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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI ******* FACULTE DES
LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES ******** MASTER INTEGRATION
REGIONALE ET DEVELOPPEMENT (MIRD) ******** 2ème
Promotion
LABORATOIRE D'ETUDES DES DYNAMIQUES URBAINES ET
REGIONALES
(LEDUR)
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GESTION DES RISQUES NATURELS AU BENIN :
CAS DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE MALANVILLE
ET DE KARIMAMA
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Réalisé
DONOUVI
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE
Pour l'obtention du diplôme de Master en
Gestion, Prévention des Risques et
Catastrophes
par : Sous la Direction de :
K. Arsène Dr. Germain
GONZALLO Maître de Conférences des Universités du
CAMES
DGAT/FLASH/UAC
Soutenu le 20 Février 2015
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2
Sommaire
Sigles et Acronymes 5
Résumé 6
Abstract 7
INTRODUCTION 8
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
12
I. Cadre théorique 13
II- Approche méthodologique 22
CHAPITRE II : ANALYSE DES CARACTERISTIQUES GENERALES ET
DE LA
DEMOGRAPHIE DES COMMUNES DE KARIMAMA ET MALANVILLE
31
I. Situation géographique de la zone d'étude 32
II. Démographie 44
CHAPITRE III : LES EFFETS GLOBAUX DES INONDATIONS DANS
LES COMMUNES
DE KARIMAMA ET MALANVILLE 50
I. Revue générale des dommages des catastrophes
naturelles : les inondations 51
II. L'emploi et les revenus 64
III. Vulnérabilités de la population face aux
contraintes climatiques 66
CHAPITRE V : STRATEGIES DE GESTION DU RISQUE INONDATION
ET EXPERIENCES EN AFRIQUE ET AU BENIN, ATOUTS ET DIFFICULTES DES
COMMUNES DE KARIMAMA ET DE MALANVILLE ET LES PISTES
D'ACTIONS 69
I. Identification et analyse des pratiques organisationnelles et
institutionnelles pour la gestion du
risque inondation 70
II. Stratégies endogènes développées
pour la gestion du risque inondation dans les communes de
Malanville et Karimama 71
III. Suggestions 76
Conclusion 85
Bibliographie 86
Liste des figures, Tableaux et des Photos 90
ANNEXES 91
Table des matières 96
3
Dédicace
A
La mémoire de ma Mère Gnaholé
Félicité FOLLYVI qui s'est battue pour le devenir de sa
progéniture.
Mes soeurs et frères, ma tante Gisèle A .DONOUVI,
mes cousines et cousins
4
Remerciements
Nous adressons les plus sincères à tous ceux qui
ont participé de près ou de loin à la réalisation
de ce modeste mémoire notamment :
Tous les enseignants du Master Intégration
Régionale et Développement ainsi que ceux du Département
de la Géographie et de l'Aménagement du Territoire, pour la
formation octroyée.
Docteur Germain GONZALLO, mon directeur de mémoire, qui
a bien voulu consacrer de son temps assez précieux pour accompagner
cette étude ; nous le remercions encore du fonds du coeur pour sa
générosité dans le partage du savoir.
La Soeur Léonie DOCHAMOU, Ex-Secrétaire
Générale de Caritas Bénin, Actuelle Secrétaire
Exécutive du Service des Soeurs pour la Promotion Humaine (SSPH/OCPSP)
qui a accepté suivre nos divers traitements et analyses de
données avec un grand engouement, nous faisant profiter de ses
expériences et connaissances en matière de la gestion des urgence
et pour son assistance et conseils tout au long de la rédaction de ce
travail ;
Messieurs Fidèle KOUKPONOU, Ange OBA, Simplice GOUDOU
pour leurs conseils et la pertinence de leurs suggestions ;
Madame Aubrime Orphise TOKPO pour son soutien inconditionnel
et ses multiples prières ;
Aux familles, COOVI, DOCHAMOU, DONOUVI et ZEOUNKPE
Clément Roger pour leur assistance particulière.
A tous mes camarades de la 2ème promotion du
Master2/GRC ;
Tous les membres de jury pour l'honneur qu'ils nous font, en
acceptant d'apprécier ce travail ;
Nous ne saurions sans penser à tous nos amis (es) qui
n'ont cessé de nous encourager durant la formation.
5
Sigles et Acronymes
ASECNA Agence pour la Sécurité de la Navigation
Aérienne en Afrique et à
Madagascar
CEPALC Commission Economique pour l'Amérique Latine et les
Caraïbes
CRS Catholic Relief Services
Ce R P A Centre Régional pour la Promotion Agricole
DESS Diplôme d'Etude Supérieure
Spécialisée
GPS Global Positioning System
GIEC Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du
Climat, en anglais IPCC, pour Intergovernmental Panel on Climate Change
INSAE Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
ONG Organisation Non Gouvernementale
PNUE Programme des Nations Unies pour l'Environnement
RGPH Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
SIPC Stratégie Internationale de Prévention des
Catastrophes
UNISDR United Nations International Strategy for Disaster
Reduction [Stratégie
Internationale de Prévention des Catastrophes]
6
Résumé
Depuis quelques années, 77% des populations des
communes de Karimama et de Malanville sont confrontées aux
problèmes d'inondation. Face aux nombreux impacts que ces communes
subissent. La présente étude qui a pour but de contribuer
à une meilleure connaissance de système de suivi et de gestion
des risques naturels au Benin : cas des inondations dans les communes de
Karimama et de Malanville.
Pour atteindre les objectifs fixés, plusieurs types de
données ont été utilisés. Il s'agit des
données climatologique, hydrologique et socio-économique etc.
L'approche méthodologique adoptée a comporté
différentes étapes notamment la recherche documentaire, les
travaux de terrain, l'analyse et le traitement des données. L'ambition
est de réduire la vulnérabilité à la base, en
intégrant les populations au coeur des stratégies de
développement et de gestion des risques liés aux aléas
climatiques.
L'analyse a montré que ces localités sont les
plus exposés aux risques liés à l'inondation. Les
habitations de ces zones inondées sont détruites à hauteur
de 50%. Les inondations et la mauvaise répartition des pluies
créent d'énormes problèmes sanitaires (les maladies
hydro-fécales, le paludisme) et environnementaux au niveau des
ressources en eau, des activités agricoles, de l'élevage et la
dégradation des terres estimée à 62% des superficies
emblavées à chaque inondation. Il existe quelques contraintes
notamment celles liées à la faible participation active des
autorités locales dans la gestion des risques qui constituent un
défi pour la réussite du processus de la décentralisation
dans ces communes. Pour corriger ces disparités ces communes ont choisi
comme mode de gestion la mise en place d'un système d'information
à travers la préparation et la gestion de l'information pour la
réduction de l'impact des inondations.
Mots clés : Karimama, Malanville ; Risque d'inondation
; gestion des risques ; vulnérabilité et système
d'information.
7
Abstract
In recent years, 77% of the populations of common Karimama and
Malanville are faced with flooding problems. Faced with the many impacts that
these common experience. The present study aims to contribute to a better
understanding of monitoring and management of natural hazards in Benin: case of
floods in public Karimama and Malanville.
To meet these objectives, several types of data were used.
These are the climatological data, hydrological and socio-economic etc. The
methodological approach comprised various stages including desk research, field
work, analysis and data processing. The ambition is to reduce vulnerability to
the base, integrating people at the heart of development strategies and risk
management related to climate conditions.
The analysis showed that these areas are the most exposed to
risks related to the flooding. The homes of these flooded areas are destroyed
at 50%. Floods and poor distribution of rainfall create huge health problems
(hydro-faecal diseases, malaria) and environmental level of water resources,
agricultural activities, livestock and land degradation estimated at 62% the
area planted to each flood. There are some constraints including those related
to the low involvement of local authorities in the management of risks that
pose a challenge to the success of the decentralization process in these
municipalities. To correct these disparities have chosen as the common method
of management the implementation of an information system through the
preparation and management of information to reduce the impact of flooding.
Keywords: Karimama, Malanville; Risk of flooding; risk
management; vulnerability and information system.
INTRODUCTION
8
9
La convergence des risques environnementaux, techniques et
socio-économiques est un défi pour le développement
durable. Il s'agit d'un problème générationnel qui exige
des efforts collectifs pour penser et construire des politiques
d'amélioration de la résilience des populations (Hountondji,
2010).Par ailleurs, il semble utile de s'attaquer aux causes profondes de ces
risques et de renforcer le mode actuel de leur gestion.
Les défis émergents soulevés par la
durabilité urbaine obligent les services publics à donner une
nouvelle orientation à la prise des décisions de gestion
(prévention, atténuation, réparation) des catastrophes
induites par les risques naturels. Plus concrètement, il leur revient de
prendre des décisions durables qui permettront de réduire les
pertes occasionnées par les catastrophes naturelles tout en contribuant
au développement durable du territoire.
Dans ce contexte, l'atteinte de la durabilité de la
gestion des risques tout comme la mise en oeuvre du développement
durable, dont elle tire son essence, demeure un important défi
méthodologique (Crowley et Risse, 2011). La réponse à ce
défi consiste à rendre compte de l'efficacité des
politiques publiques à travers leurs conséquences sur le plan des
différentes dimensions de durabilité. Plus concrètement il
s'agit de mesurer le degré d'intégration des principes du
développement durable en amont des décisions en vue d'en estimer
l'efficacité, la pertinence, mais surtout la performance par rapport aux
objectifs de durabilité.
Les catastrophes naturelles font régresser le
développement du pays, anéantissant des années d'effort et
de travail, et maintenant dans un état de pauvreté les groupes
déjà défavorisés. Au niveau de la ville et du pays,
elles détruisent investissements et infrastructures, et épuisent
les budgets nationaux, ainsi que l'aide internationale au développement
que reçoivent ces pays.
Malgré tout cela, les catastrophes naturelles ne sont
que rarement, ou jamais, prises en compte dans les politiques de
développement urbain. Il n'est
10
pas rare pour les pays en voie d'urbanisation d'avoir deux
ministères complètement différents pour la gestion des
situations d'urgence (Djènontin; 2010).Tant que la politique de la ville
et la gestion des catastrophes naturelles seront dissociées, et que
cette dernière restera à l'état d'ébauche, on
mettra une croix sur les possibilités efficaces de réduire les
risques urbains. Les conséquences inévitables de la politique des
autorités qui délivrent des permis de construire sur des terrains
dangereux ou des zones inondables continueront à passer totalement
inaperçues, jusqu'à ce qu'une nouvelle catastrophe survienne.
Dans les pays en développement, en revanche, le nombre
des victimes est généralement plus élevé en raison
de l'inexistence ou de l'insuffisance des programmes de prévision et
d'évacuation (Dégboué; 2006). Les pertes en capital
peuvent être inférieures en termes absolus par comparaison avec
celles que subissent les pays développés, mais leur poids relatif
et leur impact économique global sont généralement
considérables, susceptibles même d'affecter la viabilité du
pays.
Les changements climatiques vont aggraver la pauvreté
dans le monde. Ses conséquences seront plus dramatiques dans les pays en
développement, en raison de leur situation géographique, de leurs
conditions climatiques, de leur forte dépendance à l'égard
des ressources naturelles et de leur capacité limitée à
s'adapter à l'évolution du climat. Dans ce groupe de pays, les
plus pauvres, ceux qui ont le moins de ressources et le moins de
capacité d'adaptation sont les plus vulnérables (GIEC, 2001).
Les changements climatiques freinent la trajectoire et le
rythme de croissance économique en raison des modifications des
ressources et des systèmes naturels, des dommages aux infrastructures et
de la baisse de la productivité du travail. Tout ralentissement de la
croissance se traduit directement par une diminution des possibilités de
revenus pour les populations pauvres. Les changements climatiques menaceront la
sécurité alimentaire à
11
l'échelle régionale. En Afrique en particulier,
l'insécurité alimentaire devrait s'aggraver.
La capacité à réagir exige de continuer
la sensibilisation ainsi qu'une bonne gestion des ressources, aussi bien en
temps normal que durant les crises ou des conditions défavorables
(Rafidison ; 2011). Elle permet également de faire face et de contribuer
à la réduction des risques de catastrophe.
Cette étude est structurée en quatre parties. La
première partie est consacrée au cadre théorique de la
recherche et l'approche méthodologique, la deuxième partie
à la l'analyse des caractéristiques générales et de
la démographie des communes, la troisième partie a abordé
les effets globaux des inondations dans les communes et enfin la
quatrième a traité les stratégies de gestion du risque
inondation et expériences en Afrique et au Bénin ; Atouts et
difficultés des communes de Karimama et de Malanville et les pistes
d'actions pour l'épanouissement de la population.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
12
13
Ce chapitre aborde le cadre théorique et l'approche
méthodologique.
I. Cadre théorique
Le cadre théorique de l'étude présente la
problématique, les hypothèses, les objectifs et la recherche
documentaire.
I.1 Problématique
Au Bénin, la pauvreté constitue la principale cause
de la vulnérabilité des
populations : elle semble être cependant aggravée
par des crises de catastrophes et les changements climatiques, qui ont des
conséquences aussi lourdes que les autres facteurs de
paupérisation. Les catastrophes et crises naturelles auxquelles sont
exposées les communautés béninoises se traduisent
essentiellement par les inondations, la sécheresse, la
désertification, l'érosion côtière, les
éboulements, les invasions acridiennes et les vents ou orages, mais avec
des intensités et les fréquences variables l'inondation reste la
plus récurrente dans le pays.
Les catastrophes menacent la sécurité
alimentaire des plus pauvres sur terre. La réduction des risques de
catastrophes est vitale pour garantir le plus essentiel des droits de l'homme
et des libertés fondamentales, à savoir, le droit à
l'alimentation (UNISDR,2010).Si aucune mesure n'est prise pour recourir
à la réduction des risques de catastrophes afin d'induire une
adaptation au changement climatique, de gérer de manière
responsable la croissance et de mettre un terme à la dégradation
environnementale, les catastrophes continueront de menacer les vies et les
moyens de subsistance encore plus sévèrement qu'auparavant.
La réduction des risques de catastrophe et
l'amélioration de la résilience aux catastrophes naturelles dans
différents secteurs de développement peuvent avoir des effets
multiplicateurs et accélérer la réalisation des objectifs
du Millénaire (ISDR, 2005). Les inondations et autres catastrophes
naturelles dévastatrices récurrentes entraînent des pertes
en vies humaines et des conséquences sociales, économiques et
environnementales à long terme.
14
Des normes ont été élaborées pour
améliorer la qualité de l'assistance aux personnes
sinistrées en préconisant une analyse poussée des
exigences d'un programme et une évaluation pragmatique des
résultats par le biais d'indicateurs quantitatifs (Projet Sphère,
2011).
Les parlementaires doivent assumer leur part de
responsabilité en veillant à ce que les plans de
développement nationaux soient résilients face aux catastrophes.
En qualité de représentants du peuple, ils ont pour mission de
surveiller l'action du gouvernement et jouent un rôle crucial dans la
mobilisation des ressources nationales au profit de la reconstruction et du
développement des zones sinistrées (Theo- Ben Gurirab, 2006).
L'eau : clé de la vie, mais aussi source de
catastrophes .L'eau, comme vous vous en doutez, nous est d'une grande
utilité, mais elle peut également constituer un danger. En effet,
trop d'eau provoque l'inondation, mais trop peu d'eau mène à la
sécheresse. Trop rare, l'eau est source de conflits ; impure, elle est
à l'origine de nombreuses maladies.
Malheureusement, ces différents cas de figures peuvent
provoquer des catastrophes, c'est-à-dire, des bouleversements soudains
et violents détruire nos vies, nos biens et polluer notre
environnement.
