UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du1.png)
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY
Perceptions des populations locales sur les mesures de
conservation d'une espèce en danger : Cas du lamantin Ouest
Africain (Trichechus senegalensis, Link 1795) dans la Réserve
de Faune de Douala - Edéa
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses
Option : Faune Aquatique et
Terrestre
Présenté par :
MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis
Matricule CM04-09ASA0069
17ème Promotion
Ingénieur des Travaux des Eaux, Forêts et des
Chasses
Juin 2015
UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du2.png)
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY
Perceptions des
populations locales sur les mesures de conservation d'une espèce en
danger : Cas du lamantin Ouest Africain (Trichechus senegalensis,
Link 1795) dans la Réserve de Faune de Douala - Edéa
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses
Option Faune Aquatique et Terrestre
Présenté par :
MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis
Matricule CM04-09ASA0069
17ème Promotion
Ingénieur des Travaux des Eaux, Forêts et des
Chasses
Co superviseur:
Dr. Théodore MAYAKA BILENG
Chargé de cours
Département de Biologie Animale
Faculté de Sciences
Superviseur:
Dr. Thomas EFOLE EWOKEM
Chargé de cours
Département de Foresterie
FASA
Juin 2015
FICHE DE CERTIFICATION
D'ORIGINALITE DU TRAVAIL
Je soussigné MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis atteste que le
présent mémoire est le fruit de mes propres travaux
effectués dans la RFDE, Région du Littoral-Cameroun sous la
supervision du Dr. EFOLE EWOKEM Thomas.
Ce mémoire est authentique et n'a pas été
antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque
grade universitaire que ce soit.
Signature de l'Auteur
MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis
Date....../........./..............
Visa du Superviseur
Visa du Chef de Département
Date :....../....../............
Date :....../........./.........
FICHE DE CERTIFICATION DES
CORRECTIONS APRES SOUTENANCE
Le présent mémoire a été revu et
corrigé conformément aux observations du jury.
Visa du président du jury Visa du
Superviseur
Date :....../........./.............
Date :....../........./..........
Visa du Chef de Département
Date :....../............/...........
DEDICACE
Je dédie ce travail à ma mère ENGANABOAYE
SANG VERONIQUE
REMERCIEMENTS
Le programme de formation des Ingénieurs des Eaux,
Forêts et Chasses de la Faculté d'Agronomie et des Sciences
Agricoles (FASA) de l'Université de Dschang (UDs) prévoit au
terme du Master Professionnel 2 / Cinquième (5ème)
année d'étude, un stage d'insertion
professionnelle qui fait l'objet du présent mémoire.
Pendant les six mois que dure celui-ci, l'étudiant doit effectuer un
travail de recherche au sein d'une institution forestière
professionnelle. A l'issue de ce dernier, il doit soumettre un
mémoire qui sera défendu publiquement devant un jury.
La présente étude est le fruit d'un travail de
recherche mené dans la Réserve de Faune de Douala - Edéa
avec l'encadrement du conservateur sur une durée de 6 mois. Tout en
mettant en exergue dans ce document les aspects purement techniques et
scientifiques de l'étude que nous avons menés, c'est aussi
l'occasion de mettre en avant le côté émotionnel de
l'expérience vécue. En effet, après avoir passé six
mois au contact des populations rurales de la localité de Mouanko, l'on
acquiert forcement une nouvelle vision du monde rural. De même la
collaboration avec le personnel de la Délégation d'Arrondissement
des Forêts et de la Faune en général et de la
Réserve de Faune de Douala - Edéa en particulier, nous a permis
de développer des facultés et des aptitudes indispensables
à une bonne intégration dans le milieu professionnel.
Ce document est à bien d'égard le
résultat d'un travail de recherche, parsemé de découvertes
et d'innombrables écueils dont l'issue ne saurait être l'oeuvre
d'une seule personne. Je saisis cette occasion pour remercier tous ceux qui ont
oeuvré à la production du présent mémoire.
Je remercie le Pr MVONDO ZE Antoine, Doyen de la FASA et Chef
de Laboratoire des Sciences du Sol et de l'environnement et tous les
enseignants de la FASA pour avoir assuré notre formation et encadrement
durant ces cinq années passées.
Je remercie tous les enseignants du Département de
Foresterie (DEPFOR) pour leur encadrement pendant cinq années
passées à la FASA et leurs multiples conseils fournis pour
arriver au bout de cette formation.
Je remercie mon Superviseur Dr. Thomas EFOLE EWOUKEM, qui a
bien voulu apporter son assistance à ce travail et éclairer les
zones d'ombre.
Je remercie mon encadreur M. ITAMOUNA RENE MARTIN,
Conservateur de la Réserve de Faune de Douala - Edéa et tout son
personnel ecogardes pour le soutien logistique fourni pendant la collecte des
données, l'hébergement et les multiples orientations et conseils
indispensable à la reformulation des objectifs de la thématique
de recherche.
Je remercie mon père MOUMBOCK MOUSSA et ma mère
ENGANABOAYE Véronique tout d'abord pour leurs conseils et leur soutien
moral, matériel et financier tout au long de ma formation.
Je remercie mon oncle M. BOUKONG Alexis et son épouse
Mme BOUKONG Léocadie pour l'accueil, la confiance, la patience et
l'encadrement durant toutes ces années de formation.
Je remercie tous mes oncles, tantes, cousins, cousines,
frères et soeurs qui ont contribué de proche ou de loin à
la réalisation de ce travail.
Je remercie tous mes camarades, ami(e)s et collègues
stagiaires du service de la conservation pour leurs multiples conseils et
assistance durant la collecte données et les multiples échanges
qui ont éclairci ma problématique de recherche.
Je remercie le Seigneur notre Dieu tout puissant qui nous a
protégés tout au long de ce stage et qui nous a donné la
grâce de mener à bien les objectifs de notre recherche.
Je remercie tous ceux qui de proche ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce document.
TABLE DES MATIERES
FICHE DE CERTIFICATION D'ORIGINALITE DU TRAVAIL
i
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES
SOUTENANCE
ii
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
TABLE DES MATIERES
iv
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES FIGURES
ix
LISTE DES PHOTOS
xi
LISTE DES ANNEXES
xii
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
xiii
RESUME
xiv
ABSTRACT
xv
INTRODUCTION
1
1.1 Contexte et justificatif
1
1.2 Problématique
2
1.3 Objectifs de l'étude
3
1.4 Hypothèses de recherche
4
1.5 Importance de l'étude
4
1.6 Contraintes de l'étude
5
DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATURE
6
1.7 Définitions de quelques
concepts
6
1.7.1 Développement durable
6
1.7.2 Gestion durable
6
1.7.3 Espèce menacée
6
1.7.4 Zones humides
7
1.7.5 Fleuves et Rivières
7
1.7.6 Lac
7
1.7.7 Mer
7
1.7.8 Mangroves
8
1.7.9 Estuaire
8
1.7.10 Lamantin Ouest Africain
8
1.7.11 Conservation
9
1.7.12 Aires protégées
9
1.7.13 Réserve de faune
9
1.8 Revue de la littérature
9
1.8.1 Convention de Washington
9
1.8.2 Convention de Bonn
10
1.8.3 Convention de Rio
10
1.8.4 Convention de Ramsar
10
1.8.5 Dispositions de l'UICN
11
1.8.6 La loi N°94/01 du 20 janvier
1994. Portant Régime des Forêts, de la Faune et de la
pêche
..............................................................................................
13
1.8.7 Le décret N°.95/468/PM du
20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de
la faune
15
1.8.8 Arrêté fixant la liste
des animaux des classes et répartition d'abattage par type de permis
sportif de chasse
16
1.8.9 Arrêté fixant la liste
des animaux des classes et précisant la réglementation en
matière de commerce et circulation des produits de la faune
16
1.8.10 Cadre institutionnel
16
1.8.11 Taxonomie
17
1.8.12 Distribution du lamantin Ouest
Africain
20
1.8.13 Habitat
21
1.8.14 Caractéristiques
morphologiques
22
1.8.15 Alimentation
23
1.8.16 Reproduction
23
1.8.17 Comportement social
24
1.8.18 Fonction écologique de
l'espèce
24
1.8.19 Taille de la population
24
1.8.20 Valeurs du lamantin
25
1.8.21 Opportunités
génératrices de revenus par le biais du tourisme
27
1.8.22 Menaces qui pèsent sur
l'espèce
28
1.8.23 Initiatives de conservation du
lamantin en Afrique de l'Ouest.
30
MATERIELS ET METHODES
34
1.9 Description de la zone
d'étude
34
1.9.1 Historique et statut juridique
34
1.9.2 Localisation de l'Aire
Protégée
34
1.9.3 Description du milieu Biophysique de
l'aire protégée
36
1.9.4 Milieu humain
37
1.9.5 Matériels et
équipements
39
1.10 Méthodologie de
l'étude
40
1.10.1 Données secondaires
40
1.10.2 Données primaires
40
1.10.3 Analyse des données
42
RESULTATS ET DISCUSSION
44
1.11 Profil sociodémographique
44
1.11.1 Facteurs sociodémographiques
qualitatifs en fonction des habitats du lamantin.
..............................................................................................
44
1.11.2 Facteurs sociodémographiques
quantitatifs en fonction des habitats du lamantin.
..............................................................................................
47
1.12 Perceptions des populations locales
concernant l'application des mesures de conservation du lamantin dans ses
habitats
49
1.12.1 Perceptions des populations locales
concernant la rigueur dans l'application de la loi dans les habitats du
lamantin
49
1.12.2 Perceptions des populations locales
sur les avantages reçus par un organisme de conservation dans les
habitats du lamantin.
53
1.12.3 Perceptions des populations locales
sur les campagnes de sensibilisations dans les habitats du lamantin.
56
1.13 Perceptions et attitudes des
populations locales en fonction des habitats du lamantin
...................................................................................................
59
1.14 Influence des mesures de conservations
concernant les perceptions et attitudes des populations locales
65
1.14.1 Influence des mesures de
conservations du lamantin
65
1.14.2 Influence des mesures de
conservations concernant la nuisance du lamantin
68
1.14.3 Influence des mesures de
conservations concernant l'utilité du lamantin
70
1.15 Influence des facteurs
sociodémographiques sur les perceptions et attitudes des populations
locales envers le lamantin.
72
1.15.1 Influence des facteurs
sociodémographiques concernant la conservation du lamantin
..............................................................................................
72
1.15.2 Influence des facteurs
sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.
74
1.15.3 Influence des facteurs
sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin
76
1.16 Perceptions par les parties
prenantes
78
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
80
1.17 Conclusion
80
1.18 Recommandations
81
BIBLIOGRAPHIE
84
ANNEXES
91
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Synonymies du lamantin Africain dans le
monde
17
Tableau 2: Quelques noms vernaculaires du
lamantin
18
Tableau 3: Illustration de la classification des
siréniens
19
Tableau 4: Distribution des effectifs des
enquêtés par village et habitat.
42
Tableau 5: Résumé des données
sociodémographiques qualitatives en fonction des habitats du
lamantin
44
Tableau 6: Résumé des facteurs
sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du
lamantin
47
Tableau 7: Perceptions des populations locales du
niveau d'application de la loi protégeant le lamantin dans ses
habitats.
49
Tableau 8: perceptions des populations sur la
rigueur dans l'application de la loi.
50
Tableau 9: Perceptions des populations locales en
faveur des avantages reçus par un organisme de conservation des
lamantins dans ses habitats
53
Tableau 10: Perceptions des populations locales sur
les avantages reçus par un organisme de conservation.
54
Tableau 11: Perceptions des populations sur les
campagnes de sensibilisation dans les habitats du lamantin.
56
Tableau 12: Perceptions des populations locales sur
les campagnes de sensibilisations
57
Tableau 13: Perceptions et attitudes des
populations locales en fonction des habitats du lamantin.
60
Tableau 14: Perceptions et attitudes des
populations locales sur la conservation du lamantin.
61
Tableau 15: Influence des mesures de conservations
concernant la conservation du lamantin.
65
Tableau 16: Influence des mesures de conservations
concernant la nuisance du lamantin.
68
Tableau 17:Influence des mesures de conservations
concernant l'utilité du lamantin.
70
Tableau 18: Influence des facteurs
sociodémographiques concernant la conservation du lamantin.
72
Tableau 19: Influence des facteurs
sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.
74
Tableau 20: Influence des facteurs
sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin.
77
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Distribution du lamantin Ouest Africain
en Afrique
21
Figure 2:Carte actuelle de la RFDE.
35
Figure 3: Répartition des
enquêtés suivant les facteurs sociodémographiques
qualitatifs en fonction des habitats du lamantin.
45
Figure 4; Répartition des
enquêtés suivant les facteurs sociodémographiques
quantitatifs en fonction des habitats du lamantin.
48
Figure 5: Répartition des enquêtes
suivant les perceptions concernant le niveau d'application de la loi
protégeant le lamantin dans ses habitats.
51
Figure 6: Perceptions des populations locales sur
l'application de la loi.
52
Figure 7: Répartition des
enquêtés en faveur des avantages reçus par un organisme de
conservation des lamantins dans ses habitats.
55
Figure 8: Répartition des
enquêtés suivant les campagnes de sensibilisation dans chaque
habitat du lamantin.
58
Figure 9: Perceptions des enquêtés sur
l'application des résolutions prises durant ces campagnes.
59
Figure 10: Perceptions des enquêtés
sur les résolutions prises pour gérer durablement le lamantin
59
Figure 11: Répartition des
enquêtés suivant les perceptions et attitudes des populations
locales en fonction des habitats du lamantin.
62
Figure 12: Importance accordée à la
conservation du lamantin
63
Figure 13: Perceptions des populations locales sur
la chasse au lamantin.
65
Figure 14: Répartition des
enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations du
lamantin
67
Figure 15: Répartition des
enquêtés suivant l'influence des mesures conservations sur la
nuisance du lamantin.
69
Figure 16: Répartition des
enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations
concernant l'utilité du lamantin.
71
Figure 17: Répartition des
enquêtés suivant l'influence des facteurs
sociodémographiques concernant la conservation du lamantin.
73
Figure 18: Répartition des
enquêtés suivant l'influence des facteurs
sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.
75
Figure 19: Répartition des
enquêtés suivant l'influence des facteurs
sociodémographiques sur l'utilité du lamantin.
78
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Différentes espèces de
Trichechus
19
Photo 2: Vue du lamantin Ouest Africain hors et
dans l'eau
23
Photo 3: Enquête d'un pêcheur dans le
village Nkangazog
41
Photo 4: Activité de pêche aux
poissons dans le lac Tissongo.
46
Photo 5: Manutention des palourdes et sous-produits
sur le fleuve Sanaga, village Lobethal.
47
Photo 6: Mission de patrouille et lutte anti
braconnage dans la Réserve.
53
Photo 7: Commercialisation illégale de la
viande de lamantin.
53
Photo 8: Campagne de sensibilisation sur la
conservation du lamantin.
56
Photo 9: Filet de pêche déchiré
par un lamantin et filet destiné à sa chasse.
64
Photo 10: Lamantin secouru par les organismes de
conservation.
65
Photo 11: Filet de pêche aux palourdes sur
dans fleuve Sanaga.
76
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Modélisation de la menace pesante
sur l'espèce
91
Annexe 2: Espèces appétées par
Trichechus senegalensis
92
Annexe 3: Valeurs thérapeutiques et
bienfaitrices du lamantin en Afrique
93
Annexe 4: Questionnaire pour les populations
locales
94
Annexe 5: Guide d'entretien pour les
autorités administratives
99
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACRONYMES
AMMCO : African Marines Mammals
Conservation
CITES : Convention International des
Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées
d'Extinction
CMS : Convention sur les Espèces
Migratrices
COMIFAC : Commissions des Forêts
D'Afrique Centrale
CWCS : Cameroon Wildlife Conservation
Society
DEPFOR : Département de Foresterie
FAO : Food and Agricultural
Organisation
FASA : Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles
GPS : Global Positionning System
IUCN : Union Mondiale pour la Nature
MINFOF : Ministère des Forêts et
de la Faune
ONG : Organisme Non Gouvernementale
PNUE : Programme des Nations Unies pour
l'Environnement
RFDE : Réserve de Faune de
Douala-Edéa
RFLO : Réserve de Faune du Lac Ossa
SNH : Société Nationale des
Hydrocarbures
SPSS : Statistical Package for
Social Sciences
SSN : Species Survival
Network
RESUME
La présente étude s'est déroulée
dans la Réserve de Faune de Douala-Edéa du 01 Avril au 01 Octobre
2014. Elle avait pour but d'évaluer l'efficacité des mesures de
conservation et leur niveau actuel d'application perçu par les
pêcheurs et collecteurs de palourdes dans la Réserve de Faune de
Douala - Edéa.
Les enquêtes socioéconomiques menées
auprès de 154 individus (pêcheurs et collecteurs de palourdes)
répartis dans trois habitats du lamantin à savoir : les
rivières (n= 82), la côte (n=52) et l'estuaire (n=20) suivant un
échantillonnage de 1er degré des habitats majeures, de
2ème degré des sous habitats et des villages de ces
sous habitats au taux de sondage de (24,52%) à partir des
critères d'accessibilité aux villages, l'effectivité des
activités liées à l'exploitation des ressources
halieutiques et la distance par rapport à la ville de Mouanko. Les
résultats ont montré que le lamantin est bien connu par les
populations locales et celles-ci sont très bien informées de
l'existence d'un service de conservation de l'espèce (90,78%) de
même que l'existence d'une loi gouvernementale interdisant leur capture
(90,72%). Plus de la moitié des enquêtés pensent que les
sanctions infligées aux contrevenants sont des emprisonnements (51,85%)
suivi des amendes (48,15%). Les enquêtés n'ont jamais
reçues des avantages (69,73%) issus d'un organisme de conservation dans
la localité malgré l'importance qu'ils attribuent à la
conservation du lamantin à l'issu des campagnes de sensibilisation (96%)
et de la mise en application des résolutions prises durant ces campagnes
(86,95%).
L'importance accordée à la conservation du
lamantin est dépendante des mesures de conservations notamment : le
niveau d'application de la loi (p=0,02), la connaissance d'un organisme de
conservation (p<0,01), les avantages reçus par cet organisme
(p<0,01) et de la nationalité de l'enquêté (p=0,00). Son
utilité dépend de la connaissance d'un organisme de protection
des lamantins (p=0,02), de la nationalité (p=0,00) et du groupe ethnique
de l'enquêté (p=0,00) et sa nuisance dépend essentiellement
de la nationalité (p=0,03).
Mots clés : Amendes,
Contrevenant, .Conservation ; Emprisonnements sanctions.
ABSTRACT
The present study took place in the Douala-Edéa
Wildlife Reserve from 01 April - 01 October 2014. It aimed to assess the
effectiveness of policies and their current level of enforcement measures seen
by fishermen and clams collectors in the Fauna Reserve of Douala - Edea.
Socio-economic surveys of 154 people (fishermen and clams collectors) in three
manatee habitats namely: rivers (n = 82), the Coast (n = 52) and Estuary (n =
20) according to a sampling of 1st degree of the habitats major, 2nd degree of
under habitats and the villages of these under habitats at the rate of survey
of (24,52%) starting from the criteria of accessibility at the villages
accessibility criteria, the effectiveness of the operating activities of
fisheries resources and the distance to the city of Mouanko. The results showed
that the manatee is well known by the local people and they are very well
informed of the existence of the species conservation service (90.78%) as well
as the existence of government legislation prohibiting their capture (90.72%).
More than half of respondents believe that the penalties imposed on offenders
are imprisonments (51.85%) followed by fines (48.15%). The respondents have
never received benefits (69.73%) from a conservation organization in the area
despite the importance that they give to manatee conservation at the end of the
awareness campaigns (96%) and implementation of resolutions taken during these
campaigns (86.95%). The focus on manatee conservation is dependent on policy
measures including: the level of enforcement (p = 0.02), the knowledge of a
conservation organization (p <0.01), benefits received by this organization
(p <0.01) and the nationality of the respondent (p = 0.00). Its usefulness
depends on the knowledge of an organization of manatee protection (p = 0.02),
nationality (p = 0.00) and ethnicity of the respondent (p = 0.00) and nuisance
depends essentially on nationality (p = 0.03)
Keywords: Conservation, Fines, Imprisonments,
Offender, Sanctions.
INTRODUCTION
1.1.Contexte et
justificatif
La nature joue un rôle capital pour le bien-être
de l'homme, or voilà près d'un siècle que l'homme n'a
cessé de dégrader son environnement. En effet, de nombreux
écosystèmes, espèces végétales et animales
ont disparu ou seraient en voie de l'être du fait de l'action de l'homme
(Ndour, 2010). Selon l'Union Mondiale pour la Nature (UICN), une espèce
d'oiseaux sur huit, une plante sur huit, un mammifère sur quatre, sont
menacés de disparition. En effet, sur près de cinq mille
espèces de mammifères identifiées par l'UICN en 2006,
près d'un millier figurent sur sa liste rouge des animaux menacés
de disparition parmi lesquelles le lamantin Ouest Africain, Trichechus
senegalensis (Link, 1795) (IUCN, 2001 ; Ndour, 2010).
L'inscription du lamantin en annexe 1 de la CITES et de la
CMS est le résultat des négociations par le Parlement
Européen qui a adopté une résolution sur les objectifs
stratégiques de l'UE pour la 16ème conférence
des parties qui a prié l'Union Européenne, les États
membres et 13 États de l'aire de répartition de soutenir le
transfert du lamantin d'Afrique en annexe 1 suite à la forte menace
pesante sur l'espèce (SSN, 2013). Il est le moins connu de tous les
Siréniens. En effet, très peu d'études scientifiques lui
ont été consacrées. Il a une importance nutritionnelle,
pharmacologique et socioculturelle parceque les populations lui attribuent une
valeur alimentaire car sa chaire est prisée par les populations locales
(Mayaka et al., 2013), certaines parties sont
considérées comme ayant des vertues médicinales (Ndour,
2010) et chez les Sawas comme la manifestation des forces invisibles de l'eau
(Ngafack, 2014). Cette espèce joue un rôle écologique
important dans l'entretien d'écosystème en se nourrissant des
mauvaises herbes flottantes, assurant de ce fait la bonne qualité de
l'eau (Ripple et al., 2002; CMS et al.,
2008 ; Ndour, 2010). Elle pourrait également servir
d'indicateur de la santé de l'écosystème duquel elle
dépend (Bonde et al., 2004) et occupe une place de
choix dans la culture et la mythologie de la plupart des populations qui la
connaissent (Domning, 1982; O'shea et al., 1991; Bossart
et al., 2002 ; Che, 2010).
