DEDICAOE
1
A mes parents, M. KENGNE Augustin Et Mme KENGNE
née SOH Marie-Noëlle, Pour leur soutien inconditionnel
et indéfectible
2
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier tous ceux qui, ont
contribué à la réalisation de ce travail, de près
ou de loin :
le docteur NKOULOU NKOULOU Zozo, qui a accepté de
diriger ce mémoire et dont les conseils et les remarques, la
disponibilité et l'écoute, ont conduit à l'aboutissement
de ce travail.
tout le corps enseignant de l'Université Catholique
d'Afrique Centrale pour les enseignements de qualité reçus.
M. SAH, grâce à qui notre séjour à
CONGELCAM S.A a été possible et à l'endroit de tout le
personnel de CONGELCAM S.A., notamment celui de M. KAMGAING Séraphin,
dont la disponibilité et l'ouverture ont rendu notre séjour
chaleureux et bénéfique.
tous nos camarades de MASTER GRH 2014-2015.
tous ceux et celles qui ont eu la volonté de relire
notre travail notamment : AZOGANG MUKENGNE TATIANA, BENINGA Paul-Crescent,
ABEGA Edgard, AVANG Maxime.
nos frères et soeurs ETAMBA Renaud, CSOH Tanguy, KENGNE
Joséphine, TCHAMKO Vlady, pour leurs encouragements.
A tous ceux et celles que nous n'avons pu citer
nommément, qu'ils y voient, non pas une omission, mais la marque de ma
vive et discrète gratitude.
3
SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES
C.A : Conseil d'Administration
C.N.P.S : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CONGELCAM : Congelés du Cameroun
D.R.H : Direction des Ressources Humaines
F.C.F.A: Franc pour la Coopération Financière
en Afrique
G.R.H: Gestion des Ressources Humaines
H: Heures
M.: Monsieur
min: Minutes
O.C.B: Organizational Citizenship
Behaviors
O.S.T: Organisation Scientifique du
Travail
P.D.G: Président Directeur
Général
Q.V.T : Qualité de Vie au Travail
R.H : Ressources Humaines
S.A. : Société Anonyme
S.M.I.G : Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti
U.C.A.C : Université Catholique
d'Afrique Centrale
4
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Répartition des
employés par catégorie socioprofessionnelle 23
Tableau n°2 : Récapitulatif des
heures de travail à CONGELCAM S.A 63
Tableau n°3 : Récapitulatif des
heures de pause à CONGELCAM S.A 64
Tableau n°4 : Récapitulatif des
modalités de la semaine standard 66
Tableau n°5 : Répartition des
employés interrogés par sexe 71
Tableau n°6 : Evaluation subjective de
la productivité des employés par périodes de la
journée 74
5
RESUME
L'objectif de cette étude est de savoir comment peut-on
à partir de la gestion du temps de travail davantage mobiliser les
employés. Pour y répondre, nous avons
formulé l'hypothèse principale suivante : la définition du
temps de travail conformément aux dispositions légales et
règlementaires permet de mobiliser les employés. Cette
hypothèse se décompose en deux autres secondaires dont la
première mentionne qu'une définition précise et concise
des temps de travail (heures d'arrivée, heures de départ, heures
supplémentaires) et des temps de non travail (heures de pause, temps de
repos hebdomadaire, de congés annuels), permet aux employés de
satisfaire à la fois les exigences de la vie professionnelle et celles
de la vie privée ; la deuxième stipule qu'une
rémunération formelle (c'est-à-dire
règlementée) mais aussi incitative (qui tient compte de l'effort
individuel pour la bonne marche des activités de l'entreprise), permet
un meilleur épanouissement des employés au sein de
l'organisation. Afin d'affirmer ou d'infirmer nos hypothèses de
recherche, nos enquêtes ont été effectuées à
CONGELCAM S.A. Nous nous sommes servis de l'analyse qualitative et de l'analyse
stratégique de CROZIER et FRIEDBERG, pour expliquer les résultats
observés. Nous sommes arrivés à la conclusion suivante :
la façon dont le temps de travail est géré à
CONGELCAM S.A. ne mobilise pas les employés. Bien que notre travail ait
démontré les effets négatifs de la gestion du temps de
travail sur la mobilisation des employés de CONGELCAM S.A., nous avons
émis quelques suggestions pouvant aider le staff dirigeant à
pallier ces effets non souhaités.
Mots clés : Temps, Temps de travail, Gestion du
temps de travail, Mobilisation.
6
ABSTRACT
The objective of this study is to know how one can better
mobilise workers employees during working hours. To reach at that we have
formulated the following hypothesis : defining working hours corresponding to
rules and regulations help to mobilise workers. This hypothesis is subdivided
into two where the first precises and concises working hours (time to arrival,
time of departure, spplementary hours) and non working hours (break time,
weekly resting hours and annual holidays) help the workers to accomplish the
exigences of porfessionnal life and those of private life. The second
stipulates that a formal remuneration (that is, according to rules) but aswell
as incentives (wich takes into consideration individual efforts for the good
functioning of the enterprise), enable a better blooming of workers at the head
of the organisation. In order to affirm or infirm our research hypothesis, our
reseacrh was carried out at CONGELCAM S.A. To do this, we used the qualitative
analysis and the strategic analysis of CROZIER and FRIEDBERG. To explain the
result observed, we arrived at the following conclusion : the way in which time
is managed in CONGELCAM S.A. does not mobilises workers. In as much as our work
has demonstrated the poor management of time in CONGELCAM S.A. in relation to
mobilisation of workers, we also suggested some ideas capable of helping the
directing staff to resolve the indesirable effects.
Key Word : Time, Working time management, Time
Management, mobilization
7
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 8
PARTIE I : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET MOBILISATION
DES
EMPLOYES 24
CHAPITRE I : APPROCHES CONCEPTUELLES DE LA GESTION DU
TEMPS DE
TRAVAIL ET DE LA MOBILISATION DES EMPLOYES
25
SECTION I : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL 25
SECTION II : MOBILISATION DES EMPLOYES 34
CHAPITRE II : LIENS ENTRE LA GESTION DU TEMPS DE
TRAVAIL ET LA
MOBILISATION 43
SECTION I : EFFETS DES AMENAGEMENTS TEMPORELS SUR
LA
MOBILISATION DES EMPLOYES 43
SECTION II : INFLUENCE DES POLITIQUES DE REMUNERATION
SUR LA
GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL PAR LES EMPLOYES
45
PARTIE II : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET MOBILISATION
DES
EMPLOYES A CONGELCAM S.A. 50
CHAPITRE III : OUTILS DE LA GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL
ET DE LA
MOBILISATION DES EMPLOYES A CONGELCAM S.A.
51
SECTION I : PRESENTATION DE CONGELCAM S.A. 51
SECTION II : ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL ET
METHODES DE
MOBILISATION DES EMPLOYES A CONGELCAM S.A. 60
CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
SUR LA GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET LA MOBILISATION DES EMPLOYES
A
CONGELCAM S.A. 71
SECTION I : EFFETS DE L'ORGANISATION DES TEMPS DE
TRAVAIL A
CONGELCAM S.A SUR LA MOBILISATION DES EMPLOYES
71
SECTION II : POLITIQUES DE REMUNERATION DES TEMPS DE
TRAVAIL A
CONGELCAM S.A. ET MOBILISATION DES EMPLOYES
74
CONCLUSION GENERALE 78
BIBLIOGRAPHIE 82
ANNEXES 88
INTRODUCTION GENERALE
8
Le travail éloigne de nous trois grands maux qui sont
l'ennui, le besoin et le vice (CANDIDE DE VOLTAIRE, 1759). Il est en quelque
sorte inéluctable pour l'épanouissement de l'Homme.
D'après l'article 2 du code du travail camerounais, est
considéré comme travailleur « ...toute personne qui s'est
engagée à mettre son activité professionnelle moyennant
rémunération, sous la direction et l'autorité d'une
personne physique ou morale, publique ou privée, celle-ci étant
considérée comme employeur».
Le travailleur ainsi défini, est
considéré comme la partie faible dans le rapport
employeur-employé. Raison pour laquelle, des mesures ont
été envisagées pour la protection des droits de ce
dernier. C'est dans cette lancée que s'inscrivent les lois sociales,
établies par de nombreux Etats pour protéger leurs travailleurs.
Au Cameroun, le code du travail, est une loi (Loi no 92/007 du 14 août
1992). Il édicte un ensemble de principes en matière sociale qui
obligent les parties à une relation de travail. On y retrouve un
ensemble d'articles parmi lesquels ceux régissant les conditions de
travail et plus particulièrement le temps de travail.
Le temps de travail est défini comme « le temps
pendant lequel le salarié est tenu de rester sur le lieu de travail dans
les locaux déterminés et imposés par l'employeur, peu
importe les conditions d'occupation de tels locaux, afin de répondre
à toute nécessite d'intervention sans pouvoir vaquer librement
à des occupations personnelles » (dictionnaire du droit
privé de SERGE BRAUDO). De cette définition, il en ressort que le
temps de travail est strict et imposable au salarié. Cependant, il
devient nécessaire de le gérer de telle sorte que
l'employé puisse avoir des moments de détentes au cours de la
journée de travail. D'où la notion de « gestion du temps de
travail ».
Concept étudié et mis en place dans les
entreprises occidentales au moyen âge, la gestion du temps de travail se
mondialise du fait de la valeur ajoutée qu'elle apporte dans la
satisfaction des intérêts mutuels des employeurs et des
employés (GASPARINI, 1990). Ainsi, Les salariés y trouvent ainsi
leur compte en termes de rémunération, de développement de
compétences, d'évolution de carrière et de relations
professionnelles conviviales ; tandis que les employeurs maintiennent, mieux,
accroissent la performance organisationnelle de leur firme en termes de
compétitivité, grâce au déploiement des
énergies librement consenties et un engagement organisationnel
volontaire (ARTHUR J.B, 1994). En outre, c'est dire qu'une
9
10
11
mauvaise gestion du temps de travail pourrait être
source de démobilisation pour les employés et de perte de
performance pour l'entreprise.
Au vue de la place prépondérante qu'occupe le
temps de travail dans les entreprises, il convient de s'interroger sur sa
gestion au sein de CONGELCAM S.A. En outre, comment est
organisé le temps de travail à CONGELCAM S.A ?
I. CONTEXTE
La maitrise du temps n'est pas un souci de confort, c'est un
véritable enjeu pour le marché du travail, le bien-être au
travail et l'égalité de tous face à l'emploi (VENDRAMIN,
2007 : 6). Une journée fera en tout vingt-quatre heures (24H), par
contre, la productivité d'un salarié ne sera optimale que cinq
(05) à huit (08) heures de temps. C'est ainsi qu'on forme les gens dans
plusieurs domaines, on insiste sur un grand nombre de connaissances nouvelles
à acquérir, mais rarement on entend parler de gestion du temps de
travail (DUPPERRIN, 2015).
Dans une interview sur l'organisation du XXIème
siècle, PETER DRUCKER (2005) nous rappelle que « le trait principal
d'un leader efficace était de faire une chose à la fois. Mais il
remarque que les technologies d'aujourd'hui nous donnent la possibilité
de faire 73 choses à la fois. Il constate qu'un nombre croissant de
managers ressemblent aujourd'hui à des adolescents souffrants de
troubles de l'attention, courant sans cesse d'une chose à l'autre,
assommés par l'information » Or, d'après SAADOUM (1998 :
20), «Le temps, c'est des événements qui arrivent les uns
à la suite des autres. Ce qui signifie qu'il suffit de contrôler
les événements pour pouvoir contrôler le temps».
Le temps c'est de l'argent (BENJAMIN FRANKLIN, 1748) alors, de
nombreux Etats estiment qu'il faut travailler plus pour gagner plus (Projet de
loi pour « la croissance et l'activité »,
présenté par le ministre français de l'Economie EMMANUEL
MACRON). Ainsi, les familles se retrouvent déstructurées car, la
course effrénée vers l'excellence créait un
déséquilibre familial. Dès lors, on consacre plus de temps
au travail tout en laissant de côté la vie privée et
familiale. Au sein des entreprises, les délais d'exécution des
tâches sont raccourcis, pourtant, les objectifs qu'on assigne aux
employés ne cessent d'évoluer. A cet effet, SEIWERT (2012)
affirme que, « la situation est particulièrement grave lorsque l'on
reste stressé même après avoir quitté son travail,
et que les soirées et les week-ends ne suffisent plus à se
détendre et à profiter de la vie ».
Tout ceci engendre des situations de stress au travail qui
vont souvent jusqu'aux « suicides ». C'est le cas de ceux
enregistrés à FRANCE TELECOM et dont les causes proviennent des
pressions exercées sur les employés en termes de surcharges de
travail qui excédaient les horaires réglementaires et du travail
sans repos ou relâchement.
Ces situations, qui jadis étaient perçus comme
des problèmes étrangers se retrouvent de plus en plus dans nos
sociétés africaines et même camerounaises (les deux chutes
du ministre INONI EPHRAIN devant l'assemblée), où on observe
désormais des personnes victimes de surmenages, une multiplicité
des accidents cardio-vasculaires, des familles décomposées et
tout ceci à cause de l'inadéquation vie privée, vie
professionnelle.
Bien que jouissant du statut de leader du commerce des
produits halieutiques au Cameroun (selon le ministère du commerce du
Cameroun, CONGELCAM S.A. détient 92% de la vente nationale des produits
de pêche), CONGELCAM S.A. fait face à l'influence du temps dans sa
gestion quotidienne. Cela s'observe de manière différente dans
les services administratifs et dans les agences commerciales.
Dans les services administratifs par exemple, la
réception d'un e-mail, d'un appel téléphonique, ou des
réunions impromptues déconnectent les employés de leurs
tâches quotidiennes, chamboulent leurs emplois de temps et leurs imposent
des ajouts des tâches pas forcément utiles et prioritaires. Les
temps de travail deviennent alors de longues pauses interminables et à
la fin de la journée, les employés se retrouvent la plupart du
temps avec une masse de dossiers accumulée sur leur table.
Découragés et ne sachant où commencer, ils renvoient
très souvent le travail au lendemain. Ceci provoque une accumulation des
tâches non réalisées et augmentent la pression au
travail.
De plus, l'absence de fiche de poste à CONGELCAM S.A.
(qui devrait préciser les rôles au sein de l'entreprise : qui fait
quoi ? Comment ? Et avec quels moyens ?) engendre une confusion de tâche
et des pertes de temps. On se trouve, à refaire ce qu'un autre a
déjà fait ou est en train de le faire (Nous avons des accidents
de circulation qui devraient être gérés par le service
contentieux, où nous retrouvons le service du matériel roulant,
le service logistique et même le service d'achat).
Au sein des agences, les déchargements impromptus et
tardifs (les camions contenant des produits destinés à la vente
arrivent très souvent après 18H) contraints les employés
à travailler au-delà des heures prescrites par la
règlementation du travail et cela sans pause. Le travail est fait en
continu, ce qui oblige l'employé à trouver des subterfuges pour
prendre son
repas. De plus, ces heures supplémentaires ne sont pas
rémunérées ce qui engendre la démotivation
observée chez certains employés. Ces situations nous
emmène donc à réfléchir au problème de
l'organisation du temps de travail pour la mobilisation des employés de
CONGELCAM S.A.?
II. DELIMITATION DE L'ETUDE
1. Délimitation spatiale
Notre étude est faite dans la ville de Douala et plus
précisément à CONGELCAM S.A., pour les raisons suivantes
:
- la ville de Douala se caractérise par son nombre
croissant d'entreprises génératrices d'emplois. Cet accroissement
d'entreprises, dont de concurrences, contraint les managers à mettre sur
pied des méthodes beaucoup plus strictes de productions afin de
réduire les coûts et maximiser les bénéfices. Ces
méthodes sont entre autres, la réduction des temps de production,
la mise sur pieds de nouvelles méthodes de management et l'augmentation
des rythmes de travail.
- la direction générale de CONGELCAM S.A. se
trouve à Douala plus précisément à BONANDJO (zone
portuaire). C'est le lieu de notre stage académique et le lieu où
est centralisé la DRH de l'entreprise. C'est donc à cet endroit
précis que sont proposés, analysés et validés, des
mesures visant l'amélioration de la productivité et des
conditions de travail des employés.
2. Délimitation temporelle
Notre étude s'est faite durant la période du 10
Avril au 10 juillet 2015, période pendant laquelle nous avons
été en entreprise. Elle nous a permis de faire une observation
directe qui consiste à participer à même titre que les
employés, aux tâches de l'entreprise ainsi qu'à subir le
même mode d'organisation du travail.
De plus, cette période coïncidait avec la
période de grande vacance. Période, pendant laquelle les enfants
sont à la maison et nécessitent plus d'attention des parents. Il
devenait loisible pour nous d'observer des départs
précipités et en catimini, des pauses rallongées et des
plaintes des employés à qui des tâches étaient
attribuées aux heures de retour. Ce qui
12
permettrait de mettre en exergue le lien étroit qui
existe entre la gestion du temps de travail et la mobilisation des
employés.
3. Délimitation matérielle
Cette étude sera traitée tout d'abord sous
l'angle de la sociologie des organisations qui se définie comme une
branche de la sociologie qui étudie comment les acteurs construisent et
coordonnent des activités organisées. Dans le cadre de cette
recherche, la sociologie des organisations nous aidera à mieux
comprendre l'organisation du temps de travail à CONGELCAM S.A.
Cette sociologie sera complétée par celle du
travail qui, selon FRIEDMAN (1970), est « L'étude, sous leurs
divers aspects, de toutes les collectivités qui se constituent à
l'occasion du travail ». elle a pour but de questionner les rapports que
tissent les individus dans le milieu du travail , en partant du postulat que
ces rapports sont multiples, complexes, et concernent à la fois le temps
du travail et le temps hors travail. Ainsi, la sociologie du travail va
permettre d'analyser les effets de la gestion du temps de travail sur la
conciliation vie professionnelle- vie privée des employés.
Par la suite, le thème sera abordé sous un angle
psychologique car l'école des relations humaines est par essence
l'école de la psychologie. De ce fait, il sera question dans cette
recherche de prendre en compte les facteurs d'insatisfactions des
salariés afin de voir comment les solutionner afin de faciliter leur
mobilisation. Aussi, la psychologie nous permettra de mieux comprendre les
réactions, les attitudes et les comportements des salariés face
au mode de gestion du temps mis en oeuvre au sein de leur lieu de travail.
Nous finirons avec un aperçu de la gestion des
ressources humaines, car, la direction des ressources humaines a aussi un lien
transversal avec l'ensemble des directions de l'entreprise en ce qui concerne
le management des hommes. Selon BRUNETEUX (2002), Le rôle des
responsables des ressources humaines concerne également les relations et
les modes de fonctionnement des hommes entre eux. « En effet, il ne faut
pas se tromper sur le fait que, si les performances d'une entreprise
dépendent de la qualité de ses ressources humaines, son
efficacité dépend essentiellement de son organisation »
(BAILLY, 2005). Ainsi, il est opportun pour toute entreprise de bien organiser
le temps de travail de ses employés afin qu'ils répondent aux
objectifs préalablement visés.
13
III. INTERET DE L'ETUDE
Notre intérêt sera double dans le cadre de cette
recherche : d'une part scientifique et d'autre part social.
1. Intérêt scientifique
L'objectif pour nous est de savoir la façon dont on
peut, à partir de la gestion du temps de travail davantage mobiliser les
employés. Les recherches sur le temps ont suscité un grand
intérêt dans plusieurs disciplines. Dans les sciences
économiques et de l'ingénierie, le temps était vu comme un
instrument de mesure de la production et de la rentabilité. Les sciences
sociales quant à elles considéraient le temps comme un facteur de
créativité, de convivialité et de construction du lien
social et pour les sciences de gestion, le temps constituait l'un des enjeux
majeurs des relations et des conflits entre les différents partenaires
sociaux (GROSSIN, 1984). Ainsi, nous envisageons de contribuer aux
débats scientifiques en cours en mettant en exergue le lien entre la
gestion du temps de travail et la mobilisation des ressources
immatérielles de l'entreprise à savoir les employés.
2. Intérêt social :
Dans un cadre purement social, il est question d'amener les
dirigeants des organisations à appréhender la
nécessité de bien gérer le temps de travail pour permettre
aux employés de mieux adhérer aux objectifs de l'entreprise. Mais
aussi, de tenir compte des paramètres extrinsèques à la
gestion efficace du temps de travail. A cet effet, les études de KOLSI
MOHAMED (2007) montrent que, l'aménagement du temps de travail ouvre la
possibilité à chaque individu de repenser le temps qu'il consacre
au travail selon ses nécessités et ses souhaits et cela en
suivant sa volonté. Ainsi, cet aménagement permet par exemple
à l'employé de concilier sa vie privée et professionnelle.
Car, si pour l'individu le besoin de passer le temps avec sa famille est
primordial et par conséquent n'est pas assuré, les besoins de
rang supérieur comme l'engagement professionnel ne peut etre satisfait
(KOLSI MOHAMED, 2007). L'intérêt est aussi d'emmener les
dirigeants des organisations à considérer l'importance de la
rémunération dans la gestion du temps de travail. Elle constitue
un facteur d'insatisfaction et donc de motivation des employés.
