la
réduction du taux d'inflation peut permettre un taux de croissance
considérablement élevé.
Certaines études contrairement aux premières ont
été menées d'une manière dynamique en analysant les
effets à court terme et à long terme de l'inflation sur la
croissance économique. Elles parviennent dans la plupart des cas au
même résultat. Dans le court terme l'inflation a n'a pas d'effet
ou a un impact positif sur la croissance tandis qu'à long terme elle
l'influe négativement.
Faria et Carneiro (2001) ont recherché la relation
entre l'inflation et la croissance économique dans le contexte du
Brésil qui a fait l'expérience d'hyperinflation persistante.
Analysant, un modèle bivarié de séries temporelles
(à savoir VAR) avec des données annuelles pour la
Page 24
période entre 1980 et 1995, ils trouvent que
malgré qu'il existe une relation négative entre l'inflation et la
croissance économique dans le court terme, l'inflation n'affecte pas la
croissance économique dans le long terme. Leurs résultats
empiriques aussi soutenaient le concept de super neutralité de la
monnaie dans le long terme. Ceci en retour fournit la preuve contre le point de
vue selon lequel l'inflation affecte la croissance économique à
long terme.
Dans l'étude de Mallik et Chodhurry (2001), ils
examinent la dynamique de court terme et de long terme entre inflation et
croissance économique pour 4 pays d'Asie du Sud : Bangladesh, Inde,
Pakistan, et Sri Lanka. Selon eux, malgré le fait que l'inflation n'est
pas nuisible à court terme pour ces économies, elle pourrait
l'entraver à long terme.
Shamim Ahmed et Golam Mortoza (2005) ont conduit une
étude sur la relation entre l'inflation et la croissance
économique au Bangladesh en utilisant une cointégration et un
modèle à correction d'erreur. Les résultats de cette
analyse démontrent qu'il existe d'une manière significative une
relation négative de long terme entre l'inflation et la croissance
économique. En outre, ils trouvent qu'il y a un point de rupture
structurelle dans ce lien qui pourrait être considéré comme
un seuil.
Une analyse récente soutient qu'il y a un niveau seuil
de l'inflation dans la relation entre l'inflation et la croissance
économique.
Dans ce contexte, spécialement pour les épisodes
d'inflation très élevée, Barro (1996) montre qu'une
relation négative existe au-delà d'un taux d'inflation de 15%.
Judson et Orphanides (1996) utilise 10% de seuil. Bruno et Easterly (1996)
argumente en faveur d'un seuil de 40%. Sarel (1996) a spécifiquement
testé l'existence d'une rupture structurelle dans la relation entre
l'inflation et la croissance économique et a trouvé une preuve de
la rupture significative à un taux d'inflation annuel de 8%. Ghosh et
Philips (1998), utilisant un échantillon plus grand que Sarel ont
trouvé un seuil de 2,5%. Ils ont aussi trouvé que l'inflation est
un déterminant les plus importants statistiquement de la croissance.
Christoffersen et Doyle (1998) ont estimé à 13% le seuil du
niveau d'inflation des économies en transition. Aussi, Bruno et Easterly
(1998) soutiennent que la relation négative entre l'inflation et la
croissance n'existe que dans les cas de données de haute
fréquence avec des observations d'inflation extrême. Malgré
ce fait, ils ont détecté un effet négatif de l'inflation
sur la croissance pour des taux d'inflation supérieur à 40%.
Sweidan (2004) cherche à vérifier si la relation
entre l'inflation et la croissance économique a un effet de point de
rupture structurel ou non dans l'économie Jordanienne sur la
période entre
Page 25
1970 et 2003. Il trouve que cette relation tend à
être positive et significative en dessous du taux d'inflation de 2% et
l'effet de rupture structurel a lieu à un niveau d'inflation égal
à 2%. Au-delà de ce niveau seuil, l'inflation affecte la
croissance économique négativement.
En somme, l'inflation exerce un effet de seuil sur la
croissance économique qui permet de concilier les positions
contradictoires des structuralistes et des monétaristes. Toutefois, au
regard des résultats des études empiriques menées dans le
cadre de la détermination de ce seuil, l'on retient que celui-ci
dépend principalement de la structure de l'économie.
2. La relation entre l'investissement et la croissance
En Afrique, à la fin des années 1990, plusieurs
études ont été lancées, afin d'analyser les effets
des investissements publics sur la croissance.
Deux « équipes » des Universités de
Rabat-Agdal et de Marrakech ont étudié les effets des
investissements publics au Maroc, elles ont procédé de
façons différentes et ont abouti, de ce fait, à des
résultats différents. Amrani, Oulhaj et Hammes (2004) 43(*) de
l'équipe de Rabat-Agdal ont testé la relation entre les
dépenses publiques d'investissement et la croissance économique
au Maroc entre 1970 et 2004 à travers les ratios des dépenses
publiques totales d'investissement rapportées au PIB, les
dépenses publiques d'investissement par secteur rapportées au PIB
et les dépenses publiques totales par secteur rapportées au PIB.
Ils arrivent à la conclusion selon laquelle, empiriquement, seul
l'investissement public dans le secteur de la santé semble porteur de
croissance.
La seconde équipe, de Marrakech, après une
présentation descriptive des dépenses publiques d'investissement
entre 1970 et 2003, précise que le choix de la période
d'étude et des variables à introduire dans le cadre du
modèle économétrique mis en oeuvre a été
limité par la disponibilité des données pour ces
dépenses publiques réparties par catégories. Donc, en
tenant compte de ces difficultés, les auteurs présentent un
modèle qui fait intervenir le taux de croissance économique
mesuré comme étant le taux de croissance du PIB en termes
réel, les dépenses publiques par catégorie
(dépenses publiques d'investissement, d'éducation, de
santé, de transport et communication et de défense nationale) par
rapport au PIB, les taxes sur les revenus par rapport au PIB, l'investissement
privé par rapport au PIB, le niveau initial de développement
mesuré par le PIB par tête en logarithmes, l'indicateur social de
capital humain, mesuré par le taux de scolarisation au primaire et au
secondaire et l'indicateur social de santé
Page 26
mesuré par l'espérance de vie en logarithmes. Le
modèle suivant a été testé pour la période
de 1970 à 2003 :
Les auteurs à l'issue de cette analyse concluent que
seules les dépenses d'investissement dans les entreprises publiques, les
dépenses publiques d'éducation et les dépenses de
défense nationale sont positivement associées (ou reliées)
à la croissance économique au Maroc tout au long de la
période d'étude. Des dépenses publiques de santé ne
sont pas statistiquement significatives, contrairement aux résultats de
l'équipe de Rabat-Agdal.
Au Niger, une étude basée sur une
équation de croissance (inspirée de Barro et Sala-1-Martin
(1995), intégrant les investissements publics a été
estimée par la méthode des moindres carrés ordinaires dans
le cadre d'un modèle à correction d'erreur. Cette étude a
eu pour objet d'évaluer l'impact des investissements publics sur la
croissance sur la période 1975-2004. Hamidou Hama (2005) montre ainsi
qu'à court terme les investissements publics ont un effet positif mais
non significatif sur la croissance économique. A long terme, la relation
entre les investissements publics et la croissance a tendance à se
dégrader, confirmant que les investissements publics se concentrent dans
des projets de réhabilitation ou d'entretien dans le monde rural. Ce
résultat selon l'auteur suggère également que les
investissements publics ne sont pas orientés vers l'accumulation du
capital nécessaire à la croissance économique, et confirme
en partie les études menées sur la question au Niger.
L'étude a également montré que l'ouverture a un impact
négatif mais non significatif sur la croissance économique, que
le développement financier agit positivement sur la croissance.
3. La relation entre croissance et productivité
Le niveau du PIB peut être décomposé au
plan comptable comme le produit de la productivité horaire du travail,
du nombre moyen d'heures travaillées et de l'emploi total. Dans un
rapport intitulé « Productivité et Croissance
», Patrick Artus et Gilbert Cette (2004) ont signalé que
l'articulation économique entre la croissance de la productivité
et celle de ses deux composantes comptables (PIB et emploi) était
complexe.
- Sur le court terme, les inerties de l'ajustement dynamique
de l'emploi à la production induisent une relation négative entre
emploi et productivité, cet effet étant parfois appelé
« cycle de productivité ».
- Sur le moyen terme, des déséquilibres
persistants peuvent exister sur le marché du travail, le taux de
chômage effectif s'écartant durablement de son niveau
d'équilibre (le NAIRU). Le
Page 27
chômage peut par exemple durablement comprendre une
composante keynésienne plus ou moins importante (insuffisance de la
demande globale). Si le taux de chômage est ainsi supérieur au
NAIRU, un ralentissement de la productivité peut aboutir à
rapprocher ces deux grandeurs, via une baisse du taux de chômage effectif
(contraction de la composante keynésienne du chômage) et,
éventuellement, une hausse du NAIRU (si le choc de productivité
induit des conflits de répartition). Le niveau de l'emploi est ainsi
augmenté et celui du PIB peut éventuellement être
réduit. Deux effets s'opposent, le premier pouvant au mieux compenser le
second : l'augmentation de l'emploi est favorable au niveau du PIB mais le
ralentissement de la productivité lui est défavorable.
- Sur le très long terme, l'effet d'un choc de
productivité sur le niveau d'équilibre du PIB et sur l'emploi
dépendait de multiples mécanismes, dont la répartition
directe du choc de productivité entre rémunérations des
facteurs travail et capital ; et les conséquences sur les prix des
éventuels conflits de répartition de ce choc. Ainsi, l'effet d'un
choc de productivité sur l'équilibre macroéconomique
dépend de son impact sur le taux de chômage d'équilibre
(c'est-à-dire sur le NAIRU). Un ralentissement de la productivité
aboutit à une hausse du NAIRU, ou au mieux à une stabilité
si les salariés acceptent une répercussion de ce ralentissement
dans leurs salaires. Autrement dit, un ralentissement de la productivité
ne peut aboutir qu'à un maintien, voire une dégradation, du
niveau de l'équilibre sur le marché du travail. Dans ces
conditions, le PIB est réduit à long terme en raison à la
fois de la moindre productivité, et aussi de l'éventuelle baisse
de l'emploi associée à ce choc négatif sur la
productivité. Ces effets défavorables sur le niveau
d'équilibre du PIB et éventuellement de l'emploi peuvent
être amplifiés si les conflits de répartition du choc de
productivité se traduisent par une augmentation de l'inflation, du fait
des effets négatifs de l'inflation sur la demande interne et externe.
Inversement, une accélération de la productivité aboutit
à une élévation du PIB et, dans l'hypothèse
où elle induit une baisse du NAIRU, à une augmentation de
l'emploi et une réduction du chômage.
Les évaluations internationales de PIB par habitant et
de productivité du travail proposées sur l'année 2002 par
l'OCDE (Schreyer et Pilat, 2001), Eurostat (Stapel, 2002) et Van Ark et Mc
Guckin (2003) tendent à donner les enseignements suivants :
- Les États-Unis sont le pays industrialisé
où le PIB par habitant est le plus élevé. Le niveau du PIB
par habitant de l'ensemble de l'Union européenne, comme d'ailleurs de
chacun des quatre
Page 28
principaux pays de l'Union, ainsi que du Japon, serait
très nettement inférieur (d'environ 25 à 30 points) au
niveau atteint par les États-Unis ;
- les pays dans lesquels le niveau de la productivité
horaire du travail est le plus élevé feraient partie de l'Europe
continentale. La France serait d'ailleurs particulièrement performante,
derrière la Belgique.
- Compte tenu de la faible productivité horaire
relative de certains pays européens comme l'Espagne et plus encore le
Portugal et la Grèce, la productivité horaire serait, dans
l'ensemble de l'Union européenne, nettement inférieure (d'environ
10 points) au niveau moyen des États-Unis.
L'écart serait encore plus important pour le
Royaume-Uni (environ 20 points), le Canada (15 à 20 points) et le Japon
(25 à 30 points).
Selon Patrick Artus et Gilbert Cette (2004, p. 20), «
la dégradation, relativement aux Etats-Unis, de la situation des
pays d'Europe continentale entre le niveau de productivité horaire et le
niveau du PIB par habitant s'explique à la fois par la durée du
travail plus courte et un taux d'emploi plus faible ». La
durée du travail plus courte peut résulter d'une durée
collective elle-même plus courte ou d'un développement important
du travail à temps partiel, voire parfois de ces deux facteurs
conjointement. Le taux d'emploi peut résulter d'un taux de participation
plus faible ou d'un taux de chômage plus élevé. Le tableau
1 tend à montrer que l'écart de PIB par habitant vis-à-vis
des Etats-Unis s'expliquerait au plan comptable par une durée moyenne du
travail plus courte pour les Pays-Bas, la Norvège, l'Allemagne, la
France et la Belgique ; une part de l'emploi à temps partiel plus forte
aux Pays-Bas, au Japon, au Royaume-Uni et en Norvège ; et un taux
d'emploi plus faible pour l'Italie, la Grèce, l'Espagne, la Belgique et
la France...
Tableau 1 : Ecart de PIB vis-àvis des
Etats-Unis
|
Durée annuelle moyenne du travail des
employés en heures
|
Par de l'emploi à temps partiel en %
de l'emploi total
|
Taux d'emploi en % de la population
âgée de 15 à 64 ans
|
Taux de participation en
% de la
population âgée de 15 à 64 ans
|
Taux de chômage en % de la population active
|
Allemagne
|
1444
|
18.8
|
65.3
|
71.5
|
8.2
|
Belgique
|
1559
|
17.2
|
59.7
|
64.1
|
7.3
|
Canada
|
1778
|
18.7
|
71.5
|
77.5
|
7.7
|
Espagne
|
1807
|
7.6
|
59.5
|
67.1
|
11.4
|
Page 29
|
Durée annuelle moyenne du travail des
employés en heures
|
Par de l'emploi à temps partiel en %
de l'emploi total
|
Taux d'emploi en % de la population
âgée de 15 à 64 ans
|
Taux de participation en
% de la
population âgée de 15 à 64 ans
|
Taux de chômage en % de la population active
|
Etats-Unis
|
1815
|
13.4
|
71.9
|
76.4
|
5.8
|
France
|
1545
|
13.7
|
61.1
|
68
|
8.7
|
Grèce
|
1934
|
5.6
|
56.9
|
63.1
|
9.9
|
Irlande
|
1668
|
18.1
|
65
|
67.9
|
4.4
|
Italie
|
1619
|
11.9
|
55.6
|
61.2
|
9.0
|
Japon
|
1809
|
25.1
|
68.2
|
72.3
|
5.4
|
Norvège
|
1342
|
20.6
|
77.1
|
80.3
|
3.9
|
Pays-Bas
|
1340
|
33.9
|
73.2
|
75.6
|
2.8
|
Portugal
|
1719
|
9.6
|
68.1
|
72
|
5.1
|
Royaume-Unis
|
1707
|
23
|
72.7
|
76.6
|
5.1
|
Source : OCDE (2003)
Dans une étude intitulée, «
Productivité, temps de travail et taux d'emploi dans l'Union
Européenne », Jean-François Jamet
(2006, p.1) a confirmé ces résultats, à l'aide d'une
comparaison des performances entre les différents pays occidentaux. Il
montre ainsi que la productivité européenne par personne
occupée était inférieure de 26.7% à celle des
Etats-Unis et légèrement supérieure à celle du
Japon. Les résultats sont par ailleurs très
hétérogènes au sein de l'Union Européenne. La
productivité des Etats membres varie du simple au triple (retard
important des pays d'Europe Centrale et Orientale).
