Sous-section 3 : Motivations
à la création d'entreprises
Comme développé antérieurement, plus de
la moitié des jeunes sondés durant cette étude ont une
opinion positive de l'entrepreneuriat. Beaucoup trouvent en la création
d'entreprises le meilleur choix de carrière. Ils souhaitent créer
leurs propres entreprises et pensent pouvoir le faire dans les cinq prochaines
années ou l'ont déjà créé et sont en train
de la gérer. Nous avons voulu approfondir notre analyse du sujet en
cherchant à découvrir les facteurs de motivation à la
création d'entreprises.
Dans cette dynamique, nous avons mis à contribution
plusieurs variables afin d'en faire une analyse plus approfondie. Il s'agit
notamment de l'expérience entrepreneuriale des proches (membre de la
famille, amis, etc.), l'influence de l'entourage des jeunes et de
l'expérience du jeune dans une autre entreprise.
Il ressort de ces analyses que 58.37% des sondés ont
l'un de leurs proches qui sont ou ont été propriétaires
d'entreprises contre 41.42% qui n'en ont pas. 26.36% ont travaillé au
sein de l'entreprise de leurs proches et45.40% d'entre eux pensent que
l'entreprise de leur proche avec qui ils ont travaillé a
été un succès. Par contre, 10.25% d'entre eux gardent un
mauvais souvenir de l'expérience entrepreneuriale de leur proche avec
qui ils ont travaillé.
L'entourage des jeunes a une influence considérable sur
leur désir d'entreprendre. Une grande partie des sondés (72.8%)
dit avoir été encouragé par un procheà entreprendre
contre 26.78% qui ne l'ont pas été.75.52% des sondés
trouvent que leur entourage encourage généralement les jeunes
à se lancer dans la dynamique entrepreneuriale contre 23.64% qui pensent
le contraire.
Le fait d'avoir géré auparavant une entreprise
est un facteur qui contribue à accroitre le désir d'entreprendre
chez les jeunes. C'est ainsi que 55.44% des sondés déclarent
avoir auparavant géré une entreprise ou une organisation sociale
contre 44.14% qui ne l'ont jamais fait.
Étant donné qu'une proportion non
négligeable de jeunes préfèrele travail salarié au
détriment del'entrepreneuriat, nous avons voulu mieux comprendre les
motifs pour lesquels leur vision est différente de celle des autres.
Nous avons à cet effet fait recours à plusieurs
variables pour cerner les facteurs de démotivation à
l'entrepreneuriat. Deux de ces variables ont porté sur ce que pensent
les jeunes des compétences et qualités nécessaires
à un chef d'entreprise. Dans un premier temps, il a été
demandé aux jeunes de citer les qualités et compétences
nécessaires à un chef d'entreprise et en second lieu,il a
été posé la question de savoirauprès d'eux s'ils
possédaient au moins l'une de ces qualités ou
compétences.
Comme l'indique le tableau 6.4, les compétences et/ou
qualités les plus citées par les jeunes sont : l'art de
gérer les ressources humaines (62.97%), la disposition de
compétences en administration et finance (53.34%), le sens de
l'organisation (36.40%), la disposition d'un diplôme (26.78%), la
créativité et l'esprit d'innovation (25.31%) et l'amour du risque
(12.34%).
Tableau 6.4 : Compétences nécessaires
à un entrepreneur
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Fréquence
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Avoir l'art de gérer les ressources humaines
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62.97%
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Avoir des compétences administratives et
financières
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53.34%
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Être organisé
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36.40%
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Avoir un diplôme
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26.78%
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Être créatif/Innovant
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25.31%
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Aimer prendre le risque
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12.34%
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Être altruiste
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2.93%
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Être bien formé
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1.46%
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Être rigoureux
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0.84%
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Disposer d'un capital
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0.63%
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Avoir des relations
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0.24%
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Source : Enquête sur la création
d'entreprises par les jeunes de Conakry
La majorité (81.8%) des sondés disposent au
moins de l'une de ces compétences et qualités. Par contre, 16.11%
d'entre eux ne disposent d'aucune de ces compétences et/ou
qualité.
Une autre variable étudiée portait sur les
principales raisons du manque d'intérêt de certains jeunes
pourl'option entrepreneuriale. Les raisons évoquées par les
sondés sont : « Cela demande trop d'argent »
(10 sondés), le manque d'intérêt (9 sondés), la
complication du processus entrepreneurial (6 sondés), l'influence des
échecs entrepreneuriaux constatés (4 sondés), le manque de
compétences et de qualifications nécessaires (2 sondés) et
la sensibilité au risque (2 sondés).
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