14
IV. OBJECTIFS DE L'ETUDE
Les contraintes du commerce de produits halieutiques obligent
l'employeur (CONGELCAM S.A.) à établir des heures d'ouvertures
matinales et des heures de fermetures tardives, au détriment des
employés qui ont besoin du temps pour leurs épanouissements
personnels. Le présent travail s'intéresse à la
manière avec laquelle la gestion du temps de travail permettrait
davantage de mobiliser les employés. D'une manière plus
spécifique, notre étude vise à :
- présenter la gestion du temps de travail prescrite
à CONGELCAM S.A. au regard de ce que prévoit le code du travail
camerounais et la convention collective nationale du commerce;
- analyser les effets de cette gestion sur la mobilisation des
employés en termes d'épanouissement personnel et
professionnel.
V. DEFINITION DES CONCEPTS
1. Temps
D'après EINSTEIN cité dans SAADOUM (1998 : 19),
« le temps n'a pas d'existence indépendante en dehors de l'ordre
des évènements par lequel nous le mesurons ».
Selon SCHAEFFER citée dans SEIWERT (1991,
préface), «Le temps est un bien «gratuit» dont chacun
dispose en quantité égale. Mais le temps est aussi une des choses
les plus précieuses que nous puissions posséder. Il est
irremplaçable, il est irrémédiablement perdu si on
l'utilise mal ou pas du tout».
Pour LAINE (2004 : 20), «Le temps se vit, on ne peut pas
le perdre, car on ne peut perdre que ce que l'on possède. Or le temps
n'est pas la propriété de personne. Il est le contenant de notre
vie.
DRUCKER (1966) souligne aussi que, «Le temps est le
premier outil du cadre. Il est sa seule véritable contrainte». Dans
le même sens, ATKINSON (1989) ajoute que «le temps est une ressource
précise, limitée et constitue l'ultime contrainte du
gestionnaire».
Nous définirons le temps dans cette recherche comme
étant un outil de gestion incontournable dans le milieu de
travail.
15
2. Temps de travail
Le temps de travail qualifie et mesure la durée pendant
laquelle une personne travaille. (JURISTOO ZAKARIAE, 2006). Il peut encore
être définit comme le temps pendant lequel le salarié est
tenu de rester sur le lieu de travail dans les locaux déterminés
imposés par l'employeur, peu importe les conditions d'occupation de tels
locaux, afin de répondre à toute nécessite d'intervention
sans pouvoir vaguer librement à des occupations personnelles
(dictionnaire du droit privé de SERGE BRAUDO). Ainsi définit, le
temps de travail est règlementé par la loi et/ou les accords
collectifs. Sa limitation est affirmée par l'article 24 de la
Déclaration universelle des droits de l'homme et l'article 7 du Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels comme
le droit au travail.
Le temps de travail sera abordé dans cette étude
comme la durée pendant laquelle le salarié est obligé
de remplir les obligations fixées par son employeur.
3. Gestion
Du point de vue étymologique, la gestion est une
science du choix et de l'action. C'est un mot qui vient du latin « de
gerere » qui signifie conduire ou exécuter. Par contre,
Madeleine GRAWITZ (2000) la définit comme : « Ensemble de moyens
par lesquels une entreprise est dirigée ou gérer ».
En nous référant à cette
définition, nous dirons que la gestion est un ensemble des
techniques ou des manières d'administrer, de diriger et d'organiser une
activité.
4. Gestion du temps de travail
Aujourd'hui dans la littérature, on entend souvent
parler de « maîtrise» du temps plutôt que de
«gestion» du temps. En effet, selon LE SAGET (1992), le mot «
maîtrise» sous-entend « l'existence d'un art du temps, d'un
savoir- faire patiemment développé, enrichi des leçons de
l'expérience, et qui constitue progressivement une nouvelle façon
de travailler ». Ainsi, « Maîtrisez son temps, c'est être
efficace et efficient. Être efficace, c'est choisir de passer son temps
là où il faut; être efficient, c'est y consacrer
l'énergie-temps voulue et pas au-delà » (OHANA, 2000 : 14).
Toutefois, la « maitrise » ne saurait se confondre à la «
gestion » en ce sens que la gestion suppose la mise en pratique des
savoirs-faires acquis et l'analyse des résultats découlant de
leur applicabilité. Alors, on ne maitrise pas le temps, mais on le
gère.
16
17
A ce jour, on dénombre de multiples définitions
d'auteurs sur la gestion du temps. «La gestion du temps, c'est être
plus méthodique, plus organisé pour atteindre l'efficacité
et gagner ainsi du temps» (SAADOUM, 1998 : 31). «C'est d'abord une
prise de conscience, ensuite l'acquisition de grands principes et enfin
l'exploitation de supports, conseils et astuces» (LATROBE, 2003 : 26).
Ainsi, «La gestion du temps consiste à se doter des moyens et
outils permettant de mieux connaître l'emploi de son temps afin d'en
faire un meilleur usage (HERMEL, 2005 : 3). Le but de la gestion du temps est
d'être en harmonie avec ses objectifs et ses priorités de
vie». LAINE (2004 : 24) quand à lui pense que «La gestion du
temps est une compétence. À ce titre, elle peut
s'acquérir, se développer et se renforcer, mais cela demande un
effort».
Dans le cadre de cette recherche, nous définirons la
gestion du temps comme l'ensemble des moyens mis en place pour rationaliser
le travail des employés afin qu'ils réalisent leurs objectifs de
manière efficace et efficiente tout en leur permettant d'avoir du temps
pour leurs réalisations personnelles.
5. Mobilisation
De nombreuses recherches ont été menées
dans le cadre de la GRH sur la notion de mobilisation. Cette dernière
est apparue comme étant la solution à l'amélioration du
climat social de l'entreprise, à la fidélisation des
employés et à la performance des organisations. Toutefois, les
chercheurs n'ont pas réussi à élaborer une
définition standard du concept de mobilisation.
Pour TREMBLAY et WILS (2005 : 38), la mobilisation est la
caractéristique d'une masse critique d'employés qui accomplissent
des actions (faisant partie ou non de leur travail) bénéfiques au
bien-être des autres, de leur organisation et à l'accomplissement
d'une oeuvre collective. En allant dans le même sens, GUERRERO et
BARRAUD-DIDIER (2000 : 80) pensent que « mobiliser des ressources humaines
consisterait à rassembler et utiliser les intelligences, les
idées et les motivations de l'ensemble des salariés » dans
le but de réaliser les objectifs fixés par l'organisation.
Cependant, Il s'agit de faire converger les énergies de tous les
salariés vers les objectifs organisationnels, sans toutefois mettre de
côté leurs propres besoins personnels. A cette définition
s'adjoint le point de vue de GRISÉ et al (1997 : 11) selon lequel la
mobilisation renvoie à « tout l'effort qui est mis par
l'organisation et par les individus afin d'exploiter au maximum les
capacités de ce réservoir de capital humain de l'entreprise
».
De ces extraits de définitions, il ressort que la
mobilisation a deux volets. Le premier volet est orienté vers
l'organisation dont la mission est de mettre en place des pratiques de gestion
mobilisatrices pour atteinte des objectifs fixés. Le second volet quant
à lui est orienté vers le salarié qui, par l'adoption de
certains comportements dits de mobilisation, s'identifie aux valeurs de son
entreprise.
Après une analyse des définitions
proposées par les auteurs sur la notion de mobilisation, nous
retiendrons dans le cadre de cette recherche que la mobilisation est
l'ensemble des décisions et des actions qui ont pour but de
développer la motivation, la conscience professionnelle, le
dévouement au travail du salarié, de façon à
réaliser les objectifs individuels et collectifs afin de rendre
l'organisation plus performante.
VI. REVUE DE LITTERATURE
Selon SEITWERT (1991 : 14), « La gestion du temps est
l'application conséquente, en vue d'un objectif déterminé,
de techniques de travail ayant fait leurs preuves dans la vie courante et qui
visent à orienter et à organiser son existence de sorte que le
temps disponible soit utilisé de façon rationnelle et
optimale». Cela indique que, par la gestion du temps nous n'obtenons pas
de temps supplémentaire, mais nous apprenons plutôt à mieux
gérer notre compte-temps personnel. Ainsi, grâce à
l'autogestion, nous gagnons du temps pour d'autres choses importantes à
nos yeux. En outre, la gestion du temps n'est pas une fin en soi, mais elle
devrait nous aider à passer d'un propriétaire de temps à
un utilisateur de temps. Ajouté à cela, SAADOUM (1998) pense que
« La gestion du temps, c'est être plus méthodique, plus
organisé pour atteindre l'efficacité et gagner ainsi du temps
». Les problèmes liés au temps se rencontrent le plus
souvent dans les organisations de travail. En effet, pour être plus
productifs, il faut bien gérer son temps de travail, c'est-à-dire
s'organiser de manière à réaliser l'ensemble des objectifs
quotidiens que l'on se fixe.
Avec la production de masse, il a fallu, pour rendre les
produits abordables, réduire les coûts afin de protéger et
accroître les profits. C'est ainsi que, la gestion du temps de travail
fut l'un des piliers de l'organisation efficace de l'entreprise et une garantie
de sa survie et de son bon fonctionnement. FREDERICK TAYLOR cité par
AKTOUF (1989) a proposé comme clé, d'agir sur les modes de
production, standardiser les processus et éliminer les temps morts. Car,
pour lui, l'ouvrier est la cause première des pertes
d'efficacité, la non rentabilité et la non productivité.
Pour l'auteur, la flânerie est l'ennemi à pourfendre. Au sein des
usines FORD
18
19
(1925), le temps de travail doit être consacré au
travail, ce qui exclut toute activité ludique tant que la besogne reste
à faire. Pour l'auteur, quand on travaille, il faut être à
son travail. Quand on joue, il faut être à son jeu. On ne
mêlera pas les deux choses. Le seul objet que l'on doit avoir en vue est
d'exécuter son travail et d'en recevoir le salaire. Quand le travail est
fait, on peut se mettre à jouer, mais pas avant.
Le temps de travail chez TAYLOR et FORD n'est pas à
mélanger au temps consacré pour l'amusement. Quand il faut
travailler, les employés doivent être entièrement
mobilisés pour exécuter leurs tâches. Les auteurs font le
maximum pour éliminer les pertes de temps, limiter les erreurs et
accroitre la production. Ainsi, la gestion du temps de travail à ces
époques faisait converger l'ensemble des salariés dans la
réalisation des objectifs fixés par l'entreprise d'où le
développement des comportements de mobilisation.
Pour certains auteurs, la mobilisation est liée
à la performance des ressources humaines, plus précisément
à sa stabilité entendue comme le fait de conserver son personnel
(TREMBLAY et SIMARD, 2005 : 60). C'est dans ce sens que, les travaux de
BARRAUD-DIDIER et al cités par DUBOULOZ (2010) mettent en exergue la
contribution organisationnelle à la mobilisation. Ceux-ci l'associent
à un ensemble de pratiques aussi appelées pratiques à
« haute performance » qui améliorent les compétences,
connaissances et capacités des salariés, et qui leur procurent la
motivation, l'opportunité de mettre en oeuvre leurs compétences
et de s'impliquer dans le travail. ajouté à cela, GUERY (1997)
défend l'hypothèse selon laquelle si les salariés sont une
ressource qui est déterminante pour la performance des entreprises,
alors celles-ci se doivent de promouvoir les pratiques de mobilisation,
c'est-à-dire les pratiques dont l'objectif est d'obtenir de la part des
salariés des comportements volontairement orientés vers les
objectifs fixés par les dirigeants.
Pour d'autres auteurs, la mobilisation renvoie à la
collectivité. On parle alors de mobilisation collective car, la
réalisation des objectifs exige un travail d'équipe. Selon
KERAMIDAS (2005 : 164), la mobilisation collective est un concept
comportemental, directement observable et donc plus aisément saisissable
par le manager. Ainsi, il faut trouver des pratiques de gestion participatives
qui impliqueraient l'ensemble des salariés à la
réalisation des objectifs de leur entreprise. Cette idée de
mobilisation collective ne fait pas l'unanimité, car, certains pensent
que la mobilisation est uniquement individuelle et ceci dans la mesure
où, à l'origine, la mobilisation se rattache à un individu
(BICHON 2005 : 50).
Selon WILS et al cités par ALARIE (2005 : 88), la
mobilisation au niveau individuel « se manifesterait par un
déploiement volontaire d'efforts dans trois niveaux qui sont vitaux pour
les organisations à cause de leur impact sur la performance ».
L'employé mobilisé manifesterait ainsi des efforts
d'amélioration continue (liés à l'aspect de la
qualité), des efforts d'alignement (reliés au fait d'aligner son
travail sur les priorités organisationnelles) et des efforts de
coopération (le travail d'équipe) (OKASSIE AMBOLOU, 2015)
Cependant, la production de ces efforts ne serait possible sans un
épanouissement personnel de l'individu et une adhésion à
la culture de l'entreprise. C'est ainsi que pour MORIN (1994), la mobilisation
individuelle est avant tout le résultat d'un processus psychologique
résultant de l'intérêt que les employés
éprouvent pour leur travail et pour leur organisation, et dont
résultent des comportements d'adhésion à la culture
d'entreprise et de participation à la création d'un bon climat
social. On perçoit alors que les facteurs de motivations internes
influencent fortement la mobilisation des hommes en situation de travail. Il
s'agit entre autre des facteurs de satisfactions et d'insatisfactions que l'on
retrouve dans les pratiques de mobilisation.
En effet, TAYLOR (1971) développe le postulat selon
lequel l'homme est un être « rationnel » dont l'objectif est
d'avoir un salaire pour satisfaire ses besoins. Pour lui, c'est essentiellement
la motivation économique qui pousse l'employé à
travailler. L'auteur préconise alors une organisation du travail autour
de "la carotte et du bâton". La carotte étant synonyme de
récompenses (par exemple par des primes, les efforts des
salariés). Le bâton servant à punir (par exemple à
l'aide de retraits sur salaire, de suspension d'avantages en nature).
MAYO réagit contre la conception rationnelle de TAYLOR
qui oublie la dimension humaine du travailleur. De son expérience
à l'atelier de Hawthome de la Werstern Electric, l'auteur conclut que le
personnel a des besoins et des motivations qui ne sont pas uniquement
économiques. MAYO assure que le rendement augmente quand les
employés sont satisfaits. Il préconise une organisation du
travail soucieuse de ces besoins et permettant aux travailleurs de nouer des
relations personnelles et des groupes, de façon à les motiver et
à les rendre plus productifs.
MASLOW (1954) complète l'analyse de Mayo par une
pyramide des besoins à cinq niveaux classés par ordre
décroissant. L'auteur pense qu'un individu serait incité à
s'engager dans son travail, s'il percevait que les besoins de
réalisation, d'estime et de considération,
20
d'appartenance, de sécurité, physiologique,
pourraient être satisfait dans son organisation d'appartenance.
VII. PROBLEMATIQUE
De la revue de littérature, on se rend compte que le
temps de travail est défini en fonction des missions d'une entreprise
donnée. Le temps ainsi défini, a pour but de faire converger
l'ensemble des employés vers l'atteinte des objectifs fixés.
Selon les auteurs ci-dessus cités, en définissant les temps de
travail des salariés, en dissociant les temps de travail et les temps de
jeu, en tenant compte des facteurs de satisfactions et d'insatisfactions,
l'employé est entièrement mobilisé pour la
réalisation des tâches qui lui sont confiées. Toutefois,
est ce qu'il est du ressort de l'employeur de définir les
modalités en termes de temps de travail ? Ceci dit, la définition
du temps de travail ne doit pas uniquement se limiter aux besoins propres de
l'employeur. Elle doit également respecter des règles
préalablement établies à son endroit afin que, tout comme
l'employeur, l'employé lui aussi, puisse en tirer profit. On se pose
donc la question de savoir comment peut-on à partir de la
gestion du temps de travail davantage mobiliser les employés
?
VIII. HYPOTHESES
La problématique ci-dessus posée nous permet
d'établir une hypothèse principale et une hypothèse
secondaire :
1. Hypothèse principale
Elle se formule comme suit : la gestion du temps de
travail conformément aux dispositions légales et
règlementaires permet de mobiliser les employés.
De cette hypothèse découle deux hypothèses
secondaires à savoir :
- Une définition précise et concise des
temps de travail (heures d'arrivée, heures de départ, heures
supplémentaires) et des temps de non travail (heures de pause, temps de
repos hebdomadaire, de congés annuels), permet aux employés de
satisfaire à la fois les exigences de la vie professionnelle et celles
de la vie privée.
21
- Une rémunération formelle
(c'est-à-dire règlementée) mais aussi incitative (qui
tient compte de l'effort individuel pour la bonne marche des activités
de l'entreprise), permet un meilleur épanouissement des employés
au sein de l'organisation.
IX. CADRE METHODOLOGIQUE
Il s'agit ici de préciser notre démarche dans la
grille d'analyse choisie pour notre recherche(1), dans la technique de collecte
des données (2) et dans les outils utilisés pour analyser les
données recueillies auprès des enquêtés (3).
1. Grille d'analyse théorique
La grille d'analyses choisie pour savoir comment on peut
à partir de la gestion du temps de travail davantage mobiliser les
employés est l'analyse stratégique de CROZIER et FRIEDBERG.
L'analyse stratégique développée par
CROZIER et FRIEDBERG (1977) est un modèle d'analyse organisationnelle
qui s'articule autour de la compréhension des relations entre acteurs
interdépendants. La conceptualisation de l'action collective se fait
à travers l'analyse des systèmes d'action concret. Un
système d'action concret correspond à un ensemble de jeux
structurés entre des acteurs interdépendants, dont les
intérêts peuvent être divergents voire contradictoires. Dans
le système d'action concret comme dans les jeux, les processus
d'interactions sont régulés par des règles du jeu,
grâce auxquelles les acteurs «règlent et gèrent leurs
dépendances mutuelles». Les règles peuvent être
définies à partir de la structure formelle de l'organisation mais
aussi par les pratiques informelles des acteurs. Ces règles traduisent
l'existence des relations de pouvoirs entre plusieurs acteurs.
L'analyse stratégique nous permettra, d'analyser la
structure en termes de règles établies ainsi que l'application de
ces règles par les managers de CONGELCAM S.A. En d'autres termes, il
s'agira de voir ce qui est fait à coté de ce qui doit normalement
être fait. Vue sous cet angle, l'analyse stratégique nous
permettra de répondre aux questions suivantes : qu'elles sont les
règles en vigueur sur le temps de travail dans les entreprises
commerciales au Cameroun? Comment est ce que ces règles sont mises en
oeuvre à CONGELCAM S.A. ? Quelles sont celles chargées
d'appliquer les dites règles au sein de l'organisation ? Quel rôle
joue la gestion du temps de travail dans la mobilisation des employés
?
22
2. Technique de collecte des données
Selon MADELEINE GRAWITZ (2001 : 385), la technique de collecte
des données renvoie à « une réponse à un
comment ? C'est un moyen d'atteindre un but, mais qui se situe au niveau des
faits ou des étapes pratiques». Dans le cadre de cette recherche,
la collecte des données a été faite au moyen de trois
méthodes qui sont d'ordre qualitatives. Il s'agit de l'observation
directe (a), de la recherche documentaire (b) et des entretiens semi-directifs
(c).
a. L'observation directe
L'observation directe a pour spécificité
d'impliquer le chercheur. Ce dernier observe par lui-même les faits. En
effet, nous avons travaillé durant notre stage académique avec le
personnel des agences (poissonneries) et ceux de la direction
générale de CONGELCAM S.A. Ainsi, nous avons pu observer la
manière dont le temps de travail était géré au sein
de ces deux organes de gestion.
b. La recherche documentaire
Elle a consisté en une lecture des d'ouvrages,
d'articles (code du travail, convention collective nationale du commerce), de
rapports, de déclarations et autres documents concernant notre sujet
d'étude. Cette recherche s'est faite en grande partie dans les
bibliothèques de l'Université Catholique d'Afrique Centrale. Nous
nous sommes aussi servis de l'outil Internet qui nous a été d'une
grande utilité notamment en termes d'actualités sur les questions
relatives au temps de travail et à la mobilisation du personnel en
milieu professionnel.
c. L'entretien semi-directif
D'après TREMBLAY (1968), « l'entretien est une
technique qui se fonde sur une communication entre deux ou plusieurs individus
dont l'un est l'observateur et le(s) autre(s) observé(s) et dont le but
du premier est de recueillir des données dans ces échanges
verbaux avec l'informateur ». Il existe plusieurs types d'entretiens en
sciences sociales. Toutefois, ce type d'entretien a pour particularité
de permettre à l'acteur de s'exprimer librement, et au chercheur d'avoir
des réponses « pures », c'est-à-dire peu ou
non influencées par le groupe, donnant des informations
généralement riches et détaillées. L'entretien
semi- directif a été circonscrit aux personnels de la direction
générale de CONGELCAM S.A. et à ceux des
23
agences dans lesquelles nous avons eu à
séjourner c'est-à-dire l'agence de Makepe Missoke et celle de
Bonamoussadi.
