UNIVERSITÉ D'ÉTAT D'HAITI
(UEH)
FACULTÉ D'AGRONOMIE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE
(FAMV)
DÉPARTEMENT DE GÉNIE
RURAL (DGNR)
Évaluation de l'efficience technique du
système d'irrigation de la basse Plaine des Gonaïves, cas de la
zone IV,
(1ère Section communale de
Pont-Tamarin)
Mémoire de fin d'études
Présenté par: Ceder SIMON,
Pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur-Agronome
Avril 2016
ii
Ce mémoire intitulé : «
Évaluation de l'efficience technique du système d'irrigation de
la basse Plaine des Gonaïves, cas de la zone IV, (1ère
section communale de Pont-Tamarin) »,
a été vu et approuvé par le Jury
composé des professeurs suivants:
Signatures Dates
Hans GUILLAUME, président Nyankona
GONOMY, membre Jean Thomas FERDINAND, membre
Montès CHARLES, conseiller scientifique
iii
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je dois tout d'abord exprimer ma
profonde gratitude à Dieu, le chef suprême de l'univers de m'avoir
donné la vie, le sens de responsabilité, l'intelligence et
surtout la sagesse.
Mes plus sincères et mes plus vifs remerciements
s'adressent à mon conseiller scientifique, Ing. Montès
CHARLES pour les précieux conseils qu'il m'a
prodigués, sa patience, ainsi que sa disponibilité tout le long
de la réalisation de ce travail.
Mes remerciements s'adressent également à tous
les professeurs de la FAMV particulièrement Agr. Adermus JOSEPH
; Agr. Hans GUILLAUME ; Dr. Nyankona
GONOMY, pour leur participation à ma formation ainsi
que leur encouragement dans le cheminement du travail.
Je remercie particulièrement Ing. Erold
SAINT-PIERRE ; Agr. Matthieu HYACINTHE ; Agr.
Rodrigue SIMON ; Agr. Dieuseul CHARLES ; Agr.
Silas MILORD pour leur précieux conseils ainsi que leur
appui moral.
Un merci bien spécial à mes frères et
soeurs : Marie Jeannette ; Louis Jean ; Roseline ; Emmanuel ; Maculin et Jean
Marc (SIMON) pour leur support moral et financier tout le long
de mes études universitaire ainsi que dans la réalisation de ce
travail de recherche.
Un remerciement spécial à tous mes camarades de
la promotion FIAT LUX 2009-2014 et particulièrement : Roudy JEAN
; Eliezer OXIL ; Wendy JOSEPH ;
Chrisnel OSCAR ; Alain ESTINVIL ; Noverlyn
EDMOND pour leur support inconditionnel.
Enfin, merci à tous ceux et toutes celles qui ont
contribué à la réalisation de ce travail et que je
n'arrive pas à figurer leur nom dans la liste.
Merci et merci encore...
iv
DÉDICACES
Je dédie ce travail de fin d'étude à toute
la famille SIMON et HYACINTHE,
particulièrement à ma mère Edith Marita HYACINTHE
pour tous les efforts qu'elle a consenti pour l'éducation de
ses enfants.
Le travail est également dédié à mon
père M. Alfred Siméus Jean SIMON qui
malheureusement n'a pas eu la chance de voir son fils porter sa contribution
dans le domaine agricole du pays. Il est parti trop vite et trop tôt.
Paix à son âme...
V
RÉSUMÉ
Le sous périmètre étudié fait
partie de la basse Plaine des Gonaïves et se trouve dans la
première section communale de Pont Tamarin à l'entrée Est
de la ville des Gonaïves. Il fait 600 ha, soit 25 % de la superficie
totale de la basse Plaine. En plus des précipitations naturelles, le
périmètre est alimenté par les eaux souterraines au moyen
des stations de pompage électriques et par les eaux des rivières
Quinte et Bayonnais à travers des seuils de dérivation.
