MÉMOIRE PROFESSIONNEL EN VUE DE L'OBTENTION
DU TITRE RNCP DE NIVEAU 1 : MANAGER DU MARKETING ET DE LA COMMUNICATION
INTÉGRÉE 2014 / 2016
DANS QUELLE MESURE LE MODÈLE DE
L'ÉCONOMIE COLLABORATIVE ET PARTICIPATIVE S'APPLIQUE-T-IL
AU MARKETING B2B ?
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REMERCIEMENTS
Dans un premier temps, j'adresse mes remerciements à
l'ensemble des intervenants qui m'ont permis d'élargir mes connaissances
théoriques dans le cadre de l'obtention du titre niveau 1 « Manager
du marketing et de la communication intégrée ». Grâce
à leurs conseils et expériences professionnelles, j'ai pu
appliquer ces théories lors de mes périodes en entreprise.
Je remercie, également, M. Florian Gobert pour les
nombreux conseils qu'il m'a apporté durant la réalisation de ce
mémoire. Sans oublier, M. Frédéric Pla, directeur de
l'IFA, qui m'a fait part de sa confiance en m'acceptant au sein de son
établissement.
Dans un second temps, je souhaite remercier les
différentes personnes que j'ai pu rencontrer au sein du groupe Mersen,
et plus particulièrement Mme Sophie Bach, responsable marketing et
communication, pour la confiance et le dévouement qu'elle m'a
témoigné durant ces 2 années d'alternance.
Pour finir, je remercie mes proches qui m'ont toujours soutenu
lors des différentes étapes que j'ai franchi et plus
particulièrement Mme Hélène Zensen, M. Luc Zensen, Mme
Audrey Meszczynski et M. Frédéric Meszczynski .
AVANT-PROPOS
Je certifie que le présent mémoire est un travail
personnel et qu'il a été rédigé sans aide illicite.
Il ne comporte aucun plagiat.
Ce document est strictement confidentiel et ne peut être
utilisé à d'autres fins.
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L'IFA n'entend donner ni approbation, ni improbation aux
opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions devant être
considérées comme propres à leur auteur.
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RÉSUMÉ
Ce mémoire de fin d'études s'oriente sur l'essor
de l'économie collaborative au sein de notre société et
plus particulièrement sur le marketing Business to Business. Il
s'agit d'évaluer si cette opportunité est à mettre en
oeuvre ou non au sein des entreprises ayant pour clients d'autres
entreprises.
Dans un contexte économique et social complexe, les
sociétés sont à la recherche de nouveaux moyens leurs
permettant d'optimiser les coûts, augmenter le retour sur investissement,
générer plus de chiffre d'affaires et améliorer la vie de
leurs salariés.
L'arrivée de l'économie collaborative et
participative pourrait répondre à ce besoin social et
économique.
Cette étude se développe autour de deux axes
principaux : L'essor de la consommation collaborative dans notre
société et la possibilité que ce nouveau modèle
puisse être un complément valable aux business model B2B
existants.
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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS 3
AVANT-PROPOS 4
RÉSUMÉ 5
INTRODUCTION 8
PARTIE 1 : L'ESSOR DE LA CONSOMMATION COLLABORATIVE DANS
NOTRE SOCIÉTÉ 10
CHAPITRE 1 : QU'EST-CE QUE
L'ÉCONOMIE COLLABORATIVE ? 10
1.1 Un système économique et une hyperconsommation
remis en question 10
1.2 Quel est le concept de l'économie collaborative ?
12
1.3 Les différentes formes de la consommation
collaborative 14
1.4 La consommation collaborative et ses valeurs 16
1.5 Quelle distinction entre économie collaborative et
économie participative 18
1.6 Les nouveaux types de consommateurs 20
1.7 Le mode de consommation dans le B2C se transpose sur B2B
22
CHAPITRE 2 : LES RAISONS DU DÉVELOPPEMENT DE
L'ÉCONOMIE COLLABORATIVE B2B 25
2.1 Une situation économique qui affaiblit le
développement des sociétés 25
2.2 Une nouvelle économie B2B devient possible via les
nouvelles technologies digitales 28
2.3 Le Marketing 3.0 favorise l'économie collaborative
29
2.4 Les consommateurs/salariés du B2C dirigent les
entreprises B2B 31
2.5 L'entreprise collaborative: Un management qui pratique le
collaboratif 34
2.6 L'ubérisation : mutation interne et changement du
marché du travail 35
CHAPITRE 3 : ANALYSE DU BUSINESS MODEL
DES ENTREPRISES COLLABORATIVES 42
3.1 Existe-t-il un business model type ? 42
3.2 Les stratégies de monétisation 46
3.3 Vers une communication interentreprises plus transparente.
50
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PARTIE 2 : EST-CE QUE LE MODÈLE COLLABORATIF PEUT
ÊTRE UN COMPLÉMENT VALABLE AU
MODÈLE B2B TRADITIONNEL ?
53
CHAPITRE 1 : UNE STRATÉGIE COLLABORATIVE B2B
53
1.1 3 stratégies de modèle d'affaires pour les
entreprises traditionnelles 53
1.2 Un business model prenant en compte la confiance 56
1.3 Choix et démarche stratégique 57
CHAPITRE 2 : LES GAINS DU MARKETING DANS L'ECONOMIE
COLLABORATIVE 62
2.1 Développement de l'innovation produit 62
2.2 L'émergence d'un nouveau type d'acheteur B2B 64
2.3 Les limites de l'économie collaborative 65
CHAPITRE 3 : LA DIFFUSION DE CE MODÈLE ECONOMIQUE
66
3.1 Doit pouvoir s'appuyer sur l'utilisation des TIC 66
3.2 Doit être entretenu par l'Etat 67
CONCLUSION 69
GLOSSAIRE 71
SOURCES 73
ANNEXES 79
Annexe 1 : Sondage (réalisation personnelle):
L'influence du mode de vie des salariés sur leurs
décisions professionnelles - 06/2016
79
Annexe 2 : Cartographie des acteurs de
la consommation collaborative - Ouishare 82
INTRODUCTION
Depuis la crise économique de 2007, aussi
appelée dans le monde anglophone Grande Récession, la
société française a subi de nombreuses déconvenues
tant sur l'aspect économique que social. En l'espace de 6 mois, la
production dans sa globalité a chuté de 2,5%1. Les
secteurs automobile et immobilier ont été particulièrement
touchés malgré des actions mises en place par le gouvernement
comme la « prime à la casse ». En outre, le chômage n'a
cessé d'augmenter comptant une suppression de plus de 300.000 emplois et
cela principalement chez les jeunes générations françaises
alors que la hausse des prix des produits de grande consommation s'est
accentuée. Ces conséquences de la crise ont eu pour
résultat, une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs
français.
En 2011, un sondage de l'Ifop2 a montré que
68% des consommateurs disaient être touchés par les effets de la
crise. Les ménages ont commencé à perdre confiance envers
le système économique mis en place par les gouvernements. Cette
baisse de confiance qui a entrainé des changements dans le comportement
des consommateurs a fait naître un nouveau modèle
économique : l'économie collaborative.
Ce système alternatif se caractérise selon
l'Ipsos3 comme étant « une pratique qui augmente l'usage
d'un bien ou d'un service, par le partage, l'échange, le troc, la vente
ou location de celui-ci avec et entre particuliers ». Ce modèle
s'est adapté à divers secteurs d'activités comme
l'automobile, l'hôtellerie, le service à la personne,
l'alimentaire, ...
Selon une étude de PwC4, le marché de
l'économie collaborative représentait 15 milliards de dollars en
2014 et devrait représenter 335 milliards de dollars d'ici 2025.
Dans ce contexte, les entreprises B2C existantes ont
commencé à investir ou à compléter leur offre sur
ce créneau. PSA Peugeot Citroën a investi 1 millions d'euros dans
Wedrive5, une start-up orientée sur l'auto partage de
véhicules. Malgré cela, l'économie collaborative n'a
été que peu développée sur le modèle B2B.
Dans cette logique il convient de s'interroger sur
1 La crise économique, ses conséquences sociales
et l'intervention politique -
mrc-France.org - Patrick Quinqueton
- 23/03/2009
2 L'impact de la crise sur les français -
Ifop.com - 06/11/2011
3 Les Français et les pratiques collaboratives - Ipsos -
ademe.typepad.fr - 01/2013
4 Communiqué de presse PwC -
pwc.fr - 12/05/2015
5 Consommation collaborative : PSA Peugeot Citroën
investit 1 million d'euros dans la start-up Wedrive -
Frenchweb.fr - Olivier Harmant -
15/10/2014
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l'intérêt de ce modèle pour le marketing
B2B : Dans quelle mesure le modèle de l'économie
collaborative et participative s'applique-t-il au marketing B2B ?
Cette réflexion se structurera en commençant par
l'explication de l'économie collaborative c'est à dire les
différentes formes possibles comme le financement participatif, la
consommation collaborative, ... Nous aborderons plus en profondeur les aspects
de la consommation collaborative en distinguant ses 4 formes, les types de
consommateurs et les valeurs fortes qu'elle véhicule comme la confiance,
le lien social. Nous montrerons les raisons qui ont amené et vont amener
le développement de ce modèle au sein des entreprises
traditionnelles et plus particulièrement sur les modèles B2B.
S'en suivra d'une analyse de 3 business model d'entreprises l'appliquant
déjà en l'occurrence 3 plateformes de formes collaboratives
différentes (AirBnb, Kickstarter et Yelloworing) afin de savoir s'il
existe un business model type sur ce marché collaboratif et quelles sont
les valeurs universelles de ces modèles. Dans une seconde partie, nous
verrons si ce système peut être complémentaire au
modèle existant en proposant des stratégies qui peuvent permettre
aux entreprises traditionnelles de créer de la valeur sur ce nouveau
marché tout en indiquant la démarche stratégique à
suivre. Ensuite, nous nous concentrerons sur les gains apportés au
marketing et les limites dans le cadre d'une transformation collaborative au
sein de l'entreprise. Pour finir, nous verrons l'intérêt de la
transformation digitale des entreprises et l'implication de l'Etat dans le but
de diffuser ce modèle économique.
PARTIE 1 : L'ESSOR DE LA CONSOMMATION COLLABORATIVE DANS
NOTRE SOCIÉTÉ
La consommation collaborative est devenue de plus en plus
présente au sein de notre société. Elle offre une
alternative de consommation en préférant l'usage à la
possession d'un bien ou d'un service. Dans cette première grande partie,
nous établirons la définition de ce modèle tout en
analysant les raisons de son développement en B2B. Puis, nous nous
tournerons vers les différents business models existants afin de savoir
s'il est concevable d'en faire ressortir un modèle type.
CHAPITRE 1 : QU'EST-CE QUE L'ÉCONOMIE
COLLABORATIVE ?
1.1 Un système économique et une
hyperconsommation remis en question
Comme dit dans l'introduction, la Grande Récession de
2007 a eu un effet majeur sur la société française tant
sur le plan social qu'économique. Cette crise a mis en exergue de
nombreuses failles du système actuel. Ce système capitaliste
visant l'incitation à l'hyperconsommation n'arrive plus à
fonctionner correctement puisqu'il n'offre plus les moyens pour le faire. En
effet, la hausse du taux de chômage (+25% en 2009 - Insee6),
la stagnation des salaires, et l'augmentation des prix des biens de grande
consommation ont eu pour conséquence la baisse du pouvoir d'achat des
français. Même si celui ci a augmenté de 1,6%7
en 2015, selon un sondage de 60 millions de consommateurs8 «
60% des français interrogés pensent que leur pouvoir d'achat va
baisser en 2016 ». Afin de palier à ce manque, les consommateurs
ont alors commencé à rechercher des nouveaux moyens pour user
d'un bien ou d'un service tout en faisant des économies. Leurs objectifs
ne sont plus d'acheter et d'accroitre la quantité de produits acquis
mais de faire des achats justes et réfléchis. Des pratiques de
consommation se sont alors démocratisées comme l'achat/vente de
produits d'occasion, la consommation par le partage.
6 Chômage - Insee.fr - 2009
7 Figure 1 - Évolutions de la dépense des
ménages, du pouvoir d'achat du revenu disponible brut et du taux
d'épargne -
insee.fr - 2015
8 60% des français interrogés pensent que leur
pouvoir d'achat va baisser en 2016 -
60millions-mag.com - 05/2016
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Malgré certaines aides misent en place par le
gouvernement comme la « prime à l'emploi » le consommateur ne
cesse de ressentir de l'insatisfaction à ne pas pouvoir consommer comme
il le souhaite. Sa baisse de pouvoir d'achat l'empêche de se satisfaire.
A contrario, les achats réalisés pour répondre à un
besoin de bonheur ont de moins en moins d'impact sur l'individu comme le
rappelle Gilles Lipovetsky9, philosophe français, « plus
se déchaînent les appétits d'acquisition et plus se creuses
les dissatisfactions individuelles ».
En 2013, l'Obsoco10 a revélé que 46%
des personnes souhaitaient consommer mieux et parmi elles, 26% voulaient
consommer moins mais mieux. Si l'individu ne consomme pas, il se sentira
malheureux et frustré et paradoxalement il ne trouvera ni gaieté,
ni joie de vivre en satisfaisant ce besoin de consommer.
Comme dit précédemment, le consommateur
recherche des moyens pour consommer tout en faisant attention à son
budget. Son comportement impulsif dans la grande distribution a
évolué vers un comportement plus posé, plus
réfléchi (Wise Shopper), voir plus malin (Smart Shopper). Le
développement de ces 2 types de comportements se sont accentués
suite à la crise économique de 2007. Le premier, le Wise Shopper,
vise à maitriser ses dépenses soit en diminuant ses achats, soit
en diminuant le coût des produits achetés. Alors que le second, le
Smart Shopper, est par définition un chasseur de bonnes affaires.
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Smart Shopper
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Wise Shopper
|
Son but
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Il veut consommer en
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Il veut maitriser ses dépenses
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dépensant le moins possible. Il
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en respectant le le budget qu'il
|
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est en recherche continuelle de
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a défini. Il peut réduire sa
|
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la « bonne affaire »
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consommation afin de « rentrer dans son budget »
|
Son rôle
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Il dépense énormément de
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Il réfléchit sur sa façon
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temps et d'énergie pour ses
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d'acheter et son mode de
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recherches. Il optimise ses
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consommation. Il maitrise ses
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achats et il a une réflexion sur
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achats. Il achète moins cher
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son utilisation.
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mais également moins. Il cherche à éviter
les tentations.
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Réalisation personnelle à partir de
différentes sources - 2016
Les nouvelles pratiques de consommation collaboratives
s'inscrivent directement dans les différents maux et comportements
soulevés précédemment. Elle est une alternative à
la consommation classique à défaut de posséder le bien.
Les français sont de plus en plus séduit par cette nouvelle
pratique qui est déjà utilisée par 75%11
d'entre eux alors que seulement
9 Le bonheur paradoxal : Essai sur la société
d'hyperconsommation - Gilles Lipovetsky - Edition Folio - 2009
10 L'observatoire des consommations émergentes :
Evolution des tendances de consommation, 2ème Vague - Obsoco - 2013
11 Infographie basée sur une étude de l'Ifop :
Consommation collaborative -
frenchweb.fr - 2015
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25% connaissent le terme d'économie collaborative. En
effet de nombreux utilisateurs ne savent pas qu'ils pratiquent ce nouveau mode
de consommation car certaines branches sont déjà
pratiquées depuis plusieurs années : Achat/vente d'objet
d'occasion, louer un bien, ... sur des places de marché comme Ebay ou
Leboncoin. Cette alternative permet d'une certaine manière de montrer un
mécontentement à l'égard du système actuel mais
aussi de pouvoir consommer tout en dépensant moins. 75% des
sondés par l'Ifop pensent que cette économie est un
phénomène conjoncturel, lié à la crise
économique.
Ainsi se rejoignent les 2 comportements et la consommation
collaborative. Le wise shopper, réfléchi, se rapproche des sites
d'usages partagés tels que l'auto-partage (BlablaCar) alors que le smart
shopper, malin, va se diriger vers des sites d'achat/vente (Leboncoin).
Cette économie alternative qui a vu le jour suite
à l'essor d'Internet et de l'explosion de la bulle boursière en
2007 est dite représentative de l'avenir de l'économie par 52%
des sondés. Cependant, de nombreuses questions subsistent : Comment se
présente t'elle ? Quelles sont ses différentes formes ?
1.2 Quel est le concept de l'économie
collaborative ?
L'économie collaborative ou « sharing economy
» dans les pays anglophones est un modèle économique
alternatif visant à produire de la valeur en commun à partir
d'une activité humaine. Cette économie se repose également
sur des nouveaux types d'organisation du travail plus collaborative et moins
verticale. En outre, cette économique met en commun les biens de la
communauté pour favoriser l'usage à la possession et met en
relation les propriétaires et les utilisateurs via des plateformes
communautaires digitales. Cette économie a vu le jour suite à la
crise économique de 2008 mais aussi grâce à l'essor des
nouvelles technologies digitales qui ont permis de rendre les communications,
les échanges, ... plus rapides. Cette économie est devenue pour
beaucoup de pratiquant une façon de faire part de leur
mécontentement du système capitaliste actuel mais aussi de mettre
en avant des valeurs écologiques et humaines. Selon le livre «
What's mine is yours : The rise of collaborative Consumption12 de
Rachel Botsman et Roo Rogers, l'économie collaborative regroupe la
consommation collaborative, les modes de vie privés et professionnels
collaboratifs (cohabitation, coworking), la culture libre (Logiciels
collaboratifs Open Source, ...) la production collaborative (imprimantes 3D,
espace
12 What's mine is yours : The rise of collaborative
consumption - Rachel Botsman et Roo Rogers - Edition HarperBusiness - 2011
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de production, ...) et la finance collaborative (crowdfunding,
monnaies alternatives de type Bitcoin).
Ce modèle s'appuyant sur la confiance peut prendre
plusieurs formes de modèles économiques :
- Économie du partage : Sous cette
forme, les utilisateurs vont échanger des biens, des services et des
savoirs sans inclure d'aspect financier. Ils ne recherchent donc pas le profit.
Nous y trouvons le troc, le partage d'informations, le couchsurfing ... Elle ne
doit pas être confondue avec la « Sharing Economy » qui dans sa
traduction littérale voudrait dire économie du partage mais qui
en réalité représente l'économie collaborative.
- Économie de fonctionnalité :
Ce type d'économie a pour principe de vendre l'utilisation d'un
bien et non pas sa propriété. On retrouve ce type
d'économie dans la location immobilière comme AirBnB ou de biens
comme Zilok. L'économie de fonctionnalité prend également
en compte l'économie circulaire qui consiste à renouveler le
cycle de vie d'un produit (Fabrication à Transport à Usage
à Fin de vie à Extraction à Fabrication ...) Elle
s'inscrit dans une politique de développement durable.
- Économie de solution : Cette
économie permet de mettre sur le lieu de vie des consommateurs des biens
qu'ils ont pour habitude d'acheter. La valeur se crée dans la
production, la vente et dans l'assistance auprès du consommateur durant
toute la durée de vie du produit.
- Économie contributive : Cette
économie repose sur de la création de valeur contributive. En
d'autre terme il n'y a ni producteurs ni consommateurs, il n'y a que des
contributeurs. La plateforme Wikipédia est le parfait exemple. Le «
consommateur » est « producteur » de contenu et le «
producteur » est « consommateur » de contenu. Elle regroupe les
licence Creative Commons et GPL. Elle peut aussi prendre en compte
l'économie Open Source.