Mais trop d'eau peut également être dangereux :
les glissements de terrain et les inondations peuvent détruire nos
maisons, les infrastructures et les moyens d'existence des populations et
peuvent aussi favoriser la propagation de maladies hydriques comme le
cholera
Devons-nous croiser les bras et subir ces faits comme une
fatalité ? Assurément non. Nous pouvons faire beaucoup de choses
pour éviter les conséquences négatives qu'entrainent ces
différentes situations.
15
L'une des préoccupations scientifiques actuelles est la
détermination des poids des risques naturels au Bénin, dans
l'optique d'un développement durable. La pertinence de cette
étude intitulée « GESTION DES RISQUES NATURELS
AU BENIN : CAS DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE MALANVILLE ET DE
KARIMAMA» réside dans un premier temps, dans le fait
que l'accompagnement des populations locales dans la lutte contre les effets
inondations nécessite une bonne compréhension des perceptions,
des stratégies de gestion des risques par la population locale. Dans un
second temps, l'étude vise à évaluer les
conséquences des inondations et promouvoir une diffusion large des
connaissances de façon à réduire la
vulnérabilité des communes.
Par ailleurs, la prise en compte des perceptions des
modifications du climat vécues par les populations locales dans la lutte
contre les effets des inondations est très importante car elles
conditionnent la mise en oeuvre des stratégies d'adaptation et de
gestion des risques naturels.
Comment les risques naturels sont-ils perçus par les
populations locales dans la tradition ?
Quelles sont les mesures prises par ces acteurs pour faire
face aux effets néfastes des risques naturels ?
Quelles sont les stratégies actuelles des acteurs de la
gestion des risques dans les communes ?
Voilà autant de questions qui justifient la pertinence
de notre recherche. C'est dans le but de répondre à ces questions
que le sujet « GESTION DES RISQUES NATURELS AU BENIN : CAS DES
INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE MALANVILLE ET DE
KARIMAMA» a été choisi pour
l'obtention du diplôme de Master en Gestion, Prévention des
Risques et Catastrophes.
16
Pour mener cette étude, les hypothèses et les
objectifs ci-après ont été formulés.
I.2. Hypothèses de recherche et objectifs de
l'étude I.2.1.Hypothèses
? La réduction de la vulnérabilité aux
inondations fait partie intégrante dans le développement des
communes de Malanville et de Karimama
? Le renforcement au niveau local et l'implication des
groupements de femmes dans la planification et la réponse pour la
réduction des effets néfastes des inondations.
? Les méthodes de suivi et gestion des
stratégies paysannes sont capables de relever les défis majeurs
pour réduire les effets des risques naturels.
I.2.2 Objectifs de recherche I.2.2.1 Objectif
global
Contribuer à une meilleure connaissance de
système de suivi et de gestion des risques naturels au Benin : cas des
inondations dans les communes de Malanville et de Karimama»
I.2.2.2 Objectif spécifiques Il s'agit
:
? d'identifier et d'analyser, de façon participative
avec les communautés les risques des inondations à Karimama et
à Malanville ;
? d'améliorer la résilience des
communautés de Karimama et Malanville face aux effets des inondations
à travers le leadership des femmes.
? de définir des mécanismes appropriés
pour la gestion des inondations dans les communes de Malanville et Karimama
afin de réduire les dégâts pour un développement
durable.
17
I.3 Recherche documentaire I.3.1 Définitions des
concepts
? Catastrophe :
C'est un événement naturel ou causé par
l'homme qui a d'importants effets négatifs sur la population, les biens,
services et/ou l'environnement, dépassant la capacité de la
collectivité affectée à réagir.
Rupture grave du fonctionnement d'une communauté ou
d'une société impliquant d'importants impacts et pertes humaines,
matérielles, économiques ou environnementales que la
communauté ou la société affectée ne peut surmonter
avec ses seules ressources (PNUE, 2010).
? Risque :
Une difficulté éventuelle plus ou moins
prévisible (Petit Robert, 1996).Grandeur à deux dimensions
caractérisant un évènement non désiré, d'une
part la probabilité d'occurrence de l'évènement non
désiré (risques aiguës) ou la durée d'exposition
(risques chroniques), d'autre part la gravité des dommages
potentiels.
? Gestion des Risques de catastrophes :
Processus de recours systématique aux directives,
compétences opérationnelles, capacités et organisation
administratives pour mettre en oeuvre les politiques, stratégies et
capacités de réponse appropriées en vue d'atténuer
l'impact des aléas naturels et risques de catastrophes environnementales
et technologiques qui leur sont liées (UNISDR,2009).
Dans le contexte de cette étude, c'est savoir
capitaliser sur les expériences vécues pour mieux anticiper les
crises au quotidien et gérer celles inévitables qui se
déclarent.
? La vulnérabilité :
C'est la sensibilité d'un territoire à un
aléa. Cette sensibilité se décline en termes de dommages
aux personnes et aux biens, et de perturbation de l'activité
socio-économique (UNISDR, 2009). Ainsi, dans cette étude, la
vulnérabilité elle met
18
en question la résilience de la société
face à ces " crises " d'origine naturelle. Le fait que la population de
certaines villes des pays en développement continue à accepter le
risque et la catastrophe encore largement considérés comme
envoyés par Dieu ou le Diable, est un facteur supplémentaire de
vulnérabilité.
? Une inondation
C'est la submersion d'une zone (rapide ou lente) qui peut
être provoquée de plusieurs façons (par accumulation d'eau
ruisselée, par accumulation d'eau ruisselée, par
débordement indirecte) par des pluies importantes en durée et
(ou) en intensité. (Breysse D, 2009).
19
I.3.2 Point des connaissances
Divers ouvrages, fruits de longues recherches ont
été réalisés sur la gestion et la prévention
des risques et catastrophes par plusieurs auteurs de par le monde.
La problématique des risques est un sujet
d'actualité. Plusieurs travaux de recherches l'ont souligné.
Les changements climatiques constituent aujourd'hui une menace
potentiellement majeure pour l'environnement et le développement
durable. Selon le quatrième rapport d'évaluation du GIEC, les
communautés pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs
capacités d'adaptation limitées et leur grande dépendance
de ressources à forte sensitivité climatique telles que les
ressources en eau et les systèmes de production agricole. L'Afrique de
l'Ouest, région la plus pauvre du Continent subira plus les
conséquences des changements climatiques. En terme de perspective, le
climat va devenir à la fois plus pluvieux et plus sec.
En effet, Les catastrophes provoquent des répercussions
majeures sur les conditions de vie, les performances économiques et les
biens et services environnementaux des pays ou régions touchés
(CAPALC, 1989).Les conséquences peuvent se faire sentir à long
terme. Elles sont même susceptibles d'entraîner des effets
irréversibles sur les structures économiques et sociales et sur
l'environnement.
Afin de faire prendre davantage conscience de l'importance de
la prévention, la communauté internationale a lancé la
Décennie internationale de la prévention des catastrophes
naturelles (1990-1999), qui a débouché sur une profonde
révision des conceptions jusqu'alors en vigueur, l'accent étant
désormais mis non plus sur les mesures consécutives aux
catastrophes mais sur la prévention, et donc sur le rôle essentiel
joué par l'homme.
Dans la même perspective, une étude menée
par une équipe Spéciale Inter institutions pour la
Prévention des Catastrophes (SIPEC, 2001) qui fait suite à la
20
Décennie internationale, doit ainsi permettre de passer
de la protection contre les catastrophes à la gestion des risques en
intégrant la prévention de ces risques aux stratégies de
développement durable.
Les risques d'une inondation pour les personnes sont d'abord
les accidents (noyades, chutes, électrocution) dont la gravité
varie selon l'intensité et la rapidité des
phénomènes. Un événement lent et long peut
entraîner des risques sanitaires liés au manque d'eau potable, au
dysfonctionnement des structures de santé, etc.
Les impacts sur la santé concernent aussi les
conséquences psychologiques du drame pour les personnes qui se
retrouvent éloignées de leur habitation, qui perdent leurs biens
personnels ou leur emploi suite à la rupture de l'activité
économique.
Pour Driss Ben Sari (2004), l'étude de la
prévision et prévention des catastrophes naturelles et
environnementales est importante pour planifier la gestion des risques à
grande échelle, en particulier dans les pays dont le
développement en dépend, comme ceux de l'Afrique.
Dans le même lancé que cet auteur, une
étude des impacts des catastrophes permettra de savoir si cette
dernière contribue à la baisse de la vulnérabilité
et le développement durable. Les progrès rapides des
connaissances scientifiques et de la technique rendent l'homme de mieux en
mieux armé pour prévoir non seulement l'endroit mais aussi, de
plus en plus souvent, le moment où risquent de se produire certaines
catégories de catastrophes. Bien entendu, les phénomènes
naturels eux-mêmes échappent à la volonté humaine ;
mais l'homme peut en atténuer les effets, en diminuer les pertes qui en
découlent et réduire sa vulnérabilité en
améliorant les mesures de « préparation » aux
catastrophes éventuelles.
Vissin (2007), dans son document intitulé « Impact
de la variabilité climatique et de la dynamique des états de
surface sur les écoulements du bassin béninois du fleuve Niger
» a montré l'influence de la variabilité climatique sur
21
les écoulements du bassin béninois du fleuve
Niger. Pour l'auteur, les déficits pluviométriques des
décennies 1970 et 1980 ont amplifié une baisse dans les
écoulements de toutes les rivières (Mékrou, Alibori, Sota)
du bassin béninois du fleuve Niger. Les baisses de l'écoulement
représentant cinq ou six fois plus sévère que celui de la
pluie.
"Il faut que chacun de nous accepte que les risques existent
et s'imposent progressivement. Maintenant, nous devons être d'accord sur
le fait que les problématiques de demain vont porter sur les risques au
regard de ce que nous vivons aujourd'hui. Il est temps de comprendre qu'il faut
internaliser les risques depuis l'échelle familiale jusqu'au niveau
sommet de l'Etat, car ils peuvent fragiliser l'économie de tout un pays
et empêcher le développement souhaité" Ogouwalé
(2014).
Tout comme cet auteur, il faut que tous les acteurs se mettent
ensemble pour travailler à la sensibilisation, à la
conscientisation afin que chaque individu dans la sous-région et au
Bénin, en particulier, puisse intégrer les questions de risque
dans son quotidien.
22
II- Approche méthodologique
Pour atteindre les objectifs fixés et vérifier
les hypothèses, une approche méthodologique adéquate sera
adoptée dans le cadre de cette étude. Elle se résume en
trois points :
· nature et source des données collectées;
· outils et techniques de collecte des données ;
· méthode de traitement des données.
II.1 Nature et source des données
collectées
Dans le cadre de cette étude, les données
utilisées sont :
· les données démographiques : ce sont des
données quantitatives collectées. Elles sont issues pour la
plupart des études du (RGPH, 2013) de l'INSAE
· les données météorologiques : ce
sont des données quantitatives collectées à l'ASECNA et au
CeRPA.
· les données relatives aux risques d'inondation,
à leurs impacts et les stratégies d'adaptation. Ce sont des
données quantitatives et qualitatives, collectées dans les
centres de documentation visités et lors des enquêtes de
terrain.
II.2. Outils et techniques de collecte des
données
Divers outils et techniques ont été utilisés
pour mener à bien cette étude. II.2.1. Outils de
collecte
Au nombre des outils de collecte de données
utilisés figurent les guides d'entretien pour les réunions
villageoises et les focus group, les questionnaires
semi-structurés (utilisés pour les personnes ressources et les
autorités communales) et les questionnaires non structurés
(souvent utilisés pour des
23
entretiens individuels avec les personnes capables d'apporter des
contributions aux enquêtes et qui ne font pas forcément partie de
l'échantillon).
II.2.2 Techniques de collecte
Le choix des techniques de collectes des données s'est
porté sur la recherche
documentaire, les investigations en milieu réel et
l'échantillonnage.
II.2.3 Recherche documentaire
Elle a consisté à consulter une bibliographie
diversifiée dans le domaine d'étude
et dans différents centres de recherche. Elle a permis de
rechercher les données quantitatives. Pour ce faire, des centres de
documentations et structures ont été visités. Le tableau
présente les centres de documentation visités.
Tableau I: les centres de de documentationn
Centre de documentation
|
Nature des documents
|
Types d'informations recueillies
|
Bibliothèque centrale de l'UAC
|
Livres
Dictionnaire
|
Informations générales
Informations sur les risques naturels
|
Centre de
documentation de
la FLASH
|
Mémoires et
Thèses
|
Information à caractère Méthodologique
|
Centre de
documentation
|
Thèses
|
Informations sur les techniques de gestion des changements
climatiques
|
Institut National de
Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE)
|
Livres Rapports
|
Informations sur
les données démographiques de l'Alibori
|
Ministère de
l'Environnement et de la Protection
|
Livres Mémoires Rapports
|
Informations générales
Informations
sur les risques hydrométéorologiques,
|
24
de
la Nature (MEPN)
|
Revues
|
l'environnement et la santé
|
Ministère de
l'Habitat,
de l'Urbanisme de la Réforme Foncière et de la
Lutte contre
l'Erosion Côtière
(MHURFLEC)
|
Livres Mémoires Rapports Revues
|
Informations générales
Informations sur l'assainissement, l'environnement et la
santé
|
Ministère de la
Santé (MS)
|
Livres Rapport
|
les données sanitaires
|
Mairies de
Karimama et Malanville
|
PDC Rapport
|
Informations sur les risques climatiques, l'environnement et la
santé les localités et leurs effectifs
|
CADER
|
Livres Rapports
|
les données météorologiques et les
statistiques agricoles
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Les documents qui ont été identifiés et
étudiés dans ces centres de documentation ont aidé
à l'amélioration des connaissances sur le thème.
II.3 Enquêtes de terrain
La collecte des données sur le terrain est faite
grâce :
II.3.1 Les interviews
Elles sont de deux catégories : l'interview
semi-structurée et l'interview non
structurée. L'interview semi-structurée est
utilisée avec les personnes ressources et les autorités de la
commune. L'interview non structurée quant à elle est
généralement utilisée lors des entretiens avec des
personnes jugées capables d'apporter des contributions aux
enquêtes et qui ne font pas forcément partie de
25
l'échantillon. L'entretien non structuré a
été surtout utile pendant la phase exploratoire et lors des
nombreuses occasions de conversations avec les agents des services agricoles et
les personnes ressources concernant les informations relatives aux sacrifices
comme pratique d'adaptation.
II.3.2 Les observations
Elles ont été utilisées tout au long de la
collecte des données pour compléter et
confirmer ou infirmer les informations recueillies au cours des
entretiens sur la
base des questionnaires.
II.3.3 Les focus group
Les Focus-group sont utilisés dans le cadre de cette
recherche pour recueillir l'avis des femmes, les producteurs, les points focaux
de gestion des urgences sur les manifestations des changements climatiques
(notamment la hausse des températures, la variabilité des
hauteurs de pluie et la persistance de l'harmattan) ; ensuite de connaitre
selon cette population les impacts des inondations sur les activités
économiques. Et enfin, le focus-group a permis d'apprendre les
méthodes correctives adoptées par les paysans.
Dans le focus group, les règles suivantes ont
été observées :
? Les groupes ne dépassent pas huit personnes et sont
constitués de manière à assurer une certaine
homogénéité des participants (critères d'inclusion)
; dans le cas précis, des groupes homogènes de sept à huit
ont été constitués.
? Le focus group (6 à 8 personnes) a été
d'une grande utilité car il a permis d'approfondir les informations
issues des points focaux et les élus locaux. Ainsi, la parole a
été donné aux acteurs concernés par le
phénomène afin qu'ils s'expriment sur la compréhension
qu'ils en ont, comment ils le vivent et leurs stratégies pour en
réduire les conséquences sur leur vie et l'environnement. Les
acteurs ruraux, qui vivent au quotidien les conséquences des changements
climatiques, sont placés au centre de cette
26
étude pour d'une part identifier conjointement avec
eux, les impacts des risques d'inondation et d'autre part les mesures
d'adaptation.