L'eau est le principal facteur limitant au niveau du
périmètre. On pense que cette limitation est le résultat
d'un gaspillage dû à une mauvaise gestion de la ressource. Pour
une meilleure valorisation de l'eau disponible, ce travail a été
réalisé en vue d'une caractérisation physique du
système d'irrigation et de l'évaluation de l'efficience technique
du système en mettant l'accent sur la circulation de l'eau dans les
canaux et son application à la parcelle.
Pour atteindre les objectifs visés,
? On a réalisé une petite enquête de
terrain, où dix (10) personnes ont été interrogées
;
? On a effectué des mesures de débits sur cinq
(5) tronçons de canal et des tests spéciaux sur dix (10)
parcelles emblavées de cultures différentes.
Ainsi, dix (10) stations de pompages et quatre (4) seuils de
dérivations sur les rivières ont été
recensés. Parmi ce, pendant la période de réalisation du
travail, seulement sept (7) de ces dix (10) stations sont fonctionnelles et les
seuils de dérivations sont tous complètement envasés de
sédiments.
Au niveau des canaux de transport qui sont majoritairement en
terre battue, environ 14% de l'eau livrée par les pompes est perdue sur
chaque cent (100) mètres de canal. Pour cinq (5) des dix (10) parcelles
étudiées, une moyenne de 90% de l'eau qui arrive est
utilisée pour satisfaire les besoins des cultures et les besoins des
cinq (5) autres parcelles sont couverts seulement à 73% en moyenne.
Sur le périmètre, le volume d'eau mesuré
pendant la période de l'étude n'arrive à satisfaire que
37% des besoins en eau des cultures pratiquées. Ce qui nous permet de
dire que le véritable problème de l'insuffisance des ressources
en eau pour les cultures est la sous-exploitation de l'eau disponible dans la
nappe par les stations de pompages.
vi
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS III
DÉDICACES IV
RÉSUMÉ V
TABLE DES MATIÈRES VI
LISTE DES TABLEAUX X
LISTE DES FIGURES XI
LISTE DES SIGLES ET ACCRONYMES XII
LISTE DES ANNEXES XIV
1 INTRODUCTION 1
1.1 Généralités 1
1.2 Problématique 2
1.3 Objectifs 3
1.3.1 Objectif général 3
1.3.2 Objectifs spécifiques 3
1.4 Hypothèse 3
1.5 Intérêt de l'étude 4
1.6 Limites de l'étude 4
2 RÉVUE DE LITTÉRATURE 5
2.1 Considérations générales sur
l'irrigation 5
2.1.1 Irrigation gravitaire 5
2.1.1.1 Irrigation en bassins 5
2.1.1.2 Irrigation par planches 7
2.1.1.3 Irrigation à la raie 7
2.1.2 Irrigation sous pression 7
2.1.2.1 Irrigation par aspersion 7
2.1.2.2 Irrigation au goutte à goutte ou micro irrigation
8
2.2 Notion d'efficience 8
2.3 Performance d'irrigation 8
2.3.1 Efficience technique d'un système d'irrigation 9
vii
2.3.1.1 Expression mathématique de l'efficience du
système d'irrigation 9
2.3.1.2 Efficience de conduction 10
2.3.1.3 Efficience de distribution 10
2.3.1.3.1 Procédés de calcul de l'efficience de
transport d'un système d'irrigation 11
2.3.1.3.2 Procédés de calcul de
l'efficience d'application d'un système
d'irrigation 11
2.3.1.1 L'uniformité de distribution 12
2.3.1.2 Efficience de réquisition 12
2.3.2 Procédés de calcul de l'efficience globale
d'un système d'irrigation 12
2.3.2.1 Quantité d'eau fournie à l'entrée de
la parcelle 14
2.3.2.2 Contenu d'humidité du sol 14
2.3.2.3 Dose d'arrosage nécessaire 15
2.3.2.4 Infiltration de l'eau dans le sol 16
3 PRÉSENTATION DE LA ZONE DE TRAVAIL
18
3.1 Milieu physique 18
3.1.1 Localisation 18
3.1.2 Pédologie de la basse Plaine des Gonaïves 19
3.1.3 Climat 19
3.1.3.1 Pluviométrie 20
