SECTION 2 : EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE
LA PRODUCTION
En 2014, l'analyse sectorielle de l'activité
économique indique que le secteur primaire est demeuré le moteur
de la croissance. En effet, la contribution de ce secteur à la
croissance a été de 5,5 points dont 4,7 provenant des
activités extractives. Par rapport à l'année 2013, la
progression de sa valeur ajoutée a été de 13,2 % contre
7,6 % auparavant. Ce dynamisme des activités extractives s'explique par
une augmentation sensible de la production de l'or, dont le niveau s'est accru
de 285,1 % entre 2013 et 2014, atteignant 23,5 milliers de Kg, suite au
lancement des projets d'extension de deux grandes entreprises du secteur. En
outre, il convient de relever une augmentation de 15,9 % de la production du
cuivre, grâce au maintien des cours mondiaux à un niveau encore
favorable. Pour sa part, la branche « Agriculture, forêt,
élevage, chasse et pêche » s'est accrue de 4,7 % en 2014
après une amélioration de 4,2 % en 2013, maintenant sa
contribution à la croissance à 0,8 point. Cette évolution
fait suite aux initiatives du Gouvernement visant, entre autres,
l'amélioration de la sécurité alimentaire. Dans ce cadre,
des campagnes agricoles ont été organisées dans les
provinces et ont été accompagnées notamment de la
distribution des matériels, des intrants agricoles et des têtes de
bétail. Parallèlement, les secteurs secondaire et tertiaire ont
enregistré un ralentissement de leurs activités comparativement
à l'année précédente.
Source : Commission des Etudes
Statistiques et des Comptes Nationaux (CESCN)
Tableau 2 : Contribution de différents
secteurs à la croissance économique
Branches d'activités
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Secteur primaire
|
9,6
|
5,5
|
2,9
|
3,2
|
5,5
|
Agricul, forêt, élev, chasse et pêche
|
0,7
|
0,7
|
0,7
|
0,8
|
0,8
|
Agriculture
|
0,7
|
0,7
|
0,7
|
0,8
|
0,7
|
vivrière
|
0,7
|
0,7
|
0,7
|
0,8
|
0,6
|
Rente
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
sylviculture
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Elevage, pêche et chasse
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Extraction
|
0,8
|
4,8
|
2,3
|
2,4
|
4,7
|
Secteur secondaire
|
-0,4
|
0,8
|
1,2
|
1,7
|
1,2
|
Industries manufacturières
|
-0,4
|
2,9
|
7,9
|
12,5
|
1,1
|
Industries alim, boissons et tabac
|
0,1
|
-0,2
|
0,8
|
1,2
|
1,2
|
Autres Industries manufacturières
|
-0,5
|
0,4
|
-0,3
|
-0,1
|
-0,1
|
Bâtiment et travaux publics
|
-
|
0,6
|
0,6
|
0,6
|
-
|
Electricité, gaz, vapeur et eau
|
-
|
-
|
-
|
0,1
|
-
|
Secteur tertiaire
|
-2,2
|
0,4
|
2,7
|
3,2
|
2,6
|
Commerce
|
-0,4
|
0,1
|
1,6
|
1,2
|
0,7
|
Transports et télécommunications
|
-0,8
|
0,1
|
0,7
|
1,2
|
0,8
|
Autres services hors Adm. Publique
|
-0,6
|
0,2
|
0,4
|
0,6
|
1,0
|
Services d'Administration Publique
|
-0,3
|
0,1
|
-0,1
|
0,2
|
0,3
|
SIFIM
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-0,1
|
PIB aux couts des facteurs
|
7,1
|
6,7
|
6,8
|
8,1
|
9,3
|
Taxes sur les produits
|
0,1
|
0,2
|
0,3
|
0,4
|
0,2
|
PIB aux prix constants du marché
|
7,1
|
6,9
|
7,1
|
8,5
|
9,5
|
Source : Banque Centrale du Congo, d'après
les résultats des travaux de la C.E.S.C.N