Toutes ces investigations sont faites grâce à la
détermination d'un échantillonnage et à la
sélection des quartiers.
II.3.4 Echantillonnage
Plusieurs groupes d'acteurs ont été
identifiés comme unité de recherche pour cette étude
à savoir :
Les groupements de femmes, les points focaux des structures de
gestion des inondations et les élus locaux. Il faut ajouter à ces
groupes des personnes ressources identifiées avec l'appui des
communautés comme étant mieux averties par rapport aux
questions.
Au cours de la première phase de collecte des
données, tous les arrondissements de la zone d'étude ont
été ciblés. Au niveau de chaque arrondissement, trois
focus groups ont été organisés à savoir :
? 1 focus group pour les groupements des femmes
? 1 focus group pour les points focaux
? 1 focus group pour les élus locaux
27
Les effectifs enquêtés se résument comme suit
:
Tableau II :Récapitulatif des effectifs des
personnes enquêtés dans la commune de
Karimama
Arrondissements
|
Villages/Quartiers
|
Assemblées villageoises
|
Personnes ressources
|
Total
|
Birni Lafia,
|
Birni Lafia,Karigui, Toundi-Koaria
|
14
|
2
|
16
|
Bogo-Bogo,
|
Banikani, Bobo-Bobo, Mamassy-Gourma, Torio
|
15
|
2
|
17
|
Karimama,
|
Goroubéri, Karimama I, KarimamaII,
Mamassy- Peulh
|
25
|
2
|
27
|
Kompa
|
Kompa, Garbey Koara, Kompati
|
10
|
2
|
12
|
Monsey-Dendi
|
Loumbou- Loumbou,Monsey Dendi,Monsey Haoussa,Petchinga
|
10
|
2
|
12
|
TOTAL
|
74
|
10
|
84
|
Source : Enquête de
terrain, 2014
Tableau III :Récapitulatif des effectifs des
personnes enquêtés dans la commune de
Malanville
Arrondissements
|
Villages/Quartiers
|
Assemblées villageoises
|
Personnes ressources
|
Total
|
Garou
|
Garou l, Garou II, Garou Tédji, Kambowo Tounga.et
Momkassa
|
12
|
5
|
17
|
Guéné
|
Banitè l, Banitè II, Boiffo, Goun-Goun,
Guéné l, Guéné II, Issénè, Kantro;
Koara - Tédji et Torozougou
|
14
|
4
|
18
|
Madécali
|
Kassa, Kouara-Tédji, Madécali et Sendé ;
|
12
|
6
|
18
|
28
|
Bodjécali, Koki, Tassi Tedji,
|
|
|
|
Malanville
|
Tassi Zeno n, Wollo,Wouro-
|
15
|
10
|
25
|
|
Hesso et Galiel;
|
|
|
|
Tombouctou
|
Dèguè-Dèguè, Moha Centre,
Sakawan-Tégui, Sakawan-Zenon et Toumboutou.
|
12
|
5
|
17
|
TOTAL
|
65
|
30
|
95
|
Source : Enquête de terrain,
2014
Les assemblées villageoises ont permis d'obtenir un
consensus sur les différentes questions et sur la hiérarchisation
des effets du risque d'inondation. Les personnes ressources interrogées
sont pour la plupart les points focaux des ONG de la gestion des inondations,
la plateforme communale, le RCPA, RDR, le TVSP, le responsable à
l'environnement et aux affaires domaniales de la mairie, et des intellectuelles
communautaires.
II.4. Traitement des données et analyse
Il a permis à la confection des tableaux et aux saisies
des données avec des logiciels Excel et Word à partir des
données socio-économiques.
Pour le traitement des données, les logiciels suivants ont
été utilisés :
V' Microsoft World 2010 pour la
saisie des données collectées des questionnaires
administrés afin de constituer une base de données ;
V' Microsoft Excel 2010 pour
agréger certaines données en données semestrielles,
mensuelles, annuelles et pour le calcul des paramètres statistiques
ainsi que la réalisation des graphiques ;
Plusieurs outils d'analyse sont utilisés dans le cadre
de cette recherche. Ils sont présentés ici par
hypothèse.
Pour la première hypothèse «La
réduction de la vulnérabilité aux inondations fait partie
intégrante dans le développement des communes de Malanville et de
Karimama » ; les déclarations des paysans en rapport avec les
phénomènes climatiques ont été analysées en
nous inspirant des savoirs endogènes du milieu
29
d'étude. Par ailleurs les proportions de femmes
échantillonnées ayant notifié des modifications dans le
déroulement des phénomènes climatiques ainsi que leurs
causes probables, sont calculées sur la base des réponses
fournies dans l'administration du questionnaire individuel et des
focus-group.
En ce qui concerne la deuxième hypothèse,
«Le renforcement au niveau local et l'implication des groupements de
femmes dans la planification et la réponse pour la réduction des
effets néfastes des inondations » ; nous avons
considéré les différentes techniques pratiquées par
la population, les autorités locales et les ONG (Care Bénin,
Caritas Diocésaine, Caritas Bénin et Croix Rouge).
Pour l'aspect des stratégies de gestion de
l'étude (troisième hypothèse) «Les méthodes de
suivi et gestion des stratégies paysannes sont capables de relever les
défis majeurs pour réduire les effets des risques naturels , les
données collectées sont traitées dans Microsoft Excel 2010
et le PEIR (Pression État Impacts Réponses) couplé au
logiciel de traitement des systèmes d'information géographique
Arc Gis 9.3a été utilisé pour le traitement des cartes et
le logiciel Xlstat 2008 a été utilisé pour l'analyse des
données. Le modèle utilisé se présente comme suit
:
ETATS
PRESSION
Identifier les risques d'inondation à Karimama et à
Malanville
Déterminer les causes et les conséquences des
inondations qui
pourraient affecter le développement local
|
IMPACTS
Etudier les effets globaux des inondations
IMPACTS
Relever les stratégies de gestion du risque inondation
et les pistes d'actions pour un développement durable
30
Figure 1 :Le modèle PEIR(Pression Etat Iimpacts
Réponses Source : Enquête de terrain
,2014
Une analyse systématique permettra d'appréhender
les risques d'inondation. Ceci permettra d'identifier les causes et les
conséquences qui affectent les deux communes et d'élaborer
d'autres stratégies pour atténuer les impacts négatifs et
maximiser ceux positifs des risques d'inondation sur le développement
local. Les résultats dudit modèle permettent d'envisager des
stratégies de gestion des risques. En tant que modèle, il serait
un système de diagnostic multifonction de suivi et d'outil d'aide
à la décision pour prendre les mesures nécessaires
concernant les problèmes d'une gestion efficace des risques d'inondation
dans les communes de Karimama et de Malanville.
CHAPITRE II : ANALYSE DES CARACTERISTIQUES GENERALES
ET DE LA DEMOGRAPHIE DES COMMUNES DE KARIMAMA ET MALANVILLE
31
32
Ce chapitre favorise la compréhension de la dynamique
du secteur car elle aborde la présentation du milieu d'étude
à travers la localisation géographique, la description du cadre
physique, la présentation des données démographiques et
économiques.
I. Situation géographique de la zone
d'étude
I.1Localisation
? KARIMAMA
La commune de Karimama est située dans le
département de l'Alibori. Elle constitue la pointe septentrionale du
Bénin. Elle est limitée au Nord par le fleuve Niger
(frontière naturelle entre le Bénin et le Niger), au Sud par les
communes de Banikoara et de Kandi, à l'Est par la commune de Malanville
et à l'Ouest par le Burkina-Faso. Elle couvre une superficie de 6.102
km2 dont 5.632 km2 (soit 92% du territoire communal) sont occupés par le
Parc National W et qui échappent à l'administration communale.
Elle compte cinq arrondissements: Birni Lafia, Karimama, Bogo-Bogo, Kompa et
Monsey-Dendi. Ces arrondissements couvrent plusieurs villages concentrés
le long de la rive gauche du fleuve Niger.
33
Figure 2 : Situations géographique et
administrative de la commune de Karimama
34
? MALANVILLE
D'une superficie 3.016 km2, soit 2,63 % du
territoire béninois, la commune de Malanville est située à
l'extrême Nord-Est de la République du Bénin dans le
Département de l'Alibori entre 11'5° et 12° de latitude Nord
et entre 2°45' et 3°40' de longitude Est. Elle est limitée au
Nord par la République du Niger, au Sud par les Communes de Kandi et de
Ségbana, à l'Ouest par la Commune de Karimama et à l'Est
par la République Fédérale du Nigeria.
La commune de Malanville est composée de cinq
arrondissements dont Garou et Madécali sont situés à l'Est
de la ville de Malanville, Guéné au Sud et Tombouctou à
l'Ouest. Ces arrondissements sont répartis de la manière
suivante.
3°0'E
3°20'E
1
z
N
A
3°0'E
3°20'E
Commune de Karimama
,arou-Gu
Hama
Ka ti-To
.Sakaylad-Tédi
' .1 larhgtitl'ou _Te u
Tondi-
WC-
utou ·
· IÉt~
Satoun
Niger
ga Tédji
z
a--
Ka_ss éntre
Commune de Kandi
gué-Kpara
z
e N
Commune de Ségbana
0 12.5 25 Km
I ~ I
Source. Fond topographique IGN, 1992
z
m Chef-lieu de commune Route revêtue - Plan d'eau
· Chef-lieu d'arrondissement Route secondaire Foret
classée
· Village, quartier, hameau Piste
- Limite d'Etat Cours d'eau permanent
- Limite de commune Cours d'eau temporaire
35
Figure 3: Situations géographique et
administrative de la commune de Malanville
36
I.2 Climat et le sol ? KARIMAMA
Le climat est de type Sahélo - Soudanien et Soudanien,
avec une pluviométrie qui gravite autour de 600 mm par an. Il comprend
deux saisons:
V' Une saison sèche, de novembre à mi -
mai,
V' Une saison des pluies de mi- mai à octobre
avec un maximum de pluies en août.
La saison sèche est caractérisée par
l'harmattan avec une température moyenne variant entre 12 et 25°C.
La commune de Karimama est parcourue par de nombreux cours d'eau dont les plus
importants sont le fleuve Niger et ses affluents, le Mékrou et
l'Alibori.
Les sols peuvent être rangés dans deux grands
groupes : Les sols ferrugineux tropicaux, caractéristiques de la zone
les sols hydromorphes.
Les sols du premier groupe sont largement dominants. On
rencontre à l'intérieur de ce groupe, selon l'évolution de
la roche mère, les sols du continental terminal à
concrétion sur grés qui s'étendent entre Kompa et Monsey.
Les sols sans concrétions sur matériaux issus de sédiment
sablo argileux qui vont de Birni-Lafia jusqu'à Kompa. Ce sous-groupe de
sols est le plus répandu. Les sols sur matériaux kaoliniques sont
rencontrés dans les localités s'étendant entre Tondi bouka
et Koffonou. De manière générale ces sols ferrugineux ont
une fertilité qui dépend largement de l'horizon superficiel.
Lorsque cet horizon est pauvre en matière organique alors la
fertilité de ces sols est · compromise. Ainsi, hormis les sols
à concrétion impropres aux activités agricoles qu'on
retrouve entre Kompa et Monsey, les sols de la commune de Karimama sont
compatibles avec la biologie de nombreuses cultures annuelles (maïs, mil
sorgho, igname, riz pluvial, niébé etc).
37
Le deuxième groupe est constitué des sols
hydromorphes et s'étale le long du fleuve Niger depuis Petchinga
jusqu'à Kargui. Ce sont des sols qui s'engorgent une partie de
l'année et sont souvent caractérisés par une teneur en
matière organique assez élevée. Ils présentent des
avantages agricoles certains. Sur le plan spatial, on retrouve ces sols dans la
région de Monsey (environ 16 km2) et dans un périmètre
allant de Kompa jusqu'à Birni-Lafia (environ 30 km2).
Ils constituent l'un des atouts naturels de la région
et ceci pour les raisons suivantes: La forte teneur des sols en matière
organique et l'existence permanente de 'eau.
? MALANVILLE
Le climat de la commune de Malanville est de type
soudano-sahélien marqué par une saison sèche de novembre
en Avril et une saison de pluie de Mai à Octobre. La moyenne de pluie
enregistrée sur dix ans de 1993 à 2003 est de 849,1 mm Il faut
remarquer que la hauteur d'eau oscille entre 700 et 1000 mm Le vent dominant
est l'hannattan soufflant de Novembre en janvier dans tous les sens avec des
écarts de température variant entre 16 et 25° C.
La commune de Malanville se compose d'un ensemble de plaines
et de vallées enchâssées entre le fleuve Niger et quelques
plateaux et collines de grès ferrugineux. Ces collines se rencontrent
dans les arrondissements de Madécali, Malanville (Bodjécali) et
de Guéné avec une hauteur moyenne de 80 m. les sols de la commune
de Malanville sont de type gneissique pour la plupart à l'exception de
la vallée du Niger et ses affluents où on y rencontre des sols
sablo-argileux et ferrugineux. Quelques sols squelettiques graillonneux et
minéraux bruts sur cuirasse se retrouvent en poche sur le territoire de
la commune. Elle est étranglée çà et là par
des promontoires rocheux. Elle porte des sols alluviaux sablo limoneux, boueux,
en saison pluvieuse parfois
38
concrétionnés sur les hautes terrasses et
couverts d'une savane herbeuse à épineux dominé par le
baobab et le rônier.
I.3 La faune et la flore ? KARIMAMA
L'espace de la zone libre (espace non occupé par le
Parc W) est occupé par des champs de cultures, des jachères, des
savanes arbustives et des taches de forêts galeries. Le domaine agricole
(champ de cultures et jachères) s'agrandit d'année en
année sous l'effet de l'extension des terres agricoles et de la pression
démographique. L'agriculture, première activité
économique de la commune, est ainsi de type extensif. La population
étant essentiellement rurale, on observe une forte pression sur les
ressources foncières. En conséquence, la demande en terres
cultivables va grandissant d'année en année. Sur l'espace
communal sous administration locale, la faune sauvage est pratiquement
inexistante. Elle se limite essentiellement aux reptiles et aux rats. Par
contre, la faune ichtyologique est plus importante. Elle est composée
des espèces suivantes: chrysichthus nigwdigitatus, polypterus palmas,
synondontis schall, distichodusrostratus, labeo parvu, clarias sp, tilapia sp,
lates niloticus etc.
La végétation est constituée pour
l'essentiel de savanes caractérisées des zones soudaniennes et
soudano - sahélienne. On y trouve aussi des forêts galeries le
long des cours d'eau, des forêts claires, des formations
édaphiques (sols caillouteux, dépressions)
caractérisées d'une part par des espèces telles Burkea
africana et Detarium micro - carpum, et d'autre part par Mitragyna inermis et
Terminalia macroptura. Le complexe du parc " W " qui couvre les 2/3 de la
superficie de la commune, regorge une faune riche non moins importante.
On y rencontre divers oiseaux et presque tous les
mammifères de la savane soudanienne de l'Afrique de l'Ouest. Il s'agit
de : l'Eléphant, Buffle,
39
Hippotrague, Bubale, divers cobs, céphalophes, guib
harnaché, damalisque, phacochère, hippopotame, pintades sauvages,
lion, guépard, hyène tachetée etc...
? MALANVILLE
La végétation de la commune de Malanville est
par la savane arborée avec prédominance des formations
herbacées. Sur le territoire de la commune se trouvent la forêt de
Goungoun, la forêt de Boïffo (Guéné) qui est une aire
protégée et la zone cynégétique de la Djona (Z C D)
vers le village de Torozougou. Les formations végétales abritent
une faune très variée dont les espèces remarquables sont
les éléments (Loxodonta, Africana), les buffles (Syricerus
caffer), les panthères (Panthera paradus), les gibiers, les
hyppotragues, les phacochères etc.
