III- Le Ghana
Matrice de SWOT
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Forces
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Faiblesse
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- Importantes richesses naturelles
- Gouvernement solide
- Assistance des institutionnelles
- Convoitise des investisseurs étrangers
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- Mauvaise gestion des déficits
- Dépendance aux exportations
- Infrastructures insuffisantes
- Système bancaire public dans le rouge
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Opportunités
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Menaces
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- Développement énergétique
- Programme de suivi avec le Fonds Monétaire
International
- Amélioration du climat des affaires
- Naissance de la West AfricanCapitalMarketIntegration Council
(WACMIC)
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- Décision de l'OPEP
- Tensions monétaires
- Echec des négociations en Côte d'Ivoire
- Climat social détérioré
- Tendances baissières des cours de matières
premières
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Le pays possède d'importantes ressources naturelles
dont profite son économie. Principaux exportateurs de cacao et d'or, et
récemment suite à la découverte d'un gisement de
pétrole, exportateur de pétrole, la richesse du territoire
ghanéen provoque la convoitise des investisseurs. Le président
John DramaniMahama et son parti le Congrès National Démocratique
ont créé une véritable stabilité politique,
démocratie qui rayonne dans la région comme une réussite
et conforte l'avis des investisseurs du Ghana. Sur le plan financier,
l'ancienne Côte de l'Or reçoit l'aide et l'assistance de grandes
institutions telles le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale
ou l'Union Européenne, ainsi que des pays comme la Chine ou bien les
Etats-Unis.
En dépit de ressources non négligeable, la
mauvaise gestion des déficits freine les investissements
étrangers. La dette publique prend de l'ampleur, les recettes fiscales
étant faibles. Malgré que le pays ait instauré une taxe
sur les produits pétroliers en 2015, cette politique fiscale va
déplaire aux investisseurs et augmenter le déficit commercial. De
plus, le manque d'infrastructure ne permet pas le développement du pays
et ses exportations dépendent donc uniquement de ses ressources. Le
système bancaire public est aussi vivement critiqué. Ses lacunes
en termes de contrôles internes et le manque de réglementation du
secteur l'expose à un risque suite à la hausse de créances
douteuses et peut provoquer un déséquilibre au niveau national,
les banques possédant 20% des actifs du pays.
De bonnes opportunités se présentent pour le
Ghana. De grands projets devraient booster l'économie. Le secteur des
hydrocarbures contribuera à la croissance du PIB avec le
développement de l'exploitation du gisement sur le site de Jubilee en
dépit de problèmes techniques fréquents. Depuis fin 2014,
une usine de production de gaz a été créée à
Atuabo et va profiter au secteur manufacturier assurant leur approvisionnement
en électricité. Aussi, le suivi et l'assistance sur plusieurs
années du Fonds Monétaire International, avec son aide
financière versée en début d'année, va lui
permettre de réduire son endettement publique et rassure les
investisseurs. Sur le plan réglementaire, l'environnement des affaires a
été simplifié, les procédures administratives sont
plus rapides tout comme l'accessibilité au crédit. La naissance
de la West African Capital Market Integration Council est un tournant pour le
pays. En effet, cette plateforme commune, réunissant les bourses du
Nigéria, du Ghana, de la zone d'Union Economique et Financière
Ouest Africaine (UEMOA), va dynamiser davantage le marché en suscitant
l'intérêt des investisseurs et favoriser l'introduction en bourse
d'entreprise de grande taille et dont le besoin de capitaux est important, de
la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les
PME et TPE pourront profiter des places financières nationales, qui
existeront toujours, afin de lever des fonds.
Malheureusement, ses bonnes perspectives pourraient être
menacées sur différents point. Après la découverte
du champ de Jubilee dans la zone maritime frontalière avec la Côte
d'Ivoire, les négociations entre les deux Etats restent non abouties, au
point que le Ghana ait demandé l'intervention d'un arbitre des Nations
Unies dans ce dossier. Cependant, la tendance baissière de ses
matières premières, prépondérantes sur le
territoire ghanéen, ne nous conforte pas pour l'avenir. Le cours du
pétrole reste dépendant de l'Organisation des Pays Exportateurs
de Pétrole (OPEP) et de leurs décisions, tandis que la chute
progressive du cours de l'or depuis ces dernières décennies ne
devrait pas connaitre de rebond à l'avenir. Au niveau monétaire,
des tensions règnent sur le pays. L'accumulation des déficits
publics a provoqué la sortie importante de capitaux étrangers et
par conséquent, la dépréciation du Cedi. Sa valeur a
chuté de 26% par rapport au dollar (USD) en 2014. L'inflation reste
très élevée et la consommation des ménages ne cesse
de diminuer. Même si la croissance des ménages reste contenue et
que les cours des matières premières ne s'apprécient
guère, l'inflation demeurera alimenté par la hausse du prix des
importations liée à la dépréciation de la monnaie
ghanéenne. Le climat social se détériore aussi peu
à peu. Le programme d'assistance avec le FMI, engendrant des mesures
d'austérité alors que le pouvoir d'achat des habitants chute
considérablement, suscite le mécontentement de la population et
de grandes manifestations. Le gouvernement devra prendre en compte ces
éléments, le peuple ayant de grandes attentes quant à la
politique du pays. La matrice ci-dessous expose les principaux facteurs de
risques et leurs influences comme pour les pays précédents.
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