REPUBLIQUE DU NIGER
Fraternité-Travail-Progrès
Ministère de l'Enseignement
Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation
MEMOIRE PROFESSIONNEL
THEME:
CHERTE DE LA VIE ET REALITE ECONOMIQUE AU
NIGER
Août 2015
Rédigé par :
Mr. Kabir BOUBACAR ISSA
Etudiant en Master 2
Spécialité :
Evaluation
Mention : Calcul Economique
Sous la Direction de :
Dr. Mamoudou HASSANE
Enseignant-Chercheur UAM/FSEJ
I. DECHARGE
ISEP n'entend donner aucune approbation ni improbation aux
opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur.
CHERTE DE LA VIE ET REALITE ECONOMIQUE AU NIGER
II. SOMMAIRE
DECHARGE
I
SOMMAIRE
III
DEDICACE
IV
REMERCIEMENTS
V
LISTE DES ILLUSTRATIONS
VI
ABSTRACT
IX
RESUME
X
AVANT PROPOS
XI
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : Etat des Lieux de l'Inflation au
Niger
5
1.1 Cadre Conceptuel
5
1.2 Evolution de l'inflation au Niger
6
1.3 Cherté de la vie au Niger
19
CHAPTIRE II : Revue de la Littérature
sur le Concept de l'Inflation
23
2.1 Méthode de mesure de
l'inflation
23
2.2 Les différentes origines
d'inflation
24
2.3 Les revues théoriques et empiriques
sur l'inflation
31
CHAPITRE III : Analyse Empirique
37
3.1 Modèle et résultats
économétriques
37
3.2 Analyse du résultat de la
modélisation
44
3.3 Limites de l'étude
48
Conclusion et Recommandations
49
Bibliographie
XII
ANNEXES
XIII
TABLE DES MATIERES
XXII
III. DEDICACE
Je dédie ce travail à la mémoire de mon
père Boubacar ISSA BABA
IV. REMERCIEMENTS
L'élaboration de ce document a été
possible grâce au concours et au soutien de plusieurs personnes. C'est le
lieu pour moi de leur témoigner toute ma gratitude.
Tout d'abord, je remercie ma mère
Fourératou GAGARA MADOUGOU pour le soutien qu'elle nous
a apporté depuis le bas âge, soutien qui nous a permis de mener
notre parcours scolaire avec abnégation.
Je remercie Dr. Mamoudou HASSANE,
Enseignant-Chercheur à la FSEJ (Faculté des Sciences Economiques
et Juridiques) de l'Université ABDOU MOUMOUNI de Niamey pour la
disponibilité dont il a fait preuve pour les remarques dans ce travail.
Je remercie Ibrahim ISSOUFOU ALI
KIAFFI, Ingénieur Statisticien Economiste à la Direction
Générale du Budget au Ministères des Finances du Niger
pour les observations faites afin d'améliorer la qualité de ce
travail.
Je remercie l'Administration de l'ISEP en
général, et son fondateur Monsieur Abdou IBRO en
particulier pour les dispositions prises afin d'assurer un bon encadrement
à tous les étudiants.
Mes remerciements vont également à
Abdoulrahimoune AMADOU ABDOUL AZIZ, Fondé de Pouvoir
à la Direction Nationale de la BCEAO du Niger pour tout son aide dans le
cadre de la modélisation.
Je remercie tous ceux qui, de près ou de loin,
ont contribué à la réussite de ce travail.
V. LISTE DES ILLUSTRATIONS
Liste des
tableaux
Tableau 1 : Les Produits et leur
Pondération dans l'IHPC au Niger
8
Tableau 2 : Types de taxes à
l'importation sur les aliments.
18
Tableau 3 : Test de stationnarité sur
les variables
38
Tableau 4 : Retard optimal
40
Tableau 5 : Matrice de
Corrélation
41
Tableau 6 : Synthèse des
résultats du modèle MVCE
41
Liste des
graphiques
Graphique 1 : Le taux d'inflation en
glissement annuel au Niger
7
Graphique 2 : Evolution du taux de couverture
au Niger de 1962 à 2012
13
Graphique 3 : Bilan céréalier au
Niger de 1962 à 2010
16
VI. SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF Dickey - Fuller Augmenté
AIC Akaike Information Criterion
BCEAO Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
BIC Bénéfice Industriel et
Commercial
CEDEAO Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest.
CIF Cost, Insurance, Freight
CV Valeur Critique
DD Droit de Douane
DC Disponibilité
Céréalière
FPE Final Prediction Error
FOB Free On Board
FCFA Franc de la Communauté
Financière Africaine
FAO Food and Agriculture Organization
HQ Hannan-Quinn information criterion
INS Institut National de La Statistique
PIB Produit Intérieur Brut
IPC Indice du Prix à la
Consommation
IHPC Indice Harmonisé des Prix
à la Consommation
IPM Indice du Prix à l'Importation
LDC Logarithme népérien de la
Disponibilité Céréalière
LIPC Logarithme népérien de
l'Indice des Prix à la Consommation
LIPM Logarithme népérien de
l'Indice du Prix à l'Importation
LPIBH Logarithme népérien du
Produit Intérieur Brut par Habitant
LM1 Logarithme népérien de la
Masse Monétaire au sens strict
MVCE Modèle Vectoriel à Correction
d'Erreur
M1 Masse Monétaire au sens strict
OCDE Organisation pour la Coopération
et le Développement Economique
OPVN Office des Produits Vivriers du Niger
OMC Organisation Mondiale du Commerce
PC Prélèvement Communautaire
PIBH Produit Intérieur Brut par
Habitant
PCS Prélèvement Communautaire
de Solidarité
RS Redevance Statistique
SONARA Société
Nigérienne de Commercialisation de l'Arachide
SC Schawrz Information Criterion
TC Taux de Couverture
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
TVI Taxe de Vérification des
Importations
TE Taux de Change
UEMOA Union Economique Monétaire Ouest
Africaine
VII. ABSTRACT
In Niger, the advent of the market organized by the equity and
quality against the cost of living in 2005, coalition debate on this last
continues to grow, making it one of the national priorities of each Government.
As domestic production is unable to meet the increasingly growing demand
expressed by the population, the country is obligated to a certain extent of
supply outside its borders; what makes that external causes as well as internal
explain the rise in prices which more precisely those of consumer.
Thus, to explain the rising prices in Niger, the methodology
adopted is the collection of data on grain availability, the import price of
the fact of the dependence of the country from the outside, the gross domestic
product (GDP) due to the production capacity of the economy, the exchange rate
as the country imports of indexed dollar fuel and foodstuffs from Asia the
monetary mass, which is the result of monetary policy. To explain the effects
of these variables, vector model (VECM) error correction used has been
specified and validated by the Diagnostics on residues. Indeed,
cointégration test results suggest the presence of a relationship of
long-term stable variables.
The model results illustrate that cereal availability
negatively affects long-term inflation, the import price is negative in the
short term and positively in the long term, gross domestic product is
significant in the formation of prices in the short and long term; and finally
the monetary mass has a significant effect in the long term and it causes
inflation. That leaves say the vulnerability of the Nigerian economy facing
national and international conditions but long-term effect it causes inflation.
Leaving say the vulnerability of the Nigerian economy facing national and
international conditions.
VIII. RESUME
Au Niger, depuis l'avènement de la marche
organisée par la coalition équité et qualité contre
la vie chère en 2005, le débat sur cette dernière ne cesse
de prendre de l'ampleur, ce qui fait de celle-ci une des priorités
nationales de chaque gouvernement. Comme la production nationale est incapable
de répondre à la demande de plus en plus croissante
exprimée par la population, le pays est obligé dans une certaine
mesure de se ravitailler hors de ses frontières; ce qui fait que des
causes externes aussi bien qu'internes expliquent la hausse des prix dont plus
précisément ceux de grande consommation.
Ainsi, pour expliquer la hausse des prix au Niger, la
méthodologie adoptée est celle de la collecte des données
sur la disponibilité céréalière, le prix à
l'importation du fait de la dépendance du pays par rapport à
l'extérieur, le produit intérieur brut (PIB) en raison de la
capacité de production de l'économie, le taux de change comme le
pays importe1(*) du
carburant indexé en dollar et les produits alimentaires en provenance de
l'Asie, la masse monétaire qui est le fruit de la politique
monétaire. Pour expliquer les effets de ces variables, le modèle
vectoriel à correction d'erreur (MVCE) utilisé a
été spécifié et validé par les tests de
diagnostic sur les résidus.
En effet, les résultats de test de
cointégration suggèrent la présence d'une relation de long
terme stable entre les variables. Les résultats du modèle font
ressortir que la disponibilité céréalière agit
négativement sur l'inflation à long terme, le prix à
l'importation agit négativement à court terme et positivement
à long terme, le produit intérieur brut est significatif dans la
formation des prix à court et long terme; et enfin la masse
monétaire a un effet significatif à long terme et elle provoque
l'inflation. Ce qui laisse affirmer la vulnérabilité de
l'économie nigérienne face à la conjoncture nationale et
internationale.
IX. AVANT PROPOS
Le programme de formation en Suivi & Evaluation a
été instauré dans le but de renforcer les capacités
des étudiants provenant des Universités nationales et sous
régionales; des cadres des administrations publiques, parapubliques et
privées du Niger et de la sous-région, des agents des
Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales. Ce Programme
a été mis en place par Mr Abdou IBRO, Fondateur
de l'Institut de Stratégie, d'Evaluation et de Prospective (ISEP) suite
à l'arrêté
N°000108/MESS/RT/SG/DGE/DL/DES/DEPRI du 11 Septembre
2007. Cette formation s'effectue dans le domaine de l'évaluation des
politiques publiques, programmes et projets de développement
indispensable à la prise de décision par les autorités
administratives.
Le mémoire professionnel est un document
élaboré dans le cadre de cette formation. Il doit être
présenté devant un jury pour sa validation. Pour la
rédaction de ce document, un thème est choisi par
l'étudiant en accord avec un encadreur académique ou
professionnel qui supervisera le travail.
Le thème « cherté de la vie et
réalité économique au Niger» a fait l'objet
de notre réflexion. Les pensées et les conclusions
exprimées dans ce document ne devraient en aucun cas être
considérées comme des points de vue de l'ISEP. Elles engagent
entièrement l'auteur du document.
X. INTRODUCTION
GENERALE
L'inflation qui traduit une
érosion de la valeur de la monnaie accroît l'incertitude quant
à l'évolution future des prix. Elle est placée au coeur du
débat économique, puisqu'elle constitue un signal pour le
producteur, pour sa décision d'investir ou de produire. Pour le
consommateur, elle est aussi le meilleur indicateur de l'arbitrage entre la
dépense immédiate ou l'épargne pour une utilisation
future. En conséquence, la stabilité des prix facilite la
décision des agents économiques.
Au cours des années 1980, le renouvellement et
l'approfondissement de la pensée économique ont abouti à
un consensus de plus en plus large au sein des banques centrales sur le fait
que la stabilité des prix est la meilleure contribution que la politique
monétaire peut apporter pour favoriser une croissance soutenue et un
relèvement optimal du niveau de l'emploi. En effet, comme la
maîtrise de l'évolution des prix est un atout majeur, plusieurs
politiques peuvent être mises en place pour réduire la hausse des
prix qui rend la vie chère. C'est ainsi qu'on peut citer: la politique
budgétaire, la politique commerciale, la politique monétaire, la
politique agricole, etc. Enfin, pour promouvoir une bonne gestion de politique
économique, il est donc impératif de cerner l'évolution de
l'indice des prix à la consommation dans une marge conditionnée
afin de pouvoir maîtriser l'inflation qui réduit le pouvoir
d'achat.
Etant un pays chroniquement déficitaire en
matière de production des biens et des services, le Niger est couramment
victime des chocs liés à des conjonctures internes et externes.
La hausse des prix demeure une préoccupation majeure car plus de la
moitié de la population ne dépense pas un dollar par jour. Ainsi,
face à cette situation, des actions ont toujours été
entreprises par des responsables politiques afin d'atténuer les
souffrances de la population; ce qui a même valu la création d'un
Ministère de compétitivité et de lutte contre la vie
chère au Niger.
Cependant, de ce qui précède, la question
centrale à laquelle nous tentons de répondre dans cette
étude nous amène à formuler la problématique
suivante: existe-t-il une relation entre inflation et variables
macroéconomiques internes et externes au
Niger ?
Le choix de ce thème "cherté de la
vie et réalité économique au Niger" trouve
son fondement dans un contexte économique où les pays en
développement plus particulièrement les pays pauvres à
faible revenu sont confrontés au problème de la vie chère.
Au Niger, l'opposition politique et les organisations non gouvernementales ont
toujours fait de ce phénomène un moyen de mobiliser l'opinion de
la population contre le pouvoir public en place à travers des slogans
contre la dégradation des pouvoirs d'achat et les difficultés
d'accès des ménages à des biens de consommation de
première nécessité. Toutefois, force est de constater que,
généralement, les politiques menées par les gouvernements
n'ont pas durablement été efficaces (d'ailleurs le
Ministère de Lutte contre la Vie Chère n'a fonctionné que
pendant deux années).
Ainsi, l'objectif général de
cette étude est d'analyser les principales causes économiques de
la vie chère au Niger (hausse des prix inadéquate avec le pouvoir
d'achat). De manière spécifique, l'étude
consiste à:
· Analyser les relations qui existent entre l'indice des
prix à la consommation et certains agrégats
macroéconomiques;
· Ressortir l'impact des agrégats
macroéconomiques internes et externes sur l'évolution de
l'inflation.
Pour répondre à la problématique
formulée, nous posons l'hypothèse générale
suivante: l'inflation au Niger est expliquée par des causes
liées à des variables macroéconomiques externes et
internes. En effet, cette dernière
(hypothèse générale) est repartie en plusieurs sous
hypothèses suivantes:
Ø La disponibilité
céréalière qui est la quantité (en tonne) des
céréales disponible au niveau national au cours d'une
année a un impact négatif sur l'inflation;
Ø L'indice du prix à l'importation qui mesure
l'évolution des prix des biens et services à l'importation au
cours d'une année agit positivement sur l'inflation;
Ø PIB réel par habitant qui représente le
Produit Intérieur Brut à prix constant par individu au cours
d'une année est positivement corrélé à l'inflation;
Ø Le taux de change qui est le prix relatif du dollar
par rapport au FCFA impacte positivement l'inflation et enfin;
Ø La masse monétaire au sens strict qui est la
quantité de monnaie disponible au cours d'une année,
composée de la monnaie en circulation et les dépôts
à vue non financier des agents agit positivement sur l'inflation.
La méthodologie utilisée dans ce document se
résume en:
· La collecte de l'information: la
méthodologie utilisée est la recherche documentaire dans le
domaine expliquant l'inflation. La recherche est orientée vers des
études théoriques et empiriques, des rapports, des publications,
etc.
· La présentation et le traitement des
données: cette partie fait appel à la collecte des
données soumises à l'analyse statistique et
économétrique. Les données recueillies sont secondaires et
sont traitées dans Eviews 8. Les variables sont tirées de la base
des données de la Banque Mondiale.
L'approche méthodologique consiste à mettre une
relation entre l'indice des prix à la consommation et certains
agrégats macroéconomiques en utilisant
l'économétrie des séries temporelles (tests de
stationnarité, cointégration et modèle vectoriel à
correction d'erreur) dont la variable expliquée est l'IPC. Les variables
utilisées sont: l'indice des prix à la consommation; la
disponibilité céréalière; l'indice du prix à
l'importation; PIB réel par habitant; le taux de change du dollar par
rapport au FCFA et la masse monétaire au sens strict.
· Couverture temporelle: le
présent travail porte sur l'IPC et les autres variables explicatives sur
la période allant de 1980 à 2010, soit une période de 31
ans. Cette période relativement courte à cause des
difficultés liées à la disponibilité des
données (disponibilité Céréalière non
disponible à partir de 2011) va permettre de suivre l'évolution
des variables macroéconomiques choisies pour l'étude afin de
proposer des recommandations des politiques économiques.
Pour montrer que la vie chère est une
réalité économique au Niger, notre travail est
articulé en 3 chapitres.
Le premier chapitre porte sur l'état des lieux de
l'inflation au Niger. Il traite de l'évolution et des différentes
causes économiques de l'inflation ainsi que la vie chère au
Niger.
Le second chapitre concerne la revue de la littérature.
Ce cadre concerne trois points à savoir: l'analyse du
phénomène de l'inflation, les pensées de quelques auteurs
sur le phénomène de l'inflation et les travaux empiriques
menés sur la relation entre l'IPC et des agrégats
macroéconomiques.
Enfin, le troisième chapitre est consacré
à une analyse empirique par l'application économétrique de
la relation entre IPC et les agrégats macroéconomiques choisis
pour l'étude. Le dernier paragraphe concerne l'interprétation des
résultats ainsi que les recommandations en termes d'actions et de
stratégies.
CHAPITRE I : Etat des Lieux de
l'Inflation au Niger
Cette partie fait état de la vie chère à
travers les causes et les conséquences de l'inflation. Il s'agit en
quelque sorte d'une investigation sur la situation de l'inflation au Niger
après avoir fait le contour des concepts.
