ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE
U.E.A
B.P.: 3323 /BUKAVU/RDC
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
LA DETERIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES EN RDC ET SON IMPACT
SUR LE NIVEAU D'ACTIVITES DES OPERATEURS ECONOMIQUES. CAS DES PME DE LA VILLE
DE BUKAVU
Mémoire présenté et défendu en vue
de l'obtention du diplôme de licencié en sciences
économiques
Option : Gestion financière
Par BIENVENU LWANGO
Dirigé par le Professeur Ordinaire Modeste MUKE
ZIHISIRE
Encadré par l'assistant AGANZE BISIMWA Jacques
Année
académique : 2015 - 2016
EPIGRAPHES
L'activité produit la richesse, mais elle ne dure pas
quand l'activité se relâche.
Plahhotep
Le vaniteux fait dépendre son propre bonheur de
l'activité d'autrui ; le voluptueux, de ses propres sensations et
l'homme intelligent, de ses propres actions.
Marc-Aurèle
Les plus grandes histoires de succès sont celles de
personnes qui, ayant reconnu un problème, l'ont transformé en une
opportunité.
Joseph Sugarman
IN MEMORIAM
Aux regrettés
grand-père et père KIBUKILA LUSONGA Eustache et LWANGO WISSOBA
Elias à qui, leur souvenir sera à jamais gardé dans notre
mémoire.
DEDICACE
A notre chère mère MACHOZI MBILA Georgette ;
A notre cher grand-père ITONGWA MATESO Ezéckiel
et notre chère grand-mère MIKOKA ITONGWA Christine ;
A notre grand frère KIBUKILA WABISANGA Johnson et notre
chère belle-soeur KAVUGHO VUVAKWA Déborah ;
A notre cher beau-frère CIBALONZA CIGANGU
Gaston ;
A notre chère belle-soeur FAIDA MUSAHADA
BAHOGWERE ;
A nos chers grands frères MAZAMBI KIBUKILA Olivier,
WITANDAYI ITONGWA Espoir et SADIKI LWANGO Héritier ;
A toute notre famille ;
BIENVENU LWANGO
REMERCIEMENTS
Nos remerciements s'adressent :
A l'Université Evangélique en Afrique
(UEA/Bukavu) pour nous avoir formé et inculqué des connaissances
dans notre tête. De ce fait, nous remercions tous les enseignants
professeurs et assistants qui ont concouru à notre formation ;
De même, nous adressons à titre personnel nos
remerciements à notre directeur le Professeur Ordinaire Modeste MUKE
ZIHISIRE et notre encadreur l'Assistant AGANZE BISIMWA Jacques qui ont
accepté de consacrer une partie de leur temps à nous lire,
à nous relire et à nous donner des remarques et orientations pour
la perfection de ce labeur ;
A notre chère mère MACHOZI MBILA Georgette pour
son amour maternel et ses multiples conseils qui ont balisé notre
enfance réussie ;
A notre cher grand-père ITONGWA MATESO Ezéckiel
et notre chère grand-mère MIKOKA ITONGWA Christine qui,
malgré les difficultés de la vie, ont consenti de multiples
sacrifices pour faire de nous un homme utile à la
société ;
A la Communauté Baptiste au Centre de l'Afrique
(3e CBCA), Poste ecclésiastique de Bukavu à travers
son surveillant, le Révérend Pasteur KABAMBA RUGUDUKA Gustave,
qui nous a soutenu financièrement pendant ce deuxième
cycle ;
Aux couples Kibukila Johnson - Déborah Vuvakwa, Cigangu
Gaston - Zawadi Bukaba, Papa Ndimya - Maman Léontine, Kaka Bonnet -
Nyasa, Espoir Witandayi - Chance Mapenzi, Heritier Lwango - Faida Bahungwere,
Elvis Lunanga - Mamy Wamunzila, Franck Riziki - Sylvie Lunyushi, Debule - Neema
Lwango, Mugisho - Wabiwa, Tate Mweshwa, pour nous avoir soutenu tant
moralement, matériellement que financièrement, et concourir ainsi
à la réussite de ces cinq longues années d'études
universitaires ;
A nos très chers frères amis Darwin IMANI
KIBUKILA Eustache, NDAGORA KYOYO Jonas et IMANI WABULAKOMBE Charles pour leur
complément d'idées ;
A nos chers frères et soeurs et plus
particulièrement Kubota Julienne, Solange Lwango, Mariam, Kasoki Rachel,
Nyota, Aline Lwango, Espe Bahogwere, Ziruka Bahogwere, Viviane Lwango, Ir
Hubert Wimba, Innocent Lwango, Will Vuvakwa, Shani, Lydie pour leur amour
manifesté à notre égard ;
A nos chers amis Eunice Masala, Martha Ngiya, Barega Wibulila
Elias, Malekera Bisimwa Armand, Fidèle Murhula, Mastaz, Ruben Wabula,
Dieudonné, Manu, Rizo, Tuombe Roland, Priscille, Bernadette Kitenge,
Mauwa Pascasie, Faraja Mangala, Djomaly Cibashimba, Nkulwe Destin, Da Riziki,
Da Mape, Maman Malipo et Maman Colonel pour leurs contributions morales
et matérielles à notre formation ;
A toute personne qui de près ou de loin a
contribué d'une manière ou d'une autre à notre
formation ;
Nous adressons nos sincères remerciements et
gratitude.
BIENVENU LWANGO
SIGLES ET ABBREVIATIONS
ANAPI : Agence National pour la Promotion des
Investissements
BFR : Besoin en Fonds de Roulement
CA : Chiffre d'Affaires
CENACOM : Centre National d'Arbitrage, de Conciliation et de
Médiation
Cf. : Confer
CGPME : Confédération
Générale des Petites et Moyennes Entreprises
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de
Crédit
CPCAI : Comité de Pilotage pour l'amélioration
du Climat des Affaires et des Investissements
DGDA : Direction Générale des Douanes et
Accises
DGI : Direction Générale des Impôts
DGM : Direction Générale de Migration
DGRAD : Direction Générale des Recettes
Administratives et Domaniales
DPI : Direction Provinciale des Impôts
DPMEA : Division des Petites et Moyennes Entreprises et
Artisanales
FEC : Fédération des Entreprises du Congo
FPC : Fonds pour la Promotion Culturelle
FPI : Fonds pour la Promotion de l'Industrie
MCO : Moindre Carré Ordinaire
NRC : Nouveau Registre du Commerce
OCC : Office Congolais de Contrôle
OHADA : Organisation, Harmonisation des Droits des Affaires en
Afrique
OIT : Organisation Internationale du Travail
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMEA : Petites, Moyennes Entreprises et l'Artisanat
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RDC : République Démocratique du Congo
SK : Sud-Kivu
SONAS : Société Nationale d'Assurance
SPSS : Stastical Package for Social Sciences
TFC : Travail de Fin de Cycle
TPE : Très Petites Entreprises
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEA : Université Evangélique en Afrique
UM : Unité Monétaire
USD : United State Dollars
#177; : Plus oumoins
? : Egal
? : Supérieur
? : Inférieur
% : Pourcentage
€ : Euro
$ : Dollars américains
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1.1. Organigramme du
CPCAI.........................................................30
Graphique n°3.1.1. Régime juridique des PME
enquêtées..........................................71
Graphique n°3.1.2. Adresse et secteur d'activités
des PME enquêtées ...........................72
Graphique n°3.1.3. Le sexe et le niveau d'étude
des managers.....................................73
Graphique n°3.1.4. Comportement des PME
enquêtées pendant la période de guerres et des tensions
politiques........................................................................................77
Graphique n°3.1.5. Opinions des PME
enquêtées sur la probable contribution des opérateurs
économiques à la détérioration du climat des
affaires en RDC.................. .................79
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1.1. : Catégorisation des PME selon
la CGPME.........................................17
Tableau n°1.2. : Classement du rapport Doing
businness 2016....................................31
Tableau n°1.3. : Formalités administratives
à remplir pour créer une affaire en RDC..........35
Tableau n°1.4. : Coûts liés à
certaines démarches juridico-administratives.......................40
Tableau n°2.1. : Subdivision administrative de la
ville de Bukavu................................49
Tableau n°2.2. : Tableau de synthèse des
variables..................................................69
Tableau n°3.1.1. Répartition des
enquêtées suivant l'accès aux financements externes et le
moyen de
financement....................................................................................74
Tableau n°3.1.2. Opinions des enquêtées
selon le respect et l'application stricte des lois et réglementations
établies sur l'activité économique en
RDC........................................74
Tableau n°3.1.3. Répartition des
enquêtées suivant la façon dont la concurrence impacte le
niveau de leurs
activités..................................................................................75
Tableau n°3.1.4. Opinion des enquêtées
suivant la maîtrise de l'activité économique (la
capacité
managériale).....................................................................................76
Tableau n°3.1.5. Répartition des
enquêtées suivant l'utilisation de la
technologie..............76
Tableau n°3.1.6. Répartition des
enquêtées suivant l'appréciation des infrastructures
routières, portuaires et
aéroportuaires..............................................................................78
Tableau n°3.1.7. Répartition des PME
enquêtées selon qu'ils pensent que l'instabilité politique
entraine le disfonctionnement de leurs
activités...........................................78
Tableau 3.1.8. Statistiques descriptives des variables
quantitatives................................80
Tableau n°3.2.1. : Résultats de la matrice de
l'Analyse en Composantes Principales..........82
Tableau n°3.2.2. : Test de validité :
Coefficient Alpha de Cronbach..............................83
Tableau n° 3.2.3. : Table de l'indice KMO et Test de
Bartlett.....................................84
Tableau n°3.2.4. : Table de variance totale
expliquée issue de l'ACP.............................84
Tableau n°3.2.5. : Table de matrice des composantes
principales..................................85
Tableau n°3.2.6. : Tableau des axes
principaux......................................................86
Tableau n°3.3.1. Tableau du résumé sur le
modèle..................................................87
Tableau n°3.3.2. : Tableau d'analyse de la
variance.......................................... ......87
Tableau n°3.3.3. : Résultats du modèle
économétrique issus de la régression
multiple.........88
RESUME
Cette étude examine l'impact de la
détérioration du climat des affaires en RDC sur le niveau
d'activités des opérateurs économiques à travers
les petites et moyennes entreprises installées dans la ville de Bukavu
dans l'objectif de déterminer si la détérioration du
climat des affaires en RDC impacte positivement ou négativement le
niveau d'activités des opérateurs économiques.
Pour y parvenir, nous utilisons les données
d'enquête menée auprès de 90 PME oeuvrant dans la ville de
Bukavu ; nous utilisons également des méthodes statistiques
et économétriques. Les résultats révèlent
que le niveau d'études des managers, l'utilisation de la technologie et
la stratégie de l'entreprise captée par la maîtrise de
l'activité de l'entreprise et sa capacité de gérer les
tracasseries administratives et institutionnelles, influencent positivement le
niveau d'activités des opérateurs économiques. Par contre,
les impôts et taxes captés par les impôts, taxes et autres
redevances payés à l'Etat, l'impunité et l'abus du pouvoir
ainsi que l'environnement économique capté par l'âge de
l'entreprise et la concurrence, influencent négativement le niveau
d'activités des opérateurs économiques.
Mots clés : Climat des affaires,
Impact, RDC, Niveau d'activités, Opérateurs économiques,
PME, Bukavu, Détérioration
ABSTRACT
This study examine the impact of the deterioration of the
climate of the affairs (business) in DR Congo on the level of the activities of
the economic operators through small and medium-sized enterprises installed in
the city of Bukavu in the objective to determine if the deterioration of the
climate affairs in DR Congo impacts positively or negatively the level of
activities of the economic operators.
To reach there, we use the data of survey led with 90 SME
(Small and Medium-sized Enterprise) working in the city of Bukavu ; we also use
statistical and econometric methods. The results reveal that the level of study
of the managers, the use of the technology and the strategy of the company got
by the control of the activity of the company and its capacity to manage the
administrative and institutional harassments influence positively the level of
activities of the economic operators. On the other hand, the taxes and taxes
got by taxes, the taxes and other fees paid to the State, the impunity and the
abuse of power as well as the environment got by the age of the company and the
competition influence negatively the level of activities of the economic
operators.
Keywords: Climate of business (affairs),
Impact, DR Congo, Level of activities, Economic operators, SME (Small and
Medium-Sized Enterprise), Bukavu, Deterioration.
INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
Les petites et moyennes entreprises constituent l'épine
dorsale de l'économie mondiale en général et de
l'économie congolaise en particulier. Elles sont l'un des principaux
moteurs de l'innovation, de la création des richesses et de l'emploi,
ainsi que de l'intégration sociale (Charte des PMEA en RDC,
2009). C'est la raison pour laquelle elles nécessitent un
environnement institutionnel favorable caractérisé par des
aspects dimensionnels qui s'étendent aux domaines tels que la
fiscalité des entreprises, les lois étatiques, l'ordre
professionnel, le pouvoir judiciaire, les infrastructures, les services
financiers, la stabilité politique, bref la réglementation sur
l'activité économique. L'environnement dans lequel opèrent
les entreprises influe fortement sur leur niveau d'activités et leur
compétitivité (NGOTTA Celaine & BECHO Isabelle,
2012).
Par ailleurs, le climat des affaires fait
référence à l'environnement institutionnel du «
business » dans un pays donné. La perception du climat des affaires
par l'investisseur conditionne ses décisions d'investir ou pas. Sur le
plan opérationnel, le climat des affaires se conçoit comme
l'environnement politique, économique, institutionnel et comportemental,
présent et futur, qui affecte la rentabilité et les risques
associés aux investissements. Il englobe les coûts et risques
afférents à une transaction donnée ainsi que les forces
concurrentielles en jeu au sein de l'économie. Il s'agit donc des
facteurs localisables qui créent un cadre favorable et qui incitent les
firmes à investir et à créer des emplois. De
manière générale, l'implémentation des
réformes gouvernementales au niveau régional et national, le
développement des infrastructures physiques sont traités comme
des pré-requis pour le renforcement du climat des affaires. En outre,
une économie bénéficie d'un bon climat des affaires
lorsqu'elle est stable, ouverte économiquement et politiquement ; elle
doit également faire preuve d'un système de régulation
efficient, transparent et effectif, avec une disponibilité des
infrastructures facilitant le déroulement des activités
économiques (Nations Unies, Rapport sur l'amélioration du
climat des affaires en Afrique centrale, 2014).
En effet, selon le classement « Doing Business 2014
» de la Banque mondiale, les pays d'Afrique centrale sont classés
parmi les pays qui malgré les efforts menés dans les reformes,
n'enregistrent pas une sensible amélioration. Sur les 189 pays retenus,
le pays de la Communauté Économique des États de l'Afrique
Centrale, le mieux classé est le Burundi, qui occupe le 140ème
rang et les deux derniers pays sont la RCA (188ème) et le Tchad
(189ème). Pourtant les performances du Rwanda, du Botswana et de l'Ile
Maurice montrent que la mise en oeuvre des mesures relatives aux
réformes réglementaires en matière de création
d'entreprises, de collecte des taxes, de minimisation des coûts de
transaction garantissant les droits de propriété et de
résolution des différends, entre autres, améliorent le
climat des affaires de manière significative et propulsent la croissance
économique. De même, le classement « Doing Business 2015
» pour sa part montre une amélioration globale de la situation, le
Gabon affichant la première performance en Afrique centrale, en occupant
le 144ème rang mondial, avec 19 places de gagnés. Il est suivi du
Burundi (152ème) qui perd 12 places, et de Sao Tomé-et-Principe
(153ème) qui gagne 16 places. Le Tchad et la RCA qui occupent les deux
dernières places dans le dernier classement connaissent également
une amélioration, avec des rangs respectifs de 185ème et
187ème.1(*)
L'amélioration donc du climat de l'investissement dans
les pays en développement est indispensable pour fournir des emplois et
des opportunités aux jeunes et bâtir ainsi un monde plus soucieux
d'intégrer les laissés-pour-compte, plus équilibré
et plus pacifique.
Plus nombreux sont les gouvernants qui reconnaissent que leurs
politiques et leur comportement influent de façon déterminante
sur le climat de l'investissement, et ils engagent des réformes, c'est
le cas de la Chine et l'Inde qui offrent des exemples incontestables : dans ces
pays, l'amélioration du climat de l'investissement a stimulé la
croissance et s'est traduit par la réduction la plus spectaculaire de la
pauvreté que ces pays aient connu dans leur histoire. De nombreux autres
pays entreprennent des réformes, mais les progrès demeurent lents
et inégaux. Les pouvoirs publics continuent de faire supporter des
coûts inutiles aux firmes et aux entrepreneurs, d'instaurer un
environnement chargé d'incertitudes, de risques et d'ériger des
obstacles injustifiés au libre développement des activités
économiques (Rapport sur le Développement dans le monde,
2005).
En ce qui concerne la RDC, elle traverse actuellement une
période d'énormes difficultés dans le cadre de
l'amélioration des conditions de vie et du bien-être sur tous les
plans à savoir le plan social, le plan économique, le plan
financier, le plan culturel, le plan politique, le plan de
développement, bref sur le plan macroéconomique que sur le plan
sectoriel alors que le pays dispose d'énormes potentialités
minières, agricoles, énergétiques, climatiques et
culturelles. La mise en oeuvre de l'optimisation de ces différentes
potentialités pose problème et devient quasiment impossible suite
à un environnement institutionnel et réglementaire qui ne cesse
de devenir du jour le jour défavorable au développement des
activités économiques, financières et sociales pourtant
considérées comme moteur de la croissance économique
impliquant ainsi le développement économique d'un pays ou d'une
nation (Alsy Wamono-Kuyela, 2012).
Toutefois, de par son histoire, on sait bien que la RDC a
hérité d'une situation de dégradation considérable
du climat des affaires et cela à partir des années 1973 où
la « zaïrianisation » a été le
début d'une véritable débâcle économique par
le fait que des entreprises appartenant aux anciens colonisateurs belges
avaient été confiées à des personnes proches du
pouvoir politique et qui ne disposaient d'aucune maîtrise de gestion ni
d'aucune expérience en la matière. Cette façon de faire a
entraîné ainsi une dégradation brusque de la situation
économique du pays caractérisée par plusieurs
éléments dont les principaux peuvent être
résumés et illustrés de la manière suivante :
le produit intérieur brut (PIB) était en décroissance
continue et accélérée de 1988 jusqu'en 1993 ; les
investissements totaux (formation brute du capital fixe et variable des stocks)
ont subi une très forte baisse et cela beaucoup plus dans le secteur
public qui étaient passés de l'indice 100 en 1988 à
l'indice 33 par rapport à l'année 1993 ; les finances
publiques quant à elles, s'étaient caractérisées
par des déficits sans cesse croissants provoqués par
l'effondrement des recettes non compensées par une baisse
proportionnelle des dépenses. Ainsi, les recettes étaient
passées de l'indice 100 en 1988 à l'indice 43 en 1992. En ce qui
concerne le prix et le revenu, l'inflation a enregistré une très
forte hausse en 1991 où elle était passée brutalement
à quatre chiffres faisant ainsi une hyperinflation qui absorbait
à ce titre les hausses nominales de salaire. Le salaire réel pour
le secteur privé était passé de l'indice 100 en 1988
à l'indice 40 en 1993 faisant ainsi une baisse très
marquée du pouvoir d'achat des salariés (Afrique et
Développement 7, 1996). Ces quelques éléments
illustratifs nous montrent que la dégradation de la situation
socio-économique et celle de la dégradation du climat des
affaires en RDC ne relèvent pas seulement d'aujourd'hui mais bien aussi
du passé occasionnant ainsi une stagnation quasi-totale et même
jusqu'à une importante réduction des activités
économiques sur toute l'étendue du pays.
Bien que la détérioration du climat des affaires
en RDC relève de l'histoire du pays, les Gouvernements actuels ont
toujours du mal à mettre en place des dispositions aussi bien
réglementaires que législatives pouvant concourir à
l'assainissement de l'environnement des affaires facilitant ainsi les acteurs
économiques à développer et à accroître leurs
activités de production de la richesse nationale.
Considérées à défaut d'être moteur du
développement économique même sur le plan local, les
petites et moyennes entreprises (PME) et les micro entreprises en
général du secteur informel comme celles du secteur formel jouent
un rôle social et économique important : elles créent
des emplois (même précaires), donnent des revenus aux
ménages et petits groupes, développent un esprit
d'entrepreneuriat tout en rendant les gens productifs (SADIKI BYOMBUKA,
2001). Malheureusement cet esprit d'entrepreneuriat et d'initiatives des
petites et moyennes entreprises et de tout autre opérateur
économique est vite freiné, découragé et
anéanti par les pouvoirs publics par des tracasseries de toutes sortes
dans tous les secteurs de la vie économique amenant ainsi certaines PME
et d'autres opérateurs économiques à réduire le
niveau de leurs activités ou carrément à les
arrêter.
La Fédération des entreprises du Congo (FEC), la
principale organisation patronale et professionnelle en RDC, a maintes fois
dénoncé la détérioration brutale et continue du
climat des affaires en RDC caractérisé par des taxations et
injonctions des pénalités aussi injustifiées.
« Les impositions imaginaires participent plutôt à
vicier davantage le climat des affaires, au lieu d'y remédier c'est
plutôt à une dégradation que l'on
assiste ».2(*)
C'est la déclaration que vient de lancer la FEC relativement à la
multiplication des tracasseries observées dans le secteur par les
services de l'Etat. Par contre, les investisseurs ont besoin d'informations sur
l'environnement des affaires afin de décider s'ils peuvent investir ou
non et choisir enfin, le meilleur site d'implantation. Cette déclaration
de la ministre suédoise des affaires étrangères pendant
son séjour à Kinshasa le 04 mars 2016 appelant les
autorités congolaises à améliorer le climat des affaires
dans le pays, prouve à combien le climat des affaires actuel n'inspire
pas les investisseurs tant nationaux qu'étrangers à investir dans
le pays : « le climat des affaires en RDC n'inspire pas
confiance aux investisseurs suédois qui sont intéressés
par plusieurs potentialités qu'offre le pays aux
étrangers ».3(*) Elle a souligné, en effet, qu'il y aurait
certainement des entreprises suédoises qui viendraient investir dans les
domaines des mines, de l'agriculture et de la logistique lorsque le climat des
affaires va s'améliorer dans le pays. Il s'observe donc sans doute que
la détérioration du climat des affaires en RDC aurait un impact
négatif sur le niveau de développement des activités des
opérateurs économiques personnes physiques et/ou morales et un
freinage aux investissements nationaux et étrangers.
Au vu de ce qui précède, nous allons essayer
d'analyser et de comprendre l'impact de cette situation de dégradation
du climat des affaires en RDC sur le niveau d'activités des
opérateurs économiques en répondant à la question
ci-dessous :
- Quel est l'impact de la détérioration du
climat des affaires en RDC sur le niveau d'activités des entrepreneurs,
des investisseurs et donc des opérateurs économiques ?
Telle est la préoccupation à laquelle nous
tenterons de trouver des pistes de solutions tout au long de cette
étude.
0.2. HYPOTHESE DE
TRAVAIL
Pour répondre à la question de départ que
nous nous sommes posée ci-dessus, nous avons formulé
l'hypothèse selon laquelle :
- La détérioration du climat des affaires en RDC
aurait un impact négatif sur les activités des opérateurs
économiques nationaux et étrangers comme la réduction du
niveau d'activités, la cessation d'activités, le non
investissement et même le départ de certains investisseurs du pays
pour s'installer dans d'autres pays.
0.3. OBJECTIFS DU
TRAVAIL
0.1.1. Objectif général
L'objectif principal de ce travail est d'étudier
l'impact de la détérioration du climat des affaires en
République Démocratique du Congo sur le niveau d'activités
des opérateurs économiques tant personnes physiques que morales.
0.1.2. Objectifs spécifiques
Ce travail se fixe les objectifs spécifiques
ci-après :
- Comprendre les causes de la détérioration du
climat des affaires en RDC ;
- Analyser les différents blocages au
développement et à la croissance des activités
économiques suite à la détérioration du climat des
affaires ;
- Contribuer à la sensibilisation de différents
protagonistes et plus principalement les pouvoirs publics et les
opérateurs économiques privés et publiques à la
mise en commun des efforts en vue de l'amélioration du climat des
affaires ;
- Enfin, mener des plaidoiries auprès des pouvoirs
publics et de l'administration fiscale tout en visualisant l'impact de la
détérioration du climat des affaires sur l'activité
économique en vue de mettre fin à toutes les différentes
tracasseries de toute sorte ainsi que des taxations imaginaires et arbitraires
qui sont à ce titre une barrière aux investissements.
0.4. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Notre étude porte sur « La
détérioration du climat des affaires en RDC et son impact sur le
niveau d'activités des opérateurs économiques. Cas des PME
de la ville de Bukavu ». Nous avons choisi d'aborder cette
thématique suite à la situation socio-économique actuelle
dans laquelle le pays est plongé. Malgré la croissance
économique observée ces dernières années, une
croissance économique qui tend à 2 chiffres, la population
congolaise vit toujours dans une situation précaire et d'une vie
d'extrême pauvreté. Il s'observe donc que cette situation provient
d'une part de la mauvaise répartition et affectation de la richesse
nationale et d'autre part de la détérioration du climat des
affaires.
