École Nationale de Formation
Sociale
(ENFS)
BP : 1745 Lomé-TOGO, Tél : 22 25 55 42 / 22 25 02
07
Email :
ecole.enfs@gmail.com
**************
MÉMOIRE
POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME D'ÉTATDE
CADRE SUPÉRIEUR DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL
(C.S.D.S.)
OPTION: DÉVELOPPEMENT LOCAL
PARTICIPATIF
PARTICIPATION DES BÉNÉFICIAIRES AUX ACTIONS DE
LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ INFANTILE AU TOGO : CAS DES PARENTS DU CDE
KADÈS DE KOUSSÉGBÉ-LÉGBANOU (PRÉFECTURE DE
VO)
Réalisé et présenté par :
Sous la direction du :
ALOGNON KPENOUHodénou Dr KPOTCHOU Koffi
Maître-Assistant de Sociologie
Enseignant associéàl'ENFS
Promotion VIII
(2013- 2016)
SOMMAIRE
SOMMAIRE
i
SIGLES ET ACRONYMES
ii
DÉDICACE
iv
REMERCIEMENTS
v
INTRODUCTION
1
PREMIÈRE PARTIE :
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE-ACTION
2
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET CADRE
CONCEPTUEL
6
Titre 1 : Problématique
6
Titre 2 : Revue de littérature
15
CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE DE LA
RECHERCHE
25
Titre 1 : Site de la recherche :
Préfecture de Vo
25
Titre 2 : Enquête de Terrain
34
DEUXIÈME PARTIE :
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE-ACTION
2
CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION ET ANALYSE
DES DONNÉES DE TERRAIN
43
Titre 1 : Description des cas et
présentation statistique des données
43
Titre 2 : Analyse des données et
interprétation des résultats
60
CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHERCHE À
L'ACTION
68
Titre 1 : Solutions proposées
68
Titre 2 : Perspectives
73
CONCLUSION
78
BIBLIOGRAPHIE
82
ANNEXES
86
TABLE DES MATIÈRES
100
LISTE DES FIGURES
103
LISTE DES TABLEAUX
104
SIGLES ET ACRONYMES
AGNU Assemblée Générale des
Nations Unies
AGR Activité Génératrice
de Revenus
CACIEJ Comité d'Action pour la
Coopération Internationale et l'Épanouissement de la Jeunesse
CDE Centre de Développement des
Enfants
CDSP Child DevelopmentthroughShip Program (en
français: Développement de l'Enfant à travers le programme
de Parrainage)
CDW Center DevelopmentWorker (en
français : Animateurs du Centre)
CEG Collège d'Enseignement
Général
CHP Centre Hospitalier Préfectoral
CIT Compassion International Togo
CIV Complementary Interventions (en
français : Interventions Complémentaires)
CM Cours Moyen
CPC Church Partner Committee(en
français: Comité de gestion du projet)
CSDS Cadre Supérieur de
Développement Social
CSP Child Survival Program (en
français: Programme de Survie de l'Enfant)
CVD Comité Villageois de
Développement
DLP Développement Local Participatif
DPASPFA Direction / Directeur
Préfectoral(e) de l'Action Sociale, de la Promotion de la Femme et
de l'Alphabétisation
DRPDAT Direction Régionale de la
Planification du Développement et de l'Aménagement du
Territoire
EEMC Église Évangélique de
la Mission Chrétienne
ENFS École Nationale de Formation
Sociale
F CFA Franc de la Communauté
Financière Africaine
FLESH Faculté des Lettres Et des Sciences
Humaines
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
MF Maison de la Femme
MICS Enquête par Grappes à
Indicateurs Multiples
PF PartnershipFacilitator(en
français: Facilitateur de Partenariat/CIT)
PNUD Programme des Nations Unies pour le
Développement
QUIBB Questionnaire Unifié des
Indicateurs de Base du Bien-être
RM Région Maritime
SCAPE Stratégie de Croissance
Accélérée et de Promotion de l'Emploi
TDH Terre Des Hommes
UL Université de Lomé
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
USP Unité de Soins
Périphérique
VAD Visite À Domicile
DÉDICACE
À mes parentsVissého et Kayi.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est devenu aujourd'hui une
réalité grâce aux diverses contributions de personnes
physiques et morales qui ont participé activement et efficacement
à sa réalisation. Que celles-ci trouvent ici l'expression de ma
profonde gratitude.
J'exprime mes remerciements, les plus sincères,
spécialement à:
- Docteur KPOTCHOU Koffi, Enseignant-Chercheur à
l'Université de Lomé, qui a bien acceptéde diriger avec
dévouement ce travail, malgré ses multiples occupations
professionnelles ;
- MadameTCHASSIAdjendime, Directrice de l'École
Nationale de Formation Sociale (ENFS), ses proches collaborateurs, en
l'occurrence le Directeur des Études Monsieur YAO Efabuè, et
à travers eux, tout le personnel de l'ENFS ;
- Messieurs les membres du jury, pour leurs contributions en
vue de l'amélioration de ce document ;
- Monsieur ALI Komi, Directeur de la DPASPFA-Vo et ses
collaborateurs,pour leur appui technique et logistique ;
- Madame AYIDA Eya, PF (CIT) du Cluster Vo-Sud ; à
Monsieur AMETCHONHOUN Kokou, Coordinateur du CDEKADÈS TG-622 de
Kousségbé-Légbanou, ses collaborateurs et aux autres
acteurs du CDE ;
- Mes collègues de promotion et à mes amis
Nobel, Abdel-Malik, Bernard et Roméo, pour leur soutien moral ;
- Mes amis Vivien et Débora, pour leur aide lors de la
collecte de données ;
- Madame KOUDOUKPO Akouvi, pour son soutien moral.
Daigne Dieu combler de sa grâce tous ceux dont le geste
et la moindre pensée ont contribué à la réalisation
de ce travail qui est aussi le leur.
INTRODUCTION
Les actions de développement, aussi dynamiques que le
concept de développement lui-même, sont multiformes et
multisectorielles. Entre temps centrées essentiellement sur des
considérations économiques, ces diverses interventions tendent
à privilégier désormais l'être humain (et son
environnement). L'objectif principal consacré est l'amélioration
des conditions de vie des individus dont font partie les enfants qui
constituent d'ailleurs la frange la plus vulnérable parmi les membres
d'une communauté. C'est dans cette optique que la lutte contre la
pauvreté infantile constitue l'une des priorités actuelles
définies au niveau mondial1(*), dans le but d'assurer le bien-être familial et
de contribuer par là au rayonnement des individus sur le plan
communautaire.
La pauvreté des enfants est devenue aujourd'hui un
véritable fléau qui ne cesse de faire de nombreuses victimes.
Elle paraît même avoir pris de l'ampleur ces dernières
décennies au grand mépris de toute morale et de toute
éthique. Tout comme le travail et le trafic des enfants, la
pauvreté infantile traduit la complexité de la dimension
humaine des problèmes sociaux qu'elle incarne.Dans la
sous-région ouest africaine, presque tous les pays sont atteints par ce
fléau.
Que ce soit dans un contexte mondial, régional, sous
régional ou national, la lutte contre la pauvreté infantile
trouve aujourd'huison ancrage dans les nouveauxObjectifs de
Développement Durable (ODD). En effet, le premier des ODD exprime un
engagementimportant de mettre fin à la pauvreté sous toutes ses
formes partout dans le monde d'ici à2030. Cet accord sans
précédent de l'ensemble des États membres des Nations
Unies offreune grande opportunité d'amélioration de la vie de
centaines de millions de personnes dans lemonde. Toutefois, pour atteindre cet
objectif, il est essentiel de savoir que près de la moitié
despersonnes victimes de la pauvreté dans le monde sont des
enfants2(*), et de faire des
effortsparticuliers pour lutter contre la pauvreté infantile sous toutes
ses formes. Sur ce plan, le premier objectif (central) s'entoure des objectifs
deux, trois, quatre et six3(*)des mêmes ODD.
Combattre la pauvreté infantile est une tâche
urgente etessentielle à la réalisation des droits de l'enfant. En
2007,une résolution de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a
établi des liens clairs etexplicites entre les droits de l'enfant et la
pauvretéinfantile, en ces termes :
Les enfants victimes de lapauvreté n'ont pas
accès à des services de nutrition,d'approvisionnement en eau,
d'assainissement et de santé debase, au logement, à
l'éducation, à la participation et à laprotection et
[que], si les graves pénuries de biens et deservices sont
préjudiciables à tous les êtres humains, ce sontles enfants
qu'elles menacent et affectent le plus, les laissantdans l'incapacité de
jouir de leurs droits, de réaliserpleinement leur potentiel et de
participer en tant quemembres à part entière à la vie de
la société.4(*)
Au Togo, la pauvreté des ménages, qui n'est pas
sans effets sur les enfants, est une réalité qui touche une
proportion non négligeable de la population. Selon l'enquête QUIBB
2006, la pauvreté touche 56,2% des ménages togolais dont 33,1%
dans le milieu urbain contre 69,8% dans le milieu rural.Même si, selon
l'enquête QUIBB 2011, elle a légèrement baissé au
cours de la période 2006-2011, il demeure que la pauvreté est un
phénomène surtout rural avec plus de 73% de la population se
retrouvant sous le seuil de la pauvreté.
Selon le rapport final de l'Enquête MICS4 (2012) au
Togo, il est reconnu que la période de développement la plus
rapide du cerveau humain a lieu au cours des 3-4 premièresannées
de vie, et que la qualité des soins à domicile est le principal
déterminant du développement de l'enfant durantcette
période. Dans ce contexte, les activités des adultes avec les
enfants et les conditions d'hygiène sont d'importantsindicateurs de la
qualité des soins à domicile. Les enfants devraient être en
bonne santé physique, mentalement
éveillés,émotionnellement en sécurité,
socialement aptes aux relations avec les autres et prêts à
apprendre.
Conscient de cette réalité, le Gouvernement
togolais, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers (PTF),
a mis en oeuvre despolitiques et stratégies sectorielles5(*) pour améliorer la
situation des enfants. Malgré leur exécution, le pays n'a
toujours pas atteint des niveaux de développement satisfaisants
souhaités. Toutefois, le Togo pourrait entrevoir l'éradication de
la pauvreté infantileau cours des 30 prochaines années ;
mais pour cela, il faut que le gouvernements'efforce d'atteindre les objectifs
et les cibles des ODD.
Parlant de cibles, en matière de lutte contre la
pauvreté infantile, les parents premiers responsables des enfants,
constituent certes une cible secondaire maisimportante. En effet, mener des
actions en faveur ou à l'endroit des enfants sans impliquer
véritablement leurs parents est une stratégie qui garantit moins
la pérennité des projets.Or, il est constaté une
indifférence de ceux-ci par rapport aux activités de lutte contre
la pauvreté infantile menées par les acteurs de
développement dans divers milieux, surtout ruraux du Togo. Le constat
est le même à Kousségbé-Légbanou (CDE
KADÈS) dans lapréfecture de Vo, tout comme dans les milieux qui
abritent un CDE dans ladite préfecture. Vu la situation actuelle des
enfantsdans la localité,la légitimité de ce projet qui y
est en cours d'exécution n'est plus à démontrer.Il
convient,dès lors, de procéder à une analyse de la
passivité des parents, en vue d'assurer la pérennité du
projet.
C'est ce qui justifie la présente recherche
intitulée : « Participation des bénéficiaires aux
actions de lutte contre la pauvreté infantile au Togo : casdes
parents du CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou
(préfecture de Vo)». Elle vise à analyser, au moyen
d'une méthodologie mixte qui combine le quantitatif et le qualitatif, la
faible implication des parents aux actions de lutte contre la pauvreté
infantile menées par le CDE KADÈS de
Kousségbé-Légbanou.
Deux grandes parties constituent l'ossature du présent
travail de recherche-action : l'approche méthodologique pour la
première et les résultats de la recherche-action pour la seconde.
Chaque partie est scindée en deux chapitres.
La première partie met en lumière la
problématique et le cadre conceptuel (chapitre1) puis le cadre pratique
de la recherche (chapitre 2). La deuxième partie, quant à elle,
s'articule autour de la présentation et de l'analyse des données
de terrain (chapitre 1) ainsi que des apports de la recherche (chapitre2).
PREMIÈRE PARTIE
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE-ACTION
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL
Ce chapitre consiste dans un premier temps à
énoncer le problème qui fait l'objet de la recherche, à
émettre les hypothèses, à définir les variables et
les indicateurs, à exposer nos objectifs de recherche, à
justifier le choix du thème et du site de recherche et dans un second
temps à présenter la revue de littérature qui sous-tend le
thème.
Titre 1 : Problématique
1.1. Énoncé du
problème
La participation des communautés telle que l'ont
défini Cohen et Uphoff6(*) (1980) dans le cycle de développement des
projets s'inscrit dans le cadre des nouvelles politiques de
décentralisation et de développement communautaire.Ces politiques
ont été initiées pour rompre avec un système
centralisé qui, dans le passé, a marqué plusieurs
décennies d'actions de développement dans beaucoup de pays en
Afrique.Néanmoins, si la participation de la communauté ou de
groupes plus restreints a toujours été habituellement
sollicitée pour la mise en oeuvre des projets de développement,
la mobilisation des parents autour des problèmes, ici de santé,
d'éducation et d'alimentation des enfants, était moins
fréquente.Cette situation n'étaitévidemment pas sans
justifications ; et celle actuelle, où l'implication des parents
dans les projets liés aux enfants est davantage souhaitée, n'en
manque pas non plus.
Longtemps, dans les sociétés africaines,
l'éducation et la prise en charge totale des enfants furent des
responsabilités assumées exclusivement par les parents ou
familles et, par extension, les membres de la communauté dans laquelle
ils vivent. Le développement intégral de l'enfant et sa
protection étaient considérés comme une garantie de la
cohésion sociale, mais aussi comme un moyen de préserver celui-ci
d'ennuis extérieurs et de lutter contre des problèmes
éventuels auxquels il sera confronté. Mais il est établi
aujourd'hui que les parents, végétant dans une situation de
précarité7(*),
se désengagent de leurs devoirs envers les enfants, suite à la
perte de vitesse de ce que Durkheim (1893) appelle
« solidarité mécanique ». Les
enfants vivant de pareils cas se voient confrontés à
d'énormes difficultés qui amenuisent leurs chances de
réaliser leur rêve et de pouvoir contribuer valablement à
l'évolution de leur milieu. Ceci a pour conséquence la
recrudescence aujourd'hui de grands problèmes sociaux qui portent en
leur sein des atteintes aux droits des enfants.
L'Afrique est un continent jeune dont les enfants sont
massivement touchés par la pauvreté. À la pauvreté
monétaire s'ajoute celle des privations de nutrition, d'accès aux
infrastructures de soins, à l'eau propre et à l'éducation.
La revue biannuelle ``Regards protection sociale'' (2014) témoigne dans
son quarante-cinquième numéro que « l'Afrique de
l'Ouest et du Centre a les chiffres les plus faibles de scolarisation de toutes
les régions du monde ».8(*)À titre d'illustration, d'après le
rapport 2015 sur les OMD, à l'heure actuelle, 57 millionsd'enfants en
âge d'aller à l'école primaire ne sont pas
scolarisés ;et parmi ceux-ci, 33 millions se trouvent en Afrique
subsaharienne.Le nombre d'enfants souffrant d'un retard de croissance a
diminué dans toutes les régions excepté en Afrique
subsaharienne, où ce nombre a augmenté de près d'un tiers
entre 1990 et 2013.Cette forme chronique de dénutrition expose ces
enfants à un risque plus élevé d'un développement
cognitif et physique diminué.Selonl'enquête ESAM II (Enquête
Sénégalaise Auprès des Ménages) de 2001, la
proportion de ménages touchée par la pauvreté
multidimensionnelle a été de 58,4% contre 48,5% en termes de
pauvreté monétaire9(*).
Malgré la publication de plusieurs traités
internationaux10(*) et la
mobilisation des États autour des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) qui ont atteint leur échéance en
septembre 2015, des millions d'enfants africains restent exposés aux
risques de malnutrition et à la faiblesse des systèmes de soins.
Les progrès vers les OMD ont été très lents et les
filets de sécurité informels fondés sur la
solidarité familiale ne suffisent plus.
Selon la Stratégie de Croissance
Accélérée et de la Promotion de l'Emploi (SCAPE), des
impératifs économiques constituent l'une des causes de
l'importance du travail des enfants au Togo. Ce dernier constitue une des
solutions à laquelle les ménages ont recours afin
d'améliorer leurs revenus. La vulnérabilité des enfants
est exacerbée par un manque d'accès aux services sociaux de base
(santé et éducation surtout), particulièrement dans les
communautés les plus pauvres.
D'après les résultats du MICS4 (2012), au Togo
11% des enfants en âge d'allerà l'école primaire ne sont
pas scolarisés et le taux net de fréquentation du primaire est
plus élevé en milieu urbain (94%) qu'en milieu rural (86%). Tous
ces aspects résultent le plus souvent de stratégies de survie
préjudiciables aux enfants appliquées par les ménages en
situation de pauvreté ou de précarité. Ils sont aussi la
résultante des diverses approches d'intervention peu participatives,
utilisées par les acteurs de développement locaux.
Cette situation de vulnérabilité
accentuée des enfants a poussé le Togo à faire de la
protection sociale, en particulier des groupes vulnérables, un des
piliers de sa stratégie11(*) pour assurer une réduction de la
pauvreté. Pour accompagner l'État, de nombreux acteurs et ONG
s'invitent dans la lutte contre la pauvreté infantile, qui
présente plusieurs aspects, en s'intéressant à une ou
plusieurs de ses dimensions.Les associations et organisations confessionnelles
ou religieuses n'ont pas adopté une attitude attentiste face à
cet appel tacite du gouvernement et s'illustrent à travers des actions
menées en faveur des enfants et des familles au sein des
communautés sur toute l'étendue du territoire togolais.
C'est dans ce cadre qu'actuellement quatorze Églises
dans la préfecture de Vo,en partenariat avec Compassion International
Togo (CIT),ont mis en place chacune un CDE pour exécuter un programme
appelé programme de parrainage des enfants(CDSP).Les CDEdu
Cluster12(*)de Vo-Sudont
naturellement des objectifs ou résultats spécifiques à
réaliser,comme toute autre organisation d'ailleurs ; et leur
mission ne sera accomplie que grâce à la forte participation
locale, surtout celle des parents ou familles. Mais cette implication des
parents tant souhaitée pour une meilleure protection de leurs enfants,
reste faible et passive. Cette passivité des parents se manifeste par
leur retard aux réunions du CDE, le suivi défaillant de leurs
enfants et autres. Cette situation qui prévaut dans ces structures de
lutte contre la pauvreté des enfants fait émettre des doutes par
rapport à l'efficacité des actions menées. Aussi à
ce rythme, l'échec de ces projets n'est-il pas exclu des
éventualités, lorsqu'on se projette sur le moyen et le long
terme.
Au regard de ce problème, l'objet de cette recherche
revient à faire le diagnostic du défaut d'engagement des parents
pour les actions des structures de lutte contre la pauvreté infantile,
en l'espèce le CDE KADÈS de
Kousségbé-Légbanou dans la préfecture de Vo au Sud
du Togo.
La question de recherche qui en découle est
formulée comme suit :
Qu'est-ce qui explique la faible implication des parents
dans les actions de lutte contre la pauvreté infantile menées par
le CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou?