3. Outils de collecte des données
Les outils de collecte de données varient en fonction
du type de données recherchées (données quantitatives ou
qualitatives). Notre recherche se veut qualitative, raison pour laquelle nous
nous sommes servis du guide d'entretien pour recueillir nos
données. Notre échantillon se compose des employés de la
direction générale et des agences de MAKEPE MISSOKE et
BONAMOUSSADI. L'effectif total étant de 80 personnes, nous avons
mené notre guide d'entretien sur un échantillon
représentatif de 30 employés. Ce guide d'entretien nous a permis
d'avoir des avis partagés des enquêtés sur les questions
qui leurs étaient posées.
Cet échantillon est réparti comme suit :
Tableau 1 : Répartition des employés
interrogés par catégorie socioprofessionnelle
Catégorie
socioprofessionnelle
|
Effectifs
|
fréquences
|
cadres
|
8
|
26,7%
|
Agents de maitrise
|
5
|
16,7%
|
Agent d'exécution
|
17
|
56,6%
|
Total
|
30
|
100%
|
Source : Notre guide d'entretien, Direction
Générale et Agences de CONGELCAM S.A, Avril-Juillet 2015.
X. ANNONCE ET JUSTIFICATION DU PLAN
Le présent travail est constitué de quatre
chapitres qui sont intimement liés. Le premier chapitre est une approche
conceptuelle de la gestion du temps de travail et de la mobilisation des
employés. Le deuxième chapitre traite du lien entre la gestion du
temps de travail et la mobilisation des employés. Quant au
troisième chapitre, il est consacré à la
présentation de CONGELCAM S.A. en passant par son mode de gestion du
temps de travail et de mobilisation des employés. Le chapitre quatre
analyse et interprète les résultats obtenus en nous permettant de
confirmer ou d'infirmer nos hypothèses de recherche. Le travail est
couronné par la conclusion générale.
PARTIE I : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET
MOBILISATION DES EMPLOYES
24
CHAPITRE I : APPROCHES CONCEPTUELLES DE LA
GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET DE LA MOBILISATION DES
EMPLOYES
25
Ce chapitre a pour but de nous situer en profondeur sur les
concepts de gestion du temps de travail et de mobilisation. Nous verrons donc
les éléments constitutifs de ces notions tout au long de notre
argumentaire.
SECTION I : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL
Le temps de travail, tel que nous l'appréhendons
aujourd'hui, n'est en fait qu'une « invention » moderne du monde
occidental (GASPARINI 1990), dont les racines ne remontent pas à plus de
cent cinquante (150) ans. Il s'est formé à partir de la
Révolution Industrielle, en prenant ses formes actuelles au cours du
XXème siècle.
I. LA QUESTION DE L'ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL
A. LA CONSTRUCTION D'UNE NORME AUTOUR DU TEMPS DE
TRAVAIL : HISTORIQUE ET EVOLUTION
Nous allons tout d'abord présenter la gestion
préindustrielle du temps de travail (1), ensuite, nous parlerons de la
gestion industrialisée du temps de travail (2) puis de la conception
moderne de la gestion du temps de travail (3)pour enfin présenter les
éléments qui entrent dans la gestion actuelle du temps de travail
(4).
1. La gestion préindustrielle du temps de travail
: un temps de travail traditionnel Dans les sociétés
préindustrielles, la mesure du temps de travail était liée
aux tâches, le travail façonnait en quelque sorte le temps
(THOMPSON, 1979). Ainsi, le temps de travail était toujours
irrégulier sur la journée comme sur l'année, tant du point
de vue sa durée que de son intensité. Aussi, son rythme variait
d'une activité à une autre.
26
27
Pour les agriculteurs par exemple, le temps de travail
était rythmé par les saisons, par les conditions
météorologiques et le rythme de croissance de la nature (REBOUL
et MAAMOUN, 1983). Chez les artisans par contre, les rythmes inconstants et
variables du temps de travail étaient déterminés par les
fluctuations de la demande, par la spécificité des demandes des
clients, par le passage des marchands, par la nature de la tâche, par les
besoins personnels et les habitudes du maître (MARCHAND OLIVER, 1993).
Enfin et surtout, la durée et la position du temps de travail
étaient données par la durée de la lumière du jour
et par les usages et rites culturels et religieux.
Ainsi, parler de « temps de travail » à
l'ère préindustrielle était peu approprié. On
parlait plutôt « du temps de vie globale ». Ce temps
était en outre caractérisé par son aspect cyclique
caractérisé selon BARREAU et TIFFENEAU (1985) de « temps
cosmo-bio-social », car, il y avait harmonie entre les rythmes de la vie
humaine et les cycles naturels, les jours et les nuits, la ronde des saisons.
De même, les rythmes des travaux étaient commandés par le
mouvement des saisons. Le temps de travail variait dès lors en fonction
de la longueur de la journée. Il se situait probablement en moyenne
autour de 10-11 heures de travail par jour (KARSTEN, 1991). Outre les 52
dimanches, on comptait dans le monde occidental souvent largement plus de cent
(100) jours fériés par an, qui étaient effectivement
suivis par la population, ce qui porte le total estimé des jours
ouvrables de l'époque à cent quatre-vingt (180) voir deux cent
(200) selon les pays et les sources (BAILLOD et al, 1989).
2. La gestion industrielle du temps de travail : le
rapport temps -argent
Avec l'extension de l'industrialisation, le rapport entre
temps et travail s'est en quelque sorte inversé. Ainsi, dans la nouvelle
attitude à l'égard du temps et du travail qui va se
développer avec l'industrialisation, la tâche n'est plus
déterminante, au profit de la valeur du temps une fois convertie en
argent. Déjà même qu'au milieu du XVIIème
siècle, on pouvait voir la mesure du travail par le temps lorsque la
main d'oeuvre recevait une indemnité à la fin de la
journée. Le temps est ainsi devenu une monnaie, « time is
money» qui, ne se passe pas mais se dépense (BENJAMIN FRANKLIN,
1748).
L'industrialisation fait naitre un nouveau système
productif et un nouveau milieu social de production nommé « l'usine
». Le système de l'usine instaure alors une nouvelle discipline du
temps de travail qui exige des ouvriers ponctualité et
régularité et s'oppose à l'alternance de périodes
de travail intense et d'inactivité sur laquelle les hommes avaient
pendant des siècles, modelés leur propres rythme
de travail (THOMPSON 1967). Ainsi, la discipline du temps de travail
imposée par l'usine a constitué un instrument primordial qui a
permis l'apprentissage par les ouvriers des cadres du travail industriel. Ici,
les salariés étaient rémunérés en fonction
du temps travaillé et non en fonction du temps passé au travail.
L'usine fonctionnait en chaine, raison pour laquelle il était
très facile de constater l'absence d'un employé. La surveillance
était très stricte et pour encourager l'adaptation à ce
rythme de travail, les amendes et autres formes de sanctions ne manquaient
pas.
3. Conception moderne de la gestion du temps de
travail : pour un temps de travail règlementé
L'imposition de tous ces nouveaux rythmes de travail ne s'est
pas faite sans résistances. On observe alors les résistances des
ouvriers tant sur le plan individuel que collectif. C'est le cas des luttes et
des revendications du début de l'histoire du mouvement syndical, en
particulier, celles qui visaient à obtenir une réduction du temps
de travail journalier. Mais aussi, d'autres revendications syndicales en termes
de normalisation et de règlementation des temps de travail.
Ainsi, la grève générale de 1918 en
Suisse, a permis d'introduire par voie légale la semaine de 48 heures,
tout comme plusieurs autres pays qui édictent par loi des durées
du temps de travail. À ce titre, on note la loi de 1919 sur la
journée de huit heures, lois du 20 et du 21 juin 1936 instituant les
congés payés et la durée légale hebdomadaire du
travail (la semaine de 40 heures). Aussi, Au fil des luttes entre les
partenaires sociaux, il s'est donc d'abord créée une «
journée de travail normale ». Une fois instituée, la
journée de travail normale s'est développée en semaine,
année et vie de travail normales. Les chercheurs allemands appellent le
résultat relativement stable de cette régulation collective du
temps de travail « l'arrangement temporel industriel » (DEUTSCHMAN
1983). C'est sur ce temps normalisé, régulé, qu'a pu se
greffer la réduction du temps de travail en prenant comme
référence des cadres temporels de plus en plus longs.
Après s'être faite par la limitation de la journée de
travail à huit (08) heures de temps par jour, elle a continué par
l'instauration du week-end de deux (02) jours et ensuite par l'introduction et
la multiplication des vacances (HINRICHS 1988). Aussi, le « temps de
travail normal » est donc l'aboutissement d'un siècle d'âpres
luttes entre partenaires sociaux sur le temps. Ce processus de normalisation
commencé avec l'industrialisation a trouvé son apogée dans
les années 1950-1960, pendant les « trente glorieuses ». C'est
donc cette nouvelle temporalité qui a structuré les relations
entre les employeurs et les employés au sein des organisations de
travail. Toutefois, la durée
28
normale du travail, la durée de la pause, la
durée du repos hebdomadaire, sont propre à chaque entreprise
selon son secteur d'activité et son positionnement sur le marché
du travail.
4. La décomposition du nouveau temps de
travail
Le nouveau temps de travail normalisé se
décompose en éléments suivants : les heures normales (a),
les heures supplémentaires (b), les temps de pause (c), le repos
hebdomadaire (d) et les jours de congés (e).
a. Les heures normales
Les heures normales de travail correspondent à la
durée légale de travail prescrite par chaque Etat. Elles
renvoient au nombre d'heures dont le salarié a l'obligation d'effectuer
par jour et par semaine de travail. Ces heures sont fixés par
l'employeur qui prend appui sur les lois et règlements propres à
son Etat.
b. Les heures
supplémentaires
Les heures supplémentaires sont les heures de travail
effectuées au-delà de la durée normale de la
journée ou de la semaine de travail. Ces heures sont
comptabilisées uniquement chez les agents d'exécutions et chez
les agents de maitrise. En tant que tel, elles doivent faire l'objet d'une
rémunération chez les personnes concernées.
c. Le temps de pause
C'est la période pendant laquelle un salarié
peut librement vaquer à ses occupations personnelles sans avoir à
respecter les directives de son employeur. La durée de la pause est
fixée par chaque entreprise. Qu'à cela ne tienne, le temps de
pause a un caractère strict et imposable.
Toutefois, le temps de pause est considéré
comme un temps de travail si l'employé reste à la disposition de
l'employeur aux heures de pauses et ne peut par conséquent pas vaquer
librement à ses occupations personnelles. Le cas contraire, le temps de
pause n'entre pas dans la constitution du temps de travail.
d. Le repos hebdomadaire
Ile repos hebdomadaire correspond à une période
minimale de vingt-quatre heures (24H) qui doit obligatoirement être
accordée au salarié au cours de chaque semaine de travail. Il a
également un caractère strict et imposable à tout type
d'entreprise.
29
e. Les jours de congés
Il s'agit du repos annuel dont bénéficient les
salariés ayant été occupé à leurs services
pendant au moins un mois de travail effectif au cours de l'année de
référence. La durée des congés dépend du
secteur d'activité de l'entreprise concernée et fait l'objet
d'une rémunération.
B. LES METHODES D'ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL
On peut organiser le temps de travail en appliquant les
méthodes de la semaine standard (1), du travail par poste (2), de
l'aménagement (3) ou encore du télétravail (4).
1. La semaine standard
La semaine standard est plus souvent associée à
des horaires relativement réguliers. Les salariés qui ont ce type
de semaine ont des horaires quotidiens identiques et le même nombre de
jours travaillés chaque semaine. Leurs horaires sont le plus souvent
imposés par l'entreprise sans possibilité de les modifier ou
encore ils peuvent être variables en respectant une plage fixe.
2. Le travail par poste
Le travail par poste est l'organisation dans laquelle un
Travailleur effectue son travail journalier d'une seule traite. La durée
de service techniquement continue est en principe de huit heures et si le
travail par poste dépasse dix heures, le Travailleur
bénéficie d'une indemnité de panier comme le service de
nuit (Loi no 92/007 du 14 août 1992 portant code du travail). C'est
TAYLOR cité par BERTRAND BLANCHETON (2012) qui fut à l'origine du
travail par poste. Ce concept repose sur la décomposition des
étapes du travail en gestes élémentaires rationnels et
chronométrés, de manière à obtenir une chaine de
production. L'auteur désire appliquer les principes
généraux d'amélioration de la productivité par la
division du travail en entreprise. A travers la division horizontale
du travail, les ingénieurs vont chronométrer chaque
mouvement élémentaire, éliminer les temps inutiles,
étudier les meilleurs outils pour réaliser chaque mouvement,
définir un temps optimal pour chaque stade de production et
rédiger les recettes de fabrication. Avec la division verticale
du travail, on a pu distinguer les exécutants, des concepteurs
d'où l'introduction du concept « the right man at the
right place » qui signifie, mettre l'homme qu'il faut à la
place qu'il faut (TAYLOR
30
1967). Ainsi, chacun était chargé
d'exécuter une et une seule tâche bien précise en un temps
bien précis.
3. L'aménagement
L'aménagement renvoie à l'adaptation des
horaires et des rythmes de travail aux besoins de l'entreprise. Les principales
formes d'aménagements concernant le temps de travail sont : la semaine
de travail comprimée (a), l'horaire variable ou flexible (b), le travail
à temps partiel et travail partagé (c) et l'horaire
décalé (d).
a. La semaine de travail
comprimée
La semaine de travail comprimée est une forme
d'aménagement du temps de travail qui vise à réduire le
nombre de jours travaillés durant la semaine et, par conséquent,
à allonger chaque journée de travail (ST ONGE et al, 2004). Cette
initiative a pour but d'accorder plus de temps libre au travailleur. COHEN et
GADON (1980 : 49) associent la semaine comprimée à une
cédule qui permet à un travailleur d'accomplir son temps de
travail en moins de temps que ne le requiert la semaine normale de travail de
cinq (05) jours. En allongeant la période de travail journalière
au-delà des huit (08) heures habituelles, la semaine de travail peut
ainsi être complétée en trois (03) ou quatre (04) jours.
b. L'horaire variable ou flexible
L'horaire variable est une façon d'organiser le temps
de travail d'un employé en l'amenant lui-même à
déterminer « d'une façon autonome et quotidienne, le
début et la fin de sa journée de travail, tout en conservant le
principe de la présence obligatoire durant une période de temps
bloquée prédéterminée et uniforme » (ST ONGE
et al, 2004 : 101). Avec ce type de formule, les employés
réalisent effectivement les trente cinq (35) ou quarante (40) heures par
semaines recommandés par les lois en vigueur, mais ils ont le libre
choix de déterminer leur heure d'entrée au travail et de sortie
du travail. En effet, chaque employé gère une banque d'heures et
peut accumuler du temps et ajouter ainsi des congés à son
dossier. Toutefois, afin d'éviter les abus, on fixe habituellement un
nombre maximal d'heures accumulées et l'on détermine une
période pour le report de ces heures. En outre, la formule de l'horaire
variable comporte d'une manière générale trois plages :
une plage fixe et deux autres dites mobiles.
c.
31
32
Le travail à temps partiel et le travail
partagé
Selon EVANS (1973), la possibilité de travailler
à temps partiel apporte un élément important de
flexibilité à la vie des travailleurs. Il leur offre une
liberté de choix et une possibilité d'adaptation du travail
à leurs besoins personnels. De plus, cette forme de travail permet de
substituer du temps rémunéré à du temps non
rémunéré. Aussi, le travail partagé permet
d'atteindre les mêmes objectifs.
d. L'horaire décalé fixe ou
variable
L'horaire décalé peut être fixe ou
flottant. L'horaire décalé fixe existe lorsque le décalage
des horaires demeure rigide et uniforme pour tout le monde. L'horaire
décalé s'avère flottant lorsque le personnel qui y est
assujetti a la possibilité, sur une base individuelle, de choisir parmi
des blocs horaires fixes celui qui lui convint le mieux. Il est bien vrai que
l'employé puisse choisir lui-même ses heures de travail, mais ce
choix est restreint par le fait que, les blocs horaires sont fixes et
déterminés et qu'ils ne peuvent variés chaque jour car ils
sont arrêtés pour une période assez longue.
4. Le télétravail
Le télétravail permet une flexibilité
dans le temps de travail. En effet, il s'agit d'une possibilité pour le
travailleur d'effectuer ses tâches en dehors de son lieu de travail
habituel. Ainsi, le télétravailleur peut mener des
activités à distance, à partir d'un poste de travail
indépendant du lieu d'affaires de son employeur, avec lequel il peut
communiquer au moyen d'un support informatique ou électronique. On
distingue différentes modalités de télétravail qui
sont le nomadisme (a), le travail à domicile (b), le travail
sédentaire alterné ou travail pendulaire (c) et le travail
collaboratif (d).
a. Le nomadisme
Il concerne les travailleurs exerçant un métier
mobile (commercial, agent de maintenance, consultant...) et exécutant
des tâches à distance grâce aux TIC, sans
nécessairement aller dans l'entreprise une fois par jour.
b. Le travail à domicile
Cette forme de télétravail consiste à
travailler à 100% de son temps à son domicile grâce aux
nouvelles technologies de l'information et de la communication.
c. Le travail sédentaire alterné ou
travail pendulaire
Ici, le salarié travaille quelques jours par semaine au
sein de son entreprise et le reste du temps à l'extérieur. Le
rythme de travail est généralement déterminé par
avance et défini par contrat.
d. Le travail collaboratif
C'est un mode particulier d'organisation qui permet, grâce
aux outils technologiques de collaboration (groupware), de travailler sur des
dossiers communs avec des personnes géographiquement
éloignés.
II. INSTRUMENTS DE MESURE ET MODE DE REMUNERATION DU
TEMPS DE TRAVAIL
A. LES INSTRUMENTS DE MESURE DU TEMPS DE TRAVAIL
LE GOFF (1980) situe le début de la maîtrise du
temps déjà au moyen âge. Les premiers instruments ont
été les calendriers (1), ensuite sont apparues les sonneries (2)
et enfin les horloges (3).
1. Les calendriers
Les calendriers ont été instaurés par
l'Église afin de favoriser une gestion du temps de travail non
liée à la nature. Ils définissaient alors la semaine et le
repos dominical. Ainsi numérotés, les mois et les jours du
calendrier représentent alors des structures récurrentes à
l'intérieur d'un devenir qui ne se répète pas (ELIAS
NORBERT, 1996 : 12). C'est également dans les monastères que se
forgent les premiers emplois du temps journalier bien scandés qui font
la différence claire entre temps de travail et autres temps et assignent
à chacun une plage horaire fixe.
2. Les sonneries
L'utilisation des sonneries a été visible
pendant la période industrielle dans les usines de fabrication car,
cette époque nécessitait une surveillance très stricte et
rigoureuse. C'est ainsi que les sonneries indiquaient précisément
le début et la fin du temps de travail et rappelaient à tout
moment l'écoulement du temps précieux, à ne pas gaspiller
en activités non productives.
33
34
3. L'horloge ou le chronomètre
L'horloge a constitué à travers ses
perfectionnements successifs (en particulier avec sa transformation en un
instrument miniaturisé et personnel que l'on porte sur soi), un
élément d'une grande importance qui a modifié la
perception du temps par les hommes, donnant forme à l'industrie et aux
transports qui imposent des contraintes horaires (LANDES DAVID, 1987). Ainsi,
SCHMID (2000) constate que, les horloges se diffuse déjà au
XIVème siècle dans les villes et sur les chantiers italiens (par
exemple à Orvieto), où un superviseur prend note des temps de
travail fournis et où les clepsydres indiquent la durée de la
pause. Les chronomètres sont utilisés dans les usines pour
différencier le temps passé au travail du temps
travaillé.
B. LES MODES DE REMUNERATION DU TEMPS DE TRAVAIL
Le salaire est le mode de rémunération formel du
temps de travail. Il s'agit la contrepartie du travail effectué par un
salarié dans le cadre d'un contrat de travail. En tant que tel, il se
compose du salaire de base, des majorations pour heures supplémentaires,
des avantages en nature, des primes de rendements et des commissions. On
distingue différents types de salaires : le salaire au temps (1), le
salaire à la productivité (2) et le salaire basé sur
l'idée associative (3).
1. Le salaire au temps
C'est le système de rémunération le plus
répandu dans l'industrie. Pour un temps de travail
déterminé, est versé un salaire déterminé.
Des primes sont instituées, dans ce système, soit pour
sanctionner la valeur morale de l'ouvrier (prime de régularité,
d'ancienneté, de responsabilité), soit pour
rémunérer la pénibilité du travail (primes de
danger, d'insalubrité, d'incommodité du travail). La
particularité de ce mode de paiement est qu'il ne suffit pas
d'être au travail pendant huit (08) heures de temps pour être
rémunéré comme tel. La rémunération ici
tient compte de ce que l'on a fait pendant ces huit (08) heures de temps.