I.4 Hydrographie
La zone d'étude est arrosée par le bassin du
Niger situé au nord Bénin, est l'ensemble constitué par la
section béninoise du fleuve Niger et ses affluents béninois. Ce
fleuve prend sa source dans la dorsale guinéenne au Fouta Djalon et ne
coule que sur 120 km au Bénin. Ses principaux affluents sont le
Mékrou (410 km), l'Alibori (338 km), la Sota (254 km). Il se jette dans
l'océan Atlantique au Nigeria par un vaste delta.
40
? KARIMAMA
Le relief de la commune est peu accidenté avec une
extension terminale de la chaîne de l'Atacora au Sud-ouest de la zone. La
commune est bordée par l'un des grands fleuves de l'Afrique: le fleuve
Niger. De plus trois affluents de ce fleuve traversent cette commune, il s'agit
de la Mékrou de l'Alibori et du Kompa gorou. Il faut signaler que le
territoire de la commune est couvert par un réseau hydrographique assez
dense caractérisé et dominé par la présence de
plans d'eau temporaires dont les régimes sont tributaires des
saisons.
41
Figure 4: carte hydrographique de commune de
Karimama
42
? MALANVILLE
La Commune de Malanville est limitée au Nord dans le
sens Est-Ouest par le fleuve Niger avec ses affluents l'Alibori, la
Mékrou et la Sota: qui sont en crue durant les mois d'Août et de
Septembre. L'étiage intervient à partir du, mois d'Octobre; La
vallée du fleuve Niger regorge des bas-fonds exploitables dont 300 ha
sont aménagés. La Commune connaît des inondations cycliques
du fait des pluies diluviennes. Elle se trouve dans la vallée du Niger
qui va de Guéné jusqu'au lit mineur du fleuve. La commune de
Malanville s'inscrit dans un espace géographique doté d'atouts
pour l'édification d'une régionalisation économique
cohérente et viable.
43
Figure 5: carte hydrographique de commune de
Malanville
44
II. Démographie
II.1 Populations et localités ?
KARIMAMA
La population totale de Karimama est évaluée
à 66.675 habitants soit 8% de la population du département de
l'Alibori. Selon les résultats provisoires du 4ème Recensement
Général de la Population et de l'Habitation (RGPH 4), C'est une
population juvénile. Les enfants et les adolescents constituent la
majorité (51%) de la population, Quant aux jeunes dont l'âge est
compris entre 15ans et 59ans, ils représentent 44% de la population. La
population est jeune, dominée par deux grands groupes socioculturels.
Elle est majoritairement composée des Dendi qui représentent 63,8
% ; Peuhl 18,3 % Gourmantché 9 % et 7,1 % autres langues. La religion
dominante est l'Islam 91,3 %.
? MALANVILLE
La population de la commune de Malanville est passée de
67 387 habitants à 101.628 habitants de 1992 à 2002 soit un taux
d'accroissement de 4,19%. Selon les résultats provisoires du 4ème
Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH 4),
la population totale de Malanville est évaluée à 168 006
habitants soit 19% de la population du département de l'Alibori. Soit un
taux d'accroissement de 4,57% de 2002 à 2013.La densité moyenne
de la commune est de 33 habitants par km2 contre 18 habitants par
km2 pour le département de l'Alibori. La plupart des
ménages sont dirigés par des hommes avec un taux
élevé de polygamie surtout en milieu islamique. Cette population
est très inégalement répartie ainsi, l'arrondissement de
Malanville est plus peuplé et viennent ensuite les arrondissements de
Guéné, de Garou, Madécali et Toumboutou. La population
urbaine est seulement concentrée dans l'arrondissement de Malanville
soit un taux de 36,25%. Les femmes représentent 50,76% de la population
contre 49,24% pour les hommes.
Les principales ethnies de la commune sont : Dendi, Peulh,
mokollé, Djerma.
45
Haoussa, nago, Yoruba, Bariba, Mina, Adja, Goun, Fon et
Kotocoli.
19834
20171
39579
KARIMAMA
66675
2013 2002 1992 1979
36442
67387
101628
MALANVILLE
168006
2013 2002 1992 1979
Figure 6 : l'évolution de la population des
communes de Karimama et de Malanville de
1979 à 2013
Source des données : INSAE, Juillet
2014
II.2 Activités économiques ?
KARIMAMA
L'économie de la commune de Karimama fonctionne
à partir de l'agriculture, l'élevage, la pêche et le petit
commerce. Les activités telles que le transport, l'industrie et le
tourisme sont très faiblement représentées voire
inexistantes. L'agriculture est la principale source de revenus de la commune.
Elle porte sur des cultures céréalières (sorgho, mil,
maïs et riz), des tubercules (manioc, essentiellement), des produits
maraîchers (gombo, piment, oignon, tomate et pomme de terre), des
cultures industrielles comme le coton et l'arachide, ainsi que des
légumineuses (surtout le niébé et la courge) ; La
population agricole est estimée à 26.774 habitants. Au niveau
national, Karimama peut se vanter de maîtriser mieux que les autres les
communes la production de la pomme de
46
terre. Le système de production agricole est extensif.
Il est caractérisé par un appauvrissement des terres et une
baisse des rendements malgré la technique d'attelage largement
répandue dans la commune.
La commune de Karimama est une zone d'élevage par
excellence. L'élevage se pratique dans tous les arrondissements aussi
bien par les Peuhls (majoritairement) que par les autres ethnies.
La pêche continentale est aussi une activité qui
joue un rôle important dans l'économie locale. Cette
activité se mène dans tous les arrondissements.
C'est une pêche artisanale qui se pratique dans les
cours d'eau (Niger, Alibori, Mékrou) et dans les mares. Cela fait de
Karimama le principal fournisseur de poissons d'eau douce aux populations des
communes de Kandi, Banikoara Bembéréké, Parakou et
même Tchaourou. En effet, chaque semaine, des dizaines de paniers
contenant cette source de protéines quittent la commune par voies
fluviale et terrestre. Les principales espèces pêchées sont
: le chrysichthus nigwdigitatus, le polypterus palmas, le synondontis
schall, le distichodus rostratus, le labeo parvu, le clarias, le tilapia
zillü, le lates
Niloticus. Comme engins de pêche les actifs
utilisent le filet, l'hameçon, la nasse traditionnelle et la nasse
malienne.
Quant à la chasse, elle est presque absente des
occupations de la population autochtone ; cependant, des braconniers venus du
Niger constituent une menace non négligeable pour ce secteur. Karimama,
en dépit de son apparent enclavement constitue un important lieu
d'échange avec les communes béninoises voisines (Malanville,
Kandi, Banikoara) et les villages de l'ouest de la République du Niger.
Chaque semaine les gens viennent de ces endroits pour vendre leurs produits et
ou pour acheter. Les femmes de Kandi viennent au marché de Karimama
vendre du maïs, des ignames, du beurre de karité et de la poudre du
fruit de néré. Elles achètent surtout du poisson
fumé qu'elles revendent dans leur commune. Les commerçants en
provenance de Malanville approvisionnent la population locale en produits
manufacturés. Les Nigériens
47
apportent du poisson et du niébé. Ils se
ravitaillent en céréales, en tubercules, igname et en produits
manufacturés. La population locale offre à ces différents
partenaires du bétail, du poisson, du gombo sec et du sorgho. Le
réseau de communication comporte les transports routiers et les voies
navigables. On compte sur le territoire communal, cinq(05) marchés dont
un marché de bétail à Mamassy-Peuhl. Ce marché est
construit par PADEB. Ces marchés sont équipés par une
dizaine de hangars réalisés par l'Etat. Le reste constitue des
hangars de fortune. Les marchés sont gérés par la commune.
Le marché central, en l'occurrence celui de Karimama et celui de Mamassy
peul sont les deux principaux équipements commerciaux de la commune. Il
convient de noter que seul le marché de bétail est construit et
que l'animation de ces marchés est périodique.
? MALANVILLE
L'agriculture est la principale source de revenue de la
commune. Elle est caractérisée par de petites exploitations
à ressources limitées. Même si la maîtrise des
techniques culturales reste approximative au niveau des producteurs, il est
à noter un profond changement de comportement des paysans. Les
principales cultures pratiquées sont les cultures vivrières
(Sorgho, petit mil, riz, maïs, niébé), les cultures
maraîchères (oignon, tomate, pomme de terre, piment, gombo) et les
cultures de rente (coton, arachide, oignon). L'activité agricole dans la
ville est limitée au périmètre rizicole qui ceinture la
ville en particulier vers le Nord sur la rive droite du Niger. La zone rizicole
couvre 516ha dont 180ha aménagés. Un maraîchage
caractérisé par une diversité de légumes de
développe de plus en plus au dépend de la culture de riz qui se
trouve ainsi abandonnée. Les dernières statistiques indiquent que
ce secteur occupe à titre saisonnier 27,3% de la population active de la
ville. L'agriculture est de type extensif. L'élevage occupe une place de
choix parmi les activités économiques communales. Les
espèces élevées sont essentiellement les bovins. Les
petits ruminants et la volaille. L'élevage des ovins caprins et porcins
a
48
connu une augmentation sensible. Il y a différents
types d'élevage. On cite l'élevage du gros bétail et du
petit bétail, ainsi que l'élevage de la volaille.
L'élevage de la volaille est souvent pratiqué dans la plupart des
ménages et est généralement sous le contrôle des
femmes.
Les petits ruminants sont élevés pour faire face
aux dépenses courantes notamment aux cérémonies (Tabaski,
baptême, etc.). La vente du gros bétail et du petit bétail
est fréquente dans la commune grâce à son grand
marché ; et ses animaux sont convoyés vers le centre et le sud.
Les activités commerciales sont très développées
principalement à Malanville chef-lieu de la commune qui possède
le deuxième marché du Bénin après celui de Dantokpa
à Cotonou sur le plan des transactions. Ce marché s'anime
aujourd'hui trois (03) jours sur sept (07) (jeudi, vendredi, samedi). Il draine
de milliers d'acteurs nationaux et étrangers. On y rencontre une gamme
variée de produits de toutes natures, des vivriers aux produits
manufacturés en passant par les produits maraîchers et le
bétail. Les produits comme le cola venus du Ghana, la gomme et le
souchet du Niger y sont commercialisés également. La commune ne
dispose que de 8 marchés dont la quasi-totalité se trouve dans un
état de sous équipement qui contraste avec importance et leurs
poids commerciaux. Le commerce informel est très développé
au niveau des différents centres commerciaux et dans toutes les
localités de la commune. En dehors du grand marché de Malanville
les autres marchés de la commune que sont Guéné, Garou,
Goungou, Kanto, Kassaefe.
La pêche est très développée dans
la commune de Malanville. Il s'agit de la pêche continentale sur les
plans d'eau comme le fleuve Niger, les rivières Alibori, Sota
étangs naturels ou artificiels etc.). Cette activité est surtout
pratiquée dans les arrondissements de Toumboutou, Malanville, de Garou
et de Madécali. Elle est très peu développée dans
l'arrondissement de Guéné en raison de la rareté des plans
d'eau dans cette localité. La pêche est essentiellement
pratiquée par les hommes. La chasse est développée
notamment dans les arrondissements de Guéné et de Toumboutou qui
abritent une bonne partie du
49
parc national. La forme de la chasse pratiquée est
essentiellement le braconnage qui est un fléau pour la sauvegarde de la
faune sauvage.
Le secteur industriel se limite à une unité de
transformation agro-alimentaire ; une boulangerie qui ravitaille la commune et
celle de Karimama. Les petites unités artisanales sont assez
fréquentes. L'artisanat dans la commune de Malanville regroupe
essentiellement les activités que sont : la mécanique, la
couture, la coiffure, la menuiserie, la soudure etc.
La transformation de l'arachide en huile et tourteau est
très répandue dans la commune.
L'analyse des caractéristiques générales
et de la démographie montre que la zone d'étude comporte des
cours d'eau et plans d'eau .Ceci rend les localités riveraines de ces
cours d'eau vulnérables au risque d'inondation. Aussi les conditions
géologiques ajoutés aux conditions climatiques rendent difficile
la gestion des inondations. Ces caractéristiques physiques ont permis
d'analyser les impacts des risques et de mieux étudier les
différents risques et leurs impacts sur les populations et leurs
différentes sources de revenue dans les communes de Karimama et de
Malanville.
CHAPITRE III : LES EFFETS GLOBAUX DES INONDATIONS DANS
LES COMMUNES DE KARIMAMA ET MALANVILLE
50
51
Ce chapitre fait le point des effets globaux des risques
d'inondation. Il Traite également des effets sur l'environnement,
l'impact sur les femmes, les effets macroéconomiques des dommages,
l'emploi et les revenus et enfin les vulnérabilités de la
population face aux contraintes climatiques .
I. Revue générale des dommages des
catastrophes naturelles : les inondations
I.1 Synthèse des problèmes, causes et
conséquences des inondations
L'eau, comme vous vous en doutez, nous est d'une grande
utilité, mais elle peut également constituer un danger. En effet,
trop d'eau provoque l'inondation, mais trop peu d'eau mène à la
sècheresse. Trop rare, l'eau est source de conflits ; impure, elle est
l'origine de nombreuses maladies. Malheureusement, ces différents cas de
figures peuvent provoquer des catastrophes, c'est-à-dire, des
bouleversements soudains et violents qui peuvent détruire nos vies, nos
biens et polluer notre environnement. Les populations sont confrontées
à l'inondation due à la crue du fleuve Niger, exposant ainsi les
ménages déjà vulnérables à la
pauvreté, à un désastre riche de conséquences
néfastes. Ces inondations sont causés par :
Des pluies violentes ou durables
Les crues saisonnières
une mauvaise gestion de l'environnement ;
une mauvaise utilisation des sols ;
l'occupation des zones à risques(les lits de
rivières, les marécages, les
exutoires naturels des eaux pluviales etc.) ;
la vulnérabilité et la pauvreté.
52
Figure 7: Synthèse des problèmes, causes
et conséquences des inondations Source :
Enquête de terrain, 2014
Dans les zones humides, ce cycle d'inondations s'avère
favorable à la productivité et à la préservation de
la diversité biologique. Dans les années 1960, ces inondations
annuelles étaient extrêmement bénéfiques : les
plaines inondables étaient parmi les écosystèmes les plus
productifs de la terre
Ainsi, presque tous les ans, on assiste à des
inondations dans les communes de Karimama et Malanville. Ces inondations ont
occasionné des dégâts au niveau des infrastructures, des
moyens d'existence et des biens. Il s'ensuit le plus souvent, des risques
graves de maladies telles que le choléra, le paludisme, etc.
53
Tableau IV: Synthèse des causes, période
de survenue, durée et victimes
Risques
|
Causes
|
Période de survenue
|
Durée de la crise
|
Victimes
|
|
Occupation des lits d'écoulement des
|
Une saison des
|
Trois (03
|
Femmes
|
|
eaux, crue, qualité du sol,
pluviométrie, insuffisance
|
pluies de mi- mai à octobre
|
mois)
|
enceintes, personnes
|
Inondation
|
d'ouvrages d'assainissement,
incivisme, mauvaise utilisation des
|
avec un
maximum de
|
|
âgées, enfants, personnes
|
|
ouvrages d'assainissement, position géographique de la
ville
|
pluies en août.
|
|
handicapées, pêcheurs, jeunes, commerçants
|
Source : Enquêtes de terrain, 2014
Ces deux dernières décennies, le Bénin
fait face à de crises d'inondation liées aux variabilités
et changement climatiques. Nous n'en voulons pour preuve que les inondations de
2013, 2012, 2010, 2009, 1999 et 1997 pour ne citer que celles-là dans la
zone d'étude.
