REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DE KINSHASA
Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
B.P. 832 KINSHASA XI
Programme de troisième cycle
en
Gestion de la Politique Economique
(GPE)
POLITIQUE BUDGETAIRE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
De 2000 à 2015
DE 2000 à 2015
COURS
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du diplôme de maîtrise en gestion de politiques
économiques
Par
NLUNGU KWETA Yannick
Sous la codirection des Professeurs :
· NSUAMI NGOMA Jean bosco
· BATAMBA BALEMBU Antoine
PROMOTION 2014-2016
EPIGRAPHE :
« Dans ce monde rien n'est certain à part la
mort et les impôts »
BENJAMIN FRANKLIN
DEDICACES
A vous mes fils Noah NLUNGU KWETA et Joe Nolan NLUNGU LOKINU
MBAMBU
Vous êtes ma motivation !
REMERCIEMENTS
A l'Eternel Dieu Tout Puissant, source de toute
connaissance ;
A toi ma chère et tendre Epouse, Christelle
AMBALA ;
Et à vous cher grand frère Roger MBAMBU
MUNOKI.
AVANT PROPOS
Le présent mémoire sanctionne la fin de notre
troisième cycle en Gestion de Politiques Economiques de la
Faculté de Sciences Economiques et des Gestion de l'Université de
Kinshasa. Il s'inscrit dans le cadre normal des coutumes des formations
académiques, quant à l'issue de cette dernière,
l'apprenant mène une étude relative aux matières apprises
dans le domaine de sa formation : c'est là l'apport même de
l'apprenant dans le monde scientifique et surtout professionnel.
Aussi, répondant à cette exigence, avions-nous
choisi de réfléchir sur un sujet d'actualité :
« la politique budgétaire et la croissance économique
de la R D Congo ». Il est ici question d'évaluer
l'efficacité de la politique budgétaire congolaise et d'en
trouver les liens éventuels, tout en en déterminant
l'intensité causale sur la croissance de la R D Congo.
Loin de nous, cependant, la prétention d'avoir
réalisé un travail sans maitre, ni guide : nous avions
bénéficié de l'encadrement d'éminents Professeurs,
je cite les Professeurs NSUAMI NGOMA JEAN BOSCO et BATAMBA BALEMBU ANTOINE
comme co-directeurs de mémoire qui, malgré leurs décuples
occupations, n'ont pas hésité un seul instant à
prêter une oreille attentive à l'apprenant que nous sommes. Nous
leur en savons gré. Il nous revient également de signaler que
dans sa conception comme dans sa rédaction, notre mémoire a connu
la participation de plus d'une personne : professeurs, cadres des
impôts, condisciples, amis et membres de famille. En ce sens, nous nous
permettons de leurs exprimer, à travers ces quelques lignes, notre
gratitude. Nous pensons particulièrement à tous les enseignants
de l'UNIKIN et d'ailleurs qui nous ont transmis le savoir tout le long de notre
parcours d'apprentissage. Il nous revient d'insister sur le fait que dans ce
parcours, nous avons toujours eu un mentor en la personne de L'Expert Jean
Claude LAPOLE NKANGA, qu'il trouve ici l'expression de notre gratitude.
Nous n'oublions pas dans ce chapitre de remerciement, les
cadres de la DGI : Madame la Directrice Brigitte NKUNDA et le CB Adrien
LOYOKO. Les amis et membres de la famille : nos parents et beaux parents,
nos soeurs Cathy et carlène LOKINU, Mizou, Julie et Nelly NLUNGU et
Pepito LAKUBU, nos frères Jo, Youri et Clovis LOKINU, Germain, Pitshou,
Sam NLUNGU, Larry MPATA, Fiston NTAMBU, yan MOKANO. Mes nieces et neveux
danielle NKENDA, prodiges MBAMBU, obed NZEZA et mes amis Costas DEMERIS, Yves
LANGA, Berry TSHIBANGU, Junior OKUKALA, Andy KAZADI et Henry KIDIMA. A cette
liste s'ajoutent les familles MBAMBU MUNOKI, NKENDA Patou, MOKANO, NZEZA
KINTEMA, LAKUBU FRANZ et LOKINU YEMA Joseph.
NLUNGU KWETA Yannick
RESUME
La présente investigation avait pour but, d'identifier
des problèmes et contraintes qui entament l'efficacité de la
politique budgétaire en RDC, de l'affectation des dépenses et de
la mobilisation des recettes publiques; il est question ici d'évaluer
l'opportunité des mesures contenues dans le projet de réforme
fiscale initiée par la RDC depuis 2000 ; d'évaluer le
processus de réforme fiscale en termes de son impact sur le rendement de
mobilisation des recettes publiques et sur la structure économique du
pays; juger de la pertinence et de l'efficacité des mesures d'incitation
et de prohibition sur l'environnement économique du pays et de
l'efficacité des affectations budgétaires à réduire
le coût de production des entreprises. Afin de permettre la
réalisation d'une croissance durable et inclusive orientée vers
l'amélioration et l'augmentation du bien-être et de la
réduction de la pauvreté, la RDC doit mettre en place une
politique fiscale visant la justice distributive.
La méthodologie adoptée pour y arriver dans
notre étude repose sur la méthode documentaire, la méthode
analytique, la méthode économétrique et les outils de la
recherche notamment les données de la Banque Centrale, incluant
l'expérience d'autres pays.
Malgré un taux de croissance positif moyen d'environ 5
% depuis 2000, l'économie Congolaise ne parvient pas à enclencher
sa transformation structurelle. Celle-ci est pourtant indispensable pour
réduire la pauvreté. Une telle évolution est cependant
difficile à imaginer sans mettre en place une bonne politique fiscale
afin d'accroître le niveau d'allocation des ressources et de permettre
une meilleur redistribution.
Les réformes fiscales entreprises par le Gouvernement
Congolais depuis 2000 devraient prendre en compte des objectifs de croissance
économique à long terme et des impératifs
d'équité qui sont propres à chaque environnement
politico-économique.
Par ailleurs, malgré tous les efforts consentis par la
Banque mondiale et le FMI afin de pouvoir aider la RDC en matière de
reformes, nous remarquons que la non application des règles
régissant le fonctionnement des régies financières en
général et de la DGI en particulier depuis l'année 2000
jusqu'à ce jours continuent à maintenir la RDC dans le cercle
vicieux de la pauvreté du fait de la faiblesse de recettes publiques.
Cependant, au terme de ce travail, nous avons réussi
à démonter qu'il existe un lien positif entre la croissance
économique et la politique fiscale. En effet, si une meilleure
allocation de ressources se conjugue avec une meilleure redistribution de
celles-ci, la politique fiscale assure l'augmentation des recettes publiques
sans tordre la croissance de l'activité économique du pays. Cette
meilleure redistribution se traduit, entre autre, par des structures de
mobilisation efficaces et disposant d'un personnel motivé en vue de
définir des stratégies adéquates de mobilisation, de
recouvrement et surtout d'atteindre de proportions satisfaisantes en termes de
réalisation des recettes et d'allocation qualitative des ressources
publiques.
LISTE D'ABREVIATIONS ET
SIGLES
BCC : BANQUE CENTRALE DU CONGO
BCM : BANQUE CREATRICE DE MONNAIE
CDF : CONGOLESE DEMOCRATIC FRANC/FRANC CONGOLAIS
C : CONSOMMATION
C.E : CROISSANCE ENDOGENE
EBE : EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION
ENE : EXCEDENT NET D'EXPLOITATION
DGDA : DIRECTION GENERALE DES DOUANES ET ACCISES
DGI : DIRECTION GENERALE DES IMPÔTS
I : INVESTISSEMENT
IDH : INDICE DE DVPMT HUMAIN
G : DEPENSES PUBLIQUES
L : POPULATION
M : IMPORTATIONS
MCO : MOINDRE CARRE ORDINAIRE
PIB : PRODUIT INTERIEUR BRUT
PmK : PRODUCTIVITE MARGINALE DU CAPITAL
S : EPARGNE
T : IMPOTS, RECETTES FISCALES
TVA : TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
X : EXPORTATIONS
Y : PIB
? : TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE
ô : TAUX D'IMPOSITION
á : ELASTICITE DEPENSES PUBLIQUES DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
Depuis les temps les plus anciens les Etats ont toujours
poursuivi un objectif principal qui est celui de l'enrichissement. Ce dernier
pouvait être le fait de toute la communauté ou des individus pris
isolement. Toujours est-il que in fine cela affecterait la situation du bien
être général. Le développement des sciences
économiques a amené les Etats à mieux s'organiser pour
assurer le bien-être de leurs populations par l'accomplissement de trois
fonctions assignées aux finances publiques notamment l'allocation, la
stabilisation et la redistribution, permettent à l'Etat de mettre en
place des conditions à même d'assurer un enrichissement, soit une
croissance des moyens sans que cette dernière ne soit annulée par
les externalités qu'elle peut occasionner1(*)
L'intervention de l'Etat dans l'économie
nécessite que ce dernier dispose des moyens financiers
conséquents pour atteindre les objectifs du développement. Aussi
faut-il ajouter que l'Etat peut utiliser plusieurs moyens pour financer ses
dépenses : les emprunts, les dons, les impôts et les taxes,
les rentes de ressources naturelles et autres. Mais parmi tous ces moyens,
seule la fiscalité procure à l'Etat un flux prévisible et
stable de recettes pour financer ses dépenses. La fiscalité
demeure ainsi une source efficace des recettes parce qu'elle n'alourdit pas le
poids de la dette et n'accroit pas la dépendance du pays
vis-à-vis de l'étranger.2(*)
La RDC, pour la mobilisation des revenus nécessaires au
financement de ses charges, a recours aussi bien à la Fiscalité
directe comme indirecte qui, comme dans tout Etat moderne, est du domaine de la
loi. Ainsi la politique fiscale découle de la politique
économique d'un pays et correspond à la manière dont le
gouvernement décide de distribuer les dépenses publiques suivant
la pérennité financière de l'État. Elle vise
à modifier le droit fiscal en fonction d'objectifs
déterminés. La politique fiscale participe à
la politique économique de chaque pays, en contribuant au
financement des dépenses publiques et à la Distribution
de revenu. La politique fiscale peut viser plusieurs objectifs en même
temps. Elle peut ainsi chercher à modifier l'effort fiscal
demandé aux contribuables comme les modalités de perception
des impôts et leur répartition. La politique fiscale
peut également viser à réduire la pression fiscale afin de
relancer la consommation et de stimuler la croissance.3(*) Il est important d'en mesurer
l'impact sur l'activité économique du pays.
Si la politique budgétaire peut se définir comme
l'ensemble des actions menées par les pouvoirs publics ayant un support
financier, qu'il s'agisse de dépenses ou de recettes, la politique
fiscale n'est que l'une des dimensions de cet ensemble. Elle suppose d'arbitrer
entre les fonctions d'allocation, de redistribution et, dans une moindre
mesure, de stabilisation ; ce qui suscite en permanence un dilemme entre
efficacité et équité4(*). Concrètement, elle est le produit de choix
explicites ou implicites des décideurs publics dans des domaines
économiques et extra-économiques, qui déterminent les
caractéristiques générales des prélèvements
obligatoires. Ce faisant, elle articule les aspects économiques et les
dimensions juridiques des prélèvements obligatoires.
Les prélèvements obligatoires (impositions de
toute nature) se caractérisent en effet par leur double nature,
juridique et économique. Au plan juridique et selon la formule de Michel
Bouvier5(*), ils
procèdent du pouvoir de contrainte dont l'autorité
étatique est légalement détentrice. Ce pouvoir s'exprime
dans le droit fiscal qui s'articule autour d'un ensemble de règles, dont
la combinaison détermine la portée des contributions et que la
politique fiscale modifie afin de donner une forme concrète aux options
dont elle procède. Du point de vue économique, l'impôt
soustrait du pouvoir d'achat aux agents privés de sorte qu'il modifie la
répartition des revenus, exerce une influence sur l'activité
globale et affecte les comportements.6(*)
Il s'ensuit que si la fiscalité participe dans les
fonctions de l'Etat, elle ne s'adapte pas directement à la typologie de
MUSGRAVE. C'est la raison pour laquelle, on peut décomposer
l'intervention de l'impôt dans l'activité publique à partir
de quatre fonctions. En 1959, dans un ouvrage7(*). Richard MUSGRAVE donnait la définition
désormais canonique des fonctions de l'Etat. Les incitations fiscales
visant à manipuler les comportements des agents économiques,
occupent une place de plus en plus importante dans les politiques fiscales.
L'interventionnisme fiscal est pratiqué, de manière massive,
depuis très longtemps, mais il avait surtout une vocation
économique et sociale8(*). Dans la période récente les incitations
fiscales sont de plus en plus utilisées pour décourager les
activités nuisibles ou encourager les activités socialement
appréciées de manière positive.9(*)
Le mécanisme par lequel procèdent les
incitations fiscales peut être décrit en partant de l'impact d'un
prélèvement sur un marché quelconque. La présence
d'un impôt provoque dans une transaction quelconque une disjonction entre
le prix payé par l'acheteur et le prix encaissé par le vendeur.
Cette différence entre le prix toutes taxes et le prix hors taxes,
collectée par les administrations fiscales, serait inférieure au
coût du bien-être de l'impôt, car en modifiant le
système des prix relatifs, l'impôt modifie également les
comportements économiques.
La fiscalité ayant un rôle
privilégié dans le financement du développement, ceci
n'est pas sans incidence sur l'économie. Au contraire, la
fiscalité peut avoir des effets considérables sur
l'économie d'un pays, comme nous venons de le dire, dans ce sens qu'elle
affecte le pouvoir d'achat, la répartition des revenus, les
possibilités d'épargner, d'investir ou même les
possibilités de commercer avec le reste du monde.
Ceci étant, la fiscalité est un
élément qui peut contribuer à l'appauvrissement ou
à l'enrichissement d'un pays ; c'est donc un couteau à
double tranchant qu'il convient de manipuler avec plus de soins et de
précautions : dans la mesure où la fiscalité rend un
pays attractif aux investissements tant nationaux qu'étrangers, elle
crée une plus grande équité au sein de la population et
procure à l'Etat plus de ressources, elle contribue à
l'enrichissement d'un pays tandis que dans la mesure où elle a un faible
rendement, elle crée des distorsions sur le pouvoir d'achat et
décourage les investissements, elle contribue donc à
l'appauvrissement d'un pays. C'est ainsi que la politique fiscale est l'un des
éléments déterminants qui permet de lutter efficacement
contre la pauvreté.10(*)
La politique budgétaire est donc un miroir qui
reflète non seulement l'orientation de la politique du gouvernement,
mais aussi, elle expose clairement la volonté réelle du
gouvernement
Eu égard à ce qui précède, une
question mérite d'être posées :
- La politique budgétaire de la RD Congo est-elle
réellement efficace par rapport aux objectifs de la
croissance?
2. OBJECTIFS :
- Analyser les conditions d'efficacité de la politique
budgétaire de la RDC en la faisant correspondre aux objectifs de la
croissance économique.
3. HYPOTHESE :
- La politique budgétaire congolaise aborderait mal,
les matières relatives à la condition fiscale des contribuables,
et des problèmes qui se posent au sein de l'économie nationale.
Cette situation consacre son inefficacité.
4. METHODOLOGIE
1. Méthodes d'analyse
empirique
Pour déterminer le taux de pression optimal nous
cherchons à estimer la relation entre le niveau de pression fiscale et
le taux de croissance économique ou le PIB réel. Les
spécifications empiriques autorisent la présence d`une tendance
parabolique concave en cohérence avec la courbe décrite par le
graphique de LAFFER. Nous allons procéder à plusieurs autres
ratios d'efficacité fiscale de type macro et micro économique.
Nous utilisons la Modèle MCO, Moindre Carré
Ordinaire à l'aide du logiciel SPSS pour le test de l'impact causal des
dépenses publiques sur la croissance car nous avons juste besoin de
mesurer l'impact des dépenses publiques sur le PIB.
2. Modèle
Pour estimer notre modèle de croissance, nous avons
choisi l'approche de la régression par panel à effets fixes.
Notre variable dépendante est le Produit Intérieur Brut (PIB) et
notre variable indépendante, les dépenses publiques (G)
observées chacune sur 16 ans avec U comme variable d'erreur pour prendre
en compte dans le modèle tout ce que nous aurions pu oublier. Le choix
de la variable dépenses publiques pour expliquer le lien entre
fiscalité et croissance économique est soutenu par les
idées de BARRO qui dit que l'Etat est un bénévole
altruiste, il prend au privé sous forme d'impôts pour le lui
redonner sous forme de dépenses publiques. Et l'efficacité de son
action se mesure par sa capacité à créer plus d'impact
positif par les dépenses qu'il en crée de négatif par les
prélèvements.
Ensuite, nous allons dans notre troisième chapitre
mesurer l'impact des dépenses publiques sur la croissance
économique.
5. STRUCTURE DU MEMOIRE
Le développement a eu une influence sur la politique
fiscale en R.D.Congo et vice versa. La transition économique est une
bonne occasion pour savoir quelle évolution de la fiscalité peut
soutenir les changements économiques ou s'y adapter. Notre recherche
permet de mieux comprendre le rôle de la fiscalité dans un pays en
transition.
Devant la particularité de la R.D.Congo, notre travail
de recherche est de répondre à cette interrogation dans un
contexte de transition économique en se basant sur une approche à
la fois descriptive et analytique. Ce travail est structuré en 3
chapitres.
Avant d'analyser la politique fiscale, il est indispensable de
donner les caractères principaux d'une politique fiscale efficace sur
fond d'un débat de la théorie. La revue de la littérature
a donc pour objectif d'esquisser toute la théorie sur la politique
fiscale et la croissance économique. Et toujours dans cette partie des
préliminaires, nous allons mieux comprendre l'évolution du
rôle de la politique fiscale dans une économie.
Dans le premier chapitre, nous allons aborder le
système fiscal congolais afin de mieux comprendre sa politique fiscale
à partir de l'année 2000 jusqu'en 2015. Nous dressons un bref
bilan de ces seize années d'une économie centralement
planifiée qui a conduit le pays dans une situation de croissance non
inclusive.
Le dernier chapitre passe en revue les réussites de
l'économie Congolaise depuis sa transition, mais aussi les obstacles qui
restent à surmonter dans chaque secteur macro-économique. Le but
des réformes en R.D.Congo est de réaliser un changement
structurel.
Et le dernier chapitre traite du lien entre la politique
budgétaire et la croissance économique en R.D.Congo. Il est ici
question de voir s'il existe un lien, le sens de ce lien et l'intensité
de ce dernier afin de pouvoir statuer sur l'efficacité de la politique
budgétaire de la R.D.C.
Enfin, La conclusion générale sur les trois
chapitres et des recommandations sont proposées pour une
amélioration de la situation du pays.
REVUE DE LA LITTERATURE
Les économistes ont longtemps questionné les
effets des taxes sur la croissance économique. Certains ont
argumenté que les variables budgétaires avaient des effets
très limités sur la croissance du fait des anticipations des
agents économiques. Pendant que, dans le même temps, les
décideurs poursuivaient une politique interventionniste centrée
sur l`utilisation des taxes à des fins d`incitation. En effet, la baisse
des taux d`imposition est vue comme un moyen de relancer l`activité
économique en influençant les décisions des agents
économiques en matière d`investissement, d`épargne et
d`offre de travail et d`emploi. Les recherches très récentes ont
montré que des taux d`imposition élevés freinent la
croissance économique, et il semble se dégager un consensus quant
aux effets macroéconomiques de la fiscalité : la politique
fiscale n`est pas économiquement neutre.11(*)
La taxation des revenus n'a toujours pas appliqué de la
même façon à tous les agents économiques car il est
très difficile de cerner la totalité de revenus d'un agent.
HOBBES, dans le Léviathan (1961), aborde la taxation sous l'angle de la
justice. Il préconise l'imposition de la consommation comme moyen pour
empêcher le gaspillage et l'oisiveté12(*).
WIDMALM FRIDA prône aussi la taxation de la
consommation, son argument repose sur la double taxation de l'épargne
car en considérant le revenu comme assiette de taxation, on taxe
à la fois l'épargne et les revenus découlant de
l'épargne. En considérant l'épargne comme un moyen de
transférer les ressources présentes vers le futur, pour
l'augmentation de la consommation de demain aux dépens de celle
d'aujourd'hui, l'imposition du revenu cause une distorsion dans le choix de la
consommation présente et future de l'agent13(*)
BAENDE BOFOTA, dans ses notes de cours sur les politiques
économiques, énumère trois principes d'efficacité
de la politique fiscale, auxquels peuvent s'ajouter deux autres :
La minimisation de l'impôt, plus le taux de
l'impôt est élevé, plus la perte de bien-être est
grande. La taxation des bases inélastiques, car plus
l'impôt porte sur une base élastique, plus la perte du
bien-être est grande. La taxation uniforme des bases
substituables entre elles, si deux formes d'épargne sont
aisément substituables, il faut le taxer de manière uniforme pour
éviter des migrations dues même au léger
différentiel de taxation. La simplification de
l'impôt, une fiscalité complexe n'est pas sans poser des
problèmes car non seulement qu'elle cause d'énorme contentieux
mais aussi elle expose l'économie à l'évasion fiscale.
La prévisibilité de l'impôt, un
impôt instable génère de l'incertitude, donc accroît
le risque, ce qui nuit à l'activité économique.