En ce qui concerne le secteur secondaire, une faible
contribution de 1,2 point de pourcentage à la croissance a
été enregistrée contre 1,7 point en 2013, en raison
essentiellement du ralentissement des activités de construction de 1,2 %
contre 14,1 % en 2013 et de la branche « électricité, eau et
gaz » de 6,3 % contre 7,2 % en 2013. Néanmoins, la croissance des
activités des « industries manufacturières », quoique
inférieure comparativement à l'année dernière, soit
9,9 % contre 10,1 %, a conduit à une contribution de 1,1 point de
pourcentage à la croissance, soit le même niveau que celui de
2013. Dans le secteur tertiaire, l'activité a enregistré une
contribution de 2,6 points de pourcentage à la croissance,
consécutive notamment au dynamisme des activités des «Autres
services hors Administrations Publiques » qui ont connu une progression de
10,9 % contre 6,5 % une année auparavant, induisant une contribution de
1,0 point de pourcentage à la croissance. Cette évolution
résulte d'une amélioration relative du climat des affaires ayant
pour corollaire, entre autres, le relèvement des activités de
service d'hôtellerie et de restauration. En dépit des efforts du
Gouvernement pour améliorer le service de transport urbain et
élargir les activités des opérateurs de
télécommunication sur le marché national, les
contributions des branches « Commerce » et « Transports,
entreposages et télécommunications » à la croissance
ont été de 0,7 point de pourcentage et 0,8 point,
inférieures à leur niveau de 1,2 point chacune en 2013.
Tableau 3. Contribution de différents secteurs
à la croissance du Produit Intérieur Brut (en pourcentage, aux
prix de 2005)
Branches d'activités
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Secteur primaire
|
134,6
|
79,6
|
41,2
|
37,5
|
58,3
|
Agricul, forêt, élev, chasse et pêche
|
10,3
|
10,2
|
9,2
|
9,2
|
8,8
|
Extraction
|
124,3
|
69,5
|
32,0
|
28,3
|
49,5
|
Secteur secondaire
|
-5,1
|
11,4
|
16,6
|
19,9
|
12,2
|
Industries manufacturières
|
-5,8
|
2,9
|
7,9
|
12,5
|
11,3
|
Bâtiment et travaux publics
|
0,7
|
8,8
|
8,0
|
6,7
|
0,5
|
Electricité, gaz, vapeur et eau
|
0,1
|
-0,4
|
0,7
|
0,6
|
0,5
|
Secteur tertiaire
|
-30,6
|
6,3
|
37,5
|
37,7
|
27,7
|
Commerce
|
-6,3
|
1,8
|
22,4
|
14,2
|
7,2
|
Transports ettélécommunications
|
-11,1
|
1,1
|
10,3
|
13,9
|
8,0
|
Autres services hors Adm. Publique
|
-8,5
|
2,8
|
5,7
|
7,1
|
10,4
|
Services d'Administration Publique
|
-4,9
|
0,7
|
-0,7
|
2,0
|
3,1
|
SIFIM
|
0,4
|
-0,1
|
-0,2
|
0,5
|
-0,9
|
PIB au coût des facteurs
|
99,2
|
97,4
|
95,3
|
95,1
|
98,3
|
Taxes sur les produits
|
0,8
|
2,6
|
4,7
|
4,9
|
1,7
|
PIB aux prix constants du marché
|
100,0
|
100,0
|
100, 0
|
100,0
|
100,0
|
Source : Banque Centrale du Congo, d'après
les résultats des travaux de la C.E.S.C.N
Comme en 2013, les activités de la branche «
Agriculture, Forêt, Elevage, Chasse et Pêche » demeurent
soutenues. En effet, la valeur ajoutée de cette branche s'est accrue de
4,7 % contre 4,2 % l'année précédente, gardant sa
contribution à la croissance économique autour de 0,8 point.
Aussi, son indice de production s'est-il amélioré de 4,6 %,
s'établissant à 110,9 points en 2014.
