BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice
-----------------------------------------
Ministère des
Enseignements Secondaire et Supérieur
-----------------------------------------
SECRETARIAT
GENERAL
-----------------------------------------
251673088UNIVERSITE DE
OUAGADOUGOU
UNITE DE FORMATION ET DE
RECHERCHE EN SCIENCES DE LA SANTE
SECTION
MEDECINE
Année universitaire 2013-2014 Thèse
n°:007
DIARRHEES AIGUËS DE L'ENFANT EN MILIEU HOSPITALIER
AU BURKINA FASO DE 2008 A 2011: ASPECTS EPIDEMIO-CLINIQUES, ETIOLOGIQUES,
THERAPEUTIQUES ET EVOLUTIFS
251674112
Présentée et soutenue publiquement le 22février2014
Par
SOME Yanbêpinknê Sylvain Marie
Né le 04 Mai 1986 à Bittou (Burkina Faso)
Pour l'obtention du grade de Docteur en Médecine
(Diplôme d'Etat)
Directeur de Thèse
Président du Jury
Dr DRABO KoineMaxime
Pr Ag MEDA Nicolas
Maître de recherche
Co-directeurMembresduJury
Dr OUEDRAOGO MoustaphaPrAg KOUETA Fla
Maître AssistantDr
DRABOMaxime
DrSAVADOGO MamoudouLISTE DES
RESPONSABLES ADMINISTRATIFS
LISTE DES ENSEIGNANTS
PERMANENTS
? Prends le temps de penser, c'est la source du pouvoir;
|
? Prends le temps de te distraire, c'est le secret d'une
perpétuelle jeunesse;
|
? Prends le temps de lire, c'est la fontaine de la sagesse;
|
? Prends le temps d'aimer et d'être aimé, c'est
un privilège divin;
|
? Prends le temps d'être aimable, c'est le chemin du
bonheur;
|
? Prends le temps de rire, c'est la musique de l'âme;
|
? Prends le temps de travailler, c'est le prix du
succès;
|
? Prends le temps de te reposer sans quoi tu ne pourras jouir
d'aucun autre privilège...
|
Jean Rajotte, Mai 1990
|
DEDICACES
Je dédie cette thèse........
A Dieu,
« Dieu qui habite au plus profond de mon coeur,
merci de me tenir sous ta sauvegarde et merci de faire que tout qui arrive
serve toujours à mon bien ».
A ma très Chère Mère Honorine
SOMDA,
Bonté, dignité, piété, joie :
Tu représentes bien plus qu'une mère à mes yeux. Tu es un
modèle, de dévouement, de persévérance et
d'espérance en un avenir meilleur. Tu as toujours cru en moi et soutenu
dans les moments difficiles.
Ta prière et ta bénédiction m'ont
été d'un grand secours pour mener à bien mes
études.
Je te dédie ce travail en témoignage de mon
profond amour. Puisse Dieu, le tout puissant, te préserver et t'accorder
santé, longue vie et bonheur.
A mon très Cher Père Agapit
SOME
Aucune dédicace ne saurait exprimer l'amour, l'estime,
le dévouement et le respect que j'ai toujours eu pour vous.
Rien au monde ne vaut les efforts fournis jour et nuit pour
mon éducation et mon bien être.
Ce travail est le fruit de tes sacrifices que tu as consentis
pour mon éducation et ma formation.
A mes Chères soeurs et à mon cher
frère : Gertrude, Solange et Bérenger
Nous avons vécu tant de choses ensemble. Je souhaite si
possible que nous soyons plus proches que les cinq doigts de la main. Je vous
embrasse.
A mes Oncles en particulier les
Tontons Bienvenue et Sy : Je suis fier
de vous.
A mes Tantes en particulier à
Tante Brigitte : Je vous admire.
A mes Cousines et
Cousins : L'avenir de la famille est entre nos mains.
Puissions-nous le faire rayonner.
A ma nièce : Gloria
Ta vision illumine ma vie et réjouit mon coeur.
Je te souhaite tout le bonheur du monde.
Que Dieu t'assiste.
A mon très Cher parrain Germain COMPAORE et
à sa famille
Vous avez toujours été présents pour les
bons conseils au moment où j'étais perdu.
Votre affection et votre soutien m'ont été d'un
grand secours au long de ma vie professionnelle et personnelle.
Veuillez trouver dans ce modeste travail ma reconnaissance
pour vos efforts.
A ma future Epouse et mère de mes
Enfants
Tu es mon amour,
Tu l'as toujours été,
Et tu le seras à tout jamais.
Puissions-nous réaliser de grands projets, pour le
Bonheur de tout le MONDE.
A tous les enfants de Mon Très Cher
pays : le BURKINA FASO.
REMERCIEMENTS
Ce travail est l'aboutissement d'un long cheminement au cours
duquel j'ai bénéficié de l'encadrement, des encouragements
et du soutien de plusieurs personnes, à qui je tiens à dire
profondément et sincèrement merci.
En premier lieu, je tiens à remercier le
Professeur Maxime DRABO, pour la confiance qu'il m'a accordée
en acceptant d'encadrer ce travail doctoral, pour ses multiples conseils et
pour toutes les heures qu'il a consacrées à diriger cette
recherche. J'aimerais également lui dire à quel point j'ai
apprécié sa grande disponibilité et son respect sans
faille des délais serrés de relecture des documents que je lui ai
adressés. Enfin, j'ai été extrêmement sensible
à ses qualités humaines d'écoute et de
compréhension tout au long de ce travail doctoral.
Je souhaiterais exprimer ma gratitude au Docteur
Honoré MEDA par qui tout a commencé. Merci pour avoir
guidé mes pas dans le domaine passionnant et non moins peinant de la
recherche.
Mes remerciements vont également au Docteur
Issaka SONDE qui s'est montré disponible en toute
humilité et avec une extrême gentillesse.
Je sais infiniment gré au Docteur Isidore
BONKOUNGOU. Merci pour l'opportunité offerte et pour
l'encadrement reçu.
A Docteur Ahmed Kouanda, Désiré,
Souleymane et Emmanuel,
Gladys Stern a dit « La reconnaissance silencieuse
ne sert à personne. ».
Je tiens à vous dire merci pour votre accompagnement
dans la collecte et la saisie des données.
Je souhaite aussi exprimer ma gratitude aux Docteurs
SAWADOGOet YAO ainsi qu'à Monsieur Ali
Zebapour leur aide précieuse et leur disponibilité.
Au Dr SoungaloKONANE et à tout le
personnel de la Clinique Moussa Koné. Merci pour tout.
Aux amis des groupes de travail,
On s'est bien amusé! Le lycée Bogodogo, le
lycée Bambata, le canal de l'Université de Ouagadougou, le foyer
d'études de l'Eglise Saint Camille, les centres municipaux sont entre
autres, les lieux qui nous ont vus nous réunir pour étudier et
également pour rigoler. Merci à vous.
Aux amis du stage rural,
Je me suis bien amusé avec vous
...et enfin à mes doigts de la main, mes amis de
toujours (me semble-t-il !!!), il est des personnes que les distances, les
sinuosités de la vie n'éloignent pas et que la complicité
rend précieuses. Cyril, Idrissa, Arnaud,
Moctar&Abraham ;je vous embrasse.
Je vous remercie pour votre patience et votre
compréhension lorsque le temps pour vous m'a manqué durant cette
thèse, je pense que vous savez que vous pouvez compter sur moi.
Cordialement,
Sylvain.
A NOS MAITRES ET JUGES
A notre honorable Maître et Président du
jury.
Professeur agrégé Nicolas
MEDA
Vous êtes :
Ø Maître de conférences
agrégé en santé publique à UFR/SDS de
l'Université de Ouagadougou
Ø Coordonnateur National du site de l'Agence
nationale de Recherches sur le SIDA et les Hépatites (ANRS)
Burkina
Ø Directeur adjoint du Centre de Recherche
Internationale pour la Santé (CRIS)/Université de
Ouagadougou
Ø Directeur Général du Centre
MURAZ
Ø Chevalier de l'ordre national
Cher Maître,
Nous sommes sensibles au privilège que vous nous
accordez en acceptant de présider le jury de cette thèse. Nous
avons eu l'honneur de bénéficier de vos enseignements au cours de
notre cursus universitaire. Votre sérieux, votre compétence et
votre sens du devoir nous ont énormément marqué.
Votre rigueur sans pareille dans le travail bien fait, votre
sens de la responsabilité, vos qualités humaines et scientifiques
font de vous une référence.
Veuillez trouver icil'expression toute notre respectueuse
considération et notre profonde admiration !
Ce travail est pour nous l'occasion de vous témoigner
notre profonde gratitude.
Puisse Dieu vous combler d'abondantes grâces
à vous et à toute votre famille !
A notre honorable Maître et directeur de
thèse
Professeur Maxime K. DRABO.
Vous êtes :
Ø Maître de recherche en santé
publique à l'Institut de Recherche en Sciences de la Santé au
Burkina Faso
Ø Maître de conférences
associé à l'Ecole de Santé Publique de l'Université
Libre de Bruxelles en Belgique
Ø Directeur Général du
Laboratoire National de Santé Publique
Ø Chevalier de l'ordre des palmes
académiques
Cher Maître,
Vous avez bien voulu nous confier ce travail riche
d'intérêt et nous guider à chaque étape de sa
réalisation.Vous nous avez insufflé le sens de la rigueur et du
travail bien fait. Vous nous avez toujours réservé le meilleur
accueil, malgré vos obligations professionnelles.Vos encouragements
inlassables, votre amabilité, votre gentillesse méritent toute
admiration.Vos excellentes qualités d'orateur, votre
disponibilité et vos connaissances immenses ont fait de chaque moment
passé à vos côtés des moments d'enrichissement.
Nous saisissons cette occasion pour vous exprimer notre
profonde gratitude tout en vous témoignant notre respect.
Nous vous serons toujours reconnaissants pour toutes les
opportunités présentes et à venir.
Que Dieu vous assiste dans toutes vos
activités. Qu'il vous accorde longévité,
prospérité et paix à vous et à votre
famille.
A notre honorable maître et codirecteur de
thèse
In memoriam le Docteur Moustapha
OUEDRAOGO.
Vous êtes :
Ø Maître assistant en Toxicologie
à l'UFR/SDS de l'université de Ouagadougou.
Ø Pharmacien au CHUP-CDG
Ø Directeur de la Toxicologie au Laboratoire
National de Santé Publique
CherMaître,
Cher maître, c'était un grand honneur de
travailler sous votre codirection. Nous avons admiré votre passion et
votre rigueur scientifique, votre simplicité et votre goût du
travail bien fait. Malgré vos multiples responsabilités vous avez
bien voulu codiriger ce travail. Vous avez quitté trop tôt ce
monde.
Que Dieu vous accueille auprès de
lui.
A notre honorable maître et juge
Le Professeur Agrégé Fla
KOUETA
Vous êtes :
Ø Maître de conférences
agrégé en Pédiatrie à l'UFR/SDS de
l'université de Ouagadougou,
Ø Pédiatre au CHU-CDG,
Ø Médecin de santé
publique,
Ø Ancien interne des
hôpitaux.
Cher Maître,
Nous avons eu le privilège de bénéficier
de vos enseignements théoriques et pratiques à l'UFR/SDS et
CHUP-CDG.
Votre promptitude à partager vos immenses
connaissances, votre humilité, votre modestie et surtout votre
disponibilité force notre respect et notre admiration.
C'est un grand honneur que vous nous avez fait en acceptant de
juger notre travail.
Permettez-nous de vous témoigner toute notre
reconnaissance et notre profond respect.
Puisse Dieu bénir vous et votre famille et vous
accorder beaucoup de promotion.
A notre honorable maître et juge
Le Docteur Mamoudou SAVADOGO
Vous êtes :
Ø Assistant en Maladies Infectieuses à
l'UFR/SDS de l'université de Ouagadougou,
Ø Médecin infectiologue au service des
Maladies Infectieuses du CHU-YO,
Ø DIU de prise en charge de l'infection
à VIH.
Cher Maître,
Nous sommes honorés de la promptitude avec laquelle
vous avez accepté de siéger dans ce jury. Cela traduit
l'intérêt que vous accordez au thème abordé. Nous
sommes profondément reconnaissants et nous vous prions de recevoir nos
remerciements et l'expression de notre immense respect.
Que la paix et la bénédiction de Dieu
vous accompagnent.
« Par délibération, l'URF/SDS a
arrêté que les opinions émises dans les dissertations qui
seront présentées doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs et qu'elle n'entend leur donner aucune
approbation, ni improbation. »
SOMMAIRE
DEDICACES
II
REMERCIEMENTS
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
XV
LISTE DES FIGURES
XVIII
LISTE DES TABLEAUX
XIX
INTRODUCTION/ENONCE DU PROBLEME
1
PARTIE I : GENERALITES
3
1. DEFINITIONS
3
1.1. Diarrhée
3
1.2. Maladies diarrhéiques
3
2. EPIDEMIOLOGIE: SITUATION DES MALADIES
DIARRHEIQUES
3
2.1. Monde
3
2.2. Afrique
4
2.3. Burkina Faso
5
2.4. Transmission des agents responsables de
la diarrhée
6
2.5. Facteurs propres à l'hôte
et prédisposant à la diarrhée
6
2.6. Age
7
2.7. Facteurs saisonniers
7
3. RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
8
3.1. Métabolisme de l'eau
8
3.2. Particularités du
métabolisme de l'eau chez l'enfant
9
4. PHYSIOPATHOLOGIE
11
4.1. Mécanismes
11
4.2. Conséquences
14
5. ETIOLOGIES DES DIARRHEES AIGUËS
15
5.1. Diarrhées virales
16
5.2. Diarrhées
bactériennes
16
5.3. Diarrhées parasitaires
17
5.4. Diarrhées mycosiques
17
5.5. Autres causes de diarrhées
aiguës
18
6. EXAMEN DE L'ENFANT DIARRHEIQUE
18
6.1. Evaluation clinique
18
6.2. Evaluation en laboratoire
20
7. PRISE EN CHARGE DES DIARRHEES
AIGUËS
21
7.1. Prévenir et traiter la
déshydratation
21
7.2. Prévenir tout trouble
nutritionnel
22
7.3. Médicaments
23
8. MESURES DE PREVENTION
26
PARTIE II : NOTRE ETUDE
28
1. OBJECTIFS
28
1.1. Objectif général
28
1.2. Objectifs spécifiques
28
2. METHODES
29
2.1. Cadre général de
l'étude
29
2.2. Type et période
d'étude
31
2.3. Sites d'étude
31
2.4. Population d'étude
31
2.5. Critères d'inclusion et de non
inclusion
32
2.6. Echantillonnage
32
2.7. Collecte des données
32
2.8. Saisie et analyse des
données
35
2.9. Considérations éthiques
et déontologiques
35
2.10. Définitions
opérationnelles
35
2.11. Plan de présentation des
résultats et de la discussion
36
3. RESULTATS
40
3.1. Analyse descriptive des cas de
diarrhées aiguës
40
3.1.1. Répartition des
diarrhées aiguës dans les CHR
40
3.1.2. Proportions annuelles des
diarrhées aiguës par CHR
41
3.1.3. Répartition des
diarrhées aiguës selon l'âge et le CHR
43
3.1.4. Répartition des
diarrhées aiguës selon le sexe et le CHR
44
3.1.5. Répartition mensuelle des cas
de diarrhées aiguës selon les années
45
3.2. Données cliniques et
microbiologiques des diarrhées aiguës
48
3.2.1. Données cliniques
48
3.2.2. Données microbiologiques
55
3.3. Prise en charge des cas de
diarrhées aiguës
56
3.3.1. Prescriptions pour la prise en charge
spécifique des diarrhées aiguës
56
3.3.2. Prescriptions pour la prise en charge
étiologique des diarrhées aiguës
57
3.3.3. Antimicrobiens utilisés
57
3.4. Issue de l'hospitalisation des cas de
diarrhées aiguës
59
3.4.1. Part de mortalité pour
diarrhées aiguës infantiles dans la mortalité intra
hospitalière
59
3.4.2. Issue de l'hospitalisation par
CHR
60
3.4.3. Facteurs de l'issue de
l'hospitalisation
61
3.4.4. Poids des hospitalisations pour
diarrhées aiguës
61
4. DISCUSSION
63
4.1. Limites de l'étude
63
3.2. Importance des diarrhées
aiguës chez les enfants de moins de 05 ans
63
3.2.1. Une morbidité
préoccupante
63
3.2.2. Des
tauxd'hospitalisationimportants
64
3.3. Epidémiologie descriptive des
cas de diarrhées aiguës
64
3.3.1. Facteurs intrinsèques de la
morbidité diarrhéique
64
3.3.2. Saisonnalité de
l'évolution des cas de diarrhées aiguës
66
3.3.3. Qu'en est-il des autres
facteurs ?
68
3.4. Description et prise en charge des cas
de diarrhées aiguës
69
3.4.1. Les signes cliniques et pathologies
retrouvés chez les malades
69
3.4.2. Le traitement symptomatique
71
3.4.3. Le traitementantimicrobien
73
3.5. Evolution des cas de diarrhées
aiguës en milieu hospitalier
74
3.5.1. Les différentes issues de
l'hospitalisation
74
3.5.2. Les facteurs de l'issue de
l'hospitalisation
74
CONCLUSION
76
SUGGESTIONS
77
REFERENCES
78
ANNEXES
I
RESUME
IX
SIGLES ET ABREVIATIONS
al.
|
et alii
|
CAT
|
Combinaison thérapeutiques à base
d'artémisinine
|
BEN
|
Bon état nutritionnel
|
°C
|
Degré celsius
|
CHR
|
Centre Hospitalier Régional
|
CMA
|
Centre médical avec Antenne chirurgicale
|
CREN
|
Centre de Récupération et d'Education
Nutritionnelle
|
DRS
|
Direction Régionale de la Santé
|
DSME
|
Direction de la Santé de la Mère et de
l'Enfant
|
EDS
|
Enquête Démographique et de Santé
|
INSD
|
Institut National de la Statistique et de la
Démographie
|
IRA
|
Infection Respiratoire Aiguë
|
MICS
|
Multiple Indicator Cluster Survey (EIM : Enquête
par Grappes à Indicateurs Multiples)
|
O.M.D
|
Objectifs du Millénaire pour le développement
|
OMS
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ORL
|
Oto-Rhino-Laryngologie
|
PCIME
|
Prise en charge intégrée des maladies de
l'enfant
|
PED
|
Pays En voie de Développement
|
PMD
|
Programme de lutte contre les Maladies Diarrhéiques
|
PNUD.
