L'exécution des missions d'inspection auprès
des 150 SFD a fait ressortir cent dix-neuf (119) principales anomalies
(voir annexe). Cependant, notre analyse portera essentiellement sur
les dix (10) anomalies les plus fréquentes
c'est-à-dire ayant atteint des taux de fréquence
supérieurs ou égaux à cinquante pour cent
(50%).
s Non exhaustivité des dossiers de
crédit
La fréquence de cette anomalie est passée de
71,21% en 2014 à 72,50%
en 2015, soit une hausse de
1,29 point. Cette situation est imputable au manque de rigueur
des agents de crédit qui ne prennent pas le temps de s'assurer de
l'exhaustivité des dossiers de crédit.
L'analyse de la gestion des Systèmes Financiers
Décentralisés à travers le dispositif de contrôle
mis en place
par la DRS-SFD
? Non-respect de la norme sur le portefeuille à
risque (30j, 90,180j)
L'analyse du taux de fréquence de cette anomalie fait
état d'un taux élevée de 79,55%
en 2014 qui passe à 65% en
2015, soit une baisse considérable de
14,55 points. Cette situation pourrait s'expliquer par une
amélioration du dispositif de recouvrement des crédits.
Le portefeuille à risque (PAR) est un ratio très
important pour les SFD. En effet, le PAR fourni aux gestionnaires un portrait
de la situation du portefeuille de prêt, à un moment
précis. Le PAR est donc utile pour mesurer le risque actuel et les
pertes potentiels à venir. La norme exige pour les PAR à
30 jours qu'il soit inférieur à 5%,
pour les PAR à 90 jours qu'il soit
inférieur à 3% et pour les PAR à
180 jours qu'il soit inférieur à 2%
(BCEAO).Ce ratio est obtenu en divisant le total de l'encours des
prêts affichant un retard par le total de l'encours de tous les
prêts.
? Non-respect de la norme sur l'autosuffisance
opérationnelle
La fréquence de cette anomalie a été de
54,50% en 2015, connaissant ainsi une
baisse considérable de 14,44 points
par rapport à 2014. Elle traduit une meilleure
maîtrise des charges des SFD et de leur capacité de gestion. En
effet, l'autosuffisance opérationnelle est la mesure la plus
élémentaire de la pérennité. Elle indique la
couverture des charges d'exploitation par les produits d'exploitation de
l'institution. La norme voudrait que ce ratio soit supérieur
à 130% (BCEAO). Il est le rapport entre les produits et charges
d'exploitation augmentés des charges financières et des dotations
aux provisions pour créances douteuses.
? Non-respect de la norme sur le rendement des
actifs
De 2014 à 2015 la
fréquence de cette anomalie est passée de 65,91%
à 53,50% soit une baisse de
12,41 points. Elle traduit une faiblesse des rendements sur
actifs (RA) au sein des SFD. Selon les professionnels un RA avoisinant les
3% reste un bon niveau de performance. Aussi appelé le
ratio du rendement du capital investi (RCI), il donne une indication de la
façon dont l'actif est utilisé pour produire des
bénéfices. Essentiellement, le ratio du rendement des actifs
révèle la mesure dans laquelle l'équipe de direction
utilise les diverses ressources (actifs) de l'entreprise. Au
Sénégal, la faiblesse des RA pourrait s'expliquer par la part des
actifs non productifs au sein des SFD, notamment dans la construction de leur
siège
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ou dans l'achat d'immobiliers. Ce ratio est obtenu en faisant
le rapport entre le bénéfice issu des activités et l'actif
total moyen.
? Non-respect de la norme sur la marge
bénéficiaire
Ce ratio indique la marge de bénéfices
réalisée sur les revenus générés par
l'activité des SFD. Le taux de fréquence de l'anomalie est
passé de 63,64% en 2014 à
52% en 2015, soit une baisse
de 11,64 points. Cette situation s'explique par le
fait que le ratio était de 16,66% (drs-sfd) durant le
premier trimestre 2015, taux qui n'est pas loin de la norme
qui est de 20% minimum (BCEAO). Ce ratio résulte du
rapport entre la marge brute et le total des recettes.
? Non-respect de la norme sur le coefficient
d'exploitation
L'analyse de la fréquence de cette anomalie fait
état d'une baisse de cette dernière. Elle est
passée de 61,36% en 2014 à
51% en 2015, soit une baisse
de 10,36 points. Cette tendance
baissière s'illustre par le niveau du ratio qui est
passé de 92,37% durant le second trimestre 2015
à 87,56% au troisième trimestre
2015 (drs-sfd) mais reste toujours loin de la norme qui est de
60% maximum(BCEAO). Nous notons ainsi une légère
amélioration dans la gestion des charges des SFD car ce ratio indique
l'efficacité des SFD dans la maitrise de leurs charges et leur
capacité à générer des produits supérieurs
aux frais engendrés par l'activité. Il vise la
pérennité de leur activité. Il est obtenu en faisant le
rapport entre les charges d'exploitation et le produit net bancaire.
? Non-respect de la norme sur la rentabilité des
fonds propres
L'analyse de la fréquence de cette anomalie fait
état d'une baisse de cette dernière. La
fréquence de cette anomalie est passée de 56,06%
en 2014 à 48% en
2015, soit une baisse de 8,06 points. Cette
situation est due à la hausse non négligeable du
ratio entre le second trimestre 2015 et le
troisième trimestre 2015 qui est passé de
0,61% à 5,47% (drs-sfd). Cependant,
cette hausse est loin d'atteindre la norme qui est de 15% minimum
(BCEAO). Ceci nous permet de dire que les SFD ont des
difficultés à générer des revenus à partir
de leurs fonds propres. La rentabilité des fonds propres mesure la
rémunération obtenue par les capitaux propres inscrits au bilan
comptable. Ce ratio mesure donc le rendement des capitaux
mobilisés par les actionnaires.
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Quant à sa mesure, elle s'obtient en rapportant le
résultat net qui revient aux actionnaires, après déduction
de l'impôt, aux fonds que les actionnaires ont investis.
· Absence de suivi des recommandations des
rapports de contrôle interne et externe par le conseil de
surveillance
Le taux de fréquence de cette anomalie est
passé de 54,55% en 2014 à
47,50% en 2015, soit une
baisse non négligeable de 7,05 points.
Cette baisse se traduit par une prise de conscience des
dirigeants des SFD sur l'importance des rapports d'audit et leur suivi dans la
gestion des SFD.
? Non comptabilisation de la garantie
L'analyse de la fréquence de cette anomalie fait
état d'une évolution à la baisse de cette
dernière. La fréquence est passée de 50,76%
en 2014 à 46% en
2015, soit une baisse de 4,76
points. Les SFD rencontrent beaucoup de
difficultés dans la prise et la réalisation des garanties ainsi
que leur comptabilisation. En effet, les garanties morales et personnelles ne
sont pas toujours réalisables par les SFD du fait de l'absence de
contrat formel d'engagement de la part des tiers. Ces derniers ne produisent en
général qu'une copie de carte d'identité en guise
d'engagement. Il est donc difficile pour les SFD de les saisir en cas de non
remboursement. Les sûretés réelles pour leur part souffrent
d'une absence ou d'une mauvaise évaluation. De plus, elles ne sont pas
formalisées et difficilement réalisables.
· Absence de registre des opérations
suspectes relatives à la LBC/FT
Source : L'analyse de la gestion des Systèmes
Financiers Décentralisés à travers le dispositif de
contrôle mis en place par la DRS-SFD