Le lamantin d'Afrique (Trichechus senegalensis) est
un grand mammifère aquatique que l'on trouve sur les côtes et dans
les zones humides intérieures d'Afrique de l'Ouest entre la Mauritanie
et l'Angola et à l'intérieur des terres jusqu'au Mali, Niger et
Tchad. Il vit dans une grande variété d'habitats humides :
zones côtières, estuaires, lagunes côtières et
parties basse de la plupart des systèmes fluviaux à partir du
fleuve Sénégal en Mauritanie/Sénégal jusqu'au
fleuve Longa en Angola (Husar,1978 ; Nishiwaki et
al.,1982 ; Powell, 1996 ; CMS et al.,
2008; Che, 2010 ; Mayaka et al., 2013 ; Ngafack,
2014). Au Cameroun, il est distribué dans toute la zone
côtière dans des zones humides favorables, notamment là
où il y a de vastes criques et un habitat d'estuaire, tel que le Rio
del Rey, la baie du Cameroun et le fleuve Sanaga (en aval d'Edéa). On
le trouve aussi dans la partie supérieure du fleuve Cross et dans le
fleuve Bénoué au Nord du Cameroun, y compris le lac Lagdo (CMS
et al., 2008; Che, 2010 ; Takoukam, 2011; Ndour,
2010 ; Ngafack, 2014). Espèce vulnérable et inoffensive, le
lamantin subit des pressions de toutes sortes dans son aire de distribution
notamment les prises dans les filets de pêche, de chasse et de la
modification de son habitat y compris l'abattage des mangroves (pour la
riziculture, le bois, le fumage, l'extraction de sel et d'autres fins (Powell,
1996 ; Dodman et al., 2008). Ces principales menaces
sont exacerbées par des pressions de plus en plus fortes sur les
ressources naturelles en générale et celle du lamantin en
particulier, dues en grande partie à l'accroissement
démographique, à l'utilisation et l'aménagement accrus des
terres, de même qu'à l'utilisation accrue de nouvelles
technologies.
1.2. Problématique
Les menaces qui pèsent sur l'existence du lamantin sont
essentiellement liées à l'homme; soit directement en tant que
prédateur, soit indirectement en tant que responsable des
dégradations et des réductions de son habitat (Anonyme, 2011). La
forte croissance de la population humaine et la concentration de celle-ci dans
les zones côtières et le long des grands cours d'eau exercent
naturellement une pression directe sur le lamantin Ouest Africain par les
prélèvements abusifs (braconnage et accidents) sur la population
et une pression indirecte par les divers aménagements qui reduisent et
morcellent l'habitat (Wetlands International Afrique, 2010). Le rythme de
reproduction de Trichechus senegalensis est lent et donc peu
prolifique. La maturité sexuelle intervient autour de 4 à 5 ans
mais, elle peut être influencée par la taille de l'animal (Powell,
2002). La gestation est longue et dure en moyenne 12 à 14 mois, la
femelle donne en moyenne un veau par mise bas. La gémellité est
possible mais rare. A la naissance le veau pèse environ 30 - 50kg pour
une taille moyenne de 30 - 50cm et la durée d'allaitement est de 2 ans
au minimum d'allaitement les mises bas ont lieu sous l'eau en moyenne tous les
2 ans et demi voire 5 ans (Reep et Bonde, 2006 ; Marsh et al., 2012). Ce
faible taux de reproductibilité combinée à la pression de
la chasse décime les populations. La moindre modification de la
fécondité ou de la morbidité aura des répercussions
sur la survie de l'espèce (Diop, 2006 ; Ndour, 2010). Les
perturbations anthropogéniques et naturelles (annexe 1) de même
que la dégradation de l'habitat font que l'espèce s'est
raréfiée et a même disparu en certains endroits (Diop,
2006). Le lamantin est d'abord tué pour sa chair, ensuite pour ses
attributs thérapeutiques et aphrodisiaques. La chasse est décrite
comme principale menace ayant accentuée le déclin des populations
de lamantin (Anonyme, 2011). Des menaces de plus en plus grandes et une baisse
générale de la population du lamantin suite à une pression
démographique croissante dans la zone côtière du littoral
nous permet de se poser la question de savoir : comment les populations
locales perçoivent les mesures de conservation du lamantin dans la
RFDE ? Plus spécifiquement, se pose-t-on les questions
suivantes :
- Quelles sont les mesures de conservation en faveur du
lamantin et leurs niveaux d'application actuelle dans la Réserve?
- Quelles sont les perceptions et attitudes des populations
locales envers le lamantin?
- Quelle est l'influence des mesures de conservation sur les
perceptions et attitudes des populations locales?
- Quelle est l'influence des facteurs
sociodémographiques sur les perceptions et attitudes des
populations locales?
1.3. Objectifs de l'étude
L'objectif général de cette étude
consiste à évaluer l'efficacité des mesures conservation
relatives à la conservation du lamantin Ouest Africain et le niveau
actuel d'application perçu par les utilisateurs des ressources
naturelles (pêcheurs, collecteurs de palourdes) dans la
Réserve.
Plus spécifiquement, l'étude se propose de:
- Evaluer la perception des populations locales sur
l'application des mesures de conservations lamantin dans la
Réserve ;
- Evaluer les perceptions et attitudes des populations locales
envers le lamantin dans la Réserve ;
- Evaluer l'influence des mesures de conservations sur les
perceptions et attitudes des populations locales dans la
Réserve ;
- Evaluer l'influence des facteurs sociodémographiques
(âge, niveau d'éducation, tribu, nationalité, taille du
ménage, activité de l'enquêté) sur les perceptions
et attitudes des populations locales de la Réserve.
1.4. Hypothèses de recherche
- Les populations locales sont très bien
informées sur les mesures de conservations du lamantin et de leur niveau
d'application par les organismes de conservation des ressources naturelles dans
la Réserve.
- Les populations locales ont des perceptions et attitudes
positives en faveur de l'intérêt accordé à la
conservation du lamantin et de son utilité mais négatives en
faveur de sa nuisance.
- Les mesures de conservations du lamantin (contrôle,
bénéfices et sensibilisation) ont une influence positive sur les
perceptions et attitudes des populations locales dans la Réserve;
- Les facteurs sociodémographiques ne sont pas
indépendant des perceptions et attitudes des populations locales dans la
Réserve.
1.5. Importance de l'étude
Sur le plan théorique, cette étude apporte sa
contribution à la littérature sur le niveau d'efficacité
des mesures de conservations du lamantin par les autorités
administratives sur les populations locales impliquées dans
l'exploitation illégale du lamantin. Elle permettra d'orienter le
regard des décideurs sur la révision de la MINFOF afin
d'envisager des mesures alternatives au profit des communautés locales
et de renforcer la conservation des ressources naturelles en
générale et celle du lamantin en particulier en impliquant les
riverains de manière efficace.
Sur le plan de la recherche, elle contribuera à la
mise sur pieds d'un cadre conceptuel partagé et structurant
pour les gestionnaires des aires protégées et les
communautés de chercheurs en s'appuyant sur des dispositifs de
recherche en partenariat déjà existants.
Sur le plan pratique, elle permettra aux services
décentralisés du MINFOF de renforcer d'avantage la conservation
du lamantin dans la Réserve considéré comme espèce
phare à travers les mesures de répressions, aux bailleurs de fond
internationaux de fournir des avantages aux populations locales afin de
remédier au braconnage de l'espèce et de s'impliquer dans la
conservation du lamantin et aux populations locales de respecter la loi
forestière en limitant le braconnage et en s'impliquant de
manière participative aux missions de contrôle organisées
par les services de conservation des ressources naturelles de la
localité.
1.6. Contraintes de l'étude
Conscient du statut de protection du lamantin selon la loi
forestière, les enquêtés étaient très
méfiant à fournir les informations sur la ressource. Les
données n'ont pas pu être collectées dans les lacs pour des
raisons d'absence d'habitation dans les lacs Koungé et Nsah et
l'indisponibilité des pêcheurs à fournir les informations
dans le lac Tissongo. Le manque de moyen financier n'a pas permis de couvrir
certains villages éloignés de la Réserve notamment Manoka
et Yassoukou bien que 2/3 de la Réserve est dominée par des
cours d'eau communiquant entre eux ce qui ne facilitait pas
l'accessibilité à certains villages
échantillonnés.
DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE
DE LITTERATURE
1.7. Définitions de quelques concepts
1.7.1.
Développement durable
La conférence des Nations Unies pour le
développement durable organisée du 20 au 22 juin 2012 à
Rio de Janeiro est appelée Sommet "Rio+20", il intervenait 20 ans
après le "Sommet de la Terre" à Rio de 1992 qui avait permis
l'adoption des premiers engagements internationaux en faveur du
développement durable. La Conférence Rio+20 sous le thème
d'économie verte avait pour objectif de renouveler les engagements
internationaux sur la question du développement durable à travers
les concepts nouveaux tels que : la lutte contre la pauvreté et le
respect de l'environnement (Etoga, 2013). Ces concepts traduisent la transition
vers de nouveaux modes de production et de consommation afin d'enrayer la
dégradation de l'environnement et la pauvreté dans le monde (Rio
+20, 2012). Ainsi défini, le développement durable est un concept
tridimensionnel. Autrement dit c'est un concept qui englobe les dimensions
écologiques, économiques et sociales. Cependant, de plus en plus,
la gouvernance est intégrée comme quatrième dimension du
développement durable, ce qui fait du développement durable une
approche globale à la confluence de trois préoccupations, dites
« les trois piliers du développement durable ».
1.7.2. Gestion durable
La gestion durable consiste à utiliser les ressources
d'une manière et à une intensité telles qu'elles
maintiennent leur diversité, leur productivité, leur
capacité de régénération ou résilience et
leur vitalité. Cette gestion durable des ressources doit
également permettre de maintenir leur capacité de satisfaire
actuellement et pour le futur des fonctions écologiques,
économiques et sociales pertinentes au niveau local, national et mondial
(FAO, 2010).
1.7.3. Espèce menacée
C'est une espèce pour laquelle il existe un danger
d'extinction (c'est-à-dire de disparition de tous ses
représentants). Une gamme de critères quantitatifs permet
l'inscription dans les catégories en danger critique d'extinction, en
danger ou vulnérable; chaque fois qu'un taxon remplit un de ces
critères, il peut être classé dans la catégorie de
menace correspondante (IUCN, 2001). Chaque taxon devrait être
évalué en fonction de tous les critères.
1.7.4. Zones humides
Ce sont des étendues de marais, de fagnes, de
tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou
temporaires, où l 'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre
ou salée, y compris des étendues d 'eau marine dont la profondeur
à marée basse n 'excède pas six mètres (Ajonina,
2008). En outre, la Convention (Article 2.1) dispose que les zones humides
pourront inclure des zones de rives ou de côtes adjacentes à la
zone humide et des îles ou des étendues d'eau marine d 'une
profondeur supérieure à 6 mètres à marée
basse, entourées par la zone humide (Convention relative aux zones
humides, 1973).
1.7.5. Fleuves et
Rivières
Cours d'eau permettant l'écoulement de l'eau sous
l'action de la gravité, dans un lit limité par des berges. Ils
sont alimentés directement par les eaux de pluie et le ruissellement
venu des versants, après de longues périodes pluvieuses ou lors
d'averses brutales. Ils assurent le retour des eaux continentales vers les mers
et les océans. Les fleuves se jettent dans la mer, tandis que les
rivières se jettent dans d'autres cours d'eau (Encarta, 2009).
1.7.6. Lac
C'est une étendue d'eau douce continentale,
séparée des eaux océaniques, d'origine tectonique,
volcanique, glaciaire, karstique ou artificielle (Wikipedia, 2014). L'eau des
lacs provient des précipitations atmosphériques, qui les
alimentent directement, ainsi que des sources, des ruisseaux et des fleuves.
L'eau des lacs peut s'évaporer lorsque le climat devient plus aride. Les
lacs peuvent aussi se remplir de sédiments, se transformant en
marécages et en landes.
1.7.7. Mer
C'est une étendue d'eau salée plus petite qu'un
océan. Elle joue un rôle essentiel dans l'équilibre
climatique de l'environnement (Encarta, 2009). Il existe 3 types de mer :
les mers fermées, les mers intérieures et les mers de type
méditerranéen. L'écosystème marin est
particulièrement riche et varié. En effet, les eaux des mers
regorgent de vie, à la fois végétale (le plancton
végétal et les algues) et animale (le plancton animal, de
nombreux invertébrés, les poissons, les mammifères
marins).
1.7.8. Mangroves
ce sont des formations édaphiques halophiles,
typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale
caractéristique est leur composition floristique dominée
par les palétuviers. Les mangroves n'occupent que la zone de littoral
recouverte à marée haute et découverte à
marée basse. C'est un écosystème est très riche
en diverses espèces halieutiques (Anonyme, 2003).
1.7.9. Estuaire
C'est la partie terminale d'un fleuve dans laquelle l'eau
douce se mêle à l'eau de la mer. Dans un estuaire, la vie est
conditionnée par la salinité de l'eau, qui diminue
progressivement de l'océan à l'embouchure du fleuve. Plus la
salinité diminue, moins les organismes vivants sont diversifiés,
car la plupart des organismes des estuaires sont marins. L'estuaire constitue
un écosystème extrêmement productif, qui représente
la moitié de la matière vivante contenue dans les océans
du monde entier. Cette forte productivité est due au réservoir de
substances nutritives qui résulte de l'arrivée combinée de
la marée et des courants d'eau douce. Les nutriments contenus dans l'eau
salée de l'estuaire sont stockés dans les vasières et
marais salants, puis assimilés par les végétaux et les
animaux qui leur sont associés, et enfin rapportés par les
courants vers l'estuaire (Encarta, 2009).
1.7.10. Lamantin Ouest Africain
Le lamantin Ouest Africain est un mammifère aquatique
qui mesure en général entre 2,38 et 2,47 m à l'âge
adulte (Powell, 1996 ; Marsh et al., 2012) mais qui est susceptible
d'atteindre plus de 3 m et de peser entre 300 et 500 kg (CMS, 2009). Son corps
fusiforme est protégé par une couche adipeuse, sous une peau
épaisse et rugueuse, variant du gris au noir selon le milieu. La
distinction entre les mâles et les femelles est fonction de la distance
entre les ouvertures ano-génitales et la cicatrice ombilicale (Ndour,
2010 ; Ngafack ; 2014). Sa durée de vie peut atteindre 60 ans
et une maturité tardive qui produit un nombre peu élevé de
petits (1 jeune tous les 2 ou 3ans) (Anonyme, 2011). Il a une capacité
d'adaptation alimentaire qui l'amène à diversifier son
alimentation avec une large gamme de produits végétaux (feuilles,
tiges, racines et fruits) et, s'il en a l'opportunité, avec 'autres
produits animaux (petits poissons et mollusques) (Anonyme, 2011).
1.7.11. Conservation
La convention sur la diversité biologique (1992)
distingue deux types de conservation à savoir : la conservation
in situ qui désigne la conservation des
écosystèmes et des habitats naturels, le maintien et la
reconstitution de populations viables d'espèces dans leur milieu naturel
et, dans le cas des espèces domestiquées et cultivées,
dans le milieu où se sont développés leurs
caractères distinctifs. La conservation ex situ est la
conservation d'éléments constitutifs de la diversité
biologique en dehors de leur milieu naturel.
1.7.12. Aires protégées
Ce sont des zones géographiquement
délimitées et gérées en vue d'atteindre des
objectifs spécifiques de conservation et de développement durable
d'une ou de plusieurs ressources données. Tout projet notamment
industriel, minier, agro-sylvo-pastoral susceptible d'affecter l'objectif de
conservation d'une aire protégée doit être assorti d'une
étude d'impact sur l'environnement (Décret d'application du
régime de la faune, 1995).
Selon l'IUCN (1994), ce sont des zones terrestres et/ou
maritimes spécialement destinées à la protection et au
maintien de la diversité biologique, des ressources naturelles ainsi que
des ressources culturelles afférentes; et zones gérées par
des moyens juridiques ou d'autres moyens efficaces. L'IUCN (1978) propose donc
un système comprenant dix catégories d'aires
protégées classées selon les objectifs de gestion.
1.7.13. Réserve de faune
C'est une aire mise à part pour la conservation,
l'aménagement et la propagation simple de la vie animale sauvage, ainsi
que pour la protection et l'aménagement de son habitat dans laquelle la
chasse est interdite, sauf autorisation du ministre chargé de la Faune,
dans le cadre des opérations d'aménagement dûment
approuvées où l'habitation et les autres activités
humaines sont réglementées ou interdites (Décret
d'application du régime de la faune, 1995).
1.8. Revue de la
littérature
1.8.6. Convention de Washington
La Convention sur les espèces de flore et de faune
sauvages menacées d'extinction Signée à Washington (USA)
le 03 Mars 1973, amendée à Bonn (Allemagne) le 22 Juin 1979 avec
173 pays signataires et ratifiée par le Cameroun le 03 septembre 1981
(CITES, 1973 ; CITES et UNEP, 2009 ; CMS, 2009). Elle a pour
l'objectif d'assurer la survie des espèces de faune et de flore
sauvages, objet de commerce à l'échelle internationale. La
réglementation du commerce de ces espèces repose sur plusieurs
annexes (I, II et III) selon le degré de menaces pesant sur
l'espèce (CITES, 1973 ; Ndour, 2010). Le commerce des
espèces inscrites à l'annexe I est strictement interdit sauf pour
des raisons exceptionnelles. Le commerce des espèces inscrites à
l'annexe II est possible mais réglementé. Un pays peut faire
appel à d'autres parties pour contrôler le commerce des
espèces protégées sur son territoire et freiner toute
exploitation illégale ou non durable (annexe III). Trichechus
senegalensis figure à l'annexe I de la CITES (Mayaka et
al, 2013).
1.8.7. Convention de Bonn
La Convention sur la migration des espèces de faune,
ratifiée en Juin 1979 à Bonn (Allemagne) avec 188 pays
signataires, a pour objectif de veiller sur les espèces animales
migratrices sur terre, dans les airs et dans l'eau et également leurs
habitats dans leur totalité (CMS, 2009). Les espèces sont
réparties en deux annexes. Les espèces inscrites à
l'annexe I sont celles menacées d'extinction. La protection des
espèces inscrites en annexe II est régie par des accords
internationaux. Trichechus senegalensis figure à l'annexe I de
ladite convention (CMS, 2009).
1.8.8. Convention
de Rio
La Convention sur la diversité biologique,
signée à Rio de Janeiro au Brésil du 3 au 14 juin 1992,
ratifiée par le Cameroun le 29 décembre 1993 compte 193 pays
signataires (CBD, 1992). Dans le but d'établir un partenariat mondial
sur une base nouvelle et équitable en créant des niveaux de
coopération nouveaux entre les Etats, les secteurs clefs de la
société et les peuples, oeuvre en vue d'accords internationaux
qui respectent les intérêts de tous et protègent
l'intégrité du système mondial de l'environnement et du
développement et a pour objectifs : la conservation durable de la
diversité biologique ; l'utilisation de ses éléments
constitutifs ; et le partage juste et équitable (CBD, 1992). La
convention de Rio est un outil de régulation et de protection des
espèces menacées dont fait partie Trichechus
senegalensis.
1.8.9. Convention de Ramsar
La convention de Ramsar vise les fonctions écologiques
fondamentales des zones humides en tant que régulateurs du régime
des eaux et en tant qu'habitats d'une flore et d'une faune
caractéristiques et particulièrement, des oiseaux d'eau
(Convention relative aux zones humides, 1971). Elle fut adoptée le 02
Février 1971 en Iran, amendée en Mai 1975 et compte à
présent 172 pays membre (Protocole d'amendement, 2010). Le Cameroun a
adhéré à la convention de Ramsar le 13 janvier 2006 et
compte actuellement 07 zones humides en sites Ramsar pour une superficie totale
de 827 060 ha soit 1.73% du territoire national (Rapport de mission,
2007 ; Nguefack et al., 2013).
La Convention de Ramsar attire l'attention sur les rôles
écologiques que jouent les zones humides en qualité de
régulateurs du niveau des eaux et d'habitats d'une flore et d'une faune
propres et contribue également à la protection des habitats du
lamantin Africain (Convention relative aux zones humides, 1971, Ndour,
2010).
1.8.10. Dispositions de l'UICN
La liste rouge de l'UICN créée en 1963 est une
liste énumérant l'état de conservation de l'ensemble de la
faune et de la flore (IUCN, 2009). Les espèces y sont
répertoriées comme menacées selon les critères
suivants : en danger critique d'extinction, en danger ou vulnérable
(Powell et Kouadio 2008). Le lamantin Africain (Trichechus
senegalensis) est classé comme vulnérable depuis 1978 car
son effectif a diminué de près de 20% sur une période de
10 ans (SSN, 2013). La Catégorisation des
espèces selon l'IUCN est la suivante :
Eteint (EX) : Un taxon est dit
Éteint lorsqu'il ne fait aucun doute que le dernier individu est mort.
Un taxon est présumé Éteint lorsque des études
exhaustives menées dans son habitat connu et/ou présumé,
à des périodes appropriées (rythme diurne, saisonnier,
annuel), et dans l'ensemble de son aire de répartition historique n'ont
pas permis de noter la présence d'un seul individu. Les études
doivent être faites sur une durée adaptée au cycle et aux
formes biologiques du taxon.
Éteint à l'état sauvage
(EW) : Un taxon est dit Éteint à l'état
sauvage lorsqu'il ne survit qu'en culture, en captivité ou dans le cadre
d'une population (ou de populations) naturalisée(s), nettement en dehors
de son ancienne aire de répartition. Un taxon est présumé
Éteint à l'état sauvage lorsque des études
détaillées menées dans ses habitats connus et/ou
probables, à des périodes appropriées (rythme diurne,
saisonnier, annuel), et dans l'ensemble de son aire de répartition
historique n'ont pas permis de noter la présence d'un seul individu. Les
études doivent être faites sur une durée adaptée au
cycle et aux formes biologiques du taxon.
Danger critique d'extinction (CR) : Un
taxon est dit En danger critique d'extinction lorsque les meilleures
données disponibles indiquent qu'il remplit l'un des critères A
à E correspondant à la catégorie En danger critique
d'extinction et en conséquence, qu'il est confronté à un
risque extrêmement élevé d'extinction à
l'état sauvage.
Danger (EN) : Un taxon est dit En danger
lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu'il remplit l'un
des critères A à E correspondant à la catégorie En
danger et, en conséquence, qu'il est confronté à un risque
très élevé d'extinction à l'état sauvage.
Vulnérable (VU) : Un taxon est
dit Vulnérable lorsque les meilleures données disponibles
indiquent qu'il remplit l'un des critères A à E correspondant
à la catégorie Vulnérable et en conséquence, qu'il
est confronté à un risque élevé d'extinction
à l'état sauvage.
Quasi menacé (NT) : Un taxon est
dit Quasi menacé lorsqu'il a été évalué
d'après les critères et ne remplit pas, pour l'instant, les
critères des catégories En danger critique d'extinction, En
danger ou Vulnérable mais qu'il est près de remplir les
critères correspondant aux catégories du groupe Menacé ou
qu'il les remplira probablement dans un proche avenir.
Préoccupation mineure (LC) : Un
taxon est dit de Préoccupation mineure lorsqu'il a été
évalué d'après les critères et ne remplit pas les
critères des catégories En danger critique d'extinction, En
danger, Vulnérable ou Quasi menacé. Dans cette catégorie
sont inclus les taxons largement répandus et abondants.
