3
Université de Tunis El Manar Faculté
des Sciences de Tunis
MEMOIRE
Présenté en vue de l'obtention de
Mastère de Recherche
de
Biologie Intégrative des Ecosystèmes
littoraux
par
Mohamed Béchir NASRA
Impacts des Aménagements Littoraux sur
l'Ecosystème Côtier de la frange littorale Sud-Est du Petit
Golfe de Tunis comprise entre Hammam lif et Soliman plage
Soutenue le 10 Mars 2007 devant le Jury composé
de :
Abdallah BEN MAMMOU Professeur F.S.T.
Président
Saâdi ABDELJAOUED Professeur F.S.T.
Encadreur
Ayed ADDED Maître de conférences
Examinateur
Karima NASRI Maître de conférences
Examinateur
4
SOMMAIRE
INTRODUTION .. 1
CHAPITRE I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET CONDITIONS
CLIMATIQUES ET
HYDROLOGIQUES 3
I. MILIEU D'ETUDE 3
I.1. Présentation générale du golfe de
Tunis 3
I.1.1. Position géographique . 3
I.1.2. Paramètres climatiques 4
I.1.2.1. Les vents 4
I.1.2.2. L'évaporation 5
I.1.2.3. Les températures 5
I.1.2.4. Les précipitations .. 5
I.1.3.Les paramètres hydrodynamiques 6
I.1.3.1. La houle 6
I.1.3.2. La marée 6
I.1.3.3. Les courants . 7
I.1.4. Réseau hydrographique 8
I.1.5. Les sources de pollution dans le golfe de Tunis .10
I.1.5.1. Etat de la côte du golfe 10
I.1.5.2. Les principales sources de pollution 10
II. Présentation du secteur d'étude 13
II.1. Cadre général 13
II.2. Recensement et caractéristiques des
aménagements côtiers du secteur étudié 14
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 19
I. Stratégie et sites de prélèvement
19
II. Physico-chimie des eaux . 22
II.1. .La température de l'eau 22
II.2. Le pH 22
5
II.3. La conductivité électrique
|
22
|
II.4. L'oxygène dissous
|
23
|
II.5. La salinité
|
.23
|
II.6. Les sels nutritifs
|
23
|
|
III. La chlorophylle a et la phéophytine
|
...27
|
IV. Granulométrie des sédiments superficiels et
leur nature minéralogique
|
...28
|
IV.1. La granulométrie
|
.28
|
IV.2. La nature minéralogique
|
.32
|
|
V. Dosage des métaux lourds dans les sédiments
|
32
|
VI. Dosage des métaux lourds chez un mollusque
bivalve : Donax trunculus (Linné, 1758)..34
VII. Etude de la biocénose du secteur étudié
|
...36
|
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
|
37
|
I. Caractéristiques météorologique du
secteur d'étude
|
37
|
I.1. La température de L'air
|
.37
|
I.2. Les précipitations
|
..38
|
I.3. L'évaporation
|
40
|
I.4. L'humidité relative
|
.41
|
I.5. Les vents
|
...42
|
|
II. Caractéristiques physico-chimiques des eaux des
stations d'étude
|
44
|
II.1. Les paramètres physiques
|
44
|
II.1.1. La température de l'eau
|
44
|
II.1.2. Le potentiel hydrogène (pH)
|
46
|
II.1.3. La conductivité électrique
|
48
|
II.2. Les paramètres chimiques
|
49
|
II.2.1. L'oxygène dissous
|
49
|
II.2.2. La salinité
|
.53
|
II.2.3. Les sels nutritifs
|
55
|
II.3. Conclusion
|
...68
|
|
III. Chlorophylle a et la phéophytine
|
...70
|
III.1. Chlorophylle a
|
70
|
III.2. La phéophytine
|
...72
|
III.3. Conclusion
|
..74
|
IV. Granulométrie des sédiments superficiels et
leur nature minéralogique
|
...75
|
6
IV.1. Granulométrie
|
75
|
IV.2. Nature minéralogique des sédiments
superficiel
|
84
|
IV.3. Conclusion
|
..87
|
|
V. Dosage des métaux lourds dans les sédiments
|
...89
|
V.1. Résultats et discussions
|
.. 89
|
V.2. Conclusion
|
98
|
|
VI. Dosage des métaux lourds chez un mollusque bivalve :
|
100
|
Donax trunculus (Linné, 1758)
|
|
VI.1. Résultats et discussions
|
100
|
VI.2. Conclusion
|
104
|
|
VII. Etude de la biocénose
|
.106
|
VII.1. La faune benthique
|
114
|
VII.1.1. Distribution spatiale de la faune benthique dans le
secteur d'étude
|
.114
|
VII.1.2. Evolution saisonnière de la faune benthique
|
116
|
VII.2. La macroflore
|
.. 119
|
VII.2.1. Distribution spatiale de la macroflore dans le secteur
d'étude
|
.119
|
VII.2.2. Evolution saisonnière de la faune benthique
|
121
|
VII.3. Conclusion
|
124
|
CONCLUSION GENERALE
|
.126
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
|
..129
|
7
Liste des tableaux
Tableau I : les principales stations d'échantillonnage
20
Tableau II : variations mensuelles des températures dans
le golfe de Tunis (2005 -
2006) .37 Tableau III : variations mensuelles des
précipitations et du nombre de jours pluvieux dans le
golfe de Tunis (2005 - 2006) 39 Tableau IV : variations
mensuelles de l'évaporation (mm) dans le golfe de Tunis (2005 -
2006) ..40 Tableau V : variations mensuelles de
l'humidité relative de l'air de août 2005 à avril
2006 ..41
Tableau VI : variation mensuelle de la force du vent en m/s dans
le golfe de Tunis ..42
Tableau VII: répartition mensuelle (année 2005) des
vents par direction et par force
(INM) 43 Tableau VIII : variations saisonnières de la
température de l'eau (°C) dans les stations
étudiées 44 Tableau IX : température des
eaux côtières de la baie de Tunis en °C (Ben Charrada,
1997) 46
Tableau X : variations saisonnières du pH dans les
stations étudiées .46
Tableau XI : variations saisonnières de la
conductivité en mS/cm dans les stations
étudiées 48 Tableau XII : variations
saisonnières de la teneur en oxygène dissous en mg/l dans les
stations
étudiées
|
50
|
Tableau XIII : variations saisonnières de la
salinité en g/l dans les stations étudiées
|
.53
|
Tableau XIV : salinité des eaux côtières de
la baie de Tunis (Ben Charrada, 1997)
|
..55
|
Tableau XV : variations saisonnières de la concentration
de l'eau en nitrites au niveau des
stations étudiées ...56 Tableau XVI : variations
saisonnières de la concentration de l'eau en nitrates au niveau des
stations étudiées 58 Tableau XVII : variations
saisonnières de la concentration de l'eau en ion ammonium au
niveau des stations étudiées .60
8
Tableau XVIII : variations saisonnières de la
concentration de l'eau en phosphore inorganique
au niveau des stations étudiées ..63 Tableau XIX
: rapport N/P (en umol/l) au niveau des stations étudiées pendant
l'hiver, le
printemps et l'été 2006 ..66 Tableau XX :
variations saisonnières de la concentration de l'eau en chlorophylle a
au niveau
des stations étudiées ..70 Tableau XXI :
variations saisonnières de la concentration de l'eau en
phéophytine au niveau
des stations étudiées ..72
Tableau XXII : diamètre des grains de sables en
unité Ô des stations étudiées 75
Tableau XXIII : indices granulométriques (en unité
Ô) des sables de haut de plages entre
Hammam lif et la sebkha de Soliman 76 Tableau XXIV : le taux
(%) de minéraux non argileux dans les différentes stations de
prélèvement 85 Tableau XXV : teneurs (en ppm)
des métaux lourds dans les sédiments superficiels de la
frange littorale étudiée 89 Tableau XXVI :
teneurs (en ppm) de Pb, Cd, Zn et Cu dans les sédiments superficiels
de
quelques secteurs du golfe de Tunis ...91 Tableau XXVII :
teneurs en Pb, Zn, Cu, Ni et Co dans les sédiments superficiels au large
du
golfe de Tunis 92 Tableau XXVIII : teneur moyenne des
métaux (en ppm) dans les sédiments marins (Sherrine
in Chabert, 1979) 92 Tableau XXIX : seuil de contamination
et de pollution des sédiments marins (Chabert,
1979) ..92 Tableau XXX : teneurs (en ppm) des
éléments traces chez le Donax trunculus dans les
différentes stations du secteur d'étude
..100 Tableau XXXI : normes internationales (en ppm) des métaux
lourds pour le contrôle de la
consommation et commercialisation des produits marins
102 Tableau XXXII : distribution spatiale de la biocénose dans le
secteur d'étude pendant
l'automne 2005 .106 Tableau XXXIII : distribution spatiale
de la biocénose dans le secteur d'étude pendant l'hiver
2006 .108 Tableau XXXIV : distribution spatiale de la
biocénose dans le secteur d'étude pendant le
printemps 2006 110
9
Tableau XXXV : distribution spatiale de la biocénose dans
le secteur d'étude pendant l'été
2006 .112
10
Liste des figures
Figure.1. Carte du golfe de Tunis 3
Figure.2. Circulation des courants généraux dans le
golfe de Tunis et l'emplacement préférentiel des
dépôts (Added et al., 2003) 7
Figure.3. Les principaux oueds du golfe de Tunis (Encarta, 2006)
...9
Figure.4. Localisation des différentes sources de
pollution dans le golfe de Tunis (Ben Charrada,
1997) ..13
Figure.5. Carte du secteur d'étude 14
Figure.6. Carte de localisation des ouvrages de protection dans
la frange littorale comprise entre
|
Hammam Lif et Soliman plage
|
..16
|
Figure.7. Carte de localisation des sites de
prélèvement
|
..19
|
Figure.8. Auto-analyseur
|
..24
|
Figure.9. Série de Tamis
|
...28
|
Figure.10. Diagramme de Passega
|
31
|
Figure.11. Appareil de Rayon X (X'Pert PRO)
|
...32
|
Figure.12. Spectromètre à flamme (THERMO ELEMENTAL)
|
34
|
Figure.13. Histogrammes représentants les variations
mensuelles des températures moyennes, minimales
et maximales dans le golfe de Tunis
|
.38
|
Figure.14. Histogrammes représentants les variations
mensuelles de la pluviométrie (mm)
|
..39
|
Figure.15. Histogrammes représentants les variations
mensuelles de l'évaporation (mm)
|
.40
|
Figure.16. Histogrammes représentants les variations
mensuelles de l'humidité relative minimale,
maximale et moyenne en % dans le golfe de Tunis ..42
Figure.17. Variations mensuelles de la vitesse du vent en m/s de
août 2005 à avril 2006 ..43
Figure.18. Fluctuations saisonnières de la
température (°C) de l'eau dans les différentes stations
45
Figure.19. Fluctuations saisonnières du pH de l'eau dans
les différentes stations étudiées 47
Figure.20. Fluctuations saisonnières de la
conductivité en mS/cm au niveau des stations étudiées
49
Figure.21. Fluctuations saisonnières de la teneur en
oxygène dissous (mg/l) dans les stations
étudiées .51 Figure.22. Fluctuations
saisonnières de la saturation en oxygène dissous (%) dans les
stations
étudiées .52
Figure.23. Fluctuations saisonnières de la salinité
e g/l dans les stations étudiées 54
11
Figure.24. Fluctuations saisonnières de la concentration
de l'eau en nitrites au niveau des stations
étudiées 57 Figure.25. Fluctuations
saisonnières de la concentration de l'eau en nitrates au niveau des
stations
étudiées 59 Figure.26. Fluctuations
saisonnières de la concentration de l'eau en azote ammoniacal au niveau
des
stations étudiées ..61
Figure.27. Cycle du phosphore (Ramade, 1984) ...63
Figure.28. Fluctuations saisonnières de la concentration
de l'eau en phosphore inorganique au niveau des
stations étudiées ..64 Figure.29. Histogrammes
de fréquences représentants la répartition spatiale des
concentrations moyennes
de l'eau en N-total et P-total dans les différentes
stations étudiées (année 2006) .66
Figure.30. Schéma général du modèle
écologique de la zone côtière de la baie de Tunis (Ben
Charrada,
|
1997)
|
..67
|
Figure.31. Fluctuations saisonnières de la chlorophylle a
(en mg/m3) dans les stations étudiées
|
71
|
Figure.32. Fluctuations saisonnières de la
phéophytine (en mg/m3) dans les stations
étudiées
|
73
|
Figure.33. Carte de localisation des sites de
prélèvement des sédiments analysés
|
..77
|
Figure.34. Courbes cumulatives des sédiments de la station
HL11
|
.78
|
Figure.35. Courbes cumulatives des sédiments des stations
HL12, HL13 et HL14
|
78
|
Figure.36. Courbes cumulatives des sédiments de la station
HL81
|
.79
|
Figure.37. Courbes cumulatives des sédiments des stations
HL82, HL83 et HL84
|
79
|
Figure.38. Courbes cumulatives des sédiments des stations
S13 et S14
|
..80
|
Figure.39. Courbes cumulatives des sédiments des stations
S11, S12 et Spasse
|
.80
|
Figure.40. Courbes cumulatives des sédiments des stations
S2
|
81
|
Figure.41. Courbes cumulatives des sédiments de la station
SP1, SP2, SP3 et SP
|
..81
|
Figure.42. Courbes cumulatives des sédiments de la station
SS2
|
82
|
Figure.43. Courbes cumulatives des sédiments de la station
SS3
|
82
|
Figure.44. Courbes cumulatives des sédiments de la station
SS1
|
83
|
Figure.45. Diagramme de Passega
|
83
|
Figure.46. Diffractogramme X des sédiments analysés
dans la station HL11
|
.84
|
Figure.47. Histogrammes de fréquences représentants
le taux moyen des minéraux dans les différentes
stations de prélèvement .86 Figure.48.
Histogrammes de fréquences des teneurs en Pb (en ppm) dans les
sédiments des stations
étudiées .90
12
Figure.49. Histogrammes de fréquences des teneurs en Cu
(en ppm) dans les sédiments des stations
étudiées 93 Figure.50. Histogrammes de
fréquences des teneurs en Zn (en ppm) dans les sédiments des
stations
étudiées 94 Figure.51. Histogrammes de
fréquences des teneurs en Mn (en ppm) dans les sédiments des
stations
étudiées 96 Figure.52. Histogrammes de
fréquences des teneurs en Cr (en ppm) dans les sédiments des
stations
étudiées 97 Figure.53. Histogrammes de
fréquences des teneurs en Ni (en ppm) dans les sédiments des
stations
étudiées 98 Figure.54. Histogrammes de
fréquences des teneurs en Mn (en ppm) chez le bivalve Donax trunculus
prélevé dans les stations étudiées
101 Figure.55. Histogrammes de fréquences des teneurs en Pb (en
ppm) chez le bivalve Donax trunculus
prélevé dans les stations étudiées
...103
Figure.56. Histogrammes de fréquences des teneurs en Zn
(en ppm) chez le bivalve Donax trunculus
prélevé dans les stations étudiées
103
|
Figure.57. Carte de répartition des posidonies
d'après Ben Mustapha et Hattour (1992)
|
119
|
Liste des planches
|
|
Planche.1. Localisation des stations de
prélèvements
|
.121
|
Planche.2. la faune benthique
|
...118
|
Planche.3. la macroflore
|
123
|
13
Introduction
L'étude de l'équilibre du littoral du golfe de
Tunis, dans son terme général, a été abordé
à plusieurs reprises auparavant par Cohen (1955), Castany (1962) et
Jauzein et al., (1975). Ces études ont été approfondies
par Paskoff et Sanlaville (1980) et Kouki (1984). Après
aménagement du golfe de Tunis par l'installation des ouvrages de
protections côtières, d'autres recherches plus récentes ont
été réalisées par El Arrim (1996), Ben Charrada
(1997) et Zeggaf-Tahri (1999).
Les changements climatiques, la mise en place des ouvrages de
protection et l'augmentation du flux des rejets urbains dans le golfe de Tunis
suite à la croissance des agglomérations urbaines et le
développement industriel dans la banlieue Sud, font que le littoral du
petit golfe de Tunis est entrain d'évoluer dans le temps et dans
l'espace.
Les travaux relatifs à la macrofaune benthique des
côtes tunisiennes sont en général rares, fragmentaires
s'intéressant, pour la plupart des cas, à l'étude d'une
seule espèce ou d'un seul groupe taxonomique (Ayari et Afli, 2003). Une
revue des principaux travaux relatifs en thèmes de recherche entrepris
jusqu'à aujourd'hui pourra confirmer le manque d'études
écosystémiques complètes sur le benthos et inciter
à explorer ces écosystèmes benthiques mal connus.
Tous ces aspects portent à croire qu'une étude
sédimentologique et écologique dans la baie de Tunis se
révèle nécessaire.
La présente étude vise à étudier
l'évolution de la frange littorale Sud-Est du petit golfe de Tunis, les
conséquences des données climatiques et notamment l'action
anthropique sur la géomorphologie du littoral. Cette approche est
accompagnée par un suivi à l'échelle spatiale et
temporelle des paramètres physico-chimiques et de la biocénose
existante.
Les études réalisées dans ce travail sont
:
? la détermination et les suivies de l'évolution
saisonnière et spatiale des paramètres physico-chimiques des eaux
dans le milieu ;
? l'analyse sédimentologique (granulométrie et
minéralogie) des sédiments superficiels du secteur d'étude
;
? l'analyse géochimique des sédiments de surface
;
? le dosage des métaux lourds chez un bivalve :
Donax trunculus ;
14
> l'étude de la répartition spatiale et
temporelle de la biocénose.
Ce travail a pour objectif :
> la détermination de l'impact de la formation des
alvéoles entre les brise-lames sur la qualité physico-chimique
des eaux d'une part, et les caractéristiques sédimentologiques et
géochimiques des sédiments d'autre part ;
> l'évaluation de l'impact de la mise en place des
ouvrages de protection sur la structure de la biocénose dans la frange
littorale étudiée après les aménagements, et
établir un inventaire de la faune et de la flore benthique existante
;
> la détermination des impacts du flux des rejets
fluviaux et lagunaires sur l' écosystème du littoral Sud-Est de
la baie de Tunis.
Ce mémoire est organisé en trois chapitres :
> le premier chapitre est consacré à la
présentation générale du golfe de Tunis et du secteur
d'étude ;
> le deuxième chapitre est consacré à
la localisation des sites d'échantillonnages et les méthodes
analytiques utilisées ;
> le troisième chapitre est consacré à
l'interprétation et à la discussion des résultats.
15
CHAPITRE I
CADRE GEOGRAPHIQUE ET
CONDITIONS CLIMATIQUES
ET HYDROGRAPHIQUES
16
CHAPITRE I : Cadre géographique et conditions
climatiques et hydrologiques
I. Milieu d'étude
I.1.Présentation générale du golfe de
Tunis
I1.1.1. Position géographique :
Fig.1- Carte du golfe de Tunis
Le golfe de Tunis est situé à la pointe nord-est
de l'Afrique du nord. Il possède la forme d'une baie largement ouverte
vers le nord, sur la mer méditerranée où il occupe une
position privilégiée entre ses deux bassins occidental et
oriental (Ben kheder Dhaoui ,2001).
Le golfe de Tunis s'étend entre 10°15' et
10°37' de longitude Est et entre 36°44' et 37° de latitude Nord,
au Nord Ouest du seuil siculo-tunisien (El Arrim, 1996).
17
Il est limité par la radiale reliant la pointe de Ghar
El Melh à la pointe du Cap Bon et au littoral. Il s'étend
approximativement sur une surface de 1500 km2 (Ben Charrada, 1997)
et communique avec le complexe lagunaire formé par les lacs Nord et Sud
au niveau de la côte Ouest.
Le Petit Golfe de Tunis est le littoral qui s'étend de
la colline de Sidi Bou Saïd à l'ouest jusqu'à Jbel Korbous
à l'Est délimitant une forme en fer à cheval Ouest - Nord
Est (Kouki, 1984). Il présente une bathymétrie évoluant
jusqu'à -20m.
La baie de Tunis (petit Golfe) est située en face de la
ville de Tunis et sa surface est de l'ordre de 350 km2.
L'environnement géographique correspond à une
alternance de collines et de plaines drainées par des oueds dont seul
l'oued Méliane à un débit notable (Kouki, 1984).
Les plages du golfe de Tunis sont en majorité sableuse
séparées par des pointes rocheuses (El Arrim, 1996).
I.1.2.Paramètres climatiques :
I.1.2.1. Les vents :
Par sa durée, sa vitesse et sa direction, le vent joue
un rôle primordial dans l'évolution géomorphologique du
littoral (El Arrim, 1996). Il est générateur de la houle et de
certains courants. Son action se fait sentir uniquement sur les côtes
sableuses, dans les zones où le sable est sec (Sliti, 1984).
Selon Ben Charrada (1997), les vents dominants viennent du
secteur Nord-Ouest avec des vitesses moyennes de l'ordre de 5 à 8 m/s.
Les vents les plus forts soufflent jusqu'à plus de 9 à 17 m/s.
Zeggaf-Tahri (1993) distingue deux types de vents :
- les vents à la côte, se présentant avec
deux directions, Ouest à Nord-Ouest pour les vents dominants, Est
à Nord-Est pour les vents moins importants ;
- les vents du large surtout du secteur Nord-Ouest et Ouest.
Ils sont les plus fréquents et les plus puissants.
Ben Charrada (1997) met en évidence des variations
saisonnières et journalières du vent. Au printemps, les vents
dominants soufflent du cadrant Nord-Ouest. En été, ils virent
vers le secteur Sud-Est. L'automne et l'hiver sont caractérisés
par des changements affectant le régime du vent.
A l'échelle journalière, le vent varie
généralement entre le jour et la nuit. Cet auteur signale qu'une
période de vent calme est enregistrée, le plus souvent, entre
minuit et le lever
18
du soleil. L'heure du réveil du vent est environ 2
à 3 heures après le lever du soleil. Les vents les plus violents
de la période hivernale (secteur Nord-Ouest) commencent à
souffler généralement le matin alors que les vents relativement
forts d'été (secteur Sud-Est) commencent au cours de la
deuxième moitié de la journée.
I.1.2.2. L'évaporation :
Elle est favorisée par l'insolation, la chaleur
élevée et les vents. L'évaporation est par contre
contrariée par l'humidité relative de l'air (Ben Kheder, 2001).
Les taux d'évaporation les plus élevés sont
enregistrés durant la période estivale (Juin, Juillet, et
Août) (El Arrim, 1996).
I.1.2.3. Les températures :
La Tunisie par sa position entre le Sahara et l'Europe est
soumise à l'influence d'un climat tempéré
intermédiaire.
Dans le golfe de Tunis, la température moyenne annuelle
enregistrée pour la période allant de 1975 à 1995
fût comprise entre 17,8°C et 20,9°C (El Arrim, 1996).
La moyenne des minima se situe en Janvier vers 10°C ; la
moyenne des maxima se situe en Juillet-Août avec 26°C.
Ces températures peuvent atteindre un maximum absolu de
48°C surtout lorsque s'établit le sirocco (Kouki, 1984).
I.1.2.4. Les précipitations :
Le golfe de Tunis se situe d'après Ben Charrada (1997)
entre le climat sub-humide et semi -aride à nuance maritime.
D'après El Arrim (1996), la Tunisie est
caractérisée par deux saisons :
- une saison pluvieuse de Septembre à Mai ;
- l'autre sèche de Juin à Août.
Le régime pluviométrique est irrégulier
et change d'une année à l'autre. Dans le golfe de Tunis, la
pluviométrie moyenne annuelle, pour la période allant de 1975
à 1995 est comprise entre 276 mm et 765 mm.
L'extrême nord du Cap Bon est souvent bien
arrosé. Du côté sud du Golfe, la pluviométrie
diminue entre Korbus jusqu' à la banlieux nord de Tunis et elle augmente
légèrement du côté nord de Sidi Ali El Mekki.
Dans la partie Nord de la plaine de Soliman, la
pluviométrie atteint 600mm à cause de l'influence orographique du
Djebel Korbous qui provoque la condensation sur les pentes tournés vers
les vents dominants du nord et nord ouest.
19
Les pluviométries maximales jouent un grand rôle
dans l'évolution morphologique actuelle, car l'érosion est
associée à la saison pluvieuse. C'est en automne et en hiver que
l'érosion maximale se fait sentir (Kouki, 1984).
I.1.3. Paramètres hydrodynamiques :
Les principaux facteurs hydrodynamiques qui interviennent dans
la dynamique littorale et dans les mécanismes de la sédimentation
sont la houle, la marée et les courants associés (El Arrim,
1996).
I.1.3.1. La houle :
Les houles principales, selon Zeggaf-Tahri (1993) sont celles
de direction Nord- Nord Est à Nord-Est. Elles se heurtent violament
contre la côte ouest induisant une dérive littorale
généralement de direction Nord Est. Par contre le long de la
côte Sud (de l'oued Méliane à Soliman) les houles n'ont
pratiquement aucun effet (Kouki, 1984). Les directions les plus
fréquentes et les houles les plus puissantes sont celles de secteurs
Nord à Ouest et Nord à Est, les seuls qui peuvent atteindre le
fond et les côtes du petit Golfe de Tunis. Ces houles, avec un angle de
10° en moyenne, induisant une dérive littorale plus ou moins
intense selon la direction des houles et des plages.
Le calme règne pendant le tiers du temps et en
général pendant l'été.
I.1.3.2. La marée :
Ben Charrada (1997) indique que le niveau moyen de la mer dans
le Golfe de Tunis dépend de la saison et du vent.
Des mesures réalisées par cet auteur montrent
que les niveaux marins moyens les plus élevées coïncident
avec les vents très forts de direction nord-ouest et que les niveaux
moyens les plus bas coïncident avec les vents très forts de
direction nord-ouest et que les niveaux moyens les plus bas coïncident
avec les vents de direction nord est - sud ouest.
El Arrim (1996) signale que l'amplitude de la marée est
généralement de l'ordre de 30cm ; elle ne change qu'au niveau de
Chebba prés de Mahdia pour atteindre un maximum de 2m dans le golfe de
Gabés.
Selon Zeggaf-Tahri (1993), en méditerranée, les
marées sont faibles et sont généralement faibles sur les
côtes Nord Est de la Tunisie, jusqu'à Chebba avec une amplitude
faible qui dépasse rarement 40 ou 50 cm. De plus, au sud cette amplitude
croit pour atteindre 2,45 m à Gabès.
Le marnage dans le golfe de Tunis varie de 0,2 à 0, 3 m
(Ben Charrada, 1997). Il est de 0,24 m en vives eaux et 0,12 m en mortes
eaux.
20
Selon Kouki (1984), la marée est très faible et
possède les caractéristiques suivantes :
- 0,30 m en vives eaux
- 0,12 m en mortes eaux
- une périodicité essentiellement diurne
Elle est sans influence notable sur l'équilibre des
côtes.
1.3.3. Les courants :
a- Les courants généraux :
D'après Kouki (1984) et El Arrim (1996), la circulation
générale des courants dans le golfe
de Tunis est tributaire, en partie, des caractères
hydrologiques de la méditerranée. En effet,
des mesures hydrologiques réalisées dans le golfe
de Tunis montrent :
- une branche qui vient contourner la côte Ouest et se
dirige vers le sud, ce qui peut
bloquer les eaux et provoquer des courants giratoires. Ce
phénomène est bien marqué et
déclenché au niveau de la Medjerda (Pimienta, 1959
et El Arrim, 1996) ;
- l'autre branche se rabat suivant une direction Nord Ouest - Sud
Est.
A l'approche du djebel Korbous, elle est déviée
vers le sud (Fig.2), avant de se diriger vers
le Nord au milieu du Golfe de Tunis (Pimienta, 1959).
Fig. 2- Circulation des courants généraux
dans le golfe de Tunis et l'emplacement préférentiel des
dépôts (Added et al., 2003 modifiée)
b- 21
Les courants de marées :
C'est un mouvement horizontal engendré par
l'élévation du niveau de la marée (Ben Charrada, 1997 ; El
Arrim, 1996 ; Kouki, 1984), indiquant que les courants affectent rarement le
rivage et que dans le Golfe de Tunis ces courants sont très faibles et
atteignent un maximum de 10m/s. Ces courants de marée se trouvent pour
la plupart du temps masqués par les courants liés à la
houle.
c- Les courants littoraux ou de houle :
Ces courants créés lors du déferlement
de la houle sont d'une importance considérable pour le transport des
sédiments des plages.