1.1 Cadre Conceptuel
On parle de vie chère quand l'évolution des prix
des produits de grande consommation est inadéquate avec
l'évolution du revenu des ménages dont le pouvoir d'achat est
relativement faible. C'est un phénomène complexe lié
à plusieurs facteurs qui contribuent à détériorer
les conditions et la qualité de vie et/ou dégrader le pouvoir
d'achat individuel ou collectif. Elle rend difficile l'accès et la
jouissance d'un bien ou d'un service souhaité et se caractérise
par les difficultés de satisfaction des besoins vitaux essentiels. Pour
y faire face, il faut entreprendre des actions concourant à lutter
contre tous les facteurs et les déterminants qui engendrent la vie
chère. La rareté et l'indisponibilité des produits sur le
marché, l'absence de produits de substitution adéquats sont
autant de facteurs aggravant la vie chère par le renchérissement
des prix à travers l'inflation spéculative. Comme toute
augmentation des prix réduit le pouvoir d'achat et rend la vie
chère, elle peut être une réalité économique
résultante de l'inflation qui est un phénomène qui
provoque une hausse durable et générale des prix. Cependant, une
définition du concept d'inflation s'impose.
Etymologiquement, le terme inflation vient du latin inflare,
qui signifie enfler, gonfler. Il désigne communément une
augmentation générale, durable et auto-entretenue des prix des
biens et services:
ü augmentation générale: la hausse des prix
doit affecter presque la totalité des biens en circulation et services
proposés;
ü augmentation durable: une augmentation des prix pendant
quelques mois n'est pas constitutive d'inflation; il en est ainsi des hausses
saisonnières des prix (fruits en hiver ou locations en été
par exemple). Le relèvement des tarifs doit résulter d'un
déséquilibre prolongé; augmentation auto-entretenue;
ü augmentation du prix des matières
premières ou produits semi-finis rejaillit nécessairement sur le
prix des produits finis (ainsi le prix du blé a une influence directe
sur le prix du pain...).
De l'inflation découlent les concepts suivant:
§ La désinflation: lorsqu'il y a diminution du
taux d'inflation, les prix augmentent toujours mais à un rythme moins
important qu'auparavant;
§ La déflation: elle représente un
processus de baisse général du niveau des prix. Elle s'accompagne
d'une récession économique (baisse du PIB, de la demande, des
revenus, de l'épargne et de l'investissement, du coup le chômage
augmente);
§ La stagflation: c'est une situation
caractérisée simultanément par la stagnation de la
production (faible croissance économique), une forte augmentation du
chômage et de l'inflation.
A cela, s'ajoute le fait que l'inflation diminue le «
pouvoir d'achat » de la monnaie; on parle de dépréciation
monétaire. Si une monnaie à moins de « pouvoir d'achat
», sa valeur baisse par rapport à celle des autres monnaies. Ainsi,
les biens du pays où la monnaie est dépréciée
coûteront moins chers que pour les autres pays, ce qui stimulera les
exportations, donc la production et le niveau d'emploi.
Dans toute économie, il existe une correspondance entre
ce qui est produit (localement ou importé) et la monnaie en circulation;
le niveau général des prix est l'expression de cette
correspondance.
La problématique de l'inflation occupe actuellement une
place de premier plan dans les discussions sur la conjoncture économique
et sociale au Niger. La hausse des prix érode le pourvoir d'achat des
ménages. Cependant, l'inflation semble être très chronique
au Niger puisque l'économie a enregistré 5 fois des hausses de
prix supérieures à 3% depuis 2006. Toutefois, il est à
noter que cette situation est généralement imputable à une
mauvaise campagne agricole.
1.2 Evolution de l'inflation au
Niger
L'évolution historique indique que
l'inflation a toujours été contenue d'une manière ou d'une
autre, dans des proportions raisonnables. En aucun moment, le pays n'a connu
d'inflation trop élevée. Le graphique ci-dessous montre
l'évolution en glissement annuel de l'inflation au Niger.
Graphique 1 : Le taux
d'inflation en glissement annuel au Niger
Source : INS-Niger
L'examen du graphique 1 indique qu'il y a des périodes
de pics de l'inflation; il s'agit des années 1975, 1980 et 1994. En
effet, ces trois périodes correspondent à des chocs
extérieurs importants. Les pics de 1975 et de 1980 correspondent
à l'impact des chocs pétroliers sur l'économie du pays et
celui de 1994 à la dévaluation du FCFA qui changeait pour la
première fois de parité avec la monnaie d'indexation qui
était le franc français. De 1971 à 2013, le taux
d'inflation a surpassé quatre fois, la barre de 15%; il s'agit des
années 1975, 1976, 1980 et 1993. Pour la même période, le
taux d'inflation a atteint dix fois les deux chiffres sur 40 ans.
Pour ce qui concerne la norme de 3%, il faut indiquer que le
taux d'inflation a dépassé ce seuil avec une fréquence de
48.8%.
L'analyse de l'évolution historique des taux
d'inflation indique qu'il y a eu plusieurs périodes de déflation.
Cette déflation s'explique surtout par une conjonction de deux
politiques complémentaires. Il y a d'abord, la politique de rigueur
budgétaire entreprise depuis les débuts des années 1980
due à la baisse du prix de l'uranium. Elle s'est
caractérisée par une baisse drastique des dépenses
publiques à travers un blocage des salaires et la suppression ou la
diminution d'indemnités ainsi qu'une hausse des recettes. Au cours de
cette décennie, l'évolution de la masse monétaire a
été également ralentie passant de 13,43% entre 1980 et
1981 à moins 21% entre 1989 et 1990. Ces différentes politiques
ont entraîné une baisse du niveau général des prix.
Ensuite, il y a les programmes d'ajustement structurel (PAS), qui vont
poursuivre les politiques de compression de la demande intérieure par la
réduction des dépenses publiques et par une augmentation des
recettes fiscales grâce à des réaménagements.
Cependant, au Niger, c'est l'IHPC qui sert de mesure de
l'inflation. La composition de son panier a connu de nombreuses
évolutions de l'indépendance à nos jours. A partir des
indépendances, l'indice des prix qui était calculé
était appelé indice des prix à la consommation
africaine. Cet indice était calculé sur la base de 108
produits.
En 1996, l'Indice Harmonisé
des Prix à la Consommation
(IHPC) a été mis en place pour tous les pays de l'UEMOA. Il a
pour objectif d'harmoniser les indices des prix entre les pays pour les rendre
comparables dans le cadre du suivi des critères de convergence. Pour le
cas spécifique du Niger, 320 variétés de produits sont
suivies avec des pondérations provenant d'une enquête sur les
dépenses des ménages réalisées en 1996. A partir de
2008, des modifications ont été faites sur les
variétés des produits suivis (657 au lieu de 320).
Les produits et leur pondération se présentent
comme suit:
Tableau 1 : Les Produits et leur
Pondération dans l'IHPC au Niger
|
PONDERATIONS
|
INDICE GLOBAL
|
10000
|
I- Produits alimentaires et boissons non
alcoolisées
|
3981
|
II- Boissons alcoolisées, tabacs et
stupéfiants
|
78
|
III- Articles d'habillement et chaussures
|
948
|
IV- Logement, eau, électricité, gaz et autres
combustibles
|
1016
|
V- Meubles, articles de ménage et entretien courant du
foyer
|
419
|
VI- Santé
|
204
|
VII- Transports
|
1301
|
VIII- Communications
|
613
|
IX- Loisirs et culture
|
167
|
X- Enseignement
|
167
|
XI- Restaurants et hôtels
|
750
|
XII- Biens et services divers
|
356
|
Source : INS-Niger
L'examen de ces pondérations permet de voir que
l'inflation sera plus sensible à toute variation des produits
alimentaires, des boissons et du tabac puisque ce poste représente le
tiers de l'ensemble de la pondération. Pour ce poste, ce sont les
céréales non transformées qui occupent la première
place. C'est certainement pour cette raison que d'aucuns expliquent l'inflation
à court terme par la variation des niveaux du prix des
céréales.
Les autres postes les plus importants sont le transport et
l'ensemble constitué du logement, de l'eau, l'électricité,
le gaz et des autres combustibles.
Toutefois, il faut noter qu'il y a des limites à
l'utilisation de l'IHPC au Niger. Que ce soit dans sa forme ancienne ou dans sa
forme actuelle, les relevés de prix des différents paniers ont
toujours concerné la ville de Niamey, les autres localités
étant ignorées par le dispositif. L'hypothèse qui est
faite dans ce cas, est que l'évolution des prix de Niamey est
représentative de l'ensemble du pays, ce qui n'est pas
démontré. Toutefois, un Indice National
Harmonisé des Prix à
la Consommation est en cours
d'expérimentation.
Cependant analysons les causes externes et internes de
l'inflation au Niger.
1.2.1
Les causes externes de l'inflation
Cette rubrique a pour objectif d'analyser les causes de la
flambée des prix des produits alimentaires compte tenu de leur poids
dans le panier de l'IHPC au Niger.
1.2.1.1 Les causes de la
hausse des prix au niveau mondiale
Au niveau mondial, les prix agricoles ont fortement
augmenté depuis 2006 et 2007. Ils ont accusé une hausse encore
plus marquée au cours du premier trimestre 2008. L'indice FAO des prix
alimentaires a augmenté en moyenne de 8% en 2006, de 27% en 2007 et pour
les trois premiers mois de 2008 de 53% par rapport aux trois premiers mois de
2007. Pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier,
la facture des importations de céréales a augmenté de 37%
en 2006-2007 et de 56% en 2007-2008.
Pour la deuxième fois en trois ans (2008 à
2011), les prix internationaux des produits alimentaires avaient
augmenté en flèche, faisant craindre une crise des prix
alimentaires similaire à celle de 2008 avec les répercussions que
l'on sait sur les populations pauvres. En février 2011, l'indice des
prix des produits alimentaires de la Banque mondiale a égalé le
niveau record qu'il avait atteint en 2008, tandis que l'indice des prix
agricoles de la Banque était supérieur de 17% à son pic de
2008. Les cours mondiaux du sucre et des huiles alimentaires ont
augmenté depuis juin 2010, à tel point que le cours du sucre a
progressé de 86 % et celui de l'huile de soja de 59% entre cette
période et février 2011. Les cours mondiaux du maïs, du
blé et du riz ont aussi progressé: le prix mondial du maïs
était supérieur de 2% à son niveau maximum de 2008,
même si les cours du blé et du riz se situent encore (en
février 2011) respectivement 21% et 42% en dessous de leurs records de
2008. Selon les prévisions des principales études sur les
perspectives agricoles (OCDE-FAO, Ministère Américain de
l'Agriculture et Banque mondiale), les prix alimentaires internationaux
resteront supérieurs à ceux de la décennie
précédente au moins jusqu'en 2019 sous l'effet de l'interaction
complexe de plusieurs facteurs. En outre, l'indice des prix alimentaires de la
FAO a atteint son niveau le plus haut depuis sa création en 1990. Il a
dépassé en janvier 2011 (231 points) le niveau le plus
élevé atteint au plus fort de la dernière crise
alimentaire en juin 2008 (213,5 points).Cet indice est calculé sur un
panier de cinq groupes de produits (céréales, huiles et graisses,
produits laitiers, viande et sucre), pondéré par leur part dans
le marché international pour la période de
référence 2002-2004. En janvier 2011, il s'est envolé
à 245 contre 151 en juin 2010 pour les céréales, à
278 contre 168 pour les huiles et graisses, à 166 contre 137 pour la
viande et à 420 points contre 225 pour le sucre. Celui des produits
laitiers restent à peu près constant à 221 points.
L'augmentation en 2010 du prix des grains concerne surtout le blé
(+50%), le maïs (+50%) et le soja (+34%). Comparée à celle
du premier semestre 2008 qui avait provoqué des émeutes dans de
nombreux pays, la hausse concerne surtout les huiles, le sucre et les produits
animaux. Elle est actuellement moins forte pour les céréales,
produits particulièrement sensibles pour les consommateurs urbains
vulnérables de nombreux pays fortement importateurs. Cette hausse des
prix sur les marchés internationaux ne se répercute pas encore
sensiblement sur les prix des aliments sur les marchés intérieurs
des pays vulnérables, sauf depuis janvier 2011 pour les pays
importateurs de maïs d'Afrique Centrale. Mais compte tenu du délai
de transmission des prix entre les marchés locaux et internationaux, il
est probablement trop tôt pour constater l'impact sur les prix locaux.
En somme, la hausse des cours peut être lue avec une
marge confortable d'erreur comme le résultat d'un déficit de la
demande sur l'offre. Les raisons sous-jacentes à la croissance de la
demande et à l'inertie de l'offre varient selon les auteurs;
néanmoins, une série de huit facteurs affectant l'une ou l'autre,
à laquelle il convient d'ajouter deux acteurs complémentaires qui
ne leur sont pas directement liés, peut être établie. Ce
sont:
Ø La hausse des prix de l'énergie augmente les
coûts de production, et, in fine, les prix agricoles. Ses implications
sur le coût de l'électricité, du transport, des intrants
chimiques, se combinent par une hausse des coûts de production agricole.
Plusieurs produits se renchérissent parallèlement à la
hausse du pétrole brut;
Ø La hausse de l'offre de biocarburants, et en
particulier d'éthanol produit à partir de maïs
nord-américain qui réduit la production agricole disponible
à des fins alimentaires;
Ø Les aléas climatiques: par exemple l'Australie
a été frappée par deux sécheresses
consécutives en 2006 et 2007 tandis qu'en 2008, l'Europe subissait des
pluies abondantes avec un même résultat de réduction de
l'offre mondiale de céréales;
Ø La croissance de la demande des pays
émergents, et en particulier de la chine. Energivore et
protéinivore, la croissance chinoise à deux chiffres a vu ce pays
se transformer en importateur net de produits qu'il exportait moins de dix ans
auparavant. La chine est aujourd'hui le premier consommateur et importateur de
minerais et métaux, le deuxième consommateur de pétrole,
et le premier importateur mondial de soja et d'oléagineux, de coton, de
laine et de caoutchouc;
Ø Les politiques publiques de restriction à
l'exportation, mises en place en particulier sur le riz, ont accru
l'écart entre la demande et l'offre mondiale disponibles sur un
marché de surcroît déjà étroit;
Ø La baisse du dollar: des estimations de la
sensibilité (dite « élasticité ») des prix
matières premières (libellés en dollars) aux
évolutions du dollar montrent qu'une dépréciation de 1% de
la monnaie américaine se traduit par un renchérissement des cours
du pétrole de 1%, et un renchérissement moyen des cours des
matières premières situé entre 0,5% et 1%;
Ø La restructuration des marchés (baisse des
stocks). La transformation des filières alimentaires durant les dix
dernières années, marquée par une segmentation accrue en
aval entre produits transformés, une multiplication des filières
spécialisées et un accroissement de la dispersion
géographique de la production et de la consommation, s'est
accompagnée d'une réduction marquée des stocks mondiaux;
Ø L'étroitesse des marchés: les produits
agricoles dont la hausse fut la plus précoce et la plus marquée
(céréales) sont relativement peu échangés dans le
monde en proportion de l'offre disponible;
Ø La spéculation: l'influence des marchés
à terme sur l'évolution des cours des matières
premières au comptant (« spot ») est une antienne
qui s'invite à chaque crise dans le débat public.
Plusieurs éléments expliquent qu'en 2006-2008 la «
spéculation » et les « spéculateurs » aient
été particulièrement mis à contribution pour
expliquer l'emballement des cours;
Ø Le sous-investissement dans le secteur agricole: la
crise alimentaire mondiale est avant tout le résultat de l'insuffisance
des investissements observée depuis un certain temps, et qui a
causé la baisse de la productivité agricole des pays en
développement; cette baisse a elle-même été
aggravée par la dégradation des sols.
Globalement tous ces facteurs constituent un ensemble des
causes qui peuvent être source des tensions inflationnistes au niveau des
denrées alimentaires. En effet, la conséquence de ces
phénomènes sera inévitablement une augmentation des
personnes vivant dans la vulnérabilité, plus
particulièrement dans les pays en voie de développement. Comme le
Niger importe plus qu'il exporte l'analyse du taux de couverture s'impose.
1.2.1.2 Analyse du taux de
couverture
Le taux de couverture est la mesure dans laquelle les
importations sont couvertes par les exportations au cours d'une période
donnée.
Ce taux s'exprime par le rapport:
Les exportations et les importations sont exprimées en
valeur.
Lorsque les exportations et les importations sont
évaluées FOB, un taux de couverture égal à 100
indique un équilibre de la balance commerciale.
Au Niger le taux de couverture est toujours le reflet d'un
déséquilibre de la balance commerciale, le graphique qui suit
nous confirme cet état de fait.
Graphique 2 : Evolution du
taux de couverture au Niger de 1962 à 2012
Source : Banque Mondiale (2013).
Il ressort de ce graphique que le taux de couverture est le
reflet d'un déséquilibre de la balance commerciale. En effet, les
exportations ne couvrent pas les importations; sur 51 années, c'est
seulement en deux années (1984 et 1987) que les importations
étaient presque couvertes. Par ailleurs, à partir de 2006, le
déficit s'accentue à 50%. Par conséquent le pays reste
sensible à toute variation des prix au niveau international d'où
l'introduction de l'indice des prix à l'importation et le taux de
change à l'incertain dans le modèle comme
variable pouvant expliquée dans une certaine mesure la hausse des
prix.
1.2.2
Les causes internes de l'inflation
A ce niveau, les causes et l'évolution des prix qui
rendent la vie chère selon les différentes raisons liées
au déséquilibre entre la demande et la production, le
libéralisme économique seront analysées.