De cette question principale découlent trois questions
secondaires :
§ La faible participation des parents à la
réalisation des objectifs du CDE découle-t-elle de leur
méconnaissance de sa raison d'être et de leur mauvaise
organisation ?
§ Quels sont les effets du faible engagement des
parents pour les actions du centre ?
§ Des stratégies alternatives
d'amélioration de la participation des parents aux actions du CDE
seraient-elles nécessaires et utiles ?
Au cours de cette recherche, des éléments de
réponses sont apportés à ces questions ; et pour y
parvenir, les hypothèses suivantes ont été
émises.
1.2. Hypothèses de la recherche
Elles sont subdivisées en deux catégories :
l'hypothèse principale et les hypothèses secondaires.
1.2.1. Hypothèse principale
L'hypothèse générale de cette recherche
est la suivante : la non-implication des parents au début du CDSP
du CDE KADÈS explique leur passive participation à ses actions de
lutte contre la pauvreté infantile.
De cette hypothèse principale découlent des
hypothèses secondaires.
1.2.2. Hypothèses secondaires
ü La méconnaissance par les parents de la mission
du CDE et leur mauvaise organisation favorisent leur faible participation
à la réalisation de ses objectifs.
ü Le faible engagement des parents est un frein à
la réussite des actions menées par le CDE.
ü La réussite et la pérennisation des
actions du CDE dépendraient de l'adoption de stratégies durables
d'amélioration de la participation des parents.
1.3. Variables et indicateurs
1.3.1. Variables
1.3.1.1. Variable indépendante
Dans le but d'expliquer les effets de la variable
dépendante de cette recherche, est retenue la variable
indépendante suivante :la non-implication des parents
au début du programme (CDSP).
1.3.1.2. Variabledépendante
Est retenue, dans le but d'expliquer le
phénomène à l'étude, la variable dépendante
suivante : laparticipation passive des parents aux actions de
lutte contre la pauvreté infantile.
1.3.2. Indicateurs
Un indicateur est un instrument de mesure et de manifestation
observable de la variable sur le terrain.
Les indicateurs retenus dans le cadre de la présente
recherche sont :
§ La fréquence des réunions
organisées par le comité des parents
Cet indicateur permet, dans le cadre de cette recherche, de
connaître le nombre moyen de réunions que tient le comité
des parents par année. Il témoigne du niveau d'organisation des
parents et de l'importance que ceux-ci accordent aux activités du CDE
et, par ricochet, à leurs enfants.
§ La fréquence de la visite des parents au
centre
Le rythme des visites des parents au centre sera
révélé par cet indicateur. Il s'agit de voir combien de
fois les parents font des visites de courtoisie en moyenne dans une
année. Il mesure, par ailleurs, le degré d'imprégnation
des parents dans les activités du centre et de leur niveau
d'appropriation du projet.
§ L'existence du comité des
parents
Elle constitue la garantie que l'association des parents des
bénéficiaires à la mise en oeuvre de son programme CDSP
est un levier fort de la réussite de celui-ci. Cet indicateur montre
à suffisance que l'adoption de stratégies de consolidation du
statut des parents au CDE est gage de l'amélioration de ses
résultats jusque-là obtenus, dans le cadre dudit programme.
§ Les comportements/attitudes des enfants
bénéficiaires
Cet indicateur a pour but de déceler les comportements
non encouragés ou non souhaités des enfants, aussi bien sur le
CDE que dans le village. Il renseigne sur l'effet de la participation passive
sur les enfants et sur les chances de réussite du CDSP.
§ Le retard et l'état d'arrivée des
enfants au centre
Ils permettent d'avoir une idée sur la moyenne des
enfants retardataires au CDE et aussi de mesurer le degré d'attention
que les parents accordent à leurs enfants.
§ Le taux de présence/absence des parents aux
réunions
Le nombre moyen de parents présents et absents aux
réunions organisées par et/ou pour les parents est
nécessaire à l'analyse de leur participation aux actions
liées au CDSP menées.
§ Les taux d'échec scolaires des
enfants
Cet indicateur est très utile à la
présente recherche en ce qu'il fait montre des taux d'échec
scolaire des enfants enregistrés lors des années scolaires allant
de 2012 à 2015. Il trouve sa pertinence dans le fait qu'il permet de
faire une comparaison entre les taux susmentionnés et de suivre leur
évolution.
1.4. Objectifs de la recherche
1.4.1. Objectif général
Cette étude vise à analyser la faible
implication des parents des bénéficiaires du CDSP du CDE
KADÈS dans ses actions de lutte contre la pauvreté infantile.
Cet objectif principal est décliné en objectifs
spécifiques de recherche-action.
1.4.2. Objectifs spécifiques
Spécifiquement, il s'agit de:
Ø démontrer que la faible participation des
parents est due à leurméconnaissance de la mission du CDE et
à leur mauvaise organisation ;
Ø apprécier les effets du manque d'engagement
des parents sur les actions de lutte contre la pauvreté infantile du CDE
et les enfants ;
Ø développer des stratégies efficaces
pour accroître la participation active des responsables des enfants au
CDSP.
1.5. Justification du choix du thème et du
site
Le choix du thème decette recherche-action et du site
émane des observations faites sur au moins deux CDE du Cluster de Vo-Sud
et des considérations découvertes dans la littérature sur
la participation et la pauvreté infantile. Ainsi a-t-il
été jugé utile de mener cette recherche pour les raisons
suivantes :
En premier lieu, ce sujet s'impose au cadre de
développement par son actualité et l'ampleur de la
pauvreté infantile dans le milieu. En effet, la considération de
la pauvreté infantile se justifie au moins selon deux points de
vue : du point de vue économique, l'enfant constitue
l'investissement fondamental en capital humain pour la société
à long terme et, du point de vue de l'éthique sociale, l'enfant
doit être protégé par la collectivité dans la mesure
où il n'est pas acteur de sa situation socio-économique, il
bénéficie ou subit celle de ses parents.S'agissant du choix du
site, Kousségbé-Légbanou est, à l'image de la
préfecture de Vo, une zone où la pauvreté infantile
sévit et met en péril le développement holistique des
enfants. Il est également une des premières localités de
Vo à accueillir un CDE, et donc le CDSP. En dehors de ce programme, le
CDE KADÈS fait partie des deux centres dans le Cluster Vo-Sud qui
exécutent le CSP ; un deuxième programme qui agit
directement sur les mères (parents).
Deuxièmement, ce travail vient s'ajouter à la
liste assez courte des documents scientifiques traitant de la pauvreté
infantile en Afrique en Général et au Togo en particulier. Il
s'est focalisé sur un problème qui mine les
sociétés africaines mais qui semble être marginalisé
par les chercheurs.
En troisième et dernier lieu, l'intérêt de
cette recherche réside également dans le fait qu'elle
soulève une préoccupation du moment. Aujourd'hui, la lutte contre
la pauvreté, prise globalement, concentre toute l'attention des
décideurs.Les pouvoirs publics, les acteurs sociaux, et les institutions
internationales qui s'intéressent à la situation des enfants ont
continuellement besoin d'informations fiables et spécifiques sur la
condition des enfants afin d'évaluer ladite situation et de mener des
politiques ciblées pour l'améliorer. Ce thème permet aux
acteurs de développement de mieux orienter leurs actions dirigées
vers les enfants en y impliquant effectivement les parents.
Titre 2 : Revue de littérature
2.1.
Revue thématique
Plusieurs recherches ont été effectuées
dans le monde, sur le continent africain et particulièrement en Afrique
sub-saharienne sur la problématique de la participation des
bénéficiaires aux projets de développement. Une attention
significative a été accordée également à la
littérature sur la pauvreté infantile, quand bien même peu
fournie. Cette revue a permis de confronter les conclusions des études
disponibles et jugées pertinentes avec les résultats obtenus au
terme de la présente recherche.
2.1.1. La participation aux
programmes et projets de développement, une notion perçue
à la fois comme une fin et un moyen
Un grand nombre d'organismes, bilatéraux
etmultilatéraux, se sont prononcés en faveur de la participation
populaire dans ledéveloppement. Toutefois, il n'existe pas de
définition universelle ni d'acceptation générale de la
participation.
Dans le souci de contribuer à la définition
claire des contours de la participation, Oakley etMarsden (1984) ont
mené une étude sur le concept et les différentes approches
de la participation dans le développement. Ainsi ont-ils
identifié deux grandes interprétations de la participation.D'une
part, il y avait ceuxpour qui la participation consistait en la mobilisation
des populations par des agentsextérieurs, en vue de les impliquer dans
des activités de développement prédéfinies dans
lebut d'en améliorer l'efficacité. D'autre part, il y avait ceux
pour qui la participation consistaitdavantage à renforcer le pouvoir des
pauvres en vue de leur donner les capacités d'agir defaçon
indépendante et collective pour réduire leur pauvreté et
améliorer leurs conditions devie.
Pour Jones (2006), cesdeux grandes interprétations de
la participation« se distinguent radicalement de par la
finalité conférée àla
participation ».L'auteur prétend qu'elles se retrouvent
dans un débat entre,d'une part les partisans d'une vision instrumentale
et passive de la participation, et d'autrepart, les partisans d'une vision
active qui confère à la participation une
dimensiontransformationnelle. C'est dans ce contexte qu'il avance l'idée
suivante : « La perception que l'on a de laparticipation et
de ses objectifs dépend en vérité du point de vue que l'on
adopte. »
SelonMichener (1998), il y aurait deux grandes
interprétations de la participation selon que l'onse place du
côté des agences responsables de projets de développement
(« planner-centeredparticipation ») ou bien que l'on se
place du côté des populations et des participants(«
people-centered participation »). L'auteur précise que pour
les bailleurs et agencesresponsables des projets de développement, les
avantages de la participation sontgénéralement d'ordre technique
et instrumental. De ce point de vue, la participation peutconstituer, à
son avis, un moyen d'améliorer la qualité et l'efficacité
d'un projet donné dans la mesure oùelle favorise
l'adhésion des populations et encourage ainsi leur soutien et leur
contribution àcelui-ci. Par ailleurs, la participation permet
également de faire appel et de se servir desconnaissances et des
capacités locales dans la réalisation du projet. La vision des
agences dedéveloppement et des bailleurs s'apparente donc à
une vision instrumentale de la participation. Dans ce cas, cette
dernière est, d'après l'auteur,considérée par ces
partenaires au développementsurtout comme un instrument pour rendre
leurs projets plus efficaces et plus durables. Alors que les premiers la
voient davantage comme un processus de renforcement des pouvoirs. Loin
de clarifier le sens du concept, la conception de Michener a plutôt
ouvert la voie à la distinction entrela participation en tant que
moyen etla participation en tant que fin.
Pour Gueye (1999), un des partisans de la participation vue
comme moyen, le postulat de base qui sous-tendla vision instrumentale ou
fonctionnelle de la participation est donc «qu'une plus
grandeimplication des populations à la définition des
problèmes locaux, à l'identification dessolutions et à
leur mise en oeuvre contribue à donner plus d'efficacité et de
durabilité auxprogrammes qui en résultent ». La
participation vue sous cet angle, se justifie donc par des
critèresd'efficacité et d'efficience, en ce sens où les
populations « bénéficiaires » des projets
dedéveloppement sont appelées à contribuer à ces
projets afin d'en augmenter l'efficacité et leschances de
réussite. La définition du concept proposée en 1973 par
laCommission Économique des Nations Unies pour l'Amérique
Latine13(*), illustre
parfaitementcette vision selon laquelle la participation est
considérée comme une « contribution volontaire des
populations impliquées dans tel ou tel programme public de
développement, mais où il n'est pas attendu des populations
qu'elles prennent part dans la définition du programme ou qu'elles en
critiquent le contenu ».
Chambers (1983), un des partisans de l'appréhension de
la participation comme fin et l'un des pères fondateurs de la recherche
surle développement participatif, la participation permet de «
tendre le bâton » auxpopulations pauvres et
marginalisées.Selon son schéma, la métaphore du
bâton symbolise lapersonne qui détient la connaissance le pouvoir
et qui bénéficie généralement du droit deparler. La
participation des populations dans leur propre développement, et
notamment desplus pauvres et marginalisées, permet de leur tendre le
bâton afin qu'ils puissent égalementfaire part de leurs
expériences, connaissances et besoins. Il s'agit en
réalité d'un transfert depouvoir.La participation est ici
considérée comme une libération des populations pauvres
etmarginalisées en vue de renforcer leurs pouvoirs et leur autonomie
vis-à-vis des autresacteurs.Pour Jones (op. cit), cette approche
inspirée des travaux de Freire, un éducateurmilitant
brésilien qui chercha à comprendre et à combattre les
causes de l'exclusion et del'isolement des pauvres.Bref, pour les partisans de
cette vision, la participation des populations dans les activités
dedéveloppement constitue en soi un objectif majeur du
développement.
2.1.3. La pauvreté
infantile, un phénomène purement multidimensionnel et à
caractère prioritairement non monétaire
Selon Jeandidier et Albiser (2002), la
littérature francophone appréhende rarement la pauvreté en
retenant l'enfant comme unité d'analyse ; à l'inverse, une
littérature anglo-saxonne relativement abondante aborde ce sujet sans
doute parce que la pauvreté infantile est beaucoup plus importante aux
USA et en Grande Bretagne que dans les pays de l'Europe Occidentale. Pour le
cas spécifique de l'Afrique, cette littérature est moins
récente et insuffisante.
Gordon et al. (2003) furent les premiers à mener
une étude empirique scientifique pour analyser la pauvreté
infantile sous l'angle de la privation. Pour ce faire, ils se sont
inspirés des idées del'économiste Indien Sen (2000) qui
définit la pauvreté comme étantavant toutune privation
des capacités les plus élémentaires ; tout en
reconnaissant que cette définition ne vise en aucune
manière à nier l'évidence : un revenu faible
constitue bien une des causes essentielles de la pauvreté, pour la
raison, au moins que l'absence de ressources est la principale source de
privation des capacités d'un individu.
Djoké et al. (2006), ont accepté cette
idée de leurs devanciers d'analyser la pauvreté infantile sous
l'angle de la privation, à travers leur étude basée sur
l'analyse comparative du profil de la pauvreté infantile dans cinq (05)
pays14(*) de l'UEMOA, dont
le Togo.En effet, ils pensent que « contrairement à la
pauvreté des ménages qui est d'ordre monétaire et
multidimensionnel, la pauvreté infantile apparaît plus être
un phénomène essentiellement
multidimensionnel ».(Djoké et al., 2006, p. 2).
Lekeumo (2007), de son côté, a conforté le
caractère multidimensionnel de la pauvreté infantile, en
justifiantà sa manière le fait que le critère
monétaire soit moins considéré dans l'analyse du
phénomène. D'après l'auteur, très souvent, le
niveau de vie des enfants est perçu d'un point de vue monétaire
car appréhendé à partir du niveau de vie du ménage
auquel il est rattaché. L'on considère alors ici un enfant pauvre
comme une personne vivant dans un ménage pauvre et la plupart des
études définissant le profil de pauvreté retiennent le
critère monétaire.Il poursuit son analyse en estimant que cette
considération conduit nécessairement à assimiler
l'état des parents à celui des enfants sans toutefois tenir
compte des spécificités des uns et des autres. Or les parents
sont généralement altruistes et dans les ménages
altruistes, les enfants souffriraient moins de la pauvreté que les
parents. L'auteurprécise que la situation inverse peut également
exister :« L'irresponsabilité parentale peut amener les
parents à ne point se soucier du bien-être de l'enfant quand bien
même ces parents bénéficieraient d'un revenu
conséquent. »Par ailleurs, pour Lekeumo, la
pauvreté d'un enfant, même si elle est étroitement
liée à la situation du ménage auquel il est
rattaché, doit s'affranchir de la pauvreté de ce ménage.
Ainsi, dit-il,« la pauvreté infantile apparaît
beaucoup plus comme un phénomène multidimensionnel et doit
s'analyser du point de vue des privations. »Dans ce contexte,
l'illustration donnée par Asselin (2005)éclaire plus d'un sur le
caractère non monétaire de la pauvreté des enfants. En
effet, selon cet auteur, un enfant de huit ans qui ne va pas à
l'école est individuellement pauvre même s'il vit dans un
ménage monétairement non pauvre : il est privé d'un
bien essentiel qui est l'éducation.
L'UNICEF (2005) ne méconnaît pas la
prépondérance de l'approche non monétaire dans la
perception du phénomène de pauvreté infantile. La
définition provisoire suivante des enfants vivant dans la
pauvreté, proposée par ledit organisme en dit long :
Les enfants vivant dans la pauvreté sont
privés des ressources dont ils ont besoin sur les plans
matériels, spirituel et affectif pour survivre, se développer et
s'épanouir, ce qui les empêche de jouir de leurs droits, de donner
la pleine mesure de leurs capacités ou de participer à la vie de
la société en tant que membres à part entière et
à parts égales. (Unicef, 2005, p. 18).
Djoké et al. (op. cit) ont pris le soin d'expliquer et
commenter cette définition de l'Unicef. Selon eux, « il
ressort de cette définition que les dimensions de la pauvreté
dont les enfants font l'expérience avec leurs mains, leur esprits et
leur coeur sont interdépendantes »(Djoké et al.,
2006, p. 4). La pauvreté matérielle - par exemple, commencer la
journée sans un repas nourrissant ou être contraint d'accomplir un
travail dangereux - entrave la capacité cognitive aussi bien que la
croissance physique. Ils continuent en disant que le fait de vivre dans un
milieu peu stimulant ou dans lequel l'enfant ne reçoit guère de
soutien affectif peut annuler en grande partie l'effet positif d'une enfance
passée dans une famille matériellement aisée. En entravant
de façon discriminatoire leur participation à la vie de la
société et en paralysant leurs potentialités, la
pauvreté non seulement est une source de souffrance pour les enfants,
mais leur retire tout moyen d'action.
2.2.
Revue conceptuelle
Pour faciliter la compréhension des différents
termes qui sont utilisés dans le cadre du présent travail, il
importe de définir certains concepts et expressions qui sont
considérés comme de précieux outils de travail. Ainsi, les
terminologies suivantes liées au thème de la recherche-action
s'avèrent indispensables à définir.
· Participation passive
Ce terme désigne un des sept différents types de
participation qu'a synthétisés Leguenic (2001), en s'inspirant
des écrits du Fonds d'Équipements des Nations Unies (1998).
L'auteur, dans sa synthèse a fait de la participation passive le niveau
le plus faible de la participation des communautés aux projets de
développement. Pour lui, cette expression désigne les cas dans
lesquels « les gens participent en étant informés
sur ce qui est arrivé ouqui va arriver »(Leguenic, 2001,
p. 1). C'est le cas des parents, qui fait l'objet d'évaluation dans la
présente recherche-action.
· Participation active
Elle constitue la forme la plus aboutie de la participation et
constitue un idéal à atteindre, comme l'est le
développement auquel il doit concourir.Encore appelée
auto-mobilisation, elle illustre selon Leguenic (op. cit) le stade où
« les populations participent en prenant des initiatives
indépendamment de structures extérieures » (Idem).
Plus on se rapproche de la participation active, à
travers l'approche utilisée, plus les actionsentreprises ont des chances
d'avoir un impact durable et bénéfique pour les populations et
leurenvironnement. L'idée véhiculée dans cette recherche
est de déceler les causes de la passivité des parents afin de
définir des stratégies qui feront évoluer ceux-ci vers le
statut d'acteurs actifs.