MILESI-FERETTI et ROUBINI ont, en 1998,
modélisée une économie à trois secteurs (des biens
finaux, du capital humain et des biens non marchands) dans un contexte
endogène pour mesurer l'impact de l'imposition des revenus et de la
consommation sur la croissance économique, dont l'accumulation du
capital humain et physique en constitue le moteur. Ils concluent que la taxe
sur la consommation conduit à une baisse de la croissance. L'imposition
du revenu quant à elle, en plus des effets de la taxation
précédente, réduit l'accumulation du capital et qui
ralenti davantage la croissance14(*).
En dehors de ces auteurs qui abordent de manière
générale les aspects liés à la fiscalité et
politique fiscale, il existe des nombreux écrits qui
s'intéressent particulièrement aux effets de la fiscalité
sur la croissance économique.
POUYA EBRAHIMI ET FRANCOIS VAILLANCOURT, impact sur le mix
fiscal sur la croissance économique des Provinces canadiennes, 2012.
L'étude a utilisé les recettes fiscales provinciales de la taxe
à la consommation, de l'impôt sur le revenu corporatif et de
l'impôt sur le revenu personnel pour mesurer l'impact de la taxation sur
le taux de croissance du PIB des provinces canadiennes de 1981 à 2010.
Les estimations ont suggéré que l'impôt sur le revenu
corporatif et la taxe à la consommation ont un effet négatif sur
le taux de croissance du PIB par rapport à l'impôt sur le revenu
personnel. Aussi l'analyse empirique des déterminants de la croissance
économique de provinces canadiennes indique que le niveau initial du PIB
avait un effet significatif sur l'évolution du taux de croissance du PIB
pour les périodes subséquentes. Il y avait donc convergence
conditionnelle dans ce sens que les provinces dont les PIB étaient les
plus faibles avaient connu un plus fort taux de croissance du PIB. Par
ailleurs, l'ouverture au commerce, qui se mesure par le ratio de la somme des
exportations et celles des importations sur le PIB, s'est manifestée
comme un autre facteur significatif du progrès économique des
provinces.
Arthur LAFFER, en 1981, présente un aperçu de
cette théorie, selon laquelle : « trop d`impôt tue
l`impôt ». En fait, il existe un niveau optimal d`imposition pour
une économie donnée. Dès lors, les décideurs
politiques et les économistes sont avertis qu`une taxation excessive est
coûteuse pour le gouvernement en termes de croissance et de recettes
fiscales. Le message associé à la courbe de LAFFER est que les
recettes fiscales n`augmentent pas nécessairement avec le taux
d`imposition. Ainsi l`Etat collectera plus de recettes à un taux de 1%
qu`à un taux de 0%, mais il n`enregistrera pas plus de recettes fiscales
à un taux de 80% qu`à un taux de 10%. Les raisons de cette perte
de recettes sont expliquées par LAFFER (1981). En effet, des taux
d`imposition élevés entraînent l`évasion et la
fraude fiscale. Plus les contribuables sont enclins à frauder ou
à éviter de payer les taxes, moins élevées seront
les recettes fiscales collectées et plus élevés seront les
coûts financiers nécessaires pour faire respecter les
règles fiscales. En revanche, une taxation plus faible réduit les
velléités à la fraude et à l`évasion
fiscale.
BARRO (1990) souligne l`existence d`une courbe de LAFFER entre
le taux d`imposition et le taux de croissance économique. Cette courbe
indique que, jusqu`à un certain seuil d`imposition, la politique fiscale
encourage la croissance, mais au-delà de ce seuil elle
génère des externalités négatives qui retardent la
croissance.
MICHEL DIDIER, JEAN-FRANCOIS OUVRARD et PASCALE SCAPECCHI ont,
dans leur étude sur la réforme fiscale et retour à la
croissance, commencé par rappeler les trois fonctions en
l'occurrence : financer les dépenses de l'Etat, participer à
la redistribution du revenu ainsi que inciter les agents économiques
à prendre de bonnes décisions au regard des impératifs de
croissance et d'emploi et soulignent par la suite que ce dernier aspect,
pourtant décisif pour la prospérité à long terme de
la collectivité, a été systématiquement
négligé par les dirigeants politiques. Face aux taux des
prélèvements obligatoires, il ne suffit pas de baisser
l'impôt, car il apparaît que sur de nombreux points, la structure
même du prélèvement est contraire aux
nécessités de la croissance. Baisser l'impôt n'est donc pas
suffisant, il faut le faire de manière intelligente, en
commençant par le réduire là où il est le plus
antiéconomique. Ils ont aussi soutenu qu'il n'est pas convenable ni
correct pour des dirigeants de porter des arguments de la théorie
économique même si cela s'oppose aux objectif de
compétitivité du pays : Affirmer que les
revenus du capital doivent être taxés comme ceux du
travail, c'est les soumettre à la même progressivité,
donc faire payer davantage d'impôts aux plus riches
détenteurs de patrimoine.
Mais ce souci d'équité conduit à oublier
qu'un pays a besoin, pour augmenter sa productivité, améliorer
ses perspectives de croissance et monter ses produits en gamme, d'une
économie non pas moins mais davantage capitalistique. Dès lors,
diminuer par la fiscalité (jusqu'à le rendre, dans un certain
nombre de cas, négatif) le rendement des investissements des plus
riches, de ceux qui ont le plus de capital, c'est le meilleur moyen, au nom de
l'égalité, de se priver de croissance. Et ont conclu que deux
types de prélèvements : les prélèvements qui
grèvent le coût de production et les prélèvements
qui pèsent sur le rendement final du capital. Ce sont
précisément les impôts les plus défavorables
à la rentabilité et à la croissance économiques.
EMANUELE BALDACCI, BENEDICT CLEMENTS ET SANJEEV GUPTA ont,
dans leur étude sur « utiliser la politique budgétaire
pour stimuler la croissance » publié au Fonds Monétaire
International en Décembre 2003, abordé la croissance dans
certaines conditions comme la résultante d'une politique
budgétaire expansionniste sauf si l'élément endettement
est important. En effet, lorsque l'endettement public est déjà
élevé, il se peut qu'une augmentation du déficit
budgétaire entraîne une baisse de l'investissement et de la
consommation privés, ce qui annule l'effet d'une hausse des
dépenses publiques ou d'un allégement fiscal sur la demande
globale. Et qu'une réduction du déficit budgétaire peut
accélérer la croissance lorsque l'endettement public est
élevé et insoutenable. Une réduction des emprunts publics
servant à financer les dépenses par un déficit
systématique pousse généralement les taux
d'intérêt à la baisse, ce qui encourage l'investissement.
Une baisse des taux d'intérêt accroît aussi la valeur des
actifs, et cet effet de patrimoine encourage la consommation et
l'investissement privés. Par ailleurs, une baisse des déficits
pousse le secteur privé à réduire les estimations de ses
obligations fiscales actuelles et futures, ce qui stimule encore
l'investissement et la consommation. Ces études indiquent aussi que la
manière dont le déficit est réduit est importante. Un tour
de vis donné essentiellement sous forme d'une réduction des
subventions, des transferts (tels que les pensions) et de la masse salariale
publique tend à durer plus longtemps et peut être expansionniste,
alors qu'un ajustement sous forme d'un relèvement des impôts ou
d'une compression de l'investissement public est généralement
récessif et intenable. Et ont conclu que : la politique
budgétaire doit être adaptée au contexte de chaque pays
pour stimuler la croissance. En d'autres termes, une approche uniforme
où il est conseillé à tous les pays de réduire leur
déficit quel que soit le contexte n'est pas appropriée. Tous ces
auteurs nous enseignent que la politique fiscale est un tout composée
des prélèvements (impôts) et des injections
(dépenses) de l'Etat dans le circuit économique.
L'analyse précédente nous permet de passer au
dernier volet de notre étude se rapportant à l'impact de la
croissance sur les recettes publiques et par ricochet, les dépenses
publiques. Sachant que la stabilité macro-économique est le
préalable de toute croissance, nous allons étudier les effets de
cette dernière sur les recettes publiques.
La croissance économique mesurée par
l'évolution en réelle du PIB, n'intègre pas toutes les
composantes de ce concept, ce dernier comprenant les biens non marchand, tel
que l'éducation, le marché noir, les activités de la
prison, les améliorations de la qualité des biens, les pollutions
que le PIB ne prend pas en comptes dans son calcul.15(*)
Aussi il faut noter qu'il existe des secteurs qui ne sont pas
affectés par la fiscalité du fait de la structure légale
(exonération, exemption) et donc la croissance dans ce secteur ne peut
être captée par la fiscalité. Il faut donc que la
croissance soit observée dans les secteurs se trouvant dans le champ
d'application de la fiscalité.
Le plus important à comprendre est que, la croissance
est susceptible d'affecter le niveau de finances publiques, si et seulement
s'il existe une politique fiscale à même de capter cette
croissance sans créer des distorsions graves dans le comportement des
agents de cette économie, comme le souligne LUKUSA DIA BONDO dans son
cours de Finances Publiques. L'Etat, peut donc orienter la croissance
économique vers le secteur à haut rendement fiscal ou
inversement, d'orienter la meilleure politique fiscale vers le secteur porteur
de croissance de manière à rendre rentable la politique fiscale
du gouvernement.
Ainsi, pour mieux capter cette croissance, un Gouvernement
peut opter pour un système particulier d'imposition. ALAIN TRANNOY
développe la notion de la Progressivité de l'impôt, dans
« Etat, impôt et Politique publique », publié
par EYROLLES en 2008, qui consiste en ce que le taux moyen de l'impôt
progresse avec le revenu imposable. Un impôt progressif sur le revenu
fait donc porter une charge beaucoup plus importante sur les individus
situés dans les déciles de revenu les plus élevés.
Ceci permet en même temps de capter toute augmentation de revenu
(croissance) qu'un agent peut connaitre. L'impôt sur les transactions a
été mis en place d'abord sur le marché des biens sous
forme de droits de douane, droits d'accise ou, plus récemment, de TVA,
transactions sur le marché du travail sous forme de cotisations sociales
et d'impôt sur le revenu du travail, enfin transactions sur les
marchés financiers et du capital sous forme de taxe sur les
intérêts, loyers et dividendes. Quelle que soit la personne qui
acquitte une taxe sur les échanges, acheteur ou vendeur, les deux sont
en général perdants ; le côté du marché le
moins inélastique supportant le plus lourdement le fardeau de la taxe
dans un régime de concurrence pure et parfaite. Si les transactions
revêtent un caractère anonyme, il est difficile de pratiquer un
taux de taxe variant selon le montant des échanges en raison des
multiples possibilités d'arbitrage introduites par cette
différence de taux. En revanche, si les transactions ne sont pas
anonymes, cas par exemple des transactions en matière de logement ou de
travail, il est possible de rendre variable le taux marginal de
l'impôt.
Au regard de tout ce qui précède, il s'en sort
que la fiscalité peut affecter l'économie. Il faut donc une
habilité intellectuelle pour pouvoir déterminer la meilleure
politique fiscale susceptible de booster la croissance sans préjudicier
les Finances Publiques du pays. Une question se pose, celle de savoir s'il
existe une politique fiscale standard en même de répondre à
cette préoccupation ?
Le niveau optimal d'imposition est mesuré en fonction
du PIB. Nous nous posons la question sur la qualité de cet indicateur
qui ne tient pas en comptes, comme nous l'avons dit, d'une bonne part de
l'activité économique, mais aussi le taux maximum de
prélèvement sur le PIB qui n a pas été
déterminé.
Le rendement fiscal étant observé dans les
secteurs non exonérés et porteur de croissance, la question du
régime fiscal applicable dans ces secteurs a une grande importance dans
un pays en développement. Notre préoccupation porte sur la
difficulté de changer les structures de ces secteurs qui souvent
demeurent rigide, même face aux réformes comme le cas de la TVA en
RD Congo qui n'est pas applicable aux secteurs Minier et Pétrolier du
fait de la disposition qui rend ces conventions particulièrement
intangibles.
Pour ce qui nous concerne, nous allons aborder la notion de
l'efficacité de la politique fiscale sous deux angles,
Micro-économique et Macro-économique et dans les deux
aspects : quantitatif (ratios) et qualitatif (incitation, prohibition).
Nous allons également traiter du problème réel que pose la
libéralisation des échanges internationaux aux recettes fiscales
dans les pays en développement, particulièrement la RD Congo qui
ne reste pas en marge de ce processus. In fine, nous allons tester l'impact de
la politique budgétaire sur la croissance économique, cette
impact sera testé à deux niveaux : d'abord avec les
prélèvements fiscaux (pression fiscale), ensuite avec les
dépenses publiques (élasticité croissance de la
dépense publique).
CHAPITRE PREMIER
POLITIQUE FISCALE DE LA RD
CONGO
INTRODUCTION
Ce chapitre est consacré à l'appréciation
et à l'évaluation de l'efficacité de la politique fiscale
mise en place en RD Congo de 2000 à 2015 face aux différentes
contraintes qui s'imposent à son environnement. Sachant que
l'efficacité d'une politique s'apprécie par la capacité
à atteindre ses objectifs. Dans le cas échéant, se fondant
sur les faits marquant l'évolution de la fiscalité congolaise au
cours des dernières années, l'étude procédera
à une analyse réformes importantes intervenues dans le domaine de
finances publiques en l'occurrence, la première en 2003 avec la loi
004/2003 du 13 mars 2003 portant réformes de procédures fiscales
et celle de 2010 portant institution de la Taxe sur la Valeur Ajoutée en
RDC, mise en application en 2012. Cela fait donc trois moments, de 2000 au 12
mars 2003 en suite du 13 mars 2OO3 au 31 Décembre 2011 et en fin du 1
janvier 2012 au 31 décembre 201516(*)
La performance de la politique fiscale dépend
énormément de la dimension politique et gouvernance car elle est
souvent confrontée à des interférences qui ne permettent
plus une fiscalité équitable pour tous les assujettis. La
multiplicité des réformes inachevées rendent le
recouvrement de l'impôt difficile, les facteurs institutionnels
sont d'une grande importance en matière de politique fiscale et
font souvent défaut. L'absence de l'administration fiscale dans certains
coins du pays, et l'absence de la monnaie ayant cour légale dans
d'autres rend encore la tache moins aisée à l'administration qui
parfois est obligée de percevoir l'impôt en nature, il y a donc un
problème tridimensionnelles d'efficience, d'équité et de
simplicité. La culture congolaise n'est pas favorable à la
fiscalité, nos ancêtres passaient des nuits en brousse juste pour
échapper au paiement de l'impôt. Et nous ne nous sommes jusque
là pas encore dédouanés de cette façon de penser.
La pensée économique ou comptable de l'impôt, consistant
à considérer ce dernier comme une charge pour l'entreprise et
même pire qu'une charge, un gaspillage des ressources, car la charge
concourt à la réalisation de l'objet social de la firme (le
bénéfice ou profit).
L'efficience de l'impôt repose sur la
nécessité de réduire les effets pervers liés aux
distorsions des prix sur l'allocation optimale des ressources en vue
d'accroitre ses effets positifs sur l'accroissement de ressources devant
permettre d'assurer la couverture de certaines dépenses essentielles.
17(*)
Pour un certain besoin de recettes, l'objectif d'efficience
consiste à minimiser les effets distorsionaires :
- Les impôts modifient les prix relatifs
- Les impôts modifient les choix économiques et
peuvent conduire à une allocation sous optimale des ressources
- Si ma modification du comportement des agents
économiques n'est pas prévue, alors l'on a un « poids
mort » (dead cost)
- Le poids excédentaire est égal au coût
pour les agents économiques au-delà du coût de
l'impôt.
TABLEAU 1 : GRAPHIQUE DU POIDS EXCEDENTAIRE DE
L'IMPOT
Prix
Poids excédentaire
P+T
Prix Demande
Quantité
QP+T
QP
Exemple : Christelle veut bien travailler une heure de
plus si elle est payée à 80$, son employeur lui offre 100$ pour
une heure supplémentaire. Le taux d'imposition marginal de Christelle
est de 40%, donc son revenu net serait de 60$ (= 100$-40$ impôt).
D'où Christelle va refuser l'offre de son employeur.
Nous observons donc qu'un échange mutuellement
avantageux avant impôt n'aura pas lieu, le revenu de l'impôt sera
nul, la perte pour Christelle de 20$, le poids excédentaire de
l'impôt égal à - (0$-20$) = 20$. Par conséquent, une
perte nette pour la société.
Dans l'hypothèse difficile à réaliser
où on n'imposerait pas Christelle sur sa dernière heure, la
société serait en meilleure situation et le bien être de
Christelle en même temps.
En bref, si on lève des impôts, on est toujours
confronté à un fardeau supplémentaire.
L'équité de l'impôt signifiant justice,
toute idée de justice comporte un jugement de valeur ; deux
principes se dégagent :
- Equité horizontale : à niveau de revenu
comparable, les contribuables devraient-ils avoir le même traitement
fiscal ?
- Equité verticale : les contribuables
devraient-ils être traités différemment selon leur niveau
de revenu ?
TABLEAU 2 : REPRESENTATION DE L'EQUITE
FISCALE
|
pauvre
|
moyen
|
riche
|
observation
|
revenu
|
$50
|
$1000
|
$10000
|
|
Impôt sur revenu
|
0%
|
25%
|
35%
|
Taux progressif
|
Impôt payé
|
$0
|
$250
|
$3500
|
|
Revenu disponible
|
$50
|
$750
|
$6500
|
|
consommation
|
$50
|
$600
|
$4000
|
|
Impôt sur cons°
|
16%
|
16%
|
16%
|
|
Impôt payé
|
$8
|
$96
|
$640
|
|
|
8/50=16%
|
96/750=12,8%
|
640/6500=9,8%
|
Taux régressif
|
Source : nous même, sur base du code des
impôts.
La simplicité de l'impôt, quant à elle,
vise à mettre en place des barèmes simples, transparents et
facile à administrer en évitant exonérations, abattements,
cumuls et autre mécanismes nébuleux.18(*)
TABLEAU 3 : BAREME PROGRESSIF SUR LE
REVENU/ANNUEL
Tranche de revenu/CDF
|
Taux marginal
|
Impôt maximum payé
|
Taux moyen
|
0,00 à 524. 160,00
|
0%
|
0,00
|
|
524.161 à 1.428.000
|
15%
|
135575,85
|
|
1.428.001 à 2.700.000
|
20%
|
254399,8
|
|
2.700.001 à 4.620.000
|
22,5%
|
431999,775
|
|
4.620.001 à 7.260.000
|
25%
|
659999,75
|
|
7.260.001 à 10.260.000
|
30%
|
899999,7
|
|
10. 260.001 à 13.908.000
|
32,5%
|
1185599,675
|
|
13.908.001 à 16.824.000
|
35%
|
1020599,65
|
|
16.824.001 à 22.956.000
|
37,5%
|
2299499,625
|
|
22.956.001 et au-delà
|
40%
|
|
25,75%
|
Source : code des impôts, édition 2014, page
91
SECTION 1 DE LA FISCALITE
DIRECTE (IMPÔTS DIRECT ET INDIRECT)
La fiscalité directe concerne toutes les
activités économiques (les ventes, les achats, les productions,
les prestations de services et de distribution, y compris les activités
extractives, agricoles, agro-industrielles, artisanales et celles des
professions libérales ou assimilées et à une certaines
mesures les exportations et les importations pour corriger les pertes des
impôts sur le commerce réaliser dans l'espace géographique
d'un pays (la territorialité) pour une période bien
déterminée (généralement une année civile).
19(*)Elle consiste en des
impositions ou des exonérations desdites opérations dans un cadre
de politique économique du gouvernement.
A. ETAT DE LIEU DE LA FISCALITE
DIRECTE
La fiscalité congolais a connu plusieurs
réformes et est appelée à en connaître d'avantage
pour atteindre une maturité et trouver sa place dans un monde capitalise
où la il n'existe presque pas de place pour les économies
faibles. Alors que le pays est appelé à s'ouvrir au monde, il
existe encore des impôts qui sanctionnent la main d'oeuvre
extérieur, certes d'aucun dirait que c'est dans l'optique de
protéger la main d'oeuvre intérieur qui n'existe plus en notre
sens. Un taux de prélèvement sur le PIB encore inférieur
à 11% alors que la moyenne africaine est au tour de 25% et que la norme
est de 20% au minimum. Une administration à double vitesse, fonctionnant
avec deux législation, celle d'avant la loi 004/2003 du 13 mars 2003,
cohabitant avec cette dernière. (L'on assiste encore à
l'établissement du rôle et de l'avis extrait du rôle dans
certaines structures notamment les CIS « centre d'impôt
synthétique » alors déjà abrogé par la
loi précédemment citée). Mais une volonté de
changer, de réformer se matérialise davantage malgré
certaines imperfections accompagnant le processus engagé.