En effet, étant donné que ce sujet est
d'actualité du point de vue national et international et que les
entreprises commerciales, industrielles et même de prestation des
services jouent dans une économie, un rôle social et
économique important, elles doivent être protégées
afin qu'elles puissent rendre les acteurs économiques productifs et les
amener à contribuer au développement économique local qui
se traduira par la suite au développement économique national.
Or, le climat des affaires est un facteur très significatif dans la
création et la vie de l'entreprise. La détérioration du
climat des affaires affecte directement la vie économique d'où la
difficulté voir même l'impossibilité de développer
une activité économique. Cela étant, nous éprouvons
le souci de contribuer aux plaidoiries auprès des acteurs
économiques en vue de l'assainissement du climat des affaires pour
permettre à toute personne de trouver la facilité d'entreprendre
une quelconque activité économique et contribuer à la
croissance économique du pays. En outre, à travers cette
étude, nous nous sommes proposé de par l'intérêt
personnel, de démontrer que suite à la
détérioration continue du climat des affaires dans le pays, la
vie pour de millions des personnes se traduit de plus en plus à une
simple lutte pour la survie.
Enfin, avons-nous cru qu'en abordant cette étude, nous
aurons mis à la disposition des futurs chercheurs un instrument de
travail pouvant les aider à mener des études diversifiées
dans ce domaine. Ce sujet revêt donc un intérêt scientifique
et pragmatique.
0.5. DELIMITATION DU
SUJET
0.1.3. Délimitation temporelle
Pour mieux aborder cette étude, il nous a
été d'une nécessité capitale de préciser la
délimitation de notre recherche dans le temps. Ainsi donc nos
enquêtes porteront essentiellement sur la période de 2016.
0.1.4. Délimitation spatiale
S'agissant de la délimitation spatiale, nos
investigations ont été faites dans les limites de la ville de
Bukavu.
0.6. DIFFICULTES
RENCONTREES
Au cours de l'élaboration et de la rédaction de
ce présent travail, nous nous sommes heurté à quelques
difficultés telles que :
- Le refus de certains opérateurs économiques
personnes physiques et/ou morales, de nous donner certaines informations
nécessaires à notre recherche, d'où nous étions
obligés d'emprunter des voies officieuses dans le but de les
avoir ;
- La réticence de certains responsables de
l'administration fiscale et parafiscale et même de certaines
autorités ayant le secteur économique et financier dans leurs
attributions de nous recevoir et de répondre à nos
préoccupations, d'où nous nous servions parfois de nos
connaissances afin d'être reçu ;
- Des difficultés liées aux moyens de
déplacement pour récolter des données nécessaires
à notre étude partout dans la ville de Bukavu, d'où nous
étions parfois obligés de parcourir de longues distances à
pied quelle que soit la situation météorologique.
0.7. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail se subdivise en trois chapitres contenant parfois des sections
ci-après :
- Le chapitre premier, présente les
considérations théoriques dans lesquelles nous avons conçu
des généralités sur notre sujet en mettant en
évidence la revue empirique de l'étude;
- Le chapitre deuxième concerne la présentation
du milieu d'étude et l'approche méthodologique de ce
présent travail ;
- Le chapitre troisième et le dernier concerne la
présentation, l'analyse, l'interprétation et la discussion des
résultats ainsi que quelques recommandations adressées aux
principaux protagonistes de la vie économique et sociale de la nation,
à savoir les pouvoirs publics et les opérateurs
économiques.
CHAPITRE PREMIER
CONSIDERATIONS
THEORIQUES
D'un contexte à un autre et d'un auteur à un
autre, un seul mot peut avoir plusieurs sens d'où il nous est
nécessaire de faire comprendre nos lecteurs le contexte dans lequel nous
avons utilisé les mots. Ainsi donc, nous allons essayer de
définir les différents concepts clés que nous allons
utiliser tout au long de cette étude tels que la
détérioration, l'impact, les affaires, l'environnement des
affaires, le climat des affaires, les activités économiques, les
opérateurs ainsi que les opérations économiques et enfin,
nous tenterons d'aborder la notion d'entreprise.
1.1. DEFINITION DES
CONCEPTS
1.1.1.
Détérioration
La détérioration est l'action de
détériorer (Petit Larousse illustré 2007), qui
peut donc signifier mettre quelque chose en mauvais état,
dégrader quelque chose, rendre pire, abîmer gravement,
gâter.
La détérioration du climat des affaires est donc
une dégradation considérable des conditions liées à
la bonne marche d'une affaire, d'une activité, d'une profession, etc.
1.1.2. Impact
Selon le Lexique d'économie (A. Silem, et
J-M.Albertini, 2010), l'impact est désigné comme
conséquence ou effet induit d'une décision ou d'une
activité économique sur les agents ou sur les structures
économiques. Ainsi donc, on en distingue :
- Les effets directs : par exemple les commandes de
l'Etat accroissent les activités des entreprises sollicitées sauf
s'il y a effet de détournement ou effet d'éviction, l'Etat
prenant la place des autres clients ;
- Les effets indirects : par exemple les fournisseurs des
entreprises bénéficiant des commandes de l'Etat accroissent leur
activité et la croissance générale de la production peut
engendrer en aval, pour d'autres clients de ces entreprises, une baisse des
prix par le jeu des économies d'échelle ;
- Les effets induits macroéconomique : la
croissance de l'activité est synonyme de croissance des revenus
d'où il résulte une croissance de la consommation suivie d'une
augmentation encore plus générale de l'activité. C'est
l'effet multiplicateur de Keynes.
Les effets induits peuvent aussi porter sur la modification de
la structure des activités, de la répartition des revenus, des
prix relatifs de la structure des échanges extérieurs, etc.
De cette définition du Lexique d'économie, il
ressort donc que l'impact est une conséquence, une implication ou encore
un effet de cause à effet d'une chose ou grandeur sur une autre. C'est
pourquoi nous allons ressortir les conséquences d'un mauvais climat des
affaires sur les activités des opérateurs économiques ou
encore les effets qu'un mauvais climat des affaires peut impliquer sur les
activités économiques.
1.1.3. Activités
économiques
Les activités économiques sont l'ensemble
d'actions et de tâches de même nature qui ont pour objectif de
réaliser ou de permettre, à plus ou moins terme, un ajout de
valeur à un bien ou service (passation des commandes, réception
des livraisons, etc.). L'enchainement d'un ensemble d'activités
constitue un processus. Le quasi synonyme d'activités production qui
désigne également tout processus qui ajoute de la valeur à
un bien ou à un service, mais la production étant plus englobant
que l'activité (A-C. Martinet, et A. Silem, 2003).
Pour le Lexique d'économie (2010), Les activités
économiques sont l'ensemble des actes que doivent accomplir les hommes
pour satisfaire leurs besoins à partir de la production et de
l'échange de biens ou de services.
Définir l'activité économique revient
à définir l'objet de l'économie politique. Les biens et
les services doivent être rares et utiles. La production,
l'échange et la consommation portant sur ces biens constituent des
activités économiques. L'objet de la science économique
est donc l'étude des activités économiques alors que ces
activités peuvent être analysées à trois niveaux
différents :
- L'analyse macroéconomique qui porte sur les
problèmes globaux (évolution du PIB, emploi et chômage,
niveau général des prix et inflation, échanges
internationaux et balance des paiements, le problème de
régulation ou politique économique au niveau de la nation ou d'un
espace plurinational, etc.) ;
- L'analyse méso économique qui porte sur les
secteurs d'activités ;
- L'analyse microéconomique dont l'objet est l'analyse
des comportements des choix et de la décision des individus et de l'Etat
dans les domaines de la production, de l'investissement, de la consommation, de
l'épargne, etc.
L'analyse économique dépasse la pure
description, elle débouche sur les recommandations d'actions en passant
par la formulation d'un optimum (niveau jugé le meilleur dans une
optique déterminée).
De par ces notions évoquées par le Lexique
d'économie, il ressort à notre avis qu'une activité
économique est toute idée conçue, étudiée et
matérialisée par des actions concrètes concernant la
vente, la production, l'échange et/ou la distribution des biens ou des
services ou des objets économiques et pouvant procurer à
l'initiateur ou à toute autre personne qui l'exerce un
bénéfice. Ainsi donc ces actions peuvent être
matérialisées dans l'informel (échappant au contrôle
et à la règlementation de l'Etat) ou dans le formel
(contrôlées et réglementées par l'Etat).
Ainsi donc les activités économiques peuvent
aussi se distinguer de la manière suivante :
- Les activités ordinaires
Une activité est dite ordinaire lorsque ses
opérations sont récurrentes, courantes ou fréquentes,
c'est-à-dire, lorsqu'elles se répètent de façon
continue au cours d'un cycle ;
- Les hors activités
ordinaires
Une opération est dite hors activité ordinaire,
lorsqu'elle a un caractère exceptionnel, non récurent, non
fréquent, mais se réalisant sur le cycle de gestion de
l'entreprise. Elle survient à la suite de changement de structures
catastrophiques naturelles ou de changement de stratégie.
1.1.4. Opérateurs et
opérations économiques
Une opération économique est un acte par lequel
un agent (opérateur) économique manifeste sa participation
à la vie économique (Lexique d'économie,
2010).
Dans la comptabilité nationale, on distingue :
- Les opérations sur biens et services :
production, consommation intermédiaire, consommation finale, formation
brute du capital fixe, importation, exportation, variation des stocks,
etc. ;
- Les opérations de répartition : salaire,
intérêt, loyer, dividendes, impôts, cotisations sociales,
assurances, etc. ;
- Les opérations financières : variation de
monnaie, emprunts, devises, remboursement, etc.
1.1.5. Les affaires
Les affaires désignent en économie, un ensemble
d'activités économiques, industrielles et financières.
Dans le même angle d'idées, le Dicos Encarta définit les
affaires comme des opérations financières et commerciales d'une
entreprise (A.T. Dejiba, 2011).
1.1.6. Climat des affaires
Pour Mounirou ABDOULAYE (2009), le climat des affaires est
l'administration du secteur privé par le secteur public à travers
la gestion des préoccupations des opérateurs économiques.
Il désigne donc toutes les dispositions aussi bien réglementaires
que législatives mises en place par l'Etat pour assurer la gestion des
activités des opérateurs économiques. De ce fait, un bon
climat des affaires suppose une bonne réglementation qui facilite et
simplifie véritablement les procédures aux acteurs du secteur
privé et cela relève de la responsabilité des pouvoirs
publics.
Selon le rapport des Nations Unies sur l'amélioration
du climat des affaires en Afrique (2014), le climat des affaires désigne
l'environnement institutionnel du « business » dans un pays
donné. La perception du climat des affaires par l'investisseur
conditionne ses décisions d'investir ou pas. Sur le plan
opérationnel, le climat des affaires se conçoit comme
l'environnement politique, économique, institutionnel et comportemental,
présent et futur, qui affecte la rentabilité et les risques
associés aux investissements. Il englobe les coûts et risques
afférents à une transaction donnée ainsi que les forces
concurrentielles en jeu au sein de l'économie. Il s'agit des facteurs
localisables qui créent un cadre favorable et qui incitent les firmes
à investir, à créer les emplois et à croitre. De
manière générale, l'implémentation des
réformes gouvernementales au niveau régional et national, le
développement des infrastructures physiques sont traités comme
des prérequis pour le renforcement du climat des affaires. En outre, une
économie bénéficie d'un bon climat des affaires
lorsqu'elle est stable, ouverte économiquement et politiquement ; elle
doit également faire preuve d'un système de régulation
efficient, transparent et effectif, avec une disponibilité des
infrastructures facilitant le déroulement des activités
économiques. Ainsi, le climat des affaires recouvre trois dimensions :
- une dimension macroéconomique, qui est
liée à la stabilité du cadre macroéconomique avec
une capacité de résilience aux chocs endogènes et
exogènes ;
- une dimension institutionnelle et de gouvernance,
qui est liée à l'existence des lois et réglementation qui
favorisent la protection des droits de propriété indispensable
pour l'émergence et le développement d'un secteur privé
dynamique ;
- une dimension infrastructurelle, qui inclut
l'accès aux infrastructures physiques (eau, énergie, routes,
etc.), financières et technologiques.
Le climat des affaires est donc un mot complexe et
multidimensionnel qui s'étend sur toute sorte d'activité de la
vie économique d'un pays. C'est un environnement créé par
les pouvoirs publics soit au niveau national, soit au niveau provincial, soit
au niveau d'une entité donnée. Le climat des affaires concerne la
règlementation des activités économiques et surtout des
entreprises privées (mais aussi publiques) car ce sont elles qui
concourent beaucoup plus à la création de la richesse nationale
et au développement économique national que local (Charte des
PMEA en RDC, 2009). En outre, le climat des affaires concerne aussi bien
les investissements de sorte qu'on peut établir une corrélation
entre les investissements et le climat des affaires car c'est le climat des
affaires qui détermine la bonne marche des activités dans
lesquelles les investissements sont lancés.
Il ressort donc de cette littérature qu'un bon climat
des affaires implique la réussite dans la créativité qui
peut être artisanale, entrepreneuriale et développe ainsi les
activités des opérateurs économiques et qui, suite
à cet environnement favorable, éprouvent le besoin d'agrandir
leurs activités et donc augmenter le niveau d'investissement et
créer plus des richesses nationales. Un mauvais climat des affaires par
contre, implique une situation règlementaire dans laquelle les
opérateurs économiques ont du mal à avancer dans leurs
activités économiques habituelles.
1.1.7. L'environnement des
affaires
En science de gestion, l'environnement des affaires est
l'ensemble des facteurs socio-économiques qui influent sur la vie de
l'entreprise : la concurrence, l'Etat, la législation, sociale,
financière, commerciale, les groupes de pressions, lobbies, les
syndicats, les associations des consommateurs, etc. (A-C. Martinet, et A.
Silem, 2003).
1.1.8. L'entreprise
L'entreprise représente une réalité
très large et à forme multiple. C'est un élément
fondamental de la vie économique d'un pays. Etant
considérée comme entité, il importe d'expliquer les
notions essentielles et de maîtriser le rôle, les moyens et la
classification des entreprises.
1.1.1.1. Définition de
l'entreprise
L'entreprise est une organisation économique
financièrement indépendante qui produit des biens et des services
pour le marché dans le but de réaliser un bénéfice
(M. Dobill, 2013).
Il apparait clairement que cette définition fait
ressortir 4 éléments essentiels à savoir :
- L'entreprise produit : c'est-à-dire qu'elle
utilise des moyens pour transformer les matières premières en
produits finis ou pour rendre des biens ou des services des produits,
- L'entreprise produit pour le marché : elle vend
des biens ou des services qu'elle a produits,
- L'entreprise est financièrement
indépendante : c'est un centre de décisions qui gère
ses ressources financières, qui réalise des transactions et en
endosse la responsabilité,
- L'entreprise recherche le profit car sa survie en
dépend.
1.1.1.2. Rôle de l'entreprise
L'entreprise a plusieurs rôles dans la vie
économique d'un pays. Cependant, nous allons citer le rôle
économique, social et financier de l'entreprise.
a. Rôle économique
L'entreprise est un agent de production qui produit pour le
marché, en satisfaisant les besoins de consommation.
b. Rôle social
L'entreprise distribue des revenus : elle verse des
salaires au personnel ou ménages, des impôts à l'Etat, des
dividendes aux actionnaires, et elle construit des infrastructures sociales
notamment les écoles, les formations sanitaires, des logements sociaux,
etc.
c. Rôle financier
L'entreprise est une chaine financière dans le circuit
économique, pour jouer son rôle, elle doit disposer des moyens.
1.1.1.3. Les moyens de l'entreprise
L'activité de l'entreprise nécessite la
combinaison de plusieurs facteurs de production, constitués
par :
- Les moyens financiers : ce sont des fonds disponibles
en caisse, en banque ou dans les centres de chèques postaux de
l'entreprise,
- Les moyens matériels : il s'agit des
éléments corporels à savoir les locaux, les
matériels de transport, les stocks, les équipements, etc.
- Les moyens immatériels ou immobilisations
incorporelles : ce sont le nom commercial, le brevet d'invention, la
marque, l'achalandage (qui est la force d'attirer les clients potentiels par
l'emplacement, la présentation, la réputation, etc.) ; la
clientèle (qui représente l'ensemble des clients qui ont
l'habitude d'acheter les marchandises ou obtenir les services dans
l'entreprise) ;
- Les moyens humains constitués par l'ensemble des
personnes qui travaillent dans l'entreprise et perçoivent une
rémunération en contre partie.
1.1.1.4. Classification des entreprises
Les entreprises peuvent être classées selon
divers critères : (M. Dobill, 2013).
a. D'après le statut juridique
D'après le statut juridique, il faut faire allusion
à la notion des propriétés de capitaux :
· Les entreprises privées : ce sont des
entreprises qui appartiennent exclusivement à des particuliers, elles
peuvent revêtir plusieurs formes :
- Les entreprises individuelles : qui sont celles qui
appartiennent à une seule personne. C'est le cas par exemple de petits
commerces et des entreprises artisanales. Dans ce type d'entreprises, les biens
de l'entreprise se confondent avec ceux du propriétaire ;
- Les sociétés commerciales : ce sont
celles constituées par plusieurs personnes appelées actionnaires
ou associés. C'est le cas des sociétés en nom collectif
(SNC), des sociétés à responsabilité limitée
(SARL), des sociétés anonymes (SA). La société
commerciale peut être également créée par une seule
personne ou associé unique. C'est le cas des sociétés
unipersonnelles à responsabilité limitée ou de
sociétés anonymes impersonnelles.
- Les entreprises communes : sont des entreprises
constituées par plusieurs sociétés. On peut dire
coentreprise. Le terme anglais joint venture désigne quant à lui,
aussi bien l'entreprise commune de droit que l'association de fait
appelée opération conjointe.
- Les entreprises financières : sont des
unités économiques à caractère marchand fournissant
des services financiers c'est-à-dire exécutant des
opérations portant sur des créances et des dettes.
· Les entreprises publiques : ce sont des
organisations à caractère industriel et commercial placé
sous l'autorité ou tutelle de l'Etat ou d'une collectivité
publique et qui disposent d'une certaine autonomie de gestion. On en distingue
par degré croissant d'autonomie financière et de gestion les
formes suivantes :
- Les entreprises nationalisées : sont des
entreprises dont la propriété est exclusivement entre les mains
de l'Etat, par transfert des propriétés à la suite d'une
décision de nationalisation ;
- La concession ;
- La régie ;
- L'office.
· Les entreprises parapubliques : ce sont des
entreprises dont les capitaux appartiennent à la fois à l'Etat et
à de personnes privées. Elles sont appelées
« entreprises à capitaux mixtes ».
b. D'après le secteur
d'activités
· les entreprises du secteur primaire : les
entreprises du secteur primaire ont pour activité principale
l'agriculture, pêche et élevage.
· Les entreprises du secteur secondaire : il s'agit
des entreprises industrielles dont l'activité principale est la
transformation des matières premières en produits semi-finis ou
finis.
· Les entreprises du secteur tertiaire : dans ce
secteur on distingue :
- les entreprises commerciales ou de distribution dont
l'activité principale consiste à acheter et à revendre des
marchandises sans aucune autre transformation. On parle de vente en
l'état ;
- Les entreprises prestataires de service à savoir les
agences de voyage, les banques, les assurances, etc.
- Les entreprises mixtes : ce sont des entreprises qui
réalisent des opérations appartenant à plusieurs secteurs
d'activité.
1.1.1.5. D'après la taille
On distingue les micro-entreprises, les petites entreprises,
les petites et moyennes entreprises et les grandes entreprises. Pour la
détermination de la taille d'une entreprise, les éléments
suivants sont pris en compte : le chiffre d'affaires, l'effectif du
personnel, l'importance des capitaux. Signalons en outre que la classification
des entreprises dépend d'un pays à l'autre ou soit d'une
économie à une autre.
Dans le cadre de notre étude, nous allons nous
focaliser beaucoup plus sur les petites et moyennes entreprises.
1.1.9. Les Petites et Moyennes
Entreprises (PME)
Les petites et moyennes entreprises correspondent dans la
définition de la commission européenne, aux entreprises de moins
de 250 salariés (nouvelle recommandation 2003/361/CE adaptée le 6
mai 2003).
Pendant longtemps, la convention informelle était de
retenir une limite pour le plafond plus élevée avec 500
salariés, bien qu'il y ait des entreprises dont les effectifs sont plus
élevés et qui, cependant sont comptées parmi les
adhérents de la CGPME (confédération
générale des petites et moyennes entreprises) organisation
syndicale patronale en France. La limite proposée par la commission
européenne s'inscrit dans une logique de politique d'aide et
d'accès au fonds structurels. Les effectifs sont corrigés par la
prise en compte du chiffre d'affaires ou du total du bilan. La catégorie
TPE (très petites entreprises) en France désigne les entreprises
de moins de 20 salariés. Le tableau ci-après structure la
catégorisation des PME en France.
Tableau n°1.1. Catégorisation des PME
selon la CGPME
Catégorie d'entreprise
|
Effectifs
|
Chiffre d'affaires ou total du bilan
|
Moyenne
|
< 250
|
= € 50 m
|
= € 43 m
|
Petite
|
< 50
|
= € 10 m
|
= € 10 m
|
Micro
|
< 10
|
= € 2 m
|
= € 2 m
|
Source : Silem, A. et Albertini,
J-M., (2010), lexique d'économie, Dalloz, 11e
édition
Un lien est souvent fait entre micro-entreprise, petite
entreprise et moyenne entreprise. En citant certaines études qui ont
été déjà faite, notamment la définition
retenue de SETHURAMAN cité par SADIKI BYOMBUKA (2001), qui
définit une micro-entreprise comme étant toute unité
économique à faible capital investi, employant au maximum dix
personnes, généralement peu qualifiées, partiellement ou
totalement hors des règles administratives ou légales, utilisant
le travail rémunéré et ayant des horaires de travail
flexibles ; et celle du Ministère français de la
coopération et la caisse française de développement (1995)
qui retient la distinction entre micro-entreprise et petite entreprise
basée sur le nombre de personnes actives : au maximum dix pour les
micro-entreprises et de 11 à 50 pour les petites entreprises.
Dans la législation congolaise, il n'est pas fait de
distinction entre micro-entreprise et petite entreprise. La seule
catégorie retenue est celle de « petite et moyenne
entreprise », PME. Bien qu'il se retrouve dans les textes
légaux de la RDC, le terme PME n'est pas en soi un concept juridique
mais désigne plutôt une réalité économique.
C'est ce qui ressort clairement de la définition de la PME
formulée à l'article 22 du code des investissements à
savoir : « Par petites et moyennes entreprises ou industries, il
faut entendre les entités économiques constituées sous
forme d'entreprise individuelle, de société commerciale,
agricole, industrielle ou de coopérative dont la propriété
revient aux personnes physiques ou morales et où le chef d'entreprise
est obligé d'assurer lui-même directement les fonctions
essentielles de gestion financière et administrative» (SADIKI
BYOMBUKA, 2001).
Suite à cette imprécision et le caractère
inapproprié de la loi (Loi n° 073/O11 du 05 janvier 1973) portant
création et organisation de l'Office de promotion des petites et
moyennes entreprises congolaises, qu'a été adoptée le 24
août 2009, par l'Etat Congolais représenté par le
Ministère des petites et moyennes entreprises et les Organisation
patronales et professionnelles des PMEA, une charte des petites, moyennes
entreprises et Artisanat en RDC, qui a ainsi défini un nouveau cadre
applicable aux PMEA.
Ainsi donc, l'article 2 de la charte ci-haut citée
stipule ce qui suit :
Au sens de la présente charte, il faut entendre par
Petite et Moyenne entreprise (PME), toute unité économique dont
la propriété revient à une ou plusieurs personnes
physiques ou morales et qui présente les caractéristiques
suivantes :
- nombre d'emplois permanents de 1 (un) à 200 (deux
cents) personnes par an ;
- chiffre d'affaires, hors taxes, compris entre 1 (un) et
400.000 USD (quatre cent mille) ;
- valeur des investissements nécessaires mis en place
pour les activités de l'entreprise inférieure ou égale
à 350.000 USD (trois cent cinquante mille) ;
- mode de gestion concentré.
Rentre dans cette catégorie : la micro-entreprise
ou la très petite entreprise et la moyenne entreprise qui peuvent
être considérées comme des entreprises individuelles ou
sociétaires.
L'article 3 stipule ce qui suit :
La Micro Entreprise ou la Très Petite Entreprise (TPE)
répond aux critères et seuils suivants :
- effectif compris entre 1 (un) et 5 (cinq)
employés ;
- chiffre d'affaires annuel hors taxes variant entre 1 (un)
à 10.000 USD (dix mille) ;
- valeur des investissements nécessaires mis en place
pour les activités de l'entreprise inférieure ou égale
à 10.000 USD (dix mille) ;
- mode de gestion concentré.
L'article 4 stipule ce qui suit :
La Petite Entreprise répond aux critères et
seuils suivants :
- effectif compris entre 6 (six) et 50 (cinquante)
employés ;
- chiffre d'affaires annuel hors taxes variant entre 10.001
(dix mille un) à 50.000 USD (cinquante mille) ;
- valeur des investissements nécessaires mis en place
pour les activités de l'entreprise variant entre 10.001 USD (dix mille
un) à 150.000 USD (cent cinquante mille) ;
- mode de gestion concentré.