D'après Zeggaf-Tahri (1993), les mesures des courants
littoraux sont sûrement difficiles à lever dans les zones de
déferlements. Il est à préciser que ces mesures sont
insuffisantes sur les côtes tunisiennes. On est alors amené
à faire des estimations en utilisant des formules empiriques qui
tiennent compte de l'hauteur et de la période de la houle, de
l'obliquité avec le rivage et de la pente de la plage. Ces estimations
sont comprises entre 10 000 et 25 000 m3 (Sliti, 1990 ; SOGREAH, 1992 ; El
Arrim, 1996).
El Arrim (1996) précise que dans le golfe de Tunis,
les matériaux sont transportés en suspension, en présence
des courants de la houle à une vitesse moyenne de l'ordre de 4,14m/s.
d- Les courants de dérive des vents :
Ils sont parallèles au littorale et concernent les eaux
superficielles (Zeggaf-Tahri, 1993). Ces courants sont le résultat du
brassage de la surface de la mer par les vents marins ou terrestres.
Kouki (1984) indique que ces courants, sont faibles. Leur
vitesse est de l'ordre de 15 à 20 cm/sec, généralement en
liaison directe avec le sens du vent.
Quant aux transfères littoraux ils obéissent
à deux situations :
D'une part, à la houle Nord à Ouest, les
courants littoraux se dirigent à l'Est à partir du Nord
d'Ezzahra, avec une vitesse faible. D'autre part, sous l'impulsion de la houle
Nord à Est où le courant, animé d'une plus forte
accélération, se dirige à l'Ouest vers la Goulette.
I.1.4. Réseau hydrographique :
Le régime hydrologique du Golfe de Tunis est
contrôlé principalement par le réseau éxoreïque
le plus important de la Tunisie : les oueds Medjerda et Méliane.
Deux autres Oueds de moindre importance, Oued Soltane et oued
Bezirk, viennent aussi se jeter dans le Golfe (Fig. 3).
La Medjerda débouche dans une plaine alluviale,
extrêmement plate, avant de se jeter dans le Golfe de Tunis entre Cap
Farina et Cap Gammarth (El Arrim, 1996). Le régime hydrologique de la
Medjerda, la topographie de son réseau hydrographique ainsi que la
morphologie de la basse vallée sont de nature à favoriser
l'expansion des crues et à prolonger la durée de stagnation des
eaux.
Oued Méliane est le principal cour d'eau qui alimente
le petit Golfe de Tunis. Il draine un bassin versant de 2200Km2. Il
prend sa source dans le massif de Bargou et débouche entre Radès
et Ezzahra (Zeggaf-Tahri, 1999). Les formations traversées par ce cour
d'eau sont, pour l'essentiel, des marnes et des calcaires du
crétacé et de l'éocène. Sa longueur est de 160 Km
et son débit annuel est en moyenne de 50 millions de m3
d'eau.
L'oued Soltane, parmi les nombreux cours d'eau qui traversent
la plaine de Soliman, est le seul qui a un débit assez important et qui
débouche dans le petit Golfe de Tunis. La surface de son bassin est de
100 km2 (Zeggaf-Tahri, 1999).
L'Oued Bezirk est situé entre les collines de Soliman
et Aïn Oktor. Il a un bassin versant de 84 km2 et deux
affluents l'Oued Houass et l'Oued Mellouka.
22
Fig. 3- Les principaux oueds du Golfe de Tunis
(ENCARTA, 2006)
23
I.1.5. Les sources de pollution dans le golfe de Tunis
:
I.1.5.1 Etat de la côte du golfe :
Le Golfe de Tunis, situé au nord de la Tunisie et d'une
superficie totale d'environ 1500 km2, est largement ouvert sur la
Mer Méditerranée. Il représente l'exutoire naturel des
oueds Medjerda et Méliane. Depuis quelques années, on assistait
à une croissance continue de l'urbanisation sur les côtes du
Golfe. Cette évolution démographique a entraîné un
développement urbain, touristique et industriel intense sur les zones
côtières du Golfe et par suite une augmentation des flux urbains
(Fig. 4).
Cinq stations d'épuration ont été
installées dans le grand Tunis et déversent la plupart de leurs
effluents dans le milieu marin. Une altération du milieu
écologique s'observe par l'éradication progressive des herbiers
de posidonies accompagnée de la prolifération d'algues
nitrophiles côtières (Boussoufa, 2005).
Les investigations de terrain et les travaux de recherche de
l'école nationale des ingénieurs de Tunis ont montré deux
phénomènes importants à souligner :
- les échanges entre le petit golfe et le large sont
importants et permanents, et ne sont entravées que par le vent d'Est.
- dans les zones littorales, les paramètres
écologiques (azote, phosphore, chlorophylle a..) présentent une
tendance à l'accroissement. Leurs concentrations actuelles restent,
néanmoins, en deçà des limites de l'eutrophisation
(Boussoufa, 2005).
I.1.5.2. Les principales sources de pollution
:
A. Les Oueds :
En période de crues, les oueds drainent les eaux pluviales
chargées de matières solides et
des eaux usées issues des agglomérations
situées dans leurs bassins versants :
a- L'oued Mejerda :
Les eaux de cet Oued sont de bonne qualité mais les
agglomérations riveraines, dépourvues
de station d'épuration, constituent une source de
pollution. Aussi la zone industrielle
d'Utique située dans la basse vallée de la Mejerda,
comprend un certain nombre d'unités
industrielles qui participent à l'altération des
eaux du Golfe (Boussoufa, 2005).
Les principales sources qui menacent la qualité des eaux
de cet oued sont :
- l'utilisation excessive des engrais chimiques par l'agriculture
;
- le déversement des eaux urbaines non traitées
;
- le déversement des eaux industrielles agro-alimentaires
(Ben Charrada, 1997).
b- 24
L'oued Méliane :
Cet affluent véhicule des eaux pluviales et
usées d'origine urbaine et industrielle de la zone de Tunis Sud (Ben
Arous, khélidia et Morneg).
A Ben Arous et à 4 km du rejet en mer se trouve la
station d'épuration sud Méliane qui déverse des eaux
épurées directement dans l'oued. Depuis février 2004, les
eaux évacuées de la Sebkha de Séjoumi ont
été également déversées à l'aval du
même Oued.
L'Oued Méliane est régulé par les deux
barrages Bir Mcherga et El lima. Le cours terminal ne comporte que les
écoulements épisodiques générés par les
ruissellements des bassins versants résiduels et les débits de
dévasement. La plupart du temps, le lit est sec et ne reçoit que
les débits des eaux usées épurées des STEP de Sud
Méliane, de Mornag et à termes ceux de la STEP Tunis Ouest. Le
débit total d'eaux usées qui sera reçu sur le cours aval
de l'oued Méliane serait de l'ordre de 4 m3/s. Compte tenu du
fait que les dilutions potentielles sont relativement faibles, la
qualité des eaux usées doit être suffisante pour qu'elle
puisse générer une dynamique biologique sans effets
négatifs sur l'environnement.
c- L'Oued Soltane :
Il passe non loin des agglomérations de Menzel
Bouzalfa, de Grombalia et de Soliman et draine les effluents de trois stations
d'épuration de l'ONAS de ces agglomérations.
d- L'Oued Bezirk :
Il se déverse dans la baie à proximité de
Sidi Errais et draine environ 24 millions de m3 d'eau pluviale par an.
B. Les lagunes et les Sebkhas :
Les lagunes et les sebkhas situées sur la côte
du golfe risquent de constituer aussi des sources de pollution. Elles
alimentent la mer en eau eutrophisée à cause des rejets urbains
qui s'y déversent (Boussoufa, 2005). On distingue : le lac de Ghar El
Melh ; la sebkha de l'Ariana ; la sebkha de Soliman ; le lac nord de Tunis et
le lac sud de Tunis qui ont été aménagés.
C. Les rejets urbains :
On distingue les différents rejets urbains suivants :
Le canal Khlij : Il se déverse à
proximité de Raoued et véhicule les eaux épurées
des stations de Charguia (60000 m3 / jour), de Gammarth (16000
m3 /jour) et de Choutrana (44000 m3 / jour). Ces stations
d'épuration traitent la majorité des eaux usées du grand
Tunis (Tunis ville, Tunis Nord et Tunis ouest).
25
L'oued Méliane : Les eaux épurées des
stations de Sud Méliane (8000 m3 / jour) et de l'étang
de Radés (700 m3 /jour), des eaux urbaines brutes (3000
m3 / jour) et des eaux industrielles non traitées transitent
dans cet oued (Ben Charrada, 1997).
L'Oued Soltane : Il déverse les eaux urbaines des
agglomérations riveraines indirectement dans la baie par
l'intermédiaire de la lagune de Soliman.
Le canal périphérique du lac nord de Tunis : ce
canal a été construit pour drainer les eaux pluviales de Tunis
vers le port de Tunis. La quantité totale déversée dans le
port dépend de l'intensité des crues hivernales.
Notons aussi que l'absence de stations d'épuration dans
quelques régions de la côte Est du Golfe de Tunis (El Haouraia,
Korbous, et Sidi Daoud) et le déversement direct des eaux usées
brutes en mer contribuent à la contamination potentielle des eaux
littorales du Golfe.
D. Les rejets industriels :
La majorité des eaux industrielles sont
déversées dans le lac Sud où les arrivées en eau de
mer sont très réduites. La proximité d'une zone
industrielle (Ben Arous, Jbel Jloud), où la pollution est encore mal
contrôlée, constitue une vraie menace pour la lac Sud qui
reçoit des eaux provenant de nombreuses usines rejetant des produits
chimiques, des eaux de lavage de textile, des produits de mines et des
matières toxiques. Une partie de ces rejets est déversée
d'une façon anarchique dans l'oued Méliane puis dans la baie de
Tunis (Ben Charrada, 1997).
E. Les rejets thermiques :
Les rejets thermiques ont des effets néfastes sur la
qualité des eaux du golfe de Tunis ainsi que sur l'équilibre
écologique des écosystèmes côtiers.
Il existe trois sources de rejets d'eaux chaudes à savoir
(Fig. 4) :
- La central électrique de la Goulette : elle
pompe ses eaux de refroidissement dans le canal de navigation et les rejette
dans le lac Nord de Tunis.
- La central électrique de Radès : c'est la plus
importante en Tunisie ; elle pompe ses eaux de refroidissement dans le canal de
navigation et les rejette directement dans la baie de Tunis prés du
débouché du canal de Radès.
Les rejets de la centrale dans la baie est de l'ordre de 1.3
millions m3 /jour.
- Eaux thermales de Korbous : elles sont utilisées soit
pour des fins thérapeutiques puis rejetées dans la mer, soit
directement rejetées en mer.
26
Fig. 4- Localisation des différentes sources de
pollution dans le golfe (Ben Charrada, 1997)
II. Présentation du secteur d'étude :
II.1 Cadre général :
Notre secteur d'étude comprend la partie Sud-Est du
petit golfe de Tunis ; il est situé sur la frange littorale allant de
Hammam lif à la Sebkha de Soliman (Fig. 5). L'échantillonnage
s'est fait dans la partie supérieure de l'étage infralittoral
accessible à pied et à la nage.
Vu la faible tranche d'eau, le milieu est soumis à des
variations très importantes des facteurs écologiques et des
paramètres physicochimiques.
Le principal oued de la région est l'oued Soltane qui a
un débit faible (0,3 million T/ an). Cependant, l'influence de l'Oued
Méliane (1,1 million T/ an) se fait sentir dans le secteur à
travers le transit sédimentaire marin (El Arrim, 1996). D'autre part, la
sebkha de Soliman (ou sebkhet el Maleh) est la principale zone humide ; elle
draine les eaux pluviales du bassin versant de l'oued El Bey dont la superficie
est d'environ 460 km2 et est alimentée aussi par les rejets
de la STEP de Soliman. L'eau marine ne peut y pénétrer qu'en
périodes de fortes
27
tempêtes accompagnées essentiellement de posidonies,
favorisant la formation de vase noire à odeur fétide (Kouki,
1984).
Fig. 5- carte du secteur d'étude
II.2. Recensement et caractéristiques des
aménagements côtiers de la frange du littoral étudié
:
Comme partout dans le monde, les côtes tunisiennes
s'amenuisent. Un grand nombre de nos belles plages ont fini par voir leur
superficie se réduire, d'autres sont en phase érosive
avancée (Oueslati, 1993).
Les plages du petit golfe de Tunis s'avéraient les plus
vulnérables et les plus touchées par l'érosion marine
(recul moyen de 1,5 m/an, d'après L.C.H.F., 1981). Le programme de
protection et de réhabilitation préconisée a
commencé au lendemain des tempêtes de janvier de 1981. Ainsi entre
1985 et 1989, dix neuf brises lames (type talus) ont été
construits de Radès à Soliman, ainsi que mille sept cent
mètres de protections longitudinales (Zeggaf-Tahri, 1999).
28
On va se contenter d'énumérer les ouvrages de
protection mis en place dans notre secteur d'étude :
- Hammam-lif : construction entre 1985 et
1986 d'une batterie de huit brise-lames (HL1 à
HL8) de longueurs allant de 100 à 185 m. Une côte
de 1500 m se trouve alors protégée (Fig. 6).
Une alimentation des plages a été
effectuée après la mise en place de ces ouvrages pour stimuler
leur fonctionnement.
- Hammam plage : mise en place d'une seule
brise-lame (HP) d'une longueur de 100 m. Cet ouvrage est
associé à une protection longitudinale en enrochement d'environ
520 m de long (Fig. 6). L'accumulation de sables derrière cette
brise-lame est importante ; en effet le tombolo est assez large.
La plage est par contre quasiment inexistante devant les murs
d'enrochement des deux côtés du brise-lame.
- Solimar plage : deux brise-lames
(SP1 et SP2) de longueur 130 m ont
été conçus pour la protection de l'hôtel Solimar
plage (Fig. 6). Ces dernières ont conduit à la formation de deux
tombolos assez larges dus à une accumulation relativement importante de
sable derrière ces ouvrages accompagnés d'une alimentation
artificielle effectuée après la construction.
- Soliman plage : on distingue deux groupes
de brise-lames à l'Ouest de la corniche (S1 à
S3) et à l'Est (S4 et
S5). Ils ont été construits entre 1989 et
1990.
Les brise-lames S1, S2 et
S3 sont implantés trop près de la côte et
ne sont presque pas espacés, par conséquent les alvéoles
qui se sont formés se trouvent complètement fermés (Fig.
6).
Les brise-lames S4 et S5
sont implantés trop loin de la côte. Ainsi l'accumulation
sédimentaire derrière ces brise-lames est faible ou presque
inexistante.
Aucun rechargement n'a été effectué
depuis la réalisation de ce système de protection (Zeggaf-Tahri,
1999).
29
Fig. 6- Carte de localisation des ouvrages de protection
dans la frange littorale comprise entre Hammam lif et Soliman plage
30
Fiche I : Données relatives aux ouvrages et leur
impact sur la dynamique sédimentaire au niveau des plages de Hammam lif
et Hammam plage (Zeggaf-Tahri, 1999) :
Ouvrage de protection
|
A Hammam lif présence d'une batterie de brise-lames entre
1985 et 1986.
A Hammam plage présence d'un seul brise-lame HP1
réalisé en 1987.
|
Nature des sédiments aux alentours
des ouvrages
|
Au large on a des sables vaseux de (1 à 15%) à
-6 et -7 m de profondeur.
Sables fins à moyens avec fraction fine de 1 à
2,15%.
|
Diamètre moyen des sables
|
2,3 à 2,78Ô entre Hammam lif et Hammam plage.
|
Engraissement (localisation)
|
* Accumulation excessive des sables à Hammam lif avec
disparition des espaces entre les brise-lames.
* Tombolo et sédimentation satisfaisant s derrière
le brise-lame de Hammam plage
|
Engraissement (quantification)
|
* Accumulation de 20000 à 50000 m3/an de sables
entre 1986 et 1992 à l'arrière des brise-lames de Hammam lif.
* Accumulation de 15000 m3/an entre 1986 et 1992
à l'arrière de HP1
|
Erosion (localisation)
|
Quelques érosions locales devant les brise-lame de
Hammal lif.
Erosion face aux enrochements à Hammam plage, absence de
plages surtout à l'ouest du brise-lame HP1.
|
Erosion (quantification)
|
Erosion antérieure aux aménagements (1950
à 1980) de 100000 à 150000 m3/an.
|
Transit (sens)
|
Est vers l'Ouest
|
Transit (quantification)
|
* 15000 à 20000 m3/an. (H.P.)
* 10000 m3/an (Arrim et Gueddari)
|
Apports terrigènes
|
Apports continentaux de l'oued Méliane, Soltane et
Bézikh.
* 3,8 millions de tonnes (avant construction des barrages)
* 1,46 millions de tonnes (après construction des
barrages)
|
Localisation d'herbiers (au large alentour et au
alentour)
|
A Hammam lif et Hammam plage peu d'herbiers qui commencent
à apparaître vers l'Est
|
Remarques sur le fonctionnement
|
* Hyperfonctionnement à Hammam lif pour ses huit
brise-lames.
* Fonctionnement satisfaisant pour la brise-l lames solitaire
de Hammam plage
|
37
Fiche II : Données relatives aux ouvrages et leurs
impacts sur la dynamique sédimentaire au niveau des plages de Solimar et
Soliman (Zeggaf-Tahri, 1999) :
Ouvrages de protection
|
- face à l'hôtel Solimar, deux brise-lames HS1 et
HS2 ont été réalisés en 1989.
- a Soliman plage une batterie de 5 brise-lames, construit entre
1989 et 1990 dont deux brise-lames à l'Est distants de 150 à 230
m.
|
Nature des sédiments au alentours
des ouvrages
|
Présence de sable avec peu de vase (0,02 à 0,04%).
Au large on a présence de sable vaseux (de1 à 15%) à -6 et
-7 m de profondeur.
|
Diamètre moyen des sables
|
Diamètre moyen compris entre 1,7 et 2,54Ô
|
Engraissement (localisation)
|
Sédimentation notable derrière les brise-lames
aussi bien à Soliman plage qu'en face de l'Hôtel Solimar.
|
Engraissement (quantification)
|
- A Solimar 60000 m3 à l'abri du brise-lame HS1
et 17000 pour le brise-lame HS2 (rechargement 15000 m3)
- A Soliman plage entre 20000 et 25000 m3 à l'abri de S4
et S5 (entre 1989 et 1992)
|
Erosion (localisation)
|
Erosion à l'Est de Soliman plage, mais pas de
démaigrissement signalé à l'arrière des ouvrages de
protection.
|
Erosion (quantification)
|
Non quantifiée
|
Transit (sens)
|
Est vers l'Ouest
|
Transit (quantification)
|
18000 à 20000 m3 /an.
|
Apports terrigènes
|
Apports continentaux presque négligeables.
|
Localisation d'herbiers (au large alentour et au
alentour)
|
Présence d'herbiers à des quantités
importantes au large vers -5 m entre Solimar et Soliman
|
Remarques sur le fonctionnement
|
- Hyperfonctionnement pour les trois brise-lames à l'Ouest
de Soliman.
- Hypofonctionnement pour les deux brises à l'Est de
Soliman.
- Fonctionnement moyen pour les deux brise-lames à
Solimar plage.
|
CHAPITRE II
MATERIELS ET METHODES
|
39
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
I. Stratégie et sites de
prélèvement :
Les échantillons sont prélevés au niveau
de la frange supérieure de l'étage infralittoral accessible
à pieds ou à la nage (jusqu'à 2m de profondeur).
On a utilisé le GPS pour le positionnement des stations
de prélèvements des échantillons (Tableau I).
Fig. 7-Carte de localisation des sites de
prélèvement
40
- Tableau I : les principales stations
d'échantillonnage
stations
|
Positon GPS
|
Hammam-lif (entre la 1ère
|
N 36°43'58.4»
|
et la 2ème brise-lame)
|
E 010°43'09.3''
|
« HL12 »
|
(#177; 4 m)
|
Hammam-lif (entre la
|
N 36°43'41.1»
|
7ème et la 8ème brise-lame)
|
E 010°20'48.3''
|
« HL78 »
|
(#177; 5 m)
|
Oued Soltane à 1 km de
|
N 36°42'29.9»
|
l'embouchure
|
E 010°25'50.1''
|
« O.Soltane »
|
(#177; 6 m)
|
Embouchure de l'oued
|
N 36°43'04.4»
|
Soltane « Emb.Soltane »
|
E 010°25'50.1''
|
|
(#177; 5 m)
|
Solimar plage (entre les
|
N 36°42'22.8»
|
deux brise-lames SP1 et
|
E 010°26'34.8''
|
SP2) « SP »
|
(#177; 4 m)
|
Soliman plage (entre la
|
N 36°43'42.2»
|
2ème et la 3ème brise-lame)
|
E 010°27'51.3''
|
« S2S3 »
|
(#177; 4 m)
|
L'embouchure de la
|
N 36°44'11.2»
|
sebkha de Soliman
|
E 010°28'37.2''
|
« Emb.S.Soliman »
|
(#177; 5 m)
|
Planche I : Localisation des stations de
prélèvements
1- Hammam lif 2- Oued Soltane
3- Solimar plage
41
4- Soliman plage 5- Embouchure de sebkha de
Soliman
42
II. Physico-chimie des eaux :
Les paramètres physico-chimiques ont été
mesurés dans chaque station in situ à 20 et 40cm de la surface de
l'eau selon deux radiales (Fig.7).
On a effectué quatre compagnes de
prélèvement (automne 2005, hiver, printemps et été
2006).
La démarche sur le terrain comprenait en fait 3
étapes : tout d'abord nous observions le site en notant ses
caractéristiques générales, ensuite nous procédions
à l'échantillonnage et enfin nous réalisons plusieurs
mesures in situ. Certaines mesures ont été
réalisées au laboratoire.
II.1. La température de l'eau :
La température est l'une des caractéristiques
les plus importantes de l'eau. Elle intervient sur plusieurs paramètres
tels que la densité, la dissolution des gaz, la cinétique des
réactions chimiques ainsi que le déroulement des cycles
biologiques des organismes (Farhat, 2001)
Dans le cadre de notre étude les mesures de la
température de l'eau ont été effectuées par une
sonde reliée à un multiparamètre (multi 340i/ set WTW).
II.2. Le pH :
Il exprime le degré d'acidité des eaux. En
effet, le pH marin est voisin de 8.2 et tout apport continental se traduit par
la modification de sa valeur normale. La mesure est effectuée à
l'aide d'un multiparamètre (multi340i/set WTW) ainsi qu'un pH-
mètre du type ORION qui possède une compensation automatique de
la température et il est étalonné par des solutions tampon
de pH 4 et 7.
Le pH dépend de la température et de la teneur
en CO2 dissous. Or cette dernière varie rapidement dans
l'échantillon, c'est pourquoi on a privilégié la mesure in
situ.
II .3. La conductivité électrique :
C'est la conductance d'une colonne d'eau comprise entre deux
électrodes métalliques. Sa mesure permet d'évaluer
rapidement mais approximativement la minéralisation globale de l'eau
(Rodier, 1984).
La conductivité est la propriété d'une
substance à transmettre le courant électrique ; ainsi plus elle
contiendrait d'éléments chargés, plus la
conductivité sera élevée. Celle-ci nous permettra de
suivre l'évolution des éléments majoritaires :
HCO- 3 et Ca2+ (Klein, 2004).
Elle est exprimée en micro-simens par
centimètres (us/cm) ou (ms/cm).
43
Dans notre étude ont a utilisé un
multiparamètre conductimètre-salinomètre du type
(multi340i/set WTW). La conductivité varie avec la température
mais cet appareil comporte une compensation automatique de la
température.
II.4. L'oxygène dissous :
Dans notre étude on a utilisé un
multiparamètre oxymètre portatif du type WTW. L'appareil nous
donne la teneur de l'oxygène dissous en %.
II.5. La salinité :
On a mesuré la salinité in situ à l'aide
d'un conductimètre-salinomètre (multi340i/set WTW) qui donne une
valeur en %o ou en g/l. Cet appareil est préalablement
étalonné par l'eau de mer standard de salinité
égale à 35%o et la valeur est donnée en %o. Cette mesure
reflète la portion des sels dissous dans un kg d'eau de mer.
II.6. Les sels nutritifs :
Dans l'eau de mer, le cycle de l'azote est tributaire des
mécanismes suivants :
L'azote de sels nutritifs (NH4 +, NO2 -, NO3-) est
assimilé par les plantes, les algues benthiques et le phytoplancton,
puis transformé en matière organique servant en grande partie de
nourriture au zooplancton et aux poissons.
Mais l'azote organique repasse à l'état
minéral (minéralisation des déchets organiques) sous
l'effet d'enzymes secrétées par l'appareil digestif des animaux
et surtout par la biodégradation bactérienne.
La minéralisation de l'azote regroupe l'ammonification
et la nitrification.
L'ammonification correspond à la dégradation des
substances azotées jusqu'au stade de l'azote ammoniacal. Elle est due
à un nombre considérable de micro-organismes, en particulier les
bactéries et les champignons.
La nitrification correspond à l'oxydation de l'azote
ammoniacal qui aboutit à la formation des NO2- puis des NO3 -
. Elle est assurée par des bactéries nitrificatrices,
principalement du genre Nitrobacter (Zeggaf-Tahri, 1993).
II.6.1. Stratégie de prélèvement
:
Le prélèvement de l'eau a été
effectué à une profondeur de 30 cm (Fig) à l'aide de
bouteilles opaques et conservées au froid. En effet, il faut veiller
à empêcher toute contamination ou perte par absorption. Il faut
également tenir compte de la force ionique de
44
l'eau de mer qui est nettement plus élevées que
celle de la plupart des eaux naturelles. Il faut aussi éviter le risque
d'interaction entre l'échantillon et le récipient.
Une fois l'échantillonnage réalisé et les
mesures in situ effectuées, les échantillons sont analysés
au laboratoire. En premier lieu, nous réalisons la filtration des eaux
par l'intermédiaire d'un système de filtre (pompe), ensuite nous
effectuons les différentes manipulations pour le dosage.
II.6.2. Analyses réalisées au laboratoire
:
A. Matériels :
L'analyse automatique colorimétrique du dosage des sels
nutritifs dans l'eau de mer est très souvent employée
aujourd'hui. Quatre analyses indépendantes ont été
effectuées par auto-analyseur : le dosage des nitrites, nitrates,
phosphates inorganique et de l'ammonium. La chaîne d'analyses permet une
analyse rapide et précise de ces nutriments. Les teneurs ont
été déterminées sur une machine Bran-Luebbe
Autoanalyseur 3.
Fig. 8- Auto-analyseur 3
Chaque élément nutritif est dosé d'une
manière différente, la méthode reste néanmoins
similaire. Il s'agit d'utiliser la colorimétrie pour déterminer
le dosage de chaque constituant. Les échantillons sont
prélevés dans des godets plastiques de 4,5 ml, lavés
auparavant par l'eau distillée. Le rythme de prélèvement
varie selon le type d'analyse et chaque prélèvement est suivi
d'un rinçage. Tout d'abord un échantillon est
prélevé dans un compact simple. Il est ensuite pompé
péristatiquement jusqu'à la cassette analytique où des
réactifs appropriés sont introduits.
L'échantillon aboutit dans une cellule
colorimétrique où, en mesurant l'absorbance de longueurs d'ondes
précises, on peut déterminer la concentration
d'éléments présents dans un échantillon. En amont
du passage des échantillons, des solutions standard sont
prélevées afin de déterminer une courbe
d'étalonnage. Selon Treguer et al (1975), il n y a aucune
différence significative entre les résultats obtenues de
manière traditionnelle et ceux de l'autoanalyseur (Lorenzen, 1967). Pour
les échantillons très chargés en nutriments, on a eu
recours à l'usage d'un spectrophotomètre UV-visible de marque
« JENWAY 6400-6405 » et couvrant un spectre lumineux allant de 200 nm
à 1100 nm de longueur d'onde. Cet appareil a été aussi
utilisé pour le dosage de l'azote total et le phosphore total. (Amniot
A. et M. Chaussepied, 1983 ; Rodier J., 1975).
B. Méthodes d'analyses :
a- Nitrites (NO2 -)
Le dosage colorimétrique automatique des nitrites dans
l'eau de mer s'effectue selon la méthode de la mise au point par
Strickland et Parsons (1968). Les nitrites sont déterminés
colorimétriquement par diazotation avec la sulfanilamide et copulation
du composé diazoïque obtenu.
