CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Nous avons mené une étude
rétrospective et analytique sur les aspects
épidémio-clinique et thérapeutique de l'infertilité
du couple dans la ville de Kisangani. Nous nous étions fixé comme
objectifs : Déterminer la prévalence de l'infertilité du
couple dans la ville, préciser les facteurs de risque et les
étiologies, identifier les investigations les plus demandés et
réalisées afin de ressortir les responsabilités de chacun
des conjoints et évaluer globalement la prise en charge.
Nous avons ainsi abouti aux résultats que voici
:
L'infertilité du couple demeure un
problème dans nos milieux avec une prévalence de 16,1%. Elle est
à prédominance secondaire du fait d'un taux significativement
élevé des antécédents d'avortement et des curetages
endo-utérins. Toutefois, les cas d'infertilité primaire
étaient rapportés beaucoup plus tôt, soit après une
durée moyenne de 2,81#177;1,2 ans de vie de couple, que les
fréquents cas infertilités secondaires.
L'Echographie gynécologique, le frottis
vaginal, les tests inflammatoires, l'Hystérosalpingographie, sont les
fréquents moyens diagnostiques de première ligne et à
porté de main dans l'exploration de la fertilité féminine.
L'analyse de sperme, examen par excellence dans l'exploration de la
fertilité masculine, a été curieusement moins
demandée et dans les cas échéants à peine
réalisée.
Ces examens ont permis de ressortir respectivement
chez la femme et chez l'homme les étiologies suivantes selon leur
fréquence : les infections génitales, les pathologies ovariennes
(Kystes ovariens et les micropolykystoses), les pathologies utérines
(fibromyomes), les pathologies tubaires (obstructions tubaires),
l'oligospermie, la pyospermie et
l'Asthéno-oligo-tératospermie.
A l'analyse de ces étiologies, la
responsabilité de l'infertilité au sein du couple était
partagée entre les deux conjoints dans 78,3% de cas, contre 17,4% et
4,3% de cas où elle revenait respectivement à l'homme et à
la femme, seul (e).
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Le bon suivi thérapeutique a été
gâché par la disparition d'une proportion importante des couples
dont la majorité à peine après la 1ère
consultation. Toutefois un taux de réussite de 27,03% observé
après un suivi de 6 mois révolus est suggestif d'une
réduction de l'incidence de l'infertilité dans le future.
A la fin de cette étude, certaines de nos
hypothèses ont été confirmées à savoir
l'implication des antécédents d'avortement comme
déterminant de l'infertilité secondaire, le caractère
difficile de la prise en charge vu son coût et la responsabilité
partagée des conjoints avec prédominance de celle de l'homme.
Par conséquent nous formulons nos recommandons comme suit
:
L'infertilité étant fréquemment
d'étiologie mixte, consulter et être suivi toujours en couple est
un atout important. Une bonne issue thérapeutique nécessite non
seulement la réalisation de plus d'investigations possible mais elle
exige aussi la patience et l'assiduité.
Le personnel soignant doit faire preuve d'un parfait
professionnalisme dans l'abord des couples infertiles ; Cela permet d'instaurer
dès la première consultation un climat de confiance. Il doit
expliquer clairement la pertinence de chaque investigation demandée. Ces
dernières devront être pratiquées dans un ordre logique,
des plus simples aux plus compliquées, des plus bénignes aux plus
pénibles, des moins couteuses aux plus onéreuses.
Toutes les instances de santé doivent être
à mesure de prendre correctement en charge les IST et les suites des
avortements.
Il incombe au gouvernement congolais de raffermir dans sa
politique sanitaire globale les moyens de lutte contre les IST et les IVG ;
Equiper les hôpitaux des moyens diagnostics et thérapeutiques de
base et pourquoi pas sophistiqués (Assistance médicale à
la procréation) et les rendre abordables en améliorant les
conditions de vie du congolais.
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