TABLEAU 4 : GRAPHIQUE DE L'EVOLUTION DES
RECETTES FISCALES 2000-2015 (%PIB)
ANNEES
|
RECETTES
|
PIB en Milliard de FC
|
EN %PIB
|
2000
|
33,42
|
494
|
6,76
|
2001
|
60,88
|
2 342
|
2,60
|
2002
|
96,76
|
3 198
|
3,03
|
2003
|
112,17
|
3 824
|
2,93
|
2004
|
174,33
|
4 327
|
4,03
|
2005
|
247,51
|
5 670
|
4,37
|
2006
|
351,73
|
6 767
|
5,19
|
2007
|
535,96
|
8 648
|
6,19
|
2008
|
854,97
|
11 067
|
7,72
|
2009
|
1123,98
|
15 101
|
7,44
|
2010
|
1532,97
|
19 536
|
7,84
|
2011
|
1957,4
|
23 759
|
8,32
|
2012
|
2563,49
|
26 954
|
9,51
|
2013
|
3186,8
|
30 051
|
10,61
|
2014
|
3487,81
|
33 224
|
10,50
|
2015
|
3765,12
|
36 054
|
10,44
|
Source : BCC
TABLEAU 5 : DES RECETTES DE LA DGI
EN MILLIARDS DE CDF
|
|
|
|
|
ANNEE
|
RECETTES
|
TAUX D'ACCR
|
TVA
|
TX accrois.
|
AUTRERS
|
2000
|
3,92
|
|
|
|
3,92
|
2001
|
21,54
|
449,49
|
|
|
21,54
|
2002
|
40,56
|
88,30
|
|
|
40,56
|
2003
|
49,73
|
22,61
|
|
|
49,73
|
2004
|
70,32
|
41,40
|
|
|
70,32
|
2005
|
101,93
|
44,95
|
|
|
101,93
|
2006
|
156,04
|
53,09
|
|
|
156,04
|
2007
|
258,05
|
65,37
|
|
|
258,05
|
2008
|
430,75
|
66,93
|
|
|
430,75
|
2009
|
564,45
|
31,04
|
|
|
564,45
|
2010
|
778,46
|
37,91
|
|
|
778,46
|
2011
|
956,13
|
22,82
|
|
|
956,13
|
2012
|
1236,63
|
29,34
|
475,16
|
|
761,47
|
2013
|
1472,89
|
19,11
|
583,79
|
22,86
|
889,09
|
2014
|
1694,56
|
15,05
|
585,32
|
0,26
|
1109,24
|
2015
|
1925,96
|
13,66
|
586,85
|
0,26
|
1339,11
|
Source : DGI
1. DE LA PERIODE 2000-2002
Cette période peut être appelée, le
réveil du géant, car le Gouvernement Congolais a pris conscience
du problème réel qui gangrénait l'environnement fiscal
congolais. Une absence totale de législation adaptée à
l'état de l'économie. En effet, l'économie congolais a au
cours de cette période connu une forte mutation cependant, la
législation accusé un important déphasage par rapport
à la structure économique rendant ainsi inefficace l'action
fiscale. Cette période est régie par l'ordonnance loi 69/009 du
10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les
revenus, notamment en matière de taux, de prix de transfert, des charges
déductibles des revenus imposables à l'impôt sur les
bénéfices et profits et établissements permanents ou
fixes. Le plus important étant la volonté de changer mais sur le
plan des textes, aucune évolution sensible n'était
observée.
a. DES CONTRAINTES
Cette période est marquée par la
continuité des lois existantes, car la volonté seule de changer
les choses ne pouvait suffire, il fallait donc un cadre juridique pour
protéger à la fois les acteurs et les institutions. Il
était urgent de bouger la structure pour réussir un redressement
profond et de la structure économique et de la législation
fiscale qui devrait s'adapter aux nouvelles techniques de gestion moderne des
entreprises.
Un gap important se dégageait entre le système
fiscal et la structure économique, cette dernière évoluant
en une vitesse dépassant tout entendement fiscal, que les
administrations fiscales devenaient observateur des recettes fiscales fautes
des moyens à opposer aux entreprises à l'issue des
contrôles fiscaux qui souvent prenaient des aboutissements digne de
l'arbitraire.
Le personnel des administrations fiscales accusaient d'un
retard important des connaissances et techniques modernes en matière de
gestion des contribuables, et du contrôle fiscal. La gestion des
entreprises étant les plus souvent informatisée alors que la
gestion de l'impôt souffrait d'un retard énorme de
modernité.
Le recouvrement des impôts établis pouvait aller
de 30 à 60 jours, mettant ainsi en souffrance le trésor qui
dépendait fortement des emprunts et donc des remboursements des
intérêts et arriérés. 20(*)
b. DE L'EFFICACITE
Le test d'efficacité pour cette période peut
être appréhendé par quelques ratios retenus que nous allons
opposer aux normes de référence
Ratio recettes fisc direct/recettes fisc indirect
ANNEE
|
2000
|
2001
|
2002
|
F Directe/ F Indirecte
|
0,13
|
0,55
|
0,72
|
Commentaires : ce ratio doit être
au moins supérieur à 1, car il est préférable que
les recettes de la fiscalité directe ( DGI) soient plus importantes que
celle de la fiscalité indirecte (DGDA) surtout dans un contexte
d'internationalisation du commerce où les barrières
douanières sont appelées à disparaître. Nous
constatons un ratio certes inférieur mais qui tend à
s'améliorer dans le temps.
2. DE LA PERIODE 2003-2011
C'est le réveil effectif de la politique fiscale de la
RDC, des changements profonds ont été menés dans l'arsenal
juridico-fiscal du pays. D'abord par l'introduction de la loi 006/2003 du 13
mars 2003 fixant les modalités de calcul et de perception des acomptes
et précomptes de l'impôt sur les bénéfices et
profits, par la suppression du précompte comme modalité de
recouvrement dudit impôt. En suite par la loi 004/2003 du 13 mars 2003
portant réforme des procédures fiscales, par la
possibilité de souscrire les déclarations fiscales par voie
électronique, l'unification des échéances des impôts
à paiements mensuels, l'instauration du droit d'enquête, du droit
de visite et de saisie, du contrôle ponctuel, de la mesure de fermeture
provisoire des établissements par l'apposition des scellés, de
l'obligation du paiement du principal de l'impôt comme condition de
recevabilité du recours juridictionnel, de la procédure de remise
ou de modération de pénalités, la révision des taux
des pénalités fiscales et c...
Sans oublier la création d'un nouveau
prélèvement en matière d'impôts cédulaires
sur les revenus, à savoir l'impôt professionnel sur les sommes
payées en rémunération des prestations de services de
toute nature fournies par des personnes physiques et morales non
établies en RD Congo.21(*)
a. DES CONTRAINTES
Les obstacles majeurs de cette période sont d'abord
institutionnels, la réforme mise en place visait un remplacement de
structures, où les structures modernes devaient remplacer les anciennes
pour une gestion non seulement moderne c'est-à-dire informatisée
mais aussi optimale. Mais nous constatons fort malheureusement que
jusqu'à ce jour, seule quatre province sur les 26 ont vue l'installation
des structures réformées notamment le Centre d'Impôts, CDI
en sigle (Kongo Central, Kinshasa, Katanga, et le Nord Kivu). Le gouvernement
de la République, faute d'installation totale des nouvelles structures
de gestion de l'impôt, a créé contre toute disposition
légale des structures hybrides appelées : Centre
Modernisé et Modélisé. Nous observons également que
les Centre d'impôt Synthétique (CIS), institution sensée
disparaître du fait de la suppression de l'impôt
synthétique, demeure jusqu'à ce jour faute de structure de
remplacement.
L'autre obstacle est d'ordre structurel, la structure
économique accuse beaucoup de faiblesse dans le secteur financier
où les banques et institutions financières se concentre en
quelques coins du pays, laissant ainsi une grande partie hors du système
financier. Alors que la réforme ne prévoit qu'un paiement
bancaire de l'impôt. Aussi, l'économie congolaise n'est pas encore
totalement monétarisée, ce qui pose un problème de
recouvrement de l'impôt dans des zones non monétisées
où seul le troc permet l'échange.
Le troisième groupe d'obstacle est culturel, le
congolais n'a pas la culture de l'impôt et cela est dû au fait que
les gestionnaires des fonds publiques ont tellement mal géré que
l'on ne souhaite plus les enrichir par les impôts. Aussi, les mêmes
gestionnaires ne paient presque pas l'impôt. Comme était le cas
avec les députés qui ont exigé un remboursement
d'impôt professionnel retenu à la source par le Ministre des
Finances et on obtenu remboursement en liquide.
L'impôt étant un poids pour l'assujetti, il
convient aux gestionnaires des fonds publics de justifier aux contribuables du
bien fondé du paiement de l'impôt.
b. DE L'EFFICACITE
Les réformes entreprises au cours de cette
période ont permis une réduction du délai de recouvrement
passant d'une tranche de 30 à 60 jours à une tranche de 1
à 15 jours. Les délais de paiement des impôts mensuels ont
été uniformisés, rendant ainsi la tache facile aux
assujettis que jadis passer autant de fois qu'il y avait
d'échéance à l'administration fiscale pour les obligations
déclaratives. Cette période a connu une nette amélioration
des recettes telles que nous le présente le tableau de
l'évolution des recettes de la période.
La réforme en matière de procédure de
paiement et de déclaration de l'impôt avait pour objectif
d'assurer une déclaration fiscale sans interférence
administrative en vue de rehausser le taux de déclarations fiscales soit
de réduire le taux de défaillance déclarative.
Ratio recettes fisc direct/recettes fisc indirect
ANNEE
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
FD/FI
|
0,8
|
0,68
|
0,7
|
0,8
|
0,93
|
1,02
|
1,01
|
1,03
|
0,95
|
Commentaires : le ratio devrait
déjà dépasser l'unité et tendre vers le double car
dans cette période il y a intention claire de faire tomber les
barrières douanières par l'adhésion à des
coopérations sous régionales. Cependant la fiscalité
indirecte garde toujours la part la plus importante du financement
budgétaire.
C. DE LA PERIODE 2012-2015
Cette période a connu la plus grande de réforme
en matière fiscale, en l'occurrence, l'introduction et la mise en
application de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, par l'ordonnance-loi
n°10/001 du 20 Août 2010 dans le cadre de l'aboutissement de la
réforme de la fiscalité indirecte, entraînant ainsi la
suppression de l'ordonnance-loi n°69/058 du 05 Décembre 1969
relative à l'impôt sur le chiffre d'affaires. Venue en
remplacement de l'impôt sur le Chiffre d'Affaires qui grevait les
coûts de revient des biens produits, la TVA a un champ d'application plus
large que l'ICA, elle s'applique à tous les stades de la production sans
charger les intrants car elle se retrouve balancée par le
mécanisme de déduction qui neutralise toute TVA dans la chaine de
production pour ne faire porter la charge qu'au seul consommateur final.
Nous avons constaté la création d'un nouveau
régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d'impôt sur le bénéfices et profits à
travers l'ordonnance-loi n°13/006 du 23 février 2013, en
remplacement du régime fiscal applicable aux petites et moyennes
entreprises en matière d'impôt sur les revenus professionnels et
d'impôt sur le chiffre d'affaires à l'intérieur
porté par la loi n°06/004 du 27 février 2006.
Aussi les innovations suivantes :
- L'actualisation de la terminologie en matière
d'organisation territoriale et administration du pays conformément
à la constitution du 18 février 2006 et à ses mesures
d'application.
- La loi des finances publiques régulièrement
publiée.
B. DES CONTRAINTES
Les contraintes en matière de TVA sont celles
liées au seuil d'assujettissement où l'on constate que
près de 90% des assujettis sont exclus de l'assiette de la TVA (les
hôteliers à chiffre d'affaires inférieur au seuil
d'assujettissement, ceux-ci étaient redevables à l'ICA et
contribuables important dans les structures gestionnaires des entreprises des
petites tailles, mais à ce jour, sans baisser leurs prix de
l'époque ICA, ne sont plus que redevables des IPR et IBP).
La difficulté pour l'administration de contrôler
l'exactitude de la TVA déductible est un obstacle majeur à la
rationalisation de recettes de la TVA.
L'absence de contrôle des caisses (chiffre d'affaires)
des assujettis rend délicat la tache de l'administration qui se retrouve
submerger par le travail.
C. DE L'EFFICACITE
La TVA a comme avantage, comme tous les impôts sur la
consommation d'ailleurs, qu' :
- elle évite la double imposition des placements car le
revenu d'épargne échappe à cette imposition et relance le
financement de l'investissement.
- Elle abaisse le coût de production par rapport
à celui des biens de consommation
- Elle peut donc augmenter de façon permanente les
ressources disponibles à des fins productives
Le principal avantage est que les recettes sont
collectées tout au long du processus de production mais sans
créer de distorsions sur les décisions de production.22(*)
TABLEAU 6 : CHARGE FISCALE AU TITRE DE LA
TVA
Taux de l'impôt 16%
libellés
|
PV HT
|
Coût Intrant HT
|
PATTC
|
V.A
|
Crédit TVA
|
Débit TVA
|
TVA due au Trésor
|
Charge de TVA
|
Matière 1ère
|
50
|
|
|
50
|
8
|
0
|
8
|
0
|
Fabricant
|
100
|
50
|
58
|
50
|
16
|
8
|
8
|
0
|
Grossiste
|
150
|
100
|
116
|
50
|
24
|
16
|
8
|
0
|
Détaillant
|
200
|
150
|
174
|
50
|
32
|
24
|
8
|
0
|
Consommateur
|
|
|
232
|
|
0
|
32
|
0
|
32
|
TOTAL
|
|
|
|
200
|
|
|
32
|
|
Source : cours de TVA, édition DGI 2012
Il est clairement établit que la charge effective est
supportée par le consommateur final (celui qui détruit le bien)
mais les paiements nets à l'Etat (administration fiscale) se font tout
au long du processus de production par crédit-débit
Contrairement à plusieurs pays Africains à
l'instar de la côte d'ivoire, le Sénégal qui ont une TVA
à multiple taux ( au moins trois taux), la RDC a une TVA à deux
taux, une de 16% à l'intérieur et une autre de 0% à
l'exportation. Le Fonds Monétaire International a toujours
conseillé au pays d'opter pour une TVA à taux unique mais pour
des raisons de politiques économiques, la RDC a opté pour une TVA
à deux taux en lieu est place des exonérations qui
réduisent l'efficacité même de l'impôt. Le taux
zéro existe pour des raisons d'incitations économiques et de
simplicité fiscale.
Ratio TVA/Consommation Ménages
ANNEE
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
TVA
|
475,16
|
583,79
|
585,32
|
586,85
|
CONS. PRIVE
|
6640,5
|
7206,6
|
7772,7
|
8338,8
|
TVA/CP
|
7,2
|
8,1
|
7,5
|
7,04
|
Source : BCC & DGI
Commentaire : un constat se
dégage nettement que la TVA n'atteint pas son optimum, les efforts de
mobilisations sot autours de 8% de la consommation des ménages. Il y a
donc un grand écart entre le taux effectif et le taux légal qui
est de 16%.
Ratio Fiscalité Directe et Fiscalité
Indirecte
ANNEE
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
FD/FI
|
0,93
|
0,86
|
0,94
|
1,05
|
Commentaires : durant cette phase, le
ratio est resté faible. Alors qu'il devrait déjà passer au
double car la fiscalité directe devrait « prendre la
relève » afin de pourvoir au besoin de financement
budgétaire dans un contexte de « renoncement aux recettes
douanières ».
La capacité d'une régie financière
à mobiliser l'impôt même après contentieux est un
indicateur important de l'efficacité de l'administration fiscale. Le
tableau suivant nous renseigne sur la capacité de la DGI à
mobiliser l'impôt après contestation de celui-ci au devant des
cours et tribunaux.
TABLEAU DE RECOUVREMENTS APRES
CONTESTESTATION
ANNEES
|
2012
|
%
|
2013
|
%
|
2014
|
%
|
Nombre de réclamation (DGE)
|
342
|
25
|
553
|
25
|
493
|
31
|
Nombre de réclamation (DGI)
|
1393
|
100
|
2170
|
100
|
1598
|
100
|
Montant DGE
|
836.747.711.844,37
|
93
|
469.503.365.520,6
|
94
|
1.548.771.866.546,6
|
97
|
Montant DGI
|
903.434.089.534,41
|
100
|
501.148.193.613,2
|
100
|
1.596.301.263.551,24
|
100
|
Dossiers traités
|
190
|
56
|
267
|
48
|
182
|
40
|
Dégrèvements
|
151
|
80
|
221
|
83
|
133
|
73
|
Source : DGI / Direction des études et
statistiques
Commentaire : ce tableau nous
présente comment la DGE qui est une Direction Opérationnelle de
la DGI gère les dossiers de contentieux au niveau des cours et
tribunaux. Il s'en sort que le taux de traitements des dossiers est très
faible surtout en 2014 (36,9%) mais que le taux de dégrèvement
(abandon des charges) est quant à lui très important (+ de 70%).
Cela est une expression d'un problème au niveau des cours et tribunaux
qui appliquent manifestement des procédures non appropriées aux
matières fiscales.23(*) On est donc en face d'un blocage institutionnel.
1° incitations
La TVA à taux zéro est très
différente de l'exonération car :
- Le taux zéro élimine la taxe perçue sur
les ventes mais un remboursement de TVA peut-être obtenu pour la TVA
payée sur les intrants, ceci évite les distorsions sur les
décisions de production et permettent aux produits locaux d'être
compétitifs
- Cependant, l'exonération élimine la taxe
perçue sur les ventes et élimine également la
possibilité de recouvrer le TVA payée sur les intrants, du fait
du non assujettissement, ceci peut créer des distorsions graves sur les
décisions de production
- En outre, selon la norme internationale du principe de
destination, les importations, mais pas les exportations, doivent être
soumise à la TVA.
2° prohibitions
La TVA à taux zéro évite des ruptures de
la chaine de TVA, et permet ainsi d'éviter le développement de la
TVA Carrousel qui consiste en ce qu'un Fabricant (honnête) basé au
pays A vend 100 Lap tops à 200 dollars pièce à un
Grossiste (malhonnête) basé au pays B (bien exportés pas de
TVA au pays A). Le Grossiste revend les lap tops au détaillant
(honnête) établit au pays B pour 250 dollars pièce plus
16% TVA 29000$= (25000$*1.16) qu'il a reçu du détaillant, il ne
versera jamais la TVA car juste après il disparaîtra.
En principe, le détaillant peut déduire le
montant de la TVA dans sa déclaration TVA ; d'où une perte
supplémentaire pour l'Etat. Si Carrousel tourne plusieurs fois, l'Etat
peut ainsi être amené à rembourser des TVA non
perçues, pal le fait d'une seule entreprise fraudeuse. D'où
l'importance de l'administration et du contrôle des abus.
D. ANALYSE PROSPECTIVE
L'analyse dont il est question porte sur les mesures
structurelles et conjoncturelles à prendre pour améliorer la
courbe des recettes fiscale de la RDC.
- DES REFORMES à
ENVISAGER
Le seuil d'assujettissement à la TVA, étant
fixé à 80.000.000 CDF, les entreprises qui n'atteignent pas ce
seuil sont d'office exonérées à la TVA. Nous l'avons
souligné beaucoup plus haut que l'exonération n'est pas une bonne
chose, il serait mieux de promouvoir la TVA à taux zéro mais
qu'à cela ne tienne, un seuil d'assujettissement élevé
cause moins de recettes fiscales, occasionne un traitement inéquitable
des assujettis, crée l'évasion fiscale en ce sens que les
grandes entreprises se scindent en petites unités et un seuil trop bas
est coûteuse pour l'administration. L'idéal serait d'assujettir au
taux zéro toutes les entreprises dont les chiffres d'affaires annuels
sont inférieurs à 30.000.000CDF
- DE LA PROJECTION DES
RECETTES
Dans ce point nous avons procéder par un
scénario de référence où la pression fiscale pour
les années avenirs serait de 20% (recettes fiscales sur le PIB) dans un
contexte de réforme structurelle. Il existe plusieurs approches de
projection des recettes24(*) :
- L'approche par le taux effectif de l'impôt (effective
tax rate) qui consiste à déterminer un taux moyen de
l'impôt (différent du taux légal) qui permettrait de
projeter les recettes la base projetée dudit impôt.
E.T.R = revenu actuel de
l'impôt sur la base de l'impôt
La projection des revenus de l'impôt par cette approche
(E.T.R : effective tax rate) revient à multiplier la base
projetée par ETR sur 100
Soit, taxt+1=base t+1*(E.T.R)/100
- L'approche par le taux marginal de l'impôt (marginal
tax rate) mesure la variation marginale des recettes fiscales par rapport
à la variation marginale de la base imposable.
M.T.R = variation des recettes actuelles/variations de la base
imposable.
Variation des Recettes t+1=MTR*(variation de la
base imposable).
- L'approche par Elasticité de l'Impôt mesure la
variation des recettes fiscales due à une variation de la base
imposable.
Elasticité= (variation T/T)/ (variation du
PIB/PIB)
IMPÔT t+1 = IMPÔT
t*(1+Elasticité*variation de la base imposable
t+1)/100
NB : en général,
l'Elasticité tend à être inférieur à 1 pour
les impôts sur la consommation, égale à 1 pour la TVA et
tout impôt proportionnel, supérieur à 1 pour les
impôts progressifs. Et même dans un contexte d'hyperinflation, on
peut observer une faible élasticité de l'impôt (>1). Est
si le système fiscal est dit élastique, cela signifie que les
revenus de l'impôt évolue plus vite que la base dudit
impôt.
- L'approche dite TAX BUOYANCE quant à elle tient
compte des modifications dans le code des impôts.
BUOYANCY = %variation IMPÔT/variation
PIB.