Données insuffisantes (DD) : Un
taxon entre dans la catégorie Données insuffisantes lorsqu'on ne
dispose pas d'assez de données pour évaluer directement ou
indirectement le risque d'extinction en fonction de sa distribution et/ou de
l'état de sa population. Un taxon inscrit dans cette catégorie
peut avoir fait l'objet d'études approfondies et sa biologie peut
être bien connue, sans que l'on dispose pour autant de données
pertinentes sur l'abondance et/ou la distribution. Il ne s'agit donc pas d'une
catégorie Menacé. L'inscription d'un taxon dans cette
catégorie indique qu'il est nécessaire de rassembler davantage de
données et n'exclut pas la possibilité de démontrer,
grâce à de futures recherches, que le taxon aurait pu être
classé dans une catégorie Menacé. Il est impératif
d'utiliser pleinement toutes les données disponibles. Dans de nombreux
cas, le choix entre Données insuffisantes et une catégorie
Menacé doit faire l'objet d'un examen très attentif. Si l'on
soupçonne que l'aire de répartition d'un taxon est relativement
circonscrite, s'il s'est écoulé un laps de temps
considérable depuis la dernière observation du taxon, le choix
d'une catégorie Menacé peut parfaitement se justifier.
Non évalué (NE) : Un taxon
est dit Non évalué lorsqu'il n'a pas encore été
confronté aux critères
1.8.11. La loi N°94/01 du 20 janvier 1994. Portant
Régime des Forêts, de la Faune et de la pêche
C'est un instrument juridique qui donne les orientations
politiques et stratégiques dont les principaux axes pour la
conservation de la biodiversité en vue d'assurer la protection du
patrimoine forestier à travers la création d'un domaine
forestier permanent représentant 30 % du territoire national et
un réseau national d'Aires Protégées
représentatif de la biodiversité du pays ; d'améliorer la
contribution des ressources forestières et fauniques à
l'économie nationale ; de favoriser l'implication des populations
dans la gestion durable des ressources et de mettre en cohérence la
politique nationale de conservation de la biodiversité avec les
orientations internationales et sous régionales auxquelles le
Cameroun adhère à travers la signature de plusieurs conventions
(Moute, 2010).
La loi considère du droit de chasse comme acte de
chasse, toute action visant à poursuivre, tuer, capturer un animal
sauvage ou guider des expéditions à cet effet ; à
photographier et filmer des animaux sauvages à des fins commerciales
(Loi 94/01, (Art(85) ; Décret 95/466, (Art3)). Sous réserve
des dispositions de l'Article 81 la chasse traditionnelle est
autorisée sur toute l'étendue du territoire, sauf dans les
forêts domaniales pour la concession de la faune et dans les
propriétés des tiers (Article 86 (1)). Tout acte de chasse autre
que le cas prévu à l'Article 86 ci-dessus est subordonné
à l'octroi d'un permis ou d'une licence de chasse. La délivrance
de tout permis ou licence de chasse entraîne la perception des
droits dont les montants sont fixés par la loi de finances et ne peut
être délivrés qu'aux personnes qui se sont
conformées à la réglementation en vigueur sur la
détention des armes de chasse (Article 88, Article 90). L'abattage et
la capture de certains animaux donnent lieu à la perception des
taxes dont les taux sont fixés par la loi de finances et
à la délivrance d'un certificat d'origine. La liste de
ces animaux est arrêtée par l'administration chargée de
la faune (Article 91). Toute personne trouvée, en tous temps et en
tous lieux, en possession de tout ou partie d'un animal protégé
de la classe A ou B, définies à l'Article 78 de la
loi, vivant ou mort, est réputée l'avoir capturé ou
tué (Article 101).
Cependant, l'article 81 du chapitre 1 intitulé de la
protection de la faune et de la biodiversité stipule que tout
procédé de chasse, même traditionnel, de nature
à compromettre la conservation de certains animaux peut
être interdit ou réglementé par l'administration
chargée de la faune. Sauf autorisation spéciale
délivrée par l'administration chargée de la faune sont
interdits : la poursuite, l'approche et le tir de gibier en
véhicule à moteur ; la chasse nocturne, notamment la chasse
au phare, à la lampe frontale et, en général, au
moyen de tous les engins éclairants conçus ou non
à des fins cynégétiques ; la chasse à l'aide
des drogues, d'appâts empoisonnés, de fusils
anesthésiques et d'explosifs ; la chasse à l'aide d'engin non
traditionnel ; la chasse au feu ; l'importation, la vente et la circulation
des lampes de chasse ; la chasse au fusil fixe et au fusil de traite ; la
chasse au filet moderne (Article 80). Les interdictions de toute chasse
effectuée au moyen d'armes ou de munitions de guerre composant ou
ayant composé l'armement réglementaire des forces militaires
ou de police ; d'armes à feu susceptibles de tirer plus d'une cartouche
sous une seule pression de la détente ; de projectiles contenant des
détonants ; des tranchées ou de fusils de traite ; de produits
chimiques (Article 106).
De ces faits, devient pénalement responsable et
passible des peines prévues à cet effet toute personne
physique ou morale qui contrevient aux dispositions de la
présente loi et des textes réglementaires pris pour son
application (Article, 150 (1)). Les complices, ou tous ceux ayant
participé d'une manière ou d'une autre à
l'infraction, sont passibles de mêmes peines que l'auteur de
ladite infraction (Article 150 (2)). De ces infractions découlent les
pénalités allant de 5 000 à 50 000 francs CFA et d'un
emprisonnement de dix jours ou de l'une seulement de ces peines (Article
154). ; d'une amende de 50 00 à 20000 francs CFA et d'un
emprisonnement de vingt jours à deux mois ou de l'une seulement de
ces peines (Article 155) ; d'une amende de 200 000 à 1000 000
francs CFA et d'un emprisonnement d'un mois à six mois ou de l'une
seulement de ces peines (Article 156), d'une amende de 1 000 000 à 3 000
000 francs CFA et d'un emprisonnement de six mois à un an ou de l'une
seulement de ces peines (Article 157), d'une amende de 3 000 000 à 10
000 000 francs CFA et d'un emprisonnement d'un an à trois ans ou de
l'une seulement de ces peines. Les peines prévues aux Articles
ci-dessus sont applicables sans préjudice des confiscations,
restitutions, dommages et intérêts et remises en état des
lieux (Article 162 (1)). Elles sont doublées en cas de
récidive, ou si les infractions correspondantes sont commises par
les agents assermentés des administrations compétentes, ou
par les officiers de police judiciaire à compétence
générale ou avec complicité, sans préjudice des
sanctions administratives et disciplinaires (Article 162 (2)) ;
1.8.12. Le décret N°.95/468/PM du 20 juillet 1995
fixant les modalités d'application du régime de la faune
Le droit d'usage est l'exploitation par les riverains des
produits forestiers, fauniques ou halieutiques, en vue d'une utilisation
personnelle. Toutefois, à l'exception des Réserves de faune,
des sanctuaires et des zones tampons où ils peuvent être
autorisés, les droits d'usage ne s'appliquent ni aux
réserves écologiques intégrales, ni aux parcs
nationaux, ni aux jardins zoologiques ou aux games-ranches (Article 4). Les
différents titres d'exploitation de la faune sauvage sont les
suivants : un permis de chasse; un permis de capture; un permis de
collecte; une licence de guide de chasse; un permis de recherche à but
scientifique; une licence et un permis de game-ranching ou de
game-farming; un permis et une licence de chasse cimatographique et
photographique (article 34) .
De la détention, la circulation et la
commercialisation des produits de faune stipule conformément à
l'article 98 de la loi que la détention et la circulation à
l'intérieur du territoire national d'animaux protégés
vivants, de leurs dépouilles ou de leurs trophées sont
subordonnées à la détention d'un certificat
délivré par l'Administration chargée de la faune (Article
64(a)). La commercialisation des produits issus des permis de collecte se
fait conformément à la législation et/ou à la
réglementation en vigueur (article 61 (1)). Les détenteurs des
produits collectés sont tenus de justifier leur provenance
à toute réquisition de l'Administration chargée de la
Faune ou des autorités chargées du maintien de l'ordre (Article
67 (2)).
le contrôle et le suivi des activités fauniques
sont assurés par le personnel de l'Administration chargée
de la faune, suivant des modalités fixées par
arrêté du Ministre chargé de la faune (Article 68 (1)) .
Les produits périssables sont immédiatement vendus aux
enchères publiques conformément à la
réglementation en vigueur (Article 75 (1)). A l'exception de ceux
reconnus comme rares et devant être conservés par
l'Administration chargée de la faune, les produits non
périssables qui sont confisqués sont vendus de gré
à gré ou aux enchères publiques conformément
à la réglementation en vigueur (Article 75(2)).
1.8.13. Arrêté fixant la liste des animaux des
classes et répartition d'abattage par type de permis sportif de
chasse
Les espèces animales vivant sur le territoire
national sont réparties en trois classes de protection A. B et C. La
classe A comprend les espèces rares ou en voie de disparition.
Ces espèces sont de fait intégralement
protégées et ne peuvent pas être abattues toutefois
leur capture ou détention est subordonnée à
l'obtention d'une autorisation spéciale délivrée par
l'administration chargé de la faune à des fins
d'aménagement ou dans le cadre de la recherche scientifique de
la protection des personnes ou de leurs biens (article 2). La classe B
comprend les espèces bénéficiant d'une protection
partielle. Elles ne peuvent être chassées, capturées ou
abattues qu'après obtention d'un titre d'exploitation de la faune
(Article 3). La classe C comprend les espèces animales autres que
celles des classes A et B. Ces espèces de la classe C sont
partiellement protégées, leur capture et leur abattage sont
réglementés afin de maintenir la dynamique de leurs
populations (Article 4). Les petits des animaux de ces trois classes
ainsi que les oeufs des oiseaux des classes A et B
bénéficient du régime de protection de la classe A
(Article 5).
1.8.14. Arrêté fixant la liste des animaux des
classes et précisant la réglementation en matière de
commerce et circulation des produits de la faune
Toutes les espèces de faune de l'annexe I de la
Convention CITES sont couvertes par les mêmes de protection que
les espèces listées dans la classe A (des espèces rares
ou en voie de disparition) telles que définies par
l'arrêté n° 0565/MINEF/DFAP/SDF/SRC du 14 août
1998 (Article 2). Toutes les espèces de faune de l'annexe II de la
Convention CITES à l'exception de celles classées en
catégorie de protection A de l'arrêté
n°0565/A/MINEF/DFAP/SDF/SRC sont soumises au régime de protection
de la convention CITES et aux dispositions en vigueur pour les espèces
de la classe de protection B (Article 3).
1.8.15. Cadre institutionnel
la politique forestière du Cameroun est mise en
oeuvre par le Ministère des Forets et de la Faune à travers le
Programme Sectoriel Foret Environnement qui implique un grand nombre
d'acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Cette politique est
codifiée à travers quatre piliers suivants : l'aménagement
durable des forêts de production ; la conservation de la
biodiversité ; la participation des populations locales et
l'amélioration de la gouvernance (Linjouom, 2011). Le programme
intitule « aménagement et valorisation de la faune et des
aires protégées » est l'outil principal de mise en oeuvre de
cette politique en matière de faune et aires protégées
pour faire face aux défis majeurs sus visés et permettre
à la faune et aux aires protégées de jouer
pleinement leur rôle économique, social et
environnemental.
Le gouvernement s'est également doté d'un
certain nombre de moyens pour arriver à une gestion durable des
ressources fauniques qui sont tous soutenus par un plan d'urgence de la
COMIFAC et plan d'urgence pour la sécurisation des aires
protégés 2012 - 2017.
1.8.16. Taxonomie
Les Siréniens sont communément appelés
« vache marine » aussi bien en français, en anglais qu'en
espagnol. Même le petit d'une femelle est nommé « veau
». En effet, le lamantin ou le dugon broute des végétaux sur
les berges ou les fonds marins. Le lamantin est herbivore mais il ne rumine pas
(Marsh et al., 2012). Le Tableau 1 récapitule certaines
synonymies de Trichechus senegalensis à travers le monde.
Tableau 1: Synonymies du lamantin Africain dans le
monde
Langue
|
Nom commun du lamantin
|
Anglais
|
Africa manatee
Sea cow
|
Français
|
Lamantin d'Afrique
Lamantin Ouest Africain
Lamantin du Senegal
Vache marine
|
Allemand
|
Seekuh
|
Espagnol
|
Manati de Senegal
|
Portugais
|
Peixe - boi
Manati
|
Source : Ndour, 2010
Suivant les régions et les dialectes, le lamantin
d'Afrique est bien connu comme le montre les dénominations vernaculaires
présentées dans le Tableau 2.
Tableau 2: Quelques noms
vernaculaires du lamantin
Pays
|
Groupe ethnique
|
Noms
|
Localité
|
Nigeria
|
haussa
|
Ajuh (ayu)
|
|
Mali
|
Sonrai
|
Ayow
|
|
Cameroun
|
|
Damn
|
Lac Lagdo
|
Cameroun
|
|
Diara
|
|
Sénégal
|
Toucouleurs
|
Gabou
|
|
Sénégal ; Gambie
|
Sérère
|
Lemar
|
Saloum
|
Sénégal
|
Wolof
|
Léreo
|
|
Sénégal
|
Pular
|
Liwogue
|
|
Sénégal
|
Mandingue
|
Niong
|
|
Mali
|
Bamabara
Boro
Peul
|
Ma
|
|
Cameroun
|
Basa
|
Maga
|
Edéa
|
Sud-Ouest Cameroun
|
Douala
|
Maïga
|
|
Gabon
Cameroun
|
Douala
|
Manga
|
Cama
|
Congo
|
Lari
Munukutuba
Vili
|
Mantingko
|
|
Côte d'Ivoire
|
Krou
|
Ne-hoo-le
|
Fleuve Cavally
|
Tchad
|
Moundang
|
Nebi
|
Lere
|
République Démocratique du Congo
|
Kibongo
|
Ngulu-mazes
|
Cours bas du fleuve Congo
|
Côte d'Ivoire
|
|
Télé
|
Fleuve bandama
|
Source : Ndour, 2010
Les Siréniens sont apparus il y a environ cinquante
millions d'années. Les études menées sur les fossiles ont
montré que cet ordre se composait d'un peu plus d'une trentaine
d'espèces réparties en quatre familles à savoir les
Prorastomidae, les Protosirenidae, les Dugongidae et les Trichechidae (Kouadio,
2004 ; Reep et al., 2006 ; Ndour, 2010 ;
Marsh et al., 2012). Seules subsistent, de nos jours, deux familles
composées chacune d'un genre. Il s'agit de la famille des Trichechidae
et des Dugongidae avec respectivement les genres Trichechus et Dugong. Ces
deux familles regroupent cinq espèces dont une, Hydrodamalis gigas a
été exterminée au XVIIIème siècle suite
à une chasse intensive.
La famille des Trichechidae est constituée d'un seul
genre (Trichechus) avec trois espèces (photo1) ayant chacune
des biotopes différents. Il s'agit de:
Ø Trichechus manatus aux Indes Occidentales ou
Caraïbes,
Ø Trichechus inunguis en Amazonie,
Ø Trichechus senegalensis en Afrique.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du3.png)
Source : Ndour, 2010
Photo 1: Différentes
espèces de Trichechus
Ces trois espèces se ressemblent physiquement au point
que le lamantin de Floride, Trichechus manatus latirostris et le
lamantin d'Afrique occidentale, Trichechus senegalensis sont
difficilement distinguables. Le Tableau 3 ci-dessous présente une
illustration du lamantin Ouest Africain et la classification des
siréniens.
Tableau 3: Illustration de la
classification des siréniens
Règne
|
Animalia
|
Embranchement
|
Chordata
|
Sous-embranchement
|
Vertebra
|
Classe
|
Placentalia
|
Ordre
|
Sirenia
|
Famille
|
Trichechidae
Dugongidae
|
Genres
|
Trichechus (1)
Dugong (2)
|
Espèces
|
(1) Trichechus manatus
Trichechus inunguis
Trichechus senegalensis
(2) Dugong dugong
Hydrodamalis gigas
|
Source : Ndour, 2010
1.8.17. Distribution du lamantin Ouest
Africain
Bien que l'aire de répartition du lamantin d'Afrique
soit vaste et recouvre la plupart des eaux marines et estuariennes et/ou des
systèmes riverains dans 21 pays de la Mauritanie jusqu'au centre de
l'Angola (figure 1), sa population est petite et son abondance est
estimée à moins de 10 000 individus (SSN, 2013). Cependant,
estimer l'abondance absolue des lamantins d'Afrique est extrêmement
difficile puisque la conduite d'inventaires de cette espèce est
difficile. Les spécialistes considèrent que le lamantin d'Afrique
est confronté au risque d'extinction le plus élevé du fait
du niveau de pauvreté élevé dans de nombreuses parties de
son aire de répartition (SSN, 2013). Cela affecte la capacité
des États de l'aire de répartition à mettre en application
les lois protectrices du lamantin et à estimer son abondance.
Au Cameroun, les lamantins sont encore abondants dans le pays
et leur densité, basée sur la fréquence des observations
signalées, semble forte dans certaines zones de Korup, Mamfe et
Edéa (Grigione, 1996 ; Kamla, 2011 ; Ngafack, 2014). Le
lamantin se rencontre dans la région côtière du Cameroun
comprenant des vastes mangroves et eaux estuariennes du Delta de Ndian et de la
zone de Bakassi à l'Ouest jusqu'aux fleuves Wouri et Mungo et à
l'Estuaire du Cameroun, et en direction du Sud vers le fleuve Sanaga et les
cours d'eaux inférieurs des fleuves Nyong et Ntem (Powell, 1996 ;
Che, 2010 ; Takoukam, 2011 ; Ngafack, 2014). La RFDE située
sur l'embouchure de la rive Sud du fleuve Sanaga dans l'écorégion
de la forêt côtière congolaise qui s'enfonce à
l'intérieur des terres sur 35 km est un site clé pour les
lamantins, comprenant le lac Tissongo. De là, ils s'enfoncent dans les
forêts inondées pour s'alimenter, et on peut les observer plus
loin en amont du fleuve jusqu'à Edéa où il existe un
barrage et des rapides ainsi que dans le lac Ossa (relié à la
Sanaga), qui peut servir de sanctuaire pour la saison sèche (Powell,
1996). A l'intérieur des terres, on trouve des lamantins dans la partie
supérieure de Cross River, notamment autour de la confluence de
Munaya-Cross, et on les observe aussi dans le Nord du Cameroun à partir
de la Bénoué, de l'embouchure du Faro au lac Léré
(Powell, 1996).
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du4.png)
Source : PNUE/ Wetlands
International 2008
Figure 1: Distribution du lamantin Ouest Africain en
Afrique
1.8.18. Habitat
Contrairement au lamantin d'Amazonie qui ne vit qu'en eau
douce, les lamantins des Indes Occidentales et du Sénégal peuvent
vivre indifféremment dans les eaux marines, saumâtres ou douces du
moment qu'elles lui sont accessibles (Marsh et al., 2012). De
façon générale, le lamantin préfère les
milieux peu profonds (3-4m de profondeur) (Powell, 1996 ; Kouadio,
2004 ; Marsh et al., 2012). Les bancs de sables et les lagunes
côtières sont les lieux de repos privilégiés de ce
mammifère. Toutefois, il peut arriver qu'il se repose au milieu des
mangroves ou des fleuves probablement pour se protéger des chasseurs. En
Afrique, les lamantins ont une préférence pour les lagunes
côtières, les milieux estuariens côtiers et fluviaux peu
profonds ainsi que la mangrove (Powell, 1996 ; Diop, 2006). Ces habitats sont
riches en végétaux aquatiques tels les herbes et/ou pousses
herbacées émergentes bordant les cours d'eau inférieurs
des fleuves en macrophytes marins et en plantes comme les palétuviers
(Rhizophora racemosa), le Polygonum sp (Ndour,
2010).
1.8.19. Caractéristiques
morphologiques
Le lamantin Ouest Africain est un mammifère aquatique
qui mesure en général entre 2,38 à 2,47 m à
l'âge adulte mais qui est susceptible d'atteindre plus de 3 m et de peser
entre 300 et 500 kg (Powell, 1996 ; Kouadio, 2004 ; Marsh et al.,
2012). Son corps fusiforme est protégé par une couche adipeuse,
sous une peau épaisse et rugueuse, variant du gris au noir selon le
milieu. Chez le jeune, le corps est recouvert de fins poils sensoriels
épars que le lamantin garde tout au long de sa vie (Marsh et
al., 2012). Comme chez les autres Trichechidae, le cou du
lamantin Ouest Africain est extrêmement court et ne se distingue presque
pas du reste de son corps, et il est doté de petits yeux
proéminents pourvus d'un sphincter. Sa lèvre supérieure,
trifide, recouvre la lèvre inférieure et lui permet de saisir et
de manipuler la nourriture (Powell, 1996). Son mufle a la particularité
de porter des poils sensoriels (vibrisses) qui lui permettent de mieux
détecter son environnement. En plongée, ses narines sont
fermées par des valves qui ne s'ouvrent que quand il remonte à la
surface pour respirer. Ses membres antérieurs sont transformés en
nageoires pectorales terminées par une sorte de main avec 3 à 4
ongles rudimentaires. Ses membres postérieurs sont transformés en
une palette natatoire arrondie (Domming et al., 1986 ; Bonde
et al., 2006 ; Reep et al., 2006). La photo 2
présente une illustration du lamantin Ouest Africain.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du6.png)
Source : Che ; 2010
Source : Ofori - Danson, 2009
Photo 2: Vue du lamantin
Ouest Africain hors et dans l'eau
1.8.20. Alimentation
Les Sirenidae sont exclusivement herbivores et non ruminants
excepté Trichechus senegalensis (Ndour, 2010). Ils
broutent sur les fonds marins comme les Bovidae c'est pourquoi on les appelle
« vaches marines ». Le lamantin peut consommer par jour des
végétaux représentant 10% de son poids (Bonde et
al., 2004). Le régime alimentaire (annexe 2) des lamantins se
compose de végétaux riches en silice qui favorisent 'abrasion
constante et permanente des dents qui sont de type homodonte. Le lamantin se
nourrit de divers végétaux parmi lesquels: des
végétaux aquatiques: les palétuviers (Rhizophora
sp.), la jacinthe d'eau (Eichhornia rassipes), les
nénuphars (Nymphea sp.), la laitue d'eau, des
végétaux terrestres: Paspalum vaginatum; Echinochloa
sp (PNUE, 2010). En Afrique, Powell (1996) a
identifié 32 espèces végétales consommées
par Trichechus. Senegalensis (annexe 2).
1.8.21. Reproduction
Le statut reproducteur de Trichechus senegalensis
est très peu connu. La maturité sexuelle intervient autour de 4
à 5 ans mais elle peut être influencée par la taille de
l'animal. La gestation est longue et dure en moyenne 12 à 14 mois. Les
mises bas ont lieu en moyenne tous les 2 ans et demi voire 5 ans (Reynolds
et al., 1991 ;Reep et al., 2006 ;
Ndour, 2010). La parturition a lieu dans des eaux peu profondes et tout au long
de l'année avec une prédominance durant la saison des pluies. La
femelle donne en moyenne un « veau » par mise bas. La
gémellité est possible mais rare. A la naissance, le « veau
» pèse en moyenne 30 à 50kg pour une taille comprise entre
30 et 50 cm. La durée de l'allaitement est de 2 ans au minimum (Powell,
1996 ; Kouadio, 2004).
1.8.22. Comportement social
Le lamantin est par nature un animal solitaire. L'unique lien
social solide existant est celui reliant la mère et son petit (« le
veau »). Les rassemblements sont éphémères (Reynolds
et al., 1991; Reep et al., 2006). Les
déplacements en groupe ou famille s'observent généralement
en période de migration, de rut, de jeu, de repos ou lors des
rassemblements en eau chaude durant les saisons froides. Les lamantins se
reposeraient ensemble en liberté et en de petits groupes de 2 à 6
individus. C'est un animal diurne ayant tendance à devenir nocturne car
plus actif la nuit que le jour sûrement en raison de la chasse (Ndour,
2010). Le lamantin doit remonter en surface en moyenne toutes les 3 à 4
minutes mais il peut émerger partiellement sa tête de l'eau,
juste les narines, pour s'aérer et expulser l'air emmagasinée
dans les poumons.
Le lamantin est un animal qui effectue des mouvements
migratoires saisonniers d'une part pour répondre au changement de
salinité, de température et du niveau des eaux, et d'autre part
pour la recherche de nourriture. Ce mammifère aquatique est capable de
se déplacer sur des centaines voire des milliers de kilomètres.
Sa vitesse de croisière est estimée à 9 km/h mais face au
danger elle peut atteindre les 25 km/h (Powell, 1996).
1.8.23. Fonction écologique de l'espèce
Le lamantin Ouest Africain a une capacité d'adaptation
alimentaire qui l'amène à diversifier son alimentation avec une
large gamme de produits végétaux (feuilles, tiges, racines et
fruits) et, s'il en a l'opportunité, avec d'autres produits animaux
(petits poissons et mollusques) (Anonyme, 2011). Il contribuerait au maintien
d'un certain équilibre écologique, notamment en contrôlant
la végétation aquatique de ses couloirs de déplacement
Ainsi, dans la plupart des zones où il est présent, il est
considéré par les autochtones comme un indicateur de sites
poissonneux (Cifolo et Sadou, 1996). En outre, l'espèce est un
indicateur de la santé des écosystèmes humides (Anonyme,
2011).
1.8.24. Taille de la population
Les insuffisances dans l'estimation de la taille et des
tendances de la population demeurent encore une lacune fondamentale dans les
connaissances sur le lamantin Ouest Africain. Une étude ad hoc,
en vue d'une estimation fiable de la population au niveau de l'aire de
répartition, reste encore à faire. Néanmoins, les
observations de terrain faites par des spécialistes sur une
période relativement longue, les résultats d'enquêtes dans
certaines zones et les témoignages recueillis auprès des
habitants des zones où l'espèce est encore présente,
permettent de croire que la taille de la population diminue encore plus,
surtout dans les zones où la viande et les divers produit de
l'espèce font l'objet d'un commerce avéré (Sierra Leone,
Tchad, Côte d'Ivoire, Cameroun, Nigeria, golfe de Guinée).
(Wetlands International Afrique, 2011) Cette tendance est corroborée par
la dernière évaluation faite pour la mise à jour la Liste
Rouge de l'UICN.
Les estimations faites dans le cadre de cette mise à
jour de la liste Rouge de l'UICN sont les plus récentes sur lesquelles
on peut se baser pour le moment (SSN, 2013). En se servant de données
d'études de la Côte d'Ivoire, de la Guinée-Bissau, de la
Gambie, de certaines parties du Sénégal et du Cameroun, et en
déduisant de ce que l'on sait du lamantin dans d'autres États de
l'aire de répartition et des données sur la densité des
lamantins pour T. manatus, l'on estime à moins de 10 000 la
population de lamantins en Afrique de l'Ouest et les spécialistes du
lamantin estiment qu'il y a une probabilité élevée qu'une
diminution de la population supérieure ou égale à 30%
interviendra au cours des trois prochaines générations
(durée présumée de 60 ans) (Marsh et al.,
2012 ; SSN, 2013). Cette population devrait baisser d'au moins 10 %, si
l'on se fonde sur les menaces anthropiques continues et croissantes (Powell et
Kouadio, 2008).
1.8.25. Valeurs du lamantin
a) Importance nutritionnelle
La chair du lamantin est très prisée par les
populations bien qu'elle soit très grasse. La viande et le sang
constituent une source importante de protéines (Powell, 1996). Son
goût rappelle celui de la viande bovine ou porcine. Lors de la
première guerre mondiale, il avait même été
préconisé d'élever des lamantins dans les lagunes
côtières (Bessac et al., 1948). La capture d'un animal
est synonyme de fête dans la population, car l'animal est devenu rare,
surtout après l'interdiction de sa chasse. Un lamantin adulte peut
nourrir tout un village d'environ 50 à 100 habitants pendant une semaine
(Ndour, 2010).
b) Valeur écologique
En tant qu'herbivore, le lamantin contribue à un
contrôle de la croissance des plantes dans les fleuves et autres cours
d'eau, par exemple il débarrasse les canaux d'une
végétation surabondante (Lowe, 1992). Il a été
également proposé comme forme de contrôle biologique contre
la prolifération de la jacinthe d'eau dans les fleuves et les
rivières d'Afrique de l'Ouest, et ce rôle potentiel a
été envisagé au Niger (Cifolo et Sadou, 1999), bien que
cette plante aquatique ne semble pas être l'un des mets
préférés du lamantin d'Afrique. A certains endroits, il
peut y avoir une relation positive entre la présence de lamantins et une
augmentation de la productivité des pêcheries en raison de
l'enrichissement de l'eau par les excréments des lamantins (Cifolo et
Sadou, 1996). Il est certain que les lamantins sont des habitants bien
établis de différents types de zones humides en Afrique
Occidentale et il ne fait aucun doute qu'ils font partie intégrante des
écosystèmes où ils vivent (PNUE, 2010).
c) Valeur économique
Pendant longtemps le lamantin a eu une valeur
économique pour sa viande et autres produits, notamment pour les parties
utilisées dans la médecine traditionnelle (annexe 3). La viande
du lamantin est très prisée en Afrique occidentale et
représente également une forte valeur culturelle, ce qui a
conduit à de nombreux endroits à la surchasse, avec un
déclin des populations au sein de leur aire de répartition. La
viande et l'huile font aussi l'objet d'un commerce illégal, le trafic
ayant lieu par exemple entre le Tchad et le Cameroun. En Côte d'Ivoire,
un lamantin fraîchement tué vaut entre 150 000 et 170 000 francs
CFA (environ 250€). La viande est vendue par portions de 400g à
environ 4 550 à 5 000 francs CFA (PNUE, 2010).
d) Valeur culturelle, connaissances traditionnelles et
coutumes.
Le lamantin d'Afrique est un totem emblématique pour
les Mandés au Niger, dont le nom est même dérivé de
`manatee' (ma étant `lamantin' et ndé signifiant `fils de').
Pour les Diolas et Mandingues en Casamance au Sénégal, il est
interdit d'attaquer ce mammifère inoffensif (PNUE, 2010). Dans certains
villages du Congo le lamantin est connu sous le nom de `Mami Watta' et on
croit qu'il est un esprit des ancêtres vivant dans les lagunes, son
apparence mythique étant celle d'une sirène (Kouadio, 1994). La
ressemblance morphologique entre la femme et le lamantin femelle appelle la
vénération, le respect et l'interdiction. Traditionnellement, les
peuls croient que l'ancêtre du lamantin est une femme peule qui s'est
transformée en lamantin en prenant un bain dans la rivière
(Bessac et Villiers, 1948). En Guinée, le lamantin marque l'imagination
collective des populations de Bagas et de Soussous de la région de
Dubreka et de Sangareya, les pêcheurs et les chasseurs autour du lac Togo
placent des crânes et autres ossements dans des lieux de culte
spéciaux auxquelles ils rendent visite avant la chasse.
Dans la plupart des zones de son aire de répartition,
le lamantin d'Afrique présente un intérêt
thérapeutique mythique pour divers groupes ethniques. Au Mali, diverses
parties de son corps ont des usages différents dans la médecine
traditionnelle (annexe 3), telles que l'huile pour traiter l'anémie et
les infections de l'oreille, les os pour traiter les rhumatismes et
l'épilepsie, et les organes sexuels pour traiter l'impuissance et la
stérilité (Kone et Diallo, 2202). Dans certains groupes
ethniques, le lamantin est apprécié pour ses attributs magiques
connus seulement des guérisseurs traditionnels.
1.8.26. Opportunités génératrices de
revenus par le biais du tourisme
Les lamantins sont depuis longtemps appréciés
pour leur viande et autres produits qui en résultent, mais peuvent-ils
également avoir une valeur économique comme animaux vivants.
Certes, il existe un bon potentiel pour l'écotourisme, et beaucoup de
visiteurs de la région seraient intéressés de voir les
lamantins quoiqu'ils soient difficilement visible. Il est un animal placide et
inoffensif qui se laisse approcher par l'homme s'il se sent en
sécurité. Dans les Réserves de Faune de Douala-Edéa
et celle du lac Ossa, il pourrait constituer même une véritable
valeur écotouristique car considéré comme une
espèce phare. Le lamantin Africain est encore peu connu et
extrêmement difficile à observer mais, les possibilités de
développement de l'écotourisme orientées vers cette
espèce, son habitat et les cultures locales afférentes sont
envisageables comme activité alternative génératrice de
bénéfices (Ngafack, 2014).
Outre-Atlantique, le lamantin de Floride, par exemple, s'est
avéré pour être très populaire et attire de ce fait
des visiteurs internationaux, ainsi que des résidents. Un facteur qui
constitue un obstacle à l'écotourisme pour le lamantin d'Afrique
est la turbidité élevée de la plupart des zones humides.
En effet, au sein de son aire de répartition, les cours
d'eau boueux et les estuaires d'Afrique de l'Ouest rendent l'observation du
lamantin Africain extrêmement difficile, d'où il n'est possible
que d'apercevoir le nez ou même le dos de l'animal
lorsqu'occasionnellement, il remonte à la surface pour respirer (PNUE,
2010). En outre, que les lamantins soient largement chassés en Afrique
de l'Ouest et du Centre, ils sont aussi généralement prudents et
ont tendance à éviter si possible la présence de l'homme.
Néanmoins, les paysans peuvent avoir des revenus grâce à
des activités de tourisme (guide de chasse, redevance
faunique.. .etc) et les observations même occasionnelles pourraient
inciter les visiteurs à passer du temps dans des domaines particuliers
(Ngafack, 2014). Des sites tels que le Delta du Sine-Saloum au
Sénégal, Orango National park en Guinée-Bissau, fresque
Logone en Côte d'Ivoire, lac Pandam au Nigeria, la lagune de Conkouati au
Congo, les lagunes côtières du Gabon et la rivière Cuanza
en Angola promettent pour le développement d'initiatives
d'écotourisme pour le lamantin d'Afrique (Kone et Diallo, 2002).
1.8.27. Menaces qui pèsent sur
l'espèce
Les menaces qui pèsent sur l'existence du lamantin
d'Afrique sont essentiellement liées à l'homme; soit directement
en tant que prédateur, soit indirectement en tant que responsable des
dégradations et des réductions de son habitat. L'espèce
est d'autant plus exposée à ces menaces,
énumérées ci-après, qu'elle a la
caractéristique d'avoir une période de génération
relativement longue et un taux de reproduction faible.
a) Menaces liées à l'étendue et à
la qualité de l'habitat
La forte croissance de la population humaine et la
concentration de celle-ci dans les zones côtières et le long des
grands cours d'eau exercent naturellement une pression directe sur le lamantin
Ouest Africain par les prélèvements abusifs (braconnage et
accidents) sur la population et une pression indirecte par les divers
aménagements (endiguements, périmètres hydro-agricoles,
déboisement de mangroves, remblais de zones humides) qui restreignent
et fractionnent l'habitat (Wetlands International Afrique, 2011).
b) Menaces liées au braconnage, aux captures
accidentelles et au commerce illicite
Traditionnellement, dans les zones où le lamantin est
présent, les chasseurs et les pêcheurs locaux effectuaient des
prélèvements qui faisaient alors l'objet de troc ou d'un commerce
limité aux seuls membres de leur communauté. Malheureusement
cette pratique persiste et a fortement évolué pour, dans la
plupart des zones, devenir un véritable commerce qui menace l'existence
même de l'espèce. Ainsi, les rapports nationaux (Wetlands
International Afrique, 2011) signalent un commerce actif de viande et de
produits secondaires de l'espèce. Dans les zones côtières
également, le développement du commerce illicite au niveau local,
national ou transfrontalier est signalé du Sénégal au
golfe de Guinée. Bien qu'aucune donnée statistique fiable ne soit
disponible, de nombreuses observations permettent de noter que ces menaces ont
un impact croissant sur l'espèce, surtout en Afrique de l'Ouest (PNUE,
2010).
c) Contaminants et hydrocarbures
Dans les zones à fortes concentrations humaines
(Abidjan et Lagos, notamment) la pollution due aux effluents urbains a fini par
éliminer le lamantin de plusieurs plans d'eau qu'il fréquentait
naturellement auparavant. De même, une bonne partie du delta du fleuve
Niger est maintenant soustraite de l'habitat de l'espèce à cause
des déversements de pétrole brut. Il est probable que, dans les
zones où existent de grandes exploitations hydro-agricoles ou des
exploitations minières, les importantes quantités de pesticides
et autres produits chimiques déversés dans les cours d'eau
constituent une menace rampante pour la santé des individus, comme pour
celle de leur habitat (vallées des fleuves Sénégal et
Niger, notamment, et Guinée-Bissau) (PNUE, 2010).
d) Maladie et prédation
Les données sous ce point sont également
très limitées, mais les informations scientifiques disponibles
(Powell, 1996 ; Ndour, 2010) ne mentionnent aucune pathologie ou aucun parasite
susceptible de menacer l'espèce (Bonde et al.,2004). S'agissant
de la prédation, en dehors de l'homme, seul le crocodile a
été signalé par les pêcheurs comme prédateur
opportuniste sur les jeunes lamantins.
e) Conflits entre populations et lamantins
Les sennes de plage et les filets aux requins sont les
premiers responsables des prises accidentelles dans les filets de pêche
qui s'accompagnent généralement de la mort de l'animal (Takoukam,
2010). Un spécimen qui est pris et qui n'arrive plus à remonter
en surface pour s'oxygéner meurt par noyade en quelques minutes. Les
pêcheurs se plaignent que les lamantins consomment les poissons pris dans
leurs filets de pêche. Ceci crée un conflit les amenant à
abattre les animaux afin de protéger leurs intérêts
(Powell, 1996 ; Wetland International, 2010). Les agriculteurs s'en
prennent souvent aux lamantins qu'ils accusent d'avoir dévasté
leurs champs de manioc et de riz (Ndour, 2010).
f) Changements climatiques
Les sécheresses répétées des
années 1970 et 1980 en Afrique subsaharienne ont conduit à
l'assèchement de plusieurs points d'eau. Ces phénomènes
ont fortement réduit les habitats de lamantin et entraîné
sa disparition de certains endroits (cas du bassin du Chari au Tchad) (Husar,
1977).
g) Autres facteurs néfastes
Les mutilations observées sur les lamantins en Floride
(Etats-Unis), sont le résultat d'un choc avec les hélices des
navires, lesquelles mutilations aboutissent le plus souvent à la mort de
l'animal, (Ripple et Perrine, 2002). Les causes de la mortalité et de la
morbidité des lamantins de Floride ont signalé que les agents
bactériens, viraux et fongiques observés ainsi que les parasites
internes et externes n'ont pas une grande importance sur le plan pathologique
et ne causent pas d'épizooties (Forester, 1992). Les lamantins, surtout
les jeunes adultes, sont vulnérables aux températures d'hiver
très basses et les organismes de "marée rouge" ont
été considérés comme responsables de la mort d'un
grand nombre de lamantins en Floride (O'Shea et al., 1988).
1.8.28. Initiatives de conservation du
lamantin en Afrique de l'Ouest.
a) Approche de conservation internationale
Les principaux outils internationaux de protection du lamantin
Africain (Trichechus senegalensis) sont pris au niveau mondial. Le
lamantin d'Afrique figure dans la catégorie « Vulnérable
» sur la liste rouge des espèces en danger de l'UICN depuis 1986.
Il a été inscrit en annexe 1 depuis Mars 2013 après de
lourde négociation avec le Parlement Européen. Inscrit en Annexe
I de la CMS à la 7ème Conférence des Parties (COP7) en
2009 et en annexe I en 2013 (Mayaka et al., 2013). La
Convention de Ramsar ou Convention sur les zones humides et la Convention de
Paris ou la Convention sur la Lutte contre la désertification
contribuent également à la protection des habitats du lamantin
Africain.
Cependant leurs actions restent très insuffisante du
fait d'un mauvais système de gestion mis en place par les pays membres,
la population de l'espèce continuant de manière
générale à baisser, notamment à cause du commerce
des spécimens qui se développe de plus en plus et des agressions
diverses qui restreignent dangereusement son habitat (Dodman et
al., 2008).
b) Approche de conservation en Afrique
En 2005, en reconnaissance des efforts mentionnés
ci-dessus, ainsi que de la nécessité d'une gestion efficace du
lamantin Ouest Africain, les gouvernements Africain ont, lors de la
7ème Conférence des Parties à la Convention
d'Abidjan, demandés que soient mis en place de nouveaux partenariats et
réseaux pour la conservation d'espèces migratrices telles que le
lamantin Ouest Africain (décision CP 7/5:3) en réponse à
cette décision, le PNUE, par le biais de son programme des mers
régionales et du Secrétariat de la Convention d'Abidjan, et aussi
avec l'appui de l'Agence Suédoise pour le Développement
International (SIDA), a fourni un appui financier à Wetlands
International qui avait déjà lancé un projet majeur sur la
conservation du lamantin Ouest Africain, en vue de produire un rapport
d'étape régional et une stratégie de conservation
proposée pour l'espèce (Dodman et al., 2008 ; Che,
2010, Takoukam, 2011, Ngafack, 2013).
c) Approche de conservation Nationale
Le Cameroun fait partie des pays où les populations
de lamantins sont encore relativement abondantes et gardent de bonnes
perspectives de survie (Ngafack, 2014). Les recherches sur le lamantin
d'Afrique ne sont qu'embryonnaires, mais déjà nous pouvons
entrevoir un futur intéressant quant à l'accentuation de cette
recherche. Le lamantin, espèce vulnérable, est
intégralement protégé en classe A de la Loi 94/01 du 20
janvier 1994 et ses décrets d'application, portant régime des
forêts, de la faune et de la pêche. Les décrets
d'applications 95 466/PM du 20 juillet 1995 et 95/531/PM du 23 Août 1995
ont pour objectif d'assurer la protection du patrimoine forestier et faunique
et participer à la sauvegarde l'environnement, avec l'implication des
populations locales (MINFOF, 1994). Plusieurs chercheurs ont mené des
études au Cameroun dans l'optique d'entreprendre des initiatives de
conservation suite aux forte menaces pesantes sur le lamantin pouvant conduire
à l'extinction locale de l'espèce. Il s'agit de :
ü Recherches anciennes
· Allen (1942) déclare que les lamantins sont
rares au Cameroun ;
· Nishiwaki (1982) affirme dans que les lamantins sont
encore abondants dans le fleuve Sanaga ;
· Powell J. (1996) mène une étude sur la
distribution et la biologie du lamantin en Afrique et il ressort de cette
étude que le lamantin est repartit dans 21 pays en Afrique allant de la
Mauritanie en Angola. Il est trouvé dans des habitats différents
notamment les lagunes d'estuaire, la zone côtière, les
rivières et les lacs. Les conflits hommes - lamantins surviennent
lorsque ceux-ci détruisent les filets de pêche en mangeant les
poissons des pêcheurs et en dévastant les champs de manioc ce qui
augmente la menace sur l'espèce dans son aire de répartition.
· Grigione (1996) mène une étude sur le
statut de distribution du lamantin dans quatre (04) régions du Cameroun
et démontre que les lamantins sont encore abondants dans le pays et leur
densité, basée sur la fréquence des observations
signalées, semble forte dans certaines zones de Korup, Mamfe et
Edéa.
ü Recherches récentes
Che Awah (2010) a mené une étude ethno
biologique sur les perceptions et attitudes des populations locales en faveur
du lamantin dans les Réserves de faune de Douala-Edéa et Lac
Ossa. Il ressort de cette étude que l'état actuel de la
connaissance, de l'attitude et de la perception du lamantin par les populations
locales a atténué les menaces à la conservation du
lamantin dans les Réserves.
Takoukam (2011) a réalisé une étude sur
l'ethnobiologie dans les Réserves de faune de Douala-Edéa et du
Lac Ossa, et l'écologie de l'habitat en déterminant les
densités de population des lamantins dans cinq sites de la
Réserve de faune du Lac Ossa. Il ressort de cette étude que le
lamantin est bien connu par les communautés locales mais leurs
perceptions varient d'un habitat à un autre en raison de la
différence de statut d'un habitat à un autre. D'autre part, les
séries de scannages effectuées en saison sèche montrent
que le lac Mévia représente le site du complexe lac Ossa le plus
probable pour l'observation les lamantins et le canal Lindema - Mevia serait le
site de pâture du lamantin le plus important pendant la saison
sèche.
Mayaka et al (2013) ont publié un
article sur le statut de conservation du lamantin dans le bassin
inférieur du fleuve Sanaga à partir de l'étude ethno
biologique dans les Réserves de faune de Douala-Edéa et du
Lac Ossa. Il ressort que 60% des enquêtés observent le lamantin au
moins une fois par mois sans distinction de l'habitat et de saison, 69 à
100% des répondants perçoivent une tendance constante ou
croissante du nombre de lamantin et les captures (intentionnelles ou
accidentelles) et la dégradation de l'habitat sont les menaces les plus
sérieuses.
Ngafack (2014) a mené une recherche sur l'effet
combiné de sites, de périodes et de saisons sur l'indice de
présence du lamantin (Trichechus senegalensis link, 1795) et
les caractéristiques physiques de l'eau dans la Réserve de faune
du lac Ossa. Il ressort de cette étude que la probabilité de
détecter un indice de présence de lamantin a été
élevée à la station de Mevia avec (P= 0.53, n = 30 scans)
par rapport à celle de plantation ( P= 0.3, n = 30 scans). Il est plus
fréquent de rencontrer un lamantin dans lac Ossa pendant la saison
sèche (56 %, n = 30 scans) que pendant la saison des pluies (26 %, n =
30 scans). Le pH de l'eau a un effet positif significatif sur la
détectabilité des indices de présence de lamantin dans lac
Ossa, tandis que la profondeur a un effet négatif significatif sur la
probabilité d'observation des indices de présence de lamantin
dans lac Ossa.