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
RGPH
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
|
SIDA
|
Syndrome Immuno-Déficience Acquise
|
SRO
|
Sels de Réhydratation orale
|
SUS
|
Surveillant d'Unité de Soins
|
TRO
|
Thérapie de Réhydratation Orale
|
VIH
|
Virus de l'Immunodéficience Humaine
|
LISTE DES FIGURES
Figure n°1: Évaluation du risque
2
Figure n°2 : Absorption du sodium au niveau
de l'intestin grêle
9
Figure n°3: Teneur en eau de l'organisme chez
l'enfant et l'adulte
11
Figure n°4: Atteinte toxique de
l'épithélium intestinal
12
Figure n°5 : Invasion sans destruction des
cellules épithéliales
13
Figure n°6: Invasion avec destruction des
cellules épithéliales par les germes
14
Figure n°7: Niveaux de déshydratation chez
l'enfant souffrant de diarrhée aiguë
19
Figure n°8: Evaluation du patient souffrant de
diarrhées aiguës
20
Figure n°9: Logique de présentation des
résultats
37
Figure n°10: Logique de présentation de la
discussion
39
Figure n°11: Proportions mensuelles de
diarrhées aiguës au CHR de Ouahigouya
45
Figure n°12: Proportions mensuelles de
diarrhées aiguës au CHR de Fada N'Gourma
46
Figure n°13: Proportions mensuelles de
diarrhées aiguës au CHR de Gaoua
47
Figure n°14: Proportions mensuelles des cas de
paludisme associés aux diarrhées aiguës par CHR
53
Figure n°15: Proportions mensuelles des cas IRA
associés aux diarrhées aiguës par CHR
54
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Besoins en eau selon l'âge
2
Tableau II : Indications des antibiotiques selon le
germe dans les diarrhées aiguës bactériennes de l'enfant
24
Tableau III: Grille d'extraction des données
32
Tableau IV: Synthèse des sources, des
techniques, des outils de collecte des données et des variables de
l'étude.
34
Tableau V : Proportions annuelles des
diarrhées aiguës parmi les hospitalisés des services de
pédiatrie des 03 CHR
40
Tableau VI: Répartition des cas en fonction de
l'année
42
Tableau VII: Proportions de diarrhées
aiguës par tranches d'âge et par CHR
43
Tableau VIII: Proportions de diarrhées
aiguës par sexe selon les CHR
44
Tableau IX: Proportions de diarrhées
aiguës sanguinolentes par CHR
48
Tableau X: Fréquence des signes associés
aux diarrhées aiguës par CHR
49
Tableau XI: Proportions de signes associés aux
diarrhées aiguës par tranches d'âge
50
Tableau XII: Proportions des pathologies
associées aux diarrhées aiguës par CHR
51
Tableau XIII: Proportions des pathologies
associées aux diarrhées aiguës par tranches d'âge
52
Tableau XIV: Proportions de prescriptions des SRO et
d'antidiarrhéiques par CHR
56
Tableau XV: Proportions annuelles de prescriptions
d'antibiotiques, et d'antiparasitaires/antimycosiques par CHR
57
Tableau XVI: Répartition des antimicrobiens
utilisées par CHR
58
Tableau XVII: Proportions de décès
pour diarrhées aiguës parmi les décès des services de
pédiatrie des 03 CHR de 2008 à 2011
59
Tableau XVIII: Proportions des issues de
l'hospitalisation pour diarrhées aiguës de 2008 à 2011 par
CHR
60
INTRODUCTION/ENONCE DU PROBLEME
La mortalité de l'enfant de moins de 5 ans est une
préoccupation majeure de santé publique dans les pays d'Afrique
[16,74]. Bien qu'au niveau international, les 20 dernières années
aient été marquées, par des améliorations notables,
environ 10,6 millions d'enfants continuent de mourir chaque année, dont
4,6 millions dans la région africaine [61,74]. La majorité de ces
décès est due à des maladies évitables et curables.
En 2000, les nations du monde se sont réunies et ont convenu des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). L'un de ces
objectifs est de réduire de deux tiers le taux de mortalité des
enfants de moins de cinq ans (OMD 4) entre 1990 et 2015 [73]. Quelques pays ont
fait des progrès dans le sens de la réduction de la
mortalité des enfants, mais dans l'ensemble, les pays d'Afrique
subsaharienne comme le Burkina Faso sont encore loin d`atteindre l'OMD 4.
Les dernières estimations montrent que le taux de
mortalité dans ce groupe d'âge, reste élevé avec 129
décès pour 1 000 naissances [54]. La majorité de ces
décès (70%) est due des maladies évitables et curables
dont la diarrhée [4].
La diarrhée occupe le troisième rang en termes
de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans
au Burkina Faso [54]. Cependant, elle est généralement
perçue comme une affection normale et banale par nos populations
d'où le recours tardif à des soins de qualité. En effet,
seulement 15% des enfants souffrant de diarrhée ont
fréquenté ou recherché des conseils [54]. Ces maladies
diarrhéiques persistent du fait de la faible accessibilité des
populations à l'eau potable, de l'inexistence de toilettes
appropriées et de système d'évacuation des ordures
ménagères, mais aussi à la persistance de certaines
maladies infectieuses pourvoyeuses de diarrhée telles que le paludisme,
les I.R.A et la rougeole [50].
Les différentes EDS ont montré une
variabilité de la morbidité diarrhéique en fonction des
régions. Cette variabilité est-elle due aux différentes
saisons de l'année ?
Les Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) constituent le
deuxième niveau de la pyramide sanitaire au Burkina Faso [67]. Ils sont
des structures de référence,des Centres Médicaux (CM) et
des Centres Médicaux avec Antenne chirurgicale (CMA), contribuant
à la cohérence de la pyramide sanitaire et à la formation
initiale ou continue des agents de santé de tous niveaux. Toutefois, la
description des cas de diarrhées aiguës n'a jamais
été menée à ce niveau.
La déclaration commune de l'O.M.S. et de l'UNICEF en
2004 sur la prise en charge clinique des enfants atteints de diarrhées
aiguës a inclus le recours à la nouvelle solution de SRO à
osmolarité réduite (faible) et à des suppléments en
zinc [75]. Cependant, l'EDS 2010 fait état d'une faible utilisation du
SRO et du zinc dans les ménages (seulement 21% ont eu accès au
SRO et 0,4% au zinc) [54]. Qu'en est-il de la situation dans les CHR ?
L'objectif de notre étude a été de
décrire l'épidémiologie, la clinique, la prise en charge
et l'issue des cas de diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05
ans hospitalisé dans les CHR du Burkina Faso.
PARTIE I : GENERALITES
1.
DEFINITIONS
1.1. Diarrhée
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la
diarrhée se définit comme l'apparition brutale de selles trop
nombreuses (dépassant trois exonérations non moulées par
jour) et trop abondantes. Selon sa durée, elle est
considérée comme aiguë lorsqu'elle dure moins de 14 jours
[13].
A cette définition clinique correspond une
définition physiopathologique [11] qui rend compte du mécanisme
primaire de la diarrhée : l'interruption du cycle
entérosystémique de l'eau et des électrolytes qui, en
l'absence de compensation, aboutit à une déshydratation
aiguë, risque majeur de l'affection.
La normalité du transit intestinal chez l'enfant est
appréciée en fonction de son âge et du régime
alimentaire:
- 5 à 6 selles jaunes et grumeleuses, postprandiales en
cas d'allaitement maternel chez le nouveau-né et le nourrisson,
- 2 à 3 selles molles ou pâteuses par jour en cas
d'alimentation artificiel chez le nourrisson et l'enfant,
- 1 à 2 selles moulées, marron par jour chez
l'enfant au régime diversifié.
1.2. Maladies diarrhéiques
Les maladies diarrhéiques sont un syndrome qui
présente une diversité épidémiologique,
étiologique et clinique. Elles comprennent, entre autres, les
gastroentérites, les toxi-infections alimentaires, le choléra et
la dysenterie. La diarrhée est une manifestation presque présente
dans toutes ces maladies chez les enfants.
2.
EPIDEMIOLOGIE: SITUATION DES MALADIES DIARRHEIQUES
2.1. Monde
Les maladies diarrhéiques constituent l'une des
principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants
de moins de 5 ans. En effet, selon l'OMS, 1 300 000 enfants meurent chaque
année des conséquences d'une diarrhée, essentiellement
dans les pays pauvres. C'est la deuxième cause de décès
(après le paludisme) chez les moins de 5 ans. Quatre-vingt pour cent de
ces décès surviennent au cours des 2 premières
années de la vie, le pic d'infection étant entre la
première semaine de vie et l'âge de 18 mois dans les Pays En voie
de Développement (PED). Avant l'âge de 5 ans, un enfant
présente 3 à 9 épisodes diarrhéiques par an.
Plusieurs facteurs concourent à la fréquence
importante et à la gravité des diarrhées en milieu
tropical :
- difficultés d'accès à l'eau potable,
- prévalence élevée des agents
pathogènes dans l'environnement,
- coinfection avec la rougeole, infection VIH/Sida,
- intrication avec la malnutrition aiguë et les
avitaminoses,
- association avec la drépanocytose, les
schistosomiases [5].
2.2. Afrique
La situation des maladies diarrhéiques varie d'une
région à une autre, d'un pays à un autre et parfois
même à l'intérieur d'un même pays.
Au Mali : Les enfants de moins de cinq
ans font au total 4 à 5 millions d'épisodes de diarrhée
par an. Environ 57% des décès dans cette tranche d'âge sont
associés à la diarrhée [85].
Au Sénégal : L'incidence
des maladies diarrhéiques est de neuf épisodes par enfant de
moins de 12 mois et par an. Elle est de 6,5 épisodes chez les enfants de
1 à 4 ans [88,92].
En Côte-d'Ivoire : On compte six
épisodes annuels par enfant en milieu rural contre cinq épisodes
annuels par enfant en milieu urbain [92].
En Algérie : Elles sont
considérées comme la première cause de mortalité
infantile et la deuxième cause de morbidité après les
infections respiratoires aiguës. L'incidence annuelle est de 2,5
épisodes de diarrhée par enfant et par an soit 10 millions de
cas. La répartition des cas est saisonnière avec un pic estival
[86].
A Madagascar : En 2008, la
diarrhée constituait la deuxième cause de consultation dans les
centres de santé (OMS), et 22 % des décès des enfants
étaient dus à des maladies liées à la
diarrhée [57].
2.3. Burkina Faso
Les maladies diarrhéiques et la malnutrition,
constituent la deuxième cause de décès des jeunes enfants
après le paludisme.
En 1986, les décès par la suite de
diarrhée ont représenté 36% des décès chez
les moins de 5 ans [85].
En 1990, les maladies diarrhéiques constituaient la
deuxième cause d'hospitalisation chez les moins de cinq ans avec un taux
de 21,4% [60].
De 1996 à 1999, la prévalence de la
diarrhée est passée de 31,4 % à 20,0 % parmi les enfants
de moins de 5 ans. Cette prévalence était particulièrement
élevée chez les enfants de 6 à 11 mois (28,8 %) et 12
à 23 mois (31,3 %) [59].
Suivant les recommandations de l'OMS, le Burkina Faso a
adopté la stratégie de Traitement de Réhydratation par
voie Orale (TRO) et la vulgarisation des Sels de Réhydratation par voie
Orale (SRO). Malgré cela la lutte contre la déshydratation n'est
pas une pratique très répandue. De 1993 à 1999, la
proportion des femmes ayant recours à la TRO à l'occasion des
épisodes diarrhéiques est passée de 7,7 % à
seulement 18,9 % en 1996 et 18,2 % en 1998-99. Cependant, on constate un
pourcentage relativement élevé d'enfants ayant reçu un
supplément de liquide pendant leur épisode diarrhéique de
42,9 % en 1993 à 36,5 % en 1998-99 [50].
Les SRO et les améliorations nutritionnelles ont
probablement un impact plus grand sur les taux de mortalité que sur
l'incidence de la diarrhée. L'allaitement maternel et une meilleure
hygiène devraient jouer un rôle en même temps sur la
mortalité et la morbidité.
2.4. Transmission des agents responsables de la
diarrhée
Les agents infectieux responsables de la diarrhée sont
généralement propagés par voie féco-orale,
notamment par ingestion d'eau et d'aliments contaminés par les selles ou
par contact direct avec des selles infectées.
Un certain nombre de comportements spécifiques facilite
la propagation des germes entéropathogènes accroissant ainsi le
risque de diarrhée ; il s'agit de :
- l'allaitement artificiel, même partiel pendant les 4-6
premiers mois de la vie, l'utilisation de biberons facilement
contaminés, les mauvaises pratiques du sevrage ;
- le manque d'hygiène, d'eau potable et
d'assainissement ;
- la conservation d'aliments cuits à température
ambiante.
2.5. Facteurs propres à l'hôte et
prédisposant à la diarrhée
Plusieurs facteurs liés à l'hôte
contribuent à une réduction de la résistance à la
maladie diarrhéique. Il s'agit de :
- l'allaitement au sein interrompu avant l'âge de deux
(02) ans,
- la malnutrition : la gravité, la durée de
la diarrhée et le risque de mort qu'elle entraîne sont
augmentés,
- l'immunodéficience ou l'immunosuppression : cet
état peut être l'effet passager de certaines infections virales
(rougeole) ou l'effet prolongé d'autres affections comme le Syndrome
Immuno-Déficience Acquise (SIDA) [56,78].
La figure n°1 illustre les facteurs contribuant à
l'augmentation du risque de diarrhée [78].
Figure n°1: Évaluation du
risque
2.6. Age
La plupart des épisodes diarrhéiques se
produisent au cours des 2 premières années de la vie. L'incidence
la plus élevée s'observe dans le groupe d'âge de 6-11 mois,
âge auquel le sevrage est fréquent. Cette tendance reflète
les effets associés de la baisse des taux d'anticorps maternels, de
l'absence d'immunité active, de l'introduction d'aliments pouvant
être contaminés par des bactéries fécales et du
contact direct avec des excréments humains et animaux lorsque le
nourrisson commence à se déplacer à 4 pattes. La plupart
des germes entero-pathogènes stimulent au moins partiellement, une
immunité envers des infections ou maladies
répétées, ce qui contribue à expliquer l'incidence
moindre de ces maladies chez les grands enfants.
2.7. Facteurssaisonniers
Des saisons distinctes de diarrhée ont
été observées dans de nombreuses régions
géographiques. Sous les climats tempérés, les
diarrhées d'origine bactérienne ont tendance à survenir
pendant la saison chaude, tandis que les diarrhées virales (rotavirus)
s'observent pendant l'hiver.
Dans les régions tropicales, les diarrhées
à rotavirus surviennent pendant toute l'année. Tandis que les
diarrhées d'origine bactérienne ont tendance à atteindre
le maximum de fréquence pendant la saison pluvieuse (plus chaude)
[56].
3. RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
3.1. Métabolisme de l'eau
Environ neuf litres de liquides transitent quotidiennement
dans l'intestin grêle chez l'adulte. La majeure partie est
réabsorbée au niveau du grêle. Environ un litre parvient au
colon et seuls 200 à 300millilitres seront excrétés dans
les selles en cas de transit normal [43].
Au niveau du grêle, les mouvements de l'eau se font dans
deux (02) directions :
D'une part, il y a sécrétion d'eau du plasma
vers la lumière digestive ; d'autre part, il y a absorption d'eau
de la lumière vers le plasma. Simultanément les
électrolytes créent des gradients osmotiques entrainant
également des mouvements passifs d'eau [36,78].
Le sodium joue un rôle primordial. Il
pénètre dans l'entérocyte par trois (03)
mécanismes :
- 1er mécanisme : passif (gradient de
concentration) au niveau des espaces intercellulaires des entérocytes
(tight-junction).
- 2ème mécanisme :
pénétration passive par la face luminale-rejet par la face
sanguine actif (système « pompe à sodium » =
Na+K+ ATPase)
- 3ème mécanisme : transport
couplé du Na+ : l'absorption du Na+ est augmentée par le
couplage à certains nutriments tels que le glucose et des
électrolytes comme le chlore [56].
Les différents mouvements du sodium à travers
l'épithélium intestinalsont illustrés dans la figure
n°2[56].
Figure n°2 : Absorption du sodium au niveau
de l'intestin grêle
Les cryptes sont le siège de la
sécrétion. C'est en particulier l'ion chlore qui est
transporté activement vers la lumière de la crypte intestinale.
Cela crée un gradient qui entraine un flux passif d'électrolytes
et d'eau du liquide extracellulaire vers la lumière digestive
[29,78].
3.2. Particularités du métabolisme de l'eau chez
l'enfant
Le nourrisson et le jeune enfant sont particulièrement
exposés au risque de déshydratation du fait d'un certain nombre
de facteurs [36] :
- une proportion corporelle d'eau beaucoup plus
élevée que chez l'adulte: celle-ci représente 80 % du
poids corporel à la naissance, 60 % vers l'âge d'un an et atteint
45--60 % à l'âge adulte, selon l'âge et le sexe [36].
- une répartition défavorable de cette eau
corporelle puisque l'espace extracellulaire représente 45 % du poids du
corps chez le nouveau-né alors qu'il est inférieur ou égal
à 25 % à l'âge adulte.
- un taux de renouvellement de la composante liquidienne de
l'organisme beaucoup plus rapide (25 % par 24 heures à la naissance,
alors qu'il n'est que de 6 % chez l'adulte).
- un pouvoir de concentration du rein plus limité
(gradient corticomédullaire insuffisant par inefficacité des
pompes à chlore de l'anse de Henle).
- les besoins en eau sont d'autant plus importants que
l'âge est jeune [84]
- les pertes obligatoires insensibles (cutanées et
respiratoires) peuvent être rapidement importantes en particulier en cas
de fièvre (perte de 5 ml/kg par 24 heures et par degré
au-delà de 37°C). Lorsque le nourrisson présente une
polypnée, la perte respiratoire est comprise entre 20 et 60 ml/kg/24
h.
- enfin, le nourrisson est totalement dépendant de son
entourage pour ses apports hydriques.
La teneur en eau chez l'homme varie en fonction de l'âge
mais en fonction du sexe à l'âge adulte.
Les besoins en eau en fonction de l'âge de l'enfantsont
indiqués dans le tableau I [84].
Tableau I : Besoins en eau selon
l'âge
Nouveau-né à terme
|
Fin 1 ère semaine
|
100 ml kg j
|
Fin 2eme semaine
|
150 ml kg j
|
Nourrisson
|
1 à 6 mois
|
90 ml kg j
|
6 à 18 mois
|
80 ml kg j
|
Enfant
|
2 à 5 ans
|
70 ml kg j
|
Après 5 ans
|
60 ml kg j
|
La différence de teneur en eau chez l'enfant, chez
l'adulte de sexe masculin et chez l'adulte de sexe fémininest
illustrée par la figure 3 [36].
Figure n°3: Teneur en eau de l'organisme chez
l'enfant et l'adulte
4. PHYSIOPATHOLOGIE
4.1. Mécanismes
La définition physiopathologique de la diarrhée
rend compte de son mécanisme primaire : l'interruption du cycle
entérosystémique de l'eau par dérèglement des
processus d'absorption et (ou) de sécrétion des
électrolytes, essentiellement du sodium.