L'écart entre la production effective et la production
potentielle est traditionnellement présenté comme un facteur
important dans les tensions inflationnistes. En effet, au Niger la production
des biens et services est l'un des facteurs clés du problème de
l'inflation à cause de son niveau insuffisant pour satisfaire la
demande. La production est de type primaire tandis que le secteur secondaire et
tertiaire n'ont jamais atteint un niveau capable de permettre une bonne
croissance économique. En outre, la demande de plus en plus croissante
exprimée par la population joue inévitablement un rôle dans
la formation des prix. Pour cerner l'impact de la demande, il serait
impératif d'introduire la production réelle par habitant dans
l'analyse.
Par ailleurs, pour des pays comme le Niger dont le rythme de
production est perturbé par des facteurs naturels comme la
pluviométrie, il serait pertinent de voir l'état de la production
agricole.
1.2.2.1 La production au
Niger
Au Niger, la zone agricole ne représente que le quart
de la superficie du territoire entre les isohyètes 350 et 650 mm. Elles
forment une longue bande de terres plus ou moins aptes à la culture
s'allongeant sur plus de 1500 kilomètres d'Est en Ouest. Les terres
cultivables n'occupent que 12% de la superficie totale tandis que les terres
cultivées s'élèvent à 2.5%. Plusieurs facteurs
expliquent la faiblesse de la production, on peut néanmoins citer la
continentalité, l'irrégularité pluviométrique, la
pauvreté des sols, les moyens de culture rudimentaires, des ressources
financières réduites et la poussée démographique
qui raréfie les terres cultivables. Les principales cultures sont:
v Les cultures vivrières composées de
céréales de base que sont le mil, le riz, le sorgho
où 90% des terres cultivées leurs sont consacrées;
v Les céréales secondaires: maïs,
niébé, blé;
v Les tubercules et autres: manioc, patate douce, pomme de
terre, cultures potagers;
v Les cultures commerciales: arachide, oignon, souchet,
poivron.
Face au taux de croissance rapide de la population (3,3%), la
superficie cultivée des principales cultures vivrières a
été augmentée, le rendement également. Toutefois,
l'agriculture est essentiellement de régime pluvial et la production
dépend des précipitations. En 2004 en particulier, une petite
sécheresse est survenue grâce à une mauvaise
pluviométrie à diminuer les rendements des terres
cultivées. Les plantes légumineuses comme le niébé
et l'arachide sont principalement plantées comme intercalaires
d'accompagnement du mil et du sorgho. Le maïs et le riz sont
cultivés dans les zones où l'eau est facilement disponible y
compris dans les zones situées le long du fleuve Niger et dans les
régions du sud avec une pluviométrie abondante. En somme au
Niger, la hausse des prix due à la faiblesse de la production agricole
se résume à:
· La pluviométrie qui conditionne la bonne ou la
mauvaise campagne agricole;
· La pauvreté des sols car les paysans ne
pratiquent pas la jachère;
· Les moyens de production archaïques: le pays ne
dispose pas des moyens modernes de production (moissonneuses, batteuses,
tracteurs de production);
· Le manque d'engrais nécessaire au
renouvellement des sols pour une production prospère;
· L'insécurité aux frontières.
Certains produits tels que le lait, le sucre et autres produits importés
clandestinement du Maghreb ont connu une hausse scandaleuse depuis
l'éclatement de l'insécurité au Nord et les
soulèvements populaires dans certains Etats de l'Afrique du Nord;
· Le niveau d'instruction des agriculteurs qui les incite
à ne pas quitter leur mode de production ancestrale et le mode
d'appropriation des terres;
· Les coutumes: pendant les périodes
d'organisation des cérémonies, on assiste à un
épuisement des stocks des aliments d'où une hausse des prix.
C'est le cas des périodes de la fête où les prix montent en
raison de la demande élevée;
· La position géographique car les prix
diffèrent selon les régions. Ainsi une région dont le
terrain est favorable à une culture d'un produit alimentaire comme le
mil par exemple aura des prix de mil moindres par rapport à celles dont
le sol est moins favorable;
· Les voies de communication qui permettront
l'acheminement de la production vers des zones de transformation ou de
commercialisation;
· Les frais de transport qui entrainent une hausse des
prix due aux coûts de l'acheminement des produits et à la pratique
des «faux frais».
En général, on remarque que la cherté de
la vie se fait généralement sentir lorsqu'il y a un
déséquilibre entre le besoin céréalier et la
disponibilité céréalière en raison soit d'un
résultat de la campagne agricole, soit d'une hausse des prix à
l'importation d'où l'introduction de la disponibilité
céréalière dans les variables
explicatives de l'inflation. Le graphique ci-dessous montre le bilan
céréalier.
Graphique 3 : Bilan céréalier au Niger
de 1962 à 2010
Source : Direction de la Statistique
du Ministère de l'Agriculture (2011)
On constate sur ce graphique que le bilan
céréalier n'est pas généralement positif; ce qui
reflète un niveau de production faible pour répondre à la
demande. Par conséquent le niveau de la production agricole est un
facteur clé qui contribue à rendre la vie chère au
Niger.
Par ailleurs, la production industrielle est aussi l'une des
causes qui favorisent l'importation en raison de son bas niveau. En effet,
cette dernière répond insuffisamment à des niveaux de
demande exprimés par la population. A ce niveau, ce sont les coûts
de production qui demeurent la principale source de la cherté des
produits manufacturés. Aussi, les taxes à l'importation
déclenchent une hausse des prix d'autant plus que les entrepreneurs
répercutent ces dernières sur les prix des biens, et finalement,
c'est les consommateurs qui supportent le fardeau. La hausse des prix des
produits industriels est donc due à une inflation par les structures des
coûts de production d'autant plus que, la cherté des intrants
utilisés dans le processus de fabrication est pris en compte dans les
coûts. Toutefois, seules les industries laitières sont
suffisamment compétentes. En somme, au Niger les problèmes de
l'industrie se résument comme suit:
ü Insuffisance des ressources financières;
ü Moyens de communication limités;
ü Etroitesse du marché intérieur tant pour
le nombre d'habitant que pour leur pouvoir d'achat;
ü Concurrence des produits clandestinement
importés du Nigeria;
ü Enclavement;
ü Le taux de pression fiscale élevé.
L'ensemble de ces problèmes constituent les principales
sources du faible niveau de la production industrielle. Par conséquent,
il est évident de faire face à une inflation par les coûts
de production qui contribuent à rehausser les prix.
1.2.2.2 Le
libéralisme économique
Pour ce qui est de la libéralisation, elle constitue
aussi un des paramètres clés de la vie chère d'autant plus
que les opérateurs économiques ont la latitude de fixer comme bon
leur semble les prix des produits qu'ils mettent à la disposition des
consommateurs. En effet, au Niger la première moitié des
années 1980 était marquée par un début des
réformes économiques et financières axées sur des
mesures de stabilisation macroéconomique, d'ajustement structurel et de
libéralisation en vue de la relance de l'économie nationale
confrontée aux chocs de la récession internationale de la crise
de l'endettement et des rigidités internes. C'est ainsi qu'en 1983,
l'importation et la distribution d'une partie des produits relevant du monopole
de la COPRO-NIGER furent libéralisées. En outre, la
commercialisation des produits agricoles tels que le mil, le sorgho, l'arachide
qui était de la compétence exclusive de l'OPVN et de la SONARA a
été ouverte au secteur privé. En même temps, la
transition vers une économie de marché gagne du terrain avec la
réduction des contrôles de l'Etat sur l'économie et
l'encouragement de l'initiative privée nationale. La
libéralisation du commerce extérieur constitue donc l'une des
manifestations du désengagement de l'Etat visant à impulser le
secteur privé.
En matière de politique de prix, le processus a
été poursuivi pour atteindre l'objectif de libéralisation
large des prix en 1990. C'est ainsi que furent prises certaines dispositions:
le contrôle des prix sur les produits et marchandises importés
soumis au système du taux de marque a été supprimé,
les prix des produits agricoles ont été
libéralisés. En outre, les systèmes, les licences
d'importations et d'exportations en vigueur ont été
supprimés pour promouvoir la libéralisation de l'importation et
de l'exportation des marchandises au Niger. A cet effet, les opérateurs
économiques ont plus de liberté pour importer la
quasi-totalité des produits de première nécessité
et d'en fixer les prix (l'une des raisons qui rend les
produits chers); ce qui a favorisé non seulement la diversification des
produits et des sources d'approvisionnement mais aussi l'opportunité aux
opérateurs économiques de fixer comme bon leur semble les prix
des marchandises qu'ils mettent sur les marchés. Par ailleurs,
l'introduction de la TVA dans les lois des finances en 1986 dont l'objectif est
d'améliorer les recettes de l'Etat a été aussi un
détonateur d'une montée des prix dans le secteur moderne. A
l'évidence toute mesure d'accroissement de la pression fiscale se
traduit par une incitation de la hausse des prix. De même, en raison de
l'enclavement du pays (1000 km) de la mer, les importations sont soumises
à diverses taxes; ces dernières sont nombreuses et peuvent
parfois accentuer la hausse des prix. Enfin, l'exportation en grande
quantité des produits alimentaires vers le Nigeria entraine un
épuisement des stocks et provoque une hausse des prix des produits
alimentaires. En somme, les réformes économiques ci-dessus mises
en place par l'Etat pour des raisons de politiques économiques peuvent
favoriser la hausse des prix qui rend la vie chère. Le tableau
ci-dessous illustre les différentes taxes à l'importation des
produits alimentaires.
Tableau 2 : Types de taxes
à l'importation sur les aliments.
Produits alimentaires
|
Types taxes
|
Taux sur le Montant déclaré
|
Le Riz
|
Droit de Douane
|
10%
|
PC
|
1%
|
PCS
|
1%
|
RS
|
1%
|
TVA
|
19%
|
TVI
|
1%
|
BIC
|
4%
|
L'huile
|
Droit de Douane
|
20%
|
Droit d'assise
|
15%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Le lait
|
Droit de Douane
|
20%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Les pattes alimentaires
|
Droit de Douane
|
20%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Le sucre
|
Droit de Douane
|
20%
|
PC, PCS, RS, TVA, TVI, BIC
|
Idem
|
Source : Ministère de
Commerce du Niger, 2012.
1.3 Cherté de la vie au
Niger
Plusieurs paramètres permettent d'apprécier le
phénomène de la vie chère caractérisé par un
niveau relativement élevé des prix des produits de grande
consommation. Des prix qui ont globalement grimpé de plus de 30 points
sur 10 ans, alors que le revenu réel par habitant n'a presque pas
progressé et cela s'est traduit par la baisse du pouvoir d'achat des
ménages.
1.3.1 Les causes et les
conséquences de la vie chère
Autant que la hausse des prix des produits de grande
consommation est prépondérante dans le phénomène de
la vie chère, il n'en demeure pas moins qu'elle n'est pas la seule
responsable du phénomène de la vie chère au Niger. En
effet, cette dernière peut être expliquée par les
éléments suivants:
· Le niveau relativement élevé des prix des
produits de grande consommation qui peut être expliqué par une
économie précaire peu concurrentielle, l'enclavement et
l'étendue du pays qui renchérissent le coût des services
d'appui à la commercialisation, au transport et à la distribution
des produits de grande consommation. Ces hausses sont souvent induites par des
conjonctures externes (inflation importée, difficulté
d'approvisionnement) ou naturelles (insuffisances des précipitations qui
impactent négativement la production intérieure notamment celle
des biens céréaliers, période de soudure);
· La demande est généralement
supérieure à l'offre, ce qui se traduit par une augmentation des
prix;
· Le train de vie des ménages (dépenses
ostentatoires de certaines cérémonies);
· Politique fiscale (dans une certaine mesure);
· Et le niveau relativement faible du revenu moyen annuel
des ménages qui limite leur accessibilité aux produits de grande
consommation.
Cependant, pourquoi lutter contre la vie chère ?
Il le faut parce que la vie chère a des conséquences
néfastes sur le pouvoir d'achat, et donc sur le niveau de vie des
citoyens. Elle accroit la pauvreté de l'indigène; elle a pour
conséquence:
· L'inaccessibilité des produits de
première nécessité: les ménages rencontrent
d'énormes problèmes pour accéder aux produits de
première nécessité en atteste la crise de 2005 et 2008. En
effet, pendant ces deux périodes, les produits agricoles en
générale et les céréales en particulier
étaient présents sur le marché, mais le revenu des
ménages était insuffisant pour que les citoyens puissent s'en
procurer;
· L'aggravation du niveau de la pauvreté: selon
l'approche basée sur le degré de satisfaction des besoins
essentiels, une augmentation des prix des produits sensibles se traduit par la
diminution des quantités des produits consommés. Les
conséquences possibles sont entre autres: la rationalisation des biens
accessibles, l'insuffisance de calories nécessaires à la vie
normale des membres des ménages notamment des enfants,
réajustement des dépenses, l'effritement possible de la
solidarité agissante au sein d'une même famille;
· L'exode rural: sitôt la période de
récolte terminée ou si la campagne se présente sous de
mauvaises auspices, les bras valides vident les villages pour venir dans les
villes pour la recherche d'une vie meilleure. D'où l'accroissement du
phénomène de la délinquance juvénile. La
réponse à ce phénomène est la fixation de la
population en créant et en mettant en oeuvre des activités
pouvant les retenir dans les villages d'origine;
· L'augmentation de l'insécurité: absence
de travail suffisant suite à l'afflux massif des ruraux dans les villes,
la pauvreté pousse des jeunes à avoir des idées sombres
qui les poussent à commettre des délits, bref les jeunes
s'adonnent à certaines activités qui peuvent leur permettre
d'oublier leur misère;
· Le manque de confiance à l'endroit des
autorités: il y'a un sentiment général d'abondons de la
population. Elles perdent confiance à l'endroit des politiciens et se
sentent prêtes à manifester leur mécontentement à
travers des manifestations sociales;
· Une mobilisation des acteurs non étatiques
hostiles à l'Etat.
1.3.2 Lutte contre la vie
chère au Niger
Le défi majeur à la vie chère est de
contrecarrer toutes ses conséquences en cherchant des solutions qui vont
dans le sens de l'accroissement de l'offre des biens et services et
l'augmentation des revenus des ménages à travers
l'amélioration de la production agricole et la création des
emplois aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. Le problème de
lutte contre la vie chère reste d'actualité eu égard aux
multiples conséquences que pourrait engendrer l'érosion du
pouvoir d'achat des populations. C'est pourquoi, la lutte contre la vie
chère exige des approches multiples et une gestion repartie qui permet
de cerner le phénomène et la réponse adaptée au cas
par cas selon qu'il s'agit de l'Etat, des opérateurs économiques
ou des consommateurs eux-mêmes qui sont agents déclencheurs de la
hausse des prix des biens et des services. Elle appelle donc une maitrise des
marchés par les pouvoirs publics, des dispositions législatives
et réglementaires appropriés pour une gouvernance
économique efficace et porteuse de croissance économique et de
distribution des fruits de cette croissance. Quelle que soit la nature du
régime en place d'un pays, libéral ou interventionniste, les
gouvernements accordent une grande importance à la lutte contre
l'inflation. La lutte contre la vie chère au Niger constitue un des
scénarios de la lutte contre la pauvreté et
l'insécurité alimentaire. Cependant, l'Etat Nigérien se
doit de prendre des mesures hardies pour faire face à l'amenuisement
continu du pouvoir d'achat des ménages dû aux effets
conjugués de: la faiblesse du revenu des ménages, de
l'évolution timide voire aléatoire de la production des biens
alimentaires, l'inflation cumulée sur les produits de première
nécessité, des pratiques non concurrentielles des acteurs
économiques, du sous-emploi et le chômage. En outre, les acteurs
non étatiques ont leur contribution dans la lutte contre la vie
chère. Leur rôle ne se confine pas uniquement à la veille
citoyenne. En effet, ils participent activement à l'animation du
dialogue social et font des propositions concrètes dans le cadre de la
résolution des causes et des effets de la vie chère; ils
accompagnent l'Etat dans la sensibilisation et la formation des citoyens et des
parties prenantes aux bonnes pratiques de commercialisation et de distribution
des produits de grande consommation notamment en période critique
(soudure, fêtes, mauvaises récoltes, période de
jeûne).
Dans le cadre de la lutte contre la vie chère, le
Ministère chargé du commerce et de la promotion du secteur
privé mène plusieurs activités qui sont:
Ø Le suivi de l'approvisionnement et la distribution
des produits ainsi que l'évolution des prix;
Ø La fixation et le contrôle des prix
homologués des produits et services;
Ø La négociation des prix conventionnels de
certains produits avec les organisations socio professionnelles;
Ø La proposition et l'adoption du gouvernement de
mesure de désarmement tarifaire notamment en période
spéciale (ramadam, situation d'insécurité alimentaire);
Ø La sensibilisation des commerçants et des
consommateurs en vue de lutter contre la vie chère;
Ø La proposition de toutes le mesures tendant à
maîtriser l'évolution des prix ou à la limitation des
effets de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat;
Ø La détermination du prix plafond de vente de
détail des marchandises vendues sur les marchés coutumiers par
les commissions locales de lutte contre la vie chère;
Ø L'homologation des prix des produits des
unités industrielles bénéficiaires de l'agrément du
code des investissements;
Ø Le contrôle des poids et mesures, le suivi des
stocks des produits de première nécessité;
Ø La vente à prix modérés de
certains produits de grande consommation comme les céréales.
