3.3. PRESENTATION DES
RESULTATS DU MODELE ECONOMETRIQUE
Comme nous l'avons présenté dans la
méthodologie, nous avons fait recours à la régression
multiple pour analyser l'impact de la détérioration du climat des
affaires sur le niveau d'activités des opérateurs
économiques. En effet, en nous référant à la
recherche empirique, plusieurs auteurs ont aussi fait recours à ce
modèle. Ainsi, Escribano et al. (2008) ont fait recours à la
régression multiple pour déterminer l'impact du climat des
affaires sur la performance économiques des entreprises en Turquie,
Hallward-Driemer et al. (2006) ont également fait recours à la
régression multiple pour évaluer l'impact de la structure de la
propriété, du climat des affaires sur la performance des firmes
chinoises et enfin, Ngotta K. Celaine (2012), utilise aussi la
régression multiple pour analyser le climat des affaires et la
performance des firmes en Côte d'Ivoire.
Tableau n°3.3.1. Tableau du résumé
sur le modèle
Model Summary
|
Model
|
R
|
R Square
|
Adjusted R Square
|
Std. Error of the Estimate
|
1
|
.750a
|
.562
|
.304
|
1265.768
|
Source : Nos analyses dans SPSS
20.0
Ce tableau nous montre que le coefficient de
corrélation est de 0,75 et tend à rapprocher 1.
C'est-à-dire que nos variables sont corrélées positivement
et que le degré de liaison entre nos variables indépendantes et
la variable dépendante est fort alors que le coefficient de
détermination est de 0,56. Cela signifie que les variables explicatives
de notre modèle parviennent jusqu'à 56% à expliquer la
variable dépendante et donc, le niveau d'activités des
opérateurs économiques. Toutefois, rappelons qu'il n'y a pas un
niveau déterminé pour apprécier ou rejeter le coefficient
de détermination car ce dernier dépend du type des
données, du nombre d'observations et du nombre de paramètres bien
qu'il est souhaitable d'obtenir un coefficient de détermination proche
de 1.
Tableau n°3.3.2. : Tableau d'analyse de la
variance
ANOVAa
|
Model
|
Sum of Squares
|
df
|
Mean Square
|
F
|
Sig.
|
1
|
Regression
|
54193142.455
|
11
|
4926649.314
|
3.075
|
.002b
|
Residual
|
124969247.334
|
78
|
1602169.838
|
|
|
Total
|
179162389.789
|
89
|
|
|
|
a. Dependent Variable: Chiffre d'affaires de l'entreprise en $
par mois
|
Source : Nos analyses dans SPSS
20.0
L'analyse de la variance consiste à
décomposer l'écart total en écart expliqué et
l'écart résiduel. Cependant, nous avons utilisé les MCO
comme estimateur afin de minimiser la somme des écarts résiduels
et à maximiser la somme des écarts expliqués. En outre,
étant donné que l'ANOVA est significative, donc notre
modèle est bon.
Coefficientsa
|
Model
|
Unstandardized Coefficients
|
Standardized Coefficients
|
t
|
Sig.
|
B
|
Std. Error
|
Beta
|
|
(Constant)
|
56.565
|
19.063
|
|
3.760
|
.049**
|
SEXMAN
|
-67.915
|
8.404
|
-.023
|
-.227
|
.821
|
NIVEMAN
|
14.968
|
2.562
|
.012
|
4.122
|
.003**
|
FINANC
|
191.063
|
30.843
|
.064
|
.635
|
.527
|
TECHNOL
|
65.013
|
36.595
|
.361
|
3.625
|
.001**
|
INFRASTRU
|
116.985
|
24.711
|
.040
|
.397
|
.692
|
INSTAPO
|
-201.482
|
11.025
|
-.065
|
-.648
|
.519
|
IMPOTS ET TAXES
|
-43.887
|
5.147
|
-.025
|
-5.251
|
.08*
|
STRATEGIE
|
145.080
|
20.705
|
.118
|
3.202
|
.033**
|
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
|
-25.952
|
13.866
|
-.022
|
-4.228
|
.020**
|
FONCTIONNEMENT
|
-146.441
|
67.787
|
-.092
|
-2.873
|
.285
|
a. Dependent Variable: Chiffre d'affaires de l'entreprise en $
par mois
|
Tableau n°3.3.3. : Résultats du
modèle économétrique issus de la régression
multiple
Source : Nos analyses dans SPSS
20.0
**Variables significatives au seuil de 5%, * variables
significatives au seuil de 10%
Au vu de ces résultats, nous observons que le chiffre
d'affaires indépendamment d'autres variables est de 56,565$. Cependant,
le niveau d'études des managers influence positivement jusqu'à
14,97% le niveau d'activités des opérateurs économiques.