· Bénéficiaires
Les bénéficiaires sont, d'après DFID
(Department for International Development), des individus, groupes ou
organisations qui bénéficient de l'action de
développement, directement (bénéficiaires finaux) ou non,
intentionnellement ou non. Les parents sont, dans le cadre de cette recherche,
des bénéficiaires indirects.
· Parent
Le terme parent, relatif à la
famille, désigne la
personne qui élève et protège l'enfant. Au singulier, il
désigne plus largement celui qui est membre de la même famille
qu'une autre personne15(*). Au pluriel, il est restrictif : il s'agit de
ceux dont on descend en ligne directe. Ce mot sera souvent employé dans
un sens plus ou moins large dans cette recherche.
· Action
Le dictionnaire Larousse la définit comme le fait ou la
faculté d'agir, de manifester sa volonté, en accomplissant
quelque chose. Aussi est-il une manifestation concrète de
l'activité de quelqu'un, d'un groupe.
· Lutte
C'est l'action de faire des efforts soutenus et
énergiques pour vaincre quelque chose, un mal, ou ici mettre fin
à un problème social.
· Pauvreté infantile
Le Rapport de l'Unicef sur la situation des enfants dans le
monde 2005 a proposé une définition de la pauvreté des
enfants, mentionnée plus haut. La complexité du
phénomène de la pauvreté, surtout infantile,
nécessite une approche qui soit à même d'aider à
apprécier la situation des individus dans diverses dimensions du
bien-être. Cette recherche retient l'approche des besoins de base,
fondée sur une conception du pauvre en tant qu'individu privé
d'un minimum de commodités ou services de base jugés
préalables à l'atteinte d'une certaine qualité de vie.
Ainsi la pauvreté infantile est-elle appréhendée dans le
cadre de cette recherche en terme de privation, dans essentiellement trois
dimensions du bien-être à savoir la dimension santé, la
dimension éducation et la dimension nutrition auxquelles sont
ajoutées les dimensions subsidiaires habitation, eau et
assainissement.
· Enfant
La Convention relative aux Droits de l'Enfant (1989) le
définit, en son article 14, comme « tout être humain
âgé de moins de 18ans », à moins de
dispositions contraires accordant la majorité avant.
· Développement des
communautés
Selon Chavis, cette notion fait référence
à « un processus de coopération volontaire, d'entraide
et de construction de liens sociaux entre les résidentset les
institutions d'un milieu local visant l'amélioration des conditions de
vie sur le plan physique, social et économique »(Chavis
cité dans INSPQ, 2002, p. 16).Le concept de
développement des communautés a introduit une différence
fondamentale dans les interventions; il s'agit dela nécessité de
travaillerdans le milieu « avec » les populations
plutôtque « pour » elles.
2.3.
Enseignements tirés
L'exploration littéraire de ces deux thématiques
qui sous-tendent la présente recherche a été riche en
enseignements. Elle a permis de cerner les contours des deux notions
essentielles (participation aux projets de développement et
pauvreté infantile) que renferme le thème de cette recherche,
ainsi que d'autres concepts y afférents.
Cette revue a permis de comprendre le paradigme de la
participation aux projets de développement. Elle a
révélé que la notion de participation est apparue dans un
contexte de remise en question du modèlede développement pour se
voir progressivement reconnaître et promouvoir à grande
échelledans la rhétorique du développement et le discours
de nombreux organismes bilatéraux etmultilatéraux (PNUD, Banque
Mondiale, etc.). Derrière cette large reconnaissance et ce qui peut
ressembler à un consensusautour de la notion de participation populaire
dans le développement, l'on a vu qu'ilexistait néanmoins deux
grandes séries d'arguments en faveur de la participation qui mettent
clairement le doigt sur la complexité même de la notion de
participation. Néanmoins,face au succès et à la
popularité de la notion de participation, il s'est rapidement agi de
latester et de la mettre en pratique dans le cadre des différents
projets de développement.
Cette revue a permis également de rapprocher, compte
tenu de sa complexité, la pauvreté infantile de la participation.
En effet, à travers les écrits des auteurs, la pauvreté
infantile a été comprise comme un phénomène
multidimensionnel, à côté de la perception commune qui la
considère comme monétaire et liée uniquement à la
pauvreté des ménages. En cela, sa résolution requiert la
forte implication de nombre d'acteurs.
Les travaux des auteurs exploités ont
conféré au thème de cette recherche une pertinence
certaine. À travers cette revue, il est désormais clairque
l'heure est moins aux débats portant sur les intérêts de la
participation que ceux portantsur les moyens de rendre la participation
opérationnelle dans le cadre de projets etprogrammes de
développement. Dans ce sens, la participation des parents dont traite la
présente recherche étant passive, l'exploration a offert un panel
d'informations qui permettront de réaliser une bonne analyse du
phénomène problème.
CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE DE LA RECHERCHE
Titre 1 : Site de la
recherche : Préfecture de Vo
1.1. Présentation
du Village de Kousségbé-Légbanou
Figure 1 : Carte de
l'Afrique de l'Ouest (mettant le Togo en exergue)
Source : www.google.tg
Figure 2 :
Région maritime assortie de la carte du Togo
Figure 3 : Canton de
Vogan assorti de la carte de la préfecture de Vo
Source :
Enquêtes de terrain, mai 2016.
Figure 4 : Plan du
village de Kousségbé-Légbanou
1.1.1. Situation
géographique
Levillage de Kousségbé-Légbanou est
situé au Nord du chef-lieu de la préfecture de Vo. Il est distant
de 4km de la ville de Vogan qui elle, est située à 55km au
Nord-Est de Lomé, la capitale du Togo. Le village est limité au
Nord par le village de Hotatimé,à l'Est par le village de
Massékopé,à l'Ouest par le village d'Afowimé et au
Sud par Vogan.
1.1.2. Relief, climat et hydrographie
Le village se situe sur les formations sablo-argileuses et
argilo-calcaires avec niveaux phosphatés de l'éocène. Le
relief est constitué par le plateau de Vogan-Attitogon et
limité par la dépression de Lama.
Kousségbé-Légbanou connaît un
climat équatorialde type guinéen caractérisé par
les alternances de deux saisons pluvieuses (grande saison pluvieuse allant de
mi-mars à mi-juillet et une petite de mi-septembre à mi-novembre)
et deux saisons sèches (une grande saison sèche allant de
mi-novembre à mi-mars et une petite de mi-juillet à
mi-septembre).
La préfecture de Vo et particulièrement le
village de Kousségbé-Légbanou reçoivent environ
1000mm de pluie par an. Le village n'est traversé d'aucun cours d'eau.
On trouve toutefois des zones marécageuses dans les environs.
1.2. Populations,habitats et cultures
La population de Kousségbé-Légbanou est
d'environ 3.658 habitants dont 1.629 hommes et 2.029 femmes (DDS de Vo /
Recensement16(*) des MTN
de 2016).La majorité des cases de
Kousségbé-Légbanou esten banco et couverte de pailles.
La population de Kousségbé-Légbanouqui
vivait initialement sur un territoire ayant une même coutume et où
se parlait la même langue Ouatchi(une langue dérivée de
l'Éwé), connaît aujourd'hui un brassage culturel et
linguistique.C'est ainsi qu'on y trouve principalement des Éwé,
des Guins, des Pédas ; mais la langue Ouatchidemeure la plus
parlée.
Chaque année, entre janvier et février, tous les
quartiers s'associent pour commémorer la fête appelée
``Togbézan''.Pour les funérailles, la population
s'organise pour faire face aux dépenses. Cette organisation s'appelle
``Séga'' qui oblige tous les membres du village à
cotiser.La vie culturelle dans la localité est animée par les
groupes folkloriques présents dans chaque quartier.
1.3. Histoires du peuplement
L'histoire ci-après du village de
Kousségbé-Légbanouémane des versions orales
recueillies auprès de certaines personnes-ressources et du rapport
d'élaboration du plan d'action du village d'août 1999.
Le nom Kousségbé-Légbanou donné au
village est la combinaison de deux particules notammentKousségbé
et Légbanou, qui ont chacune des significations propres.
Kousségbé se décompose en
``Kou'' qui signifie la pauvreté du sol et en
``Ségbé'' dont le sens en français est a
obéi. Kousségbé se traduit littéralement donc
par la pauvreté du sol a obéi. La région a
été en effet désertée par un clan à cause de
l'infertilité de son sol avant que ne vinrent s'installer le groupe
fondateur de ce qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de
Kousségbé-Légbanou. Ce même sol ayant
miraculeusement nourri les membres de ce groupe, ces derniers lui ont donc
donné le nom Kousségbé.
Légbanouest composé de ``Légba''
qui équivaut àfétiche et de``Nou'' qui
signifieà côté de ; ce qui se traduit
littéralement par : à côté du
fétiche.EntreVogan et le village
Kousségbé-Légbanou, il existe légba que
les natifs de Vogan, adeptes du culte vodou venaient adorer et y faisaient des
cérémonies rituelles. C'est ce lieu qui a donné le
nomLégbanouauvillage.Le nomKousségbé-Légbanou
signifie donc : la pauvreté du sol a obéià
côté du fétiche. Lepremier fondateur du village
était Kenvi SOGAN, fils de Wonegou. Ce dernier était
l'ancêtre venu deNotsè et qui s'installa à
Dzankassé(Préfecture des Lacs), après s'être
détaché de son groupe initial qui a élu domicile à
Akoumapé (Préfecture de Vo).
La population du village s'est constituée
progressivement en donnant naissance à trois (3) principaux quartiers
notamment :Dzankassékomé qui rassemble les familles
originaires deDzankassé et fondatrices du
village,Adégbékomé qui renferme ceux venus d'Aného
et Apédakomé qui met ensemble lesoriginaires de
PédaGuezè du Bénin.
1.4. Organisation économique
Kousségbé-Légbanou est une
communauté essentiellement agricole faisant un peu d'élevage et
de commerce.L'agriculture représente la première activité
économique du milieu. Le maïs, le manioc et le palmier à
huile représentent les principales cultures. L'élevage dans le
secteur couvre presque toutes les espèces animales, sauf celle des
bovins.Le commerceest la troisième activité économique du
milieu.Les travaux artisanaux (fabrication de paniers, claies, etc.) sont aussi
menés dans le village.
Peu de groupements anime la vie économique du village.
Ce dernier ne dispose pas de marché. Cependant, les habitants
commercialisent leurs produits au marché de Vogan qui s'anime tous les
vendredis.
1.5. Organisation sociopolitique et pouvoirs
locaux
Kousségbé-Légbanou est dirigé par
un Sous-chef. Ce dernier est aidé dans ses fonctions par des notables
issus des différents quartiers qui composent le village. L'actuel
Sous-chef estASSIGNON Agbassou,au trône depuis1995. Ilest placé
sous l'autorité du chef canton de Vogan dont il dépend
directement.
On distingue dans le milieu, les partis politiques
tels que : l'Union pour la République (UNIR), l'Alliance Nationale
pour le Changement (ANC), l'Union des Forces pour le Changement (UFC).
1.6. Organisation religieuse et infrastructures
sociales
C'estl'animisme qui est la religion prédominante dans
le village. Le village dispose d'un jour de la semaine
appelé ``Klingbé'' où les membres de la
communauté ne doivent faire aucune activité champêtre. Ce
jour appelé jour de repos a lieu tous les six (06) jours. Par ailleurs,
il existe actuellement une forte cohabitation entre la religion animiste et le
christianisme à Kousségbé-Légbanou. L'existence
d'Églises chrétiennes dont l'EEMC en est une preuve.
Comme infrastructures sociales, le village dispose d'une
école primaire privée créée en 1978 par l'EEMC. Les
élèves au collège dans le milieu fréquentent le CEG
de Massékopé et le CEG Vogan Ville I respectivement distants du
village d'environ 2km et 3,5km. Sur le plan sanitaire, le village ne dispose ni
de centre de santé, ni de pharmacie villageoise. La population se rend
généralement à l'USP Massékopé (à
1,5km)ou au CHP-Vogan (situé à 4km) pour les soins
médicaux.Dans le domaine de l'approvisionnement en eau, trois forages
dont deux publics sontdisponibles dans le milieu. On y trouve aussi des puits
à grand diamètre.
1.7. Histoire et champ du développement :
acteurs, politiques et programmes
Kousségbé-Légbanoudispose certes d'un
Plan d'Action Villageois (PAV),mais qui n'est pas récent. En effet, le
PAV du village disponible dated'août 1999.Un CVD existe dans le village,
mais il souffre d'un dysfonctionnement alarmant : il n'est réduit
qu'à quelques membres de son bureau exécutif (BE). Cette
organisation de développement communautaire est dépourvue de
commissions spécialisées, et donc d'une commission en charge de
la protection de l'enfant.
Outre le CDE KADÈS, aucune organisation de
développement ne s'est installée dans le milieu.Des projets de
développement ont été réalisés dans le
village. Peut être cité comme exemple, le projet de lutte contre
l'insécurité alimentaire (de la Croix Rouge) qui a abouti
à la construction d'un magasin de stockage aux membres du Club des
Mères.Par ailleurs, certains projets sont en cours de réalisation
(Construction d'un nouveau bâtiment scolaire de 3 classes à
l'EEMC) et d'autres sont en perspective.
1.8. Aperçu sur le CDE TG-62217(*) KADÈS de
Kousségbé-Légbanou
Le Centre de Développement des Enfants
« KADÈS18(*) » est une structure créée le
05 Novembre 2011 par l'EEMC de Kousségbé-Légbanou, en
partenariat avec CIT. Il est logé dans l'enceinte de ladite
Église et sur le même site que l'école de la
dénomination.Le centre est mis en place suite à la demande
formulée par l'EEMC à l'endroit de CIT, après que ce
dernier ait donné son accord de partenariat à
l'Église ; sans une véritable mobilisation de la
communauté.
v Organisation et fonctionnement du centre
Le CDE KADÈS enrôle les enfants de 3
à 9 ans (CDSP) et les femmes enceintes (CSP), issus des familles
très démunies de la communauté. Cette recherche est
axée sur son programme CDSP qui a pour première cible, les
enfants. Un critère fondamental de sélection est l'identification
de l'enfant à un parent.Les actions de développement ciblent les
enfants dont les parents présentent des difficultés
socioéconomiques réelles et qui les empêchent de
répondre à leurs besoins. Inscrits sur le CDSP, ces enfants
bénéficient d'une prise en charge sur les plans physique,
cognitif, socio-émotionnel et spirituel jusqu'à l'âge de 22
ans.Ils sont tenus de se rendre au centre au moins un jour dans la semaine (de
préférence samedi), pour suivre des enseignements dans les quatre
domaines précités. Le centre intervient essentiellement dans les
domaines de l'éducation, de la santé, de l'assainissement et de
la protection sociale.
Dans ses activités, le CDE a procédé
à la réalisation de plusieurs tâches dont la prise en
charge totale des frais de santé de tous les enfants du centre ainsi que
celle des enfantsdéclarés malnutris et émaciés dans
le lot.Des filtres à eau ont été offerts à tous
les ménages du projet à travers l'exécution d'un CIV. La
distribution des fournitures scolaires et le payement des frais de
scolarité se font à tous les enfants scolarisés (du CDSP)
à chaque début de rentrée.La lutte contre des cas d'abus
sexuels a été menée. Des kits d'hygiène (brosses
à dents, pâte dentifrice, etc.) sont distribués
périodiquement à tous les enfantsdu centre. Un autre CIV a permis
de réaliser en 2015 une sensibilisation de masse suivie de
séancesde dépistage volontaire au VIH/SIDA ouvertes à tous
les membres de la communauté.Au moment de la réalisation de cette
recherche, le CDE compte dans son CDSP282 enfants dont 249 parrainés et
33 non parrainés.
Les enfants sont encadrés par 4 animateurs19(*) (Coordinateur, Comptable,
Assistant social et Agent de santé), avec l'aide de 12 volontaires
enseignants et 12 volontaires cuisinières. Un comité de gestion
(CPC) composé actuellement de 4 membres, a en charge la gestion et la
supervision du projet. Tous ces acteurs se retrouvent sous la
responsabilité du Pasteur et du comité de l'Église. Au
niveau de CIT, un PF, technicien du domaine, assure la supervision de toutes
les activités menées par le centre dans le cadre du CDSP.
À côté de ces acteurs qui oeuvrent au
niveau interne, le CDE entretient des relations fonctionnelles avec d'autres
acteurs externesdont les principaux sont les suivants : les parents, les
établissements scolaires, les centres de santé, les
Autorités locales (la Chefferie, Le CVD), les ONG (Terre des Hommes,
VIES,...),la gendarmerie et le commissariat, la DPASPFA.Un comité des
parents composé de neuf membres a été mis en place en 2013
pour servir de courroie entre les parents et les acteurs internes du centre.
L'organigramme20(*) du CDE se présente comme suit :
COMITÉ DE GESTION DU
CENTRE
COMPTABLE
COORDINATEUR
DU PROJET
ASSISTANT SOCIAL
AGENT DE SANTÉ
COMITÉ DE L'EEMC DE LÉGBANOU
(Représenté par son Pasteur)
LES VOLONTAIRES
Figure 5 :
Organigramme du CDE KADÈS de
Kousségbé-Légbanou
v Vision, mission et partenariat du CDE
Le CDE KADÈS s'engage à travailler avec
compassion et honnêteté, à cultiver l'excellence et
l'intégrité pour construire d'ici 10 ans, une communauté
où chaque enfant est respecté et a son importance, et où
l'accès aux soins, à l'éducation et à
l'alimentation est garanti.Conscient de la vulnérabilité et la
fragilité des enfants, le centre se donne une mission : oeuvrer
pour la cause des enfants en les libérant de la pauvreté
spirituelle, économique, sociale et physique.
Les soutiens de l'Église et de CIT constituent des
leviers importants pour assurer la durabilité du projet. L'Église
s'engage à augmenter sa part de contribution dans la conduite du
projet.
Titre 2 : Enquête de Terrain
2.1.
Population cible
La population cible de la
présente recherche est définie en fonction de l'objectif global
qui lui est assigné. Il est question d'analyser la faible implication
des parents des bénéficiaires du CDSP du CDE KADÈS aux
actions de lutte contre la pauvreté infantile. Pour arriver à
cette fin, les enquêtesmenées ont porté essentiellement sur
les parents des bénéficiaires du CDSP piloté par le
centre, parents qui constituent la population cible.
Il est à préciser que, dans le souci d'obtenir
des résultats pertinents et fiables, les parents dont les enfants ont
été inscrits au début de l'exécution du CDSP ont
fait l'objet des enquêtes.Lors d'un entretien réalisé avec
le coordinateur du projet lors de la pré-enquête, celui-ci a
estimé leur nombre à 150. C'est de cet effectif que
l'échantillon de la population mère a été
tiré.
2.2. Paysage des
enquêtés et échantillonnage
2.2.1. Paysage des
enquêtés
Le paysage des enquêtés dans le cadre de ce
travail est l'ensemble des personnes qui ont été
enquêtées sur le site lors de la recherche-action.Il est
constitué essentiellement des parents du village dont les enfants sont
sur le programme du CDE KADÈS, lesquels parents ont accepté de
participer à l'enquête réalisée. Ils ont pris part
aux entretiens et ont répondu aux questions que renferme le
questionnaire qui leur est destiné. Ces parents font partie de la
catégorie des informateurs principaux concernés par le
problème étudié dont les autres composantes sont :
les enfants inscrits sur le programme CDSP, les animateurs et les volontaires
enseignants du centre, les membres du CPC et du comité de
l'Église.
