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CHAPITRE 2 : HISTORIQUE ET
CARACTERISTIQUESDEMOGRAPHIQUE
DE LA ZONE
La vie d'une communauté se détermine par
l'étude des populations qui la constituent. Ainsi, connaitre l'histoire
de la localité, les coutumes et pouvoir déterminer les
caractéristiques de leur population ne peuvent être fait que par
l'analyse de leur passé, leur culture, leur famille, des
caractéristiques de leur population et l'organisation de leurs
institutions sociales.
2.1 Histoire du village
2.1.1 Origine de la population
Comme la majorité des Fan-bétis, les
populations de Ngam ont subis des mouvements migratoires. Les informations
recueillies auprès du chef du village sa majesté ANGO
AKAMBA Samuel et du patriarche NYATE AKAMBA Josué
nous montrent que ces populations vivaient dans un village
appelé BILIK situé à 17 kilomètres
du lieu actuel.
Avant la première guerre mondiale, sous la gouvernance
des allemands avec comme gouverneur du sud Monsieur Ebermeyer surnommé
« Mendomo » par les villageois, terme qui désigne une
variété de piment très piquant, car, disaient-ils, il
était trop sévère, de nombreuses guerres tribales
opposaient régulièrement des gens des villages voisins, et
même parfois du même village. De plus, de nombreux actes de
rébellion envers l'autorité allemande ont été
posés sous la conduite d'EKOMAN, le principal meneur. Pour ces raisons
et bien d'autres, le gouverneur a décidé de rapprocher les
villageois de la route afin de mieux les contrôler. Ils ont d'abord
été installés à Mendong, localité
située à 20 km du lieu actuel, laissant tous leurs biens
(terrains, champs et maison) à Bilik ; mais Bilik étant
très proche de Mendong, ils ont commencé à rentrer un
à un retrouver leur biens. Alors le gouverneur, ayant appris la nouvelle
de leurs retour, envoya à nouveau une armée les rapprocher cette
fois ci à proximité de la ville (Sangmelima) de sorte que
lorsqu'ils taperont les tambours, ils se feront entendre au centre-ville.
L'armée a trouvé Nloup et Mepho comme villages proches et les
chefs de village MVONDO ASSOMO à Nloup et
NFENDA MBO à Mepho ont reçu l'ordre d'installer
les nouveaux venus au milieu d'eux. Ils ont cédé chacun une
partie de leurs terrains et la population installée a donné le
nom de Ngam qui n'a aucune signification. Avec sa forte croissance
démographique, le village s'est agrandi et il Ya eu deux Ngam : Ngam yop
(Ngam du haut) et Ngam si (Ngam du bas).
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2.1.2 Histoire coloniale
La première puissance colonisatrice qui a
été accueillie dans la localité était
américaine. A l'arrivée des missionnaires américains vers
1914, ils ont demandé aux populations de Ngam un espace pour construire
des structures sociales (église, école, hôpital, maisons).
Plusieurs habitants ont donné chacun une partie de leurs terrains, la
mise en commun de ces lopins de terre a donné un grand espace
appelé FOULASSI qui vient du Bulu « Mfoulane messi » qui
signifie « mélange de terrains ». Ce site d'une superficie de
106 ha 70 ares dont le titre foncier est le N°3
région Ntem, est porteur d'une grande partie de l'histoire de
notre pays ; il est en effet le lieu de création de notre hymne
nationale.
Les relations entre les populations et les colons
étaient des relations dominants-dominés. Certes dans le village
il n'y avait pas des cas d'esclavage ou de vente d'esclaves, mais toute
personne âgée de plus de 20 ans devait obligatoirement payer une
taxe à l'administration coloniale.
Cette époque a également été
marquée par l'introduction des chefferies traditionnelles pour servir de
lien entre l'autorité coloniale et les peuples Bantou. On assiste alors
à la désignation du tout premier chef de Ngam, Sa Majesté
Belinga Be Nyate dont le successeur à la tête de
cette chefferie de troisième degré aujourd'hui, est Sa
Majesté Ango Akamba Samuel.
La présence coloniale laisse une grande empreinte dans
la vie et les coutumes de la population de Ngam. Celle-ci oublie ou
délaisse peu à peu ses traditions pour s'imprégner de la
vie occidentale. Nous avons l'apport par les américains du
protestantisme et l'atténuation des guerres inter ethniques. Comme
vestiges les allemands ont laissé les routes et les américains
les écoles, l'église, hôpital, les maisons.
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