La longueur d'onde utilisée dans la cellule
colorimétrique est de 545 nm. La méthode décrite,
fondée sur la réaction de Griess, et appliquée à
l'eau de mer par Bendshneider et Robinson (1952), est une des plus sensibles et
des plus spécifiques pour l'analyse des eaux naturelles. Deux
réactifs sont utilisés à cet effet, à savoir : la
sulfanilamide et la diamine.
b- Nitrates (NO3 -)
La réduction des nitrates en nitrites suivie par le
dosage colorimétrique des nitrites obtenus est la méthode choisie
pour la mesure des faibles concentrations de nitrates présents dans
l'eau de mer. Les nitrates sont réduits en nitrites par passage sur une
colonne cadmium cuivre avec des rendements stables et élevés
(Wood et al., 1967). Les nitrites sont ensuite déterminés
colorimétriquement, selon la technique décrite par Strickland et
Parsons (1968), exposée précédemment. En plus des deux
réactifs précités, on a utilisé les réactifs
suivants :
- réactif 3- solution de chlorure d'ammonium ;
- réactif 4- solution de nettoyage de la colonne
réductrice.
45
c- Ammonium (NH4 +)
46
On trouve l'ammonium en très faible concentration dans
le milieu marin, et le dosage de ce constituant s'avère donc toujours
délicat. La méthode de Koroleff, basée sur la formation du
bleu d'indophénol, a été mise en oeuvre.
Le principe du dosage est basé sur le fait qu'en milieu
alcalin (8 < pH < 11,5), l'ammonium dissous réagit sur
l'hypochlorite pour former une monochloramine. En mettant ce composé
dans un environnement avec excès d'hypochlorite (milieu oxydant) et en
présence de phénol, il y aura formation d'un bleu
d'endophénol. En vue d'accélérer cette réaction
(à 20°C elle demande 7 heures) on chauffe le milieu à
80°C. L'ammonium est ensuite dosé colorimétriquement. La
longueur d'onde observée dans la cellule colorimétrique est de
640 nm. A cet effet, on a utilisé les réactifs suivants :
- réactif 1 -solution de phénol ;
- réactif 2 -solution trisodique ;
- réactif 3 -solution d'hypochlorite de sodium.
d- Phosphore minéral
(PO43-)
L'analyse des phosphates est basée sur la formation d'un
complexe phosphomolybdique et
la réduction par l'acide ascorbique. A cet égard
on a utilisé deux réactifs :
- réactif 1- molybdate d'ammonium ;
- réactif 2- acide ascorbique.
e- Azote total : N-T
Le principe de la détermination de l'azote total
revient aux analyses par spectrophotomètre UV-Visible modèle
6405. L'absorbance des échantillons est mesurée à 545 nm.
L'azote est présent dans l'eau sous forme organique (composés
azotés) et sous forme minéralisée. La méthode
suivie consiste à oxyder les composés azotés
présents dans l'eau (sous forme de nitrates) dans un autoclave. Ceci se
fait à l'aide d'une solution alcaline de persulfate. L'azote
minéral ainsi minéralisé se présente en nitrates et
nitrites. Les nitrates sont ensuite réduits en nitrites (par colonne de
cadmium) et dosés par la méthode décrite
précédemment. Les réactifs utilisés sont les
suivants :
- Réactif 1- solution de persulfate de potassium ;
- Réactif 2- hydroxyde de sodium ;
- Réactifs nécessaires pour le dosage des
nitrates.
47
f- Phosphore total : P-T
La méthode de la détermination du phosphore
total est analogue à celle de l'azote total. Le dosage consiste à
minéraliser en milieu oxydant tous les composés phosphorés
organiques. Ceci se fait en utilisant l'autoclave et de la poudre de K2S2O8.
Le phosphore total minéralisé est ensuite
dosé dans un spectrophotomètre en observant les longueurs d'ondes
de 881 nm, suivant la méthode utilisée pour le phosphore
minéral. Les créatifs utilisés sont :
- réactif 1- poudre de sulfite de sodium
- réactif 2- acide molybdique
- réactif 3- acide ascorbique
III. La chlorophylle a et la phéophytine :
Les produits de la dégradation des chlorophylles en
particulier la phéophytine peuvent constituer une partie importante des
pigments verts présents dans l'eau de mer : en effet, des deux voies de
dégradation de chlorophylle, celle conduisant à la
phéophytine est prépondérante.
La phéophytine interfère dans la
détermination de la chlorophylle car elle absorbe dans la même
région du spectre que celle-ci.
Principe
La chlorophylle a est facilement et rapidement
transformée en phéophytine par acidification, ce qui
entraîne une diminution de l'absorption alors qu'aucune modification
n'intervient pour phéophytine acidifiée. La différence
d'absorbance permet donc de déterminer la teneur en chlorophylle a.
Réactifs
- Acide chlorhydrique N
- Mode opératoire
Effectuer la concentration de l'échantillon et extraire
comme dans le dosage de la chlorophylle.
Mesure
Effectuer en cuve de 10 cm les mesures d'absorbance aux
longueurs d'onde de 750 et 665 nm. Ajouter 2 gouttes de solution d'acide
chlorhydrique N dans la cuve, agiter, attendre 6 minutes puis effectuer
à nouveau les mesures d'absorbance à 750 et 665 nm.
48
IV. Granulométrie des sédiments
superficiels et leur nature minéralogique :
IV.1. Granulométrie des sédiments
superficiels :
a- Définition et mode opératoire
D'après (Ben kheder, 2001), la granulométrie
permet de définir les différentes dimensions des grains et leurs
fréquences dans le sable.
Cette analyse granulométrique permet de préciser
l'origine des dépôts superficiels du littoral du golfe de Tunis et
d'identifier les principaux mécanismes de leur mise en place (El Arrim,
1996).
L'échantillonnage du sédiment au niveau de
chaque station (Fig) a été effectué selon des radiales
perpendiculaires à la ligne des côtes dans des profondeurs
différentes (10, 50, 100, 150 cm). Les échantillons sont
passés à l'étuve (60°C) pendant 3jours, puis
tamisés à l'aide d'une série de tamis AFNOR.
Fig. 9- Série de tamis AFNOR
Le pourcentage de la fraction grossière est
représentée par les grains ayant un diamètre
supérieur à 63um et la fraction fine par les particules de
diamètre inférieur à 63um, le type de faciès
sédimentaire a été dégagé en fonction du
pourcentage relatif de chaque fraction.
Le tamisage est effectué manuellement. Le refus de
chaque tamis est récupéré puis pesé afin
d'établir des graphiques appropriés et de déterminer des
indices granulométriques pour caractériser les sédiments
du secteur étudié.
Les histogrammes de fréquences permettent en premier
lieu de donner une idée sur l'importance des différentes classes
granulométriques.
49
Puis les courbes granulométriques sont tracées sur
un plan semi-logarithmique selon le principe des fréquences
cumulées.
b- Interprétation des résultats :
Les résultats sont exprimés sur un graphique par
histogramme, courbe de fréquence,
courbe cumulative.
Les indices utilisés sont les suivants :
*coefficient d'uniformité (U=d60/d10)
d10 : taille des grains en mm correspondant à 10% du
tamisât cumulé.
d60 : taille des grains en mm correspondant à 60% de
tamisât cumulé.
Ce coefficient permet d'individualiser la granulométrie du
sable :
U? 2 : la granulométrie est dite variée.
U?2 : la granulométrie est dite uniforme.
*la moyenne (Mz) : cet indice est établi dans le
but de déterminer la taille moyenne des
grains d'un échantillon sableux.
?50+?16+?84
3
Mz (unité?) =
Selon sa valeur on a :
Mz
|
Taille
|
Mz?1?
|
sables grossiers et graviers
|
1??Mz?2?
|
sables moyens
|
2??Mz?3?
|
sables fins
|
3??Mz?4?
|
sables très fins
|
Mz?4?
|
silts et argiles
|
*l'écart type (?) ou indice de classement :
c'est la meilleure expression du classement granulométrique. Il est
défini selon la formule suivante :
Ô84 - Ô16 Ô95 - Ô5
ó (unité Ô) = +
4 6,6
50
Quatre groupes de sables peuvent être distingués
selon leurs de l'écart type :
?
|
|
Classement du sable
|
?< 0,35Ô
|
|
Sable très bien classé
|
0,35Ô <?<
|
0,5Ô
|
Sable bien classé
|
?> 1Ô
|
|
Sable mal classé
|
Le coefficient d'asymétrie (skewness Ski) :
c'est la mesure de la déviation de la courbe granulométrique
par rapport à la courbe normale gaussienne. Une valeur positive de la
dissymétrie indique une prépondérance des sédiments
fins, une valeur négative celle des sédiments grossiers.
Ô16 + Ô84 - 2 Ô50 Ô5 + Ô95 - 2
Ô50
Ski (unité Ô) = +
2 (Ô84 - Ô16) 2 (Ô5 - Ô95)
Selon la valeur de Ski, on a :
Ski
|
Asymétrie
|
+0.3?Ski?+1
|
Très asymétrique vers les fins
|
0.1?Ski?0.3
|
Asymétrique vers les fins
|
-0.1?Ski?+0.1
|
Presque symétrique
|
-0.3?Ski?-0.1
|
Asymétrique vers les grossiers
|
-1?Ski?-0.3
|
Très asymétrique vers les grossiers
|
La moyenne, l'écart type et le coefficient
d'asymétrie ont été mesurés en unité ? selon
l'échelle suivante : ?(x) = [-Log (qx)] x3, 3219
(qx) = taille des grains en mm correspondant à x% du poids
cumulé.
Le diagramme de Passega :
L'utilisation du diagramme de Passera (Fig. 10) a pour but de
déterminer le mode de
transport des sédiments dans le milieu marin. Mis en place
par Passega (1957, 1963 et 1964),
ce diagramme bilogarithmique présente les valeurs du
premier centile (c) en ordonnée et la
taille du grain médian en abscisse. On obtient un nuage de
points dont la forme, comparée au
modèle de référence permet de
différencier les modes de transports suivants :
- Suspension uniforme (SR)
- Suspension graduée (RQ)
- Saltation (QP)
- Traction par charriage (PO)
- Transport par roulement (ON)
- Suspension pélagique (T)
51
Fig. 10-Diagramme de Passega (Passega,
1957)
52
IV.2. Nature minéralogique des sédiments
:
Les minéraux non argileux :
La diffraction au rayon X des composés minéraux
réduits en poudre (diffraction X), est couramment utilisée pour
déterminer la composition qualitative et semi quantitative de ces
composés.
L'identification de ces minéraux se base sur la
position des raies de diffraction après utilisation d'un logiciel X'Pert
HighScore plus et d'un fichier minéralogique ASTM.
Toutefois, les pics de premier ordre de ces minéraux
dans les diagrammes obtenus n'ont pas la même hauteur. Celle-ci est en
proportion relative aux teneurs des minéraux présents dans
l'échantillon diffracté.
Les estimations semi quantitatives des proportions des
minéraux se font après mesure de la hauteur des pics principaux
de toute les minéraux présents et établissement d'une
règle de tris.
Les résultats obtenus ne sont qu'a titre indicatif et
ne peuvent en aucun cas être considérées comme une
détermination quantitative des minéraux (Ben Kheder Dhaoui,
2001).
Fig. 11- Appareil de Rayon X (X'Pert PRO)
V. Dosage des métaux lourds dans les
sédiments superficiels
a- Définition :
Les éléments métalliques tels que le Cu,
Zn, Pb, Cr, Ni, Co... sont désignés par les termes suivants :
éléments traces, oligoéléments, métaux
lourds.
53
Un élément trace est tout élément
présent en très faible concentration (inférieure à
0,1%) dans le milieu étudié et sans indications de limite
minimale (Pedro et Delmas, 1970).
Un métal lourd est un terme à connotation
négative : tout métal ayant un numéro atomique Z>20 et
une densité > 4,6g /cm3 (Pedro et Delmas, 1970).
Les métaux lourds présentent deux origines :
- Une origine endogène (naturelle).
- Une origine exogène (anthropique).
b- Dosages des métaux lourds dans les
sédiments :
Extraction des métaux lourds :
Pour minimiser l'effet de la granulométrie, l'analyse
chimique des sédiments a été réalisée
sur la fraction inférieure à 63 um. La
séparation de cette fraction est la plus fiable et la plus
simple, et permet d'éviter des interprétation
erronées des résultats (Raïs, 1992).
- But :
Le but est de mettre en solution l'échantillon afin de
libérer tous les éléments chimiques
sous leurs formes ioniques.
- Les réactifs :
Les réactifs utilisés : - l'acide perchlorique
HCLO4concentré ;
- l'acide fluorhydrique HF concentré ;
- l'acide nitrique HNO3 concentré ;
- l'eau oxygéné H2O2.
- Mode opératoire :
Le tamisage du sédiment brute (300 g) a été
effectué par voie humide, on récupère par la
suite la fraction fine inférieure à 63 um qu'on va
sécher à 40°C, broyés à l'aide d'un mortier
en porcelaine et mis dans des piluliers.
On pèse 0,3 g de la fraction fine dans un creuset en
téflon on ajoute quelques gouttes d'eau
bidistillée afin d'éviter toute perte de
l'échantillon.
L'attaque à froid :
- On ajoute 5ml d'acide perchlorique et 20 ml d'acide
fluorhydrique.
- On laisse agir pendant une nuit à la température
ambiante.
L'attaque à chaud :
On chauffe doucement jusqu'à l'évaporation de
l'acide fluorhydrique et de l'acide
perchlorique.
Si la couleur noirâtre persiste on ajoute quelques gouttes
d'eau oxygénée pour éliminer la matière
organique.
54
Lorsqu'on obtient une goutte jaunâtre on ajoute 5 ml
d'acide nitrique, et de l'eau bidistillée puis on chauffe jusqu'à
l'ébullition.
On récupère cet extrait dans une fiole de 100 ml
qu'on jauge avec de l'eau bidistillée. Cette solution contient donc les
éléments extraits qui seront dosés à l'aide d'un
spectrophotomètre d'absorption atomique dont le principe consiste
à mesurer la perte de l'intensité que subit un rayonnement
lumineux passant dans la vapeur atomique émise par un échantillon
(Fig. 12).
Fig. 12- Spectromètre à flamme
(THERMO ELEMENTAL)
VI. Dosages des métaux lourds chez un mollusque
bivalve : Donax trunculus (Linné, 1758)
1- Définition :
Les métaux lourds ou métaux traces ou
éléments traces, sont des éléments minéraux
qui existent à très faibles doses dans les systèmes
biologique
La pollution marine par les métaux lourds ne veut pas
dire uniquement la pollution de l'eau de mer, mais aussi la contamination de
ces composantes biotiques et abiotiques (Baccari, 2005).
Une étude de la contamination des organismes
biologiques est nécessaire pour pouvoir contrôler le taux des
métaux lourds dans l'environnement.
55
2- Stratégie d'échantillonnage :
L'utilisation du Donax trunculus comme matériel
biologique pour la détection des éléments traces dans les
organismes marins, revient au fait que c'est un mollusque très
répandu dans le secteur et sa capacité de bioaccumulation est
moyenne à forte tout dépend de la nature de
l'élément trace.
L'échantillonnage a été effectué
à la main au niveau de la frange supérieure de l'étage
infralittoral accessible à pied ou à la nage (jusqu'à 2 m
de profondeur) dans tout le secteur d'étude de Hammam lif jusqu'à
la sebkha de Soliman. Mais on a pu constater la présence de Donax
trunculus que dans les stations : HL12, Borj Cédria, Solimar plage et
l'embouchure de la sebkha de Soliman (Fig. 7).
Il est à noter qu'il y a abondance de Donax trunculus
au niveau de la plage de Borj Cédria.
3- Mode opératoire : Réactifs
:
- Les réactifs utilisés sont :
- L'acide nitrique
- L'acide chlorhydrique
Mode opératoire :
- Broyer finement 2 g de la totalité de L'animal (parties
molles et coquille).
- Mettre dans un tube à essai, on ajoute ensuite 2 ml
d'acide nitrique et d'acide
chlorhydrique dans les proportions (2/1).
- On attaque ensuite à chaud progressivement
jusqu'à la disparition totale de la matière
organique.
- On récupère ensuite les minéraux avec 10
ml d'eau distillée.
- On centrifuge pendant 20 minutes à 3000t/min.
- On récupère ensuite le surnageant clair dans un
tube à hémolyse et on dose les métaux
lourds.
4- Les techniques d'analyses :
Dans notre étude, la méthode d'analyse
utilisée pour le dosage des métaux lourds dans le Donax trunculus
est la spectrométrie d'absorption atomique dont le principe consiste
à mesurer la perte d'intensité que subit un rayonnement lumineux
passant dans la vapeur atomique émise par un échantillon.
56
VII. Etude de la biocénose :
Stratégie d'échantillonnage
:
Les prélèvements ont été
réalisés par une récolte sauvage effectuée dans un
biotope
homogène sans référence à une
surface déterminée.
Analyse des prélèvements :
Cette analyse est effectuée entièrement au
laboratoire. En effet aucune espèce (ou presque)
ne peut être déterminée avec certitude sur
le terrain en raison de sa petite taille ou de la
nécessité d'étudier son anatomie.
Les espèces sont identifiées à la loupe
binoculaire et à l'aide des guides d'identifications.
CHAPITRE III
RESULTATS ET DISCUSSIONS
|
58
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. Caractéristiques météorologiques des
stations :
I.1. La température de l'air :
- Tableau II : Variations mensuelles des
températures dans le golfe de Tunis (2005-
2006)
Température
|
mois
|
min (T°)
|
max (T°)
|
moyenne
|
Août (2005)
|
22,7
|
32,6
|
27,7
|
septembre
|
20
|
29,8
|
24,9
|
Octobre
|
18
|
27
|
22,5
|
Novembre
|
12,7
|
21,3
|
17
|
Décembre
|
9
|
16,2
|
12,6
|
Janvier (2006)
|
7,4
|
16,2
|
11,8
|
Février
|
8,2
|
16,2
|
12,2
|
Mars
|
9,8
|
19,7
|
14,8
|
Avril
|
13,8
|
23,9
|
18,9
|
Mai
|
16,8
|
28,5
|
22,6
|
juin
|
19,1
|
31,9
|
25,5
|
juillet
|
22,9
|
34,2
|
28,6
|
Les températures moyennes mensuelles, calculées
durant 12 mois depuis août 2005 jusqu'à juillet 2006, fournies par
l'INM, oscillent entre un maximum de 28,6°C enregistré au mois de
juillet 2006 à Tunis et un minimum de 11,8°C enregistré au
mois de janvier 2006.
Température
40
0
35
30
25
20
15
10
5
mois
min(T°)
max(T°)
moyenne
59
Fig. 13- Histogrammes représentant les
variations mensuelles des températures
moyenne, minimale et maximale dans le golfe de
Tunis
L'analyse des histogrammes (Fig. 13) montre que la
période froide s'étend entre décembre et février
alors que la période chaude s'étend entre juin et septembre. Il
est à noté que l'écart entre les températures
minimale et maximale pour chaque mois, reste relativement constant et varie
entre 9 et 12°C.
I.2. Les précipitations :
D'après les données de l'INM les
précipitations varient de façon très sensible d'un mois
à l'autre et on peut raisonnablement s'attendre à des
précipitations à n'importe quel mois de l'année et ce
à différents degrés de probabilité.
La période pluviale de l'année s'étale
sur cinq mois : du mois de novembre au mois de mars. Le maximum de jours de
pluie est enregistré en hiver pendant le mois de janvier (19 jours) avec
le maximum de pluviométrie 133,3 mm.
La saison estivale est la plus sèche avec un mois de
juillet complètement sec 0 mm.
La pluviométrie moyenne annuelle est de 457,7 mm avec 105
jours pluvieux.
60
- Tableau III : variations mensuelles des
précipitations et du nombre de jours pluvieux dans le Golfe de Tunis
(2005-2006)
pluviométrie
|
mois
|
Pluviométrie mensuelle
(mm)
|
Nombre de jours pluvieux
|
Aout05
|
17,6
|
8
|
sept-05
|
27,3
|
10
|
oct-05
|
10,7
|
5
|
nov-05
|
38,8
|
10
|
déc-05
|
93,9
|
14
|
janv-06
|
133,3
|
19
|
Février 06
|
50,4
|
11
|
mars-06
|
33
|
9
|
avr-06
|
16,3
|
6
|
mai-06
|
35,1
|
8
|
juin-06
|
1,3
|
5
|
juil-06
|
0
|
0
|
Total / année
|
457,7
|
105
|
pluviométrie
140
120
100
80
60
40
20
0
date
Fig. 14- histogrammes représentant les variations
mensuelles de la pluviométrie
(mm)
D'après les histogrammes on peut conclure que l'hiver
présente le maximum de pluviométrie. L'automne comme le printemps
est assez pluvieux, quoique l'été enregistre une baisse assez
marquée des apports pluviométriques et constitue ainsi la saison
sèche.
I.3. L'évaporation :
Tableau IV : variations mensuelles de
l'évaporation (mm) dans le golfe de Tunis
(2005-2006)
Evaporation
|
mois
|
Evaporation en (mm)
|
Aout05
|
219,8
|
sept-05
|
152,8
|
oct-05
|
113,4
|
nov-05
|
100,3
|
déc-05
|
80,5
|
janv-06
|
62,1
|
Février 06
|
75,4
|
mars-06
|
112
|
avr-06
|
136,9
|
mai-06
|
161
|
juin-06
|
223,5
|
juil-06
|
184,1
|
Total / année
|
1621,8
|
évaporation
250
200
150
100
50
0
mois
61
Fig. 15- histogrammes représentant les
variations mensuelles de l'évaporation (mm)
62
Les valeurs de l'INM montrent que l'évaporation est
maximale durant le mois de juin 2006 (223,5 mm) ; elle est minimale durant le
mois de janvier 2006 (62,1 mm).
L'évaporation moyenne annuelle est de 1621,8 mm.
La valeur moyenne annuelle de l'évaporation (1621,8 mm)
dépasse largement la pluie moyenne annuelle (457,7 mm). Le bilan
hydrique moyen annuel (P-ETP) est très déficitaire puisque les
fortes évaporations ne sont pas récompensées par les
précipitations.
Cependant, à l'échelle mensuelle, certaines
périodes sont susceptibles d'être excédentaires.
D'après les bilans moyens mensuels, on distingue deux périodes
:
Une période où (P-ETP) < 0 : le manque d'eau se
manifeste généralement durant les périodes sèches :
déficit climatique en août, septembre et octobre 2005 et de
février à juillet 2006.
Une période où (P-ETP) > 0 : l'excédent
d'eau qui en résulte généralement permettra la recharge de
la nappe : mois de décembre et janvier 2006.
I.4. l'humidité relative :
- tableau V : variations mensuelles de l'humidité
relative de l'air de août 2005 à avril
2006
Humidité relative (%)
|
mois
|
humidité min
|
humidité max
|
humidité moyenne
|
Aout05
|
33,00
|
80,84
|
56,92
|
sept-05
|
39,87
|
90,97
|
65,42
|
oct-05
|
46,10
|
91,81
|
68,95
|
nov-05
|
45,73
|
90,73
|
68,23
|
déc-05
|
51,29
|
89,61
|
70,45
|
janv-06
|
60,52
|
95,68
|
78,10
|
Février 06
|
51,57
|
85,63
|
68,60
|
mars-06
|
44,97
|
91,58
|
68,27
|
avr-06
|
41,70
|
88,70
|
65,20
|
D'après les données incomplètes de l'INM,
l'humidité relative à l'échelle mensuelle comme à
l'échelle saisonnière varie légèrement.
63
L'humidité relative de l'air est maximale pendant l'hiver
au mois de janvier (78,10%) et elle est minimale pendant l'été au
mois d'août (56,92%).
100,00
80,00
20,00
-
humidité relative
mois
humidité min
humidité max
humidité moy
60,00
40,00
Fig. 16- Histogrammes représentant les
variations de l'humidité relative minimale,
maximale et moyenne en % dans le secteur
d'étude
Les écarts mensuels entre l'évaporation relative
minimale et maximale sont importants. En effet, l'humidité relative
dépend surtout de la température et de la continentalité
et par conséquent de l'influence directe de la mer.
I.5. Les vents :
Les vents ont une action importante sur les masses d'eaux
puisqu'ils sont capables de générer localement les courants. Les
vents provoquent, au niveau des zones côtières, la remise en
suspension des éléments solides en voie de décantation et
réoxygénation des eaux de surface indispensable à la
survie des peuplements vagiles (Zaouali, 1977).
- Tableau VI : variation mensuelle de la vitesse du
vent en m/s dans le petit golfe de Tunis
mois
|
Août 05
|
Sept 05
|
Oct 05
|
Nov 05
|
Déc 05
|
Jan 06
|
Fév 06
|
Mars 06
|
Avril 06
|
force du vent (m/s)
|
8,39
|
7,53
|
6,29
|
6,83
|
6,71
|
7,13
|
7,03
|
8,68
|
8,43
|
les vents
64
10,00
Fig. 17-Variations mensuelles de la vitesse du vent en
m/s de août 2005 à avril 2006
4,00
2,00
-
D'après les données fournies par l'INM, la
valeur maximale est enregistrée au mois de mars 2006 (8,68 m/s) ; la
valeur minimale est enregistrée au mois d'octobre (6,29 m/s).
L'examen de la rose des vents, établie pour le gouvernorat
de Ben Arous, montre la prédominance des vents du secteur N-NW en hiver,
à E-SE en été. Du printemps à l'automne, les vents
du secteur SSW représentent une troisième composante (INM,
2005).
-Tableau VII : Répartition mensuelle
(année 2005) des vents par direction et par force (INM)
Mois
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
Vent le plus fréquent
|
ESE
|
NW
|
NW
|
NW
|
SW
|
NW
|
NW
|
SE
|
W
|
N
|
NE
|
ESE
|
Vent le plus fort
|
NW
|
NW
|
WNW
|
NNW
|
WSW
|
WNW
|
NW
|
NW
|
S
|
NW
|
NW
|
NNW
|
L'examen de la rose des vents montre que les vitesses moyennes
sont de l'ordre de 5 à 8 m/s alors que les vents les plus forts sont de
l'ordre de 9 à 16 m/s. Les vents dominants « brise de terre »
représentent environ 65% du total (INM, 2005).
65
II. Caractéristiques physico-chimiques des eaux
dans les stations d'étude : L'étude des caractéristiques
physico-chimiques de l'eau permet d'apprécier la qualité du
milieu (Fig. 7).
II.1. Les paramètres physiques :
II.1.1.La température de l'eau :
La température est un facteur écologique
limitant qui influence directement la physiologie des espèces et
conditionne leur répartition géographique. C'est un
paramètre influencé directement par la température de
l'air surtout au niveau des zones côtières, là où
les profondeurs de l'eau sont faibles. La température est aussi sous
l'influence de l'agitation de l'eau et par conséquence de la vitesse du
vent (Ghazali, 2005).
Tableau VIII : variations saisonnières de la
température de l'eau en °C dans les stations
étudiées
Température de l'eau (°C)
|
|
automne (05)
|
hiver (06)
|
printemps (06)
|
été (06)
|
HL12
|
26,5
|
11,8
|
18
|
26,3
|
HL78
|
26,8
|
12,3
|
18,5
|
26,4
|
O.Soltane à 1km de l'embouchure
|
27,1
|
12,7
|
25
|
27,2
|
emb.Soltane
|
27,3
|
12,5
|
22
|
27,5
|
SP
|
27,6
|
12
|
18,5
|
26,7
|
S2S3
|
28,5
|
12,1
|
19
|
26,5
|
Em.S.Soliman
|
28,1
|
12,6
|
24
|
28,8
|
Les valeurs les plus élevées de la
température sont enregistrées pendant l'été et
l'automne et varient entre 26, 3 et 28,8°C. Les valeurs les plus faibles
sont par contre enregistrées pendant la saison hivernale et varient
entre 11,8 et 12,7°C (Tableau VIII).
66
Fig. 18- Fluctuations saisonnières de la
température (°C) de l'eau dans les différentes
stations
D'après les courbes (Fig. 18), on remarque que les
fluctuations de la température sont comparables pour les stations
situées au niveau des alvéoles. Cependant, pour les stations
situées au niveau de l'oued Soltane et la sebkha de Soliman les valeurs
de la température de l'eau augmentent de façon remarquable, par
rapport aux autres stations, pendant la saison printanière. En effet,
elle atteint les 25°C au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane. Ceci
reviendrais peut être au faite que la tranche d'eau et l'hydrodynamisme
sont assez faibles dans ces stations et par conséquent le brassage de la
masse d'eau est insuffisant pour l'homogénéisation des
températures.
En hiver, la température de l'eau est presque constante
(11,8-12,6°C) et légèrement supérieure à celle
de l'air. Elle est sous l'influence, d'une part, de l'apport des eaux de la
Méditerranée occidentale dont la température est plus
forte et, d'autre part, des brises de terre amenant des flux d'air froid du
secteur N-W.
Pendant le printemps, les courants d'air chaud du secteur sud
vont favoriser l'augmentation de la température de l'eau qui restera
inférieure à celle de l'air (Ben Charrada, 1997).
En été, la température devient constante
mais inférieure à celle de l'air ; à l'automne celle-ci
diminue progressivement.
67
Tableau IX: températures des eaux
côtières de la baie de Tunis en °C (Ben Charrada,
1997)
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
T°C
des eaux côtière
|
14,2
|
13,9
|
15
|
15,5
|
16,6
|
21,1
|
22,8
|
25,9
|
26,1
|
23,6
|
18
|
14,2
|
II.1.2. Le potentiel d'hydrogène (pli) :
En milieu aquatique, le pli dépend essentiellement de la
composition ionique de l'eau et de l'activité des organismes (Ivanoff,
1972).
Les mesures prélevées dans les différentes
stations sont réparties dans le tableau X : Tableau X :
variations saisonnières du pH dans les stations
étudiées
Potentiel d'hydrogène pH
|
|
automne (05)
|
hiver (06)
|
printemps
(06)
|
été (06)
|
HL12
|
8,03
|
8,27
|
8,01
|
7,98
|
HL78
|
8,03
|
8,09
|
8,08
|
8,19
|
O.Soltane à 1km de l'embouchure
|
7,68
|
8,27
|
8,13
|
8,3
|
emb.Soltane
|
7,98
|
8,44
|
8,09
|
8,19
|
SP
|
8,04
|
8,34
|
7,9
|
8,2
|
S2S3
|
8,05
|
8,19
|
7,91
|
7,86
|
Em.S.Soliman
|
7,95
|
8,23
|
7,88
|
8,2
|
La région de hammam lif présente une valeur de pH
maximale de 8,27 en hiver et une valeur minimale en été 7,98.
68
Au niveau de l'oued Soltane, on a enregistré une valeur
maximale de 8,44 durant l'hiver au niveau de l'embouchure et une valeur
minimale de 7,68 dans l'oued à 1km de l'embouchure.
A Solimar plage la valeur la plus élevée est de
8,34 en hiver et la plus faible valeur est de 7,9 au printemps.
La région de Soliman présente une valeur
maximale de pH de 8,23 pendant l'été au niveau de la passe de la
sebkha et une valeur minimale de 7,86 pendant l'été au niveau de
l'alvéole entre les brise-lames S2 et S3. Les variations
saisonnières sont peu consistantes (Tableau X).
Fig. 19- Fluctuations saisonnières du pH dans
les différentes stations étudiées
L'analyse des courbes (Fig. 19) montre qu'il y a une
augmentation significative de la valeur du pH à partir de l'automne ;
elle atteint son maximum en hiver puis une chute avec l'arrivée du
printemps et une légère augmentation en été.
Les fluctuations sont relativement importantes au niveau de
l'oued Soltane, contrairement à la station de Hammam lif où le pH
est plus ou moins stable.
Il semble que l'activité photosynthétique
reprendrait durant l'hiver dans toutes les stations ce qui induirait une
augmentation du pH. La chute du pH au printemps peut être
expliquée par le faite qu'elle est due à l'activité
respiratoire des organismes marins (consommation de l'oxygène) (Ghazali,
2005). En été la dégradation de la matière
organique (dégagement d' O2) induit augmentation du pH dans la plupart
des stations (Added, 2002).
69
II.1.3. La conductivité électrique :
La conductivité est la propriété d'une
matière a transporté le courant électrique. La mesure de
la conductivité permet d'évaluer rapidement mais très
approximativement la minéralisation globale de l'eau (Rodier, 1975).
Elle permet donc d'évaluer la concentration en électrolytes
dissous et de détecter les perturbations de la composition ionique d'une
eau naturelle.
- Tableau XI : variations saisonnières de la
conductivité en mS/cm dans les stations
étudiées
La conductivité (mS/cm)
|
|
automne (05)
|
hiver (06)
|
printemps(06 )
|
été (06)
|
HL12
|
10,99
|
44,9
|
54,4
|
57,7
|
HL78
|
11,02
|
49,7
|
56
|
57,4
|
O.Soltane à 1km de embouchure
|
8,03
|
48,8
|
15,23
|
33,6
|
emb.Soltane
|
10,89
|
47,7
|
33,9
|
37,4
|
SP
|
11,01
|
49,9
|
55,6
|
58,2
|
S2S3
|
10,93
|
49,6
|
53
|
58,2
|
Em.S.Soliman
|
10,73
|
50
|
25,3
|
58,6
|
Les valeurs minimales de la conductivité sont
enregistrées en automne (8,03 mS/cm) au niveau de l'oued Soltane
à 1 km de l'embouchure. Les valeurs maximales sont enregistrées
en été (58,6 mS/cm) au niveau de la passe de la sebkha de
Soliman.
Les valeurs de la conductivité sont faibles en automne
et atteignent leur maximum en été.
Les stations situées au niveau des alvéoles des
plages de Hammam lif, Solimar plage et Soliman (Fig. 7) présentent des
courbes semblables et de même allure, indiquant une augmentation
progressive de la conductivité de l'automne à
l'été. Les stations situées au niveau de l'oued Soltane et
la sebkha de Soliman présentent des courbes en dents de scie, indiquant
des fluctuations remarquables de la conductivité. En effet, ces stations
présentent
70
une chute de la conductivité en automne, un pic en
hiver puis une autre chute au printemps et enfin un second pic en
été (Fig. 20).
Fig. 20- Fluctuations saisonnières de la
conductivité en mS/cm au niveau des stations
étudiées
Il semble que l'évaporation intense durant la saison
estivale, permettrait une concentration élevée en
électrolytes pour la majorité des stations
étudiées. D'autre part, les apports pluviaux pendant l'automne et
l'hiver 2006 (Fig. 14), auraient permis une dilution suffisante pour permettre
une diminution considérable des électrolytes dissous,
équivalente à celle de l'automne 2005.
Les fluctuations importantes au niveau de l'oued Soltane et la
sebkha de Soliman, notamment la chute des valeurs de la conductivité au
printemps 2006, peuvent être expliquées par l'existence d'une
influence des apports fluviales en eau douce en amont de l'oued Soltane et des
oueds déversants dans la Sebkha de Soliman (oued El Bey) notamment les
eaux déversées par les stations d'épuration (station de
Menzel Bouzelfa) (Fig 4).
II.2. Les paramètres chimiques :
II.2.1. L'oxygène dissous :
L'oxygène dissous est un facteur écologique
limitant qui influence directement le métabolisme aérobic et le
maintien de la vie aquatique. La dissolution de l'oxygène dans l'eau
71
est liée à plusieurs facteurs, en particulier :
la température, la pression atmosphérique et la salinité
(Rodier, 1984).
Il faudra tenir compte de la présence d'organismes
chlorophylliens, puisque la valeur de l'oxygène dissous est fortement
influencée par la respiration, la photosynthèse et par
l'oxydation des organismes et leurs dégradations par les
bactéries aérobies qui consomment l'oxygène. La variation
et la teneur en oxygène sont des indices du comportement de la
matière organique en contact avec l'eau.
- Tableau XII : variations saisonnières de la
teneur en oxygène dissous en mg/l dans les stations
étudiées
Oxygène dissous (en mg/l)
|
|
automne (05)
|
hiver (06)
|
printemps(06 )
|
été (06)
|
HL12
|
6,47
|
8,36
|
8,46
|
5,5
|
HL78
|
6,49
|
8,01
|
8,34
|
5,4
|
O.Soltane à 1km
|
13,34
|
15,38
|
19
|
11,5
|
emb.Soltane
|
7,25
|
7,2
|
5,1
|
9,5
|
SP
|
6,57
|
8,09
|
8,49
|
4,9
|
S2S3
|
6,64
|
8,16
|
8,5
|
5,1
|
Em.S.Soliman
|
6,22
|
5,71
|
6,82
|
5,2
|
D'après le tableau XII, on remarque que c'est au
printemps que les teneurs en oxygène dissous sont maximales (19 mg/l)
à 1 km de l'embouchure de l'oued Soltane. L'été est
caractérisé par les plus faibles valeurs (4,9 mg/l) à
Solimar plage.
Au niveau des stations de HL12, HL78, SP et S2S3, on note un
accroissement progressif de la teneur en oxygène dissous dans le milieu
(Fig. 7) depuis l'automne jusqu'au printemps. En effet, pendant cette
période il y a une meilleure solubilité de l'oxygène dans
l'eau à cause des faibles valeurs de salinité et de
température. Par ailleurs, la teneur en oxygène dissous diminue
avec l'arrivée de l'été avec élévation de la
température et évaporation intense qui augmente la
salinité (Fig. 21).
72
73
Au niveau de l'embouchure de la sebkha de Soliman les
fluctuations saisonnières et la teneur en O2 dissous sont relativement
faibles. Il semble que les valeurs élevées de température
et de la salinité, caractérisant la sebkha, ont un rôle
dans la diminution de la solubilité de l'oxygène dans l'eau. De
plus, l'existence d'un phénomène d'ensablement au niveau de
l'embouchure de la sebkha ne favoriserait pas un bon hydrodynamisme de la
faible tranche d'eau.
Fig. 21- Fluctuations saisonnières de la teneur
en O2 dissous (mg/l) dans les stations
étudiées
Au niveau de l'oued Soltane la teneur en oxygène
dissous est très élevée. Ceci est dû probablement
à l'activité photosynthétique qui est à son maximum
à cause de l'abondance des plantes chlorophylliennes (dégagement
d' O2) à cet endroit. D'autre part, les faibles salinités,
caractérisant l'eau douce de l'oued, permettraient une meilleure
solubilité de l' O2 dans l'eau.
Au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane, les fluctuations
sont très importantes et difficiles à expliquer vu que cet
endroit subirait la contribution d'une double influence concomitante maritime
et fluviale.
Les teneurs en O2 dissous dans les alvéoles (HL12,
HL78, SP, S2S3) en été sont inférieures aux normes de la
teneur en O2 dissous dans l'eau de mer (6 mg/l) ; ceci prouve que ces milieux
ne sont pas bien oxygénés durant cette période de
l'année. Ceci est peut être dû à une consommation de
l'oxygène par biodégradation.
Fig. 22- Fluctuations saisonnières de la
saturation en oxygène dissous (en %) dans les
stations étudiées
L'analyse de la figure (Fig. 22) montre que pour la plupart
des stations la saturation maximale est enregistrée au printemps (207 %
au niveau de l'oued Soltane) ; la saturation minimale est par contre
enregistrée en été (61 % à Solimar plage).
Ces variations peuvent être expliquées (Dridi,
1977), par le fait qu'au printemps le développement des organismes
phytoplanctonique est à son maximum ; l'activité
photosynthétique est donc à son paroxysme ; ceci aboutit à
un bilan positif, puisque la production de l'O2 dépasserait la
consommation de L'O2 par la respiration des êtres vivants existants dans
le milieu.
Au niveau de l'oued Soltane la saturation de l'eau en
oxygène dissous est supérieure à 100 % durant toute
l'année, ainsi le milieu est sursaturé. Ceci reviendrait peut
être au fait que l'activité photosynthétique
(microphytoplancton) est intense dans cet oued (eau de couleur verte).
La diminution de la saturation pendant l'été
dans la majorité des stations, à l'exception de l'embouchure de
la sebkha de Soliman, peut être expliquée par la mortalité
des macroalgues et la dégradation de la matière organique.
74
Il est à noter que les faibles saturations en O2
dissous pendant l'été dans les alvéoles (HL12, HL78, SP et
S2S3) montrent que ces milieux semi-ouverts présentent des signes de
confinement.
Au niveau de la sebkha de Soliman la saturation est maximale
en été. Ceci peut être expliqué par l'abondance des
algues nitrophiles (Ulva lactuca...) pendant cette période de
l'année.
II.2.2. La salinité :
La salinité est un facteur qui conditionne la
répartition spatio-temporelle des peuplements végétaux et
animaux dans le milieu aquatiques. Elle permet de classer les espèces
selon leur tolérance au sels comme suit :
- espèces euryhalines : ce sont les espèces qui
tolèrent une large variation de salinité ;
- espèces sténohalines : ce sont les
espèces qui exigent un intervalle de salinité bien
déterminé (Ghazali, 2005).
- Tableau XIII : variation saisonnière de la
salinité en g/l dans les stations étudiées
Salinité (g/l)
|
|
automne
(05)
|
hiver (06)
|
printemps(06
)
|
été (06)
|
HL12
|
36,8
|
33,8
|
35,8
|
38,2
|
HL78
|
37,3
|
37
|
36,9
|
38,1
|
O.Soltanne à
1km
|
14,6
|
9,2
|
8,9
|
20,9
|
emb.Soltane
|
19
|
16,9
|
21,2
|
23,5
|
SP
|
36,8
|
37,2
|
36,8
|
38,6
|
S2S3
|
36,7
|
35,1
|
34,9
|
38,6
|
Em.S.Soliman
|
37,1
|
37,3
|
15,4
|
39
|
75
On remarque que la salinité oscille entre 35 et 38 g/l
; elle est proche de la valeur standard de l'eau de mer pour la majorité
des stations à l'exception de l'Oued Soltane et la sebkha de Soliman
(Tableau XIII).
Fig. 23- Fluctuations saisonnières de la
salinité en g/l dans les stations étudiées
Les stations situées au niveau des alvéoles
(HL12, HL78, SP et S2S3) présentent une baisse de la salinité
durant la saison hivernale (33,8 g/l) à HL12 et une
élévation progressive à partir du printemps ; cette
élévation est peut être due aux précipitations
intenses pendant l'hiver (apport d'eau douce) et la faible évaporation
hivernale. De plus, la salinité atteint ses valeurs maximales en
été (38,6 g/l) à Solimar plage mais elle diminue
progressivement avec l'arrivée des premières pluies de
l'automne.
Les fluctuations au niveau de ces stations ne sont pas
importantes, contrairement aux stations de L'oued Soltane et la sebkha de
Soliman (Fig. 23).
La salinité est relativement faible au niveau de l'oued
Soltane et même au niveau de l'embouchure durant toute l'année par
rapport aux autres stations de la frange littorale. Les valeurs minimales sont
enregistrées en hiver (9,2 g/l) en période de crues
causées par les précipitations très abondantes et les eaux
de ruissellements qui se déversent dans l'oued. La salinité
augmente en été et atteint les 23,5 g/l (embouchure). Etant
données, la dominance des apports d'eau douce de l'oued et des pluies la
salinité reste faible au niveau de l'embouchure.
76
La salinité est relativement élevée au
niveau de la sebkha de Soliman pendant toute l'année (37,1 et 39 g/l)
à l'exception du printemps où la salinité chute (15,4
g/l). Cette évolution est peut être due à un apport massif
d'eau douce.
A l'exception de l'oued Soltane, les valeurs de la
salinité mesurées dans les différentes stations sont
très proches de celles trouvées par Ben Charrada (1997) dans les
eaux côtières de la baie de Tunis (Tableau XIV).
Tableau XIV : Salinités des eaux
côtières de la baie de Tunis (Ben Charrada, 1997)
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Eaux
côtières du golfe (%o)
|
37,6
|
36,5
|
36,5
|
36,6
|
36,8
|
37
|
37,2
|
37,4
|
37,2
|
37,2
|
36,8
|
36,7
|
II.3. Les sels nutritifs :
Le développement du phytoplancton dépend
étroitement des sels nutritifs, essentiellement les sels azotés
et phosphorés. La concentration de ces derniers dans l'eau de mer est
variable dans le temps et dans l'espace et peut de ce fait limiter la
production de la matière vivante (Ben Charrada, 1997).
Le milieu marin reçoit continuellement des sels
minéraux (en particulier nitrates et phosphates) à travers les
apports terrigènes provenant des ruissellements affectant des terres
cultivées traitées par des engrais chimiques et des oueds surtout
au moment des crues (Ghazali,2005).
L'étude des sels nutritifs est assez importante. En
effet, ces sels peuvent caractériser la masse d'eau et favoriser la
richesse biologique de l'écosystème (Fig. 30).
L'interprétation de l'évolution des sels
nutritifs dans un milieu reste complexe surtout pour les eaux de surface en
raison de l'instabilité des conditions environnementales
1- l'azote :
a- Les nitrites (NO2 -) :
77
Les nitrites sont très significatives en terme de
toxicité vu leur pouvoir oxydant et possèdent donc une action
méthemoglobinisante. Par ailleurs, les nitrites sont indicatrices de
pollution (Rodier, 1984).
La teneur en nitrites la plus élevée a
été enregistrée en hiver au niveau de l'oued Soltane 19,65
umol/l et la plus faible est de l'ordre de 0,17 umol/l au niveau de Solimar
plage.
Au printemps la teneur la plus élevée en
nitrites est de l'ordre de 17,18 umol/l au niveau de l'embouchure de l'oued
Soltane mais aucune trace de NO2 n'a été détectée
dans l'échantillon de Solimar plage.
En été les teneurs en nitrites deviennent
très faibles dans toutes les stations et ne dépassent pas
1,36umol/l.
Tableau XV : variations saisonnières des
concentrations de l'eau en nitrites au niveau
des stations étudiées
|
N- NO2- (umol/l)
|
stations
|
hiver (06)
|
printemps (06)
|
été (06)
|
HL12
|
2,95
|
0,929
|
1,36
|
HL78
|
0,23
|
0,06
|
1,16
|
O.Soltanne à 1km
|
19,65
|
0,09
|
1,32
|
emb.Soltane
|
15,57
|
17,18
|
0,93
|
SP
|
0,17
|
0
|
1,27
|
S2S3
|
0,76
|
1,99
|
0,78
|
Em.S.Soliman
|
0,31
|
2,76
|
0,99
|
Les fluctuations saisonnières sont faibles dans la
majorité des stations à l'exception de l'oued Soltane (Fig. 24).
Ceci peut être expliqué par le fait que les paramètres
chimiques de l'eau de mer de notre secteur (pH >8 et saturation du milieu en
oxygène dissous) favorisent l'oxydation de la forme nitrite (qui est
très instable) en nitrate plus stable dans l'eau de mer.
78
Les fluctuations saisonnières, peu négligeables
des nitrites dans ces stations, sont dues aux variations de l'oxygène,
du pH et du phytoplancton (Ben Charrada, 1997).
L'origine des nitrites détectées dans les
alvéoles du secteur (HL12, HL78, SP et S2S3), serait vraisemblablement
la minéralisation de la matière organique dissoute dans l'eau.
Fig. 24- Fluctuations saisonnières de la
concentration de l'eau en nitrites au niveau des
stations étudiées
Pendant l'hiver, la teneur des eaux à l'embouchure de
l'oued Soltane et dans l'oued lui-même est très
élevée (15,57 et 19,65 umol/l). Ceci serait tributaire des
apports terrigènes chargés en matière organique et de
polluants qui sont drainés par l'oued lors des crues hivernales. Avec
l'arrivée du printemps, ces teneurs vont diminuer brutalement au niveau
de l'oued Soltane tandis qu'elles se maintiennent avec une légère
augmentation (17,8 umol/l) au niveau de l'embouchure qui deviendrait
probablement un lieu d'accumulation de cet élément pendant la
saison printanière (fermeture de la passe) accompagnée peut
être d'une floraison phytoplanctonique (Fig. 24).
En été, on enregistre une chute des teneurs en
nitrites à cause probablement de l'absence des pluies (diminution du
lessivage des terres agricoles voisines traitées par les engrais
chimique) et la diminution des apports continentaux.
Ces résultats montrent que les rejets de l'oued
Méliane en nitrite sont sans effet sur le secteur d'étude
probablement à cause de l'instabilité de cet
élément dans le milieu marin.
79
La comparaison des teneurs mesurées avec celles des
normes de concentrations des sels nutritifs dans l'eau de mer (Rodier, 1983)
montre l'existence d'une pollution organique au niveau de l'oued Soltane. En
effet, les valeurs enregistrées au niveau de l'oued dépassent
largement la teneur normale des nitrites dans le milieu marin (1umol/l).
Les valeurs enregistrées au niveau de HL12 en hiver
(2,95umol/l) et à l'embouchure de sebkha de Soliman au printemps (2,76
umol/l) sont légèrement au dessous des normes.
b- Les nitrates (NO3 -) :
Les nitrates représentent la forme azotée la
plus stable et la plus importante quantitativement dans les eaux. Ils
constituent le principal élément du développement du
phytoplancton et en particulier des diatomées puisqu'ils
présentent le principal facteur trophique. Cependant avec un bloom
phytoplanctonique, une faible précipitation et une forte insolation les
nitrates sont en faibles concentrations dans le milieu (Hobson 1985 in
Daly-Yahia, 1993) ; celles-ci sont causées par l'élévation
du métabolisme du phytoplancton. La régénération
des nitrates résulte de l'oxydation de l'azote organique par les
bactéries.
En général les nitrates ont pour origine la
fertilisation excessive des zones agricoles par les engrais, les rejets des
eaux usées et occasionnellement les rejets de certaines industries
(Rodier, 1984).
Les teneurs les plus élevées en nitrates sont
enregistrées durant les trois saisons (hiver, printemps et
été) est au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane avec
respectivement 45,8 26,76 et 7,96 umol/l. Les teneurs les plus faibles sont par
contre enregistrées en hiver et au printemps au niveau de HL12 (1,33 ;
4,89 umol/l), et en été au niveau de Solimar plage (1,12
umol/l).
Tableau XVI : variations saisonnières de la
concentration de l'eau en nitrates au niveau des stations
étudiées
|
N- NO3- (umol/l)
|
stations
|
hiver (06)
|
printemps (06)
|
été (06)
|
HL12
|
1,33
|
4,89
|
2,91
|
HL78
|
2,07
|
8,29
|
2,95
|
O.Soltanne à 1km
|
17,45
|
5,07
|
7,48
|
emb.Soltane
|
45,8
|
26,76
|
7,96
|
SP
|
3,3
|
8,3
|
1,12
|
S2S3
|
3,97
|
9,06
|
2,45
|
Em.S.Soliman
|
1,85
|
6,9
|
1,68
|
80
Pour la plupart des stations, à l'exception de l'oued
Soltane et son embouchure, on note une augmentation des concentrations en
nitrates dans l'eau pendant la saison printanière puis une chute avec
l'arrivée estivale (Fig. 25). Ceci n'est probablement pas en relation
avec le cycle écologique du phytoplancton mais vraisemblablement
dû au fait que les précipitations hivernales et
printanières, les températures basses et la forte
oxygénation du milieu favorisent l'oxydation rapide du NO2 en NO3 (Ben
Charrada, 1997). En été, l'élévation de la
température et la diminution de l'oxygène dissous favorisent
plutôt la chute de la concentration des nitrates dans l'eau.
Fig. 25- Fluctuations saisonnières de la
concentration de l'eau en nitrates au niveau
des stations étudiées
Les teneurs en nitrates, plus ou moins importantes
enregistrées dans les eaux des alvéoles (HL12, HL78, SP et S2S3)
(Fig. 7), témoignent du confinement de ces milieux (très forte
accumulation de macroalgues et feuilles de posidonies). Cependant ces teneurs
restent dans l'intervalle de la teneurs normale en nitrate dans l'eau de mer (1
< NO3<10umol/l) (Rodier, 1983).
Au niveau de la station HL12 la concentration en NO2 (2,95
umol/l) est supérieure à celle de NO3 (1,33 umol/l). Ceci
constitue un cas particulier puisque les nitrites en milieux
oxygénés sont généralement en très faibles
quantités (Zeggaf-Tahri, 1993). Ainsi, la première alvéole
de Hammam lif comprise entre les deux brise-lames HL1 et HL2 (Fig. 7)
présentent
81
les caractéristiques d'un milieu mésosaprobes B
où les teneurs en nitrites sont élevées et ceux des
nitrates faibles (Ghazali, 2005).
Au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane, la plus forte
teneur en nitrates a été enregistrée en hiver alors que la
teneur la plus faible a été enregistrée en
été. Cette évolution serait due à l'importance des
pluies hivernales et aux apports riches en nitrates provenant du lessivage des
terres agricoles du bassin versant traitées par les fertilisants et les
engrais chimiques. En été, ces apports sont pratiquement nuls
suite à l'absence de pluies.
Au niveau l'oued Soltane il y a une diminution de la
concentration des nitrates au printemps probablement à cause du bloom
phytoplanctonique qui va puiser ces éléments qui sont essentiels
à son développement. La faible régénération
des nitrates en été est due probablement à la diminution
du phytoplancton suite aux fortes températures estivales.
Les eaux de l'embouchure de l'oued Soltane sont
polluées par les nitrates surtout en hiver et au printemps puisque les
teneurs dépassent les normes des nitrates dans le milieu marin (1 <
NO3<10umol/l) (Rodier, 1983).
c- Les ions ammonium (NH4 +) :
La présence des ions ammonium dans un milieu aquatique
indique une dégradation incomplète de la matière
organique. Cet élément a pour origine la matière
végétale dans les cours d'eaux, la matière organique
animale ou humaine, les rejets industriels et les engrais azotés
(Rodier, 1984).
Sa présence dans l'eau en grande quantité est
à l'origine des valeurs élevées du pH dans l'eau (8,2
à 8,3).
Tableau XVII : variations saisonnières de la
concentration de l'eau en ion ammonium
au niveau des stations étudiées
|
N-NH4 + (umol/l)
|
stations
|
hiver (06)
|
printemps (06)
|
été (06)
|
HL12
|
4,15
|
4,4
|
4,83
|
HL78
|
7,72
|
0,57
|
6,24
|
O.Soltanne à 1km
|
91,53
|
9,01
|
10,46
|
emb.Soltane
|
100,39
|
7,01
|
14,4
|
82
SP
|
6,37
|
2,95
|
2,21
|
S2S3
|
13,34
|
6,59
|
2,02
|
Em.S.Soliman
|
21,72
|
34,19
|
9,26
|
En hiver la teneur la plus élevée a
été enregistrée au niveau de l'embouchure de l'oued
Soltane (100,39 umol/l). La teneur la plus faible a été
enregistrée au niveau de HL12 (4,15 umol/l).
La teneur la plus élevée au printemps est celle
enregistrée au niveau de la sebkha de Soliman (34,19 umol/l) et la plus
faible teneur est enregistrée au niveau de HL78 (0,52 umol/l).
Les eaux de l'embouchure de l'oued Soltane contiennent la plus
forte concentration en azote ammoniacal alors que celles de S2S3 contiennent la
plus faible concentration (tableau XVII).
Fig. 26- Fluctuations saisonnières de la
concentration de l'eau en azote ammoniacal
au niveau des stations étudiées
Les concentrations et les fluctuations saisonnières de
l'azote ammoniacal sont très faibles au niveau des alvéoles
(HL12, HL78, SP et S2S3) (Fig. 26). Ceci s'expliquerait par le fait que ces
milieux sont à l'abri des rejets terrigènes. De plus, la
présence de l'oxygène et l'assimilation par le phytoplancton dans
le milieu marin accélère l'épuisement de cet
élément par les processus de nitrification (Ben Charrada,
1997).
83
La concentration relativement importante enregistrée
dans l'alvéole de Soliman plage (S2S3) en hiver (13, 34 umol/l)
dépasse la teneur normale de NH4 +dans un milieu marin selon
Rodier (1983) (1 < NH4 +<10 umol/l). La forte accumulation de
la matière végétale, composée de macroalgues et des
laisses de posidonies dans ce milieu, en est l'origine. De plus, cette
alvéole joue le rôle d'un piège pour la matière
organique à cause du faible espacement entre les brise-lames S2 et
S3.
Au niveau de l'oued Soltane ainsi qu'au niveau de son
embouchure les concentrations les plus élevées sont
enregistrées en hiver en corrélation avec les nitrates
précèdent la chute brusque printanière. En effet, les eaux
de ruissellement qui drainent les terres agricoles et les eaux des stations
d'épuration ainsi que les rejets urbains et domestiques sont très
riches en azote ammoniacal. Ainsi, ils sont la source de l'enrichissement de
l'oued en azote ammoniacal. En effet, les concentrations de l'eau en NH4 + (91,
53 et 100,39 umol/l) dépassent largement la teneur normale (10umol/l).
On est donc en présence d'un cas de pollution organique au niveau de
l'embouchure de l'oued pendant l'hiver. La diminution brusque au printemps et
en été de la teneur en azote ammoniacal est due probablement
à l'absence des précipitations et donc à la diminution des
apports et des rejets. Le bloom phytoplanctonique durant le printemps y est
probablement responsable.
Au niveau de l'embouchure de la sebkha de Soliman les rejets
urbains, domestiques et agricoles directement ou indirectement dans la sebkha
ajoutés à la forte accumulation d'algues et de déchets
organiques semblent être à l'origine des teneurs
élevées en azote ammoniacal en hiver et au printemps.
2- Le phosphore :
L`évolution du phosphore est à priori simple. Il
est introduit dans les écosystèmes aquatiques par les eaux de
ruissellement. Ces dernières permettent le développement du
phytoplancton et des animaux situées à divers niveaux des
chaînes trophiques limniques ou marines (Ramade, 1987) (Fig. 30). Dans
tous les écosystèmes aquatiques (ou continentaux) le phosphore se
présente sous quatre formes différentes respectivement insolubles
ou dissoutes. Le phosphore se trouve essentiellement dans l'eau sous des formes
inorganiques (orthophosphateP-PO4) (Fig. 27).
En absence de toute source de pollution, le phosphore est
présent dans les eaux superficielles avec des concentrations très
faibles. Les industries agricoles et alimentaires, les industries de phosphore
et les rejets des eaux domestiques sont à l'origine de l'apport du
phosphore dans l'eau de mer (Zeggaf-Tahri, 1993).
84
Le phosphore est considéré comme le principal
facteur limitant pour les organismes autotrophes (Zeggaf-Tahri, 1993).
Orthophosphates minéraux dissous (ou solubles)
Phosphates organiques de la biomasse
Phosphates organiques dissous ou solubles
Phosphates organiques particulaires provenant
des matières organiques
Fig. 27- Cycle du phosphore (Ramade, 1984)
a- Les Orthophosphates :
Tableau XVIII : Variations saisonnières de la
concentration de l'eau en phosphore
inorganique au niveau des stations
étudiées
|
P- PO43- (umol/l)
|
stations
|
hiver (06)
|
printemps (06)
|
été (06)
|
HL12
|
1,36
|
0,34
|
1,09
|
HL78
|
0,73
|
0,22
|
0,67
|
O.Soltanne à 1km
|
5,11
|
0,8
|
2,1
|
emb.Soltane
|
4,45
|
1,51
|
3,41
|
SP
|
0,94
|
0,29
|
0,69
|
S2S3
|
0,66
|
0,31
|
0,5
|
85
Em.S.Soliman
Les teneurs les plus importantes en phosphore inorganique sont
détectées surtout en hiver au niveau de l'oued Soltane et son
embouchure (5,11 et 4,45 umol/l). Le printemps est marqué par les plus
faibles valeurs qui ne dépassent pas 1,51 umol/l au niveau de
l'embouchure de l'oued Soltane. En été, on signale une faible
augmentation de la teneur en phosphore inorganique qui atteint les 3,41 umol/l
à l'embouchure de l'oued Soltane (Tableau XVIII).
Ainsi, durant l'hiver les teneurs sont relativement
élevées dans la majorité des stations (Fig. 28). Dans les
alvéoles (HL12, HL78, SP et S2S3), en absence de sources d'apport de
phosphate, les teneurs en phosphore minéral enregistrées sont
légèrement supérieures à la teneur normale dans
l'eau de mer qui est de l'ordre de 1 umol/l 95 ug/l (Amniot et Chaussepied,
1983 ; Rodier, 1983). Les teneurs enregistrées seraient probablement
dues à la dégradation de la matière organique provenant de
la mort de la végétation aquatique (les laisses de posidonies) et
du phytoplancton. D'autre part, ces teneurs seraient dues à la remise en
suspension des particules fines.
Fig. 28- Fluctuations saisonnières de la
concentration de l'eau en phosphore
inorganique au niveau des stations
étudiées
86
Au niveau de l'oued Soltane et son embouchure les teneurs
relativement importantes, enregistrées en hiver, sont vraisemblablement
dues aux rejets domestiques, urbains et industriels mais aussi des apports
provenant du lessivage des terres cultivées qui utilisent le phosphate
dans la fertilisation des terres (Zeggaf-Tahri, 1993). Ces apports riches en
phosphore, favorisés par les fortes précipitations hivernales,
vont contribuer à l'enrichissement des eaux de l'oued en phosphore
minéral et organique. L'embouchure de l'oued Soltane semble être
un point d'accumulation du phosphore inorganique drainé par l'oued. Ceci
impliquerait la présence d'un phénomène d'eutrophisation
au niveau de l'oued Soltane durant l'hiver puisque les teneurs
enregistrées (5,11 et 4,45 umol/l) dépassent les teneurs normales
du PO4 dans un milieu marin (l'ordre de 1 umol/l 95 ug/l).
Au niveau de l'embouchure de la sebkha de Soliman la teneur
enregistrée en hiver (2,04 umol/l) s'expliquerait par le
déversement des eaux usées de la ville de Soliman par la
canalisation des égouts dans la sebkha associé à une
minéralisation de la matière végétale au niveau de
la passe par les bactéries qui libèrent l'ion PO4 dans la colonne
d'eau.
Au printemps, dans toutes les stations la teneur du phosphore
diminue car cet élément est nécessaire au
développement des algues et du phytoplancton à cette
période de l'année (Ben Charrada, 1997). En effet, le cycle du
phytoplancton est caractérisé par un pic printanier.
En été la régénération du
phosphore inorganique se fait probablement par la dégradation de la
matière organique puisque la teneur en oxygène mesurée est
faible et la température enregistrée est élevée.
Cependant les concentrations en phosphore restent au dessus de la teneur
normale (1umol/l) dans l'oued Soltane et son embouchure (3,41 umol/l), au
niveau de HL12 (1,09 umol/l) et à l'embouchure de S.Soliman (1,16
umol/l).
Il est à noter que les teneurs enregistrées au
cours de cette étude sont relativement supérieures à
celles déclarées par l'ONAS pendant l'année 2005, au
niveau du golfe qui est de l'ordre de 0,01 mg/l 0,10 umol/l.
3- Relation entre azote total et phosphore total
:
La plupart des stations, durant l'hiver, le printemps et
l'été, enregistrent des teneurs en azote total largement
supérieures à celles du phosphore total surtout au niveau des
points de rejets (Fig. 29). Ceci peut être expliqué par le fait
que les rejets déversés dans le secteur sont beaucoup plus riches
en azote qu'en phosphore. D'autre part, il semblerait que l'assimilation par le
phytoplancton de ces deux éléments se fait dans des proportions
différentes (Ben Charrada, 1997).
450
400
N - total P -
total
350
300
250
200
150
100
50
0
87
Fig. 29- Histogrammes de fréquences
représentants la répartition spatiale des
concentrations moyennes de l'eau en N-total et P-total
dans les différentes stations étudiées (année
2006)
L'étude du rapport N/P serait intéressante pour
caractériser la qualité de l'eau dans le milieu. Dans l'eau de
mer le rapport normal de N/P est égal à 16 (Rodier, 1983).
- Tableau XIX : Rapport N/P (umol/l) au niveau des
stations étudiées pendant l'hiver,
printemps et été 2006
stations
|
N / P atomique
|
HL12
|
3,8
|
HL78
|
10,12
|
O.Soltanne à 1km
|
10,51
|
emb.Soltane
|
8,61
|
SP
|
4,14
|
S2S3
|
11,83
|
Em.S.Soliman
|
9,57
|
Chiaudani (1983) a étudié le rapport N/P dans
plusieurs lagunes italiennes a montré que lorsque le rapport N/P
atomique est élevé, le phosphore est un facteur limitant. Pour
des valeurs très basses, c'est l'azote qui est le facteur limitant. Dans
notre secteur d'étude les stations HL78, l'oued Soltane et son
embouchure et S2S3 présentent un rapport N/P assez important compris
entre 8,61 et 11,83 umol/l (Tableau XIX) ce qui montre que le phosphore est le
facteur limitant dans ces milieux. En effet, Ben Charrada (1997) a
signalé l'existence
88
d'un pic de phytoplancton au printemps qui commence à
chuter dès que le phosphore minéral est épuisé.
Au niveau de HL12 et SP ce rapport est relativement moins
important que celui des autres stations (tableau XIX). Ceci s'expliquerait par
le fait qu'il y a une tendance vers une régularisation de l'assimilation
de l'azote et du phosphore par le phytoplancton.
Fig. 30- Schéma général du
modèle écologique de la zone côtière de la baie
de
Tunis (Ben Charrada, 1997)
89
II.3. Conclusion :
Le long de la frange littorale, allant de Hammam lif à
Soliman, les différents paramètres physico-chimiques
enregistrés (température, pH, conductivité,
salinité...), sont assez proches de ceux mentionnés par Ben
Charrada (1997), Ben kheder-Dhaoui (2001), Ben Lamine (2005), Boussoufa (2005)
et Ghazali (2005).
En ce qui concerne la corrélation entre ces
paramètres : on remarque que la baisse de la température et de la
salinité de l'eau durant les saisons hivernale et printanière
impliquerait
une augmentation de la teneur en oxygène dissous. Alors
que, l'élévation de la température et de la
salinité durant l'été aurait pour effet de diminuer la
solubilité de l'oxygène dissous dans le milieu. En effet, une eau
moins salée et plus froide dissout mieux l'oxygène qu'une eau
plus salée et moins froide (Boussoufa, 2005).
La libération de l'oxygène par l'activité
photosynthétique durant l'hiver et le printemps concorderait avec
l'augmentation du pH pendant cette période.
Les valeurs de la température enregistrées pour
toutes les stations sont inférieures aux normes relatives à l'eau
de mer (35°C). Cependant, ces valeurs sont un peu plus
élevées que
celles mentionnées par Ben Charrada (1997) dans les
eaux côtières du golfe, avec un écart qui varie de 3
à 6°C (Tableau IX). Ceci montre que la formation des
alvéoles entre les brises lames ne serait vraisemblablement pas sans
effet sur la température de l'eau dans ces milieux.
Les valeurs du pH sont assez stables et ne subissent pas de
variations considérables dans les stations étudiées
à l'exception de celle de l'oued Soltane où les fluctuations
saisonnières sont plus ou moins importantes. Ces dernières sont
dues probablement à l'influence des apports fluviaux, ce qui indique une
certaine instabilité de ce milieu.
Cette régularité du pH traduit, selon Ben
Charrada (1997), des eaux marines relativement stables et un milieu
légèrement basique (7,68 - 8,34) durant toute l'année. Les
valeurs sont
dans les normes du pH de l'eau de mer (6,5 < pH< 8,5).
Une élévation de la valeur du pH est due à une
activé photosynthétique des algues nitrophiles qui se sont
développées suite à une eutrophisation causées par
des rejets continentaux. Ceci sous entend une réserve alcaline
suffisante des eaux du Golfe (Boussoufa, 2005).
L'évolution saisonnière de la
conductivité électrique dépend vraisemblablement de
l'évaporation et des apports fluviatiles.
La diminution des teneurs en oxygène,
enregistrées en été, témoigne de l'apparition de
signes de confinement dans les alvéoles. Ces teneurs dépendent en
particulier de la production primaire des macroalgues, de l'hydrodynamisme et
de la dégradation de la matière organique.
90
A l'exception de l'oued Soltane, la salinité
présente des écarts saisonniers assez faibles pour les autres
stations et elles sont proches de celles trouvées par Ben Charrada
(1997) (Tableau XIV). Ses valeurs sont assez basses et proches de celle de
l'eau de mer standard.
En comparant nos résultats avec ceux des travaux
antécédents et aux normes tunisiennes, nous pouvons conclure que
l'impact des aménagements sur les propriétés
physico-chimiques du milieu reste négligeable par rapport à
l'influence des rejets fluviaux sur la qualité du milieu.
les mesures des sels nutritifs montrent des valeurs
relativement élevées des nutriments dont l'origine serait
essentiellement les rejets urbains, domestiques et agricoles par les biais de
l'oued Soltane et la sebkha de Soliman et la dégradation de la
matière végétale.
Les corrélations entre les teneurs en azote inorganique
et le phosphore inorganique permettent de distinguer deux périodes
différentes. La première, correspond à la saison
printanière ; celle-ci est caractérisée par des teneurs
faibles en azote minéral, des teneurs négligeables en phosphore
inorganique et un rapport N/P élevé. La seconde période
correspond à la saison estivale et est caractérisée par
des teneurs élevées en sels nutritifs et un rapport N/P
faible.
Ces deux périodes seraient en relation directe avec les
rejets terrigènes, les conditions physico-chimiques du milieu et le
cycle écologique du phytoplancton. Il semble que la croissance de ce
dernier serait limitée par la concentration du milieu en phosphore
minéral. En effet, pendant la période printanière nous
avons remarqué un épuisement du phosphore minéral et une
faible teneur en azote minéral. Ben Charrada (1997), a montré
l'existence d'une assimilation préférentielle du phosphore par le
phytoplancton par rapport à l'azote (Fig. 30).
La comparaison des teneurs en nutriments mesurées avec
les teneurs normales des sels nutritifs dans l'eau de mer données par
Rodier (1984) suppose l'existence d'une eutrophisation au niveau de
l'embouchure de l'oued Soltane et de la sebkha de Soliman.
Les alvéoles qui se sont formées à la
suite de la mise en place des brises lames de Hammam lif, de Solimar plage et
de Soliman plage sont caractérisées par des teneurs relativement
faibles en nutriments. Ainsi, ces alvéoles ne sont probablement pas le
siège d'une accumulation des nutriments. Ces derniers proviendraient en
majeure partie par la dégradation de la matière organique
d'origine végétale.
Les teneurs en PO4 signalées par Zeggaf-Tahri en 1993
au niveau des brise-lames de Hammam lif (3,6 mg/l 37,9 umol/l)
témoignent d'une forte eutrophisation du milieu à la suite des
rejets d'eaux usées dans les alvéoles. Les mesures de PO4
enregistrées dans le cadre
91
de ce travail (1,36 umol/l) sont de loin inférieures
aux valeurs signalées par Zeggaf-Tahri en 1993. Ceci s'expliquerait par
l'arrêt du déversement des rejets domestiques. Ainsi, on note une
amélioration progressive de la qualité de l'eau dont l'origine
serait entre autres l'hydrodynamisme important et la dynamique
sédimentaire (Ben Charrada, 1997).
III. La chlorophylle a et la phéophytine :
III.1. La chlorophylle a :
L'étude de variation de la chlorophylle a, à
l'échelle saisonnière, permet d'expliquer d'une part le cycle
écologique du développement du phytoplancton et d'autre part, la
variation des sels nutritifs qui représentent les éléments
essentiels à sa croissance.
Tableau XX : variations saisonnières de la
concentration de l'eau en chlorophylle a
au niveau des stations
étudiées.
|
chlorophylle a (mg/m3)
|
stations
|
hiver (06)
|
printemps (06)
|
été (06)
|
HL12
|
5,72
|
1,6
|
7,85
|
HL78
|
4,45
|
2,67
|
11,56
|
O.Soltanne à 1km
|
6,69
|
4,8
|
21,56
|
emb.Soltane
|
2,22
|
30,97
|
15,69
|
SP
|
1,14
|
1,06
|
2,02
|
S2S3
|
1,5
|
1,6
|
8,56
|
Em.S.Soliman
|
3,43
|
46,45
|
12,36
|
En hiver la teneur en chlorophylle a dans l'eau est
relativement basses surtout au niveau de l'alvéole de Solimar plage et
celle de Soliman plage (1,14 et 1,5 mg/m3). La teneur la plus
élevée ne dépasse pas les 6,69 %mol/l au niveau de l'oued
Soltane (Tableau XX).
Au printemps la teneur augmente de façon
considérable est atteint les 46,45 mg/m3 à
l'embouchure de sebkha de Soliman et 30,97 mg/ m3 alors que les
faibles valeurs sont enregistrées aux niveau des alvéoles et
elles sont comprises entre 1,06 et 2,67 mg/m3.
En été, les teneurs les plus
élevées sont enregistrées dans l'oued Soltane (21,56
mg/m3).
92
Fig. 31- Fluctuations saisonnières de la
chlorophylle a (en mg/m3) dans les stations
étudiées
Les variations saisonnières dans les alvéoles
HL12, HL78, SP et S2S3 (Fig. 7) sont minimes avec une légère
diminution au printemps et une faible augmentation en été (Fig.
31). Ceci s'expliquerait par la faiblesse des teneurs en nutriments surtout en
nitrates et phosphore minéral dans les alvéoles, ce qui ne
favoriserait pas le bon développement du phytoplancton. Ainsi, les
alvéoles qui se sont formées entre les brise-lames ne
présentent pas de véritables pièges pour les sels
nutritifs, à l'exception de l'alvéole HL78 qui présente
une teneur assez élevée en été suite peut
être à un confinement du milieu et l'apparition de certaines
anomalies des paramètres physico-chimiques (oxygène,
température...). En effet, on a montré que la majeure partie des
sels nutritifs dans les alvéoles proviendrait da la dégradation
et de minéralisation de la matière organique (les laisses de
posidonie et des macroalgues).
Les faibles teneurs du phosphore minéral
constitueraient un facteur limitant du développement du phytoplancton
dans les alvéoles.
Au printemps, au niveau de l'embouchure de l'oued
Méliane et de sebkha de Soliman, la teneur en chlorophylle a est
très élevée ; elle correspond aux faibles teneurs en sels
nutritifs pendant cette période. Ceci s'expliquerait par l'existence de
concentrations élevées en phytoplancton dans ces milieux à
cause des rejets et de la dégradation de la matière organique.
93
D'après Ben Charrada (1997), il y aurait un pic
printanier de phytoplancton qui correspond à l'épuisement du
phosphore minéral nécessaire à sa croissance.
La production primaire dans ces zones est relativement
importante. Cependant, celle-ci reste de loin inférieure aux valeurs
indicatrices de milieux pollués (850 mg/m3 dans l'adriatique,
Marchetti R., 1987 ; Munawar et Stadelman, 1974).
Dans l'oued Soltane, on remarque une augmentation de la teneur
en chlorophylle a en été (21,56 mg/m3) contrairement
aux deux autres saisons où elle reste faible malgré des teneurs
en phosphore minéral faible au printemps (0,8 umol/l). Ceci serait
tributaire des conditions environnementales (sursaturation en O2,
température élevée...) au printemps défavorables
à une éventuelle floraison printanière du phytoplancton.
Ces conditions seraient plus favorables au cours de la saison estivale.
III.2. La phéophytine :
La phéophytine est le produit de dégradation de la
chlorophylle.
Tableau XXI : Variations saisonnières de la
concentration de l'eau en phéophytine au
niveau des stations étudiées
|
phéophytine (mg/m3)
|
stations
|
hiver (06)
|
printemps (06)
|
été (06)
|
HL12
|
2,28
|
8,86
|
6,23
|
HL78
|
3,31
|
10,03
|
4,12
|
O.Soltanne à 1km
|
8,39
|
7,15
|
5,68
|
emb.Soltane
|
7,17
|
0,64
|
6,23
|
SP
|
8,2
|
9,39
|
4,56
|
S2S3
|
8,35
|
8,86
|
6,25
|
Em.S.Soliman
|
4,57
|
0,95
|
6,25
|
En hiver la teneur la plus élevée en
phéophytine est enregistrée dans l'oued Soltane (8,39
mg/m3). La teneur la plus faible est enregistrée par contre
au niveau de HL12 (2,28 mg/m3).
Au printemps la teneur la plus élevée est
signalée au niveau de HL78 (10,03 mg/m3) et l'embouchure de
l'oued Soltane présente la plus faible valeur (0,64
mg/m3).
94
L'été est caractérisé par des
teneurs presque constantes de phéophytine comprises entre 4,12 et 6,25
mg/m3 (Tableau XXI).
Fig. 32- Fluctuations saisonnières de la
phéophytine (en mg/m3) dans les stations
étudiées
A l'exception de l'oued Soltane, on remarque que les teneurs
en phéophytine sont inversement proportionnelles à celles de la
chlorophylle a (Fig. 32). En effet, au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane
et de sebkha de Soliman les teneurs sont élevées en hiver avant
de subir une chute avec l'arrivée du printemps et une augmentation en
été. Cette évolution est complètement
opposée à celle de la chlorophylle a. Ceci revient au fait qu'au
printemps, période de floraison du phytoplancton, la production primaire
est à son paroxysme grâce au développement du phytoplancton
qui va consommer les phosphores minéraux nécessaires à sa
croissance. Une fois ces réserves épuisées, la
concentration en phytoplancton diminue puisque le phosphore semble être
le facteur limitant avec l'arrivée de l'été
(température élevée). Le taux de mortalité du
phytoplancton atteint son maximum avec sa biodégradation par les
bactéries qui produisent la phéophytine dans la colonne d'eau.
La teneur élevée en hiver semble être le
produit de dégradation du phytoplancton provenant d'une seconde
période de floraison en automne (Ben Charrada, 1997).
Dans les alvéoles, la teneur en phéophytine
augmente surtout au printemps. Il semble que ces teneurs ne soient pas en
relation directe avec le cycle du phytoplancton. Cette
95
augmentation au printemps est probablement due à la
dégradation de la matière organique (posidonies, macroalgues)
fortement accumulée dans les alvéoles.
Au niveau de L'oued Soltane, la phéophytine diminue
progressivement depuis l'hiver jusqu'à l'été ; ceci est
peut être en relation indirecte avec les rejets de l'oued.
III.3. Conclusion :
L'évolution saisonnière de la chlorophylle a et
la phéophytine au niveau des points de rejet (embouchure de la sebkha de
Soliman et de l'oued Soltane) montre que ces deux paramètres sont
inversement proportionnelles. En effet, l'augmentation printanière de la
chlorophylle a correspond à une diminution de la phéophytine.
La chlorophylle a est en relation directe avec la biomasse
totale phytoplanctonique (Ben Charrada, 1997). En effet, l'augmentation de la
concentration des eaux en chlorophylle a au printemps correspondrait à
la période de floraison du phytoplancton ; ceci est confirmé par
la diminution de la phéophytine, produit de dégradation de la
chlorophylle a, pendant cette saison. En été, la biomasse
chlorophyllienne va diminuer suite à une mortalité massive du
phytoplancton ; sa biodégradation va libérer la
phéophytine dans la colone d'eau.
L'étude des sels nutritifs, de la chlorophylle a et de
la phéophytine a montré qu'il y a une relation étroite
entre l'évolution saisonnière du phytoplancton et la chlorophylle
a d'une part et de la disponibilité des nutriments d'autre part. En
effet, l'augmentation de la chlorophylle a pendant le printemps correspond
à une diminution des nutriments (phosphore minéral et azote
minéral) dans le milieu. Toutefois, en été la teneur de
l'eau en chlorophylle a va diminuer et celle des sels nutritifs (surtout le
phosphore minéral) et la phéophytine va augmenter. Cette
évolution est due au fait que le phosphore inorganique constitue le
principal facteur limitant du phytoplancton. L'origine de la baisse de la
biomasse chlorophyllienne en été, serait probablement due
à l'épuisement des nutriments dans le milieu.
Au niveau des alvéoles, les fluctuations de la
chlorophylle a et de la phéophytine semblent être en relation avec
la dégradation de la matière organique d'origine
végétale (macroalgues et feuilles de posidonie).
IV. Granulométrie des sédiments
superficiels et leur nature minéralogique :
IV.1. Granulométrie des sédiments
superficiels :
96
Les résultats de l'étude granulométrique de
la fraction grossière des sédiments de surface de la frange
littorale étudiée (Fig. 33) sont regroupés dans les
tableaux XXII et XXIII : Tableau XXII : diamètre des grains de
sables en unité Ô des stations étudiées
|
Ô5
|
Ô16
|
Ô50
|
Ô84
|
Ô95
|
HL11 (0)
|
-2,32
|
1,73
|
2,25
|
2,64
|
2,83
|
HL12 (0)
|
1,73
|
2,05
|
2,32
|
2,73
|
2,94
|
HL13 (0)
|
1,94
|
2,08
|
2,51
|
2,73
|
2,88
|
HL14 (0)
|
2
|
2,18
|
2,55
|
2,83
|
3,18
|
HL81 (0)
|
1
|
1,64
|
2,47
|
2,64
|
2,83
|
HL82 (0)
|
1,51
|
1,88
|
2,25
|
2,47
|
2,64
|
HL83 (0)
|
1,73
|
2,05
|
2,47
|
2,64
|
2,94
|
HL84 (0)
|
1,83
|
2,12
|
2,49
|
2,57
|
2,86
|
S11 (0)
|
-0,92
|
0,07
|
0,78
|
1,51
|
2,25
|
S12 (0)
|
0,51
|
1,32
|
2,18
|
2,55
|
2,83
|
S13 (0)
|
1,88
|
2,18
|
2,55
|
2,94
|
2,12
|
S14 (0)
|
2
|
2,25
|
2,83
|
3,36
|
2,25
|
S passe (0)
|
-0,26
|
0,21
|
0,64
|
1,25
|
1,73
|
S2 (0)
|
1
|
1,55
|
2
|
2,39
|
2,64
|
SP1 (0)
|
1
|
1,15
|
2,32
|
2,64
|
2,88
|
SP2 (0)
|
1,94
|
2,05
|
2,25
|
2,64
|
3,32
|
SP3 (0)
|
2
|
2,12
|
2,47
|
3,05
|
3,47
|
SP4 (0)
|
2,39
|
2,47
|
2,83
|
3,41
|
3,53
|
SS1 (0)
|
0,51
|
1,05
|
1,64
|
2,47
|
2,68
|
SS2 (0)
|
1,32
|
2,05
|
2,55
|
2,83
|
2
|
SS3 (0)
|
1,55
|
2,32
|
2,73
|
3,47
|
2,18
|
97
- Tableau XXIII : indices granulométriques (en
unité Ô) des sables de haut de plage entre Hammam lif et la sebkha
de Solimar
|
Mz
|
ó
|
Ski
|
Cu
|
HL11
|
2,21
|
1,01
|
- 0,46
|
0,5
|
HL12
|
2,37
|
0,35
|
0,12
|
0,72
|
HL13
|
2,44
|
0,30
|
- 0,27
|
0,72
|
HL14
|
2,52
|
0,34
|
- 0,04
|
0,7
|
HL81
|
2,25
|
0,53
|
- 0,63
|
0,57
|
HL82
|
2,20
|
0,32
|
-0,28
|
0,7
|
HL83
|
2,39
|
0,33
|
- 0,32
|
0,72
|
HL84
|
2,39
|
0,27
|
- 0,46
|
0,72
|
S11
|
0,79
|
0,84
|
- 0,03
|
0,44
|
S12
|
2,02
|
0,66
|
- 0,42
|
0,38
|
S13
|
2,56
|
0,23
|
- 0,48
|
0,75
|
S14
|
2,81
|
0,32
|
- 0,84
|
0,76
|
S passe
|
0,70
|
0,56
|
0,13
|
0,58
|
S2
|
1,98
|
0,46
|
- 0,15
|
0,63
|
SP1
|
2,04
|
0,66
|
- 0,49
|
0,47
|
SP2
|
2,31
|
0,36
|
0,44
|
0,8
|
SP3
|
2,55
|
0,46
|
0,30
|
0,7
|
SP4
|
2,90
|
0,41
|
0,23
|
0,72
|
SS1
|
1,72
|
0,68
|
0,06
|
0,49
|
SS2
|
2,48
|
0,30
|
- 1,45
|
0,48
|
SS3
|
2,84
|
0,38
|
- 1,23
|
0,47
|
98
Tous les sédiments de surface prélevés
dans la partie Sud-Est du petit Golfe de Tunis
(secteur de Hammam-lif à Soliman plage)
présentent un coefficient d'uniformité inférieur à
2 ; ceci sous entend que la granulométrie reste uniforme pour tous les
sédiments prélevés.
Fig. 33- Carte de localisation des sites de
prélèvement des sédiments analysés
- Les sables de la plage de Hammam-lif :
Les courbes cumulatives de la côte de Hammam-lif
correspondent, pour la plupart des
stations, à des sables bien à très bien
classés à l'exception de HL11 et HL81 où les sables sont
modérément classés (Fig. 34 et Fig. 36).
Les valeurs de la moyenne, comprises entre 2,20 et
2,52Ô, montrent que les sables de la région sont des sables
fins.
99
Les valeurs de l'écart type (0,27 à 1,01Ô)
permettent de distinguer deux groupes de
sables :
> des sables très biens classés (0,27<
ó < 35 Ô)
> des sables modérément classés (0,53<
ó <1,01Ô)
Les valeurs du skewness sont comprises entre -0,63 et 0,12Ô
; la distribution
granulométrique est donc :
> asymétrie vers les fins (0,12Ô)
> presque symétrique (-0,04Ô)
> asymétrique vers les grossiers (-0,28< Ski <
-0,27Ô)
> très asymétrique vers les grossiers (-0,63<
Ski< -0,32Ô)
Fig. 34- Courbe cumulative des sédiments de la
station HL11
Fig. 35- Courbes cumulatives des
sédiments
des stations HL12, HL13 et HL14
100
Fig. 36- Courbe cumulative des sédiments de la
station HL81
Fig. 37- Courbe cumulative des sédiments des
stations HL82, HL83 et HL84
- Les sables de la plage de Borj Cédria au niveau
de l'embouchure de l'oued Soltane :
L'analyse granulométrique des sédiments montre les
caractères suivants :
La moyenne présente des valeurs comprises entre 0,70 et
2,81c1, ce qui permet de
distinguer deux groupes de sables :
? des sables fins (2,02< Mz< 2,81c1)
? des sables grossiers et graviers (0,70< Mz <0,79c1)
L'écart type ou indice de classement présente des
valeurs comprises entre 0,23 et 0,84c1.