IMPÔT t+1 = IMPÔT
t*(1+Buoyancy*variation de la base imposable t+1)/100
TABLEAU 7 : PROJECTION DES RECETTES
FISCALES, APRES REFORMES 2016-2020
Avec l'hypothèse d'une mobilisation de Recettes
fiscales d'au moins 2O% du PIB, tenant compte des réformes
structurelles à mener, les estimations des recettes ses
présentent comme suite après réformes fiscales :
EN MILLIARDS DES FRANCS CONGOLAIS
ANNEE
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
PIB
|
48 116 037
|
52 446 481
|
57 166 664
|
62 311 664
|
67 919 713
|
DGI/Recettes
|
5773924,48
|
6293577,69
|
6859999,68
|
7477399,65
|
8150365,62
|
DGDA/Recettes
|
3849282,99
|
4195718,46
|
4573333,12
|
4984933,10
|
5433577,08
|
TOTAL
|
9623207,47
|
10489296,14
|
11433332,80
|
12462332,75
|
13583942,70
|
Sources : banques Centrale du Congo, DGDA et DGI
Graphique 1
Source : DGI & DGDA
Commentaire : le graphique nous indique
clairement que les recettes de la DGI pourvoiraient les plus au besoin de
l'Etat.
SECTION 2 DE LA FISCALITE
INDIRECTE (DOUANIERE ET DES ACCISES)
Depuis quelques décennies, l'on observe une baisse des
tarifs douaniers dans le monde et une tendance à l'harmonisation des
tarifs, l'importance des recettes douanières est inversement
proportionnelle au niveau de revenu des pays. Un besoin criant de
réforme se fait entendre pour la RDC, car la libéralisation des
échanges internationaux pose à ce jour un réel
problème de recettes fiscales dans bien des pays en
développement.
Plusieurs pays ont, ces dernières années, mis en
place des réformes ambitieuses touchant notamment à :
- L'administration fiscale et douanière
- L'établissement ou la réforme de la TVA
- L'élargissement de l'assiette de l'accise
- La mise en place d'un impôt sur le revenu (bien que,
pour beaucoup, le surcroît de recettes à court terme est
limité)
TABLEAU 8: DES RECETTES DOUANIERES ET D'ACCISES
EN MILLIARDS DE CDF
|
|
|
|
|
|
ANNEE
|
RECETTES
|
TAUX D'ACCR
|
DOUANES
|
TX D'ACCR
|
ACCISES
|
TX D'ACCR
|
2000
|
29,50
|
|
25,38
|
|
4,12
|
|
2001
|
39,34
|
33,33
|
32,00
|
26,06
|
7,34
|
78,16
|
2002
|
56,20
|
42,86
|
43,99
|
37,47
|
12,21
|
66,35
|
2003
|
62,44
|
11,11
|
46,12
|
4,85
|
16,32
|
33,66
|
2004
|
104,01
|
66,58
|
82,12
|
78,06
|
21,89
|
34,13
|
2005
|
145,58
|
39,97
|
119,22
|
45,18
|
26,36
|
20,42
|
2006
|
195,69
|
34,42
|
161,83
|
35,74
|
33,86
|
28,45
|
2007
|
277,91
|
42,02
|
235,08
|
45,26
|
42,83
|
26,49
|
2008
|
424,22
|
52,65
|
369,65
|
57,24
|
54,57
|
27,41
|
2009
|
559,53
|
31,90
|
436,95
|
18,21
|
122,58
|
124,63
|
2010
|
754,51
|
34,85
|
570,93
|
30,66
|
183,58
|
49,76
|
2011
|
1001,27
|
32,70
|
791,60
|
38,65
|
209,67
|
14,21
|
2012
|
1326,86
|
32,52
|
1086,29
|
37,23
|
240,57
|
14,74
|
2013
|
1713,91
|
29,17
|
1382,39
|
27,26
|
331,52
|
37,81
|
2014
|
1793,25
|
4,63
|
1472,86
|
6,54
|
320,39
|
-3,36
|
2015
|
1839,16
|
2,56
|
1256,58
|
-14,68
|
582,58
|
81,83
|
Sources : DGDA-direction de recettes du trésor.
A. DE RECETTES DOUANIERES
Les recettes douanières sont à ce jour, les plus
importantes. Elles assurent les finances publiques à plus de 40% de
recettes totales. Mais face à la libéralisation des
échanges, la RDC doit se doter d'une fiscalité nouvelle à
même de se substituer à l'actuelles sans que la non perception des
recettes douanières ne perturbe le fonctionnement de l'appareil public.
En fait, il s'agit ici d'une solution qui puisse assure aux finances publiques,
les flux de revenus que procurer la douane sans créer de distorsions
dans le comportement des agents.
Il convient ici d'insister sur le fait que de notre point de
vue et comme celui des nombreux auteurs, les accises sont la solution la plus
approprié et qu'il faille développer.
TABLEAU 9 : DE L'EVOLUTION DES RECETTES
DOUANIERES
Source : DGDA
Commentaire : les recettes des douanes connaissent depuis
2014 une baisse dans la mobilisation, alors que la structure est au moment
où elle devrait être la plus performante du faite des
réformes importantes qu'elle connait depuis près d'une
décennie.
B. DES RECETTES D'ACCISES
Cette catégorie de recettes occupe une place faible en
matière de mobilisation de recettes publiques, les accises ne sont pas
très développer en RDC du fait de notre système fiscale
qui s'érige le plus comme un mur empêchant voire même la
production locale de se développer en vue des exportations
éventuelles.25(*)
Un régime d'accise a comme objectifs :
- L'efficience, accroître l'efficacité du
régime fiscal lorsque l'une ou plusieurs des conditions suivantes sont
réunies
a. La demande est inélastique
b. Le volume des ventes est important
c. Le produit n'a pas de substituts proches
d. Le produit n'est pas facilement définissable
e. Il n'existe que peu de producteurs pour une facilité
de recouvrement
- L'équité, améliorer la
progressivité des impôts indirects (taxer les produits de luxe)
- Les effets induits, décourager les comportements
socialement néfastes (taxer l'alcoolisme, le tabagisme, la pollution)
TABLEAU 10 : DE L'EVOLUTION DES RECETTES
D'ACCISES
Source : DGDA
Commentaire : les recettes d'accises connaissent une
amélioration encourageante mais cela devrait se faire dans un cadre de
réforme structurelle et non seulement une mobilisation conjoncturelle
des recettes.
CONCLUSION
En guise de conclusion pour ce chapitre qui a traité de
la politique fiscale de la RD Congo, des leçons méritent
d'être tirer et pour ce faire :
Nous proposons la suppression des exonérations en
matière de TVA et la promotion de la TVA à taux zéro en
échange pour un seuil de 30.000.000 CDF de chiffre d'affaires.
Nous soulignons d'amblée que l'incidence de la
politique fiscale se détermine en termes d'efficience,
d'équité et de simplicité. La libéralisation des
échanges étant un problème réel pour les
économies en développement en matière de recettes
fiscales, les réformes urgentes doivent être menées.
Pour ce qui concerne le choix entre l'impôt sur le
revenu et celle sur la consommation, il convient de mettre l'accent sur les
réformes en matières d'impôt sur la consommation qui
s'adapte le mieux aux pays en développement et aux impôts
réels qui n'affaiblissent pas la croissance. En effet, le régime
d'impôt sur la consommation comme la TVA permet de promouvoir
l'épargne, de compenser les pertes de recettes de l'impôt sur le
commerce tout en préservant l'efficience du système fiscal ;
les questions d'équité sont plus efficacement traitées par
le biais de l'impôt sur le revenu.
La suppression de l'Impôt sur la
rémunération du personnel expatrié est devenue une urgence
face au contexte de mondialisation où la RDC est déjà
engagée, pour éviter de vouloir une chose et son contraire (sous
réserve de réciprocité).
En fin, la politique fiscale en générale, et la
conception du régime de la TVA en particulier, doit viser à
atteindre les objectifs joins de simplicité, de transparence et de
prédictibilité, quelque soient les choix sociaux en terme
d'efficience et d'équité ; ceci est le meilleur garant pour
la croissance économique.
CHAPITRE DEUXIEME
CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
INTRODUCTION
La croissance économique est l'un des quatre objectifs
des politiques macro-économiques que KALDOR a résumé dans
son carré magique aux cotés da la stabilité des prix, du
plein emploi et de l'équilibre extérieur. Elle est une
augmentation réelle (des quantités et non des prix) des
principaux agrégats économiques d'un pays. La croissance ne peut
donc s'observer que dans un contexte macro-économique stable des quatre
secteurs. Elle n'est pas le fait du hasard mais résulte d'une politique
économique cohérente et efficace.
Graphique 1 carré magique
· Représentation graphique de ces quatre objectifs
est appelée « carré magique ».
251667968
: Tracé du carré magique
0 : point zéro de chaque axe
251666944
Stabilité des prix
251665920
0
251664896251655680
251648512
Sur cet axe, on indique le taux d'inflation
251663872
Sur cet axe, on indique le taux de
chômage
(En % de la population active)
251657728
Sur cet axe, on indique le résultat du commerce
extérieur
(en % du PIB)
251661824
Sur cet axe, on indique le taux de
croissance
(En % du PIB)
251662848
Equilibre extérieur
251660800
Le « carré magique » de
Nicholas Kaldor
251658752
Croissance
251659776
Emploi
251651584
0
251656704
0
251653632251654656251649536
0
251647488251650560251652608
/Commentaire : pour le tracé du «
carré magique» d'un pays, il convient de prendre des
échelles différentes pour chacun des
Pour mener de manière efficace sa politique
économique, un gouvernement peut intervenir dans l'un des secteurs,
voire combiner les quatre secteurs (réel, administration publique,
extérieur et monétaire) directement ou indirectement avec des
instruments particuliers à chaque secteurs et appropriés aux
objectifs poursuivis afin de réguler la vie économique du pays.
L'on ne peut parler de croissance économique en dehors
d'un cadre macro-économique stable car la notion de la croissance a un
contenu plus large que la simple augmentation quantitative des agrégats,
elle exprime entre autres le bien-être qui ne peut être garantie
dans un environnement instable.
Voilà l'importance d'une appréciation globale et
cohérente des indicateurs. Chaque indicateur ou instrument, appartenant
à un secteur particulier, nous allons procéder par une
étude secteur par secteur du cadre macro-économique sur le plan
théorique et empirique et en suite dégager les liens, les
interrelations entre secteurs.
Une économie qui dispose de plusieurs facteurs de
production disponibles (capital, travail, ressources naturelles) peut entrer en
expansion à la suite de l'augmentation de l'une des quatre variables
suivantes : consommation, investissement, exportation et dépenses
publiques. Soit l'équation macroéconomique
suivante :
OFFRE = DEMANDE soit PIB+M =
C+I+X+DP
L'augmentation de :
- C à la suite de la modification de
la répartition des revenus, des modifications fiscales,
à l'apparition de nouveaux produits
- I à la suite des anticipations
favorables des entrepreneurs, de la baisse des taux d'intérêts
- X à la suite de la croissance des
pays étrangers, des modifications des taux de changes et des incitations
fiscales
- DP à la suite d'un accroissement des
dépenses publiques non couvertes par les impôts
(équipement, fonctionnement...)
Mais la croissance ne peut pas demeurer un concept quantitatif
comme le déclare le rapport MEADOWS (1972). Elle doit tenir compte du
PIB par Habitant et de l'investissement en Capital Humain car il y a cinq
facteurs critiques qui peuvent remettre en cause la croissance et ces
facteurs sont en interaction : l'explosion démographique, la
production alimentaire, l'industrialisation, l'épuisement des ressources
naturelles et la pollution. Il sied d'avoir une vue globale sur
l'économie pour mieux en apprécier l'évolution.
MUBAKE MUMEME propose de poser un diagnostic pour
définir les hypothèses qui sous-tendent ledit diagnostic et son
environnement. Il s'agit de :
- Situer l'économie du point de vue des mouvements
longs, ce qui permet de rendre compte des caractéristiques structurelles
dans lesquelles s'inscrivent les évolutions conjoncturelles ;
- Situer l'économie par rapport au contexte
international, non seulement d'un point de vue global (prix des matières
premières, volumes échanges mondiaux, croissance
mondiale...) ;
- Situer l'économie d'un point de vue
général à l'aide d'indicateurs synthétiques, ce qui
introduit le diagnostic en tant que tel est l'analyse des indicateurs
partiels26(*).
SECTION 1 DU CADRE
MACRO-ECONOMIQUE
La croissance est le résultat du concourt des quatre
secteurs de l'économie nationale, chaque secteur intervient selon les
moyens en sa disposition pour permettre une exploitation stable, gage d'une
croissance durable.
L'équilibre qui est établi par le modèle
suivant entre Offre et Demande nous permet d'établir une certaine
relation entre équilibre économique et impôt où l'on
constate une certaine ubiquité de l'impôt. Y+M = C+I+G+X
nous constatons en même temps que l'impôt intervient dans
plusieurs secteurs à la fois S = Y - T - C
L'épargne Global est égal au Revenu national (PIB) réduit
des impôts (T) et de la consommation (C). Sachant que l'impôt
frappe la consommation, les importations, les exportations. Dans le
modèle Y = WL+RK ou WL est le revenu du travail et RK,
le revenu du capital qui comprend le capital physique et le capital financier,
l'impôt frappe WL, le capital Physique et le capital financier (Bons
d'Etat, Bons des entreprises, Actions des entreprises et l'Excédent net
d'exploitation.27(*)
a) SECTEUR REEL
Par secteur réel, il faut entendre les transactions
économiques réelles d'une économie. Les principaux acteurs
étant :
-les Ménages, les sociétés non
financières, sociétés financières, l'administration
publique et le reste du monde.
Les principales opérations de ce secteur sont la
Consommation (publique et privée), l'Investissement (public et
privé), les exportations et les importations. Dans l'analyse de la
croissance, nous allons voir comment le PIB peut être boosté par
la modification d'une des opérations du secteur.
Les principaux indicateurs sont le PIB, le RNB et le RNDB qui
ne peuvent signifier quelque chose que dans un environnement non inflationniste
d'où l'importance de l'analyse de l'inflation.
1) ANALYSE DES INDICATEURS
LE PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB) est la valeur
de marché de tous les biens et services finals produits sur le
territoire d'un pays dans une période donnée.
Il se calcule selon trois optiques : Dépenses
totales = Production totale = Revenu total
Dépenses totales = Consommation + Investissement +
Export - Import Production totale = somme des Valeurs
Ajoutées + impôts - Subventions Revenu
total = Rémunération salariés + Impôts -
Subventions + EBE
Nous pouvons donc à ce stade distinguer deux variables
PIB (réel et nominal). Le PIB nominal mesure la valeur totale de la
production aux prix courants cependant le PIB réel cherche à
isoler les variations du PIB liées à la quantité (volume
et non des prix). Notons que les meilleures analyses se font avec les variables
réelles.
Le PIB POTENTIEL est un concept important car
il permet de déterminer le niveau de production qui peut être
obtenu si tous les facteurs de production sont employés à leur
taux naturel. On peut donc se faire une idée claire du gap, de l'Ecart
de production éventuel qui peut être obtenu par la formule
Ecart de Production = PIB effectif - PIB Potentiel
Le PIB Potentiel s'estime de plusieurs manières :
- par la fonction de demande Y = AKL
- par les techniques de séries temporelles :
régression linéaire et filtres univariés
Le Revenu National Brut qui mesure la
production obtenue ou le revenu acquis par l'emploi des ressources d'un pays.
Il est égal au PIB augmenté des paiements de facteurs des
non-résidents diminué des paiements de facteurs aux
non-résidents. RNB = PIB + BSP
Le Revenu National Disponible Brut est le
revenu total dont les résidents peuvent disposer à des fins de
consommation finale ou d'épargne. RNDB = RNB + transfert courants des
non-résidents - transferts courants aux non-résidents. RNDB = PIB
+ BRP + BRS
Cette dernière équation peut s'écrire
aussi comme suit : RNDB = C+I+ (X-M) +BRP + BRS
C+I=A absorption et (X-M) +BRP+BRS= CC compte courant
RNDB-A=CC soit encore S=RNDB-C où C=
Cp+Cg et aussi S= Sp+Sg
L'INFLATION est une augmentation continue du
niveau général des prix. Elle se mesure à l'aide de
plusieurs indicateurs (l'IPC indice des prix à la consommation, le
Déflateur du PIB, l'indice de Prix de Grossiste, l'indice de Prix de
Production)28(*) mais
seuls les deux premiers nous intéresse.
Le DEFLATEUR DU PIB est un indice qui mesure
le prix moyen des biens et services produits par rapport à une
année de base. Déflateur du PIB (PPIB) = PIB à prix
courant/PIB à prix constant multiplié par 100. PPIB =
(PIBn/PIBr)*100
L'INDICE IPC est un Indice des prix à
la Consommation mesure le coût d'un panier de biens et services
achetés par un ménage type à des fins de consommation dans
une période de base donnée.
IPCt = (somme de i allant de 1 à N pour
pit Qi0/la somme de i allant 1
à N P10 Q10)*100
Le Déflateur du PIB et l'IPC ont plusieurs
différences :
Ø ils couvrent un ensemble différent de biens et
services
- l'IPC tient compte des prix d'un panier représentatif
de biens et services achetés par le consommateur
- le Déflateur du PIB tient compte du prix de tous les
biens et services finals produits dans un pays
- ils sont construits différemment, l'IPC repose sur un
panier fixe des biens et services cependant le panier change pour le
Déflateur du PIB.
Ø L'inflation selon l'IPC donne cette équation
Inflation = 100*(IPCt-IPCt-1)/IPCt-1
2) ANALYSE DES OPERATIONS
Nous l'avons dit dans le point précédent, les
principales opérations du secteur réel sont : la
consommation, l'investissement, les exportations et les importations. Nous
allons passer en revue chaque point pour comprendre comment cela peut affecter
le niveau du PIB, pour aboutir donc à une croissance.
· La Consommation : l'on peut la
décomposer en deux consommation Privée et Publique soit
C=Cp+Cg
La consommation privée est normalement la plus grande
composante de la Demande Globale. La théorie Keynésienne dit que
Cp= a+b*revenu disponible.
La Consommation dépend des facteurs
ci-après :
- Revenu disponible courant, RD (+)
- Anticipations (indices de confiance des consommateurs,
croissance de l'emploi), (+)
- Richesse/Patrimoine (performances du marché boursier,
prix immobiliers) (+)
- Incertitude (épargne de précaution)
(-)
- Disponibilité du crédit (marché
monétaire/financier) (+)
- Taux d'intérêt réel (?) Effet de
substitution et Effet de revenu
- Le revenu n'est pas réparti de façon
égale entre les ménages, ce qui peut influer sur
les taux de consommation et d'épargne nationale
- Les taux d'épargne diffèrent selon le groupe
d'âge
- Emprunts publics, Les effets dépendent des facteurs
suivants29(*) :
- À quoi les emprunts sont-ils destinés?
- Quelle génération en supportera le fardeau?
- Le recours à l'emprunt aide-t-il ou nuit-il au
développement du marché financier?
· L'INVESTISSEMENT : l'achat ou la
construction de biens en capital, notamment d'immeubles résidentiels et
non résidentiels, de machines et équipement, et accroissement des
stocks. L'investissement fluctue plus que les autres composantes de la demande
globale. L'investissement joue un rôle crucial dans la
détermination de la capacité de production à long terme de
l'économie.30(*)
La décision d'investissement dépend de
l'équation Produit marginal du capital = coût marginal du
capital.
L'investissement est fonction de :
o Bénéfices actuels et anticipés
o Coût de financement (taux d'intérêt
réels; impôts)
o Productivité des facteurs
o Compétitivité (due à une variation du
change réel) d intérêt
o Coût des autres facteurs de production (salaires, du
taux de coût l'énergie et de la Consommation
intermédiaire)
L'investissement dans un pays en développement
se confronte à nombre d'obstacles entre autres :
o Comme indiqué précédemment : Produit
marginal du capital = coût marginal du capital
o Les modèles standard d'optimisation de
l'investissement sont affaiblis par des facteurs structurels/institutionnels.
Ex: Marché financier insuffisamment développé
o Rôle important de l'État dans la formation du
capital (effet «d'éviction»)
o Distorsions créées par des restrictions de
change
o Autres facteurs à prendre en considération :
Manque d'accès au crédit bancaire
· LES EXPORTATIONS : sont une
composantes très importante et dépend de beaucoup d'autres
facteurs dont les plus déterminants sont la fiscalité,
l'état de l'industrialisation du pays, la compétitivité
des produits locaux.
· LES IMPORTATIONS : se
présentent comme une réponse à un déficit d'offre
intérieur et détermine l'état d'ouverture du pays mais
elles ne doivent nullement occuper une part importante dans l'offre globale car
elles tuent la production et donc détruit la croissance. Le niveau des
importations doit être régulé par le pouvoir public par des
barrières de protection de l'industrie locale.
b) SECTEUR DE L'ADMINISTRATION
PUBLIQUE
L'impact macroéconomique de l'Etat est une variable
importante qu'il convient de mesurer pour en améliorer la portée.
Quatre grandes sources d'information (situations) permettent de mesurer la
situation financière du secteur public : le compte du patrimoine
d'ouverture, la situation des opérations de l'administration publique,
la situation des autres flux et le compte du patrimoine de clôture. Il
existe une relation fondamentale entre les quatre situations financières
en ce sens que les liens entre Actifs et Passifs d'ouverture et ceux de
clôture sont justifiés par les fluctuations encours de
période. Il faut donc une analyse approfondie des stocks et des flux
dans les opérations de l'Etat. Soulignons en passant que la norme
internationale de gestion publique est la gestion sur base des droits
constatés, et non sur la base caisse. La première enregistre les
utilisations et la seconde enregistre les achats.