En fait, cela résulte d'interactions complexes entre
l'agent pathogène en cause et les cellules intestinales de l'hôte.
Les agents pathogènes peuvent disposer de quatre capacités de
virulence: la multiplication, l'adhésion, la sécrétion de
toxines et l'invasion.
Quatre grands mécanismes peuvent entraîner une
diarrhée [37] :
- dans les diarrhées osmotiques, la présence
dans la lumière intestinale de petites molécules non
absorbées, notamment du fait de l'absence d'absorption proximale des
hydrates de carbone, entraîne un appel osmotique d'eau et
d'électrolytes
- dans les diarrhées sécrétoires, des
facteurs endogènes ou exogènes stimulent l'excrétion des
ions chlore et potassium et inhibent l'absorption du sodium et du chlore par
l'entérocyte entraînant une perte d'eau et d'électrolytes
(il s'agit du mécanisme entérotoxinique, dont le modèle
est le choléra).
La toxine cholérique agit selon le mécanisme
illustré par la figure n°4 [43].
251658752251657728
a b
LT:Thermolabile;ST:Thermostable;Cl-: Ion chlore
a) Cellule épithéliale intestinale intacte
b) Toxine cholérique
Figure n°4: Atteinte toxique de
l'épithélium intestinal
- les diarrhées motrices sont dues à une
accélération du temps de transit, liée à une
perturbation des phénomènes d'absorption par des lésions
entérocytaires et une atrophie plus ou moins importante des
villosités (infection bactérienne entéro-invasive ou
virale)
Les bactéries peuvent, comme les salmonelles, traverser
l'entérocyte sans le détruire.
Ce mécanisme est illustré par la figure n°5
[43].
251664896251665920251663872
a b c
a) Cellule de la plaque de Peyer
b) Germe (Salmonella typhi) à
l'intérieur d'un macrophage vers la circulation sanguine
c) Cellule épithéliale intacte de l'intestin
Figure n°5 : Invasion sans destruction des
cellules épithéliales
Elles peuvent, comme les shigelles détruire directement
la cellule, induisant alors une réaction inflammatoire, une suppuration
avec afflux de polynucléaires, des ulcérations avec
saignements.
Ce phénomène est illustré par figure
n°6[43].
251660800251662848251661824251659776
a b c d
a)Cellule de la plaque de Peyer
b)Polynucléaire
c)Germe (Shigelle)
d)Cellule épithéliale détruite de
l'intestin
Figure n°6: Invasion avec destruction des
cellules épithéliales par les germes
- enfin les diarrhées peuvent être
lésionnelles et inflammatoires et provoquer une exsudation.
Ces quatre mécanismes sont en fait souvent
intriqués et les formes pures sont rares.
4.2. Conséquences
Elles sont de trois ordres :
- déperdition hydroélectrolytique
Cette perte anormale d'eau et d'électrolytes dans les
selles est susceptible d'induire une déshydratation
hyponatrémiquehypochlorémique, une hypokaliémie et une
acidose.
Des vomissements importants peuvent être à
l'origine d'une alcalose hypochlorémique et majorer
I'hypokaliémie. Plus rarement, les pertes hydriques sont plus
importantes que les pertes sodées (diarrhée osmotique)
entraînant une déshydratation hypenatrémique.
La déperdition hydroélectrolytique est variable
selon le type de cause et la durée d'évolution du syndrome
diarrhéique.
Les pertes fécales physiologiques ont été
évaluées inférieures à 20 mEq/L.
Une diarrhée aiguë par diminution de l'absorption
liée à la destruction des entérocytes, dont le
modèle est l'infection à rotavirus, s'accompagne de pertes
hydriques et sodées plus faibles (concentration fécale de sodium
de 40 à 50 mmol/L).
Une diarrhée aiguë par
hypersécrétion, dont le modèle est le choléra ou
l'infection àEscherichia coli entérotoxinogène, pour
conséquence une perte importante d'eau et d'électrolytes
(concentration fécale de sodium supérieure à 60
mmol/L).
En cas de diarrhées sécrétoires
congénitales les pertes fécales sont estimées entre 120 et
150 mEq/L.
- risque de dénutrition en raison de
conséquences nuritionnelles
- modification de la flore intestinale
5. ETIOLOGIES DES DIARRHEES AIGUËS
La majorité des diarrhées aiguës infantiles
sont d'origine virale (80%) et au premier plan des agents pathogènes en
cause, on trouve le Rotavirus. Les causes bactériennes, quant à
elles, représentent 20% des étiologies, et les parasites un
nombre très faible [30].
Cependant, il ne faut pas confondre, chez l'enfant, la
diarrhée aiguë due à un agent pathogène et selles
molles ou liquides au cours d'une pathologie associée.
5.1. Diarrhéesvirales
5.1.1 Rotavirus
Le rotavirus est la principale cause de diarrhée
aiguë sévère chez le jeune enfant partout dans le monde. On
estime à 527 000 le nombre d'enfants de moins de 5 ans qui meurent d'une
diarrhée à rotavirus chaque année. Plus de 85% de ces
décès surviennent dans les pays à faible revenu d'Afrique
et d'Asie [80].
Virus hautement contagieux à transmission
oro-fécale, sa primo-infection naturelle survient le plus souvent avant
l'âge de trois ans, et c'est ce premier contact avec le virus qui est le
plus sévère et expose à un risque très important de
déshydratation. Son action sur l'entérocyte est double, toxinique
et invasive.
5.1.2 Autres virus
D'autres virus peuvent être en cause [80] :
Adénovirus, Coronavirus, Astrovirus, calcivirus. Pour ces virus qui ont
un tropisme multiple et varié, on peut observer, en association avec la
diarrhée, une éruption cutanée, une conjonctivite, une
rhinopharyngite, etc. Dans un tel cadre, la diarrhée est habituellement
moins sévère que celle observée avec le rotavirus.
5.2. Diarrhées
bactériennes
Les diarrhées aiguës bactériennes ont
souvent une double origine [42] :
Les bactéries peuvent sécréter une toxine
qui stimule la sécrétion d'eau et de sodium entérocytaire
(mode toxinique). Il n'y a pas de lésion muqueuse, donc ni sang ni
glaire dans les selles.
Les bactéries peuvent pénétrer dans la
muqueuse intestinale et la détruire (mode invasif). Le germe peut
être à localisation intra-épithéliale (Shigella) ou
sous-muqueuse (Salmonella, Campylobacter, Yersinia). Il existe alors dans les
selles du sang et du pus (leucocytes).
Cinq bactéries rendent compte de la
quasi-totalité des diarrhées aiguës
bactériennes :
- Shigellanotamment flexneri, donnent des
diarrhées très invasives avec des lésions
prédominant au niveau du cæcum. Il y a volontiers un syndrome
dysentérique mais les hémocultures sont rarement positives.
- Salmonella mineures (Eberth, para-B et C)
sont à l'origine de diarrhées d'origine iléale
(hypersécrétion) et colique (invasion sous-muqueuse).
-
CampylobacterjejunietYersiniaenterocolitica
donnent des diarrhées, le plus souvent, invasives.
- Escherichia
colientéropathogènes donnent des diarrhées,
le plus le souvent, à prédominance toxinique (E. coli
entérotoxinogène).
5.3. Diarrhéesparasitaires
Même dans les zones à très forte
endémie, les parasites digestifs sont loin de représenter une
cause majeure des diarrhées de l'enfant [25]. Les diarrhées
parasitaires sont exceptionnelles avant l'âge de six mois [57].
Les principaux parasites responsables de diarrhée
aiguë aqueuse chez les enfants des pays en développement sont les
protozoaires. Ils adhèrent à l'épithélium de
l'intestin et provoque un raccourcissement des villosités, d'où
peut être la cause de la diarrhée [81].
- Giardia intestinalisse voit
à tout âge, mais surtout chez l'enfant en bas âge, elle est
plutôt responsable de diarrhée chronique [88].
- Cryptosporidium est responsable de
diarrhée aiguë qui n'est ni grave, ni prolongée sauf chez
l'enfant immunodéprimé [78].
- Trichomonas intestinalis peut
être responsable de troubles digestifs.
5.4. Diarrhées mycosiques
A l'état normal, la peau et les muqueuses accueillent des
champignons dont la présence est normale.
En revanche, un état de santé déficient, une
nutrition trop riche en sucres, un stress et/ou encore un état
d'anxiété peuvent modifier l'état de la flore
intestinale.
Les champignons se multipliant alors de façon
désordonnée se « surpeuple » de son
hôte, le candidaalbicans, cela occasionne une
candidose.
La candidose intestinale se manifeste par une diarrhée,
une fatigue inhabituelle et persistante, des ballonnements et des douleurs
abdominales ainsi qu'un état d'anxiété et des
céphalées ou migraines.
5.5. Autres causes de diarrhéesaiguës
Une diarrhée aiguë (d'allure virale) est parfois
associée à une infection bactérienne, en particulier ORL
(otite aiguë) ou urinaire.
La prise d'antibiotiques peut être responsable d'une
diarrhée aiguë du fait de l'altération de la flore
intestinale et par toxicité directe entérocytaire.
Les erreurs diététiques ne sont en cause que
lorsqu'il s'agit d'une faute grossière. Elles donnent le plus souvent
une diarrhée chronique bénigne.
Une diarrhée aiguë peut être associée
à une pathologie chirurgicale (appendicite, invagination intestinale
aiguë et occlusion intestinale....). Les examens para-cliniques doivent
dans ce cas permettre de rétablir le diagnostic [42].
6. EXAMEN DE L'ENFANT DIARRHEIQUE
6.1. Evaluation clinique
6.1.1. Reconnaître la déshydratation et
son degré
Le critère de référence pour affirmer et
quantifier une déshydratation aiguë est la mesure de la perte de
poids. Toutefois, il est peu fréquent de disposer d'un poids
récent. A cela s'ajoutent d'autres difficultés, telles que la
précision de la balance ou la reproductibilité insuffisante des
mesures d'une balance à une autre.De plus, en cas de constitution d'un
troisième secteur, il peut exister un déficit hydrique du secteur
extracellulaire, avec signes de déshydratation et même de choc
hypovolémique, sans perte de poids [36].
Le diagnostic de déshydratation se base donc
essentiellement sur l'examen clinique comme le montre la figure n°7
[27].
Figure n°7:Niveaux de déshydratation chez
l'enfant souffrant de diarrhée aiguë
Note importante: Etre léthargique ou endormi n'a pas la
même signification. Un enfant léthargique n'est pas simplement
endormi. L'état mental de l'enfant est confus et il ne peut être
réveillé complètement. Il peut sembler glisser dans
l'inconscience. Chez certains enfants, les yeux apparaissent normalement assez
enfoncés. Il sera utile de demander à la mère si les yeux
ont leur apparence normale ou s'ils sont plus enfoncés que d'habitude.
Le signe du pli cutané se révèle moins utile chez l'enfant
jeune, chez l'enfant souffrant de marasme ou de kwashiorkor ou encore chez
l'enfant obèse. D'autres signes peuvent être altérés
chez les enfants atteints de malnutrition sévère [27].
6.1.2. Rechercher des signes associés ou des
complications
L'examen de l'enfant souffrant de diarrhée doit
rechercher en plus de la déshydratation : une diarrhée
sanglante, une diarrhée persistante, une malnutrition et des infections
parentérales graves afin d'appliquer sans délai le traitement
approprié [77].
L'évaluation clinique initiale du patient
devrait :
· Contrôler la sévérité de
la maladie et le besoin de réhydratation
· Identifier les causes vraisemblables sur la base de
l'histoire naturelle de la maladie et du tableau clinique (voir figure
n°8) [27].
Figure n°8:Evaluation du patient souffrant de
diarrhées aiguës
6.2. Evaluation en laboratoire
En pratique courante ambulatoire, aucun examen
complémentaire n'est utile au cours des gastro-entérites
aiguës à rotavirus du nourrisson. Cependant, ils peuvent être
indiqués en fonction de la nature et de la gravité du syndrome
diarrhéique.
En situation de déshydratation, et encore plus s'il
existe un collapsus, la mise en place d'un abord veineux et la
possibilité de prélèvements sanguins sont souvent
difficiles.Néanmoins, le contrôle du niveau des anomalies
biologiques est essentiel pour guider la composition des perfusions et disposer
d'éléments prédictifs complémentaires de la
gravité de la situation et de son pronostic.Il ne faut pas attendre les
résultats pour débuter la réhydratation [24].
6.2.1. Recherche du rotavirus
La mise en évidence du rotavirus dans les selles a un
intérêt essentiellement épidémiologique. Elle est
réalisée chez l'enfant hospitalisé car elle permet de
prendre des mesures de prévention des infections nosocomiales.
6.2.2. Coproculture
Un examen bactériologique des selles ne doit donc
être demandé que lorsque les données cliniques font
soupçonner une infection bactérienne.
Les indications de la coproculture au cours de la
diarrhée aiguë de l'enfantsont citées ci-dessous
[88] :
- diarrhée sanglante ou glairo-sanglante,
- diarrhée très fébrile,
- diarrhée prolongée,
- ténesme,
- voyage récent dans un pays chaud,
- pus dans les selles,
- maladie sous-jacente: immunodépression,
drépanocytose,
- syndrome hémolytique et urémique,
- antibiothérapie récente: recherche de toxine
de Clostridium difficile,
- situations épidémiques en collectivité
de nourrissons.
7. PRISE EN CHARGE DES DIARRHEES AIGUËS
7.1. Prévenir et traiter la
déshydratation
7.1.1. Milieu hospitalier
En milieu hospitalier, l'administration de SRO par voie orale
voire par sonde nasogastrique est à privilégier par rapport
à la perfusion, qui est plus coûteuse, comporte plus de risques et
entraîne une prolongation des hospitalisations. La perfusion est
cependant nécessaire en cas de collapsus, de vomissements incoercibles
ou d'échecs de la réhydratation orale [69].
Le soluté choisi pour la réhydratation
intraveineuse est du sérum glucosé, devant comporter au minimum 2
g/L de NaCl.Le débit de perfusion est adapté en fonction de la
régression des signes cliniques, de la persistance ou non de la
diarrhée et des vomissements, du résultat de la natrémie
et de l'évolution du poids.
En cas d'hypematrémie (> 155 mmoI/L), la
réhydratation est plus progressive du fait du risque d'oedème
cérébral en cas de réhydratation trop rapide avec des
solutés trop hypoosmolaires [6].
Le traitement du choc hypovolémique est un remplissage
en urgence par du sérum salé isotonique sur une voie veineuse
périphérique ou une voie intraosseuse, si besoin, par bolus
successifs de 10 ml/kg, jusqu'à correction du choc.
7.1.2. Milieu communautaire
L'utilisation par les familles des SRO doit être
systématique chez tout enfant de moins de 5 ans débutant une
diarrhée aiguë.
Il faut préférentiellement utiliser les SRO
disponibles en officine. On peut aussi utiliser tout autre soluté «
maison » (boisson gazeuse à base de cola, eau pure, soupe de
carotte, eau de riz). Les modalités d'apport de la solution doivent
être soigneusement expliquées à la famille. Les solutions
de réhydratation orale se présentent toutes sous forme de sachet
à diluer dans 01 litre d'eau potable, conservées au
réfrigérateur et utilisées dans les 24 heures qui suivent
leur reconstitution [56].
7.2. Prévenir tout trouble
nutritionnel
Il n'y a pas de justification à arrêter
l'allaitement maternel chez un nourrisson présentant une diarrhée
aiguë. Il faut veiller à ne pas retarder la réintroduction
de l'alimentation au-delà de 4 heures de réhydratation orale
exclusive.
Chez un nourrisson de plus de 6 mois eutrophique, sans
antécédents pathologiques, et présentant une
diarrhée d'intensité faible ou modérée, il est
licite d'utiliser pour la réalimentation le lait qu'il recevait avant le
début de la diarrhée, avec une reconstitution d'emblée
normale.L'utilisation d'une préparation sans lactose est à
proposer pendant 1 à 2 semaines chez un nourrisson de plus de six mois :
en cas de diarrhée sévère, trainante d'une durée
supérieure à 5-7 jours, récidivante ou chez un nourrisson
entre 3 et 6 mois, soit dans 10 à 15 % des cas.
Chez le nourrisson de moins de six mois, l'absence
d'études contrôlées ne permet pas de proposer de
recommandations étayées [9,15].
7.3. Médicaments
7.3.1. Réduire la durée, la
gravité de la diarrhée et l'incidence de nouveaux
épisodes
La prescription de vitamine A réduit la gravité
et la durée des diarrhées [5].
La déficience en zinc est fréquente chez les
enfants des pays en voie de développement [27].
L'administration du zinc dès l'apparition de la
diarrhée permet de réduire la durée et la gravité
de l'épisode ainsi que le risque de déshydratation. Poursuivre la
supplémentation en zinc pendant 10 à 14 jours permet de remplacer
intégralement le zinc perdu pendant l'épisode diarrhéique
et de réduire le risque que l'enfant connaisse de nouveaux
épisodes de diarrhée pendant les deux à trois mois
suivants. [27,82].
7.3.2. Place des antimicrobiens et des anti
diarrhéiques
7.3.2.1. Antibiotiques
Les antibiotiques n'ont qu'une place très restreinte
dans le traitement des diarrhées aiguës de l'enfant.
Les indications des antibiotiques sont liées au germe
en cause ou à la fragilité du terrain (nourrisson de moins de 3
mois, dénutrition sévère, maladie préexistante
telle un déficit immunitaire ou la drépanocytose) et à la
sévérité du syndrome infectieux (syndrome toxi-infectieux
grave, diarrhée glairo-sanglante durant plus de 7 jours,
hémocultures positives) [14].
Le tableau II révèle les indications des
antibiotiques selon les germes dans les diarrhées aiguës
bactériennes de l'enfant [107].
Tableau II : Indications des antibiotiques selon le
germe dans les diarrhées aiguës bactériennes de
l'enfant
Indications des antibiotiques
|
Germes
|
Systématiquement :
|
Shigellose, Salmonella typhimurium, Vibrio Cholerae
|
En fonction du terrain ou de la clinique
|
Escherichia coli entéropathogène,
Salmonellose,Yersiniose, Campylobacterjejuni
|
Les antibiotiques habituellement utilisés sont les
suivants :
- Shigelle : ciprofloxacine (15mg/kg/j) pendant 3 jours.
- Salmonelle : ceftriaxone (50 mg/kg/j IV ou IM), cefotaxime
(100 mg/kg/j IV ou IM) ou amoxicilline (50 à 70 mg/kg/j per os) ;
- Escherichia coli : cotrimoxazole ou ciprofloxacine
en deuxième intention
- Yersinia : cotrimoxazole
- Campylobacterjejuni : érythromycine (50
mg/kg/j per os) pendant 5 à 7 jours
L'antibiothérapie peut être justifiée pour
une infection extradigestive (ORL, urinaire, etc...). Les antiseptiques
intestinaux n'ont aucune place dans le traitement des diarrhées
bactériennes de l'enfant [107].