- Économie Pair à pair
(P2P)13 : Ce modèle a pour principe de connecter les
gens de les organiser afin de créer de la valeur et des ressources
partagées. Cette économie a émergé grâce aux
nouvelles technologies.
Après avoir défini l'économie
collaborative, nous allons maintenant voir les différentes formes de
l'une de ses branches : La consommation collaborative
1.3 Les différentes formes de la consommation
collaborative
Comme vu précédemment, ce nouveau mode de
consommation des biens et/ou des services ne doit pas être vu comme un
courant à court terme mais comme un mouvement durable visant à
substituer la surconsommation et la sous utilisation des biens et/ou services
via des outils de réseautage et de partage comme Internet ou les
réseaux sociaux.
Les révolutions du Web 2.0 et des médias sociaux
ont fortement favorisé la croissance « des formes de revente, de
location, de partage, de troc, d'échange » d'après Rachel
Botsman et Roo Rogers14.
Internet a permis d'élargir les formes de distribution
et d'échange. « L'échange de biens entre acheteurs et
vendeurs est remplacé par un système d'accès à
court terme opérant entre des serveurs et des clients organisés
en réseaux » comme peut l'expliquer Jeremy Rifkin15. Par
ailleurs, la consommation collaborative permet de distinguer deux types de
consommateurs déjà existants. Tout d'abord les
ultra-connectés qui se retrouvent dans un réseau d'échange
où ils échangent des informations. Puis les consommateurs
à tendance écologique qui vont utiliser cette forme pour
réduire l'impact que peut avoir la production d'un bien. Ils veulent
redonner une seconde vie au produit en augmentant son taux d'utilisation.
Même si ces deux formes consomment collaboratif dans un
but différent, elles se retrouvent sur des valeurs tels que l'envie
d'augmenter leur réseau social ou d'aider la société
à évoluer.
13 Sauver le monde : vers une économie post-capitaliste
avec le peer-to-peer - Michel Bauwens - Edition Les liens qui libèrent -
2015
14 What's mine is yours : The rise of collaborative
consumption - Rachel Botsman et Roo Rogers - Edition HarperBusiness - 2011
15 L'âge de l'accès - Jeremy Rifkin - Edition La
Découverte - 2005
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Selon l'économiste Anne-Sophie Novel et Stéphane
Riot16 la consommation collaborative se décline en 4 formes
:
- La co-utilisation
- Le troc
- La cohabitation
- La co-élaboration
La co-utilisation est une consommation qui
favorise la maximisation de l'utilisation d'un bien à l'échange.
Cette pratique se retrouve le plus souvent sur les plateformes de location.
À titre d'exemple, nous pouvons prendre le site « Blablacar »
qui met en relation un individu souhaitant partager l'utilisation de son
véhicule sur un trajet donné avec d'autres individus, ce qu'on
appelle communément le co-voiturage. Cette forme n'est pas nouvelle en
soit mais la consommation collaborative et donc les nouvelles technologies ont
permis d'augmenter la taille du réseau de l'individu. Auparavant,
l'utilisateur ne pratiquait cela qu'avec des personnes de son entourage alors
que maintenant, il peut le faire avec le « monde entier ».
Le troc est un mode d'échange de bien
ancestral. Il repose sur l'échange de biens sans influence
monétaire. Cette forme de consommation collaborative n'est pas innovante
mais a subi quelques améliorations comme la possibilité de
trouver un bien d'échange, plus rapidement et à valeur
égale sur Internet. Nous retrouvons principalement les utilisateurs
ayant des valeurs écologiques. Ils souhaitent posséder un nouveau
bien tout en réduisant leur impact sur l'environnement. Ils ne
recherchent pas forcement les échanges humains comme dans la
co-utilisation. A titre d'exemple, nous pouvons citer le site «
Pretachanger» qui permet aux utilisateurs d'échanger des
vêtements.
La cohabitation repose sur le principe de
partager des activités, des expériences et des lieux. Tout comme
le troc, l'aspect monétaire n'est pas important même s'il peut y
avoir une transaction monétaire. Cette forme s'appuie davantage sur les
échanges entre les utilisateurs. On peut prendre le cas du «
cookening » qui rassemble des personnes autour d'un repas. Cette pratique
qui à la base avait une orientation CtoC se démocratise vers le
BtoB où des professionnels peuvent élargir leur réseau
d'affaires.
16 Vive la co-révolution ! - Anne-Sophie Novel et
Stéphane Riot - Editions Alternatives - 2012
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16
La dernière forme citée par Anne-Sophie Novel
est la co-élaboration. Cette pratique repose sur un
objectif de regroupement de personnes. Ce regroupement peut permettre le
financement de projet (financement collaboratif) d'une personne ou la
réduction du prix unitaire d'un bien s'il est acheté en
quantité importante. Cette forme mise davantage sur les transactions
monétaires que sur les relations humaines. Dans le cas du financement
participatif ou collaboratif, l'utilisateur finance un projet (produit,
entreprise, ...) qui soit lui tient « à coeur » pour diverses
raisons soit parce qu'il souhaite obtenir une contrepartie. Il existe de
nombreuses plateformes de ce type comme Kickstarter, la plus connue ou encore
Ulule, une des plus grandes plateformes françaises.
Nous pouvons voir que c'est 4 formes ne sont pas si innovantes
que ce soit pour du co-voiturage, inviter des personnes à souper «
à la maison », faire du troc avec le voisin ou encore aider un
proche à financer son projet. Elles ont juste pris une nouvelle
dimension grâce à Internet. L'outil a permis aux utilisateurs
d'élargir leur réseau mais aussi de connaître les
ressources des autres consommateurs. Internet est donc indispensable pour la
consommation collaborative.
1.4 La consommation collaborative et ses valeurs
En déchiffrant les 4 formes de la consommation
collaborative, nous constatons que (4) valeurs sont communes entre les
utilisateurs. Ces 3 valeurs sont la confiance (et la qualité),
l'environnement et le lien social.
- La confiance (et la qualité) : La
confiance est un élément clé du business model des
entreprises collaboratives. Les consommateurs n'ont plus confiance envers le
système économique classique. Ils veulent davantage de
transparence sur ce qu'ils consomment. La confiance est aussi un point
nécessaire dans toutes les relations humaines. Par principe une personne
nommée « A » qui accorde sa confiance à une autre
personne nommée « B ». « A » pensera que « B
» agira de la même manière. Même s'il est difficile de
connaître son interlocuteur sur Internet, les nouvelles technologies ont
apporté une facilité d'échange. Les systèmes de
notation permettent aux utilisateurs de connaître le taux de confiance
qu'ils peuvent donner à la partie
adverse. Selon une enquête d'un cahier de recherche du
CREDOC17, « 40% des français déclarent avoir
très ou assez confiance dans les avis évaluations émis
» par les membres de la plateforme. La confiance sur ces sites doit
perdurer voir progresser pour que ce système puisse se
pérenniser.
- L'environnement : Dans la partie
précédente18, nous avons vu que les personnes à
fibre écologique s'intéressaient à ce type de
consommation. D'après une étude de l'OBSOCO 19 « 90% des
français pensent que notre manière de consommer est nuisible
à l'environnement ». Ils se retournent donc vers l'économie
collaborative.
- Le lien social : Au travers de la
consommation collaborative, des personnes recherchent à élargir
leur réseau, rencontrer de nouvelles personnes. Nous les retrouvons sur
les plateformes de co-lunching ou dans les rassemblements collaboratifs. Le
lien social est également une valeur importante au sein de la
consommation collaborative.
17 Cahier de recherche : La société
collaborative : Mythe et réalité - Emilie Daudey et Sandra
Hoibian - 12/2014
18 Voir page 12
19 L'observatoire des consommations émergentes :
Evolution des tendances de consommation, 2ème Vague - Obsoco - 2013
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Nous avons vu que la consommation collaborative repose sur 3
valeurs fondamentales pour son développement. Néanmoins, il ne
faut pas oublier l'aspect économique qui est le point fort de son
développement. L'étude du CREDOC20 démontre
parfaitement l'importance de ces valeurs dans ce mode de consommation. Nous
pouvons citer 2 autres valeurs : L'engagement sociale (4ème
position) et le « made in local » (5ème position).
Ces valeurs ne sont pas à l'heure actuelle les plus importantes.
1.5 Quelle distinction entre économie
collaborative et économie participative
Depuis que l'économie collaborative est devenue plus
populaire en France, les médias et les entreprises ont commencé
à employer de nombreux termes pour qualifier des activités qui ne
sont pas régies par les mêmes règles de fonctionnement.
Ceci dit, il est important de pouvoir
20 Cahier de recherche : La société
collaborative : Mythe et réalité - Emilie Daudey et Sandra
Hoibian - 12/2014
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poser des définitions exactes sur chaque mouvement :
économie collaborative, consommation collaborative, économie
participative, financement participatif.
Tout d'abord l'économie collaborative est un modèle
qui vise à :
- Favoriser les échanges et le partage de biens et/ou
service
- Apporter de nouvelles organisations du travail (organisation
plus horizontale, slow
management, management collaboratif, ...)
- Utiliser au lieu de posséder
Cette économie intègre la consommation
collaborative. Cette dernière se décline en 4 formes21
qui sont la co-utilisation, cohabitation, la co-élaboration (financement
participatif) et le troc. Ce modèle économique regroupe
également selon Rachel Botsman22 et Roo Rogers, les modes de
vie collaboratifs (co-working), la production contributive (imprimante 3D) et
la culture libre (Creative Commons) et la finance (financement participatif).
C'est ici, que nous voyons qu'il n'existe pas de définitions claires.
Alors que Rachel Botsman intègre le financement participatif comme un
axe de l'économie collaborative, Anne-Sophie Novel définie ce
mode de financement comme une forme de la consommation collaborative. Ces
définitions se préciseront au fur et à mesure du
développement de ce modèle alternatif.
L'économie participative est, quant à elle,
souvent liée à l'économie collaborative sans aucune raison
que ce soit dans les résultats des moteurs de recherche ou via des noms
de sites tels que economieparticipative.com23. L'économie
participative2425 est un modèle créé durant les
années 80-90 par deux américains : Robin Hahnel,
économiste, et Michel Albert, théoricien. Cette économie
repose sur 3 principes :
- Chaque personne doit avoir un droit de parole pour toutes
les décisions qui la touchent directement.
- L'économie est organisée en conseils de
consommateurs et de producteurs. Les décisions sont prises par vote ou
par un autre moyen.
21 Voir page 11
22 What's mine is yours : The rise of collaborative
consumption - Rachel Botsman et Roo Rogers - Edition HarperBusiness - 2011
23
http://www.economieparticipative.com
24 Une proposition libertaire : l'économie particpative
- Normand Baillargeon - Edition Revue Agone - 1999
25 Economie participative -
wikipedia.fr
Utilisateur de Microsoft Office
|
19
|
- La rémunération des personnes ne se fait pas sur
la base de la provenance (naissance, ...) ou de l'intelligence mais sur son
engagement et ses sacrifices.
Même si dans certains cas, ces deux modèles
peuvent avoir quelques similitudes, ils n'en restent pas moins
différents. L'économie collaborative reste encore assez confuse
pour de nombreux théoriciens. Il est difficile de donner une
définition précise de ce modèle.
1.6 Les nouveaux types de consommateurs
Les individus consomment massivement et souhaitent
acquérir des biens car ils ont la possibilité d'user
exclusivement du bien. Or, Jeremy Rifkin26 indique que « les
réseaux prennent la place des marchés et la notion d'accès
se substitue à celle de la propriété ». De plus, une
étude de l'Obsoco 27 montre que 83% des Français
déclarent qu'aujourd'hui, l'important c'est de pouvoir utiliser un
produit plus que de le posséder. Nous allons voir quelles sont les
caractéristiques de ces consommateurs.
Précédemment, nous avons vu que les
consommateurs Smart Shopper28 et Wise Shopper se sont dirigés
vers la consommation collaborative pour consommer avec un budget plus
réduit. Nous avons également montré que les individus
à fibre écologiste29 ou ultra-connectés se sont
redirigés vers ce modèle pour répondre à leurs
valeurs. Cependant, ces différents types existaient déjà
avant l'émergence de l'économie collaborative. Nous allons donc
définir les 4 nouveaux types de consommateurs mis en exergue dans une
étude du cabinet Iligo30, spécialisé dans
l'étude du comportement du consommateur.
Ces 4 profils sont scindés en 2 axes qui structurent la
démarche des consommateurs collaboratifs. Le premier axe est
orienté sur la finalité de la pratique. Est ce que l'individu
souhaite posséder le bien ou souhaite-t-il juste l'user ? Le second est
orienté sur le contexte d'utilisation. Est ce une utilisation collective
ou individuelle ?
26 L'âge de l'accès - Jeremy Rifkin - Edition La
Découverte - 2005
27 L'observatoire des consommations émergentes :
Evolution des tendances de consommation, 2ème Vague - Obsoco - 2013
28 Voir page 9
29 Voir page 11
30 Les urbains et la consommation collaborative, 1er
et 2ème volet - Iligo - 2013
Utilisateur de Microsoft Office
|
20
|
De ce croisement, 4 profils ressortent : les «
Single-Owners », « Co-Owners », « Single-Users » et
les « Co-Users »
Individuel
Single-Owners
Single-Users
sess
Co-Owners
Co-Users
Collectif
Usage
Réalisation personnelle à partir de
l'étude Iligo - 2013
Le premier type, les Single-Owners préfèrent
posséder des biens à moindre coût dans un contexte
individualiste. Ce profil représente majoritairement des femmes d'une
30aine d'années vivant en province avec au moins un enfant de 15 ans.
Elles sont particulièrement attirées par les vide-dressing entre
particuliers. Ce type de consommateur s'oriente vers le troc ou les sites de
dons.
Le deuxième type, les Co-Owners veulent posséder
un bien dans un contexte collectif. Nous les retrouvons principalement dans les
échanges entre producteurs/consommateurs et les achats groupés.
Ils veulent des produits authentiques et qui contribuent au commerce
équitable. Son profil correspond aux jeunes CSP+ avec un ou des enfants
de moins de 15 ans. Ils s'orientent plus vers la co-élaboration.
Utilisateur de Microsoft Office
|
21
|
|
Le troisième type, les Single-Users sont plus
orientés vers l'utilisation des biens et/ou services dans un cadre
individualiste. Ils recherchent le partage, les échanges tout en
optimisant leur budget. Le profil le plus rependu pour cette pratique est
l'homme provincial de 25-49 ans, CSP+ avec un ou plusieurs enfants de moins de
15 ans. Nous le trouvons le plus souvent dans la consommation dites de
co-utilisation.
Pour finir, les Co-Users représentent majoritairement
les jeunes hommes de 18-24 ans qui favorisent l'écologie et l'usage
à la possession dans un cadre collectif. Ils souhaitent faire des
économies tout en renforçant les liens sociaux. Ils se trouvent
principalement dans la co-utilisation tels que le co-voiturage ou la
co-habitation.
A travers ces 4 profils, il est possible de voir que les Smart
Shopper, les Wise Shopper, les écologistes et les ultra-connectés
se retrouvent dans les différentes catégories. Si chaque forme de
consommation collaborative représente un type de profil à
quelques détails près, nous pouvons y voir des liens entre
chacun. Ce mode consommation attire principalement les jeunes qui souhaitent
réaliser des économies, qui sont soucieux de l'écologie et
qui sont adeptes des nouvelles technologies.
Ce mode consommation semble se développer de plus en
plus pour le grand public. Mais qu'en est-il du B2B ? Est-ce que ce mode de
consommation peut s'adapter au B2B ?
1.7 Le mode de consommation dans le B2C se transpose
sur B2B
Actuellement, les acteurs de la consommation collaborative
sont principalement orientés sur le B2C ou C. Cependant, de nouvelles
plateformes permettent aux entreprises de partager ou de se financer entre
elles comme Bureaux-à-partager, B2B en-trade, les espaces de co-working.
Les bénéfices apportés au B2C peuvent également
s'adapter au B2B31 : simplicité, rapidité, prix,
mutualisation des compétences et des biens, ...
Comme nous l'avons vu précédemment, Internet a
permis l'essor de ce modèle économique. Il est donc important
pour les entreprises B2B d'avoir intégré dans leurs
stratégies, la transformation digitale de la société.
Cette digitalisation doit apporter des améliorations tant sur
l'organisation du travail avec des méthodes de travail et des outils
digitaux qui vont
31 Le B2B, le nouveau défi de l'économie
collaborative -
lesechos.fr - 13/05/2014
Utilisateur de Microsoft Office
|
22
|
|
permettre d'améliorer la productivité de
l'entreprise et le management avec de nouvelles méthodes : travail
collaboratif, agilité, flexibilité, ... ou encore le commerce,
marketing, ...
Si les entreprises ont passé le cap de la
digitalisation, elles auront beaucoup plus de facilité à
intégrer ce nouveau mode de consommation puisqu'il se fait exclusivement
via Internet. En connectant ces entreprises entre elles, la « sharing
economy » pourra réduire les coûts, faciliter les relations
et les échanges, offrir de nouveaux services, ...
Les 4 formes 32 de consommation collaborative B2C
se retrouvent dans le B2B. Des pratiques commencent à émerger. On
y retrouve le financement participatif, le co-working, le co-voiturage, le
colunching, la co-conception, le co-manufacturing, le partage d'informations,
le partage de compétence, le partage de ressources, ...
La coélaboration :
Le crowdfunding ou financement participatif B2B a pour but de
faire rencontrer des entrepreneurs, acheteurs, investisseurs, ... et des
sociétés afin que ces dernières se fassent financer leurs
projets de création d'entreprise ou encore de création produit.
Quelques plateformes se sont mises sur ce créneau tel que Ramen.is,
Fundable.com.
La co-utilisation :
- Le co-working se retrouve davantage dans des espaces
dédiés où une majorité d'auto-entrepreneurs,
micro-entrepreneurs se retrouvent pour échanger des savoirs et pour
réduire les coûts élevés que peuvent
générer la location d'un espace immobilier (charges fixes,
charges variables).
- Le co-voiturage : Les entreprises utilisent un même
véhicule afin d'augmenter son utilisation tout en réduisant les
coûts. Sous une forme B2B, il existe la société
franco-américaine, Local Motion, qui a permis à un site de ERDF
de réduire sa flotte de voiture de 15% ou encore de 50% chez Google.
Selon Louis Chatriot33, directeur Europe de la start-up, les
sociétés peuvent réduire en moyenne le coût de leur
flotte de « 20 à 30 % ». Cela en partageant les
véhicules avec d'autres entreprises.
- Le partage des ressources humaines : A côté du
co-working, le partage de salariés offre aux entreprises la
possibilité de ne pas licencier en période de crise
passagère.
32 Voir page 12
33 Découvrez Local Motion, la startup qui rend les voiture
intelligentes -
15marches.fr - 09/2014
Utilisateur de Microsoft Office
|
23
|
Que ce soit pour une start-up qui a besoin d'un salarié
sur une courte durée ou une entreprise qui a besoin de réduire
ses coûts en période de crise. Cette pratique offre une plus
grande flexibilité pour les ressources humaines de l'entreprise. La
plateforme leader sur le marché est Flexojob.com34
La cohabitation :
- Colunching : La cohabitation commence à se
démocratiser au sein des entreprises B2B avec pour exemple la plateforme
Colunching35 qui permet de faire rencontrer des professionnels
autour d'un repas. Ces rencontres permettent d'élargir le réseau
professionnel de l'individu.