Toutefois, l'impact des mesures ci-dessus
énumérées sur les prix a été
décevant. En effet, non seulement la mesure n'a nullement permis de
venir en aide aux nécessiteux, plus grave encore les commerçants
importateurs de riz en ont profité pour constituer d'immenses stocks de
spéculation, tout en appliquant comme bon leur semblait les prix de la
denrée. Sur certains marchés du pays les prix pratiqués
étaient même supérieurs à ceux d'avant la mesure.
En conclusion, ce chapitre montre que le Niger est un pays
qui est confronté à des véritables problèmes
socio-économiques pour faire face à la hausse des prix. En effet,
les autorités ont toujours entrepris des actions pour atténuer
les souffrances de la population dans un pays où plus de la
moitié de la population vit en dessous du seuil pauvreté. Par
ailleurs, l'échec de ces initiatives de l'Etat peut s'expliquer par la
complexité des acteurs économiques ainsi qu'à la faiblesse
de l'économie nationale.
CHAPTIRE II : Revue de la
Littérature sur le Concept de l'Inflation
Plusieurs auteurs se sont intéressés au
problème de l'inflation. En fonction de l'évolution et de
l'ampleur du phénomène de l'inflation, de nouvelles
théories sont nées afin d'apporter une lumière sur ses
causes et conséquences.
Diverses théories ont été
proposées pour expliquer le phénomène de l'inflation. On
peut citer, entre autres, l'analyse en terme de déséquilibre
(Keynes, 1936), l'approche monétaire (Friedman, 1968), l'école
des structuralistes. La littérature économique regroupe
traditionnellement trois causes essentielles de l'inflation auxquelles il faut
ajouter les causes nées des chocs extérieurs (taux de change et
inflation importée).
2.1 Méthode de mesure de
l'inflation
On utilise à ce propos plusieurs indices dont l'indice
des prix à la consommation (IPC), le déflateur du produit
intérieur brut (PIB). Notons qu'il y a une différence entre ces
deux indicateurs. L'IPC sert à mesurer les variations, au cours du
temps, du niveau général des prix des biens et services acquis et
utilisés par les ménages pour leur consommation.
L'évolution de l'IPC joue un rôle déterminant dans
l'élaboration des politiques économiques. L'utilisation
fréquente de l'IPC se justifie par le fait qu'il mesure les variations
des prix de détail qui constitue le stade final des transactions dans
l'économie. Il présente cependant des limites, car il ne prend en
compte que les variations des prix des biens et services achetés par les
ménages. Il ne concerne ni les biens d'équipements
(logements...), ni les biens et services consommés par les entreprises
ou les gouvernements alors que toute tentative d'analyse des pressions
inflationnistes dans l'économie doit prendre en compte les autres
mouvements de prix tels que les variations de prix à l'importation et
des prix des intrants et des produits industriels ainsi que des prix des
actifs.
Le déflateur du PIB est une autre mesure de l'inflation
que s'obtient par le rapport du PIB nominal au PIB réel. Contrairement
à l'IPC, il tient compte des prix des biens et services produits dans
l'économie y compris ceux des pouvoirs publics et des entreprises,
cependant ne tient pas compte des prix des biens importés. En outre, le
déflateur du PIB utilise des pondérations évolutives. En
d'autres termes, il tient compte d'un panier de biens et services, qui
évoluent en fonction de la composition du PIB. Cependant,
comparativement à l'IPC le déflateur du PIB n'est disponible
qu'annuellement et parfois avec un retard de plusieurs mois. Quel que soit le
choix de mesure, la question est de savoir comment ce dernier évolue et
quelle est la vitesse requise pour que cette évolution soit
considérée comme inflation. Dans tous les cas pour qu'une hausse
des prix puisse être considérée comme inflation, il faut
qu'elle soit continue, généralisée et qu'elle atteigne un
certain niveau appréciable.
2.2 Les différentes
origines d'inflation
L'inflation est un phénomène sensible pour les
politiques puisque l'inflation est un signe de bon ou mauvais fonctionnement
économique. Et pourtant, malgré son importance, les causes de
l'inflation sont encore le sujet de nombreuses controverses.
2.2.1
Les origines conjoncturelles de l'inflation
L'inflation se manifeste par la hausse durable et
généralisée des prix et se traduit par une baisse de la
valeur de la monnaie qui perd ainsi une partie de son pouvoir d'achat. Lorsque
les prix ne sont pas fixés autoritairement par l'Etat ou par une
entreprise en situation de monopole, elle a comme cause une augmentation de la
demande, des coûts de production ou de la quantité de monnaie en
circulation.
v l'inflation causée par la masse
monétaire
Une création excessive de monnaie, sous forme de
crédits accordés aux agents, se traduit par des dépenses
supplémentaires, qui peuvent causer l'inflation si l'offre ne suit pas.
En effet, l'inflation a d'abord été considérée
comme un désordre attribué à l'enflure []de la
masse monétaire en circulation. C'est le point de vue théorique
avancé par l'école quantitativiste au XIXe
siècle, à la suite d'
Irving Fisher et, au
XXe siècle avec l'
École
monétariste. Dans cette situation, en l'absence de création
de richesse réelle, la conséquence directe se manifeste sous la
forme d'une augmentation de la demande et par suite des prix. On
considère que l'enflure monétaire résulte de
l'émission par les autorités monétaires (l'État en
général) de
monnaie en trop grande
quantité soit par rapport à la quantité de biens dans le
circuit économique soit dans le cas d'une monnaie assise sur l'or ou
l'argent par un afflux brutal de métal précieux ou du fait du
crédit si l'activité financée ne conduit pas directement
(ou suffisamment) à injecter dans le circuit économique des biens
nouveaux à hauteur du montant de monnaie nouvelle.
Une partie de la littérature sur l'inflation insiste
sur la fonction standard de demande de monnaie. Dans le cadre de la
théorie quantitative de la demande de monnaie, l'offre de monnaie et
la production réelle sont des éléments importants
dans la détermination de l'inflation.
Les monétaristes considèrent que l'inflation
est essentiellement un phénomène monétaire
(Friedman, 1963). Un accroissement de l'offre de
monnaie implique une augmentation du niveau des prix. Selon l'approche
monétariste, la politique monétaire agit sur l'inflation, et
elle peut être utilisée pour lutter contre ce
phénomène (Svensson, 2000). L'inflation est
expliquée par une création excessive de monnaie. L'approche
monétaire est élargie en prenant en compte d'autres facteurs. En
effet, l'augmentation de la quantité de monnaie est un
déterminant important de l'inflation, mais la hausse du salaire
nominal et l'inflation passée agissent également sur l'inflation.
Celasun et Goswami (2002) montrent également que la
quantité de monnaie et le taux de change ont un impact sur l'inflation.
Les fluctuations du taux de change peuvent influer sur l'inflation
(phénomène de pass-through). Une dépréciation de la
devise d'un pays par rapport à celle de son principal partenaire
commercial peut affecter directement l'inflation si les entreprises
répercutent cette dévaluation sur leurs prix. La
dépréciation peut également induire une hausse des prix
par l'intermédiaire du canal des importations, notamment des produits de
base dont les produits alimentaires et le pétrole.
Pour Calvo (1994), la persistance de
l'inflation s'explique par une multitude de facteurs parmi lesquels
l'accroissement de l'offre de monnaie, l'accumulation de réserves de
change (nourrissant l'augmentation de l'offre de monnaie par une
stérilisation très partielle), la dépréciation du
taux de change et la hausse des salaires.
Néanmoins, certains analystes adhèrent
plutôt à l'approche par la demande dans l'explication de ce
phénomène.
v l'inflation causée par la demande
Elle résulte d'un déséquilibre entre une
demande trop forte par rapport à une offre à une offre
limitée. Pour rétablir l'équilibre entre offre et demande,
les prix augmentent, tirant la demande à la baisse car la hausse des
prix décourage la consommation. En effet, si la demande d'un produit ou
d'un service essentiel excède l'offre, et que les producteurs ne peuvent
ou ne veulent augmenter immédiatement la production, alors
l'excès de demande va conduire à l'augmentation des prix. Le
phénomène d'excès peut concerner un marché
spécifique ou au contraire l'ensemble de l'économie si par
exemple la demande générale est trop stimulée par une
politique budgétaire ou par une offre de crédit bancaire trop
dynamique.
Des économistes préfèrent une approche
des déterminants de l'inflation centrée sur des facteurs de
demande, « demand-pull theory » (John Maynard Keynes, 1940;
Arthur Smithies, 1942). Selon ce cadre d'analyse, l'excès de la demande
par rapport à l'offre de biens et services conduit à une
pression inflationniste. L'inflation tirée par la demande
apparaît notamment lorsque la demande globale est supérieure
à l'offre globale, et que l'économie est proche du plein emploi.
L'accroissement de la demande globale peut s'expliquer de
différentes manières. La politique économique est un
élément fondamental, que ce soit par le biais des finances
publiques (baisse des impôts, ou hausse des dépenses) qui agit sur
la consommation des ménages, ou par celui des taux
d'intérêt qui influence directement l'offre de crédit dans
l'économie. Une situation favorable en termes de
compétitivité (liée notamment au niveau du taux de change)
favorisera un accroissement des exportations. A côté de ces
facteurs de demande intrinsèques, l'accroissement général
de l'inflation mondiale (par exemple des prix alimentaires, comme c'est le
cas en 2007-2008) a un poids très fort sur les prix domestiques,
particulièrement pour les pays émergents, qui sont plus
étroitement soumis aux conséquences des évolutions
internationales.
A côté de l'approche monétariste de
l'inflation, qui insiste sur le rôle des politiques économiques,
qu'elles soient monétaires ou budgétaires, des
éléments peuvent également être identifiés du
côté de l'offre.
v l'inflation causée par les coûts
Du terme en anglais « cost-push inflation »,
l'inflation par les coûts est provoquée par les coûts des
facteurs de production (travail, capital, matières premières) et
les coûts des interventions publiques de l'Etat à travers la
politique fiscale ou la politique tarifaire. Il y a principalement deux causes
dues au pouvoir du monopole de groupe dans l'économie; il s'agit
notamment de la hausse des salaires due aux syndicats et du pouvoir
monopolistique ou oligopolistique de certaines industries. Pour le premier on
parle d'inflation par les salaires et pour le second d'inflation par les
profits. Par ailleurs, il peut provenir d'un choc réel affectant les
coûts de production, par exemple, la hausse de prix des matières
premières telle que le choc pétrolier des années 1970.
Cependant, l'inflation par les coûts est beaucoup moins ressentie si elle
s'accompagne d'une amélioration de la productivité. L'approche
structuraliste considère que l'inflation est essentiellement
expliquée par la rigidité au niveau de l'offre de biens
et services. En situation de plein emploi, la croissance
génère une rigidité accrue au niveau de l'offre de biens
et de services du fait de tensions sur les capacités de
production. Dans un tel contexte, l'inflation est également
entretenue par les coûts dans la mesure où la croissance du PIB
génère des pénuries de travailleurs qui
débouchent sur des tensions sur les salaires. Lorsqu'il y a
croissance en situation de plein emploi, le travail est rare et son
coût augmente rapidement. Par conséquent, l'inflation
s'accélère à hauteur de la répercussion par les
entreprises de cette hausse des coûts sur leurs prix.
Les théories de l'inflation par les coûts
proposent une explication de l'évolution des prix basée sur des
facteurs non-monétaires et sur une modification du coût unitaire
et des marges des entreprises (Humphrey, 1998). L'accroissement des prix
résulte d'une augmentation des coûts des facteurs de production.
Les rigidités sur le marché du travail et les évolutions
du coût de la main-d'oeuvre sont considérées comme
les principales causes de l'inflation dans les pays
développés (Dlamini, 2001), mais aurait un pouvoir
explicatif plus faible dans les pays émergents (comme le montrent
Chhiber et Shafik (1990) pour les pays africains) en raison du poids majeur et
prépondérant de l'instabilité monétaire.
Par ailleurs, il faut remarquer que la hausse des coûts
de production résulte en partie de l'augmentation des prix des
matières premières. Le plus souvent, les matières
premières proviennent de l'extérieur. On parle dans ce cas de
l'inflation importée.
v l'inflation causée par l'importation due
à l'ouverture économique
Si un bien importé joue un rôle fondamental dans
la production, la hausse de son prix peut avoir un impact inflationniste (cela
a été le cas avec le choc pétrolier de 1973). De
même la dépréciation de la monnaie fait augmenter le prix
des biens importés. Lorsqu'il y a inflation à l'étranger,
l'augmentation des prix des biens importés (qu'il s'agisse de
matières premières, de biens semi-finis ou de produits finis) se
répercute assez souvent de façon mécanique et directe sur
le niveau des prix intérieurs qu'il s'agisse de biens de consommation ou
de biens de productions (inflation par les coûts). Un autre grand circuit
inflationniste est celui des échanges extérieurs. Il peut se
mettre en oeuvre selon deux processus distincts. Si des hausses des prix
importantes surviennent dans un pays donné (ou si elles sont nettement
plus fortes que dans le reste du monde), et si la demande
étrangère est élastique par rapport à ces prix, il
se produit un déficit de la balance commerciale, puisque les
exportations diminuent alors que les produits étrangers deviennent plus
compétitifs sur le marché intérieur. La dégradation
de la situation financière de ce pays, qui ne manquera pas de se
produire, entraînera une dépréciation de la devise
nationale (sauf si elle sert de monnaie de réserve internationale comme
dans le cas du dollar américain). Cela aura pour effet d'enchérir
le coût des importations et d'entretenir l'inflation intérieure.
En théorie, on peut certes espérer que la
dépréciation monétaire relancera les exportations, ce qui
fait de la dévaluation volontaire une arme de politique
économique.
Mais les effets négatifs peuvent l'emporter sur les
mécanismes de rééquilibrage: chaque unité
exportée rapportera moins, et l'augmentation de la valeur globale des
exportations peut rester inférieure à celle des importations si
la plupart de celles-ci sont incompressibles, ou si les mesures
d'accompagnement de la dévaluation (contrôle des revenus et des
prix intérieurs) sont insuffisantes. Il s'ensuivra alors un processus
cumulatif d'inflation importée, de dévaluation et d'endettement
extérieur du type de celui que connaissent un certain nombre des pays
sous-développés. Cela peut d'ailleurs provenir non d'une hausse
initiale des coûts intérieurs, mais des difficultés
à exporter, à cause de l'évolution de la demande mondiale,
de la surproduction en certains produits (surtout agricoles) ou de la
vétusté de l'appareil productif. La hausse des coûts et les
difficultés d'exportation peuvent aussi se combiner.
L'autre forme que peut prendre ce circuit inflationniste
lié aux échanges extérieurs correspond tout simplement
à l'application, sur le plan international, des mécanismes
d'indexation des prix et des revenus. L'exemple le plus parlant est celui des
hausses des prix des produits énergétiques que les pays
producteurs de pétrole légitimaient en 1974 par plus de vingt ans
de hausses des prix des produits industriels réduisant le pouvoir
d'achat du baril de pétrole. Or cette brusque flambée des prix
des matières premières accéléra l'inflation dans
les pays développés, ce qui amena une nouvelle hausse brutale du
prix de pétrole. Ce circuit inflationniste peut bien sûr se
cumuler avec le précédent pour, surtout dans les pays
particulièrement fragiles sur le plan de l'équilibre
extérieur, et où l'inflation par les coûts est
déjà importante.
2.2.2
Les origines structurelles économiques et sociales de l'inflation
Les explications de l'inflation par la monnaie, par la demande
et par les coûts contiennent chacune, prise individuellement, une part de
vérité; elles peuvent de plus se compléter pour fournir
une analyse cohérente du processus inflationniste. Mais elles
présentent l'inconvénient de ne pas situer l'inflation dans le
contexte de l'évolution du système économique et social
dans lequel elle apparaît. C'est pourquoi beaucoup d'économistes
soutiennent des origines structurelles de l'inflation à travers
l'économique et le sociologique.
Les déséquilibres inflationnistes puisent
également leurs sources dans les structures économiques des pays
capitalistes. La hausse du niveau général des prix trouve ainsi
sa source à la fois dans le dysfonctionnement structurel des
marchés et dans les comportements des différentes parties
prenantes de l'activité économique. En effet, les hausses de
prix peuvent se réaliser en l'absence de tout déséquilibre
entre l'offre et la demande. Ces hausses peuvent être imputées:
§ aux entraves aux lois du marché: l'existence des
oligopoles et des monopoles dans les marchés contemporains;
§ aux interventions de l'Etat à travers les
politiques budgétaires et structurelles.
Les rapports de force sur les marchés ne permettent pas
toujours une libre fixation du prix d'équilibre. C'est le cas quand une
entreprise est en situation de monopole ou que le pouvoir des syndicats est
trop fort. L'inflation est ici induite par un état donné de la
structure des marchés: la hausse des prix s'explique par les conditions
de formation des prix sur les marchés ou dans les secteurs
économiques (notamment prix résultant de situations de
concurrence imparfaites dans l'industrie ou de prix fixés par les
pouvoirs publics dans le secteur agricole, etc.).[] Bon nombre de
prix aujourd'hui peuvent être qualifiés de «
prix
administrés ». Ils sont en effet davantage fixés
non pas par les ajustements du libre marché mais par les
décisions des firmes selon que les dirigeants entendent préserver
un niveau de marge et/ou d'autofinancement.