L'article 5 stipule ce qui suit :
La Moyenne Entreprise répond aux
caractéristiques et seuils suivants :
- effectif compris entre 51 (cinquante et un) et 200 (deux
cents) employés ;
- chiffre d'affaires annuel hors taxes variant entre 50.001
(cinquante mille un) à 400.000 USD (quatre cent mille) ;
- valeur des investissements nécessaires mis en place
pour les activités de l'entreprise variant entre 150.001 USD (cent
cinquante mille et un) à 350.000 USD (trois cent cinquante
mille) ;
- mode de gestion plus ou moins ouvert à la
décentralisation.
En termes d'activités, les PME se retrouvent aussi bien
dans le secteur primaire, dans le secteur secondaire que dans le tertiaire.
Dans la province du Sud-Kivu en général et dans la ville de
Bukavu en particulier, on peut globalement les retrouver dans les grands
domaines ci-après (SADIKI BYOMBUKA, 2001) :
- Le petit commerce de détail ;
- La prestation de service : services domestiques,
services de soins, service de loisir, service d'entretien, de
réparation, de transport, de maintenance et de construction ;
- La production artisanale : la transformation des
produits de récupération, transformation des produits
agro-alimentaires, artisanat de fabrication ;
- La production agricole et la pêche : culture
vivrière, culture de rente, élevage, pêche.
Ainsi donc, dans la confection de ce présent travail et
principalement dans le troisième chapitre, nous tiendrons compte de ces
précités éléments pour classer les PME qui oeuvrent
et produisent leurs activités dans la ville de Bukavu.
1.2. LES CRITERES
D'EVALUATION DU CLIMAT DES AFFAIRES : DOING BUSINNESS
1.2.1. Bref aperçu sur
DOING BUSINESS4(*)
Le projet Doing Business est un groupe de la Banque mondiale
qui mesure la règlementation des affaires et son application effective
dans 189 économies et dans certaines villes au niveau infra national et
régional. Lancé en 2002, le projet Doing Business analyse les
petites et moyennes entreprises au niveau national et mesure la
règlementation s'appliquant à celles-ci tout au long de leur
cycle de vie.
En collectant et en analysant des données quantitatives
détaillées pour comparer les cadres règlementaires
applicables aux entreprises du monde entier au fil de temps, Doing Business
encourage la concurrence entre les économies pour la mise en place d'une
règlementation des affaires efficace. Doing Business propose
également des points de comparaison mesurables pour reformer et offre
une source documentaire pour les universitaires, journalistes, chercheurs du
secteur privé et d'autres personnes s'intéressant au climat des
affaires dans les économies du monde entier.
Par ailleurs, Doing Business offre des rapports infranationaux
détaillés qui couvrent les mêmes domaines de la
règlementation des affaires ainsi que les reformes mises en place dans
différentes villes et régions d'une même économie.
Ces rapports fournissent des données sur la facilité de faire des
affaires, classent chaque localité et recommandent des reformes pour
améliorer la performance dans chacune des zones étudiées.
Les villes sélectionnées peuvent comparer leur
règlementation des affaires avec celle d'autres villes au niveau de
l'économie ou de la région et avec les 189 économies
classées par le rapport Doing Business.
Le premier rapport Doing Business publié en 2003,
portait sur 5 ensembles d'indicateurs dans 133 pays. Cette année, le
rapport couvre dix ensembles d'indicateurs dans 189 pays. Le projet a
bénéficié des avis d'autorités publiques,
d'universitaires, des praticiens et d'observateurs. Le but initial reste de
fournir une base objective pour comprendre et améliorer l'environnement
règlementaire des affaires partout dans le monde.
1.2.2. Méthodologie,
instruments d'enquête des critères d'évaluation du climat
des affaires
La méthodologie, instruments d'enquête et
articles de recherche concernent dix ensembles d'indicateurs que nous allons
détailler l'un après l'autre. Il s'agit principalement
de :
- La création d'entreprise ;
- L'obtention des permis de construire ;
- Le raccordement à
l'électricité ;
- Le transfert des propriétés ;
- L'obtention des prêts ;
- La protection des investisseurs minoritaires ;
- Le paiement des taxes et impôts ;
- Le commerce transfrontalier ;
- L'exécution des contrats ;
- Le règlement de l'insolvabilité.
1.1.1.6. Création d'entreprise
Doing Business recense toutes les procédures
officiellement exigées ou couramment effectuées, ainsi que les
détails et le coût qu'un entrepreneur doit entreprendre, lors de
la création et la gestion officielle d'une entreprise industrielle ou
commerciale y compris le versement du capital minimum demandé.
1.1.1.7. Obtention du permis de
construire
Doing Business enregistre toutes les procédures, le
temps et les coûts qui sont nécessaires à la construction
d'un entrepôt commercial par une entreprise de bâtiment. En outre,
cette année, Doing Business a introduit une nouvelle mesure, l'indice de
contrôle qualité de la construction. Cet indice évaluera la
qualité de la règlementation en matière de construction,
l'efficacité du contrôle de la qualité et des
mécanismes de sécurité, les régimes de
responsabilité et d'assurances pour les vices cachés et les
exigences de certification professionnelle.
1.1.1.8. Raccordement à
l'électricité
Doing Business recense toutes les procédures qu'une
entreprise doit accomplir afin d'obtenir un raccordement électrique
permanent et l'alimentation d'un entrepôt standardisé. Ces
procédures comprennent les demandes déposées auprès
des sociétés d'électricité ainsi que les contrats
passés avec celles-ci, toutes les inspections et les autorisations
à solliciter auprès des sociétés
d'électricité ou d'autres organismes ainsi que les travaux de
raccordement et de mise en service. L'étude divise le processus de
raccordement à l'électricité en différentes
procédures et mesure le temps et le coût associés à
chacune des procédures.
En outre, cette année, Doing Business ajoute deux
nouvelles mesures des tarifs ainsi que le prix de l'électricité.
La fiabilité de l'approvisionnement et la transparence de l'indice des
tarifs englobe des données quantitatives sur la durée et la
fréquence des pannes de courant ainsi que des informations qualitatives
sur les mécanismes mis en place par le fournisseur pour la surveillance
des pannes de courant et le rétablissement de l'alimentation, la
relation hiérarchique entre le fournisseur et le régulateur en ce
qui concerne les coupures de courant, la transparence et l'accessibilité
des tarifs d'électricité et si le fournisseur est
confronté à un moyen de dissuasion financière visant
à limiter les interruptions (tel qu'une obligation de dédommager
les clients ou de payer les amandes lorsque des pannes dépassent un
certain plafond).
1.1.1.9. Transfert des
propriétés
Doing Business retrace l'ensemble des procédures, le
délais et les coûts pour qu'une entreprise (l'acheteur) puisse
acheter une propriété à une autre entreprise (vendeur) y
compris le transfert du titre de propriété au nom de l'acheteur,
de sorte que ce dernier puisse utiliser ladite propriété comme
garantie pour souscrire de nouveaux emprunts aux fins de l'expansion de son
entreprise ou si nécessaire, céder la propriété
à une autre entreprise. De plus, cette année, Doing Business
ajoute une nouvelle mesure aux indicateurs de transfert de
propriétés, un index sur la qualité du système
d'administration foncière dans chaque économie. Cet index est
composé de quatre dimensions à savoir la fiabilité des
infrastructures, la transparence de l'information, la couverture
géographique et la résolution des litiges fonciers.
1.1.1.10. L'obtention des prêts
Doing Business évalue la protection juridique des
emprunteurs et des préteurs dans le cadre des transactions de
créances au moyen d'un ensemble d'indicateurs, ainsi que le partage des
informations sur le crédit au moyen d'un autre indicateur. La
première série d'indicateurs étudie si certaines mesures
facilitant les prêts existent au sein des lois applicables sur le nanti
et la faillite. La seconde série mesure la couverture, l'étendue
et l'accessibilité des informations sur le crédit disponible par
les agences d'évaluation du crédit tel que les barreaux de
crédit ou les registres de crédit.
1.1.1.11. Protection des investisseurs
minoritaires
Doing Business évalue le niveau de protection des
investisseurs minoritaires en cas de conflits d'intérêt par un
ensemble d'indicateurs et les droits des actionnaires dans la gouvernance
d'entreprises. Les données proviennent d'un questionnaire soumis
à des avocats d'affaires et des juristes d'entreprises et sont
basées sur la règlementation des valeurs mobilières, droit
des sociétés, des règles de procédure civile et de
preuve.
1.1.1.12. Paiement d'impôts et
taxes
Cet indicateur prend en compte toutes les taxes et
impôts, y compris les cotisations obligatoires qu'une entreprise en
moyenne doit payer ou qui lui sont retenues chaque année et
évalue les administratives nécessaires pour leur paiement. Les
taxes, impôts et cotisations recensés comprennent notamment
l'impôt sur les bénéfices ou sur le revenu des
sociétés, les cotisations sociales et les charges patronales
payées par l'employeur, l'impôt foncier, les droits de mutation,
l'impôt sur les dividendes, l'impôt sur les plus values de
capitaux, la taxe sur les transactions financières, la taxe
d'enlèvement des ordures et les taxes sur les véhicules à
moteur et les taxes routières et les petits impôts, les taxes ou
les frais éventuels.
1.1.1.13. Commerce transfrontalier
Doing Business répertorie les détails et les
coûts liés à la logistique des exportations et des
importations des marchandises. Conformément à la nouvelle
méthodologie mise en place cette année, Doing Business mesure les
détails et des coûts (hors droits de douane) associés
à trois catégories de procédures : respect des
exigences en matière de documentation, respect des procédures de
commerce transfrontalier et transport intérieur, qui font partie du
processus global d'exportation ou d'importation d'une cargaison de
marchandises.
1.1.1.14. Exécution des contrats
Doing Business mesure le temps et le coût pour la
résolution d'un litige commercial par un tribunal de première
instance. En outre, cette année, il introduit une nouvelle mesure,
l'indice relatif à la qualité des procédures judiciaires,
évoluant si chaque économie a adapté une série de
bonnes pratiques qui favorisent la qualité et l'efficacité du
système judiciaire. Les données sont recueillies par
l'étude des codes de procédure civile et d'autres
règlements des tribunaux ainsi que des questionnaires remplis par des
avocats et des juges locaux.
1.1.1.15. Règlement de
l'insolvabilité
Doing Business étudie les délais, le coût
et le résultat des procédures de l'insolvabilité pour les
entreprises nationales, et la solvabilité du cadre juridique applicable
aux procédures de liquidation et de redressement judiciaires. Les
données pour les indicateurs sur le règlement de
l'insolvabilité ont été obtenues à partir des
réponses aux enquêtes fournies par des avocats et des
administrateurs judiciaires locaux, et vérifiées au moyen d'une
étude des lois et règlementations en vigueur, ainsi que des
informations publiques concernant les procédures
d'insolvabilité.
1.1.1.16. Régulation du marché du
travail
Ce critère n'a pas été pris en compte
dans l'évaluation faite pour le rapport Doing Business 2016. C'est ainsi
que ce critère a été instauré dans cette
année et sera pris en compte dans l'établissement du rapport
Doing Business 2017.
Doing Business évalue la flexibilité de la
règlementation de l'emploi, et plus particulièrement en ce
qu'elle touche à l'embauche et au licenciement des travailleurs, ainsi
qu'à la rigidité des horaires de travail. Cette année
Doing Business a étendu le cadre des indicateurs mesurant la
règlementation du marché de travail en ajoutant 16 nouvelles
questions dont la plupart se focalise sur l'évaluation de la
qualité de l'emploi.
Résumé du
rapport sur les reformes de la règlementation des affaires 2016
Doing Business mesure de la qualité et de l'efficience
du cadre règlementaire trouve que les entrepreneurs dans 122
économies (pays) sur 189 ont vu une amélioration de leur cadre
règlementaire locale l'année dernière (2015). Entre juin
2014 et juin 2015, 189 économies du monde entier ont documenté
231 reformes d'affaires avec 71% des reformes visant à réduire la
complexité et le coût de se conformer aux régulations
d'affaires, et 29% de réformes visant à renforcer les
institutions juridiques. L'Afrique subsaharienne représente à
elle seule 30% de reformes règlementaires rendant plus facile à
faire des affaires en 2014/2015 suivie de près par l'Europe et l'Asie
centrale.
De nombreux pays environ plus de 60% des économies du
monde au cours de l'année 2015 ont fait état d'une
amélioration de la règlementation des affaires dont les plus
améliorées dans les domaines ci-haut présentés
couverts par Doing Business à l'exclusion des indicateurs des
régulations du marché de travail sont : le Costa Rica,
l'Ouganda, le Kenya, Chypre, la Mauritanie, l'Ouzbékistan, le
Kazakhstan, la Jamaïque, le Sénégal et le Bénin. La
RDC quant à elle, a encore un long trajet à parcourir.
1 .2.3. Le calculateur de
« distance de la frontière »
Cet indicateur « distance de la
frontière » (DDF), donne une idée de
l'éloignement d'une économie par rapport à la meilleure
performance (la « frontière ») réalisée sur les
économies et les indicateurs depuis leurs introductions dans Doing
Business. L'indicateur est étalonné sur une plage de 0 à
100, 0 représentant la plus mauvaise performance, et 100
représentant la meilleure. La distance de la frontière capte donc
l'écart entre la performance d'une économie et une mesure de la
meilleure pratique à travers 36 indicateurs pour 10 domaines de Doing
Business à l'exclusion des indicateurs des régulations du
marché de travail.
1.3. LES REFORMES
ENTREPRISES PAR LES POUVOIRS PUBLICS CONGOLAIS
1.3.1. L'ANAPI5(*)
1.1.1.17. STATUT ET MISSIONS
a. Statut
L'Agence National pour la Promotion des Investissements
(ANAPI), est un établissement public à caractère
technique, doté de la personnalité juridique et de l'autonomie de
gestion. Elle est placée sous la tutelle de Ministre ayant le plan dans
ses attributions conformément aux textes qui la régisse, à
savoir la loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant Codes des
Investissements, et le Décret du Premier ministre n° 09/33 du 08
août 2009 portant statuts, organisation et fonctionnement de l'ANAPI.
b. Missions
Les missions fondamentales de l'ANAPI se résument
en :
- Promotion de l'image positive de la République
Démocratique du Congo ;
- Promotion des opportunités spécifiques
d'investissements ;
- Mission de plaidoyer en vue de l'amélioration du
climat des affaires au pays ;
- Mission d'accompagnement administratif des investisseurs qui
décident d'établir ou d'étendre leurs activités
économiques sur le territoire national.
1.1.1.18. CHAMPS D'ACTIVITES
Les activités promotionnelles de l'ANAPI telles que
décrites précédemment touchent tous les secteurs
d'activités économiques en l'occurrence : agriculture,
agro-industrie, élevage, pêche, industries manufacturières,
hôtellerie et restauration, Bâtiments et travaux publics, Logements
sociaux, Bois et foresterie, Transport aérien, routier, maritime,
fluvial, Télécommunication, Technologie de l'information,
Energie, Textile, Services divers, Mines, Banque et assurances.
S'agissant de l'agrément ou l'octroi des droits
relevant des derniers secteurs (mines, banques et assurances), l'ANAPI
intervient uniquement par son avis qui est requis pour tous les dossiers
portant sur lesdits secteurs.
1.1.1.19. SERVICES OFFERTS
L'ANAPI rend dans le cadre de la facilitation, divers services
aux investisseurs avant, pendant et après leur installation.
a. Services offerts avant l'installation de
l'investisseur
L'ANAPI offre les services ci-après avant
l'installation de l'investisseur :
- Fourniture d'informations économiques et
diverses ;
- Organisation de séjour : facilitation ;
- Obtention des visa d'entrée :
facilitation ;
- Recherche des partenaires locaux et
étrangers ;
- Accompagnement à Kinshasa et à
l'intérieur du pays dans les missions de prospection.
b. Services offerts pendant l'installation de
l'investisseur
L'ANAPI offre les services ci-après pendant
l'installation de l'investisseur :
- Facilitation aux investisseurs à la recherche des
terrains (et locaux) et en matière de connexion au réseau d'eau
et d'électricité ;
- Accompagnement dans l'obtention des visas
d'établissement ;
- Accompagnement pour l'obtention des licences
particulières (mines, banques, télécommunication,
transport aérien, etc.) ;
- Octroi des avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux.
· Types d'avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux
accordés
- exonération de l'impôt sur les
bénéfices ;
- exonération de l'impôt foncier ;
- exonération des droits d'entrée des
équipements et autres matériels ;
- exonération des droits de sortie des produits
finis.
· Durée des avantages accordés
- Région économique A (Kinshasa) : 3 ans
à dater de l'exploitation ;
- Région économique B (Bas-Congo, Lubumbashi,
Likasi et Kolwezi) : 4 ans à dater de l'exploitation ;
- Région économique C (les autres provinces et
villes du pays) : 5 ans à dater de l'exploitation.
c. Services offerts après l'installation de
l'investisseur
Après l'installation de l'investisseur, l'ANAPI offre
les services ci-après :
- Plaidoyers auprès des services
étatiques ;
- Informations sur les appels d'offre lancés par
l'Etat ;
- Intervention en cas des difficultés avec les
administrations congolaises.
1.1.1.20. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
a. Le Conseil d'Administration
Il définit les orientations stratégiques de
l'ANAPI. Il a les pouvoirs les plus étendus pour poser tous les actes
d'administration en rapport avec l'objet de l'ANAPI.
Le conseil d'administration délègue à la
Direction Générale tous les pouvoirs nécessaires pour lui
permettre d'assurer la gestion courante de l'ANAPI. Il détermine les
directives de cette gestion et en surveille l'exécution. Il comprend
cinq membres à savoir le Directeur Général de l'ANAPI, le
Délégué du Ministère ayant le Plan dans ses
attributions, le Délégué du Ministère ayant les
Finances dans ses attributions et deux représentants des principaux
partenaires sociaux dont l'un issu du secteur privé et l'autre de la
société civile.
b. Le Conseil d'agrément
C'est l'organe chargé de statuer sur les demandes
d'agrément des projets d'investissement éligibles au code des
investissements et d'émettre des avis techniques sur les projets
d'investissement régis par des lois particulières. Il est
constitué des membres permanents et non permanents.
Les membres permanents sont : un
délégué du cabinet du président de la
république, un délégué du cabinet du premier
ministre, un délégué du ministère ayant la plan
dans ses attributions, un délégué du ministère
ayant les finances dans ses attributions, un délégué du
ministère ayant le budget dans ses attributions, un
délégué du ministère ayant l'économie dans
ses attributions, un délégué du ministère ayant
l'environnement dans ses attributions, un délégué du
ministère ayant l'industrie dans ses attributions, un
délégué du ministère ayant le travail et la
prévoyance sociale dans ses attributions, un
délégué de la DGDA, un délégué de la
DGI, un délégué de la DGRAD, un
délégué de la FPI, le Directeur Général de
l'ANAPI, le Directeur Général Adjoint de l'ANAPI.
1.3.2. Le CPCAI6(*)
Le Comité de Pilotage pour l'Amélioration du
Climat des Affaires et des Investissements en RDC (CPCAI) a été
créé par le Décret n° 09/31 du 8 août 2009
portant création du comité de pilotage pour l'amélioration
du climat des affaires et des investissements en République
Démocratique du Congo. Ce décret a été
complété par le Décret n° 10/28 du 30/08/2010.
a. Objectifs
Les objectifs assignés au CPCAI sont les
suivants :
- Simplification des formalités relatives à
l'exercice des activités économiques et commerciales ;
- Réduction du nombre des procédures
administratives ;
- Réduction des délais de traitement des
dossiers, de délivrance des documents administratifs ;
- Allégement des taux d'impôts, droits, taxes et
redevances ;
- Transparence des procédures administratives dans les
relations entre les services publics et les opérateurs
économiques ;
- Elimination des tracasseries administrative et
policière.
b. Stratégies
Les stratégies menées par le CPCAI sont les
suivantes :
- Vulgarisation de la reforme menée auprès des
services publics et des opérateurs
- économiques ;
- Communication et dialogue permanent avec les
opérateurs économiques ;
- Implication des services concernés par la reforme
à faire à travers des concertations et des consultations à
plusieurs niveaux.
c. Méthodologie
Le CPCAI utilise la méthodologie que voici :
- Identification précise des difficultés
auxquelles il faut apporter une solution ;
- Formulation des actions à mener et
détermination de l'acte à prendre, à travers une feuille
de route validée par le CPCAI ;
- Elaboration de l'acte (projet de loi, ordonnance, de
décret ou d'arrêté) par le service concerné ou avec
l'implication de ce service ;
- Mise en oeuvre de la reforme ;
- Suivi-évaluation de l'application de la
réforme.
d. Structure organique du CPCAI
Graphique n°1.1. Organigramme du
CPCAI
Source :
www.cpcai.cd/index.php/a-propos-de-nous/structure-organique
1.3.3. Critiques sur les
réformes entreprises par les pouvoirs publics congolais
Comme nous venons de le présenter dans les pages
précédentes, la République démocratique du Congo
à travers le Gouvernement de la République, a entrepris quelques
réformes visant à assainir le climat des affaires dans plusieurs
secteurs de la vie économique du pays. Ces reformes passent
essentiellement par l'établissement et la promulgation des lois (code
des investissements notamment), la création de quelques organismes
étatiques pour l'amélioration du climat des affaires
principalement l'ANAPI et le CPCAI.
En se basant à l'extrait ci-dessous du classement des
économies mondiales (189 économies ou pays enquêtés)
du rapport Doing Business 2016, vous constaterez surement que les
réformes qui ont eu un peu plus d'impact sont celles menées dans
la création d'entreprise soit 89e place sur 189 pays en 2016
par rapport 172e place sur 189 pays en 2015 et celles menées
dans l'octroi de Permis de construire soit 131e place sur 189 pays
en 2016 par rapport à 157e place sur 189 pays
enquêtés en 2015. Pour d'autres indicateurs la situation s'est
soit dégradée davantage ou soit est restée invariable
comme nous laisse voir ce tableau.
Ainsi donc, aux vues de ce rapport, les pouvoirs publics
congolais doivent encore fournir beaucoup plus d'efforts pour l'assainissement
du climat des affaires pour que la RDC ne puisse pas continuer à reculer
dans le classement mais plutôt avancer. En outre, nous déplorons
le fait que la RDC occupe la toute dernière place dans le classement en
ce qui concerne le règlement de l'insolvabilité et en nous
appelons au Gouvernement de prendre immédiatement des précautions
pour cette situation.
Tableau n°1.2. : Classement du rapport Doing
businness 2016
Domaines
|
DB 2016 Classement
|
DB 2015 Classement
|
Variation dans le classement
|
Création d'Entreprise
|
89
|
172
|
83
|
Octroi de Permis de Construire
|
131
|
157
|
26
|
Raccordement à l'électricité
|
174
|
173
|
-1
|
Transfert de Propriété
|
135
|
135
|
Aucun changement
|
Obtention de Prêts
|
133
|
128
|
-5
|
Protection des investisseurs minoritaires
|
174
|
173
|
-11
|
Paiement des Taxes et Impôts
|
173
|
170
|
-3
|
Commerce Transfrontalier
|
187
|
187
|
Aucun changement
|
Exécution des contrats
|
165
|
165
|
Aucun changement
|
Règlement de l'insolvabilité
|
189
|
189
|
Aucun changement
|
Source :
http://français.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/congo-dem-rep.
1.4. LES FACTEURS A LA BASE
DE LA DETERIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES EN RDC
1.4.1. La corruption
Selon Transparency International, (Transparency
International, Rapport mondial 2004) la corruption consiste en l'abus d'un
pouvoir reçu en délégation à des fins
privées.
Cette définition permet de ressortir trois
éléments constitutifs de la corruption :
- L'abus de pouvoir ;
- A des fins privées (donc ne profite pas
nécessairement à la personne abusant du pouvoir, mais incluant
aussi bien les membres de sa propre famille ou ses amis) ;
- Un pouvoir que l'on a reçu en
délégation (qui peut donc émaner du secteur privé
comme du secteur public).
Transparency international utilise également parfois
cette définition : « la corruption est l'abus de pouvoir
à finalité d'enrichissement personnel ».
Pour le groupe multidisciplinaire du Conseil de l'Europe, la
corruption est une rétribution illicite ou tout autre comportement
à l'égard des personnes investies de responsabilité dans
le secteur public ou le secteur privé, qui contrevient aux devoirs
qu'elles ont en vertu de leur statut d'agent d'Etat, d'employé du
secteur privé, d'agent indépendant ou d'un autre rapport de
nature et qui vise à procurer des avantages indus de quelque nature
qu'ils soient, pour eux-mêmes ou pour un tiers.
La Banque Mondiale quant à elle, retient la
définition suivante : « la corruption est le fait
d'utiliser sa position de responsable d'un service public à son
bénéfice personnel ».
De ces définitions, nous voyons donc que la corruption
est l'abus de pouvoir, de la responsabilité que l'on a dans
l'administration des affaires publiques que privées, le fait de fermer
les yeux sur certains actes illicites en échange d'une somme d'argent,
d'un avantage quelconque, d'un poste ou promotion quelconque en dépit
des lois établies, de l'éthique et de la déontologie
professionnelle. Elle est encore connue sous le vocable
« pot-de-vin ».