Le troc :
- L'échange de bien ou de service (troc) entre
entreprise se développe également via la plateforme B2B
en-trade.
A travers ces quelques exemples, nous pouvons constater que
des plateformes commencent à naitre pour offrir la possibilité
aux entreprises de consommer collaboratif. Ceci dit, pourquoi les entreprises
s'adonneraient à cette économie ? Quelles en sont les raisons
?
34
http://www.flexojob.com
35
http://www.colunching.com
24
Utilisateur de Microsoft Office
CHAPITRE 2 : LES RAISONS DU DÉVELOPPEMENT DE
L'ÉCONOMIE
COLLABORATIVE B2B
En raison de l'émergence de ce nouveau modèle
économique, les sociétés B2B utilisant un modèle
classique commencent à s'intéresser aux opportunités qu'il
pourrait offrir. La première raison de cet intérêt est la
perte ou le manque de fond financier pouvant les aider à se
développer. La deuxième raison est l'arrivée des nouvelles
technologies digitales.
La troisième raison que nous traiterons sera l'essor du
Marketing 3.0 qui favorise ce mouvement. Le quatrième point est
l'intégration de ce mode de consommation fait par les salariés au
sein de leur entreprise. Pour finir, nous traiterons du management collaboratif
et de l'ubérisation des métiers et du marché du travail
qui sont un résultat de l'économie collaborative et qui incitent
le développement de ce modèle.
2.1 Une situation économique qui affaiblit le
développement des sociétés
Même si la Grande Récession date de 2008, elle a
laissé de nombreuses traces sur quelques sociétés, et cela
se ressent encore. Durant ces 4 années de crise, l'équipe de
Dynamique Entrepreneuriale affirme que « certaines entreprises ont
profité de la crise et des faiblesses de leurs concurrents pour
étendre leur parts de marché »,36 alors que
d'autres ont subi les mauvais effets. Cette situation économique a
freiné le développement économique pour la plupart des
entreprises française. Nous pouvons prendre le cas de l'industrie
chimique française dans laquelle évolue la société
Mersen.
Valeurs en milliards (€)
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Chiffre d'affaires
|
84,2
|
68,2
|
77
|
82,2
|
81,1
|
79,1
|
79,1
|
75
|
Exportations
|
50,4
|
42,4
|
48,9
|
54
|
55
|
53,7
|
54,8
|
55,6
|
Importations
|
44,6
|
37,3
|
43,9
|
49,5
|
51
|
48,1
|
47,4
|
48,3
|
Balance E/I
|
5,8
|
5,1
|
5
|
4,5
|
4
|
5,6
|
7,4
|
7,3
|
Investissements
|
3
|
2,4
|
2,8
|
3,3
|
3,8
|
3,4
|
3,2
|
3,4
|
Dépenses en R&D
|
1,44
|
1,45
|
1,50
|
1,54
|
1,64
|
1,8
|
nd
|
nd
|
Effectif
|
169.501
|
161.071
|
159.490
|
159.673
|
158.875
|
158.585
|
157.000
|
157.000
|
Réalisation personnelle à partir des
études de l'Union des Industries Chimiques
36 Crise financière : quel impact sur votre entreprise ? -
dynamique-mag.com - 25/02/2015
37 Chiffres clés sur
http://www.uic.fr
Utilisateur de Microsoft Office
|
25
|
Nous constatons que ce secteur industriel a perdu -10,9 % de
son chiffre d'affaires et a réduit son effectif (12.501 emplois) entre
2008 et 2015. Par ces premiers chiffres, nous pouvons déjà voir
que l'industrie chimique française a subi d'importante perte suite
à la crise financière de 2008. Néanmoins les
investissements ont subi une baisse moyenne annuelle de 0,3 milliards d'euros
jusqu'en 2010 avant de remonter sur un investissement de 3,4 milliards d'euros
en 2015. Concernant les dépenses en Recherche et Développement,
le secteur a continué à investir afin de pouvoir y
développer des améliorations et/ou des innovations produites et
donc devenir plus compétitif.
Même si l'industrie chimique a globalement
continué à investir, des sociétés comme Mersen
(Business Unit Equipements anticorrosion), n'ont pas suivi la même
tendance. Avant même de rentrer dans les détails, une
présentation du groupe s'impose pour aider à la
compréhension. Mersen38 est considéré comme
l'expert mondial des spécialités électriques et des
matériaux en graphite. Elle est divisée en 2 pôles
d'expertise : Advanced Materials et Electrical Power depuis 2016. Chacun de ces
2 pôles sont subdivisés en Business Unit :
- Advanced Materials : Equipements Anticorrosion, Applications
Hautes Températures et Technologiques pour la Transmission de
Courant.
- Electrical Power : Solutions pour la Gestion d'Energie et la
Protection et le Contrôle Electrique.
Le Business Unit « Anticorrosion Equipment »
orientée sur le marché de la chimie corrosive offre des
équipements et des solutions résistantes à des
environnements corrosifs pour les industries de la chimie. Exemple : Echangeurs
de chaleur tubulaire en graphite pour le marché de l'Acide Phosphorique
(Engrais, ...) ou des échangeurs de chaleur composés de blocs en
carbure de silicium pour la chimie fine (Médicaments, ...).
Ce Business Unit (ACE) investit environ 1% de son chiffre
d'affaires annuel en Recherche et Développement.
26
38 Résultats annuels
https://www.mersen.com Utilisateur
de Microsoft Office
Utilisateur de Microsoft Office
27
Valeurs en millions (€)
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Chiffre d'affaires groupe
|
662
|
587
|
741
|
829
|
811
|
739
|
730
|
777
|
Chiffre d'affaires du Pôle
Matériaux
|
278
|
256
|
325
|
379
|
346
|
300
|
280
|
288
|
Dépenses en R&D
|
2,78
|
2,56
|
3,25
|
3,79
|
3,46
|
3,00
|
2,80
|
2,88
|
Réalisation personnelle à partir des
données officielles de la société Mersen
Ne pouvant pas obtenir les données concernant les
chiffres d'affaires du Business Unit ACE, nous analyserons celui du Pôle
Matériaux qui offre les données et les évolutions les plus
proches de la réalité de la division.
Comme nous pouvons le voir le chiffre d'affaires du Pôle
a baissé de 8% entre 2008 et 2009 avant de se relancer jusqu'en 2012 (+
35%) puis retomber à 288 millions d'euros en 2015. Cet effet de vague
est le même que celui vu sur le secteur de l'industrie chimique.
Cependant, ce secteur a continué globalement à investir en
Recherche et Développement malgré la baisse de son chiffre
d'affaires, alors que la société Mersen base son budget R&D
en fonction de son chiffre d'affaires. Cette méthode lui est
défavorable via à vis du marché. Depuis 2012, les
investissements pour la R&D ont baissé de 16%.
Le Business Unit ACE de Mersen est souvent tributaire du
marché de la chimie puisqu'il délivre des produits pour des
sociétés appartenant à ce marché.
En raison d'un marché peu porteur et d'un mauvais
contexte économique, nous constatons que la société a
besoin d'optimiser ses ressources, ses biens, ... afin de réduire ses
coûts (charges), générer de nouveau revenu et financer ses
dépenses en R&D (crowdfunding) ou pas (co-working - innovation
ouverte) pour devenir plus compétitive.
Pour ce faire, elle peut saisir l'opportunité de
l'économie collaborative. Nous verrons plus tard comment elle peut
l'intégrer au sein de son Business Model. Différentes formes de
consommation s'offrent à elle. Nous les aborderons dans la seconde
partie du mémoire.
Ceci étant dit, de nombreuses entreprises se
réorientent vers ce modèle économique pour optimiser leurs
ressources et réduire leurs dépenses. Ce modèle permet aux
consommateurs de mieux gérer leur budget mais aussi d'aider les
entreprises à se développer. À titre d'exemple,
Géraldine Russel explique dans un article paru dans la section Tech
& Web du
journal web lefigaro.fr39 que les entreprises ont
collecté grâce au financement participatif 122 millions d'euros (+
300 %) entre 2014 et 2015 en France . Cette pratique fait partie des nombreuses
autres qu'offrent l'économie collaborative. Actuellement, ce forme est
principalement utilisé par les PME mais elle peut se démocratiser
pour les grands groupes ayant besoin de fonds pour financer des projets.
En résumé, la situation économique
actuelle offre une première raison pour les entreprises de se
réorienter vers ce modèle alternatif. Néanmoins, il ne
faut pas oublier que l'essor de cette économie est devenue possible
grâce aux nouvelles technologies digitales.
2.2 Une nouvelle économie B2B devient possible
via les nouvelles technologies digitales
Le contexte économique des entreprises peut expliquer
en partie l'émergence de cette économie mais sa
démocratisation est aussi dû à l'arrivée des
nouvelles technologies digitales et la transformation digitale des
sociétés. Les entreprises intègrent de plus en plus le
digital au sein de leur stratégie (86 %40 d'après le
monde.fr). Elles sont pour la plupart en
pleine transformation digitale. Mais qu'est ce que la transformation digitale
?
La transformation digitale se définit par une
utilisation constante et quotidienne des nouvelles technologies digitales. Pour
l'entreprise, il s'agit d'incorporer le digital au coeur de son fonctionnement.
Cette transformation permet de satisfaire les nécessités du
marché mais aussi d'apporté un véritable apport au client.
Cette transformation demande aussi à l'entreprise de revoir son
organisation en interne allant du processus de fabrication à
l'organisation du travail, tout en passant par la stratégie de
l'entreprise et donc du marketing. Selon Ludovic Cinquin, directeur
général d'Octo France, « la transformation digitale, c'est
l'exploitation radicale des possibilités d'internet41 »
Si les entreprises deviennent plus digitales, elles pourront plus facilement
mettre en place un business collaboratif.
Par ces nouvelles technologies, le processus d'utilisation de
la consommation collaborative peut voir le jour :
39 Le financement participatif, nouvelle coqueluche des
entreprises -
lefigaro.fr - 07/03/2016
40 Transformation digitale : où en sont les entreprises
françaises ? -
lemonde.fr - 07/06/2016
41 Qu'est ce que la transformation digitale - Ludovic Cinquin -
inflexia.fr - 24/03/2016
Utilisateur de Microsoft Office
|
28
|
- Avant l'utilisation : Une mise en relation
facilitée
o Une taille de réseau importante grâce aux
réseaux sociaux (LinkedIn) et aux places de marché (Leboncoin,
Ebay)
o La géolocalisation intégrée dans les
smartphones (Uber)
o Création de compte simplifiée (Facebook
connect)
- Pendant l'utilisation : Facilité de
négociation, de paiement et d'utilisation.
o Aucun intermédiaire entre les deux entreprises
(B2B-en-trade)
o Paiement automatique (Uber)
o Service 24/24h
- Après l'utilisation : Commentaires,
notation et données
o Notation des entreprises (Drivy)
o Big Data, CRM pour des campagnes personnalisées
Les nouvelles technologies sont essentielles pour le
développement de l'économie collaborative que ce soit en B2C/C ou
en B2B. Cependant, les entreprises qui souhaitent l'appliquer, doivent passer
le cap de la transformation digitale. Alors que cette transformation est plus
en rapport avec le marketing 2.0, nous allons voir en quoi le nouveau marketing
dit 3.0 favorise l'essor de l'économie collaborative.
2.3 Le Marketing 3.0 favorise l'économie
collaborative
Depuis son apparition dans les années 50, le marketing
a connu 3 grandes évolutions. D'après l'ouvrage Marketing 3.0 :
produits, clients, facteur humain42 de Philip Kotler, le marketing
1.0 était centré sur le produit durant la révolution
industrielle, le marketing 2.0 sur le client durant l'essor d'Internet et le
marketing 3.0 sur l'humain.
42 Marketing 3.0 : Produits, clients, facteurs humains - Philip
Kotler - Edition De Boeck - 2010
Utilisateur de Microsoft Office
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29
|
|
Les entreprises sont en cours de mutation afin d'adapter
leurs stratégies aux questions économiques et environnementales
actuelles. Leurs stratégies marketing font un focus sur les valeurs et
l'humain. Ce marketing 3.0 est impacté par le comportement des
consommateurs. Ces derniers sont de plus en plus exigeants et ont un nouveau
pouvoir. Ce marketing est alors plus collaboratif, culturel et spirituel pour
répondre aux exigences des consommateurs. Dans son ouvrage, Philip
Kotler explique que le premier bloc de ce marketing 3.0 est le marketing
collaboratif puisque les entreprises qui veulent innover et améliorer le
monde doivent collaborer avec leurs consommateurs, leurs partenaires, leurs
investisseurs et leurs employés. D'ailleurs, le mix marketing
intègre davantage ces acteurs en passant de 4 à 10P.
- Produit : La politique produit (le
produit, brevet, gamme, packaging, ...)
- Prix : La politique de prix (Low cost ou
premium, promotion, ...)
- Distribution : La politique de distribution
(Circuit, point de vente, online, ...)
- Communication : La politique de
communication (stratégie de communication, médias et hors
médias, ...)
- Personnel : Politique de la relation client
(formation, fidélisation client,...)
- Processus : L'interaction du service avec
l'utilisateur (accueil, conseil, temps de réponse, ...)
Utilisateur de Microsoft Office
|
30
|
|
- Preuve : Montrer des preuves que le
service est de bonne qualité. Cela peut se faire par des performances,
taux de satisfaction, ...
- Partenaire : Politique de
co-développement (co-branding, co-working, ...)
- Permission : Le Permission marketing
consiste à demander l'autorisation aux clients
pour entrer en relation avec lui (Stratégie Inbound
Marketing, Content Marketing, ...) - Pourpre : Ce P correspond
à l'innovation. Il faut être différents des concurrents
pour
que le client choisisse le produit ou le service.
En outre, les consommateurs évaluent de plus en plus
les entreprises en fonction de leurs valeurs humaines et écologiques. En
marketing, nous appelons cela le « Triple Bottom Line » c'est
à dire les 3P : Profit (Economie), People (Social), Planet
(Environnement).
Ce marketing 3.0 est donc le résultat de la
collaboration entre toutes les entités ayant des valeurs similaires.
Le marketing collaboratif : Comme
cité précédemment, le marketing collaboratif est le
premier bloc du marketing 3.0. Il a pour principe de faire participer les
clients à différents P du mix marketing. Nous pouvons citer dans
le cadre du B2C, Intermarché qui connecte ses clients afin qu'ils
acheminent les courses au domicile des personnes étant dans
l'incapacité de se déplacer. Le cas Ikea est plus orienté
sur le P produit où il propose à ses clients de personnaliser
leurs meubles en y imprimant des accessoires par imprimantes 3D. Ce type de
production est à la fois du marketing collaboratif et à la fois
une forme d'économie collaborative : la production contributive. Le
marketing collaboratif en B2B peut se voir par la mise à disposition de
brevets sur le plateforme Quirky43 qui sera utilisée par des
inventeurs ou même des clients professionnels voulant modeler leur
produit. À titre d'exemple, General Electric sollicite les
ingénieurs pour contribuer à des idées de projets d'objets
connectés via Quirky. Nous pouvons voir que le marketing 3.0 est en
adéquation avec l'économie collaborative. Voir même qu'ils
sont complémentaires. Le marketing collaboratif est de plus en plus
présent dans les stratégies d'entreprise B2C et B2B.
2.4 Les consommateurs/salariés du B2C dirigent
les entreprises B2B
Alors qu'un Français sur deux consomme via la
consommation collaborative, les entreprises prennent du temps à adopter
ce modèle économique. Cependant, plus les particuliers
43 Quirky :
https://www.quirky.com
Utilisateur de Microsoft Office
|
31
|
|
consommeront collaboratif dans leur vie privée, plus
ils ramèneront ce modèle au sein de leur sphère
professionnelle. Le mode de vie des salariés influence fortement leur
mode de vie professionnelle. Même si l'inverse est souvent relaté
dans diverses études. Il ne faut pas oublier que ces 2 sphères
sont intimement liées. Nous allons voir comment une
génération a influencé l'organisation du travail des
entreprises. Puis, nous analyserons les résultats d'un sondage sur
l'influence que peut avoir les modes de consommation des individus sur leur
sphère professionnelle.
Les salariés et plus particulièrement ceux
appartenant à la génération Y sont venus « bousculer
les codes traditionnels de l'entreprise44 » d'après un
dossier de la CCI Paris. Notamment sur l'organisation et le management au
travail. Cette génération est dans l'instantané et la
spontanéité. Elle recherche un sens à son travail et est
porteuse de valeur. En outre, cette génération est
orientée sur le management participatif c'est à dire qu'elle veut
partager ses idées, ses envies, au sein de son environnement
professionnel ... Nous pouvons voir dans le télétravail et
l'entreprise-cocon que les managers, les entreprises essayent d'imbriquer les
sphères privée et professionnelle pour répondre à
l'attente de leurs salariés. Selon un dossier de Violaine
Appel45, il existe 2 types d'imbrication :
- Le télétravail : Ce concept consiste à
aménager les lieux d'exercice du salarié entre son domicile et
son entreprise. L'entreprise peut demander à son salarié
d'effectuer une partie de ses heures de travail à son domicile comme le
fait IBM en imposant à ses salariés 3 jours de travail par
semaine au bureau et le restant à domicile. Ce modèle peut
apporter une meilleure flexibilité des ressources humaines, une
réduction des frais généraux, ... à l'employeur.
L'employé y trouvera une meilleur conciliation vie personnelle / vie
professionnelle, un accroissement de son autonomie et de ses
responsabilités, ...
- L'entreprise-cocon : Cette organisation, d'origine
finlandaise, a pour but de transformer l'espace d'entreprise en un lieu plus
chaleureux. L'objectif est de transformer l'espace de travail en un lieu de
vie. Les aménagements sont assez variés : Cuisine, Salle de
sport, Sauna, Pharmacie, ... Google est le parfait exemple. La
société a instauré un
44 La génération Y en entreprise - CCI Paris Ile
de France - 11/2015
45 Dossier : L'espace professionnel : protection ou menace de
la vie privée du salarié ? Quelques réflexions sur la
confusion des genres - Violaine Appel - 2002
Utilisateur de Microsoft Office
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32
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simulateur de vol, un toboggan, salle de massage et de
fitness, ... De plus, elle finance le développement des projets
innovants de ses salariés.
Nous pouvons ainsi voir que les modes de vie, de
pensée, de consommation des salariés ont une véritable
influence sur les décisions que peut prendre une entreprise. Pour
confirmer l'influence que peut avoir les modes de vie et de consommation des
employés sur leurs décisions professionnelles, un
sondage46 a été réalisé sur un panel de
33 personnes actives.
A travers ce sondage qui représente une tendance, nous
constatons que 87 % des sondés en poste prennent des décisions
pour leur entreprise. Ces décisions peuvent être d'ordre
opérationnelles ou stratégiques. Dans le cadre d'une organisation
verticale, nous pouvons considérer que les gérants (6% des
sondés) et les cadres (39% des sondés) prennent des
décisions stratégiques et que les non-cadres (55% des
sondés) vont prendre des décisions plus opérationnelles,
même si cela n'est pas à prendre pour une
généralité. Parmi ces 87% décisionnaires, 85%
affirment être influencés par leur mode de vie/consommation dans
leurs décisions professionnelles. En gardant cette continuité,
sur une échelle du degré d'influence (1 à 5) allant de bas
à fort, la majorité (38%) considère que leur vie
privée à un impact assez fort (4) sur leurs décisions. Les
suivants sont ceux avec un degré d'influence moyen (3) avec 30%.