3.1.3.2 Evapotranspiration 20
3.1.3.3 Humidité atmosphérique 21
3.1.3.4 Température 21
3.1.4 Ressources en eau 22
3.1.4.1 Eaux de surface 22
3.1.4.2 Eaux souterraines 23
3.2 Milieu Socio-économique 23
3.2.1 Démographie 24
3.2.2 Éducation 24
3.2.3 Aspect sanitaire 24
3.2.4 Activités commerciales. 24
viii
4 MÉTHODOLOGIE 26
4.1 Matériels utilisés 26
4.1.1 Matériels de bureau 26
4.1.2 Matériels de terrain 26
4.2 Paramètres étudiés et
méthode 27
4.2.1 Caractérisation physique du système
d'irrigation 27
4.2.1.1 Le bassin versant 28
4.2.1.2 Les infrastructures physiques 28
4.2.1.3 La structure de gestion 28
4.2.1.4 Le système de production 28
4.2.2 Débits au niveau des pompes et des canaux 29
4.2.2.1 Mesure du débit au niveau des pompes 29
4.2.2.2 Débit au niveau des canaux 29
4.2.3 Efficience du système d'irrigation 30
4.2.3.1 Efficience de distribution 30
4.2.3.2 Efficience d'application d'eau 30
4.2.3.3 L'uniformité de distribution 31
4.2.3.4 Dose nette d'irrigation 32
4.2.3.5 Infiltration au niveau des parcelles 32
5 RÉSULTATS ET DISCUSSIONS 34
5.1 Caractérisation physique du système
d'irrigation 34
5.1.1 Le bassin versant 34
5.1.2 Les infrastructures physiques 36
5.1.3 Ouvrages de prise d'eau 37
5.1.3.1 Seuils sur les rivières 37
5.1.3.2 Stations de pompages 37
5.1.4 Réseau des canaux 38
5.1.4.1 Canaux d'irrigation 38
5.1.4.2 Canaux de drainage 39
5.1.5 La structure de gestion 39
5.1.5.1 Redevances 40
ix
5.1.6 Le système de production 40
5.1.6.1 Espèces cultivées 41
5.1.6.2 Calendrier cultural au niveau du périmètre
41
5.1.6.3 Niveau d'occupation des superficies par chaque
catégorie de culture 41
5.1.7 Calendrier d'irrigation 42
5.2 Mesures de débits au niveau des pompes et des
canaux primaires 43
5.2.1 Débit au niveau des pompes 43
5.2.2 Débits dans les canaux 45
5.3 Evaluation de l'efficience du système
d'irrigation 47
5.3.1 Evaluation de l'efficience du système de transport
47
5.3.2 Efficience d'application de l'eau d'irrigation 49
5.3.2.1 Calcul de la dose nette d'arrosage 49
5.3.2.2 Doses d'irrigations réellement fournies 50
5.3.2.3 Vitesse d'infiltration au niveau de la basse Plaine 50
5.3.2.4 Calcul de l'efficience d'application de l'eau à la
parcelle 51
5.3.3 Besoins en eau du périmètre 53
5.3.3.1 Calcul du débit fictif continu 53
5.3.3.2 Evaluation du débit nécessaire pour
l'arrosage des cultures pratiquées 54
5.3.3.3 Evaluation du débit disponible pour l'arrosage des
cultures sur le
périmètre 54
6 PROPOSITIONS 55
CONCLUSION 57
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 59
X
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Ordre de grandeur des superficies maximums des
bassins (m2) pour
différents types de sol, en fonction du débit
disponible (l/s) 6
Tableau 2 : Profondeur radiculaire maximale de certaines
cultures 13
Tableau 3 : Efficience d'irrigation d'après BRGM
cité par Dieuconserve, 2004 14
Tableau 4 : Taux d'infiltration en régime permanent
pour différent type de sol 17
Tableau 5 : Caractéristiques hydrodynamique de la nappe
phréatique 23
Tableau 6: Historique de quelques évènements
d'ordre climatique 35
Tableau 7 : Calendrier cultural de la basse Plaine des
Gonaïves 41
Tableau 8 : Débit des pompes desservant la zone IV de
la basse Plaine 44
Tableau 9 : Débits (l/s) mesurés au niveau de
certains canaux d'irrigations 45
Tableau 10 : Doses d'irrigation nette d'irrigation
nécessaire pour les cultures rencontrées
sur les parcelles étudiées 50
