4.1.4. Dégâts causés par la faune et
moyens de lutte
L'agriculture dans la ZOC est assujettie à de nombreux
dégâts causés par la faune depuis les semis jusqu'aux
récoltes. Il s'agit généralement de la
déprédation des oiseaux, des singes, des phacochères, des
buffles et notamment des éléphants. Le cas de
l'éléphant sera plus développé car les
dégâts qu'il occasionne sont très importants.
D'énormes dégâts causés par les
troupeaux d'éléphants fréquentant les champs de la ZOC
sont enregistrés (Tableau III). Il ressort dudit tableau que plusieurs
types de cultures sont recherchés par les éléphants
à savoir le maïs, le mil, le sorgho, le coton, l'igname,
l'arachide, le voandzou, le haricot. Quarante sept pour cent (47 %) des
agriculteurs enquêtés ont subit ces dégâts sur une
superficie de 200 ha, dont 82.5 ha ont été détruits pour
toutes cultures confondues, lors de la campagne agricole 2010-2011, soit 41,25%
de la superficie cultivée. Les cultures les plus dévastées
sur l'axe Tanguiéta-Batia sont le maïs (36%), le coton (19 %),
l'igname (16 %), le mil (15 %) et le sorgho
Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock et
TOHOUN S. S. D. Grâce
31
Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
(14 %) pour 139 ha emblavés. Sur l'axe
Tanguiéta-Porga, le sorgho est le plus atteint avec 60% suivi du haricot
(30%), le maïs (8%), et le coton (2 %) pour 61ha cultivés. Les
autres cultures telles que l'arachide, le voandzou, le haricot et le riz ont
été faiblement détruites surtout dans les villages
riverains de Porga. Il faut noter que dans les champs des victimes et
alentours, les éléphants ont déraciné des arbres
(le karité, le néré, balanitès, le baobab) pour
leur alimentation. Leurs empreintes ont aussi été
observées dans ces champs (Figure 10).
Certains carnivores sauvages entretiennent des relations de
prédation avec le bétail causant ainsi des pertes énormes
pour les éleveurs. Notons qu'un boeuf a été tué par
un lion, la saison dernière dans un camp Peulh à Batia.
Tableau III : Estimation des pertes de
productions dues aux dégâts d'éléphants dans la
ZOC de la RBP (U-AVIGREF).
Cultures
|
Superficies cultivées (ha)
|
Superficies Pourcentages
détruites (ha) détruits (%)
|
Maïs
|
68.75
|
25,36
|
30.74
|
Coton
|
74
|
13 ,04
|
15.81
|
Igname
|
12,25
|
10,72
|
12.99
|
Mil
|
15
|
10,05
|
12.18
|
Sorgho
|
24,5
|
16,59
|
20.11
|
Haricot
|
5.5
|
03
|
03.64
|
Total
|
200
|
82.5
|
100
|
Les enquêtes ont montré que la proscription de
l'abattage de la faune amène les paysans à allumer du feu dans
leurs champs ou à utiliser des boites de conserve ou des morceaux de
fer, pour produire du bruit, afin de faire fuir les éléphants et
les autres animaux. Pour chasser les singes les paysans élèvent
de
Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock et
TOHOUN S. S. D. Grâce
32
Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
chiens. Avec l'avènement du « Projet
piment » initié par le CENAGREF en 2009 afin
d'atténuer les dégâts causés par les
éléphants, les paysans ceinturent désormais les cultures
vivrières par des champs de piments. Par contre certains restent sans
rien faire, trouvant toutes tentatives vaines.
Figure 10 : Empreinte d'un
éléphant dans un champ de maïs à Batia (Cliché
do-REGO et TOHOUN)
|