Le droits constatés consiste en l'enregistrement
lorsque :
· la propriété des biens est
transférée
· les services sont fournis
· naît l'obligation d'acquitter des
impôts
· naît une créance ouvrant droit au
paiement de prestations sociales
· naît toute autre forme de créance
certaine
Non nécessairement lorsque les paiements
sont effectués (base caisse)
Ø ANALYSE DES INDICATEURS
- Solde de gestion : le solde de gestion
est la différence entre les recettes est les dépenses publiques.
Il est un tableau de bord de l'évolution des finances publiques d'un
pays, détermine si un pays est solvable (peut faire face à
l'échéance à ses obligations). Il permet également
de savoir si la dette d'un Etat est soutenable. Retenons cependant qu'un solde
de gestion ou solde budgétaire ne veut rien dire en soit, il faut sonder
d'autres composantes du budget pour en avoir un avis claire. Ainsi un solde de
gestion négatif peut être une bonne chose dans le cadre d'une
politique économique expansionniste si les dépenses sont de
qualité C'est-à-dire, servent à relancer l'offre.
- Solde de balance primaire : c'est le
solde budgétaire hors charge d'intérêt de la dette. Cet
indicateur permet d'estimer l'effort fiscal à fournir car la norme du
fonds monétaire est que les intérêts de la dette doivent
être financé par 20% au maximum des recettes fiscales.
- Recettes publiques : les recettes
publiques ses composes de plusieurs éléments dont les dons, les
emprunts, les revenus du portefeuille, les recettes fiscales et la liste n'est
pas exhaustive. Les recettes fiscales sont celles qui nous intéressent
dans ce point. Elles doivent permettre la couverture de toutes les charges
publiques sans créer des distorsions dans le comportement des agents
économique comme nous l'avons déjà dit. Face à
l'internationalisation des échanges, la structure même des
recettes fiscales doit être adaptée à la structure de
l'économie mondiale qui se trouve en constante évolution.
- Dépenses publiques : les
composantes essentielles des dépenses publiques sont la Consommation et
l'Investissement. La consommation agit sur la demande et donc
peut relancer la demande qui ensuite relance l'offre à court terme. Elle
peut donc relancer la croissance économique. Cependant toute pression
sur la demande a tendance à alimenter l'inflation et donc annuler les
effets de la croissance (réelle) par la diminution du pouvoir d'achat.
L'investissement quant à lui a une double influence sur
la croissance, par la Demande et par l'offre. Il stimule la demande parce qu'il
faut payer les salaires et la Demande supplémentaire créée
est tout de suit absorbée ou rejoint par l'offre supplémentaire.
L'investissement (Consommation de capital fixe) est donc une composante
importante de la dépense surtout pour les pays en
développement.
Ø ANALYSE DES OPERATIONS
- Le recouvrement des recettes de l'Etat
(essentiellement les impôts)
Le recouvrement est l'aboutissement de tout effort fiscal,
c'est l'indicateur de performance des administrations fiscales et du
gouvernement par ricochet. Elle doit être associée à deux
qualités, rapidité et fiabilité. Et pour des raisons de
traçabilité, il est préférable que les recettes
publiques soient logées dans un seul compte et à la banque
centrale qui dans ses attributions est le trésorier du gouvernement.
Le recouvrement à son importance car les tensions
exercées par le financement de l'État se traduisent dans une
certaine mesure par les pressions macroéconomiques suivantes :
· inflation
· effet d'éviction
· augmentation de la dette (intérieure ou
extérieure)
· risque de non-viabilité
NB: leur gravité dépend de la mesure dans
laquelle ces besoins de financement sont élevés et
persistants.
Notons aussi que Les recettes (impôts)
sont liées au niveau de l'activité : elles augmentent pendant les
phases de reprise et diminuent pendant celles de repli. Les dépenses, en
revanche, sont relativement stables tout au long du cycle (à quelques
exceptions près).
Ainsi, les soldes budgétaires s'améliorent
naturellement pendant les phases de reprise et se dégradent pendant
celles de repli.
- La production des biens et services non
marchands
L'Etat est un agent économique important qui assure la
stabilité et un cadre meilleur de réalisation des affaires. Nul
n'ignore que les privés n'investissent que dans un contexte de
rationalité et donc sans cela, il n y a point d'investissement. Et c'est
là qu'intervient l'Etat pour créer un équilibre, un bien
être pour la communauté. Les biens et services non marchands ont
une importance incontestable au sein de toute économie et leur
accroissement assure une forme de redistribution, par l'Etat, du revenu
national et au-delà des biens corporels, on peut élargir cette
notion sur les biens incorporels comme la stabilité qui ne peut
être garantie que par un gouvernement.
- La redistribution des revenus par voie des
transferts
La redistribution est l'une des fonctions de l'Etat, car la
richesse de la nation est un patrimoine commun qu'il a charge de gérer,
et de partager à tous, même à ceux qui ne participent pas
à la production nationale. Elle s'opère le plus souvent par voie
de transferts où l'Etat procure à ses sujets les moyens (revenus)
pour financer leur consommations souvent dans le but de maintenir une demande
ou de la relancer.
c) SECTEUR EXTERIEUR
Ce secteur enregistre les opérations entre les
résidents d'un pays et les non-résidents soit le reste du monde.
Ces opérations peuvent être catégorisées en trois
groupes : les transactions économiques, les créances
financières et les engagements financiers. Ce secteurs se résume
par deux équations sous forme des choix, combien emprunter
(prêter) au reste du monde et à quel taux
d'intérêt ? Acheter ou produire dans le pays ou ailleurs dans
le monde ? Et si ces décisions sont viables dans la durée.
Le plus important dans l'analyse du secteur extérieur est
qu'au-delà du calcul des indicateurs, il faut analyser leurs
évolutions en vue d'en donner une interprétation
économique.
Ces opérations sont obligatoirement entre
résident et non-résident. Et la notion de résident doit
être comprise comme se fondant non sur la citoyenneté mais sur un
centre d'intérêt économique prédominant
(ménages et particuliers, Entreprises, le Gouvernement d'un pays,
Organisation à but non lucratif, Organisation Internationale) 31(*)
Ø ANALYSE DES INDICATEURS
Les indicateurs permettent une analyse rapide du cadre
considéré, l'analyste économique doit avoir le sens
d'interprétation car souvent les indicateurs nécessitent d'autres
facteurs pour leur meilleure compréhension. Nous avons
considéré quelques indicateurs que nous estimons suffisamment
éloquent pour permettre un jugement.
- La Balance de Paiement : elle
enregistre les transactions économiques avec le reste du monde au cours
d'une période donnée soit en monnaie locale ou en devise. C'est
une analyse des flux associés aux transactions (Biens, Services,
Facteurs de Production, Actifs non financier non produits, Actifs et Passifs
Financiers) se déroulant entre résidents et
non-résident.
- La Position Extérieur Globale :
mesure le stock d'actifs et de passifs financiers qu'un pays détient
avec le reste du monde à un moment précis. Elle permet de
déterminer si un pays est net prêteur ou net emprunteur à
l'égard du reste du monde afin de savoir quel effort fiscal fournir.
Ø ANALYSE DES OPERATIONS
Les enregistrements des échanges (deux sens) comme des
transferts (un sens) se font toujours selon les règles de la
comptabilité en partie double. Bien que les enregistrements se passent
selon un principe d'équilibre entre compte, dans la pratique les sommes
de crédits diffèrent des sommes de débits et donc un poste
d'erreur et omission vient pour rétablir l'équilibre avec une
valeur égale au résidu mais un signe opposé.
- Echanges bilatéraux (monétaire ou
non-monétaire) : on comptabilise la valeur de ce qui fait l'objet
de l'échange et comment cela est payé, deux entrées
à valeurs égales mais de signes contraires (débit et
crédit).
- Transferts unilatéraux (monétaire ou
non-monétaire) : sont des transactions sans contrepartie
présente ou avenir. Ils sont essentiellement constitués des dons,
des envois simples des nationaux non-résidents... mais sont toujours
enregistrés selon la comptabilité en partie double. Ainsi un don
monétaire d'un pays étranger sera enregistré au compte de
la banque centrale et au compte de don reçu pour la même
valeur.
- Parmi les revenus qui améliorent la balance des
paiements, nous citons :
Les revenus Primaires qui comprennent :
Les rémunérations des salariés, le revenu des
investissements (dont les dividendes, les bénéfices
réinvestis, les intérêts) et les autres revenu primaire (la
rente, les taxes et subventions sur produits).
Les transferts courants :
revenus secondaires comprennent (Transferts personnels,
Impôts sur le revenu et patrimoine, Coopération internationale
notamment les dons et suppression de la dette, Avantages sociaux et
contributions
d) SECTEUR MONETAIRE
Le secteur financier assure l'intermédiation des
ressources et en facilite la circulation entre les secteurs économiques.
Le secteur financier sert d'intermédiaire entre les secteurs qui ont un
excédent de ressources financières et ceux peuvent prêter,
et ceux qui ont un déficit de ressources financières et doivent
emprunter. Il crée des véhicules d'épargne
qui permettent une répartition inter-temporelle de la
consommation. Il crée des instruments de crédit
qui permettent l'affectation de l'épargne à
l'investissement. Il crée des produits financiers qui atténuent
le risque financier et assurent ainsi un flux de revenu
stable. Les statistiques sont recueillies sur la base des objectifs
économiques, fonctions et comportement. Le secteur financier est le
secteur de l'économie nationale qui intermédie les ressources
financières.
Le secteur monétaire est important car les statistiques
monétaires sont généralement fiables et disponibles dans
des brefs délais. Les flux financiers reflètent les flux des
ressources réelles d'une économie. Et encore les liens entre le
secteur monétaire et les autres secteurs macroéconomiques jouent
un rôle central dans l'élaboration de la politique
monétaire.
Aussi nous pouvons noter que :
- La monnaie est le principal moyen de règlement des
transactions dans l'économie contemporaine et est actif de
réserve.
- La quantité de monnaie influence l'évolution
des prix des biens et services, la production et l'activité du
système financier
- Les statistiques aident à suivre l'évolution
de l'activité économique et financière et à
surveiller les risques sur le système financier et économique.
Le secteur monétaire comprend les institutions de
dépôts (Banque centrale, les Banques commerciales, les caisses de
crédit mutuel, les associations d'épargne et des prêts ...,
les fonds communs de placement monétaires) et les sociétés
financières (les sociétés d'assurance, les fonds de
pension, fonds communs de placement, les sociétés de
crédit bail et autres).
La Banque Centrale a comme fonction de prêteur en
dernier ressort, d'émettrice la monnaie, de conductrice de la politique
monétaire, de détentrice des réserves de change du pays,
de banquier de l'État, et a la charge de Surveiller l'évolution
du secteur financier.32(*)
Ø ANALYSE DES INDICATEURS
- Base Monétaire : elle est constituée des
billets en circulation hors banque centrale (aux mains du public et
détenue dans les institutions de dépôts), des
dépôts des banques commerciales (BCM).
- Masse Monétaire : Elle est composée de la
circulation fiduciaire, des dépôts à vue, des
dépôts à terme, des dépôts d'épargne et
des dépôts en devises. Elle peut être obtenue par le produit
de la base monétaire et du multiplicateur monétaire
M2=m*BM
- Position Nette du Gouvernement : est la
différence entre les dépôts de l'Etat et les emprunts
bancaire de l'Etat.
- Actifs Intérieurs Nets (AIN) : ils se composent
des crédits intérieurs nets (créances nettes sur l'Etat,
créance sur les autres institutions de dépôts et des
créances sur les autres secteurs économiques intérieurs)
et des autres postes nets
- Avoirs Extérieur Nets (AEN) : c'est la
différence entre les avoirs extérieurs bruts et les engagements
extérieurs d'un pays. La fluctuation de la quantité disponible
des Devises du fait des imports-exports.
Ø ANALYSE DES OPERATIONS DE LA BANQUE
CENTRALE
Nous avons retenu deux opérations que nous estimons
essentielles pour la conduite de la politique monétaire afin de
permettre l'atteinte des objectifs macroéconomique notamment de
stabilité des prix et de la disponibilité des instruments de
paiement.
- Emission monétaire : Elle est
réalisée selon le besoin de l'économie. La masse
monétaire doit correspondre au PIB nominal selon que la vitesse de
circulation monétaire de l'économie multiplie la Masse
monétaire. M*V=P*Q soit M*V=PIB
M=PIB/V
- Transmission de la politique monétaire : les
banques créatrice de monnaie sont les principaux canaux de transmission
de la politique monétaire au reste de l'économie, elles ont un
rôle de transformation des actifs (dépôts à court
terme transformés en crédit à long terme). Elles
réduisent le risque à travers la diversification du portefeuille
et contribuent à une allocation efficiente des ressources vers les
emplois les plus rentables. Les BCM collectent des dépôts,
octroient des prêts et gèrent des paiements ainsi que les moyens
de paiement.
e) INTERRELATIONS DES SECTEURS
Les variables économiques inter-reliées sont
mesurées à l'aide d'un système statistique. Les
statistiques macro-économiques portent sur l'ensemble de
l'économie (comptabilité nationale) ou sur partie importante bien
définie de celle-ci (statistiques de finances publiques). Les relations
comptables relient les divers comptes (secteurs) pour former un système
de données cohérent.
Le regroupement de ces données de l'économie
permet d'avoir une image cohérente du cadre macroéconomique qui
puisse servir à l'établissement des analyses et recommandations
sur les politiques à suivre et des scénarios permettant
l'évaluation de l'impact économique d'un choc sur
l'économie.
Les comptes sont inter-reliés car les agents des divers
secteurs effectuent des transactions entre eux, tel que le PIB relie l'offre
globale et la demande globale.
Au-delà de la cohérence comptable, une
cohérence de comportement s'établit entre les agents et les
indicateurs, renforçant ainsi la relation entre les secteurs.
Les liens comptables fournissent un point de départ
à l'analyse tandis que les relations de comportement indiquent quels
sont précisément les facteurs qui déterminent les
transactions économiques entre les secteurs.
Ø ANALYSE DES INDICATEURS
Supposons l'équation suivante Y+M =
CP + CG + IP + IG + X
quel impact aurait une augmentation des dépenses publiques sur
les autres secteurs. Face à la difficulté de trouver des
données du secteur réel, l'on procède souvent par des
calculs résiduels et en suite vient un rapprochement des comptes en vue
de réduire ou d'éliminer les écarts entre les
données de différentes sources établies par les
mêmes postes ou pour les postes connexes.
- L'Offre Globale (Y+M) : elle est constituer de l'offre
privée et de l'offre publique, l'une peut être
déterminée en résiduel par rapport à la situation
globale.
- La Demande Globale (Cp+Cg) :
mutatis mutandis, l'une des composantes notamment la consommation privée
peut être déterminé en résiduel.
Ø ANALYSE DES LIENS
L'analyse des liens est une étape importante dans la
compréhension des mécanismes et canaux de transmission des
politiques économiques car chaque économie a sa
particularité. Les politiques qui marchent dans un pays A, ne
marcheraient nécessairement pas dans un pays B.
- Le secteur réel : est
relié avec le secteur extérieur par les imports et les exports et
avec le secteur de l'administration publique par la consommation publique
finale (charge pour l'administration) et les investissements publics
(transaction sur actifs non financiers pour l'administration)
- Le secteur extérieur : est
lié au secteur Administration par les revenus
secondaire nets Publics (dépenses pour l'administration), par les
revenus primaires net (paiement d'intérêts pour l'administration)
et par les investissements du portefeuille et autres investissements au
financement extérieur net. Avec le secteur
monétaire par les composantes du compte de capital financier
suivant (investissement du portefeuille, dérivés financiers et
autres investissements) au compte des actifs extérieurs nets des BCM et
par la variation des avoirs de réserve au poste des avoirs
extérieurs nets de la banque centrale.
- Le secteur monétaire : est
relié au secteur de l'administration les créances du
système bancaire à l'Etat au compte système bancaire.
SECTION 2 : DE L'ETAT
DE LIEU DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
1. DE L'OPTIQUE MACRO ECONOMIQUE
Une fois que l'économie est replacée dans son
contexte, on en analyse les différentes composantes :
- Passer en revue les différentes structures
- Analyser les indicateurs partiels et les déterminants
pour établir les interrelations et les interactions entre
différents acteurs de l'économie
- Après analyse de la face (secteur) réelle de
l'économie, il convient de montrer comment le contexte (secteur)
financier réagit.33(*)
a) SITUATION DU SECTEUR REEL DE
LA RDC
Le secteur réel est le plus important en matière
de politiques économique car c'est de lui que provient les informations
les plus importantes qui permettent l'élaboration des programmes
économiques pour l'atteinte des objectifs des politiques
économiques menées.
Les indicateurs et agrégats que nous considérons
dans notre études sont, l'inflation (IPC et PPIB), le PIB (croissance du
PIB).
TABLEAU 1: INFLATION ET PIB en milliard de CDF
ANNEE
|
INFLATION
|
PIB REEL
|
PIB NOMINAL
|
2000
|
509,8
|
4602
|
494
|
2001
|
135,1
|
4505
|
2 342
|
2002
|
15,8
|
4662
|
3 198
|
2003
|
4,4
|
4932
|
3 824
|
2004
|
9,2
|
5259
|
4 327
|
2005
|
21,3
|
5670
|
5 670
|
2006
|
18,2
|
5971
|
6 767
|
2007
|
10,0
|
6345
|
8 648
|
2008
|
27,6
|
6740
|
11 067
|
2009
|
53,4
|
6933
|
15 101
|
2010
|
9,8
|
7425
|
19 536
|
2011
|
15,4
|
7936
|
23 759
|
2012
|
2,7
|
8498
|
26 954
|
2013
|
1,0
|
9219
|
30 051
|
2014
|
1,2
|
10092
|
33 224
|
2015
|
0,71
|
11010
|
36 054
|
Source : BCC
Commentaire : la RDC sort d'une
inflation forte et n'a manifestement pas envie de le connaitre de nouveau mais
un taux d'inflation faible n'est pas nécessairement une bonne chose pour
l'économie. La RD Congo peut contrôler une inflation de 3% afin de
relancer les investissements même par un seigneuriage optimal.
GRAPHIQUE 1 : CROISSANCE DU PIB EN RD CONGO
Source : Banque Centrale du Congo
Commentaire : nous estimons que la
croissance observée est de sous régime en ce sens que la RD
Congo est encore loin d'atteindre son PIB potentiel. Plusieurs facteurs
étant soit sous utilisés c'est à dire à un taux
inférieur à leurs taux naturel, soit non utilisés.
La croissance réelle et la croissance par tête
d'habitant ont évoluée de la manière suivant
La structure du PIB de la RD Congo par secteur
d'activité se présente comme suite :
TABLEAU 2 : croissance réel de
différents secteurs et de leurs composantes
SECTEURS D'ACTIVITE
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
I. Secteur des biens
1. Agriculture, sylviculture, élevage, pêche et
chasse
2. Activités extractives et
métallurgiques
|
4,6
1,2
13,2
-3,3
8,3
23,8
8,0
3,5
27,8
6,2
14,4
4,7
|
6,6
0,6
16,4
24,0
-7,4
22,5
7,5
5,7
11,3
8,1
11,6
11,5
|
7,2
2,9
13,6
5,6
1,7
24,1
8,7
9,9
10,1
8,5
-3,5
13,7
|
3,7
3,2
0,9
0,9
4,3
13,2
9,1
8,9
12,5
7,5
5,8
14,0
|
3,5
3,2
2,5
5,1
1,8
5,4
11,1
13,1
10,9
6,9
6,2
19,0
|
4,7
3,0
11,4
2,7
-4,9
3,8
9,8
12,3
8,4
4,8
4,2
15,4
|
3,5
3,0
2,5
1,4
-1,6
9,1
2,4
4,3
2,9
3,5
-23,0
8,5
|
8,2
3,0
24,6
1,6
0,8
9,4
4,1
4,4
5,0
3,1
0,1
12,5
|
6,9
3,0
15,7
1,8
-2,7
10,3
5,5
5,3
5,7
6,9
0,3
17,9
|
7,1
3,0
13,7
2,0
-1,3
13,0
7,2
7,8
5,8
7,2
2,6
5,5
|
3. Activités de fabrications
|
4. Production et distribution d'électricité, de
gaz et d'eau
5. Construction
II. Secteur des services
1. Coe²mmerce de gros et de détail
2. Transports, entreposage et communications
3. Services marchands
4. Administration publique
et défense, sécurité sociale
obligatoire
Droits et taxes à l'importation
|
Produit Intérieur Brut
|
5,8
|
6,6
|
7,8
|
5,6
|
6,3
|
6,2
|
2,8
|
7,1
|
6,9
|
7,2
|
Source : Banque Centrale du Congo
Commentaire : la situation de la
structure du PIB n'a pas beaucoup évoluée dans le temps, elle est
restée dominée par le secteur minier (extractif et
métallurgique) et par la construction. La tendance est restée
inchangée jusqu'au-delà de 2012. L'agriculture et le social
cependant contribuent faiblement au PIB.
b) SITUATION DU SECTEUR DE
L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE LA RDC
L'Administration publique est un secteur très important
car il peut agir non seulement comme agent mais aussi comme régulateur
de l'activité économique. L'essentiel des politiques
économiques relève de secteur publique qui tenant compte de la
quantité d'information dont elle dispose, intervient de manière
la plus efficace généralement pour permettre l'atteint de la
stabilité des Prix, la Croissance, le plein Emploi et l'équilibre
extérieur.