Tableau 11 : Efficience d'application de l'eau à la
parcelle 51
Tableau 12 : Débit fictif continu pour la zone de
l'étude (zone IV) 53
xi
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte de localisation de la zone de travail 19
Figure 2: Graphe des variations mensuelles des
précipitations 20
Figure 3 : Evapotranspiration potentielle ou de
référence (mm/jour) au niveau de la
basse Plaine 21
Figure 4 : Taux d'humidité de l'air a la plaine des
Gonaives 21
Figure 5 : Variations de températures en 0C
sur la basse Plaine des Gonaives 22
Figure 6 : Débit en m3/s des rivieres
alimentant la basse Plaine des Gonaives 23
Figure 7: Localisation de la zone de travail dans le bassin
versant de la rivière la Quinte
36
Figure 8 : Localisation des stations de pompages dans la zone
de travail 38
Figure 9 : Vue de deux portions de canal mal entretenu dans la
zone de travail 39
Figure 10 : Vue de deux portions de drains à Taras
(Zone IV) 39
Figure 11 : Organigramme de la structure de gestion de la
basse Plaine des Gonaïves 40
Figure 12 : Débits des pompes desservant la zone
d'étude 44
Figure 13: Evolution du débit (l/s) dans les canaux
pour différentes pompes de la zone
d'étude 46
Figure 14 : Efficience de transport dans le cas d'un canal
alimenté par la pompe 33 47
Figure 15 : Efficience de transport dans le cas d'un canal
alimenté par la pompe 11 47
Figure 16 : Efficience de transport dans le cas d'un canal
alimenté par la pompe 19 48
Figure 17 : Efficience de transport dans le cas d'un canal
alimenté par la pompe 34 48
Figure 18 : Efficience de transport dans le cas d'un canal
alimenté par la pompe 17 48
Figure 19 : Efficience et pertes d'eau sur le réseau de
transport de la basse Plaine des
Gonaïves 49
Figure 20: Courbe d'infiltration au niveau de la basse Plaine
des Gonaïves 51
LISTE DES SIGLES ET ACCRONYMES
AI : Association d'Irrigants
AIZ : Association d'Irrigants des Zones
BN : Besoin Net
BPG : Basse Plaine des Gonaïves
BV : Bassin Versant
CNIGS : Centre Nationale de l'Information
Géo-Spatial
CNSA : Conseil National de la Sécurité
Alimentaire
CP : Comité Pompe
DDAA : Direction Départementale de l'Agriculture de
l'Artibonite
DFC : Débit Fictif Continu
ETM : Evapotranspiration Maximale
ETP : Evapotranspiration Potentielle
ETR : Evapotranspiration Réelle
FAMV : Faculté d'Agronomie et de Médecine
Vétérinaire
FAO : Organisation de Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FASIPGO : Fédération des Associations
d'Irrigants de la Plaine des Gonaïves
GNR : Génie Rural
GPS : Global Positionning System
IHSI : Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique
LGL, SA : Lalonde, G et Letendre Société Anonyme
MARNDR : Ministère de l'Agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement Rural
MNT : Modèle Numérique de Terrain
OIM : Organisation Internationale pour la Migration
PVC : PolyVinylChloryde
RFU : Reserve Facilement Utilisable
RU : Reserve Utile
USAID : United States Agency International Development
USB : Universal Serial Bus
xiv
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Méthode de détermination de la pente
moyenne pour estimer a et n dans l'équation de Kostiakov
Annexe 2 : Doses nette d'arrosage pour certaines cultures dans la
plaine des Gonaïves. Annexe 3: Infilration dans les bassins pour les
différentes parcelles étudiées au niveau de la zone de
travail
Annexe 4 : Eau disponible et besoins en eau d'irrigation dans le
bassin versant de la rivière La Quinte.