Deux raisons expliqueraient le différentiel de
productivité entre l'Union européenne et les Etats-Unis: le
nombre d'heures travaillées et la productivité horaire. Le nombre
d'heures travaillées, en moyenne, par une personne ayant un emploi
s'élève à 1624 heures par an dans l'Union
européenne contre 1749 heures au Japon et 1819 heures aux Etats-Unis. Au
sein de l'Union européenne, le temps de travail varie
énormément d'un Etat à l'autre. Le nombre d'heures
travaillées annuellement est compris entre 1806 et 2166 heures dans les
pays d'Europe centrale et Orientale (PECO) alors qu'il est inférieur
à 1450 heures en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Au sein de
l'Union européenne, ce n'est donc pas le nombre d'heures
travaillées qui explique les différentiels de productivité
par personne occupée mais bien le niveau de productivité horaire.
Les différences sont considérables avec des écarts de 1
à plus de 4. Les pays d'Europe centrale et orientale présentent
une productivité horaire très inférieure à celle
des pays d'Europe occidentale (en 2005, la Pologne affichait une
productivité
Page 30
horaire de 19 dollars (PPA) contre plus de 62 dollars pour le
Luxembourg. Si la productivité horaire de la main d'oeuvre
européenne est inférieure de 18% à celle des Etats-Unis et
supérieure de 10% à celle du japon, certains pays
européens se démarquent. Ainsi la France et l'Irlande disposaient
d'une productivité horaire supérieure à celle des
Etats-Unis.
4. L'impact du degré d'ouverture sur la croissance
économique
La plupart des études empiriques utilisaient des
régressions en coupe transversale sur un ensemble de pays durant les
années 70. Les coefficients de corrélation se faisaient soit
entre la croissance des exportations et le PIB, soit entre des indices
représentant l'ouverture ou les politiques commerciales et la croissance
à long terme. Une bonne partie de ces travaux empiriques ont une
relation positive entre l'ouverture et la croissance. La fusion entre la
théorie de la croissance endogène et la nouvelle théorie
du commerce international ont permis par la suite une concentration des travaux
sur les voies d'influence de l'ouverture sur la croissance : la formation du
capital fixe, du capital humain et du savoir.
Des économistes comme Dollar (1992), Barro et
Sala-I-Martin (1995), Sachs et Warner (1995), Edwards (1998) et Greenaway et
al. (1998), en utilisant des régressions en coupe transversale, ont
trouvé que les distorsions dues à l'intervention de l'Etat au
niveau du commerce menaient à de faible taux de croissance. Ben-David
(1993) et Sach et Warner (1995) ont par ailleurs démontré que
dans les économies ouvertes seulement s'observe une convergence
inconditionnelle. Sach et Warner (1995) ont trouvé que les pays avec des
politiques d'ouverture crurent à un rythme de 4,5% par année dans
les années 1970 et 1980 et qu'en revanche, les pays relativement
fermés avaient un taux de croissance de seulement 0,7%. Ils notent
toutefois qu'une relation robuste est difficile à trouver et à
justifier.
Frankel et Romer quant à eux, utilisent une
méthode à variables instrumentales incluant des
caractéristiques géographiques, et confirment que le commerce
international a un impact important et significatif sur la croissance.
Harrison (1996) arrive à des conclusions similaires en
utilisant une variété d'indicateurs d'ouverture. En
procédant à différentes méthodes d'estimations
(coupe transversale, effets fixes, moyenne sur cinq ans, premières
différences), les résultats obtenus suggèrent une relation
positive entre le degré d'ouverture et la croissance. Toutefois, ce ne
sont pas toutes les mesures d'ouverture qui furent significatives,
malgré le fait qu'elles furent pour la plupart de signe positif.
Page 31
L'article de Rodriguez et Rodrik (2000) est venu critiquer et
remettre en question les résultats de quatre études importantes.
Les auteurs ont établi que la corrélation positive entre
l'ouverture et la croissance trouvée dans les travaux de Dollar (1992),
Ben-David (1993), Sachs et Warner (1995) et Edward (1998) n'était pas
robuste. Leurs méthodologies furent remises en question, car les
indicateurs de mesure de l'ouverture commerciale pouvaient être
lourdement critiqués et qu'il manquait des variables de contrôle
importantes pouvant avoir un effet déterminant sur la croissance.
Jin (2004) a analysé le co-mouvement entre l'ouverture
et la croissance pour 17 provinces et 3 municipalités chinoises.
L'auteur voulait vérifier si la relation ouverture-croissance
était également valide au niveau provincial, et si on pouvait
déceler une différence entre les provinces côtières
(au nombre de 7) et celles enclavées (au nombre de 13). Il a construit
son modèle sur la fonction de production usuelle, en incluant le
changement technologique, qui dépend lui-même du degré
d'ouverture du pays. Les résultats obtenus sont ceux qui étaient
attendus : l'effet pour les provinces côtières est de signe
positif et significatif pour quatre d'entre elles, et négatif pour la
majorité des provinces enclavées (dont trois d'entre elles ont un
effet négatif et significatif). L'explication qui ressort est que les
provinces sans accès à la mer ne possèdent pas une
économie assez forte pour faire face à la compétition
étrangère, tandis que les provinces côtières sont
déjà des économies orientées vers
l'extérieur, et donc plus compétitives.
En résumé, les travaux empiriques arrivent
à démontrer un impact positif de l'ouverture sur la croissance,
mais leur robustesse est remise en cause. Ils se heurtent à plusieurs
limites économétriques, dont la pertinence du choix de
l'indicateur d'ouverture.
Page 32
Chapitre 2 : Situation économique du
Sénégal
Cinquante ans après l'indépendance, le
Sénégal fait toujours face à pas mal de défis dont
notamment celui de l'éradication de la pauvreté. Cette
période a été marquée par une faiblesse des taux
moyens de croissance du PIB réel et du PIB réel par tête
évalués respectivement à 2,7% et à -0,12%. Le PIB
par habitant qui était de 615$ en 1960 (en dollar constant de 2000) est
retombé à 560$ en 2010. La performance de l'économie
sénégalaise estimée par comparaison avec le niveau de vie
de la population reste de loin insuffisante comparée aux
potentialités réelles du pays et à celui des autres pays
ayant été au même niveau de développement que le
Sénégal en 1960.
Le Sénégal possède la quatrième
économie de la sous-région ouest africaine après le
Nigéria, la Côte d'Ivoire et le Ghana. Il fait cependant partie
des Pays les moins avancés (PMA), son économie est très
tournée vers l'Europe et l'Inde. Ses principaux partenaires
économiques sont la France, l'Inde et l'Italie.
Comparé aux autres pays du continent africain, le
Sénégal est très pauvre en ressources naturelles. Ses
principales recettes proviennent de la pêche et du tourisme. Mais compte
tenu de sa situation géographique et de sa stabilité politique,
le Sénégal fait partie des pays africains les plus
industrialisés avec la présence de multinationales
majoritairement d'origine française et dans une moindre mesure
américaine.
Le secteur agricole emploie environ 70 % de la population
sénégalaise. Cependant la part du secteur primaire dans le
Produit intérieur brut (PIB) ne cesse de décroître. La
diminution de la pluviométrie et la crise du secteur de l'arachide,
principale culture de rente du pays, ont réduit la contribution de
l'agriculture à moins de 20 % du PIB. La pêche qui reste cependant
un secteur clé de l'économie familiale sénégalaise
subit également les conséquences de la dégradation des
ressources halieutiques (surexploitées) et de l'augmentation
récente de la facture énergétique. L'essentiel de la
richesse produite se concentre dans les services et la construction et se
localise à Dakar et dans sa périphérie.
Par ailleurs, les transferts financiers venus de la diaspora
sénégalaise (l'émigration en Europe et aux
États-Unis) représentent aujourd'hui une rente non
négligeable. On estime que le flux financier généré
par l'émigration sénégalaise est au moins égal au
volume d'aides de la coopération internationale (soit 37 dollars par
habitant et par an).
Page 33
Des pays comme la Tunisie et le Bostwana ont pu
améliorer significativement les conditions de vie de leurs populations
grâce à une croissance économique rapide et continue. Sans
une croissance économique soutenue et durable, ces objectifs ne seront
pas réalisés. Ainsi la comparaison de la croissance, de ses
mécanismes, de ses déterminants et de ses sources est à
inscrire au centre de l'action des concepteurs des politiques
économiques.
Etant donné que la croissance n'est ni une
fatalité ni tributaire des ressources naturelles dont est doté un
pays mais dépend principalement des politiques et des choix faits par le
pays, de la volonté et de la détermination des citoyens.
Le Sénégal est membre notamment de la Banque
mondiale, de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Section 1 : Analyse de la croissance et les limites
du modèle économique Sénégalais
1. Analyse de la croissance depuis 1960
Etant un phénomène de long terme, la croissance
économique s'appuie sur des politiques structurelles. Pour comprendre un
tel phénomène, il s'agit d'aller à sa source.
L'évolution du revenu des pays économiquement similaires au
Sénégal dans les années 60 montre que la mise en place de
réformes structurelles permet d'atteindre des objectifs de
progrès économique indéniable (exemple : la Corée
du Sud a opéré des changements radicaux à partir de 1970
qui ont permis d'avoir 20 fois le PIB par tête d'un pays comme le
Sénégal).
Figure 1: GDP per capita in 2014 US$
(converted to 2014 price level with updated 2011 PPPs)
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996
1999 2002 2005 2008 2011
Senegal Tunisia Ghana Thailand Vietnam Philippines Malaysia South
Korea
Source: The Conference Board Total
Economy Database
Page 34
La Corée du Sud et la Malaisie, grâce à
leurs forts taux de croissance, ont réalisé d'énormes
progrès sociaux entre 1960 et 2010, ce qui leur ont permis
d'améliorer considérablement les conditions de vie de leur
population. D'ailleurs, ils figurent parmi les 13 économies
recensées par la Commission sur la croissance et le développement
des Nations unies ayant réalisé une croissance économique
moyenne de 7% durant un quart de siècle. Pour comprendre pourquoi
l'économie sénégalaise n'a pas réalisé une
telle prouesse, il faut identifier les facteurs explicatifs de la croissance de
l'économie sénégalaise. La méthodologie de la
comptabilité de croissance permet, à cet effet, d'analyser la
croissance de la production à long terme. Elle représente une
technique qui décompose la croissance de la production au cours d'une
certaine période selon la contribution du capital, du travail et de la
productivité globale des facteurs(PGF). Cette décomposition de la
croissance entre 1980 et 2010 permet de constater une évolution
heurtée de la PGF avec une légère amélioration en
fin de période. Toutefois, sa progression demeure très faible
pour rendre la croissance économique soutenue.
Les contributions de chacun des termes entrant dans le
processus de production du Sénégal et de la Corée du Sud
montrent nettement que la croissance économique soutenue de la
Corée du Sud est largement portée par la productivité
globale des facteurs (PGF) : sur une croissance économique moyenne de
5,6% entre 1990 et 2009, la productivité globale des facteurs (Total
Facteur Productivity) y a contribué à hauteur de 3,16%
contrairement au Sénégal où la PGF a contribué
négativement à la croissance économique.
Figure 2 : Total Factor Productivity (TFP)
-1,0
-2,0
-3,0
-4,0
-5,0
-6,0
-7,0
0,0
2,0
1,0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Total Factor Productivity
TFP
Source : The Conference Board Total
Economy Database
Page 35
Plus globalement, les efforts déployés en
matière de progrès technique et d'accumulation du capital ont
permis aux pays asiatiques d'enregistrer de fortes performances
économiques.
Si le Sénégal n'a pu suivre ses semblables dans
le chemin de croissance, c'est parce que la productivité du travail est
faible.
La productivité au Sénégal entre 1980 et
2009 indique que la période post-dévaluation a été
beaucoup plus productive, laissant entrevoir que les réformes issues du
changement de parité ont eu quelques effets positifs notamment dans le
secteur tertiaire. Par contre, le secteur primaire n'a pas eu le même
succès et a même enregistré une contribution
négative à la productivité. Toutefois, cette tendance
baissière s'est nettement atténuée durant la
période 1995-2009.
Tableau 2 : La productivité du
Sénégal entre 1980 et 2009
|
Primaire
|
Secondaire
|
Tertiaire
|
Total
|
1980-2009
|
-3,1%
|
4,6%
|
11,3%
|
12,8%
|
1980-1994
|
-2,5%
|
1,2%
|
-4,8%
|
-6,1%
|
1995-2009
|
-1,8%
|
3,0%
|
16,4%
|
17,6%
|
source: DPEE
Figure 3 : Evolution et décomposition
de la productivité
1995-2009
1980-2009 1980-1994
Primaire Secondaire Tertiare
20,0%
15,0%
10,0%
5,0%
0,0%
-5,0%
-10,0%
Source : DPEE
Page 36
2. Les limites du modèle économique
sénégalais et les contraintes à la croissance
a. Les limites du modèle
L'instabilité de la croissance économique au
Sénégal est davantage expliquée par les limites de son
modèle économique que par les difficultés émanant
du contexte international.
De plus, la croissance économique est trop
centrée sur les services. L'économie sénégalaise
fabrique depuis plusieurs année d'une part du déficit courant
imputable au fait que les services sont faiblement exportables, et d'autre part
de l'inflation importée issue de la combinaison d'une
productivité agricole trop molle et d'une forte demande de produits
alimentaires. Cette faible productivité, qui entraine une absorption
très lente de la main d'oeuvre excédentaire dans les zones
rurales, génère un accroissement des inégalités de
revenus et maintient les déficits publics. L'Etat, en tentant de
corriger l'augmentation des inégalités de revenus, crée un
modèle de l'assistanat.
Du côté du financement de l'économie,
depuis la fin des avances statutaires de la BCEAO, le système financier
domestique consacre de plus en plus de ressources au financement du
déficit public de sorte que le financement des investissements lourds
est en partie contraint par la disponibilité de l'épargne
extérieure. Le schéma actuel du marché de la dette
publique risque de créer des « Lazy Banks » et centraliser les
effets d'éviction sur l'investissement privé.