En RDC, la corruption est devenue une pratique très
courante dans tous les secteurs de la vie sociale, politique et
économique du pays. Cette situation relève dès le haut
sommet de l'Etat jusqu'au plus bas niveau de ce dernier. Cela affecte beaucoup
plus le climat des affaires car les lois, les règles et normes
régissant l'activité économique dans le pays sont
outrepassées ou ignorées volontairement suite à l'esprit
malsain de certains responsables de l'administration publique.
1.4.2. L'impunité
L'impunité vient du latin,
« impunitas » qui signifie l'absence de sanction, de
punition, de châtiment. C'est le fait pour quelqu'un de ne pas risquer
d'être mis en cause pour les fautes qu'il a commises, d'échapper
à toute enquête qui pourrait le mettre en accusation, conduire
à son arrestation ou à le juger s'il est reconnu
coupable.7(*)
En ce qui concerne l'impunité, la RDC obtiendrait le
mérite d'or dans ce domaine, malheureusement une antivaleur qu'il
fallait combattre. L'impunité favorise la détérioration du
climat des affaires dans la mesure où, en RDC elle marche plus
généralement de pair avec la corruption. Les agents de
l'administration publique que privée, après avoir reçu des
pots-de-vin, ils ne sont ni punis, ni enquêtés, ni
inquiétés, et cela les donne la liberté de continuer
à s'enrichir sous le dos des autres sans tenir compte des lois
établies.
1.4.3. La non application des
lois, règles et procédures établies
Actuellement, en analysant le code des investissements de la
RDC, la loi fiscale, les traités ratifiés par le Gouvernement
dans le cadre du secteur économique, on a l'impression que le pays est
favorable à la promotion des investissements et des activités
économiques. C'est de cette façon qu'en analysant les reformes
menées par les pouvoirs publics à travers l'ANAPI et le CPCAI, on
peut commettre une erreur grave de penser que le climat des affaires s'est
amélioré car toutes ses réformes sont dans la plus grande
proportion sur le terrain, théorique et non pratique.
Le code des investissements, la loi fiscale et les
traitées ratifiés par la RDC et même certaines reformes
instaurées par le Gouvernement dans le cadre de l'assainissement du
climat des affaires, ne sont restés que lettres mortes et ne sont
toujours pas appliqués de façon à produire des
résultats palpables. Cette non application de ceux-ci relève
aussi toujours de ces variables conjointes que nous évoquons à
savoir la corruption et l'impunité. Le climat des affaires en RDC
continuera toujours à se détériorer aussi longtemps que
les textes législatifs et règlementaires ne seront
appliqués en totalité, et pour que cela soit possible, il suffira
d'abord en premier lieu, de mettre fin à la corruption et à
l'impunité.
1.4.4. Les tracasseries
administratives, douanières et institutionnelles
Les tracasseries sont des ennuis, des difficultés
causés par les sollicitations, les interventions
répétées, tatillonnes et vaines d'une personne, d'un
organisme, etc.8(*)
Les tracasseries constituent des ennuis, une sorte
d'escroquerie dans un domaine quelconque. Dans le vif de notre étude,
les tracasseries constituent des magouilles dont sont victimes les
opérateurs économiques dans l'exercice de leurs professions, de
leurs opérations et activités par les agents des pouvoirs
publics. Ces agents sont principalement ceux des ministères nationaux
que provinciaux, les agents de l'administration fiscale et parafiscale
(principalement la DGI et la DGDA), ceux de différents services
étatiques (OCC, DGM, FPC, FPI, etc.), les mairies et même le
service de l'ordre public (la police de circulation routière, la police
nationale congolaise, etc.).
La multiplicité des tracasseries est toujours
dénoncée par la Fédération des Entreprises du Congo
(FEC) qui est une structure regroupant l'ensemble des entreprises oeuvrant dans
le secteur économique en RDC. Ces tracasseries entrainent des
disfonctionnements des activités économiques et même, sont
l'un des facteurs importants dans la fuite des investisseurs nationaux et
surtout étrangers. Selon un agent de l'un des services étatiques
que nous avions interviewé et qui a préféré garder
l'anonymat, un investisseur japonais voulait investir en RDC un million de
dollars américains dans le secteur minier. En se présentant au
ministère pour les formalités, on lui a exigé de donner
10% de son capital à investir (10% d'un million) avant d'entreprendre
toute sorte de formalité. Depuis ce jour, affirme-t-il, cet investisseur
n'est jamais rentré au ministère et est donc parti investir dans
un autre pays.
La question est donc de savoir où serait parti ce 10%
si au moins l'investir accepterait de le donner ? Quelle loi, quelle
règlementation en vigueur exige à un investisseur de laisser au
ministère 10% de son capital pour qu'il soit autorisé à
entreprendre en RDC ? Il s'agit donc d'une tracasserie institutionnelle.
N'en parlons pas autant pour la douane : avant que les marchandises ne
traversent pas la frontière, l'opérateur économique doit
payer des taxes, redevances et d'autres sommes d'argent qui ne sont nulle part
établies par la loi et même jeu pour l'administration fiscale.
Cela prouve à combien les tracasseries
institutionnelles, douanières et fiscales peuvent bien aussi contribuer
tant à la détérioration du climat des affaires dans le
pays et peuvent en ce sens, occasionner le départ des investisseurs du
pays et freiner donc les investissements.
1.5. PROCEDURES POUR CREER
UNE AFFAIRE EN RDC
Pour créer une affaire en RDC, il existe un certain
nombre de formalités que l'agent économique doit remplir afin
qu'il soit autorisé à exercer ses activités. Cependant,
ces formalités diffèrent d'une affaire à une autre et d'un
service à un autre quant en ce qui concerne le délai et le
coût afférent.
1.5.1. Statuts juridiques des
sociétés et formalités administratives
Pour exercer une activité en RDC, il existe six statuts
juridiques autorisés dont cinq sous forme de
sociétés :
- Entreprise individuelle (Etablissement) ;
- Société en nom collectif (SNC) ;
- Société en commandite simple (SCS) ;
- Société privée à
responsabilité limitée (SPRL) ;
- Société par action à
responsabilité limitée (SARL) ;
- Société coopérative (SC).
Les procédures de création d'entreprises en RDC
varient en fonction du statut juridique et de l'activité de
l'entreprise. Il existe ainsi des formalités supplémentaires
à effectuer pour l'exercice de certaines activités
réglementaires et pour les entrepreneurs et associés
étrangers.
· Pour une entreprise individuelle ou un
établissement
Tableau n°1.3. Formalités administratives
à remplir pour créer une affaire en RDC
Formalités
|
Services compétents
|
Pièces à fournir
|
Obtention de l'Extrait du
casier judiciaire
|
Direction de la Police
judiciaire Service des
casiers judiciaires
|
Pièce d'identité (carte d'identité, de
résident pour
les étrangers ou du passeport) ;
|
Obtention des attestations :
- De résidence
- De non fonctionnaire
|
Commune du ressort de
l'Établissement
|
Pièce d'identité (carte d'identité, de
résident pour
les étrangers ou du passeport) ;
|
Immatriculation au
Nouveau Registre de
Commerce (NRC)
|
Greffe de Commerce/
TGI du ressort de
l'Établissement
|
Extrait du casier judiciaire
- Attestation de résidence
- Attestation de non fonctionnaire
- Copie de pièce d'identité (carte
d'identité, de
résident pour les étrangers ou du passeport)
- Lettre de demande d'immatriculation adressée
au Greffier Divisionnaire TGI du ressort de
l'Établissement
|
Obtention du Numéro
d'Identification Nationale
|
Secrétariat Général à
l'Économie Nationale
|
Copie de pièce d'identité (carte d'identité,
de
résident pour les étrangers ou du passeport)
- Copie du NRC
|
Obtention de
l'Autorisation d'ouverture
|
Commune du ressort de
l'Établissement
|
Copie du NRC
- Copie du N° Identification Nationale
|
Obtention du Permis
d'Exploitation
|
Service de
l'environnement de la
Commune du ressort de
l'Établissement
|
Copie du NRC
- Copie du N° Identification Nationale
- Contrat de bail ou titre de propriété
- Schéma (croquis) de l'emplacement
|
Obtention du Numéro
d'Impôt
|
Direction Générale des
Impôts
|
Lettre de demande
- Pièce d'identité (carte d'identité, de
résident pour
les étrangers ou du passeport)
- Copie du NRC
- Copie du N° Identification Nationale
- Contrat de bail ou titre de propriété
- Autorisation d'ouverture
- Permis d'exploitation
- 2 photos passeports
|
Source :http://www.mobilitecongo.be
· Pour une société
Formalités
|
Services
Compétents
|
Pièces à fournir
|
Rédaction des statuts de
la société
|
Cabinet d'avocats
|
Projet de la société
|
Obtention pour le gérant
de l'Extrait du casier
judiciaire
|
Direction de la Police
judiciaire - Service des
casiers judiciaires
|
Pièce d'identité (carte d'identité, de
résident pour
les étrangers ou du passeport)
|
Obtention pour le gérant
des Attestations :
- De résidence
- De non fonctionnaire
|
Commune du ressort du
siège social
|
Pièce d'identité (carte d'identité, de
résident pour
les étrangers ou du passeport)
|
Obtention de
l'Attestation de
confirmation du siège
|
Commune du ressort du
siège social
|
Copie des Statuts de la société
|
Légalisation des Statuts
|
Office Notarial
|
-Lettre de demande de visa de légalisation des
Statuts au Secrétaire Général du Commerce
Extérieur pour compte de la Société ;
- Permis de légalisation ;
- Attestation de confirmation de siège
- Statuts originaux (en 5 exemplaires)
|
Immatriculation au
Nouveau Registre de
Commerce (NRC)
|
Greffe du Commerce/
TGI du ressort du siège
Social
|
Dossier du gérant :
Extrait du casier judiciaire
Attestation de résidence
Attestation de «non fonctionnaire»
Copie de la pièce d'identité (carte
d'identité, de
résident pour les étrangers ou du passeport)
Spécimen de signature (4 ou 5 fois)
- Trois exemplaires des Statuts notariés (original + 3
photocopies)
|
Obtention du Numéro
d'Identification Nationale
|
Secrétariat Général à
l'Économie Nationale
|
Copie carte d'identité ou visa d'Établissement
pour
Expatriés
- Copie du NRC
- Copie des Statuts notariés
|
Obtention du Numéro
d'Impôt
|
Direction Générale des
Impôts
|
Lettre de demande
- Copie des statuts notariés
- Copie de NRC
- Copie du N° d'Identification Nationale
- Contrat de bail ou titre de propriété
- Autorisation d'ouverture
- Permis d'exploitation
- Acte ayant accordé la personnalité juridique
|
Publication des statuts
au Journal Officiel
|
Service du Journal
Officiel
|
Texte dactylographié des statuts
|
Source :
http://www.mobilitecongo.be
1.5.2. Coûts pour
certaines démarches juridico-administratives
Tableau n°1.4. Coûts pour certaines
démarches juridico-administratives
Formalités
|
Services compétents
|
Coûts
|
Observations
|
Autorisation d'exercer le commerce
|
Secrétariat Général du Ministère du
commerce extérieur.
|
1.000 USD pour les sociétés
500 USD pour les établissements.
|
Cette formalité est requise seulement pour les Etrangers.
|
Authentification des statuts
|
Office Notarial
|
50 USD
|
|
Immatriculation au NRC
|
Greffe de Tribunal de Commerce
|
§ 800$ USD lorsque les étrangers sont majoritaires
dans la participation au capital
§ 200 USD (congolais majoritaires)
|
|
Numéro Identification Nationale
|
Secrétariat Général du Ministère de
l'Économie Nationale
|
200 USD pour les sociétés ;
100 USD pour les établissements.
|
|
Numéro Impôt
|
Direction Générale des Impôts
|
Gratuit
|
|
Numéro Import-Export
|
Secrétariat Général du Ministère du
Commerce Extérieur.
|
§ 250 USD pour les sociétés ;
§ 125 USD pour les établissements.
|
|
Source : MAYENGO FUAWANZOLELA, A.
(2015)
Les démarches pour la création des TPE ou PME
à faible capital de démarrage peuvent se faire au niveau des
communes pour un montant maximal de 150 USD :
- Autorisation d'ouverture ;
- Patente ;
- Fiche opérateur économique ;
- Fiche environnement ;
- Permis d'exploitation ;
- Etc.
1.6. ETAT DE LA
QUESTION
Nous ne pouvons pas prétendre être
les premiers à aborder un tel sujet. De nombreuses autres personnes ont
mené des recherches sur des sujets similaires dans des domaines
diversifiés et ont abouti à des résultats que nous allons
essayer de présenter :
N'GOTTA K. CELAINE, Climat des affaires et performance
des firmes en Côte d'Ivoire, BUPED N° 14/2012
Dans cette étude, l'auteur se propose d'examiner le
lien entre le climat des affaires et la performance des entreprises en
Côte d'Ivoire. Tout au long de son étude, l'auteur montre que le
climat des affaires se compose de plusieurs dimensions qui intègrent la
gouvernance économique de l'Etat et qui influent fortement sur la
compétitivité des entreprises.
Cependant, l'auteur part des questions ci-dessous et tente d'y
trouver des réponses :
- Dans quelle mesure les diverses composantes du climat des
affaires affectent-elles la performance des entreprises ivoiriennes ?
- Quel est l'impact de la réglementation des affaires
et des barrières administratives sur la productivité totale des
facteurs, le volume des ventes, le taux de croissance de l'emploi ?
- A quel degré la gouvernance, la fiscalité et
l'accès au crédit contribuent-t-ils à
l'amélioration des performances des entreprises ?
- Quelle est la part des infrastructures dans l'explication de
la performance des entreprises ?
Ainsi donc, les résultats de son étude ont
montré que l'insécurité influence négativement la
productivité totale des facteurs et le volume des ventes des entreprises
ivoiriennes par contre, l'obtention des licences et l'accès au
crédit influencent positivement la compétitivité de ces
derniers. En outre, les variables de contrôle telles que l'âge de
l'entreprise, le genre capté par le nombre de femmes qui travaillent
dans l'entreprise, le niveau d'expérience du manager et son niveau
d'étude influencent positivement la performance. En fin, les entreprises
du secteur manufacturier tout comme celles ayant une forte proportion
d'actionnaires nationaux et celles dirigées par les africains sont moins
performantes que les autres.
De ce qui précède, notre étude se
différencie de celle-ci, non seulement du point de vue spatial mais
aussi du fait que la performance ici est analysée dans plusieurs
domaines notamment technique et économique alors que nous nous sommes
limité à déterminer l'impact du climat des affaires sur le
seul niveau d'activités.
Prof. Roger MASSAMBA Professeur de droit de
l'Université de Kinshasa au troisième cycle et Président
de la Commission Nationale OHADA, droit OHADA, facteur déterminant dans
l'amélioration du climat des affaires, CPCAI-Revue-Climat des affaires
et des investissements en RDC-N°01, page 11.
Selon cet auteur, L'OHADA est l'un des facteurs les plus
déterminants dans l'amélioration du climat des affaires en RDC.
Sans le droit OHADA, l'amélioration du climat des affaires est
bloquée parce que c'est à partir du Droit OHADA que le
Gouvernement congolais veut renforcer sensiblement la sécurité
juridique et judiciaire. Cela signifie qu'avec des textes clairs et modernes
adaptés et accessibles, il est possible que les investisseurs nationaux
ou étrangers se disent : « je peux me lancer dans telle
ou telle autre activité avec une organisation judiciaire au niveau
communautaire plus rassurante qu'autre fois ». Les milieux d'affaire
se sentent plus sécurisés par ce qu'ils se diront que même
s'il ya encore de petites hésitations au niveau national, on finit quand
même par se rattraper et c'est aussi une forte contribution dans la lutte
contre la corruption. En fin, l'auteur pense que le renforcement du
mécanisme d'octroi des crédits et la transparence pour les
crédits avec la publicité sur les sûretés
mobilières apportés par le cadre juridique de l'OHADA feront
qu'à ce que les banques soient plus enclines à octroyer des
crédits pour l'émergence des activités commerciales.
En effet, l'auteur de ce travail nous complète car tout
au long de sa réflexion, il met l'accent sur la sécurité
juridique et judiciaire qu'a apporté l'OHADA dans l'environnement des
affaires par le fait pour les investisseurs d'être rassuré.
Cependant notre travail se différencie du sien par le fait que nous nous
sommes proposé d'aller un peu plus loin et de ne pas considérer
la sécurité judiciaire et juridique comme l'unique facteur
intervenant dans l'amélioration du climat des affaires, et dans notre
travail, nous avons encore insisté sur la problématique de la
mise en application effective des lois et traités ratifiés par le
Gouvernement congolais.
Elvis MUTIRI WA BASHARA, Vice-président du
Centre National d'Arbitrage, de Conciliation et de Médiation (CENACOM),
la mentalité doit changer, CPCAI-Revue-Climat des affaires et des
investissements en RDC-N°01, page 19.
Selon le Vice-président du CENACOM, une structure
créée par la Fédération des Entreprises du Congo
(FEC), et s'inscrivant dans la ligne de ses activités en tant que
chambre de commerce, d'industrie, de métiers et d'agriculture en RDC,
pense que la RDC en ratifiant la convention de New-York, convention portant sur
l'exécution des sentences arbitrales qui est un instrument
juridique qui participe à la transparence des contrats commerciaux,
constituera un élément extrêmement important car la RDC
s'insère dans le conseil des nations comme un Etat qui accepte les
règles commerciales mondiales.
L'adhésion à la convention de New-York est un
élément qui entre dans un ensemble de mesures que le Gouvernement
doit prendre pour améliorer le climat des affaires. La convention de
New-York à elle seule dit-il, ne peut rien, c'est parmi un attelage
d'instruments internationaux qui permettent de rassurer les investisseurs du
point de vue sécurité juridique et judiciaire. Elle participe de
ce point de vue à l'amélioration du climat des affaires. Mais une
fois encore, pour l'amélioration du climat des affaires, il ne suffit
pas d'avoir des mesures qui sont appliquées à Kinshasa et oublier
que dans l'ensemble de la République il ya de la résistance de la
part des agents de l'ordre et de l'administration publique d'où il faut
changer la mentalité.
Pour clore ses pensées, le Vice-président de la
CENACOM poursuit en insistant que la mentalité doit changer. Il faut
dit-il, que plusieurs représentants de l'autorité implique dans
les activités économiques, comprennent que la meilleure
façon d'améliorer le climat des affaires, c'est de laisser libre
l'exercice du commerce et des activités économiques. Tout le
poids repose effectivement sur le pouvoir public conclut-il.
En effet, l'auteur demande avec insistance aux agents de
l'administration publique et fiscale de changer la mentalité. Ce travail
nous complète donc car dans le nôtre, nous avons aussi
insisté sur la corruption, l'impunité et les tracasseries
administratives et institutionnelles qui gangrènent l'activité
économique du pays. Or, pour bannir toutes ces antis valeurs, il faut
nécessairement que la mentalité puisse changer. Ainsi donc, dans
le cadre de notre étude, nous avons intégré d'autres
éléments lesquels l'auteur n'a pas évoqué pour
mieux analyser le climat des affaires dans le pays.
Alsy Wamono- Kuyela, L'assainissement du climat des affaires
en RDC. Un atout majeur pour son développement socio- économique,
Université libre de Kinshasa, TFC, 2012
L'auteur cherche à démontrer tout au long de son
travail, l'intérêt qu'a la RDC à assainir son climat des
affaires. Dans le vif de son travail, il montre que la RDC a besoin des
investissements pour son développement socio-économique et pour
trouver des investissements, les pouvoirspublics doivent attirer massivement
les investisseurs étrangers à apporter leurs capitaux en
République Démocratique du Congo et pour que cela soit possible,
la RDC doit chercher en premier lieu à assainir son environnement macro-
économique lequel reste peu rassurant et malsain.Ensuite
dit-il, les autorités politiques doivent instaurer la paix en
mettant un terme à la crise qui ronge le climat politique et menace la
stabilité politique, économique et celle des institutions du
pays.
Pour terminer, l'auteur recommande à la RDC d'assurer
la sécurité juridique aux investisseurs étranges en
présentant un code des investissements cohérent et convaincant
pour ces partenaires en créant notamment des zones franches dans
lesquelles les entreprises ne paient pas l'impôt et payent aux
employés les salaires qui leur donnent satisfaction.
De ce qui précède, le raisonnement de cet auteur
nous complète dans la mesure où nous estimons tous que le climat
des affaires en RDC est malsain et peu rassurant et que les pouvoirs publics
doivent nécessairement fournir d'énormes efforts pour l'assainir
et en plus, nous avons tous tenté de montrer qu'un climat des affaires
malsain ne favorise pas l'implantation des investisseurs dans le pays et donc
pas de développement socioéconomique. Notre travail se montre
alors différent de cet auteur dans la mesure où nous ne nous
sommes pas limités uniquement sur les reformes théoriques
menées par les pouvoirs publics mais nous avons voulu analyser la
situation sur la base de ce qui se fait sur le terrain. En outre, contrairement
à ce travail qui préconise une zone franche où les
entreprises ne paient pas l'impôt, le nôtre préconise une
approche selon laquelle les entreprises paient l'impôt qui respecte les
critères d'un bon impôt, notamment un impôt juste, rentable,
productif, sans aucune tracasserie de la part des agents de l'administration
fiscale.
Romain CIZA, la fiscalité dans le secteur des
télécoms et la croissance du mobile en RDC, Genève du 1-2
sept. 2011, ARPTC
Dans cet article, l'auteur se propose d'analyser les effets de
la fiscalité dans le secteur de la télécommunication et
ses impacts sur la croissance du mobile en RDC. A cet effet, il récence
le type de la fiscalité directe dont il énumère :
contribution redevances annuelles concessions : 2% du chiffre d'affaires
(CA) ; redevance sur fréquences : #177; 2,4% du CA;
redevance des numérotations : #177; 2% du CA ; impôt sur
les bénéfices : 35% ; et récence d'autre part le
type de la fiscalité indirecte (parafiscalité) à
savoir : droits d'accises et de consommation : 10%
prélevé sur toutes les consommations cellulaires en RDC ; la
taxe de régulation : 0,05% ; la TVA : 16% ; les
charges fixes prélevées sur le CA des opérateurs :
6%.
Avec cette illustration, l'auteur montre dans son article que
les taxes directes sur le chiffre d'affaires affectent la capacité des
opérateurs à affecter la part prévue pour le
réinvestissement dans le déploiement du réseau cellulaire
et les taxes indirectes affectent le niveau de consommation des abonnés
qui in fine affecte le revenu des opérateurs économiques dans ce
secteur en limitant leur capacité à contribuer à la
croissance. L'auteur montre en outre, les incidences, facteurs
défavorables voire aggravants, les difficultés d'adaptation de
l'économie dans une optique de quête de la croissance et de la
compétitivité. Il montre comment à court terme, une
augmentation des taxes et impôts peut générer des recettes
publiques significatives mais pourrait y résulter en de pertes
d'opportunités du revenu fiscal à moyen et en long terme. Une
taxe d'entrée très élevée sur les terminaux
(matériels informatiques) poursuit-il, risque d'éloigner les
importateurs officiellement établis et de favoriser le
développement d'un marché informel utilisant des circuits
parallèles difficilement contrôlables par le service fiscal.
Pour clore son article, l'auteur montre que la
fiscalité mal pensée (très forte pression fiscale) peut
affecter la croissance par le ralentissement d'implantation des entreprises, ce
qui en long terme peut réduire la contribution des opérateurs
économiques au PIB du pays, en d'autres termes, l'arrêt ou le
ralentissement des investissements. En plus, conclut-il, qu'une
fiscalité élevée affecte l'accessibilité des prix
des produits et services pour les populations notamment les plus pauvres.
A ce qui précède, notre travail se distingue de
cet article du fait que l'auteur s'est limité uniquement à
l'aspect fiscalité et cela, dans le seul secteur de
télécommunication. Au contraire, notre travail s'est
proposé d'analyser plusieurs aspects économiques notamment ceux
énumérés dans le rapport Doing Business. En plus, nous
avons fait recours à l'Analyse en Composantes Principales (ACP) alors
qu'aucun de nos prédécesseurs ci-haut cités, n'a
utilisé cette méthode.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre portant sur les considérations
théoriques dans lesquelles nous avions abordées notre
étude, il nous a beaucoup plus été question dans la
première section, de présenter et d'essayer de donner certaines
définitions aux différents concepts clés de cette
étude ; et dans la seconde section, nous nous sommes
intéressé aux indicateurs intervenant dans le classement du
climat des affaires à travers le groupe de la Banque Mondiale
« Doing Business ». Certes, il existe plusieurs
manières d'analyser le climat des affaires mais nous nous sommes
limité à ces seuls indicateurs et avons-nous essayé
d'illustrer le résumé du rapport Doing Business 2016 afin de voir
l'efficacité des reformes menées par différents
gouvernements dans le domaine économique. Et dans la troisième
section, nous nous sommes proposé d'analyser l'efficacité des
réformes entreprises par les pouvoirs publics congolais à travers
l'ANAPI et le CPCAI. En effet, nous avons eu l'impression que lesdites reformes
sont beaucoup plus théoriques et non pratiques sur le terrain. Dans la
quatrième section, nous avons focalisé notre attention sur les
variables influençant le climat des affaires en citant quelques-unes que
nous estimons être à la base de la détérioration du
climat des affaires en RDC. Ainsi donc, dans les chapitres qui suivent, nous
testerons ces variables grâce aux enquêtes que nous mènerons
sur le terrain pour savoir s'elles sont réellement à la base de
cette situation qui gangrène l'économie congolaise. Et pour clore
ce chapitre, nous avons présenté la revue empirique. Cependant,
nous nous sommes proposé de lire différents auteurs qui ont
mené des recherches similaires à notre étude, nous avons
présenté leurs points de vue et même, nous les avons
confrontés par rapport aux nôtres dans le but de nous
compléter.
