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Cherté de la vie et réalité économique au Niger

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par Kabir BOUBACAR ISSA BABA
Institut de Stratégie dà¢â‚¬â„¢Evaluation et de la Prospective - Master 2 2011
  

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2.2 Les différentes origines d'inflation

L'inflation est un phénomène sensible pour les politiques puisque l'inflation est un signe de bon ou mauvais fonctionnement économique. Et pourtant, malgré son importance, les causes de l'inflation sont encore le sujet de nombreuses controverses.

2.2.1 Les origines conjoncturelles de l'inflation

L'inflation se manifeste par la hausse durable et généralisée des prix et se traduit par une baisse de la valeur de la monnaie qui perd ainsi une partie de son pouvoir d'achat. Lorsque les prix ne sont pas fixés autoritairement par l'Etat ou par une entreprise en situation de monopole, elle a comme cause une augmentation de la demande, des coûts de production ou de la quantité de monnaie en circulation.

v l'inflation causée par la masse monétaire

Une création excessive de monnaie, sous forme de crédits accordés aux agents, se traduit par des dépenses supplémentaires, qui peuvent causer l'inflation si l'offre ne suit pas. En effet, l'inflation a d'abord été considérée comme un désordre attribué à l'enflure []de la masse monétaire en circulation. C'est le point de vue théorique avancé par l'école quantitativiste au XIXe siècle, à la suite d' Irving Fisher et, au XXe siècle avec l' École monétariste. Dans cette situation, en l'absence de création de richesse réelle, la conséquence directe se manifeste sous la forme d'une augmentation de la demande et par suite des prix. On considère que l'enflure monétaire résulte de l'émission par les autorités monétaires (l'État en général) de monnaie en trop grande quantité soit par rapport à la quantité de biens dans le circuit économique soit dans le cas d'une monnaie assise sur l'or ou l'argent par un afflux brutal de métal précieux ou du fait du crédit si l'activité financée ne conduit pas directement (ou suffisamment) à injecter dans le circuit économique des biens nouveaux à hauteur du montant de monnaie nouvelle.

Une partie de la littérature sur l'inflation insiste sur la fonction standard de demande de monnaie. Dans le cadre de la théorie quantitative de la demande de monnaie, l'offre de monnaie et la production réelle sont des éléments importants dans la détermination de l'inflation.

Les monétaristes considèrent que l'inflation est essentiellement un phénomène monétaire (Friedman, 1963). Un accroissement de l'offre de monnaie implique une augmentation du niveau des prix. Selon l'approche monétariste, la politique monétaire agit sur l'inflation, et elle peut être utilisée pour lutter contre ce phénomène (Svensson, 2000). L'inflation est expliquée par une création excessive de monnaie. L'approche monétaire est élargie en prenant en compte d'autres facteurs. En effet, l'augmentation de la quantité de monnaie est un déterminant important de l'inflation, mais la hausse du salaire nominal et l'inflation passée agissent également sur l'inflation. Celasun et Goswami (2002) montrent également que la quantité de monnaie et le taux de change ont un impact sur l'inflation. Les fluctuations du taux de change peuvent influer sur l'inflation (phénomène de pass-through). Une dépréciation de la devise d'un pays par rapport à celle de son principal partenaire commercial peut affecter directement l'inflation si les entreprises répercutent cette dévaluation sur leurs prix. La dépréciation peut également induire une hausse des prix par l'intermédiaire du canal des importations, notamment des produits de base dont les produits alimentaires et le pétrole.

Pour Calvo (1994), la persistance de l'inflation s'explique par une multitude de facteurs parmi lesquels l'accroissement de l'offre de monnaie, l'accumulation de réserves de change (nourrissant l'augmentation de l'offre de monnaie par une stérilisation très partielle), la dépréciation du taux de change et la hausse des salaires.