2. Le salaire à la productivité ou au
rendement
Dans ce système, l'on prend en considération,
non plus le temps de présence de l'ouvrier à son travail, mais
son rendement effectif. L'on peut distinguer dans ce système: le salaire
à la tâche, le salaire aux pièces, le salaire à
primes.
3. Les rémunérations basées sur
l'idée d'association
De plus en plus, l'on tend à considérer le
contrat de travail non pas comme un louage de services, mais comme un sorte
d'association entre les divers éléments de l'entreprise.
Tantôt cette association se présente sous forme de primes à
la production, de participation aux bénéfices, de salaire
proportionnel. Tantôt cette association est une cogestion de
l'entreprise, comme dans les coopératives de production et les
communautés de travail (ST ONGE 2004). Ainsi, les
rémunérations basées sur l'idée associative se
présentent sous la forme de la participation du travail aux
résultats et de la participation du travail à la direction.
SECTION II : MOBILISATION DES EMPLOYES
La mobilisation peut s'entendre comme la recherche par les
entreprises des méthodes susceptibles de faire converger les
employés vers l'atteinte des objectifs fixés. La mobilisation
ainsi appréhendée peut être collective ou individuelle, le
tout réside dans l'usage qu'on veut en faire. Elle est rendue possible
par l'utilisation d'un certain nombre de pratiques formelles ou informelles
destinées à développer des comportements de mobilisations
chez les individus. C'est ce qui fera l'objet de notre argumentaire.
I. LES FACTEURS DE LA MOBILISATION
A. LES FACTEURS HISTORIQUES
Le regard sur la mobilisation peut se situer au début
des années 1990 durant lesquelles l'intensification de la concurrence
internationale, la déréglementation des barrières
tarifaires et l'obsession du déficit zéro dans les divers paliers
de gouvernement ont entraîné des vagues de compressions dans les
secteurs public et privé (TREMBLAY, 2002). C'est ainsi que, les
organisations ont mobilisé leurs troupes pour livrer la guerre à
la concurrence et au déficit. Aussi, les entreprises en situation de
monopole devaient s'adapter à la concurrence et celles qui
étaient jusqu'alors protégées de ces fléaux, se
voyaient contraintes d'accroitre leur performance afin de maintenir leur part
de marché. Un nombre grandissant de gestionnaires a
35
vu dans la mobilisation des employés, une armée
stratégique (SIMARD ; TREMBLAY, 2005). Aussi, les divers niveaux de
gouvernement étaient eux aussi pressés de réduire leurs
dépenses et d'augmenter leur productivité pour satisfaire les
fournisseurs de capitaux.
B. LES FACTEURS MANAGERIAUX
Les managers ont commencés à utiliser la
mobilisation pour gagner la confiance des salariés et les impliquer
davantage dans la réalisation de missions de l'entreprise. C'est ainsi
que certains dirigeants ont vu dans la mobilisation une solution propice aux
problèmes soulevés par les employés. En
réalité, la mobilisation fait partie intégrante des
valeurs de l'entreprise, de la vision et de l'éthique de l'entrepreneur.
Il s'agit de mettre en place des règles et de développer des
stratégies qui permettront aux employés de les respecter. C'est
ainsi qu'on a pu voir se développer une série de pratiques
appelées « pratiques de mobilisation » au sein des
entreprises. Ces pratiques se sont divisées en deux groupes : d'une part
les pratiques formelles et d'autre part les pratiques informelles. Tout compte
fait, le but visé reste inchangé et l'entreprise, tout comme les
salariés y trouvent leur compte.
II. LES PRATIQUES DE MOBILISATION DES EMPLOYES
A. LES PRATIQUES FORMELLES
Les pratiques formelles sont issues de politiques et de
procédures clairement exprimées. Ce sont alors des pratiques
reconnues qui s'identifient sur un ensemble de leviers présents en
entreprise. Il s'agit entre autre ici de l'établissement et du respect
du règlement intérieur (1), de l'octroi des primes de
reconnaissance (2) et des sanctions disciplinaires (3).
1. L'établissement du règlement
intérieur
Le règlement intérieur est un document qui
précise un certain nombre d'obligations, notamment en matière
d'hygiène, de sécurité ou de sanctions, que le
salarié et l'employeur doivent respecter à l'intérieur de
l'entreprise. Il est obligatoire à partir de 20 salariés. Ainsi
établit, le règlement intérieur doit être connu des
salariés qui pourront s'en référer à tout moment
pour s'imprégner de la politique de l'entreprise. Le respect des
dispositions du
36
règlement intérieur est une preuve que
l'employeur a le sens des valeurs et une volonté de développer
des comportements d'éthiques ou de conscience professionnelle chez ses
employés.
2. L'octroi des primes de reconnaissance
Les primes de reconnaissances ont pour but de
récompenser le personnel pour leur contribution à la
réalisation des objectifs de l'entreprise. Ces primes peuvent être
financières (réévaluation du salaire,
intéressement,...), non financières (remerciements,
félicitations,....), individuelles (primes, bonus) ou collectives
(participation aux bénéfices) (LAABOURI 2011). Selon ST ONGE
(1994), les primes de reconnaissance sont susceptibles d'entrainer un climat de
confiance dans lequel les employés auront une impression favorable de la
direction et seront par conséquent motivés à se
dépasser au travail.
3. Les sanctions disciplinaires
Tout manquement à ses obligations professionnelles
entraine pour le travailleur une sanction disciplinaire selon la gravité
de la faute définie par le règlement intérieur de
l'entreprise (Art 66 du code du travail camerounais). Les différentes
sanctions sont : l'avertissement (a), le blâme (b), la mise à
pieds disciplinaire(c), le licenciement (d).
a. L'avertissement
L'avertissement est la sanction la plus simple et
répond par conséquent à une faute relativement
bénigne. L'avertissement ne constitue une sanction disciplinaire que
s'il est adressé par écrit au salarié, par lettre
recommandée avec accusé de réception ou par lettre remise
en main propre (Art 66 du code du travail camerounais). Au contraire, si
l'avertissement n'est qu'oral, il n'est pas une sanction disciplinaire au sens
juridique du terme. Il ne constitue alors qu'une simple réprimande orale
incitant le salarié à ne pas récidiver.
b. Le blâme
Le blâme est une observation écrite au travers de
laquelle, l'employeur manifeste clairement sa désapprobation suite
à un mauvais comportement du salarié. Le blâme est une
sorte de dernier avertissement et il fait très souvent l'objet d'une
inscription au dossier disciplinaire du salarié.
c.
37
38
39
La mise à pied disciplinaire et
conservatoire
La mise à pieds disciplinaire fait
référence à une suspension temporaire du contrat de
travail du salarié. De ce fait, le salarié n'a pas la
possibilité d'exercer sa prestation de travail durant toute la
durée de la mise à pied et par conséquent, il n'est pas
rémunéré. Toutefois, la mise à pied est
obligatoirement prononcée pour un temps limité. En pratique, sa
durée n'excède pas huit (08) jours (Art 66 du code du travail
camerounais).
La mise à pied conservatoire quant à elle n'est
pas une sanction disciplinaire en soi mais constitue une mesure d'urgence dans
l'attente d'une sanction disciplinaire à venir. L'urgence est
généralement caractérisée lorsque le comportement
du salarié rend indispensable sa mise à l'écart
immédiate. Durant le temps de cette mise à pied conservatoire,
l'employeur peut alors procéder à une enquête sur les faits
fautifs reprochés au salarié. Contrairement à la mise
à pied disciplinaire, l'employeur doit maintenir la
rémunération du salarié durant la mise à pied
conservatoire.
d. Le licenciement
Le licenciement est la sanction disciplinaire la plus
importante dans la hiérarchie des sanctions. Cette sanction ne peut
être prononcée que pour une faute d'une certaine importance telle
que la faute sérieuse, faute grave ou faute lourde. En revanche, la
faute légère ne permet pas à l'employeur de licencier le
salarié. Comme par exemple le cas des retards peu fréquents.
B. LES PRATIQUES INFORMELLES
Les pratiques informelles sont le produit de traditions ou la
résultante de croyances et de valeurs propres aux personnes de
l'entreprise. Elles correspondent dans la plupart du temps à
l'évolution de la relation entre l'employeur et l'employé. Il
peut s'agir des sanctions pécuniaires (1) ou encore des mutations ou des
rétrogradations non consenti par le salarié (2).
1. Les sanctions pécuniaires
La sanction pécuniaire est caractérisée
par une retenue sur salaire effectuée en raison d'une faute commise par
le salarié. Toutefois, il est interdit à l'employeur de notifier
au salarié une sanction pécuniaire. Ainsi, Cette interdiction
s'applique quelle que soit la forme de la retenue de salaire.
2. Les mutations ou les rétrogradations non
consenties par le salarié
La mutation disciplinaire se caractérise par un
changement d'atelier, d'équipe ou encore d'établissement du
salarié en raison de faits considérés comme fautifs. En
revanche, la rétrogradation se caractérise par un
déclassement professionnel dans l'emploi, les responsabilités,
les fonctions, etc. Il est important de savoir que, cette sanction peut
entraîner une perte de certains avantages attachés au poste
précédemment occupé par le salarié. Cependant,
étant donné le fait que ce type de sanction entraine une
modification du contrat de travail notamment en termes de
rémunération, le salarié a la possibilité de
l'approuver ou non. Ceci dit, l'employeur doit toujours demander l'avis du
salarié avant d'appliquer cette sanction. Le cas contraire, on parlera
d'abus dans la relation du travail employeur/employé.
III. LES VISAGES DE LA MOBILISATION
Les visages de mobilisation désignent les comportements
visibles par l'application des pratiques de mobilisation. Il peut donc s'agir
du développement de la citoyenneté organisationnelle (A), de
l'amélioration de la qualité de vie au travail (B) ou encore du
développement de la motivation individuelle (C).
A. LE DEVELOPPEMENT DE LA CITOYENNETE
ORGANISATIONNELLE
Les comportements de citoyenneté organisationnelle sont
communément qualifiés d' «OCB». Les premiers travaux
empiriques à la base du concept de citoyenneté organisationnelle
sont l'oeuvre de SMITH et al (1983). Leur étude a permis de relever deux
grandes dimensions comportementales qui décrivent l'individu
mobilisé. Il s'agit de l'altruisme (1) et du conformisme (2).
1. L'altruisme
Elle se définie comme un ensemble de comportements qui
visent à aider une personne dans une situation donnée (par
exemple, aider les autres en cas d'absence, orienter un nouvel employé,
aider les autres en cas de surcharge de travail).
2. Le conformisme
Encore appelé la « compliance » il
se définit comme un ensemble de comportements visant à se
conformer aux règles explicites et implicites qui définissent ce
qu'est un bon employé (par exemple, arriver à l'heure, ne pas
prolonger les pauses, ne pas perdre du temps à discuter avec les
autres).
B. L'AMELIORATION DE LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL
La littérature traitant de la QVT révèle
l'existence de deux tendances dont l'une s'inscrit dans le prolongement des
travaux des chercheurs de l'école des ressources humaines et l'autre qui
lie la QVT à l'approche socio technique.
L'école des ressources humaines met l'accent sur la
satisfaction des besoins intrinsèques et extrinsèques de
l'individu. GEORGE SANDERSON (1978 : 38) illustre bien cette pensée
lorsqu'il définit la QVT en se référant aux principes de
l'échelle de MASLOW selon lesquelles « la philosophie fondamentale
derrière la QVT est la reconnaissance du fait que l'intérêt
pour toutes les valeurs humaines doit être concentré sur le milieu
du travail ou, somme toute, le travailleur passe la majeure partie de sa vie
active, et ou il gagne sa vie. Aujourd'hui, les employés attendent plus
que les récompenses matérielles, ils veulent des occasions de
s'exprimer, de la reconnaissance et de la possibilité de se
réaliser » (GEORGES SANDERSON 1978 : 42).
Pour l'approche sociotechnique, la QVT devrait s'appliquer
à la nature des rapports entre le travailleur et son environnement
général et mettre en évidence la nécessité
de tenir compte, dans l'organisation, du travail, aussi bien du facteur humain
si souvent négligé que des facteurs techniques et
économiques » (LOUIS E. DAVIS, 1977).
En simplifiant, on pourrait dire que l'objectif de la QVT est
d'améliorer la productivité (1) et de permettre aux
employés de concilier leur vie professionnelle à leur vie
privée (2).
1.
40
L'amélioration de la
productivité
En général, la productivité fait
référence à la capacité de production d'un individu
ou d'un groupe d'individus à l'intérieur d'une période de
temps donnée. Il s'agit donc de la productivité au travail qui
nous informe sur l'efficacité avec laquelle les travailleurs
transforment leur effort en production (SILVA et SANTUGINI, 2009 : 1). Celle-ci
est calculée à partir du ratio entre la production totale et la
quantité de travail nécessaire pour la produire. En
réalité, la productivité évolue
généralement dans le temps. Son évolution est un
indicateur de l'amélioration de la capacité productive des
facteurs de production qui peuvent provenir des sources matérielles
telles que les progrès dans les techniques de production ou
immatérielles comme l'amélioration dans les habiletés des
travailleurs.
2. La conciliation vie professionnelle- vie
privée
Nous allons dire à quoi renvoient la vie professionnelle
(a), la vie privée (b) et la conciliation vie privée vie
professionnelle (c).
a. La vie professionnelle
D'après le dictionnaire français, la vie
professionnelle désigne la sphère dans laquelle une personne
évolue dans son travail. En effet, la vie professionnelle s'entend du
temps passé dans ou hors de l'entreprise dans le cadre de l'exercice
d'un emploi, ce temps professionnel est régi par des règles
définies par l'employeur, la marge d'autonomie du salarié est
relativement faible et dépend principalement du mode d'organisation de
l'entreprise et de l'autonomie liée à ses fonctions (KOLSI
MOHAMED, 2007).
b. La vie privée
La vie privée quant à elle renvoie à tout
ce qui est strictement intime, personnel et qui n'est pas ouvert à tout
public (MEDA, 2004). L'article 12 de la déclaration
universelle des droits de l'homme de 1948 fait état de la notion de vie
privée dans lequel il est rappelé que chacun a droit au respect
de sa vie privée. Par conséquent, la notion de vie privée
est très vaste et ne se limite pas uniquement à la famille mais
s'étend également aux amis, aux activités
extraprofessionnelles (déclaration universelle des droits de l'homme,
1948). Elle est
41
également, hors du cadre de la relation
entreprise/salarié, l'individu disposant alors de toute la
liberté d'organisation de son temps et de ses activités.
c. La conciliation vie privée vie
professionnelle
La notion de conciliation peut etre appréhendée
tant du côté du salarié que de celui de l'entreprise. Pour
le salarié, il s'agit de répondre aux besoins des deux
sphères dont les demandes ou les disponibilités requises peuvent
être contradictoires, voire conflictuelles. Pour l'entreprise, il s'agit
de créer une culture de société qui permette au
salarié de se concentrer sur son travail dans l'entreprise (LOCKWOOD,
2003). Ainsi, « Concilier activité professionnelle et famille
équivaut, tant pour un homme que pour une femme, à assumer son
engagement et ses responsabilités sur les deux fronts, sans être
pour autant pénalisé(e) sur le plan du salaire, de la
carrière, de la formation continue et de l'attribution des tâches
» (Bureau fédéral de l'égalité, 2003).
C. LE DEVELOPPEMENT DE LA MOTIVATION INDIVIDUELLE
Ces comportements ne font pas partie du contrat de travail,
mais ils peuvent bénéficier à la fois à l'individu
et à l'organisation. Cette dimension concerne les actions de l'individu
en vue de maintenir et d'améliorer ses compétences et ses
connaissances dans son domaine d'expertise, de se documenter sur les produits
et les services et sur les changements dans l'organisation (Bureau
fédéral de l'égalité, 2003). Selon MAURER et al
(2000), des employés qui prennent des initiatives pour acquérir
des connaissances et des habiletés peuvent constituer des ressources
stratégiques dans le contexte de marchés instables et
compétitifs. Cela se traduit par le dévouement dans le poste de
travail (1) et le développement professionnel (2).
1. Le dévouement dans le poste de
travail
Les personnes dévouées acceptent, par exemple,
d'assumer des tâches supplémentaires ou des affectations
spéciales, de faire des efforts supérieurs à la normale,
d'allonger leurs heures de travail, de faire des heures supplémentaires
lorsque cela est nécessaire, de fournir un rendement qui va
au-delà des attentes normales (TREMBLAY et WILS, 2005). L'employeur peut
difficilement obliger les employés à adopter des comportements de
dévouement. Raison pour laquelle, ces comportements de dévouement
individuel ne peuvent
42
qu'être volontaires puisque ce dépassement des
attentes de performance provient d'une forte motivation individuelle.
2. Le développement professionnel
Cette dimension concerne les actions de l'individu en vue de
maintenir et d'améliorer ses compétences et ses connaissances
dans son domaine d'expertise, de se documenter sur les produits et les services
et sur les changements dans l'organisation (TREMBLAY et WILS, 2005). Cette
dimension de comportement ne fait pas partie du contrat de travail, mais ils
peuvent bénéficier à la fois à l'individu et
à l'organisation.
CHAPITRE II : LIENS ENTRE LA GESTION DU TEMPS DE
TRAVAIL ET LA MOBILISATION
43
Le but de ce chapitre est de ressortir les liens étroits
entre la gestion du temps de travail et la mobilisation des employés.
SECTION I : EFFETS DES AMENAGEMENTS TEMPORELS SUR
LA MOBILISATION DES EMPLOYES
Traditionnellement, le temps de travail, l'espace de travail
et la relation d'emploi correspondent à une organisation du travail
établie selon un horaire fixe et variable en fonction des Etats ,
couvrant tous les jours de la semaine dans un même lieu, et régie
par un contrat de travail exclusif conclu avec un seul employeur (PROULX et
LAGANA,1975). Toutefois, afin de s'adapter à des processus de production
continue, à des services accessibles sur de plus longues
périodes, à l'expansion des télécommunications et
à la recherche d'une meilleure qualité de vie, les entreprises
procèdent à de nouvelles formes d'organisation du temps de
travail. C'est ainsi que se développent l'aménagement qui
introduit de nouvelles formes dans la gestion du temps de travail.
I. L'INTRODUCTION DE LA SEMAINE COMPRIMEE ET DE L'HORAIRE
VARIABLE AMELIORE LA PRODUCTIVITE DES
EMPLOYES
En se basant sur le temps de travail, de nombreux chercheurs
ont essayés d'évaluer la productivité des employés
en appliquant les principes de la semaine comprimée et des horaires
flexibles.
Dans son étude sur la productivité en fonction
de la longueur de la journée de travail, le professeur PIGOU (1952)
rapporte que le Dr. ABBE, se basant sur les études qu'il a
effectué lui-même, affirme qu'au moins les trois quarts des
travailleurs industriels peuvent réaliser une production totale plus
élevée avec une journée de travail de 8 à 9 heures
en comparaison avec une journée qui serait plus longue. Dans 253
différents types de travaux, le
44
Dr. ABBE a trouvé qu'une production
élevée était obtenue en 9 heures de travail plutôt
qu'en 10 heures et en utilisant la même machinerie.
Suite à l'introduction d'un programme de
flexibilité du temps de travail dans une compagnie d'assurance
(données avant et après), WELCH et GORDON (1980) constatent une
hausse significative de la production par heure ainsi qu'une diminution
significative de l'absentéisme. Ajouté à cela,
GOLEMBIEWSKI et KAGNO (1974) indiquent que la productivité des
employés (autoévaluée par l'encadrement) est
améliorée à la fois six (6) et treize (13) mois
après l'installation du dit programme. Le succès de ce changement
horaire est attribué en grande partie au climat organisationnel.
II. LA FLEXIBILITE DES HORAIRES
ET DU LIEU DE TRAVAIL PERMET DE CONCILLIER LA VIE PROFESSIONNELLE A LA
VIE PRIVEE
A. L'AUTONOMIE DEGAGEE DANS LES HORAIRES FLEXIBLES
AMELIORE LA QUALITE DE VIE « DANS » ET « HORS » DU
TRAVAIL
Selon GALINSKY et al (2001), la surcharge de travail touche
beaucoup plus les gestionnaires et les professionnels, car, le nombre d'heures
qu'ils consacrent au travail rémunéré est
significativement plus élevé que celui des autres groupes (agents
d'exécution, agent de maitrise). Cette situation peut amplifier le
conflit emploi-famille. Raison pour laquelle, des mesures de conciliation
axées sur l'aménagement du temps de travail ont été
adoptées pour pallier à ce problème de conciliation vie
professionnelle vie privée. Comme le souligne LAURENT BELANGER (1974),
la semaine comprimée est un moyen d'améliorer la qualité
de vie hors travail en accordant plus de temps libre à l'individu, ce
qui lui permet une meilleure utilisation de ses loisirs et un meilleur partage
de son temps entre la vie de travail et la vie privée. EVANS (1974)
quant à lui trouve que la possibilité de travailler à
temps partiel apporte un élément important de flexibilité
à la vie des travailleurs. Car, elle offre plus de liberté pour
s'adonner à des activités autres que celles du travail.