En somme, la présence de déséquilibres
macroéconomiques occasionne une trajectoire de croissance marquée
par des mouvements pendulaires de type « stop and go».
b. Les contraintes2 à la croissance
- Coût élevé de la main
d'oeuvre
Au Sénégal, le marché du travail est
fortement marqué par un coût élevé de la main
d'oeuvre. Selon une étude de la Banque mondiale portant sur
l'évaluation du climat des investissements en 2006, la
rémunération mensuelle moyenne est de 281,9 dollars dans le
secteur manufacturier et de 431,5 dollars US dans les services. Contrairement
aux pays concurrents comme la Chine, l'Inde, la Tanzanie et le Kenya ces taux
sont très élevés.
Un des facteurs majeurs qui contribuent à
l'accroissement des coûts de production, est le salaire
élevé des ouvriers non qualifiés. Ce qui est dangereux
à la compétitivité des entreprises. Dès lors, un
marché du travail plus efficace peut découler d'une plus grande
formation des travailleurs et la construction du pacte social apaisé
bâti dans le cadre de l'existence de
2 Les contraintes ont été
analysées par la DPPE (Direction de la Prévisions et des Etudes
Economiques) du Sénégal
Page 37
conventions collectives et d'accord globaux
négociés entre le patronat et les syndicats. L'efficacité
du marché du travail peut provenir d'une plus grande formation des
travailleurs et la construction d'un pacte social apaisé. L'analyse de
l'évolution des salaires laisse apparaître de fortes hausses qui
sont supérieures à celles des prix. Les salaires au
Sénégal ont progressé de 3,9% en moyenne entre 1980 et
2009 avec de grandes disparités entre les secteurs. Plus
spécifiquement, sur la période 1995-2009, les salaires ont
augmenté de 5,4% contre une progression de 2,6% des prix à la
consommation. De plus, il est établi un décrochage entre la
productivité du travail et l'évolution des salaires.
C'est-à-dire que l'évolution des salaires ne reflète pas
la productivité du travail, ce qui entraine une réduction des
gains de productivité de l'ère post-dévaluation.
- Déficit d'infrastructures
Avec ses 14825 km en 2009, le réseau routier du
Sénégal assure l'essentiel des déplacements
intérieurs des personnes et des marchandises. Le réseau routier
sénégalais est faible à cause d'une absence de politique
d'extension, des investissements peu élevés et trop axés
dans la capitale. Cette politique freine le développement de
l'agriculture et accentue la faible productivité en milieu rural. Les
difficultés de mobilité urbaine et la pollution poussent à
envisager d'autres options notamment le chemin de fer qui joue un rôle
marginal dans les transports au Sénégal. Comparativement à
celui du Ghana (953 km), de la Tunisie (2260 km), de la Corée du Sud
(3123 km) et de la Malaisie (1622 km), le réseau ferré du
Sénégal (long de 906 km en 2000) est peu développé.
Les chemins de fer se sont fortement dégradés et n'assurent que
le fret vers le Mali. Le paradoxe au Sénégal revient à
vouloir se développer dans un pays plat sans recourir au chemin de fer.
Concernant le secteur énergétique, la fin de la décennie
2000 a été marquée par la question des délestages.
Le déficit énergétique est devenu une contrainte majeure
pour la croissance économique et le développement du secteur
privé. Les estimations évaluent les pertes, en termes de
croissance économique, imputables aux délestages à 1,4%.
La persistance des problèmes de fourniture d'électricité
poussent les entreprises vers l'achat de groupes électrogènes du
fait des manques à gagner importants. Le Plan Takkal, plan de
restructuration et de relance du secteur de l'énergie, qui fait l'objet
d'un large soutien des partenaires techniques et financiers, a permis de
réduire considérablement les délestages mais la question
du coût de l'électricité n'est pas entièrement
réglée.
Page 38
- Marché financier
Dans une activité économique, les marchés
de capitaux occupent une place essentielle dont le financement. C'est par
l'innovation technologique et l'accumulation de capital qu'ils contribuent
à la croissance économique. Un système financier bien
développé peut mobiliser l'épargne et l'orienter vers des
investissements rentables à grande échelle, tout en offrant aux
épargnants une liquidité élevée. Au
Sénégal, le financement des entreprises locales par le
système bancaire est trop faible, ce qui constitue une entrave majeure
pour le développement de l'initiative privée et de promotion de
la croissance économique. Le climat des affaires est également
caractérisé par le financement des projets des entreprises sur
fonds propres. 64% des entreprises sénégalais ont accès au
crédit. La distribution des crédits bancaires est plus
axée vers les entreprises qui disposent plus de visibilité ou
évoluant dans les sous-secteurs « commerce, bars, restaurants
», les activités de rente ou celles qui sont de nationalité
étrangère. Ces constats découlent de la faiblesse de
l'approfondissement du marché financier sénégalais. En
effet, le ratio de la masse monétaire au sens large au PIB est
passé de 34,1 % en 2004 à 39,2 % en 2011 alors que le ratio du
crédit intérieur au secteur privé au PIB affiche une
évolution similaire, passant de 22,7% en 2006 à 25,9% en 2010. En
même temps, les pays à revenu intermédiaire d'Afrique au
Sud du Sahara dont le Sénégal fait partie ont vu leur ratio de la
masse monétaire au sens large au PIB passer de 57,6% en 2004 à
69,2% en 2011. Le marché boursier du Sénégal a connu une
croissance modérée ces dernières années et sa
taille demeure modeste. Sa capitalisation en pourcentage du PIB est
passée de 24% en 2006 à 31% en 2010 et la liquidité est
restée très faible par rapport à d'autres bourses
d'Afrique subsaharienne. Par contre en 2011, le marché des titres
publics a été un segment très dynamique du secteur
financier depuis la suppression des avances statuaires de la BCEAO. Les
émissions annuelles de titres publics du Sénégal
constituaient près de 6,1% du PIB et 32,4% des recettes fiscales. Le
volume d'émission prévu en 2012 est d'un montant de 518 milliards
FCFA soit 7,2 % du PIB et 36,7 % des recettes fiscales. Elles ont
progressé tant en termes nominaux qu'en pourcentage du PIB et des
recettes fiscales respectivement de 55,2 %, 46,1 %, 42,1 % entre 2009 et 2012.
Toutefois, les emprunts publics restent dominés par les titres de court
terme.
- Un taux de change générant une faible
croissance
La crise de la dette souveraine en Zone euro a fait
naître dans les pays de l'UEMOA toute sorte de rumeur et de
spéculation. Selon les analystes, les pays de l'UEMOA, ont plus à
craindre, dans un avenir proche, de la récession qui sévit en
Europe que d'un changement de parité du
Page 39
FCFA. Cette Situation qui correspond au fait que les
mouvements de taux de change effectif réel (TCER) ne sont pas
cohérents avec les fondamentaux sur la période 1995-2005 avec une
tendance forte vers la surévaluation. A partir de 2005, le
Sénégal a enregistré une surévaluation du TCER,
estimée à 2% en 2006, 9% en 2007 et de 17% en 2008. Cette
situation reflète bien la détérioration accentuée
notée au niveau de certains fondamentaux du Sénégal
notamment le solde commercial. Dans un autre registre, la détermination
de la durée moyenne de passage dans les régimes
(sous-évaluation, surévaluation) indique qu'au
Sénégal, les périodes de sous-évaluation durent en
moyenne 6,8 années contre 12 années pour les périodes de
surévaluation. Il découle de ce constat que la période de
surévaluation constatée depuis 2006 risque de durer si elle n'est
pas interrompue par la mise en place de politique de
compétitivité efficace.
Depuis plus d'un demi-siècle, le Sénégal
n'a pas réussi à faire face aux nombreux défis
économiques. L'analyse de sa trajectoire économique a
montré les maigres performances réalisées (stagnation du
niveau de vie des populations) alors que des pays ayant le même niveau de
développement que lui dans les années 60 (Tunisie, Corée
du Sud) y sont parvenus. C'est pourquoi, les pouvoirs publics qui ont des
objectifs d'améliorer le niveau de vie et le bien-être social de
la population doivent engager les transformations structurelles idoines pour
une croissance économique soutenue et durable.
3. Une nouvelle stratégie à la croissance
(PSE)
Depuis plus de cinq décennies, les taux de croissance
économique du Sénégal étaient proches du taux de
croissance de la population. La pauvreté continue à sévir
plus particulièrement en milieu rural. L'économie du
Sénégal s'est maintenue sur une bonne trajectoire de croissance
qu'entre 1995-2005. Un ralentissement de croissance est encore
enregistré en 2006 causée par une des moteurs traditionnels (BTP,
Télécommunications, Services financiers), le manque de dynamisme
du secteur privé, l'augmentation des dépenses publiques et
l'enfoncement du déficit de compte courant de la balance des paiements
(7,9% du PIB). En 2014 la population du Sénégal a connu une
croissance de 2,7% (14 millions d'habitants). Composé en majorité
de jeunes, la question de l'emploi demeure actuellement une priorité des
ménages et des politiques publiques. La perspective d'atteindre les OMD
en 2015 s'éloigne de plus en plus. La politique d'aménagement du
territoire est inappropriée à cause d'une répartition
inégale de la population, des activités économiques, des
infrastructures et des équipements.
Cette morosité de l'économie a poussé le
gouvernement du Sénégal sous la présidence de Macky SALL
à adopter un nouveau modèle de croissance pour
accélérer sa marche vers
Page 40
l'émergence (Plan Sénégal Emergent). Sur
une vision d'un Sénégal émergent en l'an 2035 avec une
société solidaire dans un Etat de droit, les stratégies
qui mèneront les initiatives s'appuient sur trois axes :
- Une mutation structurelle de l'économie par un
affermissement des moteurs actuels de la croissance et la création de
nouveaux secteurs générateurs de richesses, d'emplois, forte
capacité d'exportation et d'attraction d'investissements.
- Niveau de vie de la population améliorée, lutter
contre les inégalités sociales.
- Le renforcement de la sécurité, de la
stabilité et de la gouvernance, de la protection des droits et
libertés et de la consolidation de l'État de droit.
En 2016, des réformes comme l'automatisation des
procédures administratives, la mise en place d'un dispositif fiscal et
juridique incitatif et simplifié, l'amélioration de la
compétitivité des facteurs de production et la promotion de
l'investissement à fort impact, seront menées pour
améliorer l'environnement des affaires. Le PSE a été
élaboré à travers un Plan d'Actions Prioritaires (PAP)
quinquennal accoté aux axes stratégiques, aux objectifs par
secteurs et aux lignes d'actions de la stratégie. Les projets et les
programmes du PAP sont inscrits dans un cadre budgétaire sur la
période 2014-2018. Le scénario optimiste du PSE est
évalué à 9685,7 milliards de FCFA. Le financement du PSE
est acquis pour 5737,6 milliards de FCFA, soit 59,2% tandis que le gap de
financement à rechercher est de 2964 milliards de FCFA, soit 30,6% et
celui à couvrir par des recettes additionnelles et des économies
sur les dépenses est de 984 milliards de FCFA, correspondant à
10,2%. Un taux de croissance annuel moyen de 7,1% sur la période
2014-2018, une baisse du déficit budgétaire de 5,4% en 2013
à 3,9% en 2018, un déficit du compte courant de 6% en 2018 et un
taux d'inflation mesuré par le déflateur de PIB fixé
à 3%, sont attendus.
Section 2 : Evolutions récentes du PIB
La situation économique mondiale continue de subir les
séquelles de la crise économique et financière de 2009.
Ainsi, la croissance économique a légèrement
diminué en 2013 aux Etats-Unis se situant à 2,2% contre 2,3% en
2012. L'activité économique a régressé de 0,4% en
2013 dans les pays de la zone euro, après une baisse de 0,7%
l'année précédente. Globalement, la croissance
économique mondiale est ressortie à 3,3% en 2013, après
3,4% en 20123.
3 Cf. FMI, Perspectives Economiques Mondiales, octobre 2014.
Page 41
Toutefois, le continent africain fait montrer d'une bonne
résilience. La croissance économique s'y est établie
à 4,2% en 2013 (Afrique hors Libye), après 4,1% l'année
précédente4. Le dynamisme de l'activité
économique a été particulièrement marqué en
Afrique de l'Ouest qui a enregistré la plus forte croissance dans le
continent (6,7%) en liaison avec le retour de la stabilité dans des pays
comme la Côte d'Ivoire et avec l'essor des exportations de fer et
d'autres minerais par la Sierra-Léone. Toutefois, les difficultés
du secteur pétrolier au Nigéria constituent un frein à la
croissance économique de la zone ouest-africaine.
Au Sénégal, la croissance économique
s'est établie à 3,6% en 2013, après 4,4% en 2012. Ce
ralentissement de l'activité est imputable à la contreperformance
du secteur primaire dont la croissance a reculé de 7,6 points, par
rapport à 2012 en s'établissant à 1,3%. En revanche,
l'activité dans le secteur secondaire s'est revigorée, affichant
un taux de croissance de 4,4% contre 3,5% en 2012 grâce notamment
à la relance des bâtiments et travaux publics (BTP). La valeur
ajoutée du secteur tertiaire a enregistré une progression
soutenue de 4,8% en termes réels, après une augmentation de 4,5%
en 2012.
Du côté de la demande finale en volume, la
consommation des ménages a ralenti (croissance de 2,5% en 2013 contre
3,0% en 2012). En revanche, la formation brute de capital fixe (FBCF)
privée a sensiblement progressé (22,8% en 2013, après 2,0%
en 2012) en rapport avec le regain d'activité dans les BTP et
l'accroissement des équipements importés.
Le déficit extérieur du compte des biens et
services s'est détérioré en atteignant plus de 1 597
milliards en valeur courante. A cet égard, les exportations nettes de
biens et services ont contribué négativement à la
croissance économique.
1. L'évolution des ressources du PIB
a. Evolution des volumes du PIB
La décélération de l'activité
économique en 2013 (3,6%, après 4,4% en 2012) est essentiellement
imputable à la contreperformance du secteur primaire dont la croissance
s'est établie à 1,3% contre 8,9% en 2012. En revanche, le secteur
secondaire s'est revigoré avec une valeur ajoutée en hausse de
4,4%, après 3,5% en 2012. L'activité du secteur tertiaire s'est
raffermie (4,8%, contre 4,5% en 2012), confortant ainsi la place de ce secteur
comme principal moteur de la croissance économique au
Sénégal.
4 Banque Africaine de Développement (BAD), Organisation de
Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et Commission
Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), Perspectives
économiques en Afrique, Edition 2014.
Page 42
Figure 4 : Taux de croissance en volume du PIB
et des secteurs d'activité (en %)
Source : ANSD
La valeur ajoutée du secteur primaire s'est accrue de
1,3% en 2013, en retrait de 7,6 points de croissance par rapport à 2012.
Ce ralentissement est en particulier imputable au recul de la production des
cultures hivernales, à la baisse des débarquements de la
pêche artisanale et au repli de la production des activités
extractives.
La contreperformance du sous-secteur de l'agriculture (0,4% en
2013, contre 17,1% en 2012) est principalement liée à
l'installation tardive des pluies et à des longues pauses
pluviométriques qui ont induit une baisse de 15,9% de la production des
cultures céréalières ainsi qu'un net recul des principales
spéculations destinées à l'industrie et à
l'exportation
(arachide (-2,2%), coton (-17,1%), tomate industrielle
(-18,5%), la canne à sucre (- 15,0%)...). Toutefois, la contraction
des cultures sous pluie a été contenue par le dynamisme de
l'horticulture en rapport avec l'augmentation de la production en
quantité de fruits (4,5%) et légumes5 (14,9%).
L'activité de la pêche s'est également
contractée de 4,6% en 2013 en liaison avec le repli des
débarquements de l'ensemble des produits de la pêche artisanale
(-2,7%) et des crustacés (35,7%) et mollusques (-37,9%) pour la
pêche industrielle.
En outre, l'embellie enregistrée ces dernières
années sur les « activités extractives » est
freinée par la forte diminution du niveau de production d'or
étayée par une baisse
5 Légumes hors tomate y compris pastèque
Page 43
(-10,5%) des exportations en quantité et la persistance
des difficultés des Industries Chimiques du Sénégal (ICS).
En revanche, la diminution de la VA de cette branche a été
limitée par la progression de la production de sable (11,5%)
consécutive à la reprise de l'activité de construction en
2013. Au total, la valeur ajoutée des « activités
extractives » s'est repliée de 13,3%.
La baisse de l'activité du secteur primaire est par
ailleurs atténuée par le bon comportement des sous-secteurs de
l'élevage et de la sylviculture qui enregistrent, respectivement, des
accroissements de 8,3% et 4,5% de leur valeur ajoutée.
Globalement, le secteur primaire a contribué de 0,2
point à la croissance, après avoir concouru à celle-ci de
1,2 point en 2012. Son poids dans le PIB nominal s'est contracté en
s'établissant à 15,7%, après 16,4% en 2012.
Figure 5 : Contribution du secteur primaire
à la croissance économique
Source : ANSD
Au niveau du secteur secondaire, la progression de
l'activité (4,4% en 2013, contre 3,5% en 2012) est essentiellement
tirée par le regain du sous-secteur des bâtiments et travaux
publics (BTP) en liaison avec la vigueur des ventes locales de ciment (10,4%,
après -2,3% en 2012).
L'accroissement de valeur ajoutée du secondaire est
également renforcé par la bonne tenue du secteur de
l'énergie (eau, électricité et gaz) dont la valeur
ajoutée a augmenté de 4,7%, en rapport avec les efforts consentis
dans la restructuration du secteur de l'électricité.
En outre, à la faveur des bonnes récoltes de riz
et de mil lors de la campagne agricole précédente et de
l'accroissement des importations de blé, la valeur ajoutée de la
branche « travail du grain et fabrication de produits amylacés,
aliments pour animaux » s'est bonifié
Page 44
de 7,7% en 2013, après une baisse de 4,5%
l'année antérieure. Par ailleurs, le secteur secondaire est
marqué par une bonne tenue des industries du tabac (8,7%, après
1,2% en 2012) et de la construction de matériels de transports (11,2%,
contre -5,6% en 2012).
En revanche, la valeur ajoutée de la fabrication de
produits chimiques a baissé à nouveau en 2013 (-13,8%,
après -4,0% l'année précédente) malgré ses
bonnes performances cumulées depuis 2009. Cette situation résulte
de la diminution de la production d'acide phosphorique qui est passée de
363 1716 tonnes en 2012 à 260 055 tonnes en 2013, en rapport
avec les difficultés des ICS.
La valeur ajoutée de la fabrication de corps gras
alimentaire a régressé de 5,2% en 2013, en liaison avec la chute
de près de la moitié de la production d'huile raffinée
végétale. Celle-ci est, en partie, corroborée par la
réduction considérable des importations d'huile brute de soja
(-53,5%) utilisée comme intrant.
La reprise de l'activité de raffinage de produits
pétroliers, amorcée en 2011, s'est estompée en 2013 avec
une baisse de 0,5% de la VA. Cette situation résulte des
difficultés7 financières auxquelles était
confrontée la Société Africaine de Raffinage. En outre,
les importations de pétrole brut ont chuté de 6,7% en
quantité en 2013.
Au total, la contribution du secteur secondaire à la
croissance du PIB s'est située à 0,9 point contre 0,7 point en
2012. En conséquence, son poids dans le PIB courant s'est
légèrement accru (19,0% en 2013 contre 18,8% en 2012).
Figure 6: Contribution du secteur secondaire
à la croissance économique
Source : ANSD
6 Source : ANSD. Bureau des Enquêtes de Conjoncture.
7 La SAR a perdu la moitié de ses capitaux
propres notamment à cause d'une dette de 42 milliards vis-à-vis
de l'Etat.
Page 45
La valeur ajoutée du secteur tertiaire a
progressé de 4,8%, sous l'effet notamment d'une croissance vigoureuse
des services des postes et télécommunications (10,0%). Cette
progression est essentiellement imputable au dynamisme du marché de la
téléphonie mobile, corroboré par une augmentation soutenue
du nombre d'abonnés et des volumes de communications émises qui
ont progressé de 28,0% selon les rapports des quatre trimestres de
l'année 2013 publiés par l'ARTP.
La valeur ajoutée du commerce, qui constitue
l'activité prépondérante dans le secteur tertiaire
(environ 30% du secteur tertiaire), s'est accrue de 5,6% en 2013, après
4,1% en 2012. Cette évolution est essentiellement liée à
l'accroissement des marges sur les produits importés notamment les biens
d'équipement.
La vigueur du secteur tertiaire est également
expliquée par le relèvement de la valeur ajoutée de la
branche « services d'hébergement et de restauration » qui
s'est accrue de 10,1% en 2013, après 0,1% en 2012. Dans le même
sillage, les activités des services aux entreprises (6,6%) et les
services de la réparation (6,8%) ont contribué à
l'accroissement de la valeur ajoutée du secteur.
L'augmentation du taux de croissance du secteur tertiaire a
été toutefois limitée par la
décélération des activités non marchandes des
administrations publiques, (2,0% en 2013, contre 3,4% en 2012) et le
ralentissement des services de transports (3,5%, après 4,5% en 2012),
des activités immobilières (3,9% contre 4,1% en 2012) ainsi que
des services sociaux (1,0% contre 1,3% en 2012).
Par ailleurs, l'embellie observée entre 2010 et 2012 au
niveau des services financiers s'est essoufflée en rapport avec la
diminution de 7,5% de la production en volume des banques et systèmes
financiers décentralisés et de 2,7% de celle des assurances. Le
retrait des volumes de la production bancaire s'est accompagné d'un
relèvement prix des services bancaires.
Compte tenu de son poids dans le PIB réel (plus de
55%), le secteur tertiaire a contribué à hauteur de 2,7 points
à la croissance économique de 2013, après 2,5 points
l'année antérieure.
Page 46
Figure 7: Contribution du secteur tertiaire
à la croissance économique
2 013 2 012 2 011 2 010 2 009
|
|
|
|
|
|
|
0,0% 0,5% 1,0% 1,5% 2,0% 2,5% 3,0%
Source : ANSD
Quant aux taxes nettes de subventions sur les produits, elles
ont quasiment stagné en valeur en passant de 887,1 milliards FCFA
à 886,7 milliards. En particulier, l'effet de la hausse de 5,8% de la
TVA à l'importation a été évincé par celui
du recul de 11,0% de la TVA intérieure. Les taxes nettes ont
baissé de 0,9% en volume et leur contribution à la croissance est
évaluée à -0,1 point.
Encadré 1 : Structure des ressources du
PIB nominal
Le poids du secteur primaire représente en moyenne
16,2% du PIB courant sur la période 2009-2013. En revanche, les poids
des secteurs secondaire et tertiaire se situent respectivement à 18,9 et
52,6% du PIB. Quant aux taxes nettes sur les produits par rapport au PIB, elles
constituent 12,3%.
Source : ANSD
Page 47
La part du secteur primaire dans le
FIB
Le secteur primaire est marqué par la
prépondérance du sous-secteur agricole qui représente
45,5% (dont 34,3% constitué de l'agriculture vivrière et 11,2%
l'agriculture industrielle ou d'exportation) en moyenne de la valeur
ajoutée courante de ce secteur sur la période. L'élevage
et la chasse arrivent en seconde position après l'agriculture avec un
poids moyen de 25,9%. Les activités extractives, la pêche et la
sylviculture et exploitation forestière font respectivement 12,7%, 10,3%
et 5,6% de la valeur ajoutée du secteur.
Le poids du secondaire dans le FIB
En moyenne sur les cinq dernières années, le
poids du secteur secondaire s'établit à 18,9% du PIB courant. Il
est essentiellement constitué des activités de construction qui
représentent 21,2% de la valeur ajoutée du secteur. Elles sont
suivies des activités de production d'électricité, eau et
gaz (13,8%), de transformation de viande et poisson (12,2%), de fabrication de
produits chimiques (6,9%) et la fabrication de verre, poterie (cette
activité est essentiellement composée de la fabrication de
ciment). Ces activités représentent, à elles seules, 60,4%
du secteur.
b. Evolution des prix8
L'analyse de l'évolution du déflateur du PIB
fait ressortir une situation de déflation en 2013 (-1,9%, après
avoir atteint 2,6% en 2012 et 4,1% en 2011). Cette situation est, en partie,
imputable à la réduction des prix de la valeur ajoutée du
secteur primaire (-3,5%). Cette diminution résulte notamment de la
dépréciation des prix de la valeur ajoutée de la branche
«activités extractives» (-12,2%), en rapport avec le
recul des cours mondiaux de l'or. Ceux de la branche « agriculture
vivrière» ont également diminué de 4,5% à
la suite au repli des prix des principales spéculations (riz paddy
(-4,7%), maïs (-9,2%), mil-sorgho (-0,7%), légumes (-1,0%),....
Les prix de la valeur ajoutée du secteur secondaire ont
régressé de 1,4%, contribuant ainsi à la baisse du
déflateur. Cette diminution est notamment liée à celle des
branches comme la « construction » (-3,4%), l'«
égrenage de coton » (-11,7%), le « raffinage de
pétrole... » (6,6%), la « fabrication de produits
chimiques » (-4,6%), le « travail de grains et
fabrication
8 Dans cette partie, les évolutions de prix de la
valeur ajoutée sont analysées. Dans la méthodologie
actuelle utilisée par l'ANSD, les valeurs ajoutées ne font pas
l'objet de « double déflation » (i.e détermination des
prix de la production et des consommations intermédiaires
séparément). A cet égard, l'évolution des prix des
valeurs ajoutées dépend de celle des produits des branches
concernées.
Page 48
de produits amylacés » (-6,3%) et la
« fabrication de corps gras alimentaires » (-2,2%). Elle a
été contenue par le relèvement des prix de la valeur
ajoutée de la « transformation et conservation de viande et
poisson » (+8,4%), de la « fabrication des produits à
base de tabac » (+14,5%).
Dans le même sillage, les prix de la valeur
ajoutée du secteur tertiaire se sont contractés (1,9%) en 2013,
après une hausse de 2,2% en 2012, sous l'effet d'une diminution des prix
de la valeur ajoutée des branches « commerce »
(-3,5%, après +3,0% en 2012), «postes et
télécommunications » (-3,7% contre 1,5% en 2012),
« service de la réparation » (-4,3%, après
-0,2% en 2012) et «transports » (-0,5% contre 2,0% en 2012).
En revanche, les prix de valeur ajoutée de la branche «
services financiers » se sont accrus de 8,1%, limitant ainsi la
baisse des prix de la valeur ajoutée du secteur tertiaire.
2. L'évolution des emplois du PIB
Les emplois du PIB sont notamment la Consommation Finale (CF),
la Formation Brute de Capitale Fixe (FBCF), les Exportations nettes
d'importations et les variations de stock. L'investissement est
constitué par l'agrégation des variations de stock et de la FBCF.
Durant l'année 2013, la CF en volume a connu un accroissement de 2,5%,
contre 3,0% l'année antérieure. Cette
décélération est surtout imputable à l'effet
conjugué des ralentissements de la consommation publique qui passe de
2,7% en 2012 à 1,4% en 2013 et également la consommation
privée qui progresse moins vite que l'année
précédente (2,7% en 2013, contre 3,1% en 2012).
L'investissement a été très dynamique,
surtout la FBCF privée qui a progressé de 22,8% en 2013,
après un accroissement de 2,0% en 2012. Cette situation traduit le
regain noté dans les activités de construction et, dans une
moindre mesure, dans la fabrication de matériels de transports. En
outre, la FBCF en équipements importés a sensiblement
augmenté en volume (31,6%).
S'agissant des échanges extérieurs en volume,
ils ont été caractérisés par un maintien du rythme
de progression des importations (10,2% en 2013, après 11,0% en 2012) et
une diminution des exportations qui reculent de 1,0%, après avoir
augmenté de 9,2% en 2012. L'accroissement des importations est
tiré par les commandes de matériaux de construction et de
machines et appareils. En particulier, les achats extérieurs de fer
à béton, de matériels
Page 49
électriques et de machines et appareils se sont
rehaussés en 2013. Toutefois, ces augmentations sont limitées par
le recul des quantités importées de pétrole brut (-2,7%)
et de produits céréaliers tel que le maïs (-13,5%). Quant
aux exportations en volume, leur contreperformance est essentiellement
expliquée par le repli des expéditions d'or en quantité
(-10,5%).
Encadré 2 : Structure des emplois du
PIB nominal
La consommation finale constitue la principale composante de
la demande finale nette. Son poids par rapport au PIB courant
s'élève à 93,1% en moyenne entre 2009 et 2013. Elle est
composée de la consommation privée et publique
représentant respectivement 78,1% et 15,0% du PIB.
Figure 8: Structure des emplois du PIB nominal
en 2013(en %)
100,0%
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
0,0%
-20,0%
-40,0%
capital fixe
Variation de stocks Exportations nettes
de biens et services
Consommation finale Formation brute de
Source : ANSD
La FBCF pèse 23,8% du PIB courant en moyenne sur les
cinq dernières années. Elle est principalement constituée
de la construction (72,4%), des machines et matériels électriques
(10,7%), des matériels de transport (10,0%) et des équipements et
appareils 4,4%).
Quant aux exportations nettes, elles se situent en moyenne
à -18,6% du PIB entre 2009 et 2013. Elles s'expliquent par une
prépondérance des importations par rapport aux exportations.