A partir de ces informations, nous pouvons déjà
considérer que la vie privée a une forte influence sur la vie
professionnelle des salariés qu'ils soient gérant, cadre ou
non-cadre. Cette tendance à petite échelle confirme le point de
vu précédemment, c'est à dire l'influence que les
salariés ont sur leur entreprise. En partant du principe où les
salariés commenceraient à consommer collaboratif dans leur
sphère privée, ils ramèneraient cette pratique dans leur
pratique professionnel, un peu à l'image de la démocratisation
des nouvelles technologies digitales au sein des entreprises qui ont
été mise en place par la pression des clients, des partenaires et
des salariés.
Pour finir, 43% des sondés ont déclaré
avoir déjà utilisé une pratique collaborative dans un
cadre professionnel.
46 Annexe 1 : Sondage (réalisation personnelle) :
L'influence du mode de vie des salariés sur leurs décisions
professionnelles - 06/2016
Utilisateur de Microsoft Office
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2.5 L'entreprise collaborative : Un management qui
pratique le collaboratif
Comme nous l'avons vu précédemment, les
salariés demandent de plus en plus à être
considérés au sein de leur entreprise. Les entreprises commencent
à écouter leurs attentes. Cependant, durant de nombreuses
années, la technique de management la plus utilisées était
le fast management. Cette forme de management la plus souvent
représentée par les chaines de fast-food, favorise
l'individualisme. Elle met en avant la productivité et considère
l'homme comme un outil de production dans un environnement où la
ressource humaine ressent une pression constante. Dans ce contexte, le
salarié subit une souffrance de non reconnaissance. Une étude de
l'Institut de Veille Sanitaire47 a montré que 37% des femmes
et 24% des hommes ressentaient un mal être au travail dû à
un manque de reconnaissance. Ce mal être peut soit se diriger vers des
vagues de suicide comme l'a connu l'entreprise de
télécommunication Orange ou s'orienter vers un turn-over constant
des effectifs. Afin de remédier à cela les entreprises
s'orientent de plus en plus vers le slow-management et le management
collaboratif qui mettent en avant le salarié. Ces managements
revalorisent les individus et donne la possibilité à chacun de
donner son avis et de coopérer pour créer de la valeur
ajoutée.
Ces styles plus horizontaux et plus collaboratif
amènent les sociétés à devenir des entreprises
collaboratives. Est ce que ces entreprises sont obligées de changer leur
business model ou consommer collaboratif pour appliquer ce type de management
?
Pas forcement, mais les pratiques collaboratives sont
fortement recommandées pour optimiser les compétences des
salariés et remettre l'humain au coeur de l'entreprise.
Afin d'optimiser les compétences des salariés,
les entreprises mettent en place des MOOC (Massive Online Open Courses). Ces
MOOC permettent aux collaborateurs de se former seul grâce à des
cours gratuits et de partager leurs connaissances sur la plateforme de «
partage du savoir ». En 2013, l'entreprise Mersen a mis en place une
plateforme MOOC qui selon Estelle Legrand, DRH du groupe, « offre la
possibilité de casser les silos, de créer de la
transversalité et de l'interactivité en faisant échanger
nos experts sur leurs connaissances et leurs intérêts communs
»48 . Les espaces de co-working comme ceux d'IBM sont
également mis en place pour favoriser l'intélligence collective.
Nous retrouvons, la plupart du temps, ces
47 Etude : Santé mentale et travail -
http://www.invs.sante.fr -
03/2009
48 Sucess Story : La Mersen Academy, au-delà de la
formation, une réponse aux enjeux de knowledge management -
http://www.crossknowledge.com
Utilisateur de Microsoft Office
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espaces dans les entreprises qui adoptent un environnement
d'entreprise-cocon49. IBM a mixé l'esprit de l'entreprise
cocon et le télétravail.
Si ce n'est pour optimiser les compétences des
salariés, les pratiques collaboratives dans le cadre d'un management
plus collaboratif permettent de recentrer l'humain au coeur de l'entreprise.
Tel est le cas d'Orange50 qui a mis en place une boite à
idée digitale. Cette pratique aurait « économisée 600
000 millions d'euros et 7 500 projets auraient été
réalisés grâce aux idées émises par les
salariés » de la société.
Nous avons pu voir dans cette partie que les nouveaux styles
de management plus humain, plus horizontaux, plus collaboratif amènent
les sociétés à pratiquer davantage la consommation
collaborative au sein de la vie d'entreprise. Alors que les entreprises
recherchent des solutions pour améliorer la vie professionnelle des
salariés et que de nouvelles méthodes apparaissent, il serait
important de se demander si l'ubérisation va émettre des
mutations internes et quelles sont les changements apportés sur le
marché du travail ?
2.6 L'ubérisation : mutation interne et
changement du marché du travail
Tout d'abord, l'ubérisation ne se définit pas
uniquement par l'économie collaborative comme peuvent le citer certains
médias. L'ubérisation se situe au centre du croisement de
l'économie collaborative, de l'innovation numérique et de
l'économie de tâche (Gig economy en anglais). L'économie de
tâche c'est l'économie des « petits boulots ». La Gig
economy a été créée suite à l'augmentation
du nombre de freelance courant après les cachets aux Etats-Unis. Ce
terme est tiré de l'entreprise Uber51 qui offre un service de
voiture de particulier avec chauffeur. Elle est en concurrence directe avec les
taxis. Cette plateforme offre ces 3 piliers : l'économie collaborative
offre un échange, un partage entre particulier. L'innovation
numérique qui permet de commander un chauffeur et de le suivre via une
application smartphone. L'économie de tâche qui permet de mettre
en relation les clients avec des contractuels qui sont disponibles n'importe
où. Ce travail est payé au pourcentage et offre aucun avantage
social. En revanche, il offre une grande liberté d'organisation pour le
chauffeur contractuel et ne contraint pas ce dernier d'avoir une licence de
taxi.
49 L'entreprise cocon : voir page 31
50 Après l'économie collaborative, l'entreprise
collaborative -
talentroc-solutions.com -
02/2015
51 Uber :
uber.com
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Economie collaborative Innovation numérique Economie de
tache
Ubérisation
Ubérisation, mutation interne :
L'ubérisation va offrir la possibilité aux
entreprises de réaliser des mutations sur ses métiers. Il n'est
pas question de réorganiser l'entreprise mais plutôt de voir si
les métiers vont changer. En effet, les différentes plateformes
collaboratives permettent de partager, échanger des biens, des services,
des ressources, ... et donc de supprimer certaines tâches. Nous allons
voir les mutations possibles à travers des exemples au sein de 6
activités de l'entreprise : marketing/communication, Production
manufacturière, Recherche et Développement, Direction des
systèmes d'information, Ressources Humaines et Juridique.
- Marketing/Communication : De plus en plus
de société font des sondages et font appel au «
crowdsourcing » c'est à dire l'implication de personnes externes
pour réaliser des tâches de l'entreprise. Dans le cadre du
marketing, cet outil est utilisé pour le lancement de campagne et peut
même se rapprocher du marketing collaboratif pour l'élaboration de
nouveaux produits. Si le client est directement impliqué dans le
processus, est ce qu'une étude de marché traditionnelle est utile
? Des sociétés comme Loreal, Rapidflyer,
Rueducommerce.com ont
installé sur leur site des outils d'échange permettant aux
clients de s'entraider, de devenir ambassadeur, de faire remonter les points
négatifs et créer du contenu en temps réel grâce
à l'outil Tokywoky52. Les retours pour les services marketing
sont assez positifs. + de 4000 questions par an sur le site de Loréal,
10000 questions par mois sur
Rueducommerce.com, ... Ce
système de sourcing par le client fonctionne puisque les clients ne
gagnent rien à donner un conseil. Le futur acheteur a donc plus
confiance. Nous avons également vu que des entreprises comme
Général Electrics propose à des ingénieurs à
leur compte de créer des objets connectés à partir des
brevets de la société via la plateforme Quirky. Ces
différentes avancés sont en train de refondre les métiers
du marketing et surtout ses missions.
52 Tokywoky :
http://www.tokywoky.com
Utilisateur de Microsoft Office
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- Production manufacturière : La
production de l'entreprise commence à être touchée par des
sites e-commerces communautaires. Nous pouvons prendre le cas de
Oscaro53 qui devient le concurrent N°1 des garagistes. Les
garagistes n'ont plus comme seul concurrent direct les autres garagistes. Ils
doivent faire face à Oscaro. Cela s'explique par le fait que Oscaro vend
les pièces moins chères que dans un garage. Le circuit de
distribution est plus court et l'enseigne achète les pièces en
achat groupé. De plus l'enseigne propose des tutoriels, des
vidéos et un service communautaire permettant aux clients et aux experts
d'échanger sur la mécanique de l'automobile.
- Recherche et Développement : De
plus en plus de société s'ouvre à l'« Open Innovation
» comme Valéo, Renault, Alstom, GDF-Suez, ... selon Olivier
Ezratty54, consultant high-tech dans un article du webzine
Challenges.fr. L'innovation ouverte
représente les innovations fondées sur le partage et la
collaboration. Dans le cadre d'un partage libre des savoirs, les acteurs en
face de ces groupes proposent des solutions et/ou des créations avec une
approche différente. Les missions des départements R&D ne
vont pas toutes changer à court/moyen terme puisque selon le
baromètre de l'innovation ouverte de 2014, 54%55 des grands
groupes ont peur du vol de la propriété intellectuelle. Mais, il
est important pour les grands groupes de commencer à intégrer ce
mode d'innovation collaborative.
- Direction des systèmes d'information :
Alors que l'individus peut s'adonner à de la
visioconférence, du chat, de l'installation de logiciels, ... dans sa
sphère privée, il se retrouve souvent bloquer par des
systèmes de sécurité dans sa sphère
professionnelle. La DSI met en place ces sécurités pour
protéger les données et le matériel de la
société. Cependant, ces systèmes de sécurité
ne sont pas en adéquation avec les nouvelles façons de travailler
des salariés comme peut le rappeler Aurélie Duthoit, Auteur du
Petit manuel d'économie collaborative, en disant « Qui n'a pas
été confronté pendant qu'il travaillait au message : vous
n'avez pas les droits administrateurs pour installer ce logiciel ? » dans
une interview vidéo56 avec la société
53 Oscaro :
http://www.oscaro.com
54 Open Innovation : quand les grands groupes lorgnent les
start-up -
challenges.fr - Olivier Ezratty -
06/11/2014
55 La R&D est morte, vive l'open innovation -
lenouveleconomiste.fr -
Edouard Laugier - 26/02/2015
56 Interview : Les industries déjà
ubérisées - Aurélie Duthoit -
digital-collab.com -
20/07/2015
Utilisateur de Microsoft Office
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Digital Collab. Grâce à l'essor des nouvelles
technologies comme le Cloud Computing qui offre des applications informations
en ligne, les DSI seront moins complètes, voir moins sécuritaires
puisqu'elles auront moins de contrôle. Des formations devront être
mises en place pour faire évoluer les compétences des
informaticiens vers une expertise sur le cloud et pas le hardware.
- Ressources humaines :
Précédemment nous avons citer plusieurs cas qui vont
changer le métier des ressources humaines. Avec l'arrivée des
services de formation en ligne (MOOC) comme Talentroc ou encore Flexojob pour
l'échange de salariés, les départements de ressources
humaines vont pouvoir trouver plus facilement les nouveaux talents ou
réguler plus facilement les besoins de mains-d'oeuvre. En outre,
l'ubérisation de ce département demande aux DRH d'offrir plus de
confiance aux salariés. Cette valeur se retrouve également dans
le Business Model de la plupart des plateformes de l'économie
collaborative. Dans le cas de la société Netflix le modèle
RH57 permet aux salariés d'avoir des vacances
illimitées à condition qu'ils remplissent les objectifs
demandés. La société se base plus sur un système
d'objectif que sur un système d'heures effectuées. A l'avenir, le
métier des RH s'orientera plus vers de l'accompagnement de
salariés que sur de la gestion pure. Les Ressources Humaines auront donc
une valeur ajoutée plus humaine.
- Juridique : Ce département qui est
présent uniquement dans les grands groupes est également
touché par l'ubérisation. Depuis 2005, le nombre d'avocat en
France s'est accroit de 42%58. Néanmoins, le métier
est de moins en moins sollicité, le prix des honoraires est en baisse et
les jeunes diplômés ont du mal à trouver un emploi. Selon
un article des Echos paru en décembre 2013, « 35% des avocats
quittent la profession dans les dix ans qui suivent leur entrée dans la
vie professionnelle »59. Les avocats se redirigent alors vers
des plateformes pour proposer leurs services juridiques aux particuliers et aux
entreprises. La plateforme Legalstart 60 offre des informations
juridiques, des outils d'aide et des conseils d'avocats et d'expert-comptables
pour gérer
57 Le modèle RH de Netflix : vacances
illimitées pour les salariés et faible contrôle des notes
de frais -
usine-digitale.fr - Lélia
de Matharel - 10/03/2015
58 Ubérisation du droit, quand l'économie
numérique fait trembler les schémas traditionnels -
lepetitjuriste.fr - 18/12/2015
59 Un accès à la profession de plus en plus
difficile -
lesechos.fr - Géraldine
Dauvergne - 19/12/2013
60 Legalstart :
legalstart.fr
Utilisateur de Microsoft Office
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les petites et moyennes formalités. Les coûts
sont moindres que les honoraires d'un avocat à son compte. Même si
ce phénomène peut toucher les départements juridiques des
grands groupes, il aura plus d'impact sur les PME/PMI qui ont un budget plus
restreint. De plus ces travaux ont une faible valeur ajoutée et
n'offrent pas la personnalisation que pourrait rechercher un groupe.
L'ubérisation des sociétés est en train
de provoquer une véritable mutation des métiers de l'entreprise.
Il est actuellement difficile de savoir jusqu'où va aller cette
modification, mais il est certain que les sociétés
traditionnelles vont devoir sauter le pas, rapidement. Sinon, elle risque de se
voir perdre en compétitivité tant sur son offre que sur son
attrait salarial. Comme le rappel, l'agence Digital Collab, 75%61 de
la masse salariale en 2025 sera représentée par les
générations Y et Z. Ces générations « digital
natives » risquent de ne pas être attirés par les
sociétés trop traditionnelles dans leurs organisations
hiérarchiques et leurs procédures. L'ubérisation des
métiers commencent à avoir un impact au sein des
sociétés pour les salariés mais qu'en est-il du
marché du travail ? Est-ce que le marché du travail est en train
d'être ubérisé ? Si oui, est ce que cela contribue au
développement de l'économie collaborative B2B ?
Ubérisitation du marché du travail
:
En 2015, les contrats de travail de type CDI
représentaient 85%62 des salariés mais depuis la crise
de 2008, les CDD ou interim d'une période de 1 mois sont devenus de plus
en plus fréquents. Ces contrats précaires constituent 70% des
nouveaux contrats de moins d'1 mois et 87% des contrats de moins de 3 mois. La
plupart de ces contrats sont fait pour la réalisation de tâches ne
nécessitant pas de qualification particulière et pour offrir une
plus grande flexibilité à l'employeur. Par ailleurs, le lieu du
travail est également remis en question puisque le
télétravail représente 17%63 des actifs. A cela
s'ajoute une augmentation de l'emploi indépendant qui compte 1 million
d'autoentrepreneurs. L'ubérisation de l'emploi s'explique pour plusieurs
raisons :
- Le facteur économique : La crise de
2008 a réduit le développement des entreprises et donc la
création de poste dans les pays occidentaux comme la France. Ce qui a
61 L'ubérisation des industries et des métiers -
digital-collab.fr - 21/07/2015
62 En France, 70% des embauches sont des CDD... de moins d'un
mois -
lefigaro.fr - Marine Rabreau -
12/04/2016
63 L'ubérisation de l'emploi est déjà
partout -
lemonde.fr - Marie-Claire
Carrère-Gée - 05/11/2015
Utilisateur de Microsoft Office
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39
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conforté la hausse du chômage. Dans un contexte
où le nombre de chômeurs augmente, leur pouvoir de
négociation des contrats se réduit.
- Le facteur sociologique : Les actifs
deviennent de plus en plus autonome (17% en télétravail) et
gèrent plus librement leurs temps de travail. Cette forme de
liberté s'explique par cette demande de la génération Y
comme nous l'avons vu précédemment et par l'essor des nouvelles
technologies offrant plus de mobilité aux travailleurs. Ces nouvelles
technologies ont également amené des plateformes favorisant
l'économie de tâche. Ces plateformes mettent en relation les
particuliers, professionnels et les free-lances pour la réalisation de
petites tâches.
- Le facteur entrepreneurial : A travers
cette « gig economy » les entreprises trouvent plus de
flexibilité quant à la gestion de la masse salariale par rapport
à l'activité. Elles peuvent également externaliser les
tâches qui ne requièrent pas de qualification pour concentrer ses
embauches sur du long terme et de l'expertise.
- Le facteur salarial : Les salariés
à court terme, les free-lances, les autoentrepreneurs s'y
intéressent pour la flexibilité des horaires, les revenus
supplémentaires, l'élargissement des compétences et la
réduction des risques dû à l'augmentation du nombre
d'employeurs. Cette forme n'est pas sans risques puisque les contractants
perdent certains avantages sociaux comme la durée maximale de travail,
assurances sociales, ...
L'ubérisation du marché du travail est un
levier supplémentaire pour le développement de l'économie
collaborative. Les individus s'orientent de plus en plus vers l'entreprenariat
et travaillent directement pour d'autres entreprises via des plateformes, sur
des tâches peu qualifiées comme le rappelle Bruno Teboul,
directeur innovation de Keyrus « Ce qui est réel aujourd'hui, c'est
malheureusement les suppressions d'emplois peu qualifiés à
l'horizon 20252030 »64
Nous avons pu voir à travers ce chapitre que
l'économie collaborative commence à s'intégrer à la
sphère des entreprises B2B pour 7 raisons : Les sociétés
manquent de ressources pour se développer. L'essor des nouvelles
technologies digitales permettent de communiquer et
64 Uberisation de l'économie : Le B2B est mort, vive
le B -
atelier.net - Atelier Paris BNP Paribas
Group - 29/07/2015
Utilisateur de Microsoft Office
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Utilisateur de Microsoft Office
41
échanger plus rapidement. Le marketing 3.0 recentre
l'humain au coeur de l'entreprise et cette évolution du marketing
amènent les entreprises à être plus collaboratives en
intégrant davantage le client, les fournisseurs et les partenaires dans
son mix marketing. Les décisions stratégiques et
opérationnelles des entreprises sont prises par des consommateurs
collaboratifs/salariés qui sont influencés par leur mode de vie
et de consommation. Le management devient plus « slow » plus
collaboratif soit plus horizontal. Ce qui amène les entreprises à
intégrer davantage les pratiques de l'économie collaboratives
dans son fonctionnement. Pour finir, l'ubérisation touche les
différents métiers de l'entreprise afin d'externaliser davantage
les tâches à faible valeur ajoutée sur des plateformes
où des freelances, autoentrepreneurs contractent des contrats à
court terme pour obtenir plus de flexibilité. Ayant analysé les
différentes raisons du développement de l'économie
collaborative pour les entreprises B2B, il est important de s'interroger sur
les business model existants, les stratégies de monétisations et
sur la communication que les entreprises de ce modèle adoptent pour
obtenir la confiance des tiers.