TABLEAU 3 : STRUCTURE DU PIB EN %
ANNEES
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
1. Consommation des ménages
2. Consommation des administrations
publiques
3. Formation brute de capital ?xe
4. Variation des stocks
5. Exportations des biens et services
6. Importations des biens et services (-)
7. Exportations nettes des biens et services
|
75,8
6,7
16,1
1,5
10,7
10,9
-0,2
|
70,4
8,8
17,2
3,7
12,7
12,7
0,0
|
71,7
12,5
15,2
1,6
10,5
11,5
-1,0
|
60,4
11,2
22,6
5,6
11,6
11,5
0,2
|
59,7
13,0
24,6
2,7
16,1
16,1
0,0
|
59,1
15,1
18,4
2,6
22,1
17,4
4,7
|
64,5
10,4
20,5
5,1
16,5
16,9
-0,4
|
61,4
10,4
21,5
3,8
18,3
15,4
2,9
|
58,8
10,7
22,1
4,8
18,7
15,0
3,6
|
58,5
12,0
23,2
6,2
9,8
9,7
0,1
|
PRODUIT INTERIEUR BRUT
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : Banque Centrale du Congo
Commentaire : certes nous observons des
exportations importantes qui s'équilibrent avec des importations mais la
structure des exportations est essentiellement minière et
métallurgique à l'état brut (ressources épuisables)
cependant les imports sont essentiellement alimentaires
« détruisant » ainsi l'industrie locale.
Chaque objectif économique a un ou plusieurs instrument
spécifiques qui concourent à sa réalisation. L'Etat
utilise généralement les dépenses publiques et les
recettes publiques dans le but de réguler, d'anticiper, de
décourager, d'encourager certains comportements, certaines habitudes des
agents économiques afin d'affecter la situation économique du
pays. 34(*)
TABLEAU 4 : DEPENSES PUBLIQUES
ANNEES
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
REMUNER.
|
1.248.821.582
|
1.403.620.455
|
1.420.620.000
|
1.436.580.000
|
DEP en CAP
|
228.409.225
|
283.736.027
|
471.560.000
|
482.625.000
|
FONCTIONN.
|
858.027.855
|
865.430.407
|
638.850.000
|
675.136.680
|
AUTRES
|
2.605.629.338
|
2.907.416.711
|
3.577.138.200
|
4.094.713.315
|
TOTAL
|
4.940.888.000
|
5.460.203.600
|
6.108.168.200
|
6.689.054.995
|
Source : BCC
Commentaire : ce tableau est une
illustration de la volonté du gouvernement qui ne donne pas
priorité à l'investissement (dépenses en capital),
contrairement au discours de celui-ci. Les dépenses en capital sont
maintenues à un niveau inferieur à 8% des dépenses
totales.
TABLEAU 5: SOLDES BUDGETAIRES
ANNEES
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
RECETTES
|
3.459.833.600
|
3.818.467.644
|
4.295.600.000
|
4.729.455.600
|
DEPENSES
|
4.940.888.000
|
5.460.203.600
|
6.108.168.200
|
6.689.054.995
|
SOLDES
|
-1.481.054.400
|
-1.641.735.956
|
-1.812.568.200
|
-1.959.599.395
|
Source : BCC
Commentaire : L'année 2015, comme
les précédentes dégagent toutes un solde négatif
important du fait de la croissance importante du niveau des dépenses
contre une croissance faible du niveau de mobilisation des recettes.35(*)
c) SITUATION DU SECTEUR
EXTERIEUR DE LA RDC
L'économie congolaise étant extravertie, il faut
une politique d'industrialisation appropriée passant entre autres par la
substitution des importations afin de réduire la dépendance et
par l'industrialisation par industries industrialisantes. L'industrialisation
permet d'améliorer le niveau de la production intérieure et donc
des exportations, en améliorant en même temps la balance courante
du pays et le niveau de réserves de l'économie.36(*) Le taux de change relativement
stable de la période 2000-2015 est un atout pour l'amélioration
de notre balance commerciale.
TABLEAU 6: RESERVES DE CHANGES (en millions de
CDF)
ANNEES
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
RESERVES
|
88,90
|
1010,8
|
1327,2
|
1272,68
|
1634,18
|
1745,41
|
1644,46
|
1463,48
|
SEMAINES D'IMPORT.
|
0,47
|
7,85
|
7,73
|
7,2
|
9,35
|
9,25
|
7,85
|
6,04
|
Source : Banque Centrale du Congo
Commentaire : la norme stipule que le
niveau minimum de capacité d'importation en réserves soit de 12
semaines d'importations. Nous sommes dans une position qui peut nous pousser
à un endettement, non pas pour financer un déficit, mais pour
financer nos importations.
L'industrialisation est, à ce jour, la
réponse la mieux adaptée à la situation de la RD Congo,
d'abord de manière générale, elle permet la
création d'une valeur ajoutée et de l'emploi sans compter les
recettes fiscales y relatifs.37(*)
Les estimations des exportations et importations pour la
période 2013-2015 se présentent comme suites :
PIB Emplois/Prix constant 2005
|
2013
|
2014
|
2015
|
Demande intérieur
|
11.484,86
|
12.309,6
|
12691,1
|
Demande extérieur
|
-2.316,56
|
-2216,8
|
-1819,1
|
PIB constant
|
9.168,30
|
10.092,8
|
10.872
|
Source : CESCN/BCC
Commentaire : la demande
intérieur est en progression réelle mais les importations sont en
constante baisse, cela est un indicateur d'une augmentation de la production
locale qui éponge de mieux en mieux l'absorption. Réduisant, de
manière certes faible, notre dépendance à
l'extérieur.
d) SITUATION DU SECTEUR
MONETAIRE DE LA RDC
La politique monétaire est l'ensemble d'actions prises
par les autorités monétaires sur les actifs financiers à
court terme en vue d'influencer certaines grandeurs économiques
comme38(*) :
ü Le niveau général des prix (taux
d'inflation)
ü Le niveau et le rythme de la production (PIB et
Croissance économique)
ü Le niveau de l'emploi (taux de chômage)
ü Le solde des transactions avec les non résidents
(solde de la balance de paiement)
Le système financier a comme rôle d'assurer
l'intermédiation entre les agents en capacité de financement et
ceux en besoin de financement, à réguler le secteur financier,
à faciliter le système de transaction et à fournir les
liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la
croissance de l'économie tout en veillant à la stabilité
de la monnaie.
a) Institutions financières
- La Banque Centrale du Congo :
autorité monétaire de la RD Congo, elle poursuit principalement
les missions de Stabilité des prix, stabilité du taux de change,
croissance économique, équilibre extérieur.....
En ce qui concerne la croissance économique, l'un des
instruments que peut utiliser la Banque Centrale est les taux Directeurs qui
une fois baissés est sensé relancer le crédit car les BCM
baisseront à leurs tours leurs taux d'intérêts
Débiteurs, pour ensuite promouvoir les investissements donc la
production et/ou la consommation donc la production in fine
Tx dir (baisse)=tx déb(baisse)=crédit à
l'éco(hausse)=investissement(hausse)
Ou une situation inverse ou la Banque voudrait encourager
l'épargne des ménages en augmentant le taux
rémunérateur (créditeur)
Taux rémunérateur (hausse)=tx créditeur
BCM (hausse)= épargne (hausse)=crédit à l'eco(hausse) soit
aussi pour réduire la consommation des ménages
Mais nous constatons cependant une anomalie dans le
mécanisme de transmission, car les tx débiteurs ou
créditeurs des BCM ne sont pas influencés par les taux directeurs
de la BC et encore moins les comportements des ménages ne sont pas
proportionnellement influencés par ces instruments. La
question qui se pose est celle de savoir pourquoi le mécanisme de
transmission traditionnel ne fonctionne pas dans le contexte de la RDC ?
Nous allons tenter d'y répondre dans la suite de ce travail
- Les BCM : alors que la
théorie en matière monétaire prône l'usage de la
monnaie nationale dans les transactions internes, les BCM accordent plus de
avantages aux opérations telles que de crédit aux valeurs
monétaires libellées en Devises étrangères en
leurs accordant des taux d'intérêts faibles comparativement aux
mêmes opérations libellées en monnaie nationale. Ceci est
un comportement susceptible d'encourager le recours à l'usage, dans les
transactions locales, des Devises étrangères poussant ainsi les
ménages à la conversion de leurs réserves de monnaie
locale en devises pour leurs transactions et l'on aboutit à la
Dollarisation de notre économie
b) Le marché financier :
ce domaine n'est pas très développé en RD CONGO, il
n'existe pas de bourse faute d'un système bancaire très
développé et d'un nombre nécessaire d'entreprises. Cette
carence fait perdre à la RD CONGO des opportunités liée au
recours de à certain produit qu'offre un tel marché tel que
le Produit Dérivé,
c) Les infrastructures financières
Le fondement de la Théorie Quantitative
Monétaire se résume en cette formule
M x V = P x Q
Ou M représente la Masse Monétaire, V la vitesse
de circulation de la monnaie (vélocité), P le niveau
général des prix et Q le volume des transactions
En RD CONGO, nous poursuivons aussi ces trois objectifs mais
un peu plus le troisième, bien qu'on ose le dire pour des raisons de
commodité !
- Objectifs quantitatifs
GRAPHIQUE 2 : EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE
Source : BCC
Commentaire : La masse monétaire
du pays évolue dans une constante progression....
ANNEE
|
M2
|
2013
|
3471261
|
2014
|
3949484
|
2015
|
4427707
|
Source : BCC, Pour 2015 nous avons procédé
à une projection de décembre
Le PIB de la RDC est aussi en progression nominale, tel que
le présente le tableau suivant (en millions de CDF)
ANNEE
|
PIB
|
2011
|
23 759 676
|
2012
|
26 954 556
|
2013
|
30 051 179
|
2014
|
33 224 281
|
2015
|
36 054 355
|
Source : BCC
Le tableau suivant est un condensé pour l'estimation de
la vélocité du CDF (franc congolais)
ANNEE
|
M2
|
PIB
|
V=PIB/M2
|
2013
|
3471261
|
30 051 179
|
8,65
|
2014
|
3949484
|
33 224 281
|
8,41
|
2015
|
4427707
|
36 054 355
|
8,14
|
Source : BCC
Commentaire : un constat se fait observer au niveau de la
vitesse de circulation de la monnaie entre individu qui baisse
légèrement mais constamment (ce qui n'est pas bon
pour une économie car il faudra à chaque baisse de vitesse, une
quantité supplémentaire de monnaie non du faite d'une croissance
économique)
LE GRAPHIQUE 3 : EVOLUTION DE LA COURBE
DE LA VITESSE DE CIRCULATION MONETAIRE
Source : BCC
- Objectifs de taux
d'intérêt
Tenant compte de ce qui précède, nous pensons
que le taux d'intérêt fixé par les autorités n'est
pas à un niveau souhaitable pour les BCM, qui naturellement ne se
laissent pas influencer par un taux qu'ils n'acceptent aucunement. En effet
c'est le marché qui décide des taux d'intérêts selon
l'offre et la demande disponible. Certes la BC peut orienter ce taux mais elle
doit tenir compte du marché avant de fixer ses taux.
- Objectifs de change
En RDC, il a été observé que les prix
sont liés à la valeur de change. Et sont fonction du taux de
change, c'est à dire que si la monnaie locale s'apprécie face au
dollar, car c'est de lui qu'il s'agit, les prix baissent et si elle se
déprécie, les prix augmentent. Donc raison valable pour suivre
cet objectif. Cependant, les objectifs de change devraient être
utilisés pour des besoins de compétitivité des produits de
fabrication locale face au reste du monde en vue d'assurer la
préférence de nos produits et services dans le marché
local voire international.
1. DES QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA SITUATION MONETAIRE DE LA
RD CONGO
Nous avons aussi observé que les dépôts en
devises étaient en progression tel que représenté par ce
graphique
GRAPHIQUE 4 : EVOLUTION DES DEPOTS EN DEVISES
Source : BCC
ANNEE
|
D$
|
2013
|
2368575
|
2014
|
2734603
|
2015
|
3100631
|
Source : BCC
Ce qui nous a amené à calculer le taux de
dollarisation de notre économie par le rapport entre les
dépôts en devises et la masse monétaire M2. Et nous avons
constaté que les dépôts en devises progressent doucement
mais contrôle davantage chaque année notre monnaie.
TABLEAU 8 : DOLLARISATION DE
L'ECONOMIE
ANNEE
|
2013
|
2014
|
2015
|
D$/M2
|
68%
|
69%
|
70%
|
Source : BCC
La Position Nette du Gouvernement s'améliore
malgré quelques oscillations à certains moments dans un sens
comme dans l'autre. Notons que les montants de la PNG sont tous
négatifs ce qui est une bonne situation pour le secteur bancaire car
c'est le secteur qui doit à l'Etat. GRAPHIQUE 5
Source : BCC
Période
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
PNG
|
495598
|
588874
|
596454
|
731332
|
406674
|
537327
|
490628
|
390148
|
436875
|
Source : BCC
La période « 9 » est une projection
de la PNG pour décembre 2009
Un autre fait qui a attiré notre attention est la
préférence des billets dans l'économie par le rapport aux
autres formes de monnaie ! par la formule CF /M2, CF étant la
circulation fiduciaire
TABLEAU 9 : Taux de
préférence des billets= CF/M2=
ANNEE
|
2013
|
2014
|
2015
|
CF/M2
|
20%
|
19%
|
18%
|
Commentaire : La
préférence des billets est en baisse dans notre économie,
c'est à dire que les agents préfèrent les
dépôts aux billets ! ce qui est une bonne chose pour
l'économie car les dépôts permettent de financer
l'investissement (les agents en besoin de financement).
TABLEAU 10 : En fin, nous nous sommes
penchés sur le multiplicateur monétaire de la
RDC,
ANNEE
|
2013
|
2014
|
2015
|
MULTIPLICATEUR MONETAIRE
|
3,48
|
3,50
|
3,51
|
Source : BCC
Commentaire : LE multiplicateur est
stable, cela permet de renforcer le contrôle et la
prédictibilité de la masse monétaire et du taux
d'inflation
Nous avons observé le problème suivant dans le
cadre de l'efficacité de la politique monétaire de la RDC :
un problème de :
- Sensibilité des établissements de
crédits aux variations des taux Directeurs : celle-ci dépend
de la structure par terme des postes du passif des banques.
- Sensibilité des banques à la structure du
marché financier, c'est-à-dire au partage du marché entre
financement direct et indirect et à la concentration bancaire.
- Transmission des décisions monétaire aux
crédits bancaires en tenant compte de la structure d'endettement des
agents non financiers
e) DES RELATIONS
INTERSECTORIELLES
Il est très important de considérer une
économie dans son ensemble, car il est incontestable qu'il existe une
relation entre les quatre secteurs macroéconomiques et donc
apprécier l'économie par secteur de manière isolée
serait commettre une grosse erreur. Parce que cela reviendrait à ignorer
les interactions, les influences mutuelles, la conjugaison des politiques
à mener dans certains cas. Un premier exemple nous est
présenté par l'interaction entre trois secteurs :
Administration publique, Monétaire et réel.
On peut constater que les soldes budgétaires
négatifs poussent l'Etat à s'endetter au près du
système monétaire en vue de financer ses dépenses et donc
de relancer la demande et donc l'inflation. Et en même temps,
l'endettement augmente le niveau des dépenses Publiques du fait des
remboursements (principal et intérêt) détériorant de
ce fait le solde budgétaire.
Graphique 7 : solde budgétaire,
crédit net à l'Etat et inflation
Source : Fonds monétaire International39(*)
Commentaire : il faut des mesures
strictes de politiques économiques afin de mieux contrôler les
relations de comportement entre secteurs.
2. DE LA PARTICULARITE DE L'ECONOMIE
CONGOLAISE
a) DES INCOHERENCES ENTRE LA THEORIE ECONOMIQUE ET LA
REALITE ECONOMIQUE
Les taux directeurs servent, comme d'ailleurs son nom le dit,
à conduire les taux commerciaux appliqués par les banques
commerciales. En fait, les BCM fixes leurs taux ou du moins sont sensées
fixer leur taux en se référent aux taux directeurs de la Banque
Centrale cependant, en RD Congo, les BCM appliquent des taux qui n'ont rien
à voir avec les taux Directeurs de la BCC. Cette dernière
tournant autour se 2% l'an pendant qu'il est autour de 1,7% le mois au taux
interbancaire, soit près de 24% l'an.
La croissance économique a comme objectif principal, la
réduction du chômage, mais l'on observe une cohabitation entre
taux de croissance élevé et taux de chômage constamment
à la hausse.
La maîtrise de l'inflation est une vertu en
économie car elle assure l'amélioration du bien être du
fait de la stabilité des prix et de la croissance. La RD Congo connait
une longue période de stabilité des prix mais la pauvreté
ne cesse de progresser.
b) DES INCOHERENCES ENTRE LES OBJECTIFS FIXES ET LES
MESURES PRISES
Le Gouvernement a annoncé vouloir dédollariser
l'économie congolaise, mais l'on constate que au niveau des BCM, les
taux d'intérêts en monnaie locale est moins avantageux pour les
emprunteurs ou les épargnants que pour la même opération
libellée en Devise. En outre, les opérations avec l'Etat se
passent toujours en devises étrangères.
Le Gouvernement veut relancer la classe moyenne qui se
constitue des petits entrepreneurs et en même temps, ce même
Gouvernement ne solde pas la dette intérieure.
La RD Congo doit devenir un pays émergent d'ici 15 ans.
Ce qui suppose une volonté dans la qualité de la dépense
où les Investissements devraient avoir une grande importance pour
relancer l'offre est booster la croissance réelle du pays. Cependant, la
structure des dépenses publiques dénote une autre volonté,
celle des dépenses de consommation.
La croissance, en RD Congo, est portée par le secteur
minier dont les ressources sont épuisables cependant, aucune politique
cohérente et globale de diversification de l'économie ne se fait
observer afin de créer une résilience face à une
pénurie des matières premières ou à une chute
catastrophique des court.
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, La situation économique de la
RDC est plus ou moins stable sauf quelque problèmes notamment la grande
propension des Devises dans la Masse Monétaire, l'absence de
développement du marché financier ou certains produits tels que
les titres, les produits Dérivés pourrait être
développés dans le but d'élargir les opportunités
que peut offrir le marché pour une plus grande croissance
économique
Il nous convient de proposer des mesures sous forme
d'objectifs à atteindre en vue d'améliorer le cadre
macroéconomique du pays et de favoriser une croissance durable et
distribuable. Pour ce faire le gouvernement doit :
- Limiter les déficits hors dons à 5% du PIB.
- Maintenir le financement BCC du déficit public
à zéro.
- Porter les réserves de changes officielles à
au moins 3 mois d'importations.
- Eliminer totalement tout endettement intérieur
nouvel jusqu'à la liquidation totale de la dette intérieur
existante.
- Ramener le ratio masse salariale sur les recettes fiscales
à 35%.
- Maitriser le taux de pression fiscale (recettes fiscale en
pourcentage du PIB) à au moins 20%.
- Financer les investissements publics à hauteur d'au
moins 20% des recettes fiscales.
- Augmenter la part des investissements dans le budget.
- Maintenir la stabilité du taux de change. (gage d'une
stabilité des prix).
- Assurer la rentabilité de son portefeuille.
Après analyse, nous avons retenu quelques
recommandations :
- Développer via le marché financier l'usage des
titres, notamment des produits dérivés dans le but de renforcer
le financement de l'économie
- Réduire le taux de dollarisation de l
économie
- Conduire avec les BCM la politique de crédit ou
d'épargne par la fixation d'un taux directeur proche des
réalités du marché
- Sanctionner les BCM qui octroient des taux
d'intérêts favorables aux opérations libellées en
devises
- Préserver tout les acquits de stabilité de
prix, de taux de change
- Renforcer le mécanisme de circulation
monétaire entre individu pour réduire, en termes de
quantité, les billets nécessaire à l'économie
- Notre souhait est que nous recommandations soit prises en
comptes pour une amélioration de finances publiques.
CHAPITRE TROISIEME
ANALYSE EMPIRIQUE DE LA
RELATION ENTRE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RD
CONGO
Le présent chapitre est consacré au noeud de
notre étude. Il procède à l'analyse statistique des
variables étudiées et à l'estimation de son modèle
ainsi qu'à l'interprétation économique. Enfin, des
propositions des politiques économiques seront dégagées en
vue d'atteindre, à l'aide d'une fiscalité efficace, un niveau
souhaitable de la croissance économique en RDC.
Signalons que l'estimation économétrique du
modèle à long terme par la MCO (moindre carré ordinaire)
est faite ici à l'aide du logiciel SPSS.
INTRODUCTION
L'Etat est un planificateur bénévole,
bienveillant, omniscient, et altruiste40(*). Il intervient dans l'économie afin de
réguler cette dernière. A ce jour la question en terme de plus
d'Etat ou de moins d'Etat ne se pose plus comme le souligne BOFOYA KOMBA
Beaujolais dans son livre des Finances Publiques, mais plutôt en terme
de quelle Dimension d'Etat pour une phase donnée de la vie Nationale.