Les efforts de redressement entrepris dans le domaine agricole
ont été significatifs en 2014. En effet, les activités de
cette sous-branche ont connu un accroissement de 4,0 %. Son indice
d'activité s'est raffermi de 3,6 %, se fixant à 106,5 points au
terme de l'année sous analyse. Cette évolution est
consécutive essentiellement au développement des activités
de la sous-composante « Production agricole vivrière » qui a
pesé pour 98,5 % dans l'ensemble de la production agricole. Aussi, sa
contribution à la croissance du PIB de 0,6 point, affiche-t-elle une
diminution de 0,2 point par rapport à l'année
précédente. Cette évolution fait suite aux projets
réalisés par le Gouvernement dans le cadre de la relance de ce
secteur à travers des campagnes agricoles tant à Kinshasa
qu'à l'intérieur du pays, à la distribution de
matériels, d'intrants agricoles et de têtes de bétail en
provinces, ainsi qu'au lancement de trois grands projets avec l'appui de la
Banque Africaine de Développement (BAD), dans le bassin du fleuve Congo,
les deux Kasaï et le Katanga.
En 2014, L'activité agricole vivrière a
été marquée par un accroissement de 3,9 % de sa valeur
ajoutée, soit 0,4 point de moins par rapport à son niveau de
2013. Son indice d'activité a renseigné un accroissement de 6,9
%, en liaison avec la hausse de 21,9 % de la production des fruits, de 10,7 %
des oléagineux, de 9,8 % des céréales, de 5,9 % des
légumes et légumineuses ainsi que de 2,8 % des racines et
tubercules.
Cultures de rente La valeur ajoutée des
activités relatives à cette culture s'est accrue de 10,4 % contre
3,3 % l'année précédente. Ce raffermissement a
été corroboré par l'évolution de son indice
d'activité qui s'est inscrit dans la même dynamique, avec une
progression de 2,5 %. Cette accélération résulte notamment
de l'augmentation de la production de 18,0 % du café robusta, de 22,0 %
du café arabica, de 26,0 % des grumes et de 32,0 % de l'huile de palme.
Quant aux productions du cacao et du caoutchouc, elles se sont, de nouveau,
inscrites en baisse respectivement de 22,0 % et 36,0 %, suite principalement au
vieillissement des plantations et à l'absence de recours aux nouvelles
techniques de productions.
Les activités extractives ont confirmé leur
prépondérance dans la croissance économique de la RDC en
2014. En effet, après leur progression de 10,1 % en 2013, la valeur
ajoutée de la branche « Extraction » s'est accrue de 19,4 % en
2014, portant sa contribution à la croissance du PIB à 4,7 points
venant de 2,4. De même, l'indice d'activité de cette branche s'est
chiffré à 200,5 points contre 181,0 une année auparavant.
A l'exception du cobalt et du diamant qui ont accusé des baisses de
production, les autres produits miniers ont enregistré des hausses.
Cette bonne tenue des activités de l'ensemble du secteur a
été soutenue par des niveaux encore favorables, pour la RDC, des
cours internationaux, en dépit de la baisse de la demande mondiale.
Cuivre En 2014, la production du cuivre a battu son record de
2013. Elle s'est située à 1.065,7 milliers de tonnes, affichant
un accroissement de 15,9 % par rapport à l'année
précédente. L'entrée en phase d'exploitation de nouveaux
gisements justifie cette évolution. Au niveau de la GECAMINES, la
production a connu un fléchissement de 19,5 %, après une
progression exponentielle de 336,1 % en 2013. En effet, sa production s'est
chiffrée à 127.950,0 tonnes en 2014, en raison essentiellement du
déficit énergétique. Simultanément, la production
d'autres sociétés s'est distinguée par un accroissement de
23,3 %, atteignant le volume de 937.794,0 tonnes. Cobalt En 2014, la
production totale du cobalt a quasiment stagné, s'établissant
à 76.475 tonnes contre 76.517 tonnes en 2013. La part de production
revenant à la GECAMINES a été de 2.285 tonnes contre 2.263
tonnes en 2013.
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