2.2.3
Les effets des différentes types d'inflation
L'inflation vue comme une perte de valeur de la monnaie, a des
conséquences négatives pour les agents détenant de la
monnaie. Inversement, si elle provient d'une création ex nihilo
de monnaie, l'inflation est la conséquence d'une augmentation de la
richesse de l'émetteur de monnaie, État, banque, acteur sur le
marché financier ou faux-monnayeur. Si l'inflation est correctement
anticipée et que les gens trouvent les moyens de s'en protéger,
les pertes seront alors minimales.
v l'inflation et distribution du revenu
L'inflation a des coûts pour l'ensemble de
l'économie liés à des difficultés d'allocation
efficace des ressources et aussi des gains liés à
l'irrationalité sur les marchés financiers. Les ménages
dont le revenu augmente plus vite que le niveau des prix réalisent un
gain net alors que ceux dont le revenu augmente plus lentement que les prix,
subissent une perte nette. Lorsqu'un créditeur (par exemple une banque)
et un débiteur (par exemple un ménage) sont liés par un
taux d'intérêt fixe, l'inflation favorise le débiteur au
détriment du créditeur.
v Inflation et encaisses liquides
Tous les détenteurs d'argent liquide ou des
compte-chèques bancaires perdent en termes réels car leur pouvoir
d'achat sur les biens et services diminue à la suite de l'inflation.
L'inflation peut alors être considérée comme un impôt
frappant la détention d'encaisses réelles. La seule façon
d'éviter cette perte est de réduire les encaisses que nous
détenons par-devers nous, ainsi que le solde de nos
compte-chèques.
v l'inflation et impôt sur le revenu
L'inflation peut être bénéfique à
l'Etat pour deux raisons. D'abord parce que l'Etat est un débiteur net
et ensuite parce qu'elle permet à l'Etat de collecter plus sur
l'augmentation des revenus nominaux. En effet, dans un système
d'imposition progressive, l'augmentation des revenus qui suit l'inflation
pousse le travailleur dans un intervalle supérieur l'obligeant à
payer plus de taxes sans changement de la législation en vigueur. Donc
elle constitue une source supplémentaire de ressources
économiques pour l'Etat.
v l'inflation, production et emploi
Lorsqu'elle n'est pas anticipée (en absence
d'indexation ou de renégociations salariales), l'inflation diminue les
revenus réels du travail, et par conséquent le coût
réel de la main-d'oeuvre. C'est une des raisons expliquant l'existence
d'une relation négative entre inflation et chômage, mise en
évidence par la courbe de Phillips: la baisse du coût réel
de la main-d'oeuvre entraîne une baisse du chômage. Les employeurs
de leur côté ont une meilleure connaissance de l'évolution
des prix, ils profitent de cette asymétrie d'information pour
accroître la production afin d'accroître leurs profits. Ce faisant,
ils embauchent plus de travailleurs. L'inflation a aussi un lien avec
l'expansion de la masse monétaire, généralement due
à l'accroissement des crédits accordés par les
établissements financiers.
2.3 Les revues théoriques
et empiriques sur l'inflation
Cette section a pour objectif de faire un exposé des
différentes pensées théoriques sur le
phénomène de l'inflation et les travaux menés par des
chercheurs selon qu'il s'agit d'une économie nationale ou
régionale.
2.3.1
Revue théorique sur l'inflation
L'inflation affecte principalement les fonctions
d'unité de compte et de réserve de valeur de la monnaie et
réduit le pouvoir d'achat, beaucoup d'analyses ont été
faites sur la nature de l'inflation. Cependant, trois grands courants se
distinguent dans cette question. Il s'agit du courant
monétariste, des keynésiens et
des nouveaux classiques.
Pour les
monétaristes, l'inflation est un phénomène
purement monétaire. Leur raisonnement part de l'équation
quantitative de la monnaie qui exprime le lien entre les transactions et la
masse monétaire. Cette relation s'exprime de la manière suivante:
M.V= P.Y où M est la quantité de monnaie, V, la vitesse de la
circulation, Y représente le nombre total des transactions
effectuées au cours d'une période donnée ou la production
au cours d'une période et P, le niveau général des
prix.
Les monétaristes supposent que la vitesse de
circulation de la monnaie est constante et que la production est
déterminée par la capacité productive de l'économie
(facteur de production).
Ces différentes considérations ont plusieurs
implications:
- la valeur nominale de la production P.Y est
déterminée par l'offre de monnaie;
- le niveau des prix P n'est rien d'autre que le rapport entre
la valeur nominale de la production et le niveau général de la
production Y.
Toute variation de prix est le résultat d'une variation
de la masse monétaire. De ce point de vue, la stabilisation de
l'inflation est entre les mains des autorités monétaires qui
peuvent décider du niveau général des prix en jouant sur
le taux de croissance de la masse monétaire à l'aide des
instruments de la politique monétaire. Pour ce faire, la cible
principale est le taux d'intérêt qui détermine le
coût de la monnaie.
Plusieurs études empiriques ont montré la
consistance de cette théorie. En effet, l'étude fondatrice de
Friedman (le chef de file du courant monétariste) et Schwarz sur
l'histoire monétaire des USA indique clairement une corrélation
positive entre la croissance de la masse monétaire et le niveau de
l'inflation. Plus tard, d'autres études à travers le monde
confirment cette théorie: les pays où le taux de croissance de la
monnaie est élevé tendent à avoir un taux d'inflation
élevé et les pays à faible croissance monétaire, un
taux d'inflation réduit.
L'inflation est vue chez les monétaristes comme un des
maux les plus importants de l'économie à cause du fait qu'elle
perturbe les anticipations des agents économiques, il faut donc la
combattre de façon vigoureuse avec une limitation de l'évolution
de la masse monétaire correspondant à celui de l'augmentation des
biens et services.
Cette gestion restrictive de la monnaie est critiquée
par les keynésiens et des
néokeynésiens qui soutiennent que la monnaie
peut être utilisée pour doper la production. Pour ceux-ci, dans
une situation de sous-emploi, une offre plus élevée de la monnaie
peut relancer l'économie à travers la demande. Une telle
situation peut créer de l'inflation mais permet de lutter contre le
chômage à travers la reprise des activités de production,
c'est ce qu'illustre la courbe de Phillips qui indique qu'à des niveaux
d'inflation élevés, correspond des niveaux bas de chômage.
L'inflation dans ces conditions, n'est pas vue comme un danger. Il est un mal
nécessaire, il faut savoir faire seulement un bon arbitrage entre le
niveau d'inflation et celui du chômage.
Ces types de politiques ont eu un succès dans les
années d'après-guerre jusqu'à la fin des années
1970. Mais l'apparition de la stagflation, c'est-à-dire l'inflation
doublée de chômage les a mis en doute.
Contrairement aux keynésiens et aux
néo-keynésiens qui soutiennent que la politique monétaire
peut être utilisée pour doper la production, les nouveaux
classiques pensent que la monnaie n'a pas d'influence dans la
sphère réelle même à court terme comme l'admettent
les monétaristes. Il faut donc mener une politique monétaire
rigoureuse de long terme à même de combattre efficacement
l'inflation. Pour les néoclassiques, c'est l'augmentation de la masse
monétaire non proportionnelle à celle des richesses qui est la
cause de l'inflation du fait des mauvaises anticipations que cela crée.
Dans l'analyse des nouveaux classiques, le rôle des anticipations est
central dans l'inflation. Cependant, un débat existe sur la question de
savoir si les anticipations sont adaptatives ou rationnelles.
Selon l'hypothèse d'anticipations adaptatives que
défend Friedman (chef de file des monétaristes), les gens
constituent leurs anticipations relatives au prix en se fondant sur les valeurs
récemment observées des prix. Il y aurait donc une inertie dans
l'inflation, venant du fait que les anticipations de l'inflation future qui
sont en fait, basées sur l'inflation du passé influencent les
prix qu'attendent les agents économiques. L'implication de cela est que
l'inflation ne peut que changer lentement d'année en année selon
le degré de crédibilité de la politique budgétaire
et monétaire.
Pour des auteurs comme Lucas (chef de file des nouveaux
classiques) et Sargent (1982), les anticipations adaptatives sont trop simples
pour s'appliquer à plusieurs circonstances. Selon cette
hypothèse, les agents économiques utilisent de manière
optimale, toute l'information disponible, y compris l'information sur les
politiques actuelles et prospectives, pour prévoir les prix. L'inertie
de l'inflation n'est qu'apparente: en fait, ce sont les politiques
budgétaires et monétaires inadéquates qui entretiennent la
dynamique de l'inflation. Si ces politiques prennent fin, cette dynamique
s'arrêtera d'elle- même et les agents feront des anticipations
correctes.
L'histoire économique nous enseigne la
plausibilité de ces deux hypothèses. Ainsi, dans les
études empiriques, les économètres proposent aussi bien
des modèles pouvant intégrer aussi bien les anticipations
rationnelles que les anticipations adaptatives. La validation des
hypothèses dans ce cas, dépend de valeurs-clefs des
paramètres du modèle.
Si l'émission abondante de la monnaie peut être
préjudiciable à la performance d'une économie, elle peut
constituer une source de revenu pour les autorités monétaires ou
le gouvernement.
2.3.2
Revue empirique sur l'inflation
Plusieurs travaux ont été effectués par
des chercheurs pour expliquer les déterminants de l'inflation à
travers de nombreux modèles macroéconomiques.
Dans le document de recherche sur l'efficacité de la
politique monétaire de la banque centrale des Etats de l'Afrique de
l'ouest depuis la libéralisation de 1989, l'étude sur l'inflation
dans l'UMOA s'est attachée à décrire et à
évaluer l'impact des mouvements des taux directeurs de la BCEAO sur la
croissance et l'inflation entre 1989 et 1999, période postérieure
à la mise en place du nouveau dispositif de gestion monétaire de
l'UMOA (octobre 1989). En effet, dans le cas de l'inflation, l'auteur a
utilisé les variables que sont les taux d'intérêts de la
BCEAO, le produit réel et les prix à l'importation avec une
modélisation effectuée sur le modèle à correction
d'erreur. Les résultats ont indiqué en ce qui concerne
l'inflation, l'impact d'une variation du taux du marché
monétaire est significatif aussi bien à court qu'à long
terme et présente le signe attendu dans l'Union prise globalement. A
l'exception du Niger, une augmentation du taux du marché
monétaire provoque une baisse significative de l'inflation dans
l'ensemble des pays de l'Union. En revanche, le taux de prise en pension exerce
un impact significatif contraire au sens attendu, aussi bien à court
qu'à long terme, dans l'Union et dans l'ensemble des pays à
l'exception du Bénin et du Niger.
Dans le document d'étude et de recherche n°
der/07/02 - mai 2007, lien entre la masse monétaire et l'inflation
dans les pays de l'UEMOA de MATHURIN Dembo Toe et Maurille HOUNKPATIN, la
relation entre l'inflation et la progression de la masse monétaire dans
l'Union a été testée à partir d'un modèle
économétrique de type VAR. les variables retenues pour expliquer
l'inflation sont: le taux de change effectif nominal à l'incertain,
l'inflation importée et la masse monétaire. Il ressort
qu'à court terme, l'existence d'une relation de causalité entre
les variations de la masse monétaire et celle de l'IHPC au Burkina et
à l'ensemble de l'Union, en Côte d'Ivoire, au Mali, au
Sénégal et au Togo à l'exception du Niger et du Benin. Les
estimations ont montré qu'il existe une relation entre la masse
monétaire et l'indice des prix à la consommation dans l'UEMOA.
Dans le Document de travail N°02/2003 du Centre d'Analyse
des Politiques Economiques et Sociales sur les déterminants de
l'inflation au Burkina Faso (2002), les déterminants de l'inflation ont
été analysés à travers un modèle d'inflation
à correction d'erreur qui inclue la masse monétaire, les prix
extérieurs, le taux de change, l'écart de production et le revenu
par tête. Elle a permis de voir que les variables qui contribuent le plus
à l'inflation au Burkina sont diverses et d'ampleur variable. Le volume
de la monnaie en circulation a une influence sur l'inflation comme le
soutiennent les monétaristes. A court terme, l'impact de 1%
d'augmentation de la masse monétaire sur l'inflation est similaire
à celui du prix des importations. Dans les deux cas, l'inflation
augmente de 0,3%. Cependant à long terme, l'impact des prix de
l'importation sur l'inflation est plus important que celui de la masse
monétaire. L'appréciation du taux de change par rapport au dollar
joue positivement sur l'inflation. L'écart de production importe par
rapport au niveau de production. En effet, 1% d'augmentation de l'écart
de production entraîne une hausse de l'inflation de 3,42%. La seule
variable qui a un effet négatif et significatif sur le niveau
d'inflation est le revenu réel. Quand le revenu réel augmente de
1%, l'inflation baisse de 3,91% à court terme et de 2,98% à long
terme.
Dans le document de recherche d'AW Alpha Ousmane Sawa
Dèmes (2010) sur les déterminants de l'inflation en Côte
d'Ivoire, cette derniere était estimée à partir d'un
modèle à correction d'erreur sur les variables que sont le PIB
réel, l'inflation importée, le taux de change effectif nominal
à l'incertain et la masse monétaire, il ressort de cette
estimation que: le PIB n'a aucun impact significatif sur l'inflation en
Côte d'Ivoire. L'impact de la masse
monétaire sur l'inflation correspond à la prédiction
théorique du modèle. En effet une hausse de 1% de la masse
monétaire dans le court terme entraine une hausse de 0,24% du niveau de
l'inflation. Par ailleurs, dans le long terme une hausse de 1% de la masse
monétaire entraine une baisse du niveau de l'inflation de 0,736%.
L'augmentation du taux de change par rapport au dollar qui signifie en fait,
une dépréciation du FCFA par rapport à cette monnaie
(cotation à l'incertain) entraîne un impact positif et
significatif sur le niveau d'inflation en Côte d'Ivoire. Cependant, cet
impact n'est pas significatif dans le court terme, par contre il est important
dans le long terme: une hausse de 1% du taux de change par rapport au dollar
augmente le niveau de prix de 0,58%. En Côte d'Ivoire l'inflation
importée est une des variables les plus significatives parmi les sources
de l'inflation dans le court terme. Une augmentation de 1% du prix des biens
importés entraîne à court terme une hausse de 0,21% du
niveau de l'inflation.
Dans " modèles de prévision de l'inflation dans
les pays membres de l'UEMOA " de MATHURIN Dembo Toe
(2003), la prévision de l'inflation a été
faite sur les données trimestrielles et annuelles à partir du
cours en FCFA du baril de pétrole brut, de l'inflation importée,
de l'indice des cours mondiaux des produits alimentaires du FMI, de l'offre
céréalière, du taux de change effectif nominal au certain
qui prend en compte l'évolution du taux de change entre le FCFA et les
monnaies des principaux partenaires des pays de l'Union. Il ressort de la
régression que l'inflation importée est une variable importante
pour prévoir l'inflation dans la plupart des pays de l'Union. Pour
l'ensemble de la Zone UEMOA, une progression de 1% de l'inflation
importée induit une hausse de l'inflation domestique de 0,7% à
court terme et d'environ 0,5% à long terme. Le taux de change effectif
nominal apparait également comme une variable pertinente pour la
prévision de l'inflation. Dans l'UEMOA, l'élasticité de
cette variable est de 0,4 à court terme et de 0,5 à long terme.
La masse monétaire apparait essentiellement dans la dynamique de long
terme dans la plupart des pays avec toutefois des élasticités de
moins de 0,3 en moyenne. L'évolution de la production vivrière
apparait avec le bon signe dans tous les pays, mais n'est significative pour
expliquer l'inflation à court terme que dans deux pays sahéliens
(Burkina et Niger) et en Côte d'Ivoire.
Dans " la part de l'inflation importée, en termes
d'influence, dans la dynamique des prix à la consommation au Niger " de
HARO Souleymane (2012) sur des données mensuelles couvrant la
période allant de janvier 2001 à juin 2012. Après une
analyse descriptive des séries en présence et une démarche
économétrique adoptée. Un modèle vectoriel à
correction d'erreur a été spécifié et validé
par les tests de diagnostic sur les résidus. En effet, les
résultats de test de cointégration suggèrent la
présence d'une relation de long terme stable entre les variables
à savoir: l'indice des prix des produits importés, l'indice des
prix des produits locaux et l'indice des prix harmonisé à la
consommation. Concernant la causalité, le test de Toda et Yamamoto a
révélé que l'inflation importée cause l'IHPC et son
choc a un impact haussier sur le niveau des prix à la consommation dans
le pays. Ce qui laisse affirmer la vulnérabilité de
l'économie nigérienne face à la conjoncture
internationale.
CHAPITRE III : Analyse Empirique
On s'inspirera des travaux du centre d'analyse des politiques
économiques et sociales (2002) examinant les sources de l'inflation au
Burkina Faso. Ils confirment l'hypothèse d'une relation entre
l'inflation et ces agrégats macroéconomiques. Toutefois, des
modifications ont été apportées au modèle et les
données pour tenir comptes de la spécificité du cas du
Niger.
3.1
Modèle et résultats économétriques
3.1.1
Spécification du modèle
v Le modèle de Base
IPC= f (DC, IPM, PIBH, TE, M1)
IPC = indice harmonisé des prix
à la consommation
DC = disponibilité
céréalière
IPM = indice des prix à
l'importation
TE = taux de change à
l'incertain
PIBH = Produit Intérieur Brut
réel par habitant
M1 = masse monétaire au sens
strict
Log(IPC)= á0+ á1
Log(DC) + á2 Log(IPM) + á3 Log(PIBH) +
á4 Log(M1) + a5 Log(TE) +
åt
De ce qui précède, on retient une forme
fonctionnelle définie comme:
åt est le terme d'erreur.
