Université Des Frères Mentouri
Constantine 1 Faculté des Lettres et des
langues Département des Lettres et langue
française
Mémoire de master
Parcours : Plurilinguisme et variation
linguistique
La place et la qualité du français dans
les domaines scientifiques : le cas du master 2 Chimie (Université
Des Frères Mentouri)
Présenté par : ZEKRI
Abdelghani Sous la direction de : BENDIEB ABERKANE
Mehdi
Membres du jury :
- Président : Dr. BITAT Farid Maitre de
conférences B
- Examinateur : BENSAKESLI Antar
Maître-assistant A - Rapporteur : BENDIEB ABERKANE
Mehdi Maître-assistant A
Année universitaire : 2015/2016
La place et la qualité du français dans
les
domaines scientifiques : le cas du master 2
chimie
(Université Des Frères
Mentouri)
|
DÉDICACE
II
À toute ma famille
Voulant vous faire connaitre deux années
passées loin de vous, j'ai écrit ce mémoire ; je vous
l'offre aujourd'hui en témoignage d'amour et de respect.
ZEKRI Abdelghani
III
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je remercie avec sincérité mon
directeur de recherche, BENDIEB ABERKANE Mehdi, d'avoir enrichi mes
connaissances, de m'avoir guidé et de m'avoir aidé durant la
réalisation de ce travail.
Je remercie aussi Professeur DERRADJI Yacine, responsable du
master plurilinguisme et variation linguistique, pour son enseignement, son
soutien, sa disponibilité et ses conseils tout au long de la
rédaction de ce mémoire.
Je tiens également à remercier le Professeur
ZETILI Abdeslam, qui m'a accordé un peu de son temps pour discuter
autour des divers aspects du travail.
Mes remerciements vont aussi aux membres du jury pour
l'honneur qu'ils m'ont fait en acceptant d'évaluer mon travail.
Je tiens en outre à mentionner le plaisir que j'ai eu
à étudier au sein du Département des Lettres et langue
française (Constantine 1), et j'en remercie ici l'ensemble des
enseignants et des responsables.
Je témoigne en plus ma reconnaissance aux responsables
de la bibliothèque du Département de Chimie pour leurs
implications dans ma recherche.
J'adresse ainsi mes remerciements à Yahia H., à
Farouk M. et à tous mes camarades pour leur bonne humeur à toute
épreuve.
Enfin, pour leurs encouragements et leur assistance aussi bien
matérielle que morale qui m'ont permis de faire ce mémoire dans
de bonnes conditions, j'adresse mes plus sincères remerciements à
ma fiancée, mes parents, mes soeurs, mes petits frères, et tous
mes proches et amis.
IV
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
ASPECT THÉORIQUE 6
I.1. L'usage des langues dans la communauté scientifique
6
I.1.1. L'évolution des langues dans la communauté
scientifique 7
I.1.2. L'enseignement supérieur en Algérie 9
I.1.3. La science et l'enseignement supérieur comme
champ
sociolinguistique 10
I.2. La notion de qualité de la langue 11
I.2.1. Définition 12
I.2.2. la qualité de la langue et la norme linguistique
14
I.2.3. La qualité de la langue et la variation
linguistique 15
I.2.4. Qualité et statut de la langue 16
CHAPITRE II MÉTHODOLOGIE 18
II.1. Pourquoi s'intéresser à la formation
scientifique ? 18
II.2. Méthode et objectifs de la recherche 19
II.3. L'analyse des mémoires 20
II.3.1. La grille d'analyse 21
II.3.2. Les outils de références 22
II.3.3. Le corpus 23
II.4. L'enquête par questionnaire 25
II.4.1. Le questionnaire : élaboration et collecte 26
II.4.2. L'échantillonnage 27
II.4.3. Grille d'analyse 27
CHAPITRE III ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES
30
V
III.1. le volet qualitatif 31
III.1.1. Orthographe d'usage 33
III.1.2. Choix lexicaux 35
III.1.3.Orthographe grammaticale 36
III.1.4. Syntaxe 38
III.2. Le volet quantitatif 39
III.2.1. Analyse générale 39
III.2.2. Analyse des résultats selon la
spécialité des mémoires 44
III.2.3. Analyse des résultats selon le sexe des auteurs
53
CHAPITRE IV ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
61
IV.1. Description et répartition de l'échantillon
61
IV.1.2. Répartition de l'échantillon par
spécialité 62
IV.1.2. Répartition de l'échantillon par sexe
62
IV.2. L'usage des langues dans la sphère de la formation
scientifique 63
IV.2.1. L'usage des langues dans la formation de base (en
licence) 64
IV.2.2. L'usage des langues dans la formation en master 65
IV.3. L'usage des langues dans la sphère de la production
scientifique 67 IV.3.1. L'usage des langues lors de la réalisation
de projets collectifs 68
IV.3.2. Les langues de programmation des outils de travail 68
IV.3.3. L'usage des langues dans les laboratoires de recherches
69
IV.4. L'usage des langues dans la sphère de la diffusion
scientifique 71
IV.4.1. Le choix des langues dans la lecture scientifique 71
IV.4.2. L'usage des langues dans la rédaction et
l'exposition
scientifiques 72
IV.4.3. L'usage des langues dans la vulgarisation scientifique
73
IV.5. L'usage des langues dans les communications ordinaires
75
IV.6. L'usage des langues dans le domaine de la chimie 76
IV.7. Opinions sur l'avenir du français dans le domaine
de la chimie 80
CONCLUSION GÉNÉRALE 82
VI
BIBLIOGRAPHIE 87
LISTE DES TABLEAUX 93
LISTE DES FIGURES 95
ANNEXE A LISTE DES MÉMOIRES ANALYSÉS
96
ANNEXE B TABLEAU RÉCAPULATIF DU NOMBRE
D'ÉCARTS PAR MÉMOIRE SELON LA CATÉGORIE ET SELON
LE
TYPE 100
ANNEXE C TABLEAU RÉCAPUTILATIF DES
POURCENTAGES
DES RÉPONSES PAR QUESTION 101
ANNEXE D QUESTIONNAIRE 102
RÉSUMÉ 105
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le contexte sociolinguistique algérien se
caractérise par la présence et/ou la concurrence de plusieurs
langues au sein des différents domaines de la vie sociale, politique et
scientifique. En plus des différentes variétés arabes
(l'arabe classique et les variétés régionales) et
berbères (kabyle, chaoui, m'zabi, tergui, etc.) se superposent les
langues étrangères : le français (un legs colonial),
l'anglais (qui s'est introduit dernièrement suite à
l'hégémonie américaine), l'espagnole et l'italien
(à des usages contextuels). Mais malgré tout, cette richesse
linguistique et culturelle est tant rejetée par la politique
linguistique adoptée par le pays, car seul l'arabe classique est
considéré comme langue nationale. En effet, certains auteurs,
à l'instar de F. Ounis, qualifient l'Algérie « de
véritable laboratoire dans l'étude du plurilinguisme »
(Ounis, 2012, p.87).
Hamel R-E rapporte que : « Le champ des sciences et
de l'enseignement supérieur a une valeur stratégique de premier
ordre pour toute communauté linguistique développée
». En Algérie, ce domaine est caractérisé par la
concurrence des langues dites scientifiques (l'anglais, le français et
l'arabe). Depuis l'indépendance, les activités techniques et
2
INTRODUCTION GÉNÉRALE
scientifiques étaient marquées par l'usage de la
langue française avec un degré d'utilisation significative,
pendant que l'arabe standard (langue nationale) dominait quelques domaines
appartenant aux sciences humaines et sociales ; tels que les jurisprudences
islamiques, la littérature arabe, l'histoire... Dernièrement,
suite à plusieurs facteurs - la mondialisation, l'officialisation de la
langue amazighe, le programme de réhabilitation des langues
étrangères, etc. - l'usage d'autres langues, telles que l'anglais
et le tamazight, a fini par s'introduire dans de nombreuses activités
scientifiques dont les auteurs sont les chercheurs universitaires
algériens. De plus, les pratiques linguistiques des universitaires
algériens n'obéissent à aucune charte ou loi. Ceci se
manifeste aujourd'hui par de différents usages linguistiques en faveur
de l'anglais qui est en train de gagner de l'espace dans le domaine
scientifique.
L'anglais prend de plus en plus de la place dans les pratiques
langagières des chercheurs scientifiques tant en Algérie que dans
d'autres pays. Ce phénomène est flagrant au niveau des sciences
exactes (mathématique, physique, chimie, informatique...) à
travers les publications et les communications scientifiques.
Suite à cette constatation, et en nous inspirant des
travaux de Rainer Enrique Hamel (2008a, 2008b et 2010) et de Jacques Maurais
(1999 et 2003), nous nous sommes intéressé à la place et
à la qualité de la langue française dans l'enseignement
supérieur en Algérie. Notre travail a pour intitulé "La
place et la qualité du français dans le domaine scientifique : le
cas du master 2 chimie (Université Des Constantine 1)".
Le choix du sujet a été fait suite à
plusieurs lectures autour des différentes branches de la
sociolinguistique. Mais aussi nous ne devons pas nier notre
intérêt à l'usage du français dans les milieux
scientifiques des universités algériennes,
précisément l'université de Constantine 1.
3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Notre problématique se compose de deux questions :
1) Quelle place occupe la langue française chez les
étudiants de deuxième année master Chimie,
université de Constantine 1 ?
2) Qu'en est-il de la qualité du français
écrit dans les mémoires de master ?
Ces questions nous incitent : à nous interroger sur
l'opinion des étudiants concernant l'avenir de la langue
française dans leur domaine d'étude ; et à nous demander
s'il y a une différence entre les niveaux de maitrise du français
écrit dans les mémoires selon les spécialités et
selon le sexe des auteurs.
Nous proposons comme hypothèses que dans la plupart des
universités du monde, les Sciences exactes (dont la chimie en fait
partie) se caractérisent par une réalité écrasante
qui se manifeste par l'emploi de l'anglais dans la majorité de leurs
activités scientifiques. Mais à l'université de
Constantine, l'utilisation de l'anglais se limite au champ de la publication
des articles, car les autres langues (le français et l'arabe standard)
ont une tendance à occuper le champ de l'enseignement et parfois
même celui de la diffusion (séminaires, mémoires,
thèses, rencontres scientifiques...). De plus, il y a l'arabe dialectal
qui vient bousculer toutes ses langues par des pratiques
réservées aux discussions orales. Quant à la
qualité de la langue française, elle est très proche de la
norme standard. Il peut y avoir surement des écarts linguistiques par
rapport à la norme, mais ils ne sont pas très
éloignés.
En ce qui concerne nos objectifs, et en suivant une approche
purement sociolinguistique, il convient d'abord d'évaluer la
qualité du français écrit dans quelques mémoires de
master soutenus en juin 2015 au niveau du Département de Chimie. Et
ensuite, faire une description de l'état des langues en usage dans les
différentes activités scientifiques et techniques dans le domaine
de la chimie (la rédaction des mémoires, l'enseignement, la
4
INTRODUCTION GÉNÉRALE
consultation des ouvrages et des articles, les communications,
les travaux de laboratoire...).
La problématique posée supra nous conduira
à apporter de nouvelles connaissances sur l'usage des langues, puisque
la place qu'occupe le français dans les activités d'enseignement
et de recherches scientifiques a certainement une influence sur la
qualité de l'expression écrite chez les étudiants du
Département de Chimie. Cependant, les études déjà
faites sur l'emploi des langues dans les domaines scientifiques se contentaient
d'étudier la concurrence des langues entre français-arabe et/ou
français-anglais (Ounis, 2012), ou bien sur les représentations
linguistiques (Sahki, 2013 et Atmani, 2011).
Afin de répondre aux questions de notre
problématique, nous allons mener deux études. Dans la
première étude, il s'agira d'une analyse linguistique de vingt
mémoires de master. Au total, 963 pages ont été
analysées et près de deux-mille écarts linguistiques ont
été détectés. En classant ces écarts selon
la spécialité et le sexe des auteurs, nous allons obtenir une
idée sur la catégorie et le type de faute commise selon le genre
et la spécialité des étudiants. Quant à la seconde
étude, elle s'appuiera sur une enquête par questionnaires
écrits menée auprès de cinquante étudiants de
deuxième année master chimie. À l'aide des réponses
obtenues, nous allons déterminer la place qu'occupe la langue
française dans le domaine de la chimie.
Le présent travail sera composé de quatre
chapitres. Dans le premier chapitre, nous commencerons par un rappel historique
de l'usage des langues dans la communauté scientifique, d'abord au
niveau mondial puis au niveau national. Ensuite, nous présenterons
quelques notions clés sur l'usage des langues dans le domaine
scientifique et sur le concept de qualité de langue et sa relation avec
les notions de norme et de variation linguistiques. Dans le
5
INTRODUCTION GÉNÉRALE
deuxième chapitre, nous exposerons les choix
méthodologiques adoptés lors de la réalisation de cette
recherche afin d'atteindre nos objectifs. Dans le troisième chapitre,
nous analyserons la qualité du français écrit à
partir des écarts linguistiques relevés. Enfin, le dernier
chapitre qui sera consacré à l'analyse de l'enquête par
questionnaire.
ASPECT THÉORIQUE
Ce chapitre présente un état des lieux sur
l'usage des langues dans le domaine scientifique au niveau universel puis au
niveau national, suivi d'une réflexion sur le modèle
sociolinguistique développé par Hamel (2008a ; 2008b) portant sur
l'utilisation des langues dans le champ scientifique. Ainsi, dans ce chapitre,
il sera question de notions et de concepts clés (tels que la
qualité de la langue, la norme, la variation, etc.) permettant
d'inscrire notre recherche dans une discipline qui a tant insisté sur le
fait que la langue est un acte social.
I.1. L'usage des langues dans la communauté
scientifique
Les scientifiques essayent toujours d'influencer les autres et
de s'imposer en tant que détenteurs du savoir. Cette
réalité a causé l'émergence de véritables
luttes linguistiques au sein même des différents champs
scientifiques, tout en assurant l'évolution de la science (Bourdieu,
1975, p.96). En fait, le conflit scientifique constitue un lieu de concurrence
entre
7
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
les langues du savoir qui permet à l'un de ses
pôles de s'emparer de l'autorité scientifique.
I.1.1. L'évolution des langues dans la
communauté scientifique
Selon Walter Henriette (1996), au IIIe
millénaire av. J-C., le sumérien fut la première langue
savante durant plusieurs siècles. Les textes sumériens
étaient souvent des textes astronomiques, mathématiques ou
médicaux. Ensuite, ce sont les langues de Babylone et d'Égypte
qui ont pris le relais de la langue de Sumer, avant que le statut de langue
savante se transmette à l'akkadien lors du IIe
millénaire avant notre ère. Au VIe siècle av.
J-C., c'est au tour des Grecs de s'emparer de l'autorité scientifique.
La langue de Platon, d'Aristote, de Socrate, d'Archimède, etc. a
longtemps servi de langue véhiculaire au sein de la communauté
scientifique ; également pendant l'hégémonie romaine qui
s'est intéressée à la conquête d'autres territoires
plus qu'à l'acquisition du savoir.
Puis, c'est aux savants arabes, à l'instar d'Albucasis,
Avicenne, Averroès et Al-Khawarizmi, qui ont permis à leur langue
de jouer le rôle de langue scientifique du VIIIe jusqu'au
XVe siècle (la chute de l'Andalousie). Et puis en partant de
la langue arabe, les savants latins ont traduit la pensée des Arabes
pour en développer des centres de diffusion scientifique (Italie,
France, Allemagne, Grande-Bretagne).
Ensuite, pendant la Renaissance, plusieurs savants de
différentes nations européennes commencèrent à
écrire avec leurs propres langues ; tels que Descartes, en France, et
Francis Bacon, en Grande-Bretagne. Mais c'est la langue française qui
réussit à marquer sa prédominance durant le
XVIIIe siècle. Les auteurs français du Siècle
des lumières (Molière, Voltaire, Diderot, Alembert) ont
attiré vers la langue française un grand nombre de scientifiques
grâce à leurs succès tant en France qu'à
l'étranger. En
8
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
Allemagne, par exemple, la majorité des mémoires
étaient rédigés en langue française.
Et pour finir, au début du XXe
siècle, selon Hamel, le champ scientifique était marqué
par un modèle plurilingue : « Trois langues, l'allemand,
l'anglais et le français se partageaient le champ de la science. Chacune
prédominait dans certaines disciplines : le français en droit,
médecine et sciences politiques, l'anglais en économie et
géologie, l'allemand en médecine, chimie et philosophie
» (Hamel, 2008a, p.87). Mais malheureusement, suite à la
suprématie anglo-américaine, la situation des langues dans les
domaines scientifiques passa d'un plurilinguisme intercommunautaire à un
monolinguisme marqué par l'hégémonie de la langue
anglaise. Hamel ajoute aussi (Ibid., p.88) qu'à la fin du siècle
passé (le XXe siècle), l'ensemble de la diffusion
scientifique en langue anglaise était de 82 % en sciences sociales et
humaines et de 90 % en sciences naturelles.
Nous pouvons conclure qu'au cours des derniers
millénaires, les principales langues véhiculaires de la science
se sont succédé du sumérien à l'anglais, en passant
par le grec, l'arabe, le latin et les différentes langues nationales (le
français, l'allemand, l'italien, le russe). L'évolution de la
situation des langues dans le champ scientifique a longtemps été
marquée par un usage plurilingue jusqu'à l'arrivée de
l'anglais qui occupa à lui seul à peu près la
totalité des domaines scientifiques.
Après ce survol historique de la situation des langues
dans la communauté scientifique universelle, il est important de faire
un état des lieux sur l'emploi des langues dans l'enseignement
supérieur en Algérie.
9
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
I.1.2. L'enseignement supérieur en
Algérie
En Algérie, l'enseignement supérieur a toujours
été marqué par une prédominance de la langue
française. Cette prédominance a tant été
concurrencée par d'autres langues : en premier lieu l'arabe et puis
l'anglais. Aujourd'hui, une certaine régression de la langue
française est remarquée chez les universitaires algériens,
tant au niveau de sa maitrise qu'au degré de son utilisation. En effet,
un grand nombre d'étudiants de médecine et de sciences techniques
échouent dans leurs études supérieures parce qu'ils ne
maitrisent pas correctement la langue française.
Malgré l'intensité de la politique
d'arabisation, le français a réussi à conserver sa place
dans l'enseignement supérieur. L'Article 37 de la Loi n°91-05 du 16
janvier 1991 portant généralisation de l'utilisation de la langue
arabe exige que : « L'enseignement dans la seule langue arabe, au
niveau des établissements et instituts d'enseignements supérieurs
prendra effet à compter de la première année universitaire
1991-1992 et se poursuivra jusqu'à l'arabisation totale et
définitive au plus tard le 5 juillet 1997. » (1991, p.41).
Cependant, cette loi est totalement négligée ; puisque le
français a gardé son statut de langue d'enseignement et de
formation dans la plupart des filières scientifiques. De plus, Leclerc
(2015a) apporte que, en Algérie, « le français exerce
toujours une fonction privilégiée dans l'enseignement
supérieur et technique, alors que les cours sont essentiellement offerts
en français ; seules les filières des sciences humaines et
sociales étant enseignées en langue arabe. ». Mais un
peu plus bas, le même auteur ajoute que les communications ordinaires
entre les différents membres (étudiants, professeurs et agents de
l'administration) de la communauté scientifique algérienne se
font très souvent en arabe algérien et peu fréquemment en
français.
10
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
Quant à la langue anglaise (première langue
scientifique), son introduction dans le contexte sociolinguistique
algérien durant les années quatre-vingt-dix, où elle a eu
l'opportunité d'être enseignée dès la
quatrième année primaire au même titre que la langue
française, a échoué. Elle n'a eu aucune chance devant un
français ancré dans la réalité sociolinguistique
algérienne (Derradji, 2001 ; Ounis, 2012). En dépit de
l'échec de cette expérience, l'anglais n'a fait que de gagner de
la place au sein de l'enseignement supérieur du pays. D'abord, à
l'aide des partisans de la politique d'arabisation qui visent la promotion de
la langue anglaise (Baala-Boudabia, 2012, p.267). Ensuite, suite à la
demande des chercheurs algériens qui ne cessent de constater la
dominance de la langue anglaise dans les manifestations scientifiques
internationales. Enfin, grâce au développement des
coopérations américano-algériennes en proposant,
premièrement, des échanges culturels entre les universités
des deux pays, et deuxièmement, une formation dans les
universités américaines aux meilleurs bacheliers algériens
(Ibid., 2012, p.269).
À partir des deux situations scientifiques
présentées supra (la situation internationale et la situation
algérienne), nous constatons une certaine tendance, au sein de toute
communauté scientifique, à favoriser l'emploi de l'anglais comme
seule langue scientifique. Cette tendance vers le monolinguisme conduit
inévitablement, à reléguer les autres langues (le
français, l'allemand, le russe, l'arabe...), donc leurs
communautés, à un second rang. En gros, ce qui veut dire rendre
ces communautés dépendantes de la langue et de la
communauté anglaises (Hamel, 2008a, p.87).
I.1.3. La science et l'enseignement supérieur comme
champ sociolinguistique
En partant de l'idée que le langage est l'outil
principal de toute activité scientifique, Hamel (2008a ; 2008b)
conceptualise un modèle
11
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
sociolinguistique visant la description des usages et des
dynamiques linguistiques dans les différents domaines et sous-domaines
propres au champ scientifique.
D'un point de vue sociolinguistique, le champ scientifique
constitue un ensemble de situations de communication réparti en trois
sphères distinctes. Premièrement, la sphère de la
recherche scientifique (la production) : elle englobe l'ensemble des
communications générées par les situations
d'exécution et d'élaboration des projets de recherche (par
exemple, les discussions dans les laboratoires). Deuxièmement, la
sphère de diffusion (ou de circulation), qui comprend les communications
liées aux expositions et à la vulgarisation des résultats
(comme les publications d'ouvrages ou d'articles, les congrès, les
conférences, etc.). Troisièmement, la sphère de la
formation scientifique, c'est-à-dire les interactions produites par les
situations d'enseignement (Hamel, 2008a, p.92 ; Hamel, 2008b, p.196).