Ainsi donc, enfin, la notion du climat des affaires est une
notion multidimensionnelle qui s'étend sur les investissements, sur les
secteurs public et privé, sur les institutions administratives
étatiques et paraétatiques, sur les entreprises individuelles et
sociétaires de petite, moyenne et grande taille, sur les
activités commerciales, industrielles et artisanales, sur
l'économie formelle et informelle et donc sur toute chose ayant trait
avec la vie économique d'un pays.
CHAPITRE DEUXIEME
PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre comprend d'une part la présentation du
milieu d'étude qui est la ville de Bukavu ; et d'autre part,
l'approche méthodologique.
2. PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE
2.1. PRESENTATION DE LA VILLE
DE BUKAVU
La ville de Bukavu a été
créée par l'ordonnance-loi n° 12/137 du 3 septembre 1957.
Ancien chef lieu de l'ancienne région du Kivu, Bukavu est devenu chef
lieu de l'actuelle province du Sud Kivu par l'ordonnance loi n°80/031 du
20 juillet 1988 portant découpage territorial de l'ancienne
région du Kivu.
1.1.2. Situation géographique9(*)
Bukavu est une ville à relief
accidenté situé dans le graben de l'Est de l'Afrique, dans la
Région des grands lacs. Son altitude moyenne est de 1635 m, et est
située entre 2° 30' 55? de latitude Sud et 28° 50' 42? de
longitude Est. Elle est limitée au Nord-Ouest par le territoire de
Kabare ; à l'Est par la rivière Ruzizi formant ainsi une
limite naturelle entre la République Démocratique du Congo et la
République du Rwanda ; au Sud par les territoires de Walungu et
Kabare. La présente position géographique justifie
aisément son climat tropical humide, tempéré par
l'altitude et les influences du lac Kivu.
1.1.3. Organisation
politico-administrative
La ville de Bukavu a une superficie de 60,00 km².
Ce tableau présente d'une manière
synthétique la subdivision administrative de la ville de
Bukavu :
Tableau n°2.1. : Subdivision administrative
de la ville de Bukavu.
Communes
|
Superficie
|
Quartiers
|
Localités
|
Bagira
|
37,60 km²
|
Nyakavogo
Lumumba
Kasha
|
Fariala, Potopoto, Chinyamuzige, Jajamgu, Kabozo, Mulambula,
Chenema, Chikonyi, Kahosa, Chiriri, Mulwa et Chahi
|
Kadutu
|
10,10 km²
|
Mosala
Nyamugo
Kasali
Chimpunda
Kalerhe
|
Kanrumva, Buholo, Funu, Utu, Lomami, Byasi, Ulindi, Rukumbuka,
Elila, Nyamulagira, Sake, Busoka, Nyakabira, Nyofu
|
Ibanda
|
12,30 km²
|
Ndendere
Nyalukemba
Mpanzi
|
Nyamoma, Ruzizi, Maniema, Nyawera, Muhumba, Nguba, Major
vangu, Bizimana, Mulengeza, Kazaroho.
|
Source : BIENVENU LWANGO (2014), la
prolifération des communautés ecclésiastiques à
Bukavu. Etat des lieux et estimation des revenus provenant des contributions
des membres. TFC, UEA, Inédit.
1.1.4. Démographie
La ville de Bukavu compte environ 806 940 habitants (2012)
réparties dans les trois communes que compte la ville. La densité
de la population est de 13 449 habitants par km2.10(*)
1.1.5. Economie
L'activité économique de la ville de Bukavu
s'organise dans les trois secteurs économiques notamment le secteur
primaire, secondaire et tertiaire. Le commerce est l'une des activités
les plus développées à Bukavu. Il est soutenu par des
grands hommes d'affaires qui disposent de grands magasins et
dépôts à travers la ville.
a. Le secteur primaire
Dans ce secteur, la population de Bukavu organise les
activités de l'agriculture, la pêche et l'élevage.
- L'agriculture
Elle n'est pas aussi développée dans la ville de
Bukavu. C'est une agriculture d'autosubsistance. Ainsi, la plupart des produits
agricoles consommés à Bukavu proviennent des territoires
(milieux ruraux) et des pays frontaliers (Rwanda et Burundi) (V. KAFIRA et
al, 2005).
- L'élevage
Elle n'est pas aussi développée dans la ville de
Bukavu et concerne celui de basse cours (canards, poules, pigeons, ...) et
des petits bétails (porcs, chèvre, mouton, ...) qui ne
suffit pas pour alimenter toute la ville (V. KAFIRA et al, 2005).
- La pêche
Elle est pratiquée sur le lac Kivu. Deux types de
pêche y est pratiquée : la pêche traditionnelle (par un
équipement rudimentaire : pirogue taillée dans un tronc
d'arbre, filets de dimensions réduites, lignes qui présente un
rendement très faible) et la pêche artisanale (résultant de
l'amélioration d'engins utilisés dans la pêche
traditionnelle : 3 pirogues attachées par de longues perches, de
filets et un système d'éclairage constitué par des lampes)
(V. KAFIRA et al, 2005).
b. Le secteur secondaire
C'est le secteur de l'industrie et de transformation. Parmi
les branches du secteur industriel, nous pouvons distinguer dans la ville
quelques entreprises industrielles que nous pouvons classer selon leurs types
d'activités. Ainsi nous avons : fruits, de l'eau minérale et
de l'extraction, traitement et vente de miel, il s'agit principalement de
SOJUF, OLAME, MUGOTE (ne fonctionne plus actuellement suite à la
multiplicité d'impôts), KIVU ASALI, MINERAL HONGO, KIVU FRUIT,
RAFIKI, ...
La BRALIMA qui se charge de la fabrication de la limonade et
de la bière, la PHARMAKINA et le BDOM qui produisent et commercialisent
les médicaments, spécialement la quinine et l'arinate, le GINKI
qui se charge de la fabrication des matelas et de la commercialisation des
produits pétroliers, la SNEL et la REGIDESO se chargent respectivement
du service de la production et de la fourniture en électricité et
en eau, et bien d'autres qui relèvent du secteur purement artisanal
(V. KAFIRA et al. 2005).
c. Le secteur tertiaire
C'est le secteur qui regroupe les services comme les
administrations, les banques, le commerce, l'enseignement, .... Notons que dans
la ville de Bukavu, ce secteur est plus constitué des services
privés que publics suite à la défaillance de l'Etat
congolais.
Parmi les activités qu'englobent les services
privés, nous pouvons citer celles en rapport avec le commerce, le
transport, les banques et les coopératives, les compagnies d'assurances
et de gardiennage, l'hôtellerie, les bars et restaurants (I. A.WAMBA,
2010).
- Les sociétés de gardiennage
A cause de l'insécurité grandissante dans la
ville, plusieurs compagnies de sécurité ont vu le jour dès
la rébellion de 1997. Il s'agit principalement de Kenya Kazi Security,
Delta Protection, Human Dignity in the World (HDW), Graben Security, Groupe
Ciel Ouvert (GCO). Toutes ces entreprises sont des capitaux étrangers
mais utilisant la main d'oeuvre locale (I. A.WAMBA, 2010).
- Le secteur d'assurance
La seule compagnie d'assurance et qui a le monopole en RDC est
la SONAS. Elle a mission de garantir la population et leurs biens et indemnise
en cas de sinistre. Signalons que dans la période de 1998 et 2003, la
SCAR (société congolaise d'assurance et de réassurance),
une société créée pendant la rébellion,
était en concurrence avec la SONAS mais, elle a été
supprimée après la période de la transition politique en
RDC.
- Le secteur du commerce
Le commerce renferme une grande partie de la population de la
ville de Bukavu. Dans chaque commune, on dispose d'au moins un petit
marché des produits alimentaires. Le marché de Kadutu est le plus
grand centre de commercialisation de tous les produits dont la ville dispose.
Il ya aussi présence de petits marchés de secours pour les
ménages, appelés « limanga » au tour des
routes dans certains quartiers surtout populaires. Parmi ces marchés
nous pouvons citer :
Dans la commune d'Ibanda : le marché du Feu-Rouge,
de Nyawera, de Nguba, le petit marché de l'Edap, de « chez
bilala » à Muhungu, au quartier Latin, à l'Essence
Major-Vangu.
Dans la commune de Kadutu : le marché Basho, le
petit marché de Buholo, à la place dite Limanga à Kasali,
au Beach Muanzi, à Kaduru, etc.
Dans la commune de Bagira : le marché de Bagira,
de la Brasserie, de Ciriri, etc.
Dans tous ces marchés cités, la plupart des
commerçants pratiquent le petit commerce à l'exception de
quelques grands magasins situés un peu partout tout au long des routes
(I. A. WAMBA, 2010).
- Le secteur de transport et communication
La ville de Bukavu connait principalement trois voies de
communication à savoir :
- La voie aérienne par l'entremise de l'aéroport
de Kavumu, le seul que dispose la ville et qui ne peut accueillir des avions
gros porteurs ;
- La voie terrestre qui comprend plus ou moins 4 axes routiers
dont Bukavu-Goma, Bukavu-Uvira, Bukavu-Shabunda,
Bukavu-Hombo-Walikale-Kisangani et même Bukavu-Rwanda.
- La voie lacustre qui facilite la communication entre la
ville de Bukavu et la ville de Goma
En ce qui concerne la communication cellulaire, 4
sociétés de télécommunication assurent une
avancée significative dans ce domaine. Il s'agit de Vodacom, Airtel,
Orange et Tigo.
- Institutions financières et non financières
Dans la ville de Bukavu, l'on remarque la présence de
quelques institutions bancaires comme la Banque Centrale du Congo (BCC), la
Banque Commerciale du Congo (BCDC), la Banque International de l'Afrique pour
le Congo (BIAC), la FBN banque, le Rawbank, la Trust Marchant Bank (TMB),
etc. ; quelques institutions financières non bancaires comme la
Caisse d'Epargne du Congo (CADECO), Institut National de Sécurité
Sociale (INSS) ; quelques institutions de micro finances et
Coopératives d'Epargne et de Crédit comme le FINCA, la MECRE,
COOPEC NYAWERA, COOPEC CAHI, COOPEC KAWA, COOCEC KIVU, COOPEC IMARA,
etc. ; quelques messageries financières comme SOFICOM, DATCO,
Solidarité, etc. ; quelques régies financières comme
la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA/SK), la
Direction Provinciale des Impôts (DPI/SK), la Direction
Générale des Recettes Administratives et Domaniales (DGRAD/SK),
le Fonds pour la Promotion de l'Industrie (FPI/SK), le Fonds pour la Promotion
Culturelle (FPC/SK).
d. Le secteur informel
Le secteur informel est fort développé
à Bukavu, les activités informelles couvrent la majeure partie de
la population de la ville de Bukavu avec des capitaux parfois importants. Cette
ampleur du secteur informel s'explique par le fait de la disparition du secteur
primaire et secondaire à tous les niveaux.
Parmi ces activités nous pouvons citer, les petits
commerces ; les maisons d'éditions ; les restaurants, les
cambistes ; les cinés vidéos ; les petites garages de
réparation pour véhicules et motos. Certaines associations avec
comme volet microcrédit, mais non agréer par l'Etat, etc. (M.
G. W `INDUNGU, 2013).
2.2. APPROCHE
METHODOLOGIQUE
1.1.6. METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE
DES DONNEES
Pour parvenir à trouver les données empiriques
et non empiriques, nous nous sommes servis de quelques méthodes et
techniques.
1.1.6.1. Les méthodes
a. Les méthodes descriptives
Ces méthodes nous ont permis de tracer un portrait
détaillé de la ville de Bukavu : sa situation
géographique, son organisation politico-administrative, sa
démographie et son économie.
b. La méthode d'enquête
La méthode d'enquête nous a permis d'interroger
les dirigeants et cadres des 90 PME installées dans la ville de Bukavu
auxquels nous avons administré le questionnaire d'enquête et
à qui nous avons procédé au sondage d'opinion.
c. La méthode historique
Cette méthode nous a permis d'avoir un bref historique
sur l'ensemble des PME dans lesquelles nous avons mené nos
investigations. Ainsi, nous avons su leurs dénominations, leurs
organisations, leurs fonctionnements, leurs stratégies, leurs
évolutions, leurs difficultés dans le secteur. De même,
cette méthode nous a permis d'avoir un bref historique de la ville de
Bukavu depuis sa création jusqu'à nos jours.
d. La méthode statistique
La méthode statistique nous a permis d'analyser et
d'interpréter les données que nous avions pu récolter sur
le terrain. Ainsi donc, nous avons utilisé des programmes et logiciels
statistiques afin d'analyser ces données et d'en tirer les conclusions
qui s'imposent.
1.1.6.2. Les techniques
a. La technique documentaire
Cette technique nous a permis de recueillir des informations
nécessaires à notre étude à partir des documents
que nous avons pu exploiter. Ainsi, nous avons exploité des livres, des
ouvrages, des publications, des magazines, des travaux de recherche et des
articles publiés sur internet. De même, nous avons exploité
des rapports notamment ceux de la FEC Sud-Kivu, de la DPMEA, de la Mairie de
Bukavu, les rapports de quelques PME installées à Bukavu, les
rapports des Nations Unies et ceux du PNUD, afin de constituer la base
théorique de cette oeuvre.
b. Les interviews libres
Ces interviews se sont limitées principalement à
des entretiens que nous avons eus avec certains responsables de
l'administration fiscale du Sud-Kivu (DPI), de la FEC/Sud Kivu et de la Mairie
de Bukavu, certains responsables et cadres des PME de la ville et quelques
exploitants individuels. Ces interviews se sont faites au mois de juin 2016 et
ont porté essentiellement sur les grands problèmes que
rencontrent les PME dans l'exercice de leurs activités dans la ville de
Bukavu.
c. Le questionnaire
La technique du questionnaire nous a permis d'élaborer
un certain nombre des questions que nous avions adressées aux
opérateurs économiques à travers 90 PME installées
dans la ville de Bukavu. Ce questionnaire comporte dans la plus grande part,
des questions fermées pour nous faciliter l'encodage des données
mais aussi nous avions voulu donner à nos enquêtés la
possibilité de s'exprimer en leur proposant quelques questions ouvertes.
En outre, notre questionnaire est structuré de trois principales parties
dont la première concerne la présentation du sujet et de
l'enquêteur ; la deuxième concerne l'identification de la PME
à enquêter et du manager de celle-ci ; et la troisième
porte essentiellement sur les variables pouvant influencer le niveau
d'activités des PME dans la ville de Bukavu. De même nous avons
fait recours à l'échelle de Likert.
Une échelle de Likert (du nom du psychologue
américain
Rensis Likert) est une
échelle de mesure répandue dans les questionnaires
psychométriques.
La personne interrogée exprime son degré d'accord ou de
désaccord vis-à-vis d'une affirmation
(l'énoncé)11(*).L'échelle contient en général
cinq ou sept
choix de
réponse qui permettent de nuancer le degré d'accord ou de
désaccord.
d. L'échantillonnage
Cette technique nous a permis de déterminer parmi les
1347 PME installées dans la ville de Bukavu, un échantillon
représentatif avec lequel nous avons pu ressortir les
caractéristiques de toute la population, c'est-à-dire tous les
opérateurs économiques de la ville de Bukavu. Nous
précisons la taille de l'échantillon sur la page suivante.
e. Technique d'observation
Cette technique nous a permis d'observer
systématiquement certaines PME installées dans la ville de Bukavu
que nous avons eu l'opportunité de visiter. Il s'agit d'observer le
déroulement de leurs activités, observer leur comportement face
aux agents de l'administration fiscale (principalement la DPI) et des taxateurs
de la mairie en vue de constater la pertinence de nos hypothèses.
1.1.7. METHODES ET
TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES DONNEES
1.1.7.1. ACCES AUX DONNEES
a. Base de sondage
Notre base de sondage est représentée par les
petites et moyennes entreprises de la ville de Bukavu. Cette dernière
est constituée de 1347 petites et moyennes entreprises (DPMEA,
registre des PME de la ville de Bukavu, Octobre 2016). Ce nombre de PME
étant important, il nous a été impossible de
procéder au recensement de celles-ci. Dans ce cadre, nous avions
été amenés à sélectionner sur cette base de
sondage, un échantillon représentatif des petites et moyennes
entreprises de Bukavu.
b. Choix et détermination de la taille de
l'échantillon
Le choix de l'échantillon permet d'assurer la
représentativité de la population totale à partir d'un
nombre réduit d'individus (PELLEMANS, 1999). La théorie
de l'échantillonnage apporte un certain nombre de règles
précises permettant avec un risque d'erreur connu de déterminer
le nombre de personnes à interroger. Pour notre cas, comme notre
population est finie et dénombrable, la méthode
développée par COCHRAN (1977), nous a semblé bien
appropriée pour déterminer la taille de notre
échantillon.
L'échantillon de notre enquête
qualito-quantitative a été ainsi établi sur base de la
technique d'échantillonnage aléatoire ou occasionnel.
c. Détermination de la taille de
l'échantillon
Après la démarche de la pré-enquête
il s'est dégagé qu'un nombre important de responsables de
petites et moyennes entreprises ont affirmé à 90% que les
impôts influent sur le niveau d'activité des leurs PME, par contre
seul 10% de ces derniers ont réfuté que ce ne sont pas les
impôts qui influent sur le niveau d'activité des leurs PME.
Ainsi :
= = = 96, 04 96 PME
Selon COCHRAN la taille de l'échantillon corrigé
est donné par :
= 89, 61 90 PME
Avec Z : la valeur critique de la table de la loi normale
centrée réduite ;
|
p : la proportion des PME qui sont d'accord; estimée
à 90% ;
|
q : la proportion des PME qui ne sont d'accord ;
estimée à 10% ;
|
N : la taille de la population ;
|
no: la taille de l'échantillon non
corrigé ;
|
d : la marge d'erreur étant égale à 6 %
pour cette étude ;
|
nc: la taille de l'échantillon corrigé.
|
· Calcul du taux de sondage (f) :
1.1.7.2. ANALYSE DES DONNEES
Pour l'analyse et le traitement des données que nous
avons pu récolter sur le terrain, nous recourons à l'approche
économétrique basée sur la régression multiple. De
même, la statistique descriptive et l'analyse des paramètres
relatifs à chacune des variables retenues dans cette étude sont
rendues possibles grâce à la mise en oeuvre de la base des
données en Excel et le traitement des données dans le logiciel
SPSS 20.0
A. La présentation du modèle
ACP
L'analyse en composantes principales (ACP) ou Principal
Comporent Analysis (PCA), est une méthode de la famille de l'analyse des
données et plus généralement de la statistique multi
variée ; qui consiste à transformer des variables liées
entre elles (dites "corrélées" en statistique) en nouvelles
variables décorrélées les unes des autres. Ces nouvelles
variables sont nommées "composantes principales", ou axes principaux.
Elle permet au praticien de réduire le nombre de variables et de rendre
l'information moins redondante.
L'ACP est majoritairement utilisée pour décrire
et visualiser les données ; et les décorréler. La nouvelle
base est constituée d'axes qui ne sont pas corrélés entre
eux.
Principe général de la méthode.
On applique usuellement une ACP sur un ensemble de N variables
aléatoires X1, ..., XN connues à partir d'un échantillon
des réalisations conjointes de ces variables. Cet échantillon de
ces N variables aléatoires peut être structuré dans une
matrice M, à K lignes et N colonnes.
Chaque variable aléatoire , dont n, ...,
,n sont des réalisations indépendantes, a une moyenne et un
écart type. L'ACP consiste à rechercher des variables
artificielles qui soient des combinaisons linéaires des variables
initiales.
Mathématiquement, cela s'explique par le fait qu'on a
construit une base particulière de [ ,..., ] orthonormée.
Cette base est constituée de vecteurs ,. . . , (variables
artificielles) choisis de telle sorte que les sommes des carrés des
distances des variables à chacun des sous- espaces [ ]; [ , ];
... ; [ , .. , ] soient minimales. Les axes engendrés par les
variables artificielles , ..., sont appelés axes principaux.
La base ( , . . ., ) est constituée par les
vecteurs propres relatifs aux valeurs propres non nulles de cette matrice
symétrique calculés à partir des produits scalaires deux
à deux des variables (pour le cas centré réduit, on
retrouve la matrice des corrélations). Plus la valeur propre est grande,
meilleure est la représentation des variables par l'axe principal
correspondant. Généralement les premiers axes " drainent " la
majeure partie de l'information contenue dans le tableau initial des
données (WISSEMA, 2006).
B. Spécification du modèle
théorique
Le cadre d'analyse retenue est constitué d'un
modèle qui met en relation les variables indépendantes
(explicatives) et la variable dépendante (expliquée). Il s'agit
de mettre sur pied les principaux facteurs influençant le niveau
d'activités des opérateurs économiques
représentés par les PME. Ainsi donc dans les lignes qui suivent,
nous présentons les variables les unes après les autres, la
justification théorique et l'hypothèse quant à ce qui
concerne le signe attendu.
a. La variable dépendante
La variable dépendante retenue dans cette étude
est « le niveau d'activités des opérateurs
économiques ». Cette variable quantitative sera
mesurée par le chiffre d'affaires et sera
ensuite expliquée par d'autres variables appelées exogènes
ou indépendantes.
Le Chiffre d'affaires (CA)
Selon Y. BERNARD, et COLLI cité par Ernest IRONGA
MAGAYANE (2007), le chiffre d'affaires est défini comme étant un
montant global obtenu au cours d'une période donnée des ventes de
biens et services effectuées par un agent économique.
On peut encore définir le chiffre d'affaires comme
étant le montant total des ventes (ou affaires) des marchandises, des
produits fabriqués (et même le transfert des
propriétés contre le paiement d'un prix mais également les
cessions de droits ou les louages d'objets) ou des prestations de services
d'une entreprise ou de toute structure commerciale durant une année
(exercice comptable) et ceci dans le cadre de son activité
professionnelle, courante et normale.12(*)
Le chiffre d'affaires permet donc d'apprécier
l'activité et la dimension d'une entreprise et d'en suivre son
évolution dans le temps. Il sert aussi à effectuer des
comparaisons entre les différents acteurs du secteur économique.
Il peut être exprimé hors taxes ou taxes comprises comme les prix
d'une manière générale mais il est
préférable d'en exclure la part des taxes dont l'évolution
est sans rapport direct avec la gestion de l'entreprise (I. E. MAGAYANE,
2007).
b. Les variables indépendantes
Le niveau d'activités des opérateurs
économiques peut être influencé par d'autres
éléments de l'environnement du secteur dans lequel se trouve
l'opérateur économique (la PME). Dans le cadre de cette
étude, nous avons retenu les variables ci-dessous :
1. L'âge de la PME (AG)
Plus l'entreprise à une grande ancienneté dans
l'exercice de son activité, plus elle a l'expérience, cela
étant, elle a une idée sur les dimensions du climat des affaires.
Ainsi, l'âge de l'entreprise peut influencer positivement ou
négativement son niveau d'activité.
Anne-Marie Rollin (2012) établit une relation
qui existe entre l'âge de l'entreprise et son taux annuel de croissance
de l'emploi. Il en découle qu'en moyenne, les entreprises plus jeunes
prennent de l'expansion à un taux inférieur que les entreprises
les plus anciennes. Sur base de son étude, menée en 2008, 65% des
entreprises comptant moins de 10 employés avaient moins de 10 ans tandis
que 85% des entreprises comptant 500 employés ou plus avaient 10 ans ou
plus.
Il en ressort donc que l'âge de l'entreprise a un impact
positif sur sa performance et l'expansion de ses activités d'où
l'augmentation de la création de l'emploi.
2. L'accès au financement (FINANC)
Le financement est très capital dans l'activité
économique. Etant donné que chaque 1UM investit en immobilisation
ou en BFR doit trouver parallèlement 1UM de financement.
L'opérateur économique doit choisir entre les deux sources de
financement à savoir les capitaux propres et les capitaux
empruntés, le financement le moins couteux qui lui permettra une
utilisation adaptée à ses activités (C. SELMER,
2006). Plus généralement les opérateurs
économiques recourent aux capitaux empruntés pour financer leurs
activités, ainsi donc ce choix exige à cet opérateur de
prouver sa capacité à gérer ces emprunts car la
solidité de son entreprise et donc de ses activités en
dépend (C. SELMER, 2006).