Autrement dit, il revient de trouver le taux d'imposition optimale compatible
avec les exigences du moment que l'Etat doit fixer pour se donner les moyens de
son action sans compter indéfiniment sur les Emprunts.
La taille de l'Etat ou l'ampleur de son intervention dans
l'économie doit être compatible aux attentes et objectifs de la
population en vue de créer les externalités positives au travers
les dépenses dans les secteurs porteurs de croissances (santé,
éducation, routes, ports, ponts, aéroport,
électricité, et c...) avec des effets stimulant sur les
activités des privés dans le but de réduire leurs
coût de production.
SECTION 1 DE L'ANALYSE
THEORIQUE
1. APPROCHE MATHEMATIQUE
Partant de l'hypothèse
g/y=t d'où g= t.y g=G/L ;
y=Y/L ; t=T/Y
G=dépenses publiques globales
Y=PIB
T= recettes fiscales
Comme Y=AK1-ágá=
AK(g/k)á
PmK = (1-á) A
(g/k)á=(1-á)A1/1-á(g/y)á/1-á
A l'état régulier, le taux de croissance des
variables réelles est données par :
dY/Y = ? = dK/K = dc/c
Et si on remplace PmK par sa valeur, on obtient
l'équation suivante
Avec le modèle de croissance (taux de
croissance)41(*)
? = [1/? (1-ô) (1-á)
A1/1-á (ô)á/1-á ]
-Ñ où le ? dépend
positivement des G où ô=g/y
Si nous maximisons l'équation précédente
nous avons :
(ô) comme variable de contrôle
Condition de premier ordre : d?/dô=0
?=1/? (1-á) A1/1-á[(1-ô)
(ô)á/1-á] -Ñ
Dérivons cette fonction
?=1/? (1-á) A1/1-á[(-1)
(ô)á/1-á+ á/1-á
(ô)(á/1-á)-1(1-ô)]
>= -ôá/1-á+
á/1-á(ô)(á/1-á)ô-1(1-ô)=0
>= -ôá/1-á[-1+
á/1-á ô-1(1-ô)]=0
>= -1+ á/1-á(1-ô)/ô =0
>= á/1-á(1-ô)/ô = -1
>= á(1-ô) = (1-á)ô
>= á-áô = ô-
áô > á=ô
Où á est la part de la
croissance du fait des dépenses publiques.
La croissance est maximisée au point où
á=ô dans la courbe de LAFFER, c'est-à-dire au point
où le taux d'imposition (ô) est égale à
l'élasticité de la croissance par rapport aux dépenses
publiques. Le Gouvernement devrait arrêter d'imposer de manière
supplémentaire l'économie car son action n est plus favorable
au-delà de á.
Soit y = Ak1-ágá
lny=lnA+(1- á)lnk+lng
dlny/dlng= á autrement
dy/y dg/g = dy/y . g/dg = dy/dg . g/y= á
Revenus trend (dérivé)=0
Taux d'imposition
á=ô
Tant que alpha (l'élasticité des dépenses
publiques de la croissance économique (en pourcentage de la croissance
globale) reste supérieur au taux de pression fiscale, cela veut dire que
la politique fiscale est favorable à la croissance économique.
En effet, pour un ô supérieur à á,
les recettes fiscales sont inferieures au niveau maximum et l'impôt
devient dissuasif.
Où, on a en abscisse, le taux d'imposition (), en ordonnée les recettes fiscales. Lorsque, alors. Lorsque, c'est-à-dire égal à
t3, le taux d'imposition est dissuasif et
les recettes totales de l'État sont inférieures à. Ce qui est situation bien pire que
t1
2. APROCHE ECONOMETRIQUE
La méthodologie du traitement et de l`analyse des
données a été économétrique, d'autant plus
que les variables prises en compte sont quantifiables et la série est
chronologique. Nous avons sélectionné certaines variables qui
expliquent l'évolution de l'économie congolaise en termes de
croissance. Etant donné que notre intérêt est porté
plus sur l'impact de la politique fiscale sur la croissance économique
en RDC.
Les données en Rapport avec ces variables ont
été tirées de la banque centrale du Congo, nous avons
considéré la période allant de 2000 à 2015.
2.1. Définition
L'économétrie n'est rien d'autre que
l'intégration des mathématiques et de la statistique en vue de
fournir des valeurs numériques aux paramètres des relations
économiques42(*).Elle est donc un type spécial de recherche et
d'analyse économique dans lequel la théorie économique est
généralement formalisée en terme mathématique et
combiné avec une mesure empirique des phénomènes
économiques. Raison pour laquelle, on dit que
l'économétrie est l'application des mathématiques et de la
statistique en économie politique. C'est pourquoi pour tout
économiste ou gestionnaire, c'est un outil d'analyse qui lui permet
d'infirmer ou de confirmer les théories qu'il construit.
2.2. Méthodologie
La méthode
économétrique procède donc de la manière
suivante :
· on observe un phénomène ou fait,
· on émet une théorie c'est-à-dire
une explication du phénomène,
· on sélectionne les données sur lesquelles
on doit mener une étude empirique,
· on fait de l'induction statistique en vue de tester les
hypothèses,
· puis on compare les résultats à la
théorie.
2.3. Etape de l'application de
l'économétrie
On peut distinguer trois étapes dans l'application de
l'économétrie à savoir :
· la spécification du modèle,
· l'estimation du modèle,
· l'évaluation des résultats de
l'estimation.
a. La spécification du modèle
Les variables entrant dans le modèle sont
déterminées :
· soit par la théorie économique,
· soit par les études déjà
publiées qui peuvent aussi nous donner des variables additionnelles,
· soit par l'information ad hoc : exemple les
conditions particulières d'un pays.
Il faut noter, à ce sujet, que le modèle ne doit
pas inclure toutes les variables explicatives moins importantes, non incluses
dans le modèle, est prise en compte dans le modèle par la
variable aléatoire.
b. Estimation des modèles
Cette étape consiste à déterminer les
signes et la grandeur des paramètres théoriquement attendus.
L'estimation du modèle est une étape purement technique qui exige
de la connaissance des méthodes économétriques
variées.
On distingue 4 étapes importantes dans l'estimation
d'un modèle, à savoir :
1. La collecte et l'analyse des données sur les
variables du modèle
2. L'examen des problèmes d'agrégation copris
dans les variables de la fonction,
3. L'examen du degré de corrélation entre
variables,
4. Le choix de la meilleure technique d'estimation.
c. Evaluation des résultats
Elle permet de décider si les valeurs estimées
des paramètres sont économiquement pertinentes et statistiquement
valide.
SECTION 2 DE L'ANALYSE
EMPIRIQUE
2.1. Présentation du
modèle d'étude
Un modèle est une présentation d'une
théorie qui prend la forme d'un ensemble d'hypothèses sur les
relations qui lie les variables choisies par celui qui le construit et qui
suppose des liens de causalité entre elle43(*).
Il s'agit d'une présentation formalisée d'un
phénomène sous forme d'équations dont les variables sont
des grandeurs économiques. De ce fait tout modèle est
inévitablement une s'implication de la réalité par
laquelle on cherche à saisir les traits fondamentaux du système.44(*)
Le modèle comporte généralement deux
sortes d'ingrédients :
· Un ensemble d'équations qui expriment les liens
supposés entre les variables ;
· Un classement en deux catégories des variables
retenues par le modèle : la variable endogène et le(s)
variable(s) exogène(s).
En général, un modèle est issu d'une
théorie qui suppose un lien de causalité. L'un de buts qu'il
poursuit est d'ailleurs de simplifier la théorie en vue de
vérifier sa cohérence. Il est ainsi nécessaire pour tester
la validité d'une théorie par la confrontation aux faits.
Dans le langage économétrique, l'ensemble des
équations d'un modèle tel qu'il découle de la
littérature théorique est appelé forme structurelle de ce
modèle. Pour être explicite cette forme doit être
spécifiée. Notre modèle est une régression simple
de la forme :
logYt = a0 +
a1logX+ut
Où Yt: PIB
X: Dépenses publiques
Ut : Le terme d'erreur
Il est possible qu'il y ait d'autres variables susceptibles
d'expliquer la croissance économique que nous semblons ignorer. La
prise en compte de cette hypothèse de l'ignorance des autres variables
se retrouve dans le modèle par l'introduction du terme d'erreur
Ut.
Ce modèle met en relation le PIB et la dépense
publique est considérée comme la variable indépendante.
Cette relation permet de se fixer sur l'impact des dépenses publiques
sur la croissance économique en République Démocratique du
Congo.
2.2. APPROCHES PAR
GRAPHIQUES
TABLEAU 1 : EVOLUTION DES DEPENSES
PUBLIQUES EN RD CONGO 2000-2015
En milliard de CDF
ANNEE
|
MONTANT
|
VARIATION (%)
|
2000
|
|
|
2001
|
149,2483
|
|
2002
|
279,5931
|
87,33
|
2003
|
456,4445
|
63,25
|
2004
|
565,5273
|
23,90
|
2005
|
1168,9315
|
106,70
|
2006
|
1250,933
|
7,02
|
2007
|
1579,0255
|
26,23
|
2008
|
2134,6094
|
35,19
|
2009
|
3089,2846
|
44,72
|
2010
|
2870,9701
|
-7,07
|
2011
|
4145,5168
|
44,39
|
2012
|
4940,888
|
19,19
|
2013
|
5460,2036
|
10,51
|
2014
|
6108,1682
|
11,87
|
2015
|
6689,0549
|
9,51
|
(Au prix constant)
ANNEE
|
MONTANT
|
VARIATION (%)
|
2000
|
|
|
2001
|
287,089
|
|
2002
|
407,587
|
41,972
|
2003
|
588,699
|
44,435
|
2004
|
687,337
|
16,755
|
2005
|
1168,932
|
70,067
|
2006
|
1103,786
|
-5,573
|
2007
|
1158,524
|
4,959
|
2008
|
1300,015
|
12,213
|
2009
|
1418,317
|
9,100
|
2010
|
1091,163
|
-23,066
|
2011
|
1384,689
|
26,900
|
2012
|
1557,753
|
12,498
|
2013
|
1675,073
|
7,531
|
2014
|
1855,395
|
10,765
|
2015
|
2042,672
|
10,094
|
Source : nous même sur base des données de
la BCC
Commentaire : une volonté de
compression des dépenses publiques se fait observer dans un contexte
où l'investissement dans les grands travaux (ponts, routes, rails,
électricité, desserte en eau et c...) est incontournable afin de
réduire le cout de production dans l'économie et de relancer
l'activité productrice. La réduction des dépenses juste
pour des raisons équilibristes n'est pas économiquement
correcte.
GRAPHIQUE 2 : EVOLUTION NOMINALE DES
DEPENSES PUBLIQUES
Source : BCC
TABLEAU 2 : EVOLUTION DU PRODUIT
INTERIEUR BRUT 2000-2015
(En milliards de CDF)
ANNEE
|
MONTANT
|
VARIATION (%)
|
2000
|
494
|
|
2001
|
2 342
|
374,09
|
2002
|
3 198
|
36,55
|
2003
|
3 824
|
19,57
|
2004
|
4 327
|
13,15
|
2005
|
5 670
|
31,04
|
2006
|
6 767
|
19,35
|
2007
|
8 648
|
27,80
|
2008
|
11 067
|
27,97
|
2009
|
15 101
|
36,45
|
2010
|
19 536
|
29,37
|
2011
|
23 759
|
21,62
|
2012
|
26 954
|
13,45
|
2013
|
30 051
|
11,49
|
2014
|
33 224
|
10,56
|
2015
|
36 054
|
8,52
|
Source : BCC
TABLEAU 3 : PRESSION FISCALE EN
POURCENTAGE DU PIB
ANNEES
|
RECETTES
|
PIB en Milliard de FC
|
PRESSION FISCALE (ô)
|
2000
|
33,42
|
494
|
6,76
|
2001
|
60,88
|
2 342
|
2,60
|
2002
|
96,76
|
3 198
|
3,03
|
2003
|
112,17
|
3 824
|
2,93
|
2004
|
174,33
|
4 327
|
4,03
|
2005
|
247,51
|
5 670
|
4,37
|
2006
|
351,73
|
6 767
|
5,19
|
2007
|
535,96
|
8 648
|
6,19
|
2008
|
854,97
|
11 067
|
7,72
|
2009
|
1123,98
|
15 101
|
7,44
|
2010
|
1532,97
|
19 536
|
7,84
|
2011
|
1957,4
|
23 759
|
8,32
|
2012
|
2563,49
|
26 954
|
9,51
|
2013
|
3186,8
|
30 051
|
10,61
|
2014
|
3487,81
|
33 224
|
10,50
|
2015
|
3765,12
|
36 054
|
10,44
|
Source : BCC
GRAPHIQUE 3 : TABLEAU CROISSE
PIB-DEPENSES PUBLIQUES
Source : sur base des données de la BCC
Commentaire : de manière
générale, les dépenses publiques évoluent dans le
même sens que la Production Intérieur Brute de
l'économie.
3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Dans cette section nous allons procéder, comme
annoncé en introduction, à certains tests statistiques
appropriés afin de déterminer s'il existe un lien entre la
politique fiscale par les dépenses publique et la croissance
économique. En suite, si lien il y a, nous allons en déterminer
le sens (la causalité) et aussi nous allons déterminer son
intensité. L'hypothèse est que, nous le rappelons,
á?ô. pour que la politique fiscale soit favorable
à la croissance.
Estimation du modèle
d'analyse
Dans cette partie, nous procédons à l'analyse
statistique des variables, dans le but d'éviter une estimation du
modèle avec beaucoup d'erreur. L'utilisation des séries
temporelles conduit à rechercher des régularités dans les
valeurs passées de la série.
A. Méthode d'estimation
Il existe plusieurs méthodes d'estimation des
paramètres d'un modèle : la méthode des moindres
carrés ordinaires, la méthode de maximum de vraisemblance, la
méthode des moments, ... La méthode des moindres carrés
ordinaires est souvent appliquée dans l'ajustement linéaire.
Traçant un graphique sur lequel la variable expliquée est
portée en ordonnée et la (les) variable(s) explicative(s) en
abscisse et liant les coupes d'observations, on obtient un nuage de points
pouvant être ajusté à l'aide d'une droite. Les
paramètres du modèle (ou estimateurs) sont obtenus en minimisant
la distance au carré entre chaque observation et la droite ainsi
obtenue, d'où le nom d'estimateurs de moindres carrés ordinaires
(MCO)45(*).
Notre échantillon est constitué d'une variable
dépendante ou expliquée (PIB) et une variable explicative
(dépenses publiques), observées chacune sur 16 ans (de 2000
à 2015).
B. Test d'hypothèses classiques de modèles
de régressions linéaires
Les paramètres estimés font l'objet d'un certain
nombre d'hypothèses classiques46(*) :
H1 : Les valeurs Xt sont observées sans
erreur ;
H2 : E () = 0 ;
H3 : E () = 0 (avec j ? 0) ; les erreurs sont non corrélées
(ou indépendantes);
H4 : E () =, la variance de l'erreur est constante
(homoscédasticité)
H5 : Cov (Xtk) = 0, l'erreur est indépendante des variables
explicatives ;
H6 : La matrice (X'X) est régulière et la
matrice inverse (X'X)-1 existe ;
H7 : (X'X)/T tend vers une matrice finie non
singulière ;
H8 : T> k +1, le nombre d'observations est
supérieur au nombre de séries explicatives plus la constante.
La violation de ces hypothèses classiques pose
problème. Les hypothèses H3 et H4 stipulent successivement que
les erreurs sont non corrélées (ou indépendantes) et que
la variance des erreurs est constante (homoscédasticité). Lorsque
H3 est violée, nous sommes donc en présence
d'autocorrélation des erreurs. Les estimateurs restent sans biais mais
ne sont plus à
EQUATION DU MODELE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
Le premier résultat que fournit SPSS est un tableau
« Récapitulatif des modèles » (annexe
1) qui, pour l'essentiel, donne le coefficient de détermination
R² ainsi que le R² ajusté
pour le nombre de variables indépendantes prises en compte.
Comme la régression simple ne comporte qu'une seule variable
indépendante, le R² ajusté est ici identique au
R²
Le modèle est significatif au seuil de 1%, la variance
de la croissance économique est expliquée à 96% par les
dépenses publiques au seuil de 1%.
Les dépenses publiques ont un effet positif sur la
croissance économique de la RDC, lorsque les dépenses publiques
augmentent de 83%, la croissance économique augmente de 1%.
On obtient l'équation du modèle
suivant :
C. Vérification des
hypothèses sur les erreurs
-La moyenne des résidus (terme d'erreur) est nulle
(annexe 2)
- la distribution des termes d'erreurs (résidus) est
approximativement normale.
Par une analyse visuelle, nous constatons que la distribution
des résidus est approximativement normale.
Et par le test chapiro-wilk, la distribution des termes
d'erreurs est normale (p-value 0,6) (annexe 3)
- Test d'autocorrélation d'erreur de Durbin et
Waston
DW étant de 2 (annexe 1), pas d'autocorrelation
Si DW = 2 -> pas d'autocorrélation,
DW = 4, autocorrélation parfaitement
négative,
DW = 0, autocorrélation parfaitement positive.(Il faut
tester la présence d'autocorrélation avant
l'hétéroscédasticité car les tests permettant
d'identifier cette dernière sont sensibles à
l'autocorrélation, alors que DW est robuste à
l'hétéroscédaticité.)
-Homoscedasticité des
résidus
L'identification de
l'hétéroscédasticité passe par plusieurs tests, par
exemple les tests de
Breusch-Pagan,
d'hétéroscédasticité multiplicative, test de White
et le test de fisher.
Par le test de ficher, il y a heteroscedasticité des
termes d'erreurs par le p-value est de 0,000< à
5%.L'hététroscédasticité est corrigé par la
méthode robuste, mais il n'y a pas de changement seulement au niveau des
écart-types.
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, les résultats obtenus nous
renseignent qu'il existe un lien positif entre les dépenses publiques et
la croissance économique car, en effet, les dépenses publiques
expliquent 1% de la croissance lorsqu'elles varient à près de
83%.
Certes, il existe ce lien positif, mais il n'est pas optimale
et cela est dû à la mauvaise qualité des dépenses
publiques où la consommation prend la plus grande part (dépenses
des salaires, fonctionnement, bureaucratie et remboursement de la dette) qui
n'ont aucun effet sur les coûts de revient des entreprises.
La pression fiscale moyenne (ô)
étant de 6,72%, comparée à l'impact des
dépenses publiques sur la croissance (á),
l'élasticité croissance des dépenses publiques
qui est 0,01. Sachant que y =
Ak1-ágá . Et que le taux de croissance de
la période ? est de 0,05 donc á
qui correspond au rapport (0,01/0,05)*100 nous
donne 20% représentant le potentiel
fiscal.
La politique budgétaire est favorable à la
croissance car á est supérieur à
ô. La RDC dispose donc d'un potentiel fiscal de 20%,
cela revient à dire que le taux des prélèvements
(ô) peut être relevé jusqu'à
á, (20%), sans qu'il ne crée des distorsions
dans l'économie.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre recherche sur la Relation entre la Politique
Budgétaire et la Croissance Economique de la RD Congo pour la
période 2000-2015, il était ici question de déterminer le
lien, les sens du lien et l'intensité de ce lien.
Pour ce faire, afin de mener à bon port notre
étude, nous avons dans le premier chapitre abordé l'aspect
Politique Fiscale de la RD Congo, afin d'en établir les contraintes et
l'efficacité. Les approches quantitative et qualitative étaient
utilisées. Pour la première, certains Ratios ont pu
éclairer sur l'efficacité du système fiscal congolais et
l'approche qualitative a permis de mesurer les effets des décisions de
politiques fiscales sur le comportement des agents économiques
privés. Le second chapitre a quant à lui traité de la
croissance économique de la RD Congo, il a dans un premier temps
abordé l'aspect théorique de la Croissance économique en
la considérant comme le résultat d'un effort conjugué de
quatre secteurs Macroéconomiques par une interrelation de ceux-ci. Et
dans un deuxième temps, une présentation de la situation
macroéconomique de la RD Congo sur le plan des forces et faiblesses afin
d'améliorer la capacité de la structure fiscale à rendre
à la communauté par la justice distributive. Et le dernier
chapitre est une démonstration de la relation entre politique
budgétaire et croissance économique. La première
étant favorable au deuxième tel que les résultats nous
l'ont présenté. Les dépenses publiques ont un taux de
rentabilité supérieur au taux des prélèvements
fiscaux opérés. Cependant, il convient d'en améliorer la
qualité.
Nous avons cependant constaté des faiblesses notamment
en matière de TVA où le taux de recouvrement réel
(TVA/consommation de ménages) tourne autours de 8% alors que le taux
légal dudit impôt est de 16%. Ceci est une expression d'une faible
mobilisation dudit impôt, le taux effectif étant loin du taux
légal. Le rapport entre fiscalité directe et fiscalité
indirecte tourne à peine autours de 1 (la norme est de 2), alors que le
Congo est aujourd'hui en plein internationalisation des affaires,
c'est-à-dire qu'il devrait compter sur les recettes de la
fiscalité directe car les barrières douanières sont
appelées à tomber et donc dans un contexte de suppression des
barrières douanières, ceteris paribus, les finances du pays ne
tiendront pas. En outre, la pression fiscale du pays est très faible,
elle dépasse à peine le 10%, alors que le minimum est de 20% est
que la moyenne Africaine est à 25% car la fiscalité n'arrive pas
à intégrer le secteur informel, entre autre, dans son
assiette.