On distingue ainsi trois catégories de sables :
? sables très bien classés (0,23< ó <
0 ,32c1)
? sables bien classés (0,46c1)
? sables modérément classés (0,56<
ó < 0,84c1)
101
Le skewness présente des valeurs
généralement négatives allant de -2,84 à 0,13c1 ;
ainsi, la
distribution granulométrique est :
? presque symétrique (-0,03c1)
? asymétrique vers les fins (0,13c1)
? très asymétrique vers les grossiers (-0,42<
Ski < -0,84c1)
? asymétrique vers les grossiers (-0,15c1)
Fig. 38- Courbes cumulatives des sédiments des
stations S13 et S14
Fig. 39- Courbes cumulatives des sédiments des
stations S11, S12 et Spasse
102
Fig. 40- Courbe cumulative des sédiments de la
station S2
- Les plages de Solimar plage :
Les courbes cumulatives correspondant aux sables de Solimar
plage, entre les deux brises lames, présentent une forme sigmoïde
plus ou moins régulière et très redressée avec des
pentes assez fortes ; c'est l'indice d'un bon classement (Fig. 41).
Les valeurs de la moyenne granulométrique sont
comprises entre 2,04 et 2,90c1 ce qui indique la dominance des sable fins dans
la région.
D'autre part, les valeurs de l'écart type varient de
0,36 à 0,66c1, ce qui signifie que dans la majorité des stations
étudiées, les sables sont bien classés (0,36< ó
<0,46c1) à l'exception d'une seule station (SP1) où les
sédiments sont des sables modérément classés
(0,66c1).
Les valeurs du skewness sont comprises entre -0,49 et 0,44c1.
Les valeurs de la dissymétrie sont généralement positives
ce qui suppose une prépondérance des sédiments fins.
Fig. 41- Courbes cumulatives des
sédiments des stations SP1, SP2, SP3 et SP4
103
- Les sédiments de l'embouchure de la Sebkha de
Soliman :
L'analyse granulométrique des sédiments de surfaces
prélevés à l'embouchure de la
Sebkha (Fig. 42, 43, 44) montre les résultats suivants
:
Les valeurs de la moyenne varient de 1,72 à 2,84c1. On
peut distinguer ainsi :
? des sables moyens (1,72c1)
? des sables fins (2,48< Mz < 2,84c1)
L'écart type présente des valeurs allant de 0,30
à 0,68c1, ce qui indique l'existence de trois
types de sable :
? des sables très bien classés (0,30c1)
? des sales bien classés (0,38 c1)
? des sables modérément classés (0,68c1)
Les valeurs du skewness sont négatives pour la plupart des
stations ce qui suppose une
prépondérance des sédiments grossiers.
Fig. 42- Courbe cumulative des sédiments de la
station SS2
Fig. 43- Courbe cumulative des sédiments de la
station SS3
104
Fig. 44- Courbe cumulative des sédiments de la
station SS1
Le diagramme de Passega : La projection des
points sur le diagramme de Passega est dans le domaine RQ ce qui montre que le
mode de transport dominant est la suspension graduée pour tout le
secteur de Hammam-lif à Soliman (Fig. 45).
Fig. 45- Diagramme de Passega
- Suspension uniforme (SR)
- Suspension graduée (RQ)
- Saltation (QP)
- Traction par charriage (PO)
- Transport par roulement (ON)
- Suspension pélagique (T)
IV.2. Nature minéralogique des sédiments
superficiels :
Les diagrammes obtenus à la suite de l'analyse
minéralogique, par diffraction aux rayons X, des sédiments
superficiels du secteur d'étude (Fig. 33) montrent que les
minéraux non argileux sont représentés principalement par
le Quartz, la calcite et les feldspaths.
105
Fig. 46- Diffractogramme X des sédiments
analysés dans la station HL11
-Tableau XXIV : le taux (%) de minéraux non
argileux dans les différentes stations
de prélèvement.
|
Q
|
Ca
|
F
|
Ar
|
D
|
HL11
|
80,1
|
14,6
|
3,5
|
1,4
|
0,3
|
HL12
|
71,1
|
24,5
|
2,3
|
1,7
|
0,3
|
HL13
|
75,8
|
22
|
1,8
|
-
|
0,3
|
HL14
|
78,3
|
18,7
|
0,
|
2,2
|
-
|
HL81
|
82,2
|
14,2
|
2,0
|
1,3
|
0,3
|
HL82
|
79,6
|
15,5
|
3,2
|
1,3
|
0,3
|
HL83
|
83,3
|
14,3
|
0,7
|
1,5
|
0,2
|
HL84
|
80
|
14,2
|
3,4
|
2,0
|
0,3
|
S11
|
90,7
|
6,9
|
0,8
|
1,5
|
-
|
S12
|
93,6
|
5,4
|
0,8
|
-
|
0,20
|
S13
|
86,8
|
9,7
|
3,5
|
-
|
-
|
S14
|
83,9
|
9
|
6,7
|
-
|
0,4
|
S passe
|
93,9
|
3
|
0,7
|
2,3
|
-
|
S2
|
93,4
|
4,2
|
-
|
-
|
0,4
|
SP1
|
74 ,5
|
14,4
|
10,6
|
-
|
0,4
|
SP2
|
87,4
|
10,2
|
1,6
|
0,8
|
0,2
|
SS1
|
97,4
|
2,6
|
-
|
-
|
-
|
SS2
|
94
|
4
|
-
|
1
|
-
|
SS3
|
89,7
|
7,7
|
0,9
|
1 ,7
|
-
|
106
Q: Quartz; Ca: Calcite;
F: Feldspath; Ar: Aragonite;
D: Dolomite
La détermination qualitative des minéraux par
diffraction aux rayons X a montré la présence de 5
éléments : Quartz, Calcite, Feldspaths, Aragonite et
dolomite.
107
Fig. 47- Histogrammes de fréquences
représentants le taux moyen des minéraux dans les
différentes stations de prélèvement
108
? Le quartz :
C'est le minéral le plus abondant dans les
sédiments de surface ; son taux relatif varie de 71% (HL12) à 97%
(SS1).
D'après la valeur moyenne du taux de quartz à
travers toutes les stations, l'embouchure de sebkha Soliman présente le
taux moyen le plus élevé avec 94% alors que la région de
Hammam lif présente le taux moyen le plus faible avec 76% (Fig. 47).
? La calcite :
La calcite aurait deux origines possibles :
- chimique par précipitation directe à partir des
eaux chargées en HCO3 - et Ca++ ;
- organogène par intervention d'organismes à test
calcaire.
La calcite constitue une fraction moins importante que le
quartz. Sa teneur est élevée dans les sédiments
superficiels des alvéoles HL12, HL78 et SP (Fig. 7) avec un taux qui
varie entre 12% et 20% (Fig. 47). Ces alvéoles (Fig. 7), vu leur
morphologie et leur structure, jouent le rôle de piège pour les
débris des tests calcaires et des coquilles de divers organismes
marins.
? Les feldspaths :
Ils sont présents en traces dans les sédiments
de surfaces de l'embouchure de l'Oued Soltane et de la sebkha de Soliman (0,38%
et 0,28%). Le taux moyen est plus significatif dans les autres stations allant
jusqu'à 6,14% à Solimar plage (Fig. 47).
? L'aragonite :
Le taux moyen de l'aragonite est très faible. Il s'agit
d'un matériel assez instable qui tend à se transformer en
calcite. Ce phénomène est accéléré par le
réchauffement. Il est a noté que dans plusieurs organismes marins
le test primitif est formé d'aragonite.
? La dolomite :
Ce minéral est détecté sous formes de
traces mais il reste absent à l'embouchure de la sebkha de Soliman (Fig.
7).
IV.3. Conclusion :
Les sédiments de surfaces de la plage du secteur ouest
du petit Golfe de Tunis, qui s'étend de Hammam-lif à la Sebkha de
Soliman, sont constitués principalement de sables fins bien à
109
très bien classés à l'exception des
sédiments grossiers et graviers, modérément à bien
classés, au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane et de la Sebkha de
Soliman.
La dynamique fluviale régionale, le régime
hydrodynamique local et la dynamique éolienne jouent un rôle
capital dans cette distribution. En effet, pour les régions de
Hammam-lif, Borj Cédria et Solimar plage l'énergie de la houle
permet un meilleur classement des sables à l'exception des stations
situées sur le rivages, caractérisées par des
sédiments grossiers modérément classés, qui sont le
siège d'un double apports : un premier apport éolien provenant
des dunes bordières et un second apport de moindre importance provenant
du déferlement de la houle sur le rivage car la mer aurait plutôt
tendance à éroder qu'à déposer des matériaux
sur la plage ( Kouki, 1984).
De même les embouchures de l'oued Soltane et la Sebkha
de Soliman présentent un mauvais classement des sédiments qui
trouve son origine dans les apports fluviales, relativement importants pendant
les périodes de crues (automne, hiver) et riches en matériel
détritique relativement grossiers qui a tendance à se
déposer au niveau des embouchures. D'autre part, l'embouchure de Sebkha
de Soliman pourrait recevoir des sédiments provenant de la falaise
gréso-marneuse du djebel Korbous drainés par les courants NE
(Kouki, 1984).
Les résultats ont montré que,
généralement, la granulométrie diminue du rivage vers les
brise-lames, et les observations de terrain indiquent que les sédiments
à proximité de ces aménagements semblent être des
sables vaseux. Le tombolo, résultat de l'accumulation des
sédiments derrière les brises lames, est alimenté par des
particules fines arrachées aux zones érodées par l'action
de la houle (Zeggaf-Tahri, 1999).
La moyenne granulométrique est décroissante du
rivage vers le large (des sables grossiers et graviers vers les sables fins).
Il existerait donc un gradient sédimentaire de sable, une diminution des
calibres des sédiments qui se fait en fonction de l'éloignement
de la côte et de la diminution de l'action des houles vers le large. Dans
le golfe de Tunis la faible tranche d'eau favorise principalement l'action de
la houle dans la distribution des sédiments (Kouki, 1984). La suspension
graduée semble être le mode de transport dominant dans le secteur
d'étude.
L'analyse minéralogique des sédiments de
surfaces du littorale étudiée montre que ces sédiments
possèdent une double origine.
Le quartz et le feldspath proviendraient du continent. Quant
à la calcite, elle aurait une origine organique.
Dans cette étude on a pu détecté
l'aragonite qui n'a pas été mentionnée dans des
études précédentes (El Arrim, 1996).
110
V. Dosage des métaux lourds dans les
sédiments superficiels :
V.1. Résultats et discussions :
Le but est d'étudier la distribution spatiale de la
concentration des métaux lourds (Ni, Pb, Zn, Mn, Cu, Cr et Cd) dans les
sédiments superficiels de la frange littorale du petit golfe de Tunis
comprise entre Hammam lif et Soliman plage.
La compagne d'échantillonnage a été
effectuée au printemps.
Les échantillons ont été
prélevés à Hammam lif (HL12 et HL78), à Borj
Cédria au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane, à Solimar
plage (SP) et au niveau de l'embouchure de la sebkha de Soliman (Fig. 7).
Il est à noter que la teneur en Cd est inférieure
à la limite de détection du spectromètre d'émission
utilisé.
Tableau XXV : teneurs (en ppm) des métaux lourds
dans les sédiments superficiels de
la frange littorale étudiée
|
Pb
|
Cu
|
Zn
|
Mn
|
Cr
|
Ni
|
Cd
|
HL12
|
1,7
|
9,3
|
70,4
|
311,5
|
25,9
|
<0,0
|
<0,0
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1
|
HL78
|
4,3
|
8,4
|
57
|
266,9
|
30
|
<0,0
|
<0,0
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Emb.O.Soltan
|
36,4
|
11,9
|
49
|
186,7
|
76,7
|
8,1
|
<0,0
|
e
|
6
|
|
|
|
|
|
1
|
SP
|
<0,0
|
3,2
|
43,4
|
611
|
33,8
|
<0,0
|
<0,0
|
|
1
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Emb.S.Solima
|
12,9
|
4,1
|
25,6
|
261,3
|
33,1
|
1,7
|
<0,0
|
n
|
|
|
|
|
|
|
1
|
a- Le plomb :
Dans les sédiments superficiels, de notre secteur
d'étude, les teneurs en plomb varient entre 1,7 et 36,46 ppm. Dans les
échantillons de sédiments prélevés au niveau de SP
le plomb n'a pas été détecté (Tableau XXV).
111
Les valeurs enregistrées sont inférieures aux
seuils de contamination et de pollution (Tableau XXIX) et se situent dans la
gamme de variation des teneurs moyennes des sédiments marins (Tableau
XXVIII).
Pb
40 35 30 25
20 15 10 5 0
|
|
|
stations
|
Fig. 48- Histogrammes de fréquences des teneurs
en Pb (en ppm) dans les sédiments
des stations étudiées
Dans la région de Hammam lif, on a enregistré au
niveau de HL78 une teneur de l'ordre 4,3 ppm. Tandis qu'au niveau de HL12 la
teneur mesurée est de 1,7 ppm. Cette différence serait due peut
être au fait que l'espacement et le décalage entre les brises
lames HL1 et HL2 sont assez importants favorisant ainsi l'action des facteurs
hydrodynamiques à l'intérieur de l'alvéole (HL12),
contrairement à l'alvéole (HL78) située entre les
brise-lames HL7 et HL8 où l'espacement est assez faible et le milieu est
plus confiné (Fig. 48).
D'après Ben Charrada (1997) l'origine du Pb dans la
région ne peut être que la zone industrielle de Ben Arous
où on note deux grandes usines de fabrication de batteries qui utilisent
de grandes quantités de Pb et rejettent une partie dans l'oued
Méliane (Ben Charrada, 1997) (Fig. 4).
Dans la région de Hammam lif, la source des
métaux lourds pourrait être soit le lac sud de Tunis (Bonnard et
Gardel, 1996) à cause de sa proximité d'une zone industrielle
(Ben Arous et Jbel Jloud) où la pollution est encore mal
contrôlée, soit l'oued Méliane grâce aux courants qui
dérivent vers le Sud-Est notamment en hiver grâce aux vents
dominant de N-NW.
La teneur en Pb relevée dans les sédiments de
l'embouchure de l'oued Soltane (36,46 ppm) est relativement
élevée mais reste au dessous du seuil de contamination (Tableau
XXIX)
112
malgré le rôle que jouent les stations
d'épuration situées en amont de l'oued Soltane (STEP Menzel
Bouzalfa) dans le traitement des eaux et l'élimination du Pb. L'origine
du plomb serait soit la zone industrielle de Borj Cédria et de Soliman,
soit les engrais contenant des quantités notables en Pb.
La teneur en Pb dans la sebkha de Soliman (12,9 ppm) est de
loin inférieure au seuil de contamination. Ceci pourrait être
dû à la pauvreté des apports terrigènes en Pb.
Les sédiments vaseux et l'accumulation de la
matière organique au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane et sebkha
de Soliman joueraient un rôle important dans la rétention et
l'accumulation des éléments traces notamment le Pb au niveau des
sédiments de ces deux stations.
En général, l'origine du Pb dans la baie de
Tunis serait essentiellement la pollution atmosphérique. En effet, 70 %
du Pb introduit dans le milieu marin à partir de l'atmosphère
où se condensent les fumées des fonderies et des
incinérateurs et surtout le gaz d'échappement des
véhicules automobiles en plus de l'activité portuaire
(Zeggaf-Tahri, 1993).
En comparaison avec les valeurs de quelques études
antérieures, les teneurs en Pb des sédiments analysés
peuvent être considérée comme faibles (Tableaux XXVI et
XXVII).
Tableau XXVI : teneurs en ppm de Pb, Cd, Zn et Cu dans
les sédiments superficiels
de quelques secteurs du golfe de Tunis
Métal Secteur
|
|
Pb
|
Cd
|
Zn
|
Cu
|
Auteurs
|
Petit golfe de Tunis
|
Hiver
|
15-52
|
4-8
|
4-144
|
0-44
|
Zeggaf- Tahri
(1993)
|
Eté
|
80-132
|
4-17
|
23-102
|
3-27
|
Frange littorale Ouest du golfe de Tunis
|
17-94
|
3-7
|
12-122
|
2-18
|
Rais
(1992)
|
113
Tableau XXVII: teneurs en ppm de Pb, Zn, Cu, Ni et Co
dans les sédiments superficiels au large du golfe de
Tunis
Métal
|
Pb
|
Zn
|
Cu
|
Ni
|
Co
|
Auteurs
|
Secteur
|
|
|
|
|
|
|
Golfe de Tunis
|
56-142
|
45-150
|
9-20
|
39-67
|
20-34
|
Added et al (2003)
|
Tableau XXVIII : teneur moyenne des métaux
lourds (en ppm) dans les sédiment marins (Sherrine in Chabert
1979)
Métal
|
Pb
|
Cd
|
Zn
|
Cu
|
Mn
|
Cr
|
Teneur
|
10-100
|
2-5
|
5-400
|
10-100
|
100-1000
|
10-200
|
Tableau XXIX : seuil de contamination et de pollution
des sédiments marins (Chabert
1979)
Métal
|
Pb
|
Cd
|
Zn
|
Cu
|
Seuil de contamination (en ppm)
|
60
|
3
|
60
|
30
|
Seuil de pollution (en ppm)
|
100
|
40
|
300
|
100
|
b- Le cuivre :
Les industries de cuivre constituent la principale source de
cuivre. Ce minéral est utilisé en agriculture comme insecticide
antiparasitaire (Zeggaf-Tahri, 1993).
114
Dans les sédiments analysés les teneurs en
cuivre sont comprises entre 3,2 et 11,9 ppm (Tableau XXV). Ces teneurs sont au
dessous du seuil de contamination et de pollution (Tableau XXIX).
La plupart des concentrations mesurées demeurent au
dessous de la gamme de variation des teneurs moyennes en Cu dans les
sédiments marins (Tableau XXVIII).
Au niveau de HL12 et HL78, on a enregistré
respectivement des teneurs de l'ordre de 9,3 et 8,4 ppm. Ces teneurs,
relativement élevées, sont dues peut être au fait que les
alvéoles HL12 et HL78 riches en matière organique seraient
devenues des pièges pour les particules fines fixant du cuivre provenant
de l'oued Méliane et transportées par le transit
sédimentaire depuis l'embouchure de l'oued jusqu'à la
région de Hammam lif (Fig. 7).
Cu
14 12 10 8
6 4 2 0
|
|
|
stations
|
Fig. 49- Histogrammes de fréquences des teneurs en
Cu (en ppm) dans les sédiments
des stations étudiées
La teneur relativement importante en Cu, mesurée dans
les sédiments superficiels de l'embouchure de l'oued Soltane (11,9 ppm),
montre que cet oued constituerait vraisemblablement une source de cuivre dans
le secteur d'étude. Le Cu proviendrait du lessivage des terrains
agricoles qui utiliseraient des insecticides contenant du cuivre. Ils
proviendraient probablement aussi de la zone industrielle de Borj Cédria
où il y a des unités industrielles qui utilisent et produisent le
Cu (Fig. 49).
La faible teneur en Cu, relevée au niveau de
l'alvéole de Solimar plage SP (3,2 ppm), peut être
expliquée par la faible accumulation de cet élément dans
ce milieu.
Au niveau de sebkha de Soliman la teneur enregistrée
est relativement faible (de l'ordre de 4,1 ppm), pourtant elle constitue le
réceptacle de la plupart des cours d'eau qui drainent les
115
terrains agricoles au Nord-Est et les rejets de canalisation
de l'ONAS de la ville de Soliman. Les stations d'épuration joueraient un
rôle considérable dans l'élimination d'une grande partie du
Cu.
Les teneurs enregistrées dans tout le secteur
d'étude sont relativement faibles. En effet, il semble que les nitrates,
les chlorures et les sulfates de cuivre, formes sous lesquels est introduit cet
élément, sont des sels très solubles dans l'eau de mer ce
qui baisse sa teneur dans les sédiments (Chabert, 1979).
Les valeurs mesurées dans la présente
étude sont proches de celles trouvées dans des études
antérieures (Tableaux XXVI et XXVII).
c- Le Zinc :
Dans les sédiments de surfaces analysées, les
teneurs en Zn varient entre 25,6 et 70,4 ppm (Tableau XXV). Les teneurs
mesurées restent dans la gamme de variation des teneurs moyennes en Zn
dans les sédiments marins (tableau XXVIII). Pour la plupart des stations
la teneur en Zn est assez élevée mais demeure au dessous du seuil
de contamination et de pollution (Tableau XXIX) à l'exception de HL12
où on enregistre une contamination des sédiments par le zinc
(70,4 ppm).
Zn
Fig. 50- Histogrammes de fréquences des teneurs
en Zn (en ppm) dans les sédiments
des stations étudiées
L'origine de la contamination de l'alvéole HL12 par Zn
serait probablement les rejets de la zone industrielle de Ben Arous-Jbel Jloud
et le lessivage par les eaux de pluies des terrains
116
agricoles avoisinants qui utiliseraient le zinc dans les
insecticides (Fig. 4). Ces rejets contaminés par le Zn seraient
déversés dans la mer par le biais de l'oued Méliane. Les
particules fines renfermant du Zn seraient emportées par un
éventuel transit sédimentaire Nord-Est vers la partie sud du
golfe. La matière organique (laisses de posidonies) accumulée
dans l'alvéole semble avoir un rôle important dans la fixation des
métaux lourds.
La teneur mesurée au niveau de Solimar plage SP (43,4
ppm) est relativement importante. La présence de Zn dans cette
alvéole est tributaire d'un apport terrigène de sédiments
fins renfermant du zinc provenant de l'oued Soltane. En effet, on a
détecté une teneur assez élevée de cet
élément dans les sédiments de l'embouchure de l'oued
Soltane dont l'origine serait probablement la zone industrielle de Borj
Cédria et les activités agricoles (sels de zinc en insecticides)
(Zeggaf-Tahri, 1993).
La morphologie des alvéoles (milieux semi
fermés), le faible hydrodynamisme, l'accumulation de matière
organique (laisses de posidonies) et la texture fine des sédiments
semblent favoriser l'accumulation du Zn dans ces milieux. Ces alvéoles
semble être des zones pièges pour le Zn.
On a relevé la plus faible teneur en Zn dans les
sédiments de la sebkha de Soliman (Fig. 50). Ceci montrerait peut
être que soit la décantation des particules fines riches en Zn,
provenant des rejets de la ville de Soliman, se fait à
l'intérieure de la sebkha vue la faible circulation d'eau et la nature
argileuse du fond, soit que la majeur partie du Zn est éliminée
par les traitements des stations d'épuration (STEP) situées sur
l'oued El Bey (Fig. 4).
Comparées aux valeurs mentionnées dans des
études antérieures (Tableaux XXVI et XXVII), les teneurs en zinc
enregistrées dans notre secteur d'étude demeurent presque
similaires.
d- Le manganèse :
Les teneurs en Mn dans les sédiments superficiels, de
la frange littorale étudiée, sont comprises entre 186,7 et 611
ppm (Tableau XXV). Ces valeurs restent dans la gamme des teneurs moyennes en Mn
enregistrées dans les sédiments marins (Tableau XXVIII).
Les sédiments de surfaces des alvéoles HL12,
HL78 et SP semblent être le siège d'accumulation du Mn (Fig. 7).
En effet, les teneurs les plus élevées ont été
enregistrées dans ces stations notamment au niveau de l'alvéole
de Solimar plage (611 ppm) ce qui illustre l'influence des facteurs
hydrodynamiques et physico-chimiques (pH élevé) au niveau de ces
stations (Fig. 51).
117
Les faibles teneurs dans les sédiments de l'embouchure
de l'oued Soltane (186,7 ppm) témoigneraient d'un apport
terrigène provenant de l'oued pauvre en manganèse.
Mn
700 600 500 400
300 200 100
0
|
|
|
stations
|
Fig. 51- Histogrammes de fréquences des teneurs en
Mn (en ppm) dans les sédiments
des stations étudiées
Au niveau de l'embouchure de sebkha de Soliman la teneur en Mn
est relativement importante (261,3 ppm). L'origine du Mn dans la sebkha serait
probablement les rejets de la zone industrielle de Soliman et des eaux
usées de la ville de Soliman (Fig. 4).
Dans le secteur d'étude, l'activité industrielle
semblerait être à l'origine de l'augmentation du manganèse
dans le milieu.
Les teneurs en Mn enregistrées dans la présente
étude sont très proches de celles trouvées par
Zeggaf-Tahri (1993) (72 - 626 ppm).
e- Le chrome :
Les teneurs en chromes varient peu dans les sédiments
de surface du secteur d'étude (25,933,8 ppm) à l'exception de
l'alvéole de Solimar plage SP où la teneur en Cr (76,7 ppm) est
relativement élevée (Fig. 52).
Toutefois les valeurs mesurées se situent dans la gamme
de variation des teneurs moyennes en chrome dans les sédiments marins
(tableau XXVIII). Ces teneurs témoignent d'un milieu dont les
sédiments ne sont pas contaminés par le Cr.
Les teneurs en Cr mesurée dans HL12 et HL78 sont
faibles et respectivement 33,8 et 25,9 ppm. Le chrome détecté
dans la région de Hammam lif semble provenir de la zone industrielle de
Ben Arous. Les rejets riches en Cr seraient déversés, par le
biais de l'oued
118
Méliane, dans la mer au niveau de Rades (Fig. 4). Les
particules fines renfermant du Cr seraient probablement emportées soit
par les courants de retour vers le large soit par un éventuel transit
sédimentaire ,qui dérivent vers le Sud-Est favorisé par
les vents N-NW dominants en hiver, vers la frange littorale Sud du golfe de
Tunis jusqu'à Hammam lif.
Cr
100 80 60 40
20
0
|
|
|
teneur (ppm)
|
Fig. 52- Histogrammes de fréquences des teneurs
en Cr (en ppm) dans les sédiments
des stations étudiées
La teneur la plus élevée en chrome a
été enregistrée dans les sédiments de surface de SP
(76,7 ppm) (Fig. 53). L'alvéole de Solimar plage semble être une
zone piège pour le Cr vue la texture fine des sédiments aux
alentours des brise-lames, l'accumulation de la matière organique
(algues et feuilles de posidonies) et l'absence de remise en suspension des
particules fines à cause du faible hydrodynamisme.
La teneur en Cr enregistrée au niveau de l'embouchure
de l'oued Soltane est de l'ordre de 33,1 ppm. L'origine du chrome dans cette
station serait vraisemblablement les industries de traitement de surface et de
textile de la zone industrielle de Borj Cédria qui rejetteraient
d'importantes quantités de Cr dans la mer par le biais de l'oued
Soltane. Cet oued semble être une source importante du chrome dans la
frange littorale comprise entre Borj Cédria et Soliman plage.
La teneur en Cr enregistrée au niveau de l'embouchure
de la sebkha de Soliman est de l'ordre de 30 ppm. Le Cr détecté
serait issu probablement des industries de textile de la ville de Soliman et
des rejets des eaux usées de l'ONAS dans la sebkha.
En comparaison avec des valeurs trouvées par
Zeggaf-Tahri (1993) dans la baie de Tunis, les teneurs enregistrées dans
la présente étude sont considérés comme faibles.
tts
119
f- Le nickel :
Les teneurs en Ni enregistrées sont largement
inférieures aux normes tunisiennes relatives au Ni (INNORPI, 1989a) qui
est égale à 2 mg/l (66,6 ppm) et sont de loin au dessous des
valeurs trouvées par Added et al., (2003) au large du golfe de Tunis
(Tableau XXVII). Les sédiments du secteur d'étude ne sont pas
contaminés par le Ni (Fig. 53).
Ni
stations
Fig. 53- Histogrammes de fréquences des teneurs en
Ni (en ppm) dans les sédiments des
stations étudiées
On n'a détecté le nickel que dans les
sédiments des points de rejets. Ce qui indiquerait l'origine
terrigène du nickel dans la frange littorale étudiée. Au
niveau de l'embouchure de l'oued Soltane et de sebkha de Soliman, les
sédiments de surface, de nature argileuse (vase), retiennent les
métaux lourds notamment le nickel.