I.2. La notion de qualité de la langue
La notion de qualité de la langue a longtemps
été négligée par les linguistes. À part au
Québec, où elle a toujours été de première
importance (précisément au Conseil de la langue française)
en vue de protéger le français et de sauvegarder sa
pureté. En réalité, cette notion fait appel, à la
fois, à des critères linguistiques, tels que le respect des
règles grammaticales, la clarté et la cohérence de
l'énoncé, l'esthétique... et extralinguistiques, comme
privilégier un parler par rapport à un autre, le recours à
telle ou telle variété, le respect des tabous religieux et
sexuels, etc.
12
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
I.2.1. Définition
Il existe plusieurs définitions de la notion de
qualité, car celle-ci se définit en fonction des
paramètres sur lesquels est construite l'évaluation. D'ailleurs,
lorsque l'on évoque la notion de qualité de la langue, il faut
savoir par rapport à quelle langue la mesurer, de quelle langue en
est-il question (langue écrite/langue orale) et de quel type de
communication s'agit-il ? (individualisée/institutionnalisée,
pour reprendre les qualificatifs de J-C. Corbeil).
Pour ce qui est du linguiste Pierre Chantefort, dans un
colloque portant sur la qualité de la langue au Québec en 1979,
il distingue deux types de qualité tout en affirmant qu'il inscrit son
initiative dans une approche générative-fonctionnelle
(l'école chomskyenne). Il apporte qu'il existe deux sens de la notion de
qualité : « D'un côté la qualité est la
conformité à un ensemble de règles qui rendent compte des
énoncés grammaticaux d'une langue et excluent les autres, c'est
la qualité intrinsèque ou norme objective ; de l'autre, la
qualité se rapproche du sens qu'a ce mot dans la langue de tous les
jours, par exemple quand on parle de « bon français » ou
« de langue correcte », c'est la qualité externe que recouvre
largement la notion de norme sociale. » (1980)
Pour le premier type, « la qualité
intrinsèque », qui repose sur la notion chomskyenne de
grammaticalité, consiste à conserver les énoncés
appartenant au français (qui respectent les règles normatives) et
à rejeter ceux qui n'appartiennent pas au français. Chantefort
ajoute que la grammaticalité dépend à la fois de la
compétence et de la performance. En effet, la compétence renvoie
au jugement de grammaticalité porté par le locuteur sur
l'énoncé en fonction de sa conformité par rapport au
respect des règles grammaticales. Quant à la performance, elle
porte sur le jugement d'acceptabilité de l'énoncé. Ce
jugement fonctionne par degré, car il dépend
13
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
à la fois de la grammaticalité et des
règles définies par la situation de communication (langue
écrite ou orale, relations entre les interlocuteurs, etc.). Ainsi,
l'énoncé « Je vous ordonne de sortir de la salle tout de
suite ! » émis par un élève dans une
école en s'adressant à son enseignant est grammatical du point de
vue des règles normatives, mais non acceptable du point de vue de la
situation de communication.
En ce qui concerne le second type, « la qualité
externe », il se détermine par rapport à la norme sociale,
celle qui est valorisée par les individus et est estimée comme le
bon usage. Selon Chantefort, le bon usage est souvent justifié par des
considérations sociales, historiques, littéraires, logiques et/ou
esthétiques.
Quant au sociolinguiste Jacques Maurais, il envisage une
définition de la notion de qualité de la langue en partant de la
dichotomie saussurienne langue/parole (ou discours). Maurais constate que ce
qui apparait dans la réalité linguistique sont les discours et
non pas la langue au sens saussurien. De ce fait, il déduit que la
qualité doit porter : « Sur la parole, sur les discours,
c'est-à-dire sur les productions linguistiques réelles et non sur
le système de signes qui existe dans la conscience de tous les membres
d'une communauté linguistique. » (Maurais, 1999, p.37).
D'où, l'évaluation de la qualité d'une langue ou d'une
variété doit obligatoirement faire recours, en plus des
critères d'ordre grammatical, à des critères d'ordre
social comme le prestige littéraire ou historique.
Généralement, la qualité de la langue
peut se définir comme : « Un faisceau de paramètres
linguistiques en interrelation. Ce faisceau est lié à la
situation de communication. Les situations de communication sont diverses et
donnent lieu à plusieurs usages. Il n'y a donc pas une qualité,
mais plusieurs, à l'aune desquelles les usages se mesurent. Certains des
paramètres concernent le système linguistique, ses composantes et
ses
14
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
règles. D'autres relèvent de la norme
prescriptive, qui est elle-même fondée sur les normes
évaluatives des locuteurs. » (Tremblay, 1996, p.13). Cette
définition tient compte de la situation de communication tout en
consistant à mesurer les qualités d'une variété
à l'aide de critères linguistiques et épilinguistiques.
Une autre définition de la notion de qualité qui
manque peut-être de généralisation, car elle
s'intéresse à la qualité du français écrit.
BUREAU définit la qualité de la langue française comme :
« Un emploi conforme aux conventions linguistiques qui
régissent le code du français écrit. Il faut entendre par
conventions linguistiques non pas un ensemble de règles imposées
par une « élite » ou dictées par le « génie
» de la langue, mais bien les conventions de fait qui constituent en
quelque sorte, par rapport au sujet, le passé de la langue et qui sont
nécessaires pour assurer la communication et/ou l'expression dans cette
langue. » (Cité par Maurais, 1999, p.36)
I.2.2. la qualité de la langue et la norme
linguistique
Laur (2002, p.149) affirme que : « La notion de
« qualité » n'a de sens en linguistique que par rapport
à une norme, laquelle est linguistiquement arbitraire, mais socialement
motivée. [...] aucune langue et aucun parlé ne
pourraient être jugés ou évalués sans repère
social. La forme linguistique d'un parler ne prend donc de sens que si une
valeur sociale lui est attribuée. Plus un parler s'écarte de la
norme, moins on lui accorde le sceau de la « qualité ».
»
MOREAU (1997) distingue plusieurs types de normes parmi
lesquels les normes de fonctionnement et les normes prescriptives.
Premièrement, les normes de fonctionnement (dites aussi
normes objectives) qui constituent l'ensemble des usages linguistiques que
partage un groupe d'individus. L'examination des normes de fonctionnement
15
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
consiste à identifier les valeurs, les situations et
les combinaisons des unités employées (MOREAU, 1997, p.218). Par
conséquent, cette examination permet de ressortir les écarts
entre deux ou plusieurs variétés et d'en évaluer la
qualité.
Deuxièmement, les normes prescriptives (ou
sélectives) qui consistent à déterminer un ensemble de
normes objectives (donc une variété) comme étant le «
bon usage ». L'ensemble des critères valorisés peuvent
être proprement linguistiques, comme, le choix de l'emploi le plus
logique, le plus esthétique, le plus fonctionnel, etc. ; comme ils
peuvent être extralinguistiques, par exemple, sélectionner une
variété propre à un groupe précis selon des causes
historiques, littéraires, traditionnelles, culturelles, identitaires,
etc. (Ibid., pp.219-220). Ce qui fait qu'on peut mesurer les écarts
d'une variété par rapport aux pratiques normatives.
I.2.3. La qualité de la langue et la variation
linguistique
Selon Maurais (1999, p.49), « La notion de
qualité de la langue n'acquiert donc tout son sens que lorsque l'on
prend en compte les zones de variation. » En effet, le concept de
qualité peut s'appliquer aux différentes variétés
d'une langue afin de mesurer leurs écarts par rapport à la
norme.
À vrai dire, la sociolinguistique nous enseigne qu'il
existe trois types de variations (Calvet, 1993, p.61 ; MOREAU, 1997, p.284).
D'abord, la variation diatopique (géographique) qui se manifeste par une
différenciation au niveau des unités linguistiques d'une langue
selon les régions. Par exemple, le phonème /r/ se prononce de
plusieurs façons distinctes en fonction de la région
géographique : [K] (le r fricatif) en France et [r] (le r roulé)
en Afrique. Ensuite, la variation diastratique (sociale), qui s'explique par
les diverses pratiques langagières en fonction des classes sociales.
À titre illustratif, les choix lexicaux des hommes diffèrent de
ceux utilisés par les femmes. Généralement, le vocabulaire
employé par les hommes est plus
16
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
vulgaire et moins étendu que celui des femmes. Et
enfin, la variation diachronique qui renvoie aux différentes variables
présentes entre deux ou plusieurs générations. Ainsi, la
langue de Molière (le français du XVIIe siècle)
diffère de celle de Victor Hugo (le français du XIXe
siècle).
Néanmoins, en plus des variétés
géographiques, sociales et historiques, il faut prendre également
en considération les niveaux et les registres de langue.
D'abord, les niveaux de langue qui se définissent en
fonction de la capacité intellectuelle de l'émetteur. Grevisse et
Goosse (2006, p.11) distinguent trois niveaux de langue : le niveau
intellectuel, le niveau moyen et le niveau populaire. Quant aux registres de
langue, ils renvoient aux situations de communication. Il y a le registre
familier (qui correspond aux situations familiales), le registre courant (celui
qui est appris à l'école et propre aux situations ordinaires) et
le registre soutenu (employé dans les situations de communications
écrites, qui se caractérise par son respect à la norme
prescriptive).
Or, comme toutes les langues possèdent des variations
linguistiques, elles possèdent également « un noyau dur
» (Corbeil, 1980), c'est-à-dire « ce qui fait, par
exemple, que le français n'est pas l'anglais ou le wolof. »
(Ibid.) Ce noyau est composé d'un ensemble de critères
linguistiques permettant de mesurer les écarts des différentes
variations linguistiques. Et une fois les variations sont
évaluées, ceci nous accorde un continuum composé d'un
ensemble de variables linguistiques classées et ordonnées en
fonction de leurs écarts par rapport au bon usage (au noyau dur).
I.2.4. Qualité et statut de la langue
En réalité, le statut qu'occupe une langue va
toujours de pair avec la notion de qualité. Toute loi portante sur
l'utilisation d'une langue est
17
CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
impérativement suivie d'une description de la
qualité exigée. À titre illustratif, l'Article 3 de la Loi
n°91-05 du 16 janvier 1991 portant généralisation de
l'utilisation de la langue arabe en Algérie qui prétend la
transcription de la langue arabe uniquement en alphabet arabe ; et qui oblige
toute institution (privée ou publique) à participer à la
promotion et à la protection de l'arabe tout en vigilant à sa
pureté et à sa bonne utilisation (Journal officiel de la
République algérienne, 1991, p.39). De ce fait, et de même
que le statut d'une langue, le modèle considéré comme le
plus correct et le plus valorisé est très souvent imposé
par les détenteurs du pouvoir politique et culturel. En contrepartie,
dans l'aménagement du statut d'une langue qui se fait aux moyens de
recommandations juridiques et législatifs ; l'aménagement de la
qualité d'une langue, pour être efficace, doit être
accompagné d'outils langagiers tels que les dictionnaires, les livres de
grammaire, les ouvrages d'apprentissages...
En réponse à ce qui a été
développé plus haut, on peut parvenir à la constatation
faite par Maurais (1999, p.61) que « la notion de qualité de la
langue n'est pas vraiment une notion linguistique, mais plutôt
sociologique ou sociolinguistique. » Parce qu'elle renferme à
la fois divers concepts marqués dans un courant considérant la
langue comme fait social.
Avant de passer au chapitre suivant, nous rappelons que dans
les pages précédentes il a été question de notions
clés permettant d'inscrire notre travail dans le domaine des sciences du
langage. En premier lieu, nous avons décrit l'usage des langues dans la
communauté scientifique universelle puis algérienne. En second
lieu, nous avons évoqué le modèle de R-E Hamel qui vise la
promotion du plurilinguisme au sein des domaines scientifiques. En
troisième et dernier lieu, nous avons défini la notion de
qualité de la langue et expliqué ses rapports avec d'autres
concepts appartenant à la sociolinguistique.
Malgré la domination totale de l'anglais au niveau de
la communauté scientifique universelle ; en Algérie, cette
domination reste limitée compte
CHAPITRE II
MÉTHODOLOGIE
Dans ce chapitre, nous exposerons les aspects
méthodologiques adoptés lors de la réalisation de notre
étude. En commençant d'abord par expliquer notre
intérêt envers le domaine scientifique, nous allons justifier les
méthodes suivies afin d'atteindre nos objectifs.
II.1. Pourquoi s'intéresser à la formation
scientifique ?
En Algérie, la question de l'usage des langues dans les
domaines scientifiques est d'une grande importance en raison du recul de la
langue française tant attesté par les médias que par les
sociolinguistes. Ce recul est certes dû en premier lieu aux facteurs
politiques, à titre d'exemple la promotion de la langue arabe, et en
second lieu aux facteurs économiques et scientifiques régis par
l'hégémonie américano-anglaise.
19
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
tenu du poids que possède le français. Vient
s'ajouter à cela le pouvoir que détient la langue arabe; et la
prédominance des dialectes algériens dans la vie quotidienne. En
1991, une loi portant généralisation sur l'utilisation de la
langue arabe oblige les institutions étatiques et privées
à promouvoir et à protéger la langue arabe. Cependant,
cette loi n'est prise en considération par aucune université
algérienne. Ce qui fait qu'on ne sait pas comment se présente
aujourd'hui l'usage des langues (le français, l'anglais et l'arabe) dans
les domaines scientifiques. Ainsi, cet enjeu linguistique, présent au
sein des milieux scientifiques et universitaires, mérite bien
d'être un objet d'étude et un sujet d'enquête.
II.2. Méthode et objectifs de la recherche
Notre démarche est avant tout évaluative et
descriptive. Puisque la place qu'occupe une langue dans la formation
universitaire suscite une évaluation de sa qualité linguistique
et une description des différentes situations sociolangagières
qui caractérisent la formation scientifique. Et afin de mieux comprendre
les usages linguistiques dans le monde des scientifiques en Algérie,
nous avons tracé les objectifs suivants :
? Évaluer la qualité linguistique du
français utilisé dans le domaine de la chimie à
l'Université Des Frères Mentouri de Constantine 1. L'étude
se contentera d'évaluer la qualité de la langue française
écrite dans les mémoires de master.
? Décrire la place occupée par la langue
française durant la formation scientifique des étudiants de
deuxième année master chimie (rédaction du mémoire,
lectures scientifiques, communications orales et écrites de nature
scientifique).
20
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
? Connaitre les opinions des étudiants sur l'importance
du français et de son avenir dans la communauté scientifique
algérienne.
Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons choisi d'adopter
une recherche qui combine entre deux études distinctes : une analyse
linguistique et une enquête par questionnaire écrit. La
première se bornera à analyser le français écrit
dans quelques mémoires de master soutenus durant l'année 2015 (un
échantillon de 25% de la totalité des mémoires). Quant
à la seconde, elle se basera sur une enquête par questionnaires
écrits menée auprès de cinquante étudiants inscrits
en deuxième année master chimie (toutes filières
comprises).
Le fait d'avoir opté pour le Département de
Chimie comme terrain d'enquête s'explique par des causes pratiques. Tout
d'abord, et en vue de l'analyse linguistique des mémoires, nous avons
trouvé plus de facilité à accéder à la
bibliothèque du Département de Chimie que dans les autres
départements. Ensuite, grâce au rangement efficace que nous avons
trouvé dans celle-ci et à l'accès libre à tous ses
rayons autorisé par les responsables ; ce qui n'est pas le cas dans les
autres bibliothèques. En ce qui concerne le choix des mémoires
soutenus en 2015, il est dû à l'importance du nombre de
mémoires soutenus, car nous avons constaté que cette année
est marquée par le plus grand nombre de soutenances par rapport aux
années précédentes. D'ailleurs, nous avons relevé
une augmentation significative dans le nombre des diplômés qui est
passé de près de 40 en 2010 à 160 en 2015.
II.3. L'analyse des mémoires
L'un des apports de cette étude est l'analyse
linguistique de vingt mémoires de master soutenus en juin 2015.
L'analyse nous permettra
21
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
d'évaluer la qualité du français
écrit employé par les étudiants de master 2. Elle se
divise en deux volets : un volet qualitatif et un volet quantitatif.
Pour bien mener cette analyse, nous avons fait appel à
trois instruments de travail. Premièrement, nous avons
élaboré une grille d'analyse afin de détecter et de
classer les écarts linguistiques observés. Deuxièmement,
nous avons rassemblé quelques outils de références
(dictionnaires et grammaires) en vue de nous assurer des erreurs
trouvées et de nous aider à les classer. Troisièmement,
nous avons collecté un corpus composé de 20 mémoires de
fin d'études, dont nous présenterons les caractéristiques
ci-dessous.
II.3.1. La grille d'analyse
La grille d'analyse (ou d'évaluation) linguistique que
nous avons utilisée comprend cinq paramètres, à savoir,
ces paramètres sont : coquilles, orthographe d'usage, orthographe
grammaticale, choix lexicaux et syntaxe. Elle a été conçue
en s'inspirant des travaux de Jacques Maurais(2003) et d'Isabelle Clerc et al.
(2001). Dans les paragraphes qui suivent, nous allons faire une brève
description de chaque paramètre.
II.3.1.1. Coquilles
Nous avons défini comme coquilles les écarts
typographiques (accidents typographiques) qui ne renvoient pas au niveau de
maitrise de la langue française, puisqu'elles sont
généralement causées par la mauvaise maitrise de l'outil
informatique. Il peut s'agir d'une lettre substituée à une autre,
d'une absence d'une lettre, d'un mot de la phrase ou d'un accent, d'une lettre
ou d'un mot en plus, etc. Rappelons que cette catégorie n'a pas
été comptabilisée dans l'analyse quantitative.
II.3.1.2. Orthographe d'usage
22
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
Sous cette catégorie figurent les écarts
liés à la mauvaise transcription des mots de la langue (voyelles,
consonnes, diacritiques), celles liées à la majuscule et celles
liées au trait d'union.
II.3.1.3. Choix lexicaux
La rubrique choix lexicaux regroupe les fautes concernant le
choix et l'emploi des mots de la langue. Il peut s'agir d'une
impropriété, c'est-à-dire un mauvais emploi d'un mot
(d'ordre orthographique, lexical et sémantique), d'une confusion entre
deux vocables qui se ressemblent ou d'un anglicisme.
II.3.1.4. Orthographe grammaticale
La section orthographe grammaticale renferme les écarts
liés à l'accord de l'adjectif, du nom, du verbe et du pronom (en
genre et en nombre); en plus des erreurs liées à la conjugaison
des verbes.
II.3.1.5. Syntaxe
Ce paramètre s'intéresse aux erreurs
liées à l'ordre des mots dans la phrase et aux règles qui
entretiennent les relations entre les mots et les groupes de mots au sein d'une
phrase. Il peut s'agir donc d'une omission d'un élément (COD,
COI, coordination...), d'un mauvais emploi du mode et du temps ou d'un mauvais
agencement des mots.
II.3.2. Les outils de références
Sans une consultation de quelques outils de
références, notre travail ne pouvait nullement s'achever. En
fait, le recours à ces outils se faisait lorsque nous étions face
à des cas particuliers ou à des soupçons de notre part.
À titre illustratif, pour vérifier l'orthographe d'un mot que
nous ne connaissons pas vu notre étrangeté au domaine de la
chimie (exemple : le mot flavonoïde); ou pour s'assurer des règles
d'accord, de morphologie, de syntaxe, etc. (l'accord de l'adjectif possible
accompagné d'un superlatif, par
23
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
exemple). Nous trouverons dans l'encadré ci-dessous, la
liste des outils de références les plus consultés pendant
l'analyse :
- Le Robert. Dictionnaire pratique de la langue
française. Éditions France Loisir, 2006, Paris.
- Larousse. Dictionnaire de français. En ligne sur
www.larousse.fr. - OFFICE
QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE : Le
grand dictionnaire terminologique de la langue
française. En ligne
sur
http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/gdt.html.
- GREVISSE, Maurice (1998). Le français correct. Guide
pratique, 5e édition, Bruxelles, Duculot (« entre guillemets
»).
- GREVISSE, Maurice et André GOOSSE (2006). Nouvelle
grammaire française, 3e édition, Bruxelles, De
Boeck.
- DUBOIS, Jean et René LAGANE (2014). Grammaire, Paris,
Larousse.
|
II.3.3. Le corpus
Le corpus que nous avons analysé est composé de
vingt mémoires de master rédigés par des étudiants
du Département de Chimie, de l'Université Des Frères
Mentouri (Constantine 1), et soutenus en juin 2015. Une grande partie du corpus
a été consultée sous format papier, c'est-à-dire au
niveau de la bibliothèque du Département de Chimie, et quelques
autres ont été consultés sous format électronique
(PDF). Ces derniers ont été tirés de la base des
données de la bibliothèque centrale de l'Université
Mentouri.
II.3.3.1. Le corpus en chiffres
Les vingt mémoires analysés dans le
présent travail constituent un total de 963 pages. Les auteurs de ces
pages sont des étudiants de spécialités
Nombre de mémoires et de pages analysés
selon le sexe des auteurs
Sexe
|
Nombre de mémoires
|
Somme de pages
|
Féminin
|
11
|
542
|
Masculin
|
5
|
219
|
Mixte
|
4
|
202
|
Total
|
20
|
963
|
24
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
distinctes et de sexes différents. Nous tenons aussi
à préciser qu'il s'agit de travaux réalisés par
deux étudiants (mémoire en binômes).
Nous avons utilisé comme première variable
toutes les spécialités en master chimie qu'offre le
Département à ses étudiants. Ces spécialités
sont au nombre de cinq : Analyse Physicochimique et Contrôle de
Qualité des Médicaments (désormais chimie pharmaceutique),
Chimie Analytique et Environnement (désormais chimie analytique), Chimie
Inorganique, Chimie Organique et Molécules Bioactives (désormais
chimie organique) et Chimie Théorique Appliquée (désormais
chimie théorique). Le tableau II.1 résume le nombre de
mémoires et de pages analysés par spécialité.