Ces situations trouvent leurs explications dans le seuil
d'assujettissement de la TVA, qui écarte d'office un bon nombre de
contribuables autrefois assujettis à l'ICA. L'assiette fiscale de la RD
Congo est trop faible, très peu d'opérateurs économiques
sont réguliers et tout le poids des besoins de finances publiques
reposes sur la petite partie régulièrement inscrite aux
répertoires du fisc. Enfin, le problème des exonérations
accordé sans aucun intérêt économico-social pour ne
pas dire par clientélisme, notamment dans le secteur minier porteur de
la croissance du pays, qui constituent une fuite importante des revenus
fiscaux.
Le raisonnement économique confirmé par
certaines études empiriques montre que la structure des
prélèvements obligatoires n'est pas neutre pour la croissance
économique. Les impôts sur la consommation sont relativement les
moins pénalisants pour la croissance, les impôts sur les revenus
des entreprises les plus pénalisants parce qu'ils pèsent sur la
rentabilité et sur l'investissement. Cela signifie que pour un
même niveau de prélèvement global, un transfert par
diminution des impôts qui pèsent sur le rendement du capital et
augmentation des impôts sur la consommation serait favorable à la
croissance.
En même temps, la RD Congo a des atouts qu'elle peut
capitaliser, sa politique monétaire qu'elle n'utilise pas totalement,
car en effet il est préférable de profiter du seigneuriage en
lieu et place de l'emprunt dans un contexte où l'inflation peut
être contrôlée jusqu'à 3%. Aussi, le seigneuriage
permet de repartir la charge sur tout le monde, chose que la fiscalité
n'est pas en même d'assurer.
Nous notons que la qualité de la dépense
publique est un facteur très important de la politique fiscale, car les
dépenses de souveraineté n'apportent pas le bien être
à la population, l'Etat étant un bénévole
bienveillant, altruiste. Il prend aux privé leurs revenus pour le leurs
rendre sous forme des biens publiques non exclusif et non rivaux. Mais quand
dans la structure de la dépense on constate que les investissements
peinent à dépasser le 8%, on est là en face de la vraie
volonté du gouvernement qui est tout sauf celle d'investir en vue
d'améliorer le coût de la vie des privés.
On ne cessera de le dire, la croissance économique de
la RDC n'est pas inclusive, car elle n'est pas diversifiée, un seul
secteur la porte. Les produits miniers, épuisable, n'étant pas
transformés localement cela ne permet pas la création d'une
valeur ajoutée importante. La croissance réelle par tête
étant le rapport entre le Produit National et la population, excluant
donc le revenu des non-résidents ces derniers étant les premiers
bénéficiaires de ladite croissance et que, par ailleurs, le
secteur non marchant est exclu de l'assiette fiscale, la croissance
économique du pays n'a pas d'impact proportionnel sur les recettes
fiscales.
Enfin, comme il existe peu d'impôts qui n'induisent pas
une perte d'efficacité de l'économie, le défi de la
fiscalité consiste à retenir les instruments qui permettent
d'améliorer, dans le sens d'une plus grande justice sociale, la
redistribution des revenus tout en minimisant les pertes d'efficacité
économiques.
Il nous convient de proposer des mesures sous forme
d'objectifs à atteindre en vue d'améliorer le cadre
macroéconomique du pays et de favoriser une croissance durable et
distribuable. Pour ce faire le gouvernement doit :
- Limiter les déficits hors dons à 5% du PIB.
- Maintenir le financement BCC du déficit public
à zéro.
- Porter les réserves de changes officielles à
au moins 3 mois d'importations.
- Eliminer totalement tout endettement intérieur
nouvel jusqu'à la liquidation totale de la dette intérieur
existante.
- Ramener le ratio masse salariale sur les recettes fiscales
à 35%.
- Maitriser le taux de pression fiscale (recettes fiscale en
pourcentage du PIB) à au moins 20%.
- Financer les investissements publics à hauteur d'au
moins 20% des recettes fiscales.
- Réduire le seuil d'assujettissement à la TVA
à 30.000.000CDF
- Augmenter la part des investissements dans le budget.
- Maintenir la stabilité du taux de change. (gage d'une
stabilité des prix).
- Assurer la rentabilité de son portefeuille.
- Développer via le marché financier l'usage des
titres, notamment des produits dérivés dans le but de renforcer
le financement de l'économie
- Réduire le taux de dollarisation de l
économie
- Conduire avec les BCM la politique de crédit ou
d'épargne par la fixation d'un taux directeur proche des
réalités du marché
- Sanctionner les BCM qui octroient des taux
d'intérêts favorables aux opérations libellées en
devises
- Préserver tout les acquits de stabilité de
prix, de taux de change
- Renforcer le mécanisme de circulation
monétaire entre individu pour réduire, en termes de
quantité, les billets nécessaire à l'économie
- les investissements doivent être au centre de la
réflexion et de l'action du gouvernement. En particulier
l'investissement en capital humain, dans la recherche et développement
car si les pays que nous appelons aujourd'hui développés le sont,
c'est notamment grâce à la recherche et le
développement ;
- L'économie congolaise est longtemps restée
dans la phase de Stabilisation quinze années de suite, il lui faut
atteindre la phase de Redistribution en passant par une Allocation importance
de revenus, car en effet, la stabilité n'est pas une finalité
économique. Pour procurer le bien être à la population, il
faut redistribuer de manière juste et sans exclusif car nul n'est peut
être exclut du patrimoine commun ;
- Veiller sur la qualité des dépenses publiques
en renforçant l'aspect Investissement en grands travaux ;
- Suivre l'exécution des travaux publiques
réaliser par les privés et exiger des garanties de service
après vente ;
- Protéger les petits commerçants, et le
commerce de détail qui est exclusivement réservé aux
nationaux ;
- Favoriser l'extension du système bancaire en milieu
rural pour monétiser cette économie et assurer la permanence des
instruments de paiements liquides ;
- Il faut mettre un accent sur le renforcement des nos lois
par l'application de sanctions prévues, car une loi non appliquée
est comme une nourriture empoisonnée ;
Notre souhait est que notre étude soit une pierre dans
l'édifice des solutions durables pour la République
Démocratique du Congo.
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
- ADAME SMITH, recherche sur la nature et les causes de la
richesse des nations, les grands thèmes 1776.
- ARNOLD CHASSAGNON 2012, la croissance
économique : la théorie et les faits, tours
- BAKANDEJA WA MPUNGU G., droit des finances Publiques,
Kinshasa, édition Noraf
- BARRO, R. et X. SALA-I-MARTIN, 1992, « Convergence
», Journal of Political Economy
- BARRO, R., 1991, «Economic Growth in a Cross Section of
Countries», Quarterly Journal of Economics
- BENASSY-QUERE A. et all, politique économique, De
Boeck, Bruxelles 2007
- BENASSY-QUERE A. et all, politique économique, De
Boeck, Bruxelles 2009
- BOFOYA KOMBA B., modèles macroéconomiques,
Galimade, Kinshasa 2010
- GILBERT ORSONI, 1995. L'interventionnisme fiscal, Paris, PUF
- GUERRIEN. B, Dictionnaire d'analyse économique,
La découverte, Paris, 1997
- Jean marc DANIEL, la politique économique, PUF
2010
- JOHANNES H, MUKOKO S. D et all, la résilience d'un
géant africain, MEDIASPAUL 2012
- MATHIEU ARSENEAU et all. 2012, le dosage des impôts et
la croissance économique, SHERBROOKEW
- MICHEL BOUVIER. 1998, Introduction au droit fiscal et
à la théorie de l'impôt, Paris
- MICHEL DIDIER et all, réforme fiscale et retour de la
croissance, ECONOMIA, Paris 2013
- MILESI-FERETTI et ROUBINI, on the taxation of human on
physical in models of endogenous growth. Edit. Journal of public economics,
1999
- MILESI-FERETTI et ROUBINI, growth effects of income and
consumption taxes, edit. journal of money, credit and banking vol 30
n°4, November 1998
- MUBAKE MUMEME M. histoire économique, PUK 2010
- MUKOKO SAMBA D., la politique économique en
RDC : leçon de trois dernières décennies, note de
conjoncture, Vol1 n°1, octobre 2003
- NSHUE MBO MOKINE A., modèles de croissances
économiques, UPC, Kinshasa 2012
- NSHUE MBO MOKINE A, Macroéconomie. Théories et
exercices, EDUPC, Kinshasa 2007
- POUYA EBRAHIMI et FRANCOIS VAILLANCOURT, impact du mix
fiscal sur la croissance économique des provinces canadiennes,
éd. CIRANO, Montréal
- RICHARD A. MUSGRAVE. 1959, The Theory of Public Finance. A
study in public economy. New York, McGraw-Hill
- VITO TANZI et HOWELL ZEE, une politique fiscale pour les
pays en développement, FMI 2001
- YAYA KEHO, détermination du taux de pression fiscale
en côte d'ivoire, CAPEC 2010
2. COURS
- A. MIHIGO, Econométrie, cours
dispensé en 1ère Licence, ULPGL-Goma, FASEG,
2005-2006.
- BAENDE BOFOYA Y., cours de politiques économiques,
PUK, Kinshasa 2015
- BATAMBA B, cours de politique industrielle, UNIKIN, GPE
2015
- BOFOYA. B, Principe d'économie, cours et
exercices résolus, UNIKIN, Kinshasa, 2001
- INSTITUT DU FMI, cours de secteurs macroéconomiques,
édition 2015
- IRINA YAKADINA, cours de gestion macroéconomique et
politique de finance, FMI 2007
- KAMIANTAKU M. A, cours de comptabilité nationale,
UNIKIN, GPE 2015
- LAPOLE NKANGA J., cours de cadrage macroéconomique,
UNIKIN, GPE-2015
- LAPOLE NKANGA, cours de secteur de l'Administration
Publique, UNIKIN, GPE-2015
- LUKUSA DIA BONDO, cours de finances publiques, UPC 2005
- MALATA K. A., cours de secteur monétaire, UNIKIN,
GPE-2015
- MUKANA D. cours de macroéconomie, UNIKIN, GPE 2015
- NKONGOLO G.L, cours de microéconomie, UNIKIN, GPE
2015
- NKWEMBE UNSITAL, cours de politique agricole, UNIKIN, GPE
2015
- NSUAMI NGOMA J.B, cours d'éthique économique
et responsabilité sociale, UNIKIN, GPE 2014
- NZANDA BUANA K, cours d'économie internationale,
UNIKIN, GPE 2015
- S.D ANTONIN, Cours d'initiation aux techniques
économiques : étapes de la construction d'un modèle
économique, Université de Yaoundé, 1999
3. TEXTES LEGAUX ET OUVRAGES A CARACTERE
LEGAL
- DGI, code général des impôts,
édition DGI 2014
- DGI, manuel des procédures fiscales, édition
DGI 2004
- DGI, guide fiscal et comptable de la TVA, édition DGI
2015-12-11
- Loi 004/2003 du 13 mars 2003 portant réformes des
procédures fiscales
- O-L N°10/001 du 20 août 2010 portant institution
de la TVA
- O-L n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux
impôts cédulaires sur les revenus.
4. LIENS WEB ET AUTRES TEXTES
- Banque Centrale du Congo, rapports annuels
- Banque Centrale du Congo, notes de conjonctures
économiques
- Commission
européenne,
La
politique fiscale dans l'Union européenne, 2000
- Commission
européenne, politiques fiscales propices à la croissance dans
les Etats membre, 2012
- Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, le
Hatier 2013
- DGDA, revues des douanes Congolaises, 2012 et 2015
- INSTITUT DU FMI, politique fiscale,
- INSTITUTS MONTAIGNE ET DE L'ENTREPRISE, mettre enfin la
fiscalité au service de la croissance
- NLUNGU KWETA, pour un contentieux fiscal efficace et
efficient en RDC, inédit ENF 2015
- www.minbudgetrdc.gouv.cd
Sommaire
EPIGRAPHE :
2
DEDICACES
3
REMERCIEMENTS
4
AVANT PROPOS
5
RESUME
6
LISTE D'ABREVIATIONS ET SIGLES
7
REVUE DE LA LITTERATURE
8
INTRODUCTION GENERALE
13
1.
PROBLEMATIQUE
13
2. OBJECTIF :
15
3.
HYPOTHESES :
15
4.
METHODOLOGIE
16
1. Méthodes d'analyse
empirique
16
2. Modèle
16
5. STRUCTURE DU
MEMOIRE
16
CHAPITRE PREMIER
18
DE LA POLITIQUE FISCALE DE LA RD CONGO
18
INTRODUCTION
18
SECTION 1 DE LA FISCALITE DIRECTE (IMPÔTS
DIRECT ET INDIRECT)
21
A. ETAT DE
LIEU
21
B. ANALYSE
PROSPECTIVE
31
- DES REFORMES à
ENVISAGER
31
- DE LA PROJECTION DES
RECETTES
31
SECTION 2 DE LA FISCALITE INDIRECTE (DOUANIERE ET
DES ACCISES)
33
A. DE RECETTES
DOUANIERES
34
B. DES RECETTES
D'ACCISES
35
CONCLUSION
37
CHAPITRE DEUXIEME
38
DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RD CONGO
38
INTRODUCTION
38
SECTION 1 DU CADRE MACRO-ECONOMIQUE
40
a) DU SECTEUR
REEL
40
b) DU SECTEUR DE
L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
44
c) DU SECTEUR
EXTERIEUR
46
d) DU SECTEUR
MONETAIRE
48
e) DES
INTERRELATIONS DES SECTEURS
50
SECTION 2 DE L'ETAT DE LIEU DE L'ECONOMIE
CONGOLAISE
52
a) DE LA SITUATION
DU SECTEUR REEL
52
b) DE LA SITUATION
DU SECTEUR DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
54
c) DE LA SITUATION
DU SECTEUR EXTERIEUR
56
d) DE LA SITUATION
DU SECTEUR MONETAIRE
58
e) DES RELATIONS
INTERSECTORIELLES
65
CONCLUSION
67
CHAPITRE TROISIEME
68
DE L'ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE LA
POLITIQUE FISCALE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RD CONGO
68
INTRODUCTION
68
SECTION 1 DE L'ANALYSE THEORIQUE
68
1. APPROCHE
MATHEMATIQUE
68
2. APROCHE
ECONOMETRIQUE
70
2.1. Définition
70
2.2. Méthodologie
71
2.3. Etape de l'application de
l'économétrie
71
SECTION 2 DE L'ANALYSE EMPIRIQUE
72
2.1. Présentation du modèle
d'étude
72
2.2. APPROCHES PAR
GRAPHIQUES
73
Estimation du modèle d'analyse
76
A. Méthode d'estimation
76
B. Test d'hypothèses classiques de
modèles de régressions linéaires
76
C. Vérification des hypothèses sur
les erreurs
77
CONCLUSION
80
RECOMMANDATIONS
81
CONCLUSION GENERALE
82
BIBLIOGRAPHIE
84
TABLE DES MATIERES
86
ANNEXES
ANNEXE 1
Model Summaryb
|
Model
|
R
|
R Square
|
Adjusted R Square
|
Std. Error of the Estimate
|
Durbin-Watson
|
1
|
,980a
|
,961
|
,958
|
,24167
|
1,904
|
a. Predictors: (Constant), depense publique
|
b. Dependent Variable: pib
|
ANNEXE 2
Residuals Statisticsa
|
|
Minimum
|
Maximum
|
Mean
|
Std. Deviation
|
N
|
Predicted Value
|
6,6471
|
10,4148
|
9,0930
|
1,16031
|
16
|
Residual
|
-,44455
|
,51665
|
,00000
|
,23347
|
16
|
Std. Predicted Value
|
-2,108
|
1,139
|
,000
|
1,000
|
16
|
Std. Residual
|
-1,839
|
2,138
|
,000
|
,966
|
16
|
a. Dependent Variable: pib
|
ANNEXE 3
Tests of Normality
|
|
Kolmogorov-Smirnova
|
Shapiro-Wilk
|
Statistic
|
df
|
Sig.
|
Statistic
|
df
|
Sig.
|
Standardized Residual
|
,182
|
16
|
,165
|
,957
|
16
|
,604
|
a. Lilliefors Significance Correction
|
* 1 RICHARD A. MUSGRAVE (1959),
The Theory of Public Finance. A study in public economy. New York,
McGraw-Hill.
* 2 BAKANDEJA WA MPUNGU G.,
droit des finances Publiques, Kinshasa, édition Noraf, 1997,
p35
* 3
La
politique fiscale dans l'Union européenne,
Commission
européenne, 2000, page 5
* 4 BAENDE BOFOYA Y. cours de
politique économique. Unikin, janvier 2015 p101
* 5 MICHEL BOUVIER (1998),
Introduction au droit fiscal et à la théorie de
l'impôt, Paris, LGDJ, p. 170.
* 6 INSTITUT du FMI, cours de
gestion macroéconomique et la politique de finances publiques,
HQ07.02, 2007 p4
* 7 RICHARD A. MUSGRAVE
(1959), op cit
* 8 GILBERT ORSONI (1995),
L'interventionnisme fiscal, Paris, PUF.
* 9 BAENDE BOFOYA Y. idem
p.114
* 10 BAENDE BOFOYA Y. op cit
* 11 POUYA EBRAHIMI et FRANCOIS
VAILLANCOURT, impact du mix fiscal sur la croissance économique des
provinces canadiennes, éd. CIRANO, Montréal 2012 p.02
* 12 T HOBBES, leviathan,
traité de la matière, de la forme et du pouvoir de la
république ecclésiastique et civile. Chicoutimi, U. Quebec,
1961.
* 13 WIDMALM FRIDA, tax
structure and growth, are some taxes better than others?, public choice, vol
107 n°3/4, p200-218
* 14 MILESI-FERETTI et ROUBINI,
growth effects of income and consumption taxes, edit. journal of money,
credit and banking vol 30 n°4, November 1998, p 721
* 15INSTITUT DU FONDS MONETAIRE
INTERNATIONAL, slide secteur réel, éd 2015, P13
* 16 Code des impôts,
Direction Générale des Impôts, juillet 2014
* 17 Politique fiscale,
institut du FMI, mars 2007
* 18 BAENDE B. Y., cours
politique économique, p111
* 19 O-L N°10/001 du 20
AOUT 2010 portant institution de la TVA
* 20 O-L N°69/009 du 10
février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les
revenus.
* 21 Loi 004/2003 du 13 mars
2003 portant réforme des procédures fiscales
* 22 O-L N°10/001
op-cit
* 23 NLUNGU KWETA Y., pour un
contentieux fiscal efficient et efficace en R D Congo, ENF-2015
* 24 INSTITUT DU FMI, cours de
secteur de l'administration publique, octobre 2015
* 25 IRINA YAKADINA, cours de
gestion macroéconomique et politique de finance, FMI-janviers 2007,
P17.
* 26 MUBAKE MUMEME M.,
Fluctuation et Croissance Economique, éd MB.K. Kinshasa, janvier 2011,
P40
* 27 IRINA YAKADINA, cours de
gestion macroéconomique et de politique de finances publiques, FMI
institut, 2007
* 28 MALATA KAFUNDA A., secteur
monétaire de la RD Congo, GPE-UNIKIN, 2015
* 29 BOFOYA KOMBA B.,
modèles macroéconomiques, éd. Galimade, Kinshasa 2010
* 30 BOFOYA KOMBA B., idem
* 31 MALATA KAFUNDA A. op
cit
* 32 LUKUSA DIA BONDO, cours de
finances publiques, UPC-2005
* 33 MUBAKE MUNENE M. op-cit
* 34 LAPOLE NKANGA J., cours de
secteur administration publique, GPE-UNIKIN, 2015.
* 35 BCC, note de conjoncture
du mois d'octobre 2015, P17 et 18
* 36 BATAMBA BALEMBU, cours de
politique industrielle, GPE-UNIKIN, 2015. P15
* 37 BATAMBA BALEMBU. Op cit.
P16
* 38 MALATA A., module de
secteur monétaire, GPE-KINSHASA 2015
* 39 Etude cité dans la
«résilience d'un géant » par Johannes HERDERSHEE,
MUKOKO SAMBA ET TSHIMENGA T.M
* 40 La notion d'altruisme est
évoquée par le Professeur NSUAMI NGOMA J.B. dans son cours
d'éthique économique et responsabilité sociale. L'Etat est
sensé s'occuper du bien être des autres et non de
« lui-même »
* 41 BOFOYA KOMBA B.,
modèles macroéconomiques, éd. Galimade, Kinshasa 2010
P96
* 42B. BOFOYA, Principe
d'économie, cours et exercices résolus, UNIKIN, Kinshasa,
2001, p3
* 43B. GUERRIEN,
Dictionnaire d'analyse économique, La découverte, Paris,
1997, p. 329
* 44 S.D ANTONIN, Cours
d'initiation aux techniques économiques : étapes de la
construction d'un modèle économique, Université de
Yaoundé, 1999, p.2.
* 45J.P. KISONIA M., Op.
Cit, P. 59
* 46 A. MIHIGO,
Econométrie, cours dispensé en 1ère
Licence, ULPGL-Goma, FASEG, 2005-2006.
|