Tableau V: Récapitulatif des effets des
inondations de 2010,2012 et 2013 sur la population de Malanville et de
Karimama
|
Communes
|
Population totale
|
Populations touchées
|
Enfants 0-5 ans
|
Femmes enceintes
|
Population à risque
|
2010
|
Karimama
|
53009
|
26504
|
5301
|
1325
|
6626
|
Malanville
|
136112
|
27222
|
5444
|
1361
|
6805
|
2012
|
Karimama
|
56409
|
36640
|
6607
|
1544
|
28489
|
Malanville
|
144843
|
7217
|
1118
|
148
|
5951
|
2013
|
Karimama
|
66675
|
20889
|
5702
|
1101
|
14086
|
Malanville
|
168006
|
21433
|
4286
|
1072
|
16075
|
Source : Enquêtes de terrain, 2014
En effet, le Bénin a subi en 2010 des inondations d'une
ampleur exceptionnelle au regard des dégâts qu'elles ont
causées sur les plans humain, sanitaire et matériel (46 cas de
décès enregistrés, 680 000 personnes sinistrées et
127,1 milliards de FCFA de pertes et dommages suivant les évaluations
54
officielles de l'Agence des Nations Unies en charge des
Affaires Humanitaires).Le rapport du Post Disaster Need Assessement (PDNA) a
révélé :
? Au plan macroéconomique, une baisse de 0,8 point du
PIB national par rapport aux estimations de septembre 2010 ;
? Une hausse de 0,7 point du taux de pauvreté par
rapport à la situation d'avant l'inondation ;
Photo 1: Niveau du piézomètre dans le
fleuve dans le fleuve Niger à Malanville
2010
Prise par Hervé A(Caritas), Novembre
2010
En 2012, encore, précisément le mois
d'août, le Bénin a fait face à une crise d'inondation
localisée surtout dans les communes de Karimama et de Malanville. Cette
crise est survenue suite à la crue du fleuve Niger et sous l'effet des
pluies diluviennes.
55
Photo 2: Des hectares de riz engloutis par le fleuve
Niger en crue en 2012 Prise par Arsène D. (Septembre
2012)
Au total 50 000 personnes sinistrées sont
recensées dans le cadre de la mission d'évaluation
diligentée par le Système des Nations Unies; 10 (dix) cas de
décès ont été officiellement
déclarés. Ces inondations ont surtout affecté les communes
de Karimama et de Malanville qui concentrent près de 45 000
sinistrés. Les dégats engendrés sont importants et de
plusieurs ordres.
Enfin en 2013 à Karimama, on dénombre plusieurs
cases détruites dans 45 villages. Le nombre total de sans-abris est
estimé à 20 889 personnes. A Malanville, les hameaux
situés dans le lit ou en bordure du fleuve Niger sont détruits
à plus de 85 %, Au total quatre sites de déplacés sont
installées dans la commune. 42 322 personnes sinistrées sont
recensées.0 (zéro) cas de décès ont
été officiellement déclarés. Ces inondations ont
surtout affecté les communes de Karimama et de Malanville qui
concentrent près de 43 000 sinistrés.
Les dégâts engendrés au cours de ces
inondations ont été importants et concernent entre autres les
pertes en vies humaines, la destruction des habitations, le ralentissement des
activités économiques et la baisse de production et
l'insécurité alimentaire, la dégradation de la situation
socio-sanitaire.
La plupart des risques de mortalité et de pertes
économiques lors de catastrophes sont intensivement concentrés
dans une très petite portion de la surface terrestre
56
exposée à des aléas certes rares mais
d'une extrême violence. Toutefois, les dégâts de faible
intensité constatés sur les logements, les infrastructures
locales, les cultures et le bétail, qui perturbent et érodent les
moyens de subsistance, sont dispersés de manière extensive sur
les territoires des pays et se produisent très fréquemment. Les
dégâts de ce type représentent une dimension
considérable des impacts des catastrophes mais rarement
signalée
Photo 3: Ecole primaire inondée de
Malanville
centre
Prise par Arsène D (Août
2O13)
|
Photo 4 : Cases affaissées
dans l'Arrondissement de Kompa, commune de
Karimama
|
Prise par Arsène D. (Août
2013)
Les inondations pourraient augmenter d'ampleur et de
fréquence dans beaucoup de régions du fait de la fréquence
accrue des épisodes de fortes précipitations, qui peuvent
accroître l'écoulement dans la plupart des zones et faciliter la
recharge des nappes souterraines dans certaines plaines inondables. C'est le
cas dans les communes de Karimama et de Malanville. Les changements
d'affectation des terres pourraient accentuer ces phénomènes.
Pendant les périodes de basses eaux, le débit des cours d'eau
devrait diminuer dans de nombreuses régions en raison d'une
évaporation accrue, dont les effets pourraient être
amplifiés ou neutralisés par les modifications de la
pluviosité. Le
changement climatique projeté devrait en outre
contribuer à diminuer la qualité des ressources en eau en
élevant leur température et en augmentant la charge polluante
provenant des écoulements et des débordements des installations
de traitement des déchets. Alors que la réduction des
débits devrait encore accentuer cette perte de qualité, leur
augmentation pourrait cependant atténuer, dans une certaine mesure, la
dégradation de certaines ressources en eau en favorisant la dilution.
Tableau VI : Situation pluviométrique des
communes de Karimama et de Malanville
Mois
|
Campagne 2012-2013
|
Campagne 2013-2014
|
Hauteurs (mm)
|
Nombre de jours
|
Hauteurs (mm)
|
Nombre de
jours
|
Janvier
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Février
|
47,5
|
1
|
0
|
0
|
Mars
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Avril
|
0
|
0
|
143
|
3
|
Mai
|
54
|
4
|
17
|
1
|
Juin
|
105,33
|
7
|
121,5
|
5
|
Juillet
|
220
|
9
|
235,5
|
10
|
Août
|
152
|
8
|
196
|
7
|
Total
|
578,83
|
29
|
713
|
26
|
Source : Enquête de terrain, 2014
250
200
150
100
50
0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août
Cp 2012-2013 Cp 2013-2014
57
Figure 8: La pluviométrie des campagnes
2012-2013 et 2013-2014
58
Sources des données : ASECNA, Juillet
2014
Comme on peut le constater, la pluviométrie de cette
campagne, largement supérieure à celle de la campagne
dernière au 31 Août 2013, a contribué à la
montée des eaux du fleuve ; mais la principale cause de l'inondation
demeure, tout comme lors les années dernières, la forte
précipitation dans les localités situées en amont de notre
pays (Niger, Mali, Sénégal, etc.), entrainant la crue du fleuve
Niger suivie automatiquement des débordements de ses eaux dans la
vallée.
I.2 Les effets sur l'environnement
Les crues peuvent avoir des effets positifs pour
l'environnement : remplissage des nappes, fertilisation des sols (par le
dépôt de sédiments), participation à la
biodiversité des espaces alluviaux et contribution, par l'apport de
sédiments, à la lutte contre l'érosion des deltas. Elles
ont aussi des impacts négatifs car elles peuvent être responsables
d'une érosion massive (notamment en zone côtière) et
peuvent toucher des sources de pollution comme des sites industriels ou bien
des sols pollués ou traités aux pesticides qui vont ensuite
affecter l'ensemble des terrains inondés. L'évaluation du niveau
des cours d'eau due à des pluies abondantes relève, depuis des
milliers d'années, de la vie normale des populations africaines
même dans les communes de Karimama et de Malanville. Les
saisonnières qu'elle provoque maintiennent la fertilité du sol,
en y déposant de nouvelles couches de vase et en évacuant les
sels qui se sont accumulés dans les couches supérieures du sol.
La haute productivité agricole des plaines inondables ouest Africaines
est dans la vallée du Niger, par exemple, due non pas à
l'irrigation mais aux crues saisonnières.
Dans ces zones humides, ce cycle d'inondations s'avère
favorable à la productivité et à la préservation de
la diversité biologique. Dans le passé, ces inondations annuelles
étaient extrêmement bénéfiques : les plaines
inondables étaient parmi les écosystèmes les plus
productifs de la terre.
59
Mais depuis 2010, l'inondation est devenue synonyme de pertes
et de dévastation, en raison de nombreux facteurs dont la
déforestation, les émissions de gaz à effet de serre, le
surpeuplement, l'occupation des zones à risques, le bétonnage de
grandes surfaces, le mauvais choix de modèles d'habitat et la
pauvreté.
Ainsi , presque tous les ans , il n'est pas rare d'apprendre
que quelque part dans le monde et même au Bénin plus
précisément dans la zone d'étude, les inondations ont
causées des dégâts au niveau des infrastructures , des
moyens d'existence et des biens . Il s'ensuit le plus souvent, des risques
graves de maladies telles que le choléra, le paludisme, etc
I.3 L'impact sur les femmes
Les inondations au cours de ces dernières années
ont sérieusement touché plusieurs villages des communes de
karimama et de Malanville créant de nombreux préjudices aux
populations. Les riverains de ces communes sont diversement affectés par
le sinistre. Les femmes sont les plus vulnérables pendant les
inondations, comme risque prioritaire nous avons les grossesses non
désirées, décès en couche ; arrêt
/ralentissement des activités économiques, avortements, forte
dépendance vis-à-vis de l'aide extérieur, viols,
accouchement d'enfants morts nés, répudiation. L'on
déplore plusieurs cas de blessés graves et décès
dont la majorité par noyades. Les populations ayant perdu leurs
habitations, leurs récoltes et d'autres réserves alimentaires,
sont désormais plongées dans une précarité absolue.
Elles ont aussi perdu leurs activités économiques de subsistance
car plusieurs hectares de champs sont dévastés, les
marchés sont inondés et les voies de communications sont
endommagées. L'inondation des centres de santé et d'autres
infrastructures sociales exposent les populations à une crise
humanitaire. Plusieurs enfants ne pourront pas reprendre les classes à
la rentrée parce que leurs écoles sont inondées.
60
Ces inondations ont causé des déplacements de
populations qui sont corollaires sur la vie sociale. Certaines victimes de ces
inondations, n'ayant plus d'abris, sont exposées aux moustiques donc au
paludisme et d'autres maladies.
Plus de 80% des populations des zones sinistrées vivent
de l'agriculture et il faut s'attendre au pire sur le plan de la production
agricole et donc sur le plan alimentaire.
En effet, les cours et plans d'eau constituent d'importants
atouts pour l'agriculture, la pêche, l'élevage, les transports, le
tourisme et la construction de barrages électriques. Néanmoins,
lorsque ces eaux causent de graves inondations comme c'est le cas actuellement,
elles détruisent les cultures, le bétail, la volaille, coupent
les voies de transport. Ainsi, les dégâts enregistrés dans
le cadre de ces inondations vont favoriser l'insécurité
alimentaire et accentuer la morosité économique dans un pays
comme le Bénin déjà marqué par de profondes crises
socio-économiques. Les pertes concernent essentiellement, des milliers
d'hectares de cultures vivrières, des greniers entiers
décimés, des dizaines de milliers de bétails et de
volaille emportés.
Le commerce des produits vivriers est désormais rendu
difficile voire impossible ; plusieurs marchés sont inondés et
des hangars sont emportés. De plus, les pistes rurales qui constituent
l'essentiel des voies de communication sont détruites et totalement
impraticables. Cette situation aura aussi d'impacts sur les populations des
centres urbains qui s'approvisionnent au niveau de ces localités
sinistrées qui constituent les greniers du pays.
Au plan sanitaire, il faut noter que les inondations ont
engendré plusieurs facteurs de risques :
? les populations sinistrées n'ayant plus d'abris,
passent la nuit à la belle étoile sans moustiquaires ; ils
s'exposent ainsi aux moustiques ;
? il y a une très forte promiscuité entre les
animaux domestiques et les populations qui tiennent à sauvegarder leur
élevage ce qui constitue un
61
facteur potentiel de risque de transmission de maladies entre
les hommes et les animaux ;
? les ouvrages d'adduction d'eau potable sont
endommagés ce qui fait que les populations n'ont que de l'eau
souillée pour leurs besoins.
? l'inondation des latrines et des toilettes a facilité
le passage des matières fécales dans les eaux.
Tous ces facteurs de risque, augurent le développement
du paludisme, des infections respiratoires aiguës et il faut s'attendre
surtout à des épidémies dues aux maladies hydriques telles
que : la diarrhée, le choléra et bien d'autres.
L'exode rural, raréfaction de la main d'oeuvre locale,
présence massive des femmes et des enfants dans les petits travaux,
accentuation du trafic des enfants, la déscolarisation, la baisse de
l'économie locale, la flambée des prix sur le marché.
I.4 Les effets macroéconomiques des dommages
Les effets macroéconomiques correspondent aux impacts
de la catastrophe ayant modifié les performances des principales
variables économiques du des communes de Karimama et de Malanville en
supposant que les autorités communales compétentes ne
procèdent à aucun ajustement. Dans la mesure où ils
traduisent les répercussions des dommages directs et des pertes
indirectes, ils ne doivent pas y être ajoutés. Les estimations des
effets macroéconomiques représentent plutôt une
façon complémentaire d'évaluer les dommages directs et les
pertes indirectes, sous un angle différent. La quantification des effets
macroéconomiques s'effectue généralement au niveau de
l'économie nationale dans son ensemble. Les spécialistes
sectoriels doivent fournir aux macro économistes des informations leur
permettant d'avoir une vue complète des impacts sur les variables
économiques principales. Le pays représente l'unité de
base pour ce type d'analyse, mais il est aussi possible de réaliser des
exercices similaires pour des catastrophes affectant des zones ou
régions plus restreintes
62
(province, État, département ou commune)
à condition de disposer des informations correspondantes
nécessaires. Pour obtenir une estimation correcte des effets
macroéconomiques d'une catastrophe, il faut disposer d'une
prévision fiable des évolutions de chacune des variables dans un
contexte hors catastrophe. Ces projections servent de valeur de
référence pour mesurer le degré de perturbation des
résultats par la catastrophe par rapport à ce qui se serait
produit sans elle et l'ampleur de l'impact du recul des principales variables
sur la capacité du pays à répondre aux besoins
suscités par la réhabilitation et la reconstruction. Elles
servent également à définir les besoins d'aide
internationale, notamment d'aide financière. Les effets
macroéconomiques les plus importants d'une catastrophe sont ceux qui
affectent : la croissance du produit intérieur brut et de la production
des secteurs ; la balance des paiements courants (en raison des variations de
la balance commerciale, du tourisme et des services, ainsi que des
décaissements liés au paiement des importations et des services
extérieurs, etc.) ; l'endettement et les réserves
monétaires ; et, les finances publiques et l'investissement brut. Selon
les caractéristiques de la catastrophe, il est souvent recommandé
de procéder à une estimation des effets sur la hausse des prix,
l'emploi et le revenu des ménages ainsi que des variations de la
notation du risque souverain, des liquidités et des taux
d'intérêts intérieurs. Le produit intérieur brut
peut se trouver compromis par des réductions de production dans les
secteurs touchés, ou, conforté par les opérations de
reconstruction. Lorsque la production faiblit, les exportations risquent de se
réduire et il sera peut-être nécessaire d'importer des
biens pour satisfaire la demande intérieure, ce qui pèsera tant
sur la balance commerciale que sur la balance des paiements. Les
dépenses du secteur public ont généralement tendance
à augmenter suite aux décaissements effectués au cours des
phases d'urgence et de réhabilitation ou aux subventions
accordées aux groupes de population particulièrement
touchés. Les recettes fiscales risquent de diminuer avec la baisse du
recouvrement des impôts liée aux réductions de la
production
63
et des exportations ou encore, à cause d'une
décision d'allègement temporaire de la pression fiscale pour
aider les secteurs fortement touchés. C'est une combinaison des
situations décrites ci-dessus qui peut provoquer ou aggraver le
déficit budgétaire. Certains prix risquent aussi d'augmenter en
raison des pénuries provoquées par les demandes
particulières liées à la reconstruction, ou par la
spéculation, ce qui lancera l'inflation. Le niveau des réserves
internationales du pays ou sa capacité à respecter les
engagements pris au titre du service de la dette peuvent aussi être
altérés à un degré variant en fonction des
performances économiques du pays antérieures à la
catastrophe ou de l'amplitude des effets de la catastrophe. Les effets
macroéconomiques à prendre en compte concernent aussi les
éventuelles détériorations des conditions de vie des
populations touchées provenant des difficultés
d'approvisionnement, de la réduction de la disponibilité des
services essentiels et, tout particulièrement, des pertes d'emploi
accompagnées de baisses de revenus correspondantes. Bien qu'on ne puisse
pas évaluer en termes monétaires la diminution de la
qualité de vie, il est possible de quantifier les effets d'une
catastrophe sur une population ou la chute des revenus provoquée par la
paralysie partielle, temporaire ou totale des activités. Les
spécialistes sectoriels, afin d'évaluer et d'effectuer une
consolidation générale des effets macroéconomiques,
doivent calculer les pertes de production de biens ou de services à
prévoir pendant la période qu'ils estiment nécessaire pour
la remise à niveau des terres cultivables, des équipements
productifs ou des infrastructures physiques et sociales. Il leur faut aussi
recueillir des informations de référence leur permettant
d'évaluer les impacts sur d'autres variables macroéconomiques
déjà mentionnées (emploi, revenus, exportations,
importations, investissement brut, recouvrement de l'impôt, etc.). Chaque
spécialiste doit analyser les informations sur l'évolution de son
secteur, telle qu'elle était prévue avant la catastrophe, en se
fondant sur ses performances récentes ou sur les objectifs
établis dans chacun des plans sectoriels adoptés par les
autorités avant la catastrophe. Il est important de
64
jauger l'amplitude de la catastrophe pour être en mesure
de définir la longueur de la période durant laquelle doivent
être estimés les effets macroéconomiques.