Et donc, le financement est une variable non
négligeable dans la vie de l'entreprise. Celui-ci impact le niveau
d'activités de l'entreprise. Lorsque l'entreprise trouve des
financements et qu'elle les gère rationnellement, on observera un impact
positif sur le niveau d'activités de celle-ci et s'elle n'en trouve, on
observera un impact négatif sur le niveau d'activités de
celle-ci.
3. L'accès à la propriété
(APRO)
Plusieurs petites et moyennes entreprises sont des locataires,
c'est-à-dire qu'ils n'ont pas leurs propres locaux où elles
peuvent faire leurs affaires. Cela étant, celles qui ont leur propre
terre, terrain ou locaux réalisent de bons chiffres d'affaires au
détriment de celles qui n'en n'ont pas.
4. La corruption (CORRUPT)
La corruption est l'abus de pouvoir, de la
responsabilité que l'on a dans l'administration des affaires publiques
que privées, le fait de fermer les yeux sur certains actes illicites en
échange d'une somme d'argent, d'un avantage quelconque, d'un poste ou
promotion quelconque en dépit des lois établies, de
l'éthique et de la déontologie professionnelle.
En interne, si certains agents de l'entreprise sont corrompus
et corruptibles, elles vont conduire l'entreprise vers le déclin
c.-à-d. à l'arrêt des activités parce que
réalisant un chiffre d'affaires trop faible. C'est une variable qui
influe négativement sur le chiffre d'affaires des petites et moyennes
entreprises en ce sens que lorsque l'entreprise est corrompue elle peut gagner
bien sûr en chiffre d'affaires, mais sera très mal
réputée au niveau de la communauté, d'où la
provenance de la négativité.
5. Le vol et le désordre (VOLDES)
Le vol et le désordre influent négativement sur
l'activité de l'entreprise en ce sens que dans une entreprise ou
règne le désordre règne également la confusion dans
la décision. On ne saura pas qui décide, qui fait quoi et puis la
chaîne de commandement ne sera pas respectée. Cela doit avoir
nécessairement un impact négatif sur la santé et la bonne
marche des activités de l'entreprise. De même, le vol constitue
une perte, une charge pour l'entreprise. Une entreprise victime de vol
répétitif se verra tomber dans la faillite.
6. Les tracasseries administratives et
institutionnelles (TRACADIN)
Les tracasseries administratives et institutionnelles sont
celles qui concernent les pots-de-vin demandés par les administrations
publiques ainsi que les ministères tant nationaux que provinciaux avant
d'obtenir soit le permis d'exploitation, soit la licence, soit la marque, soit
l'autorisation de construire, etc. ou même un service quelconque de leur
part. Ces différents éléments impactent
négativement le niveau d'activités des opérateurs
économiques qui au lieu d'allouer toute leur trésorerie au
financement des activités, ils sont obligés de réserver
une partie de la trésorerie à faire face à ces
tracasseries ci-haut indiquées.
7. Les impôts et taxes (IMPTAX)
Il s'agit des tracasseries fiscales, celles
occasionnées par les agents de l'administration fiscale et parafiscale.
Ce sont donc des impôts, taxes, redevances et prélèvements
imaginaires qui n'ont aucun fondement dans la loi. Dans la ville de Bukavu en
particulier et dans toute la RDC, nombreuses entreprises meurent suite à
l'excès d'impôts, taxes, redevances et autres
prélèvements obligés par les agents de l'administration
fiscale et parafiscale. C'est le cas de la Société MUGOTE dans la
ville de Bukavu (Interview FEC/SK le 6 juin 2016). Il est clair donc
que les impôts et taxes ont de l'influence négative sur le niveau
d'activités des opérateurs économiques.
8. La capacité managériale
(CAPMAN)
La capacité managériale est un facteur
déterminant dans l'activité économique. Il s'agit donc de
la compétence managériale. Le rôle de l'entrepreneur est
fondamental dans les économies modernes. Il existe une grande
variété de personnalités chez les managers qui
réussissent (W. K.CHAN, R. MAUBORGNE, et al. 2003). Ainsi donc,
le manager doit avoir un certain nombre de qualités. La
difficulté vient du fait que ces qualités, sans être
irrémédiablement innées, n'en sont pas moins fortement
liées à la personnalité et à la psychologie des
hommes. Ces qualités ne se laissent pas facilement cerner et expliquer
de telle manière qu'il serait possible de les enseigner de façon
rigoureuse et infaillible. La ténacité, l'esprit d'initiative, le
sens de responsabilité, la capacité de travail, l'enthousiasme,
l'aptitude à décider, l'art de se vendre, le bon sens et le
jugement, l'adaptabilité, la curiosité, l'écoute d'autrui,
le flair, l'autorité, le charisme, etc.
Le manager doit être capable de créer un nouvel
espace de marché dans un secteur concurrentiel et doit être
capable de changer de schéma de pensée, de ne plus s'enfermer
dans des frontières convenues mais il doit chercher
systématiquement au-delà. A ce moment, il devient possible au
manager de découvrir des créneaux inoccupés qui sont
autant des percées en termes de valeur (W. K CHAN, R. MAUBORGNE, et
al. 2003).
9. La concurrence (CONCUR)
La concurrence désigne la présence
simultanée de plusieurs acteurs agissant de façon rivale sur un
même marché.13(*) Il s'agit donc de la libre confrontation entre
l'offre et la demande. Ainsi donc la concurrence implique une sorte de `guerre
de tous contre tous'. Pour Adam Smith cité par cette dernière
source, dans la Richesse des nations, insiste sur deux aspects de la
concurrence : sa plus ou moins grande intensité a une influence sur
les prix. Elle contribue à baisser les profits. Ainsi donc, la
concurrence a un effet négatif sur l'activité de l'entreprise si
celle-ci ne sait pas construire un avantage concurrentiel et de mesurer
l'attractivité d'un secteur à partir de l'analyse de cinq forces
concurrentiels de Michael Porter.
Pour Vincent Roux, la concurrence c'est le marché qui
impose la marche à suivre. Il y a souveraineté du marché.
En courte période, l'entreprise ne peut modifier ses courbes de
coûts. Elle ne peut agir que sur une variable : la quantité
produite. L'entreprise va devoir déterminer la quantité produite
en fonction de son objectif de maximisation du profit. Or à court terme,
les courbes de coût moyen et de coût marginal remontent
au-delà d'une certaine quantité. Plus on se rapproche de la
quantité maximale, plus les coûts sont élevés. Le
coût moyen et le coût marginal sont, pour une quantité
très élevée, supérieurs aux prix du
marché ; l'entreprise a alors des recettes inférieures
à ses dépenses. Ce résultat signifie que la
quantité optimale n'est pas la quantité maximale et l'objectif de
l'entreprise n'est pas de produire le plus possible. Il faut donc que
l'entreprise produise une quantité qui lui permettra de se situer dans
la zone de profit positif qui est défini par un coût moyen
inférieur au profit. Et donc, l'entreprise doit utiliser un raisonnement
à la marge. Elle a intérêt à produire tant que
chaque unité supplémentaire accroit son profit. L'entreprise a
donc intérêt à développer sa production tant que le
prix est supérieur au coût marginal et elle doit s'arrêter
lorsque le prix est égal au coût marginal (V. ROUX,
2010).
10. La technologie utilisée
(TECHNOL)
La technologie constitue une innovation dans le monde des
affaires. Les développements observés dans l'informatique et les
télécommunications progressivement intégrés dans le
multimédia sont impressionnant. Aujourd'hui, de plus en plus de
personnes s'assoient devant leurs ordinateurs, se connectent à
l'internet et commencent à y vendre et acheter toute sorte de produit.
Les visions-conférences permettent à des cadres situés
n'importe où de faire affaires sans jamais à se rencontrer. Les
banques de données savent aujourd'hui presque tout de leur client et
peuvent personnaliser leurs offres à l'infini. L'extension mondiale du
réseau ouvre d'attrayantes opportunités aux
sociétés qui s'auront l'utiliser à leur profit (KOTLER
et DUBOIS, 1997).
11. La guerre et les tensions politiques
(GUERTENSP)
La guerre est une variable significative dans la bonne marche
des activités économiques en général et celle des
entreprises en particulier. Pendant la période de guerre, et même
celle des tensions politiques, l'entreprise a du mal à exercer toutes
ses activités économiques notamment l'approvisionnement, la
production et la distribution.
Pour Jean-Paul TSASA VANGU (2009), la guerre est un
phénomène qui embrouille les bons signaux du marché et de
ce fait perturbe la marche de l'ensemble de l'économie. Il poursuit en
disant que les guerres en partie Est de la RDC entravent le bon
déroulement du processus de stabilisation économique d'où
le ralentissement de l'activité économique mais aussi entrainent
le creusement du déficit public en ce sens qu'en période de
guerre, il y a réallocation des ressources publiques vers les
investissements militaires en entrainant ainsi l'exécution des
dépenses non prévues dans le budget de l'Etat.
L'impact de la guerre ne peut donc qu'être
négatif sur l'activité économique en
générale et celle des entreprises en particulier.
12. L'instabilité politique
(INSTAPO)
L'instabilité politique est un élément
qui influe sur l'activité économique en ce sens que
l'investissement direct étranger (IDE) des firmes multinationales
contribue fortement à l'industrialisation d'une région. Or les
firmes multinationales demeurent extrêmement sélectives dans leurs
décisions d'implantation dans les pays en développement, en effet
leurs stratégies d'investissement se greffent généralement
sur les dynamismes internes préexistants, et donc, elles
privilégient les pays où il existe un minimum de stabilité
politique (KUIKEU, 2012).
Par ailleurs, les professeurs Alberto Alesina, Sule Ozler,
Nouriel Roubini et Philip Swagel (1996), à travers des données
recueillies sur un échantillon de 113 pays sur la période allant
de 1950 à 1982, ont étudié le lien existant entre
l'instabilité politique et la croissance du PIB par habitant. Ils ont
considéré l'instabilité politique comme la propension d'un
gouvernement à s'effondrer de façon constitutionnelle ou non. Ils
ont trouvé les résultats selon lesquels, les pays avec une
probabilité élevée d'effondrement réalisent un taux
de croissance économique faible.
De ce fait, il se démontre que l'instabilité
politique peut influencer négativement l'activité
économique par le manque des financements de la part des investisseurs
internationaux d'où le ralentissement des activités des
opérateurs économiques et donc, de la croissance
économique.
13. L'impunité (IMPUN)
L'impunité correspond à l'absence de sanction,
de punition, de châtiment. C'est le fait pour quelqu'un de ne pas risquer
d'être mis en cause pour les fautes, les crimes, les malversations qu'il
a commises, d'échapper à toute enquête qui pourrait le
mettre en accusation, conduire à son arrestation ou à le juger
s'il est reconnu coupable et de réparer le préjudice.
C'est ainsi que Genevieve Jacques (2009), juge dans son
ouvrage « les droits de l'homme et l'impunité des crimes
économiques » que l'impunité et la mauvaise
gouvernance sont des concepts et des pratiques intimement liés dans la
mesure qu'elles engendrent à la fois des crimes économiques, des
malversations financières d'une part et des crimes humains d'autre
part.
Dans l'impunité, l'Etat ne peut pas dans ce contexte
assurer son rôle de régulateur de la vie économique et
dès lors, il se dégage une sorte de désordre qui
protège un petit groupe d'opérateurs économiques dans le
secteur au détriment de la majorité d'opérateurs
économiques qui n'ont aucune protection. Cela pourrait avoir un effet
négatif sur le niveau d'activités de ces derniers.
14. Le sexe du manager (SEXMAN)
Les managers sont-ils des hommes et des femmes comme les
autres ? Existe-t-il des valeurs féminines et des valeurs
masculines de management ? Le genre influence-t-il la façon de
gérer ses collaborateurs et ses collaboratrices ?
Ces questions divisent l'opinion sur les compétences
entre le sexe masculin et le sexe féminin. Certains pensent que le sexe
du manager n'a aucun effet sur les compétences de celui-ci et bien
d'autres pensent que le sexe du manager a une influence sur ses
compétences.
Adrienne Mendell citée par le Magazine « La
Lettre du cadre territorial » (2010), spécialiste
américaine des questions de genre dans les organisations, affirme que
« les hommes et femmes apportent dans leur vie professionnelle les
modèles de moralité, de communication et d'interaction
assimilés dans l'enfance. Tout commence donc dans les cours de
récréation dès leur plus jeune âge, les yeux des
garçons initient au conflit et à la concurrence, tandis que les
jeux des filles reposent sur la coopération et l'acquisition de
compétences non compétitives. Aux hommes : la force,
l'esprit de conquête, l'indépendance, la rationalité,
l'usage direct du pouvoir. Aux femmes : la résistance,
l'équilibre, la réciprocité, meilleure prise en compte du
facteur humain ».
Le monde du travail a longtemps été un monde
d'hommes régi par une morale masculine fondée sur l'importance
que les hommes accordent aux lois et à la logique, écrivait, dans
les années 1990, Adrienne Mendell. En entrant sur le marché du
travail, les femmes se sont confrontées à un monde dont elles ne
maîtrisaient pas les règles.
Eu égard à cette littérature, nous
estimons que le sexe du manager a un impact sur sa prise de décision qui
impact aussi le niveau d'activités de son entreprise.
15. Le niveau d'études du manager
(NIVEMAN)
Le niveau d'études des opérateurs
économiques est aussi un élément non négligeable
dans la pérennité des activités économiques.
Certains opérateurs économiques ont des capitaux
nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de leurs
activités, mais suite à un bas niveau de formation, ils se
retrouvent dans une situation de disfonctionnement desdites activités
(Interview FEC/SK le 6 juin 2016).
16. Le raccordement en eau et
électricité (RACEEL)
L'accès à l'eau et à
l'électricité est un élément très important
dans la production des biens économiques et dans l'exercice
d'activités économiques. Ils sont considérés comme
des consommations intermédiaires et à ce niveau, concurrent
à la production d'autres biens. Ainsi donc une entreprise qui
n'accède pas facilement à l'eau et à
l'électricité aura de problèmes dans l'exercice de ses
activités d'où elle sera obligée à consommer
davantage d'autres sources énergétiques qui coûteraient un
peu cher par rapport à l'électricité. Et donc,
l'accès à l'eau et l'électricité aurait un impact
positif sur le niveau d'activités des opérateurs
économiques.
17. Les infrastructures (INFRASTRU)
Les infrastructures constituent un élément de
base dans l'activité économique. Selon le rapport des Nations
Unies sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique centrale
(2014), les infrastructures constituent un facteur de dissuasion de
l'investissement orienté vers la diversification de la production. Ce
rapport cite quelques exemples démontrant les implications des
infrastructures dans l'activité économique dont le cas du Tchad
où la distribution de l'énergie est le problème majeur
pour les entreprises. Plus de 75 % d'entre elles utilisent des
générateurs qui couvrent 70 % des besoins de l'activité.
En moyenne, les opérateurs subissent 22 délestages mensuels, et
le manque à gagner lié aux défaillances du secteur
électrique serait de 8,8 % du chiffre d'affaires des entreprises, contre
6,7 % en Afrique subsaharienne.
Le rapport poursuit en démontrant que la chaîne
logistique est une dimension sensible pour l'investissement du secteur
privé et la compétitivité des activités. Et les
installations portuaires sont un maillon essentiel de la logistique. En Afrique
centrale, les principaux ports (par exemple celui Sao Tomé-et-Principe)
n'ont pas bénéficié de dragage depuis plusieurs
décennies. Les moyens insuffisants de déchargement et de
manipulation se traduisent par des coûts additionnels. L'affréteur
doit dédommager les propriétaires pour l'immobilisation de leurs
navires au large des côtes.
Plus encore, les infrastructures de transport sont à
l'origine de surcoûts qui pénalisent d'abord les pays sans
littoral et les activités sur des biens échangeables, notamment
pour ceux qui concourent à la dynamique du commerce mondial (Nations
Unies, Rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique
centrale, 2014).
A partir de ces quelques exemples cités, il
s'avère que les infrastructures ont un impact non négligeable sur
l'activité économique. Les bonnes infrastructures favorisent le
bon déroulement des activités économiques alors que les
mauvaises dégradent la bonne marche d'activités et augmentent
ainsi les coûts (charges) des activités de l'entreprise.
c. Présentation du modèle
théorique à estimer
Le modèle de régression multiple est une
généralisation du modèle de régression simple
lorsque les variables explicatives sont en nombre fini. Nous supposons donc que
les données collectées suivent le modèle suivant :
Y = â1 + â2X2 + â3X3 + . . . + âkXk +
å
où Xj (j = 1, . . . ,K) sont les variables
explicatives ou régresseurs, âj(j = 1, . . . ,K) sont les
paramètres inconnus à estimer et å, le terme de
perturbation. Cette relation peut encore s'écrire en considérant
â1 comme étant associée à une variable explicative
X1 qui prend toujours la valeur 1. La relation devient alors :
Y= â1X1 + â2X2 +â3X3· · · +
âkXk+ j= 1, · · · ,k, où
- Y représente la variable dépendante.
- â1 représente la constante (intercept
dans les logiciels anglo-saxons).
- le terme d'erreur
Eu égard à ce qui précède, le
modèle spécifié se présente de la manière
suivante :
Avec les coefficients à estimer, le terme d'erreur qui capte les autres variables non incluses dans le
modèle.
d. Méthode d'estimation du
modèle
Les MCO (Moindres carrés ordinaires)
Soit le mode général suivant :
Y(T, 1)= X(T,k)a(k,1)+å(T,1)
Afin d'estimer le vecteur a des coefficients, on applique la
méthode des MCO qui consiste toujours à minimiser la somme des
carrés des résidus.
Soit Min
Où e' est le transposé du vecteur e.
La fonction S est minimale si on a :
X'Y
En effet, on a S= (Y-X
S=Y'Y-( ,
S=Y'Y-2 car le transpose d'un scalaire est un scalaire: (
En effet, on a S= qui est un scalaire, donc S= est un scalaire avec (Y'Y) (1,1), (Y'X , (et (
Les équations issues de la relation -X'Y+X'X =0 sont appelées « équations
normales »
On voit que l'on peut obtenir l'estimateur de a que si (X'X) est inversible. Lorsqu'il y a
colinéarité des variables explicatives, la matrice n'est pas inversible.
En plus, étant donné que toutes nos variables ne
sont pas forcément binaires pour faire part dans le modèle
économétrique, nous les avons rendues binaires en transformant
la plus grande proportion par « 1 » car représentant
plus d'informations, et les autres proportions prennent
« 0 » car représentant moins d'informations.
Tableau n°2.2. : Tableau de synthèse
des variables indépendantes
Variable
|
Modalité
|
Acronyme
|
Signe attendu
|
L'âge de la PME
|
Quantitative
|
AG
|
+ (Positif)
|
L'accès au financement
|
Quantitative
|
FINANC
|
+ (Positif)
|
L'accès à la propriété
|
Qualitative
|
APRO
|
+ (Positif)
|
La corruption
|
Qualitative
|
CORRUPT
|
- (Négatif)
|
Vol et désordre
|
Qualitative
|
VOLDES
|
- (Négatif)
|
Les tracasseries administratives et institutionnelles
|
Qualitative
|
TRACADIN
|
- (Négatif)
|
Les impôts et taxes
|
Quantitatives
|
IMPTAX
|
- (Négatif)
|
La capacité managériale
|
Qualitative
|
CAPMAN
|
+ (Positif)
|
La concurrence
|
Qualitative
|
CONCUR
|
- (Négatif)
|
La technologie utilisée
|
Qualitative
|
TECHNOL
|
+ (Positif)
|
La guerre et les tensions politiques
|
Qualitative
|
GUERTENSP
|
- (Négatif)
|
L'instabilité politique
|
Qualitative
|
INSTAPO
|
- (Négatif)
|
L'impunité
|
Qualitative
|
IMPUN
|
- (Négatif)
|
Le sexe du manager
|
Qualitative
|
SEXMAN
|
+/-
|
Le niveau d'études du manager
|
Qualitative
|
NIVEMAN
|
+ (Positif)
|
Le raccordement en eau et l'électricité
|
Qualitative
|
RACEEL
|
+ (Positif)
|
Les infrastructures
|
Qualitative
|
INFRASTRU
|
+ (Positif)
|
Source : Notre confection
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce second chapitre portant sur la présentation du
milieu d'étude et de l'approche méthodologique, nous nous sommes
efforcés dans la première section, de présenter la ville
de Bukavu, l'entité où nous avons mené nos investigations.
Il s'est démontré que les activités économiques de
la ville de Bukavu se passent beaucoup plus dans le secteur tertiaire (la
prestation des services) dont la plupart se passe dans l'informel, mais aussi
dans le secteur d'industrie (transformation agro-alimentaire). Le secteur
primaire n'existe presque pas (l'agriculture, l'élevage et l'extraction
des minerais).
Dans la seconde section, nous avons présenté la
méthodologie que nous avons empruntée pour récolter les
donnes sur terrain : l'échantillon que nous enquêtons, la
spécification du modèle théorique des variables ainsi que
la présentation des différentes variables qui
caractérisent notre étude.
CHAPITRE TROISIEME
PRESENTATION, ANALYSE,
INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
Ce chapitre concerne la présentation, l'analyse,
l'interprétation et la discussion des résultats provenant de nos
enquêtes sur le terrain. Il s'agit plus clairement des opinions de
différentes PME installées dans la ville de Bukavu.
3. CARACTERISTIQUES DE
L'ECHANTILLON
3.1. PRESENTATION DE LA
STATISTIQUE DESCRIPTIVE
Cette section présente les différentes
statistiques descriptives liées aux caractéristiques de notre
population sous-étude (échantillon).
Graphique n°3.1.1. Régime juridique des
PME enquêtées
Source : Nos
analyses à partir des données d'enquête dans SPSS
20.0
Il ressort clairement de ce graphique que notre
échantillon est beaucoup plus constitué des PME individuelles et
donc des établissements avec 84,44% alors que les PME sociétaires
ne représentent que 15,56%. Cela peut s'expliquer par le fait que les
entrepreneurs de la ville de Bukavu veulent travailler seuls et non en
société.
Graphique n°3.1.2. Adresse et secteur
d'activités des PME enquêtées
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce graphique croisé nous renseigne sur la
répartition de l'échantillon selon l'adresse et suivant le
secteur d'activités. On remarque donc que nous avons
enquêté 17 PME dans la commune de Bagira dont 9 oeuvrant dans le
commerce général, 6 dans les services et 2 dans le transport.
Dans la commune d'Ibanda, il s'agit de 44 PME dont 32 oeuvrant dans le commerce
général, 11 dans les services et 1 dans le transport. De
même pour la commune de Kadutu, nous avons enquêté 29 PME
dont 16 dans le commerce général, 13 dans les services et aucune
d'entre elles dans le secteur de transport.
De cela, on remarque donc que dans la ville de Bukavu, le
secteur du commerce général est celui qui regroupe beaucoup plus
des opérateurs économiques soit 57 PME sur les 90
enquêtées. Aucune d'entre elles ne réalise les
activités d'agriculture, de pêche, d'élevage ni celles de
production, de transformation des matières premières en produits
finis et donc du secteur primaire et secondaire. Cela nous amène
à dire que le secteur tertiaire et surtout le commerce est le secteur
d'activités qui englobe la quasi-totalité des activités
économiques dans la ville de Bukavu. En outre, cela peut bien expliquer
le graphique 3.1., concernant le régime juridique des PME. Avec le
commerce général, il peut être plus aisé de choisir
le régime juridique individuel plutôt que sociétaire.
Graphique n°3.1.3. Le sexe et le niveau
d'études des managers
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce graphique croisé présente le sexe et le
niveau d'études des managers. Ainsi donc, dans les 90 PME
enquêtées, 33 managers sont femmes dont 8 ont un niveau
d'études supérieures ou universitaire, 8 ont un niveau
d'études secondaires, 6 ont un niveau d'études primaires et 11
n'ont aucun niveau d'études. Du coté des hommes, la situation est
la suivante : 23 managers ont un niveau d'études supérieures
ou universitaire, 17 ont un niveau d'études secondaires, 6 ont un niveau
d'études primaires et 11 n'ont aucun niveau d'études, soit 57
managers.
D'une manière globale, il ressort donc que la
majorité des managers ont un niveau d'études supérieur et
universitaire, soit 31, suivi de ceux qui ont un niveau d'études
secondaires soit 25, vient ensuite ceux-là qui n'ont aucun niveau
d'études, soit 22 et enfin ceux du niveau d'études primaire soit
12 managers et cela pour un total de 90 managers.
Tableau n°3.1.1. Répartition des
enquêtées suivant l'accès aux financements externes et le
moyen de financement
Tableau croisé Accès aux financements externes *
Moyen de financement
|
Effectif
|
|
Moyen de financement
|
Total
|
Capitaux propres
|
Crédit auprès d'une banque ou coopéc
|
Accès aux financements externes
|
Non
|
60
|
0
|
60
|
Oui
|
0
|
30
|
30
|
Total
|
60
|
30
|
90
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce tableau croisé renseigne sur l'accès aux
financements externes des PME, il s'observe donc que la majorité des PME
n'accèdent pas aux financements externes, soit 60 PME sur les 90
enquêtées, alors que seules 30 PME ont affirmé avoir
accès aux financements externes. En outre, il est à remarquer que
la totalité des PME qui ont accès aux financements externes
recourent à un crédit auprès d'une banque ou d'une
coopérative d'épargne et de crédit. Cela pourrait
expliquer le fait que de nombreuses autres PME n'accèdent pas, soit 60
PME, sur les 90 enquêtées, aux financements externes car il y a de
conditions à remplir pour que la coopec donne les crédits. Les
PME n'ayant pas la confiance des banques et coopéc, il serait difficile
d'être octroyé des crédits.