Toutes ces recherches visent à améliorer
l'état de conservation du lamantin Ouest Africain à des fins de
maintien de l'équilibre écologique, de recherche et
d'écotourisme. Toutefois, certaines actions de conservation
bénéficient de l'appui des bailleurs des fonds comme African
Marine Mammal Conservation (AMMCO) et Cameroon Willdlife Conservation Society
(CWCS) pour des campagnes de sensibilisations des populations locales de
façon à promouvoir les valeurs et connaissance du lamantin. Mais,
tous ces appuis restent très insuffisants pour atteindre les objectifs
fixés dans la politique de conservation du lamantin au Cameroun. Il y a
un fort besoin de renforcer l'appui à la conservation de l'habitat du
lamantin pour réduire les menaces pesantes sur l'espèce.
MATERIELS ET METHODES
1.9. Description de la
zone d'étude
1.8.29. Historique et statut juridique
Faisant partie intégrale du domaine forestier permanent
encore appelée forêt domaniale, la RFDE appartient au patrimoine
foncier privé de l'Etat (Art. 24, Loi N°094/01 du 20 janvier 1994).
Sa faune variée et sa flore spécifique lui avaient valu
d'être classée comme aire protégée de
première catégorie. Après sa création, sa gestion
est assurée par les services de l'Administration coloniale. C'est en
1982, soit 50 ans plus tard, que sa gestion sera transférée sous
l'autorité de la Délégation du Tourisme du Littoral (Nzooh
et al.,2005). En 1992 soit 10 ans après, elle passe sous
l'autorité du Ministère de l'Environnement et des Forêts
(MINEF).
Elle a été classée comme UTO
(Unité Technique Opérationnelle) de première
catégorie (Superficie > 100 000ha) par l'Arrêté
N°037/CAB/Premier Ministre (PM) du 19 avril 1994 et depuis 2005 et est
sous la tutelle du Ministère des Forêts et de la Faune (Nzooh
et al., 2005).
1.8.30. Localisation de l'Aire Protégée
a) Localisation géographique
La Réserve couvre une superficie de 160 000 ha. Elle
est située entre les latitudes 3°14 et 3°50 N et les
longitudes 9°34 et 10°03 E dans la plaine côtière
Camerounaise précisément dans le bassin de Douala-Kribi qui
constitue l'embouchure d'importants fleuves Camerounais (CWCS, 2002). Le fleuve
Sanaga sépare la Réserve en deux grands blocs de superficies
inégales. Elle est limitée au Nord par l'estuaire du Wouri,
à l'Est par la Sanaga, la Dipombé et la Kwa Kwa, au Sud par le
Nyong et à l'Ouest par l'Océan Atlantique avec laquelle elle
partage une limite d'environ 100 km entre l'embouchure du Nyong et l'estuaire
du Wouri. La figure 2 présente la carte actuelle de la Réserve
(Nzooh e al.,2005).
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du7.png)
Source : Itamouna,
2014.
Figure 2: Carte actuelle de la RFDE.
b) Situation Administrative
La Réserve est située dans la région du
Littoral. Elle est à cheval entre le Département de la Sanaga
Maritime et le Département du Wouri. Dans la Sanaga Maritime, elle
couvre 80 000 ha des 139 800 ha de l'Arrondissement de Mouanko et une partie de
l'Arrondissement d'Edéa (canton Yassoukou). Et dans le Wouri elle couvre
une partie de l'Arrondissement de Douala VIème et l'île
de Manoka (Itamouna, 2014).
1.8.31. Description du milieu Biophysique de l'aire
protégée
a) Climat
Le climat de la Réserve appartient au climat
équatorial du type camerounien et à deux saisons :
- Une saison de pluie (mi-mars à mi-novembre);
- Une saison sèche (mi-novembre à mi-mars).
La hauteur moyenne annuelle des précipitations oscille
entre 300 et 400 mm.. Les mois de juillet et août ont une
pluviométrie élevée, tandis que le mois de décembre
est le plus sec. La température moyenne annuelle avoisine 28° C
(Itamouna, 2014).
b) Relief, géomorphologie et sol
Le relief de la Réserve appartient aux basses terres de
l'estuaire du Cameroun. L'altitude oscille entre 0 et 120 m ; le point
culminant étant à Olombè. Les sols de la région ont
une texture sablonneuse, poreuse et ne retiennent pas l'eau et les
éléments nutritifs. Ils sont de couleur brune jaunâtre ou
blanchâtre, formée de sable fin, parfois recouverte de vase aux
abords des cours d'eau (Nlomo, 2000). On distingue 4 grands groupes de sols:
- Les sols ferralitiques acides;
- Les sols d'apport marin recouverts par la mangrove;
- Les sols d'apport fluvial, retrouvés le long de la
Sanaga et ses affluents et les îlots de sable en saison
sèche ;
- Les sols hydromorphes le long des marécages.
c) Hydrographie
Le réseau hydrographique de la Réserve est
très dense et appartient au bassin de l'atlantique constitué de
plusieurs cours d'eau en sa périphérie tels que : la Sanaga,
le Nyong, le Wouri, la Dibamba, la Dipombé, la Lotè, la Kwa Kwa,
la Koutè, la Mouaha, la Benda. Notons également que la
Réserve abrite aussi quelques lacs à savoir : les lacs
Tissongo, Nsah, et Koungé qui constituent des écosystèmes
particuliers du point de vue faunique et floristique. En outre il existe aussi
des marécages, des criques et des enclaves. A ce vaste réseau
hydrographique, vient s'ajouter l'océan atlantique qui borde la
Réserve à l'Ouest (Nzooh et al., 2005).
d) Végétation
La Réserve appartient au domaine de la forêt
atlantique Littorale à Lophira alata et Saccoglottis
Gabonensis. Ce type de végétation recouvre la majeure partie
de la Réserve. On y relève également une
variété d'espèces floristiques, avec des espèces
caractéristiques de mangroves (Rhizophora, Avicenia,...) des
espèces des zones humides telles que les Euphorbiacées mais aussi
beaucoup d'espèces commerciales : Padouk, Doussié, Bilinga,
Niove, Pachyloba, Iroko, Sapelli, et surtout le Bidou et l'Azobé. On y
trouve aussi le Moabi auquel on associe les éléphants. Mais alors
cette grande richesse floristique subit également des pressions diverses
allant des conflits fonciers et des controverses sur l'exercice des droits
d'usage jusqu'aux plantations industrielles, les explorations
pétrolières et les coupes abusives des bois de mangroves
destinés au fumage de poissons (Itamouna, 2014).
e) Faune
Comme pour beaucoup de sites au Cameroun, aucun inventaire
systématique des vertébrés n'a été
effectué. Néanmoins, la faune des mammifères est assez
bien connue. On y rencontre comme animaux du milieu terrestre l'léphant
de la forêt à la rive gauche de la Sanaga (dans les zones de
Yavi, Mombo, Yassoukou et Badangue) dont la population est croissante, Le
Drill qui est rare, les Chimpanzés vivant dans les Iles de Pongo Songo
et Yakonzok, le Colombe, le Mouastac, le Cercoceb à collier blanc, le
Talopin parmi les petits singes, le Sitatunga qui vit dans les
marécages, le Phacochere, le Potamochère, Le Céphalophe
bleu, les Rongeurs, et e nombreux serpents (Boa, Vipère, Python etc...).
comme animaux aquatiques on a : le crocodile nain, le lamantin, le
chevrotin aquatique, les tortues marines dont 04 espèces sont
répertoriées le long des plages, le varan et les palourdes
localement appelées Bissonda qui sont intensément
exploitée pour sa chair (Nzooh et al., 2005 ; Itamouna,
2014).
1.8.32. Milieu humain
a) Ethnologie
La Réserve couvre une population d'environ 10 000
personnes compte une soixantaine de village et de campements (Woukitty, 2005).
La population locale occupe la région depuis cinq siècles
environ. Elle est composée des Bakoko, Malimba et Pongo auxquels
s'ajoutent les Bassa, des Ewondo et des Bamilékés. A ces
populations se greffent une forte colonie étrangère venant pour
la plupart de l'Afrique de l'Ouest (Nigérians, Ghanéens,
Togolais, Béninois, Maliens et Nigériens) (CWCS, 2002). Ces
populations pratiquent plusieurs activités dont la pêche est
dominante.
b) La pêche
Elle constitue la principale activité pratiquée
par les populations de la localité. Elle occupe plus de 60% de la
population active et est artisanale et industrielle (Woukitty, 2005).
La pêche artisanale est pratiquée par les
autochtones dans les rivières, les fleuves les lacs, les embouchures et
les criques (CWCS, 2002). Les pêcheurs utilisent les filets maillants de
surface, les nasses, les filets éperviers, les paniers coniques à
coquilles, les lignes d'hameçons, les barrages. Les mailles de filets
utilisés ne sont pas toujours règlementaires par rapport aux
lieux de pêche ; le long des cours d'eau il existe des sites de
ponte, de nutrition et d'autres ou les alevins et les petits poissons sont plus
nombreux (Nzooh et al., 2005). On assiste également dans les
zones à eau plus ou moins stagnante à l'utilisation des produits
chimiques pour la pêche, ce qui tue les espèces animales.
La pêche industrielle est pratiquée par les
étrangers dans les campements de pêche principalement
occupés par les Nigérians, les béninois et les
Ghanéens (Ajonina et Toung, 1999) au moyen de grosses pirogues
motorisées et de filets dérivants dont les mailles et la longueur
ne sont pas toujours réglementaires par rapport aux lieu de pêche
(CWCS, 2001, Nzooh et al., 2005). Les bateaux de pêche vont non
loin des côtes et déversent dans la mer des poissons de tailles et
d'espèces non désirés, d'où la fuite des poissons
vers d'autres sites. A cela il faut ajouter la pollution des sites de nutrition
des poissons due aux fuites et aux pannes des moteurs de bateaux qui
déversent du carburant et de l'huile dans l'eau. Ce
phénomène met en danger les espèces telles que les
dauphin, requin et les tortues marines (Nzooh et al., 2005).
c) Le braconnage
Il constitue une des activités des populations de la
Réserve et un obstacle aux efforts de conservation (CWCS, 2003).
L'intensité du braconnage est accentuée par la multitude des
voies d'accès dans la Réserve. Les espèces les plus
menacées sont l'éléphant de forêt, le colobe de
Satan noir, le chimpanzé, le crocodile nain, les tortues marines et le
lamantin Ouest Africain (Ajonina et Toung, 1999).
d) L'exploitation du bois
Le type de végétation dominante dans la
Réserve est la forêt littorale, on y trouve également les
mangroves qui constituent l'une des particularités de cette
Réserve, elle couvre environ 10% de la superficie totale soit
16 000 ha (Nzooh et al., 2005). D'après Ajonina et Usongo
(2001), un volume de 29 400 m3 de bois est coupé chaque
année pour le fumage de poisson, la construction de fumoirs, des hamacs,
des clôtures et des maisons d'habitation dans les campements de
pêche de Yoyo et Mbiako. Une quantité de bois équivalent
à 5 000 m3 est coupée par jour d'activités
(Ajonina et Usongo, 2001 ; CWCS, 2002).
e) L'agriculture et l'extension des plantations agro -
industrielles
Le sol étant favorable à la culture du palmier
à huile, des plantations de taille et d'âge variable allant sur
une superficie de 10 à 200 ha (Woukitty, 2005) sont observées. Il
faut ajouter à cela l'agriculture de subsistance pratiquée par
les populations locales. Celles-ci se tournant de plus en plus vers la
forêt naturelle lorsque les terres trop utilisées ne sont plus
fertiles (Nzooh et al., 2005).
f) L'exploitation des bivalves
L'exploitation des bivalves est l'une des activités des
populations de la Réserve notamment dans le canton Malimba. Cette
activité s'étend du 15 Décembre au 30 juillet et est
pratiquée tant par les hommes que les femmes. Les palourdes sont
commercialisées dans l'Arrondissement de Mounako centre et les villes
telles qu'Edéa et Douala. Les coquilles sont livrées à
Douala, Bamenda et Bafoussam aux industries céramiques et de provenderie
(CWCS, 2001).
g) L'exploration et l'exploitation
pétrolière
La partie Sud-est de la Réserve dispose de plusieurs
sites d'exploration et d'exploitation pétrolière. Cette
activité est l'oeuvre de la PERENCO OIL & GAZ et de la
Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) (Ajonina et Toung,
1999).
1.8.33. Matériels et équipements
Les entretiens avec les enquêtés et les parties
prenantes ont été effectués à l'aide des trames
d'enquête préétablies pour l'évaluation de l'opinion
de chaque enquêté. Des équipements sur le terrain tels
que : un GPS (Global Positionning System) pour la prise des
coordonnées géographiques dans chaque village, une paire de
bottes et un manteau pour assurer la sécurité de
l'enquêteur, un appareil photo numérique pour des observations
directe susceptible d'expliquer certains phénomènes liés
à la menace pesante sur l'espèce dans son habitat.
1.9. Méthodologie de l'étude
1.9.6.
Données secondaires
Les données secondaires sont issues d'Internet, les
bibliothèques du service de la conservation de la RFDE, de la Cameroon
Wildlife Conservation Society (CWCS), et du Département de Foresterie
(DEPFOR) de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de
l'Université de Dschang (UDs).
1.9.7.
Données primaires
a) Population d'étude
La population d'étude était composée des
individus de deux sexes dont les activités principales étaient
liées à l'exploitation des ressources halieutiques
(pêcheurs de poissons et collecteurs de palourdes) dans la
Réserve.
b) Choix des habitats du lamantin
La Réserve (figure 1) est délimitée par
quatre grands habitats notamment les rivières constituées de la
Sanaga et de la Kwakwa, la côte constituée de la mer, de la lagune
et des criques de mangroves, des lacs constitués de Tissongo, Nsah et
Koungé, et l'embouchure constituée de l'estuaire de Mbiako et
Manoka. Tous ces écosystèmes ont été
échantillonnés dans le cadre de cette étude à
l'exception des lacs pour des raisons d'absence d'habitations dans les lacs
Koungé et Nsah et l'indisponibilité des pêcheurs à
fournir les informations dans le lac Tissongo qui est un campement des
pêcheurs.
c) Choix des villages
Les villages ont été
échantillonnés dans l'Arrondissement de Mouanko suivant une
méthode aléatoire stratifiée (Che, 2010) sur la base de
l'accessibilité, la distance par rapport au centre-ville de Mouanko et
l'effectivité des activités liées à l'exploitation
des ressources halieutiques parceque, bien que la Réserve soit
très dense (160 000 ha), elle manque de route praticable en saison
pluvieuse et la montée de l'eau ne favorise pas le déplacement
par voie fluviale d'un village à un autre.
A cet effet, 14 villages ont été
échantillonnés dans les habitats du lamantin soit 10 villages
dans la strate rivière, 03 dans la strate côtière et 01
dans la strate estuaire pour un taux de sondage de 26,41%.
d) Questionnaires.
Deux types de questionnaires (annexes 3 et 4) ont
été conçus afin d'atteindre les objectifs fixés
dans cette étude. Les populations locales étaient
interviewées (annexe 4) dans l'optique d'évaluer leurs
perceptions concernant l'application des mesures relatives de conservations du
lamantin dans les trois strates (photo 3). De ce fait, un total de 147
pêcheurs de poissons et collecteurs de palourdes ont été
enquêtes suivant le tableau 4.
Un total de sept autorités traditionnelles, trois
autorités administratives oeuvrant pour la conservation des ressources
naturelles et un coordonnateur de l'ONG locale ont été
interviewés afin d'évaluer leurs perceptions sur les mesures
prises en faveur de la conservation du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du8.png)
Photo 3: Enquête d'un pêcheur dans le
village Nkangazog
.
Tableau 4: Distribution des effectifs des
enquêtés par village et habitat.
Habitat
|
Sous habitat
|
Nombre de villages
|
Villages sélectionnées
|
Taille de l'échantillon
|
Côte
|
Crique de mangrove
|
Village Malimba : yoyo 1 et 2, Mbiako, Moulongo, Bolounga,
Maldjedou, bongo, Monbo, Malbengue et Nsah
|
Yoyo 1, Youme 2
|
52
|
lagune
|
1
|
Yoyo 2
|
Rivières
|
Kwakwa
|
Elogotod ( Bedale ;
Elognzogwouth ; Elogndigle ;
Begando), Nkangazog,
Ndogmongo, Mouanko,
Yadibo, Lobethal,
|
Abé, Mouanko centre, Yadibo, Lobethal
|
82
|
Sanaga
|
18
|
Moulongo, Maldjedou, Nkangazog, Ndongmongo, Yakonzock, Yavi,
|
Embouchure
|
Estuaire
|
13
|
Mbiako
|
20
|
1.9.8. Analyse des données
Les données récoltées ont
été saisies sur une feuille de calcul Excel de Microsoft Office
2010 suivant chaque variable qualitative ou quantitative définie dans le
questionnaire et traitées suivant les objectifs de l'étude. La
règle de Cochran fixant un effectif minimum de tij = 5 dans
les classes avec possibilité d'avoir certaines classes avec 1<
tij < 5 si 80% minimum de la totalité des classes ont
tij > 5 a été respectée (Millot, 2011). Ces
données ont été par la suite transférées
dans le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences, 17.0) et soumis
à une analyse descriptive suivant les tableaux de contingences, les
graphiques et les pourcentages. Le test statistique Chi-deux
d'homogénéité de Pearson a été
utilisé pour tester les proportions des répondants suivant leurs
perceptions concernant les mesures de conservations du lamantin et les
perceptions et attitudes envers le lamantin. Le test de Chi-deux
d'indépendance de Pearson pour tester l'influence des proportions des
répondants concernant les mesures de conservations et facteurs
sociodémographiques sur les perceptions et attitudes locales dans la
Réserve. Le Chi-deux de conformité pour tester
l'homogénéité des proportions des répondants sur
les perceptions de l'efficacité des mesures de conservations et les
perceptions et attitudes des populations locales. Les hypothèses nulles
(H0) et alternatives (HA) ont été
testées au seuil de signification 5%. Si le test est non significatif,
l'hypothèse nulle est rejetée c'est-à-dire qu'il n'existe
pas de différence significative entre les proportions des
répondants des différents habitats ou les facteurs
sociodémographiques sont indépendants des perceptions et
attitudes populations locales dans la Réserve. Dans le cas contraire
l'hypothèse nulle est acceptée. Le test de Chi-deux est
donné par la formule :
= ?ti=1 (ni -
ti)2 / ti (Millot, 2011) ou :
= Approche asymptotique du test statistique de Chi-deux ;
ni = Fréquence observée dans une
classe ;
ti = Fréquence (théorique)
prévue dans une classe, affirmée par l'hypothèse nulle ;
n = le nombre de résultats possible de chaque
évènement.
RESULTATS ET
DISCUSSION
1.10. Profil
sociodémographique
1.9.9. Facteurs
sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du
lamantin.
L'enquête menée auprès de 154 individus
liés à l'exploitation des ressources halieutiques dans trois
habitats de la Réserve a permis d'obtenir le Tableau 5 sur les
données sociodémographiques qualitatives en fonction des
habitats du lamantin.
Tableau 5:
Résumé des données sociodémographiques qualitatives
en fonction des habitats du lamantin
N°
|
Profil sociodémographique
|
Habitat
|
Total
|
Rivière
|
Côte
|
Estuaire
|
1
|
Sexe
|
Mâle
|
81
|
51
|
20
|
152
|
Femelle
|
1
|
1
|
0
|
2
|
2
|
Niveau d'éducation
|
Pas d'éducation et primaire
|
74
|
48
|
18
|
140
|
secondaire et universitaire
|
7
|
4
|
2
|
13
|
3
|
Groupe ethnique
|
Camerounais Sawa
|
80
|
15
|
3
|
98
|
Autres Camerounais
|
2
|
12
|
6
|
20
|
Etrangers
|
0
|
25
|
9
|
34
|
4
|
Nationalité
|
Camerounais
|
82
|
28
|
12
|
122
|
Etrangers
|
0
|
25
|
9
|
34
|
5
|
Statut matrimonial
|
Marié
|
66
|
36
|
11
|
113
|
Célibataire
|
12
|
14
|
9
|
35
|
Veuf
|
4
|
25
|
9
|
34
|
6
|
Activité de l'enquêté
|
Pêcheurs
|
55
|
51
|
20
|
126
|
Collecteurs de palourdes
|
27
|
1
|
0
|
28
|
Les résultats du Tableau 5 montrent que 152 (98,7%) des
enquêtés sont de sexe masculin contre 2 (1,3%) de sexe
féminin. Les enquêtés sans éducation et ceux ayant
un niveau primaire sont plus représentés dans les trois habitats
140 (96,73%) que ceux du secondaire et universitaire 13 (3,26%). Les
camerounais autochtones à la localité (sawa) sont plus nombreux
dans les trois habitats 98 (65,33%) suivi des étrangers 33 (23,33%) et
des autres Camerounais 19 (12,66%). Les nationaux (camerounais) sont plus
nombreux dans les trois habitats 122 (79,22%) que les étrangers 32
(20,78%) (Ghanéens et Nigérians). Les mariés sont
majoritairement rencontrés 113 (73,37%) que les célibataires 35
(22,73%) et les veufs 6 (3,89%). Les pêcheurs 126 (81,81%) sont plus
nombreux que les collecteurs de palourdes 28 (18,19%) dans les activités
liées à l'exploitation des ressources halieutiques. La figure 3
présente graphiquement les facteurs sociodémographiques
qualitatifs en fonction des habitats.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du14.png)
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du17.png)
Figure 3:
Répartition des enquêtés suivant les facteurs
sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du
lamantin.
Les populations locales confirment la présence du
lamantin dans tous les cours d'eau de la Réserve. Les activités
liées à l'exploitation des ressources halieutiques (collecte de
poissons 81,81% et collecte des palourdes 18,19%) sont plus effectuées
par les hommes 98,70% que les femmes 1,29% et constituent l'activité
génératrice des revenus de la population parceque les hommes
entant que chef de ménages et ont l'obligation de subvenir aux besoins
fondamentaux des leurs familles (femmes et enfants) à travers la
nutrition et l'éducation. La pêche aux poissons (photo 4) est
l'activité dominante dans les trois habitats du lamantin que la
pêche à la palourde qui ne s'effectue que dans le fleuve Sanaga.
En effet, les étrangers dans la zone côtière
possèdent des grandes pirogues de pêche et des puissants moteurs
hord bord 20CV - 70CV leur permettant de se déplacer en mer en toutes
saisons alors que les autochtones à la zone sont plus concentrés
le long des villages bordant les rivières et effectuent majoritairement
la pêche à la palourde que celle aux poissons. Elle s'effectue
dans la basse Sanaga auprès des villages du canton Malimba du 15
Décembre au 30 juillet de l'année en cours suivant les
modalités fixées par le Sous-préfet de Mouanko en raisons
de pertes en vie humaines et du repos physiologique de la ressource (Itamouna,
comme pers). Elle constitue actuellement la principale source de revenue de la
communauté dans les rivières pour des raisons de consommation et
commercialisation de la chair et de transformation de son sous-produit à
la recherche du calcaire pour la nutrition des poulets de chairs par les
industries de provenderie et la fabrication des carreaux par les industries
céramiques (photo 5). Ces différentes activités sont
à l'origine des conflits entre hommes (pêcheurs de poissons et
collecteurs de palourdes) et lamantins à travers la déchirure des
filets de pêche, le renversement des pirogues de pêche et
l'alimentation des poissons pêchés (Powell, 1996 ; Wetlands
International, 2010 ; Ché, 2010 ; Takoukam, 2011). Les
enquêtés sans éducation et ceux ayant un niveau primaire
(96,73%) sont plus nombreux dans les trois habitats parce que les chefs de
ménages manquent de rigueur concernant l'éducation des enfants et
portent plus d'attention aux activités génératrice de
revenus (pêche, agriculture, élevage).
