Conclusion
En définitive, cette étude met en
évidence le développement économique des cercles de la
vallée du fleuve à travers la production du coton .L'extension
des cultures avait été favorisée par la création
des structures indispensables à la revalorisation des produits agricoles
.Parmi elles, figuraient le service des textiles et les stations agricoles qui
avaient participé activement à l'élaboration et à
l'exécution des projets agricoles sous le contrôle de
l'administration coloniale. En effet cette structure avait organisé la
sélection et la distribution des semences et assuré la formation
des moniteurs chargés de l'encadrement des paysans dans le cadre de la
vulgarisation des nouvelles méthodes de culture.
Les cercles de la vallée du fleuve ont
été une zone agricole par excellence .Cette remarque est
fondée sur l'augmentation régulière des rendements des
surfaces réservées à la production du coton.
L'année 1930 fut marquée par la création des fermes
familiales qui instaura l'exploitation libre d'une étendue de terre
confiée à une famille. Ce mode de production, favorablement
accueilli par les populations locales, permit d'accroitre les rendements de la
production du coton.
La manifestation de la crise économique dans la
vallée à partir de 1931, témoigna sa dépendance de
la conjoncture métropolitaine. Par l'intermédiaire des puissances
occidentales, l'activité économique dans les colonies
obéissait aux lois du marché international.
De 1935 à 1940, on ne remarque aucune diminution de la
production du coton. Cette période avait été
caractérisée par la révision fréquente du taux de
l'impôt en 1934.L'impôt était devenu un stimulant de la
production agricole parce que les paysans devaient se servir des cultures
industrielles comme génératrices de revenus permettant de faire
face à la lourdeur de la fiscalité.
L'une des faiblesses de cette agriculture fut l'insuffisance
des investissements en faveur de la modernisation de l'outillage. Les moyens de
production rudimentaires n'avaient pas été supplantés par
l'utilisation de l'énergie animale et mécanique.
La production cotonnière avait été
marquée à partir de 1935 par une intervention de plus en plus
directe de l'administration .Elle utilisa diverses méthodes pour amener
les paysans à retrouver une pleine confiance aux cultures de rente .Le
Commandant de cercle s'impliqua personnellement dans l'exécution des
projets agricoles en entreprenant de longues tournées pour expliquer aux
populations le bien-fondé de la culture du coton .A chaque
déplacement ,il mettait en évidence les revenus qui en
découlaient .
Ainsi, on essayait de faire accepter au paysan, que sa source
de revenu restait la production des denrées transformées dans les
usines de la métropole. On lui fit également croire qu'il pouvait
échapper au paiement d'une amande ou d'une peine d'emprisonnement en
fournissant à l'administration une quantité de produits.
L'exploitation de nouveaux champs, s'accompagna d'une nouvelle
méthode de distribution de semences dans les cercles. Autrefois, les
graines distribuées aux producteurs étaient d'origines diverses
.Elles provenaient des usines d'égrenage, qui traitaient
différemment le coton récolté dans les cercles de la
vallée .A la fin de 1935, les communautés villageoises
utilisaient seulement des semences distribuées dans les cercles,
contrôlées auparavant par les services textiles .Pour obtenir des
récoltes abondantes de première qualité, il fallait aussi
protéger les cultures contre les insectes.
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