B- Limites et perspectives
Dans cette partie, nous dresserons les risques et perspectives
associés à chaque pays et donc à chaque place
correspondante, à travers la matrice du SWOT qui illustre très
bien ces données.
I- Le Maroc
Matrice de SWOT
|
Forces
|
Faiblesse
|
- Secteur bancaire rentable et fortement capitalisé
- Capacité à résister à une crise
de change
- Richesses naturelles et agricoles
- Situation géographique privilégiée
- Produits proposant une meilleure valeur ajoutée
perçue
- Série de réformes positives
- Stabilité politique
|
- Dépendance au secteur agricole
- Problèmes et inégalités sociaux
- Manque d'atouts concurrentiels
- Cadre des affaires encore à simplifier
- Vulnérable à la situation de l'Union
européenne, principal partenaire économique du pays
|
Opportunités
|
Menaces
|
- Amélioration du climat des affaires
- Réforme constitutionnelle et séparation des
pouvoirs
- Réduction du déficit commercial
- Profiter des sanctions envers la Russie
- Hausse de la demande intérieure
|
- Activité cyclique
- Fluctuation des cours de phosphates
- Actions terroristes
- Difficultés dans le développement des PME et
TPE
- Accumulation des déficits publics
- Lien trop étroit entre l'État et l'entourage
royal
|
Le Maroc jouit de ressources naturelles et agricoles, qui
contribuent principalement à l'accroissement de son PIB. De plus, sa
situation géographique, face à l'Europe, lui permet de lier des
partenariats solides, notamment avec les pays membres de l'Union
Européenne. La montée en qualité de ses produits sans
augmenter les coûts liés à leur production, va amplifier
ses échanges commerciaux avec le reste du monde. La stabilité
politique et le nombre de réforme que le pays débute conforte la
confiance des investisseurs sur le pays. Cette maitrise a lieu aussi au niveau
macro-économique. En effet, la réduction de son déficit
extérieur ainsi que la hausse de ses réserves suite à
l'accord fait avec le FMI en 2014 permet au Royaume de résister à
des tensions de change. Le secteur bancaire, bien développé
depuis ces dernières années, devient désormais rentable et
il est le plus performant d'Afrique, après l'Afrique du Sud. La
capitalisation du secteur prouve bien cette tendance.
Cependant, le pays n'a pas que des avantages. En effet, sa
forte dépendance à l'agriculture l'expose à un risque,
principalement en cas de sécheresse ou autres problèmes
météorologiques. Ces atouts concurrentiels et productifs restent
encore insuffisants face à la concurrence des pays produisant à
faible coût et vendant à bas prix, d'où cette montée
en gamme des produits au Maroc. Son partenariat avec l'UE la rend
vulnérable et impactera son économie en cas de conjoncture
économique défavorable en Europe. Des problèmes et
inégalités sociaux subsistent et peuvent être un risque
à cette économie.
En dépit de ses faiblesses, de belles perspectives se
dessinent au Maroc. La multitude de réforme, en termes de
réglementation des affaires, s'accentuent progressivement, le pays
souhaitant simplifier ce cadre. Elle reste cependant perfectible. Aussi, son
déficit commercial se réduit peu à peu. Effectivement, le
pays souhaite réduire ses importations en hydrocarbures, en
développant le secteur des énergies renouvelables à
l'avenir. La conjoncture favorable de l'UE va booster ses exportations en
phosphates, le pays étant un des principaux producteurs et exportateurs
mondiaux, ainsi que par les produits manufacturiers telles les voitures ou du
matériel en aéronautique. Ce déficit sera aussi
réduit par les bonnes performances du secteur tertiaire, principalement
porté par le tourisme. Localement, la hausse de la demande
intérieure va jouer sur l'économie du pays, principalement par
les prévisions positives du secteur du BTP, tiré par les
rénovations d'habitations en hausse, et des industries, notamment par
l'automobile suite à l'évolution importante de l'usine
Renault/Dacia à Tanger. Le commerce, la télécommunication
et le transport profiteront aussi de cette augmentation. Les sanctions de la
Russie envers l'UE, va profiter au secteur agro-alimentaire grandissant les
exportations du Royaume grâce à l'ancienne URSS. Des
réformes politiques débutent et visent à ce que le pouvoir
du premier ministre et du parlement prennent de l'importance, et surtout de
l'indépendance vis-à-vis du monarque actuel.
Des menaces persistent sur le pays. D'abord, l'activité
demeure cyclique et donc si la conjoncture économique reste
négative, l'économie sera impactée par ces
éléments, réduisant ses exportations pour des importations
inchangées. La menace terroriste expose le secteur du tourisme à
un risque, secteur porteur de la croissance du PIB marocain. De plus, les
subventions versées aux activités énergétiques par
les finances publiques commencent à peser sur le déficit public,
le Royaume ne souhaitant plus être dépendant des hydrocarbures et
favorisant donc ces dernières activités. Malgré des
efforts importants de réduction des aides, le déficit continue de
se creuser et pourrait devenir un problème majeur. En dépit du
bon développement du secteur bancaire, le vivier de PME et TPE marocain
n'a pas accès au crédit, ou alors très difficilement. Ce
point reste problématique à la mesure que le développement
de ces entreprises pourrait être plus que bénéfique pour
l'économie. D'un point de vue de la gouvernance, le pays suscite de
nombreuses critiques quant au lien étroit entre le gouvernement et
l'entourage royal. En effet, les problèmes de corruption et les
relations privilégiés entre ces deux parties sont
dénoncés, l'État devant rester neutre et promulguer
l'égalité entre les différentes parties. La matrice
ci-dessous expose les principaux facteurs de risques et leurs influences, d'une
part sur les marchés financiers, d'autre part sur l'environnement des
affaires.
|