7.3.2.2. Agents anti-diarrhéiques
Le critère d'efficacité d'un médicament
anti-diarrhéique retenu par l'OMS est la réduction du
débit des selles d'au moins 30 % par rapport à un placebo. Peu de
médicaments actuellement disponibles répondent à ce
critère. La plupart n'ayant que des effets symptomatiques comme l'aspect
des selles, la durée de la diarrhée. Le risque alors est que
l'utilisation des médicaments rassurent à tort ou
réduisent l'utilisation des solutions de réhydratation et de la
rénutrition précoce. Le contrôle du symptôme
diarrhéique n'est qu'un objectif secondaire et la place des traitements
médicamenteux doit rester limitée.
ü Le racécadotril est le seul médicament
à avoir démontré une diminution du débit des
selles.
ü Les agents intraluminaux, silicates (diosmectite) ou
probiotiques (Saccharomyces boulardii, Lactobacillus acidophilus) ont un effet
uniquement symptomatique sur la durée de la diarrhée sans effets
prouvés sur le débit des selles ni sur l'importance de la
déshydratation.
ü Les agents inhibiteurs de la motricité
intestinale (lopéramide), du fait de leurs effets secondaires, doivent
être prescrits avec prudence et sont contre-indiqués chez les
nourrissons de moins de 2 ans [107].
7.3.3. Surveillance en fonction de l'âge et de
la situation clinique
L'absence de signes cliniques de déshydratation lors de
la consultation initiale ne supprime pas le risque qu'ils apparaissent dans les
heures qui suivent. Des conseils précis bien compris de surveillance
sont nécessaires : noter les quantités bues, le nombre des selles
et de vomissements, la température et si possible peser l'enfant toutes
les 4 heures (la location d'une balance est recommandée avant
l'âge de 6 mois).
La présence d'au moins un des signes suivants justifie
une hospitalisation en urgence :
- déshydratation supérieure à 8-10% du
poids du corps,
- signes de choc hypovolémique,
- troubles de la conscience,
- vomissements incoercibles malgré la
réhydratation orale,
- terrain à risque (prématurité, retard
de croissance intra-utérin, pathologie chronique),
- doute sur une affection sous-jacente (invagination
intestinale ou appendicite aiguë),
- au moindre doute chez le nourrisson de moins de 3 mois en
raison de la rapidité d'installation d'une déshydratation
à cet âge,
- contexte socioculturel familial défavorable rendant
la compréhension et la surveillance à domicile incertaines
[107].
8. MESURES DE PREVENTION
- L'allaitement maternel exclusif est recommandé
jusqu'à 6 mois suivi d'un sevrage bien conduit.
- L'hygiène générale : hygiène des
eaux de boisson, des aliments ; lavage, des mains ; désinfection des
excrétas.
- Les vaccins : ils ont une place importante dans la
prévention ;
· les vaccins atténués vivants contre les
rotavirus ont été autorisés en 2006 : vaccin humain
monovalent en 2 doses (Rotarix®) et vaccin réassorti bovin - humain
pentavalent en 3 doses (RotaTeq®). Ils sont jugés sûrs et
efficaces.
· le vaccin oral contre le choléra WC/rBS fait
produire des anticorps contre la sous-unité B du vibrion, laquelle est
identique à celle d'E. Coli entérotoxinogène (ETEC), un
des principaux responsables de la diarrhée du voyageur. Le vaccin WC/rBS
(Dukoral®) a un effet protecteur chez les sujets jeunes à haut
risque de turista.
· le vaccin contre la rougeole peut substantiellement
réduire l'incidence et la sévérité des maladies
diarrhéiques. Tous les enfants devraient recevoir ce vaccin à
l'âge approprié.
- Des approches vaccinales sont en cours d'étude contre
les shigelloses.
- Un patch vaccinant contre la diarrhée des Voyageurs
à base d'entérotoxine thermolabile d'ETEC est à l'essai
[5].
PARTIE II : NOTRE ETUDE
9. OBJECTIFS
9.1. Objectifgénéral
Etudier les aspects épidemio-cliniques,
étiologiques, thérapeutiques et évolutifs des
diarrhées aiguës en milieu hospitalier au Burkina.
9.2. Objectifsspécifiques
1. Décrire le profil épidémiologique des
diarrhées aiguës chez les enfants de moins de cinq ans
hospitalisés dans les CHR de Ouahigouya, deFada N'Gourma et de Gaoua.
2. Analyser les paramètres cliniques et
microbiologiques retrouvés chez les enfants de moins de cinq ans
hospitalisés pour diarrhées aiguës dans les CHR de
Ouahigouya, Fada N'Gourma et Gaoua.
3. Evaluer la conduite thérapeutique et les
résultats obtenus au cours de la prise en charge des enfants de moins de
cinq ans hospitalisés pour diarrhées aiguës dans les CHR de
Ouahigouya, Fada N'Gourma et Gaoua.
10. METHODES
10.1. Cadre
général de l'étude
Le Burkina Faso est
situé dans la boucle du Niger et s'étend sur 274 200 km²
[54]. Il est caractérisé par 03 zones climatiques
(sahélienne, nord soudanienne, sud soudanienne) avec un climat tropical
de type soudanien comprenant une saison pluvieuse de mai à septembre et
une saison sèche d'octobre à avril [87]. Il est l'un des pays les
moins avancés au monde. Les enfants de moins de 5 ans y
représentent 19,12% de la population [55].
Notre étude s'est déroulée dans trois
(03) des neuf (9) CHR du Burkina Faso. Il s'agit des CHR de Ouahigouya, Fada
N'Gourma etGaoua.
10.1.1. Centre Hospitalier
Régional de Ouahigouya
Il est situé dans la région sanitaire du Nord du
Burkina. Le climat est de type sahélien, caractérisé par
l'alternance d'une saison sèche (octobre-mai) et d'une saison pluvieuse
(juin-septembre).Il constitue le Centre de référence des cinq
(05) districts sanitaires de la région du Nord ; les districts de
Ouahigouya, Titao, Séguénéga, Gourcy et de Yako. Le
District sanitaire de Ouahigouya qui n'a pas de Centre Médical avec
Antenne (CMA), est centré sur le CHR.
Il dispose de 197 lits ouvertsdont 38 au service de
pédiatrie. Le CHR est animé par 220 agents. Le Centre Hospitalier
Régional de Ouahigouya est organisé autour de deux grandes
catégories de services ; les services administratifs d'une part et
d'autre part les services cliniques et médico-techniques.
Les services médicotechniques sont composés du
laboratoire, de l'imagerie médicale et de la pharmacie. Les services
cliniques comprennent les urgences médico-chirurgicales, la
médecine, la chirurgie, la psychiatrie, l'oto-rhino-laryngologie (ORL),
l'ophtalmologie, l'odontostomatologie, la maternité, la pédiatrie
[64].
Le service de pédiatrie compte10
chambres.Ildisposaitd'unCentre de Récupération et d'Education
Nutritionnelle (CREN), d'une salle de soins,d'une salle de garde,d'un bureau de
surveillant,d'un bureau de médecin.Le personnel est composé de
deux médecins généralistes,deux attachés de
santé en pédiatrie,de huit infirmierset de deux garçons de
salle.
10.1.2. Centre Hospitalier Régional de Fada
N'Gourma
Il est situé dans la région sanitaire de l'Est.
Le climat est de type soudano-sahélien, caractérisé
parl'alternance de saison des pluies (juin--octobre) et de saison sèche
(novembre à mai). Il existe des vents d'harmattan qui soufflent pendant
la saison sèche.Il constitue le centre de référence des
six (06) districts de la région sanitaire de l'Est : Manni,
Bogandé, Gayéri, Fada, Diapaga, Pama.
Il dispose de 152 lits ouverts dont 36 au service de
pédiatrie. Le CHR est animé par 224 agents.Le Centre Hospitalier
Régional de Fada N'Gourma est organisé autour de deux grandes
catégories de services ; les services administratifs d'une part et
d'autre part les services cliniques et médicotechniques:
Les services médicotechniques sont composés du
laboratoire, de l'imagerie médicale et de la pharmacie. Les services
cliniques comprennent les urgences médico-chirurgicales, la
pédiatrie, la maternité, la médecine, la chirurgie, la
psychiatrie, l'oto-rhino-laryngologie (ORL), l'ophtalmologie et
l'odontostomatologie[62].
Le service de pédiatrie
compte 06chambres. Il disposait d'une unité de néonatologie, d'un
CREN,d'une salle de soins,d'une salle de garde,d'un bureau de surveillant, d'un
bureau de médecin. Le personnel est composé d'un médecin
spécialiste en pédiatrie,de deux médecins
généralistes,de deux attachés de santé en
pédiatrie, de dix infirmiers et de deux garçons de salle.
10.1.3. Centre Hospitalier Régional de
Gaoua
Il est situé dans la région sanitaire du
Sud-Ouest. Le climat est de type soudanien, caractérisé par une
saison sèche (novembre-avril) et une saison pluvieuse (mai-octobre). Il
constitue le centre de référence des quatre (04) districts
sanitaires de la région du Sud-Ouest ; les districts de
Batié, Dano, Diébougou, Gaoua.
Il dispose de 164 lits ouverts dont 38 au service de
pédiatrie. Le CHR est animé par 198 agents. Le Centre Hospitalier
Régional de Gaoua est organisé autour de deux grandes
catégories de services ; les services administratifs d'une part et
d'autre part les services cliniques et médicotechniques:
Les services médicotechniques sont composés du
laboratoire, de l'imagerie médicale et de la pharmacie. Les services
cliniques comprennent la médecine générale, les urgences
médicales (Entrées), le bloc opératoire, le service
d'anesthésie réanimation, la chirurgie, l'ophtalmologie, l'ORL,
l'odontostomatologie, la gynécologie obstétrique, la
pédiatrie, la psychiatrie et le Centre Anti-Tuberculeux (CAT)[63].
Le service de pédiatrie
compte 08 chambres. Il disposaitd'une unité de néonatologie,d'un
CREN, d'une salle de soins,d'une salle de garde,de trois bureaux de
médecins,deux bureaux d'attachés. Le personnel est composé
d'un médecin spécialiste en pédiatrie,de deux
médecins généralistes, de deux attachés de
santé en pédiatrie,de sept infirmiers et de deux agents de
soutien.
10.2. Type et
périoded'étude
Une étude transversale a été menée
en collectant respectivementune série de cas sur la période
janvier 2008 à décembre 2011.
10.3. Sites
d'étude
Notre étude s'est déroulée dans les
services de pédiatrie des CHR de Ouahigouya, de Fada et de Gaoua. Ces
localités ont été choisies parce qu'elles sont accessibles
en toute saison. Par ailleurs les trois sites se répartissent sur les
types de climat rencontrés au Burkina Faso.
Selon l'organisation du système de santé au BF,
tout CHRdispose d'un service spécialisé en pédiatrie.
C'est pour cette raison que nous avons conduit notre étude uniquement en
pédiatrie, service de prise en charge des enfants.
10.4. Population d'étude
Cette étude s'est intéressée aux enfants
de moins de 5 ans qui ont présenté un épisode
diarrhéique ayant nécessité une hospitalisation dans les
services de pédiatrie.
10.5.
Critères d'inclusion et de non inclusion
10.5.1.
Critèred'inclusion
Tous les enfants de moins de 05 ans hospitalisés pour
diarrhées aiguës dans les services de pédiatrie des centres
sus-cités de 2008-2011 ont été inclus dans notre
étude.
10.5.2. Critèrede
non-inclusion
Les enfants hospitalisés de même âge dont
les dossiers médicaux étaient incomplets ou inexploitables n'ont
pas été inclus.
10.6. Echantillonnage
En tenant compte des critères d'inclusion et de
non-inclusion définis, nous avons retenu 4771dossiers. Ils se
répartissent comme suit entre les CHR :
Tableau III:Grille d'extraction des
données
CHR
|
Nombre de dossiers
|
Nombre de lits
|
Ouahigouya
|
1560
|
38
|
Fada N'Gourma
|
1965
|
36
|
Gaoua
|
1216
|
38
|
Total
|
4771
|
112
|
10.7. Collecte des
données
10.7.1. Outil de
collecte
L'outil de collecte était constitué d'une grille
d'exploitation documentaire élaborée pour collecter les
données dans les dossiers cliniques des enfants de moins de 05 ans qui
répondaient aux critères d'inclusion de l'étude.
Cette grille comportaittrois (03) rubriques qui sont :
- Les données sociodémographiques des enfants de
moins de 05 ans présentant une diarrhée aiguë,
- Les paramètres cliniques et microbiologiques
retrouvés (associés) chez les enfants diarrhéiques,
- La conduite thérapeutique et résultats obtenus
dans la prise en charge des enfants de moins de cinq ans hospitalisés
pour diarrhée aiguë.
10.7.2. Procédure de
collecte des informations
Des étudiants en médecine ont participé
à la collecte des données.Ils ont été formés
au renseignement de la grille de revue documentaire.
Au cours de la collecte, tous les dossiers cliniques du
service de pédiatrie de la période d'étude (2008 à
2011) ont d'abord été triés pour recenser les cas de
diarrhées chez les enfants de moins de 5 ans à la lecture du
motif de consultation et de l'histoire de la maladie. Ensuite pour chaque
dossier retenu, une lecture complète a été
réalisée ainsi que celle des examens de selles (coproculture,
Kystes OEufs Parasites et/ou recherche de virus) appartenant au patient et
retrouvés à l'intérieur du dossier, pour remplir les
différents items du questionnaire. Les dossiers incomplets ou comportant
des informations inexploitables n'ont pas été inclus.
Tableau IV: Synthèse des sources, des
techniques, des outils de collecte des données et des variables de
l'étude.
Objectifs spécifiques
|
Sources d'informations
|
Techniques
|
Outils
|
Variables
|
|
|
|
|
|
Déterminer la fréquence et la
répartition selon l'âge et le sexe des diarrhées
aiguës chez les enfants de moins de cinq ans
hospitalisés
|
Dossiers
|
Revue
documentaire
|
Grille de revue documentaire
|
Age, Sexe, Mois de consultation
Site du CHR.
|
|
|
|
|
|
Analyser les paramètres cliniques et
microbiologiques retrouvés chez les enfants hospitalisés pour
diarrhées aiguës dans les CHR
|
Dossiers
|
Revue
documentaire
|
Grille de revue documentaire
|
Caractéristiques des selles. Existence de fièvre,
de vomissements de déshydratation et/ou malnutrition.
Maladies associées
Résultats des examens de selles retrouvés,
Microorganismes identifiés.
|
|
|
|
|
|
Evaluer la conduite thérapeutique et les
résultats obtenus dans la prise en charge des diarrhées
aiguës
|
Dossiers
|
Revue
documentaire
|
Grille de revue documentaire
|
Prescriptions : SRO, ATD, Zinc. Classe des ATB, ATP et
ATM.
Durée d'hospitalisation et les différentes issues
de l'hospitalisation : Guérison, Décès ; CREN,
autres : évasion, référence et décharge.Etat
nutritionnel.
|
10.8. Saisie et
analyse des données
La saisie et l'analyse statistique des résultats ont
été réalisées à l'aide d'un ordinateur
portable utilisant le logiciel informatique Epi info version 3.5.1. Cela a
permis le calcul des fréquences, des moyennes et la comparaison des
variables.
Les méthodes statistiques: Le test de chi-square
(÷2) a été utilisé pour la comparaison des
proportions et la valeur de p <0.05 a été
considéré comme significative.
Le tableur Microsoft Excel a été utilisé
pour générer des graphiques.
10.9.
Considérations éthiques et déontologiques
- Une approbation du comité d'éthique pour la
recherche en santé du Ministère de la santé a
été demandée et obtenue.
- Le ministère de la santé a été
consulté afin d'avoir la permission des directions régionales de
santé concernées avant le début de l'étude.
- Les identités des patients n'ont pas
été renseignées sur les questionnaires.
10.10. Définitionsopérationnelles
- Caractéristiques des selles
L'aspect des selles à l'oeil nu a été
catégorisé en selles sanguinolentes/non sanguinolentes si dans
l'histoire de la maladie ou en cours d'hospitalisation il y a eu des traces de
sang dans les selles ou non.
- Fièvre
La température à l'entrée a
été considérée. A défaut, la plus
récente température en cours d'hospitalisation a
été notée. Une température supérieure ou
égale à 38°C a été considérée
comme cas de fièvre.
- Etat d'hydratation
L'état d'hydratation à l'entrée a
été examiné. Seuls les cas de déshydratation ont
été notés.
- Etat de nutrition
La description de l'état de nutrition à
l'entrée a été retenue. Grâce au rapport
poids/taille et/ou à la déclaration du praticien sur
l'état nutritionnel.
- Paludisme
Le cas de paludisme a été noté devant une
goutte épaisse positive.
- Infections Respiratoires Aiguës
Elles regroupent les cas de broncho-pneumopathies,
d'infections ORL, otites.
10.11. Plan de présentation des résultats et de
la discussion
10.11.1. Plan de présentation des
résultats
Nos résultats sont présentés en quatre
(04) grands points que sont :
i. Les aspects épidémiologiques des
diarrhées aiguës chez les enfants de moins de 5 ans
hospitalisés dans les trois CHR concernés par l'étude de
2008 à 2011,
ii. Les données cliniques et microbiologiques
retrouvées au cours des diarrhées aiguës,
iii. Les prescriptions effectuées pour le traitement
spécifique et étiologique des diarrhées aiguës,
iv. La terminaison de l'hospitalisation de la maladie
diarrhéique.
i. Les aspects épidémiologiques des
diarrhées aiguës
Les enquêtés sont les enfants de moins de05 ans
hospitalisés pour diarrhée aiguë. Ces aspects sont : la
fréquence, l'âge, le sexe ainsi que les informations
spatio-temporelles telles que le site du CHR et le mois de consultation.
Il s'agit des signes cliniques retrouvés chez
l'enfant : fièvre, vomissements, état d'hydratation et de
nutrition, des maladies diagnostiquées à la sortie : le
paludisme, les IRA, la rougeole et l'infection à VIH et de l'analyse des
examens de selles retrouvés : résultats et les
microorganismes identifiés.
v. L'issue de l'hospitalisation des diarrhées
aiguës
Elle concerne l'évaluation des prescriptions de la TRO, de
la supplémentation en Zinc, des Antidiarrhéiques, des
Anitbiotiques et des Antiparasitaires.
ii. Les données cliniques et microbiologiques
retrouvées au cours des diarrhées aiguës
iv. La conduite du traitement des diarrhées
aiguës
Il s'agit de déterminer le taux de mortalité, de
guérison, de transfert au CREN et la durée d'hospitalisation
ainsi que l'impact de l'âge et de l'état nutritionnel sur
ceux-ci
Figure n°9: Logique de
présentation des résultats
10.11.2. Plan de discussion
En plus des limites de notre étude, la discussion
s'articulera sur cinq autres points selon la figure n°11 :
i. Fréquence des diarrhées aiguës au sein
des hôpitaux régionaux et les caractéristiques
sociodémographiques des enfants qui en sont atteints,
ii. Etat clinique des malades à leur arrivée et
les maladies retrouvées au cours des diarrhéesaiguës,
iii. Résultats de la recherche de microorganismes dans
l'examen des selles des patients,
iv. Traitement spécifique et étiologique de la
diarrhée aiguë en milieu hospitalier régional,
v. Terminaison de l'hospitalisation des cas de
diarrhées aiguës dans les services de pédiatrie des
hôpitaux régionaux enquêtés.
i. Les limites de l'étude.