L'expérience acquise démontre que normalement une "durée
raisonnable" correspond au restant de l'année au cours de laquelle se
produit la catastrophe (court terme) auquel s'ajoute une, deux, voire cinq
années dans des circonstances exceptionnelles (moyen terme).
II. L'emploi et les revenus
Le fleuve Niger faisant frontière avec les communes de
Karimama et de Malanville constitue une opportunité économique
pour ces deux localités du fait des potentialités agro
écologiques (en matière de production de riz, pomme de terre,
oignon et autres cultures vivrières) qu'offre le bassin qu'il draine
avec ses affluents : le Mékrou, l'Alibori et la Sota. Faute de
réseau d'infrastructures d'aménagement hydro agricole, la majeure
partie de ces deux communes se trouve de façon cyclique inondée
créant d'importantes pertes de récoltes.
L'agriculture est le secteur d'activité le plus
important pour la grande majorité des pays en développement;
l'impact de la croissance agricole sur la réduction de la
pauvreté y est en effet supérieur à celui de la croissance
des autres secteurs (ODI 2002). La sécurité alimentaire est la
résultante de plusieurs facteurs interdépendants, dont le
potentiel de production et le pouvoir d'achat alimentaire. Les changements
climatiques pourraient entraîner une augmentation de la prévalence
de la faim, tant par ses effets directs sur la production que par ses
retombées indirectes sur le pouvoir d'achat alimentaire.
Les communes de Karimama et de Malanville constituent des
zones clés de grande production du riz, de maïs, sorgho et des
produits maraîchers dont essentiellement l'oignon et le piment. En 2012,
sur une superficie totale emblavée des cultures vivrières
principales de 41 866 ha (toutes spéculations
65
confondues), environ 23 640 ha ont été
englouties par les eaux et les cultures entièrement détruites,
soit 56,46%. Il s'agit :
o Riz (11 517 ha) ;
o Maïs (6793 ha) ;
o Sorgho (3793 ha) ;
o Mil (1537 ha).
De plus, les poches de sécheresse connues au cours de
la campagne agricole de 2011, n'ont pas permis aux agriculteurs de faire une
bonne récolte et de constituer des réserves importantes. Les
rares réserves obtenues sont soit emportées par l'eau, d'autres
ont permis à certains ménages de répondre à la
situation pendant les premiers jours de la montée des eaux.
Aussi, du fait du niveau des eaux du fleuve Niger sorti de
son lit sur plus d'un kilomètre avec des hauteurs de 1 à 2
mètres sur la terre ferme, les populations qui pratiquent
l'élevage ont enregistré d'énormes pertes de
bétail.
S'agissant des pêcheurs, plusieurs d'entre eux ont
enregistré des pertes de leurs engins et outils de pêche et de
production halieutique. Ces engins ont soit été emportés,
soit détruits par les eaux. Il s'agit principalement des pirogues, des
filets, des nasses et des trous à poissons. Les dégâts sur
l'agriculture en 2013 dans les communes ont été cumulés
dans le tableau suivant :
66
Tableau VII: Les dégâts sur l'agriculture
en 2013 dans les communes
Cultures
|
Prévision (Ha)
|
Réalisation (Ha)
|
Pertes
enregistrées (Ha)
|
Taux de la perte (%)
|
Riz
|
10000
|
7112
|
5000
|
70
|
Maïs
|
5000
|
4810
|
875
|
18
|
Sorgho
|
8000
|
7156
|
3652
|
51
|
Mil
|
7000
|
5955
|
3040
|
51
|
Piment
|
720
|
647
|
412
|
64
|
Courge
|
120
|
108
|
94
|
87
|
Total
|
30840
|
25788
|
13073
|
56,83
|
|
Sources des données : CeRPA, Juillet
2014
III. Vulnérabilités de la population
face aux contraintes climatiques
Le Bénin est l'un des pays les plus pauvres de la
planète ; de ce fait, les populations béninoises restent
très vulnérables aux catastrophes naturelles. En effet, les
victimes de ces catastrophes au Bénin n'ont ni des capacités ni
des ressources nécessaires pour faire face en temps réel aux
effets des catastrophes naturelles ou pour mieux se préparer à
cette éventualité. Les catastrophes viennent donc accentuer la
précarité dans laquelle étaient déjà
plongées les communautés, alourdissant ainsi les
différents bilans.
Malgré les efforts internationaux, la dernière
décennie a été marquée par une augmentation de la
pauvreté dans de nombreux pays. La lutte contre la pauvreté est
ainsi devenue l'enjeu essentiel du développement au 21e siècle.
À l'occasion de la déclaration du millénaire, 189 nations
ont pris l'engagement de réduire de moitié l'extrême
pauvreté d'ici 2015, Les effets de l'évolution du climat et la
vulnérabilité des populations pauvres aux risques climatiques
sont très variables, mais, en règle générale, les
changements climatiques se surajoutent aux vulnérabilités
existantes. La pénurie d'eau est déjà un problème
majeur pour les
67
populations pauvres de la planète. Selon les
prévisions, le nombre de personnes affectées par la
raréfaction de l'eau devrait passer de 1,7 milliard à 5 milliards
d'ici 2025, indépendamment des changements climatiques (GIEC 2001).
Celui-ci devrait avoir pour effet de réduire encore la
disponibilité d'eau dans les zones exposées au stress hydrique,
notamment dans les régions subtropicales, en raison de la
fréquence accrue des sécheresses, de l'augmentation de
l'évaporation ainsi que des modifications des régimes de
précipitations et des ruissellements.
L'accès à l'eau potable sera rendu encore plus
difficile, la santé des personnes pauvres se dégradera et la
sécurité alimentaire de nombreux pays en Afrique, en Asie et en
Amérique latine sera réellement menacée. Dans certaines
zones où les possibilités de diversification des moyens
d'existence sont très limitées, la baisse du rendement des
cultures risque de provoquer des famines chroniques; sur les zones
côtières exposées à une perte de masse terrestre,
l'émigration pourrait être la seule solution. Les coûts
macroéconomiques des effets des changements climatiques sont très
difficiles à évaluer, mais il y a de grands risques qu'ils
remettent en cause le développement dans de nombreux pays comme au
Bénin, principalement dans les communes de Karimama et Malanville ou les
inondations et la sècheresse sévissent chaque année.
L'ampleur et la fréquence accrues des
sécheresses, des inondations et d'autres phénomènes
extrêmes accentueront la pression sur les ressources en eau et les
infrastructures ainsi que les atteintes à la sécurité
alimentaire et à la santé humaine, freinant le
développement du continent africain La capacité d'adaptation est
limitée en raison du faible PIB par habitant, d'une pauvreté
généralisée (le nombre de pauvres a augmenté dans
les années 1990), d'une répartition des terres inéquitable
et du faible niveau d'éducation. S'y ajoute l'absence de filets de
protection sociale, surtout après les mauvaises récoltes. La
dépendance à l'égard de l'agriculture pluviale est
élevée. Les stratégies individuelles mises en oeuvre pour
faire face à la désertification sont déjà à
bout de course, d'où un accroissement de la pauvreté. La
dépendance à l'égard de
68
l'agriculture pluviale est élevée. Les
changements climatiques doivent être reconnus comme un problème
majeur pour la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la
productivité et la biodiversité des ressources naturelles, la
santé humaine, la désertification et les zones
côtières. La capacité d'adaptation dépendra du
degré de stabilité civile et d'ouverture politique ainsi que des
conditions d'une gestion économique saine
Il y a quatre ans, c'était une très mauvaise
année. Les inondations ont emporté toutes les récoltes, et
il y avait beaucoup de famine par ici, au point que beaucoup de gens sont
vraiment morts de faim .Les catastrophes récentes ont montré que
les pauvres sont généralement beaucoup plus exposés et
affectés que les non-pauvres. Les logements des pauvres sont
particulièrement vulnérables, n'étant pas construits selon
les normes requises; d'autre part, les personnes pauvres sinistrées
n'ont pas suffisamment d'économies pour faire face à
l'urgence.
Après une analyse de la situation, les urgences sont
répétitives dans les communes de Karimama et de Malanville comme
d'autres localités du Bénin. Nous devons tirer leçons et
avoir le courage de prendre des dispositions qui couvrent des perspectives
avantageuses, intégrantes et pérennes. Pour cela il faut
identifier les stratégies de gestion du risque d'inondation au niveau de
ces communes mais également à l'analyse des différentes
expériences en Afrique et au Bénin pour une suggestion de la
gestion du risque d'inondation à Karimama et à Malanville
CHAPITRE V : STRATEGIES DE GESTION DU
RISQUE INONDATION ET EXPERIENCES EN AFRIQUE ET AU BENIN, ATOUTS ET
DIFFICULTES DES COMMUNES DE KARIMAMA ET DE MALANVILLE ET LES PISTES
D'ACTIONS
69
70
Ce chapitre analyse non seulement les stratégies de
gestion du risque d'inondation au niveau des communes mais également
à l'analyse des différentes expériences en Afrique et au
Bénin pour une suggestion de la gestion du risque d'inondation à
Karimama et à Malanville.
I. Identification et analyse des pratiques
organisationnelles et institutionnelles pour la gestion du risque
inondation
Les catastrophes naturelles exercent une pression
considérable sur le développement. Ce faisant, elles
réduisent considérablement les chances de réalisation des
Objectifs de développement du Millénaire, et en particulier celui
de réduire de moitié la pauvreté extrême, d'ici
à 2015. Les pertes économiques annuelles associées
à ces catastrophes se sont élevées en moyenne à
75,5 milliards de dollars dans les années 60, à 213,9 milliards
de dollars dans les années 80 et à 659,9 milliards de dollars
dans les années 90 (PNUD ; 2004). La plus grande partie de ces pertes
est concentrée dans le monde en développement et ne
reflète pas de manière appropriée l'impact des
catastrophes sur les populations pauvres, qui supportent souvent les
coûts les plus importants en terme de vie humaines et en terme de pertes
de revenus, de capacités de reconstruction de leurs communautés
et des infrastructures ayant subi des destructions.
Aujourd'hui, 85% de la population exposée aux
tremblements de terre, aux cyclones tropicaux, aux inondations et à la
sécheresse vit dans des pays qui connaissent un taux de
développement humain faible ou moyen.
Bien que des efforts importants aient été
accomplis, il reste fort à faire si l'on veut éviter que les
pertes dues aux inondations ne mettent en péril la réalisation
des Objectifs de développement du Millénaire. La
communauté humanitaire a fait des progrès dans
l'atténuation des pertes et des souffrances associées aux
inondations, par l'amélioration de la préparation et de l'alerte
précoce.
71
Toutefois, les actions humanitaires ne se penchent pas sur les
processus de développement qui déterminent en amont le risque de
catastrophe. En général, la communauté du
développement continue à considérer les catastrophes comme
des événements naturels exceptionnels qui interrompent le
développement normal et qui peuvent être gérés par
le biais de l'action humanitaire.
II. Stratégies endogènes
développées pour la gestion du risque inondation dans les
communes de Malanville et Karimama
La gestion du risque est un processus multidisciplinaire qui,
à travers des choix politiques locaux soutenus par les instances
internationales, permet et favorise l'engagement actif d'une communauté
dans la réduction de sa propre vulnérabilité et dans le
renforcement de son autosuffisance en situation de crise. Elle porte sur une
démarche participative basée sur les connaissances disponibles
sur place et l'adoption d'une stratégie de gestion du risque
adaptée localement, tout en s'insérant dans un système
régional et national, en liaison avec les plateformes
internationales.
II.1 Mairie (Point focal Communal de la gestion des
inondations)
? Surveillance du niveau de l'eau du fleuve Niger en
période de crue ;
? Déclenchement de l'alerte rouge quand le niveau
maximal du fleuve Niger est atteint,
? Sensibilisation de la population à ne pas construire
ou mener des activités dans le lit des cours d'eau ;
? Déplacement des sinistrés des inondations.
Photo 5 : Abris des déplacés, dans
Malanville centre
Prise par Arsène D.
(Août2013)
Photo 6: Camp de Banikani, commune de Karmama
2013
Prise par Arsène D.
(Août2013)
72
II.2 CeRPA Karmama et de Malanville
? Prélèvement régulier de la
pluviométrie et de la température pour la connaissance et la
diffusion des prévisions agro météorologiques, l'alerte
climatique nécessaire et les conseils pratiques pour la planification
des calendriers agricoles et la prise de décisions conséquentes
;
? Surveillance du niveau de l'eau du fleuve Niger en
période de crue ;
? Adoption et mise à disposition des paysans de
nouvelles variétés de cultures.
II.3 Les stratégies d'adaptation des populations
rurales des communes de Karimama et Malanville.
Face à l'ampleur des conséquences des
inondations, les populations mettent en place des stratégies pour
réduire leur vulnérabilité. Ces stratégies
d'adaptation des populations rurales offrent des aperçus
intéressants. Elles se résument comme suit :
73
? la diversification dans des secteurs autres que la
production agricole est une réponse fréquente à
l'imprévisibilité des récoltes;
? individus et ménages sont regroupés et
auto-organisés au sein de réseaux de confiance et
d'affinités, bien que des conflits mineurs (qui remontent parfois
à des relations précoloniales) puissent les séparer;
? le système agraire local est dynamique et
répond aux choix individualistes de moyens d'existence, pour peu qu'ils
soient bien adaptés, ainsi qu'aux perturbations de l'environnement;
? l'accès aux ressources est préservé en
passant d'un actif physique à un autre, malgré une
pauvreté réelle pour certaines personnes à certaines
époques;
? les migrants quittent la communauté pour chercher du
travail, mais ils reviennent la plupart du temps
II.4 Les insuffisances et les améliorations
possibles pour la résilience des communautés locales aux effets
des inondations
Le concept de résilience demeure encore nouveau au
Bénin dans le cadre de la gestion et de l'adaptation aux changements
climatiques et les actions en vue de la résilience des
communautés demeurent encore insuffisantes. Dans la plupart des communes
sujettes aux risques d'inondation, il n'existe toujours pas de véritable
plan d'action exhaustif et cohérent de réduction des risques de
catastrophe et prévoyant une coordination entre les différents
secteurs et les autorités publiques centrales et locales. Quand elles
existent, les dispositions institutionnelles et politiques de réduction
des risques de catastrophe ont tendance à se limiter strictement
à une réaction à la catastrophe.