CHAPITRE 3 : ANALYSE DU BUSINESS MODEL DES
ENTREPRISES
COLLABORATIVES
Nous avons vu sur les 2 premiers chapitres que
l'économie collaborative était un modèle émergent
tant pour le B2C que pour le B2B. Sa définition assez large peut
rapidement rendre ses principes confus, cependant elle repose sur des valeurs
propres à chacune des pratiques comme la confiance qui est l'une des
clés de voute de l'économie collaborative. Nous allons analyser
dans ce dernier chapitre de la première partie les différents
types de business model. Nous verrons également quelles sont les
différentes stratégies de monétisation employées
par les entreprises de cet environnement ainsi que l'adoption d'une
communication plus transparente pour les entreprises traditionnelles qui
souhaitent intégrer ce mouvement.
3.1 Existe-t-il un business model type ?
Les différentes entreprises basées sur
l'économie collaborative ont des systèmes de fonctionnement
très différent tant les possibilités d'offre sont
possibles. Nous allons analyser 3 sociétés ayant des formes
collaboratives différentes afin de mettre en exergue leurs similitudes
et leurs différences. Cette analyse basée sur le business model
et les valeurs des 3 sociétés a pour but de savoir si il existe
un business model type à ce modèle économique.
Tableau de 3 Business model (Canvas) :
|
AirBnb (Habitat)
|
Kickstarter (Financem. participatif)
|
Yelloworking (Espace Coworking)
|
Partenaires Clés
|
- Les propriétaires des biens
- Les invités qui louent - Les photographes
(Freelance)
- Les investisseurs - Les assurances - Les bloggueurs
|
- Entreprises de paiement (Paypal)
- Les communautés business et entreprenariat
- Fondations et grandes organisations
|
- Réseau de co-working (Copass)
- Entreprises proposant
des activités (Yoga ...) - Organisation 1% for
the planet
|
Activités Clés
|
- Management et Développement de produits
|
- Développement de marché
- Plateforme R&D - Marketing
|
- Animation et Administration
- Amélioration continue - Marketing
|
|
Utilisateur de Microsoft Office
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|
|
- La construction des réseaux avec les
propriétaires
- La construction des réseaux avec les locataires
- Marketing
|
- Développement des partenariats
|
|
Ressources Clés
|
- L'espace des
propriétaires - Employées formés -
Technologie - Marque
|
- Equipe d'analyste de marché
- Equipe marketing - Réseaux sociaux
|
- Clients
- Equipe
- Locaux
- Outils : Evernote et
Crmble
|
Proposition de valeur
|
Propriétaires :
- Les propriétaires gagnent de l'argent en louant
l'espace
- AirBnb offre une assurance aux propriétaires
- Des shoots photos de
l'espace offerts aux
propriétaires Locataires :
- Réserver un séjour
au lieu d'un hôtel
- Prix moins élevé que
l'hôtel
|
- Obtenir de l'argent provenant de la famille, des amis, des
entreprises, et des réseaux sociaux sans demander trop d'effort
- Transparence et mécanique de financement horizontale
- Tout le monde peut le faire
|
- Solutions de travail
innovantes
- Réseau clients (co-
working)
- Conseils et
compétences
- Espaces et matériel à disposition
- Outils en ligne
- Solution de mutualisation et rentabilisation
|
Relation Client
|
- Service Client
- Réseaux sociaux
- Offre promotionnelle - Assurance Maison
|
- Support de montage de projet
- Services de campagne publicitaire
- Support sur ses réseaux sociaux
|
- Proximité élevé avec le client
- Mutualisation de ressources et savoirs - Attitude Start-up
|
Canaux de distribution
|
- Site Web
- Application mobile
|
- Site web
- Réseaux sociaux - Bouche à oreilles
|
- Bouche à oreilles entre les clients
- Site web
- Lieu physique
|
Segments Clients
|
|
Créateurs :
- Artistes, créateurs
|
- Freelances et auto-entrepreneurs
|
|
Utilisateur de Microsoft Office
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43
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Propriétaires :
- Personnes qui ont un logement et qui veulent gagner de
l'argent en extra
- Personnes qui veulent rencontrer de nouvelles personnes
|
- Département marketing - Associations - Start-up
Investisseurs :
- Famille, Amis, réseaux - Entreprises
- Organisations philanthropique
|
- Salariés, télétravailleurs et
travailleurs nomades - Startups et porteurs de projets
|
|
Locataires :
|
|
|
|
- Personnes qui aiment voyager
|
|
|
|
- Personnes qui veulent du confort à faible prix
|
|
|
Structure de coûts
|
- Configuration Technologique
|
|
|
|
|
|
- Prospection
|
|
- Coûts de
|
- Développement et
|
|
|
fonctionnement
|
maintenance de la
|
- Activités offertes
|
|
- Marketing
|
plateforme
|
- Marketing
|
|
|
|
- Coûts de
|
|
- Masse salariale
|
- Marketing
|
fonctionnement
|
|
- Paiements des
|
- Masse salariale
|
|
|
photographes
|
|
- Masse salariale
|
|
Freelance
|
|
|
Sources de
|
Commission sur toutes
|
Commissions sur les
|
- Abonnement
|
revenus
|
les réservations
|
projets
|
- Cartes d'accès au lieu
|
|
Tableau sur les valeurs :
|
AirBnb65 (Habitat)
|
Kickstarter66 (Financem.
participatif)
|
Yelloworking67 (Coworking)
|
Confiance
|
Elevé
|
Elevé
|
Elevé
|
Qualité
|
Bas
|
Moyen
|
Elevé
|
Environnement
|
Bas
|
Bas
|
Bas
|
Lien social
|
Bas
|
Bas
|
Elevé
|
Partage
|
Elevé
|
Elevé
|
Elevé
|
|
65 AirBnB :
http://www.airbnb.com
66 Kickstarter :
http://www.kickstarter.com
67 Yelloworking :
http://www.yelloworking.com
Utilisateur de Microsoft Office
|
44
|
|
|
Utilisateur de Microsoft Office
45
À partir de ces 3 business models et de l'analyse des
valeurs que portent ces sociétés dans la pratique, nous notons
plusieurs appréciations :
- Les équipes (salariés) sont très
importantes dans ces structures. Ils font partie des ressources clés de
l'entreprise. L'humain est remis au centre du modèle.
- Les entreprises (plateformes ou lieu physique) se
retrouvent sur les canaux de distribution. Le site web est primordial pour
permettre la mise en relation.
- Le marketing est un département très
important dans ces 3 formes d'économie collaborative. Il se retrouve
à la fois dans les activités clés et dans les structure de
coûts.
- Il existe deux formes d'entreprises collaborative :
o La première va mettre en relation des
individus/entreprises pour échanger, partager, ... via sa plateforme et
va se financer grâce à cette mise en relation, cette
échange comme AirBnb, Kickstarter, Blablacar, ... à titre
d'exemple AirBnB prend une commission sur l'échange du bien immobilier.
Soit une stratégie d'intermédiation.
o La seconde va accueillir des individus/entreprises pour des
rencontres mais son financement ne va pas dépendre de cette mise en
relation. Les espaces de coworking permettent la mise en relation, le partage
du savoir, ... mais s'ils ne se font pas, la société peut
continuer à se financer. En d'autre terme elle créée
l'opportunité de rencontre alors que la première forme impose la
rencontre.
- Les 2 valeurs de l'économie collaborative sont le
partage et la confiance. Que ce soit dans un espace physique ou virtuel, ces 2
valeurs sont primordiales pour les consommateurs finaux et les
professionnels.
- Les utilisateurs qui vont se rencontrer dans des espaces
physiques comme les espaces de coworking (Yelloworking), covoiturage, ...
portent énormément d'intérêt sur les valeurs comme
la confiance, la qualité, le lien social ou encore le partage. A
contrario, les utilisateurs qui se rencontrent via des plateformes virtuelles
se focalisent davantage sur la confiance et le partage.
A partir de cette analyse, nous pouvons observer que
l'économie collaborative est très vaste en terme de
possibilité et qu'il est compliqué de ressortir un business model
type d'économie collaborative. Cependant, nous pouvons noter que le
Business model doit tout de même prendre en compte 4 points importants :
Un marketing fort, une utilisation des nouvelles technologies (Internet,
Application, ...) une masse salariale remis au centre de l'entreprise et des
valeurs de confiance et de partage fortes.
3.2 Les stratégies de monétisation
Nous avons vu précédemment qu'il n'existe pas
de business model type, néanmoins les entreprises qui sont sur ce
créneau doivent produire du chiffre d'affaires. Pour
générer ce chiffre d'affaires, elles vont mettre en place
plusieurs stratégies pour attirer le client, le faire consommer, ...
Parmi ces stratégies il y a la stratégie de monétisation.
Selon une cartographie réalisée par Ouishare 68 , il
existe 6 stratégies de monétisation pour la consommation
collaborative :
- L'abonnement : Ce modèle repose sur
le paiement d'un prix fixe en échange de l'accès aux services.
Cet accès peut être partiel ou total. Même si ce
modèle n'est pas le plus utilisé en consommation collaborative,
il n'en demeure pas moins inintéressant. Tout d'abord, il permet de
toucher une somme régulière (Nombre de client x Prix de
l'abonnement) sans même que le consommateur utilise son service.
En terme d'évolution, ce type de monétisation peut être
intéressant pour les entreprises qui ont des coûts variables
faibles. Néanmoins, l'abonnement peut très vite rencontrer
certaines limites comme la rentabilité et le prix à payer pour
utiliser le service. Concernant la rentabilité, le revenu n'est pas
lié aux coûts direct de la plateforme. Que le consommateur utilise
la plateforme régulièrement ou ponctuellement, le prix ne change
pas. Ce point, nous emmène directement au prix que doit s'acquitter
l'utilisateur pour utiliser le service. Certains abonnés veulent
utiliser la plateforme régulièrement alors que d'autres voudront
uniquement l'essayer ou l'utiliser ponctuellement. Pour ces derniers, les
utilisateurs ponctuels ou potentiels peuvent ne pas adhérer au service.
Néanmoins, les entreprises peuvent proposer des périodes d'essai
de 15, 30 jours pour tenter de les convaincre. Voici quelques entreprises qui
ont adopté ce type de monétisation : Spotify, Couchsurfing,
Velib, Zipcar.
68 Annexe 2 : Cartographie des acteurs de la consommation
collaborative - Ouishare
Utilisateur de Microsoft Office
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- Le paiement à l'usage :
Contrairement à l'abonnement, ce modèle va
dépendre de l'utilisation du service ou du bien. L'utilisateur paiera
uniquement lorsqu'il utilisera son produit. Ce modèle est
intéressant pour les utilisateurs ponctuels, moins pour les utilisateurs
réguliers et l'entreprise. Les consommateurs réguliers
préfèrent s'orienter vers des abonnements puisque sur le long
terme ils feront des gains considérables. Concernant l'entreprise, ce
type de monétisation lui générera du chiffre d'affaires en
fonction de sa popularité et de l'utilisation du produit par les clients
(Prix d'utilisation x Fréquence d'utilisation du
client). Cette stratégie peut s'avérer risquer si elle
génère peu de vente et qu'elle supporte de lourdes charges fixes.
Cependant, le revenu est directement lié au coût du produit. Pour
finir, les utilisateurs potentiels qui veulent essayer le service se
manifesteront davantage puisque le prix sera plus faible qu'un abonnement. Nous
observons que certaines entreprises mixent les abonnements et le paiement
à l'usage comme Velib ou Zipcar.
- Frais de service : Ce modèle repose
sur les coûts prélevées sur la transaction. Le coût
peut être variable ou fixe :
o Commission : Le chiffre d'affaires de ce
modèle va dépendre du nombre et du montant de la transaction
(% sur la valeur du bien x Le nombre de transaction). Il est
l'un des plus en vogue sur les plateformes d'économie collaborative.
L'utilisateur qui paie les frais est soit l'offreur soit le demandeur, voir les
deux comme sur AirBnB69 (3% du montant pour l'offreur et 6 à
12% pour le demandeur). L'avantage pour les entreprises qui adoptent ce
modèle est de pouvoir fixer un taux supérieur à son
coût marginal pour atteindre au minimum un bénéfice de 0
euros (point mort). Cependant, si les transactions sont d'un faible montant, le
chiffre d'affaires peut être peu fructueux. Pour l'utilisateur,
l'utilisation est simple et le montant qu'il donne à l'entreprise
dépendra de la valeur estimée de son produit (offreur) et/ou de
la valeur du produit qu'il souhaite utiliser (demandeur). L'entreprise à
tout intérêt à ne pas imposer des pourcentages trop
élevés. Cette stratégie peut s'avérée
fructueuse si cette commission est appliquée aussi bien à
l'offreur qu'au demandeur.
o Coûts fixes : Ces frais de service
sont assez proche de la commission, à la différence que la valeur
de la transaction n'interfère pas (Prix fixe x Le
nombre
69 FAQ AirBnB :
http://www.airbnb.fr/help/
Utilisateur de Microsoft Office
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de transaction). Un prix fixe est
établi pour toutes les transactions. L'entreprise choisit l'utilisateur
qui prend en charge les frais de transaction. Les frais sont donc à la
charge de l'offreur, du demandeur ou des deux. L'avantage pour l'entreprise est
de pouvoir bénéficier du même montant quelque soit la
valeur du produit mis en ligne. C'est une stratégie offrant plus de
sécurité mais qui offre moins de résultat sur les «
grosses » transactions. L'utilisateur qui offre des produits à
petite valeur préféra se retourner vers un système de
commission afin d'optimiser la rentabilité de sa vente. A contrario,
l'offreur qui propose des produits à grande valeur peut
préférer les coûts fixes qui lui permettra de
réduire les coûts.
- Freemium70 : Cette
stratégie associe une offre gratuite et une offre payante qui propose un
accès premium. Cette formule permet à l'utilisateur de
bénéficier des services de base et d'«upgrader» son
compte en passant à une formule lui offrant plus de possibilités
d'utilisation. Les entreprises comme
Leboncoin.fr appliquent cette formule
lorsque leurs coûts variables sont faibles. Pour que ce modèle
fonctionne, le marché cible doit être important, le service
premium doit apporter une importante valeur ajoutée et le coût de
fonctionnement doit être faible. L'entreprise doit parfaitement
réfléchir à la structure des coûts dans son business
model puisque les utilisateurs « free » peuvent coûter cher. En
outre, si le service premium n'apporte pas de plus-value significative,
l'utilisateur ne se convertira jamais vers un compte payant. Ce modèle
peut très vite devenir un « flop ». Les entreprises mixent
dans de nombreux cas cette stratégie avec une autre comme la
publicité. C'est le cas de
Leboncoin.fr
- Publicité71 : Cette forme
de monétisation est la seule offrant un service intégralement
gratuit. La plateforme génère du chiffre d'affaires à
partir de la publicité mis en place. La publicité peut s'afficher
de différentes manières : Display, affiliation, ... De nombreux
sites ont eu recours à cette stratégie mais elle s'avère
de moins en moins courante et rentable. La rentabilité va
dépendre de deux facteurs : le nombre de visiteur et de la gêne
occasionnée. Plus ces facteurs sont élevés, plus la
rentabilité sera élevée. Néanmoins, si
l'expérience utilisateur est trop perturbées par les
publicités,
70 Décryptage du modèle freemium : comment
ça marche ? -
my-business-plan.fr
71 Monétisation par la publicité :
définitions des modes de rémunération -
supermarketeur.fr - 03/01/2015
Utilisateur de Microsoft Office
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l'utilisateur peut délaisser le
produit. Leboncoin.fr,
Freecycle, Vinted utilisent cette stratégie.
- Don/Subventions : Ce modèle est l'un
des moins utilisé en économie collaborative même s'il est
peut-être le plus proche de la philosophie initiale du modèle
économique. Les plateformes qui choisissent cette forme de
monétisation sont majoritairement des associations, institutions. Elles
n'ont pas de but lucratif. Elles fonctionnent grâce à l'envoi de
don des utilisateurs et de subventions de l'Etat. L'association
Freecycle.org est l'une des plus
connue.
Nous avons pu voir que ces 6 stratégies de
monétisation ont été utilisés par des entreprises
de l'économie collaborative. Elles ont chacune des avantages et des
inconvénients mais il est tout de même conseillé d'orienter
les entreprises vers un choix multiple de stratégies qu'un choix unique.
Par ailleurs, ces choix évolueront au fil du développement de
l'entreprise et devront se faire en douceur afin que l'utilisateur ne s'y perde
pas. Le cas de Spotify72 reflète les différents points
cités. Au début de son existence, l'entreprise de streaming
musical proposait un mix de 3 stratégies de monétisation :
Freemium, Abonnement et Publicité. Ces stratégies proposaient 3
formules :
- Accès gratuit + Publicité pour les
ordinateurs
- Accès payant (4,99 euros par mois) sans
publicité pour les ordinateurs
- Accès payant (9,99 par mois) sans publicité
pour les ordinateurs et les smartphones.
Dû à l'évolution du marché du
streaming musical qui a montré que les utilisateurs étaient de
plus en plus mobiles, Spotify a remodifié son offre en proposant :
- Accès gratuit + Publicité pour ordinateurs et
blocage du choix musical sur les smartphones
- Accès payant (9,99 euros) sans publicité sans
blocage pour ordinateurs et smartphone - Accès payant (14,99 euros)
Formule Familiale (4 comptes)
Ainsi, nous pouvons voir qu'une stratégie de
monétisation ne reste jamais fixe et qu'elle doit être
parfaitement ajustée au business model et aux besoins de la
clientèle pour pérenniser l'entreprise.
72 Spotify :
http://www.spotify.com
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3.3 Vers une communication interentreprises plus
transparente.
Nous avons vu que des entreprises B2B commençaient
à s'intéresser à l'économie collaborative au vu des
opportunités qu'elle laisse entendre. Mais les marchés B2C et
B2C, ne fonctionnent pas de la même manière que le celui du B2B
pour de multiples raisons. Certaines pratiques sont facilement
réalisables pour les entreprises : co-voiturage, partage de biens ou
services, ... soit des pratiques qui ne touchent pas directement à la
confidentialité et à la sécurité de l'entreprise.
Mais dans un contexte où la compétitivité est importante,
aucune entreprise souhaite dévoiler des informations sur des projets en
préparation, des secrets de fabrication ou autres données dites
confidentielles. Selon Clément Alteresco, fondateur de Bureaux à
Partager, la question qui revient régulièrement est «
Comment fait-on en terme de sécurité et de confidentialité
? L'autre entreprise peut entendre nos conversations. C'est dangereux !
»73
Si les entreprises B2B souhaitent intégrer des aspects
de l'économie collaborative dans leur modèle, elles devront
forcément devenir plus transparente sur leurs pratiques et leurs
fonctionnements. Les entreprises qui acceptent de devenir plus transparente,
devront offrir plus de confiance aux entreprises tierces. Tout comme dans
l'économie collaborative B2C, la notion de confiance est la clé
de voute du modèle. S'il n'y a pas de confiance, il n'y a pas de
partage. Alors que l'Etat commence à réfléchir à la
régulation de ce système économique, une proposition a
été mis en exergue par Clément Alteresco pour apporter la
sécurité et la confiance que les entreprises demandent. Elle
consisterait à mettre en place un label de confiance que les
sociétés obtiendraient à partir d'une note favorable. Un
peu à l'image du site Tripadvisor. Les sociétés voteraient
entre elles suivant plusieurs critères et sous la surveillance de
modérateurs afin d'éviter tout abus. Ce type de label pourrait
offrir une sécurité supplémentaire pour les entreprises
qui hésitent à devenir collaborative.