D'autres types d'informateurs ont été
regroupés dans la catégorie des personnes-ressources : le
sous-chef du village, les membres deson CVD,la Facilitatrice de partenariat
(PF) du Cluster de Vo-Sud, le Directeur Préfectoral de l'Action Sociale
de la Promotion de la Femme et de l'Alphabétisation (DPASPFA) de la
préfecture de Vo et les responsables d'ONG ou Associations qui y
interviennent en matière de protection de l'enfance.
Une dernière catégorie dite des informateurs
complémentaires a rassemblé les enfants qui ne
bénéficient pas, du moins directement, du CDSP du CDE ainsi que
les parents de ces enfants.
2.2.2. Échantillonnage
L'échantillonnage des parents a été
construit après la mise au point d'une base de sondage ; et les
nomenclatures21(*) (liste
des parents) ont été utilisées comme type de base de
sondage. L'échantillon a été obtenu sur la base de la
méthode d'échantillonnage probabiliste, plus
précisément grâce à l'échantillonnage
aléatoire simple. Ce dernier s'est réalisé sans
remise : un individu déjà choisi ne peut l'être de
nouveau. Pour espérer un échantillon
«représentatif », la taille de l'échantillon
définie représente le tiers de la population mère
qui, il faut le rappeler, est de 150 parents.Le choix de cette taille
résulte d'un compromis entre le degré de précision
à atteindre, le budget de l'enquête et le temps disponible. Cette
démarche éviteles problèmes de choix personnels et de
subjectivité au chercheur (Aktouf, 1987)22(*).
Si l'on note n la taille de
l'échantillon et N la taille de la population,
la formule mathématique utilisée pour déterminer
n est la
suivante :n=1/3(N).
L'application numérique de cette formule donne :
n = 1/3(150) = 50. La taille de
l'échantillon ainsi obtenue est de cinquante (50) parents. Le
ciblage de ces parents à qui le questionnaire a été
administré s'est fait avec le logiciel Microsoft Excel (Version
2013).
En plus de cet échantillon des parents, il a
été retenu, pour évaluer principalement les effets
négatifs sur les enfants de la participation passive
étudiée, un deuxième échantillon composé de
vingt-huit (28) enfants. Cet échantillon a été
construit suivant la méthode non aléatoire et plus
précisément grâce à l'utilisation de
l'échantillonnage au jugé23(*). Le CDE compte actuellement sur son programme CDSP
28224(*) enfants. Le
lancement du programme a été fait avec l'enregistrement de 200
enfants. De ces derniers, il en reste actuellement 19625(*) au centre ; et c'est de
cet effectif que les 28 ont été choisis. Il s'agit des enfants de
l'unique classe des adolescents du centre âgés de 12ans au moins.
Ils ont été retenussur deux critères définis au
retour de l'exploration empirique : le premiercritère est
lié à la recherche et le second est lié à l'action.
Le choix porté sur ces enfants se justifie par le fait qu'ils sont a
priori, ceux qui, vu leur niveau scolaire et leur degré de
maturité, sont davantage aptes à fournir des informations fiables
et crédibles conformément aux thématiques liées
à l'objet développées. Les adolescents du centre
constitueraient aussi, selon les hypothèses déduites des
résultats de la pré-enquête réalisée, les
enfants vers qui les actions liées à cette recherche devraient
être davantage dirigées.
TABLEAU RÉSUMANT LES COMPOSANTES DE
L'ÉCHANTILLON
Catégories d'enquêtés
|
Base de sondage
|
Méthode d'échantillonnage
|
Taille de l'échantillon retenu
|
Caractéristiques majeures de l'échantillon
|
Parents
|
150
|
Échantillonnage aléatoire simple (sans remise)
|
50
(1/3 de la base de sondage)
|
Hommes et femmes
|
Enfants
|
196
|
Échantillonnage au jugé
|
28
|
Filles et garçons âgés de 12 ans au
moins
|
2.3.
Outils de collecte et leurs supports
Ces deux approches (qualitative et quantitative)
utilisées dans le cadre de cette recherche sont décelables
à travers les outils de collecte utilisées qui eux, ont
été matérialisés par des supports
spécifiquement conçus.
2.3.1. Les entretiens
2.3.1.1. Les entretiens
individuels approfondis
La mise en oeuvre de ce type d'entretien, par le truchement du
guide d'entretien (support), a permis de recueillir des données plus
détaillées sur tout ou partie du thème de la
recherche.Lesentretiens individuels approfondis ont été plus
utilisés pour recueillir les informations nécessaires et utiles
à la recherche, auprès des personnes-ressources concernées
par l'objet. Ils ont été menés également avec
lesCDWs dans le but d'obtenir des données spécifiques sur le
phénomène étudié et en lien avec leur domaine de
compétence.
2.3.1.2. Les entretiens de
groupe
Cette technique a été le moyen efficace pour
étaler les causes, des plus superficielles aux plus profondes, du
défaut d'engagement des parents ainsi que les conséquences de ce
problème. C'est également au cours de ces entretiens que les
enquêtés ont soumis leurs doléances et propositions de
solutions pour la résolution durable de la participationpassive des
parents aux activités menées par le CDE KADÈS dans le
cadre de son CDSP. Cette technique a été utilisée
principalement avec les parents, les membres de leur comité, les
enfants, le CPC et les volontaires enseignants.
Tout comme pour l'entretien individuel approfondi, les
entretiens de groupe ont été faits grâce au guide
d'entretien, support élaboré à cet effet.
2.3.1.3. Les entretiens par
questionnaire
L'enquête par questionnaire a été
réalisée avec les éléments des deux
échantillons. Le questionnaire, support de l'entretien par questionnaire
(outil), renferme plusieurs questions qui ont été
élaborées à partir des hypothèses de la recherche,
des variables et des indicateurs. Dans le cadre de ce travail, il est fait
recours aux questionnaires en éventail ou à choix multiples qui
sont composés de questions fermées à réponses
binaires et dequestions semi-ouvertes et ouvertes.
La méthode d'administration du questionnaire qui a
été utilisée pour la collecte de cette recherche est celle
indirecte. Ce choix se justifie par le fait que la majeure partie des parents
et enfants n'ont pas été en mesure de remplir les questionnaires
qui leur ont été soumis.
2.3.2. Les observations
Les observations ont fortement contribué à la
découverte des grandes manifestations des problèmes de
participation des parents sur le site. Ainsi, l'élaboration d'une grille
d'observation comme support a permis d'analyserle niveau de participation des
parents aux activités organisées du centre, de déceler les
mauvaises attitudes affichées par les enfants au centre, de
considérer la nature des relations entre les principaux acteurs
impliqués dans la mise en oeuvre du programme.
Les observations faites ont été de nature simple
mais aussi et surtout participante, ce qui permet de vivre le problème
afin de mieux comprendre les réalités, même
inexprimées.Bref, les observations faites ont fait office d'outils de
collecte de données non verbales, en vue de compléter les
informations recueillies lors des entretiens.
2.3.3. La recherche documentaire
Comme étude préalable, cette technique a
été utilisée pour avoir les informations théoriques
pouvant aider à concrétiser les données de
base. À cet effet, plusieurs documents ont été
consultés dans les bibliothèques (FLESH, UL, ENFS), au niveau du
CDE KADÈS et aussi sur l'internet qui aujourd'hui constitue une source
indéniable de documentation.
2.4.
Déroulement de l'enquête
L'enquête s'est déroulée en deux temps,
à savoir la pré-enquête et l'enquête principale.
2.4.1. La
pré-enquête
La pré-enquêteconstitue un des deux niveaux
d'exploration de l'objet de la recherche-action.Elle s'est
déroulée de façon discontinue dans les mois de
décembre 2015 et mars 2016 et a duré deux semaines. Il a
été question de saisir les contours de l'objet de la recherche
aussi bien que ses grandes caractéristiques, avant la collecte de
données proprement dite.
L'exploration empirique a permis alors de visiter et
d'explorer le site de recherche et d'avoir les éléments
nécessaires à la formulation de la problématique de la
recherche. Aussia-t-elleété déterminante dans
l'identification de la population cible, la construction de
l'échantillon et la définition de la méthodologie à
suivre dans l'enquête principale.
L'exploration empiriquea offert le premier cadre dans lequelle
rituel d'insertion sociale a été pratiqué. Elle a
été aussi l'occasion de faire une prise de contact avec des
personnes-ressources.
2.4.2. L'enquête
principale
En vue d'atteindre les objectifs visés par la
recherche, recours a été fait aux outils de collecte et
d'analyse. Il s'agit, en guise de rappel notamment des entretiens et des
observations. Ces outils ont été pleinement utilisés au
cours de l'enquête principale, en vue d'éviter tout sujet à
caution et toute partialité de la recherche. Les questionnaires
élaborés ont fait l'objet d'un pré-test (sur dix parents
et six enfants)dans la première semaine du mois d'avril 2016,
avant leur administration proprement dite.
L'enquête principale a duré environ quatre
semaines étalées sur deux mois. Elle s'est déroulée
en deux temps :du 09 au 21 mai puisdu10 au 22 juin
2016.Durant ce temps, les informations voulues ont été
collectées auprès des enquêtés. Toutefois,tous les
aspects de la recherchen'ont pas pu être explorés en profondeur
comme cela aurait été souhaité. Cette situation serait
partiellement due à certaines difficultés dont n'a pas
été exempte la réalisation de l'enquête.
2.5.
Difficultés rencontrées et leur résolution
Les difficultés rencontrées dans la
réalisation de cette recherche-action sont variées. Elles sont
notamment :
- le chevauchement des activités de collecte avec
celles menées ou prévues par le CDE ; une situation qui met
en péril les dispositifs méthodologique et logistique
conçus. Pour y remédier, une stratégie préventive a
été adoptée : il a fallu être en contact
permanent avec les CDWs pour réaménager leshoraires ou reporter
les activités à chaque fois que c'est nécessaire ;
- l'impossibilité d'administrer par voie directe les
questionnaires aux enquêtés, susceptible de rendre long le temps
d'administration du questionnaire. La mise en oeuvre du dispositif relationnel
a été déterminante dans la résolution de cette
anicroche : les questionnaires ont été administrés
avec l'aide de trois jeunes lycéens rencontrés dans la zone lors
de la pré-enquête ;
- l'obtentionde la base de sondage pour la population
mère et le repérage des éléments de
l'échantillon des parents,rendus difficiles par l'indisponibilité
d'une liste exhaustive de ceux-ci au niveau du centre.À ce niveau, la
mise en commun des listes partielles des parents disponibles a
été faite. Aussi le coordinateur du projet a-t-il
été sollicité pour inviter des parents faisant partie de
l'échantillon au centre.
Il faut toutefois souligner que, parce que des voies de
contournement leur ont été trouvées, les
difficultés n'ont pas constitué une entrave majeure à la
réalisation de la recherche. Ainsi,les données nécessaires
ont été collectées, données qui seront
présentées et analysées dans la deuxième partie de
ce document.
DEUXIÈME PARTIE
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE-ACTION
CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
DONNÉES DE TERRAIN
Les informations reçues avant, pendant et après
les enquêtes, grâce au dispositif méthodologique, ont
conduit aux résultats dont la présentation, les analyses et
interprétations font l'objet de cette deuxième partie de notre
travail. Le but poursuivi est d'arriver à confirmer ou infirmer les
hypothèses formulées plus haut.
Ce chapitre comporte deux (2) titres. Le titre 1 est
dédié à la description des cas et à la
présentation statistique des données. Le deuxième titre
est consacré à l'analyse des données et à
l'interprétation des résultats.
Titre 1 : Description des cas et présentation
statistique des données
1.1. Description des cas (présentation des
données qualitatives)
Cette partie du travail est consacrée aux
données de type qualitatif. Ces données sont issues des
entretiens, individuels comme de groupe, réalisés avec les
enquêtés.
En guise de rappel, il s'agit des entretiens qui ont
été menés avec des enquêtés issus des trois
grandes catégories d'informateurs mentionnées, fondamentalement
les personnes-ressources, les informateurs complémentaires et la
population cible de la recherche.
Les principaux éléments du contenu des
entretiens ont convergé vers la nature et le niveau de participation des
parents : le niveau de participation des parents est faible. De ce constat
ont découlé les données liées à la
maîtrise ou non de la mission du CDE, à l'organisation des
parents, à la réalisation des objectifs du centre et aux
possibilités de rendre les parents actifs dans la réalisation du
programme CDSP du CDE.
v Maitrise ou non de la mission du CDE par les
parents
Interviewé à ce propos, pour avoir intervenu au
centre, le responsable de l'ONG CACIEJ-TOGO dans la préfecture de Voa
affirmé ce qui suit : « ce projet est un bon
projet ; seulement il est mal venu », avant d'expliciter
son idée en ces termes :
On ne peut pas assurer le développement des enfants
sans impliquer les parents. Malheureusement, il n'y a même pas eu une
petite sensibilisation de l'Église et de la communauté. Or, le
projet est piloté par l'Église. Du coup, les parents ont pris le
projet comme un projet de cercle vicieux.
Le coordinateur du projet a illustré cette
dernière idée par le cas suivant :« Il y a
environ deux ans de cela, un parent (homme), après avoir traité
le projet de tous les maux dans le village, est venu ici au centre nous
insulter correctement. Il n'a pas cessé de répéter que le
projet est sectaire. »
Le Sous-chef de Kousségbé-Légbanou,
également parent d'un enfant inscrit sur le CDE a confié ce qui
suit :
Je sais que le centre de Compassion dans mon village
travaille avec les gens de la santé, de l'enseignement et aide les
enfants à se nourrir. Mais pour ce que vous me demandez là
(mission du CDE), je ne connais pas la réponse exacte.
La responsable de la Maison de la Femme (MF), connaissant un
peu le fonctionnement des centres de Compassion pour avoir travaillé
avec eux dans une préfecture autre que celle de Vo affirmait :
Vu que la communauté n'a pas été
sensibilisée suffisamment avant la mise en place des centres, leur
inactivité doit être prévisible. Je me demande pourquoi ils
n'ont pas commencé le projet en inscrivant les enfants de
l'église premièrement avant d'envisager de faire enregistrer les
autres enfants vivant dans la communauté.
À la même question de savoir si les parents
maîtrisent le projet, un membre du CPC KADÈS y a répondu
catégoriquement : « les parents n'ont pas vraiment
compris le projet », avant d'apporter une atténuation
à ses propos en ces termes :
(...) Au début, beaucoup de gens (parents inclus)
traitaient le projet de sectaire. Ils s'en méfiaient
sérieusement. Mais après, certains ont commencé par
maîtriser les contours du projet. Certains au contraire, font inscrire
leurs enfants sur le projet sans connaître sa raison d'être mais
seulement par intérêt.
L'agent de santé a révélé,
toujours dans le contexte de la connaissance ou non de la mission du CDE par
les parents, ce qui suit :« Souvent, les parents se
présentent à moi avec ou sans leur enfants et disent : votre
enfant est malade. » Et l'assistant social de montrer son
inquiétude en ces terme :
(...) Je ne sais vraiment pas pourquoi ils ont l'habitude
de prononcer ``votre enfant''comme si leurs enfants
appartenaient aux animateurs ou au centre. Je me pose souvent la question sans
avoir de réponse concrète. À quoi cela est dû selon
vous ?
Le responsable de l'ONG Terre des Hommes dans les
préfectures de Vo et des Lacs et membre actif du cadre de concertation
sur la protection de l'enfance de Voa affirmé ce qui suit :
« (...) pour plusieurs raisons qui font montre de la fuite de
responsabilité, les parents ne voient aucun problème à ce
que les acteurs de protection se substituent à eux. Ce qui est dangereux
pour l'acteur qui se prête à leur jeu ».
v Organisation des parents
À la question ``comment vous parents vous
organisez-vous autour des activités du centre ?'', un parent a
répondu de la sorte : « nous sommes nombreux comme
parents et chacun fait généralement ce qu'il peut
faire ».Un autre a donné la réponse
suivante : « De quelles activités parlez-vous ?
Si ce sont de celles du centre que vous parlez,ce n'est pas le travail de nous
les parents. Le coordinateur, l'assistant et les autres personnes que vous
voyez au centre mènent déjà ces
activités. » Un membre du comité des parents a
relativisé ce qu'ont dit ses prédécesseurs par les
propossuivants :
Initialement, les animateurs font appel aux parents dans
une situation où ils ont besoin d'eux. Vers 2013, le centre a mis en
place un comité des parents des enfants du CDE pour représenter
tous les parents (dont les enfants sont inscrits sur le programme)
auprès de lui.
Interrogé à propos de l'existence effective
d'une organisation représentant l'ensemble des parents auprès du
centre, un parent a déclaré ce qui
suit : « Organisation ? Je ne sais pas ce que vous
désignez par ce terme, mais je sais qu'il y a des parents que nous avons
désignés et qui sont souvent avec les animateurs. Mais, je ne
sais pas ce qu'ils font exactement pour te le dire
maintenant. »
Selon le responsable CACIEJ,
L'organisation des parents dépend aussi de
l'organisation interne du centre et du rapport entre les acteurs internes. Je
voudrais te dire par là aussi que le problème d'organisation des
parents est dû en partie au fait que les animateurs du centre ne sont
pas, a priori, des techniciens du domaine. Ils sont en train de recevoir une
formation sur le tas et ne sont pas encore outillés pour organiser les
parents et faire les choses techniquement.
v Effets de la participation passive des parents sur
les actions du CDE et les enfants
Un enfant (garçon) de 9ans environ est arrivé
déchaussé au CDE pour les activités de samedi. À la
question de savoir pourquoi il est venu au centre dans cet état, il a
donné la réponse suivante :
Mes chaussures se sont
``coupées'' hier. Je n'ai que celles-là. J'en
avais parlé à mes parents mais ils n'ont rien dit. Je n'ai pas pu
apporter les chaussures au cordonnier, et c'est pour cette raison que je suis
venu au centre sans chaussures.
Une fille d'à peu près 7ans dans le même
cas (sans chaussures aux pieds), arrive quant à elle au centre en
sanglots. À la question ``pourquoi pleures-tu ?'', elle a
répondu :« Je n'ai pas porté de
chaussures. »De son côté, elle a justifié sa
situation en ces mots : « Ma grand-mère
chez qui je suis a quitté la maison très tôt. Elle a
fermé la porte de la chambre dans laquelle se trouvaient mes chaussures
et a emporté la clef. »
Une fille arrivée en retard au centre, n'a
manqué de justifier sa situation à sa manière :
« Ma maman et moi sommes allées au champ ce matin. C'est
à cause de cela que je suis en retard au centre. »Un
autre retardataire, cette fois-ci un garçon de 14ans appelé
communément ``Major'', pour avoir été l'un des premiers
enfants enregistrés au début du CDSP,a explicité son cas
en ces termes :« Ma maman n'est pas avec moi et je vis avec
mon papa. C'est donc moi qui balaie tous les coins de la
maison. »
v Perspectives d'amélioration de la
participation des parents
À la question de savoir s'il est possible de voir
amélioré le niveau de participation des parents, le responsable
de l'ONG CACIEJ-Togo dans la préfecture de Voa répondu :
« Oh oui ! Mais pour y arriver, il faudra mener des actions
concrètes et non improvisées. Moi, personnellement, au regard de
mes expériences, je pourrais opter pour un ``retour à la
base'' que je vais exécuter techniquement ».
La responsable de la Maison de la Femme (MF) affirmait :
« Pour éviter des difficultés éventuelles
dans la bonne exécution du projet, il faudra que les choses se fassent
selon les normes préétablies. Et pour cela, les stratégies
ne manquent pas. »
Bref, les cas ci-dessus présentés montrent
à suffisance que le problème de participation des parents est
réel au CDE KADÈS et influence négativement
l'exécution du CDSP. Qu'en est-il des données
quantitatives ?
1.2. Présentation statistique des
données
Il est opportun de préciser que les données
statistiques qui sont présentées dans cette section sont
essentiellement celles obtenues de l'échantillon des parents (50)
tiré de la population mère (150). Toutefois, des données
recueillies de l'échantillon des enfants (28 adolescents) sont aussi
intégrées à différents niveaux.
· Identification des parents et
caractéristiques sociodémographiques
Tableau 1 : Répartition des parents
selon le sexe
Sexe
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Masculin
|
3
|
6
|
Féminin
|
47
|
94
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes
de terrain, mai-juin 2016.
Les données du tableau 1 indiquent la présence
en nombre considérable des femmes dans le groupe des parents
enquêtés. Elles représentent à 94% la population
cible. Les hommes, par contre représentent moins de 10% (6%) des
enquêtés.
Tableau 2 :
Répartition des parents selon le groupe d'âge
Tranches d'âge
|
Effectif
|
Fréquence en %
|
21-30ans
|
4
|
8
|
31-40ans
|
26
|
52
|
41-50ans
|
11
|
22
|
51 ans et plus
|
9
|
18
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes
de terrain, mai-juin 2016.
Selon le tableau ci-dessus, sur les 50 parents
enquêtés, plus de la moitié(52%) a un âge compris
dans la tranche 31-40ans. Les autres se répartissent dans les classes
d'âge suivantes : 21-30ans (8%), 41-50ans (22%) et plus de 50ans
(18%).
Tableau 3 :
Répartition des parents selon leur situation matrimoniale
Situation matrimoniale
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Marié
|
42
|
84
|
Divorcé
|
1
|
2
|
Veuf(ve)
|
6
|
12
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes
de terrain, mai-juin 2016.
La répartition des parents selon leur situation
matrimoniale révèle que la majorité soit 84% d'entre eux
sont mariés tandis que 2% et 12% sont respectivement divorcé et
veuf (ve)s.
Tableau 4 :
Répartition des parents selon leur niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Non instruit
|
35
|
70
|
Primaire
|
12
|
24
|
Secondaire
|
3
|
6
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes
de terrain, mai-juin 2016.
Selon la répartition par niveau d'instruction, 70% des
parents n'ont jamais fréquenté ; 24% n'ont atteint que le
niveau primaire et 6% ont fait le secondaire. Il en ressort donc que la
majorité des parents enquêtés est analphabète, une
caractéristique des communautés rurales.
Tableau 5 :
Répartition des parents selon le secteur d'activité
Secteur d'activité
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Agriculture
|
46
|
92
|
Commerce
|
3
|
6
|
Artisanat
|
1
|
2
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes
de terrain, mai-juin 2016.
Le tableau ci-dessus révèle que la
majorité (92%) des parents a l'agriculture pour domaine
d'activité. Seulement 6% et 2% des enquêtés sont
respectivement dans les secteurs commerce et artisanat.
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 6 :
Répartition des enquêtés selon qu'ils soient parents ou
tuteur de l'enfant inscrit sur le CDE
Selon ce graphique, 92% des parents ont
fait enregistrer sur le CDSP du CDE KADÈS leur propre enfant. Seulement
8% des enquêtés sont parents d'enfants inscrits sur le programme
et dont ils ne sont pas les géniteurs.
Tableau 6 :
Répartition des parents selon leur religion
Religion
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Christianisme
|
13
|
26
|
Animisme
|
37
|
74
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Le tableau 6 indique que 13 (26%) enquêtés sont
de la religion chrétienne tandis que près de trois quart d'entre
eux (37 soit 74%) sont animistes.
· État des lieux de la participation des
parents aux actions du CDE
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 7 : Avis des
enfants par rapport au suivi réalisé par les parents en
matière de santé
Ce graphique dévoile que sur 28 enfants, 57,14%
bénéficient du suivi de leurs parents pour le respect des
consignes données par le soignant, alors que 42,86% n'en
bénéficient guère.
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 8 :
Répartition des enfants selon qu'ils bénéficient ou non du
suivi scolaire de leur parent à la maison
La figure 8 montre que 46,43% des enfants
enquêtés bénéficient du suivi de leurs parents dans
le cadre de leurs activités scolaires ; ce qui n'est pas le cas
pour 53,57% d'entre eux.
Tableau 7 :
Répartition des parents selon leurs différentes manièresde
participer aux actions du CDE
Modes de participation
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Ne fait rien
|
8
|
16
|
Assiste aux réunions des parents
|
28
|
56
|
Suit l'enfant à la maison
|
24
|
48
|
Visite au centre
|
5
|
10
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Le tableau 7 affiche les proportions suivant les
manières dont les parents participent à la réussite des
actions du centre. Il révèle dans ce sens, que des 50 parents
enquêtés, seulement 5 soit 10% estiment visiter le centre au moins
une fois dans une année. Un peu plus de la moitié des
enquêtés (56%) assiste aux réunions du centre, et 24
parents sur les 50 attestent suivre leurs enfants à la maison. Par
ailleurs, 8 parents sur 50 (16%) affirment être dans l'inaction.
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 9 : Avis des
enfants par rapport à l'intérêt des parents au programme
d'enseignement du CDE
Ce graphique révèle que sur l'ensemble des
enquêtés, seulement 10,71% demandent à leur enfant ce qui
leur a été enseigné au CDE ; contre 89,29% qui ne
posent pas de questionsaux leurs à ce sujet.
· Connaissances et informations des parents sur
le CDE KADÈS et ses actions
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 10 :
Répartition des parents suivant leur niveau de maîtrise de la
mission du CDE
La représentation ci-dessus affiche le niveau de
maîtrise par les parents de la mission du CDE. Dans ce sens, elle montre
que 56% des parents ont une connaissance faible de cette mission, alors que 14%
et 12% en ont une connaissance respectivement moyenne et parfaite. Elle indique
aussi que 18% des parents l'ignorent totalement.
Tableau 8 :
Répartition des parents selon leur connaissance de la principale source
de financement des actions du CDE
Principale source de financement
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Les blancs
|
28
|
56
|
Compassion
|
4
|
8
|
État togolais
|
1
|
2
|
Ne sait pas
|
17
|
34
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Selon ce tableau, 56% des parents pensent que les actions du
CDE sont financées essentiellement par les blancs, alors que 8% ont
désignéCompassion International et 2% l'État togolais.De
leur côté, 34% des parents ont avoué ignorer la principale
source de financement des actions.
· Organisation des parents autour des actions
du CDSP
Tableau 9 :
Justification donnée par les parents en fonction de l'initiateur des
démarches d'inscriptionde leur enfant (sur le CDSP)
Initiateur des démarches d'inscription
|
Raisons
|
Total
|
Parent(s) non informé(s)
|
Conditions de vie difficiles
|
Autres
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Eff.
|
%
|
Sous-chef du village
|
2
|
4
|
1
|
2
|
0
|
0
|
3
|
6
|
Nous (Père et mère)
|
0
|
0
|
9
|
18
|
0
|
0
|
9
|
18
|
Moi (un parent)
|
3
|
6
|
9
|
18
|
4
|
8
|
16
|
32
|
CDE
|
19
|
38
|
2
|
4
|
1
|
2
|
22
|
44
|
Total
|
24
|
48
|
21
|
42
|
5
|
10
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
La distribution de fréquences faite à travers le
tableau ci-dessus révèle que sur la taille de
l'échantillon des parents :
-3 (soit 6%), 9 (soit 18%), 16 (soit 32%) et 22 (soit 44%) ont
faitinscrireleur enfant sur le CDSP grâce aux démarches
initiées respectivement par le sous-chef, eux et leur conjoint, eux
seuls et le CDE ;
- 24 (48%), 21 (42%) sont passés par ces moyens
(initiatives) parce que respectivement non informés, vivant dans des
conditions difficiles. Cinq soit 10% ont évoqué d'autres raisons
(veuves, personnes âgées,...).
Dix-neuf (19) parents soit 38% estimaient que les
démarches d'inscription ont été initiées par le CDE
parce qu'ils n'étaient pas suffisamment informés.Neuf (09)
parents soit 18% affirmaient que l'initiative a émané d'eux et
leur conjoint au vu de leurs conditions de vie déplorables ;
mêmes raison et statistique pour ceux qui ont dit avoir enclenché
seuls le processus pour l'inscription.
Tableau 10 :
Répartition des parents selon leur connaissance ou non d'un
comité les représentant auprès du CDE
Représentant des parents
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Ne sait pas
|
8
|
16
|
Comité des parents
|
24
|
48
|
Sous-chef du village
|
4
|
8
|
Les animateurs
|
14
|
28
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Conformément aux données
présentées dans ce tableau, comme représentant de
l'ensemble des parents, 24 enquêtés soit 48% ont
désigné le comité des parents, 4 soit 8% le sous-chef du
village et 14 soit 28% ont confié ce titre aux animateurs. D'autres
parents (8 soit 16%) n'ont pas caché leur méconnaissance de
l'existence d'un représentant des parents auprès du centre.
Tableau 11 : Niveau
de connaissance par les parents des membres de leur comité
Statut par rapport au comité
|
Connaissance de tous les membres du
comité
|
Total
|
Oui
|
Non
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Membre
|
7
|
29,16
|
0
|
0
|
7
|
29,16
|
Non membre
|
7
|
29,16
|
10
|
41,67
|
17
|
70,83
|
Total
|
14
|
58,32
|
10
|
41,66
|
24
|
99,99100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Le tableau 11 ci-dessus fait la répartition des 24
parents qui ont dit connaître le comité des parents (Cf. tableau
10). Ainsi renseigne-t-il que de cet effectif, 7 (26,16%) sont membres et 17
(70,83%) non membres dudit comité. De ce même effectif, 14
(58,32%) connaissent tous les membres du comité et 10 (41,67) non. Des
parents qui disent connaître tous les membres du comité,7 (26,16%)
sont du comité ; mêmes effectif et proportion (7 soit 26,16%)
pour les non membres. Des parents qui disent ne pas les connaître tous,
la totalité (10 soit 41,67 de l'effectif total) n'est pas membre du
comité.
· Effets du niveau (faible) de participation
des parents sur les résultats du CDE et les enfants
Tableau 12 : Taux
moyen de retard des enfants aux activités de samedi
Enfants retardataires
|
Effectifs
|
Total
|
Fréquences en %
|
Garçons
|
32
|
282
|
11,35
|
Filles
|
46
|
16,31
|
Total
|
78
|
282
|
27,66
|
Source :
Observations26(*) des
activités de samedi du CDE KADÈS, mai 2016.
Le tableau 12 montre qu'en moyenne 78 sur 282 enfants, dont 32
garçons (11,35%) et 46 filles (16,31%), arrivent en retard au centre
pour les activités de samedi. Le taux moyen de retardataires (27,66%)
reste proche du tiers de l'effectif total des enfants inscrits sur le CDSP.
Tableau 13 : Avis
des enfants par rapport à l'effectivité de l'usage dufiltre
à eau dans leur ménage
Usage actuel du filtre à eau
|
Effectif
|
Fréquences en %
|
Effectif
|
10
|
35,71
|
Non effectif
|
18
|
64,29
|
Total
|
28
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Au regard des données du tableau ci-dessus, 35,71% des
enfants enquêtés ont assuré que les filtres à eau
sont encore utilisés au moment de l'enquête. Cependant, plus de la
moitié des enfants (64,29%) a affirmé que ce dispositif qui leur
a été offert par le CDE à travers un CIV n'est pas (ou
plus) utilisé dans leur ménage.
Source : CDE KADÈS -
Fiches synthétiques des résultats scolaires (Années
scolaires 2012-2013 ; 2013-2014 ; 2014-2015).
Figure 11 :
Représentation de la courbe des échecs scolaires des enfants sur
une période de trois ans d'exécution du CDSP
Ce graphique montre que les taux d'échec sont de
17,26%, 15,18% et 18,88% respectivement pour les années scolaires
2012-2013, 2013-2014 et 2014-2015. Il en résulte une courbe de tendance
ascendante des échecs.
Tableau 14 :
Répartition des enfants par rapport aux maladies dont ils souffrent
régulièrement
Maladies habituelles
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Paludisme
|
15
|
53,57
|
Parasitoses intestinales
|
19
|
67,86
|
Autres maladies
|
9
|
32,14
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
D'après les données du tableau 14, sur
l'ensemble des enfants enquêtés : 15 soit 53,57% souffrent
fréquemment du paludisme ; 19 soit 67,86% souffrent souvent de
maladies liées aux parasitoses intestinales et 9 soit 32,14% d'autres
maladies.
Tableau 15 :
Répartition des enfants selon le nombre de repas par jour
Nombre de repas par jour
|
Effectifs
|
Fréquences en %
|
Deux
|
11
|
39,29
|
Trois
|
17
|
60,71
|
Total
|
28
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Selon le tableau 15, onze enfants soit 39,29% estiment prendre
en moyenne deux repas par jours alors que 17 (60,71%) en prennent trois.
· Possibilités d'amélioration de
la participation des parents
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 12 :
Répartition des parents selon leur souhait de devenir membres ou non du
comité des parents
Ce graphique montre que 58,82% sont prompts à
être membres du comité des parents alors que 41,18% ne le sont
pas.
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 13 : Raisons
évoquées par les parents non désireux de devenir membres
du comité des parents
Des parents qui ne se considèrent pas comme membres
potentiels du comité des parents, 71,43% évoquent leur statut
d'analphabète, 14,28% leur indisponibilité et aussi 14,28% le
manque de moyens financiers, comme raisons.
Tableau 16 :
Perception des actions du CDEen fonction du statut des enfants dans le
CDSP
Statut des enfants dans le programme
|
Perception des actions du CDE
|
Total
|
Efficaces
|
Non efficaces
|
Effectif
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Parrainé
|
Pas de cadeau
|
1
|
2
|
5
|
10
|
6
|
12
|
1-20.000F CFA
|
19
|
38
|
3
|
6
|
22
|
44
|
20.001-40.000F CFA
|
9
|
18
|
0
|
0
|
9
|
18
|
Plus de 40.000F CFA
|
10
|
20
|
0
|
0
|
10
|
20
|
Non parrainé
|
0
|
0
|
3
|
6
|
3
|
6
|
Total
|
39
|
78
|
11
|
22
|
50
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Le tableau 16 ci-dessus indique que, de l'ensemble des
enquêtés, la majorité (39 soit 78%) trouve les actions du
CDE efficaces alors que 11 (22%) considèrent ces dernières comme
inefficaces.D'après le même tableau,la grande partie des parents
(47 soit 94%)ont estimé que leur enfant est parrainé ; par
contre, 3 (6%) ontaffirmé que le leur ne l'est pas. Parlant des parents
dont les enfants sont parrainés, 6 (12%) n'ont jamais reçu de
cadeau ; 22 (44%) reçoivent des cadeaux dont le montant moyen
annuel estimé est inférieur ou égal à 20.000F CFA,9
(18%) un montant compris entre 20.001 et 40.000F CFA, et 10 (20%) un montant
supérieur à 40.000F CFA. La totalité des parents dont les
enfants ne sont pas parrainés (3 soit 6% de l'effectif total) a
trouvé que les actions du CDE sont inefficaces. Se sont ajoutés
à ce groupe, des parents (5 soit 10%) dont les enfants n'ont jamais
reçu de cadeau et des parents (3 soit 6%) dont les enfants
reçoivent annuellement des cadeaux estimés à moins de
20.001F CFA.
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 14 :
Répartition des parents par rapport à l'importance de leur
participation dans la réussite des actions du CDE
D'après le graphique 13 ci-dessus, 86% des parents
pensent que leur participation est déterminante pour la réussite
des actions du CDE. Par contre, 14% ne sont pas de cet avis.
Titre 2 : Analyse des données et
interprétation des résultats
Les données, quantitatives comme qualitatives, qui ont
été présentées dans la section
précédente font ici l'objet d'analyses et
d'interprétations. Ce n'est qu'à ce prix qu'elles seront vues
comme pertinentes et utiles. Ces informations combinées sont
expliquées de manière à faire ressortir du sens et de la
cohérence.
2.1. Identité et
caractéristiques sociodémographiques des
enquêtés
Le travail effectué a porté sur les parents qui
ont leur enfant sur le CDSP du CDE KADÈS, parentsdont 94% de
l'échantillon sont des femmes.Ce taux est révélateur de la
configuration de l'ensemble des parents constitué majoritairement de
femmes. Pourtant, la majorité (plus de 75%) des parents
enquêtés est mariée (Cf. tableau 3). Cette situation met en
exergue un aspect (genre) de la participation passive étudiée
dans le cadre de la présente recherche.La plupart des parents sont
adultes, vu que les enquêtés dont l'âge est compris entre 21
et 30ans ne font que 8% de l'effectif total (Cf. tableau 2). Presque tous les
enquêtés (92%) travaillent dans le secteur agricole,
conformément aux données du tableau 5. Aussi nombreux (70%) parmi
eux n'ont-ils pas été scolarisés. Un parent explique leur
situation d'analphabètes ainsi : « nous sommes tous
des agriculteurs et à notre temps, on n'a pas besoin de mettre les pieds
à l'école avant d'exercer cette profession. Il nous suffisait de
suivre nos parents dans leurs activités
champêtres ». La grande partie des enquêtés
(92%) a son propre enfant sur le CDSP du CDE, ce qui laisse prédire un
certain intéressement des parents au programme. Cette conviction est
difficile à réitérer devant la situation que
présente le tableau 6, lequel tableau montre que la majorité
(74%) des enquêtés est animiste. Ce cas montre en partie une des
raisons pour lesquelles certains parents sont en retrait des activités
menées sur le CDE qui lui, est une institution ou une initiative
chrétienne.
Les parents de Kousségbé-Légbanou
présentent des caractéristiques d'ordre sociodémographique
susceptibles de contribuer à leur défaut d'engagement pour les
actions du CDE. Cependant, cette recherche-action trouve aux insuffisances de
participation constatées, d'autres causes liées à la
non-implication des parents au début du CDSP.
2.2. La méconnaissance par
les parents de la mission du CDE comme cause de leur participation passive
Il est toujours difficile de mobiliser des gens autour des
projets ou actions de développement dont ils cernent difficilement les
contours.Dans cette optique, la mission du CDE qui exécute le CDSP doit
être comprise par un grand nombre,voire la totalité des
parents,afin que la participation effective de ces derniers soit envisageable.
Malheureusement, peu sont les parents qui comprennent le CDSP du CDE
KADÈS. Loin d'être une affirmation gratuite, cette idée
reflète la réalité à
Kousségbé-Légbanou. En effet, comme le montre si bien la
figure 10, seulement un peu plus du quart (26%) des parents
enquêtés connaît passablement ou parfaitement la mission du
centre. Ladite mission est méconnue ou presque par 74% des composantes
de l'échantillon. Cette situation résulte de l'approche suivant
laquelle le CDE a été mis en place. Cette approche se
résume dans le graphique 15 selon lequel 86% des parents disent n'avoir
pas été associés à la mise en place du CDE.
Source : Enquêtes de
terrain, mai-juin 2016.
Figure 15 :
Répartition des parents selon qu'ils aient été
associés ou non à la mise en place du CDE
Par ailleurs, la sous-information des parents constitue l'une
des causes de leur non-implication au début du CDSP. C'est l'information
qui ressort du tableau 10d'après lequel 92% des parents ignorent la
principale source de financement des actions du CDE. Ces considérations
se rapprochent de la compréhension de Leguenic (op. cit) de la
participation passive, lorsqu'il estime qu'il affirme ce qui suit :
« Les gens participent en étant informés sur ce qui
est arrivé ouqui va arriver. »
2.3. La mauvaise organisation des
parents comme cause de leur participation passive
Presque tous les parents (86%) ne se sont pas sentis
impliqués dans la mise en place du CDE selon la figure 11. Cela a
d'ailleurs agi sur leur volonté d'initier eux-mêmes les
démarches d'inscription de leurs enfants sur le programme. Aussi
plusieurs conjoints n'ont-ils pas été informés avant
même que leur enfant soit inscrit sur le projet (Tableau 9). Cette
situation peut rendre ceux-ci mécontents et réticents à
participer aux activités du centre. Il est difficile dans ce contexte
d'obtenir l'engagement des parents pour les actions du CDE. Même s'il
existe, le comité des parents n'est pas connu de plus de la
moitié (52%) des parents (Cf. Tableau 10). Par conséquent, ces
derniers ne connaissent aucun membre du comité et n'ont aucune
idée sur l'organisation des parents. Une analyse approfondie montre que
ce pourcentage peut être revu à la hausse lorsqu'on s'en tient aux
données du tableau 11. Ce tableau fait voir en effet que de ceux qui
connaissent le comité (qui doit plus les organiser), ceux qui n'en sont
pas membres et qui prétendent connaître tous ses 9 membres ne
représentent que 26,16%.
2.4. Des effets pervers du niveau
de participation des parents sur les résultats du CDSP
Le niveau de participation des parents influence les actions
exécutées dans le cadre du CDSP et par là, la situation
des enfants.Le peu d'intérêt accordé par les parents aux
activités du centre explique le fait que près du tiers des
enfants soit en retard au centre pour les activités de samedi (Cf.
Tableau 12).
Les effets du problème de participation se ressentent
aussi dans le domaine de la santé des enfants. Le tableau 14 le montre
si bien,en révélant que de l'ensemble des enfants, 53,57%
souffrent fréquemment du paludisme et67,86% de maladies
liées aux parasitoses intestinales. Il s'agit des maladies qui peuvent
être évitées ou dont le taux de prévalence peut
être réduit, grâce à la pratique de l'hygiène
par les parents et à leur grand soin à l'égard des
enfants.Le cas du paludisme est expliqué par la figure suivante.
Source : Enquêtes
de terrain, mai-juin 2016.
Figure 16 :
Répartition des enfants selon qu'ils dorment sous moustiquaire ou
non
Cette représentation montre que 53,57% des enfants
dorment sous une moustiquaire toutes les nuits, ce qui n'est pas le cas pour
les autres enquêtés qui représentent 46,43% de
l'échantillon. Cette situation explique pourquoi certains enfants
tombent malades régulièrement.
Le problème n'est pas sans influence sur le fait que
39,29% des enfants n'aient pas accès à 3 repas par jour
d'après les informations du tableau 15 ; quand bien même
cette situation est davantage liée aux conditions de vie
socioéconomiques dans les ménages.
La courbe de tendance ascendante des échecs que
présente la figure 11 témoigne de l'effet de l'insuffisance de
suivi scolaire des enfants par les parents à la maison (Cf. figure 8).Ce
manque de suivi s'observe plus chez les petits enfants, c'est-à-dire les
élèves du primaire comme le montre si bien la figure suivante.
Source : CDE KADÈS
- Fiches synthétiques des résultats scolaires (Années
scolaires 2012-2013 ; 2013-2014 ; 2014-2015).
Figure 17 :
Représentation des courbes des échecs scolaires des enfants sur
trois ans selon le niveau scolaire
Cette figure montre que la courbe de tendance des
échecs a commencé à monter considérablement en
2014-2015 pour les deux niveaux ; ce qui n'est pas le cas pour les deux
premières années (2012-2013, 2013-2014). La stabilité de
la courbe et même son caractère descendant (au niveau du primaire)
de 2012 à 2014 peut s'expliquer par l'extériorisation des
résultats immédiats de l'action nouvelle menée. Mais les
effets ont commencé à se faire ressentir dans l'année qui
a suivi. Les parents n'ayant pas suffisamment été
impliqués pour comprendre que le CDE a toujours besoin de leur apport,
commencent à participer aux actions sans grand engouement.
D'après l'Assistant social du CDE KADÈS, un des résultats
à réaliser dans le cadre du CDSP est d'obtenir annuellement au
moins 80% de réussite scolaire des enfants scolarisés (standards
de CIT). La figure 17 montre que la réalisation de ce résultat
est menacée par le taux d'échec des enfants du primaire qui se
hisse déjà à 20,19% en 2014-2015. Les élèves
de CM2 sont détachés du niveau primaire parce qu'ils
bénéficient plus, à ce stade, du suivi rapproché de
leur enseignant.
La participation passive compromet aussi les résultats
attendus suite à la réalisation des CIV. Les données du
tableau 13 confirment cette analyse. Selon ce tableau, plus de la moitié
des enfants (64,29%) affirme que ce dispositif qui leur a été
offert par le CDE à travers un CIV n'est pas (ou plus) utilisé
dans leur ménage. Cette situation s'expliquerait par le manque de
volonté chez de certains parents, la mauvaise utilisation du
matériel par d'autres, mais aussi par des difficultés
exprimées par nombre de parents dans la mise en place et l'utilisation
correctes du dispositif.
2.5. Des chances
d'amélioration de la participation des parents
Malgré l'ampleur du problème découvert
à travers les différents effets mentionnés
précédemment, des indicateurs montrent que le niveau faible de
participation des parents peut être amélioré. D'une part,
le fait que 58,82% des enquêtés soient disposés à
devenir membres du comité des parents (Cf. figure 12) en est un. Aussi
les raisons (analphabétisme, manque de moyens financiers et
indisponibilité) qu'évoquent les autres parents qui n'ont pas
manifesté leur volonté (figure 13) sont-elles
intrinsèquement liées à leur sous-information et aux
problèmes d'organisation. On peut donc se réjouir du fait
qu'aucun enquêté n'ait évoqué entre autres
raisons,le caractère non-rémunérateur de la fonction
à exercer dans le comité.
D'autre part,une autre preuve des chances
d'amélioration de la participation des parents réside dans le
fait que 78% des enquêtés estiment que les actions du CDE sont
efficaces.Ceux qui jugent les actions inefficaces sont ceux dont les enfants ne
reçoivent pas de cadeau ou en reçoivent peu (Cf. tableau 16), ce
qui dénote leur méconnaissance de la mission du CDE. Il faudra,
à l'avenir,prôner comme le souhaiteGueye(1999),une plus
grandeimplication des populations à la définition des
problèmes locaux, à l'identification dessolutions et à
leur mise en oeuvre ; et ceci dans le but de contribuerà
donner plus d'efficacité et de durabilité auxprogrammes qui en
résultent.
En résumé, au terme de ces séries
d'analyses et interprétations, les informations suivantes se
dégagent :
§ le CDE souffre de sérieux problèmes de
participation des parents aux actions qu'il mène dans le cadre du
CDSP ;
§ ce problème résulte de la
méconnaissance de la raison d'être du CDE par les parents et de la
mauvaise organisation de ces derniers ;
§ le problème de participation passive des parents
influence négativement aussi bien les actions du CDE que le
développement harmonieux des enfants ;
§ face à ce problème, il y a lieu de
développer et de mettre en oeuvre des stratégies durables
d'amélioration de la participation des parents.
Le noeud de cette situation est le fait que les parents
n'aient pas été associés au tout début du CDSP.
Ceci confirme l'hypothèse générale de
cette recherche-action, selon laquelle la non-implication des parents au
début du CDSP du CDE KADÈS explique leur passive participation
à ses actions de lutte contre la pauvreté infantile.
Par ailleurs, le fait que 86% des enquêtés
trouvent que leur participation est déterminante pour la réussite
des actions du CDE constitue une source de motivation dans la recherche des
approches de solutions au problème dont traite cette
recherche-action.
CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHERCHE À
L'ACTION
Au cours de la présente recherche, des approches de
solutions ont été suscitéeschez les enquêtés.
Ce chapitre sera le nid de ces différentes propositions recueillies dans
l'optique d'une amélioration de la participation des parents.
Titre 1 : Solutions proposées
Ce mémoire traite d'un problème de
développement qu'est la participation passive des parents aux actions de
lutte contre la pauvreté infantile. Dans ce sens, il recherche non
seulement les causes du problème mais, mieux encore, il vise à
recueillir des propositions d'actions durables pour le pallier. Ainsi, face au
faible engagement des parents dans les actions du CDE, les
enquêtés ont émis des propositions qui sont classées
selon les groupes d'enquêtés.
v Les parents et le comité des
parents
Les parents, pour pallier le problème
étudié et dont ils ont conscience, ont fait les propositions
suivantes :
ü Visiter le centre pour encourager les animateurs et
avoir des informations sur le développement de leur enfant ; venir
demander des éclaircissements auprès des animateurs. Ce faisant,
ils pourront les éduquer « dans une même
direction », selon les propos d'un parent.Cela amènera
les parents à travailler de concert avec le CDE.
ü Faire de petites cotisations pour aider le CDE dans ses
actions. Ces fonds pourraient être gérés par le
trésorier du comité des parents et servir à
réaliser au profit du centre, des tâches identifiées et
retenues ensemble.
ü S'organiser davantage dans leurs familles respectives
pour prendre en compte l'intérêt de leurs enfants et s'inscrire
dans la dynamique de la lutte contre la pauvreté infantile
prônée par le CDE. Beaucoup de parents désirent initier des
AGR (domaines agricole et commercial) ou développer celles existantes.
Ces activités doivent faire l'objet d'un suivi rigoureux.
ü Motiver eux-mêmes leurs pairs dans les quartiers
ou maisons à une participation active aux activités menées
au CDE : meilleur traitement des enfants, aide aux volontaires
cuisinières en apportant des fagots de bois, régularité et
assiduité aux réunions, répondre à tous les appels
du CDE, etc.
ü Les parents demandent au comité des parents
d'initier des réunions,pour les informer et les sensibiliser sur des
sujets et aussi pour lesorganiser autour des actions jugées opportunes
ou utiles. Aussi, souhaitent-ils être conseillés par leurs pairs
qui sont dans ce comité.
ü Aux animateurs du CDE, les parents suggèrent
qu'ils prennent en compte davantage les spécificités de chaque
enfant et de sa famille dans les interventions ciblées. Ils insistent
dans ce cadre sur l'affectation des fonds (cadeaux) offerts aux enfants par
leurs parrains. Toujours dans ce sens, ils aimeraient que le CDE prenne en
compte des problèmes de logement des enfants et qu'il initie des projets
et activités avec eux.
ü Les parents encouragent tous les acteurs internes du
CDE, surtout les animateurs, et les convient à continuer par agir avec
honnêteté et amour. Ainsi, estiment-ils pouvoir fraterniser avec
eux au plus vite. L'implication du comité des parents dans la gestion
serait opportune.
Le comité des parents, de son côté, y
ajoute les suggestions suivantes :
§ Il tient à sensibiliser les parents à
aller réceptionner au CDE les cadeaux de leur enfant à temps et
à en faire bon usage, conformément aux principes du centre. Il
voudrait toutefois que le coordinateur lui facilite cette tâche par la
réalisation des séances d'explication de la destination des
cadeaux. Cette stratégie peut être mise en application pour
résoudre d'autres problèmes, compte tenu du résultat
escompté.
§ Le comité souhaite que le CDE détermine
et lui révèle sa place dans le lot de ses acteurs. Les membres du
comité proposent que l'explication du cahier de charges du comité
leur soit faite et que les rôles de chaque membre soient
spécifiés par rapport au poste tenu. Cela leur permettra,
soulignent-ils, de connaître leurs attributions, la nature de leurs
interventions et les limites à ne pas dépasser dans l'exercice de
leurs fonctions.
§ Les membres du comité demandent que leur
existence et leurs domaines d'intervention, ainsi que leur statut de
bénévoles (aucune rémunération) soient
dévoilés aux parents et aux autres acteurs internes du centre.
Ils estiment que les domaines d'intervention et statut peuvent être
rappelés aux parents de manière stratégique, lors des
réunions par exemple ou dans le traitement de certains cas. Ils croient
qu'en agissant de la sorte, leurs pairs pourraient mieux comprendre ce pourquoi
ils seraient plus fréquents au centre et encore plus proches de ses
animateurs.
§ Le comitédécide de planifier et de
reprendre les visites d'au moins un de ses membres au centre (pour les
activités de samedi).Ce type de visite a étéinitié
et réalisé dans les deux premiers trimestres qui ont suivi la
mise en place du comité mais s'est estompé par la suite. Un
membre déclare ceci : « Il nous faut le faire avant
d'encourager les autres parents à suivre nos pas ; ce sera plus
facile ! » Au regard de cette expérience
vécue, le comité exige que le point précédent soit
mis à exécution avant la reprise des visites rotatives.
v Les personnes-ressources
· Les personnes-ressources proposent un
« retour à la base » avec la population.
Elles pensentque cette approche permet de « corriger l'erreur
commise dans le passé », en faisant aujourd'hui ce qui
devrait être exécuté au début du CDSP. L'objectif de
cette action sera fondamentalement de faire comprendre aux parents la mission
du CDE et les objectifs du programme (CDSP).
· Vu le nombre de membres du comité des parents
(09) du CDE KADÈS, les personnes-ressources suggèrent que cet
effectif soit revu à la baisse. Cela permettra, selon eux, d'attribuer
à chaque membre une fonction qu'il pourra exercer effectivement.
Même si une d'entre elles parle de cinq (05) membres, la plupart
souhaitent que l'effectif soit lié à la composition du
comité. Elles jugent incontournables les postes de président,
secrétaire, Trésorier et Conseiller.
· La redynamisation du comité des parents est au
coeur des préoccupations des personnes-ressources. Ces dernières
suggèrent que les membres élus soient formés et
outillés pour tenir leurs postes respectifs. Elles voudraient
également que le comité fasse l'objet d'un renouvellement
périodique, ce qui fait ressortir la question de la définition
d'un mandat au comité.
· Les personnes-ressources préconisent la prise de
mesures adéquates pour faciliter ou favoriser la bonne communication
dans le groupe des acteurs internes. Il s'agit de respecter la structuration et
d'améliorer l'organisation au niveau interne, ce qui aura des effets
induits sur l'organisation des parents. Les acteurs internes doivent être
formés à cet effet.
· Le CDE doit solliciter l'appui des acteurs de
développement (de protection des enfants) pour sensibiliser les parents
et mener les discussions avec eux. Il doit planifier leurs interventions parce
qu' « il faut qu'un travail de fond se fasse à la
base » selon le responsable CACIEJ. Les personnes-ressources
incluent dans ce cadre, les structures techniques.
v Les enfants et les autres
informateurs
Les enfants, premiers bénéficiaires du programme
CDSP, ont aussi émis des approches de solutions.
· Les enfants veulent s'engagerà afficher des
attitudes ou comportements dignes des enfants du centre : respect des
parents, exécution des instructions données, hygiène
corporelle, etc. En cela, ils pourront susciter chez les parents un
intérêt pour les actions du centre, ceux-ci constatant clairement
les effets induits de ces actions. Ils voudraient aussi prendre l'habitude de
partager ce qu'ils ont appris au centre (activités de samedi) avec leurs
parents. Ce faisant, ces derniers comprendront l'importance du CDSP et seront
plus enclins à participer eux-mêmes aux activités du
centre, au lieu d'envoyer des frères et soeurs. Les CDWs et les
volontaires enseignants doivent appuyer les enfants à cet effet.
· Les enfants aimeraient que les animateurs et les autres
acteurs du centre parlent aux parents avec courtoisie.Ils proposent que le CDE
s'efforce à toujours faire parvenir aux parents des invitations sur
papier environ 3 jours avant la tenue des réunions.
De leur côté, les volontaires enseignants ont
pris la résolutionde s'organiser pour apporter aux parents un message
convenu, lors de leurs visites à domicile (VAD). Il faut souligner que
les enfants et leurs familles bénéficient
réglementairement d'au moins deux VAD par année.
Le CPC compte se réunir pour plancher sur des cas
liés aux parents. Mais pour cela, il propose que des mesures soient
prises pour que les informations dont il doit prendre connaissance lui
parviennent en temps réel.Le comité de gestion doit initier dans
ce sens un tête-à-tête avec le comité de
l'Église et les CDWs.
Le comité de l'Église réitère la
nécessité que les informations aillent davantage à qui de
droit, conformément à l'organigramme du centre.
Il y a lieu de rappeler que ces différentes actions
suggérées par les enquêtés doivent être
hiérarchisées et exécutées suivant l'approche
participative. Parce que renfermant des tâches sous-jacentes, ces
interventions doivent être menées, soit par les techniciens (dont
la PF en premier), soit avec leur accompagnement. Ces tâches ne seront
rendues visibles que par des projets en perspective.
Titre 2 : Perspectives
Cette partie est consacrée à l'exposé ou
au développement de réflexions, idées ou projets
susceptibles d'être de nouveaux chantiers ou pistes de recherche et
d'action ouverts par la présente recherche.
Avec la nouvelle appréhension du développement
qui requiert la durabilité de toute action, la lutte contre la
pauvreté devient un gigantesque défi au coeur des discours et
programmes politiques des pays en voie de développement. Des palliatifs
ne pourront véritablement être trouvés à ce
problème de pauvreté généralisée si des
actions efficaces ne sont pas réalisées pour combattre la
pauvreté infantile.
Ces actions exigent l'implication des parents qui sont
considérés dans ce cadre comme des
acteurs-bénéficiaires. Pour agir avec les parents du CDE
KADÈS, la mise au point d'une liste exhaustive des parents est plus
qu'une nécessité. Loin d'être une simple liste, il s'agit
d'un outil de travail qui permettra, entre autres avantages, de faire des
actions ciblées, une réussite. Ce répertoire doit
renfermer, pour chaque parent, au minimum les informations liées
à la section I du questionnaire des parents de cette recherche (voir
Annexe 1). Ce répertoire, actualisé, peut constituer un
indicateur de performance (GAR : Gestion Axée sur les
Résultats), tout en demeurant une banque de données utiles pour
les acteurs du centre.
Les enfants sont les premiers bénéficiaires des
programmes et projets exécutés en leur faveur. Ils ont aussi le
droit et le devoir de contribuer à leur réussite. Un projet doit
être mis en place dans ce sens au niveau du CDE KADÈS et des
autres CDE du Cluster. Il s'agira de la création d'un cadre de
discussion des enfants au sein duquel les enfants seraient amenés
à se partager les problèmes de leurs parents, à y
réfléchir pour faire émerger des solutions durables,
réalistes et réalisables. Il y a lieu de noter que cette action a
déjà fait l'objet d'une expérimentation sommaire sur le
terrain, dans le cadre de la présente recherche. Cet essai a fait
ressortir d'énormes avantages del'action, si cette dernière est
exécutée et s'inscrit dans la durabilité. De cette
expérience, il ressort que le cadre en question sera plus adapté
aux adolescents : l'idée est d'en faire un moyen qui permettra aux
enfants d'échanger valablement avec le comité des parents et par
extension, avec les autres organes du centre.
La mise en oeuvre d'un programme intégré
d'alphabétisation fonctionnelle serait un grand atout à la
participation active des parents. Ce programme reposera fondamentalement sur
deux aspects : la protection des enfants et les activités
professionnelles des parents.
La mise en oeuvre d'un projet qui consisterait à
décerner des prix, périodiquement (annuellement, bi
annuellement,...), à un certain nombre de parents, dits modèles
serait une aubaine pour la réussite du CDSP. Les critères de leur
choix devraient être axés sur les éléments
suivants : taux de fréquentation du centre, soins aux enfants
à la maison, moralité, etc.
Il serait souhaitable de mettre en oeuvre un projet de
renforcement des capacités des principaux acteurs internes mais aussi et
surtout des membres du comité des parents en matière du travail
en équipe ou en synergie. Il faudra à travers d'autres actions
spécifiques, peut-être à moyen terme, que l'organigramme du
centre soit revisité en vue d'y rattacher le comité des parents.
Ce projet s'inscrit dans la perspective de l'appropriation du programme par la
communauté.Tous les projets complémentaires ou CIV prévus
pour être exécutés à moyen ou à long terme,
doivent résulter de diagnostics participatifs réalisés ou
émaner du plan stratégique du centre, en vigueur.Doivent
être privilégiées, comme stratégie d'action
principale, les causeries-débats au détriment de la
sensibilisation de masse. Ainsi, il serait souhaitable que de petits groupes de
parents (au plus dix par groupe / focus group) soit formés en tenant
compte des quartiers de provenance de ceux-ci. Ces causeries doivent être
animées, entre autres sujets, autour du suivi scolaire à la
maison des enfants, ceux du primaire surtout. Ces séances pourront
être orientées vers les autres membres de la communauté par
la suite.
Par ailleurs,dans le souci de faire explorer davantage ses
domaines(pauvreté infantile et participation des parents), la
présente recherche-action veut susciter l'intérêt des
acteurs et chercheurs par le truchement de la série de questionnements
suivante :
Quel est le lien entre la participation des parents et le
principe de participation des enfants ?
L'existence de la commission spécialisée
« Protection de l'enfance » du CVD est-elle un gage de la
mobilisation des parents autour des projets axés sur les
enfants ?
Pourquoi le devoir d'assistance des enfants par leurs
parents est-il féminisé et comment responsabiliser les hommes
?
Les projets de lutte contre la pauvreté infantile
doivent-ilsdésormaisêtre exécutés
simultanément avec un projet de mobilisation des parents et/ou de la
communauté ?
In fine, cette recherche-action s'est évertuée
à proposer un organigramme sur lequel figurent le comité des
parents et le CVD de Kousségbé-Légbanou. Ces deux
éléments nouveaux doivent, à long terme, entretenir un
rapport fonctionnel avec les acteurs du plateau technique du centre (les
animateurs). Cet organigramme adaptable aux particularités des autres
CDE du Cluster Vo-Sud devrait être adoptéà moyen terme et
effectivement respecté. Il se présente comme suit :
Figure 18 :
Organigramme27(*)
proposé au CDE KADÈS
CONCLUSION
Les parents occupent une place de choix dans la
réussite de toute action orientée vers les enfants,
particulièrement des projets et programmes de lutte contre la
pauvreté infantile. Par conséquent, la passivité de
ceux-ci au regard des actions s'inscrivant dans ce domaine constitue un
problème de développement qu'il convient d'étudier et de
pallier.
Initiée dans ce contexte, cette recherche-action
intitulée «Participation des bénéficiaires aux
actions de lutte contre la pauvreté infantile au Togo : cas des parents
du CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou
(préfecture de Vo) »s'est vu assigné comme
objectif,l'analyse de la faible implication des parents des
bénéficiaires du CDSP du CDE KADÈS dans ses actions de
lutte contre la pauvreté infantile. Ce dessein a été
renforcé par la volonté de mettre à la disposition de tout
acteur, des stratégies spécifiques et durables concoctées
pour prévenir d'un échec éventuel, les projets (en cours
d'exécution surtout) axés sur les enfants. Ainsi a-t-il
trouvé son ancrage dans les ODD en vigueur actuellement.
Qu'est-ce qui explique la faible implication des parents
dans les actions de lutte contre la pauvreté infantile menées par
le CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou?Telle est
la question fondamentale à laquelle la recherche s'est attelée
à répondre.À cette interrogation, la réponse
provisoire que voici a été donnée : la
non-implication des parents au début du CDSP du CDE KADÈS
explique leur passive participation à ses actions de lutte contre la
pauvreté infantile.
La tentative de confirmation ou d'infirmation de cette
hypothèse de recherches'est reposée sur une démarche qui a
combiné la méthodologie quantitative et celle qualitative.
Conformément aux exigences de cette orientation, le terrain de
l'enquête a été construit à travers la
définition du paysage des enquêtés et de la population
cible. Cette dernière est constituée de l'ensemble des parents
ayant au moins un enfant sur le CDSP du centre. Au sein de ce groupe, un
intérêt particulier a été accordé aux 150
parents dont les enfants ont été enregistrés au
début du programme ; effectif duquel a été extrait un
échantillon de 50 parents par application de la méthode
aléatoire simple. Aussi un deuxième échantillon de 28
enfants a-t-il été tiré d'un effectif de 196 enfants, en
vue de mieux cerner la portée de la participation passive des parents,
grâce à la méthode du choix raisonné.Les composantes
de ces deux échantillons ont fait l'objet d'entretiens par
questionnaire. À côté de cet outil qui relève de la
méthodologie quantitative, d'autres techniques relevant du qualitatif,
à l'instar des entretiens individuels et des focus group, ont
été utilisées ; de même que les observations.
La pratique de ces outils a conduit à des résultats pertinents en
rapport avec l'objectif de la recherche.
Au terme de cette recherche-action, les résultats
suivants ont été obtenus :
§ 90% des parents n'effectuent pas de visites au centre.
89,29% d'entre eux ne cherchent pas à connaître ce qu'on enseigne
à leur enfant sur le CDE. 53,57%des enfants enquêtés ne
bénéficient pas d'un suivi de leurs parents, dans le cadre de
leurs activités scolaires.44% des enfants ne viennent pas
régulièrement aux réunions du centre ; et la
majorité de ceux qui y assistent sont souvent en retard. Ces
données montrent que leCDE souffre d'un sérieux problème
de participation des parents aux actions qu'il mène dans le cadre du
CDSP ;
§ ce problème résulte de la
méconnaissance de la raison d'être du CDE par les parents et de la
mauvaise organisation de ces derniers. Le fait que 74% des
parentsméconnaissent la mission du centre et que 52% de ces mêmes
parents ignorent l'existence du comité des parents en sont des
indicateurs ;
§ le taux d'échec des enfants du primaire inscrits
sur le CDSPest de 20,19% pour le compte de l'année scolaire 2014-2015.
En matière de santé,53,57 des enfants souffrent
fréquemment du paludisme et 67,86% de maladies liées aux
parasitoses intestinales. Le problème de participation passive des
parents influence négativement aussi bien les actions du CDE que le
développement harmonieux des enfants ;
§ face à ce problème, il y a lieu de
développer et de mettre en oeuvre des stratégies durables
d'amélioration de la participation des parents. C'est l'idée qui
se cache derrière le fait que 86% des parents trouvent que leur
participation est déterminante pour la réussite des actions du
CDE ;
§ 86% des parents disent n'avoir pas été
associés à la mise en place du CDE contre 14% qui estiment avoir
été impliqués au début du CDSP. Cette statistique
montre que le noeud de cette situation est le fait que les parents n'aient pas
été associés au tout début du programme.
En cela, l'hypothèse générale de cette
recherche, selon laquelle la non-implication des parents au début du
CDSP du CDE KADÈS explique leur passive participation à ses
actions de lutte contre la pauvreté infantile est confirmée.
Pour résoudre ce problème, des solutions ont
été recueillies auprès des enquêtés. Les
personnes-ressources se sont davantage intéressé aux moyens
d'actions pouvant contribuer à la correction de l'erreur qui a
été commise lors du démarrage du programme. La
redynamisation du comité des parents et la promotion et le suivi des AGR
font partie des principales propositions de solutions faites. Les autres
enquêtés ont orienté leurs propositions vers le changement
de comportement et le fonctionnement du CDE.Des perspectives de recherche et
d'action ont également été trouvées à la
recherche. Dans le lot des actions souhaitées figurent la mise en
oeuvre d'un programme intégré d'alphabétisation et la
création d'un cadre de discussion des enfants.
Il faut reconnaître que la participation, ici des
parents, ne se limite ni à la consultation ni à la mobilisation
mais qu'elle va toujours de pair avec la responsabilisation.La présente
recherche a montré que cette participation pouvait être une
réalité, qu'elle a des avantages certains mais aussi des
coûts qu'il urge de lever si l'on veut former des communautés
où les projets feraient l'objet d'une appropriation effective. Ce n'est
qu'à ce prix que la pauvreté des enfants trouverait un
épilogue ; condition sine qua non pour la réduction
significative de la pauvreté globale et la pérennisation des
actions de développement dans les communautés.Et dans ce
contexte, la pensée de William Wordsworth (1802) selon laquelle
l'enfant est le père de l'homme trouve tout son sens.
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WEBOGRAPHIE
ü www.google.tg
ü www.wikipédia.org
ü
www.wikipédia.org/wiki/participation
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaires
1.1. Questionnaire adressé aux parents des
enfants du CDE KADÈS
SECTION I: Caractéristiques
sociodémographiques des parents
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q101
|
Sexe de l'informateur (Notez le sexe sans poser la
question)
|
- Masculin..................1
- Féminin....................2
|
|
Q102
|
Quel est votre âge ?
|
- 20-25ans..................3
- 26-30ans..................4
- 31-35ans..................5
- 36-40ans..................6
- 41ans et plus..............7
|
|
Q103
|
Quelle est votre situation matrimoniale ?
|
-Célibataire...................1
-Marié(e).....................2
- Divorcé(e)..................3
- Veuf(ve)....................4
|
|
Q104
|
Quel est votre niveau d'instruction ?
|
- Non instruit...............1
- Primaire (CI-CM2).......2
- Secondaire (6ème-Tle).....3
- Supérieur (Bac II et plus).........................4
|
|
Q105
|
Dans quel secteur travaillez-vous ?
|
- Agriculture...............1
- Commerce................2
- Artisanat..................3
- Fonction publique.......4
- Secteur privé.............5
- Autres (à préciser)......6
|
|
Q106
|
Combien d'enfants avez-vous ?
|
-0-3............................1
-4-6............................2
-7-9............................3
- 10-12.........................4
- Autres (à préciser).........5
|
|
Q107
|
L'enfant inscrit sur le CDE est-il le vôtre ?
|
- Oui..........................1
- Non.........................2
|
|
Q108
|
Quelle est votre religion ?
|
- Christianisme...............1
- Islam.........................2
- Animisme...................3
- Autres (à préciser).........4
|
|
SECTION II : Connaissances et informations
sur le CDE KADES et ses actions de lutte contre la pauvreté
infantile
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q201
|
Selon vous, la pauvreté peut-elle toucher les
enfants ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
Q204
|
Q202
|
Sous quelle forme ?
|
- Accès difficile aux soins de
santé...........................1
- Malnutrition.................2
- Non scolarisation...........3
- Manque d'accès à l'eau
potable.........................4
- Manque d'habits............5
- Autres (à préciser).........6
|
|
Q203
|
À qui appartient le CDE KADÈS ?
|
- Église........................1
- Compassion (CIT).........2
- Population...................3
- État...........................4
- Autres (à préciser).........5
|
|
Q204
|
Quelle est, selon vous, sa mission ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
..................................................................
|
|
Q205
|
Dans quels domaines le CDE mène-t-il des actions dans
votre milieu, dans le cadre de son programme de parrainage des
enfants ?
|
- Éducation des enfants......1
- Alimentation des enfants..2
- Santé des enfants...........3
- Ne sait pas..................4
- Autres (à préciser)......... 5
|
|
Q206
|
Quels problèmes des enfants tente-t-il de résoudre
?
|
- Violence sur les enfants...1
- Enfants malnutris...........2
- Enfants déscolarisés........3
- Enfants non scolarisés.....4
- Maladie des enfants........5
- Autres (à préciser)......... 6
|
|
Q207
|
Quifinance de ses actions ?
|
- Les blancs..................1
- L'Église.....................2
- Compassion (CIT).........3
- État togolais................4
- Ne sait pas..................5
- Autres (à préciser).........6
|
|
Q208
|
Quel genre de contribution le CDE sollicite-t-il de vous,
parents ?
|
- Aucune.....................1
- Financière (Argent)......2
- Suivi de l'enfant..........3
- Dons en nature............4
- Présence aux activités....5
- Collaboration avec les acteurs du CDE.............6
- Autres (à préciser).........7
|
|
SECTION III : Participation des parents et
réalisation des objectifs du CDE
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q301
|
Avez-vous été associé à la mise en
place du CDE ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
|
Q302
|
Qui a décidé de l'inscription de votre enfant sur
le projet ?
|
- Le chef du village..........1
- Nous (père et mère)........2
- Moi (un parent)............3
- Le CDE.....................4
- Autres (à préciser).........5
|
|
Q303
|
Pourquoi ?
|
- Parent(s) non informé(s)...1
- Conjoint pas d'accord......2
- Notre/Ma situation difficile........................3
- Autres (à préciser).........4
|
|
Q304
|
Qui représente l'ensemble des parents auprès du
centre ?
|
- Comité des parents.........1
- Chef du village.............2
- CVD.........................3
- Les animateurs.............4
- Ne sait pas..................5
|
|
Q305
|
Connaissez-vous un comité des parents qui travaille avec
le CDE ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
|
Q306
|
Êtes-vous membre du comité des parents ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
Q310
|
Q307
|
Si non, connaissez-vous tous ses membres ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
|
Q308
|
Comptez-vous en devenir un ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
Q310
|
Q309
|
Si non, pourquoi ?
|
- Pas disponible (pas de temps).........................1
- Analphabétisme............2
- Manque de moyensfinanciers.....................3
- Pas de salaire...............4
- Autres (à préciser).........5
|
|
Q310
|
Comment participez-vous à la réussite des
activités menées par le CDE ?
|
- Ne fait rien..................1
- Assiste aux réunions des
parents.........................2
- Participe aux formations et sensibilisations...............3
- Suit davantage l'enfant à la
maison.........................4
- Visite au centre.............5
- Autres (à préciser).........6
|
|
SECTION IV : Conditions
socioéconomiques des parents
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q401
|
Contribuez-vous financièrement à certaines
activités du centre ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
Q403
|
Q402
|
Combien y investissez-vous en moyenne, chaque
année ?
|
- 100-5.000.....................1
- 5.001-10.000.................2
- 10.001-15.000...............3
- 15.001 et plus................4
|
|
Q403
|
Votre enfant est-il parrainé ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
Q407
|
Q404
|
À combien évaluez-vous l'ensemble des cadeaux qu'il
reçoit annuellement de son sponsor ?
|
- 1-20.000......................1
- 20.001-40.000................2
- 40.001 et plus................3
|
|
Q405
|
Comment utilisez-vous généralement cette
somme ?
|
- Habillement................1
- Nourriture..................2
- Logement...................3
- Soins de santé..............4
- AGR (Commerce/Champs).....................5
- Autres (à préciser).........6
|
|
Q406
|
Qui décide souvent des dépenses à effectuer
avec cette somme ?
|
- L'enfant.....................1
- Le CDE.....................2
- Moi (parent)................3
|
|
Q407
|
Les actions du CDE ont-elles apporté des changements dans
la vie de votre enfant et dans votre famille ?
|
- Oui...........................1
- Non...........................2
|
Q409
|
Q408
|
Si oui, lesquels ?
|
- État de santé stable de
l'enfant........................1
- Enfant bien éduqué.........2
- Logement décent...........3
- Accès à une alimentation
saine...........................4
- Enfant travaillant mieux à
l'école.........................5
- Autres (à préciser).........6
|
|
Q409
|
Combien de repas prenez-vous par jour dans le ménage ?
|
- 1 repas........................1
- 2 repas........................2
- 3 repas........................3
|
|
SECTION V : Suggestions pour
améliorer la participation des parents
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q501
|
Trouvez-vous les actions du CDE efficaces ?
|
- Oui........................1
- Non........................2
|
|
Q502
|
Si non, pourquoi ?
|
- Peu de visites à domicile....1
- Insuffisance de fonds alloués aux besoins des
enfants......2
- Implication insuffisante des parents dans les actions......3
- Autres (à préciser)..........4
|
|
Q503
|
Votre participation est-elle déterminante dans la
réussite des actions du centre ?
|
- Oui........................1
- Non........................2
|
Q505
|
Q504
|
Que comptez-vous faire concrètement, en tant que parent
des bénéficiaires, pour améliorer votre implication dans
les actions du CDE ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
..................................
..................................
..................................
..................................
|
|
Q505
|
Que proposez-vous au comité des parents dans ce
sens ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
..................................
..................................
|
|
Q506
|
Et au CDE ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
..................................
..................................
|
|
1.2. Questionnaire adressé aux enfants du CDE
KADÈS
SECTION I: Caractéristiques
sociodémographiques des enfants
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q 101
|
Sexe de l'enquêté(notez le sexe sans poser la
question)
|
- Masculin..................1
- Féminin....................2
|
|
Q 102
|
Quel est votre âge ?
|
/____/ ans
|
|
Q 103
|
Quel est votre niveau d'instruction ?
|
- Primaire (CP1-CM2)......1
- Secondaire
(6ème-3ème)....2
|
|
Q 104
|
Avec qui vivez-vous ?
|
- Père........................1
- Mère.......................2
- Tuteur.....................3
- Tutrice............... .....4
- Autres (à préciser).......5
|
|
Q 105
|
Dans quel secteur votre père ou tuteur
travaille-t-il ?
|
- Agriculture................1
- Commerce................2
- Artisanat..................3
- Fonction publique.......4
- Secteur privé.............5
- Autres (à préciser).......6
|
|
Q 106
|
Dans quel secteur votre mère ou
tutricetravaille-t-elle ?
|
- Agriculture................1
- Commerce................2
- Artisanat..................3
- Fonction publique.......4
- Secteur privé.............5
- Autres (à préciser).......6
|
|
Q 107
|
Combien d'enfants êtes-vous dans le ménage ?
|
-0-3.........................1
-4-6.........................2
-7-9.........................3
- 10-12......................4
- Autres (à préciser).......5
|
|
SECTION II : Participation des parents aux
actions du CDE
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q 201
|
Quelle activité ou fonction effectue votre père ou
tuteur dans le CDE ?
|
- Aucune..................1
-Volontaire enseignant..2
- Membre du comité des parents.....................3
- Volontaire cuisinier....5
- Ne sait pas..............6
|
|
Q 202
|
Quelle activité effectue votre mère ou tutrice dans
le CDE ?
|
- Aucune..................1
-Volontaire enseignant..2
- Membre du comité des parents.....................3
- Volontaire cuisinier....5
- Ne sait pas..............6
|
|
Q 203
|
Vos parents participent-ils aux réunions du CDE et des
parents ?
|
- Oui......................1
- Non.....................2
|
|
Q 204
|
Qui y va souvent ?
|
- Père.....................1
- Mère.....................2
- Frère ou Soeur.........3
- Oncle ou Tante........4
- Autres (à préciser)....5
|
|
Q 205
|
Votre parent vous suit-il à la maison dans le cadre de vos
activités scolaires ?
|
- Oui......................1
- Non.....................2
|
|
Q 206
|
A-t-il déjà fait au moins un tour de suivi au CDE
dans cette année ?
|
- Oui......................1
- Non.....................2
|
|
Q 208
|
Votre parent vous assiste-t-il à
l'hôpital ?
|
- Oui......................1
- Non......................2
|
|
Q 209
|
Votre parent cherche-t-il à savoir ce qu'on vous enseigne
au CDE ?
|
- Oui......................1
- Non.....................2
|
|
SECTION III : Influence de la
participation sur la réalisation des objectifs du CDE
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q 301
|
Utilisez-vous encore le filtre à eau que vous a
donné le CDE ?
|
- Oui.....................1
- Non.....................2
|
|
Q 302
|
Combien de fois en moyenne prenez-vous de repas par
jour ?
|
/___/ fois
|
|
Q 303
|
Dormez-vous sous moustiquaire ?
|
- Oui.....................1
- Non.....................2
|
|
Q 304
|
De quelle(s) maladie(s) souffrez-vous souvent ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
...........................
...........................
|
|
Q 305
|
Avez-vous réussi à la fin de l'année
scolaire écoulée ?
|
- Oui.....................1
- Non.....................2
|
|
SECTION IV : Approches de solutions pour
la résolution des problèmes de participation des
parents
N° d'ordre
|
Questions et filtres
|
Réponses et codes
|
Passer à
|
Q 401
|
Quelle est, selon vous, la mission du CDE KADÈS ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
......................................................
|
|
Q 402
|
Vos parents ont-ils un rôle à jouer pour la
réalisation de cette mission ?
|
- Oui......................1
- Non.....................2
|
Q 404
|
Q 403
|
Si oui, que doivent-ils faire ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
......................................................
|
|
Q 404
|
Que proposez-vous aux parents afin qu'ils participent mieux au
programme de lutte contre la pauvreté infantile du CDE ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
.................................................................................
|
|
Q 405
|
Que comptez-vous faire pour inciter les parents à
s'impliquer davantage dans la lutte contre la pauvreté des enfants (et
prendre soin de vous) ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
.................................................................................
|
|
Q 406
|
Quelles actions le CDE peut-il mener dans ce sens ?
(notez les réponses de l'enquêté)
|
......................................................
|
|
Annexe 2 : Guides d'entretien
2.1. Guide d'entretien à l'attention du
Sous-chef de Kousségbé-Légbanou et de ses
notables
Sujets d'entretien
|
Objectifs /Informations à collecter
|
Historique de Kousségbé-Légbanou.
|
- Histoire du peuplement
- Origine du nom
«Kousségbé-Légbanou» donné au
village
- Principaux groupes ethniques dans le village
- Limites du village
|
Organisation du village
|
- Organisation sociopolitique
- Organisation économique
- Histoire du développement du village
|
2.2. Guide d'entretienpour les animateurs du CDE,
les parents et le comité des parents des enfants
Catégories d'informateurs
|
Sujets d'entretien
|
Objectifs /Informations à collecter
|
Animateurs
Et
Parents des enfants du CDE
|
Mission du CDE
|
- But et objectifs du CDE
- Principes et valeurs du CDE
- Activités menées
- Acteurs impliqués dans les activités du CDE /
Partenariat
|
Participation des parents aux activités
|
- Place accordée aux parents dans les actions du CDE
- Activités menées par les parents dans le cadre du
programme CDSP
- Entraves à leur forte participation aux activités
du CDE
|
Stratégies d'amélioration de la participation
|
- Conséquences sur les enfants et la communauté
- Proposition de solutions adaptées
|
Comité des parents des enfants du
centre
|
Connaissance du comité
|
- Dénomination/Nom du comité
- Durée de vie
- Vision et objectifs du comité
|
Organisation et fonctionnement
|
- Présence / absence de textes de base (RI,...)
- Fonctions et attributions des membres
- Niveau d'information et de formation des membres
- Réunions / Rassemblements
|
Participation des parents aux activités
|
- Fréquences des réunions
- Gains liés à la participation
- Sanctions possibles pour les non participants
|
Stratégies d'amélioration de la participation
|
- Conséquences sur les actions du CDE et sur les enfants
(et familles)
- Proposition de solutions adaptées
|
2.3. Guide d'entretien pour les enfants
bénéficiaires du CDE KADES
Sujets d'entretien
|
Objectifs /Informations à collecter
|
Mission du CDE
|
- But et objectifs du CDE
- Principes et valeurs du CDE
- Activités menées
- Acteurs impliqués dans les activités du CDE /
CDSP
|
Participation des parents aux activités / CDSP
|
- Place accordée aux parents dans les actions du CDSP
- Rôle des parents pour sa réussite
- Activités menées par les parents dans le cadre du
programme
- Entraves à leur forte participation aux activités
du CDE
|
Stratégies d'amélioration de la participation
|
- Conséquences sur les actions du CDE et sur les enfants
(et familles)
- Proposition de solutions adaptées
|
2.4. Guide d'entretien individuel à
l'attention des personnes-ressources
Catégories d'informateurs
|
Sujets d'entretien
|
Objectifs /Informations à collecter
|
DPASPFA
|
Lutte contre la pauvreté infantile au Togo
|
- Vision du Togo
- Politiques et programmes mis en oeuvre
- Place accordée aux parents dans les actions de lutte
contre la pauvreté infantile
|
Relations avecles CDE du Cluster de Vo
|
- Contexte d'implantation des CDE et mission globale
- Nature des relations entretenues avec les CDE et des
interventions faites
- Problèmes de participation des parents
constatés
|
Stratégies d'amélioration de la participation
|
- Conséquences sur les enfants et la communauté
- Proposition de solutions adaptées
|
PF (CIT)
|
Partenariat de CIT avec les CDE
|
- Objectif(s) du CDSP
- Standards de CIT pour le programme CDSP
- Nature et niveau de maturité du partenariat avec les CDE
du Cluster Vo-Sud
|
Organisation et fonctionnement des CDE
|
- Mode de définition de la mission des CDE
- Structuration et organes directeurs (organigramme)
- Définition et mise en oeuvre des stratégies
- Participation des acteurs
|
Participation des parents aux activités
|
- Niveau de participation des parents sur les CDE
- Problèmes/difficultés de participation des
parents constatés (Causes)
|
Stratégies d'amélioration de la participation
|
- Conséquences sur les actions du CDE et sur les
enfants
- Proposition de solutions adaptées
|
ONG,
CHP
et
Écoles
|
Participation des parents
|
- Interventions
- Problèmes de participation des parents constatés
(Causes)
|
Stratégies d'amélioration de la participation
|
- Conséquences sur les actions du CDE et sur les enfants
(et familles)
- Proposition de solutions adaptées
|
Annexe 3 : Grille d'observation
|
|
PHENOMENES A OBSERVER
|
OBJECTIFS / ATTENTES
|
|
1-) Espaces d'interaction ou d'interface.
2-) Comportements.
3-) Cadre de vie (maisons, centre, équipements,
infrastructures,...).
4-) Vie (attitudes) des enfants (centre, maisons,
école,...).
5-) Réunion(s) des parents et du comité des parents
des enfants.
|
Cerner la nature et les effets des relations entre les
responsables des enfants et les autres acteurs impliqués dans les
actions du CDE.
Repérer les comportements favorables ou non-favorables
à une meilleure participation des parents dans le milieu.
Décrire les conditions et cadre de vie des habitants de la
localité.
Identifier des écarts probables entre la vie menée
par les enfants au CDE et hors de celui-ci.
. Comprendre l'organisation du comité et décrire la
dynamique qui y règne
. Mesurer l'engagement des parents.
|
|
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE
i
SIGLES ET ACRONYMES
ii
DÉDICACE
iv
REMERCIEMENTS
v
INTRODUCTION
1
PREMIÈRE PARTIE :
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE-ACTION
5
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET CADRE
CONCEPTUEL
6
Titre 1 : Problématique
6
1.1. Énoncé du
problème
6
1.2. Hypothèses de la recherche
10
1.2.1. Hypothèse principale
10
1.2.2. Hypothèses secondaires
11
1.3. Variables et indicateurs
11
1.3.1. Variables
11
1.3.1.1. Variable indépendante
11
1.3.1.2. Variable dépendante
11
1.3.2. Indicateurs
11
1.4. Objectifs de la recherche
13
1.4.1. Objectif général
13
1.4.2. Objectifs spécifiques
13
1.5. Justification du choix du thème
et du site
14
Titre 2 : Revue de littérature
15
2.1. Revue thématique
15
2.1.1. La participation aux programmes et projets
de développement, une notion perçue à la fois comme une
fin et un moyen
15
2.1.3. La pauvreté infantile, un
phénomène purement multidimensionnel et à caractère
prioritairement non monétaire
18
2.2. Revue conceptuelle
21
2.3. Enseignements tirés
23
CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE DE LA
RECHERCHE
25
Titre 1 : Site de la recherche :
Préfecture de Vo
25
1.1. Présentation du Village de
Kousségbé-Légbanou
25
1.1.1. Situation géographique
27
1.1.2. Relief, climat et hydrographie
27
1.2. Populations, habitats et cultures
27
1.3. Histoires du peuplement
28
1.4. Organisation économique
29
1.5. Organisation sociopolitique et pouvoirs
locaux
29
1.6. Organisation religieuse et
infrastructures sociales
30
1.7. Histoire et champ du
développement : acteurs, politiques et programmes
30
1.8. Aperçu sur le CDE TG 622
KADÈS de Kousségbé-Légbanou
31
Titre 2 : Enquête de Terrain
34
2.1. Population cible
34
2.2. Paysage des enquêtés et
échantillonnage
35
2.2.1. Paysage des enquêtés
35
2.2.2. Échantillonnage
35
2.3. Outils de collecte et leurs supports
37
2.3.1. Les entretiens
37
2.3.1.1. Les entretiens individuels approfondis
37
2.3.1.2. Les entretiens de groupe
38
2.3.1.3. Les entretiens par questionnaire
38
2.3.2. Les observations
39
2.4. Déroulement de l'enquête
39
2.4.1. La pré-enquête
39
2.4.2. L'enquête principale
40
2.5. Difficultés rencontrées et leur
résolution
41
DEUXIÈME PARTIE :
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE-ACTION
42
CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION ET ANALYSE
DES DONNÉES DE TERRAIN
43
Titre 1 : Description des cas et
présentation statistique des données
43
1.1. Description des cas
(présentation des données qualitatives)
43
1.2. Présentation statistique des
données
47
Titre 2 : Analyse des données et
interprétation des résultats
60
2.1. Identité et caractéristiques
sociodémographiques des enquêtés
60
2.2. La méconnaissance par les parents de la
mission du CDE comme cause de leur participation passive
61
2.3. La mauvaise organisation des parents comme
cause de leur participation passive
63
2.4. Des effets pervers du niveau de participation
des parents sur les résultats du CDSP
63
2.5. Des chances d'amélioration de la
participation des parents
66
CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHERCHE À
L'ACTION
68
Titre 1 : Solutions proposées
68
Titre 2 : Perspectives
73
CONCLUSION
78
BIBLIOGRAPHIE
82
ANNEXES
86
TABLE DES MATIÈRES
100
LISTE DES FIGURES
103
LISTE DES TABLEAUX
104
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte de l'Afrique de l'Ouest (mettant
le Togo en exergue)
25
Figure 2 : Région maritime assortie de la
carte du Togo
25
Figure 3 : Canton de Vogan assorti de la carte de
la préfecture de Vo
26
Figure 4 : Plan du village de
Kousségbé-Légbanou
26
Figure 5 : Organigramme du CDE KADÈS de
Kousségbé-Légbanou
33
Figure 6 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils soient parents ou tuteur de l'enfant inscrit
sur le CDE
50
Figure 7 : Avis des enfants par rapport au suivi
réalisé par les parents en matière de santé
51
Figure 8 : Répartition des enfants selon
qu'ils bénéficient ou non du suivi scolaire de leur parent
à la maison
51
Figure 9 : Avis des enfants par rapport à
l'intérêt des parents au programme d'enseignement du CDE
52
Figure 10 : Répartition des parents suivant
leur niveau de maîtrise de la mission du CDE
53
Figure 11 : Représentation de la courbe des
échecs scolaires des enfants sur une période de trois ans
d'exécution du CDSP
57
Figure 12 : Répartition des parents selon
leur souhait de devenir membres ou non du comité des parents
58
Figure 13 : Raisons évoquées par les
parents non désireux de devenir membres du comité des parents
58
Figure 14 : Répartition des parents par
rapport à l'importance de leur participation dans la réussite des
actions du CDE
60
Figure 15 : Répartition des parents selon
qu'ils aient été associés ou non à la mise en
place du CDE
62
Figure 16 : Répartition des enfants selon
qu'ils dorment sous moustiquaire ou non
64
Figure 17 : Représentation des courbes des
échecs scolaires des enfants sur trois ans selon le niveau scolaire
65
Figure 18 : Organigramme proposé au CDE
KADÈS
77
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des parents
selon le sexe
48
Tableau 2 : Répartition des parents
selon le groupe d'âge
48
Tableau 3 : Répartition des parents selon
leur situation matrimoniale
48
Tableau 4 : Répartition des parents selon
leur niveau d'instruction
49
Tableau 5 : Répartition des parents selon le
secteur d'activité
49
Tableau 6 : Répartition des parents selon
leur religion
50
Tableau 7 : Répartition des parents selon
leurs différentes manières de participer aux actions du CDE
52
Tableau 8 : Répartition des parents selon
leur connaissance de la principale source de financement des actions du CDE
53
Tableau 9 : Justification donnée par les
parents en fonction de l'initiateur des démarches d'inscription de leur
enfant (sur le CDSP)
54
Tableau 10 : Répartition des parents selon
leur connaissance ou non d'un comité les représentant
auprès du CDE
55
Tableau 11 : Niveau de connaissance par les parents
des membres de leur comité
55
Tableau 12 : Taux moyen de retard des enfants aux
activités de samedi
56
Tableau 13 : Avis des enfants par rapport à
l'effectivité de l'usage du filtre à eau dans leur
ménage
56
Tableau 14 : Répartition des enfants par
rapport aux maladies dont ils souffrent régulièrement
57
Tableau 15 : Répartition des enfants selon
le nombre de repas par jour
57
Tableau 16 : Perception des actions du CDE en
fonction du statut des enfants dans le CDSP
59
* 1 AGNU : OMD
(2000-2015) adoptés en septembre 2000 et ODD (2015-2030)adoptés
en septembre 2015.
* 2 PNUD (2014).
Pérenniser le progrès humain : Réduire les
vulnérabilités et renforcer la résilience.
Rapport sur le développement humain 2014. New York.
* 3 ODD 2 :
Lutte contre la
faim ; ODD 3 :
Accès
à la santé ; ODD 4 :
Accès
à une éducation de qualité ; ODD 6 :
Accès
à l'eau salubre et l'assainissement.
* 4 AGNU(2007).Les droits
de l'enfant (Résolution A/RES/61/146, 23 janvier 2007), para 46.
* 5 DGPE. (2008). Politique
Nationale de Protection de l'Enfant, décembre 2008. / Ministère
de la Santé.(2010). Politique Nationale en matière d'alimentation
et de nutrition / Plan Sectoriel de l'Éducation (PSE) 2010-2020
élaboré en 2010. / SCAPE 2013-2017. (Non exhaustif)
* 6La « participation
populaire » dans le développement définie comme
l'implication d'un nombre significatif de personnes dans des situations ou
actions qui améliorent leur bien être représenterait une
stratégie radicalement différente de la conception fondée
sur une théorie privilégiant l'initiative des agences de
développement et le recours au capital, qui implique la passivité
de la majorité de la population. (COPEN et UPHOFF, 1980).
* 7Les ménages, aussi
bien en milieu rural qu'urbain, sont exposés à une
variété de chocs (sécheresse, inondations, accidents,
maladies, fluctuation des prix de produits de base, etc.) qui les
empêchent d'accumuler les biens et le capital humain susceptibles de les
aider à sortir de la pauvreté. SCAPE 2013-2017.
* 8Revue bi-annuelle``Regards
protection sociale'' publiée par l'École Nationale
Supérieure de Sécurité Sociale (France) N°45 Avril
2014, p. 70.
* 9KI et al (2005).
Pauvreté multidimensionnelle : approche non monétaire
fondée sur les besoins de base.
* 10 Voir notamment : la
Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant (1979), la
Convention internationale des droits del'enfant (1989).
* 11Stratégie de
Croissance Accélérée et de Promotion de l'Emploi (SCAPE).
2013-2017.
* 12Tout CDE
créé est intégré dans un ensemble appelé
Cluster, dirigé par un PF. Le Cluster réunit tous les CDE
implantés dans une zone géographique donnée. Ainsi, le CDE
KADÈS est dans le Cluster de Vo-Sud.
* 13Economic Commission for
Latin America, 1973, cité dans Oakley (1991).
* 14 Côte d'Ivoire,
Sénégal, Niger, Guinée-Bissau et Togo.
* 15
« PARENT :
Définition de PARENT » [
archive],
sur
www.cnrtl.fr (consulté
le 22 juin 2016).
* 16 Direction du District
Sanitaire (DDS) de Vo : Registre de recensement des Maladies Tropicales
Négligées (MTN), campagne de Traitement de Masse (TDM)
réalisés en 2016.
* 17 CIT attribue à
chaque CDE un numéro d'identification précédé de
``TG'' (indice désignant le Togo comme pays dans lequel le centre est
implanté). Celui du CDE KADÈS est
« TG-622 ».
*
18« KADÈS » est un nom biblique qui
désigne le lieu où l'espoir d'une belle vie renaît. Selon
la bible (Nombres 20), Dieu y a fait jaillir de l'eau en abondance d'un rocher
pour les Israélites assoiffés, après leur sortie
d'Égypte.
* 19 Les animateurs
travaillent en permanence au centre et sont les seuls salariés.
* 20 Tiré du :
Plan stratégique du CDE KADÈS TG-622 de l'EEMC de
Kousségbé-Légbanou (2015-2017).
* 21ARDILLY P.
(1994).Les techniques de sondage.Édition TECHNIP / KOHLER
F.,Collecte de données.
* 22AKTOUF O.
(1987).Méthodologie des sciences sociales et approches qualitatives
des organisations une introduction à la démarche classique et une
critique. Montréal. Les Presses de l'Université du
Québec. P75.
* 23KOHLER F. op cit.
(L'échantillonnage au jugé « implique la
sélection d'individus en fonction de l'idée qu'on se fait de la
composition de la population ».)
* 24 CDE KADÈS
Kousségbé-Légbanou / Vo. (2016). Liste des enfants /
CDSP.
* 25 Idem.
* 26 Cumul des
données recueillies grâce aux observations réalisées
pleinement lors de 3 activités de samedi. A été pris en
compte, pour ce faire, le nombre total des enfants inscrits sur le CDSP, donc
282 enfants.
* 27Cet organigramme doit
être adapté aux circonstances locales et particulières
d'autres centres désireux de l'adopter.
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