Néanmoins, certains analystes adhèrent plutôt à l'approche par la demande dans l'explication de ce phénomène.

v l'inflation causée par la demande

Elle résulte d'un déséquilibre entre une demande trop forte par rapport à une offre à une offre limitée. Pour rétablir l'équilibre entre offre et demande, les prix augmentent, tirant la demande à la baisse car la hausse des prix décourage la consommation. En effet, si la demande d'un produit ou d'un service essentiel excède l'offre, et que les producteurs ne peuvent ou ne veulent augmenter immédiatement la production, alors l'excès de demande va conduire à l'augmentation des prix. Le phénomène d'excès peut concerner un marché spécifique ou au contraire l'ensemble de l'économie si par exemple la demande générale est trop stimulée par une politique budgétaire ou par une offre de crédit bancaire trop dynamique.

Des économistes préfèrent une approche des déterminants de l'inflation centrée sur des facteurs de demande, « demand-pull theory » (John Maynard Keynes, 1940; Arthur Smithies, 1942). Selon ce cadre d'analyse, l'excès de la demande par rapport à l'offre de biens et services conduit à une pression inflationniste. L'inflation tirée par la demande apparaît notamment lorsque la demande globale est supérieure à l'offre globale, et que l'économie est proche du plein emploi.

L'accroissement de la demande globale peut s'expliquer de différentes manières. La politique économique est un élément fondamental, que ce soit par le biais des finances publiques (baisse des impôts, ou hausse des dépenses) qui agit sur la consommation des ménages, ou par celui des taux d'intérêt qui influence directement l'offre de crédit dans l'économie. Une situation favorable en termes de compétitivité (liée notamment au niveau du taux de change) favorisera un accroissement des exportations. A côté de ces facteurs de demande intrinsèques, l'accroissement général de l'inflation mondiale (par exemple des prix alimentaires, comme c'est le cas en 2007-2008) a un poids très fort sur les prix domestiques, particulièrement pour les pays émergents, qui sont plus étroitement soumis aux conséquences des évolutions internationales.

A côté de l'approche monétariste de l'inflation, qui insiste sur le rôle des politiques économiques, qu'elles soient monétaires ou budgétaires, des éléments peuvent également être identifiés du côté de l'offre.

v l'inflation causée par les coûts

Du terme en anglais « cost-push inflation », l'inflation par les coûts est provoquée par les coûts des facteurs de production (travail, capital, matières premières) et les coûts des interventions publiques de l'Etat à travers la politique fiscale ou la politique tarifaire. Il y a principalement deux causes dues au pouvoir du monopole de groupe dans l'économie; il s'agit notamment de la hausse des salaires due aux syndicats et du pouvoir monopolistique ou oligopolistique de certaines industries. Pour le premier on parle d'inflation par les salaires et pour le second d'inflation par les profits. Par ailleurs, il peut provenir d'un choc réel affectant les coûts de production, par exemple, la hausse de prix des matières premières telle que le choc pétrolier des années 1970. Cependant, l'inflation par les coûts est beaucoup moins ressentie si elle s'accompagne d'une amélioration de la productivité. L'approche structuraliste considère que l'inflation est essentiellement expliquée par la rigidité au niveau de l'offre de biens et services. En situation de plein emploi, la croissance génère une rigidité accrue au niveau de l'offre de biens et de services du fait de tensions sur les capacités de production. Dans un tel contexte, l'inflation est également entretenue par les coûts dans la mesure où la croissance du PIB génère des pénuries de travailleurs qui débouchent sur des tensions sur les salaires. Lorsqu'il y a croissance en situation de plein emploi, le travail est rare et son coût augmente rapidement. Par conséquent, l'inflation s'accélère à hauteur de la répercussion par les entreprises de cette hausse des coûts sur leurs prix.