251667968
Comme toute étude rétrospective, notre
étude a connu des insuffisances que nous estimons utiles de
présenter.
iv. Description et prise en charge des cas de
diarrhées aiguës.
Quel est l'état clinique et les molécules
utilisées dans la prise en charge hospitalière des
diarrhées aiguës ?
ii. Epidémiologie descriptive des cas
diarrhées aiguës de l'enfant.
Pour des actions de prévention, quelles sont les
caractéristiques des enfants les plus touchés par la
diarrhée aiguë ?
Pour des actions de planification, quelle est la
saisonnalité des diarrhées aiguës et des pathologies qui
leurs sont associées dans nos CHR ?
v. L'évolution des diarrhées
aiguës en milieu hospitalier
L'étude de l'évolution des diarrhées
aiguës en milieu hospitalier permettra d'établir les facteurs qui
l'influencent.
Figure n°10: Logique de
présentation de la discussion
11. RESULTATS
11.1.
Analysedescriptive des cas de diarrhées aiguës
Au total, 4771 cas de diarrhées aiguës chez les
enfants de moins de 05 ans hospitalisés de 2008 à 2011 dans les
services de pédiatrie ont été recensés au CHR de
Ouahigouya, Fada N'Gourma et Gaoua.
Sur l'ensemble des 04 années et des 03 CHR, 03 enfants
de moins de 5 ans ont été hospitalisés pour
diarrhées aiguës par jour.
11.1.1.
Répartition des diarrhées aiguës dans les CHR
Au total, 31118 enfants de moins de 15 ans ont
été hospitalisésdans les services de pédiatriedes
03 CHR de 2008 à 2011 soient 21 enfants par jour.
Les proportions annuelles des cas de diarrhées
aiguës chez les enfants de moins de 05 ans parmi les hospitalisés
des services de Pédiatrie sont présentées dans le tableau
V.
Tableau V :
Proportions annuelles des diarrhées aiguës parmi les
hospitalisés des services de pédiatrie des 03 CHR
Années
|
CHR
|
Ouahigouya
|
Fada N'Gourma
|
Gaoua
|
Total
|
n/N
|
%
|
n/N
|
%
|
n/N
|
%
|
n/N
|
%
|
2008
|
345/3244
|
10,6
|
476/3076
|
15,5
|
230/1403
|
16,4
|
1051/7723
|
13,6
|
2009
|
303/3902
|
7,8
|
568/2571
|
22,1
|
277/1520
|
18,2
|
1148/7993
|
14,4
|
2010
|
446/2773
|
16,1
|
468/2954
|
15,8
|
332/1815
|
18,3
|
1246/7542
|
16,5
|
2011
|
496/3191
|
15,5
|
453/2702
|
16,8
|
377/1967
|
19,2
|
1326/7860
|
16,9
|
Total
|
1590/13110
|
12,1
|
1965/11303
|
17,4
|
1216/6705
|
18,1
|
4771/31118
|
15,3
|
Les diarrhéesaiguës de l'enfant de moins de 05 ans
ont représenté 15,3% des hospitalisations dans les services de
pédiatrie de l'ensemble des03 CHR de 2008 à 2011.
Une augmentation annuelle des cas de diarrhées
aiguës parmi les hospitalisées a été retrouvée
sur l'ensemble des 03 CHR passant de 13,6% en 2008 à 16,9% en 2011.
Vingt-un enfants de moins de 15 ans ont été
hospitalisés en moyenne par jour dans les 03 services de
pédiatrie. Parmi eux, 03 l'ont été pour diarrhées
aiguës de l'enfant de moins de 05 ans. Les cas de diarrhées
aiguës parmi les hospitalisés ont régulièrement
augmenté de 2008 à 2011 dans l'ensemble des 03 CHR. Des tendances
évolutives annuelles diverses ont été observées
pour chaque CHR. Tantôt il s'est agi d'une augmentation annuelle
régulière, tantôt il s'est agi d'une évolution en
dents de scie.
11.1.2. Proportions
annuelles des diarrhées aiguës par CHR
La répartition annuelle de la proportion des cas de
diarrhées aiguës par CHR est présentée dans le
tableau V.
Tableau VI: Répartition des cas en fonction de
l'année
Années
|
CHR
|
Ouahigouya
|
Fada N'Gourma
|
Gaoua
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
2008
N=1051
|
345
|
32,8
|
476
|
45,3
|
230
|
21,9
|
2009
N=1148
|
303
|
26,4
|
568
|
49,5
|
277
|
24,1
|
2010
N=1246
|
446
|
35,8
|
468
|
37,6
|
332
|
26,6
|
2011
N=1326
|
496
|
37,4
|
453
|
34,2
|
377
|
28,4
|
Total
N=4771
|
1590
|
33,3
|
1965
|
41,2
|
1216
|
25,5
|
Les cas de diarrhées aiguës retrouvées de
2008 à 2011 ont été en moyenne de 41,2% au CHR de Fada
N'Gourma, 33,3% au CHR de Ouahigouya et 25,5% au CHR de Gaoua.
Une augmentation annuelle des proportions de diarrhées
aiguës a été retrouvée sur l'ensemble des 03 CHR
passant de 22,0% en 2008 à 27,8% en 2011.
Une augmentation annuelle de 2008 à 2011 a
été constatéeau CHR de Gaoua. Une augmentation à
partir de 2009 a été enregistrée au CHR de Ouahigouya. En
revanche, une diminution annuelle a été notée après
2009au CHR de Fada N'Gourma.
Une augmentation annuelle des cas de diarrhées
aiguës a été constatée sur l'ensemble des 03 CHR de
2008 à 2011. Des évolutions diverses ont été
notées dans chacun des 03 CHR : une augmentation au CHR de
0uahigouya et Gaoua et une diminution au CHR de Fada N'Gourma.
11.1.3. Répartition des diarrhées aiguës
selon l'âge et le CHR
Les proportions de cas de diarrhées aiguës par
tranches d'âge et par CHR sont indiquées dans le tableau VII.
Tableau VII: Proportionsde
diarrhées aiguës par tranches d'âge et par CHR
CHR
|
Tranches d'âge (mois)
|
0 à 11
|
12 à 35
|
36 à 59
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Ouahigouya
N=1590
|
580
|
36,5
|
886
|
55,7
|
124
|
07,8
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
940
|
47,8
|
897
|
45,6
|
128
|
06,5
|
Gaoua
N=1216
|
523
|
43,0
|
606
|
49,8
|
87
|
07,2
|
Total
N=4771
|
2043
|
42,8
|
2389
|
50,1
|
339
|
07,1
|
Les diarrhées aiguës ont concerné 50,1% des
12 à 35 mois, 42,8% des 0 à 11 mois et 7,1% des 35 à 59
mois sur l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011 (Tableau VII).
Les 0 à 35 mois ont enregistré 92,2% de
proportions au CHR de Ouahigouya, 93,4% au CHR de Fada N'Gourma et 92,9% au CHR
de Gaoua de 2008 à 2011.
De 2008 à 2011, la proportion de cas de
diarrhées aiguës est significativement plus élevée
chez les 12 à 35 mois (55,7%) que chez les 0 à 11 mois (36,5%),
p=0,01 au CHR de Ouahigouya. Elle n'est pas significativement plus
élevée chez les 0 à 11 mois (47,8%) que chez les 12
à 35 mois (45,6%) p=0,85 au CHR de Fada N'Gourma. Elle est
significativement plus élevée chez les 12 à 35 mois
(49,8%) que chez les 0 à 11 mois (43%), p=0,03 au CHR de Gaoua.
Les proportions de cas de diarrhées aiguës sur
l'ensemble des 04 ans sont tantôt significativement plus
élevées chez les 0 à 11 mois, tantôt
significativement plus élevées chez les 12 à 35 mois. On
n'a pas notéde différence entre ces deux tranches d'âge
dans un site. Dans les 03 sites, les proportions de cas de diarrhée
aiguë sont significativement plus élevées chez les 0
à 11 mois que chez les 36 à 59 mois, de même chez les 12
à 35 mois que chez les 36 à 59 mois.
11.1.4. Répartition des diarrhées aiguës
selon le sexe et le CHR
La répartition des cas de diarrhées aiguës
selon le sexe et le CHR est indiquée dans le tableau VIII.
Tableau VIII: Proportions de diarrhées
aiguës par sexe selon les CHR
CHR
|
Sexe
|
M
|
F
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Ouahigouya
N=1590
|
927
|
58,3
|
663
|
41,7
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
1157
|
58,9
|
808
|
41,1
|
Gaoua
N=1216
|
679
|
55,8
|
537
|
44,2
|
Total
|
2763
|
57,9
|
2008
|
42,1
|
Une proportion de 57,9% pour le sexe masculin et de 42,1% pour
le sexe féminin a été retrouvée sur l'ensemble des
03 CHR, de 2008 à 2011 (Tableau VII).
Quels que soient le site, les proportions de cas de
diarrhées aiguës sont plus élevées chez les
garçons que chez les filles. En considérant l'ensemble des sites,
la proportion de cas de diarrhée aiguë est significativement plus
élevée chez les garçons (57,9%) que chez les filles
(42,1%), p<0,001
11.1.5. Répartition mensuelle des cas de
diarrhées aiguës selon les années
11.1.5.1. CHR de Ouahigouya
La répartition mensuelle des cas de diarrhées
aiguës au CHR de Ouahigouya est représentée dans la figure
n°11.
Figure n°11: Proportions mensuelles de
diarrhées aiguës au CHR de Ouahigouya
Les proportions mensuelles de cas de diarrhées
aiguës chez les enfants de moins de 05 ans ont augmenté aux mois
d'Août, Septembre et Octobre de 2008 à 2011. Elles ont
diminué aux mois d'Avril, Mai, Juin et Juillet de 2008 à 2011
(Figure n°11).
En 2008, le pic de cas a été enregistré
au mois d'Octobre, en 2009 au mois de Septembre et en 2010 et 2011 au mois
d'Octobre. Le plus faible niveau a été enregistré en Juin
en 2008, 2009, 2010 et 2011.
11.1.5.2. CHR de Fada N'Gourma
La répartition mensuelle des cas de diarrhées
aiguës au CHR de Fada N'Gourma est représentée dans la
figure n°11.
Figure n°12: Proportions mensuelles de
diarrhées aiguës au CHR de Fada N'Gourma
Les proportions mensuelles des cas de diarrhées
aiguës ont évolué en dents de scie de 2008 à 2011.
Une augmentation des proportions a été rapportée aux mois
de Janvier, Mars, Mai, Juillet et Décembre. Une diminution a
été notée aux mois de Février et de Juin (Figure
n°12).
Les pics ont été enregistrés
respectivement en Décembre et en Mars en 2008 et 2009 et en Janvier en
2010 et 2011.
11.1.5.3. CHR de Gaoua
La répartition mensuelle des cas de diarrhées
aiguës au CHR de Gaoua est représentée dans la figure
n°11.
Figure n°13: Proportions mensuelles de
diarrhées aiguës au CHR de Gaoua
Au CHR de Gaoua, les proportions mensuelles de cas de
diarrhées aiguës ont évolué en dents de scie de 2008
à 2011. Deux pics ont été notés en Février
et en Juin. Les proportions ont augmenté en Février, Juin,
Juillet et Août de 2008 à 2011. Elles ont diminué en Mars,
Avril, Novembre et Décembre (Figure n°14).
Les proportions mensuelles de cas de diarrhées
aiguës ont augmenté aux mois de Février et Juillet en 2008,
Janvier et Août en 2009, Février et Juin en 2010 et Juin et
Juillet en 2011.
Les variations de proportions de cas de diarrhées
aiguës chez les enfants de moins de cinq ans diffèrent d'un site
à l'autre et d'une année à l'autre. Au CHR de Ouahigouya,
un pic se dégage aux mois de Septembre ou Octobre selon les
années. Au CHR de Fada N'Gourma, des pics s'observent aux mois de
Janvier, Mars, Mai, Juillet et Décembre. Au CHR de Gaoua, deux pics ont
été observés soit en Janvier et Février d'une part
soient en Juin, Juillet ou Août d'autre part en fonction des
années.
11.2. Données cliniques et
microbiologiques des diarrhées aiguës
11.2.1. Données cliniques
11.2.1.1. Caractéristiques des
selles
Les proportions de diarrhées sanguinolentes par CHR de
2008 à 2011 sont indiquées dans le tableau IX.
Tableau IX: Proportions de diarrhées
aiguës sanguinolentes par CHR
Proportions
|
CHR
|
Ouahigouya
N=1590
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
Gaoua
N=1216
|
Total
N=4771
|
Diarrhées sanguinolentes
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
70
|
04,4
|
56
|
02,9
|
60
|
04,9
|
186
|
3,9
|
Les cas de diarrhées aiguës sanguinolentes ont
représenté 3,9% des diarrhées aiguës de l'enfant de
moins de 05 ans dans l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011 (Tableau
IX).
11.2.1.2. Signes et symptômes retrouvés
à l'admission
La répartition des signes cliniques associés aux
diarrhées aiguës par CHR de 2008 à 2011 est indiquée
dans le tableau X.
Tableau X: Fréquence des signes
associésaux diarrhées aiguës par CHR
Signes
|
CHR
|
Ouahigouya
N=1590
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
Gaoua
N=1216
|
Total
N=4771
|
Fièvre
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
971
|
61,1
|
1224
|
62,3
|
678
|
55,8
|
2873
|
60,2
|
Vomissements
|
904
|
56,9
|
1354
|
68,9
|
829
|
68,2
|
3087
|
64,7
|
Déshydratation
|
569
|
35,8
|
768
|
39,1
|
306
|
25,2
|
1643
|
34,4
|
Malnutrition
|
303
|
19,1
|
437
|
22,2
|
169
|
13,9
|
909
|
19,1
|
La fièvre a été associée à
la diarrhée aiguë de l'enfant de moins de 05 ans, dans 60,2% des
cas sur l'ensemble des 03 CHR et de 2008 à 2011 (Tableau X). Les
vomissements associés à la diarrhée aiguë de l'enfant
de moins de 05 ans ont représenté 64,7% sur l'ensemble des 03 CHR
de 2008 à 2011. La déshydratation associée à la
diarrhée aiguë a représenté 34,4% sur l'ensemble des
03 CHR de 2008 à 2011.
11.2.1.3. Signes associés par tranches
d'âge
La répartition par tranches d'âge des signes et
symptômes associés aux diarrhées aiguës est
indiquée dans le tableau XI.
Tableau XI: Proportions de signes associés aux
diarrhées aiguëspar tranches d'âge
Tranches d'âge (mois)
|
Fièvre
|
Vomissements
|
Déshydratation
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
0 à 11
N=2043
|
1324
|
64,8
|
1414
|
69,2
|
796
|
39
|
12 à 35
N=2389
|
1369
|
57,3
|
1479
|
61,9
|
746
|
31,2
|
36 à 59
N=339
|
180
|
53,1
|
195
|
57,5
|
102
|
30,1
|
Total
N=4771
|
2873
|
60,2
|
3088
|
64,7
|
1644
|
34,4
|
Une diminution par tranche d'âge des proportions de
fièvre, vomissements et déshydratation a été
constatée de 0 à 59 mois (Tableau IX).
Moins 1/10èmede cas de diarrhées
sanguinolentes a été retrouvé sur l'ensemble des 03 CHR de
2008 à 2011.
Les signes retrouvés au cours des diarrhées
aiguës sont par ordre d'importance décroissante : les
vomissements, la fièvre, et la déshydratation. Ils ont le plus
affecté les 36 à 59 mois, les 12 à 35 mois et les 0
à 11 mois.
11.2.1.4. Proportions des pathologies associées
au cours des diarrhées aiguës
La répartition des affections
associées aux diarrhées aiguës par CHR de 2008 à 2011
est indiquéedans le tableau XII.
Tableau XII: Proportions
des pathologies associées aux diarrhées aiguës par
CHR
Affections
|
CHR
|
Ouahigouya
N=1590
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
Gaoua
N=1216
|
Total
N=4771
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Paludisme
|
687
|
43,2
|
408
|
20,8
|
1005
|
82,6
|
2100
|
44,0
|
IRA
|
525
|
33,0
|
919
|
46,8
|
391
|
32,2
|
1835
|
38,5
|
Rougeole
|
8
|
0,5
|
87
|
04,4
|
4
|
0,3
|
99
|
2,1
|
Infection à VIH
|
1
|
0,1
|
4
|
0,2
|
3
|
0,2
|
8
|
0,2
|
Le paludisme a été associé aux
diarrhées aiguës dans 44% des cas sur l'ensemble des 03 CHR de 2008
à 2011 (Tableau XI). L'association des IRA aux diarrhées
aiguës a été rapportée dans 38,5% des cas sur
l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011. La malnutrition a
été retrouvée chez 19,1%des enfants de moins de 05 ans
hospitalisés pour diarrhées aiguës sur l'ensemble des 03 CHR
de 2008 à 2011.
Quelques associations de la rougeole et infections à
VIH aux diarrhées aiguës ont été recensées au
cours de la période d'étude.
11.2.1.5. Affections retrouvées par tranches
d'âge
La répartition des proportions des affections
retrouvées au cours des diarrhées aiguës par tranches
d'âge est représentée dans le tableau XIII.
Tableau XIII: Proportions des pathologies
associées aux diarrhées aiguës par tranches
d'âge
Tranches d'âge (mois)
|
Paludisme
|
IRA
|
n
|
%
|
n
|
%
|
0 à 11
N=2043
|
803
|
39,3
|
860
|
42,1
|
12 à 35
N=2389
|
1123
|
47,0
|
888
|
37,2
|
36 à 59
N=339
|
174
|
51,3
|
87
|
25,7
|
Total
N=4771
|
2100
|
44,0
|
1835
|
38,5
|
Les proportions de cas de paludisme associé aux
diarrhées aiguës ont diminué de la tranche d'âge de 0
à 11 mois à celle de 36 à 59 mois. Inversement, les
proportions de cas d'IRA associées aux diarrhées aiguës ont
augmenté de la tranche d'âge de 0 à 11 mois à celle
de 36 à 59 mois (Tableau XIII).
11.2.1.6. Pathologies associées selon le
mois
- Paludisme
La distribution mensuelle des proportions de paludisme dans
chacun des 03 CHR est illustrée par la figure n°14.