Les faibles teneurs enregistrées au niveau de
l'embouchure de l'oued Soltane (8,1 ppm) et de l'embouchure de sebkha de
Soliman (1,7) s'expliqueraient par le fait que les rejets terrigènes qui
se déversent dans le secteur sont probablement pauvres en Ni. En effet,
ce métal est éliminé en grande partie par les processus de
traitement au niveau des stations d'épuration (Ben Charrada, 1997).
Les teneurs en Ni mesurées dans les sédiments de
HL12, HL78 et SP sont négligeables.
120
V. 2. Conclusion :
L'analyse géochimique des sédiments superficiels
de la frange littorale, qui s'étend de Hammam lif jusqu'à la
sebkha de Soliman (Fig. 7), montre que les teneurs enregistrées en
métaux lourds dans les sédiments sont de loin inférieures
au seuil de pollution malgré une activité industrielle, urbaine
et agricole développée. Cependant, on a enregistré la
contamination des sédiments de HL12 par le Zinc. Celle-ci serait
probablement due aux rejets urbains, agricoles et surtout industriels.
Les différences des teneurs en métaux
enregistrées dans les stations sont dues en partie aux
caractéristiques que possèdent les métaux à se lier
aux argiles, aux carbonates par processus de d'absorption et
co-précipitation, aux oxydes qui sont des pièges efficaces des
métaux et enfin à la matière organique qui est sensible au
changement du pH (Chokri et al., 2006). La matière organique constitue
le principal facteur d'accumulation des métaux dans les sédiments
près des embouchures (Added, 1981).
Le réseau hydrologique joue un rôle assez
important dans l'alimentation de la zone côtière de la Banlieue
Sud en sédiments chargés de métaux lourds. L'oued
Méliane reçoit les débits des eaux usées
épurées des STEP de Sud Méliane, de Morneg et à
termes ceux de la STEP Tunis Ouest. L'oued Soltane, de sa part, passe non loin
des agglomérations de Menzel Bouzelfa, de Grombalia et de Soliman et
drainent les effluents de trois stations d'épurations de l'ONAS de ces
agglomérations (Boussoufa, 2005).
La comparaison de ces résultats avec ceux des travaux
ultérieures, montre que les teneurs en éléments traces
mesurées sont relativement inférieures à ceux
trouvées par Added et al,. (2003) (tableau XXVII). Ces auteurs ont
montré que le courant de fond traversant l'axe du golfe de Tunis
empêcherait les particules fine de se déposer, les
entraînant, soit vers le large soit vers le Sud-Est (île de
Zembra). En effet, il existerait une zone d'accumulation des métaux
lourds dans la région centrale du golfe suite à la convergence
des deux principales branches, l'une contourne la côte Ouest et se dirige
vers le Sud et l'autre est de direction Nord Ouest-Sud Est (Fig. 2).
La distribution spatiale de ces éléments
concorde avec celle de Ben Charrada (1997) et confirme l'idée de
Zeggaf-Tahri (1993) sur le rôle que jouent les alvéoles dans le
piégeage des métaux lourds.
Les éléments traces ont une tendance à
s'agglomérer avec les particules fines qui sédimentent dans les
zones où les courants sont atténués et ont une forme
giratoire (Ben Charrada, 1997).
121
Une étude de la matière organique serait
intéressante pour mieux expliquer les variations des teneurs des
métaux lourds dans le milieu.
Cependant cette approche d'évaluation de la pollution
par des éléments métalliques dans les sédiments,
est insuffisante lorsqu'il s'agit de suivre l'évolution des
éléments polluants dans l'écosystème et leurs
effets sur les biocénoses. C'est pour ceci qu'une étude
biologique complémentaire basée sur l'analyse des métaux
lourds au niveau de l'organisme d'un bivalve, le Donax trunculus, a
été effectuée (Paragraphe VI).
VI. Dosage des éléments traces chez un
mollusque bivalve : Donax trunculus :
VI.1. Résultats et discussions :
Le dosage a été effectué pour la
détermination de 7 éléments traces (Ni, Cd, Pb, Cu, Cr, Mn
et Zn), mais seuls 3 éléments ont pu être
détectés : Mn, Pb et Zn.
Tableau XXX : teneurs (en ppm) des
éléments traces chez le Donax trunculus dans
les différentes stations du secteur d'étude
stations
|
Mn
|
Pb
|
Zn
|
Cd
|
Cu
|
Cr
|
Ni
|
HL12
|
5,3
|
0,5
|
6,7
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
Borj Cédria
|
0,9
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
Solimar plage
(SP)
|
7,5
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
Emb.S.Soliman
|
1,6
|
<0,1
|
5,3
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
<0,1
|
Le prélèvement des échantillons a
été effectué en été au niveau de HL12, Borj
Cédria, Solimar plage et l'embouchure de sebkha de Soliman, en raison de
l'abondance du Donax trunculus dans ces sites (Fig. 7).
Les bivalves prélevés dans la station de Borj
Cédria sont considérés comme l'échantillon
témoin, vue que cette station présente une zone vierge non
aménagée.
122
Le Donax trunculus est un bivalve suspensivore qui se
nourrit essentiellement de phytoplancton, de zooplancton et de la
matière organique du sédiment (Ghazali, 2005). Il absorbe ainsi
une partie des métaux accumulés dans les sédiments et dans
l'eau qui vont par la suite passer dans les organes du bivalve. Le taux
d'échange à l'interface eau-sédiment des
éléments nutritifs et des métaux lourds dépend de
la quantité de la matière organique dégradée dans
le sédiment (Added, 2002).
Ce mollusque semble apprécier les fonds de sable fins
et propres ainsi que des conditions environnementales bien
déterminées. C'est un animal caractéristique d'un milieu
exposé et pauvre en matière organique (Boussoufa, 2005).
a- Le manganèse :
Le manganèse est un élément essentiel
pour l'organisme et il n'est pas considéré comme un
élément toxique (Ben Charrada, 1997).
La teneur la plus élevée en Mn a
été enregistrée au niveau de l'embouchure de sebkha de
Soliman 7,5 ppm alors que la valeur la plus faible a été
enregistrée à Borj Cédria 0,9 ppm (Tableau XXX).
8
7
6
5
4
3
2
1
0
HL12 borj Cédria Solimar plage Emb.S.Soliman
stations
Mn
Fig. 54- Histogrammes de fréquences des teneurs
en Mn (en ppm) chez le bivalve Donax trunculus
prélevé au niveau des stations
étudiées
Il est à noter que la teneur en Mn dans les bivalves,
vivants au niveau de HL12 (5,3 ppm), est relativement importante probablement
à cause d'une absorption directe du Mn à partir d'un milieu
semi-fermé très chargé en manganèse. En effet,
l'étude géochimique des
123
sédiments superficiels a montré que la teneur
est très élevée dans les sédiments de surface de
HL12 (paragraphe V).
Il semble que les Donax, vivant dans les plages de Borj
Cédria, accumuleraient beaucoup moins de Mn dans leurs tissus que ceux
vivant au niveau de l'embouchure de sebkha de Soliman (Fig. 54). Ceci revient
peut être au fait que les bivalves vivant au niveau de l'embouchure de la
sebkha sont exposés aux sources de rejets riches en
éléments contaminants provenant de la sebkha ce qui provoque un
phénomène d'adsorption ou assimilation (absorption) dans les
organes de ces mollusques bivalves. D'après Added (2002), le taux
d'échange entre le sédiment et l'eau est une donnée
importante pour évaluer l'impact des éléments dissous
provenant du sédiment sur l'environnement aquatique.
Les bivalves, vivant dans l'alvéole de Solimar plage,
présentent des concentrations assez faibles en Mn (1,6 ppm)
malgré des teneurs maximales dans les sédiments superficiels de
SP (611 ppm) (paragraphe V).
Tableau XXXI : normes internationales (en ppm) des
métaux lourds pour le contrôle de la consommation et de la
commercialisation des produits marins (Ben Moussa, 1996)
Métal
|
Normes (ppm)
|
Cuivre
|
0,2 à 50
|
30
|
20
|
Zinc
|
3 à 100
|
50
|
70
|
Cadmium
|
0,01 à 1,5
|
0,5
|
1
|
Plomb
|
0,05 à 5
|
10
|
2
|
Références
|
FAO
(1976)
|
CIE (1994)
|
MAUVAIS et ALIZEU (1994)
|
b- 124
Le plomb :
On n'a détecté le plomb que dans les tissus des
bivalves vivants au niveau de la première alvéole de Hammam lif
(HL12) avec une teneur assez faible de l'ordre de 0,5 ppm. A ce niveau la
bioaccumulation du Pb se fait à partir d'un milieu dont les
sédiments sont assez pauvres en plomb (1,7 ppm).
Dans les autres stations la concentration du Pb reste
inférieure à la limite de détection.
La teneur enregistrée à HL12 (0,5 ppm) est
inférieure au seuil de contamination imposé par les normes
internationales (FAO, 1976), (CIE, 1994) et ceux de Mauvais et Alizeu (1994)
(Tableau XXXI).
5
4
3
2
1
0
Pb
HL12 Borj Cédria Solimar plage
Emb.S.Soliman
stations
Fig. 55- Histogrammes de fréquences des teneurs
en Pb (en ppm) chez le bivalve
Donax trunculus prélevé au
niveau des stations étudiées
c- Le zinc :
Les teneurs en zinc ont été enregistrées
seulement dans les échantillons prélevés au niveau de HL12
(6,7 ppm) et de l'embouchure de la sebkha de Soliman (5,3 ppm) (Tableau
XXX).
Au niveau de Hammam lif, les bivalves semblent absorber le
zinc à partir d'un milieu dont les sédiments sont
contaminés par le Zn (70,4 ppm) (voir paragraphe V). Les animaux,
vivants à l'embouchure de sebkha de Soliman, sont exposés aux
rejets urbains, domestique et industriels contenant du Zn. Dans les autres
stations les teneurs en zinc restent négligeables malgré que les
concentrations enregistrées dans les sédiments de ces stations
sont assez importantes.
Les teneurs enregistrées au niveau de HL12 et à
l'embouchure de Solimar plage ne dépassent pas les seuils imposés
par les normes internationales (1994) et de Mauvais et Alizeu
125
(1994) (Tableau XXXI). Les tissus du Donax trunculus dans ces
sites ne sont pas contaminés par le Zn.
8
7
6
5
4
3
2
1
0
HL12 Borj Cédria Solimar plage Emb.S.Soliman
stations
Zn
Fig. 56- Histogrammes de fréquences des teneurs
en Zn (en ppm) chez le bivalve
Donax trunculus prélevé au
niveau des stations étudiées
VI.2. Conclusion :
La comparaison des teneurs des métaux lourds au niveau
des bivalves prélevés dans la plage de Borj Cédria
(échantillon témoin) et ceux prélevés dans les
autres stations du secteur étudié, nous donne une idée sur
l'accumulation des métaux lourds au niveau des bivalves.
L'analyse des métaux lourds dans le Donax trunculus
révèle la présence généralisée
du manganèse dans des proportions variables. Ceci revient au fait que
cet élément est un composant essentiel dans le métabolisme
de ce bivalve. C'est un constituant de nombreux enzymes dont les plus
importantes sont l'anhydrase carbonique et la carboxypeptidases
secrétée dans l'intestin grêle (Baccari, 2005).
On n'a pas détecté le Pb dans les bivalves
vivants dans la plupart des stations. Cependant une faible teneur (0,47 ppm) a
été enregistrée dans les tissus des Donax de HL12.
Le zinc est détecté seulement dans les Donax
vivant à HL12 et à l'embouchure de sebkha de Soliman, deux
stations, qui reçoivent des eaux chargées en Zn provenant des
rejets dans l'oued Méliane pour la première et des rejets dans la
sebkha de Soliman pour la deuxième station.
Pour les éléments Ni, Cd, Cu et Cr il y a
absence d'accumulation au niveau des bivalves prélevés ; ceci
s'expliquerait par le fait que ces éléments ne sont pas sujets
d'une contamination dans le secteur étudié (paragraphe V).
126
L'absorption et la distribution spatiale des métaux
chez le Donax semblent être liée à la concentration de ces
métaux dans l'eau et les sédiments, à la nature de
l'élément et sa toxicité, à la durée
d'exposition et aux conditions physico-chimiques du milieu.
La toxicité des éléments traces pour la
vie aquatique dépend de leur forme physico-chimique, mais aussi d'une
grande part des facteurs physiques et chimiques du milieu comme la
température, le pH, l'oxygène dissous la salinité et la
matière organique (Zeggaf-Tahri, 1993).
En perspective, une étude physiologique pour la
détermination des teneurs en métaux lourds dans les
différents organes du Donax trunculus (coquille et tissus)
serait fort intéressante pour l'identification des organes de stockage
des éléments traces et les différents processus de la
bioaccumulation.
127
VII. Etude de la biocénose :
Les espèces végétales et animales
rencontrées dans le secteur d'étude (Fig. 5) ont
été
rassemblées suivant leurs distributions spatiale et
saisonnière dans les tableaux suivants :
Tableau XXXII : Distribution spatiale de la
biocénose dans le secteur d'étude pendant
l'automne 2005
Classification
|
HL12
|
HL78
|
Emb.O. Soltane
|
SP
|
Soliman
|
Emb.S.Soliman
|
Algues
|
Algues vertes
|
Ulva rigida
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+
|
+++
|
Codium vermilara
|
-
|
-
|
+
|
+ -
|
+
|
++
|
Codium bursa
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
+
|
Chaetomorpha linum
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+
|
++
|
+ -
|
Enteromorpha intestinalis
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
Cladophora prolifera
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
Cladophora sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Caulerpa racemosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gracilaria verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Algues rouges
|
Corallina rubrum
|
-
|
-
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Peyssonelia sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Algues brunes
|
Padina pavonina
|
+
|
++
|
-
|
-
|
+
|
+ -
|
Phanérogames
|
Posidonia oceanica (laisses)
|
+
|
++
|
+
|
+++
|
++
|
++
|
Zostera marina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Cnidaires (cl anthozoaires)
|
Anemonia viridis
|
+ -
|
-
|
-
|
++
|
++
|
-
|
Annélides (polychètes sédentaires)
|
Sabella pavonina
|
-
|
-
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Protula intestinum
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Urocordés Tuniciers ascidie
|
Clavelina lepodiformis
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Mollusques
|
Bivalves
|
Donax trunculus
|
++
|
+ -
|
+++
|
+++
|
+ -
|
-
|
Mactra corallina
|
+ -
|
+ -
|
-
|
++
|
+ -
|
-
|
Arca noe
|
+ -
|
+ -
|
-
|
|
-
|
+
|
Cerastoderma glaucum
|
+
|
+
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Glycemeris violecescens
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Tapes sp
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mytilus edulis
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mytilus
galloprovincialis
|
+-
|
+-
|
-
|
+-
|
-
|
-
|
Cardium sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cardium edule
|
+ -
|
+ -
|
+
|
+ -
|
-
|
+
|
Ensis siliqua
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Modiolus barbatus
|
-
|
-
|
|
+ -
|
-
|
-
|
Venus verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Venus gallina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Globivenus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
128
|
|
effossa
|
|
|
|
|
|
|
Pinctada radiata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Ostrea sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Tellina incarnata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Lithophaga lithophaga
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Lima inflata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Gastéropodes
|
Berthellina adwardsii
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Natica josephina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Aplysia fasciata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gibbula sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Phyllonotus trunculus
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Nassarus mutabilis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Fucus
syrracusanus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
Euthria corneum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Bolinus brandaris
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Conus
mediterraneus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Littorina neritoides
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cassidaria tyrrhena
|
+
|
+
|
-
|
+++
|
++
|
-
|
Cerithium vulgatum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
Monodonta turbinata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Patella coerulea
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
-
|
Céphalopodes
|
Octopus vulgaris
|
+ -
|
+ -
|
-
|
++
|
+++
|
-
|
Sepia officinalis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+
|
-
|
Echinodermes
|
Echinides
|
Paracentrotus lividus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Ophiures
|
Ophiura ophiopsila
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+
|
++
|
Crustacés
|
Décapodes
|
Carcinides mediterraneus
|
++
|
+
|
+
|
+++
|
++
|
-
|
Isopodes
|
Zenobiana prismatica
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Dynamenella sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Fissurela intestinalis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Amphipodes
|
Caprella sp
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
-
|
Corophium volutator
|
-
|
-
|
-
|
++
|
+ -
|
+
|
Gammarus sp
|
-
|
-
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Rubia sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
+
|
Cirripèdes
|
Balanus balanoides
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
-
|
Poissons
|
Mugil cephalus
|
+
|
+
|
+
|
+ +
|
+++
|
+++
|
Liza ramada
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+ -
|
++
|
+
|
Diplodus sp
|
+
|
+ -
|
-
|
+ -
|
+ -
|
-
|
Sparus auratus
|
+ -
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
Dicentrarchus labrax
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+
|
+
|
-
|
Oiseaux
|
Laridés
|
Larus sp
|
+ -
|
+ -
|
+
|
-
|
-
|
++
|
129
Tableau XXXIII : Distribution spatiale de la
biocénose dans le secteur d'étude pendant
l'hiver 2006 :
Classification
|
HL12
|
HL78
|
Emb.O. Soltane
|
SP
|
Soliman
|
Emb.S.Soliman
|
Algues
|
Algues vertes
|
Ulva rigida
|
+ -
|
+ -
|
+
|
+
|
+
|
++
|
Codium vermilara
|
-
|
-
|
+
|
+ -
|
+
|
+ -
|
Codium bursa
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
+
|
Chaetomorpha linum
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+
|
+
|
-
|
Enteromorpha intestinalis
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
+ -
|
Cladophora prolifera
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
Cladophora sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Caulerpa racemosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gracilaria verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Algues rouges
|
Corallina rubrum
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
-
|
Peyssonelia sp
|
-
|
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Algues brunes
|
Padina pavonina
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Phanérogames
|
Posidonia oceanica (laisses)
|
+++
|
+++
|
-
|
+++
|
+ +
|
+++
|
Zostera marina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Cnidaires (cl anthozoaires)
|
Anemonia viridis
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
Annélides (polychètes sédentaires)
|
Sabella pavonina
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
Protula intestinum
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Urocordés Tuniciers ascidie
|
Clavelina lepodiformis
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Mollusques
|
Bivalves
|
Donax trunculus
|
+ -
|
+ -
|
+++
|
+ -
|
+ -
|
-
|
Mactra corallina
|
+++
|
+++
|
+++
|
+
|
+ -
|
+ -
|
Arca noe
|
+-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+ -
|
Cerastoderma glaucum
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Glycemeris violecescens
|
+ -
|
+ -
|
+++
|
-
|
-
|
-
|
Tapes sp
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mytilus edulis
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mytilus
galloprovincialis
|
-
|
+ -
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
Cardium sp
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
Cardium edule
|
+++
|
+
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+
|
Ensis siliqua
|
-
|
+
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
Modiolus barbatus
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Venus verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Venus gallina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Globivenus effossa
|
-
|
+
|
+ -
|
-
|
-
|
+++
|
Pinctada radiata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
Ostrea sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
130
|
|
Tellina incarnata
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+ -
|
Lithophaga lithophaga
|
-
|
-
|
|
|
-
|
-
|
Lima inflata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gastéropodes
|
Berthellina adwardsii
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Natica josephina
|
-
|
+
|
-
|
+
|
-
|
-
|
Aplysia fasciata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gibbula sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Phyllonotus trunculus
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Nassarus mutabalis
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Fucus
syrracusanus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
Euthria corneum
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Bolinus brandaris
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Conus
mediterraneus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Littorina neritoides
|
+
|
+
|
-
|
+++
|
++
|
-
|
Cassidaria tyrrhena
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cerithium vulgatum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Patella coerulea
|
+
|
+ -
|
-
|
++
|
-
|
-
|
Céphalopodes
|
Octopus vulgaris
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+
|
++
|
-
|
Sepia officinalis
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
Echinodermes
|
Echinides
|
Paracentrotus lividus
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
|
|
Ophiures
|
Ophiura ophiopsila
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
+
|
Crustacés
|
Décapodes
|
Carcinides mediterraneus
|
+ -
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Isopodes
|
Zenobiana prismatica
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Dynamenella sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Fissurela intestinalis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Amphipodes
|
Caprella sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
+
|
Corophium volutator
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
+ -
|
Gammarus sp
|
+
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
-
|
Rubia sp
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
+ -
|
Cirripèdes
|
Balanus balanoides
|
++
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
Poissons
|
Mugil cephalus
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+-
|
+
|
+ -
|
Liza ramada
|
+ -
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
Diplodus sp
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+ -
|
-
|
Sparu auratus
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
Dicentrarchus labrax
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
Oiseaux
|
Laridés
|
Larus sp
|
+ -
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
++
|
131
Tableau XXXIV : Distribution spatiale de la
biocénose dans le secteur d'étude pendant le printemps 2006
:
Classification
|
HL12
|
HL78
|
Emb.O. Soltane
|
SP
|
Soliman
|
Emb.S.Soliman
|
Algues
|
Algues vertes
|
Ulva rigida
|
++
|
+ -
|
++
|
+++
|
+
|
+++
|
Codium vermilara
|
-
|
-
|
++
|
+
|
+
|
+++
|
Codium bursa
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
+
|
Chaetomorpha linum
|
+
|
+
|
-
|
+
|
++
|
-
|
Enteromorpha intestinalis
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
Cladophora prolifera
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Cladophora sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Caulerpa racemosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gracilaria verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
Algues rouges
|
Corallina rubrum
|
+ -
|
+ -
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Peyssonelia sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Algues brunes
|
Padina pavonina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Phanérogames
|
Posidonia oceanica (laisses)
|
+
|
++
|
-
|
+
|
+++
|
+++
|
Zostera marina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
+
|
Cnidaires (cl anthozoaires)
|
Anemonia viridis
|
-
|
-
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Annélides (polychètes sédentaires)
|
Sabella pavonina
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
-
|
Protula intestinum
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Urocordés Tuniciers ascidie
|
Clavelina lepodiformis
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mollusques
|
Bivalves
|
Donax trunculus
|
+++
|
+ -
|
+
|
+ -
|
-
|
-
|
Mactra corallina
|
+++
|
+
|
+++
|
+
|
-
|
+ -
|
Arca noe
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
Cerastoderma glaucum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Glycemeris violecescens
|
+ -
|
+ -
|
+++
|
+
|
-
|
-
|
Tapes sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
Mytilus edulis
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mytilus
galloprovincialis
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cardium sp
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Cardium edule
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+ -
|
Ensis siliqua
|
+
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Modiolus barbatus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Venus verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Venus gallina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Globivenus effossa
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Pinctada radiata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
132
|
|
Ostrea sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Tellina incarnata
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
+++
|
Lithophaga lithophaga
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
Lima inflata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gastéropodes
|
Berthellina adwardsii
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
Natica josephina
|
+
|
+
|
-
|
+
|
-
|
-
|
Aplysia fasciata
|
++
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gibbula sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Phyllonotus trunculus
|
+
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Nassarus mutabalis
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Fucus
cirracusanus
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
Euthria corneum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Bolinus brandaris
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Conus
mediterraneus
|
+
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Littorina neritoides
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
Cassidaria tyrrhena
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cerithium vulgatum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Monodonta turbinata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Patella coerulea
|
++
|
+
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Céphalopodes
|
Octopus vulgaris
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+
|
-
|
Sepia officinalis
|
+
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
Echinodermes
|
Echinides
|
Paracentrotus lividus
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
Ophiures
|
Ophiura ophiopsila
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
+
|
Crustacés
|
Décapodes
|
Carcinides mediterraneus
|
+ -
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Isopodes
|
Zenobiana prismatica
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Dynamenella sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Fissurela intestinalis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Amphipodes
|
Caprella sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
+
|
Corophium volutator
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
+
|
Gammarus sp
|
+
|
-
|
-
|
++
|
+ -
|
-
|
Rubia sp
|
-
|
-
|
-
|
|
+ -
|
+
|
Cirripèdes
|
Balanus balanoides
|
++
|
+
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Poissons
|
Mugil cephalus
|
-
|
-
|
+
|
+ -
|
+ -
|
+
|
Liza ramada
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Diplodus sp
|
++
|
+
|
+
|
++
|
++
|
-
|
Sparus auratus
|
+
|
+
|
+
|
++
|
+
|
-
|
Dicentrarchus labrax
|
+
|
+
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Oiseaux
|
Laridés
|
Larus sp
|
+ -
|
+ -
|
+
|
-
|
-
|
+++
|
133
Tableau XXXV : Distribution spatiale de la
biocénose dans le secteur d'étude pendant
l'été (2006) :
Classification
|
HL12
|
HL78
|
Emb.O. Soltane
|
SP
|
Soliman
|
Emb.S.Soliman
|
Algues
|
Algues vertes
|
Ulva rigida
|
+
|
+
|
+ -
|
+
|
++
|
+++
|
Codium vermilara
|
+
|
+
|
+
|
+
|
++
|
++
|
Codium bursa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Chaetomorpha linum
|
+ +
|
+ +
|
-
|
+ +
|
+ +
|
-
|
Enteromorpha intestinalis
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+ +
|
Cladophora prolifera
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
Cladophora sp
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
Caulerpa racemosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
Gracilaria verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Algues rouges
|
Corallina rubrum
|
+ -
|
+ -
|
-
|
+++
|
++
|
+
|
Peyssonelia sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
+ -
|
Algues brunes
|
Padina pavonina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Phanérogames marins
|
Posidonia oceanica (laisses)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
++
|
Zostera marina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
+ -
|
Cnidaires (cl anthozoaires)
|
Anemonia viridis
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
++
|
-
|
Annélides (polychètes sédentaires)
|
Protula intestinum
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Sabella pavonina
|
+++
|
-
|
-
|
+++
|
++
|
-
|
Urocordés Tuniciers ascidie
|
Clavelina lepodiformis
|
+++
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Mollusques
|
Bivalves
|
Donax trunculus
|
++
|
+ -
|
+++
|
++
|
+ -
|
+
|
Mactra corallina
|
+++
|
+
|
+ -
|
+
|
+ -
|
+ -
|
Arca noe
|
+ -
|
|
-
|
|
-
|
+ -
|
Cerastoderma glaucum
|
+
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Glycemeris violecescens
|
+ -
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+ -
|
Tapes sp
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mytilus edulis
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mytilus
galloprovincialis
|
+-
|
+-
|
+-
|
-
|
-
|
-
|
Cardium sp
|
++
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
Cardium edule
|
+++
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
Ensis siliqua
|
+++
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
Modiolus barbatus
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Venus verrucosa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Venus gallina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Globivenus effossa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
Pinctada radiata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
Ostrea sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
134
|
|
Tellina incarnata
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
Lithophaga lithophaga
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
Lima inflata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Gastéropodes
|
Berthellina adwardsii
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Natica josephina
|
+++
|
+ -
|
-
|
+
|
-
|
-
|
Aplysia fasciata
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gibbula sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Phyllonotus trunculus
|
+++
|
+ -
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Nassarus mutabalis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Fucus
syrracusanus
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
Euthria corneum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
Bolinus brandaris
|
+
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Conus
mediterraneus
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Littorina neritoides
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cassidaria tyrrhena
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cerithium vulgatum
|
+ -
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Monodonta turbinata
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
-
|
Patella coerulea
|
++
|
+
|
-
|
++
|
++
|
-
|
Céphalopodes
|
Octopus vulgaris
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+ -
|
-
|
Sepia officinallis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
+
|
-
|
Echinodermes
|
Echinides
|
Paracentrotus lividus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Ophiures
|
Ophiura ophiopsila
|
-
|
-
|
-
|
+ +
|
+
|
++
|
Crustacés
|
Décapodes
|
Carcinides mediterraneus
|
+
|
+
|
+
|
++
|
+ +
|
-
|
Isopodes
|
Zenobiana prismatica
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Dynamenella sp
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Fissurela intestinalis
|
-
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
-
|
Amphipodes
|
Caprella sp
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
Corophium volutator
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
++
|
Gammarus sp
|
+
|
+
|
-
|
++
|
++
|
-
|
Rubia sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
|
Cirripèdes
|
Balanus balanoides
|
-
|
++
|
-
|
++
|
-
|
-
|
Poissons
|
Mugil cephalus
|
+
|
+
|
+
|
+
|
++
|
++
|
Liza ramada
|
+ -
|
+ -
|
-
|
-
|
++
|
+
|
Diplodus sp
|
++
|
+
|
-
|
-
|
+ -
|
-
|
Sparus auratus
|
++
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Dicentratchus labrax
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Oiseaux
|
Laridés
|
Larus sp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
NB : + - : rare
/ +: présent / ++ : abondant
/ +++ : très abondant
135
VII.1. La faune benthique :
VII.1.1. Distribution spatiale de la faune benthique
dans le secteur d'étude :
L'étude de la faune au niveau des différentes
stations de la frange littorale, comprise entre Hammam lif et l'embouchure de
la sebkha de Soliman (Fig. 5), a permis de recenser 57 espèces.