Tableau II.
Nombre de mémoires et de pages analysés
par spécialité
Spécialité
|
Nombre de mémoires
|
Somme de pages
|
Chimie pharmaceutique
|
5
|
258
|
Chimie organique
|
5
|
241
|
Chimie inorganique
|
4
|
204
|
Chimie analytique
|
4
|
182
|
Chimie théorique
|
2
|
78
|
Total
|
20
|
963
|
La deuxième variable est celle des sexes des auteurs.
Les auteurs des mémoires constituant notre corpus sont soit de sexe
féminin, soit de sexe masculin, ou soit des deux à la fois
(mixte) puisqu'il s'agit de travaux binômes. Le tableau II.2 contient la
répartition des mémoires et des pages analysés selon les
sexes des auteurs.
Tableau II.
25
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
II.3.3.2. La collecte du corpus
La collecte du corpus s'est faite de façon
aléatoire en prenant par quantité de dix jusqu'à atteindre
vingt mémoires répartis en fonction de la
spécialité et des sexes des auteurs. Un seul mémoire n'a
pas était pris en considération, car, contrairement aux autres,
il était rédigé en langue arabe. Le tableau II.3 comprend
le nombre de mémoires sélectionnés sur l'ensemble des
mémoires selon la spécialité et selon le sexe des
auteurs.
Tableau II.
Le nombre de mémoires sélectionnés
sur l'ensemble des mémoires selon la spécialité et le
sexe des auteurs
|
Féminin
|
Masculin
|
Mixte
|
Total
|
Chimie pharmaceutique
|
3/17
|
1/1
|
1/1
|
5/19
|
Chimie organique
|
3/12
|
1/3
|
1/3
|
5/18
|
Chimie analytique
|
2/15
|
1/1
|
1/2
|
4/18
|
Chimie inorganique
|
2/10
|
1/4
|
1/3
|
4/17
|
Chimie théorique
|
1/6
|
1/5
|
0/1
|
2/12
|
Total
|
11/60
|
5/14
|
4/10
|
20/84
|
Il est évident que nous nous sommes posé la
question sur la représentativité du corpus. En fait, les
écarts linguistiques détectés représentent bel et
bien les fautes d'orthographe et les constructions agrammaticales que peut
faire un étudiant en master 2 chimie. Ce qui nous permet donc d'avoir
une idée sur le niveau de maitrise de la langue française chez
ces étudiants.
II.4. L'enquête par questionnaire
Dans le but d'identifier la place qu'occupe la langue
française chez les étudiants du Département de Chimie, une
enquête par questionnaire a été ajoutée à
notre étude. Cet outil d'investigation (le questionnaire), tant
utilisé en sciences du langage, a pour fonction la collecte
d'informations
26
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
exploitables à la compréhension des
phénomènes langagiers. Aussi, il présente beaucoup
d'avantages parmi lesquels : une habilité à travailler sur de
larges échantillons, une capacité à cerner le sujet
traité sous ses différents aspects et une facilité dans le
traitement des données.
Afin de tisser un lien entre les deux enquêtes
(l'analyse des mémoires et l'enquête par questionnaire), nous
avons décidé de travailler sur les étudiants inscrits en
deuxième année master chimie (année universitaire
2015-2016).
II.4.1. Le questionnaire : élaboration et
collecte
Le questionnaire (voir annexe) a été
conçu en s'inspirant des travaux de Hamel (2008a et 2008b) sur l'usage
des langues dans la formation scientifique. Il se compose de 20 questions
réparties en quatre parties. La première partie regroupe les
questions concernant l'usage des langues dans la formation des étudiants
en fonction des cycles (énoncés de 1 à 7 et de 17 à
19). La deuxième partie renferme les questions liées à
l'usage des langues dans la diffusion scientifique (énoncé 8, 9,
10, 14, 15 et 16). Pour la troisième partie, elle comporte les questions
en rapport avec la production scientifique (énoncé 11, 12 et 13).
Enfin, la dernière partie qui contient une seule question portant sur
l'avenir du français dans le domaine de la chimie en Algérie.
Évoquons que l'ensemble des questions composant le questionnaire sont
des questions semi-ouvertes sauf deux, dont la première est à
classement (énoncé 17) et la deuxième est ouverte
(énoncé 20).
La collecte des données s'est faite durant la
première semaine de mars (du 1er au 4 du mois) au sein des
laboratoires de recherches dans le Département de Chimie (excepté
quelques questionnaires qui ont été collectés dans la
bibliothèque du département), évidemment après
avoir demandé une autorisation auprès des responsables des
différents laboratoires visités. Ces laboratoires constituaient
les seuls lieux où nous avons pu
27
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
trouver les étudiants visés, puisqu'ils n'ont
plus cours pendant le deuxième semestre, qui est consacré
à l'élaboration de leurs mémoires de fin d'études.
En fait, le Département de Chimie contient plus de dix laboratoires de
recherche, et dans chaque laboratoire nous avons pu trouver entre quatre
à six étudiants. Les questionnaires ont été
récupérés sur place, après un temps de passations
d'environ 20 minutes dans chaque laboratoire visité.
II.4.2. L'échantillonnage
La population de notre étude se compose de l'ensemble
des étudiants inscrits en master 2 chimie. Ce qui fait un total de 144
étudiants. De même que le corpus des mémoires (l'analyse
linguistique), ces étudiants se répartissent en cinq
spécialités : chimie pharmaceutique, organique, inorganique,
analytique et théorique. Les étudiants inscrits en chimie
théorique nous n'avons pas pu les interroger parce que, d'une part, ils
ne sont que neuf étudiants et, d'autre part, ils se présentent
rarement à l'université. De même aussi, pour les
garçons, nous avons pu interroger quelques-uns, car ils s'absentent
souvent même durant les cours. Il s'est avéré donc
difficile de contacter un grand nombre d'informateurs, alors nous nous sommes
contenté d'un échantillon de 50 étudiants (plus de 34% de
l'ensemble de la population). Cet échantillon est largement suffisant
pour obtenir une représentation statistique sur l'usage des langues dans
la population étudiée. Nos données sont donc recueillies
auprès de 50 étudiants inscrits en 2ème année
master chimie et dans quatre spécialités distinctes (analytique,
inorganique, organique et pharmaceutique).
II.4.3. Grille d'analyse
L'analyse du questionnaire s'est faite à l'aide d'une
grille d'analyse purement sociolinguistique inspirée des travaux du
sociolinguiste mexicain Rainer Enrique Hamel (2008a, p.196). Cette grille est
avant tout descriptive, elle nous permettra d'exposer l'usage des langues dans
le domaine de la
28
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
chimie en regroupant les activités propres aux
situations scientifiques sous trois grandes sphères (tableau II.4).
Tableau II.
Les sphères de la formation, de la production et
de la diffusion dans le domaine de la chimie
Sphères
|
Activités
|
Sous-activités
|
Items
|
Formation scientifique
|
Formation de base (Licence)
|
Enseignement (cours), lectures, évaluation.
|
1
|
Formation en master
|
Enseignement (cours), lectures, évaluation.
|
2
|
Recherche scientifique (production)
|
Exécution de projet de recherche (langue
des laboratoires)
|
Échanges verbaux, outils de travail.
|
11,
12, 13
|
Diffusion scientifique
|
Lectures
|
Ouvrages, articles et internet.
|
14,
15 16
|
Communication, exposition et publication
|
Conférences, séminaires
et rédactions.
|
3, 8,
9, 10
|
D'abord, le champ de la formation des étudiants qui
s'intéresse à l'usage des langues dans les interactions
communicationnelles générées par les situations
d'enseignement/apprentissage. À l'aide des réponses de nos
informateurs (les items 1 et 2), ce champ permet de relever les langues
employées dans les séances de travaux pratiques, de travaux
dirigés, dans les cours magistraux, dans les examens... durant les deux
premiers cycles du programme LMD (licence et master). Ensuite, le champ de
recherche scientifique, marqué essentiellement par les situations de
productions scientifiques (préparation des projets de recherche, travaux
collectifs et individuels, instruments de travail, etc.). À travers les
questions 11, 12 et 13, nous relèverons les langues en usage lors de la
production scientifique. Enfin vient le champ de diffusion scientifique. Cette
sphère nous aide à déterminer les langues qu'utilisent les
étudiants dans la vulgarisation scientifique, c'est-à-dire dans
les communications ordinaires, les conférences, les séminaires,
etc. (les items 3, de 8 à 10 et de 14 à 16).
29
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE
Par la suite, les résultats que nous obtiendrons seront
soit confirmés ou infirmés par les réponses issues des
questions 17, 18 et 19, car ces dernières interrogent les
enquêtés sur les langues les plus employées durant toute
leur formation.
En plus des trois champs présentés supra, il y a
les questions 4, 5, 6, et 7 qui s'intéressent à l'usage des
langues dans les communications ordinaires. Nous voulons dire par
communications ordinaires toutes situations langagières
générées par les échanges entre
étudiants/étudiants, étudiants/enseignant ou
étudiants/agents d'administration. Ceci nous permettra d'avoir une
idée sur la place qu'occupe la langue française en dehors des
situations d'enseignement et d'apprentissage. Et à la fin, nous
terminerons notre analyse avec la question ouverte (question n°20). Cette
question invite les étudiants à nous donner leurs opinions
concernant l'avenir de la langue française dans le domaine de la chimie
en Algérie.
CHAPITRE III
ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES
Dans le présent chapitre, il s'agira de l'analyse de la
qualité de la langue écrite dans les mémoires. Cette
analyse se divise en deux volets. Un volet qualitatif où seront
présentés les écarts en fonction des paramètres de
notre grille d'analyse. Et un volet quantitatif qui consiste à analyser
les écarts détectés selon les variables
spécialité et sexe des auteurs.
Notre façon de repérer les écarts
consiste à lire le support écrit de l'introduction jusqu'à
la conclusion et à détecter simultanément toute
construction agrammaticale, pour ensuite la classer dans le paramètre et
le sous-paramètre concerné. L'un des meilleurs indices
d'agrammaticalité qui nous ont beaucoup aidés est la longueur de
la phrase (surtout pour les fautes d'ordre grammatical et syntaxique).
31
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
III.1. le volet qualitatif
Dans les pages qui suivent, nous allons analyser les
écarts linguistiques par paramètre avec des exemples provenant du
corpus étudié. Un exemple peut contenir plus d'une faute, mais
les fautes servant d'exemple seront représentées en
italique gras. Chaque exemple sera suivi du
numéro du mémoire dans lequel il a été pris et du
numéro de page (ex : 8, p.13).
Durant notre analyse, nous avons négligé les
erreurs liées à la graphie des catégories suivantes :
- Les noms de personnes. Ex : « [...] mais n'ont
été réellement découverts qu'en 1930 par
Albert Szent-Gyorgyui [...]. » (2, p.3) (=Albert
Szent-Györgyi)
- Les mots étrangers si leur origine est volontairement
indiquée par les auteurs. Ex : « Il est dérivé du
latin thymus qui l'a emprunté du grec thumos
[...]. » (2, p.22) (= thymum)
- Les symboles et les abréviations. Ex : « [...]
tels que : la concentration initiale du RC, la concentration du TiO2 et le
PH [...]. » (12, p.34) (= pH)
Tout simplement, parce que ces dernières ne
reflètent pas vraiment le niveau de maitrise du français. De
plus, nous avons accepté l'emploi des deux graphies nouvelles et
traditionnelles, car ces dernières sont toujours admises par
l'Académie française. Prenons l'exemple du verbe «
apparaitre » qui, dans le même mémoire, a été
trouvé avec la nouvelle graphie ([...] un second point
apparait à 243 nm. 14, p.39) et un peu plus
bas avec une graphie traditionnelle (Il apparaît
donc, que la meilleure efficacité est obtenue à
3.10-4 mol.L-1. 14, p.46).
Reste maintenant à préciser que deux
catégories de notre grille ont été
éliminées. La première est celle des coquilles, car elles
ne renvoient pas aux compétences linguistiques des auteurs puisqu'elles
sont généralement
32
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
causées par le manque de maitrise des outils
informatiques. Voici quelques exemples de coquilles.
Exemples
? « [...] l'élimination de Cr(III) par le
la résine brute. » (19, p.43) (= par la)
? « Une corrélation entre l'adsorption et la
décoloration de ce colorant a été
obsevée. » (12, p.45) (=
observé)
? « Etant donné que les
complexes organométalliques [...]. » (6, p.14) (= Étant
donné)
Le second type éliminé comprend les erreurs
liées au mauvais emploi de la ponctuation. Ces dernières ont
été éliminées de notre analyse après avoir
constaté une très faible maitrise de la ponctuation (en
particulier la virgule) chez cette catégorie d'étudiants. Ces
erreurs étaient innombrables ! Voir même, plus de dix erreurs par
page. L'une des erreurs de ponctuation la plus fréquente est celle qui
se manifeste par la présence d'une virgule entre le sujet et le verbe.
Alors que la grammaire française exige qu'il ne faut jamais mettre de
virgule à droite du sujet. En effet, cette erreur est due à
l'influence de l'oral sur l'écrit, car parfois à l'oral il nous
semble de faire une pause à ces endroits.
Exemples
? « Le suivi de la séparation et le rassemblement
final des fractions, sont présentés
dans le tableau 13. » (16, p.17)
? « Seuls les aglycones sont supposées être
absorbables, alors que les glycosides, doivent subir
l'hydrolyse de leur liaison osidique [...]. » (2, p.9)
Un autre type d'erreurs de ponctuation qui était aussi
tant fréquent est celui de l'absence de la virgule suite à un
complément en début de phrase.
33
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Cependant, cette absence est parfois acceptable à
condition que le complément soit bref (deuxième exemple).
Exemples
? « Avant de commencer la séparation
chromatographique sur colonne de l'extrait d'acétate
d'éthyle nous avons recherché le
meilleur système d'élution sur une plaque CCM qui permettrait
d'effectuer une bonne séparation. » (17, p.35) (= virgule
après éthyle)
? « Par contre le produit F5.2
qui a été obtenu avec une quantité plus grande a conduits
a des spectres de meilleur qualité [...]. » (17, p.41). (= Par
contre,)
III.1.1. Orthographe d'usage
Les écarts d'orthographe d'usage sont parmi les
écarts les plus fréquents. Elles sont généralement
causées par le manque d'activité de lecture et d'écriture
en langue française chez les étudiants et par la
complexité du système graphique de la langue française. Ce
paramètre d'analyse se compose de quatre types.
D'abord, il y a les erreurs liées à la graphie
des mots qui constituent le type d'orthographe d'usage le plus
récurrent. Nous avons remarqué dans notre corpus un nombre
important de transcriptions graphiques incorrectes comme "en fin" pour enfin,
"inibition", pour inhibition, "vis versa" pour vice versa, etc. ; de plusieurs
omissions des consonnes doublées (par exemple le r de arrêter, le
m de récemment, le p de grippe...) et beaucoup d'absence ou de
substitution des lettres finales à l'instar de "une donné" pour
une donnée, "systèm" pour système, "dissout" pour
dissous... Cela s'explique par le fait que la plupart de ces étudiants
écrivent ce qu'ils prononcent.
34
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Exemples
? « La connaissance du réseau cristallin est
accessible lors ce qu'en étude le diagramme
[...]. » (15, p.29) (= lorsqu'en)
? « Une tache à 8 ppm et 126,6 ppm correspondant
au corelation entre C2 et le proton H2. » (10,
p.44, x7) (= corrélation)
? « Cinchona [nom d'une plante] pubescens
» (7, p.2 & 13, p.37)
Ensuite, il y a les fautes liées aux diacritiques
(accent, tréma et cédille) qui sont généralement
causées soit par la mauvaise maitrise de l'outil informatique soit par
leurs connaissances quant à l'emploi du bon diacritique à la
bonne place. Nous pensons que plusieurs d'entre eux ne savent pas distinguer un
é fermé d'un è ouvert (Ex. 3). De plus, nous avons
remarqué que le mot "côté" était écrit sans
l'accent circonflexe sur le o dans plusieurs mémoires. À titre
illustratif les mémoires n°14 (deux fois), n°4 (une fois),
n°7 (une fois) et n°18 (deux fois dont l'Ex. 1)
Exemples
1) « D'un autre coté,
l'introduction du noyau adamantyle sur les molécules augmente leur
activité biologique. » (18, p.1 & p.18)
(=côté).
2) « À ce stade de l'analyse nous avons donc
identifié un cycle aromatique tetrasubstitué
[...] ». (17, p.45, x2) (= tétrasubstitué)
3) « 0.0138 g de naproxéne
est dissoute dans 1l de l'eau distillée. » (14, p.17,
x10) (= naproxène)
Puis, il y a les erreurs liées aux majuscules. À
travers ce cas d'erreur, nous remarquons que les étudiants de chimie ne
savent pas que les noms géographiques (composés ou simples) et
les noms d'habitants s'écrivent en majuscule. Nous avons remarqué
"Afrique du nord" au lieu d'Afrique du Nord, "l'empire romain" au lieu de
l'Empire romain, "l'Europe du sud" au
35
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
lieu de L'Europe du Sud ou bien "les algériens" au lieu
de les Algériens. Ainsi, nous avons relevé des emplois fautifs de
la majuscule (comme « l'hémisphère Nord » pour :
l'hémisphère nord ; ou bien « des centaines de Tonnes »
pour : des centaines de tonnes).
· « [...] Moyen Orient, Amérique du
nord et du sud
(Pérou, Chili), ...etc. » (3, p.26) (=
Amérique du Nord et du Sud)
· « Les égyptiens
s'en servaient pour embaumer leurs morts, les grecs
pour parfumer les temples [...]. » (2, p.22) (= les
Égyptiens, les Grecs)
· La plante a été récoltée
dans la région de Constantine au moins de Mai
2014. (16, p.13) (= mois de mai)
Enfin, il y a les écarts liés aux traits
d'union. Les étudiants de chimie utilisent beaucoup les traits d'union,
car une grande partie du vocabulaire des chimistes est composée de
dérivations préfixales ; ce qui fait que les traits d'union sont
sommairement bien maitrisés.
Exemples
· « [...] (utilisation d'un porte
échantillon à remplissage latéral). »
(4, p.7 et p.7) (= porte-échantillon)
· «Synthèse et étude de structure par
la diffraction des RX d'un complexe mono-nucléaire
à base de cobalt et de l'acide thiophène
dicarboxylique. » (9, p.28) (=mononucléaire)
· « [...] c'est à dire
la distribution d'intensité autour de la position de Bragg
2èk. (15, p.6) & [...] c'est à dire
sur un échantillon constitué de très
nombreux petits monocristaux. » (4, p.6) (= c'est-à-dire)
III.1.2. Choix lexicaux
Les choix lexicaux constituent les écarts linguistiques
les moins détectés. Il s'agit souvent
d'impropriétés lexicales (Ex. 1 et 2), de confusions
36
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
lexicales (Ex. 3 et 4) ou d'anglicismes (Ex.5 et 6). Nous
pensons que les mauvais choix lexicaux ont pour principale cause les contacts
de langues dans le domaine de la chimie. Pour ce qui est des
impropriétés, nous avons constaté qu'elles étaient
généralement dues à la traduction latérale de
l'arabe au français. Prenons l'exemple 2 où le mot "via"
constitue une traduction du mot arabe «
ÉØÓÇæÈ ». En ce qui concerne les
anglicismes, ils proviennent de l'influence de la langue anglaise. En fait, les
anglicismes n'étaient pas si nombreux, citons comme exemple : gap pour
écart, fitting pour régression et polydentate pour
polydenté. Et comme la langue française possède
énormément d'homonymes lexicaux, un bon nombre d'étudiants
confondent entre les unités lexicales homophones. Nous avons
relevé beaucoup de confusion entre les pronoms se/ce, en/on et
ou/où, ainsi qu'entre les ait/est, est/et, a/à, etc.
Exemples
1) « Celle ci vire du Jaune au
Mauve. » (12, p.20) (= se transforme)
2) « Ce produit est obtenu via
la condensation de para-nitrobenzaldéhyde avec notre
énone. » (1, p.46) (= à l'aide de)
3) « [...], et peut constituer un facteur de
différentiation entre ces
radioéléments. » (6, p.44) (= différenciation)
4) « Le mode opératoire d'une expérience
de dégradation photocatalytique est décrit
ci-dessous. » (12, p.17) (= ci-dessus)
5) « [...] l'élaboration de nouveaux
matériaux combinant de multiples propriétés est un
véritable challenge et suscite aujourd'hui un
intérêt croissant [...]. » (3, p.1) (= défi ou
épreuve)
6) « [...], un caractère moins dur ou
plus soft [...]. » (11, p.34) (= mou)
III.1.3.Orthographe grammaticale
Les fautes d'orthographe grammaticale sont celles les plus
commises par les étudiants. À travers ces écarts nous
avons observé qu'il s'agissait le
37
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
plus souvent d'un mauvais accord (en genre ou en nombre) de
l'adjectif ou du nom. Ces écarts sont générés par
le manque de concentration qu'appliquent les étudiants pendant la
rédaction ; parce qu'elles se manifestent soit par un oubli de la marque
du pluriel ou du féminin en présence de l'autre (à titre
illustratif, "des meilleurs résultats"/"des
paires de
thiophène"), ou soit par un ajout fautif de
l'une de ces deux marques (comme "la deuxième
complexes"). Nous distinguons quatre types
d'écarts grammaticaux.
Premièrement, les fautes d'accord de l'adjectif.
Exemples :
· « Des taches bleues ciel
sous l'UV 254 mn. » (17, p.38) (= bleu ciel)
· « Les signes positives
des enthalpies (?Ha) reflètent la nature
endothermique [...]. » (20, p.38) (= positifs)
Deuxièmement, les fautes d'accord du nom.
Exemples :
· « L'interaction entre les paires de
thiophène se fait en configuration T, [...]. » (9,
p.34) (= les paires de thiophènes)
· « [...] des réaction
de cyclisation ont été réalisée,
ainsi des produit originaux ont été
obtenues et identifiées. » (7, p.47) (= réactions,
produits)
Troisièmement, les fautes d'accord du verbe.
Exemples :
· « Cette étude a montrée
que l'indole donne une efficacité supérieure
à 90%, par contre [...]. » (18, p.38) (= a montré)
· « Les besoins en énergie
électronucléaire à l'échelle mondiale, ne
cesse de s'accroître [...] » (11, p.6) (=
cessent)
Et dernièrement, les fautes d'accord du pronom.
Exemples :
38
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
? « Les espèces chimiques sont constituées
d'atomes et de molécules qui sont liés entre elles
par plusieurs types de liaisons [...]. » (9, p.39) (=
eux)
? « Les Crassulaceae sont généralement
considéré comme monophylétique et classé dans le
complexe Rosales, dans laquelle ils sont
étroitement affiliés au [...]. » (13, p.20) (= lequel)
III.1.4. Syntaxe
Puisque nous faisant face à un public non francophone,
les écarts syntaxiques sont inévitables ; bien que ces
écarts ne sont pas aussi nombreux que les autres types d'écarts.
Nous avons relevé trois types d'écarts syntaxiques. D'abord, les
mauvais emplois du verbe, qui se manifestent par une suppression du
complément du verbe ou par une incorrecte utilisation des temps de
conjugaison (Ex.1 & 2). Ensuite, les mauvais emplois de la conjonction qui
se caractérisent par un mauvais usage de la conjonction (Ex.3 & 4).
Enfin, les mauvais agencements qui apparaissent sous forme d'ordonnancements
incorrects des unités qui composent la phrase.
Exemples
1. « On laisse à l'abri
de la lumière et à température ambiante pendant 15
minutes. » (16, p.39) (= le verbe laisser requiert un COD. Qu'est-ce qu'on
laisse ?)
2. « Bien que le nitrate aux concentrations naturelles
n'ait généralement pas d'effet mortel
sur l'organisme [...]. » (3, p.34) (= a. Présent de l'indicatif)
3. « [...] qui va provoquer le passage des
molécules ou des atomes ou des électrons ou des noyaux
d'un état énergétique fondamental à
un état excité. » (13, p.14) (= des molécules, des
atomes, des électrons ou des noyaux)
39
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
4. « On remarque que la teneur en polyphénol est
élevée avec les deux extraits acétate et n-Butanol
mais elle est supérieure dans l'extrait
acétate d'éthyle. » (16, p.41) (= or)
5. « Le spectre RMN 13C du composé (1)
présente dans la zone de champ faible les pics aromatiques
d'abord le pic à 146.15 ppm correspondant au carbone (Cq)
quaternaire les autres carbones apparaît comme suit :
» (8, p.21)
6. « Les réactions avec le composé [...] a
été condensé avec soit
l'acétylacétone ou le cyanoacétate
d'éthyle pour [...]. » (7, p.23) (= soit avec)
III.2. Le volet quantitatif III.2.1. Analyse
générale
L'ensemble des vingt mémoires analysés comprend
un total de 963 pages, dans lesquelles nous avons pu détecter 1 896
écarts linguistiques. Ce qui fait en moyenne 1,96 écart par page.
Le tableau III.1 décrit le corpus de l'étude en fonction du
nombre de pages et d'écarts par mémoire.
Tableau III.
Description du corpus
|
Maximum
|
Minimum
|
Moyenne
|
Somme
|
Nombre de pages par mémoire
|
57
|
34
|
48,15
|
963
|
Nombre d'écarts par mémoire
|
149
|
27
|
94,80
|
1 896
|
Nombre d'écarts par page
|
3,79
|
0,51
|
1,96
|
Les différences entre les nombres des pages par
mémoire et ceux entre les nombres d'écarts par mémoire
s'expliquent par la variation des compétences intellectuelles que
possèdent les auteurs de chaque mémoire. Cette
interprétation se confirme à travers le nombre d'écarts
présents dans
40
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
les mémoires contenant le plus de pages, qui est
généralement inférieur ou presque égal au nombre
d'écarts présents dans les mémoires contenant le moins de
pages. Quant à la différence entre les nombres d'écarts
par page, elle est due à la différence des intervalles entre les
nombres d'écarts et de pages par mémoire.
La figure III.1 présente la répartition des
mémoires selon le nombre d'écarts. Évoquons au passage
qu'il n'y a aucun mémoire contenant zéro écart
linguistique.
Figure III.
20 à 40 41 à 60 61 à 80 81 à 100 101
à 120 121 à 140 140 et +
Nombre de écarts
Nombre de mémoire
6
5
4
3
2
1
0
Répartition des mémoires selon le
nombre d'écarts
III.2.1.1. Analyse des écarts par
catégorie
Rappelons que notre grille d'évaluation était au
début composée de six catégories, mais deux de ces six ont
été éliminées (coquilles et ponctuation). Dans les
paragraphes qui suivent, nous présenterons les résultats en
fonction des quatre catégories des écarts observés.
Le tableau III.2 réunit par catégorie le nombre
d'écarts que nous avons pu détecter au sein de notre corpus.
41
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Tableau III.
Nombre d'écarts par catégorie (en ordre
décroissant
|
Écarts
|
Moyenne d'écarts
par mémoire
|
Moyenne d'écarts par page
|
N° %
|
Somme
|
1896
|
100%
|
94,8
|
1,96
|
Orthographe grammaticale
|
760
|
40,08%
|
38
|
0,78
|
Orthographe d'usage
|
537
|
28,32%
|
26,85
|
0,55
|
Syntaxe
|
308
|
16,24%
|
15,4
|
0,31
|
Choix lexicaux
|
291
|
15,35%
|
14,55
|
0,30
|
Parmi les 1 896 écarts relevés à partir
de notre corpus, 760 font partie de la catégorie orthographe
grammaticale (une proportion égale à 40,08%). Ce qui donne une
moyenne de 38 écarts par mémoire et moins d'un écart par
page. La deuxième catégorie contenant le plus d'écarts est
celle de l'orthographe d'usage (537 écarts et un pourcentage de 28,32%)
avec une moyenne de 26,85 écarts par mémoire et plus d'un
demi-écart par page. D'ailleurs, ces deux catégories
réunies représentent plus de 68% de l'ensemble des écarts.
Ensuite suivent les écarts syntaxiques avec un pourcentage de 16,24%
(308 écarts) et une moyenne de 15,4 écarts par mémoire et
moins d'un demi-écart par page. Quant à la catégorie la
moins importante est celle des choix lexicaux avec 291 écarts (15,35%)
et une moyenne de 14,55 écarts par mémoire et 0,30 écart
par page.
Nous pensons que nous n'étions pas plus rigoureux
à déceler les écarts d'orthographe grammaticale et
d'orthographe d'usage qu'à détecter les écarts syntaxiques
ou ceux liés aux choix lexicaux. Nous avons considéré
comme faute tout écart par rapport à la norme. Toutefois, une
grande partie des écarts liés à l'accord des adjectifs et
des noms est due à l'accord au féminin au lieu du masculin ou du
pluriel au lieu du singulier. Ajoutons à cela que le logiciel Word
souligne en bleu les erreurs liées à l'accord du nom, du verbe,
de l'adjectif et du pronom et en rouge celles liées à la graphie
des mots. Ce qui veut dire que ces écarts sont des erreurs
intentionnelles et non
42
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
pas des coquilles. Voici quelques exemples d'écarts
grammaticaux et graphiques :
? En plus des effets esthétiques des couleurs des fleurs,
dues a l'accumulation des flavonoïdes [...].
(10, p.24) (= dus à)
? Matériel Végétal sèche
(feuilles et fleurs). (10, p.40) (= sec)
? Pour des problêmes de
convergence [...]. (11, p.28) (= problème)
Nous pouvons donc retenir que la catégorie des
écarts la plus importante est la catégorie orthographe
grammaticale. Elle constitue le point faible dans la maitrise du
français chez les étudiants de deuxième année
master chimie. Cependant, qu'en est-il de la répartition des
écarts selon les sous-paramètres de notre grille d'analyse ?
III.2.1.2. Analyse des écarts par type
Les écarts décelés se répartissent
en quatorze types appartenant à des catégories distinctes. Le
type le moins observé est celui des anglicismes avec 35 apparitions qui
correspondent à un taux de 1,91%. Il est vrai que nous avons
trouvé beaucoup de difficultés à relever ces anglicismes ;
mais nous pouvons quand même dire que l'anglais ne constitue pas un
véritable défi pour le français, au moins chez les
étudiants de chimie, puisque la présence des anglicismes dans
l'ensemble du corpus n'excède pas le nombre de deux par mémoire.
En contrepartie, le type d'écarts le plus fréquent est celui de
l'accord de l'adjectif. Il compte 356 écarts, ce qui équivaut
à 18,45%, avec une moyenne de 17,84 écarts par mémoire et
0,36 écart par page (tableau III.3).
En deuxième position viennent les écarts
liés à l'accord du nom (en genre et en nombre) avec un total de
214 écarts (11,51%) et une moyenne de 10,78 écarts par
mémoire et 0,22 écart par page. En troisième et
quatrième rang se suivent les emplois de la majuscule et des
diacritiques avec
43
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
respectivement 8,38% et 7,35% (égale à 154 et
135 écarts). Ce qui fait en moyenne 8,10 écarts par
mémoire et 0,16 écart par page pour le premier ; et 7,10
écarts par mémoire et 0,14 écart par page pour le
deuxième.
Tableau III.
Répartition des écarts par types (en
ordre décroissant
Types d'écarts
|
Écarts
|
Moyenne d'écarts
par mémoire
|
Moyenne d'écarts par page
|
N°
|
%
|
Somme
|
1896
|
100%
|
94,8
|
1,96
|
Adjectif
|
356
|
19,14%
|
17,80
|
0,37
|
Nom
|
214
|
11,51%
|
10,70
|
0,22
|
Majuscule
|
160
|
8,60%
|
8,00
|
0,17
|
Diacritique
|
136
|
7,31%
|
6,80
|
0,14
|
Confusion
|
129
|
6,94%
|
6,45
|
0,13
|
Impropriété
|
126
|
6,77%
|
6,30
|
0,13
|
Agencement
|
124
|
6,67%
|
6,20
|
0,13
|
Trait d'union
|
122
|
6,56%
|
6,10
|
0,13
|
Graphie
|
119
|
6,40%
|
5,95
|
0,12
|
Accord du verbe
|
117
|
6,29%
|
5,85
|
0,12
|
Conjonction
|
104
|
5,59%
|
5,20
|
0,11
|
Emploi du verbe
|
80
|
4,30%
|
4,00
|
0,08
|
Pronom
|
73
|
3,92%
|
3,65
|
0,08
|
Anglicisme
|
36
|
1,94%
|
1,80
|
0,04
|
En fait, les quatre premiers rangs sont occupés par des
types d'écarts appartenant aux deux catégories contenant le plus
d'écarts (orthographe grammaticale et orthographe d'usage). Puis suivent
les confusions et les impropriétés lexicales respectivement avec
: 127 écarts (6,91%) et une moyenne de 6,68 écarts par
mémoire ; et 124 écarts (6,75%) et une moyenne de 6,52
écarts par mémoires. En regroupant les confusions et les
impropriétés lexicales avec les écarts d'agencement, nous
trouvons que tous les trois ensembles comptent 20,25% de la somme des
écarts (372 écarts), un peu plus que les écarts
liés à l'accord de l'adjectif.
Avant de passer à la présentation des
résultats selon les spécialités, nous pouvons conclure que
l'analyse des 963 pages nous donne une idée sur
44
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
les difficultés de langue française que
rencontrent les étudiants de master 2 chimie. Ces difficultés
sont le plus souvent d'ordre grammatical et graphique ; elles sont soit
liées aux accords en nombre et en genre soit liées à
l'emploi de la majuscule et de la diacritique. En revanche, ils rencontrent
moins de difficultés dans la conjugaison des verbes, dans l'accord des
pronoms et dans la lutte contre les anglicismes.
III.2.2. Analyse des résultats selon la
spécialité des mémoires
Le Département de Chimie de l'université de
Constantine 1 offre à ses étudiants cinq formations à
objectifs différents et visant l'acquisition de compétences
distinctes. Les cinq spécialités de master (analytique,
inorganique, organique, pharmaceutique et théorique) ont pour but de
former de futurs personnels appartenant à des domaines d'activité
variés. Ces métiers sont nombreux et diffèrent en fonction
de la spécialité étudiée. D'ailleurs, la
spécialité qui vise le plus de métiers est la chimie
pharmaceutique (Analyse Physicochimique et Contrôle de Qualité des
Médicaments), partant de l'enseignement jusqu'aux entreprises
pharmaceutiques et industrielles passant par les laboratoires de recherche
publics et privés. Ensuite, elle est suivie par les chimies analytique,
inorganique et organique qui forment des étudiants se destinant à
des activités de recherche et d'enseignement. En ce qui concerne la
chimie théorique, elle est la moins favorisée par les
étudiants, car elle offre peu de chance dans le monde de travail en se
contentant uniquement à des activités d'enseignement. Il nous a
donc paru intéressant de se poser la question sur la répartition
des écarts observés en fonction de la spécialité
des auteurs.
Le tableau III.4 décrit la répartition de ces
mémoires et pages selon la spécialité.
45
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Tableau III.
Nombre de mémoires et nombre de pages selon la
spécialité
|
Nombre de mémoires
|
Nombre de pages
|
Moyenne de pages par mémoire
|
Chimie pharmaceutique
|
5
|
258
|
51,6
|
Chimie inorganique
|
4
|
204
|
51
|
Chimie organique
|
5
|
241
|
48,2
|
Chimie analytique
|
4
|
182
|
45,5
|
Chimie théorique
|
2
|
78
|
39
|
Somme 20 963 48,15
|
D'après le tableau III.4, sur l'ensemble de notre
corpus la moyenne de pages par mémoire est de 48,15. Nous constatons
aussi que les mémoires en chimie pharmaceutique, avec une moyenne de
51,6 pages par mémoire, contiennent plus de pages que les autres
spécialités ; suivent ensuite de près les mémoires
en chimie inorganique avec une moyenne de 51 pages par mémoire. Les
mémoires en chimie organique, quant à eux, ils sont près
de la moyenne générale avec 48,2 pages par mémoire. Alors
que ceux de chimie théorique, ils ont une moyenne de 39 pages par
mémoire ; précédés par les mémoires de
chimie analytique avec une moyenne de 45,5 pages par mémoire. À
travers la moyenne de pages par mémoire nous pouvons déjà
juger l'importance et la sériosité qu'accordent les
étudiants à leurs travaux.
III.2.2.1. Répartition des écarts selon la
spécialité des auteurs
Le tableau III.5 indique qu'il y a une différence entre
le nombre d'écarts par mémoire et par page selon la
spécialité. Les étudiants de chimie organique commettent
beaucoup moins d'écarts par mémoire (82) et par page (1,70) que
leurs camarades des autres spécialités. En deuxième et
troisième position viennent successivement les étudiants de
chimie inorganique (91,75 écarts par mémoire et 1,799
écart par page) et les étudiants de chimie pharmaceutique (92,6
écarts par mémoire et 1,794 écart par page). Pour les
étudiants de chimie théorique, ils sont en quatrième
place
46
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
dans le nombre d'écarts par mémoire (102
écarts), suivis par les étudiants de chimie analytique (113
écarts). Par contre, dans le nombre d'écarts par page, ils sont
en dernier avec 2,61 écarts, précédés par ceux de
chimie analytique (2.48 écarts).
Tableau III.
Nombre d'écarts par mémoire et par page
selon la spécialité
|
Nombre d'écarts
|
Nombre d'écarts par mémoire
|
Nombre d'écarts par page
|
Chimie organique
|
410
|
82
|
1,701
|
Chimie inorganique
|
367
|
91,75
|
1,799
|
Chimie pharmaceutique
|
463
|
92,6
|
1,794
|
Chimie théorique
|
204
|
102
|
2,615
|
Chimie analytique
|
452
|
113
|
2,483
|
Somme 1896 94,8 1,96
|
En comparant le classement des cinq spécialités
dans le nombre d'écarts par page ou par mémoire avec leur
classement de la spécialité la plus demandée par les
étudiants à la moins demandée, nous constatons que les
trois spécialités les plus demandées, qui sont la chimie
pharmaceutique puis organique et ensuite inorganique, sont celles dont leurs
étudiants font moins d'écarts. Et cela est tout à fait
normal, puisque ces trois spécialités contiennent les meilleurs
étudiants. En fait, la distribution des étudiants en début
de cycle de master se fait en fonction de leurs résultats en cycle de
licence et selon le nombre de places disponibles dans chacune des
spécialités, c'est-à-dire que les étudiants ayant
obtenu les meilleures notes seront prioritaires dans le choix de la
spécialité désirée.
Pour ce qui est du rang qu'occupe la chimie théorique,
qui est classée en dernière place dans le nombre d'écarts
par page et en quatrième place dans le nombre d'écarts par
mémoire, nous donnons une deuxième explication. En plus que ses
étudiants sont les moins classés, cette spécialité
exige l'emploi d'un discours plus lourd, car il s'agit de la théorie et
non pas de la pratique.
47
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
III.2.2.2. Répartition des écarts selon la
catégorie et selon la spécialité
Les écarts linguistiques que nous avons relevés
se répartissent selon la catégorie et selon la
spécialité de façon très complexe. Par
conséquent, nous allons d'abord examiner ces écarts par moyenne
d'écarts par mémoire puis ensuite par moyenne d'écarts par
page.
Le nombre d'écarts par mémoire selon la
catégorie diffère d'une spécialité à une
autre. À travers le tableau III.6, nous observons que la moyenne
d'écarts d'orthographe d'usage par mémoire est très
élevée dans les mémoires de pharmaceutique (36,4
écarts par mémoire) et d'analytique (30,5 écarts par
mémoire) par rapport à celle des mémoires de
théorique (19,5 écarts par mémoire), d'organique (20,6
écarts par mémoire) ou d'inorganique (22,7 écarts par
mémoire). Par contre, la moyenne d'écarts d'orthographe
grammaticale par mémoire est très petite dans les mémoires
de chimie organique (avec une moyenne de 30 écarts par mémoire)
en comparaison avec celle des mémoires de chimie théorique (47
écarts par mémoire) ou celle des mémoires de chimie
analytique (45 écarts par mémoire). Alors que les moyennes
d'écarts par mémoire en pharmaceutique et en inorganique sont
plutôt proches avec respectivement 37,6 et 37 écarts par
mémoire. De plus, la moyenne d'écarts liés aux choix
lexicaux par mémoire est très basse dans les mémoires de
pharmaceutique (6,2 écarts par mémoire) par rapport aux autres
qui sont plus ou moins proches (une moyenne de 14,5 écarts par
mémoire en organique, 18 en inorganique, 18,7 en analytique et 19,5 en
théorique). En dépit de cela, les moyennes des écarts
syntaxiques sont les moins écartées avec une moyenne de 12,4
écarts par mémoire en pharmaceutique, 14 en inorganique, 16 en
théorique, 16,6 en organique et 18,7 en analytique.
48
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Tableau III.
Nombre et moyenne d'écarts par mémoire
selon la catégorie et selon la
spécialité
Catégories
|
|
Anal.
|
Inorg.
|
Org.
|
Pharm.
|
Théo.
|
Orthographe d'usage
|
Nombre d'écarts
|
122
|
91
|
103
|
182
|
39
|
Moyenne d'écarts par mémoire
|
30,5
|
22,7
|
20,6
|
36,4
|
19,5
|
Orthographe grammaticale
|
Nombre d'écarts
|
180
|
148
|
150
|
188
|
94
|
Moyenne d'écarts par mémoire
|
45
|
37
|
30
|
37,6
|
47
|
Syntaxe
|
Nombre d'écarts
|
75
|
56
|
83
|
62
|
32
|
Moyenne d'écarts par mémoire
|
18,7
|
14
|
16,6
|
12,4
|
16
|
Choix lexicaux
|
Nombre d'écarts
|
75
|
72
|
74
|
31
|
39
|
Moyenne d'écarts par mémoire
|
18,7
|
18
|
14,5
|
6,2
|
19,5
|
Nombre de mémoires
|
4
|
4
|
5
|
5
|
2
|
Cependant, le nombre d'écarts par page selon la
catégorie ne varie pas beaucoup d'une spécialité à
une autre. Le tableau III.7 nous décrit le nombre d'écarts par
page selon la catégorie et selon la spécialité.
Tableau III.
Nombre et moyenne d'écarts par page selon la
catégorie et selon la
spécialité
Catégorie
|
|
Anal.
|
Inorg.
|
Org.
|
Pharm.
|
Théo.
|
Orthographe d'usage
|
Nombre d'écarts
|
122
|
91
|
103
|
182
|
39
|
Moyenne d'écarts par page
|
0,67
|
0,44
|
0,42
|
0,70
|
0,50
|
Orthographe grammaticale
|
Nombre d'écarts
|
180
|
148
|
150
|
188
|
94
|
Moyenne d'écarts par page
|
0,98
|
0,72
|
0,62
|
0,72
|
1,20
|
Syntaxe
|
Nombre d'écarts
|
75
|
56
|
83
|
62
|
32
|
Moyenne d'écarts par page
|
0,41
|
0,27
|
0,34
|
0,24
|
0,41
|
Choix lexicaux
|
Nombre d'écarts
|
75
|
72
|
74
|
31
|
39
|
Moyenne d'écarts par page
|
0,41
|
0,35
|
0,30
|
0,12
|
0,50
|
Nombre de pages
|
182
|
204
|
241
|
258
|
78
|
49
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Selon le tableau ci-dessus, les étudiants de chimie
pharmaceutique font plus de fautes d'orthographe d'usage par pages (0,7) que
leurs camarades des autres spécialités (0,67 en chimie
analytique, 0,5 en chimie théorique, 0,44 en chimie inorganique et 0,42
en chimie organique). Ainsi, les étudiants de chimie théorique
commettent le plus de fautes d'orthographe grammaticale par page avec 1,2
écart, suivis par les étudiants de chimie analytique qui en font
0,98 écart par pages. Puis viennent successivement les chimies
pharmaceutique, inorganique et organique avec respectivement 0,729, 0,725 et
0,62 écart d'orthographe grammaticale par page. Quant aux nombres
d'écarts syntaxiques par page, ils sont de 0,24 dans les mémoires
de pharmaceutique, de 0,27 dans ceux d'inorganique, de 0,34 dans ceux
d'organique, de 0,410 dans ceux de théorique et de 0,412 dans ceux
d'analytique.
Le tableau III.8 indique que le rang des catégories est
presque identique dans les différentes spécialités. La
seule différence est dans le rang des écarts syntaxiques. Cette
catégorie occupe le quatrième rang dans les mémoires
d'inorganique et de théorique, alors qu'elle occupe la troisième
place dans les trois autres spécialités.
Tableau III.
Rang des catégories selon la
spécialité
|
Rang anal.
|
Rang inorg.
|
Rang org.
|
Rang pharm.
|
Rang théo.
|
Orthographe grammaticale
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Orthographe d'usage
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Syntaxe
|
3
|
4
|
3
|
3
|
4
|
Choix lexicaux
|
4
|
3
|
4
|
4
|
3
|
III.2.2.3. Répartition des écarts selon le
type et selon la spécialité
À ce niveau d'analyse, nous allons voir uniquement le
nombre d'écarts par mémoire. Pour le nombre d'écarts par
page, nous l'avons négligé parce qu'il s'agit de résultats
très fins qui ne nous permettent pas de les comparer.
50
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Tableau III.
Nombre d'écarts par mémoire selon le type
et selon la spécialité
Type
|
|
Anal.
|
Inorg.
|
Org.
|
Pharm.
|
Théo.
|
Adjectif
|
Nombre d'écarts
|
85
|
77
|
68
|
80
|
46
|
N° d'écarts par mémoire
|
21,25
|
19,25
|
13,6
|
16
|
23
|
Nom
|
Nombre d'écarts
|
59
|
36
|
40
|
53
|
26
|
N° d'écarts par mémoire
|
14,75
|
9
|
8
|
10,6
|
13
|
Majuscule
|
Nombre d'écarts
|
52
|
33
|
31
|
35
|
9
|
N° d'écarts par mémoire
|
13
|
8,25
|
6,2
|
7
|
4,5
|
Diacritique
|
Nombre d'écarts
|
32
|
9
|
16
|
70
|
9
|
N° d'écarts par mémoire
|
8
|
2,25
|
3,2
|
14
|
4,5
|
Confusion
|
Nombre d'écarts
|
40
|
18
|
36
|
11
|
24
|
N° d'écarts par mémoire
|
10
|
4,5
|
7,2
|
2,2
|
12
|
Impropriété
|
Nombre d'écarts
|
32
|
39
|
33
|
13
|
9
|
N° d'écarts par mémoire
|
8
|
9,75
|
6,6
|
2,6
|
4,5
|
Agencement
|
Nombre d'écarts
|
29
|
16
|
35
|
32
|
12
|
N° d'écarts par mémoire
|
7,25
|
4
|
7
|
6,4
|
6
|
Trait d'union
|
Nombre d'écarts
|
17
|
37
|
19
|
37
|
12
|
N° d'écarts par mémoire
|
4,25
|
9,25
|
3,8
|
7,4
|
6
|
Graphie
|
Nombre d'écarts
|
21
|
12
|
37
|
40
|
9
|
N° d'écarts par mémoire
|
5,25
|
3
|
7,4
|
8
|
4,5
|
Accord du verbe
|
Nombre d'écarts
|
19
|
21
|
27
|
35
|
15
|
N° d'écarts par mémoire
|
4,75
|
5,25
|
5,4
|
7
|
7,5
|
Conjonction
|
Nombre d'écarts
|
29
|
24
|
23
|
19
|
9
|
N° d'écarts par mémoire
|
7,25
|
6
|
4,6
|
3,8
|
4,5
|
Emploi du verbe
|
Nombre d'écarts
|
17
|
16
|
25
|
11
|
11
|
N° d'écarts par mémoire
|
4,25
|
4
|
5
|
2,2
|
5,5
|
Pronom
|
Nombre d'écarts
|
17
|
14
|
15
|
20
|
7
|
N° d'écarts par mémoire
|
4,25
|
3,5
|
3
|
4
|
3,5
|
Anglicisme
|
Nombre d'écarts
|
3
|
15
|
5
|
7
|
6
|
N° d'écarts par mémoire
|
0,75
|
3,75
|
1
|
1,4
|
3
|
Nombre de mémoires
|
4
|
4
|
5
|
5
|
2
|
Sur l'ensemble, les différences entre les nombres
d'écarts par mémoire dans différentes
spécialités varient d'un type à un autre. Prenons comme
exemple les fautes d'accord de l'adjectif (le type le plus fréquent dans
l'ensemble des mémoires) qui sont moins présents dans les
mémoires de pharmaceutique que dans les autres (16 écarts par
mémoire), alors qu'ils sont très élevés dans les
mémoires de théorique avec une moyenne de 23 écarts
51
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
par mémoire. En revanche, le type dont les nombres sont
le plus rapprochés entre les différentes
spécialités est l'accord du pronom. Ces derniers sont de 4,25
dans les mémoires d'analytique, 4 dans les mémoires de
pharmaceutique, 3,5 dans ceux d'inorganique et théorique et 3 dans ceux
d'organique (tableau III.9).
Ce qui attire le plus notre attention est le rang de chaque
type d'écarts dans chaque spécialité. La
répartition des écarts selon le type et selon la
spécialité des auteurs nous donne à peu près les
mêmes résultats obtenus lors de la répartition des
écarts par type (voir tableau III.3).
Tableau III.
Rang des types d'écarts par mémoire selon
la spécialité
Type
|
Anal.
|
Inorg.
|
Org.
|
Pharm.
|
Théo.
|
Adjectif
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Nom
|
2
|
4
|
2
|
3
|
2
|
Majuscule
|
3
|
5
|
7
|
6
|
10
|
Diacritique
|
4
|
8
|
4
|
12
|
3
|
Confusion
|
5
|
14
|
12
|
2
|
8
|
Impropriété
|
6
|
2
|
6
|
11
|
12
|
Agencement
|
7
|
6
|
10
|
10
|
11
|
Trait d'union
|
8
|
9
|
5
|
8
|
6
|
Graphie
|
9
|
13
|
3
|
4
|
9
|
Accord du verbe
|
10
|
7
|
8
|
7
|
4
|
Conjonction
|
11
|
3
|
11
|
5
|
5
|
Emploi du verbe
|
12
|
12
|
13
|
9
|
13
|
Pronom
|
13
|
10
|
9
|
13
|
7
|
Anglicisme
|
14
|
11
|
14
|
14
|
14
|
Nous observons dans le tableau III.10 que les
différents types occupent presque les mêmes rangs dans les
différentes spécialités, en particulier pour les premiers
et derniers rangs. L'accord de l'adjectif chez les étudiants des
différentes spécialités constitue par excellence le point
de défaillance, il occupe le premier rang dans les cinq
spécialités. De même, les anglicismes constituent le type
d'écart le moins fréquent dans les cinq spécialités
sauf chez les étudiants de chimie inorganique, où se trouvent au
dernier rang les
52
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
confusions lexicales. Aussi, les fautes d'accord du nom
occupent la deuxième place dans trois spécialités
(analytique, organique et théorique) et ils occupent la troisième
et quatrième place chez les étudiants de chimie pharmaceutique et
organique.
D'abord, commençant par les étudiants de chimie
organique qui maitrisent moins les accords des adjectifs et des noms et la
graphie des mots par rapport à l'accord des pronoms ou à
l'utilisation des traits d'union et des anglicismes. Ensuite, pour ce qui est
des étudiants de chimie inorganique, leur faiblesse est dans l'accord
des adjectifs, dans les impropriétés lexicales et dans
l'utilisation des traits d'union ; tandis qu'ils maitrisent mieux l'usage du
diacritique, la transcription graphique des mots et l'accord des pronoms. Puis,
les étudiants de pharmaceutique qui manifestent assez de lacunes dans
l'accord de l'adjectif et du nom et dans la maitrise du diacritique ; alors
qu'ils se servent légèrement d'anglicismes et font peu de
confusions lexicales et peu de mauvais emplois des verbes. Après, il y a
les mémoires d'analytique, dans lesquels leurs auteurs , d'une part,
commettent beaucoup d'écarts liés à l'accord des adjectifs
et des noms ainsi que des fautes d'emploi de la majuscule et, d'autre part,
font peu d'écarts liés à l'accord des pronoms, à
l'emploi des verbes et à l'utilisation des traits d'union. Enfin, pour
ce qui est des mémoires de théorique, ils sont truffés
d'erreurs liées à l'accord des adjectifs et des noms et de
confusions lexicales ; mais contiennent moins d'anglicismes, moins de fautes
d'accords des pronoms et moins d'écarts liés à la graphie
des mots.
Une remarque s'impose concernant les erreurs d'accord du
verbe, les fautes d'agencement et les écarts liés à la
conjonction. Ces derniers occupent souvent entre le cinquième et le
dixième rang dans les cinq spécialités ; ce qui signifie
qu'ils sont généralement bien maitrisés par les
étudiants, surtout
53
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
si nous les comparons avec l'accord du nom et de l'adjectif
qui sont toujours dans les premiers rangs.
En fin de compte, à ce niveau d'analyse nous avons
constaté que sur les cinq spécialités, les mémoires
en chimie pharmaceutique contenaient le plus grand nombre de pages par
mémoire (une moyenne de 51,6 pages par mémoire). Ainsi, nous
avons remarqué que les étudiants de chimie organique commettent
moins d'écarts linguistiques dans leurs mémoires par rapport
à leurs camarades dans les autres spécialités. Ils en font
en moyenne 82 écarts par mémoire et 1,70 écart page. En
outre, grâce à l'analyse des écarts par catégories
et par types, nous avons pu détecter les points faibles et les points
forts chez les étudiants de chaque spécialité. Les
écarts grammaticaux, et précisément celles liées
à l'accord en genre et en nombre, constituent par excellence le point
faible chez les étudiants de chaque spécialité. À
présent, nous allons nous intéresser à la
répartition des écarts selon le sexe des auteurs.
III.2.3. Analyse des résultats selon le sexe des
auteurs
En plus de l'intitulé du mémoire, toute page de
garde d'un travail de recherche comprend le nom et le prénom de
l'auteur, ce qui nous permet de relever le sexe des étudiants.
L'ensemble de notre corpus est composé de mémoire en
binôme, c'est-à-dire des mémoires réalisés
par deux étudiants. De ce fait, il se trouve des cas où les
auteurs sont à la fois un étudiant et une étudiante
(mixte). Et pour en arriver aux buts de notre analyse, nous avons
classifié les mémoires selon les trois catégories
suivantes : masculin, féminin et mixte.
Le tableau III.11 répartit le corpus analysé
selon les trois catégories de sexe (masculin, féminin et
mixte).
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Nombre de mémoires et nombre de pages selon le
sexe
Tableau III.
Sexe
|
Nombre de mémoires
|
Nombre de pages
|
Moyenne de pages par mémoire
|
Féminin
|
11
|
542
|
49,27
|
Masculin
|
5
|
219
|
43,8
|
Mixte
|
4
|
202
|
50,5
|
Somme
|
20
|
963
|
48,15
|
Le tableau ci-dessus montre que les mémoires
rédigés par un étudiant et une étudiante
contiennent en moyenne plus de pages que les autres mémoires, même
si cette moyenne (50,5 pages par mémoire) n'est pas si grande que celle
des binômes féminins (49,27). Quant à la moyenne la plus
basse est celle des mémoires écrits par des auteurs de genre
masculin, elle est de 43,8 pages par mémoire. En plus, nous remarquons
que les moyennes de pages par mémoire chez les binômes de genres
féminins et mixtes sont très proches de la moyenne de la somme
des mémoires (48,15 pages par mémoire) ; contrairement à
la moyenne de pages par mémoire chez le genre masculin qui est beaucoup
plus inférieure.
III.2.3.1. Répartition des écarts selon le
sexe des auteurs
Tableau III.
Nombre d'écarts par mémoire et par page
selon le sexe des auteurs
|
Nombre d'écarts
|
Nombre d'écarts par mémoire
|
Nombre d'écarts par page
|
Masculin
|
580
|
116
|
2,65
|
Féminin
|
1079
|
98,09
|
1,99
|
Mixte
|
237
|
59,25
|
1,17
|
Somme 1896 94,80 1,96
|
54
Après avoir réparti les écarts
décelés en fonction du sexe des étudiants, nous avons
observé que les étudiantes font moins d'écarts que les
étudiants. Ces derniers commettent en moyenne 116 écarts par
mémoire et 2,65 écarts par page ; alors que les étudiantes
font en moyenne 98,09 écarts par mémoire
55
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
et 1,99 écart par page. Quant aux mémoires
rédigés par binômes mixtes, ils comptent en moyenne 59,25
écarts par mémoire et 1,17 écart par page.
Ces dernières années, plusieurs recherches
scientifiques ont montré que les résultats scolaires et
universitaires du genre féminin sont plus élevés. De
même qu'en sociolinguistique, de nombreuses enquêtes ont
apporté que le sexe constitue un véritable facteur de variation
linguistique, et que le discours féminin est souvent plus proche de la
norme académique en comparaison avec le discours masculin. D'ailleurs,
selon A. Pillon (1997, p.259), que « pour une variable
sociolinguistique donnée, les locuteurs, quel que soit le style de
parole envisagé, utilisent plus fréquemment que les locutrices la
variante non normée. » Cette explication coïncide avec
les résultats de notre analyse qui montre que les étudiantes font
beaucoup moins d'écarts linguistiques que les étudiants,
c'est-à-dire qu'elles respectent autant que le sexe masculin les normes
du français écrit.
III.2.3.2. Répartition des écarts selon la
catégorie et selon le sexe
Le tableau III.13 montre que la catégorie
d'écart la plus fréquente chez les trois sexes est celle des
écarts grammaticaux. Elle est d'une moyenne de 1,21 écart par
page dans les mémoires des binômes masculins, de 0,72 dans les
mémoires des binômes féminins et de 0,51 dans les
mémoires des binômes de sexes différents. Ensuite, la
deuxième catégorie moins fréquente est celle d'orthographe
d'usage, qui est de 0,62 écart par page chez les étudiants, de
0,58 chez les étudiantes et de 0,42 chez les auteurs mixtes. Puis, en
troisième position, viennent les écarts syntaxiques avec une
moyenne de 0,42 écart par page dans les mémoires de sexe
masculin, de 0,35 dans ceux de sexe féminin et de 0,14 dans ceux de sexe
mixte. En dernier rang se classent les écarts liés aux choix
lexicaux avec une moyenne de 0,4 écart par page chez les
étudiants, de 0,34 chez les étudiantes et de 0,1 dans les
mémoires mixtes.
56
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Tableau III.
Nombre d'écarts par mémoire et par page
selon la catégorie et selon le
sexe
Catégorie
|
|
Masculin
|
Féminin
|
Mixte
|
Orthographe grammaticale
|
Nombre d'écarts par mémoire
|
53
|
35,64
|
25,75
|
Nombre d'écarts par page
|
1,21
|
0,72
|
0,51
|
Orthographe d'usage
|
Nombre d'écarts par mémoire
|
27,2
|
28,73
|
21,25
|
Nombre d'écarts par page
|
0,62
|
0,58
|
0,42
|
Syntaxe
|
Nombre d'écarts par mémoire
|
18,4
|
17,09
|
7
|
Nombre d'écarts par page
|
0,42
|
0,35
|
0,14
|
Choix lexicaux
|
Nombre d'écarts par mémoire
|
17,4
|
16,64
|
5,25
|
Nombre d'écarts par page
|
0,40
|
0,34
|
0,10
|
Nous remarquons aussi que les quatre catégories
d'écarts occupent les mêmes rangs chez les trois types d'auteurs.
Il est vrai que ces résultats sont semblables aux résultats
obtenus plus haut, lors de la répartition des écarts par
spécialité. En l'occurrence, ici, nous remarquons que la
différence entre les nombres d'écarts par page ou par
mémoire chez les deux sexes (masculin et féminin) n'est pas si
grande. Il est généralement de moins d'un écart par
mémoire, sauf pour la catégorie d'orthographe grammaticale qui
est de plus de 17 écarts chez les étudiants. À travers
cette différence, nous pouvons dire que le niveau de maitrise de
l'expression écrite chez les étudiants de sexe féminin
n'est pas aussi haut que celui de leurs camarades de sexe masculin. En
dépit de cela, nous remarquons une différence significative entre
la moyenne d'écarts par mémoire (ou par page) des mémoires
mixtes et celle des mémoires de sexe homogènes. Elle est de plus
de dix écarts par mémoire dans les quatre catégories.
Dorénavant, nous allons continuer l'analyse en
étudiant la répartition des écarts selon le type et non
selon la catégorie ; ce qui va nous permettre
57
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
d'identifier s'il y a une différence dans la moyenne
des types d'écarts que commettent les étudiants des trois
sexes.
III.2.3.3. Répartition des écarts selon le
type et selon le sexe
Après avoir réparti les écarts
détectés selon le type, nous avons constaté que chacune
des différentes combinaisons de sexe possède ses propres lacunes.
Le nombre d'écarts par page a été écarté,
parce que les résultats étaient très fins et ne
présentaient aucune signification.
Dans le tableau ci-dessous, nous remarquons que les nombres
d'écarts par mémoire de la plupart des types diffèrent
d'un sexe à un autre, contrairement à ceux de l'anglicisme et de
l'accord du verbe qui sont proches. Les moyennes d'écarts par
mémoire de l'accord du verbe et de l'anglicisme sont respectivement, de
6,6 écarts par mémoire dans les mémoires d'auteurs
masculins, de 5,72 dans les mémoires d'auteurs féminins et de
5,25 dans les mémoires d'auteurs mixtes ; et de 2,2 chez les
étudiants, de 1,9 chez les étudiantes et d'un écart chez
les étudiants mixtes.
Pour les autres types, nous prenons comme exemple, les fautes
d'accord de l'adjectif qui sont de 25,8 par mémoire chez les
étudiants, 16,18 chez les étudiantes et de 12,25 dans les
mémoires mixtes ; les impropriétés lexicales qui sont de 9
par mémoire chez les masculins, de 6,72 chez les féminins et de
1,75 chez les mixtes ; et les écarts liés aux traits d'union qui
sont de 8,8 chez les garçons, de 4,72 chez les filles et de 6,5 chez les
binômes mixtes.
58
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
Tableau III.
Nombre d'écarts par mémoire selon le type
et selon le sexe
Type
|
|
Masculin
|
Féminin
|
Mixte
|
Graphie
|
Nombre d'écarts
|
23
|
59
|
37
|
N° d'écarts par mémoire
|
4,6
|
5,36
|
9,25
|
Diacritique
|
Nombre d'écarts
|
25
|
97
|
14
|
N° d'écarts par mémoire
|
5
|
8,81
|
3,5
|
Majuscule
|
Nombre d'écarts
|
44
|
108
|
8
|
N° d'écarts par mémoire
|
8,8
|
9,81
|
2
|
Trait d'union
|
Nombre d'écarts
|
44
|
52
|
26
|
N° d'écarts par mémoire
|
8,8
|
4,72
|
6,5
|
Impropriété
|
Nombre d'écarts
|
45
|
74
|
7
|
N° d'écarts par mémoire
|
9
|
6,72
|
1,75
|
Anglicisme
|
Nombre d'écarts
|
11
|
21
|
4
|
N° d'écarts par mémoire
|
2,2
|
1,90
|
1
|
Confusion
|
Nombre d'écarts
|
31
|
88
|
10
|
N° d'écarts par mémoire
|
6,2
|
8
|
2,5
|
Adjectif
|
Nombre d'écarts
|
129
|
178
|
49
|
N° d'écarts par mémoire
|
25,8
|
16,18
|
12,25
|
Nom
|
Nombre d'écarts
|
73
|
111
|
30
|
N° d'écarts par mémoire
|
14,6
|
10,09
|
7,5
|
Pronom
|
Nombre d'écarts
|
30
|
40
|
3
|
N° d'écarts par mémoire
|
6
|
3,63
|
0,75
|
Accord du verbe
|
Nombre d'écarts
|
33
|
63
|
21
|
N° d'écarts par mémoire
|
6,6
|
5,72
|
5,25
|
Emploi du verbe
|
Nombre d'écarts
|
28
|
44
|
8
|
N° d'écarts par mémoire
|
5,6
|
4
|
2
|
Conjonction
|
Nombre d'écarts
|
32
|
64
|
8
|
N° d'écarts par mémoire
|
6,4
|
5,81
|
2
|
Agencement
|
Nombre d'écarts
|
32
|
80
|
12
|
N° d'écarts par mémoire
|
6,4
|
7,27
|
3
|
Nombre de mémoire
|
11
|
5
|
4
|
Le classement des types d'écarts du plus
récurrent au moins récurrent nous permet de détecter les
points faibles et les points forts de chacune des catégories de sexe.
Le tableau III.15 montre que chez les trois catégories
de sexe, l'accord de l'adjectif constitue le point faible pendant que
l'anglicisme constitue le point fort, parce que le premier est le type
d'écart le plus fréquent et le second
59
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
le type le moins récurrent chez les trois genres
d'auteurs. Donc, si nous ne prenons pas en compte ces deux types, les trois
points forts et faibles de chaque genre d'auteur sont comme suit.
Commençons par les masculins, qui ont comme points faibles l'accord du
nom, les impropriétés et l'emploi de la majuscule ; alors que
leurs points forts sont l'utilisation saine de la graphie et du diacritique
(l'emploi des accents et des trémas) en plus du bon emploi des verbes.
Ensuite, les auteurs féminins, dont leurs points forts sont le bon
accord des pronoms, la correcte utilisation des verbes et des traits d'union ;
tandis que leur faiblesse consiste en l'accord des noms, l'emploi de la
majuscule et du diacritique. Enfin, les auteurs de sexe mixte, quant à
eux, ils ont comme points faibles la graphie, l'accord des noms et l'usage des
traits d'union ; pendant que leurs points forts résident dans l'accord
des pronoms, leurs résistances aux impropriétés lexicales
et le bon emploi des verbes.
Tableau III.
Rang des types d'écart selon le sexe des
auteurs
Types
|
Rang masculin
|
Rang féminin
|
Rang mixte
|
Adjectif
|
1
|
1
|
1
|
Nom
|
2
|
2
|
3
|
Impropriété
|
3
|
7
|
12
|
Majuscule
|
4
|
3
|
9
|
Trait d'union
|
5
|
11
|
4
|
Accord du verbe
|
6
|
9
|
5
|
Proposition
|
7
|
6
|
7
|
Conjonction
|
8
|
8
|
10
|
Confusion
|
9
|
5
|
8
|
Pronom
|
10
|
13
|
14
|
Emploi du verbe
|
11
|
12
|
11
|
Diacritique
|
12
|
4
|
6
|
Graphie
|
13
|
10
|
2
|
Anglicisme
|
14
|
14
|
13
|
Nous pouvons conclure qu'à ce stade d'analyse, nous
avons d'abord observé que la moyenne de pages par mémoire chez
les étudiantes est plus
60
CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES
MÉMOIRES
élevée de celle des étudiants (49,27 pour
le sexe féminin et 43,8 pour le sexe masculin). Quant aux
mémoires d'auteurs mixtes, ils avaient la moyenne la plus haute, avec
50,5 pages par mémoire. Ensuite, nous avons remarqué que les
auteurs de sexe féminin commettent moins d'écarts que les auteurs
de sexe masculin. Ce qui signifie que l'expression écrite du sexe
féminin est plus proche de la norme linguistique en comparaison avec
celle du sexe opposé. En ce qui concerne les binômes mixtes, ils
avaient beaucoup moins d'écarts que les deux précédents.
Puis, nous avons constaté que chez les trois catégories de sexe
les écarts grammaticaux étaient les plus récurrents,
consécutivement suivies par les écarts d'orthographe d'usage, les
écarts syntaxiques et les écarts liés aux choix lexicaux.
Enfin, en étudiant les écarts selon le type, nous avons
découvert que l'accord de l'adjectif constituait le point faible des
trois genres d'auteurs ; alors que leur point fort était dans le
non-usage des anglicismes.
Nous pensons donc que la maitrise du français
écrit chez ces étudiants est plutôt bonne en sachant qu'il
s'agit d'une langue secondaire. Selon l'Université Laval, dans son guide
d'évaluation de la qualité des textes (lié à la
Politique de la Faculté des sciences de l'éducation en
matière de valorisation et de développement des
compétences langagières en français adoptée par le
conseil de la Faculté en avril 2014), quand un étudiant
dépasse le seuil de trois fautes par page, son travail peut être
refusé. Cependant, l'université prend en considération les
textes des étudiants non francophones, en l'occurrence notre corpus, en
leur accordant une plus grande tolérance lors de la correction. À
partir de ce qui vient d'être dit, et en prenant en considération
les erreurs liées à la ponctuation, nous jugeons la
qualité du français écrit chez les étudiants de
deuxième année master chimie est proche de la norme
linguistique.
CHAPITRE IV
ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE
Dans les pages qui suivent, nous exposerons les
résultats de l'enquête par questionnaire écrit. En nous
appuyant sur notre grille d'analyse, nous allons d'abord présenter
l'usage des langues dans les champs de la formation, de la production et de la
diffusion, par la suite dans les communications ordinaires. À la fin
nous examinerons les opinions des étudiants sur l'avenir de la langue
française dans le domaine de la chimie.
IV.1. Description et répartition de
l'échantillon
Le questionnaire se compose de vingt questions qui se
répartissent en quatre parties. La première comprend les items
concernant l'usage des langues dans le champ de la formation scientifique ; la
seconde regroupe les questions portant sur l'emploi des langues dans le champ
de la production scientifique ; et la troisième, elle renferme les
questions portant sur l'usage des langues dans le champ de diffusion
scientifique. Quant à la dernière partie, elle comprend les deux
dernières questions portant sur l'opinion des
62
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
étudiants à propos de l'avenir de la langue
française dans le domaine de la chimie.
Rappelons que notre échantillon se divise en cinq
sous-populations (chimie analytique, chimie organique, chimie inorganique,
chimie pharmaceutique et chimie théorique) et que la collecte des
données s'est faite de façon aléatoire. Ceci a fait que
notre échantillon se compose de cinquante répondants de
différents sexes et spécialités avec des proportions
inégales.
IV.1.2. Répartition de l'échantillon par
spécialité
Nos informateurs se répartissent en quatre
spécialités distinctes : 36% sont de chimie pharmaceutique, 32%
sont de chimie organique, 20% sont de chimie analytique et 12% sont de chimie
inorganique. La figure IV.1 présente la répartition de notre
échantillon par spécialité.
Figure IV.
Répartition de l'échantillon par
spécialité
20,00%
36,00% Chimie analytique
12,00%
Chimie inorganique
32,00%
Chimie organique Pharmaceutique
IV.1.2. Répartition de l'échantillon par
sexe
La figure IV.2 indique que 80% de la population
interrogée sont de genre féminin (40 répondants), contre
20% qui sont de genre masculin (10 répondants).
63
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
Figure IV.
Répartition de l'échantillon par
sexe
80%
20%
Masculin Féminin
La majorité des questions auxquelles ont répondu
nos informateurs sont des questions fermées à choix multiple. Ce
type de question invite l'enquêté à choisir entre plusieurs
réponses celle qu'il suggère être correcte. Malgré
cela, nous avons quand même eu des réponses non précises.
De ce fait, nous avons accepté les questions qui avaient deux
réponses (exemple : deuxième question du questionnaire
n°46). Cependant, nous avons considéré les questions
contenant plus de deux réponses (exemple : question 16 dans le
questionnaire n°48) et celle ne contenant aucune réponse (par
exemple, la question 4 du questionnaire n°10) comme n'ayant pas de
réponses.
IV.2. L'usage des langues dans la sphère de la
formation scientifique
L'utilisation des langues dans la formation scientifique
diffère d'un cycle à un autre, d'une séance à une
autre et d'une situation à une autre. C'est-à-dire que le
degré d'utilisation d'une langue durant la formation en licence n'est
pas forcément le même en formation de master. Ainsi que l'emploi
des langues varie d'une séance de travaux pratiques à une
séance de travaux dirigés.
64
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
IV.2.1. L'usage des langues dans la formation de base (en
licence)
La question sur l'usage des langues dans le cycle de la
licence est composée de cinq sous-questions. Dans la première
sous-question, 94% de notre échantillon affirment l'utilisation du
français dans les séances de travaux dirigés (TD), contre
6% qui ont affirmé l'utilisation de l'arabe dialectal (daridja). Pour ce
qui est de l'usage des langues dans les séances de travaux pratiques
(TP) (la deuxième sous-question), seulement 84% de notre population ont
répondu que le français y était utilisé. Par
contre, 14% ont mentionné l'utilisation du dialecte arabe et les 2%
restant ont répondu qu'ils emploient l'arabe standard. Quant à
l'usage des langues dans les séances de cours et dans les copies
d'examens, l'emploi du français est confirmé respectivement par
98% et 100% (pour la première, les 2% restantes n'ont pas donné
de réponses). Enfin, dans la dernière sous-question, 94% ont
répondu qu'ils lisaient en français durant leur formation en
licence ; contre seulement 2% qui ont répondu qu'ils lisaient en arabe
(en plus d'une personne qui n'a pas donné de réponse). Le tableau
IV.1 présente l'emploi des langues dans la formation scientifique durant
la licence.
L'usage des langues dans la formation scientifique en
licence
Tableau IV.
Les domaines d'usage
|
Français
|
Arabe dialectal
|
Arabe standard
|
Sans réponses
|
Total
|
Séances de TD
|
94%
|
6%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Séances de TP
|
84%
|
14%
|
2%
|
0%
|
100%
|
Séances de cours
|
98%
|
0%
|
0%
|
2%
|
100%
|
Copies d'examens
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Les lectures
|
96%
|
0%
|
2%
|
2%
|
100%
|
Moyenne
|
94,4%
|
4%
|
0,8%
|
0,8%
|
100%
|
En calculant la moyenne de chaque langue, nous avons
observé que le français occupe une place importante dans la
formation des étudiants de chimie en licence. En moyenne, 94,4% de notre
échantillon ont répondu l'utilisation du français dans
l'ensemble des activités qui assurent la
65
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
formation en licence ; tandis que 4% et 0,8% des
étudiants questionnés ont affirmé respectivement
l'utilisation de l'arabe dialectal et de l'arabe standard.
En Algérie, l'enseignement supérieur, et
précisément les branches scientifiques (médecine, sciences
techniques, sciences exactes, etc.), est dominé par l'utilisation de la
langue française. Donc, les résultats obtenus concernant
l'utilisation de cette langue dans le domaine de la chimie sont tout à
fait normaux. Mais ce qui est paradoxal, c'est que les étudiants ont
suivi un enseignement totalement arabisé dans leurs formations
préuniversitaires (au lycée, au collège et en primaire) ;
pendant que presque la totalité des enseignants universitaires avait eu
une formation en langue française. De ce fait, il y a des situations
où le recours à l'arabe dialectal et à l'arabe standard
(par les enseignements ou par les étudiants) constitue une exigence afin
d'assurer l'activité d'enseignement/apprentissage.
IV.2.2. L'usage des langues dans la formation en
master
L'usage des langues dans la formation scientifique en
master
Tableau IV.
Les domaines d'usage
|
Français
|
Arabe dialectal
|
Français et anglais (au même
degré)
|
Sans
réponses
|
Total
|
Séances de TD
|
88%
|
6%
|
4%
|
2%
|
100%
|
Séances de TP
|
86%
|
8%
|
4%
|
2%
|
100%
|
Séances de cours
|
94%
|
0%
|
4%
|
2%
|
100%
|
Copies d'examens
|
94%
|
0%
|
4%
|
2%
|
100%
|
Les lectures
|
92%
|
0%
|
6%
|
2%
|
100%
|
Moyenne
|
91%
|
3%
|
4%
|
2%
|
100%
|
D'après nos informateurs (tableau IV.2), l'utilisation
des langues nationales (l'arabe dialectal et classique) dans la formation
scientifique durant le master a diminué par rapport à la licence
; ce qui est tout à fait normal puisque les étudiants de master
se sont déjà familiarisés avec leur domaine
d'étude. En moyenne, le français est resté prioritaire sur
l'ensemble
66
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
des activités assurant la formation des
étudiants, puisque 91% de notre échantillon ont affirmé
son utilisation. Toutefois, 4% des personnes questionnées ont
apporté l'utilisent de l'anglais et du français à un
même degré dans la totalité des activités
caractérisant la formation en master. Quant à l'arabe dialectal,
il est employé selon 3% de notre échantillon.
En effet, 6% des étudiants interrogés
dénoncent l'emploi de la langue anglaise auprès de la langue
française à un même degré dans leurs lectures et 4%
ont répondu son utilisation dans chacune des autres situations (TD, TP,
coures et copies d'examens). Alors que l'usage du français reste
prioritaire avec 88% dans les séances de TD, 86% dans les séances
de TP, 94% dans les séances de cours et dans les copies d'examens et 92%
dans les lectures.
Nous remarquons que l'anglais s'utilise en master alors qu'il
ne l'était pas en licence. D'après nos informateurs, l'anglais
s'emploie généralement afin d'acquérir de nouvelles
connaissances, car une grande partie des publications sont en langue anglaise.
Au même moment où son utilisation est vivement encouragée
par plusieurs enseignants dont la plupart se sont mis dernièrement
à publier des articles en langue anglaise.
Avant de passer au champ (ou sphère) suivant, nous
pouvons conclure que l'usage des langues dans la formation scientifique se
caractérise par la domination de la langue française. Celle-ci
est employée selon 90% des étudiants dans les activités
d'enseignement/apprentissage en licence et en master. Ensuite vient en seconde
place le dialectal qui est usité dans les activités
d'enseignement/apprentissage selon 4% de notre corpus en licence et 3% en
master. Puis se trouve l'arabe standard qui est utilisé avec une moyenne
de 0,8% des étudiants en licence et de 0% en master. Enfin se trouve
l'anglais, qui est utilisé, lui et le français ensemble à
un même degré
67
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
d'usage, par une moyenne de 4% des étudiants
questionnés dans l'ensemble des activités d'enseignement en
master (figure IV.3).
De plus, nous avons expliqué le recul de l'arabe
standard et dialectal au niveau du master (par rapport à la licence) par
le fait que les étudiants ont moins recours à ces deux langues
après avoir été familiarisés avec leur domaine
d'étude. Alors que l'apparition de l'anglais dans le deuxième
cycle a pour but l'acquisition de nouvelles connaissances.
Figure IV.
L'usage des langues dans la formation scientifique en
chimie
100% 95% 90% 85% 80% 75% 70% 65% 60% 55% 50% 45% 40% 35% 30% 25%
20% 15% 10% 5% 0%
|
|
En licence En master
|
Français Arabe dialectal Arabe standard Français
et anglais(à un même degré) Sans réponse
IV.3. L'usage des langues dans la sphère de la
production scientifique
L'usage des langues dans la sphère de la production,
varie d'une situation à une autre. Pour cette raison, nous avons
invité nos informateurs à répondre à trois
questions distinctes. La première était sur la langue
employée entre camarades pendant la réalisation des projets
collectifs. La deuxième était sur les langues avec lesquelles
sont programmés leurs outils de travail (ordinateur, par exemple). Et la
troisième, elle portait sur les langues utilisées dans les
laboratoires de recherches.
68
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
IV.3.1. L'usage des langues lors de la réalisation
de projets collectifs
La plupart de nos informateurs (58%) ont répondu qu'ils
utilisent le français pendant la réalisation des projets. Alors
que 30% ont répondu qu'ils emploient l'arabe dialectal. Mais, aussi, il
y a près de six personnes (12%) qui ont mentionné qu'ils font
usage de deux langues à la fois (le français et l'anglais) et
à un même degré d'utilisation. La figure IV.4
présente le pourcentage des réponses obtenues.
Figure IV.
12%
Les langues en usage pendant la réalisation des
projets collectifs
Français
Arabe dialectal
30%
58%
Français et arabe
dialectal (à un même degré)
En effet, ces étudiants utilisent le français
parce que c'est la langue à travers laquelle ils se sont formés.
Pendant que l'arabe dialectal constitue la langue à l'aide de laquelle
ces étudiants peuvent mieux s'exprimer, car c'est leurs langues
maternelles.
IV.3.2. Les langues de programmation des outils de
travail
Une grande majorité des étudiants
questionnés (86%) nous ont apporté que leurs outils de travail
sont programmés en langue française ; tandis qu'un seul
étudiant, c'est-à-dire 2%, a répondu que ses outils de
travail sont programmés en langue anglaise. Bien que 12% de nos
enquêtés ont mentionné qu'une quantité de leurs
outils de travail est programmée en français et une autre
programmée en anglais (voir figure IV.5).
69
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
Figure IV.
Les langues de programmation dans les outils de
travail
2% 12%
Français Anglais
86%
Français et anglais (au même degré)
Pendant la collecte des données (qui s'est faite
à l'intérieur des laboratoires) un des enseignants nous a fait
part de deux modes d'emploi totalement rédigé en langue anglaise,
le premier appartenant à un microscope et le second à un
réfrigérateur, en nous disant que c'est ce qu'ils les obligent
à employer l'anglais.
IV.3.3. L'usage des langues dans les laboratoires de
recherches
Figure IV.
Les langues des laboratoires dans le
Département de Chimie
70%
66%
14% 14%
4% 2%
40%
20%
60%
50%
30%
10%
0%
Français Arabe dialectal
Français et arabe dialectal (au même
degré) Français et anglais (au même degré) Sans
réponse
L'usage des langues dans les laboratoires de recherches
diffère aussi en fonction des étudiants. Selon la figure IV.6,
66% de notre échantillon utilisent le français au sein des
laboratoires de recherches ; alors que 14%
70
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
emploient l'arabe dialectal. Ainsi qu'une même
proportion (14%) a répondu qu'elle fait usage du français et du
dialectal à des degrés égaux. De plus, il y a aussi 4% qui
emploient le français et l'anglais à un même
degré.
En guise de conclusion, nous pouvons retenir que l'usage des
langues dans la sphère de la production varie d'une situation à
une autre. En effet, la langue française est la plus utilisée
avec une moyenne de 70% des étudiants dans les différentes
activités de productions scientifiques. Ensuite l'accompagne l'arabe
dialectal avec une moyenne de 14,67%. Et en dernier lieu vient la langue
anglaise avec une moyenne de 0,67%. Quoique dans d'autres situations, ces deux
dernières sont utilisées au même degré que le
français avec une moyenne de 8,67% pour le dialectal et 5,33% pour
l'anglais (tableau IV.3).
L'usage des langues dans le champ de la production
scientifique
Tableau IV.
|
Lors de la réalisation des
projets
|
La langue de programmation des outils
de travail
|
Dans les laboratoires
|
Moyenne
|
Français
|
58%
|
86%
|
66%
|
70%
|
Arabe dialectal
|
30%
|
0%
|
14%
|
14,67%
|
Français et arabe dialectal (au
même degré)
|
12%
|
0%
|
14%
|
8,67%
|
Anglais
|
0%
|
2%
|
0%
|
0,67%
|
Français et anglais (au même
degré)
|
0%
|
12%
|
4%
|
5,33%
|
Sans réponses
|
0%
|
0%
|
2%
|
0,67%
|
Total 100% 100% 100% 100%
|
L'absence de l'arabe dialectal dans les différents
outils de travail est tout à fait normale, car il n'y a point d'outils
programmés en arabe dialectal (voir même en arabe standard).
Cependant, l'absence de l'anglais dans les
71
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
communications durant la préparation des projets
s'explique par la non-maitrise de celle-ci chez la majorité des
étudiants.
IV.4. L'usage des langues dans la sphère de la
diffusion scientifique
Le champ de la diffusion est caractérisé par
plusieurs activités scientifiques, parmi lesquelles il y a la lecture,
la publication et l'exposition. En fonction de ces activités, l'usage
des langues varie d'un étudiant à un autre. Les questions portant
sur l'utilisation des langues dans ce champ sont au nombre de sept : trois sur
chacune des activités de lecture et d'exposition, et une sur les
activités de publication.
IV.4.1. Le choix des langues dans la lecture
scientifique
L'activité liée à la lecture scientifique
se divise en trois sous-activités. La première est la lecture des
ouvrages, la seconde est celle des articles et la dernière est la
consultation des sites internet. Le tableau IV.4 présente le pourcentage
des lecteurs de chaque langue selon le type de document.
Tableau IV.
Les langues des lectures scientifiques
|
Ouvrages
|
Articles
|
Sites internet
|
Moyenne
|
Français
|
64%
|
36%
|
52%
|
50,67%
|
Anglais
|
6%
|
38%
|
6%
|
16,67%
|
Français et anglais (au même
degré)
|
26%
|
26%
|
34%
|
28,67%
|
Sans réponses
|
4%
|
0%
|
8%
|
4%
|
Total 100% 100% 100% 100%
|
D'après le tableau ci-dessus, 64% de notre
échantillon lisent les ouvrages en langue française, contre
seulement 6% qui les lisent en langue anglaise. Bien que 26% des
étudiants questionnés lisent des ouvrages en français et
en anglais à la fois. De même, pour les sites internet la
majorité
72
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
des enquêtés (52%) consultent les pages web en
langue française ; alors que 6% les consultent en langue anglaise. Mais
il y a aussi 26% des étudiants qui consultent autant de sites
français qu'anglais. Quant à la lecture des articles, elle est
d'une autre nature pour vu que 38% de notre échantillon les lisent en
langue anglaise, 36% les lisent en langue française et 26% les lisent
tant en français qu'en anglais. Nous pouvons donc conclure que la langue
française est la langue des ouvrages et des sites internet, pendant que
la langue anglaise est celle des articles.
Selon nos informateurs, le nombre de revues anglophones est
beaucoup plus important que celui des revues francophones. De plus, les
articles de langue anglaise sont d'actualité en comparaison avec les
articles de langue française. Aussi, comme nous l'avons mentionné
plus haut, la lecture des articles en langue anglaise est due au grand nombre
d'enseignants qui se sont mis à publier leurs articles dans des revues
de langue anglaise. À l'instar du laboratoire LOST (Laboratoire
d'Obtention de Substances Thérapeutiques) qui, son dernier article en
langue française date de l'année 2009, malgré que toute
l'équipe ait eu une formation en langue française. Cependant, le
recours à l'anglais, selon Mme KABOUCHE (directrice du laboratoire), a
pour but d'avoir plus de lecteurs à travers le monde.
En calculant la moyenne des lecteurs de chaque langue dans les
trois supports, nous aurons le français au premier rang avec une moyenne
de 50,67% des étudiants, l'anglais avec une moyenne de 16,67% et les
deux au même degré d'utilisation avec une moyenne de 28,67%.
IV.4.2. L'usage des langues dans la rédaction et
l'exposition scientifiques
Lors de la communication des résultats
(rédaction et exposition), quasiment la totalité des
étudiants questionnés choisissent le français, parce
73
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
qu'elle est tant maitrisée par la plupart des
étudiants. Le tableau ci-dessous nous donne le pourcentage des
étudiants selon la langue choisie par activité.
Les langues en usage dans la rédaction et
l'exposition scientifiques
Tableau IV.
|
Rédaction de mémoire
|
Exposition
|
Moyenne
|
Français
|
98%
|
94%
|
96%
|
Arabe standard
|
2%
|
0%
|
1%
|
Français et anglais (au même
degré)
|
0%
|
4%
|
2%
|
Sans réponses
|
0%
|
2%
|
1%
|
Presque l'intégralité de notre
échantillon (98%) a choisi le français comme langue de
rédaction de leurs mémoires de fin d'études ; bien
qu'uniquement un seul étudiant, ce qui est égal à 2% de
notre échantillon, ait opté pour l'arabe standard. Cet
étudiant nous a déclaré qu'il aime tant la langue arabe et
veillerait bien à son développement. Pareillement, lors des
expositions scientifiques, une grande partie des étudiants sur lesquels
nous avons enquêté (94%) emploie le français, alors que 4%
utilisent le français et l'anglais à des degrés
équivalents. D'après une étudiante, il y a des enseignants
qui ont tendance à mieux noter les expositions en langue anglaise que
celle en langue française. Toutefois, nous apercevons que les
communications scientifiques sont dominées par l'usage du
français, celle-ci est utilisée en moyenne par 96% de notre
échantillon.
IV.4.3. L'usage des langues dans la vulgarisation
scientifique
La vulgarisation scientifique dans le Département de
Chimie n'est présente qu'à travers les conférences et les
séminaires, où se rencontrent les scientifiques de
différents domaines. Les questions qui devraient nous apporter des
réponses concernant l'usage des langues dans les activités de
vulgarisation scientifique sont des questions semi-fermées ; de ce fait,
le taux d'absence de réponse est élevé (une proportion de
22% de notre échantillon pour la première et 38% pour la
seconde).
74
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
Le tableau IV.6 regroupe le pourcentage des réponses
obtenu par question. Dans la première question, portant sur
l'utilisation des langues dans les conférences, 66% de notre corpus ont
répondu que le français y était le plus utilisé ;
par contre, 12% ont affirmé que l'anglais y était le plus
employé. Quant à la seconde question, portant sur la langue
usitée dans les communications orales au sein des séminaires et
colloques, 52% ont apporté que le français y était le plus
employé. Tandis que 6% ont mentionné que la langue anglaise
était la plus utilisée et 4% ont répondu que la langue
arabe standard était la plus utilisée. Sur les deux
activités, la moyenne de chaque réponse est de 59% pour l'emploi
du français, 9% pour l'usage de l'anglais et 2% pour l'utilisation de
l'arabe standard.
Tableau IV.
L'usage des langues dans les conférences et
séminaires
Français
|
Anglais
|
Arabe standard
|
Sans
réponses
|
Conférence
|
66%
|
12%
|
0%
|
22%
|
Communication
|
52%
|
6%
|
4%
|
38%
|
Moyenne 59% 9% 2% 30%
|
Nous observons donc que le français est aussi
majoritairement dominant dans la vulgarisation scientifique, parce que si nous
écartons le taux des sans réponses, nous verrons que le
français occupe à lui seul 84% des réponses. En plus, nous
remarquons qu'il y a un usage faible de la langue anglaise et un autre plus
faible de celui de langue arabe standard.
Nous pouvons déduire que le champ de la diffusion
scientifique est également marqué par la domination de la langue
française. Celle-ci est employée par 68,56% de notre
échantillon sur l'ensemble des activités de diffusion (lecture,
rédaction, exposition et vulgarisation). Ensuite vient l'anglais qui est
utilisé par une proportion de 8,56% de notre corpus. Puis suit l'arabe
standard qui est usité par 1% des étudiants enquêtés
sur la totalité des activités de diffusion. Par contre, il y a
10,22% de nos informateurs qui
75
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
estiment qu'ils utilisent le français et l'anglais
à un même degré. Le tableau IV.7 récapitule l'usage
des langues dans la sphère de la diffusion scientifique.
Tableau IV.
L'usage des langues dans la sphère de la
diffusion scientifique
Lecture
|
Exposition
|
Vulgarisation
|
Moyenne
|
Français
|
50,67%
|
96,00%
|
59,00%
|
68,56%
|
Anglais
|
16,67%
|
0,00%
|
9,00%
|
8,56%
|
Arabe standard
|
0,00%
|
1,00%
|
2,00%
|
1,00%
|
Français et anglais (au même
degré)
|
28,67%
|
2,00%
|
0,00%
|
10,22%
|
Sans réponses
|
4,00%
|
1,00%
|
30,00%
|
11,67%
|
IV.5. L'usage des langues dans les communications
ordinaires
Tableau IV.
L'usage des langues dans les communications
ordinaires
Les types de communications
|
Avec les camarades
|
Avec les enseignants
|
Avec
l'administration
|
Moyenne
|
Oral Écrit
|
Arabe dialectal
|
66%
|
28%
|
16%
|
36%
|
36,50%
|
Français
|
14%
|
54%
|
74%
|
54%
|
49%
|
Français et arabe dialectal (au même
degré)
|
10%
|
10%
|
8%
|
6%
|
8,50%
|
Arabe standard
|
6%
|
4%
|
2%
|
4%
|
4%
|
Sans réponse
|
4%
|
2%
|
2%
|
0%
|
2%
|
En dehors des situations d'apprentissage, l'usage des langues
chez les étudiants de chimie est tout à fait différent.
Entre eux, et à l'oral, les étudiants utilisent plus
fréquemment l'arabe dialectal que les autres langues. 66% de notre
échantillon affirment l'emploi du dialecte arabe à l'oral, tandis
que 14% mentionnent l'utilisation du français. Cependant, il y a une
proportion de 10% qui utilisent le français et le dialectal à des
degrés égaux. Il est aussi important de dire que 6% de notre
échantillon nous ont apporté qu'ils
76
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
utilisent l'arabe standard à l'oral. Bien qu'à
l'écrit, c'est le français qui est majoritairement employé
(chez 54% des étudiants), puis vient l'arabe dialectal (chez 28% des
étudiants).
Néanmoins, dans les communications plus ou moins
officielles, nous remarquons que 74% des étudiants optent pour le
français quand ils sont face à des enseignants ; alors que 16%
choisissent l'arabe dialectal, 8% préfèrent les employer les deux
et 2% seulement choisissent l'arabe standard. De plus, dans l'administration,
les étudiants emploient souvent le français (54% des individus
questionnés). Ainsi qu'il y a aussi 36% de notre échantillon qui
emploient le dialectal, 6% qui utilisent le français et l'arabe
dialectal à un même degré et 4% qui prétendent
employer l'arabe standard.
La forte présence du dialectal dans les communications
ordinaires est très compréhensible, car elle constitue la langue
quotidienne chez l'ensemble des Algériens. Pendant ce temps, le
non-usage de l'anglais se justifie par son absence dans le paysage
sociolinguistique algérien ; contrairement au français qui y est
enraciné.
IV.6. L'usage des langues dans le domaine de la chimie
Après avoir analysé l'usage des langues dans
chacune des trois sphères (formation, production et diffusion), nous
pouvons déduire que le français occupe une place très
importante dans le domaine de la chimie. D'ailleurs, elle est employée
par 77,02% en moyenne sur l'ensemble des étudiants questionnés
dans les trois champs. Le tableau ci-dessous regroupe les résultats que
nous avons obtenus dans les trois sphères.
77
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
Tableau IV.
L'usage des langues dans le domaine de la
chimie
Formation
|
Production
|
Diffusion
|
Moyenne
|
Français
|
92,50%
|
70,00%
|
68,56%
|
77,02%
|
Arabe dialectal
|
3,50%
|
14,67%
|
0,00%
|
6,05%
|
Anglais
|
0,00%
|
0,67%
|
8,56%
|
3,07%
|
Arabe standard
|
0,50%
|
0,00%
|
1,00%
|
0,50%
|
Français et anglais (au même
degré)
|
2,00%
|
5,33%
|
10,22%
|
5,85%
|
Français et arabe dialectal (au
même degré)
|
0,00%
|
8,67%
|
0,00%
|
2,89%
|
Sans réponses
|
1,50%
|
0,67%
|
11,67%
|
4,61%
|
Les réponses propres aux questions dix-sept, dix-huit
et dix-neuf de notre questionnaire, auquel ont répondu nos informateurs,
vont soit confirmer ou infirmer les résultats obtenus supra. La
première question consiste à classer de 1 à 4 les langues
que les étudiants emploient en fonction de leurs degrés
d'utilisation. La seconde invite les individus enquêtés à
nous dévoiler la langue qui a permis à chacun la réussite
dans ses études. Et la troisième interroge les étudiants
sur la langue qui offre le plus de connaissances dans leur domaine.
Dans la question de classement, parmi les étudiants
questionnés 82% ont classé la langue française comme la
langue la plus employée. Alors que 12% l'ont classée au
deuxième rang, 4% au troisième rang et zéro
étudiant l'a classée au dernier rang. Pour ce qui est de l'arabe
dialectal, 8% de notre échantillon l'ont placée en
première position, 34% en deuxième, 22% en troisième et
34% en quatrième position. Concernant la langue anglaise, seulement 8%
de nos enquêtés l'ont ordonnée en première place ;
bien que 40% l'ont classée en deuxième place, 32% en
troisième place et 18% en dernière place. À propos de la
langue arabe standard, aucun de nos répondants ne l'a mise au premier
rang ; quoique 46% l'ont classée au dernier
78
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
rang, 40% au troisième rang et 12% au deuxième
rang. Le tableau IV.10 présente le pourcentage de chaque langue par
classement.
Tableau IV.
Classification des langues par rang (de la plus
utilisée à la moins
utilisée)
Langue
|
1er rang
|
2e rang
|
3e rang
|
4e rang
|
Français
|
82%
|
12%
|
4%
|
0%
|
Arabe dialectal
|
8%
|
34%
|
22%
|
34%
|
Anglais
|
8%
|
40%
|
32%
|
18%
|
Arabe standard
|
0%
|
12%
|
40%
|
46%
|
Par ailleurs, nous avons remarqué que la classification
la plus récurrente est la suivante : français, arabe dialectal,
anglais et arabe standard (12 cas) ; suivie ensuite par celle qui classe le
français en première position, l'anglais en seconde position,
l'arabe standard et l'arabe dialectal en troisième et quatrième
position (avec 11 cas). Après ces deux classifications vient celle qui
classe le français en première position, l'anglais en
deuxième position, l'arabe dialectal en troisième position et
l'arabe standard en quatrième position. La figure ci-dessous
représente les classifications les plus observées avec leurs
nombres de fréquences.
Figure IV.
Les classifications les plus observées par
nombre de fréquence
autre cas*
Fr., ang., dial.,stand.
Fr., dial., ang., stand.
Fr., ang., stand., dial.
Ang., fr., stand., dial.
Fr., dial., stand., ang.
12
14
12
11
Nombre de fréquences
10
10
9
8
6
5
4
3
2
0
* Y compris les cas où il n'y a pas de réponses
Quant à la deuxième question (item n°18), qui
interroge le sujet enquêté sur la langue qui lui a permis de
réussir ses études, 78% de notre
79
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
échantillon (39 étudiants) avaient
répondu le français. Pendant que ceux qui avaient répondu
le dialecte arabe et l'anglais étaient de 10% pour chacune.
Pour ce qui est de la question dix-neuf de notre
questionnaire, qui interroge les étudiants sur la langue qui leur offre
le plus de connaissances dans le domaine de la chimie, les réponses
étaient comme suit. Un premier groupe constitué de 54% de notre
échantillon (27 répondants) a répondu que le
français offre le plus de connaissances dans le domaine de la chimie et
un deuxième, composé de 22 étudiants (44%), a
répondu que c'est l'anglais qui offre le plus de connaissances. Aussi,
2% de nos informateurs (un seul étudiant) ont répondu que c'est
l'arabe standard (en effet, la réponse était sans préciser
de quel arabe il s'agit, bien qu'il soit moins probable que ce soit l'arabe
dialectal qui offre le plus de connaissances).
Le tableau IV.11 expose le pourcentage des réponses
obtenues par le biais des questions dix-huit et dix-neuf.
Pourcentage des réponses issues des questions
dix-huit et dix-neuf
Tableau IV.
|
La langue de
réussite universitaire
|
La langue offrant le plus de
connaissances
|
Français
|
78%
|
54%
|
Anglais
|
10%
|
44%
|
Arabe dialectal
|
10%
|
0%
|
Arabe standard
|
0%
|
2%
|
Les questions que nous venons d'analyser confirment les
résultats obtenus lors de l'analyse des questions
précédentes. Le français est donc la langue la plus
employée dans le Département de Chimie. Elle couvre la plupart
des activités scientifiques (enseignement, lecture, rédaction,
communication, etc.) qui caractérisent le domaine de la chimie ;
à l'exception de quelques une qui sont assurées par l'usage
d'autres langues. À titre illustratif, la prépondérance de
l'anglais dans la lecture des articles, ou bien la domination du dialecte arabe
dans les communications ordinaires.
80
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
IV.7. Opinions sur l'avenir du français dans le
domaine de la chimie
La dernière question de notre questionnaire est
ouverte, elle demande aux informateurs de nous faire part de leurs opinions
concernant l'avenir du français dans le domaine de la chimie (en
Algérie). Parmi les cinquante individus questionnés,
quarante-et-un ont donné une réponse à la question
ouverte, ce qui fait 82% de notre échantillon. En outre, l'absence de
réponse s'explique soit parce que l'étudiant n'a pas de
réponse précise à la question posée ; soit parce
qu'il n'arrive pas à construire une phrase ; ou soit parce qu'il n'a pas
bien saisi la question, vu que plusieurs d'entre eux nous ont demandé
des explications sur la question lors de la collecte. La figure ci-dessous
représente les réponses obtenues classées en six
propositions.
Figure IV.
Synthèse des réponses ouvertes en fonction
de ce que pense l'étudiant sur l'avenir de la langue française
Le français ne sera plus dominant
Le français restera le plus utilisé
Le français sera moins utilisé
Le français va disparaitre
Réponses hors sujet
Sans réponse
8%
14%
16%
16%
18%
28%
Étant donné que les réponses obtenues
varient d'un étudiant à un autre, nous les avons classées
en six groupes. Le premier regroupe les étudiants qui pensent que le
français restera le plus dominant (28% de nos sujets d'enquête).
Le deuxième groupe contient ceux qui supposent que le français
sera moins utilisé, mais restera toujours dominant (14% de notre
échantillon). Le troisième groupe renferme 16% de nos
enquêtés, ceux qui
81
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRE
estiment que le français ne sera plus dominant. Le
quatrième groupe rassemble les étudiants qui présument que
le français va disparaitre (16% des étudiants
enquêtés y font partie). Pour ce qui est des deux derniers
groupes, l'un comprend les étudiants n'ayant pas apporté de
réponses (18%), et l'autre englobe ceux qui ont apporté des
réponses hors sujets (8%).
En effet, les étudiants qui pensent que le
français restera le plus utilisé ont répondu sous
l'emprise de leurs sentiments ; car, durant l'enquête, plusieurs
étudiants nous ont fait part de leurs amours envers la langue
française. D'autres, même, nous ont répondu que « la
langue française est la mère de la chimie » (questionnaire
n°25). Ainsi, nous pensons que les étudiants qui ont
présumé que le français aller disparaitre sont tant
attirés vers l'anglais ou bien vers l'arabe que vers le français.
Cependant, les étudiants qui supposent que le français sera moins
utilisé ou qu'il ne sera plus dominant, nous pensons qu'ils sont plus
raisonnables, puisque ces derniers nous ont justifié leurs opinions.
Prenons comme exemple le questionnaire n°3 dans lequel l'étudiant
nous écrit que « le français n'aura pas un bel avenir, car
la plupart des publications sont en anglais » ; ou bien le questionnaire
n°50 où son auteur nous a répondu que l'usage du
français va diminuer, car, selon lui, plusieurs articles sont
rédigés en anglais.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Nous avons amorcé ce travail par un chapitre
théorique qui commence par une description de l'usage des langues dans
les domaines scientifiques d'abord dans le monde et ensuite en Algérie.
Puis, nous avons présenté l'esquisse de Hamel qui vise le
développement d'un modèle scientifique plurilingue. Et nous
l'avons terminé avec quelques définitions de concepts clés
portant sur la notion de qualité de langue. Ensuite, nous avons
présenté dans le deuxième chapitre, intitulé
méthodologie, les approches et les méthodes auxquelles nous avons
opté afin d'en arriver aux objectifs de notre recherche. Enfin se
succèdent deux chapitres où nous avons mené une analyse
linguistique de vingt mémoires dans le premier et une analyse d'une
enquête par questionnaire dans le second.
L'étude que nous avons menée nous a permis d'en
apprendre davantage sur l'usage des langues dans le domaine de la chimie
à l'Université Des Frères Mentouri. En fait, elle avait
pour but d'évaluer la qualité de la langue française
écrite dans les mémoires de master et de relever la place qu'elle
occupe dans le domaine de la chimie au niveau de l'université. À
cet effet, nous avons d'abord décelé les écarts commis
dans
83
CONCLUSION GÉNÉRALE
vingt mémoires de master, pour ensuite les analyser
à l'aide d'une grille inspirée des travaux de Jacques Maurais.
Puis, en nous basant sur une enquête par questionnaire écrit, nous
avons pu déterminer la place qu'occupe le français dans les
différentes activités scientifiques qui caractérisent le
domaine de la chimie.
Premièrement, durant l'analyse des vingt
mémoires (963 pages), nous avons détecté 1 896
écarts linguistiques ; ce qui est égal à 94,8
écarts par mémoire et 1,96 écart par page et que nous
avons jugé comme acceptable pour des personnes où le
français constitue une langue étrangère. Toutefois,
l'apport de cette analyse est que ses résultats peuvent être
utilisés dans un souci didactique afin de combler les lacunes que
possèdent ces étudiants.
Pendant l'analyse, nous avons remarqué que la
majorité des écarts linguistiques étaient causés
soit par l'influence de l'oral sur l'écrit, soit par le manque de
concentration chez les étudiants ou soit par le contact des langues
(arabe et anglais) présent dans le domaine de la chimie.
Après avoir réparti les écarts
décelés selon les quatre catégories de notre grille
d'analyse, nous avons trouvé que la catégorie contenant le plus
d'écarts est celle d'orthographe grammaticale ; elle comptait à
elle seule 40,08% de la somme des écarts (ce qui est égal
à 38 écarts par mémoire et 0,78 écart par page).
Quant à l'orthographe d'usage, la syntaxe et les choix lexicaux, ils
présentaient respectivement 28,32%, 16,24% et 15,35% de l'ensemble des
écarts.
En détaillant plus l'analyse, nous avons
constaté que les points faibles chez ces étudiants étaient
en premier lieu l'accord des adjectifs et des noms et l'emploi de la majuscule.
Ils comptaient les trois ensembles près de 40% de la totalité des
écarts relevés. Cependant, leurs points forts étaient dans
le non-recours aux anglicismes, l'accord des pronoms et le bon emploi des
verbes (10% des écarts pour les trois additionnés).
84
CONCLUSION GÉNÉRALE
De plus, nous avons comparé les écarts de chaque
spécialité et nous avons trouvé que les mémoires de
chimie organique contenaient le moins d'écarts avec une moyenne de 82
écarts par mémoire et de 1,70 écart par page. En
deuxième position viennent les mémoires d'inorganique avec une
moyenne de 91,75 écarts par mémoire et de 1,79 écart par
page. Pour la troisième position, elle est occupée par les
mémoires de chimie pharmaceutique avec une moyenne de 92,6 écarts
par mémoire et 1,79 écart par page. En quatrième et
cinquième place viennent les mémoires de chimie analytique et de
chimie théorique avec respectivement une moyenne de 113 et 102
écarts par mémoire et 2,48 et 2,61 écarts par page. Le
classement des catégories des écarts, de la plus fréquente
à la moins fréquente, était à peu près le
même chez les cinq spécialités. Tandis que celui des types
d'écarts, il variait d'une spécialité à une autre,
à part les erreurs d'accord de l'adjectif qui étaient les plus
récurrentes et les anglicismes les moins présents chez les
étudiants des cinq spécialités.
Ainsi, nous avons examiné les écarts selon le
sexe des auteurs et nous avons observé que les étudiantes
faisaient beaucoup moins de fautes que les étudiants. En moyenne, 98,09
écarts par mémoire et 1,99 écart par page chez les auteurs
féminins contre 116 écarts par mémoire et 2,65
écarts par page chez les auteurs de sexe masculin. Pour ce qui est des
mémoires en binômes mixtes, ils contenaient beaucoup moins
d'écarts (une moyenne de 59,25 écarts par mémoire et 1,17
écart par page). Pendant ce temps, nous avons aussi observé que
l'ordre de fréquence des catégories des écarts
linguistiques était le même pour les trois genres d'auteur
(d'abord l'orthographe grammaticale, ensuite l'orthographe d'usage, puis la
syntaxe et enfin les choix lexicaux). Alors que la fréquence des
différents types d'écarts variait d'un genre à un autre,
à l'exception des fautes d'accord des adjectifs et des
85
CONCLUSION GÉNÉRALE
noms qui étaient les plus récurrentes et les
anglicismes les moins récurrents chez les trois types de sexe.
Deuxièmement, en nous fondant sur une enquête par
questionnaire écrit menée auprès de cinquante
étudiants, nous avons pu identifier la place qu'occupe la langue
française dans l'ensemble des activités scientifiques propres au
domaine de la chimie.
D'abord, dans le champ de la formation scientifique, selon nos
informateurs le français couvre la majorité des activités
d'enseignement/apprentissage (séances de TD, de TP, de cours, copies
d'examen et lectures) tant en licence qu'en master. En moyenne, 94% des
étudiants nous ont apporté que le français est le plus
utilisé en licence ; et selon 91%, il est le plus employé en
master.
Ensuite, dans le champ de production scientifique, le
français est aussi dominant, mais avec des degrés moins
importants par rapport au champ de la formation. En effet, il y a l'arabe
dialectal qui est employé par 30% des individus questionnés lors
de la réalisation de projets collectifs (contre 58% qui utilisent le
français) et par 14% dans les laboratoires de recherche (contre 66% qui
font usage du français).