Figure n°14: Proportions mensuelles des cas de
paludisme associés aux diarrhées aiguës par CHR
Une augmentation des proportions d'association du paludisme
aux diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans a
été notée aux mois d'Août, de Septembre et d'Octobre
au CHR de Ouahigouya. Une diminution a été constatée aux
mois d'Avril, de Mai et de Juin.
Une augmentation des proportions d'association du paludisme
aux diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans a
été notée aux mois de Juillet, Août, Septembre,
Octobre et Novembre au CHR de Fada N'Gourma. Une diminution a été
constatée aux mois de Février et Juin.
Une augmentation des proportions d'association du paludisme
aux diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans a
été notée aux mois de Juin, Juillet et Août au CHR
de Gaoua. Une diminution a été observée aux mois de Mars,
Avril, Mai et Novembre.
- Infections respiratoires aiguës
(IRA)
La distribution mensuelle des proportions d'IRA
associées aux diarrhées aiguës dans chacun des 03 CHR est
illustrée par la figure n°15.
Figure n°15: Proportions mensuelles des cas IRA
associés aux diarrhéesaiguës par CHR
Les proportions d'association des IRA aux diarrhées
aiguës ont augmenté aux mois de Septembre, Octobre, Décembre
et Janvier au CHR de Ouahigouya. Elles ont diminué aux mois de Mars,
Avril, Juin et Juillet.
Les proportions d'association des IRA aux diarrhées
aiguës ont augmenté aux mois de Janvier, Mars et Avril au CHR de
Fada N'Gourma. Elles ont diminué aux mois de Juin, Juillet et
Août ; et connu un pic en Septembre.
Les proportions d'association des IRA aux diarrhées
aiguës ont augmenté aux mois de Février, et Juin-Juillet au
CHR de Gaoua. Elles ont diminué aux mois Mars, Novembre et
Décembre.
Les affections associées aux diarrhées
aiguës sont par ordre décroissant, le paludisme, les IRA.
On note une augmentation des cas de paludisme associé
aux diarrhées aiguës de 0 à 59 mois. Inversement, on
constate une diminution des cas d'IRA de 0 à 59 mois.
Les pics de cas de paludisme associés aux
diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans ont
été enregistrés au CHR de Gaoua (Juin), au CHR de Fada
N'Gourma (Août) et au CHR de Ouahigouya (Septembre).
Les pics d'IRA associées aux diarrhées
aiguës de l'enfant de moins de 05 ans ont été notés
aux mois de Janvier et Octobre (au CHR de Ouahigouya), aux mois de Janvier et
Septembre (au CHR de Fada N'Gourma) et aux mois de Février et Juillet
(au CHR de Gaoua).
11.2.2. Donnéesmicrobiologiques
Les examens de sellesqui ont été
retrouvés dans les dossiers cliniques étaient au nombre de 207,
soient 4,3% (207/4771). Ils sont répartis comme suit :
- 15 examens au CHR de Ouahigouya,
- 191 au CHR de Fada N'Gourma et
- 1 au CHR de Gaoua.
Vingt-six (26) des 207 examens avaient un résultat
positif soient 12,6% (26/207) des cas.
Les agents pathogènes identifiés étaient
au nombre de 25 au CHR de Fada N'Gourma et 01 au CHR de Ouahigouya. Aucun agent
pathogène n'a été identifié au CHR de Gaoua. Ils se
composaient de 04 cas d'Escherichia coli, 02 cas de Candida
albicans, 12 cas d'Entamoebahistolytica, 07 cas de trichonomas et
01 cas de Giardia lamblia. Aucun virus n'a été
identifié. Aucun cas de co-infection n'a été
notifié.
11.3. Prise en charge des cas de
diarrhées aiguës
11.3.1. Prescriptions pour la prise en charge
spécifique des diarrhées aiguës
La répartition des proportions de prescriptions des SRO
et d'antidiarrhéiques de 2008 à 2011 par CHR est indiquée
dans le tableau XIV.
Tableau XIV: Proportions de prescriptions des SRO et
d'antidiarrhéiques par CHR
Prescriptions
|
CHR
|
Ouahigouya
N=1590
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
Gaoua
N=1216
|
Total
N=4771
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
SRO
|
641
|
40,3
|
522
|
26,6
|
282
|
23,2
|
1445
|
30,3
|
Anti diarrhéiques
|
53
|
03,3
|
193
|
09,8
|
338
|
27,8
|
584
|
12,2
|
La prescription de SRO s'est faite pour 30,3% des cas de
diarrhées aiguës chez l'enfant de moins de 05 ans sur ensemble des
03 CHR de 2008 à 2011. Cette prescription a été de 40,3%,
au CHR de Ouahigouya 26,6% au CHR de Fada N'Gourma et 23,2% au CHR de Gaoua. La
prescription d'antidiarrhéiques a été faite dans 12,2% de
cas de diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans sur
l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011. Cette prescription a
été de 27,8% au CHR de Gaoua, 9,8% au CHR de Fada N'Gourma et
3,3% au CHR de Ouahigouya. Aucune supplémentation en zinc n'a
été retrouvée.
11.3.2. Prescriptions pour la prise en charge
étiologique des diarrhées aiguës
Les proportions de prescriptions d'antibiotiques,
d'antiparasitaires et d'antimycosiques de 2008 à 2011 sont
indiquées dans le tableau XIII.
Tableau XV: Proportions annuelles de prescriptions
d'antibiotiques, et d'antiparasitaires/antimycosiques par CHR
Prescriptions
|
CHR
|
Ouahigouya
N=1590
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
Gaoua
N=1216
|
Total
N=4771
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Antibiotiques
|
1145
|
72,0
|
1798
|
91,5
|
1157
|
95,1
|
4100
|
85,9
|
Antiparasitaires/
Antimycotiques
|
1429
|
89,9
|
1921
|
97,8
|
1209
|
99,4
|
4559
|
95,6
|
La prescription d'antibiotiques s'est faite dans 85,9% des cas
de diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans sur l'ensemble
des 03 CHR de 2008 à 2011. Cette proportion a été de
95,1%, au CHR deGaoua, 91,5% au CHR de Fada N'Gourma et 72% au CHR de
Ouahigouya. La prescription d'antiparasitaires/antimycosiques s'est faite pour
95,6% des cas de diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans
sur l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011. Cette proportion a
été de 99,4% au CHR deGaoua, 97,8% au CHR de Fada N'Gourma et
89,9% au CHR de Ouahigouya.
11.3.3. Antimicrobiens utilisés
Les proportions des antimicrobiens prescrits au cours des
diarrhées aiguës de l'enfant de moins de 05 ans hospitalisé
dans chacun des 03 CHR de 2008 à 2011 sont
présentées dans le tableau XV.
Tableau XVI:
Répartition des antimicrobiens utilisées par CHR
Antimicrobiens
|
CHR
|
Ouahigouya
N=1560
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
Gaoua
N=1216
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Antibiotiques
|
Céphalosporines
|
523
|
32,9
|
633
|
32,2
|
469
|
38,6
|
Pénicillines A
|
806
|
50,7
|
1513
|
77,0
|
912
|
75,0
|
Métronidazole
|
157
|
9,9
|
106
|
5,4
|
216
|
17,8
|
Cotrimoxazole
|
172
|
10,8
|
393
|
20,0
|
215
|
17,7
|
Gentamycine
|
469
|
29,5
|
1030
|
52,4
|
303
|
24,9
|
Macrolides
|
67
|
4,2
|
58
|
3,0
|
117
|
9,6
|
Fluoroquinolones
|
3
|
0,2
|
1
|
0,1
|
1
|
0,1
|
Chloramphénicoles
|
40
|
2,5
|
14
|
0,7
|
18
|
1,5
|
Tétracyclines
|
1
|
0,1
|
23
|
1,2
|
2
|
0,2
|
Antiparasitaires
|
Quinine
|
1182
|
74,3
|
1679
|
85,4
|
1151
|
94,7
|
ACT
|
1061
|
66,7
|
1507
|
76,7
|
1044
|
85,9
|
Azolés
|
164
|
10,3
|
678
|
34,5
|
280
|
23,0
|
Antimycotiques
|
Fluconazole
|
1
|
0,1
|
211
|
10,7
|
39
|
3,2
|
Nystatine
|
113
|
7,1
|
468
|
23,8
|
145
|
11,9
|
Parmi les antibiotiques, les pénicillines A ont
été les plus souvent prescrites, dans 77,0% au CHR de Fada
N'Gourma, 75% des cas au CHR de Gaoua et 50,7% au CHR de Ouahigouya. Elles
étaient suivies des céphalosporines et la gentamycine.
Parmi les antiparasitaires, la quinine a été la
plus souvent prescrite dans 94,7% des cas au CHR deGaoua, 85,4% au CHR de Fada
N'Gourma et 74,3% au CHR de Ouahigouya. Elle était suivie par les ACT et
les azolés.
Parmi les antimycosiques, la nystatine a été
prescrite dans 23,8% des cas au CHR de Fada N'Gourma, 11,9% des cas au CHR de
Gaoua et 7,1% des cas au CHR de Ouahigouya. Elle était suivie par le
fluconazole.
Moins d'un tiers des cas de diarrhées aiguës chez
l'enfant de moins 05 ans ont reçu une prescription de SROsur l'ensemble
des CHR de 2008 à 2011. Plus d'un dixième des cas ont reçu
une prescription d'antidiarrhéiques. La proportion des malades ayant
reçu une prescription de SRO ou d'antidiarrhéiques a varié
d'un CHR à l'autre.
Des antibiotiques, des antiparasitaires et des antimycosiques
ont été prescrits à plus de deux tiers des cas sur
l'ensemble des CHR et des 04 années. Cette proportion varie d'un CHR
à l'autre. Les pénicillines A ont été les plus
utilisées, suivies des céphalosporines et de la
gentamycine.
Sur l'ensemble de la période d'étude, la quinine
a été prescrite dans plus de quatre cinquième des cas dans
les 03 CHR de même que les A.C.T.
11.4. Issue de l'hospitalisation des cas
de diarrhées aiguës
11.4.1. Part de mortalité pour diarrhées
aiguës infantiles dans la mortalité intra hospitalière
La répartition des proportions annuelles de
décès pour diarrhées aiguës parmi les
décès des services de pédiatrie des 03 CHR est
indiquée dans le tableau XVII.
Tableau XVII: Proportions de décès
pour diarrhées aiguës parmi les décès des services de
pédiatrie des 03 CHR de 2008 à 2011
Mode de sortie
|
CHR
|
Ouahigouya
|
Fada N'Gourma
|
Gaoua
|
Total
|
n/N
|
%
|
n/N
|
%
|
n/N
|
%
|
n/N
|
%
|
Décès
|
155/973
|
15,9
|
219/1149
|
19,1
|
110/373
|
29,5
|
484/2495
|
19,4
|
Sur 31118 enfants de moins de 15 ans hospitalisés pour
tous motifs et dans les 03 CHR, 2495 sont décédés au cours
notre période d'étude, soit une mortalité
générale de 8,0%. Les décès des enfants de moins de
05 ans hospitalisés pour diarrhées aiguës ont
représenté 19,4% de ces décès(Tableau XVI). La
mortalité intra hospitalière chez les enfants de moins de 05 ans
hospitalisés pour diarrhées aiguës a été de
29,5% au CHR deGaoua, 19,1% au CHR de Fada N'Gourma et 15,9% au CHR de
Ouahigouya. L'évolution annuelle de cette mortalité a
été en dents de scie aux CHR de Ouahigouya et Fada N'Gourma. Au
CHR de Gaoua, elle a diminué après un pic en 2009.
11.4.2. Issue de l'hospitalisation par CHR
La répartition des proportions de guérison et de
mortalité de 2008 à 2011 par CHR est présentée dans
le tableau XVIII.
Tableau XVIII: Proportions des issues de
l'hospitalisationpour diarrhées aiguës de 2008 à 2011 par
CHR
Mode de sortie
|
CHR
|
Ouahigouya
N=1590
|
Fada N'Gourma
N=1965
|
Gaoua
N=1216
|
Total
N=4771
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Guérison
|
1202
|
75,6
|
1513
|
77,0
|
1004
|
82,6
|
3719
|
78,0
|
Décès
|
155
|
09,7
|
219
|
11,1
|
110
|
09,0
|
484
|
10,1
|
CREN
|
113
|
07,1
|
168
|
08,5
|
64
|
05,3
|
345
|
7,2
|
Autres
|
120
|
07,5
|
65
|
03,3
|
38
|
03,1
|
223
|
4,7
|
La proportion de guérison des enfants de moins de 05
ans, hospitalisés pour diarrhées aiguës a été
de 78,0% sur l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011. Il n'a pas
été significativement différent d'un CHR à l'autre,
avec 82,6% au CHR deGaoua, 77,0% au CHR de Fada N'Gourma et 75,6% au CHR de
Ouahigouya.
La proportion de mortalité des enfants de moins de 05
ans, hospitalisés pour diarrhées aiguës a été
de 10,1% sur l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011. Il n'a pas
été significativement différent d'un CHR à l'autre,
avec 11,1% au CHR de Fada N'Gourma, 9,7% au CHR de Ouahigouya et 9,0% au CHR de
Gaoua.
11.4.3. Facteurs de l'issue de l'hospitalisation
La mortalité pour diarrhées aiguës de
l'enfant de moins de 05 ans, a été de 15,0% (136/909) chez les
malnutris et 4,7% (80/1683) chez enfants en bon état nutritionnel. Cette
différence est statistiquement significative (p<0,001).La proportion
de guérison a été de 41,5% (377/909) chez les malnutris
contre 92,5% (1557/1683) chez les enfants en bon état nutritionnel.
Cette différence est statistiquement significative (p<0,001).
La mortalité pour diarrhées aiguës de
l'enfant de moins de 05 ans, a été de 16,1% (264/1644) chez les
déshydratés.La proportion de guérison a été
de 66,1% (1086/1644) chez les déshydratés.
11.4.4. Poids des hospitalisations pour diarrhées
aiguës
La durée moyenne d'hospitalisation a été
de 5,0 jours au CHR de Ouahigouya [1-28 jours], 4,1 jours au CHR de Fada
N'Gourma [1-18 jours] et 4,6 jours au CHR de Gaoua [1-26 jours].
Le taux d'hospitalisation pour diarrhée aiguë
infantile a été de 61,5% au CHR de Fada N'Gourma, 57,5% au CHR de
Gaoua et 37,9% au CHR de Ouahigouya.
En moyenne, un 1/10ème des enfants de 0
à 15 ans hospitalisés est décédé sur
l'ensemble des 03 CHR de 2008 à 2011. Un 1/5ème ces
décès était dû aux diarrhées aiguës de
l'enfant de moins de 5 ans. Les proportions de mortalité chez les
enfants de moins de 5 ans hospitalisés pour diarrhées aiguës
étaient différentes d'un CHR à l'autre.
La proportion de mortalité chez les enfants
diarrhéiques ayant une malnutrition est significativement plus
élevée que chez ceux en bon état nutritionnel.
Deux tiers des hospitalisations au CHR de Fada N'Gourma, plus
de la moitié au CHR de Gaoua et plus d'un tiers au CHR de Ouahigouya ont
été causées par les diarrhées aiguës de
l'enfant de moins de 05 ans. La durée moyenne de séjour se situe
entre 4 et 5 jours dans les 3 CHR.
4. DISCUSSION
4.1. Limites de l'étude
Notre étude a porté sur la diarrhée
aiguë de l'enfant de moins de 05 ans hospitalisé sur la
période de 2008 à 2011. Elle a consisté à
l'utilisation de données retrouvées dans les dossiers
cliniques.
Le biais de sélection relatif à la
définition des cas en l'absence de diagnostic clinique pourrait
surestimer les effectifs. Néanmoins, plusieurs critères ont
permis de réduire la taille de la population ciblée afin de
n'inclure que les cas ayant une forte probabilité de diarrhée
aiguë. L'indisponibilité de certaines données telles que
l'âge, le sexe, le mode de sortie n'ont pas parmi d'inclure la
totalité des enfants de moins de 5 ans hospitalisés pour
diarrhées aiguës pendant la période d'étude. Le
manque de moyens d'investigation virologique des selles ne nous a pas permis de
juger de l'importance des virus dans la survenue des diarrhées
aiguës chez l'enfant.
Malgré ces limites et biais, les résultats
auxquels nous sommes parvenus, nous paraissent intéressants.
4.2Importance des
diarrhées aiguës chez les enfants de moins de 05 ans
3.2.1. Une morbidité
préoccupante
Les diarrhées aiguës chez l'enfant de moins de 05
ans ont représenté 15,3% des motifs d'hospitalisation dans notre
étude (Tableau V). Cette proportion était en augmentation
annuelle dans les services de pédiatrie des 03 CHR (Tableau VI). En
côte d'ivoire, l'UNICEF retrouvait pour la diarrhée infantile 12%
des motifs d'hospitalisation [3]. A Madagascar, on rapportait 15,9% de
morbidité diarrhéique infantile au niveau hospitalier [57]. La
morbidité diarrhéique des enfants de moins de cinq ans fait
partie des principales causes de mortalité de cette sous-population. Les
enquêtes démographiques et de santé au Burkina Faso (EDS)
de 1993 [51], 1998 [52], 2003 [53] et 2010 [54] avaient mis en évidence
trois faits majeurs : l'importance de ce phénomène, les
disparités régionales marquées et la persistance d'un taux
de prévalence élevé. Le danger représenté
par les maladies diarrhéiques s'explique d'une part par l'accès
limité de la population à l'eau potable, les carences en
matière d'assainissement et d'hygiène alimentaire et d'autre part
par le contexte tropical où les maladies infectieuses sont
légion.
La morbidité importante des diarrhées dans la
population et particulièrement en milieu hospitalier pose plusieurs
problèmes. Il pourrait s'agird'une inefficacité de la
stratégie actuelle de lutte contre les diarrhées dans les
formations sanitaires et dans la communauté. En effet, cette
stratégie met l'accent sur le traitement curatif afin de réduire
la mortalité que sur la prévention par la vaccination, les
conseils et l'amélioration des conditions de vie des enfants.
3.2.2. Des
tauxd'hospitalisationimportants
Le taux d'hospitalisation pour diarrhées aiguës de
l'enfant de moins de 05 ans, a été de 61,5% au CHR de Fada
N'Gourma, 57,5% au CHR de Gaoua et 37,9% au CHR de Ouahigouya. Grimpel en
France [32] de 1988 à 2001 a retrouvé un taux d'hospitalisation
des diarrhées aiguës entre 16,5 % et 21 %. Cette différence
de taux pourrait s'expliquer d'une part par le nombre de lits limité
dans nos CHR et d'autre part au nombre élevé des journées
d'hospitalisation. La durée d'hospitalisation élevée
pourrait être due à une gravité de la maladie au moment de
l'hospitalisation. Cette gravité pourrait s'expliquer par le recours
tardif aux soins et à l'association fréquente d'autres
pathologies aux diarrhées aiguës.
4.3 Epidémiologie
descriptive des cas de diarrhées aiguës
3.2.3. Facteurs
intrinsèques de la morbidité diarrhéique
3.2.3.1. Age
En moyenne, les diarrhées aiguës ont le plus
concerné les 12 à 35 mois (50,1%), suivis des 0 à 11 mois
(42,8%) (Tableau VII). Il n'y avait pas de différence significative
entre les 12 à 35 mois et les 0 à 11 mois. Salou au Burkina Faso
(55,5%) [92], FohomTayou au Mali (57,8%) [28], Coulibaly en Côte d'ivoire
(51%) [17],Maaroufi en Tunisie (46%) [47]ont retrouvé une
prédominance des cas de diarrhées aiguës chez les 0 à
11 mois. La prédominance des cas chez les 12 à 35 mois pourrait
s'expliquer par :
- L'autonomisation progressive et le contact fréquent
de l'enfant de plus d'un an avec l'environnement envoyant souvent à la
bouche tout ce qu'il trouve, pourraient expliquer l'incidence importante des
cas de diarrhées aiguës [2]. Au cas où cet environnement est
insalubre la diarrhée se fera de plus en plus fréquente.
- Les mauvaises pratiques du sevrage conduisent
également au risque de diarrhée aiguë. Les
difficultés d'accès à l'eau et à l'assainissement
conduisent à un manque d'hygiène corporelle et surtout
alimentaire des enfants augmentant le risque de diarrhée.
- De même, certaines pratiques alimentaires
discriminatoires privent les enfants après le sevrage d'aliments
constructeurs [58,66] tels que la viande, (riche en fer) [19,26], les produits
laitiers (riches en fer également, vitamine E, vitamine A et Zinc)
diminuant donc leur résistance face à la diarrhée [83].
Les 36 à 59 mois ont représenté environ
7% de notre échantillon. Les proportions de diarrhées aiguës
chez les 36 à 59 mois étaient significativement
inférieures de celles des 12 à 35 mois et de celles des 0
à 11 mois. Cette faible proportion pourrait s'expliquer par le
renforcement de l'immunité acquise de l'enfant grâce au contact
avec les germes et à la vaccination.
3.2.3.2. Sexe
Une prédominance du sexe masculin (57,9%) a
été retrouvée dans notre étude avec une
différence significative entre garçons et filles (Tableau VIII).
La prédominance des garçonsa également été
rapportée par Salou au Burkina Faso (58,1%) [92], FohomTayou au Mali
(56,7%) [28] et Rehbinder 60% [90] en France. La prédominance du sexe
masculin serait due à une grande sensibilité des garçons
aux infections et à la malnutrition bien que l'anthropométrie
moyenne soit peu différenciée entre filles et garçons
à cet âge [71,76]. En outre, des pratiques discriminatoires dans
le recours aux soins en faveur des garçons pourraient être mises
en cause. Elles seraient dues à la préséance du
garçon par rapport à la fille dans le choix des naissances, dans
le droit de succession et le droit de propriété mais aussi au
manque de pouvoir de décision des mères [100]. Ainsi donc `le
sexe est le support de différence psychologique, sociologique tout aussi
importante que les différences génétiques
elles-mêmes [41].
3.2.4.
Saisonnalité de l'évolution des cas de diarrhées
aiguës
3.2.4.1. Augmentation des cas en saison
pluvieuse
Dans notre étude, les périodes de fortes
proportions se retrouvent au CHR deGaoua : en Juin, Juillet et Août,
au CHR de Fada N'Gourma : en Juillet, Août, Septembre ; et au
CHR de Ouahigouya : en Aout, Septembre, Octobre. Nos pics de
diarrhées aiguës sont intervenus d'abord au CHR deGaoua, suivi du
CHR de Fada N'Gourma et de celui de Ouahigouya. Ces observations se rapprochent
de l'ordre d'installation de la saison pluvieuse au Burkina Faso, ces 03 CHR
étant situés dans des zones climatiques différentes.Soumah
et al [101] au Niger ont remarqué une fréquence
élevée des hospitalisations pour diarrhée durant les mois
de mai, juin, juillet avec un pic en juin correspondant au début de la
saison pluvieuse.La diarrhée aiguë a un profil saisonnier [70]. Les
températures élevées favorisent la multiplication des
bactéries dans les aliments non protégés et dans les eaux
stagnantes. Ensuite les fortes pluies et le vent facilitent leur dispersion et
leur diffusion. Des études ont révélé que le pic de
diarrhées bactériennes retrouvé pendant la saison chaude
pourrait s'expliquer par une sensibilité des bactéries au
changement de la température, de l'humidité, et de la
lumière favorisant leur multiplication et leur survie. Ceci aurait un
impact sur les réservoirs provoquant une augmentation de
l'excrétion puis de la durée de transmission [31,96]. Comme les
aliments constituent les véhicules de ces bactéries, tout ce
mécanisme a un impact sur le risque de transmission des maladies
d'origine alimentaire [23]. Ce qui explique, une plus grande morbidité
de la diarrhée aiguë en saison pluvieuse.
Nos 03 CHR se répartissent également dans les 03
zones de transmission du paludisme au Burkina Faso. Ce sont la zone de
transmission permanente (CHR de Gaoua), la zone de transmission
saisonnière longue (CHR de Fada N'Gourma) et la zone de transmission
saisonnière courte (CHR de Ouahigouya). Ainsi la résurgence du
paludisme, souvent accompagné de diarrhée, pendant la saison
pluvieuse (Figure 14) pourrait également être la cause de la forte
morbidité de la diarrhée dans cette période.
Une résurgence de cas de diarrhées aiguës
associées aux infections respiratoires aiguës (Figure n°15) a
été notée en Juillet (CHR de Gaoua), Septembre (CHR de
Fada N'Gourma) et Octobre (CHR de Ouahigouya). Ces périodes
correspondent au début de la saison pluvieuse dans nos
différentes zones climatiques. Des études ont
démontré que dans les régions tropicales et subtropicales,
le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) se développe en saison humide
particulièrement en début de saison pluvieuse [35,98,99,106]. La
résurgence de diarrhée en saison humide pourrait s'expliquer par
les IRA dues au VRS.
Les travaux champêtres sont l'occupation principale de
nos populations, surtout pendant la saison pluvieuse. De nombreux
ménages se déplacent ainsi des villes et de leurs
périphéries vers les villages et hameaux de cultures. Ce
changement de l'environnement immédiat s'accompagne d'une
dégradation des conditions de vie (promiscuité intra et inter
ménages), de difficulté d'accès à l'eau potable
(approvisionnement en eau dans les mares, rivières et puits
contaminés) et d'assainissement (inexistence d'un mode
d'évacuation des excréments et ordures) pouvant expliquer la
diarrhée.
Ainsi, la saison des pluies est une période de crise
où trois facteurs interviennent conjointement pour fragiliser la
santé des enfants. Premièrement, il s'agit de la période
de soudure avec une pénurie alimentaire et financière.
Deuxièmement, les maladies tropicales, notamment le paludisme et les
pneumopathies, se multiplient chez ces mêmes enfants dont la
résistance est déjà minée par la malnutrition.
Finalement, les parents, débordés par des travaux
champêtres, diminuent leur vigilance sur les enfants, les laissant
à la charge de frères ou soeurs, de voisins ou de personnes
âgées qui ne peuvent pas travailler dans les champs. Ce concours
de facteurs et les synergies biologiques et sociales qu'il traduit,
n'expliqueraient-ils pas, en partie, la particularité de la
mortalité infanto-juvénile africaine [72] ?
3.2.4.2. Diminution des cas en saison
sèche
Nous avons également noté une tendance globale
à la diminution de cas en période sèche (Figure n°11,
12, 13). Cependant des pics sont apparus aux mois de Janvier (CHR de Ouahigouya
et Fada N'Gourma) et Février (CHR de Gaoua). Ces pics pourraient
s'expliquer par une incidence élevée des IRA qui sont source de
diarrhée, au cours desdites périodes [102]. De plus, les
infections à rotavirus au Burkina Faso ont un caractère
saisonnier marqué sous forme épidémique durant la
période froide de Décembre à Janvier [10]. Sanou et al ont
retrouvé au Burkina Faso, 70,73% de cas de diarrhées aiguës
à rotavirus recensés entre décembre et février
[93]. Ces pics de diarrhées aiguës pendant la saison froide dans
notre étude pourraient également correspondre à des
épidémies de diarrhées à rotavirus. En effet,
contrairement aux diarrhées d'origine bactérienne, les
diarrhées d'origine virale sont plus fréquentes au cours des
saisons sèches et froides [86]. Cependant, cette saisonnalité est
plus marquée dans les pays à climat tempéré que
dans les pays tropicaux. Ces observations pourraient être dues aux
faibles variabilités climatiques dans les pays tropicaux par rapport
à celles des pays tempérés. La fréquence
élevée de rotavirus pendant la saison sèche s'explique par
une baisse de l'humidité et des précipitations favorisant
l'assèchement du sol. Cet assèchement augmenterait le transport
aérien de particules fécales sèches contaminées. Ce
changement pourrait favoriser également la formation de
poussières porteuses des substrats aux particules virales [45]. La
baisse des matières organiques pendant la saison sèche peut
également augmenter la quantité des particules dans l'air pouvant
contaminer l'eau ou les surfaces de l'environnement ou pouvant être
ingérées[45].
3.2.5. Qu'en est-il
des autres facteurs ?
D'autres facteurs démographiques de la morbidité
diarrhéique tels que le rang « un » de naissance [89] et
l'âge de la mère (moins de 20 ans) [20] ont été
incriminés dans la survenue de la diarrhée.
En plus des facteurs démographiques et
environnementaux, d'autres facteurs socio-économiques, socioculturels et
comportementaux pourraient expliquer la survenue de la diarrhée chez les
enfants de moins de cinq ans.
3.2.5.1. Facteurs socio-économiques
Une étude menée à Machakos au Kenya a
révélé une prévalence élevée de la
diarrhée attribuée à un niveau de vie précaire des
ménages. Aussi l'activité de la mère pourraitavoir selon
les cas une influence positive ou négative dans morbidité
diarrhéique [33].
3.2.5.2. Facteurs socio-culturels
Cette approche est centrée sur trois facteurs
principaux que sont la religion, le niveau d'instruction et l'ethnie de la
mère. Ces trois facteurs jouent un rôle important dans le
comportement sanitaire et nutritionnel des femmes en particulier, par
conséquent, influencent la santé de leurs enfants [89].
3.2.5.3. Facteurs comportementaux
Il s'agit d'éléments liés à
l'insalubrité du cadre de vie, aux habitudes des personnes responsables
des enfants, en rapport avec le recours aux soins et aux habitudes
nutritionnelles [20].
4.4Description et prise en charge
des cas de diarrhées aiguës
3.2.6. Les signes
cliniques et pathologies retrouvés chez les malades
Plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans ont
présenté de la fièvre (60,2%) et des vomissements (64,7%)
(Tableau X). Les 0 à 11 mois ont été les plus
concernés par ces signes dans l'ensemble des 03 CHR, suivis des 12
à 35 mois (Tableau XI). Sanou et al au Burkina [95] et Konaté au
Mali [40] ont également retrouvé des proportions
élevées de fièvre (83,6% et 91%) et de vomissements (62,4%
et 64%) chez les enfants présentant une diarrhée aiguë.
Cette tendance pourrait s'expliquer par le fait que les diarrhées
aiguës sont le plus souvent d'origine infectieuse dans nos régions
tropicales [5]. Elles s'accompagnent ainsi d'un syndrome infectieux dont la
fièvre et les vomissements sont les caractéristiques
essentielles. Toutefois le jeune âge doit aussi conduire à
rechercher d'une déshydratation.Si un tiers (34,4%) des enfants de moins
de cinq ans ont présenté une déshydratation (Tableau X),
les 0 à 11 mois (39%) ont été les plus concernéspar
ce symptôme dans l'ensemble des 03 CHR, suivis des 12 à 36 mois
(Tableau XI). Malan au Burkina Faso [48] et Konaté au Mali [40] ont
retrouvé des proportions de déshydratation respectivement dans
37% et 45,0% des cas. La diarrhée aiguë est la première
cause de déshydratation, probablement 90 % de l'ensemble.
L'évolution d'une diarrhée aiguë vers la
déshydratation peut se faire en quelques heures, surtout quand elle
survient dans le premier semestre de la vie ou chez des nourrissons immatures
[24].
Nous avons retrouvé 44,0% des enfants
diarrhéiques de moins de 05 ans ayant le paludisme (Tableau XII).
Konaté [40] et Diallo [22] au Mali ont trouvé 14% et 31%
d'association entre le paludisme et la diarrhée. La diarrhée
aiguë n'est pas un signe de gravité du paludisme. Néanmoins,
la déshydratation qu'elle occasionne pourrait favoriser l'apparition de
certains signes de gravité du paludisme (troubles de la conscience,
convulsions, collapsus circulatoire, insuffisance rénale) [21,81].
Environ 38,5% des enfants de notre échantillon avaient
une IRA associée à la diarrhée (Tableau XII). Malan [48]
au Burkina Faso avec 29,8%, Konaté au Mali avec 61% [40] et Sengorore au
Burundi avec 17,9% [97] ont retrouvé les I.R.A. associées
à la diarrhée aiguë. Les coïnfections diarrhée
aiguë et IRA, en particulier l'infection mixte respiratoire à VRS
et digestive à rotavirus est fréquente et donne lieu à des
tableaux cliniques plus sévères et à des évolutions
prolongées. On peut aussi constater des tableaux sévères
chez les enfants qui cumulent une otite moyenne aiguë et une
gastroentérite à rotavirus [81]. Ainsi dans un but pronostic, le
paludisme et les IRA doivent être recherchés chez l'enfant ayant
une diarrhée aiguë.
Le paludisme a été plus fréquemment
associé aux diarrhées aiguës de 0 mois à 59 mois dans
l'ensemble des 03 CHR. L'immunité pour le paludisme est longue à
acquérir. Dans nos régions où le paludisme est
endémique et la transmission stable, les adultes et les sujets
âgés sont relativement protégés par cette maladie
[49,103]. A travers, l'immunité passive que leur confèrent leurs
mères semi-immunes, les nourrissons seraient également
protégés du paludisme durant la première moitié de
leur première année de vie par les anticorps maternels. Cette
immunité s'estompe au cours du temps, et l'on observe chez l'enfant,
après le sixième mois de sa vie, une augmentation de la
sensibilité au paludisme. Cette période dure jusqu'à
environ neuf ans, selon les enfants. Ensuite, se développe
progressivement l'acquisition d'une immunité semi protectrice active
dite semi-immunité [49]. Ce processus immunologique pourrait expliquer
l'augmentation progressive de la proportion de paludisme de la tranche
d'âge des 0 à 11 mois à celle 36 à 59 mois.
Les IRAont moins fréquemment été
associées aux diarrhées aiguës de 0 mois à 59 mois
(Tableau XIII). Cette tendance pourrait s'expliquer par l'évolution de
l'immunité chez l'enfant. En effet, les IRA sont peu fréquentes
avant l'âge de 6 mois, grâce à l'immunité maternelle.
Cependant, elles atteignent leur niveau le plus élevé entre 6 et
11 mois après que ceux-ci aient perdu leur immunité passive.
Ensuite les IRA baissent régulièrement pour atteindre leur plus
faible niveau chez les 36 à 59 mois. En outre, le nourrisson est dans
l'incapacité de se débarrasser de ses sécrétions
nasales et pharyngées de par sa position longtemps couchée. Ceci
favorise la stagnation et l'accumulation de sécrétions pouvant
s'infecter.
La malnutrition (sévère et
modérée) a représenté 19% de notre
échantillon. Diagne et al [96] au Sénégal ont
rapporté des cas de diarrhées aiguës associées
à la malnutrition dans 9,11% des cas. Malan [48] et Salou [92] ont
respectivement rapporté 16,7% et 17,5% au Burkina Faso. Kangah et al
[38] ont rapporté 22% en Côte d'Ivoire. La relation
bidirectionnelle entre la malnutrition et la diarrhée constitue un
problème. En effet, la malnutrition diminue les défenses de
l'organisme et entraine une atrophie villositaire [8,18,104], favorisant la
survenue de la diarrhée. Quant aux épisodes diarrhéiques,
elles ont un impact sur le statut nutritionnel à travers la perte des
nutriments occasionnée. Ainsi, l'association de la diarrhée et de
la malnutrition crée un cercle vicieux fatal pour l'enfant.
Les maladies infectieuses telles que le paludisme et les IRA
représentent de problèmes de santé publique dans nos
régions tropicales. Les enfants de 3 mois et 5 ans en sont les plus
touchés, du fait de la faiblesse de leur immunité. Ainsi, la
diarrhée aiguë survient le plus souvent sur un terrain
fragilisé associé à des infections.
3.2.7. Le traitement symptomatique
La prescription de SRO a concerné 30,3% enfants de
moins de 05 ans, ayant une diarrhée aiguë (Tableau XIV). Aucune
supplémentation en zinc n'a été prescrite. Zoungranaau
Burkina Faso [108] a retrouvé 18,9% de prescription de SRO au cours des
diarrhées aiguës. Konaté [40] et FahomTayou [28] au Mali ont
rapporté respectivement 94% et 62,3% de prescription de SRO au cours des
diarrhées aiguës de l'enfant. Modica [68] en France a
retrouvé 50% de cas de diarrhées aiguës ayant reçu
d'une prescription de SRO. L'EDS 2010 au Burkina Faso a retrouvé 20% de
prescription de SRO et 0,4% de prescription de zinc [54]. Ces taux nous
paraissent insuffisants pour un médicament utile, recommandé,
facile et peu cher. Depuis 2004, l'OMS et l'UNICEF [75] recommande la nouvelle
solution de SRO à osmolarité réduite pour la
réhydratation des enfants atteints de diarrhée. On s'attendrait
donc à ce que 100% des enfants soient traités avec le SRO La
proportion très faible de prescriptions de SRO pourrait s'expliquer par
:
- l'utilisation abusive de la voie veineuse comme moyen de
réhydratation dans les hôpitaux. Ridde et al au Burkina Faso [91]
ont retrouvé des prescriptions des SRO plus élevées 44%
dans les formations sanitaires (CSPS) de la région du Centre-Nord. La
voie veineuse était jugée par les prescripteurs, plus sûre
et facilement quantifiable. Mais elle n'explique pas l'absence de prescription
de SRO à la sortie de l'hospitalisation.
- Bien que persuadés du bien-fondé des SRO,
certains agents de santé négligent sa prescription car
considérés comme trop simples («De l'eau, du sel et du
sucre», titrait le Lancet et, surtout, ils n'agissent pas sur le cours de
la diarrhée. Il n'est pas forcément évident, pour un agent
de santé, de prescrire un médicament dont il sait que les parents
peuvent considérer qu'il «ne fait rien». Cette dimension est
importante car, pour que les parents utilisent les SRO malgré cette
perception du médicament, il faut accompagner la prescription
d'explications, qui nécessitent du temps [28],
- la méconnaissance par les agents de santé, des
bienfaits du SRO et du zinc. En effet, jusqu'à présent le Guide
de Diagnostic et de Traitement (GDT) n'intègre pas l'association
SRO+zinc dans le traitement de la diarrhée. Il ne fait pas aussi
référence aux différents plans de traitement de la
diarrhée en fonction de la déshydratation [65],
- l'indisponibilité temporaire ou permanente du SRO.