Il est difficile à l'heure actuelle de donner des
réponses concrètes à cette problématique de
transparence qui est peut-être dans le fond qu'un blocage culturel et
qu'elle deviendra moins gênante avec le temps.
Conclusion
L'économie collaborative est un modèle
économique qui a émergé suite aux effets de la crise
économique de 2008, l'essor des nouvelles technologies digitales et la
remise en question du système capitaliste. Ce modèle qui a mis en
exergue de nombreux maux
73 Et si nos entreprises se mettaient aussi à partager ? -
Ouishare.net - 01/05/2013
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Utilisateur de Microsoft Office
51
économiques et sociétaux, a
également fait naitre un nouveau type de consommation prônant la
collaboration, le partage, la confiance, l'écologie et la revalorisation
de l'être humain.
Suite à l'émergence de ce modèle
pour le C (consommateur à consommateur), les entreprises de type B2B
(entreprise à entreprise) ont commencé à s'y
intéresser pour de nombreuses raisons : La situation économique
actuelle empêche les sociétés à se développer
correctement, les nouvelles technologies digitales offrent de nouvelles
possibilités, le marketing 3.0 défini par Kotler favorise ce
modèle grâce entre autre au marketing collaboratif qui
intègre davantage les parties tierces dans le mix marketing. De plus,
les employés commencent à être remis au centre des
préoccupations de l'entreprise avec un type de management et
d'organisation du travail plus collaboratif et horizontal. Nous avons vu que
les décisions stratégiques et opérationnelles que les
salariés prennent pour l'entreprise sont influencées par leur
mode de vie et de consommation. Ils représentent donc un facteur
supplémentaire à l'intégration de ce mouvement au sein de
la culture d'entreprise. Toujours d'un point de vue interne à
l'entreprise, les postes commencent à évoluer dû à
l'ubérisation des métiers. Les tâches simples sont de plus
en plus externalisées vers des plateformes collaboratives. Ce qui
entraine donc des changements de missions pour chaque métier de
l'entreprise. Cette ubérisation touche en parralèle le
marché du travail qui rend les actifs plus indépendants et
flexibles à travers de nouveaux statuts et
opportunités.
L'intégration d'un business model collaboratif
pour une entreprise traditionnelle implique une évaluation
précise de son environnement et de son corps de métier. Ainsi les
enjeux économiques, financiers, humains, matériels et
stratégiques doivent être scrupuleusement
analysés.
La difficulté à remettre en cause le
modèle économique de l'entreprise ne doit pas être vu comme
un frein mais plutôt comme une opportunité à suivre
l'évolution du marché et des consommateurs. L'économie
collaborative n'est, à ce stade, plus une théorie mais bel et
bien une réalité qui a été adoptée par les
consommateurs et qui déteint sur le marché B2B.
Les entreprises B2B devront donc effectuer cette
analyse et ce changement stratégique, dans tous les cas de figure, pour
assurer la pérennisation de leur business
Utilisateur de Microsoft Office
52
même si des questions sur la
sécurité et la transparence de l'information peuvent poser
problème.
Alors que les entreprises traditionnelles tels que
General Electric, PSA, ... sont en train de revoir leur chaine de valeur et
leur business model, les autres doivent envisager, le plus rapidement possible,
la direction qu'elles souhaitent entreprendre. Soit en intégrant les
pratiques de l'économie collaborative au sein leur chaine de valeur et
leur organisation, soit en révisant leur business model ou soit les
deux. Tout en prenant compte des moyens qu'elles ont à leur disposition
et des attentes du marché. Cette économie alternative n'effacera
pas le modèle capitaliste traditionnelle, elle aura plutôt un
rôle alternatif et proposera plus de possibilités aux
entreprises.
PARTIE 2 : EST-CE QUE LE MODÈLE COLLABORATIF
PEUT
ÊTRE UN COMPLÉMENT VALABLE AU
MODÈLE B2B
TRADITIONNEL ?
Dans cette seconde partie, nous nous étendrons sur 3
stratégie collaborative permettant de proposer plus de valeur. Puis nous
verrons l'intégration de la valeur confiance dans le business model et
la démarche stratégique. Dans une deuxième sous-partie,
nous aborderons les bénéfices du collaborativisme pour le
marketing d'une entreprise en B2B puis par quel moyen ce modèle
économique peut perdurer.
CHAPITRE 1 : UNE STRATÉGIE COLLABORATIVE B2B
1.1 3 stratégies de modèle d'affaires
pour les entreprises traditionnelles
Même si l'économie collaborative propose des
opportunités pour les entreprises, la mise en place d'une nouvelle
stratégie est compliquée. Le secteur d'activité, le
marché, la taille de l'entreprise et le taux de sa transformation
digitale sont des facteurs déterminants pour l'établissement de
ce choix stratégique.
En se basant sur une étude de Keley Consulting «
Quelles opportunités pour les entreprises traditionnelles ? » nous
allons mettre en avant 3 stratégies d'affaires que peut appliquer une
entreprise traditionnelle pour améliorer sa proposition de valeur.
- L'incubateur interne74 : Cette
première option a pour but d'intégrer un incubateur au sein de
l'entreprise dans le but de déployer un business model d'économie
collaborative dans l'entreprise ou une division, ... Un incubateur peut se
découper sous différentes formes de politique comment la vente de
technologie, l'externalisation, l'essaimage, le capital risque d'entreprise,
l'intrapreneuriat, ... Cependant pour le cas de l'économie collaborative
et du développement interne, nous resterons sur l'essaimage et
l'intrapreneuriat.
o L'essaimage permet aux salariés de
développer une entreprise n'ayant pas forcement de relation ou
d'activité direct avec la société mère. Ce type
est
74 Rapport de recherche : Les incubateurs : émergence
d'une nouvelle industrie - CCI Nice Côte d'Azur - 04/2012
Utilisateur de Microsoft Office
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soutenu par l'employeur et offre de nombreuses
possibilités concernant les liens financiers, économiques,
commerciaux et partenariats entre les deux entités. Une
société traditionnelle peut ainsi diversifier son offre sans
changer son corps de métier tout en gardant « la main » sur la
start-up.
o L'intrapreneuriat permet d'instaurer un
esprit d'entreprise auprès des
employés sur de nouvelles activités internes. Ce
type d'incubation peut emmener le projet vers le développement d'une
nouvelle entreprise (externe), une nouvelle filiale (semi-externe) ou
l'extension de ce modèle sur l'entreprise mère (interne).
Ce choix offre la possibilité de créer une
rupture entre la société mère et la start-up afin de
développer des idées innovantes. De plus, ce type de start-up
interne peut bénéficier de moyens financiers et humains plus
important qu'une start-up standard. Cette stratégie est plus
adaptée pour les groupes que pour les TPE/PME
A titre d'exemple le groupe Daimler (constructeur automobile)
a développé la filiale Car2go à partir de cette
stratégie. Cette dernière qui propose de l'autopartage de
véhicule Smart (Daimler) dans les villes, a obtenu 1 million de
membres75 depuis son lancement en 2008. Daimler s'est donc
orienté vers l'intrapreneuriat en proposant une offre
complémentaire sans changer son business model. Daimler produit des
véhicules et Car2go vend l'utilisation de ce produit (co-utilisation).
Un parfait mélange de l'économie traditionnelle et de
l'économie collaborative.
- Le partenariat : Cette deuxième
option a pour but de faire signer un partenariat entre une entreprise
traditionnelle et une entreprise collaborative déjà
établie pour réutiliser le modèle alternatif en
l'incorporant dans les produits ou services de l'entreprise traditionnelle. Il
est également possible pour deux entreprises traditionnelles de
réaliser cet accord pour partager leurs savoir-faire et proposer une
offre collaborative. Cet accord peut autant toucher les PME que les groupes,
notamment dû aux faibles coûts qu'il requiert en comparaison
à la mise en place d'un incubateur interne. En outre, cette
stratégie permet à l'entreprise traditionnelle de toucher un
nouveau réseau et ainsi que son expertise. Cependant, les deux
entités ne peuvent contrôler la chaine de valeur de la partie
adverse. Les entreprises se doivent également de partager le
bénéfice généré. Dans sa globalité,
nous pouvons dire que cette stratégie est la moins risqué des
trois présentée mais ne dégage pas le plus de
liquidité. Elle correspondra plus aux
75 Car2go reaches 1,000,000 members, marking its spot as the
largest carsharing company in the world -
Prnewswire.com - 10/12/2014
Utilisateur de Microsoft Office
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entreprises qui ont peu de moyen financier ou qui souhaite
tester le marché avant de réellement se lancer. A titre
d'exemple, BMW a signé un partenariat avec la société SIXT
pour le développement de la plateforme de partage de véhicule
premium, DriveNow. Ce service est le plus important dans son domaine en
Allemagne avec une flotte de plus de 2400 véhicules, un réseau de
330.00076 clients. Nous pouvons aussi citer le partenariat entre
Quirky et General Electric.
- Rachat : Cette troisième
stratégie qui est à destination des sociétés ayant
un fort capital a pour but d'intégrer l'activité d'une entreprise
collaborative au sein de son offre ou en complément d'une offre existant
(Couple produit/service). Contrairement au partenariat ce type de
stratégie permet de récupérer l'intégralité
des bénéfices et de contrôler toute la chaine de valeur.
Cette stratégie est beaucoup plus risquée puisqu'elle est plus
lourde financièrement mais offre une plus-value plus importante. La SNCF
a racheté la start-up française
123envoiture.com pour devenir plus
compétitive face au leader Blablacar. Ce rachat qui porte le nom
d'IDVroom, a généré 800.00077 euros en 2014.
Selon le cabinet Roland Berger, le secteur du covoiturage devrait
générer un chiffre d'affaires 3,5 milliards d'euros78
dans le monde d'ici 2020.
Dans le cadre du développement du Business Unit :
Anticorrosion Equipment du groupe Mersen, nous préconiserons la
création d'un incubateur interne. La première raison de ce choix
est en lien avec le marché de niche sur lequel évolue la
division. Le marché des équipements pour la chimie corrosive
regroupe que quelques acteurs comme les sociétés SGL, Alfa Laval,
... Il y a donc peu de plateformes, quelque soit leur nature, qui vont prendre
en compte ce marché au début de cette nouvelle économie
pour le B2B puisque le nombre de client potentiel est faible. Un rachat ou un
partenariat est donc difficilement envisageable. Par ailleurs, les
équipements demandent une certaine expertise et peu de
société vont se risquer à intégrer un marché
aussi complexe, pour le moment. Mersen Anticorrosion Equipment peut
néanmoins développer une plateforme sur son marché avec ou
sans rapport direct avec l'offre actuelle. Exemple de modèle d'affaires
: une plateforme où les clients, les ingénieurs, les partenaires,
les étudiants ... peuvent conceptualiser des produits et auront
accès à certains
76 DriveNow : la solution d'autopartage de Sixt & BMW -
Sixt.fr
77 La SNCF lance son service de covoiturage IDVroom -
bfmbusiness.bfmtv.com -
Elisabeth Hu - 03/09/2014
78 La SNCF lance le covoiturage courte distance pour les
Franciliens -
lemonde.fr - Philippe Jacqué -
09/12/2014
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brevets peu utilisés de Mersen et/ou des partenaires
à l'image des Fablabs. Les entreprises permettant l'accès aux
brevets recevront un pourcentage sur les ventes réalisées par les
concepteurs ou commercialiseront les produits réalisés. Il y
aurait donc moins de compétitivité et plus de collaboration entre
les acteurs. Ceci est une proposition qui doit être analysée en
profondeur pour connaitre sa viabilité et la compléter davantage.
Pour se faire une démarche stratégique doit être mise en
place.
1.2 Un business model prenant en compte la
confiance
Nous avons vu 3 stratégies permettant aux
sociétés traditionnelles B2B d'intégrer l'économie
collaborative dans leur business. Si l'entreprise choisi de développer
sa propre start-up interne ou filiale (incubateur). Elle doit intégrer
la valeur confiance dans son business model comme nous avons pu le voir
précédemment. Cette valeur est primordiale pour attirer et
fidéliser une clientèle qui ne peut rencontrer physiquement son
interlocuteur. Nous allons voir comment créer cette confiance. Selon la
revue « Comment peut-on se faire confiance sans se voir ? le cas du
développement des logiciels libres »79 de Thomas Loilier
et Albéric Tellier, nous allons mettre en exergue 9 paramètres
à prendre en compte pour créer de la confiance. Ces 9
paramètres peuvent être réutilisés pour
l'économie collaborative B2B.
- La création d'une communauté dans laquelle les
acteurs se comprennent et ont un
intérêt commun. À travers ce groupe
d'appartenance les acteurs vont se rencontrer et se faire confiance plus
aisément.
- Mettre en relation les personnes qui se connaissent
déjà, un peu à l'image des réseaux sociaux qui
proposent des suggestions d'amitié. Une personne aura plus facilement
confiance en un tiers qu'elle connaît déjà, que d'un
inconnu.
- Fixer des objectifs pour la communauté afin que la
communauté puisse s'autoévaluer vis à vis de ses
objectifs.
- Mettre en place des outils de contact (messagerie
privée et instantanée, visioconférence, ...).
- Mettre en place des tutoriels et laisser la
possibilité à la communauté de proposer les siens.
- Mettre en place une charte qui définit les droits et les
obligations des utilisateurs.
79 Comment peut-on se faire confiance sans se voir
? le cas du développement des logiciels libres - Thomas Loilier et
Albéric Tellier - M@n@gement Vol. 7 N°3 - 2011
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- Intégrer une équipe d'administrateurs et de
modérateurs pour gérer les conflits, les
abus, ... Ils peuvent aussi également mettre des
sanctions
- Mettre en place des sanctions en cas de non-respect de la
charte. Si un utilisateur de la plateforme se risque à ne pas
respecter la charte, sa sanction imposée (exclusion provisoire,
définitive, ...) sera proportionnelle à son infraction. Les
membres peuvent se faire davantage confiance lorsqu'ils savent que
l'interlocuteur peut être sanctionné s'il sort du cercle de
confiance.
- Mettre en place un système de notation, d'avis
après chaque interaction.
Le modèle d'affaires de la plateforme doit
impérativement intégrer le facteur confiance pour fonctionner. La
confiance peut se créer via différents outils, règles mais
peut aussi se générer grâce au soutien d'influenceurs comme
l'Etat. L'Etat peut apporter de la crédibilité à
l'économie collaborative en sortant un cadre législatif, en
finançant son développement (subventions, ...).
1.3 Choix et démarche stratégique
Même si l'économie collaborative propose des
opportunités pour les entreprises, la mise en place d'une nouvelle
stratégie est compliquée. Le secteur d'activité, le
marché et la taille de l'entreprise sont des facteurs
déterminants pour l'établissement de ce choix stratégique.
Après avoir vu les 3 stratégies qui serviront à
développer la proposition de valeur d'une société
traditionnelle dans le cadre de l'économie collaborative, nous allons
poursuivre cette progression logique et nous intéresser à la
démarche stratégique à mettre en place lors de
l'intégration du modèle économique alternatif au business
model de l'entreprise classique.
Etape 1 : Diagnostic stratégique
Le diagnostic stratégique est une démarche
importante dans le cadre de la transformation du business model d'une
entreprise, de sa chaine de valeur et de toutes les autres manettes pouvant
être impactées par l'économie collaborative.
Externe :
Il faut tout d'abord procéder à une étude
de l'environnement de l'entreprise qui prend en compte une recherche et une
réflexion sur le secteur d'activité, les marchés, la
concurrence, les consommateurs, les parties prenantes de l'entreprise. Ce que
nous globalisons en le nommant microenvironnement. Il faut également
étudier le macro-environnement c'est à dire tous les facteurs qui
ont une influence unilatérale sur l'entreprise. Le modèle PESTEL
peut
Utilisateur de Microsoft Office
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être utilisé pour définir ces
différents facteurs : politiques, économiques, sociétaux,
technologiques, environnementaux (écologiques) et légaux. A
partir de ces éléments l'entreprise va pouvoir mettre en exergue
les différentes opportunités et menaces qui l'environnent et
ainsi pouvoir adapter sa stratégie. Elle devra prendre en compte les
facteurs clés de succès pour répondre aux clients.
Lors de son analyse externe, l'entreprise doit
également étudier ses différents concurrents afin de
savoir s'ils ont déjà réalisé leur transformation
digitale et s'ils proposent une offre collaborative. Comme nous l'avons vu
précédemment, les entreprises doivent avoir passé le cap
de la digitalisation. Cette étude concurrentielle aura également
un impact sur le choix de la stratégie à adopter.
Dans le cadre d'une transformation collaborative partielle ou
totale du business model B2B, l'entreprise intègre le facteur client
dans son analyse car ceux sont ces clients qui vont devenir consommateurs du
service proposé. Les recherches doivent donc être orientée
sur les modes de consommation, de fonctionnement à court, moyen et long
terme.
L'analyse de l'environnement à longue portée de
l'entreprise n'est pas à négliger. L'entreprise doit
considérer les opportunités et les menaces actuelles et celles
à moyenne échéance comme d'éventuelles nouvelles
lois qui cadreront l'économie collaborative. Nous pouvons citer les
technologies actuelles et futures qui permettront à l'entreprise de
développer son offre. En d'autres termes tous les facteurs PESTEL.
Interne :
La connaissance de l'environnement doit néanmoins
être complétée par une étude interne à
l'entreprise. C'est à dire son fonctionnement. Cette analyse interne
également nommé audit interne, se concentrera sur la chaine de
valeur de l'entreprise dessinée par Michael Porter, les ressources et
les compétences, les informations financières et
économiques.
La chaine de valeur de Porter représente les
différentes activités de l'entreprise et met en exergue ses
performances. Ces activités s'articulent en 2 sections : les principales
qui participent directement à la production et à la vente du
produit et les activités de soutiens qui sont complémentaires aux
principales puisqu'elles les soutiennent. Dans le cadre de cette étude,
l'entreprise doit voir comment ses activités fonctionnent et voir si des
pratiques collaboratives peuvent remplacer ou compléter certaines
activités. A titre d'exemple, nous pouvons intégrer le
financement participatif au sein de l'activité commercialisation/vente
où le département marketing pourra tester son marché en
proposant des produits à financer sur des plateformes de financement. Le
financement participatif peut être un atout important tout comme des
pratiques de co-working, ... pour l'activité recherche et
développement de l'entreprise et ainsi proposer éventuellement
plus d'innovation. De nombreuses possibilités
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58
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collaboratives s'offrent à l'entreprise pour son
fonctionnement interne. La question est de savoir si ces pratiques sont
nécessaires pour le développement.
Les ressources et les compétences de l'entreprise
doivent aussi être parfaitement analysées afin de savoir si
l'entreprise à une capacité stratégique. Ces ressources
s'articulent en 6 points : ressources financières, humaines,
matériels, technologique (R&D, Brevet, ...), réputation et
organisationnelle. L'entreprise peut utiliser dans cet audit la méthode
VRIO (Valeur, Rareté, Imitable, Organisation) qui va lui offrir la
possibilité de savoir, si ses ressources et compétences lui
permettent de saisir une opportunité ou d'éviter une menace, si
elles les possèdent déjà, si ces ressources et
compétences sont coûteuses et si son organisation lui permet de
profiter des ressources et compétences.
Les aspects financier et comptable de l'entreprise vont lui
permettre de savoir quel type de projet collaboratif elle peut adopter, quant
à sa faisabilité et son investissement.
