CHAPITRE V : STRATEGIES DE GESTION DU
RISQUE INONDATION ET EXPERIENCES EN AFRIQUE ET AU BENIN, ATOUTS ET
DIFFICULTES DES COMMUNES DE KARIMAMA ET DE MALANVILLE ET LES PISTES
D'ACTIONS
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Ce chapitre analyse non seulement les stratégies de
gestion du risque d'inondation au niveau des communes mais également
à l'analyse des différentes expériences en Afrique et au
Bénin pour une suggestion de la gestion du risque d'inondation à
Karimama et à Malanville.
I. Identification et analyse des pratiques
organisationnelles et institutionnelles pour la gestion du risque
inondation
Les catastrophes naturelles exercent une pression
considérable sur le développement. Ce faisant, elles
réduisent considérablement les chances de réalisation des
Objectifs de développement du Millénaire, et en particulier celui
de réduire de moitié la pauvreté extrême, d'ici
à 2015. Les pertes économiques annuelles associées
à ces catastrophes se sont élevées en moyenne à
75,5 milliards de dollars dans les années 60, à 213,9 milliards
de dollars dans les années 80 et à 659,9 milliards de dollars
dans les années 90 (PNUD ; 2004). La plus grande partie de ces pertes
est concentrée dans le monde en développement et ne
reflète pas de manière appropriée l'impact des
catastrophes sur les populations pauvres, qui supportent souvent les
coûts les plus importants en terme de vie humaines et en terme de pertes
de revenus, de capacités de reconstruction de leurs communautés
et des infrastructures ayant subi des destructions.
Aujourd'hui, 85% de la population exposée aux
tremblements de terre, aux cyclones tropicaux, aux inondations et à la
sécheresse vit dans des pays qui connaissent un taux de
développement humain faible ou moyen.
Bien que des efforts importants aient été
accomplis, il reste fort à faire si l'on veut éviter que les
pertes dues aux inondations ne mettent en péril la réalisation
des Objectifs de développement du Millénaire. La
communauté humanitaire a fait des progrès dans
l'atténuation des pertes et des souffrances associées aux
inondations, par l'amélioration de la préparation et de l'alerte
précoce.
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Toutefois, les actions humanitaires ne se penchent pas sur les
processus de développement qui déterminent en amont le risque de
catastrophe. En général, la communauté du
développement continue à considérer les catastrophes comme
des événements naturels exceptionnels qui interrompent le
développement normal et qui peuvent être gérés par
le biais de l'action humanitaire.
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