Or, le financement est un élément très
important dans la vie d'une entreprise. La détérioration du
climat des affaires, serait à la base du manque de financement externes
dans l'activité économique dans la ville de Bukavu en particulier
et en RDC en général car les investisseurs étrangers ne
sont pas prêts à se risquer dans un environnement incertain.
Tableau n°3.1.2. Opinions des
enquêtées selon le respect et l'application stricte des lois et
réglementations établies sur l'activité économique
en RDC
Respect et application stricte des lois et règles
établies sur l'activité économique
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
|
Non
|
73
|
81,1
|
81,1
|
81,1
|
Oui
|
17
|
18,9
|
18,9
|
100,0
|
Total
|
90
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
De ce tableau, s'observe que les lois et
réglementations sur l'activité économique ne sont pas
respectées ni appliquées d'une manière stricte. 73 soit
81,1% des PME ont affirmé que le respect et l'application stricte des
lois et réglementations pose toujours problème car les lois n'ont
jamais été respectées ni appliquées tel que voulu
par le législateur. De même, 17, soit 18,9% des PME, ont
montré que les lois et réglementations sur l'activité
économique sont tant soit peu respectées et appliquées.
De cette illustration, il s'observe que la
responsabilité est renvoyée auprès des pouvoirs publics,
à savoir l'Etat et les entités décentralisées,
régulateurs de la vie économique du pays. Le non respect et non
application stricte des lois et réglementations sur l'activité
économique est un problème majeur qui occasionne le
désordre dans le secteur. Certains opérateurs en
bénéficient par la corruption et d'autres en souffrent par des
impositions arbitraires et cela perturbe le fonctionnement adéquat de la
vie économique.
Tableau n°3.1.3. Répartition des
enquêtées suivant la façon dont la concurrence impacte sur
le niveau de leurs activités
L'impact de la concurrence sur le niveau d'activités de
l'entreprise
|
Aucun impact
Impact négatif
Impact positif
Total
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
31
|
34,4
|
34,4
|
34,4
|
51
|
56,7
|
56,7
|
91,1
|
8
|
8,9
|
8,9
|
100,0
|
90
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce tableau illustre les opinions de PME sur la concurrence
face à leur niveau d'activités. Il ressort que 51 PME, soit
56,7%, affirment que la concurrence impacte négativement sur le niveau
de leurs activités parce que l'Etat ne punit pas et ne
s'intéresse même pas à la concurrence déloyale. Par
ailleurs, 31 PME, soit 34,4%, affirment que la concurrence n'a aucun impact sur
le niveau de leurs activités car elles ont déjà acquis la
confiance de leurs clients et 8 PME, soit 8,9%, ont prétendu que la
concurrence avait un impact positif sur le niveau de leurs activités car
ayant les mêmes produits, parviennent à faire des échanges
mutuels.
Tableau n°3.1.4. Opinion des
enquêtées suivant la maîtrise de l'activité
économique (la capacité managériale)
La maîtrise de l'activité de l'entreprise
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
|
Non
|
15
|
16,7
|
16,7
|
16,7
|
Oui
|
37
|
41,1
|
41,1
|
57,8
|
Pas mal
|
38
|
42,2
|
42,2
|
100,0
|
Total
|
90
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce tableau nous fait remarquer que la plupart des managers
essaient tant soit peu de maîtriser l'activité de l'entreprise,
c'est-à-dire 38 PME soit 42,2%, qui ont répondu « Pas
mal ». De l'autre côté, nous avons 37 PME soit 41,1%,
qui ont répondu affirmativement et donc ont affirmé avoir des
managers qui maîtrisent parfaitement l'activité de l'entreprise et
enfin, nous avons 15 PME, soit 16,7%, qui ont répondu par la
négative et par conséquent affirment qu'ils ont des managers qui
ne maitrisent pas parfaitement l'activité de l'entreprise.
Tableau n°3.1.5. Répartition des
enquêtées suivant l'utilisation de la technologie
Tableau croisé Utilisation de la technologie * Type de
technologie utilisée
|
Effectif
|
|
Type de technologie utilisée
|
Total
|
Aucun
|
Commerce en ligne
|
Informatisation des principales activités
|
Prestation des services en ligne
|
Utilisation de la technologie
|
Non
|
75
|
0
|
0
|
0
|
75
|
Oui
|
0
|
1
|
12
|
2
|
15
|
Total
|
75
|
1
|
12
|
2
|
90
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce tableau illustre l'utilisation de la technologie et la
manière dont les PME de la ville de Bukavu l'utilisent. Il se
démarque clairement que la quasi-totalité des PME n'utilise pas
une quelconque technologie pour assurer le bon déroulement de leurs
activités. Il s'agit donc de 75 PME sur les 90 interrogées alors
que seules 15 PME sur les 90 utilisent la technologie dans le
déroulement de leurs activités. Cependant, dans les 15 PME qui
utilisent la technologie dans leurs activités, 12 ne se limitent
qu'à informatiser leurs principales activités, 2 prestent des
services en ligne et 1 d'entre elles exerce le commerce en ligne.
La technologie est un élément essentiel dans le
déroulement des activités économiques. Elle explique
même la compétitivité des entreprises, or à l'image
de ce tableau presque toutes les PME installées à Bukavu ne
l'utilisent pas. La question à se poser est alors de savoir le pourquoi
de la non utilisation de la technologie à Bukavu. Cette question
pourrait être développée par d'autres chercheurs qui en
seront intéressés.
Graphique n°3.1.4. Comportement des PME
enquêtées pendant la période des guerres et des tensions
politiques
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce graphique nous présente les opinions des PME sur le
comportement de leurs activités pendant la période des guerres et
des tensions politiques. Cependant, 59, soit 65,6% des PME, constatent une
baisse de leurs activités car généralement elles ne
travaillent presque pas. 26 soit 28,9% constatent un déroulement normal
de leurs activités car, travaillent comme d'habitude sous certaines
mesures de sécurité et 5 PME, soit 5,6%, constatent une hausse de
leurs activités car étant les seules qui travaillent d'ailleurs
sous un haut risque, toute la demande globale du secteur leur est
adressée.
Tableau n°3.1.6. Répartition des
enquêtées suivant l'appréciation des infrastructures
routières, portuaires et aéroportuaires
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Non
|
56
|
62,2
|
62,2
|
62,2
|
Oui
|
34
|
37,8
|
37,8
|
100,0
|
Total
|
90
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce tableau nous montre l'opinion des PME sur
l'appréciation des infrastructures notamment les routes, les ports et
les aéroports sur leurs activités. Au regard de ce tableau 52 sur
les 90 PME enquêtées, soit 62,2%, n'apprécient pas les
infrastructures surtout routières qu'elles empruntent de plus en plus
dans le cadre de leurs activités économiques et donc ne leur
permettent pas de bien fonctionner alors que 34, soit 37,8% de celles-ci
apprécient les infrastructures routières et pensent qu'elles leur
permettent de bien fonctionner.
Tableau n°3.1.7. Répartition des PME
enquêtées selon qu'elles pensent que l'instabilité
politique entraîne le disfonctionnement de leurs activités
Disfonctionnement d'activités de l'entreprise suite
à l'instabilité politique
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
26
|
28,9
|
28,9
|
28,9
|
Oui
|
64
|
71,1
|
71,1
|
100,0
|
Total
|
90
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
Il ressort de ce tableau que la majorité des PME,
c'est-à-dire 64 sur les 90 enquêtées, soit 71,1%, affirment
que l'instabilité politique entraine le dysfonctionnement de leurs
activités. Par le fait que les gouvernements tant national que
provincial sont changés au jour le jour, les ministres nationaux que
provinciaux sont nommés puis révoqués dans un laps de
temps et cela implique directement le changement des lois et
réglementations et affecte ainsi leur fonctionnement. Par contre, 26
PME, soit 28,9%, affirment que cela n'a rien à faire avec leurs
activités.
Graphique n°3.1.5. Opinions des PME
enquêtées sur la probable contribution des opérateurs
économiques à la détérioration du climat des
affaires en RDC
Source : Nos analyses à partir des
données d'enquête dans SPSS 20.0
Ce graphique nous présente l'opinion des PME
enquêtées sur la probable contribution des opérateurs
économiques dans la détérioration du climat des affaires
en RDC. De cela, nous remarquons que 53 PME, soit 58,9%, pensent que les
opérateurs économiques contribuent à la
détérioration du climat des affaires en proposant et encourageant
la corruption, en voulant chercher par tous les moyens à pratiquer
l'évasion fiscale, en mettant en avant le trafic d'influence, etc. alors
que 37 PME, soit 41,1%, pensent que les opérateurs économiques ne
contribuent en rien à la détérioration du climat des
affaires et rejettent en effet la responsabilité à l'Etat
congolais à travers ses agents.
Tableau 3.1.8. Statistiques descriptives des variables
quantitatives
Descriptive Statistics
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Mean
|
Std. Deviation
|
Skewness
|
Kurtosis
|
Statistic
|
Statistic
|
Statistic
|
Statistic
|
Statistic
|
Statistic
|
Std. Error
|
Statistic
|
Std. Error
|
L'âge de l'entreprise
|
90
|
0
|
26
|
6.11
|
5.857
|
1.220
|
.254
|
.953
|
.503
|
Chiffre d'affaires par mois
|
90
|
30
|
10000
|
1047.59
|
1418.824
|
3.467
|
.254
|
17.743
|
.503
|
Financement par an
|
90
|
0
|
25000
|
2015.56
|
4936.078
|
2.970
|
.254
|
8.557
|
.503
|
Impôts et taxes par mois
|
90
|
8
|
250
|
26.31
|
35.767
|
4.598
|
.254
|
24.116
|
.503
|
Valid N (listwise)
|
90
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Nos analyses à
partir des données d'enquête dans SPSS 20.0
De ce tableau, il ressort qu'en moyenne les PME que nous avons
enquêtées sont dans la phase d'enfance et ont l'âge moyen de
6,11 ans avec un écart type de 5,857. Cela montre que l'âge des
PME que nous avons enquêtées n'est pas dispersé au tour de
la moyenne avec un âge maximum de 26 ans et le minimum étant
de 0 ans c'est-à-dire quelques mois.
En ce qui concerne le chiffre d'affaires, les PME encaissent
en moyenne 1047,59$ le mois, ils vendent au maximum 10.000$ le mois et au
minimum 30$. Nous observons également que pour le chiffre d'affaires,
l'écart type est considérable avec 1.418,824 nous renseignant
ainsi que les données ne gravitent pas autour de la moyenne.
Par contre, les financements externes moyens sont de
2.015,56$ le mois, le maximum est de 25.000$ alors que le minimum est de 0$ le
mois avec un écart type de 4.936,078 nous renseignant ainsi que les
financements externes des PME sont trop dispersés. Cela peut s'expliquer
par le fait que certaines PME accèdent à des grosses sommes
pendant que les autres n'en accèdent pas. En plus départ ces
données nous pourrons estimer que l'accès aux financements
externes et principalement l'accès au crédit auprès de la
coopec est de plus en plus limité suite aux critères
établis par celle-ci mais aussi cela montre que les investisseurs sont
quasiment inexistants.
Enfin, pour ce qui est des impôts et taxes, les PME que
nous avons enquêtées payent en moyenne 26,31$ le mois, elles
paient au maximum 250$ et au minimum 8$ le mois avec un écart type de
35,767 qui est aussi bien fort.
Suite à ces écarts types fortement
dispersés, nous essayons de chercher les coefficients de variations (CV)
pour essayer de comparer ces variables (H.S. Donald, F. Allard, Y. Boldur,
1992). Ainsi, la formule ci-dessous nous servira pour cette fin :
CV= %)
d'où á : l'écart type ;
u : la moyenne
- Age : CV= =
- Chiffre d'affaires : CV =
- Financements externes : CV =
- Impôts et taxes : CV =
Eu égard à ces coefficients de variation (CV),
nous remarquons que les données relatives à l'âge ont une
faible dispersion par rapport aux autres variables, notamment le chiffre
d'affaires (135,4%), le financement (245%) et les impôts et taxes dont le
coefficient de variation s'élève à 135,98%.
La comparaison de ces dernières variables nous
révèle que les données relatives au chiffre d'affaires et
aux impôts et taxes (respectivement de 135,4% et 135,98) sont plus
homogènes que celles de financements externes, cette forte dispersion
pourrait s'expliquer comme nous l'avons déjà dit
précédemment, par le fait que certaines PME accèdent
à de grosses sommes pendant que les autres n'accèdent pas
à ces dernières.
3.2. ANALYSE EN COMPOSANTES
PRINCIPALES (ACP)
Avant d'entamer cette analyse, il serait mieux de rappeler que
notre sujet porte sur la détérioration du climat des
affaires en RDC et son impact sur le niveau d'activités des
opérateurs économiques. Cas des PME de la ville de Bukavu,
avec comme objectif de déterminer l'impact de cette
détérioration du climat des affaires sur le niveau
d'activités des opérateurs économiques.
Vu l'importance et la multiplicité des variables
d'étude, il nous a été nécessaire d'effectuer une
analyse en composantes principales dans le but non seulement de
décorréler certaines variables qui peuvent être
corrélées entre elles mais aussi de parvenir à leur
réduction.
Pour cette fin, le logiciel SPSS 20.0 reste un instrument de
production des meilleurs résultats, c'est ainsi que nous avons fait
recours à ce dernier pour produire les résultats de cette
analyse.
Tableau n°3.2.1. : Résultats de la
matrice de l'Analyse en Composantes Principales.
|
|
Composantes
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
CORRUPT
|
.347
|
.050
|
.481
|
-.199
|
.361
|
.153
|
.394
|
-.005
|
-.222
|
VOLDES
|
.135
|
.250
|
.246
|
.159
|
.157
|
-.498
|
.312
|
.478
|
.095
|
APRO
|
-.251
|
.515
|
-.128
|
.186
|
.252
|
.414
|
-.040
|
-.080
|
-.438
|
GUERTENSP
|
-.150
|
.047
|
-.469
|
.251
|
.291
|
-.109
|
-.387
|
.476
|
.098
|
INSTAPO
|
.174
|
.031
|
.011
|
-.430
|
-.488
|
.307
|
-.416
|
.196
|
.096
|
RACEEL
|
-.101
|
-.026
|
.150
|
.514
|
-.370
|
.250
|
.420
|
.141
|
.268
|
NONAPL
|
.149
|
.280
|
-.600
|
-.053
|
-.080
|
.072
|
.457
|
-.019
|
.139
|
IMPUN
|
-.155
|
.295
|
.527
|
.396
|
-.238
|
.192
|
-.256
|
.090
|
.007
|
IMPTAX
|
.538
|
-.283
|
.051
|
-.185
|
.404
|
-.084
|
-.071
|
.145
|
.249
|
TRACADIN
|
.726
|
.271
|
-.141
|
.023
|
-.225
|
.055
|
.098
|
.145
|
-.260
|
ABUSP
|
-.589
|
-.054
|
.514
|
-.153
|
.155
|
.049
|
.020
|
.220
|
-.079
|
CONCUR
|
-.063
|
-.317
|
-.245
|
.547
|
.224
|
.093
|
.032
|
-.199
|
-.244
|
CAPMAN
|
.071
|
.548
|
.078
|
.263
|
.001
|
-.125
|
-.069
|
-.251
|
.476
|
TECHNOL
|
-.182
|
-.514
|
-.126
|
.122
|
-.290
|
-.130
|
.120
|
.387
|
-.310
|
AG
|
.306
|
-.081
|
-.031
|
.189
|
.160
|
.648
|
.002
|
.412
|
.172
|
Méthode d'extraction: Analyse en Composantes
Principales
Source : Notre confection dans SPSS
20.0
L'analyse effectuée a porté sur un ensemble de
quinze items comme il s'observe dans le tableau ci-haut. En effet, les
résultats obtenus après analyse nous ont montré que ces
items sont groupés en neuf composantes principales. Vu le principe de
l'Analyse en Composantes Principales, est item retenu dans une composante celui
dont son coefficient est supérieur à 0,5 à
l'intérieur de la composante, nous avons trouvé que certains
items sont retenus, c'est-à-dire ceux qui étaient
corrélés se trouvent décorréler et forment un seul
facteur, d'autres sont non retenus par l'analyse, c'est-à-dire ils sont
automatiquement éliminés par l'analyse. Ainsi, les items APRO
(Accès à la propriété), RACEEL (raccordement en eau
et en électricité), NONAPL (non application stricte des lois et
règlements établis), IMPUN (impunité), IMPTAX
(impôts et taxes), TRACADIN (les tracasseries administratives et
institutionnelles), ABUSP (abus du pouvoir), CONCUR (concurrence), CAPMAN
(capacité managériale), TECHNOL (technologie) et AG (l'âge)
feront part de nos analyses tout au long de la présente étude.
Les analyses de validité et de factorisation nous
montreront les comportements de ces items vis-à-vis de leurs composantes
avant leur application dans notre modèle économétrique.
1.1.8. La
validité des variables d'étude
Pour tester la validité de nos variables, nous nous
sommes inspiré, comme la littérature récente l'explique,
au test de vérification de la validité des variables prises en
étude (alpha), comme recommandé par Cronbach (1946).
En effet, Cronbach recommande une analyse du coefficient alpha
de toutes les variables d'étude. Ce coefficient est une valeur variant
entre 0 et 1 qui ne doit pas être inférieur à 0,6. Une
valeur supérieure à ce coefficient valide les variables alors que
celle qui est inférieure à ce coefficient les éliminent
directement.
Tableau n°3.2.2. : Test de validité :
Coefficient Alpha de Cronbach.
Reliability Statistics
|
Cronbach's Alpha
|
N of Items
|
.689
|
9
|
Source: Notre confection dans SPSS
20.0
Dans une manière globale, l'analyse de validité
des variables nous a montré que les items qui constituent les cinq
composantes retenues présentent un coefficient Alpha de Cronbach de
0,689. Cette valeur est supérieure à 0,6 indiquant que notre
échelle est assez fiable. Ceci montre que ces items sont validés
comme caractéristiques de notre questionnaire. L'étude
menée par Brownell (1983, 1988), a obtenu des coefficients Alpha
respectivement de 0,86 et 0,71 comme caractéristiques de ses
questionnaires. Par comparaison de notre résultat, nous trouvons que ces
deux études corroborent ensemble.
1.1.9. Analyse
factorielle
A l'issue de cette analyse, nous ne nous intéresserons
qu'aux items relatifs à nos composantes principales retenues. Ainsi,
l'analyse factorielle se prête à identifier des facteurs qui
permettent d'expliquer des corrélations à l'intérieur des
items.
Avant de la prendre en compte, il convient de mesurer
l'adéquation d'échantillonnage par le coefficient de
Kaizer-Meyer-Olkin (KMO) qui évalue l'étendue de la relation
psychométrique des items.
Tableau n° 3.2.3. : Table de l'indice KMO et
Test de Bartlett.
KMO and Bartlett's Test
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin
|
.593
|
Test de Sphérité de Bartlett
|
Khi-deux approxim.
|
301.255
|
Ddl
|
36
|
Signification de Bartlett.
|
.000
|
Source: Notre confection dans SPSS
20.0
La valeur de KMO de l'échelle trouvée est de
0,593 supérieure à 0,50. Les items peuvent être
factorisables dès que la valeur du KMO dépasse 0,50 (Kaiser,
1974). Alors, comme cette valeur de notre échelle est supérieure
à celle fixée par Kaiser pour être acceptable, on conclut
donc que nos données se prêtent à une analyse factorielle.
En plus, le test de sphérité de Bartlett est significatif (la
valeur du test est égale à 301,255 à 36 degrés de
libertés. P-value de 0,000< 0,05), et donc, nous constatons que la
matrice des corrélations n'est pas égale à la matrice
d'identité, indiquant aussi la pertinence d'une analyse factorielle.
L'hypothèse d'égalité de ces deux matrices est
rejetée.
Tableau n°3.2.4. : Table de variance totale
expliquée issue de l'ACP.
Variance totale expliquée
|
Composantes
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Total
|
% de Variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de Variance
|
% cumulés
|
1
|
1.802
|
20.021
|
20.021
|
1.802
|
20.021
|
20.021
|
2
|
1.481
|
16.457
|
36.478
|
1.481
|
16.457
|
36.478
|
3
|
1.193
|
13.255
|
49.733
|
1.193
|
13.255
|
49.733
|
4
|
1.108
|
12.316
|
62.049
|
1.108
|
12.316
|
62.049
|
5
|
.963
|
10.699
|
72.748
|
|
|
|
6
|
.813
|
9.032
|
81.779
|
|
|
|
7
|
.709
|
7.876
|
89.655
|
|
|
|
8
|
.495
|
5.505
|
95.160
|
|
|
|
9
|
.436
|
4.840
|
100.000
|
|
|
|
Méthode d'extraction: Analyse en Composantes
Principales
Source : Notre confection dans SPSS
20.0
De ce tableau, il ressort de cette analyse que seuls 4
facteurs expliquent la variance totale de 62,049%. La formation de ces facteurs
en items est donnée par la matrice des composantes principales
ci-dessous :
Tableau n°3.2.5. : Table de matrice des
composantes principales
Matrice des composantes
|
|
Composantes
|
1
|
2
|
3
|
4
|
APRO
|
.371
|
.400
|
.030
|
.653
|
RACEEL
|
.276
|
.463
|
.349
|
.525
|
IMPUN
|
.508
|
.472
|
-.035
|
.274
|
IMPTAX
|
-.625
|
-.205
|
.189
|
.231
|
TRACADIN
|
-.636
|
.519
|
-.088
|
-.073
|
ABUSP
|
.691
|
-.394
|
.219
|
.116
|
CONCUR
|
.015
|
.110
|
.513
|
-.495
|
CAPMAN
|
.091
|
.594
|
-.584
|
.066
|
AG
|
-.219
|
.402
|
.611
|
.103
|
Méthode d'extraction: Analyse en Composantes
Principales
Source : Notre confection dans SPSS
20.0
Ce tableau nous permet de dégager quatre facteurs
indépendants contenant respectivement trois, deux, deux et deux
critères qui constituent des axes principaux. En effet, il s'observe que
certains items se retrouvent dans plus d'une composante, notamment TRACADIN
(1ère et 2ème composante) et CAPMAN
(2ème et 3ème composante). La logique est
de ne retenir ces items que dans une seule composante de sorte à garder
l'équilibre entre les composantes et suivant la compatibilité
d'idées qu'ils énoncent. Cependant, nous avons choisi de les
classer, de nommer les axes et de les présenter dans le tableau suivant
ci-dessous:
- Axe 1 : Impôts et taxes ;
- Axe 2 : Stratégie ;
- Axe 3 : Environnement économique ;
- Axe 4 : Fonctionnement.
Tableau n°3.2.6. : Tableau des axes
principaux
Axes
|
Axe1 : Impôts et taxes
|
Axe2 : Stratégie
|
Axe3 : Environnement
économique
|
Axe4 : Fonctionnement
|
Items
|
Impunité (IMPUN)
|
Tracasseries administratives et institutionnelles
(TRACADIN)
|
Concurrence (CONCUR)
|
Accès à la propriété (APRO)
|
Impôts et taxes (IMPTAX)
|
Capacité managériale (CAPMAN)
|
Age de l'entreprise (AG)
|
Raccordement en eau et en électricité
(RACEEL)
|
Abus du pouvoir (ABUSP)
|
|
|
|
Source : Notre confection dans SPSS
20.0
En effet, après l'analyse en composantes principales
(ACP), nous remarquons que les variables qui ont fait l'objet de celle-ci
étaient de 15 au départ. Après cette analyse, nous nous
retrouvons désormais avec 4 variables « axes
principaux ». Cependant ces 4 axes principaux seront
complétés par quelques autres variables qui n'ont pas fait
l'objet de l'ACP et qui se visualiseront dans les résultats du
modèle.
3.3. PRESENTATION DES
RESULTATS DU MODELE ECONOMETRIQUE
Comme nous l'avons présenté dans la
méthodologie, nous avons fait recours à la régression
multiple pour analyser l'impact de la détérioration du climat des
affaires sur le niveau d'activités des opérateurs
économiques. En effet, en nous référant à la
recherche empirique, plusieurs auteurs ont aussi fait recours à ce
modèle. Ainsi, Escribano et al. (2008) ont fait recours à la
régression multiple pour déterminer l'impact du climat des
affaires sur la performance économiques des entreprises en Turquie,
Hallward-Driemer et al. (2006) ont également fait recours à la
régression multiple pour évaluer l'impact de la structure de la
propriété, du climat des affaires sur la performance des firmes
chinoises et enfin, Ngotta K. Celaine (2012), utilise aussi la
régression multiple pour analyser le climat des affaires et la
performance des firmes en Côte d'Ivoire.
Tableau n°3.3.1. Tableau du résumé
sur le modèle
Model Summary
|
Model
|
R
|
R Square
|
Adjusted R Square
|
Std. Error of the Estimate
|
1
|
.750a
|
.562
|
.304
|
1265.768
|
Source : Nos analyses dans SPSS
20.0
Ce tableau nous montre que le coefficient de
corrélation est de 0,75 et tend à rapprocher 1.