Les théories de l'inflation par les coûts proposent une explication de l'évolution des prix basée sur des facteurs non-monétaires et sur une modification du coût unitaire et des marges des entreprises (Humphrey, 1998). L'accroissement des prix résulte d'une augmentation des coûts des facteurs de production. Les rigidités sur le marché du travail et les évolutions du coût de la main-d'oeuvre sont considérées comme les principales causes de l'inflation dans les pays développés (Dlamini, 2001), mais aurait un pouvoir explicatif plus faible dans les pays émergents (comme le montrent Chhiber et Shafik (1990) pour les pays africains) en raison du poids majeur et prépondérant de l'instabilité monétaire.

Par ailleurs, il faut remarquer que la hausse des coûts de production résulte en partie de l'augmentation des prix des matières premières. Le plus souvent, les matières premières proviennent de l'extérieur. On parle dans ce cas de l'inflation importée.

v l'inflation causée par l'importation due à l'ouverture économique

Si un bien importé joue un rôle fondamental dans la production, la hausse de son prix peut avoir un impact inflationniste (cela a été le cas avec le choc pétrolier de 1973). De même la dépréciation de la monnaie fait augmenter le prix des biens importés. Lorsqu'il y a inflation à l'étranger, l'augmentation des prix des biens importés (qu'il s'agisse de matières premières, de biens semi-finis ou de produits finis) se répercute assez souvent de façon mécanique et directe sur le niveau des prix intérieurs qu'il s'agisse de biens de consommation ou de biens de productions (inflation par les coûts). Un autre grand circuit inflationniste est celui des échanges extérieurs. Il peut se mettre en oeuvre selon deux processus distincts. Si des hausses des prix importantes surviennent dans un pays donné (ou si elles sont nettement plus fortes que dans le reste du monde), et si la demande étrangère est élastique par rapport à ces prix, il se produit un déficit de la balance commerciale, puisque les exportations diminuent alors que les produits étrangers deviennent plus compétitifs sur le marché intérieur. La dégradation de la situation financière de ce pays, qui ne manquera pas de se produire, entraînera une dépréciation de la devise nationale (sauf si elle sert de monnaie de réserve internationale comme dans le cas du dollar américain). Cela aura pour effet d'enchérir le coût des importations et d'entretenir l'inflation intérieure. En théorie, on peut certes espérer que la dépréciation monétaire relancera les exportations, ce qui fait de la dévaluation volontaire une arme de politique économique.

Mais les effets négatifs peuvent l'emporter sur les mécanismes de rééquilibrage: chaque unité exportée rapportera moins, et l'augmentation de la valeur globale des exportations peut rester inférieure à celle des importations si la plupart de celles-ci sont incompressibles, ou si les mesures d'accompagnement de la dévaluation (contrôle des revenus et des prix intérieurs) sont insuffisantes. Il s'ensuivra alors un processus cumulatif d'inflation importée, de dévaluation et d'endettement extérieur du type de celui que connaissent un certain nombre des pays sous-développés. Cela peut d'ailleurs provenir non d'une hausse initiale des coûts intérieurs, mais des difficultés à exporter, à cause de l'évolution de la demande mondiale, de la surproduction en certains produits (surtout agricoles) ou de la vétusté de l'appareil productif. La hausse des coûts et les difficultés d'exportation peuvent aussi se combiner.

L'autre forme que peut prendre ce circuit inflationniste lié aux échanges extérieurs correspond tout simplement à l'application, sur le plan international, des mécanismes d'indexation des prix et des revenus. L'exemple le plus parlant est celui des hausses des prix des produits énergétiques que les pays producteurs de pétrole légitimaient en 1974 par plus de vingt ans de hausses des prix des produits industriels réduisant le pouvoir d'achat du baril de pétrole. Or cette brusque flambée des prix des matières premières accéléra l'inflation dans les pays développés, ce qui amena une nouvelle hausse brutale du prix de pétrole. Ce circuit inflationniste peut bien sûr se cumuler avec le précédent pour, surtout dans les pays particulièrement fragiles sur le plan de l'équilibre extérieur, et où l'inflation par les coûts est déjà importante.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery