4.2.5.2-Amandes
Les amandes de I wombolu peuvent également
être séchées au soleil de façon à être
conservées le plus longtemps possible (Vivien et Faure, 1996). Ses
amandes sont classées comme étant oléagineuses. Elles sont
broyées avec un pilon et un mortier ou sur une pierre et devient ce
qu'on appelle communément «pain de dika », qui est
généralement utilisé comme un additif dans la soupe,
ragoût ou sauce pour son épaississement (Agbor 1994, Leakey et
Newton 1994, Vivien et Faure, 1996). Les graines sont très
appréciées pour leur consistance visqueuse (Tchoundjeu et
al., 2005). Les amandes de I. wombolu peuvent
également être utilisées pour des applications alimentaires
telles que la margarine ou l'huile de cuisson, les produits cosmétiques
et les produits pharmaceutiques (Ejiofor et al., 1987) cité par
(Lesley Ainge et Nick Brown, 2001). La farine issue des noyaux
d'Irvingia serait très efficace dans les applications
alimentaires industrielles qui nécessitent généralement un
complément épaississant (Giami et al., 1994). En
transformant le produit sous forme de farine, cela prolonge sa durée de
conservation et permet une utilisation à long terme.
4.2.5.3-Autres usages
Agbor (1994) stipule que les racines, les feuilles et
l'écorce de Irvingia spp sont utilisées en
médecine traditionnelle, mais d'autres ne mentionnent que
l'écorce. Elle est mélangée avec de l'huile de palme pour
utilisation dans le traitement de la diarrhée et est pris par les femmes
pour raccourcir leur période d'allaitement (Ndoye et Tchamou, 1994). Il
est également administré contre la dysenterie (Okolo et
al., 1995) ainsi que pour la hernie, la fièvre jaune et comme
antipoison (Ayuk et al., 1999). Par la suite, l'écorce
possède en plus des propriétés antibiotiques pour
guérir la peau croûteuse et en particulier lorsqu'on la fait
bouillir, il peut être donné comme un analgésique pour les
maux de dents(Ndoye et Tchamou, 1994).
Tableau 2:
Récapitulatif des usages des organes deIrvingia wombolu
Usages
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Parties de la plante
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Alimentation
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Pulpe du fruit, noyaux, huile et pâte extraits du noyau,
pâte d'amandes dégraissée
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Fourrage
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Fruits, amandes, pâte d'amandes
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Combustible ou production de bois
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Branches, tiges, bois
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Pharmacopée
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Écorce, fruits, feuilles, amandes
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Loisirs et protection des sols
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Arbre
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Ponts de bateaux, blocs de pavage, effet de soufflet
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Bois
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Source : (Kengniet al., 2011)
4.3-Domestication participative
des arbres agroforestiers
4.3.1-Définition et
importance
Tchoundjeu etal.,(2006) définissent le concept
de domestication comme le processus par lequel les espèces locales de
valeur sont sélectionnées et adoptées par l'Homme dans le
but de les cultiver hors de leur milieu naturel. Cette domestication est
participative lorsque les communautés rurales sélectionnent,
propagent et gèrent les arbres par rapport à leurs besoins en
partenariat avec les scientifiques, les autorités civiles et le secteur
privé. De ce fait, elle est orientée vers les marchés
locaux spécifiques et englobe aussi bien l'utilisation des connaissances
endogènes que celle de la sélection génétique
basée sur des principes scientifiques.
Autrement dit, la domestication est le processus guidé
par les paysans et orienté par le marché, dans lequel les
espèces sont sorties de leur état sauvage et adaptées
à la culture en champ. Ceci implique la sélection, la
propagation, la gestion, et le marketing des arbres selon ses propres besoins
(Degrande etal.,2007 ; Franzel et al.,2007). Tandis que
Simon et Leakey (2004) définissent la domestication comme la
sélection, la gestion et la propagation des arbres avec l'intervention
des scientifiques, les autorités civiles, les compagnies commerciales et
les paysans.
Les forêts denses et humides d'Afrique Centrale, qui
couvrent près de 241 millions d'hectares (Anonyme, 2003) dont plus de la
moitié représente le Bassin du Congo. Cependant l'introduction de
ce nouveau concept est en vue de lutter contre la disparition de certaines
essences ; contribuer de manière significative à la
réduction de la pauvreté, en augmentant les revenus des paysans
locaux. C'est une technique qui permet généralement aux
agriculteurs et petits paysans de capter des connaissances sur la meilleure
manière de collecter les caractéristiques
génétiques des arbres hautement sélectionnés afin
de créer une série de nouveaux cultivars. Ces nouveaux cultivars
seront installés/destinés à différents
systèmes d'utilisation des terres ou niches écologiques (jardin
de case, agroforêts à base de cacaoyers etc.) (Tchoundjeu et
al., 2004).
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