II. LES CONSEQUENCES
A- Inégale répartition de l'activité
touristique
La concentration de l'activité touristique est
un phénomène notoire au Sénégal. Cet état de
fait est sujet à des déséquilibres en matière de
répartition des structures hôtelières et para
hôtelières, des établissements de restaurations
touristiques, de la disposition des agences de voyage, de la répartition
des guides et écoles de formation.
1. La répartition des structures
hôtelières et para hôtelières
Les données du Ministère du Tourisme et
des Transports Aériens en 2013 laissent pour leur part apparaitre un
total de 744 réceptifs hôteliers. Cet ensemble se rapporte aux
hôtels, auberges, campements et aux résidences et appartements
meublés. Les établissements touristiques ne sont pas bien
répartis au Sénégal. Sur un total de 250 hôtels, les
Régions de Dakar, Thiès, Ziguinchor et Saint-Louis occupent les
parts les plus importantes avec 85,6% du total. Pour les autres régions,
il se révèle que seul 14,4% des hôtels se localisent dans
les régions de Louga, Kédougou et Matam (4), Diourbel et
Sédhiou (1), Tambacounda (10), Kolda (3) et Fatick (7). Ces chiffres
montrent trois types de territoires touristiques inégalement
répartis. Le premier cas touche les grandes régions touristiques
de Dakar et Thiès (59,2%) qui tirent parties des politiques de
restructuration spatiale ou d'aménagement touristique. Le
deuxième groupe se rapporte aux régions de Saint-Louis et
Ziguinchor (25, 37
BTS TOURISME 2014 ENFHT/CAS PHILIGENCE ANTOINE ADIOUMA
FAYE Page 19
ETUDE SUR LA CONCENTRATION DE L'ACTIVITE TOURISTIQUE AU
SENEGAL
hôtels) qui totalisent 24,8% du total national.
Le dernier groupe regroupe les régions de Louga, Matam, Diourbel,
Fatick, Kaolack, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Kolda et
Sédhiou qui cumulent 14,4% sur l'ensemble des hôtels au
Sénégal. La capacité hôtelière de ces
dernières régions ne fait pas la moitié de la
région de Dakar. L'analyse faite sur l'offre hôtelière
indique que la déduction qui émane de ce
déséquilibre est la bicéphalie de l'offre
hôtelière: Dakar et Thiès (Saly Portudal).
Egalement en ce qui concerne les auberges, la
répartition par région indique une inégalité
très remarquable. Sur 231 auberges, il s'est illustré que les
régions de Dakar, Thiès, Saint-Louis et Ziguinchor
représentent 82,69% du total. Les autres régions ne disposent que
de 17,31%. Les auberges se concentrent ainsi sur la frange occidentale du
pays.
Ensuite, le Sénégal possède 182
campements mais ce sont les régions littorales qui détiennent
67,59% sur l'ensemble des campements disponibles au plan national. Pour les
autres régions, elles représentent 32,41%. La région de
Matam qui ne dispose pas de campement touristique est marginalisée par
rapport à l'activité touristique.
Enfin, parler de réceptifs touristiques
consiste à y inclure aussi les résidences et appartements
meublés. Au Sénégal, les données affichent un
ensemble de 81 résidences et appartements meublés. La capitale
sénégalaise (32,10%) et Thiès (64,20%) concentrent les
96,30% alors que Kaolack (1,23%) et Ziguinchor (2,47%) ne détiennent que
3 résidences-appartements meublés sur les 81
disponibles.
En somme, il existe une réelle
différence en termes d'infrastructures touristiques. Le parc
hôtelier et para hôtelier est concentré le plus
particulièrement à Dakar, Thiès et Ziguinchor.
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