Puis, dans le champ de la diffusion scientifique, où
nous avons observé que chez les étudiants de chimie le
français est la langue des ouvrages alors que l'anglais est celui des
articles. Par contre dans la rédaction et l'exposition des travaux, la
grande majorité des étudiants de chimie font recours au
français (98% l'utilisent dans la rédaction et 94% lors des
expositions). En outre, plus de la moitié de notre échantillon
nous a appris que le français est la langue la plus employée dans
la vulgarisation scientifique (dans les séminaires et
conférences).
86
CONCLUSION GÉNÉRALE
Ainsi, dans les communications ordinaires, le français
est utilisé par 14% à l'oral et 54% à l'écrit entre
camarades, par 74% avec les enseignants et par 54% avec l'administration.
Certes, le français est dominant dans l'ensemble des situations, mais il
est bousculé par l'usage de l'arabe dialectal à l'oral autant
qu'à l'écrit.
Enfin, nous avons vu que 82% de ces étudiants
considèrent la langue française comme la langue la plus
employée dans l'ensemble des activités scientifiques qui
caractérisent le domaine de la chimie. De plus, 28% des étudiants
interrogés pensent que le français restera la langue
majoritairement dominante dans leur domaine d'étude contre 16% qui
estiment qu'elle va disparaitre.
En effet, notre recherche a bien ses limites ; elle s'est
contentée d'évaluer le français écrit chez les
étudiants de deuxième année master chimie et d'identifier
la place qu'il occupe dans leur domaine d'étude. En même temps,
nous nous sommes limité à un domaine qui est purement
marqué par l'usage des langues étrangères (l'anglais et le
français).
Dernièrement, et pour ouvrir d'autres pistes de
recherche à des études subséquentes, nous proposons de
mener une étude qui vise la qualité du français oral dans
une population plus vaste englobant les sciences techniques et les sciences
humaines à la fois.
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(consulté le 9 février 2016).
LISTE DES TABLEAUX
93
LISTE DES TABLEAUX
Tableau II.1 Nombre de mémoires et de pages
analysés par spécialité 24
Tableau II.2 Nombre de mémoires et de pages
analysés selon le sexe des auteurs 24
Tableau II.3 Le nombre de mémoires
sélectionnés sur l'ensemble des mémoires selon la
spécialité et le sexe des auteurs 25 Tableau
II.4 Les sphères de la formation, de la production et de la diffusion
dans le
domaine de la chimie 28
Tableau III.1 Description du corpus 39
Tableau III.2 Nombre d'écarts par catégorie (en
ordre décroissant) 41
Tableau III.3 Répartition des écarts par types (en
ordre décroissant) 43
Tableau III.4 Nombre de mémoires et nombre de pages selon
la spécialité 45
Tableau III.5 Nombre d'écarts par mémoire et par
page selon la spécialité 46
Tableau III.6 Nombre et moyenne d'écarts par
mémoire selon la catégorie et selon la
spécialité 48 Tableau III.7 Nombre et moyenne
d'écarts par page selon la catégorie et selon la
spécialité
48
Tableau III.8 Rang des catégories selon la
spécialité 49
Tableau III.9 Nombre d'écarts par mémoire selon le
type et selon la spécialité 50
Tableau III.10 Rang des types d'écarts par mémoire
selon la spécialité 51
Tableau III.11 Nombre de mémoires et nombre de pages selon
le sexe 54
Tableau III.12 Nombre d'écarts par mémoire et par
page selon le sexe des auteurs 54
94
LISTE DES TABLEAUX
Tableau III.13 Nombre d'écarts par mémoire et par
page selon la catégorie et selon le
sexe 56
Tableau III.14 Nombre d'écarts par mémoire selon le
type et selon le sexe 58
Tableau III.15 Rang des types d'écart selon le sexe des
auteurs 59
Tableau IV.1 L'usage des langues dans la formation scientifique
en licence 64
Tableau IV.2 L'usage des langues dans la formation scientifique
en master 65
Tableau IV.3 L'usage des langues dans le champ de la production
scientifique 70
Tableau IV.4 Les langues des lectures scientifiques 71
Tableau IV.5 Les langues en usage dans la rédaction et
l'exposition scientifiques 73
Tableau IV.6 L'usage des langues dans les conférences et
séminaires 74
Tableau IV.7 L'usage des langues dans la sphère de la
diffusion scientifique 75
Tableau IV.8 L'usage des langues dans les communications
ordinaires 75
Tableau IV.9 L'usage des langues dans le domaine de la chimie
77
Tableau IV.10 Classification des langues par rang (de la plus
utilisée à la moins
utilisée) 78
Tableau IV.11 Pourcentage des réponses issues des
questions dix-huit et dix-neuf 79
LISTE DES FIGURES
95
LISTE DES FIGURES
Figure III.1 Répartition des mémoires selon le
nombre d'écarts 40
Figure IV.1 Répartition de l'échantillon par
spécialité 62
Figure IV.2 Répartition de l'échantillon par sexe
63
Figure IV.3 L'usage des langues dans la formation scientifique en
chimie 67
Figure IV.4 Les langues en usage pendant la réalisation
des projets collectifs 68
Figure IV.5 Les langues de programmation dans les outils de
travail 69
Figure IV.6 Les langues des laboratoires dans le
Département de Chimie 69
Figure IV.7 Les classifications les plus observées par
nombre de fréquence 78
Figure IV.8 Synthèse des réponses ouvertes en
fonction de ce que pense l'étudiant sur
l'avenir de la langue française 80
ANNEXE A
LISTE DES MÉMOIRES ANALYSÉS
1. ABDERREZZAK, Achraf et BENSAAD Hicham (juin 2015).
Synthèse d'Aldol (á-méthylénique â-hydroxy
carbonyles) organocatalysée par L-Proline. Mémoire de Master,
Université des Frère Mentouri Constantine.
2. AMROUNE, Hayet et MEGHLAOUI Baraka (juin 2015).
Séparation et détermination structurale de métabolites
secondaires et l'effet biologique de l'espèce " Thymus ciliatus DESF ".
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine.
3. BELAID, Rania et DRIDI Rawiya (juin 2015). Synthèse
et étude structurale du N, N-diethylbenzene-1,4-diaminium dinitrate.
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine.
4. BENLAHRACHE, Amina et HAMZAOUI Hocine (juin 2015).
Étude structurale par diffraction des RX par la poudre de Pb (H2O)
(C2O4), H2O. Mémoire de Master, Université des Frère
Mentouri Constantine.
5. BERDANE, Khawla et DJELOUL Khawla (juin 2015).
Développement de nouvelles voies d'accès aux produits de
Biginelli: Synthèse des 3,4-
97
ANNEXES
dihydropyrimidinones en présence d'un liquide ionique.
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine.
6. BESSILA DIT BOULAHBAL, Loubna et TALHA Khadidja (juin
2015). Modélisation moléculaire de la complexation
sélective d'Actinides et Lanthanides trivalentes par des ligands
donneurs (N, O, S) soft. Mémoire de Master, Université des
Frère Mentouri Constantine.
7. BOUDALIA, Ilhem et KOUTCHOUKALI Souheila (juin 2015).
Synthèse et réactivité de quinoléine.
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine.
8. CHETTAB, Hanene et CHOUIEB Sabrina (juin 2015).
Synthèse de nouveaux dérivés 1, 2, 3-triazoles
adamantylés catalysés par le CuI. Mémoire de Master,
Université des Frère Mentouri Constantine.
9. GHELLAB, El Oualid et MEDOUNI Omar (juin 2015).
Synthèse, Étude Structurale par Diffraction des rayons x de
complexes mono et dinucléaire de métaux de transition et de
ligands carboxylates. Mémoire de Master, Université des
Frère Mentouri Constantine.
10. GHERIOUZ, Salah Eddine et SAOUDI Nihed (juin 2015).
Recherche et détermination structurales des métabolites
secondaires des fractions exsudat de l'espèce. Mémoire de Master,
Université des Frère Mentouri Constantine.
11. GUASSAS, Sami et LAKEHAL Houssem (juin 2015).
Thème : Étude DFT relativiste de la différentiation
Lanthanide(III)/Actinide(III) par des ligands azines. Mémoire de Master,
Université des Frère Mentouri Constantine
12. HADJ BRAHIM, Narimene et ZERTI Romaissa (juin 2015).
Modélisation des cinétiques d'élimination du Rouge de
Crésol par photocatalyse en phase hétérogène.
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine.
98
ANNEXES
13. HAMMOUD, Mohamed Allmadani et AMIRECHE Yacine (juin
2015). Recherche et détermination structurale des métabolites
secondaires d'une plante algérienne du genre « Sedum » de la
famille des Crassulaceae. Mémoire de Master, Université des
Frère Mentouri Constantine.
14. KACIMI, Wissam et AROUEL Khaoula (juin 2015).
Phototransformation d'un produit pharmaceutique induite par les oxyhydroxydes
de Fe(III) en solution aqueuse. Mémoire de Master, Université des
Frère Mentouri Constantine.
15. KERBOUA, Soumia et AZRA Sara (juin 2015). Étude
structurale et affinement par la méthode de Rietveld de dioxyde de
titane TiO2. Mémoire de Master, Université des Frère
Mentouri Constantine.
16. MERABET, Ghada et CHELGHOUM Amira (juin 2015).
Étude phytochimique et évaluation des activités
antibactérienne et antioxydante d'une plante du genre Evax.
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine
17. NAKKA, Kenza et LADOUI Wissem (juin 2015). Étude
de la composition chimique des huiles essentielles et des métabolites
secondaires de l'extrait acétate d'éthyle d'une espèce du
genre Pistacia. Mémoire de Master, Université des Frère
Mentouri Constantine.
18. REDOUANE, Mohamed Abdenour et BENBOUALIA Sara (juin
2015).Les dérivés hétérocycliques : conception et
synthèse de nouveaux dérivés
poly-hétérocycliques à activité potentielle.
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine.
19. SAHRAOUI, Youcef et BENGUEDOUAR Abir (juin
2015).Caractérisation de l'élimination du chrome par
l'utilisation de supports solides Application aux eaux de Chromage.
Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri
Constantine.
99
ANNEXES
20. SOLTANE, Samir et MAZOUZI Yazid (juin
2015). Influence de quelques molécules organiques contenant
l'oxygène, l'azote et le soufre sur la corrosion de l'acier en milieu
acide chlorhydrique. Mémoire de Master, Université des
Frère Mentouri Constantine.
100
ANNEXES
ANNEXE B
TABLEAU RÉCAPULATIF DU NOMBRE D'ÉCARTS PAR
MÉMOIRE SELON LA CATÉGORIE ET SELON LE TYPE
Mémoire
|
Orthographe d'usage
|
Choix lexicaux
|
Orthographe grammaticale
|
Syntaxe
|
Total
|
N°
|
Sexe
|
Pages
|
Graph.
|
Diac.
|
Maj.
|
T.u.
|
Imp.
|
Ang.
|
Conf.
|
Adj.
|
N.
|
Pro.
|
V.
|
E.V.
|
Conj.
|
Ag.
|
1
|
Masculin
|
50
|
4
|
2
|
11
|
6
|
19
|
0
|
7
|
13
|
10
|
6
|
7
|
8
|
8
|
5
|
106
|
2
|
Féminin
|
55
|
5
|
12
|
7
|
11
|
1
|
2
|
2
|
7
|
5
|
4
|
8
|
1
|
3
|
8
|
76
|
3
|
Féminin
|
49
|
2
|
1
|
13
|
5
|
16
|
8
|
3
|
18
|
4
|
8
|
2
|
4
|
11
|
5
|
100
|
4
|
Mixte
|
52
|
0
|
1
|
0
|
8
|
0
|
0
|
0
|
9
|
1
|
1
|
2
|
3
|
0
|
2
|
27
|
5
|
Féminin
|
36
|
3
|
1
|
6
|
2
|
2
|
1
|
2
|
17
|
9
|
1
|
5
|
4
|
3
|
3
|
59
|
6
|
Féminin
|
44
|
8
|
8
|
5
|
4
|
6
|
2
|
16
|
23
|
17
|
2
|
12
|
5
|
5
|
8
|
121
|
7
|
Féminin
|
47
|
7
|
10
|
9
|
6
|
5
|
0
|
22
|
22
|
7
|
7
|
7
|
4
|
8
|
13
|
127
|
8
|
Féminin
|
52
|
3
|
1
|
4
|
1
|
4
|
1
|
2
|
6
|
9
|
1
|
3
|
8
|
3
|
12
|
58
|
9
|
Masculin
|
46
|
6
|
1
|
13
|
15
|
10
|
4
|
4
|
34
|
15
|
5
|
12
|
4
|
8
|
4
|
135
|
10
|
Mixte
|
49
|
17
|
10
|
6
|
10
|
1
|
1
|
5
|
22
|
19
|
1
|
11
|
2
|
4
|
6
|
115
|
11
|
Masculin
|
34
|
1
|
1
|
4
|
8
|
3
|
4
|
8
|
23
|
9
|
5
|
3
|
6
|
4
|
4
|
83
|
12
|
Féminin
|
45
|
10
|
1
|
9
|
4
|
8
|
1
|
13
|
30
|
16
|
4
|
4
|
3
|
9
|
8
|
120
|
13
|
Masculin
|
50
|
7
|
4
|
9
|
10
|
5
|
1
|
1
|
35
|
15
|
5
|
4
|
3
|
3
|
6
|
108
|
14
|
Féminin
|
53
|
6
|
13
|
35
|
4
|
13
|
0
|
14
|
23
|
14
|
3
|
5
|
5
|
8
|
6
|
149
|
15
|
Féminin
|
57
|
4
|
6
|
7
|
9
|
13
|
3
|
11
|
16
|
16
|
0
|
5
|
5
|
5
|
5
|
105
|
16
|
Féminin
|
50
|
5
|
10
|
8
|
2
|
3
|
3
|
1
|
6
|
5
|
6
|
3
|
2
|
4
|
6
|
64
|
17
|
Féminin
|
54
|
6
|
34
|
5
|
4
|
3
|
0
|
2
|
10
|
9
|
4
|
9
|
3
|
5
|
6
|
100
|
18
|
Mixte
|
56
|
20
|
2
|
1
|
4
|
3
|
3
|
3
|
10
|
5
|
0
|
5
|
1
|
1
|
2
|
60
|
19
|
Mixte
|
45
|
0
|
1
|
1
|
4
|
3
|
0
|
2
|
8
|
5
|
1
|
3
|
2
|
3
|
2
|
35
|
20
|
Masculin
|
39
|
5
|
17
|
7
|
5
|
8
|
2
|
11
|
24
|
24
|
9
|
7
|
7
|
9
|
13
|
148
|
Somme
|
963
|
119
|
136
|
160
|
122
|
126
|
36
|
129
|
356
|
214
|
73
|
117
|
80
|
104
|
124
|
1 896
|
101
ANNEXES
ANNEXE C TABLEAU RÉCAPUTILATIF
DES POURCENTAGES DES RÉPONSES PAR QUESTION
Items
|
Français
|
Arabe dialectal
|
Anglais
|
Arabe
standard
|
Français et arabe dialectal au même
degré
|
Français et anglais au même degré
|
Sans réponses
|
1a
|
94%
|
6%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
1b
|
84%
|
14%
|
0%
|
2%
|
0%
|
0%
|
0%
|
1c
|
98%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
2%
|
1d
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
1e
|
96%
|
0%
|
0%
|
2%
|
0%
|
0%
|
2%
|
2a
|
88%
|
6%
|
0%
|
0%
|
0%
|
4%
|
2%
|
2b
|
86%
|
8%
|
0%
|
0%
|
0%
|
4%
|
2%
|
2c
|
94%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
4%
|
2%
|
2d
|
94%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
4%
|
2%
|
2e
|
92%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
6%
|
2%
|
3
|
98%
|
0%
|
0%
|
2%
|
0%
|
0%
|
0%
|
4
|
14%
|
66%
|
0%
|
6%
|
10%
|
0%
|
4%
|
5
|
54%
|
28%
|
0%
|
4%
|
10%
|
0%
|
2%
|
6
|
74%
|
16%
|
0%
|
2%
|
8%
|
0%
|
2%
|
7
|
54%
|
36%
|
0%
|
4%
|
6%
|
0%
|
0%
|
8
|
94%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
4%
|
2%
|
9
|
66%
|
0%
|
12%
|
0%
|
0%
|
0%
|
22%
|
10
|
52%
|
0%
|
6%
|
4%
|
0%
|
0%
|
38%
|
11
|
58%
|
30%
|
0%
|
0%
|
12%
|
0%
|
0%
|
12
|
86%
|
0%
|
2%
|
0%
|
0%
|
12%
|
0%
|
13
|
66%
|
14%
|
0%
|
0%
|
14%
|
4%
|
2%
|
14
|
64%
|
0%
|
6%
|
0%
|
0%
|
26%
|
4%
|
15
|
36%
|
0%
|
38%
|
0%
|
0%
|
26%
|
0%
|
16
|
52%
|
0%
|
6%
|
0%
|
0%
|
34%
|
8%
|
18
|
78%
|
10%
|
10%
|
0%
|
0%
|
0%
|
2%
|
19
|
54%
|
0%
|
44%
|
2%
|
0%
|
0%
|
0%
|
102
ANNEXES
ANNEXE D
QUESTIONNAIRE
Questionnaire sur l'usage des langues dans le domaine
de la Chimie à l'université de Constantine
Bonjour, ce questionnaire fait partie d'un travail de
recherche sur les langues en usage en master 2 dans le Département de
chimie. L'objet de cette enquête est de relever les langues
employées par les étudiants de deuxième année
master chimie lors des différentes activités scientifiques
menées au cours de leurs formations de master.
Domaine: Sexe : F
Filière : M
1. En licence, quelle était la langue la plus
utilisée :
Anglais
|
Arabe classique
(fos'ha)
|
Arabe
dialectal
(daridja) Français
|
Pendant les séances de TD ?
Pendant les séances de TP ?
Pendant les séances de cours ?
Dans les copies d'examens ?
Dans vos lectures ?
103
ANNEXES
2. En master, quelle était la langue utilisée :
Anglais
|
Arabe classique
(fos'ha)
|
Arabe
dialectal
(daridja) Français
|
Pendant les séances de TD ?
Pendant les séances de TP ?
Pendant les séances de cours ?
Dans les copies d'examens ?
Dans vos lectures ?
3. Quelle langue avez-vous choisie pour la rédaction de
votre mémoire de master ?
Anglais Arabe classique Français Autres :
4. En quelle langue discutez-vous avec vos camarades ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
5. En quelle langue écrivez-vous à vos camarades
(par e-mail) ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
6. En quelle langue communiquez-vous avec les enseignants ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
7. En quelle langue communiquez-vous avec l'administration ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
8. Avez-vous présenté des exposés durant
votre formation ? Oui Non Si oui, en quelle langue était votre
présentation ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
9. Avez-vous assisté à des conférences ?
Oui Non Si oui, en quelle langue étaient-elles ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
10. Avez-vous assisté à des communications ? Oui
Non Si oui, en quelle langue étaient-elles ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
11. Lors de réalisation d'un projet collectif, quelles
langues utilisez-vous entre camarades ?
ANNEXES
104
Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :
12. En quelle langue sont programmés vos outils de
travail ? (Ex. les ordinateurs)
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
13. Quelle langue utilisez-vous dans les laboratoires de
recherche ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
14. Quelle est la langue des ouvrages que vous lisez ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
15. Qelle est la lague des articles que vous lisez ?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
16. Quelle est la langue des sites internet que vous consultez
?
Anglais Arabe classique Arabe dialectal
Français Autres :
17. Classez (de 1 à 4) les langues suivantes selon leurs
degrés d'utilisation dans vos
études :
Anglais
Arabe classique (fos'ha)
Arabe dialectal (daridja)
Français
18. La langue qui vous a permis de réussir vos
études est :
19. Selon vous, quelle est la langue qui offre le plus de
connaissances dans votre
domaine d'étude (la chimie) ?
20. Que pensez-vous de l'avenir du français dans le
domaine de la chimie en Algérie ?
Mots clés : sociolinguistique,
qualité de la langue, normes linguistiques, usage des langues, place du
français.
RÉSUMÉ
La place et la qualité de la langue française
dans les domaines scientifiques en Algérie sont toujours
d'actualité. En effet, dans notre pays et depuis l'indépendance,
plusieurs facteurs peu ou prou influents, tels que la politique d'arabisation,
l'hégémonie anglo-américaine et la standardisation des
langues dialectales (le tamazight), suscitent les sociolinguistes à
s'interroger constamment sur l'usage des langues dans le pays.
Ce travail consiste d'abord à évaluer la
qualité du français écrit chez les étudiants de
deuxième année master chimie de l'Université Des
Frères Mentouri (Constantine 1) à travers une analyse
linguistique de vingt mémoires de master soutenus en juin 2015. Ensuite,
il vise à décrire l'usage des langues dans le domaine de la
chimie à l'aide d'une enquête par questionnaire menée
auprès de cinquante étudiants inscrits en deuxième
année master chimie (année 2015-2016).
Les résultats des deux enquêtes
révèlent que la qualité du français écrit
chez les étudiants de master 2 chimie est assez correcte étant
donné que la place qu'occupe la langue française dans les
différentes situations de communications qui caractérisent le
domaine scientifique.
106
RÉSUMÉ
ABSTARCT
The study of quality and place of French language always still
very important in Algeria due to the numerous of linguistic phenomena such as:
the policy of arabicization, the promotion of Tamazight language and the
dominance of English language. Since the independence till nowadays generally,
the French language specifically faced challenges and circumstances. So the
linguists follow and study the importance of this language and the fields of
its use continuously in Algeria.
This study aims to evaluate the French language of the second
year master students of Chemistry in the Mentouri Brothers University. We
analysed linguistically of twenty master research papers in the field of
Chemistry through questionnaires of fifty students who were enrolled in
academic year: 2015-2016
In the end, we found the results which show for us the quality
of written French language of the second year master students of Chemistry. It
seems to us as good reuslts because of the dominance of this language in the
scientific field and its large use in it.
Key Words: Socio-Linguistics, quality of language, language
standard, language use, place of language.
107
RÉSUMÉ
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