Ajouté à cela, NOLLEN et MARTIN (1978) estiment que
l'élément fondamental des horaires flexibles de travail est
l'exercice par les travailleurs d'une nouvelle liberté de choix et
d'autonomie. Cette flexibilité
45
offre aux travailleurs plus de contrôle sur leur vie de
travail et une possibilité de concilier leurs besoins personnels et
familiaux avec leurs obligations professionnelles.
B. LE TRAVAIL A DOMICILE AUGMENTE LE TEMPS PASSE AVEC
LA
FAMILLE
Selon HILL et AL (2003), le travail à domicile a
été mis en avant comme option pouvant éventuellement
favoriser la conciliation des responsabilités parentales et
professionnelles. Car, le fait de bénéficier d'horaires plus
souples et d'éviter les déplacements au bureau facilite
l'articulation emploi famille. En effet, la grande majorité des
télétravailleurs considèrent que le travail à
domicile leur permet d'avoir plus de temps avec la famille le matin et le soir,
d'être plus disponible pour répondre aux besoins de leurs enfants,
pour les préparer pour la garderie ou l'école le matin et les
accueillir le soir au retour. Plusieurs disent pouvoir intercaler des
tâches ménagères dans leur journée de travail et se
libérer ainsi plus de temps pour le weekend.
SECTION II : INFLUENCE DES POLITIQUES DE REMUNERATION
SUR LA GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL PAR LES EMPLOYES
La rémunération est l'un des moyens qu'une
organisation possède pour retenir ses meilleurs éléments
et attirer de nouveaux candidats à joindre ses effectifs. Elle permet
ainsi à l'organisation de répondre aux missions de base de la
fonction RH et d'atteindre ses objectifs. De ce fait, pour que la
rémunération devienne un moyen de gestion, les stratégies
de rémunération doivent être cohérentes avec les
objectifs organisationnels. Ces stratégies pour être efficaces,
doivent mettre l'accent sur la satisfaction individuelle des employés.
C'est ainsi qu'on parle d'incitations monétaires qui, englobent l'aspect
variable du salaire en mettant en place des méthodes de
récompenses individuelles visant à motiver les employés
dans leur travail.
46
I. INCITATION MONETAIRE ET LUTTE CONTRE LA FLANERIE
DES SALARIES
A. LES CAUSES DE LA FLANERIE DES SALARIES
La flânerie est un problème majeur de tout temps
pour les entreprises. On distingue la flânerie « naturelle » et
la flânerie « systématique » (TAYLOR 1971). Pour la
première citée, il s'agit de l'instinct naturel et de la tendance
de tous les hommes à « se la couler douce ». il est certain
que l'homme moyen dans tous les actes de la vie a tendance à travailler
à une allure lente et facile et que, ce n'est qu'après de
nombreuses réflexions de sa part ou à cause de l'exemple des
autres, de sa conscience, ou d'une pression extérieures qu'il se
décide à adopter une allure un peu plus rapide. La seconde quant
à elle renvoie aux réflexions plus complexes émanant des
relations des hommes avec les autres. Ainsi, on pose une question comme un
exemple de ce type de flânerie, « pourquoi travaillerais-je dur pour
gagner la même paie que mon paresseux voisin qui ne produit que
moitié que moi ? ».
A travers l'organisation scientifique du travail (OST), TAYLOR
a essayé de résoudre le problème de a flânerie des
salariés. Dans son ouvrage traduit en français en 1971 par LUC
MAURY, « la direction scientifique des entreprises », l'auteur nous
montre qu'il ya deux causes à la flânerie. Premièrement,
les ouvriers croient à tort que l'augmentation de la production entraine
le chômage. Raison pour laquelle ils flânent pour se
défendre contre ce malheur. Deuxièmement, les ouvriers sont
incités à flâner, non seulement par penchant naturel
à la paresse, mais surtout parce qu'ils ont constaté que, chaque
fois qu'ils augmentaient leur rythme de travail, leurs patrons s'arrangeaient
pour ne pas augmenter leurs salaires.
B. LA REMUNERATION AU RENDEMENT : MESURE DE LUTTE
CONTRE
LA FLANERIE DES SALRIES
Les incitations monétaires sont fréquemment
considérées comme une méthode pour aligner les
intérêts des employés avec ceux de leurs employeurs.
Théoriquement, les incitations monétaires fonctionnent par
l'augmentation de l'effort qui, à tour de rôle, mène aux
augmentations de la performance (BONNER et SPRINKLE, 2002).
De ce fait, TAYLOR propose une rémunération au
rendement (ou rémunération à la pièce) qui met en
évidence des intérêts conciliables afin d'inciter les
ouvriers à l'effort au
47
travail (FILLEAU et MARQUES-RIPOLL, 1999). Cette forme de
rémunération permet effectivement de récompenser les
ouvriers à la hauteur de leur mérite, les incite à
accélérer leurs cadences de travail pour pouvoir toucher gros et
conduit ainsi à une meilleure performance de l'entreprise. En effet,
TAYLOR pense que l'élément le plus motivant pour els
salariés est l'argent. Ainsi, si une incitation financière
suffisante est associée à la productivité, l'individu
choisit la productivité comme moyen lui permettant d'obtenir cette
récompense financière (MICHEL, 1989). En conclusion, à
travers le système de rémunération à la
pièce, les salariés organisent mieux leurs temps de travail afin
de produire plus pour gagner plus. La flânerie est ainsi bannie des
usines de production.
II. PRIMES DE RECONNAISSANCES ET CONFORMISME AUX
TEMPS DE TRAVAIL
A. ASPECTS DE LA RECONNAISSANCE AU TRAVAIL
Nombreux sont ceux qui voient dans le travail un lieu central
de la quête de l'identité, de la création de sens et de la
réalisation personnelle. Par conséquent, la reconnaissance au
travail apparait comme un sentiment parfois difficile à exprimer, mais
dont chaque personne a conscience du fait qu'elle en a profondément
besoin (MASLOW, 1998 ; MORIN, 2001).
La reconnaissance constitue un jugement posé sur la
contribution du travailleur, tant en termes de pratique de travail que
d'investissement personnel et de mobilisation. En outre, elle consiste à
évaluer les résultats de ce travail et à les souligner. La
reconnaissance ainsi définie, peut se pratiquer sur une base
quotidienne, régulière ou ponctuelle et se manifeste par
conséquent de façon formelle ou informelle, individuelle ou
collective, privée ou publique, financière ou non (BOURCIER et
PALOBRAT, 1997 ; HIVON, 1999). Ce qui nous intéresse ici est la
manifestation de la récompense financière. Elle est faite par
l'octroi des primes telles que la prime de fin d'année ou le
13ème mois, la prime d'ancienneté, la prime de
rendement et la prime d'assiduité qui suscite notre attention, car, elle
a un lien direct avec la gestion du temps de travail.
48
B. L'OCTROI DES PRIMES D'ASSIDUITE REDUIT L'ABSENTEISME
DES
EMPLOYES
1. Un point sur l'absentéisme
L'absentéisme est circonscrit à tout milieu
professionnel et dans tous les secteurs d'activité ou interviennent le
concept de travail. Dans une approche psychosociale, WEISS (1979)
présente l'absentéisme comme un mal obscur des années 70,
un « fléau économique et social », « une maladie
des sociétés industrielles avancées d'Europe ». En
allant dans le même sens, le français DUBOIS (1977) range
l'absentéisme parmi les tactiques ouvrières. C'est en quelque
sorte, une mode de représentation de la passivité
ouvrière.
Les recherches conduites par MAYO (1945) dans les entreprises
industrielles américaines des secteurs mécaniques et
sidérurgiques tendaient à lier le phénomène
d'absentéisme exclusivement aux relations de type informel,
c'est-à-dire aux relations de l'organisation existante dans
l'entreprise. Toutefois, les études conduites par ALI TAYA et JARDILLIER
(1960) ont permis de comprendre que l'absentéisme est la manifestation
de facteurs d'insatisfaction. Il s'agit des facteurs personnels,
économiques, sociaux, industriels etc. PATCHEN (1960) quant à lui
rapproche l'absentéisme à la valeur de la paie, au sentiment des
employés par rapport à la valeur de leur paie.
Ainsi, l'absentéisme est une manifestation de
l'insatisfaction au travail, mais d'autres facteurs tels que les facteurs de
caractéristiques individuelles et de vie privée modèrent
la relation entre satisfaction et absentéisme. Cependant,
l'absentéisme peut être antérieur à la non
satisfaction. Dans ce cas, d'autres facteurs sont principalement responsables
de la décision de ne pas aller au travail. On comprend bien que
l'absentéisme est une réaction des employés non satisfaits
et par conséquent non motivés.
2. La prime d'assiduité : un facteur de
motivation contre l'absentéisme
Le concept de motivation a fait l'objet de nombreuses
théories développées par bon nombres d'auteurs. C'est
ainsi que, MC GREGOR (1960) a développé la théorie X et Y
de la motivation. Dans la théorie X, l'auteur conclut que l'homme n'aime
pas travailler. Il est de nature paresseux et n'est motivé que par
l'appât du gain. La seule manière de les motiver est de les
contraindre, les diriger et les contrôler. La théorie Y par contre
soutient que le travail
49
est une activité naturelle de l'homme. Il aime
travailler, prendre des risques, il est ingénieux, plein d'initiatives
et aspire à des responsabilités.
Pour MASLOW (1943), le comportement de tout individu est
ordonné le plus souvent par des besoins les plus essentiels qui ne sont
pas satisfaits. Ils deviennent alors source de démotivation. La
motivation pour MASLOW revient à satisfaire chacun de ces besoins au
moment ou il se fait ressentir. Il regroupe ces besoins en trois : besoins
fondamentaux, besoins d'ordre social, besoin d'ordre idéal et
égoïste.
Selon HERZBERG (1959), les facteurs d'insatisfactions
dénommés d'hygiènes, sont liés à
l'environnement. Lorsque ces besoins sont remplis, l'insatisfaction est
supprimée et la motivation est assurée.
D'après la théorie de l'équité
d'ADAMS (1963), l'homme est souvent porté à faire des
comparaisons par rapport à autrui pris comme référence.
Ainsi, un individu perçoit ce qu'il obtient dans une situation de
travail par rapport à ce qu'il fournit en se référant aux
apports et gains des autres. S'il estime que l'autre reçoit des
récompenses plus que lui, il sera démotivé. Il propose
donc de changer la perception des résultats, apport- gain de l'autre, de
changer soi-même son rapport apport- gain.
Il est difficile de savoir quelle théorie de motivation
est la bonne pour lutter contre l'absentéisme. Qu'à cela ne
tienne, l'octroi des récompenses comme les primes d'assiduité
seraient en mesure de limiter l'absentéisme en favorisant la
présence effective des employés au travail. C'est un facteur de
motivation incitatif qui pousse les employés à adopter des
comportements de mobilisation tels que la ponctualité, le conformisme au
travail. La prime d'assiduité est un retour sur l'effort fait par le
salarié d'avoir toujours été présent sur son poste
de travail. Ainsi, elle a un caractère aléatoire car, elle est
généralement versée à condition qu'aucune absence
autorisée ou non, ou retard, n'ait été enregistré
sur un période donnée de travail par l'employé. Toutefois,
il est possible que la prime d'assiduité soit réduite en cas
d'absence et dans ce cas, elle est versée au prorata du temps de
présence dans l'entreprise.
50
PARTIE II : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL
ET MOBILISATION DES EMPLOYES A
CONGELCAM S.A.
CHAPITRE III : OUTILS DE LA GESTION DU TEMPS
DE TRAVAIL ET DE LA MOBILISATION DES EMPLOYES A CONGELCAM S.A.
51
Le monopole de l'importation et de la distribution des
produits de pêche au Cameroun est détenu par CONGELCAM S.A. Comme
toute entreprise, il emploie un personnel pour la réalisation de ses
activités. L'objet de ce chapitre est de présenter la gestion du
temps de travail à CONGELCAM S.A. ainsi que la mobilisation de ses
employés. Nous allons d'abord procéder à la
présentation du champ d'étude à travers son historique,
son mode de fonctionnement et la manière dont la fonction RH y est mise
en oeuvre. Ensuite, nous parlerons de son mode de gestion du temps de travail
et de mobilisation des employés.
SECTION I : PRESENTATION DE CONGELCAM S.A.
Nous allons dans cette partie, présenter notre champ
d'étude en décrivant son historique, sa structure et son
fonctionnement.
I. HISTORIQUE ET EVOLUTION DE CONGELCAM S.A.
L'histoire de CONGELCAM S.A. débute en 1982 lorsque le
PDG qui, à l'époque, n'était qu'un simple
commerçant de poissons congelés, décide à l'aide de
ses revenus, d'acheter des congélateurs pour mieux exposer ses produits.
Cela va lui permettre au fil du temps, d'accroitre son chiffre d'affaire et de
se lancer dans une plus grande affaire que celle du départ notamment
avec la création de CONGELCAM SARL au capital de 1 000 000 FCFA et la
construction des premières chambres froides.
En 2004, CONGELCAM SARL devient CONGELCAM S.A avec un capital
de 3 000 000 000 de FCFA. En 2009, ce capital est passé à 5 000
000 000 de FCFA et à ce jour, il est de 9 000 000 000 FCFA.
52
Pourvue d'un important dispositif logistique (des camions
frigorifiques, des chambres froides) l'entreprise se charge de l'achat à
l'international, de la distribution (en gros et détail) à
l'intérieur du pays, de l'exportation vers les pays voisins (TCHAD,
RCA...). L'objet de l'entreprise est de mettre le poisson dans le panier de la
ménagère (c'est le message délivré par le directeur
des ressources humaines), ainsi les agences sont ouvertes dans la plupart des
marchés et dans des quartiers périphériques.
La société CONGELCAM S.A est établie dans
sept des dix régions que compte le Cameroun. Elle est repartie en deux
zones ; la zone du Littoral et des environs (Ouest, Nord-Ouest, Sud-ouest) et
la zone du Centre et des environs (Sud, Est). Elle compte environs cent (100)
agences (les poissonneries) disséminées dans les
différents marchés que comptent ces régions. Actuellement
l'expansion se fait vers l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême Nord.
II. LES ACTIVITES DE CONGELCAM S.A.
Les activités de CONGELCAM S.A. consistent en
général en l'importation et à la distribution des produits
frais et congelés dans ses différents points de vente. Pour faire
face à la concurrence, l'entreprise a envisagée une
stratégie de domination sur le marché par la vente des produits
de très bonnes qualités à des prix défiant toute
concurrence.
Les produits offerts par CONGELCAM S.A. sont de deux natures :
les poissons et les viandes.
Parmi les poissons, nous retrouvons les variétés
suivantes :
- les Maquereaux (OYA- OYA et CHINCHARD)
- les Bars (Brésilien (CORVINAS), Anglais (PESCADILLAS),
Frais)
- les Sardines
- les Brochets
- les Morues (HAKES)
- les Machoirons (PRESTIGES et SIMPLES)
- les Sompates
- les Tilapias (CARPES NOIRES ou CANGAS)
- les Sols
53
- les Sillures
- les RATAS
- les MOUSTACHUS
- les Dorades (INDIENNES, ROSE, SIMPLE)
- les BOSSUS
En ce qui concerne les viandes, on y retrouve :
- les Poulets (CUISSES, COUS, AILLES) - les PORCS (QUEUES,
PATTES)
La vente des produits offerts par l'entreprise est
assurée par l'implantation des poissonneries dans toutes les villes du
Cameroun. Toutefois, la répartition des poissonneries de CONGELCAM S.A.
varie en fonction de la concurrence. La zone du Centre et des environs,
beaucoup plus petite, a plus d'agences (une soixantaine) car la concurrence est
moins accrue que dans la zone du Littoral et des environs où la
présence du port et des différents cours d'eaux tels que YOUPWE
favorisent la concurrence (La présence du port à Douala favorise
les importations, ainsi nous notons que des particuliers se lancent dans
l'importation. En outre la présence de nombreux cours d'eaux tels que
YOUPWE, favorisent la pêche de nombreux produits qui ravitaillent les
marchés locaux). Ainsi de nombreuses villes, tels qu'AMBAM, KYE-OSSI
dépendent pour leurs approvisionnements en produits de pêches de
CONGELCAM S.A.
Cependant, la vente des produits de pêches a de
nombreuses contraintes telles que : la rareté des produits, le
caractère saisonnier de l'activité, les difficultés
d'approvisionnement (les difficultés de transports des marchandises des
pays étrangers pour le Cameroun et les pays environnants, les
problèmes de distribution de ces produits par camions frigorifiques dans
les différentes régions et villes souvent très
éloignés) et l'investissement colossal nécessaire pour
cette activité (Comme exemple, nous avons la construction de multiples
agences et de nombreuses chambres froides pour conserver les produits, qui sont
hyper périssables).
54
III. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT
Le personnel de l'entreprise est constitué d'environ
mille deux cent (1200) employés, dont la majorité a un niveau
scolaire inférieur au BEPC. Ils sont pour la plupart originaire de
l'ouest Cameroun et plus précisément de BAMOUGOUM qui est le
village d'origine de son fondateur qui est le PDG.
De la structure de CONGELCAM S.A., nous pouvons distinguer des
organes administratifs et des organes de gestion.
A. LES ORGANES ADMINISTRATIFS
Les organes administratifs constituent le groupe des
propriétaires de l'entreprise qui apportent les capitaux
nécessaires à son bon fonctionnement et reçoivent en
retour les pouvoirs décisionnels. Il s'agit de l'Assemblée
Générale des Actionnaires (1) et du Conseil d'Administration
(2).
1. L'Assemblée Générale des
Actionnaires
Organe suprême de la société, l'A.G.A de
CONGELCAM S.A. regroupe l'ensemble des actionnaires de la
société. Elle se réunit en Assemblée
Générale Ordinaire (A.G.O) une fois par an pour l'adoption des
grandes décisions de fonctionnement de la société et pour
prendre des décisions liées aux modifications de statuts
(augmentation ou diminution des actions), à l'augmentation du capital et
pour examiner le résultat de l'entreprise puis définir les
nouvelles orientations pour les années à venir.
2. Le Conseil d'Administration
Le C.A est composé de quatre (04) membres élus
lors de l'A.G.A, il coiffe toutes les directions de la société.
Le C.A de CONGELCAM S.A. se réunit pour désigner le
président du conseil d'administration (actuellement il s'agit du PDG qui
occupe ce poste avec 90% des actions) et résoudre les problèmes
de fonctionnement de l'entreprise à savoir adopter le budget,
nommé le directeur général, le secrétaire et le
Commissaire au Compte. Il a aussi pour rôle de répondre devant
l'A.G.A de l'exercice des pouvoirs les plus étendus qui lui sont
confiés en toute circonstance pour agir au nom de l'entreprise, de
veiller à la constitution de la
55
réserve légale et de convoquer une A.G.E pour
dissoudre la société au cas où celle-ci réalise une
perte de l'actif net supérieur au quart (1/4) du capital social.
B. LES ORGANES DE GESTION
Les organes de gestion constituent le groupe des dirigeants de
l'entreprise. Ils sont constitués de la direction générale
(1) et des agences (2).
1. La Direction Générale
La Direction Générale de CONGELCAM S.A. est
divisée en plusieurs divisions qui assurent le bon fonctionnement de
l'entreprise. C'est ainsi qu'on y retrouve la division commerciale (a), la
division comptable et financière (b), la division logistique (c) et la
division des ressources humaines (d).
a. La division commerciale
Cette direction gère l'entretien du portefeuille
client, mais aussi, son agrandissement par la prospection vers
d'éventuels clients. Elle regroupe de ce fait les points de vente qui
sont des agences ou des magasins.
b. La division comptable et
financière
Elle est sous la responsabilité d'un chef comptable
chargé d'organiser, contrôler et coordonner les différentes
activités et services placés sous son autorité. Il veille
aussi à l'application des principes du Système Comptable OHADA
(SYSCO), à la présentation des résultats comptables et
à la gestion des archives financiers et comptables. Il a à sa
charge : - le service du stock, chargé de la
gestion et du contrôle des marchandises (produits congelés) dans
les agences et les grandes chambres froides.
- le service du commerce
extérieur, celui-ci s'occupe de l'achat des biens et
services avec les fournisseurs étrangers.
- le service d'approvisionnement, il
gère les commandes émises par les différentes agences ceci
dans le but d'alimenter les chambres froides de ces différents points de
vente.
c.
56
La division logistique
Elle est gérée par un chef logistique qui a la
charge de veiller au bon fonctionnement des services :
- froid et climatisation (montage et
entretien des chambres froides)
- entretien des véhicules
(véhicules de transports des produits et ceux du tourisme
du personnel)
- médical (administration des
soins de première nécessité)
- informatique (maintenance et
entretien d'outils informatiques dans la société, installation
des logiciels sur les différents ordinateurs).
d. La division des ressources
humaines
On y retrouve un DRH assisté de quatre collaborateurs
notamment deux chargés de l'administration du personnel, un
chargé de la paie et un autre chargé du contentieux. Ils sont
aidés dans leur fonction par les délégués du
personnel.