Les signes attendus des paramètres sont :
a1 < 0, a2 > 0,
a3 > 0,
a4 > 0 et a5 >
0
3.1. 2
Test d'hypothèses statistiques
v Test de stationnarité des
variables
Une série temporelle est stationnaire si elle est
à la réalisation d'un processus stationnaire. Un processus
Xt est dit
stationnaire si tous ses moments sont invariants pour tout changement
d'origine du temps. En d'autres termes,
Xt est stationnaire si:
§ E(Xt)= moyenne théorique est
indépendante de temps,
§ Var (Xt) = variance théorique est
indépendante de temps,
§ E {(E(Xt) (Xt+h - E
(Xt+h)} = auto
covariance dépend de h et non de t; (Avec h = horizon temporel).
Plus littérairement, la stationnarisation permet de
s'assurer que le processus de génération des données
s'inscrit dans une bande autour d'une valeur moyenne et qu'il tend à
revenir à la moyenne et les fluctuations autour de cette valeur moyenne
(mesurée par la variance) auront en général une amplitude
constante.
Il existe deux types de processus non stationnaire: les
processus TS (Trend Stationary Processes stationnaire en tendance) qui
présentent une non-stationnarité de type déterministe et
les processus DS (Difference Stationary Processes = stationnaire en
différence) pour lesquels la stationnarité est de type
aléatoire. Ces processus sont respectivement stationnarisés par
écart à la tendance et par un filtre aux différences.
Dans le dernier cas, le nombre de filtre aux différences permet de
déterminer l'ordre d'intégration.
Parmi les différents tests de stationnarité
celui de Dickey - Fuller Augmenté a été choisi. La
procédure du test est la suivante:
H0 :
présence de racine unitaire (le processus est non
stationnaire)
H1 : absence de
racine unitaire (le processus est stationnaire)
La règle de décision est la suivante: au seuil
de 5%, si la valeur ADF est inférieure à la valeur critique (CV),
alors on accepte l'hypothèse de stationnarité de la variable.
Dans le cas échéant, on accepte l'hypothèse de non
stationnarité. Il suffit seulement de comparer la valeur de la
probabilité. Si elle est inférieure à 5%, alors la
série est stationnaire; dans le cas contraire, la série est non
stationnaire.
Le test de stationnarité sur les variables en
différence première donne les résultats suivants:
Tableau 3 : Test de
stationnarité sur les variables
Variables
|
ADF
|
CV
|
Trend
|
Constante
|
Niveau d'intégration
|
LIPC
|
-4.33
|
-1.95
|
A
|
A
|
1
|
LDC
|
-7.44
|
-1.95
|
A
|
A
|
1
|
LIPM
|
-6.4
|
-3.57
|
P
|
A
|
1
|
LPIBH
|
-5.15
|
-1.95
|
A
|
A
|
1
|
LM1
|
-3.67
|
-1.95
|
A
|
A
|
1
|
LTE
|
-4.54
|
-1.95
|
A
|
A
|
1
|
Source : Nos calculs sur Eviews sur
les données de la BM
A = absence, P = présence, CV = Valeur Critique,
ADF= Augmented Dickey Fuller.
Le tableau ci-dessus montre que, seul la variable IPM a un
trend significatif. Ceci signifie que cette série est un
processus " Trend Stationary"; et que l'effet de tout choc sur cette
dernière est transitoire (la série a une mémoire finie des
chocs).
Cependant, il ressort de ces résultats que toutes les
séries considérées ne sont pas stationnaires à
niveau au seuil de 5% mais le sont en différence première. On
peut alors se poser la question sur l'existence ou non d'une relation de
cointégration entre les variables d'où le test de
cointégration. Une condition nécessaire est que les variables
soient intégrées de même ordre.
v Test de cointégration
L'objectif de ce test est de chercher l'existence d'une
relation d'équilibre à long terme entre les variables même
si à court terme elles présentent des évolutions
divergentes. Des séries temporelles non stationnaires à niveau
sont cointegrées s'il existe une combinaison linéaire de celle-ci
qui est stationnaire. Cette combinaison linéaire est appelée
coeintégrante. Une façon de tester la
présence d'une relation d'équilibre entre les variables est la
procédure statistique de Johansen (1988,1991).
Comme définition du concept de cointégration,
Engle et Granger (1987) fournissent formellement ce qui suit: supposons un
vecteur
Xt de variables. Les composantes de Xt
sont dites cointégrées si:
- Elles sont affectées du même ordre
d'intégration « d »;
- Il existe une combinaison linéaire de ces variables
d'ordre d'intégration inférieur, c'est-à-dire s'il
existe un vecteur â non nul tel que Zt = â.Xt
est I(d-b) avec 0 = b = d.
Le vecteur â est un vecteur cointégrant. En
particulier, pour d = 1, la cointégration implique que â est
stationnaire I(0).
La procedure utilisée dans ce travail est celle de
Johansen (1988). La première étape fondamentale dans cette
procedure est le choix du nombre de retards optimal.
Il ressort clairement que l'hypothèse nulle qui affirme
qu'il n'existe aucune relation de cointégration entre les six variables
est rejetée au seuil de 5% par la statistique de la valeur
propre maximale. En revanche, l'hypothèse d'au plus un vecteur
de cointégration ne peut être rejetée car la statistique de
test rapporte une valeur inférieure à la valeur critique. La
statistique de test nous conduit donc à retenir une relation de
cointégration entre les variables (voir annexe 7).
En somme, nous avons démontré que les variables
retenues pour l'estimation du modèle sont intégrées de
même ordre [elles sont I(1)] et cointegrées. Dans
ce cas l'estimation au modèle VAR sur variable en modèle
vectoriel à correction d'erreur (MVCE) est préférable
à un modèle à correction d'erreur compte tenu du niveau
des données disponibles.
v Détermination du nombre de retard
optimal
Le choix du retard optimal p est très important dans la
spécification du VAR. En effet, le fait d'inclure un nombre
élevé de retards supprime l'autocorrélation des erreurs,
mais réduit le nombre de degrés de liberté et la puissance
du test. Oublier des retards affaiblit également la puissance du test.
Il existe plusieurs façons de fixer une valeur raisonnable de p. Dans
cette étude, on utilise le test du rapport de vraisemblance et les
critères d'information (Akaike, Schwarz, Hannan-Quinn...) pour
déterminer le nombre de retards optimal afin de s'assurer de
l'adéquation du nombre de retards retenu, le tableau ci-dessous
édifie sur le choix optimal du retard. En observant ce tableau, on
constate que ce n'est pas tous les critères (AKAIKE, HANNAN, FPE,
SCHWARZ, SC ? HQ, LR2) qui conduisent à un retard
optimal p = 1. On est donc en présence d'une
contradiction de la part de ces critères d'information, ce qui n'est pas
souvent le cas dans la pratique. Comme les séries des variables sont
intégrées d'ordre 1, nous prenons 1 comme étant le nombre
de retard qui correspond au retard maximal selon la majorité des
critères.
Tableau 4 : Retard
optimal
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lag
|
LogL
|
LR2(*)
|
FPE3(*)
|
AIC4(*)
|
SC5(*)
|
HQ6(*)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
44.70426
|
NA
|
4.04e-08
|
-2.836018
|
-2.598125
|
-2.763292
|
1
|
146.8250
|
160.4755*
|
1.69e-10*
|
-8.344646
|
-6.917284*
|
-7.908287*
|
2
|
173.5540
|
32.45661
|
1.81e-10
|
-8.468143
|
-5.851313
|
-7.668152
|
3
|
202.3380
|
24.67201
|
2.41e-10
|
-8.738430*
|
-4.932131
|
-7.574806
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Nos calculs sur Eviews
sur les données de la BM
3.1.3 L'estimation du
Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur
Le modèle Vectoriel à Correction d'Erreur (MVCE)
intègre une dynamique de court terme autour d'une relation de long terme
aussi appelée "relation de cointégration". L'estimation du MVCE
requière comme préalable la spécification du nombre de
relation de cointégration (ou relation de long terme) et du nombre de
retard optimal dans la dynamique de court terme.
La spécification du modelé ci-dessus a fait
l'objet d'une modification. En effet, l'introduction de la variable taux de
change rend invalide le modèle dû au fait que le coefficient du
résidu retardé n'est pas compris entre -1 et 0. Cette aberration
vient du fait que TE et IPC sont corrélés à 99% comme le
montre la matrice de la corrélation entre les variables. Donc la part du
TE est prise en compte par IPC d'où la suppression du TE dans le
modèle.
Tableau 5 : Matrice de
Corrélation
Source : Nos calculs sur
Eviews
Il ressort qu'à long terme (voir
annexe 9):
LIPC = -2.23LDC + 2.45LIPM -1.96LM1 -5.55LPIBH +
104.3
Tableau 6 : Synthèse
des résultats du modèle MVCE
|
D(LIPC)
|
D(LDC)
|
D(LIPM)
|
D(LM1)
|
D(LPIBH)
|
CointEq1
|
-0.099743
|
-0.425695
|
0.127363
|
-0.023428
|
-0.062920
|
|
[-2.34632]
|
[-3.27401]
|
[ 1.01398]
|
[-0.25880]
|
[-2.00039]
|
|
D(LIPC(-1))
|
0.189934
|
-0.054032
|
-0.105549
|
-0.206158
|
0.043652
|
|
[1.17161]
|
[-0.10897]
|
[-0.22035]
|
[-0.59718]
|
[0.36392]
|
|
D(LDC(-1))
|
0.026352
|
-0.258752
|
-0.318064
|
0.011180
|
-0.010475
|
|
[ 0.39740]
|
[-1.27576]
|
[-1.62332]
|
[0.07918]
|
[-0.21349]
|
|
D(LIPM(-1))
|
-0.244291
|
-0.350285
|
0.215769
|
0.027770
|
0.019302
|
|
[-2.70368]
|
[-1.26749]
|
[0.80820]
|
[0.14433]
|
[0.28871]
|
|
D(LM1(-1))
|
0.146767
|
0.274739
|
0.220336
|
0.305691
|
0.174605
|
|
[1.28255]
|
[0.78495]
|
[0.65165]
|
[1.25445]
|
[2.06215]
|
|
D(LPIBH(-1))
|
0.725014
|
2.028454
|
-0.001171
|
-0.083695
|
0.354408
|
|
[1.90553]
|
[1.74305]
|
[-0.00104]
|
[-0.10330]
|
[1.25889]
|
|
C
|
0.031273
|
0.069294
|
0.045425
|
0.037150
|
-0.017809
|
|
[2.03980]
|
[1.47772]
|
[1.00275]
|
[1.13791]
|
[-1.56989]
|
Source : Nos calculs sur Eviews
sur les données de la BM
Ce tableau montre qu'à court terme:
D(LIPC) = 0,031 + 0.189D[LIPC(-1)] + 0,026D[LDC(-1)] -
0,24D[LIPM(-1)] + 0,47D[LPIBH(-1)] + 0,146D[LM1(-1)] -
0,099RESIDU(-1)
RESIDO1 (-1) est le résidu retardé d'une
période. Son coefficient (-0,09) qui représente la force de
rappel vers l'équilibre est significatif, négatif et compris
entre -1 et 0. Le modèle vectoriel à correction d'erreur est
valable.
v Test de causalité de Granger
Théoriquement, la mise en évidence de relations
causales entre les variables fournit des éléments de
réflexion à une meilleure compréhension des
phénomènes économiques. Une variable Y est dite
causée au sens de Granger par une autre variable X, si X aide dans la
prédiction de Y, de même si les coefficients des variables
retardées de X sont statistiquement significatifs. A notre niveau, le
test est basé sur l'idée selon laquelle les variables causent
globalement l'inflation sous les hypothèses:
H0 : les variables ne causent pas
l'inflation
H1 : les variables causent
l'inflation
La probabilité associée au test est de 0,088 et
inférieure à 10%; ce qui amène à rejeter
l'hypothèse nulle selon laquelle, globalement les variables ne causent
pas l'inflation au seuil de 10%.
3.1.4 Tests de validation du
modèle
v Test d'autocorrélation des
résidus
Ce test appelé aussi test de corrélation des
erreurs vérifie si les erreurs ne sont pas corrélées. La
présence de l'autocorrélation résiduelle rend caducs les
commentaires concernant la validité du modèle et les tests
statistiques. Il convient de détecter l'autocorrélation des
erreurs par le test de Durbin-Watson (détecte les
autocorrélations d'ordre 1) ou de Breusch-Godfrey.
Ce test permet de voir si le résidu d'une
période t est lié à sa valeur de t-1. Le test s'effectue
en 2 hypothèses:
H0 : les résidus ne sont
pas corrélés
H1 : les résidus sont
corrélés
La probabilité associée au test est de
0,42 et supérieure à 5%. Ce qui conduit à
retenir l'hypothèse nulle selon laquelle les résidus ne sont pas
corrélés.
v Test d'hetéroscédasticité des
résidus
Ce test permet de savoir si les erreurs sont
homoscédastiques ou non. L'hetéroscédasticité
qualifie les données (ou séries) qui n'ont pas une variance
constante. Or, les séries doivent être homoscédastiques
pour présenter les meilleurs estimateurs.
Dans un test d'hetéroscédasticité, on
utilise généralement deux tests: les tests de Breusch-Pagan (B-P)
et de White. L'idée générale de ce test est de
vérifier si le carré des résidus peut être
expliqué par les variables du modèle.
Comme il existe plusieurs tests possibles; nous
étudierons ici le test ARCH, Il s'effectue en 2 hypothèses:
H0 : les résidus sont
homoscédastiques
H1 : les résidus sont
hétéroscédastiques
Les résultats du test montrent une probabilité
associée de 0,29 qui est supérieur à 5% d'où le non
rejet de l'hypothèse nulle selon laquelle les erreurs sont
homoscédastiques, ce qui veut dire que la variance des résidus
est constante.
v Test de normalité des
résidus
L'hypothèse de normalité des termes d'erreurs
précise la distribution statistique des estimateurs. C'est donc,
grâce à cette hypothèse, que l'inférence statistique
peut se réaliser. Cette hypothèse peut être testée
sur les variables du modèle ou sur les termes d'erreurs du
modèle. Ce test est réalisé grâce à la
statistique de Jarque-Bera (JB) (1980) et suit une loi du khi-deux à
sept degrés de liberté. Il permet de savoir si
les résidus suivent ou non une loi normale. On a les
hypothèses suivantes:
H0 : les résidus suivent
une loi normale
H1 : les résidus ne suivent
pas une loi normale
Le résultat du test a fait
ressortir une p-value de la statistique de Jarque-Bera de 0,46 qui est
supérieure à 5%. Ce qui conduit au non rejet de
l'hypothèse nulle selon laquelle les erreurs suivent une loi normale.
3.2 Analyse du résultat de
la modélisation
3.2.1
Court terme
A court terme, la disponibilité
céréalière n'est pas significative. En effet, c'est
généralement à l'approche de la saison pluvieuse que
celle-ci provoque l'inflation à cause de l'épuisement des stocks,
et cette baisse des stocks provoquera une hausse des prix jusqu'à ce que
les pouvoirs publics et les grandes organisations internationales interviennent
pour atténuer les conséquences néfastes de cette
diminution du stock alimentaire à travers des programmes d'urgences.
Cette situation montre que les céréales sont plus
consommées dans le monde rural. En outre, comme l'IHPC est seulement
basé sur l'achat des biens et services par les ménages de Niamey,
il est normal qu'à court terme la DC n'explique pas l'inflation.
La valeur de l'IPC de la période
précédente n'est significative dans l'équation du court
terme. Cette relation montre que le ménage nigérien n'est pas
influencé par l'information à la période
précédente soit par manque d'information soit par d'autres
facteurs sociologiques ou culturels.
L'inflation importée est l'une des variables les plus
significatives parmi les sources de l'inflation au Niger. En effet, une
augmentation de 1% du prix des biens importés entraîne
respectivement à court terme une baisse de 0,24% du niveau des prix.
Cette baisse à court terme semble paradoxale. Cependant, elle s'explique
par: la réaction spontanée de la population qui a tendance
à substituer les biens et services d'approvisionnement moins
coûteuses comme la Libye, l'Algérie et le Nigeria, l'augmentation
de l'offre des biens et services par les spéculateurs qui à
partir d'un certain niveau baisse les prix, les subventions de l'Etat. En
effet, comme le Niger est un pays qui dépend7(*) pratiquement de
l'extérieur en matière de l'énergie et des produits
alimentaires, toute augmentation du taux de change par rapport au taux du
dollar qui se traduit par une inflation importée entrainera une hausse
du prix des hydrocarbures et ceci se répercutera automatiquement sur
tous les autres secteurs de l'économie. Pour amortir cette hausse des
prix, des hydrocarbures fraudés du Nigeria sans taxe ni droit de douane
inondent les marchés (jusqu'à la capitale) et provoquent une
baisse du prix des carburants qui se répercutera par la suite dans tous
les autres secteurs de l'économie. En outre, lorsque les prix des
produits alimentaires importés augmentent, non seulement des subventions
sont faites par l'Etat mais aussi des ventes à prix
modérés voire des distributions gratuites des vivres viennent
baisser à un moment donné cette hausse des prix.