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du18.png)
Source : Auteur
Photo 4: Activité
de pêche aux poissons dans le lac Tissongo.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du19.png) ![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du20.png) ![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du21.png)
Source : Auteur
Photo 5: Manutention des
palourdes et sous-produits sur le fleuve Sanaga, village Lobethal.
1.9.10. Facteurs sociodémographiques quantitatifs en
fonction des habitats du lamantin.
Les facteurs sociodémographiques quantitatifs ont
été résumés suivant le tableau 6 afin d'obtenir en
moyenne l'âge des enquêtés, la durée de
résidence, la taille du ménage et l'ancienneté dans
l'activité dans chaque habitat du lamantin suivant le Tableau 6
ci-dessous.
Tableau 6:
Résumé des facteurs sociodémographiques quantitatifs en
fonction des habitats du lamantin
N°
|
Profil sociodémographique
|
Habitat
|
Rivière
|
Côte
|
Estuaire
|
1
|
Âge
|
45,35#177;15,51
|
42,48#177;14,20
|
37,95#177;14,27
|
2
|
Durée de résidence
|
22,44#177;17,17
|
15,69#177;12,17
|
9,50#177;11,77
|
3
|
Taille du ménage
|
5,62#177;3,49
|
4,94#177;4,72
|
4,52#177;5,60
|
4
|
Ancienneté dans l'activité
|
15,65#177;13,94
|
12,42#177;12,51
|
15,42#177;15,39
|
Les résultats du Tableau 6 montrent que les
enquêtés des rivières sont plus âgés
(45,35#177;15,51) ans, plus ancien dans la zone d'étude
(22,44#177;17,17) ans et dans l'activité (15,65#177;13,94) ans et
disposent un ménage de (5,62#177;3,49) personnes plus important que ceux
des autres habitats. La durée de résidence présente un
effet significatif entre les populations locales des rivières et ceux de
l'estuaire. La figure 4 présente le profil sociodémographique
quantitatif des enquêtés en fonction des habitats du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du22.png) ![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du23.png)
a) Age de l'enquêté b) Durée dans la
localité
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du24.png) ![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du25.png)
C) Taille du ménage D) Ancienneté dans
l'activité
Figure 4 :
Répartition des enquêtés suivant les facteurs
sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du
lamantin.
Les enquêtés sont plus âgés et plus
ancien dans les rivières que dans la côte et l'estuaire parce que
les pêcheurs de poissons et palourdes sont plus nombreux et plus
concentrés auprès des villages des rivières Sanaga et
Kwakwa ou se trouve le centre-ville de l'Arrondissement de Mouanko que dans les
villages éloignés de la côte et l'estuaire
constitués des campements de pêche ou la population est faiblement
représentée. Ils sont également plus anciens dans les
rivières du fait de leur durée de résidence dans la
localité mais moins actif que ceux de la côte et de l'estuaire qui
effectuent la pêche maritime au quotidien à l'aide des grandes
pirogues de pêche. Les populations locales des rivières ont un
ménage plus élevé que ceux de la côte et l'estuaire
parceque certains chefs de famille bien qu'étant pêcheurs,
travaillent dans les institutions administratives, les établissements
scolaires et les hôpitaux se trouvant au centre-ville de l'Arrondissement
de Mouanko délimités par les rivières. Ce qui explique la
diminution des ressources halieutiques (poissons et palourdes) le long des
rivières et les obliges à se rendre le long de la côte,
l'estuaire et lacs pour collecter les ressources.
1.10. Perceptions des
populations locales concernant l'application des mesures de conservation du
lamantin dans ses habitats
1.10.6. Perceptions des populations locales concernant la
rigueur dans l'application de la loi dans les habitats du lamantin
Les perceptions des populations locales concernant la rigueur
dans l'application de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats
sont présentées suivant le Tableau 7.
Tableau 7: Perceptions des
populations locales du niveau d'application de la loi protégeant le
lamantin dans ses habitats.
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Habitat
|
Total
|
X2
|
ddl
|
P val
|
Rivière
|
Côte
|
Estuaire
|
1
|
Connaissez-vous une loi interdisant de capturer/tuer les
lamantins ?
|
Oui
|
82
|
38
|
17
|
137
|
21,30
|
2
|
0,00**
|
Non
|
0
|
12
|
2
|
14
|
2
|
D'après vous ces lois sont -elles
respectées ?
|
Oui
|
67
|
36
|
15
|
118
|
1,67
|
2
|
0,43
|
Non
|
8
|
7
|
4
|
19
|
*Indécis
|
7
|
6
|
1
|
14
|
3
|
D'après vous l'application de ces lois est -
elle :
|
Sévère
|
40
|
23
|
12
|
75
|
7,31
|
4
|
0,12
|
Equitable
|
27
|
20
|
6
|
53
|
Laxiste
|
14
|
1
|
2
|
17
|
#Nsp
|
1
|
7
|
0
|
8
|
4
|
D'après vous à quelles fréquences ces lois
sont -elles appliquées ?
|
Jamais
|
21
|
29
|
17
|
67
|
29.02
|
4
|
0.00**
|
Souvent
|
55
|
21
|
3
|
79
|
Très souvent
|
6
|
1
|
0
|
7
|
5
|
Quelle sanction inflige-t-on aux populations en
infraction ?
|
Emprisonnement
|
20
|
6
|
2
|
28
|
2,77
|
2
|
0,25
|
Amende
|
17
|
9
|
0
|
26
|
#Nsp
|
45
|
36
|
16
|
97
|
6
|
D'après vous ces punitions sont-elles ?
|
Laxiste
|
5
|
2
|
0
|
7
|
1,83
|
4
|
0,77
|
Juste (Equitable)
|
40
|
21
|
2
|
63
|
Excessive
|
32
|
15
|
4
|
51
|
#Nsp
|
4
|
13
|
14
|
31
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1% #Nsp= Ne sait pas.
#Nsp et *indécis = catégories de
répondants non soumis au test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 7 montrent que les proportions
des répondants concernant les mesures de contrôle
effectuées par les autorités administratives ont un effet
hautement significatif sur la connaissance d'une loi interdisant de capturer du
lamantin (X2 = 21,30 ; ddl = 2 ; p = 0,00) et sur les
fréquences d'application de la loi (X2 = 29,02 ; ddl =
2 ; p = 0,00) dans les trois habitats du lamantin. Par contre, ces
proportions sont homogènes sur le respect des lois (X2
=7,31 ; ddl = 4 ; p = 0,12), les sanctions infligés aux
populations locales (X2 = 2, 77 ; ddl = 2 ; p= 0,25) et
le niveau de perceptions des punitions infligés aux populations locales
(X2 = 1,83 ; ddl= 4 ; p= 0,77). Le regroupement des
proportions homogènes de chaque réponse a permis d'effectuer le
test de conformité des proportions des répondants suivant le
Tableau 8.
Tableau 8: perceptions des
populations sur la rigueur dans l'application de la loi.
Mesures de Contrôles
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Total
|
X2
|
ddl
|
Pval
|
1
|
D'après vous ces lois sont -elles
respectées ?
|
Oui
|
118
|
75,50
|
1
|
0,00**
|
Non
|
19
|
*Indécis
|
14
|
2
|
D'après vous l'application de ces lois est -
elle ?
|
Sévère
|
75
|
35,47
|
2
|
0,00**
|
Equitable
|
53
|
Laxiste
|
17
|
#Nsp
|
8
|
3
|
Quelle sanction inflige-t-on aux populations en
infraction ?
|
Emprisonnement
|
28
|
0,74
|
1
|
0,78
|
Amende
|
26
|
#Nsp
|
97
|
4
|
D'après vous ces punitions sont-elles ?
|
Laxiste
|
7
|
43,10
|
2
|
0,00**
|
Juste (Equitable)
|
63
|
Excessive
|
51
|
#Nsp
|
31
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1% #Nsp= Ne sait pas.
#Nsp et *indécis = catégories de
répondants non soumis au test du chi-deux.
Les résultats du tableau 8 montrent que les proportions
des répondants ont un effet hautement significatif sur le respect des
lois (X2 = 35,47 ; ddl = 1 ; p = 0,00), le niveau
d'application de la loi (X2 =35,47 ; ddl = 2 ; p = 0,00)
et la nature des punitions infligées aux populations en infraction
(X2 =43,10 ; ddl = 2 ; p = 0,00) mais est n'est pas
significatif sur les sanctions infligées aux populations (X2
=0,74 ; ddl = 1 ; p = 0,78). La figure 5 présente la
répartition des enquêtés suivant leurs perceptions
concernant le niveau d'application de la loi protégeant le lamantin dans
ses habitats.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du31.png)
Figure 5: Répartition
des enquêtes suivant les perceptions concernant le niveau d'application
de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats.
Les résultats du Tableau 8 et 9 montrent que la loi est
plus connue et plus appliquée dans les rivières que la côte
et l'estuaire parceque les différents services administratifs
impliqués dans la conservation des ressources naturelles manquent des
moyens financier et logistique pour se rendre de façon permanente sur la
côte et l'estuaire pour sensibiliser les populations locales sur
l'importance accordée à la conservation du lamantin, bien que les
mesures de répressions (photo 6) sont organisées par les services
administratifs, notamment les missions de patrouilles, de lutte anti braconnage
et opération coup de poing. Les proportions des répondants sur
les mesures de contrôles notamment le respect de la loi, son niveau
d'application et la nature des punitions infligés aux contrevenants sont
homogènes dans les trois habitats mais diffèrent
significativement parceque les différents organismes de conservations
des ressources naturelles assurent la surveillance et les activités
forestières et fauniques frauduleuses à travers les
répressions et les sensibilisations des populations locales. Certains
pêcheurs continuent à tuer l'animal en cachette pour des besoins
de consommation dans les ménages et commercialisation dans les
marchés (photo 7). Ces résultats sont similaires à ceux
trouvés par Woukitty (2005) et Ché (2010) montrant que les
populations locales sont assez informées sur les mesures de
contrôles à l'issu des répressions du personnel ecogardes
des organismes de conservation des ressources naturelles d'une part et de l'ONG
locale d'autre part. Toutefois, les populations locales pensent que la loi est
respectée pour peur des sanctions administratives notamment
l'emprisonnement et le payement d'une amende. La figure 6 présente les
raisons de l'application de la loi par les populations locales dans la
Réserve.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du33.png)
Figure 6: Perceptions des populations locales sur
l'application de la loi.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du34.png) ![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du35.png) ![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du36.png)
Source : Auteur
Photo 6: Mission de patrouille et lutte anti braconnage
dans la Réserve.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du37.png) ![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du38.png)
Source : SSN ; 2013 Source : Takoukam ;
2011
Photo 7: Commercialisation
illégale de la viande de lamantin.
1.10.7. Perceptions des populations locales sur les avantages
reçus par un organisme de conservation dans les habitats du
lamantin.
Les perceptions des populations locales sur les avantages
reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats
sont présentées dans le Tableau 9.
Tableau 9: Perceptions des
populations locales en faveur des avantages reçus par un organisme de
conservation des lamantins dans ses habitats
N°
|
|
Habitat
|
Total
|
X2
|
ddl
|
Pval
|
Questions
|
Réponses
|
Rivière
|
Côte
|
Estuaire
|
1
|
Connaissez- vous un organisme de protection des lamantins dans la
zone ?
|
Oui
|
77
|
42
|
19
|
138
|
6,53
|
2
|
0,38
|
Non
|
4
|
9
|
1
|
14
|
2
|
Quels avantages avez-vous déjà reçues de cet
organisme de conservation ?
|
Avantages
|
32
|
12
|
2
|
46
|
7,58
|
2
|
0,02*
|
Rien
|
50
|
39
|
17
|
106
|
3
|
Êtes- vous satisfait de ces
bénéfices ?
|
Oui
|
32
|
10
|
2
|
44
|
3,16
|
2
|
0,21
|
Non
|
0
|
1
|
0
|
1
|
°RAS
|
51
|
40
|
18
|
108
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
°RAS = catégories de répondants non soumis
au test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 9 montrent que les proportions
des répondants ont un effet significatif (X2 = 7,58 ;
ddl= 2 ; p= 0,02) sur les avantages reçus par un organisme de
conservation des lamantins dans ses habitats. Par contre, ces proportions sont
homogènes sur la connaissance d'un organisme de protection des lamantins
dans la localité (X2= 6,53 ; ddl= 2 ; p= 0,38) et
la satisfaction aux bénéfices reçus (X2=
3,16 ; ddl= 2 ; p= 0,21) dans ses trois habitats. Le regroupement des
proportions homogènes de chaque réponse a permis d'effectuer le
test de conformité des proportions des répondants suivant le
tableau 10.
Tableau 10: Perceptions
des populations locales sur les avantages reçus par un organisme de
conservation.
Avantages reçus par les populations
locales
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Total
|
X2
|
ddl
|
Pval
|
1
|
Connaissez- vous un organisme de protection des lamantins dans la
zone ?
|
Oui
|
138
|
101,16
|
1
|
0,00**
|
Non
|
14
|
2
|
Êtes- vous satisfait de ces
bénéfices ?
|
Oui
|
44
|
41,08
|
1
|
0,00**
|
Non
|
1
|
°RAS
|
108
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif
à 1%
°RAS = catégories de répondants non soumis
au test du chi-deux.
Les résultats du tableau 10 montrent que les
proportions des répondants ont un effet hautement significatif sur les
avantages reçus par les populations locales. La figure 7 présente
la répartition des enquêtés en faveur des
bénéfices reçus par un organisme de conservation des
lamantins dans ses habitats.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du41.png)
Figure 7:
Répartition des enquêtés en faveur des avantages
reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses
habitats.
Les populations locales sont bien informées de
l'existence d'un organisme de protection des lamantins dans la Reserve et sont
satisfait des avantages reçus par les organismes de conservation en
raison de campagnes de sensibilisation sur l'importance attribuée
à la conservation du lamantin aussi bien dans les rivières, la
côte et l'estuaire. Les avantages reçus par les organismes de
conservation sont plus effectuées dans les rivières que la
côte et l'estuaire à cause de la résidence des
différents services administratifs impliqués dans la conservation
des ressources naturelles au centre-ville de l'Arrondissement de Mouanko et de
l'ONG locale qui sont situés autour des villages bordant les
rivières Sanaga et Kwakwa. Cela contraint les populations locales
à respecter la loi pour peur des sanctions administratives
prévues par la loi forestière. Le manque de moyens financier et
logistique pour se rendre de façon permanente sur la côte et
l'estuaire serait un atout pour sensibiliser les populations locales (photo 8)
sur l'existence d'un organisme de conservation des lamantins dans la zone et
leur fournir des avantages de toutes sortes pour réduire la menace
pesante sur l'espèce. L'absence des organismes donateurs dans la
Réserve constitue une limite à la conservation du lamantin car
seule l'ONG locale CWCS fournissait des avantages de toutes sortes notamment
les emplois pour les jeunes chômeurs, de l'assistance matériel de
pêche et d'agriculture pour les pêcheurs et agriculteurs et des
courtes formations pour le renforcement des capacités afin
d'améliorer le niveau de d'éducation des populations locales.
Toutefois, les populations locales confirment leur satisfaction face à
ces avantages reçus malgré qu'à présent ils n'en
bénéficient plus.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du42.png)
Source : Takoukam ; 2011
Photo 8: Campagne de
sensibilisation sur la conservation du lamantin.
1.10.8. Perceptions des populations locales sur les campagnes
de sensibilisations dans les habitats du lamantin.
Les perceptions des populations locales sur les campagnes de
sensibilisation par un organisme de conservation dans chaque habitat du
lamantin sont résumées dans le Tableau 11.
Tableau 11: Perceptions
des populations sur les campagnes de sensibilisation dans les habitats du
lamantin.
N°
|
|
Habitat
|
Total
|
X2
|
ddl
|
Pval
|
Questions
|
Réponses
|
Rivière
|
Côte
|
Estuaire
|
1
|
Avez-vous déjà assisté à une campagne
de sensibilisation sur le lamantin par un organisme de conservation ?
|
Oui
|
18
|
3
|
3
|
24
|
5,45
|
2
|
0,06
|
Non
|
62
|
47
|
17
|
126
|
2
|
Ces campagnes vous sont-elles utiles ?
|
Oui
|
18
|
3
|
3
|
24
|
0,33
|
2
|
0,85
|
Non
|
1
|
0
|
0
|
1
|
°RAS
|
63
|
49
|
17
|
129
|
3
|
Les résolutions prises par ces campagnes sont-elles mises
en application ?
|
Oui
|
15
|
3
|
2
|
20
|
1,56
|
2
|
0,45
|
Non
|
2
|
0
|
1
|
3
|
°RAS
|
63
|
49
|
17
|
129
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
°RAS = catégories de répondants non soumis
au test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 11 montrent que les
proportions des répondants sont homogènes sur les campagnes de
sensibilisation organisées par les services de conservation des
ressources naturelles et ONG locales. Le regroupement des proportions
homogènes de chaque réponse a permis d'effectuer le test de
conformité des proportions des répondants suivant le tableau 12.
Tableau 12: Perceptions
des populations locales sur les campagnes de sensibilisations
Campagnes de sensibilisation
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Total
|
X2
|
ddl
|
Pval
|
1
|
Avez-vous déjà assisté à une campagne
de sensibilisation sur le lamantin par un organisme de conservation ?
|
Oui
|
24
|
21,16
|
1
|
0,00**
|
Non
|
126
|
2
|
Ces campagnes vous sont-elles utiles ?
|
Oui
|
24
|
0,33
|
2
|
0,85
|
Non
|
1
|
°RAS
|
129
|
3
|
Les résolutions prises par ces campagnes sont-elles mises
en application ?
|
Oui
|
20
|
1,56
|
2
|
0,45
|
Non
|
3
|
°RAS
|
129
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
°RAS = catégories de répondants non soumis
au test du chi-deux.
Les résultats du tableau 12 montrent que les
proportions des répondants ont un effet hautement significatif sur
l'assistance à une campagne de sensibilisation sur le lamantin
(X2 = 21,16 ; ddl= 1 ; p= 0,00). Par contre, ces
proportions ne sont pas significatives sur l'utilité de ces campagnes
(X2 = 0,33 ; ddl= 2 ; p= 0,85) et l'application des
résolutions prises durant ces campagnes (X2 = 1,56 ;
ddl= 2 ; p= 0,45). La figure 8 présente la répartition des
enquêtés suivant les campagnes de sensibilisation dans chaque
habitat du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du45.png)
Figure 8:
Répartition des enquêtés suivant les campagnes de
sensibilisation dans chaque habitat du lamantin.
Les campagnes de sensibilisation sur le lamantin sont moins
organisées dans la Réserve allant des Rivières, côte
et estuaire parceque les organismes de conservation des ressources naturelles
de l'Arrondissement de Mouanko manquent les moyens logistique et financier pour
regrouper les pêcheurs et collecteurs de palourdes de différents
habitats du lamantin afin de les informés sur l'importance
accordée à la conservation du lamantin bien que l'espèce
est toujours tuée en cachette majoritairement dans l'estuaire et la
côte en l'absence des ecogardes. L'ONG locale AMMCO à
récemment effectuée une campagne de sensibilisation du lamantin
sur la côte afin de réduire la menace pesante sur l'espèce.
Toutefois, les répondants ayant déjà participés
à ces campagnes affirment quelles sont utiles pour les
générations futures et pour peur d'être victime des
sanctions administratives infligées aux contrevenants (figure 9) et
proposent comme solutions pour gérer durablement l'espèce,
l'application de la loi avec rigueur, le dédommagement des filets
déchirés par les lamantins, les games ranching et/ou farming, des
quotas annuel de consommation et les campagnes de sensibilisations (figure
10).
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du46.png)
Figure 9: Perceptions des
enquêtés sur l'application des résolutions prises durant
ces campagnes.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du47.png)
Figure 10: Perceptions des
enquêtés sur les résolutions prises pour gérer
durablement le lamantin
1.1 Perceptions et
attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin
Les perceptions et attitudes des populations locales en
fonction des habitats du lamantin sont présentées dans le Tableau
13.
Tableau 13: Perceptions et
attitudes des populations locales en fonction des habitats du
lamantin.
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Habitat
|
Total
|
X2
|
ddl
|
Pval
|
Rivière
|
Côte
|
Estuaire
|
1
|
Pensez-vous qu'il est important de conserver cet animal?
|
Oui
|
60
|
36
|
12
|
108
|
0,57
|
2
|
0,75
|
Non
|
16
|
10
|
5
|
31
|
#Nsp
|
6
|
5
|
3
|
14
|
2
|
le lamantin est-il une source de nuisance pour vous et pour les
autres?
|
Oui
|
75
|
46
|
18
|
139
|
0,08
|
2
|
0,96
|
Non
|
7
|
5
|
2
|
14
|
3
|
Existe-t-il une tradition/croyance (tabou) impliquant les tribus
dans la chasse, la consommation et la vue du lamantin
|
Oui
|
10
|
7
|
1
|
18
|
1,06
|
2
|
0,58
|
Non
|
55
|
27
|
11
|
93
|
#Nsp
|
17
|
17
|
8
|
42
|
4
|
Existe-t-il un mythe
impliquant le lamantin
dans votre tribu?
|
Oui
|
12
|
9
|
1
|
22
|
2,06
|
2
|
0,36
|
Non
|
50
|
24
|
11
|
85
|
#Nsp
|
20
|
18
|
8
|
46
|
5
|
le lamantin vous est-il
utile?
|
Oui
|
82
|
42
|
18
|
142
|
22,70
|
2
|
0,00**
|
Non
|
0
|
9
|
1
|
10
|
6
|
Pensez-vous que cet animal est encore chassé par les
communautés locales?
|
Oui
|
29
|
12
|
6
|
47
|
2,32
|
2
|
0,31
|
Non
|
44
|
34
|
11
|
89
|
#Nsp
|
9
|
5
|
3
|
17
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
#Nsp = catégories de répondants non soumis au
test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 13 montrent que les
proportions des répondants favorable à l'utilité du
lamantin diffèrent significativement (X2=22,70 ; ddl=
2 ; p=0,00) entre les habitats du lamantin. Par contre, ces proportions
sont homogènes sur l'importance accordée à la conservation
du lamantin (X2=0,57 ; ddl= 2 ; p= 0 ,75), le
lamantin considéré comme source de nuisance
(X2=0,08 ; ddl= 2 ; p= 0 ,96), de l'existence d'une
tradition impliquant le lamantin (X2=1,06 ; ddl= 2 ; p=
0 ,58), de l'existence d'un mythe impliquant le lamantin
(X2=2,06 ; ddl= 2 ; p= 0 ,36) et de la chasse du
lamantin par les communautés locales (X2= 2,32 ; ddl=
2 ; p=0,31). Le regroupement des proportions homogènes de chacune
des réponses a permis d'effectuer le test de conformité des
proportions des répondants suivant le Tableau 14.