Les deux (02) chargées de l'administration du
personnel
Ce service sert de lien entre les employés et la
direction générale en ce sens qu'il recense toutes les
informations concernant les décisions des dirigeants et les retransmet
aux employés. Bien que son appellation pourrait le limiter à de
la simple administration du personnel, le Service de l'administration du
personnel s'occupe en autre des grands constituants de la fonction RH tels que
établit par BRUNETEAUX (2009) à savoir : la structure des emplois
et des effectifs, les relations sociales et professionnelles, les conditions de
travail, l'appréciation des performances et bien d'autres encore. De
manière plus concrète, ce service est chargé :
- de la rédaction des ordres de mission ;
- du remplissage des dossiers du personnel ;
- du remplissage des dossiers de congés de
maternité ;
- du recrutement ;
- de la communication et de l'information ;
57
- de la rédaction des notes de services relatives (au
retard, aux mutations de postes, aux
affectations) ;
- de veiller au respect de la règlementation en vigueur
notamment en termes de
règlement intérieur;
- du suivit des absences ;
- des demandes de permission ;
- des congés annuels ;
Le chargé de la paie
Ce service s'occupe de toutes les opérations relatives
à la CNPS notamment en termes
- d'immatriculation de nouveaux employés ; - de
déclaration des avis de cessation d'activité ; -
dépôt de dossiers pour la pension vieillesse, - des
déclarations d'accident de travail ;
- du suivi des dossiers d'assurance maladie...
Le chargé du contentieux interne et
externe
D'après l'article 137 et 157 du code du travail, le
conflit du travail correspond à toute contestation, tout
différend opposant employeurs et travailleurs, ou employeurs et
apprentis, à l'occasion d'un contrat de travail ou d'apprentissage. A
cet effet, comme tout établissement, CONGELCAM S.A. dispose d'un service
du contentieux qui s'occupe de tous les problèmes qui ralentissent son
bon fonctionnement. Ainsi, lorsque le problème se pose, le responsable
du contentieux convoque les parties concernées afin d'obtenir des
informations relatives à l'objet même du conflit. Ce service
s'occupe notamment des cas de conflits internes et externes. Il s'agit entre
autre :
- des cas de manquants (caisse, magasin) au sein des agences ;
- des accidents de travail ;
58
- des licenciements ;
- des conflits entre employés ;
- des négociations à l'inspection du travail ;
- de la gestion des vols dans les magasins du port (avec l'aide
des gardiens d'AGES);
Les délégués commerciaux
Ils sont nommés par le PDG selon leur ancienneté
dans l'entreprise. Ils coiffent l'ensemble des agences de CONGELCAM S.A. Ils
ont pour mission de faire une ronde dans l'ensemble des agences afin de
vérifier leur fonctionnement, d'enregistrer leurs besoins en produits
pour son approvisionnement, et de retourner vers l'entrepôt avec les
produits avariés.
2. Les Agences (les poissonneries)
L'installation des agences de CONGELCAM S.A. dans les
quartiers dépend de la clientèle. Ainsi, il ya des quartiers qui
ont deux (02) agences et d'autres qui n'en ont qu'une (01) seule. Aussi, la
variété des produits est fonction de ces quartiers. Par exemple,
lors de notre passage dans l'agence de Makepe Missoke nous avons
remarqué l'absence de certains produits comme le Poulet, la Silure, les
Moustachu, les Bossus frais, le Kanga d'eau douce, et le Calamar qui pourtant,
étaient présent à l'agence de Bonamoussadi. Cette
différenciation de produits dans les deux agences s'explique par le fait
que, la zone de Makepe Missoke est peuplée par des hommes et femmes
à très faible revenus ; par contre celle de Bonamoussadi regorge
de personnes au pouvoir d'achat élevé. Ainsi, pour ne pas cumuler
les stocks, la stratégie d'entreprise a voulu que l'on réduise
les variétés de produits du côté de Makepe Missoke
et Bonamoussadi.
Le nombre d'employés varie également d'une
agence à une autre. Toutefois, les postes sont similaires dans toutes
les agences. On retrouve notamment le chef d'agence (a), le frigoriste (b), le
peseur (c), la caissière (d), le magasinier (e), la livreuse (f).
a. Le chef d'agence
Il est chargé de veiller au bon déroulement des
activités de la boutique. Il enregistre à la fin de chaque
journée les recettes et les casses et les transmet au responsable
comptable de
59
la direction générale. Il s'occupe aussi de la
vérification du rapport journalier quantité, le saisit et le
transmet également à la direction générale pour
vérification.
b. Le frigoriste
Il s'occupe du maintien des congélateurs, notamment de
leur propreté et également de la sortie des produits de la
chambre froide.
c. Le peseur
Il est chargé de calculer la somme à payer par
le client en fonction du prix du kilogramme de son produit et du nombre de
kilogrammes du produit qu'il désire. Cela s'effectue à l'aide
d'un appareil spécifique connu du client : 'le peseur''.
d. La caissière
Elle réceptionne l'argent lié à la vente
des produits. Il ya deux types de caisse à CONGELCAM S.A. : la caisse du
détail et la caisse du gros.
e. Le magasinier
Il est chargé d'enregistrer les factures notifiant la
sortie et l'entrée des produits dans la chambre froide. Ils font
également la politique des produits en rassurant au maximum les clients
de leur fraicheur et de leur bonne qualité. Toutes leurs actions sont
enregistrées sur des factures qu'ils établissent après
chaque opération passée au quotidien.
f. La livreuse
Elle assiste les autres employés dans l'exercice de
leurs fonctions en s'occupant également de l'emballage des produits des
clients.
60
SECTION II : ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL
ET METHODES DE MOBILISATION DES EMPLOYES A CONGELCAM S.A.
En tant qu'entreprise camerounaise du secteur commercial,
CONGELCAM S.A. se doit d'appliquer les dispositions du code du travail et de la
convention collective du commerce en termes de temps de travail. Nous allons
d'abord présenter la gestion du temps de travail à CONGELCAM S.A.
avant de voir les pratiques de mobilisation formelles et informelles qui y sont
développées pour que les employés se conforment aux
règles prescrites.
I. CONGELCAM S.A. ET SON MODE DE GESTION DU TEMPS DE
TRAVAIL
A. DISPOSITIONS LEGALES ET REGLEMENTAIRES DU TEMPS DE
TRAVAIL AU CAMEROUN
Le temps de travail à CONGELCAM S.A est organisé
différemment selon qu'on se retrouve à la direction
générale ou au sein des agences. Ainsi, nous allons d'abord
présenter les prescriptions du code du travail et de la convention
collective nationale du commerce en matière de temps de travail avant de
voir celles de l'entreprise.
1. Les prescriptions du code du travail et la convention
collective nationale du commerce sur le temps de travail au
Cameroun
Au Cameroun, le code du travail régit les rapports de
travail entre les travailleurs et les employés. Il s'applique ainsi
à toute entreprise se trouvant sur le territoire camerounais. Aussi,
CONGELCAM S.A. appartient au secteur commercial. En tant que telle, elle est
également soumise aux dispositions de la convention collective nationale
du commerce. Que stipule donc le code du travail et la convention collective
nationale du commerce en termes de durée effective du travail (a),
d'heures supplémentaires (b) et de travail par poste et temps de repos
(c) ?
61
a. La durée effective du
travail
En son article 80 alinéa 1 et 2, le code du travail
énonce que,
- (1) Dans tous les établissements publics ou
privés non agricoles, la durée de travail ne peut excéder
quarante (40) heures par semaine.
- (2) Dans toutes les entreprises agricoles ou
assimilées, les heures de travail sont basées sur 2400 heures par
an, dans la limite maximale de quarante-huit (48) heures par semaine. Ces
prescriptions s'appliquent à tous les travailleurs, quels que soient
leur âge et leur sexe, et à tous les modes de
rémunération.
D'après la convention collective nationale du commerce,
- la durée légale du travail est de 40 heures par
semaine (Art 49 alinéa 1).
- En son article 50 sur les équivalences, la convention
stipule que le personnel exclusivement affecté à la vente dans
les établissements et aux rayons de vente au détail de
denrées alimentaires et autres dispose d'une équivalence de
quarante-cinq (45) heures par semaine.
b. Les heures supplémentaires
L'article 51 de la convention collective nationale du commerce
stipule que les heures supplémentaires effectuées pendant les
jours ouvrables sont rémunérées conformément
à la réglementation en vigueur ou selon d'autres modalités
plus favorables aux Travailleurs fixées d'accord parties. Toutefois, les
heures supplémentaires effectuées pendant les jours du repos
hebdomadaire ou pendant les jours fériés sont majorées
comme suit :
- heures supplémentaires de jour et jours
fériés : majoration de 50% du salaire horaire ; - heures
supplémentaires de nuit: majoration de 100 % du salaire horaire ;
- sauf cas d'urgence, le personnel désigné pour
effectuer des heures supplémentaires est prévenu au moins
vingt-quatre (24) heures à l'avance.
c. Le travail par poste et les temps de
repos
L'article 53 de la convention collective du commerce au
Cameroun énonce les modalités relatives au travail par poste et
au temps de repos. Ainsi, il est écrit que « la durée de
service techniquement continue est en principe de 8 heures, si le travail par
poste dépasse 10heures,
62
le Travailleur bénéficie d'une
indemnité de panier comme le service de nuit. En cas de travail
ininterrompu d'une durée supérieure à 6 heures par poste,
imposée par l'horaire normal de marche de l'entreprise, des dispositions
doivent être adoptées afin que les Travailleurs puissent disposer
d'un arrêt de 30 mn , pris sur le temps de travail et leur permettant de
prendre une collation dans des conditions d'hygiène
satisfaisantes» (convention collective nationale du commerce, Art 53
portant « travail par poste »).
2. Les temps de travail prescrits à CONGELCAM S.A.
a. Les heures normales de travail
À la direction générale
A la direction générale de CONGELCAM S.A., le
personnel travaille de sept heures et trente minutes (7H 30) min à
dix-sept heures et trente minutes (17H 30) min du lundi au vendredi et de huit
heures (8H00) à douze heures (12H00) les samedis et jours
fériés. Toutefois, il peut arriver que certains employés
prolongent leurs heures de travail jusque tard la nuit pour pouvoir boucler
leurs tâches quotidiennes. C'est le cas d'un employé qui
déclare « lorsque la charge de travail est trop grande, je
reste en entreprise jusqu'à ce que j'achève mes objectifs. Je ne
me soucie guère de l'heure. Quand je finis, je pars ! » . Un
autre ajoute que « souvent je dors au travail. Je n'ai pas le choix
car je dois superviser le matériel roulant en service de nuit
»1.
Au sein des agences
Au sein des agences, le travail débute à six
heures et trente minutes (6H 30) min et s'achève à dix-huit
heures et trente minutes (18H 30) min du lundi au samedi. Le dimanche et les
jours fériés, le travail débute à 6H 30min et
s'achève à 12H 30min. Pour certains, l'heure d'arrêt est
indéterminée. Cest le cas des magasiniers qui parfois,
doivent superviser les déchargements tardifs des marchandises
accompagnés des frigoristes. C'est ainsi qu'un magasinier déclare
« je n'ai pas de vie en dehors du travail. Je quitte de chez moi
à 5H 30 sans toutefois savoir l'heure à laquelle je rentrerais.
Souvent quand je rentre tard, toute ma famille est endormie. Le matin venu, ma
femme me boude parce qu'elle se dit que j'ai passé
1 Propos recueillis lors de l'entretien
effectué avec un employé du service logistique le 19/06/2015.
63
64
la nuit accompagné d'une autre femme. Mes enfant
quant à eux me demande les provisions du voyage. Car, lorsqu'ils ne me
voient pas avant de se coucher, ils se disent que j'ai effectué un
déplacement. Il n'y a pas le temps pour rendre visite à la
famille, aux amis. Le travail et rien que le travail !
»2.
Tableau 2 : récapitulatif des heures de
travail à CONGELCAM S.A.
Organes de gestion
|
Direction générale
|
Agences
|
Heures d'arrivée
|
Du lundi au vendredi : 7H 30
Samedi et jours fériés
: 8H00
|
Du lundi au dimanche y compris les jours
fériés :
6 H30
|
Heures de départ
|
Du lundi au vendredi : 17H 30
Samedi et jours fériés
: 12H00
|
Du lundi au samedi : 18H 30 Dimanche et jours
fériés : 12H 30
|
Heures totales passées au travail
|
10H! 4H
|
12H! 6H
|
Source : Notre enquête Direction
Générale et Agences de CONGELCAM S.A., Douala, Avril-Juillet
2015.
b. Les temps de pause
A la direction générale
A la direction générale, la pause dure deux
heures (2H00) de temps. Elle s'étend de douze heures et trente minutes
(12H 30) min et s'achève à quatorze heures et trente minutes (14H
30) min. Toutefois, certains employés trouvent le moment de
détente trop long. Selon eux, « on devrait réduire la
durée de la pause à 1H00 de temps. Cela nous permettrait
2 Propos recueillis lors de l'entretien
effectué avec un magasinier le 19/06/2015.
d'arrêter le travail à 16H30 min et de vite
rentrer à la maison pour nous s'occuper de nos enfants.
»3.
Au sein des agences
Au sein des agences, il n'ya pas d'heures de pause effective.
Chaque employé est tenue de s'aménager un temps libre dans la
journée pour s'alimenter. Cette situation est mal vécue par les
employés qui, sont obligés de manger en travaillant. Cela
provoque des stress et des rebellions au sein des équipes de travail.
C'est le cas d'un frigoriste qui déclare « parfois quand je
trouve du temps pour manger et souffler un peu, une cliente s'emmène
avec sa facture pour que je lui sorte un carton de produits de la chambre
froide. Cela m'énerve et je me retrouve souvent en train d'avancer des
propos déplacés à son égard
»4.
Tableau 3 : récapitulatif des heures de pause
à CONGELCAM S.A.
Organes de gestion
|
Direction générale
|
Agences
|
Début de la pause
|
12H30
|
Indéfinie
|
Fin de la pause
|
14H30
|
Indéfinie
|
Durée totale de la pause
|
2H00
|
Indéfinie
|
Source : Notre enquête Direction
Générale et Agences de CONGELCAM S.A, Douala, Avril-Juillet
2015.
c. Le repos hebdomadaire
A la direction générale
A la direction générale de CONGELCAM S.A., le
repos hebdomadaire est pris le dimanche, sauf pour les services liés
à la vente (service de commandes, livraisons, matériels roulant,
logistiques) n'ont pas de repos hebdomadaire.
3 Propos recueillis lors des entretiens
effectués avec les employés de la direction
générale de CONGELCAM S.A. le 18/06/2015.
4 Propos recueillis lors de l'entretien avec un
frigoriste le 18/06/2015.
65
Au sein des agences
Au sein des agences, le repos hebdomadaire se fait à
tour de rôle. Ceci dit, la poissonnerie fonctionne du lundi au dimanche
et chaque employé a droit à un (01) jour de repos dans la
semaine. Toutefois, les magasiniers, les peseurs et les chefs d'agences n'ont
pas droit au repos hebdomadaire. Ils travaillent sept jours sur sept (7J/7). Il
faut aussi noter le fait que pendant les périodes de fête, aucun
employé n'a droit au repos hebdomadaire.
d. Les congés annuels
La gestion des congés annuels à CONGELCAM S.A.
se fait par négociation avec le chef d'agence de chaque boutique. Ceci
dit, l'employé désireux d'aller en congés va voir son
supérieur hiérarchique et tous les deux s'accordent sur un mois
opportun pour le congé. Ceci se fera compte tenu des possibilités
de remplacement de l'employé au sein de l'agence. Après entente
mutuelle, le chef d'agence passe un appel téléphonique à
la direction des Ressources Humaines afin de confirmer le mois effectif du
congé de l'employé. Ceci étant fait, la responsable des
congés transmet la note de congé au Directeur des Ressources
Humaines qui la valide et la retourne à l'agence concernée.
Chaque 15 du mois, un rapport sur le mouvement des employés en boutique
est saisit et communiquer au personnel des Ressources Humaines afin qu'ils
puissent établir le planning des départs en congés et
par-dessus quoi, octroyer les primes aux intérimaires qui assureront la
relève des employés allé en congés. CONGELCAM S.A.
offre la possibilité à ses employés de choisir
eux-mêmes leurs mois de congés. Toutefois, la personne
désireux d'aller en congés doit s'assurer qu'il ya un
intérimaire disponible pour la remplacer au sein de l'entreprise.
B. LA SEMAINE STANDARD : FORME DE GESTION PAR
EXCELLENCE DU
TEMPS DE TRAVAIL A CONGELCAM S.A.
CONGELCAM S.A. applique le mode de gestion standard des heures
de travail. C'est ainsi que les employés travaillent du lundi au samedi
ou encore du lundi au dimanche selon les horaires à plage fixes
déterminés par l'employeur. Le tableau ci-dessous fait un
état de la semaine standard de travail à CONGELCAM S.A.
66
Tableau 4 : récapitulatif des modalités
de la semaine standard
Semaine
|
standard
|
De travail
|
Organes de gestion
|
Direction générale
|
Agences
|
Les horaires
|
Du lundi au vendredi : 7H30- 17H30
Samedi et jours fériés
: 8H00-12H00
|
Du lundi au samedi : 6H30- 18H30 Dimanche et
jours fériés : 6H30- 12H30
|
Les jours travaillés
|
6 jours : du lundi au samedi
|
7 jours : du lundi au dimanche
|
La structure de la journée
|
Durée continue avec une pause déjeuner
(entre 12H30 et 14H30)
|
Durée continue sans
pause déjeuner
|
L'amplitude de la journée
|
Du lundi au vendredi :
8H
Samedi et jours fériés :
4H
|
Du lundi au samedi : 12H Dimanche et jours
fériés : 6H
|
Le rythme du temps de travail
|
6 jours travaillés et 1 jour de repos
standard: le dimanche
|
7 jours travaillés et un jour de repos
aléatoire : lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi ou
dimanche
|
Source : Notre enquête Direction
Générale et Agence de CONGELCAM S.A., Douala, Avril-Juillet
2015.
C. LA REMUNERATION DES HEURES DE TRAVAIL A CONGELCAM
S.A
Les employés de CONGELCAM S.A. perçoivent une
rémunération mensuelle en fonction du taux horaire et du nombre
de jours travaillés au courant de la semaine. Cette
rémunération se compose de la rémunération
principale et des primes et avantages en nature. On peut citer à titre
d'exemple : la prime de risque, de caisse, de panier...Ainsi, à la fin
de chaque mois, les salaires des employés sont versés par
virement bancaire. Toutefois, la rubrique d'heures supplémentaire est
absente du bulletin de paie des employés. Pourtant parmi les
employés en question certains effectuent des heures
supplémentaires. Cependant,
67
aucun salarié n'a un niveau de salaire inférieur
au SMIG (Il est passé de 28216 FCF1 à 36270 FCFA au Cameroun).
II. LES PRATIQUES DE MOBILISATION DES EMPLOYES A
CONGELCAM S.A
Durant notre stage académique, nous avons pu relever un
certain nombre de pratiques de mobilisation formelles et informelles
applicables aux employés de CONGELCAM S.A.
A. LES PRATIQUES FORMELLES DE MOBILISATION A CONGELCAM
S.A
L'entreprise CONGELCAM S.A. a adopté un certain nombre
de pratiques formelles afin de mobiliser son personnel dans l'atteinte des
objectifs fixés.
1. Recherche de la proximité entre le lieu de
travail et le domicile de l'employé
Les agences de CONGELCAM S.A. sont répandues sur
l'ensemble du territoire national et dans chaque ville du Cameroun. Afin
d'assurer le respect de l'ensemble des valeurs éthiques en termes de
ponctualité au travail, le département des ressources humaines a
mis en place un système de choix qui permet aux employés de
choisir l'agence dans laquelle ils souhaiteraient travailler en fonction de
leur lieu d'habitation. Toutefois, ce système ne tient plus la route
car, les créations d'agences se font de plus en plus rares. Ainsi, il
peut arriver qu'on recrute une personne habitant DEIDO, pour remplacer un
employé en service à l'agence de LOGBABA. Cependant, les plaintes
occasionnés par ces problèmes de distanciation habitat-lieu de
travail ont permis à la direction des ressources humaines de faire
circuler une liste au sein de chaque agence sur laquelle les employés
peuvent exprimer leur choix des agences dans lesquelles ils souhaitent
travailler en fonction de leur lieu d'habitation. Ainsi, cela permet
d'effectuer des changements lorsque la possibilité se
présente.