Page 50
Tableau 3 : Structure des emplois du PIB
Consommation finale
marchande
non marchande
2011
92,7% 70,6% 22,1%
Source : ANSD
publique
privée
Formation brute de capital fixe
publique
privée
Variation de stocks
Exportations nettes de biens et service
Exportations de biens et services
Importations de biens et services
15,5%
77,2%
24,5%
6,1%
18,4%
1,1%
-18,3%
26,4%
-44,7%
2012
91,8%
70,5%
21,4%
15,3%
76,6%
23,6%
6,2%
17,4%
5,5%
-21,0%
27,9%
-48,9%
2013
93,0%
71,1%
21,8%
15,3%
77,6%
25,5%
6,1%
19,4%
3,2%
-21,6%
26,9%
-48,6%
Moyenne 2011-2013
92,5%
70,7%
21,8%
15,4%
77,1%
24,5%
6,1%
18,4%
3,3%
-20,3%
27,1%
-47,4%
L'année 2013 a été marquée par une
décélération de l'activité économique
consécutive à un
ralentissement de la valeur ajoutée du secteur primaire.
Le repli sensible du taux de croissance
enregistré dans ce secteur est lié à la
mauvaise campagne hivernale qui a eu comme
conséquence la diminution de la production
céréalière et des cultures oléagineuses,
après les
bonnes récoltes enregistrées en 2012. En outre, la
baisse des débarquements de la pêche
artisanale ainsi que la diminution de la production des «
activités extractives » ont contribué à
l'atonie du secteur primaire. En revanche, le secteur secondaire
s'est revigoré en liaison avec
le regain des activités de construction tandis que le
secteur tertiaire s'est consolidé maintenant
sa prépondérance dans l'économie.
Du côté de la demande, la consommation finale a
progressé moins vite que par rapport à
l'année précédente, en rapport avec le
ralentissement de la croissance de la consommation
publique. L'investissement9 a, pour sa part, crû
de façon substantielle en 2013, tandis que
le solde extérieur des biens et services (en volume) s'est
davantage dégradé.
Le niveau général des prix, mesuré par le
déflateur du PIB, s'est replié de 1,9% en 2013
contre 2,6% en 2012 et 4,1% en 2011, traduisant une poursuite de
la détente sur les prix
observée l'année précédente.
9 Approché par la formation brute de capital fixe
(FBCF)
Page 51
Chapitre 3 : Etude économétrique des
déterminants de la croissance économique du
Sénégal
L'étude économétrique permet d'estimer et
de tester le modèle économique choisi pour mesurer la croissance
économique d'un pays. Généralement, la croissance
économique est mesurée par le taux de croissance du PIB qui est
le rapport entre la variation relative du PIB d'une année à
l'autre et la valeur du PIB de l'année antérieure. Plusieurs
variables peuvent être utilisées pour expliquer la croissance
économique. Dans le cadre de cette présente étude, les
variables choisies pour expliquer la croissance économique au
Sénégal sont : le taux d'inflation (INF), la Formation Brute de
Capital Fixe en pourcentage du PIB (FBCFPIB), le taux de couverture (TCOUV), et
la Productivité Globale des Facteurs (PGF).
L'objectif de ce chapitre est d'analyser les
déterminants de la croissance économique au
Sénégal. Notre travail se base sur la nécessité de
comprendre comment par un ensemble d'actions le Sénégal peut
avoir une croissance économique durable et soutenue dans le but de se
libérer de l'ornière de la pauvreté. Notre objectif
général peut être scindé en deux objectifs
spécifiques :
- Identifier les facteurs déterminants de la croissance au
Sénégal ; - Analyser leurs effets à travers une analyse
économétrique. Partant de ces objectifs, les hypothèses
suivantes sont posées :
H1 : L'investissement a un impact positif sur la
croissance économique.
H2 : L'inflation a un effet négatif
à court terme et positif à long terme.
H3 : Le taux de couverture agit positivement sur
la croissance économique du Sénégal.
H4 : La productivité globale des
facteurs agit positivement sur la croissance économique du
Sénégal.
Ce chapitre aborde d'abord la méthodologie à
adopter en analysant et en définissant les données avant de
procéder à la spécification du modèle, ensuite
effectuer les tests et les résultats puis analyser et valider les
hypothèses et enfin faire des recommandations et suggestions.
Page 52
Section 1 : Méthodologie
Généralement, la croissance est mesurée
par le PIB. En ce qui concerne l'inflation, l'indicateur utilisé est le
taux d'inflation. La formation brute de capital fixe est utilisée en
pourcentage du PIB, la Productivité Globale des Facteurs utilisé
en quantité de travail et de capital et le degré d'ouverture est
mesuré par le taux de couverture. Ici, on n'utilisera pas le logarithme
naturel car toutes les valeurs sont inférieures à un.
1. Analyse des données
Les données de l'étude sont obtenues à
partir de la base de données de la banque mondiale et la base de
données du site «
www.conference-board.org
». Elles couvrent la période de 1980 à 2013. Ces
données ont fait l'objet d'une observation détaillée
à travers différentes méthodes d'analyse avec l'aide du
logiciel Stata version 13 et XLSTAT (compléments de Microsoft Excel).
Les données du taux de croissance du PIB, du taux
d'inflation, de la formation brute de capitale fixe en pourcentage du PIB sont
directement obtenues à partir de la base de données de la banque
mondiale. Par contre le taux de couverture est obtenu par calcul à
partir de la valeur des exportations et des importations en unités de
devises locales constantes (Banque mondiale).
Les données de la productivité globale des
facteurs sont disponibles que pour la période 1990-2013 à partir
du site
www.conference-board.org.
Mais avec l'aide de XLSTAT, une estimation sur les valeurs manquantes est faite
pour obtenir les données de 1980-1989 par la méthode d'imputation
multiple.
L'observation des nuages de points n'a montré aucunes
valeurs aberrantes pour le taux de croissance du PIB, la formation brute de
capital fixe en pourcentage du PIB, le taux de couverture et la
productivité globale de facteurs. A l'exception du taux d'inflation qui
montre une valeur qui s'écarte totalement du nuage des points. Elle
s'agit du taux d'inflation de 1994 (32%). Etant une valeur aberrante majeure,
elle est remplacé par la moyenne des deux années qui l'entourent
(1993-1995) pour rendre muette l'effet d'inflation. Le tableau ci-dessous est
celui résumant les statistiques descriptives :
Page 53
Variable |
+-
|
Obs
|
Mean
|
Std. Dev.
|
Min
|
Max
|
TXCPIB |
|
34
|
.0309097
|
.0282032
|
-.053264
|
.078431
|
INF |
|
34
|
.0327689
|
.0477324
|
-.041407
|
.173764
|
FBCFPIB |
|
34
|
.2080703
|
.0346891
|
.135622
|
.268174
|
PGF |
|
34
|
-.0284457
|
.0232831
|
-.06536
|
.015099
|
+-
|
|
|
|
|
|
TCOUV |
|
34
|
.6968625
|
.0906673
|
.49835
|
.826907
|
2. Définition des variables
Deux types de variables sont utilisées ici : une
variable endogène TXCPIB et quatre variables exogènes (INF,
FBCFPIB, PGF et TCOUV).
TXCPIB : C'est le taux de croissance de
chaque année sur toute la période indiquée en
considérant deux années consécutives.
INF : L'inflation se traduit par une
augmentation du niveau général des prix de façon durable,
C'est entre autre une perte du pouvoir d'achat de la monnaie.
FBCFPIB : La formation brute de capital fixe
est l'agrégat qui mesure, en comptabilité nationale,
l'investissement (acquisition de biens de production) en capital fixe des
différents agents économiques résidents.
PGF : La productivité globale des
facteurs est l'accroissement relatif de richesse (la "croissance") qui n'est
pas expliqué par l'accroissement d'un usage des facteurs de production,
le capital et le travail.
TCOUV : Le taux de couverture indique dans
quelle proportion les importations sont couvertes par les exportations,
3. Spécification du modèle
La méthode d'estimation choisie est l'approche de
cointégration par la méthode ARDL (ARDL approch of
cointegrating). Un modèle autorégressif à retards
distribués (ARDL) d'ordre p et q, noté ARDL (p, q)
régresse la variable dépendante p de ses propres retards et q
retards d'un ou plusieurs variables indépendantes
supplémentaires. Les variables explicatives multiples sont
autorisées à avoir différents ordres de retard. Les
modèles ARDL peuvent, entre autres, être utilisés pour
l'estimation et l'essai des relations de cointégration. Les principales
contributions dans ce domaine sont Pesaran et Shin (1999) et Pesaran, Shin et
Smith (1999). Toutefois il sera
Page 54
procédé à la vérification de la
significativité de chacune des variables et du modèle dans son
ensemble. Le choix du modèle se justifie par la présence de
variables stationnaires et non stationnaires à niveau dans notre
étude.
Fondamentalement, l'approche d'ARDL à
cointégration (Pesaran et al, 2001) consiste à estimer le
modèle correction d'erreur (EC) suivante :
? ( TXCPIB ) ? ? ? ? ?
? ( TXCPIB ) ? ? ? ? (
INF ) ? ? ? ? ( FBCFPIB ) ? ?
? ? ( PGF ) ?
t 0 i t ? i i t
? i i t ? i i t ?
i
i
|
?1 i?0
|
i?
|
0 i?0
|
p
?
|
ui?(TCOUV)t?i ??
(TXCPIB)t?1 ??2(INF)t?1
??3(FBCFPIB)t???
(PGF)t?1 ??5(TCOUV)
??t
|
0
i?
(1)
Où TXCPIB, INF, FBCFPIB, PGF et TCOUV sont
respectivement le taux de croissance du PIB, le taux d'inflation, la Formation
Brute de Capital Fixe en pourcentage du PIB, la Productivité Globale des
Facteurs et le taux de couverture, 0 est l'opérateur de
différence première et p est la optimale
longueur de retards.
Mais ce choix d'estimation dépend au préalable des
conditions suivantes :
Test de stationnarité :
Les variables sont intégrées d'ordre
différente I (0) et I (1),
Test de Cointégration :
Le test F est utilisé pour tester l'existence de la
relation à long terme. Lorsque la relation à long terme existe,
test F indique quelle variable doit être normalisée,
L'hypothèse nulle de non cointégration entre les variables dans
l'équation (1) est H0 : 51 = 52 = 53 = 54 = 55 = 0
contre l'hypothèse alternative H1 : 51 # 52 # 53 # 54 #
55 # 0. Le test consiste à des bornes de valeur critique, selon
que les variables sont I (0) ou I (1) ou un mélange des deux. Deux
ensembles de valeurs critiques sont générées que l'on se
réfère à la série I (1) et l'autre série
pour l'I (0).
Si la statistique de test F dépasse leurs valeurs
critiques respectives, il existe des preuves d'une relation à long terme
entre les variables indépendamment de l'ordre d'intégration des
variables. Si la statistique de test est inférieure à la valeur
critique, l'hypothèse nulle d'absence de cointégration est
acceptée.
S'il existe des preuves de la relation à long terme
(cointégration) des variables, le modèle à long terme
suivant est estimé :
(
i
TXCPIB) t = a1 +
EO1i(TXCPIB) t_i +
EO1i(INF)t_i +
E 21i(FBCFPIB
)t_i + E
ço1i(PGF) t
_
+Eß1(TCOUV)t_i
+ut
0
i=
Les ordres des retards dans le modèle ARDL sont
sélectionnés par le critère d'information Akaike (aic).
Ainsi, la spécification ARDL de la dynamique à court terme peut
être obtenue en construisant un modèle de correction d'erreur
(MCE) de la forme suivante :
p p p
p p
(3)
?(TXCPIB)t ? ?2
?2i?(
t?
TXCPIB)
??2i?(INF)t??
?2i
?(FBCFPIB) ?
t ? i
? ? ? ( PGF ) ? ? u ? (
TCOUV ) ? ? MCE ? ?
2 i t ? i 2 i t
? i t ? 1 t
i?
Page 55
i
Où MCEt-1 est le terme de correction d'erreur,
définie comme :
(4)
Tous les coefficients de l'équation à court
terme sont des coefficients relatifs à la dynamique de court terme de la
convergence vers l'équilibre et yr du modèle représente la
vitesse d'ajustement.
Ainsi, à partir du Bound Test de Pesaran, Shin et Smith
(2001), la mesure de l'inflation, de la Formation Brute de Capital Fixe, de la
Productivité Globale des Facteurs et du taux de couverture est
relativement importante dans la comptabilisation des fluctuations du taux de
croissance économique. Cela signifie que nous pouvons estimer l'ampleur
et la persistance du taux de croissance économique à la variation
de ces variables.
Section 2 : Analyse des résultats et
recommandations
1. Tests et Résultats
Vu l'importance que l'économétrie accorde
à la stationnarité, il est recommandé de toujours
commencer par chercher l'ordre d'intégration des variables dans tout
travail d'économétrie.
Cela est d'autant plus pertinent dans la présente
étude que les variables utilisées dans le modèle sont
toutes des variables macro-économiques, qui d'ordinaires sont non
stationnaires.
Page 56
1-1. Tests de stationnarité
Même si le cadre ARDL ne nécessite pas des
variables pré-tests à faire, le test de racine unitaire pourrait
nous convaincre ou non sur l'utilisation du modèle ARDL.
1-1-1. Test de stationnarité de Dickey-Fuller
augmenté
La stationnarité de la variable est jugée
à partir de la comparaison entre les statistiques ADF (Augmented
Dickey-Fuller test statistic) et critical value (Mackinon Critical Values for
rejection of Hypothesis of a unit root, c'est-à-dire la valeur critique
Mackinon).
L'alternative de décision qui se présente
à l'issue du test est la suivante :
H0 : racine unitaire ou non
stationnarité. H1 : non racine unitaire ou
stationnarité. Règle de décision :
ADF > Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H0 est acceptée, Par conséquent la
série est non stationnaire.
ADF < Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité
de la série.
Par souci de synthèse et compte tenu du nombre
important des tests appliqués, le tableau n0 4 ci - dessous
résume les résultats des tests de racine unitaire
appliqués à niveau à l'ensemble des variables.
Tableau 4: Résultats10 du
test de Dickey-Fuller augmenté
Tests à niveau
|
Variables
|
Statistiques ADF
|
Valeurs critiques 5%
|
Résultats
|
TXCPIB
|
-7.815
|
-3.568
|
Stationnaire
|
INF
|
-2.889
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
FBCFPIB
|
-3.414
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
PGF
|
-3.715
|
-3.568
|
Stationnaire
|
TCOUV
|
-1.857
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
10 Voir annexe 3 pour le tableau complet traduisant
les résultats de ce test.
Page 57
Les tests de racine unitaire sur toutes les variables aboutissent
aux résultats suivants : ADF > Valeur critique au seuil de 5% pour
les variables INF, FBCFPIB et TCOUV. ADF < Valeur critique au seuil de 5%
pour la variable TXCPIB et la PGF.