Le modèle a été régressé
alternativement avec la masse monétaire au sens strict; les
résultats indiquent que, l'inflation n'est pas expliquée par M1
à court terme. Ainsi, une augmentation des billets et pièces en
circulation de 1% n'a aucun effet sur l'inflation à court terme. Ceci
traduit la faible monétarisation et la bancarisation de
l'économie nigérienne.
Le PIB par tête est positivement corrélé
avec l'inflation. Une augmentation du PIB de 1% entraine une hausse de
l'inflation de 0,72% En effet, ce résultat confirme la théorie
selon laquelle l'offre est une fonction croissante du prix. De nombreuses
études théoriques ont montré que les pays dont le taux de
croissance est élevé sont ceux qui ont un taux d'inflation
élevé. Par conséquent, au Niger, c'est une
réalité économique que la production des biens et services
soit positivement corrélée avec l'inflation.
3.2.2
Long terme
La relation de long terme est obtenue par régression
simple des données brutes. En effet, la disponibilité
céréalière agit négativement sur l'inflation. Une
augmentation de 1% de la disponibilité céréalière
entraine une baisse de 2,2% de l'indice des prix à la consommation. Ce
résultat confirme la théorie économique selon laquelle,
plus un bien est abondant sur un marché de concurrence parfaite, plus
son prix baisse. Le Niger étant un pays consommateur des produits
primaires agricoles par excellence, toute augmentation de l'offre des
céréales entraine automatiquement une baisse des prix à la
consommation compte tenu de l'importance de leur poids dans le panier de
l'IHPC.
Le PIB est négativement corrélé avec
l'inflation au Niger. L'impact du revenu sur l'inflation ne correspond pas
à la prédiction théorique du modèle. C'est la
variable qui a l'impact le plus important sur la baisse du niveau
général de prix. A long terme une hausse de 1% du revenu
réel entraîne une baisse de 5,5% du niveau de l'inflation. Ce
résultat montre que l'inflation peut avoir d'autres sources qui ne sont
pas liées à la production. En effet, il pourrait s'expliquer par
le fait que l'inflation agit négativement sur la richesse nationale en
érodant le pouvoir d'achat de la population.
On dit souvent que le taux d'inflation capte la substitution
entre les actifs réels (tels que les biens durables et autres objets de
valeur) et les avoirs monétaires. A cause certainement du faible taux
d'inflation dans la zone et de la crédibilité que les agents
accordent à la politique monétaire, les ménages ont
tendance à choisir plus d'actifs monétaires que d'actifs
réels lorsque le niveau de leurs revenus est élevé. Ce qui
a pour conséquence, d'abaisser le niveau d'inflation.
L'inflation importée agit positivement sur l'inflation
à long terme; son élasticité fait ressortir qu'un
accroissement de 1% de l'inflation importée entraîne une hausse de
2,45% de l'indice des prix à la consommation. En effet, quand le prix
des biens importés augmente, celle-ci se répercutera sur le
niveau des prix d'autant plus que cette augmentation sera prise en compte dans
la fixation des prix de vente des biens importés. Bien que la plus
grande partie des relations commerciales du Niger se fasse avec l'Union
Européenne dont la monnaie a une parité fixe avec le franc FCFA,
le pays subit tout de même l'impact des fluctuations du dollar avec
l'euro. Cette influence se fait à travers deux canaux principaux:
Ø L'inflation importée de la zone euro qui, en
partie, est due à l'évolution du prix des hydrocarbures dont les
prix sont libellés en dollars et;
Ø L'inflation importée directement des produits
contractés en dollar, plus précisément les produits
alimentaires importés de l'Asie et les hydrocarbures importés du
Venezuela.
Cependant force est de constater qu'à long terme la
masse monétaire et l'inflation sont négativement
corrélées, ce qui est contraire aux théories quantitatives
de la monnaie. Ceci confirme l'existence d'autres facteurs explicatifs
d'inflation qui peuvent être structurels ou culturels. De même
l'échange avec des monnaies comme la NERA et l'EURO peuvent expliquer
cette relation. Une augmentation de la masse monétaire augmente le
pouvoir d'achat des résidents pour importer des biens ce qui entraine
d'avantage une sortie de la monnaie qui se traduit par une baisse de
l'inflation.
3.2.3
Analyse des réponses impulsionnelles
L'analyse des chocs consiste à mesurer l'impact de la
variation d'une innovation sur l'inflation au Niger. Autrement dit, la
réponse impulsionnelle évalue la conséquence ou l'impact
d'un choc sur la variable d'intérêt (IPC). A ce niveau, un choc
provenant de la masse monétaire montre une tendance à la baisse
de l'inflation. En outre, les chocs provenant de la disponibilité
céréalière et l'inflation importée tendent à
baisser l'inflation. Mais la réaction à la hausse de l'inflation
s'explique à plus de 80% par ses propres valeurs.
Plus spécifiquement, l'analyse des réponses
impulsionnelles (voir annexe13) montre que:
· Un choc de l'inflation importée se traduit par
des effets (faible) à la fois positifs et variables sur
IPC de façon instantanée jusqu'à la 10eme
année. Ceci montre l'instabilité de l'économie
Nigérienne face à la conjoncture internationale.
· Un choc positif de la masse monétaire, de la
disponibilité céréalière et du produit par
tête a des effets négatifs sur l'IPC sur les 10 ans. Cela
montre que l'augmentation de la disponibilité
céréalière a une conséquence négative sur
l'inflation au Niger. Ceci est généralement le fruit d'une bonne
campagne agricole et d'une baisse des prix des produits alimentaires entrant
dans la composition du panier de l'IPC. L'impact de la masse monétaire
qui entraine une réaction à la baisse de l'inflation sur les 10
ans s'explique par l'ouverture économique.
· La réaction de l'IPC est expliquée
à 80% par des chocs issus de ses propres valeurs; ce
qui implique que IPC est influencée par ses valeurs
précédentes.
3.2.4
Analyse de la décomposition de la variance
La décomposition de la variance (voir Annexe14)
apparait comme complémentaire à l'analyse de la fonction de
réponse impulsionnelle. Elle a pour objectif de calculer pour chacune
des innovations sa contribution en pourcentage à la variance de l'erreur
de prévision. Quand une innovation explique une part importante de
la*variance de l'erreur de prévision, on en déduit que
l'économie étudiée est très sensible aux chocs
affectant cette série. En effet, la décomposition de la variance
permet de voir quelles sont les variables les plus déterminantes dans la
dynamique de la variable d'intérêt considérée
(IPC).
Elle consiste, dans notre cas, à décomposer la
variance de l'erreur de prévision de l'inflation sur un horizon de dix
ans. Dans le cadre de notre étude, les résultats montrent que la
variance de l'erreur de prévision de l'IPC est expliquée à
100% de façon instantanée dès la première
année par ses propre$ innovations. Ainsi, jusqu'à la
dixième période, plus de la 80% de la variance de l'erreur de
prévision de l'IPC est expliquée par ses propres innovations.
Cependant, il ressort du tableau que la variables DC a une
influence non négligeable sur l'inflation. En effet, elle explique la
variance de l'IPC sur un intervalle de 8 à 11%. Quant à la M1 et
l'IPM, leur influence respective de 0,5 à 4% et 0,2 à 0,6% est
faible dans la variance de l'erreur de prévision de l'IPC.
3.3 Limites de l'étude
Pour expliquer la cherté de la vie à travers la
hausse des prix au Niger, plusieurs variables très significatives
auraient dues être utilisées. C'est ainsi qu'on peut utiliser des
données telles que:
o L'indice des prix de loyers;
o La pression syndicale et organisationnelle des acteurs non
étatiques puisque l'inflation fait l'objet de slogan politique;
o L'écart de production qui est la différence
entre la production national effective et la production nationale potentielle.
Par souci de fiabilité de l'estimation du PIB potentiel, la
donnée ne fait pas partie du modèle.
La prise en compte de ces variables pourrait expliquer de
manière positive et très significative la cherté de la vie
au Niger. Mais par manque de disponibilité des données, ces
dernières ne sont pas inclues dans le modèle.
Conclusion et Recommandations
L'objectif poursuivi dans ce
travail consiste à étudier l'influence empirique qui existe
entre la disponibilité céréalière, l'indice du prix
à l'importation, la masse monétaire au sens strict, le Produit
Intérieur Brut réel par habitant et indice du prix à la
consommation au Niger en utilisant comme variable illustrative l'inflation
locale. Les résultats révèlent l'existence d'une relation
de causalité entre ces variables économiques et le niveau des
prix à la consommation au Niger. Ce qui confirme notre hypothèse
de recherche selon laquelle au Niger l'inflation est expliquée par des
variables macroéconomiques externes et internes. L'analyse des
réponses des fonctions impulsionnelles de l'IPC suite aux variations des
autres variables montre la sensibilité relative de l'inflation suite
à un choc des prix des autres variables. La décomposition de la
variance des erreurs de prévision indique que plus de 80% de l'erreur de
prévision de l'IPC est expliquée par ses propres innovations. Il
est alors raisonnable de prétendre qu'il existe une relation entre
certains variables macroéconomiques et les prix à la consommation
au Niger.
Le travail effectué vient de montrer que l'inflation au
Niger est expliquée par la masse monétaire, la
disponibilité céréalière, le produit réel et
l'indice des prix à l'importation. Le travail effectué vient de
montrer que l'inflation à un coefficient d'élasticité de
-1,96 avec la masse monétaire à long terme; de 2,2 avec la
disponibilité céréalière à long terme; de
-5,5 avec le produit réel par habitant à long terme et 0,72
à court terme; de -0,24 et 2,45 avec l'indice du prix à
l'importation à court et long terme.
Par conséquent la cherté de la vie peut
être acceptée comme une réalité économique.
L'analyse de cette situation montre que l'économie est vulnérable
aux chocs provenant du reste du monde d'autant plus que l'indice des prix
à l'importation explique le plus l'inflation à court et long
terme au Niger. Par ailleurs, seules les sous hypothèses
postulées sur la disponibilité céréalière,
PIB réel par habitant, l'indice des prix à l'importation ont
été confirmées par le modelé tandis que celle
concernant la masse monétaire à donner un résultat
contraire au signe attendu.
Pour pouvoir combattre efficacement l'inflation et lutter
contre la vie chère, plusieurs politiques économiques et sociales
peuvent être mises en place afin de réduire la hausse des prix.
C'est ainsi qu'on peut mettre en place des dispositifs de suivi de la
production céréalière afin d'aboutir à
l'autosuffisance alimentaire puisqu'elle a l'effet le plus important dans le
panier de consommation. Cependant, cela ne peut se faire que grâce
à la mise en place des moyens modernes de production et la formation du
capital humain dans le domaine de la production agricole et, faire des
subventions afin de faciliter l'achat des engrais et des moyens de production
(tracteurs, moissonneuses batteuses...etc.). Ainsi, avec l'initiative 3N (les
Nigériens Nourrissent les Nigériens) où plus d'un
milliard8(*) de dollar sera
injecté dans l'agriculture sur une période de 5 ans; une baisse
de l'IPC qui résultera de l'augmentation de la disponibilité
céréalière et certains produits agricoles est vivement
attendue. En outre, des industries de transformation doivent accompagner cette
production agricole afin de développer le secteur secondaire qui
permettra de diminuer certaines importations et de baisser les effets
négatifs de l'inflation causée par l'ouverture
économique.
En ce qui concerne le produit réel puisqu'il exprime le
niveau de la demande nationale, le Niger devrait mener une politique de
développement de l'offre nationale grâce à la suppression
de certains impôts et la mise en place de certaines subventions pour
promouvoir la production industrielle et aussi améliorer la production
du secteur public. Ceci aura pour conséquence de tirer les prix à
la baisse en contrecarrant les effets néfastes issus d'une demande de
plus en plus élevée.
Quant à l'inflation importée, l'Etat devrait
dans une certaine mesure intervenir dans la fixation des prix à travers
le système des prix planchés et plafonds afin d'aider les
opérateurs économiques dans la fixation des prix des biens et
services ou de mener une politique commerciale qui rendra la balance
commerciale excédentaire. Entre autre, l'Etat peut essayer de substituer
les produits de grande consommation importés par la production locale
concernant des produits comme:
§ Le riz qui peut être suffisamment produit le long
de la vallée du fleuve Niger;
§ L'huile, en développant la production locale
grâce à l'arachide;
§ Le sucre qui peut être produit localement
grâce à la mise en place des industries de transformation de la
canne à sucre locale;
§ Le lait également peut être suffisamment
produit grâce à l'encadrement des éleveurs.
Toutefois, même si ces politiques sont mises en place,
les importations continueront à jouer un rôle très
important dans la formation des prix d'autant plus que le Niger dépendra
de ses partenaires par rapport aux biens et services qui ont une forte
intensité technologique provenant du reste du monde. Par
conséquent, il revient aux autorités du pays de mettre en place
des politiques favorables au développement du secteur industriel afin de
résorber les besoins internes des populations et augmenter l'offre
alimentaire locale, réduire la dépendance
énergétique vis-à-vis de l'extérieur, créer
un mécanisme visant à amortir le choc de l'inflation
importée en agissant sur les politiques commerciales en vigueurs
(politiques fiscales) dans le pays. Ils devront aussi oeuvrer à
renforcer le civisme fiscal de certains opérateurs
économiques qui profitent de la cherté de la vie pour
spéculer ou augmenter anarchiquement les prix des denrées
alimentaires de premières nécessités. Le renforcement de
la politique d'intégration régionale pourrait être
envisagé également en vue d'assouplir certaines taxes
d'importation ou d'obtenir des traitements préférentiels ou
d'exonération des taxes. De même, les importations peuvent
être orientées vers l'Afrique du Nord puisqu'elles ne sont pas
libellées en dollar; à ce niveau, il s'agit de développer
le commerce avec des pays comme la Libye et l'Algérie.
Pour ce qui est de la masse monétaire, il va falloir
réorganiser la politique monétaire (en développant la
bancarisation et le microfinance) afin de rendre l'économie
compétitive comme celle du marché, ceci permettra de bien cerner
le volume de la monnaie en circulation et faire des prévisions qui
permettront de mettre en place de bonnes politiques économiques qui
tiennent compte de l'évolution de la monnaie et de ses
conséquences sur le niveau des prix. Par ailleurs, la masse salariale
qui est passée de 210 080 000 000 FCFA à
346 941 000 000 FCFA de 2011 à 2014 risque
d'être un détonateur de l'inflation si la production des biens et
services n'évolue pas d'une manière à respecter le
critère de convergence de l'UEMOA qui fixe le taux d'inflation à
un niveau au plus égal à 3%.
Enfin, un retour du Ministère de la
compétitivité et de la lutte contre la vie chère serait un
atout pour les autorités de la VIIème
République afin d'atténuer les souffrances de la population suite
à la mise en valeur des nouveaux gisements miniers (pétrole,
phosphate, charbon et uranium) et énergétiques (Barrage de
Kandadji, centrale thermique) où une baisse du coût de la vie est
vivement attendue à travers l'amélioration des conditions de vie
de la population et la relance de l'économie nationale.
Bibliographie
ABDOULAYE Zonon (2003)," Les déterminants de
l'inflation au Burkina Faso ", CAPES, Burkina Faso, Ouagadougou, 59
Pages.
AHISHAKIYE M. Honore (2011), " Les prix des produits
agricoles et l'inflation " Kampala, 17 Pages.
AW Alpha Ousmane Sawa Démes (2010), " Les
déterminants de l'inflation en Côte D'ivoire ", Abidjan, 39
Pages.
BERNARD Bernier " Initiation à la
macroéconomie ",9 e édition, paris, 540
Pages.
DEMBO TOE Mathurin (2010), " Modèles de
prévision de l'inflation dans les pays membres de l'UEMOA ", Dakar, 33
Pages.
DEMBO TOE Mathurin, HOUNKPATIN Maurille (2007), " Lien
entre la masse monétaire et l'inflation dans les pays de L'UEMOA ",
Dakar, 42 Pages.
HARO Souleymane " Part de l'inflation importée dans
la dynamique des prix à la consommation au Niger ",
Niamey, 65 pages.
JOACHIM Von Braun (2008), " Que faire face à la
flambée des prix alimentaires ? ", Washington DC, 10 Pages.
KONEL Solomane (2000), " Impact des politiques
monétaires et budgétaires sur la croissance économique
dans les pays de l'UEMOA ", Dakar, 22 Pages.
MATTHIAS Banzhaf (2008), " Etude de l'impact de la hausse
des cours du lait et des produits laitiers sur les producteurs et les
consommateurs: étude de cas du Niger ", Niger, Niamey, 68 Pages.
NUBUKPO Kako (2007), "
L'efficacité de la politique monétaire de la banque centrale des
états de l'Afrique de l'ouest depuis la libéralisation de 1989 ",
Ouagadougou, 42 Pages.
Régis Bourbonnais " Manuel et exercices
corrigés d'économétrie " 7e édition,
paris, 372 Pages.
TANCREDE Voituriez (2009), " Hausse des prix agricoles et
de l'énergie: quelles relations et implications à moyen terme et
à long terme ", Bruxelles 39 Pages.
FAO (2008), " la flambée des prix alimentaires :
faits, perspectives, effets et actions requises", Rome, 2 pages.