En résumé, l'entreprise doit analyser en
profondeur son environnement et son aspect interne pour déterminer au
mieux la stratégie qui aura le meilleur impact sur le long terme.
Etape 2 : Formuler la stratégie
Après l'importante analyse mise en place
précédemment, l'entreprise classique doit créer des
relations entre les opportunités/menaces et ses forces/faiblesses afin
de pouvoir formuler sa stratégie. Dans le cadre de son choix de
stratégie pour intégrer l'économie collaborative, elle
doit tout d'abord identifier les différentes stratégies possibles
soit de proposition de valeur (Incubateur interne, Partenariat, Rachat) soit
d'optimisation des ressources et des valeurs (Consommation collaborative dans
son fonctionnement interne) soit organisationnelle (Organisation plus
horizontale) puis analyser les stratégies choisies, pour choisir la ou
les stratégies les plus opportunes pour son fonctionnement à
moyen, long terme.
Les différentes stratégies choisies doivent
être cohérentes entre elles. A titre d'exemple, si l'entreprise
n'a pas adopté une politique de transformation digitale, l'adoption
d'une stratégie d'incubateur interne ou de consommation collaborative en
interne risquent d'être conflictuel. Cependant, un rachat d'entreprise
collaborative ou un partenariat peuvent être des leviers poussant
l'entreprise à devenir progressivement plus digitale, par la force des
choses.
Etape 3 : Définir les objectifs
Dans cette 3ème étape, l'entreprise
va devoir définir ses objectifs à atteindre. Le fait de fixer des
objectifs va permettre à l'entreprise de suivre le développement
de sa stratégie et de savoir si celle ci a fonctionné. Dans le
cadre de l'économie collaborative, nous pouvons citer
Utilisateur de Microsoft Office
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Utilisateur de Microsoft Office
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quelques objectifs spécifiques c'est à dire
propre à chaque département : Augmenter le chiffre d'affaires de
10% sur 5 ans (Ventes et Marketing), Développer 20% de produits
innovants supplémentaires sur 5 ans (R&D), Réduire les
coûts de la masse salariale de 5% sur 3 ans (RH), Augmenter le nombre de
formations pour les salariés (RH), ...
Sans oublier les objectifs dit génériques qui
touchent tous les départements.
La définition des objectifs est une étape
essentielle pour l'entreprise qui souhaite changer de stratégie à
conditions que ceux-ci soient SMART (Spécifiques, Mesurables,
Atteignables, Réalistes et Temporels).
Etape 4 : Choisir le modèle d'affaire
Cette 4ème étape est l'élaboration d'un
concept permettant à l'entreprise de savoir comment elle va fonctionner
et générer de la valeur pour devenir rentable. Pour cette
étape, l'objet est de pouvoir concilier un fonctionnement classique
à un fonctionnement collaboratif. Ce concept que nous appelons
modèle d'affaire est une vision stratégique de la
société. Il va permettre de clarifier l'offre, connaître le
segment de marché, sa clientèle son réseau de
distribution, mettre en exergue les leviers de revenus, ses partenaires et
l'enjeu du modèle. Comme vu, précédemment ce business
model doit impérativement intégrer le facteur confiance et
partage pour fonctionner. Un outil souvent utilisé par les dirigeants
permet de modéliser visuellement le modèle d'affaire : le
business model Canvas
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Business model d'une plateforme de financement
participatif
Le Business model Canvas se découpe en 9 parties : Les
partenaires, les Activités, l'Offre, la Relation Client, le Client les
Ressources, les Canaux de distribution, les Structures des coûts et les
Sources de revenus.
Etape 5 : Mise en place de la stratégie et
contrôle
Pour cette 5ème et dernière
étape, l'entreprise doit définir un plan d'action
opérationnel qui va permettre de mettre en place sa ou ses
stratégies au sein de l'entreprise. Alors que la stratégie a une
vision à long terme, l'opérationnel a une vision à court
et à moyen terme. Ce plan d'action qui doit être révisable
et donc évolutif au fur et à mesure de son application, est
impératif pour suivre l'évolution du projet collaboratif.
L'évolution du projet doit être
contrôlé par des indicateurs permettant de voir si les objectifs
sont respectés et donc si la stratégie est en bonne voie de
développement.
La mise en place de différentes stratégies
visant à soit devenir plus collaboratif en B2B soit proposer une offre
d'échange en B2B peut s'avérer bénéfique pour
l'entreprise.
CHAPITRE 2 : LES GAINS DU MARKETING DANS L'ECONOMIE
COLLABORATIVE
Suite à l'étude de ce nouveau modèle
économique et de la démarche stratégique à mettre
en place, nous allons aborder 2 possibilités qu'offrent ce modèle
aux entreprises en B2B. Afin de rester sur une approche marketing, nous
traiterons exclusivement des bénéfices et des contraintes qui
s'apparentent aux différentes missions de cette activité.
2.1 Développement de l'innovation produit
L'innovation produit est une source de croissance
privilégiée pour une entreprise qui souhaite avoir un avantage
concurrentiel. De plus, l'arrivé des nouvelles technologies qui rendent
l'accès à l'information quasi-instantanément et les
besoins des clients qui se complexifient, obligent les départements
marketing et R&D à accélérer les cycles d'innovation
dans un marché plus concurrentiel et volatile avec l'entrée de
nombreuses start-ups. En plus de cette accélération des cycles,
des sociétés voient leur budget Marketing et R&D à la
baisse. A titre d'exemple, nous pouvons citer la société Mersen
que nous avons étudié précédemment. Pour
remédier à cette difficulté d'innovation
accélérée, de nombreux groupes s'orientent vers 2
pratiques collaboratives : L'innovation ouverte et le crowdfunding
(précommande)
Le circuit traditionnel est remis en cause et l'innovation
collaborative permet de remettre le client au centre du processus. L'innovation
a toujours été un processus exclusif à l'entreprise
où son développement était tenu confidentiel mais avec ces
nouveaux facteurs, les entreprises s'ouvrent de plus en plus aux mondes
extérieurs pour développer de nouveaux produits. L'innovation
ouverte a été adoptée par 70%80 des entreprises
américaines. Selon une étude du cabinet PwC et de l'INPI
50%81 des innovations seront collaboratives d'ici 2017.
L'économie collaborative qui démocratise cette pratique offre de
nombreux avantages pour les groupes : Répondre aux besoins des clients
en collaborant avec eux, co-innover avec des startups qui deviennent de plus en
plus concurrentielles, accéder à des compétences
supplémentaires, réduire les coûts et les risques. A titre
d'exemple, Alstom Transport a co-innové avec 80 PME dans le cadre d'un
grand projet transparent et collaboratif.
80 Open innovation : Pourquoi les grandes entreprises
ont-elles besoin des startups ? -
marketing-professionnel.fr
- 08/06/2015
81 Innovation collaborative et propriété
intelectuelle - PwC, INPI - 2012
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L'innovation ouverte s'articule en 3 formes :
- L'outside-in : L'entreprise accepte toutes les
idées provenant des acteurs extérieurs. - L'inside-out :
L'entreprise fait part de ses connaissances au monde extérieur
afin de les valoriser
- Les 2 formes : L'entreprise cède ses
connaissances en échange d'idée, soit de la collaboration.
Cette pratique peut s'avérer intéressante pour
les entreprises B2B à condition qu'elles soient transparentes et
reconnaissantes envers les « créatifs ». Les créations
collaboratives pourraient se stopper si l'entreprise ne partage pas toutes les
informations nécessaires au processus de création et si les
créatifs se considèrent exploités par les entreprises.
Voici quelques chiffres sur l'innovation82 83 :
- 19% des projets d'innovation classique sont annulés
avant d'être mis en vente.
- 81% des projets d'innovation classique sont annulés
durant la phase de test avant le
lancement
- 39% des entreprises accèdent à l'innovation
collaborative pour obtenir de nouveaux
savoirs et de nouvelles compétences
- 39% y accèdent pour pour développer de nouveaux
produits ou marchés
- 20% pour réduire le le temps de mise sur le
marché
- 16% accèdent à l'innovation collaborative pour
diviser les coût et les risques de la
recherche et du développement
Une seconde solution indépendante ou
complémentaire à la précédente offre au marketing
une alternative pour le développement de l'innovation
produit/marché: le crowdfunding.
Le financement participatif, utilisé en grande
majorité pour le lancement d'une entreprise ou par des PME, commence
à intégrer les grands groupes pour faire financer des projets et
connaître l'attente du client par le biais de précommande.
Cette démarche où l'entreprise propose un
concept aux consommateurs, va lui permettre de savoir s'il répond aux
attentes de ses clients et de ses cibles potentielles. En effet, si Mersen
développe un échangeur de chaleur innovant et que le
marché n'est pas sûre à 100%, L'entreprise peut proposer le
concept sur une plateforme de financement participatif B2B. En cas de
réussite, le concept peut se faire financer en partie par les
investisseurs, en échange
82 Le marketing de l'innovation 2ème edition
- Emmanuelle Le Nagard-Assayag et Delphine Manceau - Edition Dunod - 2011
83 Innovation collaborative et propriété
intelectuelle - PwC, INPI - 2012
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du produit lors de sa finalisation. En cas d'échec,
cette pratique aura évité à l'entreprise d'avoir un
mauvais retour sur investissement.
En résumé, l'économie collaborative peut
apporter des outils intéressants pour les entreprises qui sont sur un
marché très concurrentiel et qui sont dans l'obligation d'innover
pour être plus compétitives. L'entreprise peut connaître
davantage ses marchés en collaborant avec ses acteurs et elle peut faire
financer ses innovations par le biais de la précommande.
2.2 L'émergence d'un nouveau type d'acheteur
B2B
Nous avons montré dans la partie
précédente, l'implication des partenaires, des clients et autres
parties dans le processus d'innovation. Cette implication va dans le même
sens que la démonstration de Philip Kotler84 sur le marketing
collaboratif ou participatif. Les clients B2B travaillent en réseaux et
sont intégrés à l'entreprise. Nous pouvons observer
quelques caractéristiques importantes de ces nouveaux clients/acheteurs
B2B :
- Ils aiment travailler dans un environnement de
réseau
- Ils partagent et ne thésaurisent plus
l'information
- Ils demandent beaucoup de personnalisation
- Ils recherchent des fournisseurs et des partenaires qui sont
capables de collaborer en réseau
- Ils préfèrent travailler avec des
organisations horizontales que verticales
- Ils veulent utiliser les nouvelles technologies digitales
autant que possible
- Ils veulent que les décisions d'achat se fassent dans
un cercle de collaboration et pas dans un processus vertical complexe et lent
d'où la préférence à travailler avec les
organisations horizontales
L'émergence de ce nouveau type de client permet
à l'entreprise de créer de nouveaux produits, services,
processus, canaux de diffusion, campagne de communication collaborative, de
fidéliser ses clients, de vendre plus grâce aux ambassadeurs dans
le cadre d'une stratégie d'Inbound Marketing, et de
pénétrer de nouveaux marchés. Concernant les petites
sociétés, elles peuvent désormais accéder à
un écosystème de client/prospect/experts/Lead, créer de la
concurrence entre les fournisseurs grâce aux
84 Marketing 3.0 : Produits, clients, facteurs humains - Philip
Kotler - Edition De Boeck - 2010
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plateforme collaborative, réduire le temps de mise sur
le marché, générer de la recommandation spontanée
dans le réseau du client.
Cependant, le marketing collaboratif B2B connaît
également quelques limites comme le manque de connaissance du client, la
qualité de leurs créations (slogan, produit, campagne de
communication, ...) et des résultats trompeurs quant à leur
véritable intérêt pour le produit. A travers cette
évolution du marketing, le client rentre davantage dans l'environnement
de l'entreprise, ce qui amène à créer une sphère
communautaire autour de la société.
Ce modèle économique apporte de nombreux
changements positifs pour les différentes activités de
l'entreprise comme le marketing.
Toutes choses possédant des avantages possèdent
également des contraintes et des limites.
2.3 Les limites de l'économie collaborative
Cette économie qui met en avant la vente de l'usage
à la vente du bien ne s'actionne pas avec tous les secteurs
d'activité. Certaines entreprises de ces secteurs d'activités dit
classiques devront revoir en profondeur leurs stratégies. Comme nous
l'avons vu précédemment, les entreprises classiques peuvent
s'orienter soit vers l'intégration de l'économie collaborative
dans leur business model (Incubateur interne, partenariat, rachat) soit vers de
la consommation collaborative soit faire les deux.
Par ailleurs les entreprises classiques qui ne
possèdent pas un modèle leur permettant de résister aux
dynamiques du modèle alternatif verront leur part de marché
baisser. Ces dynamiques sont :
- Réduction du circuit de distribution (moins
d'intermédiaire)
- Le modèle devient plus communautaire (prosommateur :
producteur et consommateur) - Partage et optimisation des ressources
- Le modèle classique devient un modèle d'usage
- Un système de notation pour indiquer le taux de
confiance des entreprises
Si le secteur d'activité ne permet pas l'adoption d'un
modèle d'affaires plus collaboratif, il peut se retourner vers des
pratiques en interne.
Une autre contrainte auquel est confronté cette
économie est le manque de contenu législatif. Les
sociétés proposant ou consommant sur ce marché ne savent
pas encore comment va s'orienter les prochaines lois concernant le
modèle, ce qui peut créer un frein pour l'entreprise.
L'Etat va devoir se concentrer sur ce sujet dans les mois, les
années à venir s'ils souhaitent démocratiser ce
modèle économique.
CHAPITRE 3 : LA DIFFUSION DE CE MODÈLE
ECONOMIQUE
3.1 Doit pouvoir s'appuyer sur l'utilisation des
TIC
Ce modèle économique, reposant sur Internet,
pose la question de l'utilisation des TIC pour les entrepreneurs. Est ce que
toutes les sociétés peuvent gérer les NTIC (Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication) ? Sont-elles prêtes
pour ces changements ?
Les entreprises qui n'ont pas encore employé leur
transformation digitale vont devoir l'adopter si elles souhaitent
intégrer ce modèle. La transformation est essentielle pour
l'entreprise et pour l'économie collaborative B2B.
Avec la démocratisation d'Internet, des réseaux
sociaux, de la big data, des objets connectés, ..., de nouveaux formats
de communication et de partage sont apparus. Ces nouveaux réseaux comme
Youtube, Facebook, LinkedIn, Skype, eMule (Warez) ont
accéléré la démocratisation des réseaux P2P.
Avant l'essor d'Internet, le mode collaboratif était plus centré
sur le local mais depuis l'usage d'Internet tous les individus sont
connectés entre eux et la consommation collaborative passe par ces
canaux. L'usage d'Internet est devenu incontournable pour la communication, les
achats, la documentation. En 201585, l'e-commerce
représentait 64,9 milliards d'euros en France. Même si nous
constatons une hausse du commerce en ligne entre 2014 et 2015 (+14%)
particuliers et professionnels confondus. Les entreprises n'ont pas toute
passé le cap de la digitalisation.
La digitalisation, c `est le processus par lequel l'entreprise
se dématérialise au profit de profondes mutations internes.
Actuellement, 85%86 des entreprises
françaises instaurent cette transformation au sein de leur
stratégie, mais seulement 26% ont « joué le jeu » en
adoptant un plan d'action et un budget dédié.
Au vu de ces données, nous constatons que ce
modèle économique est de manière générale en
bonne voie. Les entreprises devront tout de même faire un effort pour
considérer davantage l'importance des NTIC dans leur stratégie,
si elles souhaitent rester compétitive face aux
85 Bilan 2015 du e-commerce en France - Fevad.fr - 28/01/2016
86 Transformation digitale : où en sont les entreprises
françaises ? -
lemonde.fr - 07/06/2016
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nouvelles startups ultra connectées qui commencent
à récupérer des parts de marché sur le secteur
collaboratif.
3.2 Doit être entretenu par l'Etat
Si la consommation collaborative est soutenue par les
collectivités locales, l'Etat ou encore l'Union Européenne, elle
se développera de manière plus significative. L'économie
collaborative tel que nous la connaissons c'est à dire via les outils
digitaux est assez jeune. Le manque d'information, de communication et de cadre
légal font qu'elle perd en visibilité. Si l'Etat
s'intéresse davantage à ce phénomène, les
mentalités et les pratiques pourraient évoluer. Même si
l'Etat a joué un rôle d'arbitre de fond lors du conflit entre les
taxis et la société Uber. Le gouvernement a mis du temps à
cerner les enjeux et les intérêts que pourrait apporter ce
modèle économique. D'un point de vue fiscal, de nouvelles lois
atterrissent pour définir les limites et l'imposition applicable sur ces
pratiques. Par ailleurs, le gouvernement commence à entendre le besoin
des entreprises B2B quant aux process et outils à mettre en place pour
tirer les leviers confiance et partage. Le député Pascal
Terrasse87 a rappelé qu'il souhaitait que les entreprises
deviennent plus transparentes et qu'un système de notation soit mis en
place. L'Etat souhaite également créer un observatoire qui sera
en charge de réguler cette économie.
Par ailleurs, l'Union Européenne88 souhaite
soutenir l'économie alternative en actionnant plusieurs leviers :
- Définir le modèle : Le but
est ici de donner une définition précise du modèle et de
son environnement tant juridique que fiscal. Comme cité
précédemment, ce modèle est jeune et n'a pas encore de
cadre juridique.
- Sensibiliser les entreprises et la population :
L'UE souhaite à travers les acteurs publics informer les
entreprises et la population des différentes pratiques de la
consommation collaborative. Par la même occasion, elle informera les
individus des cadres fiscaux et légaux mis en place.
- Pratiquer l'économie collaborative :
Ici, l'UE participera à sa promotion en intégrant des pratiques
dans son organisation ou participera à des projets de grandes
échelles.
87 Un rapport parlementaire propose de mieux encadrer
l'économie collaborative -
lemonde.fr 08/02/2016
88 Rapport : Avis du comité économique et social
européen sur le thème « La consommation collaborative ou
participative : un modèle de développement durable pour le
XXIème siècle - 01/2014
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L'Union Européenne, l'Etat, les agents publics, ont un
rôle important à jouer dans le cadre du développement de
l'économie collaborative. Ils doivent être plus présent sur
l'aspect législatif pour assurer une sécurité mais aussi
apporter des garanties aux individus ou entreprises réticent(e)s et
doivent sensibiliser davantage la population s'ils souhaitent que cette
alternative se démocratise.
Conclusion
La transformation d'une entreprise vers le
collaborativisme partiellement ou totalement n'est pas une action à
prendre à la légère. L'entrepreneur doit d'abord se
demander si son entreprise peut proposer une offre supplémentaire
rentrant dans le cadre collaboratif puis se demander s'il peut intégrer
ces différentes pratiques dans son entreprise. S'il le peut, une grande
démarche stratégique sera à mettre en place car le
modèle alternatif va toucher tous les paramètres de la
société : financiers, économiques, culturels,
sociétaux, managériales, organisationnels, ...
Une fois ce cap passé, des activités tel
que le marketing pourront bénéficier de nouvelles ressources et
compétences liés directement au développement de
l'innovation, de l'offre et de la société. Cependant des limites
peuvent s'imposer quant au secteur d'activité et de la digitalisation
dans laquelle évolue la société.
Afin de pouvoir se développer davantage en C et
en B2B, ce modèle économique doit s'appuyer sur l'augmentation de
l'utilisation des NTIC par les individus mais aussi sur un appui
législatif, fiscal de l'Etat.
L'économie collaborative s'affirme comme une
nouvelle étape pour les sociétés. Une étape qui a
déjà été adoptée par le grand public et qui
devra nécessairement être adoptée par les entreprises si
elles souhaitent rester compétitive.
Utilisateur de Microsoft Office
69
CONCLUSION
L'étude de l'économie collaborative dans le
cadre du marketing B2B a permis de réaliser plusieurs constats. Nous
pouvons, en premier lieu, souligner que ce modèle économique est
pour l'heure sans définition précise. Ceci s'explique par les
nombreuses interprétations et les larges pratiques de consommation,
managériale et organisationnelle qui peuvent s'y appliquer. D'un point
de vue économique et législatif, nous observons qu'il manque de
nombreuses informations pouvant aider les entrepreneurs à se
décider quant au futur de leur entreprise. La tâche peut
s'avérer d'autant plus compliquée lorsque nous montrons qu'il
existe autant de business model que d'entreprise et qu'il est donc impossible
d'apposer un modèle type. Cependant, nous avons constaté que tous
les modèles d'affaires se reposaient sur 2 valeurs importantes : la
confiance et le partage.
Plus qu'un mouvement éphémère, cette
nouvelle façon de consommer à un potentiel à long terme
significatif pour quasi tous les secteurs d'activités. En rappel, le
cabinet PwC a annoncé que ce marché atteindra 335 milliards de
dollars d'ici 2025.
Le pari pour les entreprises traditionnelles est donc
d'analyser les clés qu'elles possèdent déjà et de
rechercher celles qu'elles peuvent développer pour intégrer ce
nouveau modèle dans les meilleures conditions possibles. Même si
ce mouvement est relativement récent et peu encadrer légalement,
l'adoption de ce modèle doit être réalisée si les
entreprises ne veulent pas perdre de parts de marché et avoir un
avantage concurrentiel sur les retardataires. Ce retard pourrait être
compromettant pour l'avenir des entreprises classiques. D'autre part, l'analyse
et les choix stratégiques seront déterminant dans le cadre de
cette modification du business model. Les changements organisationnels et
managériales de l'entreprise seront également des points majeurs
à surveiller et à remanier pour passer d'une organisation
verticale rigide à une organisation plus horizontale.
En parallèle, nous observons que le client et les
parties prenantes sont de plus en plus intégrés dans le marketing
de l'entreprise aussi bien dans le développement des produits que dans
les choix que l'entreprise doit effectuer sur son marché. Ce qui conduit
l'entreprise à se questionner sur sa façon de fonctionner et
d'innover. Doit-elle s'ouvrir aux mondes extérieures et devenir plus
transparentes ? Certainement, mais à condition qu'elle impose des
limites, qu'elle se soit digitalisée et que l'Etat mette en place des
systèmes de régulation le plus rapidement possible.
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Ce modèle économique qui repose sur l'usage des
produits ne peut exister sans l'économie classique qui fabrique les
produits. Mais les avantages apportés par ce nouveau modèle
alternatif ont déjà été accueillis par une
majorité de personnes et la possibilité de faire marche
arrière est pratiquement impossible.
De manière générale, nous pouvons
comprendre que ce modèle ne remplacera pas l'économie classique
qui devra continuer d'exister pour produire les biens mis en circulation dans
l'économie collaborative et qu'il aura un impact sur tous les aspects de
notre société. Ces deux économies devront donc coexister
en attendant la 4ème révolution industrielle.
Avec le temps, sa démocratisation risque fortement de
mettre de côté ses valeurs et de détourner ses pratiques
mises en place. Il sera peut-être question de se demander si les
entreprises n'auraient pas tout intérêt à développer
ce modèle dans les pays émergeants qui risquent d'être
fortement intéressés par ses principes et son fonctionnement
lorsque les technologies digitales s'y généraliseront.
Par quels moyens les entreprises vont pouvoir
intégrer l'économie collaborative dans les pays
émergeants ?
Utilisateur de Microsoft Office
71
GLOSSAIRE
B
B2B : Expression qui définit la relation
entreprise (offreur) à entreprise (demandeur)
B2B2B : Expression qui définit les
relations entreprise (offreur) à entreprise (plateforme) à
entreprise (demandeur)
B2B2C : Expression qui définit les
relations entreprise (offreur) à entreprise (plateforme) à
consommateur final (demandeur)
B2C : Expression qui définit la relation
entreprise (offreur) à consommateur final (demandeur) Big Data
: Grande quantité de données qui doivent être
utilisées par des outils adaptés
C
Cloud : solution de stockage en ligne
Chaine de valeur : outil permettant de ressortir
un avantage concurrentiel à partir des activités de
l'entreprise
D
DSI : acronyme pour Direction des
Systèmes d'Information
G
Génération Y :
Génération née entre le début des années 80
et le milieu des années 90 Génération Z :
Génération née depuis les années 2000
M
Management collaboratif : type de management
horizontal
Marketing collaboratif : Techniques et pratiques
intégrant le client dans le marketing
N
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication
O
Open Innovation : en français innovation
ouverte. Modes d'innovation basés sur le partage et la collaboration
Utilisateur de Microsoft Office
72
P
PESTEL : Outil d'analyse macro environnemental
(Politique, Economique, Sociétal, Technologique, Environnemental et
Législtaif)
V
VRIO : Méthode permettant de mettre en
exergue les ressources et les compétences de l'entreprise
Utilisateur de Microsoft Office
73
SOURCES
Sondage
Sondage (réalisation personnelle) : l'influence du mode
de vie des salariés sur leurs décisions professionnelles. Panel :
33 personnes - 06/2016
Ouvrage
1. Le bonheur paradoxal : Essai sur la société
d'hyperconsommation - Gilles Lipovetsky - Edition Folio - 2009
2. What's mine is yours : The rise of collaborative
consumption - Rachel Botsman et Roo Rogers - Edition HarperBusiness - 2011
3. Sauver le monde : vers une économie
post-capitaliste avec le peer-to-peer - Michel Bauwens - Edition Les liens qui
libèrent - 2015
4. L'âge de l'accès - Jeremy Rifkin - Edition La
Découverte - 2005
5. Vive la co-révolution ! - Anne-Sophie Novel et
Stéphane Riot - Editions Alternatives - 2012
6. Une proposition libertaire : l'économie
participative - Normand Baillargeon - Edition Revue Agone - 1999
7. Marketing 3.0 : Produits, clients, facteurs humains -
Philip Kotler - Edition De Boeck - 2010
8. Le marketing de l'innovation 2ème edition -
Emmanuelle Le Nagard-Assayag et Delphine Manceau - Edition Dunod - 2011
Rapports / Etudes
1. L'impact de la crise sur les français -
Ifop.com - 06/11/2011
http://www.ifop.com/media/poll/1661-1-study_file.pdf
2. Les Français et les pratiques collaboratives - Ipsos -
ademe.typepad.fr - 01/2013
http://ademe.typepad.fr/files/ademe-pratiques-collaboratives-08.02.13.pdf
3. L'observatoire des consommations émergentes :
Evolution des tendances de consommation, 2ème Vague - Obsoco - 2013
http://lobsoco.com/wp-content/uploads/2014/09/OBS_synthèse_ObsConso2013_Def.pdf
4. Cahier de recherche : La société
collaborative : Mythe et réalité - Emilie Daudey et Sandra
Hoibian - 12/2014
http://www.credoc.fr/pdf/Rech/C313.pdf
5. L'espace professionnel : protection ou menace de la vie
privée du salarié ? Quelques réflexions sur la confusion
des genres - Violaine Appel - 2002
https://communicationorganisation.revues.org/2641
6. Santé mentale et travail - 03/2009
http://invs.santepubliquefrance.fr/fr./Dossiers-thematiques/Travail-et-sante/Sante-mentale
7. Les incubateurs : émergence d'une nouvelle industrie -
CCI Nice Côte d'Azur - 04/2012
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/024000373.pdf
8. Comment peut-on se faire confiance sans se voir ? le cas du
développement des logiciels libres - Thomas Loilier et Albéric
Tellier - M@n@gement Vol. 7 N°3 - 2011
http://www.management-aims.com/fichiers/publications/73Loilier.pdf
9. Innovation collaborative et propriété
intellectuelle - PwC, INPI - 2012
http://www.pwc.fr/fr/publications/innovation/innovation-collaborative-et-propriete-intellectuelle.html
10. Bilan 2015 du e-commerce en France - Fevad.fr -
28/01/2016
http://www.fevad.com/espace-presse/bilan-2015-du-e-commerce-en-france-les-francais-ont-depense-65-milliards-d-euros-sur-internet
11. Keley Consulting - Quelles opportunités pour les
entreprises traditionnelles ?
12. Avis du comité économique et social
européen sur le thème « La consommation collaborative ou
participative : un modèle de développement durable pour le
XXIème siècle - 01/2014
http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A52013IE2788
Interview
Les industries déjà ubérisées -
Aurélie Duthoit -
digital-collab.com -
20/07/2015
https://www.youtube.com/watch?v=PYCgyiJlZ8M
Internet Site web
1. Economie participative -
economieparticipative.com
http://www.economieparticipative.com
2. Economie participative -
wikipedia.fr
https://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_participative
3. Flexojob -
flexojob.com
http://www.flexojob.com
4. Colunching -
colunching.com
http://www.colunching.com
5. Quirky -
quirky.com
https://www.quirky.com
Utilisateur de Microsoft Office
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|
6. Uber -
uber.com
http://www.uber.com
7. Tokywoky -
tokywoky.com
http://www.tokywoky.com
8. Oscaro -
Oscaro.com
http://www.oscaro.com
9. Legalstart -
legalstart.fr
http://www.legalstart.fr
10. AirBnB -
airbnb.com
http://www.airbnb.com
11. Kickstarter -
kickstarter.com
http://www.kickstarter.com
12. Yelloworking -
yelloworking.com
http://www.yelloworking.com
13. Spotify :
spotify.com
http://www.spotify.com
14. DriveNow : la solution d'autopartage de Sixt & BMW -
sixt.fr
https://www.sixt.fr/autopartage/
Articles
1. La crise économique, ses conséquences sociales
et l'intervention politique - mrc-France.org - Patrick Quinqueton -
23/03/2009
http://www.mrc-france.org/La-crise-economique-ses-consequences-sociales-et-l-intervention-politique_a94.html
2. Le marché mondial de l'économie collaborative -
Communiqué de presse PwC -
pwc.fr - 12/05/2015
http://www.pwc.fr/fr/espace-presse/communiques-de-presse/2015/mai/le-marche-mondial-de-economie-
collaborative-devrait-atteindre-pres-de-335-milliards-de-dollars-ici-a-2025-contre-15-milliards-en-2014.html
3. Consommation collaborative : PSA Peugeot Citroën
investit 1 million d'euros dans la start-up Wedrive -
Frenchweb.fr - Olivier Harmant -
15/10/2014
http://www.frenchweb.fr/consommation-collaborative-psa-peugeot-citroen-investit-1-million-deuros-dans-la-start-up-wedrive/168843
4. 60% des français interrogés pensent que leur
pouvoir d'achat va baisser en 2016 -
60millions-mag.com - 05/2016
http://www.60millions-mag.com/2016/04/26/60-des-francais-interroges-pensent-que-leur-pouvoir-d-achat-va-baisser-en-2016-10396
5. Les urbains et la consommation collaborative, 1er et
2ème volet - Iligo - 2013
http://www.iligo.fr/wp-content/uploads/2013/09/les-urbains-et-la-consommation-collaborative-deux.pdf
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6. Le B2B, le nouveau défi de l'économie
collaborative -
lesechos.fr -
13/05/2014
http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2014/05/13/cercle_97057.htm
7. Découvrez Local Motion, la startup qui rend
les voiture intelligentes -
15marches.fr
- 09/2014
http://15marches.fr/mobilites/local-motion
8. Crise financière : quel impact sur votre
entreprise ? -
dynamique-mag.com
- 25/02/2015
http://www.dynamique-mag.com/article/crise-financiere-quel-impact-entreprise.6238
9. Résultat annuel Mersen 2015
https://www.mersen.com/fileadmin/user_upload/pdf/corporate/2016/2016-03-pr-resultats-annuels-2015-mersen.pdf
10. Résultat annuel Mersen 2014
https://www.mersen.com/fileadmin/user_upload/pdf/corporate/2015/2015-03-pr-mersen-resultats-annuels-2014.pdf
11. Résultat annuel Mersen 2013
https://www.mersen.com/fileadmin/user_upload/pdf/corporate/2014/2014-03-pr-mersen-resultats-annuels-2013.pdf
12. Résultat annuel Mersen 2012
https://www.mersen.com/fileadmin/user_upload/pdf/corporate/2013/2013-03-pr-mersen-resultats-annuels-2012.pdf
13. Résultat annuel Mersen 2011
http://www.mersen.com/fileadmin/user_upload/pdf/corporate/2012/2012-03-ps-mersen-pres-resultats-annuels-2011_01.pdf
14. Le financement participatif, nouvelle coqueluche des
entreprises -
lefigaro.fr -
07/03/2016
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2016/03/07/32001-20160307ARTFIG00010-le-financement-participatif-nouvelle-coqueluche-des-entreprises.php
15. Transformation digitale : où en sont les
entreprises françaises ? -
lemonde.fr -
07/06/2016
http://www.lemonde.fr/trajectoires-digitales/article/2016/06/07/transformation-digitale-ou-en-sont-les-entreprises-francaises_4941286_4887831.html
16. Qu'est ce que la transformation digitale - Ludovic
Cinquin -
inflexia.fr -
24/03/2016
http://www.inflexia.fr/2016-lannee-de-la-transformation-digitale/
17. La génération Y en entreprise - CCI
Paris Ile de France - 11/2015
http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/rh/capital-rh-nov-2015-generation-y-management-entreprise
18. Sucess Story : La Mersen Academy, au-delà de
la formation, une réponse aux enjeux de knowledge management
http://www.crossknowledge.com/uploads/filemngr/FR/temoignages/nx/pdf/Mersen-academy-enjeux-knowledge-management.pdf
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19. Après l'économie collaborative, l'entreprise
collaborative -
talentroc-solutions.com -
02/2015
http://www.talentroc-solutions.com/2015/02/25/apres-leconomie-collaborative-lentreprise-collaborative-2/
20. Open Innovation : quand les grands groupes lorgnent les
start-up -
challenges.fr - Olivier Ezratty -
06/11/2014
http://www.challenges.fr/tribunes/20141104.CHA9800/innovation-ouverte-quand-les-grands-groupes-lorgnent-les-start-up.html
21. La R&D est morte, vive l'open innovation -
lenouveleconomiste.fr -
Edouard Laugier - 26/02/2015
http://www.lenouveleconomiste.fr/la-rd-est-morte-vive-lopen-innovation-26260/
22. Le modèle RH de Netflix : vacances illimitées
pour les salariés et faible contrôle des notes de frais -
usine-digitale.fr - Lélia
de Matharel - 10/03/2015
http://www.usine-digitale.fr/editorial/le-modele-rh-de-netflix-vacances-illimitees-pour-les-salaries-et-faible-controle-des-notes-de-frais.N318203
23. Ubérisation du droit, quand l'économie
numérique fait trembler les schémas traditionnels -
lepetitjuriste.fr - 18/12/2015
http://www.lepetitjuriste.fr/lgj/uberisation-du-droit/
24. Un accès à la profession de plus en plus
difficile -
lesechos.fr - Géraldine
Dauvergne - 19/12/2013
http://www.lesechos.fr/19/12/2013/LesEchos/21588-515-ECH_un-acces-a-la-profession-de-plus-en-plus-difficile.htm
25. L'ubérisation des industries et des métiers -
digital-collab.fr - 21/07/2015
http://digital-collab.com/uberisation-des-industries/
26. En France, 70% des embauches sont des CDD... de moins d'un
mois -
lefigaro.fr - Marine Rabreau -
12/04/2016
http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2016/03/15/29006-20160315ARTFIG00141-60-des-embauches-ont-concerne-des-cdd-inferieurs-a-un-mois-en-2015.php
27. L'ubérisation de l'emploi est déjà
partout -
lemonde.fr - Marie-Claire
Carrère-Gée - 05/11/2015
http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/11/05/l-uberisation-de-l-emploi-est-deja-partout_4803410_1698637.html
28. Uberisation de l'économie : Le B2B est mort, vive le
B -
atelier.net - Atelier Paris BNP Paribas
Group - 29/07/2015
http://www.atelier.net/trends/articles/uberisation-de-economie-b2b-mort-vive-c2b_436808
29. Décryptage du modèle freemium : comment
ça marche ? -
my-business-plan.fr
http://www.my-business-plan.fr/modele-freemium
30. Monétisation par la publicité :
définitions des modes de rémunération -
supermarketeur.fr - 03/01/2015
http://supermarketeur.com/monetisation-blog-pub-definition-modes-remuneration/
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31. Et si nos entreprises se mettaient aussi à
partager ? -
Ouishare.net
- 01/05/2013
http://magazine.ouishare.net/fr/2013/05/entreprises-partage-b2b/
32. Car2go reaches 1,000,000 members, marking its spot
as the largest carsharing company in the world -
Prnewswire.com
- 10/12/2014
http://www.prnewswire.com/news-releases/car2go-reaches-1000000-members-marking-its-spot-as-the-largest-carsharing-company-in-the-world-300007578.html
33. La SNCF lance son service de covoiturage IDVroom -
bfmbusiness.bfmtv.com
- Elisabeth Hu - 03/09/2014
http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/la-sncf-lance-son-service-de-covoiturage-idvroom-831907.html
34. La SNCF lance le covoiturage courte distance pour
les Franciliens -
lemonde.fr -
Philippe Jacqué - 09/12/2014
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/12/09/la-sncf-lance-le-covoiturage-courte-distance-pour-les-francilliens_4536923_3234.html
35. Open innovation : Pourquoi les grandes entreprises
ont-elles besoin des startups ? -
marketing-professionnel.fr
- 08/06/2015
http://www.marketing-professionnel.fr/parole-expert/innovation-ouverte-open-innovation-201506.html
36. Un rapport parlementaire propose de mieux encadrer
l'économie collaborative -
lemonde.fr
08/02/2016
http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/02/08/un-rapport-parlementaire-veut-mieux-encadrer-l-economie-collaborative_4861044_1656994.html
Chiffres clés
1. Chômage - Insee.fr - 2009
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T11F042
2. Figure 1 - Évolutions de la dépense des
ménages, du pouvoir d'achat du revenu disponible brut et du taux
d'épargne -
insee.fr -
2015
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1601
3. Chiffres clés IUC - 2016
http://www.uic.fr/Industrie-chimique/Chiffres-cles
Infographie
1. Infographie basée sur une étude de
l'Ifop : Consommation collaborative -
frenchweb.fr
- 2015
http://www.frenchweb.fr/consommation-collaborative-75-des-francais-la-pratique-mais-seuls-25-le-savent/149840
2. Cartographie des acteurs de la consommation
collaborative - Ouishare pour le gouvernement
http://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/cns/ressources/9_38_cartographie_des_mo
deles_et_des_offres_de_consommation_collaborative.pdf
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ANNEXES
Annexe 1 : Sondage (réalisation personnelle) :
L'influence du mode de vie des salariés sur leurs décisions
professionnelles - 06/2016
Ce sondage n'a pas été validée par un
organisme reconnu et ne représente qu'une tendance.
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Annexe 2 : Cartographie (extrait) des acteurs de la
consommation collaborative - Ouishare
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Une copie du mémoire en version numérique est
disponible dans la clé usb ci-dessous.
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