68
69
2. Les sanctions disciplinaires
a. La mise à pied
disciplinaire
Lorsqu'un employé de CONGELCAM S.A. arrive constamment
en retard au travail ou alors lorsqu'il ne se justifie pas par des raisons
valables et fondées, son chef service peut décider de lui donner
des mises à pieds. Toutefois, à CONGELCAM S.A., la durée
des mises à pieds est indéterminée et souvent elle est
fonction de l'humeur du dirigeant. C'est ainsi qu'un employé nous
déclare « j'ai été malade une fois, et j'ai fait
deux jours sans venir au travail. À mon retour, j'ai pris le soin de
présenter mon carnet d'hôpital à mon chef d'agence en lui
expliquant clairement ma situation. De sang-froid, cette dernière
très énervée, n'a rien voulu comprendre. Pour me punir,
elle me demanda de passer encore une semaine à la maison avant de
reprendre mes activités normales. N'a-t-on plus le droit de tomber
malade à CONGELCAM ? »5.
b. La mise à pied
conservatoire
A CONGELCAM S.A., la mise à pied conservatoire concerne
beaucoup plus les salariés qui ont fait l'objet d'un manquement de
caisse. Elle s'adresse le plus aux peseurs, aux magasiniers et aux
caissières. Toutefois, elles ne sont pas souvent écrites. Ceci
dit, l'employé ayant commis ce genre de faute se fait informer de la
prise effective de sa mise à pied soit de la bouche de son chef d'agence
soit de celle du délégué de la zone. Dans de tels cas, on
recommande à l'employé de quitter immédiatement le lieu de
travail et d'aller attendre qu'on donne suite à son cas d'espèce.
Cependant, lorsque nous avons traité du cas de détournement de
fond occasionné par le magasiner, le peseur et la caissière
l'agence d'EDEA (Ce cas datait de janvier 2015 mais n'avait pas encore eu de
solutions appropriées. Nous sommes présentement en juin 2015),
nous nous sommes rendu compte que les employés en question n'avait pas
reçu de paie depuis le mois de la constatation de la faute (Janvier
2015) jusqu'au mois du traitement du dossier (Juin 2015). Aussi, la mise
à pied en question n'avait été rédigée, elle
leur avait été communiquée verbalement. Lorsqu'ils ont
été fatigué d'attendre la suite du traitement de leur
dossier, ces derniers ont saisi l'inspecteur du travail et ce n'est qu'à
ce moment qu'une nouvelle enquête a été ouverte pour
relater clairement les faits.
5 Propos recueillis lors de
l'entretien avec un peseur le 17/06/2015.
3. La récupération des manquants de
caisse sur la paie des employés
Le manquant est visible lors des inventaires. Le dit manquant
donne lieu selon l'article 32 alinéa (e) du code du travail à la
suspension du contrat de travail. Le code civil en son article 1382 voudrait
que l'employé répare son préjudice et le droit social pour
sa part considère le manquant comme une faute grave donnant lieu
à licenciement. A CONGELCAM S.A., le manquant occasionné par un
employé est multiplié par deux et imposé au
concerné pour remboursement. Pendant la durée de remboursement,
l'employé a droit à une lettre de suspension jusqu'à
recouvrement total de sa dette. Ce système fait en sorte que les
employés de CONGELCAM S.A. soient plus vigilants au travail et qu'ils
prennent leur travail au sérieux. Car le manquant constitue une perte
énorme pour l'entreprise. A cet effet, nous avons observé le
traitement par le chargé du contentieux d'un manquant occasionné
par un peseur. Le peseur concerné avait fait l'objet d'un manquant de
cent cinquante mille FCFA (150000) qu'il devait rembourser en double soit trois
cent mille FCFA (300000). Toutefois, il a continué à occuper son
poste en agence pendant deux (02) mois sans perception de salaire. Ces deux
(02) mois travaillés et non rémunérés couvraient
déjà la totalité de son manquant. Il a dès lors
demandé au service du contentieux de considérer cette
compensation et de le réintégrer dans les effectifs de
l'entreprise. Sa proposition a été approuvée et sa dette a
été réglée.
B. LES PRATIQUES INFORMELLES DE MOBILISATION
A côté des pratiques formelles, l'entreprise
emploie également des méthodes informelles dans la mobilisation
de ses employés.
1. La suppression de la ration alimentaire
La ration alimentaire désigne le montant forfaitaire
attribué aux employés des agences pour leur repas. A CONGELCAM
S.A., ce montant varie de cinq-cents (500) FCFA à mille (1000) FCFA en
fonction du statut de l'employé. Au sein des agences, la suspension de
la ration alimentaire es le mode par excellence de sanction disciplinaire
pratiqué par les chefs d'agences. Car, c'est le chef d'agence qui
constate le retard ou l'absence des employés. Lorsqu'un employé
arrive en retard, il part s'expliquer avec le chef d'agence et celui-ci peut
décider de suspendre sa ration journalière. C'est le cas d'un
employé qui affirme « avoir été
70
suspendu d'une semaine de ration parce qu'il s'est
aménagé une pause d'une heure de temps pour aller refaire sa
pièce d'identité »6.
2. Les mutations et les rétrogradations non
consenties par l'employé
a. Les mutations injustes
En général, lorsqu'on mute un employé,
c'est pour lui rendre la vie plus facile dans l'exécution de sa mission.
Cependant, à CONGELCAM S.A., les mutations sont pour la plupart
discriminés. Entreprise familiale à la base, le personnel de
CONGELCAM S.A. a toujours tendance à vouloir régler leur conflits
de famille sur le lieu de travail. Nous avons eu à assister à une
scène durant laquelle, le délégué de la zone a pris
la décision de transférer un employé en service à
l'agence de BONAMOUSSADI pour l'agence de VILLAGE. Ceci pour la simple raison
que l'employé en question est arrivé au travail à huit
heures (8H00) au lieu de six heures et trente minutes (6H30). Le
délégué s'est exprimé en disant «
ça t'apprendra à te lever tôt ! ».
b. Les rétrogradations
honteuses
Durant notre séjour au service du contentieux social,
nous avons eu à traiter le cas du chef d'agence de DOUALA BAR qui avait
usé de son pouvoir pour prendre deux cartons de MAQUEREAUX pour son
usage personnel, mais soit disant avait prévu de rembourser sa dette une
fois les salaires virés. Lors des inventaires effectués dans
cette agence, on a pu visualiser la scène à l'aide des
caméras de surveillance en place. Après analyse des faits par le
conseil d'administration, la décision rendue a été qu'on
rétrograde le chef d'agence en question au poste de livreuse. Tout en
sachant que sa rémunération mensuelle devrait être
diminuée de même que ses primes et avantages liés à
sa fonction devraient être supprimés, la dame s'est mise à
verser des larmes, suppliant le DRH de lui pardonner. Mais hélas cela
n'a pas été le cas.
6 Propos recueillis lors de l'entretien avec un
frigoriste le 18/06/2015.
CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS SUR LA GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET LA MOBILISATION DES
EMPLOYES A CONGELCAM S.A.
71
Il est question pour nous dans ce chapitre de vérifier
nos hypothèses de recherche sur la gestion du temps de travail et la
mobilisation des employés à CONGELCAM S.A.
SECTION I : EFFETS DE L'ORGANISATION DES TEMPS
DE TRAVAIL A CONGELCAM S.A SUR LA MOBILISATION DES
EMPLOYES
CONGELCAM S.A. est une entreprise commerciale
spécialisée dans la vente. Ainsi, la productivité dont il
est question tout au long de notre argumentaire est celle qui a trait à
la capacité des employés à déployer le même
effort de travail en début comme en fin de journée.
I. IMPACT DES TEMPS DE DEBUT ET DE FIN DU TRAVAIL A
CONGELCAM S.A SUR LA CONCILLIATION VIE PROFESSIONNELLE-VIE PRIVEE DES EMPLOYES
Lors du dépouillement de notre guide d?entretien, nous
nous sommes rendu compte que nous avons menés notre enquête sur
une population à majorité féminine.
Tableau 5 : Répartition des employés
par le sexe
Sexe
|
Effectifs
|
fréquences
|
hommes
|
9
|
30%
|
femmes
|
21
|
70%
|
total
|
30
|
100%
|
Source : Notre enquête, Direction
Générale et Agences CONGELCAM S.A, Juillet 2015.
Les entretiens réalisés avec les femmes
ressortent des plaintes sur les temps de travail définis par
l'entreprise. Une caissière s'exprime en disant que : «je sors
très tôt et je rentre très tard. J'ai quatre (04) enfants
que je ne vois presque jamais »7. Une autre ajoute que :
« j'ai du mal à assister aux réunions dans lesquelles je
me suis inscrite. Tout le temps, j'envoie mon argent de cotisation sans jamais
assister aux assises. Les membres de ma réunions prennent des
décisions auxquelles je suis obligée de m'y conformer même
si elles me déplaisent. On n'a vraiment pas de vie sociale avec ce
travail ! »8.
Ces discours nous prouve a quel point les horaires de travail
à CONGELCAM S.A. ne favorisent pas la conciliation vie professionnelle
vie privée. Car, le temps de travail domine sur le temps libre. Lors de
notre stage académique, nous avons pu observer des femmes de la
direction générale qui quittaient le travail à seize
heures et trente minutes (16H00) au lieu de dix-sept heures et trente minutes
(17H30) minutes. Elles se justifiaient en disant que « ce sont les
vacances, les enfants ne vont pas à l'école du coup, ils
nécessitent une attention particulière. Nous avons peur de
rentrer trouver des dégâts irréparables »9.
C'est ainsi qu'un responsable s'exprime en disant « je
préfère que la durée de la pause soit d'une heure (1H00)
de temps au lieu de deux heures (2H00) de temps. Cela nous permettrait
d'emprunter le chemin du retour tôt, car à 17H30, les transports
sont rares ici à BONANDJO. De plus, même lorsque tu parviens
à vite emprunter un taxi, l'embouteillage du trafic ne permet pas
d'arriver chez toi avant 20H00. Or, en quittant quand même tôt
c'est-à-dire à 16H30, tu as de forte chance d'éviter
toutes ces tracasseries routières »10.
72
7 Propos recueillis lors de l'entretien avec une
caissière le 18/06/2015.
8 Propos recueillis lors de l'entretien avec une
caissière le 18/06/2015.
9 Propos recueillis lors de l'entretien avec les
différentes femmes de la direction générale de CONGELCAM
S.A. le 18/06/2015.
10 Propos recueillis lors de l'entretien avec le
responsable informatique le 17/06/2015.
73
74
II. ABSENCE DES TEMPS DE PAUSE AU SEIN DES AGENCES ET
INFLUENCES SUR LA PRODUCTIVITE DES EMPLOYES
Notre séjour au sein des agences de CONGELCAM S.A. nous
a permis de relever l'inexistence des temps de pause. En effet, le personnel
des agences effectuent un travail par poste qui, d'après la convention
collective du commerce fait office d'une pause d'au moins 30min. cependant, ce
n'est pas le cas dans les agences de CONGELCAM S.A. ici, le travail par poste
est continu et les employés ne bénéficient pas des 30min
de pause prévue par la convention. C'est ainsi qu'on a pu observer de
manière subjective, une baisse de la productivité des
employés aux environs de treize heures (13H00). Ces derniers affirment
supporter la plus grosse charge de travail le matin c'est-à-dire de six
heures et trente minutes (6H30) min à douze heures (12H00). Un peseur
énonce que « nous sommes plus efficaces en matinée car,
la plupart de nos clients sont des vendeurs de nourritures ! Ceci dit, leur
commerce commence à partir de midi, heures habituelle de pause pour les
potentiels clients. C'est ainsi que les files d'attentes sont souvent longues
et interminables, à ce moment de la journée. Raison pour laquelle
nous sommes obligés de nous surpasser pour pouvoir satisfaire l'ensemble
de la clientèle»11.
Dans l'après-midi, c'est à dire de quatorze
heures (14H00) à quinze heures (15H00), les employés affichent
des comportements de démobilisation liés à la fatigue et
au stress du fait de l'absence de pause, de relâchement, de
détente. Cela s'observe soit par la lenteur du peseur entrainant des
plaintes des clients, soit par la confusion faite par les frigoriste lors de la
sortie des produits de la chambre froide destinés aux clients ou encore
par les multiples confusions opérées par la caissière lors
du remboursement de la différence aux clients occasionnant ainsi, des
manquants de caisse.
Cependant, lorsque l'heure de la fermeture arrive
c'est-à-dire aux environs de dix-sept heures (17H00), les
employés reprennent le travail presque avec le même
dévouement que le matin, mais la motivation ici découle du
désir de vite retourner vers leur domicile respectif.
Le tableau qui suit retrace l'évaluation subjective de
la productivité des dans les différents moments de la
journée c'est-à-dire en matinée, dans l'après-midi
et en soirée).
11 Propos recueillis lors de l'entretien
effectué avec un peseur le 18/06/2015.
Tableau n°6 : évaluation subjective de la
productivité des employés en termes d'efficacité par
période de la journée
Moments de la journée
|
productivité des employés en termes
d'efficacité
|
|
Très élevée
|
Elevée
|
Moyenne
|
Faible
|
En matinée
|
70%
|
29%
|
1%
|
0%
|
Dans l'après- midi
|
0%
|
20%
|
5%
|
75%
|
En soirée
|
0%
|
70%
|
5%
|
25%
|
Source : Observation directe en Agences Avril
2015.
SECTION II : POLITIQUES DE REMUNERATION DES TEMPS DE
TRAVAIL A CONGELCAM S.A. ET MOBILISATION DES
EMPLOYES
Il est question ici de voir dans quelles mesures la
rémunération des temps de travail et les pratiques de
mobilisation développées à CONGELCAM S.A influencent
les
comportements des employés. Ces comportements sont
à la fois négatifs et positifs.
I. LES VISAGES POSITIFS DE LA MOBILISATION
A. LE RESPECT DU TEMPS DE TRAVAIL DES EMPLOYES : LA
PLACE DES
CONGES PAYES
Le congé annuel a un caractère obligatoire
à CONGELCAM S.A. Il est régit selon les dispositions de la
convention collective du commerce. Ceci étant, tout travailleur a droit
à vingt-quatre (24) jours de congés par an, soit deux (02) jours
de congés par mois. Il faut noter à ce niveau que le nombre de
jour de congés évoluent en fonction de l?ancienneté
dans
75
l'entreprise. Cette ancienneté est
évaluée en fraction de cinq (05) ans et le nombre de jours de
congé est majoré de trois (03) jours par fraction.
L'employé qui va en congé perçoit le
montant de sa rémunération mensuelle. Toutefois, lorsque
l'employé dépasse le jour qui lui a été
attribué pour son congé, on lui retranche ces ajouts de sa
rémunération. Ainsi, lorsque les employés de CONGELCAM
S.A. reviennent de leurs congés, ils se rendent dans le bureau du
chargé de l'administration du personnel pour mentionner leur reprise
effective du travail afin que cette dernière l'inscrive dans le tableau
de bord destiné aux congés. C'est ainsi que les employés
de CONGELCAM S.A. parviennent à respecter et à gérer le
temps de travail concernant les congés annuels.
B. GESTION DES RETARDS SUR LA REMUNERATION MENSUELLE
ET DEVELOPPEMENT DE LA PONCTUALITE CHEZ LES EMPLOYES
A la direction générale de CONGELCAM S.A., les
agents de sécurité ont une liste journalière des
employés sur laquelle sont renseignées les informations suivantes
: noms, prénoms, date du jour, heures d'arrivée, signature de
l'employé. Dans l'après-midi, une chargée de
l'administration du personnel passe récupérer la fiche en
question pour introduire les données y afférentes dans
l'ordinateur. Chaque fin du mois, cette liste est remise au directeur des
ressources humaines qui, la valide et la remet au chargé de la paie pour
son exécution. Car, Lorsqu'un employé arrive en retard ou encore
lorsqu'il est absent de son poste de travail pendant une journée
entière, les heures non travaillées lui sont imputée de sa
rémunération mensuelle.
II. LES VISAGES NEGATIFS DE LA MOBILISATION
A. LA NON REMUNERATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES ET
LE DEVOUEMENT AU TRAVAIL DES EMPLOYES
A CONGELCAM S.A., les heures supplémentaires ne sont
pas rémunérées. Elles sont majoritairement
effectuées par les agents d'exécution à savoir les
frigoristes, les magasiniers et les peseurs lors de la supervision des
déchargements qui pour la plupart du temps
76
s'effectuent la nuit. Ces employés ont obligés
de rester sur les lieux de travail jusqu'à ce que les dits
déchargements soient terminés sous peine de recevoir une sanction
disciplinaire qui puisse affecter leur rémunération mensuelle.
Cette situation démoralise les travailleurs car ils se sentent
exploités par le système en vigueur. L'entretien avec un
employé donne ceci : « on nous oblige à travailler
au-delà des heures normales, cela ne dérange personne, mais
lorsqu'on arrive en retard, on nous sanctionne. Pourquoi n'y a-t-il pas aussi
de sanctions contre l'entreprise pour les heures supplémentaires que
nous effectuons? »12.
Aussi, du fait de la non rémunération des heures
supplémentaires, les agents de maitrise de la direction
générale quant à eux refusent d'effectuer des tâches
qui n'entrent pas dans le cadre de la délimitation temporelle en
vigueur. Voici le propos rapporté par un employé : « je
ne travaille pas au-delà de 17H30min. Si mon chef me demande de lui
rendre un service, je décline sa proposition car, cela ne m'apporte rien
de bon, au contraire, ça me fait dépenser de l'énergie
»13. Un autre ajoute que « même si
j'accepte d'effectuer une tâche supplémentaire, je ne la
réalise pas avec la même envergure qu'une tâche normale.
Car, je ne vois pas ce que je gagne en faisant bien
»14.
B. IMPACT DE L'INJUSTICE DANS L'ATTRIBUTION DES PRIMES
DE RECONNAISSANCE SUR LE DEVELOPPEMENT PERSONNEL DES
EMPLOYES
Les travaux de TREMBLAY et SIMARD (2000 : 20) sur l'influence
des pratiques de GRH sur les comportements discrétionnaires et
l'engagement organisationnel ont mis en exergue l'impact positif des pratiques
de reconnaissance sur l'adoption des comportements de mobilisation. Selon eux
« les efforts de reconnaissance seraient perçus par les
employés comme des preuves tangibles d'appréciation et de support
organisationnel [...]. Comme ces récompenses sont distribuées par
les supérieurs immédiats, le niveau de personnalisation de cette
action se trouve augmenté [...]. Cet effort de considération peut
favoriser un plus grand sentiment de justice interpersonnelle parmi les
salariés, c'est-à-dire que l'organisation manifeste de cette
manière de la considération à leur égard. Ce
sentiment de considération
12 Propos recueillis lors de l'entretien avec un
magasiner le 18/06/2015.
13 Propos recueillis lors de
l'entretien effectué avec un commercial de la direction
générale le 17/06/2015.
14 Propos recueillis lors de
l'entretien effectué avec un informaticien le 17/ 06/2015.
les disposerait plus facilement à accepter de faire
des choses non explicitement rémunérées ». Or,
pour que cet effort de reconnaissance soit considéré à sa
juste mesure, il est important qu'il repose sur des bases claires et connues de
tous, ce qui selon les salariés n'est pas le cas à CONGELCAM S.A.
Entreprise familiale, CONGELCAM S.A. attribue des primes aux employés en
fonction de leur lien de parenté avec le PDG. C'est ainsi que, le
montant ou encore la nature des prime dépendent de ce que
l'employé soit le cousin, le neveu, l'oncle, la nièce du PDG. Les
primes sont rarement, voire même jamais attribuées aux
employés n'ayant aucune affinité avec ce dernier, mais, qui
pourtant les méritent humblement. Ainsi, les employés ne trouvent
pas l'importance de fournir des efforts supplémentaires dans la
réalisation de leurs tâches ou encre des efforts destinés
à améliorer leurs compétences pour les mettre au profil de
l'entreprise car, « ce sont les moins méritants qui seront
toujours récompensés »15.
77
15 Propos recueillis lors de l'entretien
effectué avec un comptable le 18/06/2015.
CONCLUSION GENERALE
78
L'objectif de cette étude était de savoir
comment peut on à partir de la gestion du temps de travail
davantage mobiliser les employés. Partis du constat selon lequel les
contraintes du commerce de produits halieutiques (celles obligeant l'employeur
à établir des heures d'ouvertures matinales et des heures de
fermetures tardives, au détriment des employés qui ont besoin du
temps pour leurs épanouissements familials) empêchent à
l'entreprise CONGELCAM S.A. de respecter les dispositions légales et
règlementaires en termes d'heures de travail, notre préoccupation
était de réfléchir sur l'organisation du temps de travail
pour la mobilisation des employés de CONGELCAM S.A.
Concept incontournable dans les organisations de travail,
notre souci était de savoir de quelle manière était
géré le temps de travail au sein de CONGELCAM S.A et quels
étaient les effets d'une telle gestion sur la mobilisation des
employés. A cet effet, nous avons posé la problématique
suivante : comment peut-on à partir de la gestion du temps de travail
davantage mobiliser les employés ? Afin d'y répondre, nous avons
émis une hypothèse principale selon laquelle: la gestion du temps
de travail conformément aux dispositions légales et
règlementaires permet de mobiliser les employés. De cette
hypothèse découle deux autres secondaires dont la première
mentionne qu'une définition précise et concise des temps de
travail (heures d'arrivée, heures de départ, heures
supplémentaires) et des temps de non travail (heures de pause, temps de
repos hebdomadaire, de congés annuels), permet aux employés de
satisfaire à la fois les exigences de la vie professionnelle et celles
de la vie
privée. la deuxième stipule
qu'une rémunération formelle (c'est-à-dire
règlementée) mais aussi incitative (qui tient compte de l'effort
individuel pour la bonne marche des activités de l'entreprise), permet
un meilleur épanouissement des employés au sein de
l'organisation.
