V. 2. Conclusion :
L'analyse géochimique des sédiments superficiels
de la frange littorale, qui s'étend de Hammam lif jusqu'à la
sebkha de Soliman (Fig. 7), montre que les teneurs enregistrées en
métaux lourds dans les sédiments sont de loin inférieures
au seuil de pollution malgré une activité industrielle, urbaine
et agricole développée. Cependant, on a enregistré la
contamination des sédiments de HL12 par le Zinc. Celle-ci serait
probablement due aux rejets urbains, agricoles et surtout industriels.
Les différences des teneurs en métaux
enregistrées dans les stations sont dues en partie aux
caractéristiques que possèdent les métaux à se lier
aux argiles, aux carbonates par processus de d'absorption et
co-précipitation, aux oxydes qui sont des pièges efficaces des
métaux et enfin à la matière organique qui est sensible au
changement du pH (Chokri et al., 2006). La matière organique constitue
le principal facteur d'accumulation des métaux dans les sédiments
près des embouchures (Added, 1981).
Le réseau hydrologique joue un rôle assez
important dans l'alimentation de la zone côtière de la Banlieue
Sud en sédiments chargés de métaux lourds. L'oued
Méliane reçoit les débits des eaux usées
épurées des STEP de Sud Méliane, de Morneg et à
termes ceux de la STEP Tunis Ouest. L'oued Soltane, de sa part, passe non loin
des agglomérations de Menzel Bouzelfa, de Grombalia et de Soliman et
drainent les effluents de trois stations d'épurations de l'ONAS de ces
agglomérations (Boussoufa, 2005).
La comparaison de ces résultats avec ceux des travaux
ultérieures, montre que les teneurs en éléments traces
mesurées sont relativement inférieures à ceux
trouvées par Added et al,. (2003) (tableau XXVII). Ces auteurs ont
montré que le courant de fond traversant l'axe du golfe de Tunis
empêcherait les particules fine de se déposer, les
entraînant, soit vers le large soit vers le Sud-Est (île de
Zembra). En effet, il existerait une zone d'accumulation des métaux
lourds dans la région centrale du golfe suite à la convergence
des deux principales branches, l'une contourne la côte Ouest et se dirige
vers le Sud et l'autre est de direction Nord Ouest-Sud Est (Fig. 2).
La distribution spatiale de ces éléments
concorde avec celle de Ben Charrada (1997) et confirme l'idée de
Zeggaf-Tahri (1993) sur le rôle que jouent les alvéoles dans le
piégeage des métaux lourds.
Les éléments traces ont une tendance à
s'agglomérer avec les particules fines qui sédimentent dans les
zones où les courants sont atténués et ont une forme
giratoire (Ben Charrada, 1997).
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Une étude de la matière organique serait
intéressante pour mieux expliquer les variations des teneurs des
métaux lourds dans le milieu.
Cependant cette approche d'évaluation de la pollution
par des éléments métalliques dans les sédiments,
est insuffisante lorsqu'il s'agit de suivre l'évolution des
éléments polluants dans l'écosystème et leurs
effets sur les biocénoses. C'est pour ceci qu'une étude
biologique complémentaire basée sur l'analyse des métaux
lourds au niveau de l'organisme d'un bivalve, le Donax trunculus, a
été effectuée (Paragraphe VI).
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