FARM (2007) " Compte-rendu de la conférence hausse
des prix agricoles et biocarburants : quelles conséquences pour les pays
en développement " Paris, 4 Pages.
INS-Niger (2008), " Annuaire des statistiques agricoles
du Niger ", Niamey, édition 2008, 850 Pages.
INS-Niger (2010), " Annuaire statistique du Niger ",
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Ministère Commerce et la Promotion du Secteur Prive
(2012), " Lutte contre la vie chère au Niger : causes,
conséquences et proposition " Niamey, 50 Pages.
OCDE(2007) " La hausse des prix alimentaires causes,
conséquences et solutions ", Paris, 11 Pages.
OXFAM (2008), " Des prix à double tranchant:
Leçons de la crise des prix alimentaires: dix actions que les pays en
développement devraient mener ", Bruxelles, 49 Pages.
Ayant fait l'objet d'entretien:
· Monsieur Hassane MOUNKAILA, Directeur du commerce
intérieur et de la lutte contre la vie chéré;
· Abdou IBRO, Directeur de l'Institut de
Stratégie, d'Evaluation et de la
Prospective.
ANNEXES
Annexe 1: Test de
stationnarité de LIPC
Null Hypothesis: D(LIPC) has a unit
root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.333273
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.647120
|
|
|
5% level
|
|
-1.952910
|
|
|
10% level
|
|
-1.610011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 2: Test de stationnarité de
LIPM
Null Hypothesis: D(LIPM) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.402654
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.309824
|
|
|
5% level
|
|
-3.574244
|
|
|
10% level
|
|
-3.221728
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 3: Test de stationnarité de
LPIBH
Null Hypothesis: D(LPIBH) has a unit
root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.153495
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.647120
|
|
|
5% level
|
|
-1.952910
|
|
|
10% level
|
|
-1.610011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 4: Test de stationnarité de
LDC
Null Hypothesis: D(LDC) has a unit
root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.443847
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 5 : Test de stationnarité de
LTE
Null Hypothesis: D(LTE) has a unit
root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.732006
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.647120
|
|
|
5% level
|
|
-1.952910
|
|
|
10% level
|
|
-1.610011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 6 : Test de stationnarité de
LM1
Null Hypothesis: D(LM1) has a unit
root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.673924
|
0.0007
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.647120
|
|
|
5% level
|
|
-1.952910
|
|
|
10% level
|
|
-1.610011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Annexe7: Test de cointégration des
variables
Date: 10/14/14 Time: 17:55
|
|
|
|
Sample: 1980 2010
|
|
|
|
Included observations: 29
|
|
|
|
Series: LIPC LDC LIPM LM1 LPIBH LTE
|
|
|
Lags interval: 1 to 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Data Trend:
|
None
|
None
|
Linear
|
Linear
|
Quadratic
|
Test Type
|
No Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
|
No Trend
|
No Trend
|
No Trend
|
Trend
|
Trend
|
Trace
|
1
|
2
|
2
|
1
|
1
|
Max-Eig
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*Critical values based on MacKinnon-Haug-Michelis (1999)
|
|
Annexe 8:
Détermination du retard maximal
VAR Lag Order Selection
Criteria (Endogenous variables: LIPC LM1 LDC LPIBH LTE LIPM)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lag
|
LogL
|
LR
|
FPE
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
44.70426
|
NA
|
4.04e-08
|
-2.836018
|
-2.598125
|
-2.763292
|
1
|
146.8250
|
160.4755*
|
1.69e-10*
|
-8.344646
|
-6.917284*
|
-7.908287*
|
2
|
173.5540
|
32.45661
|
1.81e-10
|
-8.468143
|
-5.851313
|
-7.668152
|
3
|
202.3380
|
24.67201
|
2.41e-10
|
-8.738430*
|
-4.932131
|
-7.574806
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* indicates lag order selected by the criterion
|
|
|
|
Annexe 9: Estimation du modèle
VECM
Vector Error Correction Estimates
|
|
|
|
Date: 10/14/14 Time: 17:58
|
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2010
|
|
|
|
Included observations: 29 after adjustments
|
|
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LIPC(-1)
|
1.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LDC(-1)
|
2.239761
|
|
|
|
|
|
(0.33710)
|
|
|
|
|
|
[ 6.64415]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LIPM(-1)
|
-2.457373
|
|
|
|
|
|
(0.30175)
|
|
|
|
|
|
[-8.14361]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LM1(-1)
|
1.967173
|
|
|
|
|
|
(0.28227)
|
|
|
|
|
|
[ 6.96920]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIBH(-1)
|
5.552406
|
|
|
|
|
|
(0.67652)
|
|
|
|
|
|
[ 8.20727]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-104.3103
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Error Correction:
|
D(LIPC)
|
D(LDC)
|
D(LIPM)
|
D(LM1)
|
D(LPIBH)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CointEq1
|
-0.099743
|
-0.425695
|
0.127363
|
-0.023428
|
-0.062920
|
|
(0.04251)
|
(0.13002)
|
(0.12561)
|
(0.09053)
|
(0.03145)
|
|
[-2.34632]
|
[-3.27401]
|
[ 1.01398]
|
[-0.25880]
|
[-2.00039]
|
|
|
|
|
|
|
D(LIPC(-1))
|
0.189934
|
-0.054032
|
-0.105549
|
-0.206158
|
0.043652
|
|
(0.16211)
|
(0.49584)
|
(0.47900)
|
(0.34522)
|
(0.11995)
|
|
[ 1.17161]
|
[-0.10897]
|
[-0.22035]
|
[-0.59718]
|
[ 0.36392]
|
|
|
|
|
|
|
D(LDC(-1))
|
0.026352
|
-0.258752
|
-0.318064
|
0.011180
|
-0.010475
|
|
(0.06631)
|
(0.20282)
|
(0.19593)
|
(0.14121)
|
(0.04907)
|
|
[ 0.39740]
|
[-1.27576]
|
[-1.62332]
|
[ 0.07918]
|
[-0.21349]
|
|
|
|
|
|
|
D(LIPM(-1))
|
-0.244291
|
-0.350285
|
0.215769
|
0.027770
|
0.019302
|
|
(0.09035)
|
(0.27636)
|
(0.26697)
|
(0.19241)
|
(0.06686)
|
|
[-2.70368]
|
[-1.26749]
|
[ 0.80820]
|
[ 0.14433]
|
[ 0.28871]
|
|
|
|
|
|
|
D(LM1(-1))
|
0.146767
|
0.274739
|
0.220336
|
0.305691
|
0.174605
|
|
(0.11443)
|
(0.35001)
|
(0.33812)
|
(0.24368)
|
(0.08467)
|
|
[ 1.28255]
|
[ 0.78495]
|
[ 0.65165]
|
[ 1.25445]
|
[ 2.06215]
|
|
|
|
|
|
|
D(LPIBH(-1))
|
0.725014
|
2.028454
|
-0.001171
|
-0.083695
|
0.354408
|
|
(0.38048)
|
(1.16374)
|
(1.12421)
|
(0.81022)
|
(0.28152)
|
|
[ 1.90553]
|
[ 1.74305]
|
[-0.00104]
|
[-0.10330]
|
[ 1.25889]
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.031273
|
0.069294
|
0.045425
|
0.037150
|
-0.017809
|
|
(0.01533)
|
(0.04689)
|
(0.04530)
|
(0.03265)
|
(0.01134)
|
|
[ 2.03980]
|
[ 1.47772]
|
[ 1.00275]
|
[ 1.13791]
|
[-1.56989]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.355899
|
0.527175
|
0.176279
|
0.109771
|
0.356807
|
Adj. R-squared
|
0.180235
|
0.398223
|
-0.048372
|
-0.133019
|
0.181390
|
Sum sq. resids
|
0.097847
|
0.915371
|
0.854245
|
0.443707
|
0.053569
|
S.E. equation
|
0.066690
|
0.203980
|
0.197052
|
0.142016
|
0.049345
|
F-statistic
|
2.026020
|
4.088142
|
0.784680
|
0.452122
|
2.034055
|
Log likelihood
|
41.37967
|
8.958745
|
9.960870
|
19.45913
|
50.11497
|
Akaike AIC
|
-2.371011
|
-0.135086
|
-0.204198
|
-0.859251
|
-2.973446
|
Schwarz SC
|
-2.040974
|
0.194951
|
0.125839
|
-0.529214
|
-2.643409
|
Mean dependent
|
0.023701
|
0.027666
|
0.053217
|
0.049749
|
-0.011837
|
S.D. dependent
|
0.073658
|
0.262948
|
0.192452
|
0.133419
|
0.054539
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
8.52E-11
|
|
|
|
Determinant resid covariance
|
2.14E-11
|
|
|
|
Log likelihood
|
150.4838
|
|
|
|
Akaike information criterion
|
-7.619573
|
|
|
|
Schwarz criterion
|
-5.733647
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 10: Test de
causalité de Granger
VEC Granger Causality/Block Exogeneity Wald Tests
|
Date: 10/14/14 Time: 17:59
|
|
Sample: 1980 2010
|
|
|
Included observations: 29
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dependent variable: D(LIPC)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Excluded
|
Chi-sq
|
df
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LDC)
|
0.157924
|
1
|
0.6911
|
D(LIPM)
|
7.309899
|
1
|
0.0069
|
D(LM1)
|
1.644939
|
1
|
0.1996
|
D(LPIBH)
|
3.631039
|
1
|
0.0567
|
|
|
|
|
|
|
|
|
All
|
8.097008
|
4
|
0.0881
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 11: Test
d'autocorrelation des résidus
VEC Residual Serial Correlation LM
Tests
VEC Residual Serial Correlation LM Tests
|
Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
|
Date: 10/14/14 Time: 17:59
|
|
Sample: 1980 2010
|
|
|
Included observations: 29
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
25.75748
|
0.4206
|
|
2
|
26.69227
|
0.3714
|
|
3
|
19.93913
|
0.7500
|
|
4
|
21.51712
|
0.6635
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Probs from chi-square with 25 df.
|
|
Annexe 12 Test hetéroscedastcité des
résidus
VEC Residual Heteroskedasticity
Tests: No Cross Terms (only levels and squares)
|
Date: 10/14/14 Time: 18:00
|
|
|
|
Sample: 1980 2010
|
|
|
|
|
Included observations: 29
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Joint test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chi-sq
|
df
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
189.9908
|
180
|
0.2904
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 13: Réponse
Impulsionnelle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Response of LIPC:
|
|
|
|
|
|
Period
|
LIPC
|
LDC
|
LIPM
|
LM1
|
LPIBH
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.066690
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.085751
|
-0.033097
|
-0.002452
|
-0.008493
|
0.007031
|
3
|
0.090552
|
-0.031160
|
0.011979
|
-0.014872
|
-0.011873
|
4
|
0.087573
|
-0.033590
|
0.005385
|
-0.018956
|
-0.014674
|
5
|
0.084468
|
-0.031377
|
-0.002158
|
-0.019770
|
-0.010133
|
6
|
0.086588
|
-0.034804
|
-0.000574
|
-0.021935
|
-0.008886
|
7
|
0.087427
|
-0.034059
|
0.002306
|
-0.022416
|
-0.012047
|
8
|
0.086613
|
-0.033885
|
0.000669
|
-0.022351
|
-0.011867
|
9
|
0.086289
|
-0.033780
|
-0.000373
|
-0.022317
|
-0.010777
|
10
|
0.086769
|
-0.034251
|
0.000362
|
-0.022577
|
-0.010902
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 14: Variance
décomposition
ANNEXE 16: LES
DONNÉES
|
IPC
|
DC
|
PIBH
|
TE
|
IPM
|
M1
|
1980
|
47,93
|
1505100
|
259,485145
|
211,28
|
151,1
|
77 933 000 000
|
1981
|
58,91
|
1423200
|
253,836276
|
271,73
|
129,7
|
94 069 000 000
|
1982
|
65,77
|
1444700
|
250,89676
|
328,61
|
118,6
|
82 976 000 000
|
1983
|
64,13
|
1449400
|
232,482403
|
381,07
|
82,3
|
82 688 000 000
|
1984
|
69,50
|
903600
|
188,117072
|
436,96
|
73,4
|
101 024 000 000
|
1985
|
68,86
|
1563300
|
197,119019
|
449,26
|
94
|
108 105 000 000
|
1986
|
66,65
|
1551400
|
203,909781
|
346,31
|
93,7
|
121 051 000 000
|
1987
|
62,17
|
1217100
|
198,422912
|
300,54
|
79,1
|
114 443 000 000
|
1988
|
61,31
|
2026700
|
206,146603
|
297,85
|
98,4
|
131 812 000 000
|
1989
|
59,56
|
1269100
|
202,054721
|
319,01
|
92,4
|
139 461 000 000
|
1990
|
59,10
|
1188500
|
193,497958
|
272,26
|
98,9
|
133 810 000 000
|
1991
|
54,49
|
1896400
|
192,219165
|
282,11
|
90,4
|
121 954 000 000
|
1992
|
52,06
|
1847700
|
173,987913
|
264,69
|
121,8
|
120 788 000 000
|
1993
|
51,42
|
1767500
|
170,775839
|
283,16
|
95,4
|
120 874 000 000
|
1994
|
69,96
|
2181700
|
171,746869
|
555,20
|
83,5
|
120 874 000 000
|
1995
|
77,35
|
1769100
|
170,329065
|
499,15
|
94,5
|
129 004 000 000
|
1996
|
81,44
|
1906500
|
170,194719
|
511,55
|
113,4
|
133 844 000 000
|
1997
|
83,83
|
1840300
|
168,906844
|
583,67
|
94,5
|
125 030 000 000
|
1998
|
87,64
|
2574900
|
180,104401
|
589,95
|
119,2
|
98 384 900 000
|
1999
|
85,62
|
2734800
|
172,927358
|
615,70
|
103,8
|
80 206 000 000
|
2000
|
88,10
|
2343800
|
164,648948
|
711,98
|
100
|
92 564 100 000
|
2001
|
91,63
|
2612400
|
170,331118
|
733,04
|
104,3
|
104 427 000 000
|
2002
|
94,04
|
2683800
|
169,474044
|
696,99
|
118,4
|
137 001 000 000
|
2003
|
92,52
|
2979800
|
172,386935
|
581,20
|
157,4
|
136 090 000 000
|
2004
|
92,77
|
2263600
|
166,66443
|
528,28
|
189,8
|
136 090 000 000
|
2005
|
100,00
|
3672800
|
168,173754
|
527,47
|
238,7
|
193 904 000 000
|
2006
|
100,04
|
3373600
|
171,76448
|
522,89
|
240,2
|
233 090 000 000
|
2007
|
100,09
|
3349900
|
171,4211
|
479,27
|
290,6
|
248 509 000 000
|
2008
|
111,41
|
3298800
|
179,83114
|
447,81
|
398,4
|
288 792 000 000
|
2009
|
116,21
|
4019108
|
171,475717
|
472,19
|
598,2
|
355 653 000 000
|
2010
|
117,14
|
3174750
|
180,083922
|
495,28
|
607
|
398 114 000 000
|
SOURCE : LA BASE DES DONNEES DE LA
BANQUE MONDIALE (2011)
TABLE DES MATIERES
DECHARGE
I
SOMMAIRE
III
DEDICACE
IV
REMERCIEMENTS
V
LISTE DES ILLUSTRATIONS
VI
ABSTRACT
IX
RESUME
X
AVANT PROPOS
XI
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : Etat des Lieux de l'Inflation au
Niger
5
1.1 Cadre Conceptuel
5
1.2 Evolution de l'inflation au Niger
6
1.2.1 Les causes externes de
l'inflation
9
1.2.2 Les causes internes de
l'inflation
13
1.3 Cherté de la vie au Niger
19
CHAPTIRE II : Revue de la Littérature
sur le Concept de l'Inflation
23
2.1 Méthode de mesure de
l'inflation
23
2.2 Les différentes origines
d'inflation
24
2.2.1 Les origines conjoncturelles de
l'inflation
24
2.2.2 Les origines structurelles
économiques et sociales de l'inflation
29
2.2.3 Les effets des différentes types
d'inflation
29
2.3 Les revues théoriques et empiriques
sur l'inflation
31
2.3.1 Revue théorique sur
l'inflation
31
2.3.2 Revue empirique sur l'inflation
33
CHAPITRE III : Analyse Empirique
37
3.1 Modèle et résultats
économétriques
37
3.1.1 Spécification du
modèle
37
3.1. 2 Test d'hypothèses
statistiques
37
3.1.3 L'estimation du Modèle Vectoriel
à Correction d'Erreur
41
3.1.4 Tests de validation du
modèle
42
3.2 Analyse du résultat de la
modélisation
44
3.2.1 Court terme
44
3.2.2 Long terme
45
3.2.3 Analyse des réponses
impulsionnelles
47
3.2.4 Analyse de la décomposition de la
variance
47
3.3 Limites de l'étude
48
Conclusion et Recommandations
49
Bibliographie
XII
ANNEXES
XIII
TABLE DES MATIERES
XXII
* 1 Depuis
2012, le Niger est producteur et exportateur du pétrole
* 2 sequential modified LR test
statistic (each test at 5% level)
* 3 FPE: Final Prediction
Error
* 4 AIC: Akaike Information
Criterion
* 5 SC: Schwarz Information
Criterion
* 6 HQ: Hannan-Quinn information
criterion
* 7 Depuis 2012 le Niger est
indépendant en matière des hydrocarbures
* 8 La conférence de
presse du président de la république aux USA en 2012
|