Phylum des Cnidaires (Classe des Anthozoaires)
:
- Anemonia viridis : on trouve des anémones
associées aux colonies de sabelles et elles vivent en symbiose avec les
algues vertes (Chaetomorpha linum) et rouges (corallina
rubrum). Cette espèce a une répartition spatiale similaire
à celle des sabelles.
Phylum des Mollusques :
Classe des Bivalves :
La récolte sauvage a permis de recenser 20
espèces de bivalves dans le secteur d'étude. Les espèces
les plus répandues (sans tenir compte de l'évolution
saisonnière) sont :
- Donax trunculus : présente une large
répartition dans le secteur. Cependant, l'espèce reste abondante
dans l'alvéole entre les deux brise-lames HL1 et HL2 de Hammam lif et
SP1 et SP2 de Solimar plage. Cette abondance est aussi perceptible dans la
plage de Borj Cédria au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane. En
effet, ce bivalve vit enfouis dans le sable et semble apprécier les
fonds de sables fins et propres de l'étage infralittoral et s'adapter
physiologiquement aux différentes contraintes naturelles du milieu
(Ghazali, 2005).
- Mactra corallina (Planche II, Photo 2) est un
bivalve très commun surtout au niveau des alvéoles HL12, HL78 et
SP. C'est un animal filtreur qui vit enfouis dans les sables fins à de
faibles profondeurs et semble s'adapter aux différentes conditions
environnementales.
- Cardium edule, comme Mactra corallina, a
une large répartition et elle est surtout très abondante dans les
plages de Hammam lif.
- Glycimeris violecescens (Planche II, Photo 3)
semble être l'espèce caractéristique du secteur de Borj
Cédria au niveau de l'embouchure de l'oued Soltane. Elle se fait plus ou
moins rare dans les autres stations.
- Arca noe (Planche II, Photo 1) ce bivalve est
très répandu au niveau des brise-lames. On le trouve dans les
plages de Hammam lif et Solimar plage. En effet, il vit dans les rochers
attaché au support par un byssus. On le trouve
généralement couvert par une éponge.
- Tellina incarnata, caractérise les plages de
l'embouchure de l'oued Soltane et la sebkha de Soliman. Elle semble
apprécier les sables fins riches en nutriments et un faible
hydrodynamisme.
136
- Globivenus effossa, est très abondante au
niveau de l'embouchure de sebkha de Soliman où la tranche d'eau et
l'hydrodynamisme sont faibles.
- Ensis siliqua, appelée couteau, est
très répandue dans les alvéoles de Hammam lif. Il vit
enfoncé verticalement et profondément dans les sables en eau peu
profonde.
D'autres bivalves présentent une répartition
très limitée au niveau d'une ou de deux stations. C'est le cas de
Pinctada radiata qu'on trouve uniquement au niveau de l'embouchure de
sebkha de Soliman. Ce bivalve est une espèce invasive provenant de la
méditerranée orientale ; il a été signalé au
niveau du golfe de Gabès.
Classe des Gastéropodes :
On a pu recenser 15 espèces de gastéropodes dont
les plus fréquentes sont :
- Patella coerulea (Planche II, Photo 6),
appelée chapeau chinois, dont la coquille est appliquée contre
les rochers des brise-lames de Hammam lif, Solimar plage et Soliman plage. Elle
est continuellement arrosée par les vagues qui se brisent sur les
rochers des brise-lames et elle râpe les petites algues à la
surface de ces rochers.
- Phyllonotus trunculus appelée murex, qui est
très courante dans les alvéoles de Hammam lif ; celle-ci se
montre de plus en plus rare en allant vers l'Est du secteur. C'est un
gastéropode carnivore qui se nourrit d'autres mollusques.
- Bolinus brandaris (Planche II, Photo 5) dont la
répartition est semblable à celle du phyllonotus
trunculus.
- Littorina neritoides est très
répandue sur les galets des brise-lames de Solimar plage et de Soliman.
Elle colonise les zones battues par les vagues (medio et supra littoral).
Profitant du battement des vagues elle reçoit des embruns en
quantité suffisante pour conserver une humectation minimale. Cette
espèce se nourrit de cyanobactéries et d'algues filamenteuses
plaquées sur la roche et typique de ce niveau.
- Natica josephina (Planche II, Photo 3) est la
natice la plus courante. Celle-ci se trouve dans les plages de Hammam lif et de
Solimar et semble apprécier les fonds sableux à faibles
profondeurs. Sa coquille est souvent ré-utlisée par de petits
pagures comme P. cuanensis.
Classe des Céphalopodes :
- Octopus vulgaris est très
commun au niveau des brise-lames de Soliman plage. Il utilise les fissures
entre les rochers pour se camoufler et s'abriter des yeux des prédateurs
et au même temps pour chasser ses proies constituées de petits
poissons et d'autres invertébrés marins.
137
Phylum des Annélides (Classe des
Polychètes sédentaires) :
- Sabella pavonina : on trouve ce ver segmenté
sous forme de colonies de plusieurs individus sur les sables vaseux et les
galets des brise-lames de Solimar plage et Soliman plage. La sabelle est un
planctonophage qui capture ses proies au moyen du panache de soies qui
contourne la bouche. On trouve les sabelles associées à des
colonies d'anémones (Anemonia viridis) et d'algues rouge
(Corallina rubrum). L'absence des sabelles sur les brise-lames de
Hammam lif serait probablement due aux conditions environnementales
(turbidité, plancton...)
Les Tuniciers :
- Clavelina lepodiformis (ascidie) signalé au
niveau de la plage de Soliman.
Phylum des Arthropodes (Classe des Crustacés)
:
On a récolté 8 espèces de
gastéropodes dont 4 amphipodes, 3 isopodes et un décapode.
- Carcinides mediterraneus (Planche II, Photo 12) ce
crustacé décapode est très commun dans tout le secteur
d'étude. Il vit dans les rochers des brise-lames de Hammam lif, Solimar
plage et Soliman plage.
- Corophium volutator (Planche II, Photo 8) est un
crustacé amphipode est très répandu dans les plages de
Solimar plage, Soliman et l'embouchure de sebkha de Soliman. Il est toujours
présent dans les prélèvements d'eau surtout s'il y a des
algues auxquelles il s'accroche. Ce petit crustacé est une espèce
indicatrice de pollution du milieu et il est très abondant dans
l'embouchure de sebkha de Soliman.
- gammarus sp vit généralement dans les
rochers des brises lames de tout le secteur d'étude associé
à des colonies de balanes (Balanus balanoides).
Phylum des Echinodermes :
- Ophiura ophiopsila, (Planche II, Photo 7) c'est une
petite ophiure très présente dans les prélèvements
d'algues au niveau de Soliman plage et à l'embouchure de sebkha de
Soliman. Phylum des cordés - Classe des Urocordés - Super
classe des Poissons :
- Liza ramada (muge) (Planche II, Photo 11) est
très présente au niveau de l'embouchure de la sebkha de Soliman.
On rencontre des alevins dans les alvéoles et les eaux aux alentours des
brise-lames surtout au niveau de Solimar plage et de Soliman (même
distribution pour le Mugil cephalus).
- Diplodus sp comme Sparus auratus et
Dicentrarchus labrax sont des espèces très
fréquentes aux alentours des brise-lames de Hammam lif, Solimar plage et
Soliman plage. Il semble qu'ils se nourrissent d'organismes marins vivant dans
ces milieux et utilisent les fissures entre les roches comme frayère.
138
VII.1.2. Evolution saisonnière de la faune
benthique dans le secteur :
Cette étude a montré l'apparition brève
de certaines espèces durant une ou deux saisons. Cependant d'autres
espèces sont présentes avec une abondance fluctuante durant toute
l'année : c'est le cas des bivalves Donax trunculus, Mactra
corallina et Cardium edule qu'on trouve presque toujours au cours des
quatre saisons mais avec une forte densité pendant le printemps et
l'été. Ceci est peut être en relation avec la
disponibilité des nutriments.
Cependant Mytilus gallopronvencialis ne
prolifère qu'en été et en automne à cause
probablement du cycle sexuel et la maturité des jeunes individus de
petites tailles signalés au niveau des plages de Hammam lif et de
Solimar plage en hiver.
Un gastéropode opistobranche, qui est l'aplysie
Aplysia fasciata (lièvre de mer) est signalé uniquement
au printemps avec une abondance assez remarquable d'individus au niveau de
l'alvéole HL12 et à proximité des brise-lames. Il semble
que ces individus, qui vivent généralement dans les profondeurs,
ont été attirés par les mers côtières assez
chaudes et l'abondance de la nourriture.
Un mollusque céphalopode qui est Le poulpe, Octopus
vulgaris, est très abondant pendant les mois de Novembre et
Décembre et il fait l'objet d'une pêche importante au niveau de
Soliman.
Une espèce de crustacé décapode marcheur,
qui est le crabe européen (Carcinides mediterraneus), se montre
rarement pendant la saison hivernale mais plus abondant au niveau des
brise-lames durant les saisons estivale et automnale. En effet, pendant l'hiver
le crabe reste dans l'eau de mer froide avec l'arrivée de
l'été il a tendance à sortir de l'eau (il consomme
l'oxygène de l'air).
Une espèce de gastéropode, la berthelle orange
(berthellina adwardsii), n'a été observée en
grande quantité qu'au printemps au niveau de l'embouchure de la sebkha
de Soliman. Les individus étaient vivants ce qui réfute toute
hypothèse d'une mortalité massive suite à un facteur
quelconque. Ce phénomène est dû probablement à une
abondance de la nourriture au niveau de l'embouchure de la sebkha ou à
une variation des conditions environnementales.
Pour les poissons comme Diplodus sp
l'évolution saisonnière semble être en relation avec
le cycle sexuel d'une part, et d'autre part, elle semble dépendre du
cycle écologique du phytoplancton. En effet, la floraison
phytoplanctonique au printemps va contribuer à l'augmentation du
phytoplancton qui sera consommé par le zooplancton. Ce dernier
constituera à son tour la nourriture essentielle pour les petits
poissons benthiques. Le Mugil cephalus est l'espèce de muge la
plus fréquente dans le secteur, elle est abondante en taille adulte au
début de l'automne.
139
Planche II : la faune benthique
1- Arca noe 2- Mactra corallina 3-
Glycemeris violecescens
4- Natica josephina 5- Bolinus brandaris
6- Patella coerulea
7- Ophiura ophiopsila 8- Corophylum
volutator 9- Caprella sp
10- Anemonia viridis 11- alevins de muges
12- Carcindes mediterraneus
140
VII.2. La macroflore :
VII.2.1. La distribution spatiale de la macroflore dans
le secteur d'étude :
Douze espèces d'algues et deux espèces de
phanérogames ont été récoltées lors des
quatre campagnes d'échantillonnage durant toute l'année.
Les phanérogames :
- Posidonia oceanica (Planche III, Photo 6) : cette
phanérogame marine a été récoltée sous forme
de feuilles, pelotes et rhizomes. Durant toute l'année et dans toutes
les plages du secteur, à l'exception de l'embouchure de l'oued Soltane,
les alvéoles jouent le rôle de piège pour les feuilles de
posidonie qui viennent s'échouer sur le rivage et contribuent ainsi
à la formation de banquettes. Ce phénomène est très
accentué au niveau des alvéoles de Soliman plage et il est de
moindre envergure au niveau des alvéoles de Solimar plage et d'Hammam
lif.
Ben Mustapha et Hattour (1992) ont observé des herbiers
de posidonies dans la zone comprise entre Sidi Errais et Korbous (Fig. 57). Les
laisses de posidonies trouvées dans notre secteur d'étude
proviendraient probablement de cette zone sous l'influence des courants marins
NW-SE.
- Zostera marina : elle est récoltée
sous formes de feuilles au niveau de l'embouchure de la sebkha de Soliman.
Fig. 57- Carte de répartition des posidonies
d'après Ben Mustapha et Hattour (1992)
141
Les macroalgues :
Les chlorophycées :
- Ulva rigida (Planche III, Photo 3) : bien qu'elle
préfère le mode calme on la trouve un peu partout dans le
secteur. Elle est très abondante au niveau de l'embouchure de sebkha de
Soliman où le milieu est riche en matière organique. On a
noté la présence de feuilles d'ulves dans les autres stations
surtout entre les brise-lames ; leur origine serait probablement soit la sebkha
de Soliman, soit le lac sud de Tunis sous l'effet des courants. Cette
importante répartition à l'échelle spatiale de l'ulve
serait due au fait que cette algue est photophile. Elle pourrait donc se
développer sur les rochers des brise-lames. Cette plante est aussi
tolérante vis-à-vis de la salinité et de la pollution,
c'est une algue thionitrophile (apprécie les milieux riches en
composés soufrés et azotés issus des fermentations
organiques).
- Chaetomorpha linum (Planche III, Photo 2) : elle
présente une large distribution surtout sur les rochers des brise-lames
de Hammam lif, Solimar plage et Soliman et des enrochements de Soliman plage.
Sa présence témoigne d'un confinement du milieu. D'après
Ben Charrada (1997) son origine est le lac nord de Tunis. On la retrouve sur
les rochers éclairés de l'étage infralittoral en mode
battu. Sa large répartition spatiale serait due au fait qu'elle est
eurytherme et euryhaline.
- Codium vermilara (Planche III, Photo 1) : elle
présente une large répartition dans notre secteur d'étude.
On la rencontre sous forme de touffes sur les rochers éclairés
(espèce photophile) à une profondeur de 0,5 à 1 m dans les
alvéoles entre les brise-lames de Hammam lif, Solimar plage et Soliman
plage. Cependant, cette algue reste très abondante au niveau de
l'embouchure de la sebkha de Soliman en mode calme en raison de sa
tolérance vis-à-vis de la pollution. Sa large répartition
est vraisemblablement due aux courants et à sa multiplication
asexuée par fragmentation du thalle.
- Codium bursa (Planche III, Photo 4) : cette
espèce de Codium a été trouvée à Solimar
plage probablement emportée par les courants depuis l'embouchure de la
sebkha de Soliman où elle est assez abondante.
- Enteromorpha intestinalis : elle est
fréquente dans les eaux de l'embouchure de l'oued Soltane et la sebkha
de Soliman. Elle semble apprécier les eaux éclairées
(espèce photophile) riche en matière organique en mode calme.
Les rhodophycées :
- Corallina rubrum (Planche III, Photo 5) : elle
tapisse les rochers éclairés des brise-lames dans les zones de
l'alvéole où les vagues sont atténuées. On la
rencontre surtout au niveau des brise-lames de Solimar plage et Soliman plage
et elle est peu présente à Hammam lif. En fait,
142
elle apprécie un mode calme ou semi agitée. On
la trouve associée à des peuplements d'anémones et de
sabelles : c'est une algue opportuniste.
Les phéophycées :
- Padina pavonica : elle a été
récoltée sous forme de groupes sur les rochers des brise-lames de
Hammam lif et dans les sables vaseux de l'embouchure de la sebkha de Soliman.
Cette plante semble apprécier les eaux calmes à semi
agitées et bien éclairées de l'étage
infralittoral.
VII.2.2. Evolution saisonnière de la macroflore
:
Cette étude a permis de déterminer la
répartition temporelle de la macroflore à travers les saisons.
Les phanérogames :
- Posidinia oceanica : les banquettes de feuilles de
posidonies, formées au niveau des plages surtout dans les
alvéoles et l'embouchure de la sebkha de Soliman, sont présentes
durant toute l'année. Cependant, en automne et en hiver, la hauteur des
banquettes dépasse les 50 cm tandis qu'en été ces
banquettes deviennent très minces. Ceci revient probablement au fait que
les posidonies sont des plantes vivaces ; elles perdent leurs feuilles en
automne qui seront emportées par les courants et les vagues pour venir
s'échouer sur le rivage surtout dans les alvéoles qui
constitueraient des pièges naturelles. L'accumulation des feuilles va
contribuer à la formation des banquettes en automne et en hiver. Ces
banquettes constitueraient une protection efficace des plages en hiver en les
protégeant de l'érosion mécanique des vagues. La
diminution de ces banquettes en été est probablement due soit au
nettoyage des plages par la municipalité dans les stations
balnéaires, soit, au fait qu'elles ont été reprises en
partie par les vagues et entraînées vers le fond pour servir de
support pour de nombreux microorganismes et de là dans plusieurs
chaînes alimentaires participant ainsi à l'enrichissement du
milieu.
- Zostera marina se montre rare dans le secteur
d'étude. On a noté sa présence uniquement au printemps
sous forme de feuilles mortes.
Il est à noter, que lors des compagnes
d'échantillonnages on n'a pas signalé la présence de
Cymodocea nodosa qui a été signalé par Ben Alaya
(1971) et Ben Charrada (1997).
Les macroalgues :
- Ulva rigida : on la trouve vivante en hiver et
surtout au printemps alors qu'en été on remarque la
présence d'une accumulation d'ulves échouées sur les
plages. En général, on la retrouve durant toute l'année vu
le renouvellement permanant des individus et son adaptation
143
aux variations des conditions physico-chimiques du milieu
(salinité, température...). Sa période de croissance
correspond avec la saison printanière où les eaux sont
sursaturées en oxygène dissous et le pH élevé avec
une eau riche en phosphore et en azote.
- Chaetomorpha linum : est très
répandue au printemps et en été et un peu moins au automne
et en hiver. En effet, cette algue est annuelle et son thalle présente
un développement maximal en été. L'adaptation de la
Chaetomorpha Linum aux différentes contraintes du milieu
(espèce eurycère) semble être à l'origine de sa
large répartition saisonnière. Pendant l'hiver, elle sert de
support pour de nombreux gastéropodes comme Monodonta
turbinata.
- Gracilaria verrucosa : on la rencontre au printemps
au niveau de l'embouchure de la sebkha de Soliman et elle disparaît
durant le reste de l'année. Elle semble apprécier les milieux
riches en matière organique et sursaturés en oxygène
dissous.
- Caulerpa racemosa : ce végétal
autotrophe n'a été signalé qu'en automne au niveau de la
sebkha de soliman. C'est une espèce a affinité tropicale qui est
entrain d'envahir nos côtes.
- Corallina rubrum : elle est présente durant
toute l'année, car c'est une espèce vivace (qui vit plusieurs
années) et qui persiste en totalité
(phanérophycées) durant toute l'année.
Nous avons aussi remarqué la présences de
quelques algues pendant des périodes courtes de l'année comme
l'Entromorpha intestinalis, Padina pavonina et Peyssonelia
sp.
144
Planche III : la macroflore
1- Codium vermilara 2- Chaetomorpha
linum
3- Ulva rigida 4- Codium
bursa
5- Corallina rubrum 6- laisses de
posidonie
145
VII.3. Conclusion :
L'étude de la biocénose de la frange littorale
Sud-Est du petit golfe de Tunis a montré une diversité biologique
assez importante caractérisée par une faune benthique assez
hétérogène représentée en majorité
par les mollusques et une flore plus ou moins variée constituée
principalement d'algues vertes.
La distribution spatiale de la faune et de la macroflore
semble être liée à la nature du support, la nature du
régime alimentaire et les fluctuations des conditions environnementales
(oxygène, hydrodynamisme, lumière, salinité...). Par
ailleurs, la période de maturité sexuelle, la variation des
paramètres physico-chimiques et la disponibilité des nutriments
et du phytoplancton, semble avoir une grande influence sur l'évolution
saisonnière de la faune benthique.
La répartition saisonnière de la macroflore
dépend probablement de la variation des paramètres
physico-chimiques du milieu, du mode de multiplication et la
disponibilité des nutriments : azote et phosphore.
La mise en place des aménagements côtiers
(brise-lames) au niveau de Hammam lif, Solimar plage et Soliman aurait
contribué à l'installation de nouvelles espèces et
l'apparition de nouveaux écosystèmes comprenant des
communautés biocénotique très
hétérogènes qui disposent des galets des brise-lames comme
support, abrite ou frayère et où les relations intra et
interspécifiques (symbiose, prédation...) sont assez
importantes.
Les alvéoles entre les brise-lames constitueraient des
pièges pour l'accumulation de la matière organique qui est
dégradée par les microorganismes et contribuerait ainsi à
la libération des sels nutritifs dans la colonne d'eau. Ces derniers
seront réutilisés par le phytoplancton qui servira à son
tour de nourriture pour le zooplancton qui constitue l'alimentation principale
des alevins des poissons benthiques qui utiliseraient les alvéoles comme
frayère (fig. 30).
Les rejets urbains et domestiques au niveau de l'embouchure de
l'oued Soltane et la sebkha de Soliman seraient à l'origine du
développement des algues nitrophiles des milieux riches en
matière organique et nutriments, où les conditions
environnementales (oxygène, pH, salinité...) sont bien
particulières.
La comparaison de nos résultats avec ceux des travaux
ultérieurs, effectués dans le golfe de Tunis avant la mise en
place des aménagements (Ben Alaya, 1969 ; Ben Maïz, 1984), a permis
de constater une modification de la structure de la biocénose
spécialement dans notre secteur d'étude où la faune et la
flore caractéristique des plages sableuses, vivant dans les fonds de
sables fins et propre en mode battu, est partiellement remplacée par une
biocénose
146
riche en espèces vivant sur le substrat rocheux et
caractéristiques de mode calme à semi agité et moins
froid.
147
CONCLUSION
GENERALE
148
Conclusion générale
L'étude de l'impact des aménagements de front de
mer, mis en place au niveau de la frange littorale Sud-Est du petit golfe de
Tunis entre Hammam lif et Soliman plage, a permis de constater que, d'une
manière générale, la répartition spatiale des
différents paramètres physico-chimiques, sédimentologiques
et biologiques est assez hétérogène. Le degré de
contamination dépend de la proximité des points de rejets
terrigènes et de l'hydrodynamisme du milieu.
La distribution spatiale des paramètres
physico-chimiques montre que les valeurs de pH, de la salinité et de la
température sont assez stables dans la frange littorale
étudiée à l'exception de l'embouchure de l'oued Soltane et
de sebkha de Soliman qui sont sous l'influence des rejets terrestres et
fluviales. La répartition de l'oxygène dissous dans les
différentes stations est en étroite relation avec
l'hydrodynamisme, la production primaire et la dégradation de la
matière organique.
les mesures des sels nutritifs réalisées
montrent des valeurs relativement élevées des nutriments dont
l'origine serait essentiellement les rejets urbains, domestiques et agricoles
par le biais de l'oued Soltane et la sebkha de Soliman et la dégradation
de la matière végétale. En effet, nous avons
détecté la présence d'une eutrophisation au niveau de
l'embouchure de la sebkha de Soliman. Les faibles teneurs en sels nutritifs
enregistrées au niveau des alvéoles proviennent plutôt de
la biodégradation de la matière organique.
L'étude granulométrique des sédiments
superficiels permet de constater que les sédiments de surface de la
frange littorale étudiée, sont constitués principalement
des sables fins bien à très bien classés à
l'exception des sédiments grossiers et graviers,
modérément à bien classés, au niveau de
l'embouchure de l'oued Soltane et de Sebkha de Soliman. La suspension
graduée semble être le mode de transport dominant dans le secteur
d'étude.
Les observations sur le terrain ont montré que
l'installation des brise-lames a contribué à la formation de
sables vaseux aux alentours de ces édifices. La dynamique fluviale
régionale, le régime hydrodynamique local et la dynamique
éolienne jouent un rôle capital dans cette distribution.
Les sédiments superficiels des plages de la frange
étudiée sont composés essentiellement de quartz et de
calcite. L'étude sédimentologique a montré que ces
sédiments possèdent une
149
double origine. Le quartz et le feldspath proviendraient du
continent. Quant à la calcite, elle aurait une origine organique.
Les métaux lourds dans les sédiments sont de
loin inférieurs au seuil de contamination. Cependant, les
sédiments superficiels de la plage de Hammam lif au niveau de HL12 sont
contaminés par le zinc.
Par ailleurs la mise en place des brise-lames a
favorisé la formation de milieux semi-fermés où la
l'accumulation massive de matière organique (dépôts de
posidonies), la texture fine des sédiments, la faible circulation d'eau
et l'influence des paramètres physico-chimiques font que ces milieux
deviennent des pièges potentiels des métaux lourds au cours du
temps en favorisant la bioaccumulation de ces éléments dans les
tissus des organismes marins qui y vivent.
Cette étude a montré que la contamination des
sédiments de surface par les métaux lourds est provoquée
essentiellement par les activités humaines et favorisée par le
réseau hydrographique.
Le dosage des éléments traces chez un mollusque
bivalve (Donax trunculus) a montré que ces animaux n'accumulent
que des faibles quantités de Mn, Pb et Zn dans leurs tissus. Toutefois,
les teneurs enregistrées restent inférieures aux normes
internationaux pour le contrôle et la commercialisation des produits
marins.
La mise en place des aménagements côtiers dans le
secteur d'étude a contribué à la modification de la
structure de la biocénose avec l'apparition de nouveaux
écosystèmes aux niveaux des galets des brise-lames et
l'installation d'espèces vivant sur substrat rocheux et
caractéristiques de mode calme à semi agité et moins froid
au détriment des espèces caractéristiques des sables
propres et mode battu.
La pollution organique au niveau de embouchure de la sebkha de
Soliman a contribué au développement d'algues nitrophiles comme
l'Ulva rigida.
L'évolution saisonnière des paramètres
physico-chimiques a permis de mettre en évidence certaines
corrélations. Nous avons remarqué que la baisse de la
température et de la salinité de l'eau durant les saisons
hivernale et printanière dans le secteur impliquerait une augmentation
de la teneur en oxygène dissous. Alors que, l'élévation de
la température et de la salinité durant l'été
aurait pour effet de diminuer la solubilité de l'oxygène dissous
dans le milieu.
D'autre part, les corrélations entre les teneurs en
azote inorganique et le phosphore inorganique ainsi que la chlorophylle a
permettent de distinguer deux périodes distinctes. La première,
correspond à la saison printanière caractérisée par
des teneurs faibles en azote minéral, des teneurs négligeables en
phosphore inorganique, un rapport N/P élevé, une
150
augmentation intense de la chlorophylle a et une chute de la
phéophytine. La seconde période correspond à la saison
estivale marquée par des teneurs élevées en sels
nutritifs, un rapport N/P faible, une chute de la chlorophylle a et une
augmentation de la phéophytine.
L'évolution saisonnière des nutriments et de la
chlorophylle a montré que le phosphore minéral est le facteur
limitant de la croissance du phytoplancton.
L'évolution de la biocénose à travers les
saisons semble être en étroite relation avec les fluctuations des
conditions environnementales et la disponibilité du nutriment et du
phytoplancton.
L'installation des aménagements de front de mer le long
de la frange littorale Sud-Est du petit golfe de Tunis a contribué
à une modification irréversible de la géomorphologie du
littoral. En plus de la formation de corps sableux (tombolos), les brise-lames
protègent le littoral de l'action érosive des houles de NNE
à NE. Cependant, ces aménagements joueraient le rôle de
barrière artificielle à l'encontre du transit sédimentaire
NW-SE ; ceci impliquerait un engraissement et un ensablement en amont des
brise-lames et une érosion des plages en aval.
La mise en place des aménagements de protection n'a pas
été sans conséquences sur le littoral surtout au niveau
des zones urbanisées. Ces aménagements ont eu comme
conséquences la dénaturation du paysage naturel,
l'accélération de l'érosion en d'autres points du rivage
et la modification irréversible de la structure de la biocénose
existante.
Dans notre secteur d'étude plusieurs ouvrages ont
généré des situations non moins préoccupantes comme
celles qui prévalaient avant leur utilisation suite à des
confinements des eaux dans les alvéoles et la dégradation de la
qualité du milieu.
En perspective, nous proposons les recommandations suivantes
en vu de protéger et gérer cet espace côtier
fragilisé :
- l'organisation de nombreux études
sédimentologiques et courantologiques en vue d'une meilleure
détermination de la nature des sédiments et les processus de leur
accumulation ;
- Une modélisation des différents constituants du
littoral ;
- Organisation d'études écologiques plus
détaillées basées sur des suivies à
l'échelle
spatiale et temporelle de la biocénose existante ;
- Sensibiliser et informer les citoyens sur l'importance de la
frange littorale et la nécessité de protéger les
écosystèmes côtiers.
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ANNEXES
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