Conclusion Le la revue Le littérature
Dans cette revue de littérature, nous avons dans un
premier temps analysé de manière générale le design
comme moyen de renouvellement urbain. La tentative de définition du
design nous a montré que ce concept fait encore beaucoup parler de lui
aujourd'hui. L'histoire témoigne que l'Etat français s'est
beaucoup investi pour promouvoir le design français depuis 1980 et que
le design est reconnu comme un patrimoine Unesco à part entière
depuis 2004. Par la suite, nous avons évoqué les théories
de renouvellement urbain par les communautés créatives, pour en
déduire que la ville créative est un modèle de
développement territorial prometteur. Nous nous sommes interrogés
sur le rôle des créateurs comme les designers dans les mutations
urbaines : sont-ils des inventeurs ? Font-ils partie prenante d'une ville
créative ? Il semble qu'en théorie, les designers devraient donc
être des acteurs essentiels de la régénération
urbaine par le design. D'après le réseau Unesco des villes
créatives de design, ces dernières doivent répondre
à des critères bien précis pour entrer dans ce
réseau Unesco. Beaucoup de villes choisissent le design pour se
valoriser, mettre en valeur leurs savoirs faires, comme Montréal ou
Berlin qui semblent effectivement très créatives et exemplaires
en matière de renouvellement urbain par le design.
Dans un second temps, nous nous sommes
intéressés au cas de la ville Saint-Etienne devenue « ville
de design Unesco » depuis 2010. A travers cette recherche, nous avons
plongé dans son passé pour constater que cette reconversion est
en totale cohérence avec la décision politique de renouvellement
urbain par le design vers 1994.
En effet, la ville s'est développée grâce
à sa créativité, nous pouvons même dire que les
designers ont toujours participé à son évolution.
Après l'âge d'or industriel, la ville s'est retrouvée avec
beaucoup de patrimoine, elle s'en est donc servie pour créer des
musées par exemple. Elle a utilisé son passé pour
rebondir. Dans les années 1998, la ville lance la Biennale
Internationale du Design appelée « mondial du design » afin de
rassembler de nombreux acteurs du monde du design, locaux comme internationaux.
Cet événement lancé par l'école régionale
des Beaux-Arts est un immense succès. C'est grâce à ce
sujet, ainsi qu'aux politiques de la ville, que la Cité du Design voit
le jour en 1009. C'est une nouvelle étape pour la ville, qui marque un
tournant important dans sa reconversion territoriale.
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Dans une dernière partie, nous avons tenté de
comprendre les motivations des politiques pour orienter la ville de
Saint-Etienne vers le design. Parmi les moteurs, le design pourrait être
un moyen de positionner la ville, d'un point de vue marketing, en terme
d'image. Ainsi, positionner la ville sur ce créneau attirerait de
nombreux acteurs : des touristes, des investisseurs, des créateurs, etc.
Grâce à cela, les résultats économiques pourraient
croitre, créer de la richesse et permettre de lutter contre les
difficultés d'ordre économique.
Un autre argument de cette politique est d'ordre humain : le
design pourrait améliorer le cadre de vie des habitants, les faire
participer à des projets, etc. Même si les raisons de cette
reconversion territoriale sont ambitieuses, elle pourrait rencontrer quelques
obstacles. En effet, même si le design pourrait améliorer l'image
de la ville, cette dernière présente de grandes lacunes qu'elle
va devoir surmonter puisque beaucoup considèrent encore cette ville
comme post-industrielle ou « noire ». Nous nous sommes
également questionnés sur la concurrence des villes entre elles,
notamment à travers la proximité de Saint-Etienne avec Lyon qui
pourrait être un atout ou un frein à ce développement
territorial.
Pour terminer, nous avons tenté d'identifier les
retombées de cette reconstruction territoriale par le design. La
biennale internationale du design a été une réussite, et
un événement essentiel pour cette reconstruction. De plus,
certaines démarches participatives ont permis de créer du lien
avec les habitants et de les intégrer dans cette reconversion. Enfin,
des structures ont été mises en place pour stimuler la
créativité et la démarche design dans le secteur
privé.
Ainsi, nous pouvons nous poser de nouvelles questions sur les
réalités du design à Saint-Etienne. Qu'en pensent les
designers ? Partagent-ils ce point de vue ? Les retombées sont-elles
réellement visibles ? Seules une étude précise sur terrain
et la rencontre avec les acteurs concernés nous permettront d'apporter
des réponses à ces interrogations.
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