Cela se comprend bien par le fait que lorsqu'on a un niveau élevé
d'études, on est beaucoup plus apte à mener des réflexions
bien structurées sur la manière de travailler, la façon de
gérer rationnellement toutes les ressources de l'entreprise notamment
les ressources humaines, financières, matérielles, etc. mais
aussi on est beaucoup plus apte à développer des partenariats et
bien d'autres relations avec le reste du monde et tout cela ne peut qu'avoir
des implications positives sur la bonne marche des activités de
l'entreprise.
De même, nous remarquons que l'utilisation de la
technologie influence positivement jusqu'à 65,01% le niveau
d'activités des opérateurs économiques. En effet, la
technologie est un élément très important de la
compétitivité dans l'exercice d'activités
économiques quel que soit le type de technologie que l'entreprise
développe car celle-ci détient un avantage sur celle qui n'en
utilise pas et contribue ainsi à l'amélioration du niveau
d'activités de l'entreprise.
La stratégie de l'entreprise captée par la
maîtrise de l'activité de l'entreprise et la manière de
gérer les tracasseries administratives et institutionnelles, influence
positivement le niveau d'activités des opérateurs
économiques. En effet, nous vivons dans un environnement
économique dominé par des tracasseries de la part des
administrations et institutions étatiques qui perturbent fortement
l'activité économique. Cependant, lorsqu'une entreprise a des
managers qui maîtrisent bien l'activité de celle-ci et qui savent
comment négocier et gérer ces tracasseries, elle s'en sortira
tant soit peu bien. Cette capacité managériale permettra à
l'entreprise de résister malgré l'inadéquation de
l'environnement économique.
Les impôts et taxes captés par l'abus du pouvoir,
l'impunité et le montant des impôts, taxes et autres redevances
payés à l'administration fiscale et parafiscale influencent
négativement jusqu'à 43,89% le niveau d'activités des
opérateurs économiques. Cela se comprend dans l'angle où
les opérateurs économiques payent des impôts arbitraires,
des taxes et redevances non justifiées. En plus, ils sont victimes
d'amandes nos prévues par la loi. Tout cela ne peut que perturber
l'activité de l'entreprise. En plus, l'impunité et l'abus du
pouvoir de la part non seulement des pouvoirs publiques, le principal
régulateur de la vie économique d'une entité mais aussi au
sein d'une entreprise, conduisent à des détournements et
malversations des ressources financières et matérielles de
l'entreprise et qui peuvent également avoir un effet négatif sur
la bonne marche des activités de celle-ci et même, certaines
entreprises jugent mieux de cesser leurs activités et bien d'autres
tombent en faillite.
L'environnement économique capté par la
concurrence et l'âge de l'entreprise quant à lui, influence aussi
négativement jusqu'à 25,95% le niveau d'activités des
opérateurs économiques. En effet, l'environnement
économique est le cadre dans lequel évolue une entreprise. Il
s'agit du milieu et les éléments de ce milieu qui entourent
l'entreprise, dont la concurrence. Dans un environnement où règne
l'impunité, l'activité économique n'est pas
contrôlée et régulée dans le strict respect des
règles et réglementations établies d'où la
concurrence déloyale est de plus en plus recourue. Cependant,
l'entreprise doit miser sur son expérience pour définir le
comportement à afficher face aux concurrents loyaux et déloyaux.
Etant donné que nous sommes dans un pays où règne
l'impunité et donc la mauvaise gouvernance, l'activité
économique n'est pas contrôlée et régulée
à juste titre, les lois et règles établies ne sont pas
respectées, des lors, favorisent la concurrence déloyale. Et
comme nombreuses entreprises sont encore dans la phase d'enfance (Cf.
l'âge moyen des PME que nous avons enquêtées, fixé
à 6,11 ans) et donc, n'ont pas encore de l'expérience pour faire
face à cette situation d'où, impact négativement le niveau
de leurs activités.
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