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Cherté de la vie et réalité économique au Niger

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par Kabir BOUBACAR ISSA BABA
Institut de Stratégie dà¢â‚¬â„¢Evaluation et de la Prospective - Master 2 2011
  

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2.3 Les revues théoriques et empiriques sur l'inflation

Cette section a pour objectif de faire un exposé des différentes pensées théoriques sur le phénomène de l'inflation et les travaux menés par des chercheurs selon qu'il s'agit d'une économie nationale ou régionale.

2.3.1 Revue théorique sur l'inflation

L'inflation affecte principalement les fonctions d'unité de compte et de réserve de valeur de la monnaie et réduit le pouvoir d'achat, beaucoup d'analyses ont été faites sur la nature de l'inflation. Cependant, trois grands courants se distinguent dans cette question. Il s'agit du courant monétariste, des keynésiens et des nouveaux classiques.

Pour les monétaristes, l'inflation est un phénomène purement monétaire. Leur raisonnement part de l'équation quantitative de la monnaie qui exprime le lien entre les transactions et la masse monétaire. Cette relation s'exprime de la manière suivante: M.V= P.Y où M est la quantité de monnaie, V, la vitesse de la circulation, Y représente le nombre total des transactions effectuées au cours d'une période donnée ou la production au cours d'une période et P, le niveau général des prix.

Les monétaristes supposent que la vitesse de circulation de la monnaie est constante et que la production est déterminée par la capacité productive de l'économie (facteur de production).

Ces différentes considérations ont plusieurs implications:

- la valeur nominale de la production P.Y est déterminée par l'offre de monnaie;

- le niveau des prix P n'est rien d'autre que le rapport entre la valeur nominale de la production et le niveau général de la production Y.

Toute variation de prix est le résultat d'une variation de la masse monétaire. De ce point de vue, la stabilisation de l'inflation est entre les mains des autorités monétaires qui peuvent décider du niveau général des prix en jouant sur le taux de croissance de la masse monétaire à l'aide des instruments de la politique monétaire. Pour ce faire, la cible principale est le taux d'intérêt qui détermine le coût de la monnaie.

Plusieurs études empiriques ont montré la consistance de cette théorie. En effet, l'étude fondatrice de Friedman (le chef de file du courant monétariste) et Schwarz sur l'histoire monétaire des USA indique clairement une corrélation positive entre la croissance de la masse monétaire et le niveau de l'inflation. Plus tard, d'autres études à travers le monde confirment cette théorie: les pays où le taux de croissance de la monnaie est élevé tendent à avoir un taux d'inflation élevé et les pays à faible croissance monétaire, un taux d'inflation réduit.

L'inflation est vue chez les monétaristes comme un des maux les plus importants de l'économie à cause du fait qu'elle perturbe les anticipations des agents économiques, il faut donc la combattre de façon vigoureuse avec une limitation de l'évolution de la masse monétaire correspondant à celui de l'augmentation des biens et services.

Cette gestion restrictive de la monnaie est critiquée par les keynésiens et des néokeynésiens qui soutiennent que la monnaie peut être utilisée pour doper la production. Pour ceux-ci, dans une situation de sous-emploi, une offre plus élevée de la monnaie peut relancer l'économie à travers la demande. Une telle situation peut créer de l'inflation mais permet de lutter contre le chômage à travers la reprise des activités de production, c'est ce qu'illustre la courbe de Phillips qui indique qu'à des niveaux d'inflation élevés, correspond des niveaux bas de chômage. L'inflation dans ces conditions, n'est pas vue comme un danger. Il est un mal nécessaire, il faut savoir faire seulement un bon arbitrage entre le niveau d'inflation et celui du chômage.

Ces types de politiques ont eu un succès dans les années d'après-guerre jusqu'à la fin des années 1970. Mais l'apparition de la stagflation, c'est-à-dire l'inflation doublée de chômage les a mis en doute.

Contrairement aux keynésiens et aux néo-keynésiens qui soutiennent que la politique monétaire peut être utilisée pour doper la production, les nouveaux classiques pensent que la monnaie n'a pas d'influence dans la sphère réelle même à court terme comme l'admettent les monétaristes. Il faut donc mener une politique monétaire rigoureuse de long terme à même de combattre efficacement l'inflation. Pour les néoclassiques, c'est l'augmentation de la masse monétaire non proportionnelle à celle des richesses qui est la cause de l'inflation du fait des mauvaises anticipations que cela crée. Dans l'analyse des nouveaux classiques, le rôle des anticipations est central dans l'inflation. Cependant, un débat existe sur la question de savoir si les anticipations sont adaptatives ou rationnelles.

Selon l'hypothèse d'anticipations adaptatives que défend Friedman (chef de file des monétaristes), les gens constituent leurs anticipations relatives au prix en se fondant sur les valeurs récemment observées des prix. Il y aurait donc une inertie dans l'inflation, venant du fait que les anticipations de l'inflation future qui sont en fait, basées sur l'inflation du passé influencent les prix qu'attendent les agents économiques. L'implication de cela est que l'inflation ne peut que changer lentement d'année en année selon le degré de crédibilité de la politique budgétaire et monétaire.

Pour des auteurs comme Lucas (chef de file des nouveaux classiques) et Sargent (1982), les anticipations adaptatives sont trop simples pour s'appliquer à plusieurs circonstances. Selon cette hypothèse, les agents économiques utilisent de manière optimale, toute l'information disponible, y compris l'information sur les politiques actuelles et prospectives, pour prévoir les prix. L'inertie de l'inflation n'est qu'apparente: en fait, ce sont les politiques budgétaires et monétaires inadéquates qui entretiennent la dynamique de l'inflation. Si ces politiques prennent fin, cette dynamique s'arrêtera d'elle- même et les agents feront des anticipations correctes.

L'histoire économique nous enseigne la plausibilité de ces deux hypothèses. Ainsi, dans les études empiriques, les économètres proposent aussi bien des modèles pouvant intégrer aussi bien les anticipations rationnelles que les anticipations adaptatives. La validation des hypothèses dans ce cas, dépend de valeurs-clefs des paramètres du modèle.

Si l'émission abondante de la monnaie peut être préjudiciable à la performance d'une économie, elle peut constituer une source de revenu pour les autorités monétaires ou le gouvernement.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry