B) LA
DOLLARISATION INTEGRALE
Signifie l'abandon, par les autorités, de la monnaie
nationale au profit du dollar. Le dollar a cours légal (c'est - à
- dire que la monnaie est obligatoirement acceptée en paiement par les
résidents du pays) et devient de fait la nouvelle monnaie «
nationale » du pays qui a adopté ce système.
Contrairement à la dollarisation partielle, le champ
d'application de la dollarisation intégrale reste encore très
limité. Jusqu'à récemment, la dollarisation
intégrale ne concernait que de petits pays aux statuts particuliers,
très ouverts sur l'extérieur et constituant souvent des paradis
fiscaux, l'expérience la plus connue étant celle de Panama.
Les expériences du passé apportent peu
d'éléments utiles pour analyser les causes économiques
motivant une décision de dollarisation intégrale. Il faut
attendre la fin des années 1990, à la suite de la crise
asiatique, pour que la dollarisation intégrale soit analysée dans
une perspective économique. Constatant la difficulté de
défendre un régime de change fixe ou semi - fixe en
présence de mobilité accrue des mouvements des capitaux, la
dollarisation intégrale est présentée (avec le
régime de flottement) comme l'une des deux solutions en coin (corner
solution) assurant une soutenabilité à long terme du
régime de change.
La dollarisation intégrale peut se comprendre comme le
résultat de l'impossibilité pour les autorités de
maintenir une crédibilité suffisante pour assurer durablement la
valeur interne et externe de la monnaie nationale. Avec la dollarisation
intégrale les autorités renoncent à construire leur
crédibilité et préfèrent importer la
crédibilité d'un pays mieux placé (en l'occurrence celle
des autorités des Etats - Unis qui avec le dollar disposent de la devise
la plus utilisée dans le monde et qui n'a jamais fait l'objet d'une
inflation très forte).
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