Le zinc limite la durée et la gravité de
diarrhées aiguës et persistantes [1,8,46]. En outre, une
supplémentation en zinc à court terme (10 à 20 mg par jour
pendant 10 à 14 jours) réduit l'incidence de la diarrhée
pendant 2 à 3 mois [77]. L'absence de prescription de zinc dans notre
étude pourrait s'expliquer par l'indisponibilité temporaire ou
permanente de ce produit.
Nous avons retrouvé 12,2% de prescriptions
d'antidiarrhéiques. FoyomTayou [28] au Mali a en retrouvé dans
92,2% des cas. Le critère d'efficacité d'un médicament
anti-diarrhéique retenu par l'OMS est la réduction du
débit des selles d'au moins 30 % par rapport à un placebo [104].
Excepté le racécadotril (Tiorfan®), le seul
médicament à avoir démontré une diminution du
débit des selles [109], il n'existe pas de médicaments
actuellement disponibles qui répondent à ce critère. La
plupart n'ont que des effets symptomatiques sur l'aspect des selles et la
durée de la diarrhée. Ainsi pour l'OMS tout comme le Burkina
Faso, la prescription d'antidiarrhéiques n'a aucune place dans le
traitement de la diarrhée aiguë de l'enfant [77]. Dans notre
contexte cette pratique pourrait être due à un comportement
stéréotypé ou à un manque de formation des agents
de santé.
3.2.8. Le traitementantimicrobien
Les enfants diarrhéiques de moins de 05 ans, ont
reçu des prescriptions d'antibiotiques (95,6%) et des prescriptions
d'antiparasitaires/antimycosiques (85,9%) (Tableau XV). Les 03 premiers
antibiotiques prescrits ont été les pénicillines A, les
céphalosporines et la gentamycine (Tableau XVI). Zoungrana [108] au
Burkina Faso a retrouvé 88,18% de prescriptions d'antibiotiques, 70,07%
d'antipaludiques, 27,56% d'antihelmintiques et 13,38% d'antifongiques.
FoyomTayou [28] au Mali a retrouvé68,8% de prescriptions
d'antibiotiques. Les virus prennent une part importante dans la survenue des
diarrhées infantiles au Burkina Faso [93] :Cependant, la
majorité des cliniciens évoquent plutôt une
étiologie bactérienne [93]. Ce qui expliquela prescription
quasi-systématique des antimicrobienssans identification de
germes,même en milieu hospitalier. Les pathologies associées comme
le paludisme (44,0%) et les I.R.A. (38,5%) n'expliquent pas cette conduite. Les
cas nécessitant la prescription d'antibiotiques étaient 3,9% cas
de diarrhées sanguinolentes (Tableau IX), 12 cas
d'Entamoebahistolytica et 01 cas de Giardia lamblia. Ces
attitudes semblent être dues à des habitudes de prescriptions et
l'absence de schémas codifiés de prise en charge. Elles
créent ainsi le risque d'apparition d'antibio-résistance aux
germes couramment rencontrés.
4.5Evolution des cas de
diarrhées aiguës en milieu hospitalier
3.2.9. Les
différentes issues de l'hospitalisation
Dans notre étude, 78% des enfants de moins de 05 ans
ayant une diarrhée aiguë sont sortis guéris (Tableau XVIII).
Salou (77,7%) [92] et Sanou et al (86,6%) [94] au Burkina Faso ont
également retrouvés plus de 2/3 d'enfants guéris. Ces
proportions relativement importantes pourraient être dues à
l'évolution naturelle de la maladie. En effet, la diarrhée
aiguë est une maladie bénigne dont l'évolution
spontanée se fait vers la guérison en moins de quatre jours dans
90% des cas [81]. Nous avons retrouvé 10,1% de mortalité parmi
les enfants de moins de 05 ans ayant une diarrhée aiguë (Tableau
XVIII). Sanou et al ont rapporté 6,9% de décès pour
diarrhées aiguës au Burkina Faso [94] et Diagne et al 16,93% au
Sénégal [21].La mortalité pour diarrhées
aiguës chez les moins de 05 ans représentait 19,4% de la
mortalité intra hospitalière chez les moins de 15 ans (Tableau
XVII). A Madagascar, on rapportait 10,6% de mortalité au niveau
hospitalier pour les diarrhées aiguës chez les moins de 05 ans
[57]. La mortalité pour diarrhées aiguësoccupe une place
importante dans la mortalité au niveau hospitalier pédiatrique.La
banalisation de cette affection par les parents conduirait à un retard
de consultation et à une absence de sa prise en charge à
domicile.
3.2.10. Les facteurs de l'issue de l'hospitalisation
3.2.10.1. En ce qui concerne la
guérison
Notre étude retrouvait une proportion de
guérison de 78,0% sur l'ensemble de l'échantillon (Tableau
XVIII). Les enfants en bon état nutritionnel avaient une proportion de
guérison significativement plus élevée (92,5%) que chez
les malnutris (41,5%).Selon la littérature, la guérison à
la suite d'un épisode de diarrhée aiguë fait appel à
deux mécanismes [47]:
- le wash-out : accélération du
renouvellement des cellules de l'intestin et du transit intestinal en vue de
l'élimination des germes et/ou de leurs toxines,
- la réponse immunitaire.
Ces processus de réparation sont favorisés par
un bon état nutritionnel et l'absence de coinfection. Des auteurs ont
mis en évidence l'effet bénéfique de l'allaitement
maternel sur la guérison et l'amélioration de l'état
nutritionnel au cours de la diarrhée aiguë [34,39]. C'est pourquoi
un consensus se dégage conseillant la poursuite de l'allaitement
maternel, en alternant les prises de SRO aux tétées au cours de
la diarrhée [2,105].
La proportion importante de guérison dans notre
étude pourrait être due à la proportion plus
élevée des enfants en bon état nutritionnel par rapport
aux malnutris.
4.4.3.2 En ce qui concerne la mortalité intra
hospitalière
La mortalité pour diarrhées aiguës a
été de 10,1% (Tableau XVIII) dans l'ensemble de notre
échantillon. Cependant, il était de 15,0% chez les malnutris et
de 16,1% chez les déshydratés.Sanou et al [95] ont
retrouvé 12/17 décès chez les malnutris souffrant de
diarrhées aiguës. L'association malnutrition/diarrhée
constitue dans nos régions une préoccupation. Elle pose des
problèmes thérapeutiques car la déshydratation,
conséquence redoutable de la diarrhée est
sous-évaluée [22]. Les conditions d'hygiène, l'état
de vaccination, la gravité de la diarrhée à l'admission
(déshydratation, infection systémique à germes invasifs),
l'accès et la qualité des soins sont autant de facteurs pouvant
également assombrir le pronostic chez l'enfant ayant une diarrhée
aiguë en milieu hospitalier.
CONCLUSION
Les maladies diarrhéiques représentent un
problème majeur de santé publique qui touche surtout l'enfant de
moins de cinq ans. Cette étude nous a permis d'analyser la
diarrhée aiguë chez les enfants de moins de 5 ans aux CHR de
Ouahigouya, Fada N'Gourma et Gaoua. La répartition mensuelle des cas
montre des pics pendant la période hivernale et en saison pluvieuse
pouvant correspondre à la recrudescence de certaines maladies
infectieuses ou à des épidémies.
Les diarrhées font partie des maladies évitables
par l'application rigoureuse des soins de santé primaires en ce qui
concerne notamment l'éducation nutritionnelle et l'hygiène
alimentaire. Qu'elles occupent encore une place si importante parmi les causes
d'hospitalisations médicales et de décès des enfants est
une preuve qu'il y a encore beaucoup d'efforts à faire tant par les
pouvoirs publics que par les ménages pour éliminer les
comportements à risques et s'approprier les nouvelles directives de
traitement.
SUGGESTIONS
Au regard des résultats de l'étude, nous
pensons qu'il est nécessaire de proposer un certain nombre de
suggestions pour améliorer la prise en charge des diarrhées
aiguës en milieu hospitalier régional.
Aux Directeurs
Généraux des CHR de Ouahigouya, Fada N'Gourma et
Gaoua
Rendre disponible le SRO et le Zinc,
Assurer le recrutement d'agents de santé
spécialiste en pédiatrie,
Organiser des sessions de formations pour recycler le
personnel de la pédiatrie sur la prise en charge des diarrhées
aiguës selon l'O.M.S. et en nutrition appliquée.
Doter le laboratoire de matériel permettant
d'identifier les microorganismes fréquemment responsables de la
diarrhée.
Aux agents de santé
du service de pédiatrie
Bien remplir les dossiers médicaux,
Bien évaluer l'état d'hydratation,
Utiliser obligatoirement le SRO et le zinc au cours des
diarrhées aiguës,
Prescrire les examens de selles afin d'identifier les germes
avant toute antibiothérapie,
Impliquer des autres membres de la famille dans les
activités du service de pédiatrie.
A la population
(mères d'enfants de moins de cinq ans)
Respecter le carnet vaccinal de l'enfant,
Pratiquer l'allaitement maternel exclusif jusqu'à 06
mois,
Assurer une bonne hygiène vestimentaire et alimentaire
de l'enfant,
Disposer du SRO à domicile et savoir l'utiliser,
Savoir reconnaitre une diarrhée et débuter la
prise en charge à domicile,
Consulter l'agent de santé le plus proche en cas de
complications.
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ANNEXES
Annexen°1 :
Organigramme de prise en charge de la diarrhée chez l'enfant
Annexe n°2 : Antimicrobiens pour le traitement de
causes spécifiques de diarrhées.
Causes
|
Antibiotique(s) de choix a
|
Autre(s) possibilité (s)a
|
Cholera b,c
|
Doxycyline
Adultes: 300 mg en une prise unique
Tétracycline
Enfants: 12,5 mg/kg
4 fois par jour x 3 jours
Adultes: 500 mg 4 fois par jour x 3 jours
|
Erythromycine
Enfants: 12,5 mg/kg 4 fois par jour x 3
jours
Adultes: 250 mg 4 fois par jour x 3 jours
|
Shigelles
Dysenterie b
|
Ciprofloxacine
Enfants: 15 mg/kg
2 fois par jour x 3 jours
Adultes: 500 mg
2 fois par jour x 3 jours
|
Pivmecillinam
Enfants: 20 mg/kg 4 fois par jour x 5 jours
Adultes: 400 mg 4 fois par jour x 5 jours
Ceftriaxone
Enfants: 50-100 mg/kg 1 fois par jour IM x 2
à 5 jours
|
Amibiases
|
Métronidazole
Enfants: 10 mg/kg 3 fois par jour x 5 jours(10
jours pour les cas graves)
Adultes: 750 mg3 fois par jour x 5 jours (10 jours pour
les cas graves).
|
|
Giardiase d
|
Metronidazole
Enfants: 5 mg/kg 3 fois par jour x 5 jours
Adultes: 250 mg 3 fois par jour x 5 jours
|
|
a Sauf instructions contraires, toutes les doses
indiquées s'administrent par voie buccale. Si les médicaments ne
sont pas disponibles sous forme liquide pour donner aux jeunes enfants, il peut
être nécessaire d'arrondir les doses indiquées dans le
tableau.
b Pour le choix de l'antibiotique, il convient de tenir
compte du taux local de résistance aux antibiotiques.
c Un antibiotique est recommandé pour les malades
âgés de plus de 2 ans en cas de suspicion de choléra et de
déshydratation grave.
d Le tinidazole peut être administré en une dose
unique (50 mg/kg par voie orale; dose maximum 2g). On peut également
employer l'ornidazole en se conformant aux recommandations des fabricants.
|
Annexe n°3 : FICHE D'ENQUETE
Fiche
N°....................................
Année de la
collecte......................................
Nom de
l'enquêteur.........................................
Date de
l'enquête.....................................
CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
CHR
? Ouahigouya ? Fada N'Gourma
?Gaoua
Age(en mois).......................
Sexe
? Masculin ? Féminin
SIGNES CLINIQUES ET MALADIES ASSOCIEES
Mois de consultation
? Janvier ? Février ? Mars
? Avril
? Mai ? Juin ?
Juillet ? Août
? Septembre ? Octobre ? Novembre
? Décembre
Délai de consultation
? Moins de 7 jours
? Plus de 7 jours
Caractéristiques des selles
? Non sanguinolentes
? Sanguinolentes
Température > à 38°C
? Oui
?Non
Vomissements
? Oui
?Non
Déshydratation
? Oui
?Non
Etat nutritionnel
? Non précisé ? Bon état
nutritionnel? Malnutrition
Maladies associées
? Oui
?Non
Si oui :
? Paludisme
? Rougeole
? I.R.A.
?V.I.H
EXAMENS DES SELLES
Examen demandé
? Oui
?Non
Résultat de l'examen demandé
? Négatif
? Positif
Si positif, le(s)
microorganisme(s) identifié(s) :
? Bactérie(s)
? Parasite(s)
? Champignon(s)
? Virus
Nom des ou de l'agent
pathogène :
...............................................................................................................
PRESCRIPTIONS MEDICAMENTEUSES
Antidiarrhéiques
? Oui
?Non
SRO
? Oui
?Non
Zinc
? Oui
?Non
Antibiotiques
? Oui
?Non
Si oui, quelle(s) la (les)
classe(s) a été utilisée (s) ?
? Céphalosporines ?
Métronidazole ? Tétracyclines
? Pénicillines A
?Cotrimoxazole? Macrolides
? Gentamycine ?
Chloramphénicol ?Fluoroquinolones
Antipasitaires
? Oui
?Non
Si oui, quelle(s) la (les)
classe(s) a été utilisée (s) ?
? Quinine ? A.C.T.
?Azolés
Antimycotiques
? Oui
?Non
Si oui, quelle(s) la (les)
classe(s) a été utilisée (s) ?
? Nystatine
? Fluconazole
EVOLUTION
Sortie
? Guéri (e)
?
Décédé (e)
? Evadé (e)
? Décharge
? Transféré (e) au CREN
? Référé
(e)
RESUME
Au Burkina Faso, la
diarrhée occupe le troisième rang en termes de morbidité
et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Les
différentes enquêtes démographiques et de santé ont
mis en évidence une disparité régionale de la
morbidité diarrhéique. Cette étude avait pour objectif
d'améliorer les connaissances sur les diarrhées aiguës de
l'enfant de moins de 05 ans en milieu hospitalier dans 03 Centre Hospitalier
Régional (CHR) du Burkina Faso.
Elle s'est déroulée en rétrospective par
l'analyse des dossiers des enfants de moins de 05 ans hospitalisés de
2008 à 2011 dans les services de Pédiatrie des CHR de Ouahigouya,
de Fada N'Gourma et Gaoua.
Les enfants de moins de 05 ans hospitalisés pour
diarrhées aiguës ont représenté 15,3% des
hospitalisés. Le sexe masculin (57,9%) et la tranche d'âge de 0
à 35 mois (92,9%) ont été les plus concernés. On a
constaté une augmentation des proportions de cas de diarrhées
aiguës suivant l'installation de la saison pluvieuse dans les 03 CHR et
une diminution des cas pendant la saison sèche avec néanmoins des
pics. Par ordre d'importance les vomissements (64,7%), la fièvre (60,2%)
et la déshydratation (34,4%) ont été associés aux
diarrhées aiguës. Les 0 à 11 mois suivis des 12 à 35
mois ont été les plus concernés par ces différents
signes. Le paludisme a été la première affection
associée aux diarrhées aiguës avec 44%, il a
été le plus retrouvé dans la tranche d'âge des 36
à 59 mois. Les Infections Respiratoires Aiguës ont
été retrouvées dans 38,5%, elles ont le plus
intéressé les 0 à 11 mois. Aucun cas de virus. La
prescription de Sels de Réhydratation Orale (SRO) a été
faite dans 30,3% des cas, celle des antibiotiques dans 85,9% des cas. Les
pénicillines A des céphalosporines et de la gentamycine ont
été les plus utilisés. La mortalité pour
diarrhées des enfants de moins de 05 ans a représenté
19,4% de la mortalité intra hospitalière. Les malnutris ont
représenté 15,0% des décès. Le taux
d'hospitalisation pour diarrhée a varié entre 37% et 61% dans les
03 CHR.
L'élaboration et la diffusion d'un protocole de prise
en charge des diarrhées aiguës de l'enfant sont un impératif
pour d'une part augmenter la prescription du SRO-zinc et d'autre part
rationnaliser la prescription d'antimicrobiens afin d'éviter
l'émergence de résistance aux entéropahogènes.
Mots clés :
Diarrhée - Enfant - Hôpital- Burkina Faso
SUMMARY
In Burkina Faso, diarrhea ranks third in terms of morbidity
and mortality among children less than 5 years. Different demographic and
health surveys have highlighted a regional disparity of diarrheal morbidity.
This study aimed to improve knowledge on acute childhood diarrhea less than 05
years in a hospital setting in 03 Regional Hospital Centers (RHC) of Burkina
Faso.
It was conducted retrospectively by analyzing records of
children less than 05 years admitted from 2008 to 2011, in Pediatric services
of the Regional Hospital Centres of Ouahigouya, Fada and Gaoua.
Children under 05 years hospitalized for acute diarrhea
accounted for 15.3% of hospitalized. Males (57.9%) and the age of 0-35 months
(92.9%) were the most affected. There has been an increase in the proportion of
cases of acute diarrhea following the onset of the rainy season in the 03 HRC
and fewer cases during the dry season, with peaks. In order of importance,
vomiting (64.7%), fever (60.2%) and dehydration (34.4%) were associated with
acute diarrhea. The 0 to 11 months followed by 12 to 35 months have been the
most affected by these different signs. Malaria was the first disease
associated with acute diarrhea with 44%, it was the most found in the age group
of 36 to 59 months. Acute Respiratory Infections were found in 38.5%, they most
concerned the 0-11 months. No virus cases. The prescription of Oral Rehydration
Salts (ORS) was made in 30.3% of cases, the antibiotic in 85.9% of the cases.
Penicillin and cephalosporin A as well as gentamycin were most used. Diarrhea
mortality for children under 05 years accounted for 19.4% of intra-hospital
mortality. Malnourished represented 15.0% of deaths. The rate of
hospitalization for diarrhea varied between 37% and 61% within 03 RHC.
The development and dissemination of a protocol for the
management of acute childhood diarrhea are a must on the one hand to increase
the prescription of the ORS-zinc and secondly to rationalize antimicrobial
prescribing in order to avoid the emergence of resistance to
«entéropahogènes.».
Keywords: Diarrhea - Child - Burkina
Faso Hospital