De plus en plus, on considère que les autorités
nationales, locales et les acteurs humanitaires sont seules responsables de la
planification et de la mise en oeuvre d'une politique efficace de la
réduction des risques de catastrophe. La réelle implication des
communautés locales, bien que reconnue, est malheureusement
74
loin d'être une réalité. La
diversité des mécanismes de responsabilité des
communautés au niveau local n'a donc pas encore été
pleinement explorées, ni la possibilité que de tels
mécanismes puissent être appliqués au domaine de la
réduction des risques de catastrophe. Les mesures de responsabilisation
à travers des organisations communautaires peuvent favoriser une
meilleure contribution des dites communautés aux plans locaux de
réduction des risques de catastrophe en vue de leur
efficacité.
En plus du problème chronique de l'insuffisance
ressources disponibles pour gestion des risques de catastrophe, pour les
communes qui disposent de Plan de Contingence Communal, les rôles et
responsabilités des communautés à la base qui doivent
constituer les acteurs au premier plan ne sont pas élucidés ou
pas suffisamment limitant ainsi leur contribution à la gestion des
risques majeurs.
Bien que l'on mette davantage l'accent sur les
stratégies d'adaptation centralisées et à grande
échelle, certaines communautés prennent d'elles-mêmes,
quasiment sans lignes directrices ni coordination de la part des organes
centraux, des initiatives de réduction des risques, appelées
également «adaptation autonome» qui méritent
d'être soutenue. Il est donc indispensable de mener des actions plus
ciblées dans les domaines tels que l'évaluation des risques en
vue de parvenir à une définition commune des catastrophes et des
risques, l'intégration de l'adaptation au changement climatique et la
gestion des risques de catastrophe, la coordination du travail au niveau
national et local, la vulnérabilité des communautés
à l'impact des aléas.
C'est cela qui justifie la présente proposition de
cette stratégie qui vise à travers une approche communautaire
axée sur les groupements de femmes à améliorer le niveau
de résilience des communautés face aux effets des inondations.
? Les Organisations de femmes
Ces groupements de femmes dans les deux communes
vulnérables aux inondations du Bénin. Ces organisations
constituent les bénéficiaires directs à travers des
actions de renforcement de capacité, de renforcement de leadership,
75
des formations dans divers domaines liés à la
préparation et à la réponse aux inondations.
? Les communautés locales
Les communautés locales de Karimama et de Malanville
quant à elles seront touchées aux travers des communications et
sensibilisations qui seront effectuées par les groupements de femmes.
Les plates-formes communales de réduction des risques
de catastrophe et d'adaptation aux changements climatiques
Les différents acquis des groupements des femmes
renforcées pourront efficacement contribuer à la planification et
à la préparation d'une réponse communautaire aux
inondations à travers la redynamisation et l'actualisation du plan de
contingence communal.
76
III. Suggestions
La réduction des risques apparaît depuis une
dizaine d'années comme une composante essentielle à
intégrer dans tout programme d'urgence et de développement,
à travers l'élaboration et la mise en oeuvre de stratégies
visant à réduire la vulnérabilité et
accroître la résilience des populations.
Face à ces nombreux épisodes d'inondation et
sous l'impulsion des partenaires nationaux et internationaux des actions visant
à réduire les risques de catastrophe ont été
menées. Elles concernent entre autres le renforcement du cadre
institutionnel national et local à travers l'élaboration du plan
de contingence national et la déclinaison progressive en plan de
contingence communaux, l'effort de mise en place des systèmes d'alerte
rapide, le renforcement de leur état de préparation et de leurs
moyens de réaction aux catastrophes, l'institution d'une agence
nationale de réduction des risques de catastrophe et d'adaptation aux
changement climatiques en vue d'une meilleure coordination des actions
humanitaires. Ainsi, le nombre de décès liés aux
aléas hydrométéorologiques a diminué tirant
leçons des expériences de 2010.
Par ailleurs des programmes aux fins d'adaptation aux
changements climatiques sont développés au plan national par le
gouvernement et d'autres acteurs de développement et visent d'une part
à réduire la vulnérabilité des communautés
par la préservation et/ou la restauration de leurs moyens d'existence
à travers le renforcement des systèmes de production. Mais la
corrélation de ces actions avec la gestion des risques liés aux
catastrophes naturelles demeure faible.
? Renforcer les systèmes de surveillance
communautaire et d'alerte précoce
Pour réduire les risques de catastrophe et favoriser
l'instauration d'une culture de la résilience, il faut d'abord savoir
comment les aléas liés aux inondations se manifestent et auxquels
doivent faire face la toute la communauté, dans quelle
77
mesure celle-ci est vulnérable sur les plans physique,
social, économique et environnemental et comment ces aléas vont
évoluer à court, moyen et à long terme, puis prendre, en
connaissance de cause, les mesures qui s'imposent tout en se basant sur les
connaissances endogènes.
o Évaluation des risques d'inondation au
niveau communautaire
Il s'agira donc de dresser des cartes des risques, les mettre
à jour périodiquement et les diffuser largement auprès des
décideurs et des collectivités menacées selon une
présentation appropriée. Il sera procédé à
une mise au point des indicateurs locaux de risque d'inondation et de la
vulnérabilité à l'échelle communautaire qui
permettront d'anticiper sur la survenance de la catastrophe et d'évaluer
les conséquences aux plans social, économique et environnemental
en cas de survenance et en diffuser les résultats.
o Elaboration du plan villageois
d'atténuation des risques d'inondations avec les groupements de
femmes.
Le plan villageois d'atténuation des risques des
inondations est un instrument dont la responsabilité de
l'élaboration sera confiée aux groupements féminins avec
l'implication des comités villageois de supervision. La facilitation de
l'élaboration de cet instrument sera assurée par les animateurs
communautaires. Pour être accepté de toute la communauté ce
plan fera l'objet d'une validation par le groupe représentatif de chaque
village. Il restera un instrument de plaidoyer et de mobilisation des
ressources pour son activation et sa mise en oeuvre. Cette pratique innovante
pourrait révolutionner le processus d'élaboration des plans de
contingences aux échelles communale, départementale et Nationale
en passant par les Niveaux d'arrondissement.
Au niveau de chaque village, les étapes suivantes
seront suivies dans le processus d'élaboration du plan
d'atténuation des risques d'inondation.
78
Tableau VIII: Processus d'élaboration du plan
villageois d'atténuation des risques
d'inondation
N°
|
ETAPE
|
DUREE
|
ACTEURS
|
ROLES
|
1
|
Mobilisation des
parties prenantes
|
02 jours
|
Animateur
communautaire
|
Facilitation
|
|
Préparation et envoi des
invitations
|
|
Mobilisation des parties
prenantes
|
|
Appui à la Mobilisation des parties prenantes
|
2
|
Analyse
situationnelle à base
communautaire et
identification des
risques
|
01 jour
|
Animateur
communautaire
|
Facilitation
|
|
Réflexion et proposition
|
|
Contribution à la réflexion et l'identification
des risques
|
3
|
Formulation et
planification des
solutions
|
01 jour
|
Animateurs
|
Facilitation
|
|
Proposition des actions et des échéances de leur
réalisation
au regard des risques identifiés
|
|
Contribution à la proposition des actions et des
échéances de leur réalisation au regard des risques
identifiés
|
4
|
Identification et
évaluation des
ressources
|
01 jour
|
Animateurs
|
Facilitation
|
|
Estimation des besoins en
ressources matérielles et
|
|
79
N°
ETAPE
|
DUREE
|
ACTEURS
|
ROLES
|
|
|
|
|
humaines
|
|
Contribution à l'estimation
des besoins en ressources matérielles et humaines
|
5
|
Budgétisation
|
01 jour
|
Animateur
communautaire
|
Facilitation
|
|
Affectation de coût aux
besoins identifiés
|
|
Contribution à l'affectation de coût aux besoins
identifiés
|
6
|
Identification des
sources et
élaboration du plan de financement
|
01 jour
|
Animateur
communautaire
|
Facilitation
|
|
Identification des donateurs locaux et autres donateurs
|
|
Contribution à l'Identification des donateurs locaux et
autres donateurs
|
7
|
Validation
|
01 jour
|
Animateur
communautaire
|
Facilitation
|
|
Restitution du contenu du
projet de plan villageois d'atténuation
|
|
Appui Restitution du contenu du projet de plan villageois
d'atténuation
|
|
Amendement et validation
|
|
80
N°
ETAPE
|
DUREE
|
ACTEURS
|
ROLES
|
8
|
Plaidoyer pour
intégration au plan communal
|
01 jour
|
Animateur
communautaire
|
Facilitation et suivi
|
|
Envoi du plan
|
|
Plaidoyer en direction
d'autres donateurs
|
|
Source : Caritas Bénin, Juillet2014
o Mise en place du dispositif communautaire
d'alerte rapide Axée sur la population, ce dispositif
communautaire permettra d'alerter en temps opportun les personnes
menacées en leur adressant des messages qui leur soient accessibles. Il
permettra également de donner des instructions sur la marche à
suivre et contribuera à une meilleure coordination des interventions en
cas d'alerte ou de situation d'urgence. Il nécessite des moyens
institutionnels nécessaires à sa bonne intégration dans
les processus de prise de décisions des pouvoirs publics locaux et dans
les systèmes de gestion des situations d'urgence. Pour garantir sa
fiabilité et son efficacité, il sera soumis à une
vérification régulière et une l'évaluation
périodique.
o Renforcement des Capacités techniques et
organisationnelles des groupements de femme
Il sera question de renforcer les capacités
opérationnelles des groupement de femmes dans un processus
d'apprentissage à travers la mise en place des moyens nécessaires
pour recueillir, analyser, résumer, diffuser et échanger des
informations et données statistiques sur la cartographie des risques
d'inondation, ainsi que les conséquences et les pertes qu'elle
occasionne, ou renforcer ceux qui existent déjà; appuyer
l'élaboration de méthodes communes pour évaluer et
surveiller les risques.
81
Il faudra renforcer les capacités des femmes par
l'application des méthodes d'observation, des technologies spatiales, de
la télédétection, et des systèmes d'information
géographique afin de favoriser la mise en place au niveau communautaire
d'une modélisation prédictive des aléas liés aux
inondations. Pour cela il sera procéder à la mise en place et la
pérennisation des infrastructures et des capacités scientifiques,
technologiques, techniques et institutionnelles nécessaires pour
étudier, observer, analyser, cartographier et, lorsque cela est
possible, prévoir les risques d'inondation, les facteurs de
vulnérabilité et les conséquences des catastrophes.
? Instituer au niveau communautaire la culture de
préparation aux chocs liés aux inondations et de
résilience
Les catastrophes liées aux inondations peuvent
être en grande partie prévenues si les populations sont bien
informées et acquises à une culture de la prévention et de
la résilience, ce qui exige de recueillir, de rassembler et de diffuser
les connaissances et les informations pertinentes concernant les aléas,
les facteurs de vulnérabilité et les capacités. A travers
les groupements de femmes identifiées et renforcés sur ces
différentes notions, il sera procédé à la
sensibilisation et l'éducation de la communauté toute
entière.
o Éducation et formation des groupements de
femme
Cette éducation concerne la préparation des
femmes pour anticiper et mieux faire face aux probables crises d'inondation
afin qu'elles puissent les transmettre aux reste de la communauté. Afin
d'y parvenir, Il sera procéder au renforcement des capacités de
l'ensemble de l'équipe de mise en place, des groupements de femmes sur
les normes humanitaires, en l'occurrence les normes Sphères. Il sera
donc édité des modules de formation consacrés à la
gestion et à la réduction des risques de catastrophe à
l'intention aussi bien des groupements de femmes adaptés à leur
niveau d'alphabétisation afin que la transmission du savoir ne souffre
de limites. Il faudra également organiser des ateliers de
sensibilisation
82
aux discriminations sexo-spécifiques et aux
particularités socio-culturelles à l'intention des femmes et des
leaders au niveau local pour donc veiller à ce que les femmes et les
groupes vulnérables aient accès dans des conditions
d'égalité à une formation et à une éducation
appropriées dans ce domaine.
o Sensibilisation des communautés locales
Les communautés locales seront mobilisées par
les groupements de femmes à travers les médias communautaires,
des campagnes de sensibilisation plein air, des consultations et toutes autres
initiatives organisées au niveau de toutes les couches sociales en vue
de réduire au minimum les effets néfastes des aléas et
promouvoir une culture de la résilience face aux inondations.
? Principes pour une approche intégrée
de la gestion du risque inondation au Bénin dans les communes de
Karimama et de Malanville
> Les solutions mises en placent doivent intégrer
les risques futurs liés à l'évolution des situations, des
contextes ;
> L'urbanisation galopante nécessite
d'intégrer le risque inondation dans tout programme de
développement urbain
> Une stratégie intégrée prendra soin
de mettre en place des actions de type structurelles (ouvrage d'art par
exemple) et de type non structurelles (campagne d'information par exemple).
> Attention, la protection d'une zone à risque peut
entraîner le déplacement du risque vers une zone
> Le risque inondation ne pourra jamais être
complètement éradiqué.
> Les projets et programmes mis en place pour
réduire les effets négatifs aux inondations ont souvent des
effets bénéfiques dans d'autres secteurs et de la vie des
populations bénéficiaires. Il est intéressant de
rechercher les synergies possibles entre les différents projets.
83
Les projets et programmes mis en place en lien avec la
problématique des inondations doivent intégrer l'ensemble des
piliers du développement soutenable : Culture et social ;
économique et technique ; Environnement.
Figure 9: Les piliers de développement
soutenable pour la gestion des risques Source : Données
issues du site
www.craterre.org,
Septembre 2014
? La gestion du risque inondation implique un grand nombre
d'acteurs différents, du local au national, à l'international. Le
rôle et la responsabilité des différents acteurs
impliqués doivent être clairement définis.
? Chaque acteur doit être concerné par les
processus mis en place. Il est pertinent de définir la mise en place de
ces projets via des stratégies de gestion participative
? Les activités d'information, de sensibilisation, de
rappel des bonnes pratiques à mettre en oeuvre, tant en temps de non
crises qu'en temps de crises, doivent être menées en continu,
institutionnalisées si possible.
84
? Chaque crise doit être le mieux préparée
possible. Et chaque crise doit être saisie comme opportunité pour
renforcer les compétences locales en matière de prévention
du risque, de réduction du risque, et de meilleure capacité
à répondre au risque.
L'identification des options concluantes d'adaptation aux
inondations a nécessité la combinaison des options
proposées par acteurs ruraux (élus locaux, populations rurales)
avec celles issues de la recherche documentaire. Quand on sait que, comme l'ont
signifié Adger et al. (2003), « l'adaptation implique la
valorisation du capital humain, le renforcement des systèmes
institutionnels et une gestion saine des finances publiques et des ressources
naturelles », il est important qu'un accent particulier soit mis sur la
synergie entre les actions de toutes les parties prenantes de la
réduction des impacts des inondations au Bénin.