Conservation du lamantin
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Total
|
X2
|
ddl
|
Pval
|
1
|
Pensez-vous qu'il est important de conserver cet animal?
|
Oui
|
108
|
45,65
|
1
|
0,00
|
Non
|
31
|
#Nsp
|
14
|
2
|
le lamantin est-il une source de nuisance pour vous et pour les
autres?
|
Oui
|
139
|
102,12
|
1
|
0,00
|
Non
|
14
|
3
|
Existe-t-il une tradition/croyance (tabou) impliquant les tribus
dans la chasse, la consommation et la vue du lamantin
|
Oui
|
18
|
50,67
|
1
|
0,00
|
Non
|
93
|
#Nsp
|
42
|
4
|
Existe-t-il un mythe
impliquant le lamantin
dans votre tribu?
|
Oui
|
22
|
35,09
|
1
|
0,00
|
Non
|
85
|
#Nsp
|
46
|
5
|
Pensez-vous que cet animal est encore chassé par les
communautés locales?
|
Oui
|
47
|
12,91
|
1
|
0,00
|
Non
|
89
|
#Nsp
|
17
|
Tableau 14: Perceptions et
attitudes des populations locales sur la conservation du lamantin.
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
#Nsp = catégories de répondants non soumis au
test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 14 montrent que les
proportions des répondants ont un effet hautement significatif sur les
perceptions et attitudes des populations locales en faveur de la conservation
du lamantin. La figure 11 présente la répartition des
enquêtés suivant les perceptions et attitudes des populations
locales en fonction des habitats du lamantin.
Figure 11: Répartition
des enquêtés suivant les perceptions et attitudes des populations
locales en fonction des habitats du lamantin.
Les populations locales sont bien sensibilisées sur
l'intérêt attribuée à la conservation de
l'espèce dans tous ses habitats en général bien que la
côte et l'estuaire sont très éloignés des
organisations de conservation des ressources naturelles, ce qui ne permet pas
à ces services d'effectuer de temps à autre des campagnes de
sensibilisation sur la conservation des ressources naturelles en
générales et du lamantin en particulier, d'effectuer des mesures
répressives notamment la lutte anti braconnage, les patrouilles et les
opérations coup de poing pour veiller contre l'exploitation
illégale. Toutefois, les populations locales affirment que le lamantin
nécessite d'être conservé parce qu'il pourra constituer des
opportunités génératrices de revenus par le biais du
tourisme, pour cause de ses valeurs écologiques car il est
considéré comme une espèce qui contribue à un
contrôle de la croissance des plantes dans les fleuves et autres cours
d'eau, par exemple il débarrasse les canaux d'une
végétation surabondante (Lowe, 1992 ; Ndour, 2010 ; Che
, 2010), contrôle la prolifération de la jacinthe d'eau dans les
fleuves et les rivières (Cifolo et Sadou, 1996) et est
considéré par les autochtones comme un indicateur de sites
poissonneux marquant une augmentation de la productivité des
pêcheries dans certains endroits en raison de l'enrichissement de l'eau
par ses excréments (Cifolo et Sadou, 1996). C'est un animal rare parce
qu'il est diurne mais a tendance à devenir nocturne car plus actif la
nuit que le jour sûrement en raison de la chasse (Ndour, 2010). C'est un
animal inoffensif mais nuisible parce qu'il déchire les filets de
pêche (photo 9), mange les poissons et palourdes dans les filets et
pirogues (Ché, 2010 ; Takoukam, 2011) et renverse les pirogues de
pêche qui entraine la mort de certains pêcheurs (Badinane comme
personne). Les raisons de l'intérêt porté à la
conservation du lamantin sont présentées dans la figure 12.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du55.png)
Figure 12: Importance
accordée à la conservation du lamantin
Source : Anonyme, 2010 Source :
Takoukam, 2011
Photo 9: Filet de
pêche déchiré par un lamantin et filet destiné
à sa chasse.
Les populations locales affirment que le lamantin est plus
utile dans les rivières que l'estuaire et la côte parce qu'il est
très apprécié par les autochtones à la zone
résidant dans les rivières que les étrangers
résidant sur la côte et l'estuaire pour des raisons de
différentes valeurs traditionnelle, mystique, culturelle et
thérapeutique et pour des préférence alimentaire. En
effet, sa viande est très appréciée par les populations
locales et constitue une source importante de protéines (Powell, 1996).
Un lamantin adulte peut nourrir tout un village d'environ 100 habitants pendant
une semaine (Ndour, 2010). Il dispose également une valeur
économique pour sa viande et ses autres produits qui font l'objet d'un
commerce illégal. La viande est vendue par les portions de 400g à
environ 4 550 à 5000 francs CFA (PNUE, 2010). Ses sous-produits
tels que l'huile permet de traiter l'anémie et les infections de
l'oreille, les os pour le rhumatisme et l'épilepsie et les organes
sexuels pour traiter l'impuissance et la stérilité (Kone et
Diallo, 2002). Quoique des mesures de conservations sont mises en oeuvre par
les autorités administratives de la Réserve pour secourir les
lamantins (photo 10), l'animal continue toujours à subir des pressions
de plus en plus importante pour des raisons de consommation et
commercialisation. La figure 13 présente les raisons de la chasse au
lamantin par les communautés locales.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du59.png)
Figure 13: Perceptions des
populations locales sur la chasse au lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du60.png)
Photo 10: Lamantin secouru
par les organismes de conservation.
Source : (CMS, 2012)
1.11. Influence des mesures de
conservations concernant les perceptions et attitudes des populations
locales
1.11.6. Influence des mesures de conservations du
lamantin
L'influence des mesures de conservations du lamantin est
présentée dans le Tableau 15.
Tableau 15: Influence des
mesures de conservations du lamantin
Pensez-vous qu'il est important de conserver cet
animal?
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Total
|
X2
|
|
ddl
|
P-val
|
1
|
d'après vous l'application de ces lois est-elle?
|
sévère
|
51
|
21
|
72
|
7,72
|
|
2
|
0,02*
|
équitable
|
41
|
4
|
45
|
laxiste
|
14
|
2
|
16
|
#Nsp
|
2
|
4
|
8
|
2
|
quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction?
|
Emprisonnement
|
23
|
3
|
26
|
3,45
|
|
1
|
0,06
|
Amende
|
16
|
8
|
24
|
#Nsp
|
68
|
19
|
97
|
3
|
connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans
la zone?
|
Oui
|
102
|
25
|
127
|
7,06
|
|
1
|
<0,01**
|
Non
|
5
|
6
|
11
|
4
|
Quels bénéfices avez-vous déjà
reçues de cet organisme de conservation?
|
Avantages
|
41
|
3
|
44
|
9,08
|
|
1
|
<0,01**
|
Rien
|
66
|
28
|
94
|
5
|
avez-vous déjà assisté à une
campagne de sensibilisation sur le lamantin?
|
Oui
|
18
|
3
|
24
|
0,16
|
|
1
|
0,68
|
Non
|
1
|
0
|
1
|
°RAS
|
89
|
28
|
128
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1% #Nsp et °RAS = catégories de répondants non soumis au
test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 15 montrent que les
proportions des répondants sur l'importance accordée à la
conservation du lamantin sont dépendantes de la rigueur perçue
dans l'application de la loi (X2=7,72 ; ddl= 2 ; p=0,02),
de la maitrise d'un organisme de protection des lamantins
(X2=7,06 ; ddl= 1 ; p<0,01) et des avantages
reçus de cet organisme de conservation (X2=9,08 ;
ddl=1 ; p<0,01). Par contre, ces proportions sont indépendantes
des peines prévues par la loi en cas d'infraction
(X2=3,45 ; ddl=1 ; p=0,06) et de l'assistance à une
campagne de sensibilisation sur le lamantin (X2=0,16 ; ddl=
1 ; p=0,68). La figure 14 présente graphiquement la
répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de
conservations du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du65.png)
Figure 14:
Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de
conservations du lamantin
Les proportions des répondants sur l'importance
accordée à la conservation du lamantin dépendent du niveau
d'application de la loi (p=0,02), de la connaissance d'un organisme de
protection des lamantins (p<0,01) et des avantages reçus de cet
organisme (p<0,01) parceque les mesures de répressions (lutte anti
braconnage, patrouille et opération coup de poings), les campagnes de
sensibilisations et les avantages reçus d'un organisme de conservation
notamment les emplois pour les jeunes chômeurs, l'assistance
matériel, les courtes formation, les biens communautaires et le droit
d'usage permettent aux communautés locales de réduire la menace
pesante sur l'espèce et de porter une attention particulière sur
sa conservation.
1.11.7. Influence des mesures de conservations concernant la
nuisance du lamantin
L'influence des mesures de conservations concernant la
nuisance du lamantin est présentée dans le Tableau 16.
Tableau 16: Influence des
mesures de conservations concernant la nuisance du lamantin.
Le lamantin est-il considéré comme source
de nuisance pour vous et les autres?
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Total
|
X2
|
|
ddl
|
P-val
|
1
|
d'après vous l'application de ces lois est-elle?
|
sévère
|
70
|
5
|
75
|
0,62
|
|
2
|
0,73
|
équitable
|
48
|
5
|
53
|
laxiste
|
15
|
2
|
17
|
#Nsp
|
6
|
2
|
8
|
2
|
quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction?
|
Emprisonnement
|
26
|
2
|
28
|
0,28
|
|
1
|
0,6
|
Amende
|
25
|
1
|
26
|
#Nsp
|
86
|
11
|
97
|
3
|
connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans la
zone?
|
Oui
|
128
|
10
|
138
|
3,27
|
|
1
|
0,07
|
Non
|
11
|
3
|
14
|
4
|
Quels bénéfices avez-vous déjà
reçues de cet organisme de conservation?
|
Avantages
|
43
|
3
|
46
|
0,57
|
|
1
|
0,45
|
Rien
|
95
|
11
|
106
|
5
|
avez-vous déjà assisté à une campagne
de sensibilisation sur le lamantin?
|
Oui
|
21
|
3
|
24
|
0,14
|
|
1
|
0,70
|
Non
|
1
|
0
|
0
|
°RAS
|
117
|
11
|
128
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1% #Nsp= Ne sait pas
#Nsp et °RAS = catégories de répondants non
soumis au test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 16 montrent que les
proportions des répondants sur le lamantin considéré comme
source de nuisance sont indépendantes des mesures de conservations du
lamantin. La figure 15 présente la répartition des
enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations sur la
nuisance du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du70.png)
Figure 15:
Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de
conservations sur la nuisance du lamantin.
Les proportions des répondants du lamantin comme source
de nuisance sont indépendantes des mesures de conservations sur lamantin
parceque les populations locales craignent les sanctions administratives
prévues par la loi forestière et sont par conséquent
très méfiant de l'espèce dans son habitat durant leurs
activités liées à l'exploitation des ressources
halieutiques. Cela les oblige à se conformer à la
réglementation en vigueur bien que certains pêcheurs de poissons
et collecteurs de palourdes tuent toujours en cachette l'animal.
1.11.8. Influence des mesures de conservations concernant
l'utilité du lamantin
L'influence des mesures de conservations concernant
l'utilité du lamantin est présentée dans le Tableau 17.
Tableau 17:Influence des
mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin
Le lamantin vous est-il utile ?
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Total
|
X2
|
|
ddl
|
P-val
|
1
|
d'après vous l'application de ces lois est-elle?
|
sévère
|
73
|
2
|
75
|
4,07
|
|
2
|
0,13
|
équitable
|
48
|
5
|
53
|
laxiste
|
17
|
0
|
17
|
#Nsp
|
5
|
3
|
8
|
2
|
quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction?
|
Emprisonnement
|
27
|
1
|
28
|
0,95
|
|
1
|
0,33
|
Amende
|
26
|
0
|
26
|
#Nsp
|
|
|
|
3
|
connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans la
zone?
|
Oui
|
131
|
7
|
138
|
5,53
|
|
1
|
0,02*
|
Non
|
11
|
3
|
14
|
4
|
Quels bénéfices avez-vous déjà
reçues de cet organisme de conservation?
|
Avantages
|
44
|
2
|
46
|
0,29
|
|
1
|
0,59
|
Rien
|
99
|
7
|
106
|
5
|
avez-vous déjà assisté à une campagne
de sensibilisation sur le lamantin?
|
Oui
|
23
|
1
|
24
|
0,04
|
|
1
|
0,08
|
Non
|
1
|
0
|
1
|
°RAS
|
118
|
9
|
127
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1% #Nsp= Ne sait pas
#Nsp et °RAS = catégories de répondants non
soumis au test du chi-deux.
Les résultats du Tableau 17 montrent que les
proportions des répondants sur le lamantin comme animal utile sont
dépendantes de la connaissance d'un organisme de protection des
lamantins (X2=5,53 ; ddl=1 ; p=0,02) et
indépendantes de la rigueur perçue dans l'application de la loi
(X2= 4,07 ; ddl=2 ; p=0,13), des peines prévues par
la loi en cas d'infraction (X2=0,95 ; ddl= 1 ; p=0,33),
des avantages issus d'un organisme de conservation (X2=0,29 ;
ddl= 1 ; p= 0,59) et des campagnes de sensibilisation sur le lamantin
(X2=0,04 ; ddl=1 ; p=0,08). La figure 16 présente
la répartition des enquêtés suivant l'influence des
perceptions des mesures conservations sur l'utilité du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du72.png)
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du75.png)
Figure 16:
Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de
conservations concernant l'utilité du lamantin.
Les proportions des répondants sur l'utilité
accordée au lamantin dans la Réserve dépendent de la
connaissance d'un organisme de protection des lamantins (p=0,02) parceque les
services de conservation des ressources naturelles et ONG locale (CWCS)
sensibilisent les communautés locales sur les multiples valeurs de
l'espèce en expliquant l'intérêt de le conserver bien que
ces populations locales l'utilisent pour la consommation et la
commercialisation. L'indépendance des proportions des répondants
sur la rigueur dans l'application de la loi, les sanctions infligées aux
populations en infraction, les avantages reçus par un organisme de
conservation et les campagnes de sensibilisation s'explique par les valeurs
traditionnelles, mystiques, culturelles et thérapeutiques du lamantin
qui sont indépendantes des mesures de conservations de l'espèce.
1.12. Influence des facteurs
sociodémographiques sur les perceptions et attitudes des populations
locales envers le lamantin.
1.12.6. Influence des facteurs sociodémographiques
concernant la conservation du lamantin
L'influence des facteurs sociodémographiques concernant
la conservation du lamantin est présentée dans le Tableau 18.
Tableau 18: Influence des
facteurs sociodémographiques concernant la conservation du
lamantin.
Pensez-vous qu'il est importance de conserver le
lamantin ?
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Total
|
X2
|
ddl
|
P-val
|
1
|
Age de l'enquêté
|
< 40 ans
|
50
|
17
|
67
|
0,72
|
2
|
0,70
|
40 - 60 ans
|
36
|
9
|
45
|
> 60 ans
|
22
|
5
|
27
|
2
|
Niveau d'éducation
|
Pas d'éducation et primaire
|
98
|
28
|
126
|
0,20
|
1
|
0,66
|
Secondaire et Universitaire
|
10
|
2
|
12
|
3
|
Groupe ethnique
|
Camerounais Sawa
|
75
|
16
|
91
|
5,21
|
2
|
0,07
|
Autres Camerounais
|
13
|
4
|
17
|
Etrangers
|
18
|
11
|
29
|
4
|
Nationalité
|
Camerounais
|
90
|
20
|
120
|
5,16
|
1
|
0,02*
|
Etrangers
|
18
|
11
|
29
|
5
|
Taille du ménage
|
<5 pers
|
45
|
20
|
65
|
5,48
|
2
|
0,06
|
5 - 10 pers
|
47
|
10
|
57
|
>10 pers
|
14
|
1
|
15
|
6
|
activité de l'enquêté
|
Pêcheur
|
85
|
26
|
113
|
0,17
|
1
|
0,67
|
collecteur de palourdes
|
21
|
5
|
26
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
Les résultats du Tableau 18 montrent que les
proportions des répondants sur l'importance attribuée à la
conservation du lamantin sont dépendante de la nationalité
(X2=5,16 ; ddl= 1 ; p=0,02). Par contre, ces proportions
sont indépendantes de l'âge (X2=0,72 ; ddl=
2 ; p=0,70), du niveau d'éducation (X2=0,20 ;
ddl=1 ; p=0,66), de la tribu (X2=5,21 ; ddl= 2 ;
p=0,07), de la taille du ménage (X2=5,48 ; ddl=2 ;
p=0,06) et de l'activité de l'enquêté
(X2=0,17 ; ddl=1 ; p= 0,67). La figure 17 présente
graphiquement la répartition des enquêtés suivant
l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation
du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du81.png)
Figure 17:
Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs
sociodémographiques concernant la conservation du lamantin.
Les proportions des répondants sur l'importance
attribuée à la conservation du lamantin sont dépendantes
de la nationalité parceque les valeurs traditionnelles, mystiques,
culturelles et thérapeutiques diffèrent entre le Cameroun, Ghana
et Nigéria. Chez les camerounais sawa (Malimbas) par exemple, le
lamantin est un totem pour certaines personnes et étaient tuées
auparavant avec un harpon (photo 12) après être initier
mystiquement par les ancêtres dans le village. Chez les Ghanéens
(accra), il est vénéré comme une idole ou les populations
effectue des prières. Les proportions des répondants sur ces
facteurs sociodémographiques (âge, niveau d'éducation,
groupe ethnique, taille du ménage et activité de
l'enquêté) sont indépendantes de l'importance
accordée à la conservation parceque les populations de la
localité nécessitent d'être informer, éduquer et
sensibiliser quelque soit leur âge, niveau d'éducation, tribu,
taille du ménage et activité sur l'importance accordée
à la conservation de l'espèce.
1.12.7. Influence des facteurs sociodémographiques
concernant la nuisance du lamantin.
Le Tableau 18 présente l'influence des facteurs
sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin dans la
Réserve.
Tableau 19: Influence des
facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du
lamantin.
Le lamantin est-il une source de nuisance pour vous et
les autres ?
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Total
|
X2
|
ddl
|
P-val
|
1
|
Age de l'enquêté
|
< 40 ans
|
69
|
7
|
76
|
0,14
|
2
|
0.93
|
40 - 60 ans
|
45
|
4
|
49
|
> 60 ans
|
25
|
3
|
28
|
2
|
Niveau d'éducation
|
Pas d'éducation et primaire
|
127
|
12
|
139
|
0,65
|
1
|
0,42
|
Secondaire et Universitaire
|
11
|
2
|
13
|
3
|
groupe ethnique
|
Camerounais Sawa
|
91
|
7
|
98
|
4,07
|
2
|
0,13
|
Autres Camerounais
|
18
|
2
|
20
|
Etrangers
|
26
|
7
|
33
|
4
|
Nationalité
|
Camerounais
|
112
|
8
|
120
|
4,12
|
1
|
0,04*
|
Etrangers
|
27
|
6
|
33
|
5
|
Taille du ménage
|
<5 pers
|
67
|
6
|
73
|
0,48
|
2
|
0,79
|
5 - 10 pers
|
58
|
5
|
5
|
>10 pers
|
13
|
2
|
15
|
6
|
activité de l'enquêté
|
Pêcheur
|
113
|
12
|
125
|
0,17
|
1
|
0,68
|
collecteur de palourdes
|
26
|
2
|
28
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
Les résultats du Tableau 19 montrent que les
proportions des répondants concernant la nuisance du lamantin sont
dépendantes de la nationalité (X2=4,87 ; ddl=
1 ; p=0,04) ; ces proportions sont indépendantes de
l'âge (X2=0,14 ; ddl= 2 ; p=0,93), du niveau
d'éducation (X2=0,65 ; ddl=1 ; p=0,42), de la tribu
(X2=4,07 ; ddl= 2 ; p=0,13), de la taille du ménage
(X2=0,48 ; ddl=2 ; p=0,79) et de l'activité de
l'enquêté (X2=0,17 ; ddl=1 ; p= 0,68). La
figure 18 présente la répartition des enquêtés
suivant l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la
nuisance du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du87.png)
Figure 18:
Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs
sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.
Les proportions des répondants sur la nuisance du
lamantin sont dépendantes de la nationalité (p=0,04) parceque les
étrangers (Ghanéens, Nigérians) sont
régulièrement victime de la déchirure des filets de
pêche en pleine mer et de la consommation des poissons
pêchés par les lamantins contrairement aux nationaux (camerounais
sawa et autres) qui effectuent majoritairement la pêche aux palourdes
qu'aux poissons avec des filets de palourdes (photo 11) dans les
rivières qui ne peuvent capturer un bébé lamantin. Ces
proportions sont indépendantes des facteurs sociodémographiques
notamment l'âge, le niveau d'éducation, le groupe ethnique, la
taille du ménage et de l'activité de l'enquêté
parceque les pêcheurs et les collecteurs de palourdes conformément
aux campagnes de sensibilisation et de la rigueur dans l'application de la loi
forestière craignent les sanctions administratives et exercent leurs
activités liées à l'exploitation des ressources
halieutiques sans compromettre les habitats et la population des lamantins.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du88.png)
Photo 11: Filet de
pêche aux palourdes sur dans fleuve Sanaga.
1.12.8. Influence des facteurs sociodémographiques
concernant l'utilité du lamantin
Le Tableau 20 présente l'influence des facteurs
sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin dans la
Réserve.
Tableau 20: Influence des
facteurs sociodémographiques concernant l'utilité du
lamantin.
Le lamantin vous est-il utile ?
|
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Total
|
X2
|
ddl
|
P-val
|
1
|
Age de l'enquêté
|
< 40 ans
|
72
|
4
|
76
|
0,43
|
2
|
0,81
|
40 - 60 ans
|
45
|
4
|
49
|
> 60 ans
|
26
|
2
|
28
|
2
|
Niveau d'éducation
|
Pas d'éducation et primaire
|
130
|
9
|
139
|
0,03
|
1
|
0,87
|
Secondaire et Universitaire
|
12
|
2
|
13
|
3
|
groupe ethnique
|
Camerounais Sawa
|
91
|
1
|
98
|
16,70
|
2
|
0,00**
|
Autres Camerounais
|
18
|
2
|
20
|
Etrangers
|
26
|
7
|
33
|
4
|
Nationalité
|
Camerounais
|
117
|
3
|
120
|
16,38
|
1
|
0,00**
|
Etrangers
|
26
|
7
|
33
|
5
|
Taille du ménage
|
<5 pers
|
69
|
4
|
73
|
1,25
|
2
|
0,53
|
5 - 10 pers
|
59
|
4
|
63
|
>10 pers
|
13
|
2
|
15
|
6
|
activité de l'enquêté
|
Pêcheur
|
115
|
10
|
125
|
2,40
|
1
|
0,12
|
collecteur de palourdes
|
28
|
0
|
28
|
* = Significatif à 5%; ** = Significatif à
1%
Les résultats du Tableau 20 montrent que les
proportions des répondants concernant l'utilité du lamantin sont
dépendantes de la tribu (X2=20,75 ; ddl= 2 ;
p=0,00) et la nationalité (X2=16,38 ; ddl= 1 ;
p=0,00). Par contre, ces proportions sont indépendantes de l'âge
(X2=0,43 ; ddl= 2 ; p=0,81), du niveau d'éducation
(X2=0,03 ; ddl=1 ; p=0,87), de la taille du ménage
(X2=1,25 ; ddl=2 ; p=0,53) et de l'activité de
l'enquêté (X2=2,40 ; ddl=1 ; p= 0,12). La
figure 19 présente la répartition des enquêtés
suivant l'influence des facteurs sociodémographiques sur
l'utilité du lamantin.