Il en découle que seules les variables TXCPIB et PGF
sont stationnaires à niveau, Donc TXCPIB et PGF sont
intégrées d'ordre zéro et les autres sont
intégrées d'ordre 1. L'examen de l'ordre d'intégration des
variables se poursuit par le test de stationnarité de Philip - Perron et
pour toutes les variables dans un souci de confirmer les mêmes
résultats.
1-1-2. Test de stationnarité de
Philips-Perron
Le test d'hypothèse est le suivant :
H0 : racine unitaire (non
stationnarité).
H1 : non racine unitaire
(stationnarité).
Règle de décision :
PP > Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H0 est acceptée, la variable est non stationnaire.
PP < Valeur critique au seuil de 5% alors
l'hypothèse H1 est acceptée, la variable est stationnaire.
Les résultats du test de Philips-perron sont
reportés dans le tableau 5 :
Tableau 5: Résultats11 du
test de Philips-Perron
Tests à niveau
|
Variables
|
Statistiques PP
|
Valeurs critiques 5%
|
Résultats
|
TXCPIB
|
-7.822
|
-3.568
|
Stationnaire
|
INF
|
-2.876
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
FBCFPIB
|
-3.458
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
PGF
|
-3.824
|
-3.568
|
Stationnaire
|
TCOUV
|
-1.833
|
-3.568
|
Non stationnaire
|
11 Le tableau traduisant le résultat complet de
ce test est disponible en annexe 3.
Page 58
Les résultats du tableau 5 aboutissent aux mêmes
résultats que le tableau 4.
Cette situation est idéale pour appliquer la
régression par l'utilisation du modèle ARDL. 1-2. Tests
de cointégration
Le test de cointégration est établi comme suit :
H0 : Non cointégration
H1 : Cointégration
Règle de décision :
Si F < Valeur Critique, on accepte H0, Les variables sont non
cointégrées, c'est-à-dire I (0).
Si F > Valeur Critique, on accepte H1, Les variables sont
cointégrées, c'est-à-dire I (1).
Comme suggéré par Pesaran, Shin et Smith (2001),
les observations du modèle ARDL sont annuelles et couvrent la
période 1980-2013. Les statistiques F calculées pour le test de
cointégration sont affichées dans le tableau 6. La valeur
critique est rapportée dans le même tableau qui repose sur la
valeur critique suggérée par le test de Bound proposé par
Pesaran / Shin / Smith (2001) dans STATA 13.
Tableau 6 : Relation12 de
cointégration F-statistique
|
Valeurs critiques de
|
Valeurs critiques de
|
Valeurs critiques de
|
Valeurs critiques de F-
|
F - statistic
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
F-statistic
|
F-statistic
|
statistic
|
|
I(0)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
I(0)
|
I(1)
|
F = 22.193
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.45
|
3.52
|
2.86
|
4.01
|
3.25
|
4.49
|
3.74
|
5.06
|
La statistique F calculée (statistique F = 22.193) est
supérieure au seuil de 5% aux valeurs critiques (2.45) ; (3.52) ; (2.86)
; (4.01) ; (3.25) ; (4.49) ; (3.74) et (5.06). Cela implique que
l'hypothèse nulle d'absence de cointégration ne peut être
acceptée à 5% et par conséquent, il existe une relation de
cointégration entre les variables.
Dans ce cas, nous pouvons estimer le modèle à
long terme pour voir les variables qui influent le taux de croissance. Les
résultats empiriques du modèle à long terme, obtenue en
normalisant sur le taux de croissance économique, sont
présentés dans le Tableau 7.
12 Voir annexe 4 pour le
résultat complet de ce tableau.
Page 59
Tableau 7 : Elasticités13 de
court terme et de long terme du MCE
Variables
|
Adjustement
|
t-stat
|
Probabilités
|
TXCPIB(-1) -1.583608 -10.12 0.000
|
|
Coeff_long_terme
|
|
|
INF
|
.054779
|
0.96
|
0.356
|
FBCFPIB
|
.3233638
|
2.81
|
0.016
|
PGF
|
.5470513
|
2.19
|
0.049
|
TCOUV
|
-.0544007
|
-0.77
|
0.456
|
|
Coeff_court_terme
|
|
|
INF
|
D1
|
-.3472959
|
-2.83
|
0.015
|
LD
|
-.0879927
|
-0.93
|
0.372
|
L2D
|
-.20351
|
-2.31
|
0.039
|
FBCFPIB
|
D1
|
-.2841138
|
-1.32
|
0.211
|
LD
|
-.4225409
|
-2.05
|
0.063
|
L2D
|
-.3082085
|
-1.80
|
0.096
|
PGF
|
D1
|
.0574075
|
0.18
|
0.858
|
LD
|
.2590554
|
1.43
|
0.178
|
TCOUV
|
D1
|
-.230772
|
-2.36
|
0.036
|
LD
|
-.0336988
|
-0.38
|
0.712
|
L2D
|
-.1254537
|
-1.76
|
0.103
|
L3D
|
.0810834
|
1.15
|
0.273
|
NB : * les D1 représentent les différences
premières
* Les LD représentent les différences
premières des retards (1) * Les L2D représentent les
différences premières des retards (2) * Les L3D
représentent les différences premières des retards (3)
Seules les variables FBCFPIB et PGF semblent influer sur le
taux de croissance à long terme car leurs probabilités sont
nettement inférieures à 5%, tandis que les probabilités
des autres variables (INF et TCOUV) dépassent les 5% et par
conséquent elles n'ont pas d'impact significatif sur le TXCPIB. Ces
résultats sont en quelque sorte en accord car un choc sur
l'investissement et la productivité provoque des effets durables sur le
produit intérieur brut. L'effet instantané sur l'inflation et le
taux de couverture est quasi nul.
L'ensemble des tests faits nous ont permis d'aboutir au
modèle de long terme.
Le R214 est un indicateur simple, on comprend
aisément que plus il s'approche de la valeur 1, plus le modèle
est intéressant. En revanche, il ne permet pas de savoir si le
modèle est statistiquement pertinent pour expliquer les valeurs des
variables, Ici, le R2 est égal à 0,94 ; les
fluctuations des variables explicatives du modèle expliquerait 94% des
fluctuations de la variable endogène (taux de croissance du PIB).
Le coefficient ???? (force de rappel vers l'équilibre)
est le coefficient de correction d'erreur. Il doit être négatif ;
dans le cas contraire il convient de rejeter une spécification du type
ARDL
13 Le tableau complet des élasticités
est disponible en annexe 5
14 Voir annexe 5
Page 60
EC (Error correction). En effet, le mécanisme de
correction d'erreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long
terme) irait alors en sens contraire et s'éloignerait de la cible de
long terme. Le coefficient associé à la force de rappel est
négatif (-1.5836) et significativement différent de zéro
au seuil statistique de 5% (son t de Student est supérieur à 1,96
en valeur absolue). Il existe donc bien un mécanisme à correction
d'erreur : à long terme les déséquilibres entre le TXCPIB,
l'INF, la FBCFPIB, la PGF et le TCOUV se compensent de sorte que les cinq
séries ont des évolutions similaires.
???? représente la vitesse à laquelle tout
déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif
du TXCPIB est résorbé dans l'année qui suit tout choc.
?1 = -1.5836, on arrive à ajuster 158,36% du
déséquilibre entre le niveau désiré et effectif du
TXCPIB.
Ainsi, les chocs sur le taux de croissance au
Sénégal se corrigent-ils à 158,36% par effet de «
feed back ». En d'autre termes, un choc constaté au cours d'une
année est entièrement résorbé au bout de 07 mois (1
/ 1,5836 = 0,63).
Elasticités de court terme
L'élasticité de court terme est ???? = -0,3472
cela signifie que si le l'INF augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme diminue de 3,472%.
L'élasticité de court terme est ??? ? = -0,2841
cela traduit que si la FBCFPIB augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme diminuera de 2,841%.
L'élasticité de court terme est ???? = 0,0574
cela traduit que si la PGF augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme augmentera de 0,574%.
L'élasticité de court terme est ???? = -0,2307
cela traduit que si le TCOUV augmente de 10%, alors le TXCPIB à court
terme diminue de 2,307%.
Elasticités de long terme
L'élasticité de long terme est ä2 = 0,0547
cela signifie que si l'INF augmente de 10%, alors le TXCPIB à long terme
augmente de 0,547%.
L'élasticité de long terme est ä3 = 0,3233
cela signifie que si le la FBCFPIB augmente de 10%, alors le TXCPIB à
long terme augmente de 3,233%.
Page 61
L'élasticité de long terme est 64 = 0,5470 cela
signifie que si le la PGF augmente de 10%, alors le TXCPIB à long terme
augmente de 5,470%.
L'élasticité de long terme est 65 = -0,0544 cela
signifie que si le TCOUV augmente de 10%, alors le TXCPIB à long terme
diminue de 0,544%.
La validité du modèle à correction d'erreurs
ARDL est liée au signe du coefficient ???? qui doit être compris
entre -1 et 0 avec une probabilité critique associée
inférieure à 5%, Les élasticités de long terme sont
représentées par les coefficients 62, 63, 64 et 65.
1-3. Autres tests
i. Test de significativité
globale15
La statistique de Fisher est 11.23 ; le modèle ARDL
à correction d'erreurs est globalement significatif.
ii. Test de corrélation des erreurs de
Breush-Godfrey
La statistique de durbin-Watson est 2.173215.
Les hypothèses à tester sont les suivantes :
H0 : Non corrélation des erreurs
H1 : Corrélation des erreurs
On compare la valeur de Prob > F à 5%
On accepte H0 si la valeur de Prob > F est supérieure
à 5%
On accepte H1 si la valeur de Prob > F est inférieure
à 5%
Tableau 8 : Résultats16 du
test de Breush-Godfrey
Retards(p)
|
F
|
df
|
Prob > F
|
1
|
1.057
|
(1, 11)
|
0.3260
|
D'après le tableau 8, les erreurs du modèle ARDL
sont corrélées car Prob > F (0.3260) est supérieure
à 5%.
15 Voir annexe 5 : Estimations ARDL
16 Voir annexe 6 : Autres tests
Page 62
iii. Test d'homocédasticité de
Breusch-Pagan
Règle de décision :
H0 : Les erreurs sont homocédastiques
H1 : Les erreurs sont hétérocédastiques
On accepte H0 si la valeur de Prob > chi2 est
supérieure à 5%.
On accepte H1 si la valeur de Prob > chi2 est
inférieure à 5%.
Tableau 9 : Résultats17 du
test de Breush-Pagan
Variable : D,TXCPIB
|
Chi2(1)
|
1.13
|
Prob>chi2
|
0.2874
|
La probabilité vaut 0.2874, les erreurs du modèle
ARDL sont homocédastiques. 2. Analyse et validation des
hypothèses
Il est préférable d'analyser d'abord les
résultats de l'estimation puis de procéder à la validation
des hypothèses.
2-1. Analyse des résultats
Le taux d'inflation et la Formation Brute de Capital Fixe en
pourcentage du PIB ont un impact négatif à court et un impact
positif à long terme. La PGF a une influence positive à court et
long terme tandis que le TCOUV a un effet négatif à court et long
terme. Les variables peuvent donc être classées en trois groupes.
D'abord le groupe de variables qui ont des élasticités
négatives et positives par rapport aux deux termes à savoir le
taux d'inflation et la Formation Brute de Capital Fixe ; ensuite celles qui ont
un impact positif dans les deux termes (PGF) et enfin celles dont leurs signes
sont négatifs dans les deux termes (TCOUV).
17 Voir annexe 6 : Autres tests
Page 63
Pour le premier groupe de variables
Le premier groupe de variables est constitué par
l'inflation et la formation brute de capital fixe. L'inflation
(INF)
L'inflation a un impact négatif et positif sur la
croissance du PIB selon les deux termes. Cela se traduit par son coefficient
négatif à court terme et positif à long terme. En effet
une augmentation du taux d'inflation de 10 % entraîne une diminution du
TXCPIB de 3,472% à court terme et une augmentation de 0,547% à
long terme. Cette sensibilité du TXCPIB à l'inflation traduit
l'importance de cette variable dans le processus du développement. Cela
montre que l'inflation influe négativement à la croissance vue
que la diminution du TXCPIB (3,472%) est plus importante que son augmentation
(0,547%). Outre les effets des hausses de salaires, des ajustements de marges,
des tarifs fiscaux et des pénuries alimentaires qui sont de source
interne, les chocs les plus significatifs sont d'origine internationale et sont
provoquées par les crises pétrolières telles que celles
des années 1973, 1979, 1990 et 2005/2006, ainsi que les chocs sur le
dollar et les taux d'intérêt des années 1980. Cette
dernière forme d'inflation a pris, au cours des dernières
années, une place aussi importante dans l'explication de la hausse du
niveau général des prix à long terme. Ces résultats
sont en accord avec certaines études postulant que la relation entre
l'inflation et la croissance était positive dans certains cas et
négative dans d'autres. C'est le cas de Thirwall et Barton(1971) qui ont
mené l'une des premières études transversales par pays,
Ils présentent une relation positive entre inflation et croissance
économique pour les pays industrialisés et une relation
négative pour 7 pays en développement. Aujourd'hui un consensus
s'est élaboré autour de la question à savoir qu'une
inflation faible et stable relance la croissance économique (Mubarik,
2005). Il faut savoir que l'inflation se signale par une hausse des prix mais,
toute hausse des prix n'est pas synonyme d'inflation. Celle-ci peut être
l'émanation d'une pénurie momentanée, d'une augmentation
de la demande, d'une hausse localisée sur quelques marchés (par
exemple le marché du pétrole). Le débat sur l'origine de
l'inflation dans les économies en développement a longtemps
préoccupé les économistes. Ainsi, deux questions
intéressent ces derniers, à savoir : quel est le bon niveau
d'inflation pour un pays et de quels instruments de politique économique
un pays en développement dispose-t-il pour éviter les situations
d'inflation persistante et élevée ? Ces questions sont
motivées par l'observation d'épisodes d'hyper-inflation et de
situations de
Page 64
faible croissance, notamment dans les pays d'Amérique
Latine. Les économistes du développement défendaient que
les causes de l'inflation sont à rechercher dans les difficultés
rencontrées par les gouvernements pour impulser le développement
et la croissance économique.
La formation brute de capital fixe
(FBCFPIB)
L'augmentation de la formation brute de capital fixe de 10% se
traduit par une diminution du TXCPIB de 2,841% à court terme et une
augmentation de 3,233% à long terme. L'élasticité
négative de court terme découle de la réduction des
dépenses publiques d'investissement à la suite de l'application
des Programmes d'Ajustements Structurels (PAS) durant la période
1990-1994. Après la dévaluation de 1994, la FBCF s'accroissait
passant de 67 à 141 milliards de francs selon l'ANSD, correspondant en
moyenne à une part de 4,79% du PIB durant la période 1995-2000.