La démarche sociologique adoptée afin de
vérifier nos hypothèses a consisté en une recherche
documentaire et en des enquêtes empiriques sur un échantillon de
30 employés, constitué des différents organes de gestion
(direction générale, agences) et des différentes
fonctions. Dans l'analyse des données, nous nous sommes servis de
l'analyse stratégique. Cette grille choisie nous a permis d'une part de
présenter les règles en vigueur sur le temps de travail dans les
entreprises commerciales au Cameroun et d'autre part d'analyser la mise en
oeuvre de ces règles au sein de CONGELCAM S.A.
79
Avant l'analyse proprement dite, notre premier travail a
consisté en une opérationnalisation des concepts en ressortant
toutes les théories sur la gestion du temps de travail et sur la
mobilisation des employés. Ensuite, nous avons établi le lien
entre les deux concepts. Nous avons vu qu'une bonne gestion du temps de travail
permet aux employés non seulement d'atteindre les objectifs fixés
par les employeurs, mais aussi d'assurer leur épanouissement personnel.
Après nous avons présenté l'entreprise CONGELCAM S.A. en
décrivant son mode de gestion du temps de travail et de mobilisation des
employés. Pour finir nous avons analysé et
interprété les résultats de notre guide d'entretien.
Les données recueillies sur le terrain nous ont permis
de constater que, la façon dont le temps de travail est
géré à CONGELCAM S.A. ne mobilise pas les employés.
Les horaires de travail, les pauses, le repos hebdomadaires ne respectent pas
les prescriptions du code du travail et de la convention collective nationale
du commerce, de même que, la politique de rémunération des
temps de travail en vigueur au sein de l'entreprise n'est pas conforme aux
dispositions règlementaires. Par conséquent, les employés
sont démobilisés.
Notre travail ne s'est pas fait sans difficultés. Elles
concernent notamment le difficile accès aux ouvrages traitant de la
relation entre le temps de travail et la mobilisation des ressources humaines.
Aussi, nous avons dû faire face aux craintes des employés des
agences (poissonneries) qui ont répondu très peu ou pas du tout
à nos questions. Ces derniers nous considéraient comme des
espions envoyés par la direction générale. La preuve est
que, sur les 17 personnes interrogées, nous avons dû
éliminer 2, car, leurs propos ne nous permettaient pas de
procéder à une analyse.
De nombreuses recherches ont été
consacrées à la gestion du temps de travail. Leur objectif est de
mettre en exergue la contribution de la ressource humaine à la
productivité de l'entreprise. Ce travail s'inscrit dans le même
sillage, mais sa spécificité se situe dans le fait qu'elle
s'intéresse à la gestion du temps de travail pour la mobilisation
des employés pas uniquement en termes d'amélioration de la
production, mais aussi dans leur capacité à concilier leur vie
professionnelle à leur vie privée.
Toutefois, ce travail n'a pas été traité
de manière exhaustive. Premièrement, la période
d'observation et d'analyse des effets de la gestion du temps de travail sur la
mobilisation des employés de CONGELCAM S.A. était relativement
courte. Nous pensons en effet qu'une période d'observation plus large
permettrait d'établir une amélioration de gestion du temps de
travail à CONGELCAM S.A. pour qu'elle devienne un facteur de
mobilisation des employés.
80
Deuxièmement, des expériences seraient
d'utilité pour des prochaines études parce qu'elles permettraient
au mieux de vérifier les réponses des employés concernant
leurs attentes en vue d'une meilleure mobilisation. Enfin, d'autres chercheurs
intéressés par le sujet pourraient poursuivre les analyses en
élargissant l'échantillon à plusieurs entreprises
camerounaises, afin d'obtenir des résultats différents de ceux
correspondants aux spécificités de CONGELCAM S.A. De même,
d'autres aspects de la mobilisation pourraient être analysés
à cette occasion.
Au terme de notre étude, nous avons émis
quelques suggestions pouvant aider les dirigeants de CONGELCAM S.A. à
mieux mobiliser leurs employés.
La première suggestion concerne Le respect des temps de
travail. Car, afin de mobiliser les employés de CONGELCAM S.A., le staff
dirigeant doit faire l'effort de respecter les dispositions légales et
règlementaires en termes d'heures de travail. Car, en dehors de la vie
professionnelle, les employés ont aussi une vie privée qu'ils
aimeraient gérer. Il s'agira par exemple pour la direction des
ressources humaines d'aménager des temps de pause au sein des agences
pour permettre aux employés de se ressourcer afin d'être toujours
productifs, mais aussi de faire en sorte que les camions, quittant de la
direction générale pour les agences soient chargés
à temps, afin de permettre aux employés de rentrer à temps
dans leurs domicile respectifs.
La deuxième suggestion se tourne vers la formalisation des
procédures. Il s'agit d'une part,
- Des procédures de sanctions. Car, l'employé de
CONGELCAM S.A. a le droit de savoir exactement ce qui l'attend lorsqu'il commet
une faute et non pas se baser sur des idées subjectives comme c'est le
cas présent. Ainsi, nous invitions la direction des ressources humaines
à mettre en place un manuel de procédure définissant
l'ensemble des procédures de sanctions applicable à l'entreprise.
En effet la rédaction d'un manuel qui est mis à la disposition
des employés permettrait qu'ils comprennent la justesse d'une action et
donc qu'ils ne se sentent pas lésés et par conséquent
démotivés. Et d'autre part,
- De l'établissement de l'organigramme de l'entreprise.
À la direction générale de CONGELCAM S.A., c'est difficile
de savoir qui fait quoi ? Qui est sous l'autorité de qui ? Les
employés de cette entreprise ont toujours tendance à
s'ingérer dans le travail des autres, ou alors de refaire le travail
qu'un autre a déjà fait. Cela fait perdre du temps à
l'entreprise en termes d'efficacité organisationnelle.
81
La troisième suggestion quant à elle a trait
à la justice et l'équité dans l'attribution des primes de
reconnaissance. Pour que l'attribution de ces primes fasse désormais
l'unanimité, de nombreux points doivent être revus. D'abord et le
plus important, définir clairement les conditions d'octroi des primes de
reconnaissance : qui y a droit ? Pourquoi ? Quels sont les motifs acceptables
?... Une fois définies, ces conditions devraient être mises
à la portée de tous de manière à lever
l'ambigüité et éviter les conflits latents entre les
employés. Ainsi, cela contribuera à supprimer la primauté
du lien familial sur le travail.
82
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ANNEXES
88
89
GUIDE D'ENTRETIEN AUPRES DES EMPLOYES DE LA DIRECTION GENREALE
ET CEUX DES AGENCES DE CONGELCAM S.A.
Identification
V' Sexe Masculin Féminin
V' Situation matrimoniale marié
célibataire
V' Nombre d'enfants
V' Fonction
V' Ancienneté dans l'entreprise
V' Catégorie socioprofessionnelle: cadre
|
agent de maitrise
|
agent
|
d'exécution
V' Service
1- Gestion des horaires de travail
- Quels sont les horaires de travail en vigueur à
CONGELCAM S.A. ? sont-ils fixes ou variables ?
- Est-ce que vous respectez ces horaires ? Pourquoi ?
- Avez-vous la possibilité de choisir vos horaires de
travail ? Pourquoi ?
2- Gestion des heures supplémentaires
- Qu'entendez-vous par heures supplémentaires ?
- Effectuez- vous souvent des heures supplémentaires ?
Pourquoi ?
90
- Les heures supplémentaires ont-elles un caractère
obligatoire à CONGELCAM S.A. ? Pourquoi ?
3- Gestion des temps de pause
- CONGELCAM S.A. accorde t'elle des heures de pause ?
- Existe-t-il une période déterminée pour
prendre les repas ? Pourquoi ? - Que faites- vous pendant vos heures de pause
?
4- Gestion du repos hebdomadaire et des congés
annuels
- Avez-vous un jour de repos fixe? Pourquoi ?
- Avez-vous des jours de congés ? A quel moment de
l'année ?
5- Gestion des rémunérations du temps de
travail
- Comment êtes-vous rémunérés ? (taux
horaire, forfaitaire, hebdomadaire, annuel) ? - L'entreprise
rémunère t'elle les heures supplémentaires ? Pourquoi ?
- Vos congés annuels sont -ils
rémunérés ?
6- Pratiques de mobilisation des
employés
- Existe-t-il un règlement intérieur à
CONGELCAM S.A. ? En avez-vous pris
connaissance ?
- Vous a-t-on déjà félicitez pour un
travail bien fait ? de quelle manière ?
- L'entreprise accorde t'elle souvent des primes de
reconnaissance aux employés ? de
quelles natures sont -elles ? tous les employés
peuvent-ils en bénéficier ?
- Quelles sont les sanctions disciplinaires pratiquées
à CONGELCAM S.A. ? citez-les
par ordre de gravité ?
- Trouvez-vous que ces sanctions soient justes ? Pourquoi ?
- Avez-vous déjà été
sanctionné ? Pour quelles raisons et de quelles manières ?
7- Les visages de la mobilisation
- Respectez-vous les règles sur le temps de travail
prescrites à CONGELCAM S.A. ? Pourquoi ?
91
- Etes-vous souvent disposé à aider vos
collègues dans la réalisation de leur tâche ?
Pourquoi ?
- Pensez-vous être assez impliqué dans votre
travail ? Pourquoi ?
- Vos horaires de travail vous permettent-elles de passer du
temps avec vos
proches (famille, amis...) ? Pourquoi ?
- Quels sont les aspects de votre travail qui vous motivent ?
citez- les.
- Quels sont les aspects de votre travail qui vous
démotivent ? citez- les.
- Comment pensez-vous que CONGELCAM S.A puisse faire pour vous
motiver
davantage ?
92
TABLE DES MATIERES
DEDICACE 1
REMERCIEMENTS 2
SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES 3
LISTE DES TABLEAUX 4
RESUME 5
ABSTRACT 6
SOMMAIRE 7
INTRODUCTION GENERALE 8
I. CONTEXTE 9
II. DELIMITATION DE L'ETUDE 11
1. Délimitation spatiale 11
2. Délimitation temporelle 11
3. Délimitation matérielle 12
III. INTERET DE l'ETUDE 13
1. Intérêt scientifique 13
2. Intérêt social : 13
IV. OBJECTIFS DE l'ETUDE 14
V. DEFINITION DES CONCEPTS 14
1. Temps 14
2. Temps de travail 15
3. Gestion 15
4. Gestion du temps de travail 15
5. Mobilisation 16
VI. REVUE DE LITTERATURE 17
VII. PROBLEMATIQUE 20
VIII. HYPOTHESES 20
1. Hypothèse principale 20
IX. CADRE METHODOLOGIQUE 21
1. Grille d'analyse théorique 21
2. Technique de collecte des données 22
a. L'observation directe 22
b. La recherche documentaire 22
c. L'entretien semi-directif 22
3. Outils de collecte des données 23
X. ANNONCE ET JUSTIFICATION DU PLAN 23
93
PARTIE I : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET MOBILISATION
DES
EMPLOYES 24
CHAPITRE I : APPROCHES CONCEPTUELLES DE LA GESTION DU
TEMPS DE
TRAVAIL ET DE LA MOBILISATION DES EMPLOYES
25
SECTION I : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL 25
I. LA QUESTION DE L'ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL 25
A. LA CONSTRUCTION D'UNE NORME AUTOUR DU TEMPS DE TRAVAIL
:
HISTORIQUE ET EVOLUTION 25
1. La gestion préindustrielle du temps de travail : un
temps de travail traditionnel 25
2. La gestion industrielle du temps de travail : le rapport
temps -argent 26
3. Conception moderne de la gestion du temps de travail : pour
un temps de travail
règlementé 27
4. La décomposition du nouveau temps de travail 28
a. Les heures normales 28
b. Les heures supplémentaires 28
c. Le temps de pause 28
d. Le repos hebdomadaire 28
e. Les jours de congés 29
B. LES METHODES D'ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL 29
1. La semaine standard 29
2. Le travail par poste 29
3. L'aménagement 30
a. La semaine de travail comprimée 30
b. L'horaire variable ou flexible 30
c. Le travail à temps partiel et le travail
partagé 31
d. L'horaire décalé fixe ou variable 31
4. Le télétravail 31
a. Le nomadisme 31
b. Le travail à domicile 31
c. Le travail sédentaire alterné ou travail
pendulaire 32
d. Le travail collaboratif 32
II. INSTRUMENTS DE MESURE ET MODE DE REMUNERATION DU
TEMPS
DE TRAVAIL 32
A. LES INSTRUMENTS DE MESURE DU TEMPS DE TRAVAIL 32
1. Les calendriers 32
2. Les sonneries 32
3. L'horloge ou le chronomètre 33
B. LES MODES DE REMUNERATION DU TEMPS DE TRAVAIL 33
1. Le salaire au temps 33
2. Le salaire à la productivité ou au rendement
33
3. Les rémunérations basées sur
l'idée d'association 34
SECTION II : MOBILISATION DES EMPLOYES 34
94
95
I. LES FACTEURS DE LA MOBILISATION 34
A. LES FACTEURS HISTORIQUES 34
B. LES FACTEURS MANAGERIAUX 35
II. LES PRATIQUES DE MOBILISATION DES EMPLOYES 35
A. LES PRATIQUES FORMELLES 35
1. L'établissement du règlement intérieur
35
2. L'octroi des primes de reconnaissance 36
3. Les sanctions disciplinaires 36
a. L'avertissement 36
b. Le blâme 36
c. La mise à pied disciplinaire et conservatoire 37
d. Le licenciement 37
B. LES PRATIQUES INFORMELLES 37
1. Les sanctions pécuniaires 37
2. Les mutations ou les rétrogradations non consenties
par le salarié 38
III. LES VISAGES DE LA MOBILISATION 38
A. LE DEVELOPPEMENT DE LA CITOYENNETE ORGANISATIONNELLE
38
1. L'altruisme 38
2. Le conformisme 39
B. L'AMELIORATION DE LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL 39
1. L'amélioration de la productivité 40
2. La conciliation vie professionnelle- vie privée 40
a. La vie professionnelle 40
b. La vie privée 40
c. La conciliation vie privée vie professionnelle 41
C. LE DEVELOPPEMENT DE LA MOTIVATION INDIVIDUELLE 41
1. Le dévouement dans le poste de travail 41
2. Le développement professionnel 42
CHAPITRE II : LIENS ENTRE LA GESTION DU TEMPS DE
TRAVAIL ET LA
MOBILISATION 43
Section I : EFFETS DES AMENAGEMENTS TEMPORELS SUR
LA
MOBILISATION DES EMPLOYES 43
I. L'INTRODUCTION DE LA SEMAINE COMPRIMEE ET DE L'HORAIRE
VARIABLE AMELIORE LA PRODUCTIVITE DES EMPLOYES 43
II. LA FLEXIBILITE DES HORAIRES ET DU LIEU DE TRAVAIL PERMET
DE
CONCILLIER LA VIE PROFESSIONNELLE A LA VIE PRIVEE 44
A. L'AUTONOMIE DEGAGEE DANS LES HORAIRES FLEXIBLES
AMELIORE LA QUALITE DE VIE « DANS » ET « HORS
» DU TRAVAIL 44
B. LE TRAVAIL A DOMICILE AUGMENTE LE TEMPS PASSE AVEC LA
FAMILLE 45
SECTION II : INFLUENCE DES POLITIQUES DE REMUNERATION
SUR LA
GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL PAR LES EMPLOYES
45
I. INCITATION MONETAIRE ET LUTTE CONTRE LA FLANERIE
DES
SALARIES 46
A. LES CAUSES DE LA FLANERIE DES SALARIES 46
B. LA REMUNERATION AU RENDEMENT : MESURE DE LUTTE CONTRE
LA FLANERIE DES SALRIES 46
II. PRIMES DE RECONNAISSANCES ET CONFORMISME AUX TEMPS
DE
TRAVAIL 47
A. ASPECTS DE LA RECONNAISSANCE AU TRAVAIL 47
B. L'OCTROI DES PRIMES D'ASSIDUITE REDUIT L'ABSENTEISME DES
EMPLOYES 48
1. Un point sur l'absentéisme 48
2. La prime d'assiduité : un facteur de motivation contre
l'absentéisme 48
PARTIE II : GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET
MOBILISATION DES
EMPLOYES A CONGELCAM S.A. 50
CHAPITRE III : OUTILS DE LA GESTION DU TEMPS DE
TRAVAIL ET DE LA
MOBILISATION DES EMPLOYES A CONGELCAM S.A.
51
SECTION I : PRESENTATION DE CONGELCAM S.A. 51
I. HISTORIQUE ET EVOLUTION DE CONGELCAM S.A. 51
II. LES ACTIVITES DE CONGELCAM S.A. 52
III. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT 54
A. LES ORGANES ADMINISTRATIFS 54
1. L'Assemblée Générale des Actionnaires
54
2. Le Conseil d'Administration 54
B. LES ORGANES DE GESTION 55
1. La Direction Générale 55
a. La division commerciale 55
b. La division comptable et financière 55
c. La division logistique 56
d. La division des ressources humaines 56
2. Les Agences (les poissonneries) 58
a. Le chef d'agence 58
b. Le frigoriste 59
c. Le peseur 59
d. La caissière 59
e. Le magasinier 59
f. La livreuse 59
SECTION II : ORGANISATION DU TEMPS DE TRAVAIL ET
METHODES DE
MOBILISATION DES EMPLOYES A CONGELCAM S.A.
60 I. CONGELCAM S.A. ET SON MODE DE GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL 60
A. DISPOSITIONS LEGALES ET REGLEMENTAIRES DU TEMPS DE
TRAVAIL AU CAMEROUN 60
96
1. Les prescriptions du code du travail et la convention
collective nationale du
commerce sur le temps de travail au Cameroun 60
a. La durée effective du travail 61
b. Les heures supplémentaires 61
c. Le travail par poste et les temps de repos 61
2. Les temps de travail prescrits à CONGELCAM S.A. 62
a. Les heures normales de travail 62
b. Les temps de pause 63
c. Le repos hebdomadaire 64
d. Les congés annuels 65
B. LA SEMAINE STANDARD : FORME DE GESTION PAR EXCELLENCE DU
TEMPS DE TRAVAIL A CONGELCAM S.A. 65
C. LA REMUNERATION DES HEURES DE TRAVAIL A CONGELCAM S.A _ 66
II. LES PRATIQUES DE MOBILISATION DES EMPLOYES A CONGELCAM S.A 67
A. LES PRATIQUES FORMELLES DE MOBILISATION A CONGELCAM S.A
67
1. Recherche de la proximité entre le lieu de travail et
le domicile de l'employé 67
2. Les sanctions disciplinaires 68
a. La mise à pied disciplinaire 68
b. La mise à pied conservatoire 68
3. La récupération des manquants de caisse sur la
paie des employés 69
B. LES PRATIQUES INFORMELLES DE MOBILISATION 69
1. La suppression de la ration alimentaire 69
2. Les mutations et les rétrogradations non consenties
par l'employé 70
a. Les mutations injustes 70
b. Les rétrogradations honteuses 70
CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
SUR LA GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET LA MOBILISATION DES EMPLOYES
A
CONGELCAM S.A. 71
SECTION I : EFFETS DE L'ORGANISATION DES TEMPS DE
TRAVAIL A
CONGELCAM S.A SUR LA MOBILISATION DES EMPLOYES
71
I. IMPACT DES TEMPS DE DEBUT ET DE FIN DU TRAVAIL A CONGELCAM
S.A SUR LA CONCILLIATION VIE PROFESSIONNELLE-VIE PRIVEE DES
EMPLOYES 71
II. ABSENCE DES TEMPS DE PAUSE AU SEIN DES AGENCES ET
INFLUENCES SUR LA PRODUCTIVITE DES EMPLOYES 73
SECTION II : POLITIQUES DE REMUNERATION DES TEMPS DE
TRAVAIL A
CONGELCAM S.A. ET MOBILISATION DES EMPLOYES
74
I. LES VISAGES POSITIFS DE LA MOBILISATION 74
A. LE RESPECT DU TEMPS DE TRAVAIL DES EMPLOYES : LA PLACE DES
CONGES PAYES 74
B. GESTION DES RETARDS SUR LA REMUNERATION MENSUELLE ET
DEVELOPPEMENT DE LA PONCTUALITE CHEZ LES EMPLOYES 75
97
II. LES VISAGES NEGATIFS DE LA MOBILISATION 75
A. LA NON REMUNERATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES ET LE
DEVOUEMENT AU TRAVAIL DES EMPLOYES 75
B. IMPACT DE L'INJUSTICE DANS L'ATTRIBUTION DES PRIMES DE
RECONNAISSANCE SUR LE DEVELOPPEMENT PERSONNEL DES
EMPLOYES 76
CONCLUSION GENERALE 78
BIBLIOGRAPHIE 82
ANNEXES 88
TABLE DES MATIERES 92
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