C'est-à-dire que nos variables sont corrélées positivement
et que le degré de liaison entre nos variables indépendantes et
la variable dépendante est fort alors que le coefficient de
détermination est de 0,56. Cela signifie que les variables explicatives
de notre modèle parviennent jusqu'à 56% à expliquer la
variable dépendante et donc, le niveau d'activités des
opérateurs économiques. Toutefois, rappelons qu'il n'y a pas un
niveau déterminé pour apprécier ou rejeter le coefficient
de détermination car ce dernier dépend du type des
données, du nombre d'observations et du nombre de paramètres bien
qu'il est souhaitable d'obtenir un coefficient de détermination proche
de 1.
Tableau n°3.3.2. : Tableau d'analyse de la
variance
ANOVAa
|
Model
|
Sum of Squares
|
df
|
Mean Square
|
F
|
Sig.
|
1
|
Regression
|
54193142.455
|
11
|
4926649.314
|
3.075
|
.002b
|
Residual
|
124969247.334
|
78
|
1602169.838
|
|
|
Total
|
179162389.789
|
89
|
|
|
|
a. Dependent Variable: Chiffre d'affaires de l'entreprise en $
par mois
|
Source : Nos analyses dans SPSS
20.0
L'analyse de la variance consiste à
décomposer l'écart total en écart expliqué et
l'écart résiduel. Cependant, nous avons utilisé les MCO
comme estimateur afin de minimiser la somme des écarts résiduels
et à maximiser la somme des écarts expliqués. En outre,
étant donné que l'ANOVA est significative, donc notre
modèle est bon.
Coefficientsa
|
Model
|
Unstandardized Coefficients
|
Standardized Coefficients
|
t
|
Sig.
|
B
|
Std. Error
|
Beta
|
|
(Constant)
|
56.565
|
19.063
|
|
3.760
|
.049**
|
SEXMAN
|
-67.915
|
8.404
|
-.023
|
-.227
|
.821
|
NIVEMAN
|
14.968
|
2.562
|
.012
|
4.122
|
.003**
|
FINANC
|
191.063
|
30.843
|
.064
|
.635
|
.527
|
TECHNOL
|
65.013
|
36.595
|
.361
|
3.625
|
.001**
|
INFRASTRU
|
116.985
|
24.711
|
.040
|
.397
|
.692
|
INSTAPO
|
-201.482
|
11.025
|
-.065
|
-.648
|
.519
|
IMPOTS ET TAXES
|
-43.887
|
5.147
|
-.025
|
-5.251
|
.08*
|
STRATEGIE
|
145.080
|
20.705
|
.118
|
3.202
|
.033**
|
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
|
-25.952
|
13.866
|
-.022
|
-4.228
|
.020**
|
FONCTIONNEMENT
|
-146.441
|
67.787
|
-.092
|
-2.873
|
.285
|
a. Dependent Variable: Chiffre d'affaires de l'entreprise en $
par mois
|
Tableau n°3.3.3. : Résultats du
modèle économétrique issus de la régression
multiple
Source : Nos analyses dans SPSS
20.0
**Variables significatives au seuil de 5%, * variables
significatives au seuil de 10%
Au vu de ces résultats, nous observons que le chiffre
d'affaires indépendamment d'autres variables est de 56,565$. Cependant,
le niveau d'études des managers influence positivement jusqu'à
14,97% le niveau d'activités des opérateurs économiques.
Cela se comprend bien par le fait que lorsqu'on a un niveau élevé
d'études, on est beaucoup plus apte à mener des réflexions
bien structurées sur la manière de travailler, la façon de
gérer rationnellement toutes les ressources de l'entreprise notamment
les ressources humaines, financières, matérielles, etc. mais
aussi on est beaucoup plus apte à développer des partenariats et
bien d'autres relations avec le reste du monde et tout cela ne peut qu'avoir
des implications positives sur la bonne marche des activités de
l'entreprise.
De même, nous remarquons que l'utilisation de la
technologie influence positivement jusqu'à 65,01% le niveau
d'activités des opérateurs économiques. En effet, la
technologie est un élément très important de la
compétitivité dans l'exercice d'activités
économiques quel que soit le type de technologie que l'entreprise
développe car celle-ci détient un avantage sur celle qui n'en
utilise pas et contribue ainsi à l'amélioration du niveau
d'activités de l'entreprise.
La stratégie de l'entreprise captée par la
maîtrise de l'activité de l'entreprise et la manière de
gérer les tracasseries administratives et institutionnelles, influence
positivement le niveau d'activités des opérateurs
économiques. En effet, nous vivons dans un environnement
économique dominé par des tracasseries de la part des
administrations et institutions étatiques qui perturbent fortement
l'activité économique. Cependant, lorsqu'une entreprise a des
managers qui maîtrisent bien l'activité de celle-ci et qui savent
comment négocier et gérer ces tracasseries, elle s'en sortira
tant soit peu bien. Cette capacité managériale permettra à
l'entreprise de résister malgré l'inadéquation de
l'environnement économique.
Les impôts et taxes captés par l'abus du pouvoir,
l'impunité et le montant des impôts, taxes et autres redevances
payés à l'administration fiscale et parafiscale influencent
négativement jusqu'à 43,89% le niveau d'activités des
opérateurs économiques. Cela se comprend dans l'angle où
les opérateurs économiques payent des impôts arbitraires,
des taxes et redevances non justifiées. En plus, ils sont victimes
d'amandes nos prévues par la loi. Tout cela ne peut que perturber
l'activité de l'entreprise. En plus, l'impunité et l'abus du
pouvoir de la part non seulement des pouvoirs publiques, le principal
régulateur de la vie économique d'une entité mais aussi au
sein d'une entreprise, conduisent à des détournements et
malversations des ressources financières et matérielles de
l'entreprise et qui peuvent également avoir un effet négatif sur
la bonne marche des activités de celle-ci et même, certaines
entreprises jugent mieux de cesser leurs activités et bien d'autres
tombent en faillite.
L'environnement économique capté par la
concurrence et l'âge de l'entreprise quant à lui, influence aussi
négativement jusqu'à 25,95% le niveau d'activités des
opérateurs économiques. En effet, l'environnement
économique est le cadre dans lequel évolue une entreprise. Il
s'agit du milieu et les éléments de ce milieu qui entourent
l'entreprise, dont la concurrence. Dans un environnement où règne
l'impunité, l'activité économique n'est pas
contrôlée et régulée dans le strict respect des
règles et réglementations établies d'où la
concurrence déloyale est de plus en plus recourue. Cependant,
l'entreprise doit miser sur son expérience pour définir le
comportement à afficher face aux concurrents loyaux et déloyaux.
Etant donné que nous sommes dans un pays où règne
l'impunité et donc la mauvaise gouvernance, l'activité
économique n'est pas contrôlée et régulée
à juste titre, les lois et règles établies ne sont pas
respectées, des lors, favorisent la concurrence déloyale. Et
comme nombreuses entreprises sont encore dans la phase d'enfance (Cf.
l'âge moyen des PME que nous avons enquêtées, fixé
à 6,11 ans) et donc, n'ont pas encore de l'expérience pour faire
face à cette situation d'où, impact négativement le niveau
de leurs activités.
3.4. RECOMMANDATIONS
Après avoir déterminé l'impact de la
détérioration du climat des affaires en RDC sur le niveau
d'activités des opérateurs économiques, qui est bien
négatif, nous pensons dès alors, formuler des recommandations et
suggestions aux différents protagonistes du secteur économique en
RDC. En nous basant sur les résultats de nos enquêtes sur le
terrain (Cf. Graphique n°3.1.5), nous trouvons que les opérateurs
économiques contribuent aussi à la détérioration du
climat des affaires, d'où à côté des pouvoirs
publics, nous leurs adressons aussi des recommandations.
Aux pouvoirs publics :
- Veiller à l'application stricte des lois et
règlementations établies régissant l'activité
économique afin de réduire sensiblement et au mieux de mettre fin
à la situation de désordre et de concurrence déloyale
observée dans le secteur économique congolais ;
- Mettre fin à toute sorte de corruption,
d'impunité et d'abus du pouvoir observée et
caractérisée par les agents de l'administration fiscale et
parafiscale en vue de permettre aux opérateurs économiques
d'oeuvrer dans un environnement sain et réduire ainsi le taux de
l'informalité des activités économiques en RDC ;
- Instaurer les guichets uniques partout sur toute
l'étendue du territoire national afin d'éradiquer toute forme de
tracasserie quelle qu'elle soit, administrative qu'institutionnelle et
concourir ainsi à un parfait assainissement du climat des
affaires ;
- Doter les opérateurs économiques d'un
environnement favorable à leur expansion en leur facilitant
l'accès aux meilleures technologies, subventions et crédits
bancaires afin de promouvoir l'esprit d'entreprise et d'innovation ;
- Créer un système informatisé de
déclarations et de liquidations d'impôts sur toute
l'étendue du territoire national afin de lutter contre les taxations
arbitraires, imaginaires et non justifiées, et en plus garantir la
transparence dans l'exécution d'impôts et ainsi lutter contre les
détournements des recettes fiscales.
Aux opérateurs économiques
- Payer formellement les impôts et taxes à
l'administration fiscale afin de décourager la corruption et l'abus du
pouvoir de la part des agents de l'administration publique et fiscale ;
- Cesser d'oeuvrer dans le secteur informel et emboîter
la voie du secteur formel car dans l'informel, les tracasseries sont
très nombreuses et inquiétantes.
CONCLUSION PARTIELLE
Tout au long de ce chapitre, nous avons présenté
les résultats de l'enquête que nous avons menée
auprès des petites et moyennes entreprises installées dans la
ville de Bukavu. Ces différents tableaux et graphiques que nous avons
présentés sont les opinions des PME à travers leurs
responsables à qui nous avons adressé nos questionnaires
d'enquête. Les résultats de nos analyses et leurs
interprétations nous ont permis d'affirmer ou d'infirmer
l'hypothèse fixée dès le début de la
réalisation de ce présent travail et nous ont permis ensuite de
reformuler des recommandations et suggestions à qui de droit.
CONCLUSION GENERALE
Pour clore notre étude portant sur « la
détérioration du climat des affaires en RDC et son impact sur le
niveau d'activités des opérateurs économiques. Cas des PME
de la ville de Bukavu », il nous est d'importance capitale de
passer en revue les différents points que nous avons abordés tout
au long de notre recherche.
Dans l'introduction, nous avons présenté la
problématique dans laquelle se conçoit notre recherche, la
question et l'hypothèse de départ, les objectifs
général et spécifiques de notre travail ainsi que le choix
et l'intérêt du sujet, la délimitation spatiale et
temporelle, les méthodes et techniques utilisées, les
difficultés auxquelles nous avons dû faire face et enfin, la
manière dont est subdivisé notre travail.
Le premier chapitre, consacré aux considérations
théoriques, a abordé les concepts fondamentaux de notre travail
tels que la détérioration, l'impact, les activités
économiques, les opérations et opérateurs
économiques, les affaires, l'environnement des affaires, le climat des
affaires, l'entreprise, les PME, etc. De même, nous avons
présenté les différents critères notamment ceux du
groupe de la banque mondiale « Doing business » retenus
pour apprécier le climat des affaires au niveau international. En plus,
nous nous sommes intéressé aux réformes entreprises par
les pouvoirs publics congolais pour l'amélioration du climat des
affaires, lesquelles passent essentiellement par l'ANAPI et le CPCAI et dont
malheureusement n'ont guère eu de succès. Nous avons
également présenté les facteurs à la base de la
détérioration du climat des affaires en RDC et comprendre les
formalités à remplir et les coûts y afférents pour
créer des affaires en RDC. Enfin, nous avons présenté la
revue de la littérature empirique.
Au second chapitre, nous nous sommes intéressé
en premier lieu à notre milieu d'étude qui est la ville de Bukavu
et de cela, nous avons présenté sa situation géographique,
son organisation politico-administrative, sa démographie, et son
économie qui est beaucoup plus développée dans le secteur
tertiaire dominé par le commerce et dont une partie considérable
se passe dans l'informel. En second lieu, nous avons présenté la
démarche méthodologique dans laquelle nous avons
énuméré les méthodes et techniques de collecte des
données dont la présentation du questionnaire d'enquête et
la taille de l'échantillon fixée à 90 PME, les
méthodes et techniques de traitement des données, la
spécification et la présentation du modèle
théorique ainsi que la méthode d'estimation de celui-ci.
Dans le chapitre troisième, nous avons
présenté, analysé, interprété et
discuté les résultats des informations obtenues sur le terrain,
et ces résultats nous ont permis de porter un jugement sur l'affirmation
ou l'infirmation de notre hypothèse. De même, nous avons
formulé des recommandations aux différents protagonistes du
secteur de l'économie nationale en vue d'un assainissement et
d'amélioration du climat des affaires, cadre propice du
développement d'activités économiques et des
investissements.
Au vu de ce qui précède, la préoccupation
majeure de cette étude, était de trouver réponse à
la question de départ que nous nous sommes posé dans la
problématique de ce travail à savoir :
- Quel est l'impact de la détérioration du
climat des affaires en RDC sur le niveau d'activités des entrepreneurs,
des investisseurs et donc des opérateurs économiques ?
A cette question de départ, nous avions émis
préalablement l'hypothèse selon laquelle :
- La détérioration du climat des affaires en RDC
a un impact négatif sur le niveau d'activités des
opérateurs économiques nationaux et étrangers comme la
réduction du niveau d'activités, la cessation d'activités,
le non investissement et même le départ de certains investisseurs
du pays pour s'installer dans d'autres pays.
Après l'analyse et l'interprétation des
informations obtenues sur le terrain, les résultats montrent que le
niveau d'études des managers, la technologie utilisée par la PME
et la stratégie ( constituée par la maîtrise de
l'activité de l'entreprise et sa capacité de gérer les
tracasseries administratives et institutionnelles) de celle-ci influencent
positivement le niveau d'activités des opérateurs
économiques alors que les impôts et taxes et l'environnement
économique influent négativement le niveau d'activités des
opérateurs économiques.
Etant donné que les impôts et taxes
(constitués par l'impunité, l'abus du pouvoir et les
impôts, taxes et autres redevances payées à l'Etat) et
l'environnement économique (constitué par l'âge de
l'entreprise et la concurrence) constituent un ensemble
d'éléments clés de la détérioration du
climat des affaires en RDC, et voyant qu'ils influencent négativement le
niveau d'activités des opérateurs économiques, nous
pouvons dès lors affirmer que la détérioration du climat
des affaires en RDC a un impact négatif sur le niveau d'activités
des opérateurs économiques. Donc, nous confirmons notre
hypothèse.
Le champ de notre sujet étant trop large, nous ne
sommes pas sûrs d'avoir traité tous les paramètres
liés à la problématique du climat des affaires en RDC. De
ce fait, nous invitons et encourageons les futurs chercheurs à nous
compléter en abordant des études diversifiées de ce
domaine sous les angles ci-après :
- Le climat des affaires et son impact sur la performance
technique et économique des entreprises congolaises ;
- La perception du climat des affaires en RDC et son influence
sur la prise des décisions des opérateurs économiques.
Enfin, nous osons croire que cette étude, étant
une oeuvre humaine, elle n'est pas parfaite ; c'est pourquoi nous restons
ouverts à toutes formes de suggestions, critiques et recommandations
constructives.
REFERENCES
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https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Culture_de_la_République_démocratique_du_Congo
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http: //afrique.Kongotimes.info/eco_tech/5320.html
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: la ministre suédoise des affaires étrangères appelle
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http://toupie.org/dictionnaire/impunité.htm
http://www.journaldunet.com/business/pratique/dictionnaire-economique-et-financier/14488.html
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Chiffre_affaires.htm
http://www.mobilitecongo.be
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Likert
ANNEXE
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
N°..................
I. IDENTIFICATION DE L'ENQUÊTEUR
Bonjour, Nous sommes BIENVENU LWANGO, étudiant de
l'Université Evangélique en Afrique (UEA/Bukavu), Faculté
des Sciences Economiques et de Gestion en L2 Gestion financière. Nous
menons une étude sur « La
détérioration du climat des affaires en RDC et son impact sur le
niveau d'activités des opérateurs économiques. Cas des PME
(Petites et Moyennes Entreprises) de la ville de
Bukavu ». Nous vous prions de bien vouloir
répondre à ce questionnaire et nous vous en remercions d'avance
pour la sincérité.
II. IDENTIFICATION DE LA PME
ENQUÊTEE
1. Régime juridique : entreprise
individuelle , entreprise sociétaire ;
2. Année de création ou de début
d'activités :.....................................
3. Chiffre d'affaire de l'entreprise (montant des
ventes) :........................ $ par mois ;
4. Le sexe du manager (propriétaire) :
1. Homme, 2. Femme,
5. Niveau d'étude du manager
(propriétaire) :
1. Sans, 3. Secondaire,
2. Primaire, 4. Supérieur et
universitaire ;
6. Secteur d'activités de l'entreprise :
1. Commerce général ;
2. Services ;
3. Agriculture ;
4. Transport ;
5. Autre (à
préciser)......................................................................
7. Adresse de l'entreprise :
Bagira, Ibanda, Kadutu,
III. QUESTIONS RELATIVES À
L'ENQUÊTE
8. Avez-vous accès aux financements externes ?
1. Oui, 2. Non,
Si Oui, Combien par an en
moyenne ?......................................$ et par quel
moyen ?
1. Crédit au près d'une banque (Coopec),
2. Dons auprès des bailleurs (ONG internationales),
3. Des subventions auprès de l'Etat ou Organismes de
développement,
9. Quel peut être le montant moyen d'impôts et
taxes que vous payiez ?
.................................................$ par an.
10. Pensez-vous que les lois sur la réglementation des
affaires (l'activité économique) en RDC sont-elles strictement
respectées et appliquées ?
1. Oui, 2. Non,
Si Non,
Pourquoi ?..........................................................................................................
11. La concurrence a-t-elle quel impact sur le niveau de vos
activités ?
1. L'impact positif, 2. L'impact négatif, 3. Aucun
impact
12. Pensez-vous que vos agents maîtrisent bien
l'activité de l'entreprise ? (la capacité
managériale)
1. Oui, 2. Non, 3. Pas mal,
13. Utilisez-vous une quelconque technologie pour assurer la
bonne marche de vos activités?
1. Oui, 2. Non,
Si Oui, laquelle ?
1. Commerce en ligne ; 4. Prestation de
services en ligne ;
2. Informatisation de vos principales
activités ;
3. Utilisation d'équipements technologiques de
production ;
14. Pendant la période de guerre et de tensions
politiques (marches, ville morte, etc.) comment vos activités se
comportent-elles?
1. Il ya hausse d'activités, 2. baisse
d'activités, 3. Déroulement normal
15. Pensez-vous que les infrastructures (routières,
portuaires et aéroportuaires) vous permettent vraiment de bien
fonctionner ?
1. Oui, 2. Non,
16. Pensez-vous que l'instabilité politique peut-elle
entrainer un disfonctionnement de vos activités ?
1. Oui, 2. Non,
17. Afin de nous rassurer de bien comprendre les
problèmes majeurs auxquels vous faites face dans l'exercice de vos
activités, pourriez-vous spécifier pour chacun
d'éléments ci-dessous, à quel point ils influent le niveau
de vos activités.
Echelle de Likert en 5 points : (NB : cochez
un seul numéro)
0 : pas grave;
1 : très moins grave;
2 : moins grave;
3 : assez grave;
4 : gravement;
5 : très grave
Différents éléments du climat
d'affaires
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
La corruption
|
|
|
|
|
|
|
Vol et désordre
|
|
|
|
|
|
|
Les tracasseries administratives et institutionnelles
|
|
|
|
|
|
|
La guerre
|
|
|
|
|
|
|
Les tensions politiques (manifestations, journées ville
morte, etc.)
|
|
|
|
|
|
|
L'accès à l'eau et à
l'électricité
|
|
|
|
|
|
|
La non application stricte des lois et
réglementations
|
|
|
|
|
|
|
L'impunité
|
|
|
|
|
|
|
Les impôts et taxes (y compris autres redevances)
|
|
|
|
|
|
|
L'accès à la propriété (locataire
ou propriétaire)
|
|
|
|
|
|
|
L'abus du pouvoir
|
|
|
|
|
|
|
La concurrence
|
|
|
|
|
|
|
La maitrise de l'activité de l'entreprise (la
capacité managériale)
|
|
|
|
|
|
|
La technologie
|
|
|
|
|
|
|
18. A votre avis, croyez-vous que les opérateurs
économiques contribuent-ils aussi à la
détérioration du climat des affaires en RDC ?
1. Oui, 2. Non,
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
19. Selon vous, que doit-on faire pour assainir voire
même améliorer le climat des affaires (environnement des affaires)
en RDC ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci beaucoup pour votre serviabilité.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHES...............................................................................................................1
IN
MEMORIAM..........................................................................................................2
DEDICACE...................................................................................................................3
REMERCIEMENTS......................................................................................................4
SIGLES ET
ABBREVIATIONS......................................................................................6
LISTE DES
GRAPHIQUES............................................................................................8
LISTE DES
TABLEAUX................................................................................................8
RESUME.....................................................................................................................10
ABSTRACT..................................................................................................................11
0. INTRODUCTION GENERALE
2
0.1. PROBLEMATIQUE
12
0.2. HYPOTHESE DE TRAVAIL
16
0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL
16
0.3.1. Objectif
général
16
0.3.2. Objectifs
spécifiques
16
0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
17
0.5. DELIMITATION DU SUJET
18
0.5.1. Délimitation
temporelle
18
0.5.2. Délimitation
spatiale
18
0.6. DIFFICULTES RENCONTREES
18
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
18
CHAPITRE PREMIER
20
CONSIDERATIONS THEORIQUES
20
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS
20
1.1.1.
Détérioration
20
1.1.2. Impact
20
1.1.3. Activités
économiques
21
1.1.4. Opérateurs et
opérations économiques
22
1.1.5. Les affaires
23
1.1.6. Climat des affaires
23
1.1.7. L'environnement des
affaires
24
1.1.8. L'entreprise
24
1.1.9. Les Petites et Moyennes
Entreprises (PME)
28
1.2. LES CRITERES D'EVALUATION DU CLIMAT DES
AFFAIRES : DOING BUSINNESS
31
1.2.1. Bref aperçu sur DOING
BUSINESS
31
1.2.2. Méthodologie,
instruments d'enquête des critères d'évaluation du climat
des affaires
32
1.2.3. Résumé du
rapport sur les reformes de la règlementation des affaires 2016
36
1.2.4. Le calculateur de
« distance de la frontière »
36
1.3. LES REFORMES ENTREPRISES PAR LES
POUVOIRS PUBLICS CONGOLAIS
37
1.3.1. L'ANAPI
37
1.3.2. Le CPCAI
40
1.3.3. Critiques sur les
réformes entreprises par les pouvoirs publics congolais
41
1.4. LES FACTEURS A LA BASE DE LA
DETERIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES EN RDC
42
1.4.1. La corruption
42
1.4.2. L'impunité
43
1.4.3. La non application des lois,
règles et procédures établies
44
1.4.4. Les tracasseries
administratives, douanières et institutionnelles
44
1.5. PROCEDURES POUR CREER UNE AFFAIRE EN
RDC
45
1.5.1. Statuts juridiques des
sociétés et formalités administratives
46
1.5.2. Coûts pour certaines
démarches juridico-administratives
50
1.6. ETAT DE LA QUESTION
51
CONCLUSION PARTIELLE
56
CHAPITRE DEUXIEME
58
PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
58
2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
58
2.1. PRESENTATION DE LA VILLE DE
BUKAVU
58
2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE
63
2.2.1. METHODES ET TECHNIQUES
DE COLLECTE DES DONNEES
63
2.2.2. METHODES ET TECHNIQUES
DE TRAITEMENT DES DONNEES
66
CONCLUSION PARTIELLE
80
CHAPITRE TROISIEME
81
PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION ET DISCUSSION
DES RESULTATS
81
3. CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON
81
3.1. PRESENTATION DE LA STATISTIQUE
DESCRIPTIVE
81
3.2. ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES
(ACP)
91
3.2.1. La validité des
variables d'étude
93
3.2.2. Analyse factorielle
93
3.3. PRESENTATION DES RESULTATS DU MODELE
ECONOMETRIQUE
96
3.4. RECOMMANDATIONS
100
CONCLUSION PARTIELLE
101
CONCLUSION GENERALE
102
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
105
ANNEXE
110
TABLE DES
MATIERES........................................................................................114
*
1http://www.doingbusiness.org/methodology
* 2http:
//afrique.Kongotimes.info/eco_tech/5320.html
* 3http :
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* 4http :
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* 5http://www.anapi.cd
* 6http//www.cpcai.cd
*
7http://toupie.org/dictionnaire/impunité.htm
*
8www.Cnrtl.fr/lexicographie/tracasserie
*
9https://fr.wikipedia.org/wiki/Bukavu
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10https://fr.wikipedia.org/wiki/Bukavu
* 11Encyclopédie
Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Likert
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12www.toupie.org/Dictionnaire
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13www.journaldunet.com
|