TABLE DES MATIÈRES
Introduction p.2
I. La République du Congo en quelques chiffres
p.7
1. Rappel géographique et historique
p.7
2. Politique actuelle au Congo-Brazzaville
p.8
3. Données démographiques en 2007
p.10
4. Données économiques récentes
p.12
II. Le Congo-Brazzaville : une culture traditionnelle
africaine p.14
1. La culture : une notion phare des sciences
sociales p.14
2. La culture traditionnelle africaine
p.18
3. Le concept de personnalité et
l'identité congolaise p.25
4. Les représentations de la maladie mentale
au Congo p.31
III. La religion au centre de la culture congolaise
p.39
1. L'arrivée des religions dites occidentales
en Afrique et le concept d'inculturation
p.39
2. Les Eglises Evangéliques au Congo et leurs
mouvances p.44
3. La prise en charge des malades mentaux par les
institutions religieuses p.49
IV. La naissance d'un système de santé
mentale au Congo p.54
1. Première réflexion sur la
santé mentale dans les pays du sud p.54
2. Les théories utilisées et leur
adaptabilité p.62
3. Les politiques de santé publique en termes
de santé mentale p.67
SIGLES
ASUdh : Action de Secours d'Urgence et de
développement humain
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CNLS : Conseil National de Lutte contre le
VIH/Sida
CNR : Conseil National de la
Révolution
EEC : Eglise Evangélique du Congo
FMSM : Fédération Mondiale de
la Santé Mentale
MDM : Médecins du Monde
MSF : Médecins Sans
Frontières
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCT : Partie Congolais du Travail
PVVIH : Personne Vivant avec le VIH
RCA : République Centre Africaine
RTA : Religion Traditionnelle Africaine
SMPS : Santé Mentale et Pratiques de
Soins
TCC : Thérapie
Cognitivo-Comportementale
VIH : Virus de l'Immunodéficience
Humaine
AVANT PROPOS
Je profite de cet avant-propos pour me présenter
rapidement. Je m'appelle Manon Le Flour et je suis née le 28 novembre
1989 à Evian-les-Bains en Haute-Savoie. J'ai grandi au milieu des
montagnes et soufflé quasiment toutes mes bougies avec l'arrivée
de la première neige de la saison.
Dès ma rentrée au lycée je quitte en
partie le cocon familial pour l'internat. Puis à l'obtention du mon
baccalauréat, je déménage pour démarrer mon cursus
universitaire en psychologie. Après deux années de
faculté, je passe le concours pour intégrer l'Ecole de
Psychologues Praticiens de Lyon afin de bénéficier d'une
formation de qualité. Les années se poursuivent et les stages
également. Je ferai mon premier stage dans le service de ressources
humaines de la mairie de mon village natal et le second dans le service de
l'hôpital de jour pédopsychiatrique de Vienne. Enfin, afin de
valider mon diplôme de psychologue clinicienne, j'effectuerai mon dernier
stage en établissement d'hébergement pour personnes
âgées dépendantes (EHPAD), tout en écrivant mon
mémoire de recherche intitulé « Le tatouage, pansement
symbolique des blessures narcissiques ».
Une fois le diplôme en poche, c'est décidé
je prends une année pour moi et décolle avec un aller simple pour
la Nouvelle-Zélande. Sur le chemin, je ferai mon premier stop en Asie du
sud est, en Malaisie. Malgré les quelques appréhensions de ce
premier voyage « sac à dos », je découvre un monde dont
je ne pourrai plus me passer. Novembre 2013, j'arrive donc à Auckland et
vais parcourir le pays pendant les cinq mois qui suivent. L'hiver arrivant, je
ressens le besoin de me rapprocher des sommets enneigés et m'installe
à Queenstown ou je trouve du travail pour la saison. J'endosse alors le
rôle d'« housekeeping manager », c'est-à-dire
que je supervise et gère le service de chambre d'une des plus grosses
auberges de jeunesse de la ville, pendant six mois. J'aime ma vie en
Nouvelle-Zélande, mais il me manque quelque chose : une stimulation
intellectuelle que je trouvais dans la psychologie. L'hiver passé, il
est temps de reprendre le chemin de la maison. Sur le chemin, je
m'arrêterai en Australie et à nouveau en Asie du sud est pendant
trois mois.
C'est à ce moment là que je commence mes
recherches sur l'humanitaire, réalisant que mes compétences
techniques peuvent être utiles dans les pays du sud où des
personnes vulnérables vivent. Je découvre alors
Intercordia, je suis séduite et je commence à
réfléchir à un projet, à postuler à des
services civiques, à des missions de volontariat de solidarité
internationale. Après plusieurs candidatures, plusieurs
entretiens me voilà en train d'accepter une mission au Congo-Brazzaville
d'une durée de 10 mois. La mission consiste à appuyer un projet
de santé communautaire, et plus particulièrement le volet VIN et
le suivi thérapeutique des patients.
L'été passe et nous voilà le mercredi 09
septembre 2015. Je prends la direction avec mes parents de l'aéroport de
Genève comme première étape. Il est tôt, il fait
encore nuit et nous nous disons au revoir devant les contrôles de
sécurité. J'ai l'habitude de passer ces portiques, mais cette
fois-ci, j'ai une appréhension un peu plus importante. Premier
décollage pour Paris, où je retrouve mon binôme avec qui je
pars et qui est pharmacienne. L'avion en direction de Brazzaville
décolle et il est impossible de faire marche arrière. Ce soir
nous serons à Brazzaville, surnommé la Belle Verte.
Cette année sera riche en découvertes, en
émotions, en surprises, en rencontres, en de nombreuses choses. Ce ne
sera pas toujours facile, il y aura des hauts mais également des bas.
Des difficultés, des déceptions, des frustrations feront
également partie de l'aventure. J'ai eu envie de rentrer à
certains moments, de tout lâcher, mais en même temps ma
curiosité s'éveillait à chaque instant et je me sentais
utile (tout en étant inutile à certains moments).
Cependant, après 10 mois passés à
Brazzaville, je peux dire que je n'ai que rarement quitté un
aéroport avec le coeur aussi gros.
« Autrefois, lorsque les gens traversaient le monde
à pied, à cheval ou en bateau, ils avaient le temps de
s'accoutumer aux changements. Les images de la terre défilaient sous
leurs yeux lentement, le film du monde tournait tout doucement. Comme leur
voyage durait des semaines, des mois, ils se familiarisaient progressivement
à l'environnement, aux paysages nouveaux. Le climat lui aussi changeait
par étapes. Avant d'atteindre la fournaise équatoriale, le
voyageur venu de la froide Europe avait déjà traversé la
douceur de Las Palmas, la canicule d'El-Mahary et l'enfer du Cap Vert.
Que reste-t-il aujourd'hui de cette gradation ? Rien ! L'avion
nous arrache violemment de la neige et du gel pour nous plonger le jour
même dans le gouffre des flammes tropicales. Nous avons à peine le
temps de nous retourner que nos nous retrouvons au coeur d'un brasier humide.
Dès notre arrivée, nous sommes en nage. Si nous quittons l'Europe
en hiver, nous jetons manteaux et pulls : voilà le geste initiatique que
nous, les gens du Nord, exécutons en débarquant en Afrique
»
Ryszard Kapuoeciñski, 1998, p.91
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1 Kapuoeciñski, R. (1998). Ebène. Aventures
Africaine. Librairie Plon
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