CHAPITRE PREMIER
CADRE CONCEPTUEL DE
L'ETUDE
I.1 LE SECTEUR INFORMEL
I.1.1 Concept d'économie
informelle
Il est difficile de définir l'économie
informelle car ce concept relève d'un phénomène
relativement flou. C'est pourquoi dans la littérature, il n'ya pas de
consensus chez les auteurs sur les traits particuliers qui les distinguent.
Néanmoins, certains attributs de cette économie
sont récurrents dans les écrits. Pour l'auteur Gauthier de
Villers, les activités pratiquées du secteur informel seraient
des activités pratiquées généralement par les
pauvres exercées plus au moins en marge des lois et des institutions
officielles et relève des normes spécifiques par rapport à
celles de la modernité.
Constitué par toutes les activités autre
qu'agricoles, industrielle ou commerciale (au sens du grand commerce), le
secteur informel regroupe essentiellement les activités du type
artisanal (production et service) ou commerciale (petit commerce de
détail) dont l'éventail s'étend sur des petits
métiers occasionnels jusqu'aux micro entreprises employant moins de cinq
personnes.
Il s'agit d'un secteur regroupant des unités de
productions ou la production est réalisée à petite
échelle, le capital avancé faible avec le salariat limité
mais où il ya vente des biens et services.
I.1.2 Historique sur le secteur
informel
Dans les années cinquante de nombreux migrants des
pays du tiers monde quittent la campagne pour s'établir autour des
centres urbains, les premiers signes d'une informatisation apparaissent.
La théorie de la modernisation fait alors une analyse
dualiste de l'économie de développement. Elle distingue le
secteur traditionnel caractérisé par le sous emploi d'une main
d'oeuvre excédentaire du secteur moderne marqué par un
capitalisme urbain. Pour les tenants de la théorie de la modernisation,
les migrants de la campagne seront tôt ou tard intégrés au
secteur capitaliste moderne. Ces derniers seraient seulement dans une phase de
transition entre secteur non capitaliste et rural et une
prolétarisation les adeptes du point de vue marxiste tiennent
sensiblement le même discours lorsqu'ils affirment que la masse des
ruraux constitue « une armée industrielle de
réserve » qui sera abordée par le
« formel », et procurera des ouvriers salariés
à l'industrie.
Dans les années soixante, un nouveau regard est
porté sur le phénomène de migration. Certains
économistes de la « commission économique pour
l'Amérique latine » constatent que la majorité de
nouveaux urbains n'adhèrent pas au modèle du salariat moderne.
Le processus d'incorporation se fait long et on définit
comme marginale la population périurbaine. L'anthropologue O. LEWIS
reprend cette idée dans les enfants de Sanchez en 1961, pour ce dernier
la marginale sociale et économique de la population supposée
transitoire, sera en fait à l'origine d'une culture de la
pauvreté qui se transmettra de génération en
génération.
Gaspard .B. Muheme (1995) estime parallèlement,
qu'entre 1960 et 1972 les approches du secteur informel rejoignent l'expression
d'un « chômage déguisé » ce concept
englobe l'ensemble des petits commerces, artisans et les petits exploitants
familiaux ou sociétaire. Ceux-ci constituent terriblement un moyen
d'existence et sont caractérisés par un certain parasitisme, un
quasi-salariat métayage urbain et une pluriactivité.
Dès 1972 le rapport du bureau international du travail
(BIT) portant sur la situation de l'emploi urbain au Kenya dans le cadre du
« programme mondial de l'emploi » lancé en1969 nomme
une réalité qui cesse de scissiter de l'intérêt de
la part des experts en développement.
Il englobe des travailleurs pauvres exerçant un travail
pénible mains dont l'activité économique n'est ni
reconnue, ni enregistrée ni protégée ni
réglementée par les pouvoirs publics. L'informalité
économique est alors une façon de faire les choses
caractérisée par :
Une facilité d'entrée, un recours aux ressources
locales, une appropriation familiale des ressources, une technologie
adaptée et une main d'oeuvre importante dans un marché de
concurrence sans réglementation ; afin, les qualifications sont
acquises en dehors du système scolaire officiel.
Jusqu'au milieu des années quatre-vingts
l'économie informelle se définit comme un secteur
parallèle au secteur formel.
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