Selon le fond monétaire international (voir FMI 1989), la formation
brute de capital fixe dans les pays en développement a chuté de
26,5 points de pourcentage du PIB en 1981 à moins de 23,5 points en 1985
et 1988 en moyenne annuelle. Comme l'ont remarqué Greene et Villanueva
(1991 : 34), "l'importance de l'investissement du secteur public a
été sous-estimée durant les années 80, puisque
l'adoption des programmes d'ajustement structurels a conduit plusieurs pays en
développement à réduire l'activité de
l'investissement du secteur public en vue de diminuer les déficits
budgétaires". L'investissement public affecterait l'augmentation de
la production en influençant le taux d'augmentation de la
productivité, indépendamment de son effet sur l'accumulation du
facteur. L'investissement surréagit par rapport à la demande et
rend la croissance irrégulière. Lorsque la demande augmente, les
entreprises investissent pour répondre à cette augmentation. Mais
si le rythme d'augmentation de cette demande ralentit, alors les entreprises
vont avoir des surcapacités de production, ce qui engendre une forte
diminution de l'investissement. C'est ce qu'on appelle l'effet
accélérateur. Peut-être est-ce ce qui s'est passé en
1993, quand l'investissement diminuant a quasiment provoqué la
récession. Cette année, la contribution de la FBCF à la
baisse du PIB est supérieure à la baisse du PIB elle-même.
L'investissement peut donc avoir un effet déstabilisant sur la
croissance.
Une élasticité positive de la FBCF est
jugé normal car l'investissement, qu'il soit matériel (achat de
capital fixe) ou immatériel est un évident facteur d'augmentation
du PIB sur le long
Page 65
terme, dans la mesure où c'est grâce à lui
qu'on peut produire plus. Toutefois, il est important de constater que cette
sensibilité est pratiquement non signifiante du fait de l'envergure que
la littérature reconnaît à la FBCF. Ce niveau de FBCF est
d'autant plus faible que malgré la croissance du PIB, la pauvreté
n'a pas reculée. Il urge alors donc que les politiques macro -
économiques instituées avec le programme d'ajustement structurel
(PAS) auquel le Sénégal s'était engagé, mettent un
accent particulier sur l'investissement. Cela exige un tissu économique
sain et peu contraignant avec les mesures fiscales visant à stimuler
l'investissement. Cette situation ne surprend guère et vient justifier
les critiques apportées à l'économie
sénégalaise caractérisée par un faible taux de
progression du PIB, une hypertrophie des activités tertiaires et
informelles, un bas niveau des taux d'épargne et d'investissement et une
forte incidence de la pauvreté et des inégalités. Ce bas
niveau d'investissement (2,841%) est l'une des causes majeures de la faiblesse
de la croissance de l'économie Sénégalaise. Après
avoir augmenté de 7,1% dans les années 1960 à 14,6% dans
années 1970, le taux d'investissement stagna autour de 17% (en
pourcentage du PIB) jusqu'au milieu des années 1990. De plus, le
Sénégal a tendance à recourir aux ressources
extérieures pour financer l'investissement. Le défi majeur pour
le Sénégal consiste désormais à perpétuer la
relance des investissements qu'on observe depuis le milieu des années
1990. La plupart des investissements sont financés par les transferts
des émigrés (dans l'immobilier essentiellement), cette relance
doit bénéficier à d'autres secteurs tels que le
bâtiment, le commerce et les services. Cette situation peut s'expliquer
par le fait que le coût d'acquisition des biens d'équipements
entièrement importés constitue une barrière quant à
l'accès des unités de productions aux innovations technologiques.
L'investissement constitue de ce fait un facteur important pour la croissance
et des investissements supplémentaires sont donc toujours
nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance.
Au cours de ces dernières années, souligne le
Rapport National sur la Compétitivité du Sénégal
(RNCS), le Sénégal a adopté des mesures importantes pour
améliorer l'environnement des affaires avec la création du
Conseil Présidentiel de l'Investissement (CPI), l'instauration d'un
guichet unique pour la création d'entreprises et la réduction du
taux d'impôts sur le bénéfice de société.
Cependant, de l'avis des dirigeants d'entreprises, des efforts soutenus restent
encore à faire pour l'amélioration de l'environnement
micro-économique des affaires.
Page 66
Ces résultats confirment les études de Dedewanou
Finagnon Antoine (Chercheur à l'Université de Laval, CANADA)
attestant que dans les pays de l'UEMOA, l'investissement et le capital humain
expliquent à long terme la croissance économique. Ainsi, des
mesures de politique économique devront être axées sur une
bonne gouvernance afin d'attirer, les investisseurs autant nationaux
qu'étrangers dans les pays de l'UEMOA.
Pour le deuxième groupe de variables
Ce deuxième groupe de variables ne concerne que la
Productivité Globale des Facteurs (PGF). Une augmentation de 10% de la
PGF entraîne une augmentation de 0,574% à court terme et de 5,470%
à long terme. De ce fait, une faible augmentation de 10% de la PGF
entraîne une augmentation de plus de 5% sur le long terme. Cette relation
d'augmentation est jugée très normale car la Productivité
Globale des Facteurs est souvent vue comme le vecteur de la croissance, car si
le capital et le travail demeurent des contributions importantes à la
production, la PGF peut intervenir jusqu'à 6% de la croissance dans
l'économie. Or ici on est à presque près de 6% (soit
5,470%) du PIB. Une accélération de la productivité
aboutit à une élévation du PIB dans les deux termes, mais
la hausse est plus importante dans le long terme. Le Sénégal est
donc sous l'ère de la consommation solaire par exemple puisque
l'ensoleillement peut permettre d'augmenter la production agricole, tous les
autres facteurs étant constants par ailleurs. L'ensoleillement est donc
un facteur de productivité. L'économie sénégalaise
tend vers un plan d'émergence visant à l'amélioration de
la compétitivité des facteurs de production. Ceci laisse supposer
que le Sénégal doit renforcer sa productivité pour
concurrencer les autres pays du monde en termes de croissance
économique. Le problème majeur du Sénégal reste la
productivité. Le pays doit aussi renforcer le développement des
infrastructures et l'approvisionnement fiable en énergie qui pourront,
dans le cours terme, susciter une croissance. La croissance est un défi
majeur pour ce pays et il faut qu'elle soit partagée. Et pour être
compétitif dans le monde, une éducation bien organisée est
nécessaire mais surtout une agriculture développée. Le
RNCS met en exergue les domaines de bonne performance ainsi que les principales
contraintes à la compétitivité du Sénégal.
Des secteurs comme l'agriculture, les infrastructures et les
télécommunications ont enregistré des performances. En
2009, la main d'oeuvre employée dans l'industrie et les services,
représentant moins de la moitié de la population active, a
généré 84% du PIB. A contrario, la main d'oeuvre
évoluant dans l'agriculture, représentant 53% de la population
active, n'a généré que 16% du
Page 67
PIB. Pour autant, l'agriculture a été le premier
contributeur à la croissance du PIB en 2008 et en 2009 avec
respectivement 51% et 40%.
En 2008, la productivité du travail était plus
élevée de 37% au Sénégal que dans les pays de la
CEDEAO et de 30% qu'au Ghana, mais elle était plus faible au
Sénégal de 70% et 20% respectivement par rapport à son
niveau dans les Etats subsahariens à revenu moyen inférieur et en
Tunisie. Le taux d'accroissement de la productivité du travail a
constamment décliné entre 2003 et 2008 et le
Sénégal risque d'être rattrapé par des pays
aujourd'hui moins performants dans ce domaine. Le RNCS liste un certain nombre
de facteurs comme la rigidité de la réglementation du travail qui
n'incite pas au recrutement de nouveaux employés, le chômage et le
sous-emploi des jeunes diplômés. L'autre problème concerne
les banques. Selon le rapport, le système financier
sénégalais s'est renforcé pendant la dernière
décennie, mais l'accès au financement demeure perçu comme
le facteur le plus contraignant pour les entreprises.
Les résultats des coefficients positifs confirment les
travaux faits par Datt et Ravaillon (1992) et de Kakwani (1997). Ces auteurs
ont suggérés que les changements de pauvreté peuvent
être décomposés en éléments de croissance et
de distribution. Cependant un accroissement peu significatif provoque une
contraction sensible de l'activité économique dans les secteurs
qui étaient initialement les plus protégés, soit
l'agriculture et l'industrie. A long terme, elle favorise l'accumulation du
capital, en particulier dans le secteur des services et le secteur industriel,
et elle se traduit par une diminution de la pauvreté.
Pour le troisième groupe de variables
Ici, nous n'avons que le taux de couverture (TCOUV).
Le taux de couverture quant à lui, son augmentation de
10% entraîne des baisses respectives de 2,307% et de 0,544% dans le court
et le long terme. Le Sénégal dispose d'un cadre institutionnel et
logistique favorable à la compétitivité. Toutefois, de
2000 à 2009, la part du Sénégal dans les exportations
mondiales a baissé de 8% en volume. Cette situation reflète les
contraintes d'offre liées à des niveaux insuffisants de
production associés aux problèmes sous-jacents de
compétitivité des produits et services d'exportation du
Sénégal. Les pays en développement connaissent un
modèle de développement basé sur l'exportation des
matières premières. Les prix de ces produits de base suivent une
évolution instable dans le marché mondial. Par conséquent,
cela entraîne un flottement des termes de l'échange qui peut
Page 68
influencer la croissance économique de ces pays
à travers l'investissement mais surtout la productivité. Selon
Varangis et al, (1995), « les pays tributaires des produits de base
subissent souvent de graves revers en matière de termes de
l'échange, ce qui nuit du même coût à leur croissance
économique à long terme et à l'investissement ».
2-2. Validation des hypothèses Hypothèse 1
:
La formation brute de capital fixe contrairement à
l'hypothèse formulée en H1, agit négativement à
court terme et positivement à long terme sur la croissance
économique du Sénégal, L'hypothèse H1 n'est pas
validée au plan empirique.
Hypothèse 2 :
Le taux d'inflation a un impact négatif à court
terme et positif à long terme comme formulée en hypothèse
H2, L'hypothèse H2 est vérifiée.
Hypothèse 3 :
Le taux de couverture contrairement formulée à
l'hypothèse formulée en H3, agit négativement sur la
croissance économique du Sénégal. L'hypothèse H3
n'est pas validée sur le plan empirique.
Hypothèse 4 :
La productivité globale des facteurs agit positivement
sur la croissance économique du Sénégal comme
formulée en hypothèse H4, L'hypothèse H4 est donc
vérifiée.
3. Recommandations et suggestions
Au terme de cette étude, il ressort que les
différentes variables explicatives considérées ont en
quelque sorte répondu à nos préoccupations, ouvrant ainsi
la voix aux recommandations et suggestions qui, loin de se borner au cadre de
la présente étude, vont bien au - delà dans le simple but
de faire développer le Sénégal ; ce qui est d'ailleurs la
préoccupation finale de toute étude économique. Ainsi de
façon générale il s'agira de :
- Encourager l'investissement à travers l'intervention
des pouvoirs publics auprès des banques et autres institutions
financières afin qu'elles augmentent les crédits à long
terme ;
Page 69
-Revoir à la baisse le prix des denrées de
première nécessité car l'inflation influe
négativement sur la croissance à court terme ;
- Maintenir la politique agricole menée depuis ces
dernières années, voire même l'améliorer du point de
vue technologique pour une meilleure rentabilité du secteur. En effet,
ce secteur, concerne plus de la moitié de la population active et reste
l'activité principale du monde rural ;
- Promouvoir une économie compétitive et
créatrice d'emplois décents ; - Maintenir le taux d'inflation
annuel moyen à 3% au maximum par an ;
- Créer des opportunités économiques et de
richesses pour la promotion d'emplois productifs et une transformation
structurelle de l'économie ;
En somme, une politique économique s'inspirant de ces
suggestions permettra au Sénégal d'assainir ses finances
publiques et de sortir des sentiers battus pour se hisser au rang des nations
de grande production et de croissance durable.
Page 70
CONCLUSION GENERALE
Afin de dégager les déterminants de la
croissance économique, il a été utilisé certaines
variables (l'inflation, la formation brute de capital fixe, la
productivité globale des facteurs et le taux de couverture). Le travail
a consisté à collecter des informations utiles auprès des
services les plus indiqués et de passer à une régression
économique à l'aide du logiciel Stata 13. L'examen du
degré d'intégration des variables notamment par le test de racine
unitaire de « Dickey - Fuller Augmented et Philips-Perron » a permis
de mettre en évidence d'une part la non stationnarité des
principales variables macro-économique utilisées.
D'autre part ces tests ont montré que les variables ont
des ordres d'intégration différents, soit en I (0), en I (1) ou
le mélange des deux. Ce qui nous a permis de continuer le test pour
aboutir aux résultats ci - dessus présentés.
Les résultats auxquels l'analyse économique a
abouti sont sans conteste l'existence des taux d'inflation très
élevés qui ont pour conséquence la cherté des
produits alimentaires.
Ainsi, l'estimation du modèle montre que le niveau de
développement est positivement (à long terme) expliqué par
la productivité globale des facteurs, et la Formation Brute de Capital
Fixe, tandis que le taux de couverture du Sénégal ne favorise
guère la croissance.
? Les effets du taux d'inflation nécessitent une
attention particulière pour le Sénégal. Son effet de long
terme peut être dû à l'émanation d'une pénurie
momentanée, d'une augmentation de la demande, d'une hausse
localisée sur quelques marchés (par exemple le marché du
pétrole en ce moment).
? La Formation Brute de Capital Fixe en pourcentage du PIB
agit également de façon oscillante sur le niveau de croissance
comme le témoigne son coefficient dans les deux modèles
(élasticité égale à -0,2841 à court terme et
à 0,3233 à long terme). Cette faible significativité peut
s'expliquer par le regain des investissements dans les infrastructures, la
santé et l'éducation au milieu des années 90. Il apparait
donc clairement que la dévaluation intervenue en 1994 a eu des impacts
positifs sur la dynamique de l'investissement privé, de l'investissement
public de même que sur la stabilité des prix. Il est maintenant
primordial d'améliorer le climat des affaires et sur la synergie entre
les différentes politiques monétaires et budgétaires.
Page 71
? La productivité globale des facteurs influe
positivement sur la croissance économique. Une
accélération de la productivité aboutit à une
élévation du PIB. Ceci est jugé normal d'autant plus qu'un
accroissement peu significatif provoque une contraction sensible de
l'activité économique dans les secteurs qui étaient
initialement les plus protégés.
? Le taux de couverture influe négativement la
croissance. Les prix des produits de base suivent une évolution instable
dans le marché mondial. Par conséquent, cela entraîne un
flottement des termes de l'échange qui peut influencer la croissance
économique de ces pays à travers l'investissement mais surtout la
productivité.
A travers tout ce qui vient d'être
élucidé, des recommandations et suggestions ont été
formulées à l'endroit des autorités en charge de ce pays
et dont la prise en compte permettra d'amorcer le sentier de croissance tant
voulu par la Nation.
