IV. QUTRIEME PARTIE : DISCUSSION
Les résultats de l'étude anatomique de
l'épiderme foliaire, de la tige et de la racine chez les deux
espèces étudiées montrent des différences
structurelles liées à leur appartenance phylogénique. Chez
C.biflorus les stomates sont très petits et disposés de
manière alignée par rapport à ceux de Z. glochidiata
qui sont de plus grande taille et de forme anisocytique.
La distinction entre ces deux groupes s'effectue selon
plusieurs types de critères que l'on peut hiérarchiser de la
manière suivante : l'organisation des cellules épidermiques, les
types de stomates. Les cellules épidermiques des graminées sont
généralement allongées et disposées en files
parallèles aux nervures (parallèles entre elles). En ce qui
concerne l'orientation des nervures des monocotylédones, on constate
que, contrairement aux dicotylédones, elles sont
généralement parallèles. Les stomates de
dicotylédones sont de 4 types principaux alors que chez les
monocotylédones, on distingue un type unique aux lèvres de
l'ostiole subérifiées (G. Mandret,
1989).
Au niveau de la tige, l'étude anatomique montrent une
différence nette entre la tige de graminée (C. biflorus)
et celle de légumineuse (Z. glochidiata). Cette
différence s'expliquerait par le fait que les monocotylédones ne
présentent pas des tissus secondaires, il existe uniquement des tissus
primaires tandis que chez les dicotylédones on rencontre des tissus
secondaires.
En général, chez les espèces
fourragères, la biomasse est le paramètre le plus souvent
utilisé pour caractériser la production. L'opération de
coupe menée sur les génotypes de C.biflorus et de
Z.glochidiata sur les placettes et dans les pots a donné des
résultats spécifiquement différents selon le niveau de
coupe (3 cm et 5 cm) et le nombre de coupes. Dans la plupart des cas, les
coupes ont favorisé la production de biomasse. Ces résultats sont
similaires à ceux publiés par R. TellaP, M. Oarro, M. Barbero
(1999) qui ont montré que la méthode des coupes
répétées au même endroit constitue un stimulus qui
accroît la production végétale. La production de biomasse
en réponse aux coupes à 5 cm du sol est plus importante pour les
deux espèces mais plus
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surtout sur les placettes chez Cenchrus et dans les
pots chez Zornia. Cette différence s'expliquerait par le fait
que l'espèce Cenchrus préfère un milieu ouvert
à cause de ses racines très longues et ramifiés par
rapport au pot qui fournit des conditions défavorables à
l'expression du potentiel des plantes du fait du confinement du système
racinaire.
La faible production de ces espèces à 3cm du sol
sur les deux milieux de culture indique que ce niveau de coupe simule un
broutage relativement sévère qui ne permet pas une
régénération rapide de la biomasse. Cependant, la
limitation de la régénération de la biomasse avec les
coupes à 3 cm n'affecte pas de la même façon les deux
espèces. Chez Cenchrus, ce niveau de coupe a même eu un
effet négatif sur la biomasse comparée à celle des plantes
témoins. Ce qui traduit une plus grande sensibilité au broutage
sévère chez Cenchrus par rapport à
Zornia.
L'effet du DPV sur la transpiration des plantes témoins
montre une légère augmentation au cours de la journée
nuageuse quel que soit le traitement. Par contre au cours de la journée
ensoleillée, la transpiration a montré une importante
augmentation qui résulte de l'augmentation du DPV au cours de cette
journée. En effet, une augmentation du DPV, entraine l'ouverture des
stomates (Serge Hamon, 2007), avec une élévation
subséquente de la transpiration. Les plantes coupées montrent une
augmentation de la transpiration largement plus faible du fait d'une surface
foliaire moins importante. Ce qui peut constituer un atout en conditions de
sécheresse car la plante doit gérer le peu d'eau qui lui est
disponible.
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