85
Conclusion
Les résultats de nos analyses liés à la
préparation et à la réponse aux inondations dans les
communes de Malanville et Karimama montrent qu'ils disposent d'importants
atouts et de potentialités (l'agriculture, l'élevage, les
services marchands, les plantations, le transport, les infrastructures
éducative et hydraulique etc.) pouvant impulser leur
développement. Cependant, la gestion des risques rencontre quelques
difficultés qui ne sont pas insurmontables pour le développement
de ces communes.
A travers nos approches de renforcement de capacité des
groupements de femmes, de renforcement de leadership; les approches innovants
de « Communauté d'Epargne et de Crédits Internes (CECI)
» l'accès des groupements de femmes aux facteurs de production et
au financement adapté à leur conditions sociales sera
facilité la mobilisation des ressources pour l'élaboration des
Plan de de Contingence Villageois. Car pour une gestion des risques
d'inondation il faut La mobilisation optimale des ressources cela fait appel
à la mise en place d'une stratégie efficace et efficiente avec
comme outil de gestion des risques (Plan de Contingence), elle permet non
seulement de mobiliser rendre visibles ces ressources mais également de
les localiser.
Les acteurs politiques doivent faire montre d'une
objectivité dans l'orientation de leurs efforts de développement.
A ce niveau, il est nécessaire que les autorités locales prennent
les dispositions pour maximiser la mobilisation des recettes locales et monter
des projets pertinents pour la réduction des risques. Ainsi, tous les
acteurs doivent être mobilisés pour transformer en des
défis, les besoins de financement qui existent dans les domaines de
l'accès à l'eau potable, la santé, le transport,
l'agriculture, l'élevage, la pêche etc.
86
Bibliographie
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Paris, 95p
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3. Agon A, (2008) : Contribution à
l'amélioration des performances de la Direction de la Prévention
et de la Protection Civile en matière de Gestion des catastrophes
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Générale et Territoriale 2008.98p.
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Perception. UNIT Projet cyber Ingénieure des Risques en Génie
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5. CARITAS BENIN, (2012) : Rapport de la situation d'urgence,
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6. CARITAS BENIN, (2010) : Inondations en 2010 au
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p
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: cas des communes de Banikora et Malanville (Bénin), 137p.
9. Dégboué N.M. (2006) : Pour la
prévention rapide en cas d'urgence majeure. Caritas Regio Africae,
Cotonou, 108p.
10. FAO [Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture] (2011-2013) : Stratégie de Gestion des Risques de
catastrophe en Afrique de l'Ouest et au Sahel, Rome 2011, Rapport.
11. FAO [Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture], (2010) : Genre et Gestion des risques de catastrophes:
87
Leçons apprises par la FAO au Niger, en Afghanistan et
en Indonésie, 77p.
12. FMI [Fonds Monétaire International], (2007) :
Bénin : document de Stratégie de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté (SCRP 20112015), Chap.8
13. Grünewald F. (2010) : Réflexion
Stratégique sur les mécanismes de Gestion et de financement des
interventions dans les contextes de post Crise. (Groupe URD) 4p.
14. Hountondji E., (2010) : Mécanisme National de
Prévention et de Réponse aux catastrophes au Benin, Direction de
la Prévention et de la Protection Civile, Ministère de
l'Intérieur et de la Sécurité Publique, 14p.
15. Henri K. A.S., (2009) : Catastrophes et Conflits, Service
de la Gestion après les Conflits et des Catastrophes/PNUE, 100p.
16. Lucile W., (2010) : Inondations dans les villes d'Afrique
de l'Ouest : Diagnostic de renforcement des capacités d'adaptation dans
le grand Cotonou. Master en Ingénierie et Management de l'Environnement
et du Développement Durable, Université De Technologie De
TROYES,
17. Michel P. (2009) : Principes éthiques pour la
Réduction des risques de Catastrophe et la Résilience des
personnes, 2010 Accord EUR-OPA Risques Majeurs, Strasbourg, 21p.
18. Mairie de Malanville, (2011) : Plan de contingence de la
commune de Malanville. Version1.0 Novembre 2011- Novembre 2012, 53p.
19. MEAD [Ministère de l'Ecologie et de
l'Aménagement Durables] (2002) : Les Plans de Prévention des
Risques Naturels (PPR).Paris, 74p.
20. MEAD [Ministère de l'Ecologie et de
l'Aménagement Durables] (2008) : Catastrophes environnementales
Préparer l'évaluation de leurs effets et leurs Effets et le
retour d'expérience, 56p.
21.
88
Philippe G. (2009) : Aléas naturels, Catastrophes et
Développement local, Cultures constructives et développement
durable, CRA terre 2009,60p.
22. Philippe G. (2012) : La Gestion de crise et la post
catastrophe, Télé performance ,46p.
23. RUP [Relais pour le développement Urbain] (2008) :
La réduction des risques de catastrophes naturelles en Afrique de
l'Ouest et en Afrique Centrale : Prospectives locales. Enda
Participé/Pro Vention Consortium Parution ,158p.
24. Rabourdin S., (2002) : La société face aux
changements Climatiques : une indifférence durable ? DEA Environnement :
Milieux, Techniques, Sociétés, Option Systèmes naturels et
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conservatoire, 72p.
25. SIPC [Stratégie Internationale de
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catastrophes. SIPC/. Version 2007.
26. UN/ISDR (2009) : Risques et pauvreté dans un
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27. UN/ISDR (2004) : Terminologie pour la prévention
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28. URD (2003) : Manuel du praticien. La participation des
populations affectées par les crises dans l'action Humanitaire, Active
Learning Network for Accountability and performance in Humanitarian Action
(ALNAP), Overseas Developpement Institute, Le programme DIPECHO :
Réduire l'impact des catastrophes naturelles, Service d'Aide Humanitaire
de l'Union Européenne, Bruxelles.145p.
29.
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Vissin E. W., C. S. Houssou et C. Houndenou (2006):
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écoulements dans le bassin béninois du fleuve Niger »,
Sciences de l'Environnement, LaRBE, Lomé, p. 75-92,
30. Vissin, E ; W. (2007) : Impact de la variabilité
climatique et de la dynamique des états de surface sur les
écoulements du bassin béninois du fleuve Niger. Dijon, France,
Thèse de Doctorat unique, 285 p.
Sites internet
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http://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/changements-climatiques/
nouveau rapport sur les risques de catastrophe en Afrique de l'Ouest, 26
Septembre 2014 à 12h58.
2.
http://www.craterre.org/prévention
des risques,26 Septembre 2014 à 13h30.
3. http://cybergeo.revues.org/ La résilience de la ville
de Dublin aux inondations : de la théorie à la pratique, 14
Octobre 20h45.
4.
http://www.medecinsdumonde.org/En-France/Reduction-des-risques,14
Octobre 2014 à 21h30.
5.
http://www.catnat.net/reglementation/veille-reglementaire/17577-inondations-quels-outils-disposition-des-communes-pour-mener-les
demarches-de-prevention,15 Octobre13h30.
6.
http://www.croix-rouge.fr/Nos-actions/Action-internationale/Agir-en-amont-la-reduction-des-risques-de-catastrophes/Reduction-des-risques-de-catastrophes,15Octobre2014
à 14h45.
90
Liste des figures, Tableaux et des Photos
Liste des figures
Figure 1 :Le modèle PEIR(Pression Etat Iimpacts
Réponses 30
Figure 2 : Situations géographique et administrative de
la commune de Karimama 33
Figure 3: Situations géographique et administrative de
la commune de Malanville 35
Figure 4: carte hydrographique de commune de Karimama 41
Figure 5: carte hydrographique de commune de Malanville 43
Figure 6 : l'évolution de la population des communes de
Karimama et de Malanville de 1979 à 2013 45
Figure 7: Synthèse des problèmes, causes et
conséquences des inondations 52
Figure 8: La pluviométrie des campagnes 2012-2013 et
2013-2014 57
Figure 9: Les piliers de développement soutenable pour
la gestion des risques 83
Liste des tableaux
Tableau I: les centres de de documentationn 23
Tableau II :Récapitulatif des effectifs des personnes
enquêtés dans la commune de Karimama 27
Tableau III :Récapitulatif des effectifs des personnes
enquêtés dans la commune de Malanville 27
Tableau IV: Synthèse des causes, période de
survenue, durée et victimes 53
Tableau V: Récapitulatif des effets des inondations de
2010,2012 et 2013 sur la population de
Malanville et de Karimama 53
Tableau VI : Situation pluviométrique des communes de
Karimama et de Malanville 57
Tableau VII: Les dégâts sur l'agriculture en 2013
dans les communes 66
Tableau VIII: Processus d'élaboration du plan
villageois d'atténuation des risques d'inondation 78
Liste des Photos
Photo 1: Niveau du piézomètre dans le fleuve
dans le fleuve Niger à Malanville 2010 54
Photo 2: Des hectares de riz engloutis par le fleuve Niger en
crue en 2012 55
Photo 3: Ecole primaire inondée de Malanville centre
56
Photo 4 : Cases affaissées dans l'Arrondissement de
Kompa, commune de Karimama 56
Photo 5 : Abris des déplacés, dans Malanville
centre 72
Photo 6: Camp de Banikani, commune de Karmama 2013 72
ANNEXES
91
92
I/ Questionnaire à l'endroit de la population
Identité de l'enquêté
Nom et Prénom :
Sexe : Age : Profession :
Village :
1. Effets de l'inondation sur votre ménage en ces
quatre dernières années
Pertes
|
Oui
|
Non
|
Observations
|
Pertes d'outils agricoles
|
|
|
|
Pertes de matériels de pêche
|
|
|
|
Pertes de bétails
|
|
|
|
Pertes de volailles
|
|
|
|
Pertes de récoltes et réserves
alimentaires
|
|
|
|
Pertes de champs
|
|
|
|
Pertes d'accès à l'eau potable
|
|
|
|
Exposition aux risques de santé
|
|
|
|
|
2. Qualité d'abris du ménage
Partiellement détruit
Totalement détruit
En bon état
Si la maison est totalement détruite ou restez vous
IDP Camp (Tentes HCR)
93
Sans Abris
Avec famille d'accueil
Dans la même maison
3. Source d'approvisionnement en eau pour boire
Puits
Cours d'eau
SONEB
Marigot
AEP/ Forage
Château d'eau
4. Stratégies adoptées pour lutter contre les
inondations dans votre ménage
5. Difficultés et besoins (Avant, pendant et après
les inondations)
Merci pour avoir accepté de consacrer votre temps
à répondre à nos questions
II/ Questionnaire à l'endroit des structures
intervenant dans la gestion, prévention des risques et
catastrophes
Identité de l'enquêté
Nom et prénom : Nom/Nature de la structure :
Poste de l'agent dans la structure : Localité/Lieu
d'intervention :
Stratégies adoptées en cas des
inondations
|
|
Problèmes majeurs relevés au cours de la gestion
des inondations
|
|
Déterminants/Causes
|
|
Conséquence de la non résolution
|
|
Solution envisagées
|
|
94
Merci pour avoir accepté de consacrer votre temps
à répondre à nos questions
95
Fiche d'évaluation des inondations de 2010
à 2013
(Mairie, CARDER, PLATE FORME, ANPC, ONG)
A-INFORMATION SUR LA POPULATION
COMMUNE
|
POPULATION INITIALE
|
POPULATION SINISTRE
|
VICTIMES
|
H
|
F
|
Enfants moins de 5ans
|
H
|
F
|
Enfants moins de 5 ans
|
Femmes en
enceintes
|
DECES
|
BLESSES
|
H
|
F
|
E
|
H
|
F
|
E
|
KARIMAMA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MALANVILL
E
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B-INFRASTRUCTURES
TYPE
D'INFRASTRUCTURE
|
NOMBRE
|
INONDE
|
ETAT VOIE
|
NOMBRE
SERVANT DED'ACCES CAMP DE
SINISTRE
|
ECOLE
|
|
|
|
|
CENTRE DE SANTE
|
|
|
|
|
EGLISE
|
|
|
|
|
MOSQUET
|
|
|
|
|
PLACE/CENTRE PUBLIC
|
|
|
|
|
Merci pour avoir accepté de consacrer votre temps
à répondre à nos questions
96
Table des matières
Sigles et Acronymes 5
Résumé 6
Abstract 7
INTRODUCTION 8
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE 12
I. Cadre théorique 13
I.1 Problématique 13
I.2. Hypothèses de recherche et objectifs de
l'étude 16
I.2.1.Hypothèses 16
I.2.2 Objectifs de recherche 16
I.2.2.1 Objectif global 16
I.2.2.2 Objectif spécifiques 16
I.3 Recherche documentaire 17
I.3.1 Définitions des concepts 17
I.3.2 Point des connaissances 19
II- Approche méthodologique 22
II.1 Nature et source des données collectées
22
II.2. Outils et techniques de collecte des données
22
II.2.1. Outils de collecte 22
II.2.2 Techniques de collecte 23
II.2.3 Recherche documentaire 23
II.3 Enquêtes de terrain 24
II.3.1 Les interviews 24
II.3.2 Les observations 25
II.3.3 Les focus group 25
II.3.4 Echantillonnage 26
II.4. Traitement des données et analyse 28
CHAPITRE II : ANALYSE DES CARACTERISTIQUES GENERALES ET
DE LA
DEMOGRAPHIE DES COMMUNES DE KARIMAMA ET MALANVILLE 31
I. Situation géographique de la zone d'étude
32
97
I.1Localisation 32
I.2 Climat et le sol 36
I.3 La faune et la flore 38
I.4 Hydrographie 39
II. Démographie 44
II.1 Populations et localités 44
II.2 Activités économiques 45
CHAPITRE III : LES EFFETS GLOBAUX DES INONDATIONS DANS
LES COMMUNES DE
KARIMAMA ET MALANVILLE 50
Ce chapitre fait le point des effets globaux des risques
d'inondation. Il Traite également des effets sur
l'environnement, l'impact sur les femmes, les effets
macroéconomiques des dommages, l'emploi et les
revenus et enfin les vulnérabilités de la
population face aux contraintes climatiques 51
I. Revue générale des dommages des catastrophes
naturelles : les inondations 51
I.1 Synthèse des problèmes, causes et
conséquences des inondations 51
I.2 Les effets sur l'environnement 58
I.3 L'impact sur les femmes 59
I.4 Les effets macroéconomiques des dommages 61
II. L'emploi et les revenus 64
III. Vulnérabilités de la population face aux
contraintes climatiques 66
CHAPITRE V : STRATEGIES DE GESTION DU RISQUE INONDATION ET
EXPERIENCES
EN AFRIQUE ET AU BENIN, ATOUTS ET DIFFICULTES DES COMMUNES DE
KARIMAMA
ET DE MALANVILLE ET LES PISTES D'ACTIONS 69
I. Identification et analyse des pratiques organisationnelles
et institutionnelles pour la gestion du
risque inondation 70
II. Stratégies endogènes
développées pour la gestion du risque inondation dans les
communes de
Malanville et Karimama 71
II.1 Mairie (Point focal Communal de la gestion des
inondations) 71
II.2 CARDER Karmama et de Malanville 72
II.3 Les stratégies d'adaptation des populations
rurales des communes de Karimama et
Malanville. 72
II.4 Les insuffisances et les améliorations possibles
pour la résilience des communautés locales
aux effets des inondations 73
III. Suggestions 76
98
? Renforcer les systèmes de surveillance communautaire
et d'alerte précoce 76
? Instituer au niveau communautaire la culture de
préparation aux chocs liés aux inondations
et de résilience 81
? Principes pour une approche intégrée de la
gestion du risque inondation au Bénin dans les
communes de Karimama et de Malanville 82
Conclusion 85
Bibliographie 86
Liste des figures, Tableaux et des Photos 90
Liste des figures 90
Liste des tableaux 90
Liste des Photos 90
ANNEXES 91
Table des matières 96
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