Cette étude loin d'être parfaite en son genre
s'achève tout en soulignant ses limites et faiblesses en quelques tirets
:
- L'étude n'a pas pu aborder tous les aspects de la
croissance ;
- L'étude n'a pas pris en compte certaines variables
qualitatives et quantitatives qui paraissent avoir une certaine influence sur
la croissance économique. Ce sont entre autres les aléas
naturels, le risque politique, l'instabilité macro - économique,
le taux de croissance de la population, la qualité des institutions, le
degré d'ouverture, etc.
- S'inspirant des travaux de Pesaran et al,, (2001), le
modèle utilisé est celui de correction d'erreur ARDL.
En ouvrant la voie aux critiques et suggestions utiles pour
son perfectionnement, cette étude s'achève en faisant appel
à tout chercheur voulant travailler dans le même sens de pousser
ses réflexions d'une part dans le secteur informel qui gangrène
l'économie sénégalaise du fait de sa non participation
à la fiscalité et en cherchant des voies et moyens pour
améliorer sa productivité et augmenter davantage ses
investissements.
Page 72
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Page 76
ANNEXES
1%
5%
|
TXCPIB
Percentiles
-.053264
-.033106
|
Smallest
-.053264
-.033106
|
|
|
10%
|
-.005924
|
-.006756
|
Obs
|
34
|
25%
|
.017611
|
-.005924
|
Sum of Wgt.
|
34
|
50%
|
.0345285
|
|
Mean
|
.0309097
|
|
|
Largest
|
Std. Dev.
|
.0282032
|
75%
|
.050695
|
.060944
|
|
|
90%
|
.060944
|
.063598
|
Variance
|
.0007954
|
95%
|
.066832
|
.066832
|
Skewness
|
-.9785199
|
99%
|
.078431
|
.078431
|
Kurtosis
|
4.114906
|
1%
5%
|
Percentiles
-.041407
-.02248
|
INF
Smallest
-.041407
-.02248
|
|
|
10%
|
-.017536
|
-.018267
|
Obs
|
34
|
25%
|
.004473
|
-.017536
|
Sum of Wgt.
|
34
|
50%
|
.0172885
|
|
Mean
|
.0327689
|
|
|
Largest
|
Std. Dev.
|
.0477324
|
75%
|
.058533
|
.11617
|
|
|
90%
|
.11617
|
.11784
|
Variance
|
.0022784
|
95%
|
.130001
|
.130001
|
Skewness
|
1.168008
|
99%
|
.173764
|
.173764
|
Kurtosis
|
3.981544
|
|
|
FBCFPIB
|
|
|
|
Percentiles
|
Smallest
|
|
|
1%
|
.135622
|
.135622
|
|
|
5%
|
.14636
|
.14636
|
|
|
10%
|
.156724
|
.152185
|
Obs
|
34
|
25%
|
.181645
|
.156724
|
Sum of Wgt.
|
34
|
50%
|
.211113
|
|
Mean
|
.2080703
|
|
|
Largest
|
Std. Dev.
|
.0346891
|
75%
|
.231205
|
.255053
|
|
|
90%
|
.255053
|
.261463
|
Variance
|
.0012033
|
95%
|
.261513
|
.261513
|
Skewness
|
-.2232075
|
99%
|
.268174
|
.268174
|
Kurtosis
|
2.284155
|
ANNEXE 1 : STATISQUES DESCRIPTIVES
Page 77
1%
5%
|
Percentiles
-.06536
-.062543
|
PGF
Smallest
-.06536
-.062543
|
|
|
10%
|
-.059859
|
-.061158
|
Obs
|
34
|
25%
|
-.049886
|
-.059859
|
Sum of Wgt.
|
34
|
50%
|
-.0268315
|
|
Mean
|
-.0284457
|
|
|
Largest
|
Std. Dev.
|
.0232831
|
75%
|
-.007723
|
.003512
|
|
|
90%
|
.003512
|
.007209
|
Variance
|
.0005421
|
95%
|
.007691
|
.007691
|
Skewness
|
.0250688
|
99%
|
.015099
|
.015099
|
Kurtosis
|
1.891721
|
|
|
TCOUV
|
|
|
|
Percentiles
|
Smallest
|
|
|
1%
|
.49835
|
.49835
|
|
|
5%
|
.531846
|
.531846
|
|
|
10%
|
.573895
|
.571235
|
Obs
|
34
|
25%
|
.617848
|
.573895
|
Sum of Wgt.
|
34
|
50%
|
.7001335
|
|
Mean
|
.6968625
|
|
|
Largest
|
Std. Dev.
|
.0906673
|
75%
|
.760673
|
.812803
|
|
|
90%
|
.812803
|
.814104
|
Variance
|
.0082206
|
95%
|
.823572
|
.823572
|
Skewness
|
-.344054
|
99%
|
.826907
|
.826907
|
Kurtosis
|
2.124783
|
ANNEXE 2 : EVOLUTION DES VARIABLES
1980 1990 2000 2010 2020
Année
1980 1990 2000 2010 2020
anne
Page 78
1980 1990 2000 2010 2020
anne
1980 1990 2000 2010 2020
anne
Page 79
1980 1990 2000 2010 2020
anne
Page 80
ANNEXE 3 : TESTS DE RACINE UNITAIRE
TXCPIB
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -7.815 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
INF
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -2.889 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.1663
FBCFPIB
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -3.414 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0496
PGF
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -3.715 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0214
TXCOUV
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33
Page 81
TXCPIB
Phillips-Perron test for unit root Number of obs = 33
Newey-West lags = 3
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) -42.140 -23.524 -18.508 -15.984
Z(t) -7.822 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
INF
pperron inf. trend regress
Phillips-Perron test for unit root Number of obs = 33
Newey-West lags = 3
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) -14.123 -23.524 -18.508 -15.984
Z(t) -2.876 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.1703
FBCFPIB
Phillips-Perron test for unit root Number of obs = 33
Newey-West lags = 3
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) -18.835 -23.524 -18.508 -15.984
Z(t) -3.458 -4.306 -3.568 -3.221
Page 82
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(t) -1.857 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.6765
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0441
PGF
Phillips-Perron test for unit root Number of obs = 33
Newey-West lags = 3
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) -23.089 -23.524 -18.508 -15.984
Z(t) -3.824 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0154
TXCOUV
Phillips-Perron test for unit root Number of obs = 33
Newey-West lags = 3
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic Value Value Value
Z(rho) -4.745 -23.524 -18.508 -15.984
Z(t) -1.833 -4.306 -3.568 -3.221
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.6886
Page 83
Page 84
ANNEXE 4 : TEST DE COINTEGRATION
Pesaran/Shin/Smith (2001) Bounds Test
H0: no levels relationship F = 22.193
t = -10.124
Critical Values (0.1-0.01). F-statistic. Case 3
| [I_0] [I_1] | [I_0] [I_1] | [I_0] [I_1] | [I_0] [I_1]
| L_1 L_1 | L_05 L_05 | L_025 L_025 | L_01 L_01
+ + + +
k_4 | 2.45 3.52 | 2.86 4.01 | 3.25 4.49 | 3.74 5.06 accept if
F < critical value for I(0) regressors reject if F > critical value for
I(1) regressors
Critical Values (0.1-0.01). t-statistic. Case 3
| [I_0] [I_1] | [I_0] [I_1] | [I_0] [I_1] | [I_0] [I_1]
| L_1 L_1 | L_05 L_05 | L_025 L_025 | L_01 L_01
+ + + +
k_4 | -2.57 -3.66 | -2.86 -3.99 | -3.13 -4.26 | -3.43
-4.60 accept if t > critical value for I(0) regressors reject if t <
critical value for I(1) regressors
k: # of non-deterministic regressors in long-run relationship
|
ARDL regression
Model: ec
Sample: 1984
|
- 2013
|
Number of obs
|
=
|
30
|
Log likelihood
|
=
|
101.62521
|
R-squared
|
=
|
.94088214
|
Adj R-squared
|
=
|
.85713183
|
Root MSE
|
=
|
.01292877
|
|
D.TXCPIB
|
|
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
ADJ
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TXCPIB
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
-1.583608
|
.1564146
|
-10.12
|
0.000
|
-1.924406
|
-1.24281
|
LR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INF
|
|
|
.054779
|
.0571065
|
0.96
|
0.356
|
-.0696453
|
.1792032
|
|
FBCFPIB
|
|
|
.3233638
|
.1152641
|
2.81
|
0.016
|
.072225
|
.5745027
|
|
PGF
|
|
|
.5470513
|
.2499841
|
2.19
|
0.049
|
.0023826
|
1.09172
|
|
TXCOUV
|
|
|
-.0544007
|
.0705531
|
-0.77
|
0.456
|
-.2081228
|
.0993214
|
SR |
INF |
|
|
|
|
|
|
|
D1. |
|
-.3472959
|
.1228519
|
-2.83
|
0.015
|
-.6149673
|
-.0796246
|
LD. |
|
-.0879927
|
.0948526
|
-0.93
|
0.372
|
-.2946587
|
.1186734
|
L2D. |
|
-.20351
|
.0880118
|
-2.31
|
0.039
|
-.3952713
|
-.0117488
|
FBCFPIB |
|
|
|
|
|
|
|
D1. |
|
-.2841138
|
.2148174
|
-1.32
|
0.211
|
-.7521607
|
.1839332
|
LD. |
|
-.4225409
|
.2064124
|
-2.05
|
0.063
|
-.8722749
|
.027193
|
L2D. |
|
-.3082085
|
.1709053
|
-1.80
|
0.096
|
-.6805793
|
.0641622
|
PGF |
|
|
|
|
|
|
|
D1. |
|
.0574075
|
.3134522
|
0.18
|
0.858
|
-.6255461
|
.7403612
|
LD. |
|
.2590554
|
.181011
|
1.43
|
0.178
|
-.1353336
|
.6534445
|
TXCOUV |
|
|
|
|
|
|
|
D1. |
|
-.230772
|
.0978875
|
-2.36
|
0.036
|
-.4440505
|
-.0174935
|
LD. |
|
-.0336988
|
.0891296
|
-0.38
|
0.712
|
-.2278956
|
.1604979
|
L2D. |
|
-.1254537
|
.0711391
|
-1.76
|
0.103
|
-.2804524
|
.0295451
|
L3D. |
|
.0810834
|
.0705573
|
1.15
|
0.273
|
-.0726478
|
.2348147
|
_cons |
|
.0253874
|
.1220764
|
0.21
|
0.839
|
-.2405943
|
.2913692
|
Page 85
ANNEXE 5 : RESULTATS DE LA REGRESSION DU MODELE
ARDL
Page 86
Source
|
|
|
SS
|
df MS
|
|
Number of obs
|
= 30
|
+
|
|
|
|
|
F( 17, 12)
|
= 11.23
|
Model
|
|
|
.031923631
|
17 .001877861
|
|
Prob > F
|
= 0.0001
|
Residual
|
|
|
.002005838
|
12 .000167153
|
|
R-squared
|
= 0.9409
|
+
|
|
|
|
|
Adj R-squared
|
= 0.8571
|
Total
|
|
|
.033929469
|
29 .001169982
|
|
Root MSE
|
= .01293
|
D,TXCPIB
|
|
|
Coef.
|
Std, Err. t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
TXCPIB
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
-1.583608
|
.1564146 -10.12
|
0.000
|
-1.924406
|
-1.24281
|
INF
|
|
|
.0867484
|
.0892418 0.97
|
0.350
|
-.1076928
|
.2811895
|
FBCFPIB
|
|
|
.5120815
|
.1833017 2.79
|
0.016
|
.1127015
|
.9114616
|
PGF
|
|
|
.8663146
|
.4215746 2.05
|
0.062
|
-.0522176
|
1.784847
|
TXCOUV
|
|
|
-.0861494
|
.1134583 -0.76
|
0.462
|
-.3333537
|
.161055
|
INF
|
|
|
|
|
|
|
|
D1.
|
|
|
-.3472959
|
.1228519 -2.83
|
0.015
|
-.6149673
|
-.0796246
|
LD.
|
|
|
-.0879927
|
.0948526 -0.93
|
0.372
|
-.2946587
|
.1186734
|
L2D.
|
|
|
-.20351
|
.0880118 -2.31
|
0.039
|
-.3952713
|
-.0117488
|
FBCFPIB
|
|
|
|
|
|
|
|
D1.
|
|
|
-.2841138
|
.2148174 -1.32
|
0.211
|
-.7521607
|
.1839332
|
LD.
|
|
|
-.4225409
|
.2064124 -2.05
|
0.063
|
-.8722749
|
.027193
|
L2D.
|
|
|
-.3082085
|
.1709053 -1.80
|
0.096
|
-.6805793
|
.0641622
|
PGF
|
|
|
|
|
|
|
|
D1.
|
|
|
.0574075
|
.3134522 0.18
|
0.858
|
-.6255461
|
.7403612
|
LD.
|
|
|
.2590554
|
.181011 1.43
|
0.178
|
-.1353336
|
.6534445
|
TXCOUV
|
|
|
|
|
|
|
|
D1.
|
|
|
-.230772
|
.0978875 -2.36
|
0.036
|
-.4440505
|
-.0174935
|
LD.
|
|
|
-.0336988
|
.0891296 -0.38
|
0.712
|
-.2278956
|
.1604979
|
L2. |
|
|
-.1254537
|
.0711391 -1.76
|
0.103
|
-.2804524
|
.0295451
|
L3D.
|
|
|
.0810834
|
.0705573 1.15
|
0.273
|
-.0726478
|
.2348147
|
_cons
|
|
|
.0253874
|
.1220764 0.21
|
0.839
|
-.2405943
|
.2913692
|
Breusch-Pagan / Cook-Weisberg test for heteroskedasticity
Ho: Constant variance
Variables: fitted values of D.TXCPIB
chi2(1) = 1.13
Prob > chi2 = 0.2874
LM test for autoregressive conditional heteroskedasticity
(ARCH)
lags(p) | chi2 df Prob > chi2
+
1 | 1.171 1 0.2793
H0: no ARCH effects vs, H1: ARCH(p)
disturbance
Breusch-Godfrey LM test for autocorrelation
lags(p) | chi2 df Prob > chi2
+
1 | 1.057 1 0.3039
H0: no serial correlation
Page 87
ANNEXE 6 : Autres TESTS
Durbin-Watson d-statistic( 18, 30) = 2.173215
Ramsey RESET test using powers of the fitted values of D,TXCPIB
Ho: model has no omitted variables
F(3, 9) = 0.51
Prob > F = 0.6857
|
Page 88
1
0
0
0
CUSUM
1986 2013
anne
CUSUM squared
0
1986 2013
0
anne
CUSUM
1987 2013
anne
CUSUM squared
1987 2013
anne
0
1
|