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du94.png)
Figure 19:
Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs
sociodémographiques sur l'utilité du lamantin.
Les proportions des répondants sur l'utilité
accordée au lamantin sont dépendantes de la tribu et la
nationalité parceque le l'espèce disposent des valeurs
traditionnelles, mystiques, culturelles et thérapeutiques dans divers
pays (Cameroun, Ghana, Nigéria) et dans diverses ethnies. Ces
proportions sont indépendantes de l'âge, du niveau
d'éducation, de la taille du ménage et l'activité de
l'enquêté parceque les campagnes de sensibilisation sur
l'importance attribuée à sa conservation ne permettent pas aux
populations locales de le chasser à des fins de consommation et
commercialisation bien que certains pêcheurs le tuent dans
l'illégalité à l'insu des organismes de conservation.
1.13. Perceptions par les parties
prenantes
Dans le but d'évaluer le niveau d'implication des
services de conservation des ressources naturelles sur la conservation du
lamantin de la localité, une interview de quatre autorités a
été effectuée à savoir: le conservateur de la
Réserve, le chef de poste de contrôle forestier et faunique de
Mouanko, le coordonnateur des projets et programmes de l'ONG locale et le
sous-préfet.
Il ressort de cette interview que le sous-préfet, le
chef de poste et le conservateur ont moins de 5 ans de service dans la
localité comparaitre au coordonnateur des projets et programmes de l'ONG
locale qui a plus de 10 ans de service dans la localité. Ceux-ci
affirment avoir déjà organisé des campagnes de
sensibilisations sur la conservation du lamantin dans la Réserve
à plusieurs reprises dans diverses zones à cause de la forte
menace pesante sur l'espèce. Les riverains à l'issue de ces
campagnes ont répondus positivement aux attentes de ces campagnes suite
aux sanctions prévues par la loi forestière vis-à-vis des
contrevenants et des missions de contrôle organisées par le
personnel ecogardes des services de conservation des ressources naturelles.
Les campagnes sont le plus organisées par l'ONG locale qui oeuvre pour
la conservation des forêts de mangrove de la localité et par
ricochet de son habitat ou vit le lamantin. Les services de conservations
organisent de façon aléatoire en fonction des cas de braconnage
observé dans une zone de la Réserve. Les informations par les
personnes ressources dans les villages riverains, les barrières de
contrôle des produits forestiers et fauniques installées de
manière inopinées dans différentes zones de la
Réserve et la récurrence des patrouilles et des campagnes de
sensibilisation constituent des sources de vérification des
autorités forestières en raison de la diminution des informations
fournies et des saisies malgré certains chasseurs qui sont toujours
impliquées dans le trafic illégal de l'espèce. Le CWCS a
longtemps lutter pour promouvoir des alternatives à la chasse aux
lamantins en créant des emplois aux jeunes, fournitures du
matériel de pêche et agriculture, formation sur les nouvelles
techniques de pêche, agriculture et élevage et les services
décentralisés du Ministère des Forêts et de la Faune
permettent aux populations locales le droit d'accès aux ressources
naturelles (droit d'usage) à but de subsistance.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Conclusion
A la lumière des résultats obtenus dans ce
travail et de nos observations personnelles, le lamantin est effectivement
connu dans ses trois habitats. Les populations locales sont majoritairement
informées de l'existence d'un organisme de protection des lamantins
(90,78%) et sur une loi gouvernementale interdisant leur capture (90,72%). La
loi est fortement respectée par les pêcheurs et les collecteurs de
palourdes (86,13%) en raison de mesures de répressions organisées
par les services de conservation des ressources naturelles de Mouanko et des
campagnes de sensibilisation sur le lamantin allant des rivières, la
côte et l'estuaire. Les sanctions infligées aux contrevenants sont
sévèrement appliquées (51,72%) et conduisent à un
emprisonnement et/ou des amendes infligées aux populations en
infraction. Les enquêtés n'ont jamais reçus des avantages
(69,73%) issus d'un organisme de conservation dans la localité
malgré l'importance qu'ils attribuent à la conservation du
lamantin dans la Réserve à l'issu des campagnes de
sensibilisation organisées par les services de conservation et de l'ONG
locale CWCS et de leur mise en application.
Les populations locales affirment qu'il est important de
conserver le lamantin pour les générations futures et ses
multiples valeurs. Bien qu'étant une source de nuisance pour les
communautés locales, il est d'une utilité aux populations locales
pour ses valeurs nutritionnelles, traditionnelles, mystiques,
thérapeutiques et est encore chassé par les communautés
locales.
L'importance accordée à la conservation du
lamantin est dépendante des mesures de conservations notamment : le
niveau d'application de la loi, la connaissance d'un organisme de conservation,
les avantages reçus par cet organisme et de la nationalité de
l'enquêté en raisons des campagnes de sensibilisation sur
l'importance attribuée à la conservation du lamantin par l'ONG
locale CWCS et services de conservation, des mesures de répressions
envers les populations locales et les perceptions traditionnelles et
mystiques des Camerounais autochtones et autres qui diffèrent de celles
des étrangers (Ghanéens, et Nigérians). L'utilité
accordée au lamantin dépend de la connaissance d'un organisme de
protection des lamantins, de la nationalité et du groupe ethnique de
l'enquêté parceque les organismes de conservations veuillent au
respect de la loi forestière et appliquent les sanctions prévues
par la loi envers les contrevenants ce qui ne favorise pas l'exploitation du
lamantin considéré comme ressource intégralement
protégée dans la Réserve de peur des emprisonnements ou
des amendes conformément à la loi forestière et par
ailleurs les valeurs traditionnelles et mystiques qui diffèrent d'un
pays à un autre en fonction des tribus impliquées. La nuisance du
lamantin dépend essentiellement de la nationalité parceque les
valeurs du lamantin diffèrent entre Camerounais, Nigérians et
Ghanéens.
1.14. Recommandations
La complémentarité entre les résultats
de cette étude et les décisions stratégiques du MINFOF
devrait pouvoir optimiser l'efficacité des stratégies de
gestion du lamantin considéré comme une espèce phare
dans le RFDE. A cet effet, nous recommandons :
Au Ministère des Forêts et de la faune
(MINFOF) et ses services décentralisés de la conservation
des ressources naturelles:
v d'améliorer le cadre juridique de la gestion des
ressources fauniques notamment sur la protection de la faune et de la
biodiversité (articles 11,12 et 24), la protection des personnes et des
biens (article 83), la règlementation de la chasse (articles 2 (20), 24,
25 et 87 (1) ), le régime des saisies et ventes aux enchères
(article 144), régime de la transaction (articles 77,143(3) ) et sur les
peines d'emprisonnement et les amendes (articles 101 et146 (4) ) ;
v de prévoir des mesures compensatoires envers les
pêcheurs et les collecteurs de palourdes sur les filets
déchirés, les poissons et les palourdes consommés par les
lamantins qui sont intégralement protégés par la loi
forestière ;
v de promouvoir des alternatives à la viande de
lamantin à travers l'aquaculture des mollusques (escargot, palourdes),
la pisciculture, et l'aviculture sans compromettre les
préférences des populations locales et contribuer à la
réduction du taux de chômage ;
v de renforcer les campagnes de sensibilisation sur le
lamantin aussi bien dans le noyau de la Réserve que dans les zones
périphériques à l'aide des slogans, des
dépliants, des banderoles et des T-shirts ;
v d'impliquer les populations locales dans la gestion
participatives des ressources naturelles de manière à leur
fournir en retour des avantages de toutes sortes notamment des courtes
formations sur les techniques de pêche ; des emplois pour réduire
le chômage ; du matériel de production rurale pour le
renforcement des activités génératrices de revenus ;
des biens communautaires pour le développement de la
localité ; et le droit d'usage conformément à la
loi forestière;
v de fournir un appui matériel et logistique
(talkies walkies, embarcation, moteur hord bord, armes, matériels
roulant) aux services de la conservation de la Réserve et du
contrôle forestier et faunique pour renforcer la surveillance de la
Réserve ;
v de Stimuler la création d'une zone de chasse a
gestion communautaire pour la satisfaction des besoins protéiniques
ainsi que l'amélioration de revenus des populations locales;
v d'aménager des lacs artificiels comme site
écotouristique des lamantins pour résoudre les problèmes
de conflits hommes - lamantins ; de pollution des cours d'eau par la
Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) au Sud et PERENCO OIL
& GAZ à l'Ouest et l'Est qui explorent et d'exploitent des
ressources pétrolières dans la Réserve et les
aménagements des habitats afin de créer des opportunités
génératrices de revenus en faveur de l'écotourisme ;
Aux organisations de recherche :
v de s'installer dans la Réserve en appui technique aux
services de conservation des ressources naturelles en général et
du lamantin en particulier ;
v d'estimer la distribution et l'abondance des lamantins dans
chaque habitats à savoir : rivières (Sanaga, kwakwa),
côte (mer, Lagune, criques de mangrove, embouchure), et lacs (Tissongo,
Nsa'ah, Koungé, Mboli) afin d'estimer l'abondance spécifique par
habitat et installer des miradors, des salines pour des observations dans les
clairières ;
v de mettre en place un système de bio-monitoring
pour le suivi de la dynamique des lamantins de façon à
créer une base de données indispensable aux recherches sur
l'animal ;
v Développer des alternatives au braconnage du
lamantin notamment à travers les activités
génératrices de revenus ;
v Organiser des séances de sensibilisation et de
vulgarisation des textes légaux en matière de droit d'usage et
gestion décentralisée.
Aux populations locales :
v limiter la pose des filets de chasse aux lamantins;
v limiter voir interdire l'utilisation de matériels de
chasse destructifs ;
v Sensibiliser des populations liées à la
gestion participative et les impacts négatifs de l'exploitation
illégale des ressources naturelles sur les limitations d'installation
des filets aux lamantins et interdire le matériel de chasse destructif
tels que le harpon ;
v S'impliquer d'avantage dans les opérations de
conservation des lamantins à travers les réunions de concertation
et les méthodes répressives afin de bénéficier
des formations de guide de chasse ;
v Mise en place d'une plateforme de surveillance entre des
pêcheurs et collecteurs de palourdes susceptible de tuer un
lamantin travaillant en collaboration avec les services de conservation
des ressources naturelles ;
v Promouvoir des alternatives au braconnage du lamantin
à travers les activités génératrices de
revenus ;
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Annexe 1: Modélisation de la menace pesante sur
l'espèce
Facteurs abiotiques
Facteurs biotiques
Aménagement de l'habitat
Braconnage
Pollution
Changements climatiques
Faible taux de reproduction
Maladie
Diminution de la taille de la population de lamantins
Mortalité
Cause les accidents des pirogues des pêcheurs
Dévaste les plantations de manioc
Mange les poissons et palourdes des pêcheurs
Déchire les filets de pêche
Annexe 2: Espèces
appétées par Trichechus senegalensis
![](Perceptions-des-populations-locales-sur-les-mesures-de-conservation-d-une-espece-en-danger-Cas-du95.png)
Annexe 3: Valeurs
thérapeutiques et bienfaitrices du lamantin en Afrique
Eléments du corps
|
Application
|
Croyance socioculturelle
|
Peau avec ou sans autres produits végétaux
|
Lutte contre les dermatoses (gale, démangeaison,
acné...)
|
Confection de cravache ou fouet (bonne correction aux enfants
et aux animaux de trait)
|
Huile
|
Lutte contre les otites ; anémies ;
courbatures ; tétanos ; gourme des cheveux (par
introduction de la graisse dans les narines de l'animal)
Lutte contre la calvitie (par frottement) ;
antipyrétique
|
Accroissement de la perceptibilité de l'ouie aux plus
petit sens
Favorise la repousse des cheveux
|
Os en décoction ou calciné
Petit os des cotes
|
Lutte contre le rhumatisme, entorses, maux du flanc,
épilepsie, fièvre
Maux de côté
|
Accroissement de la force du nouveau-né par
imbibition ;
Antidote contre le mauvais sort
|
Sexe mâle
|
Impuissance sexuelle
|
Accroissement de la virilité chez l'homme
|
Sexe femelle
|
Stérilité chez la femme
|
Accroissement de la libido chez la femme mais aussi chez les
bovins
|
coeur
|
malaises
|
Source de vitamines et d'anticorps pour le corps
|
Intestin
|
Maux de ventre
|
Source de vitamines et d'anticorps pour le corps
|
Poumon
|
Asthme et affection pulmonaires
|
Source de vitamines et d'anticorps pour le corps
|
Viande de sang
|
|
Source de vitamines et d'anticorps pour le corps
|
Mucus couvrant le coeur du lamantin
|
Facilite l'accouchement
Provoque le surmenage à la personne qui le brûle
dans le feu
|
/
|
Foie
|
Traitement des maladies du foie
|
/
|
bile
|
Véritable poison
|
/
|
Annexe 4: Questionnaire
pour les populations locales
Chers Répondants,
Dans le cadre de mon mémoire de fin d'étude, Je
mène à bien des travaux de recherches sur l'évaluation de
l'efficacité des mesures politiques sur la conservation d'une
espèce en danger : cas du lamantin Ouest Africain (Maga)
dans la Reserve de Faune de Douala - Edéa. Je vous prie de me fournir
avec bonté les informations demandées ci-dessous. Il n'y a aucune
réponse de mal et la confidentialité sera assurée. Merci
à l'avance.
Village.................... Type
d'habitat .............
PROFIL SOCIO - DEMOGRAPHIQUE
Sexe du répondant ?Mâle
?Femelle
Age de
l'enquêté :..............................................................................
Niveau d'éducation formel :
? Primaire ?Secondaire ? Universitaire ? Pas
éducation formelle ?Autres................
Groupe ethnique (Tribu) :?Malimba ?Pongo ?Bakoko
?Bamilékés ?Bassa
?Bayangué ?Ngraffi ?Autres
(spécifier)............................................
Nationalité : ?Camerounais ?Nigérian
?Ghanéen ?Malien ?Béninois ?Tchadien
?autres.............................................................................
Depuis combien de temps vivez-vous dans la
localité ?..........................................
Situation matrimonial: ?Marié ?Célibataire
?Veuf ?Divorcé ?Autres...
Taille du
ménage :...............................................................................
Activité de l'enquêté : ?Pêcheur
?Chasseur ?Collecteur de palourdes ?Fumeur de poissons
?Commerçant ?Agriculteur ?Exploitant de bois ?Autres......
Nombre(s) d'année(s) passée(s) dans
l'activité de pêche................................
CONNAISSANCE DE L'ANIMAL
Avez-vous déjà vu un lamantin?
?Oui ?Non ?Indécis
Si oui combien de fois l'observer vous souvent?
Par jour
|
Par semaine
|
Par mois
|
Par trimestre
|
Par an
|
|
|
|
|
|
A quel endroit avez-vous l'habitude de le rencontrer très
souvent (préciser)?...............
A quelle période la journée l'observé
vous très souvent ? (préciser les plages horaires)
?Tôt le matin ?Matin ?Après midi ?La
nuit ?Tout temps
Quand avez-vous vu un lamantin pour la dernière fois?
? Un jour ? Une semaine ? Deux semaines ? Un mois
?Deux mois ? Quatre mois ? Six mois ?
Autres........................
Ou étiez-vous lorsque vous l'avez l'observez ?
? Sur la rive ? Dans la pirogue ? Ailleurs
(préciser)....................................
Que faisait-il ?
?il broutait ?il jouait ?il se reposait ?il respirait
?autres (spécifier)
A quelle saison de l'année avez-vous l'habitude de
l'observer?
?Saison sèche ?Saison des pluies ?Toutes les
saisons
Pourquoi pensez-vous que le lamantin est beaucoup plus
observé en cette
saison?.........................................................................................................................
Durant cette saison, combien de fois observé vous le
lamantin par :
|
Jour
|
Semaine
|
Mois
|
trimestre
|
Autres
|
Saison sèche
|
|
|
|
|
|
Saison pluvieuse
|
|
|
|
|
|
Comment se comporte-t-il en présence d'une pirogue ou les
êtres humains ?.................
............................................................................................................
D'après-vous, la population de lamantin a changé
durant les 5 dernières années ? ?Croissante ?
Décroissante ?Constante ?Indécis ?Refus de
répondre
D'après-vous, Quelles sont les causes de ce
changement ?............................................
Etes-vous à l'aise avec ce changement?
? Oui ? Non ? Ne sait pas
Pourqoui ?.......................................................................................................
De quoi se nourrit le lamantin?
?Herbes (préciser)............... ?Poissons
(préciser)..................... ?Palourdes.....................
? Autres (préciser).................? Crevettes
(préciser)............... ?Ne sait pas.
Comment le savez-vous?
? Déjà vu mangé ? Vu dans son l'estomac ?
Observation dès les fèces ? Entendu parler ? Je le crois ?
autres (préciser)...........................
Cette nourriture est également utilisée par les
humains ? ? Oui ? Non ? Ne sait pas
PERCEPTIONS ET ATTITUDES ENVERS
L'ESPECE
Pensez-vous qu'il est important de conserver cet
animal ??Oui ?Non ?Ne sait pas
Pourqoui ?...................................................................................................................
Le lamantin vous perturbe t'il lors de vos
activités ?
?Oui ?Non ?Ne sait pas
Si oui de quelle manière ?
? Mange les poissons dans les filets ? Mange les palourdes ?
Déchire les filets ?Cause les accidents de bateaux ?Mange les
crevettes ?Autres...............
Existe-t-il une tradition/ croyance culturelle (taboo)
impliquant les tribus dans la chasse, la consommation et la vue du lamantin?
?Oui ?Non ?Ne sait pas
Si oui
laquelle ?................................................................................................................
Existe-t-il un mythe (histoire irréelle) impliquant le
lamantin dans votre tribu ?
?Oui ?Non ?Ne sait pas
8. Si oui décrivez-la
SVP ?........................................................................................................
9. Le lamantin vous est-il utile?
?Oui ?Non ?Ne sait pas
10. Si Oui, en quoi vous est-il utile?
? Consommation ? Commercialisation
? Médecine ? Extraction d'huile ? Nettoie les
alentours de l'eau en mangeant les herbes ? Autres......
11. Pensez-vous que cet animal est chassé par les
communautés locales ?
?Oui ?Non ?Ne sait pas
12.
Pourqoui ?........................................................................................................................
MESURES POLITIQUES
CONTROLE
Connaissez-vous une loi gouvernementale interdisant de capturer
les lamantins ?
?Oui ?Non ?Indécis ?Ne répond pas
D'après-vous ces lois sont- elles respectées?
?Oui ?Non ?Indécis ?Ne répond pas
pourqoui?..................................................................................................
D'après vous, l'application de ces lois est -
elle :
?Sévère ?Equitable ? Laxiste
A quelle fréquence ces lois sont 'elles
appliquées ?
? Jamais, ? Souvent ? Très souvent
Qu'entendez-vous par souvent / très souvent ?
? Chaque jour ?Chaque semaine ? Chaque deux semaines ?Chaque
un mois ? une fois par trimestre ? une fois par semestre
?Autre........
Quelle sanction inflige-t-on aux populations locales en
infraction ?
? Bastonnade ?emprisonnement ?Amende
?Autres.....
D'après vous ces punitions sont - elles :
?Laxiste ? Juste (équitable) ?Excessive
BENEFICES
Connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans la
zone ?
?Oui ?Non ?Indécis ?Ne répond pas
Quels bénéfices avez-vous déjà
reçu de la présence de cet organisme de conservation?
?Emploi ? Assistance financière, ? assistance matérielle, ?
Courte formation
?Droit d'accès / utilisation des ressources naturelles
?Biens communautaires (préciser) ? Rien ?Autres
(préciser)......................
Etes-vous satisfait de ces bénéfices ?
? Oui ? Non ? Autres
Pourqoui ?......................................................................................................
A quelle fréquence ces bénéfices sont-ils
accordés (attribués)?
? Chaque mois ? Chaque trimestre ?Chaque semestre
? Chaque année ?Autres............
SENSIBILISATION
Avez-vous déjà vu ou assisté à une
campagne de sensibilisation sur le lamantin par un organisme de
conservation ?
? Oui ? Non ? Indécis ? Ne répond pas
A quelle fréquence ces campagnes sont 'elles
organisées ?
? Chaque mois ? Chaque trimestre ? Chaque semestre ?
Autres.................
D'après vous ces campagnes vous sont-elles utiles ?
? Oui ? Non ? Indécis ? Ne répond pas
Pourquoi ?
.....................................................................................
Les résolutions prisent par ces campagnes sont t'elles
misent en application ?
? Oui ? Non ? Inconnu
Pourquoi ?
........................................................................................
Selon vous quelles solutions pouvez-vous proposer pour
gérer durablement le
lamantin ?......................................................................................................................
Annexe 5: Guide d'entretien
pour les autorités administratives
Dans le cadre de mon mémoire de fin d'étude, Je
mène à bien des travaux de recherches sur l'évaluation de
l'efficacité des mesures politique sur la conservation d'une
espèce en danger : cas du lamantin Ouest Africain (Maga)
dans la Reserve de Faune de Douala - Edéa. Je vous prie de me fournir
avec bonté les informations demandées ci-dessous. Il n'y a aucune
réponse de mal et la confidentialité sera assurée. Merci
à l'avance.
Village________________ Type d'habitat_________________
Fonction________________
Depuis combien de temps travailler vous dans cette
structure ?
1 -5 ans 5-10 ans
Avez-vous déjà organisé une campagne de
sensibilisation sur la conservation du lamantin dans la zone ? Oui
Non
Pourqoui ?__________________________________________________________________
Comment la population locale a -t-elle répondu à
cette campagne ?
Positivement négativement indécis Ne sait
pas
Pourqoui ?_________________________________________________________________
Qu'est-ce qui vous assure que les populations obéissent
à la loi protégeant les
lamantins ?_________________________________________________________________
Pensez-vous que cet animal est encore tué/ capturé
par les populations locales
Oui Non Indécis Ne sait pas
Pourquoi ?________________________________________________________________
Avez-vous mis sur pieds une stratégie de gestion durable
des ressources naturelles de facon à lutter contre le braconnage du
lamantin ?
Oui Non Ne sait pas indécis
Pourqoui ?_______________________________________________________________
Si oui quelles sortes
d'activités ?________________________________________________
Comment interagissez-vous avec les populations locales dans
l'Arrondissement de
Mounko ?_________________________________________________________________
Existe-t-il une perspective de cogestion des ressources
naturelles entre les populations locales et les autres services ? Oui
Non Ne sait Indécis
Si oui de quoi traite cette
cogestion ?__________________________________________
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