Annexe 5: Devis estimatif pour la construction de 500
mètres linéaires (mL) de canal en maçonnerie pouvant
véhiculer un débit de 100 l/s environ.
Annexe 6 : Cartographie de la basse Plaine des Gonaïves
Annexe 7 : Carte des caractéristiques géologiques
du bassin versant de la rivière la Quinte
Annexe 8 : Carte des potentialités agricoles des sols du
bassin versant de la rivière la Quinte
Annexe 9 : Classe de pente et occupation de sol dans le bassin
versant de la Quinte Annexe 10: Deux pompes au niveau de la zone de travail
Annexe 11 : Vue du la récession de l'eau à
l'interieur des bassins
1
1 INTRODUCTION
1.1 Généralités
Selon Tiercelin (2006), l'irrigation est un apport d'eau
artificiel à une surface cultivée, avec pour seul objectif le
plus courant de compenser l'insuffisance des précipitations naturelles
vis-à-vis des besoins en eaux des plantes, dans le but
d'améliorer le rendement des cultures. De plus, elle donne aux
agriculteurs la possibilité de lever un certain nombre de contraintes,
dont celles liées aux aléas climatiques. Ceci, en favorisant la
régularisation de la production et l'amélioration de la
qualité des produits (Felix, 2013). L'agriculture irriguée doit
contribuer à la production de plus de nourriture pour répondre
à la croissance des besoins de l'homme, mais en utilisant moins d'eau et
moins de fond (Tiercelin, 2006).
Cependant, en Haïti, l'agriculture ne peut
répondre même à la satisfaction primaire de la population
malgré les périmètres d'irrigations qui s'étendent
sur près de 90 000 ha (Felix, 2013). Les efforts d'améliorations
de rendements des cultures ont donné très peu de résultats
quand on considère les rendements à l'hectare pour les
espèces cultivées comparées aux rendements de
référence. Ces écarts peuvent être dus à
l'irrégularité des pluies dans le temps, aux
phénomènes cycloniques, au manque de technicité de nos
agriculteurs dans la réalisation des activités agricoles et enfin
à l'inefficience de nos systèmes d'irrigations.
Selon CNSA (2012), la production agricole d'Haïti
représente environ 50 pour cent de l'offre alimentaire nationale. Les
aléas climatiques perturbent d'années en années cette
offre longtemps insuffisante pour répondre à la demande de la
population qui ne cesse pas de croitre. Suivant un extrait du document de la
politique d'irrigation 2012-2016 du MARNDR, l'agriculture irriguée en
Haïti fait face à un ensemble de problèmes aggravant une
fois de plus la vulnérabilité du secteur.
Ces problèmes concernent :
? Dégradation des bassins versants ;
? Insuffisance et dégradation des aménagements
hydro agricoles et autres infrastructures rurales ;
2
? Problèmes de gestion ;
? Faiblesse des institutions ;
? Insécurité de la tenure foncière ;
? Urbanisation accélérée des plaines
irriguées.
La basse Plaine des Gonaïves en est donc un exemple clair
témoignant ainsi ces
situations.
1.2 Problématique
La basse Plaine des Gonaïves bénéficie
d'une pluviométrie moyenne de 700 mm par an (Supreme, 2011). Le
système d'irrigation présent et les types de sols
rencontrés font de la région une zone agricole de grande
importance. Ainsi, en plus des précipitations naturelles, deux (2)
rivières (Quinte, Bayonnais) et trente-neuf (39) stations de pompages
desservent la basse Plaine. Ce qui fait de cette dernière un
périmètre irrigué dotant d'un système d'irrigation
gravitaire reposant sur les eaux de pompage et des eaux provenant des deux (2)
rivières. Compte tenu de la dégradation spectaculaire des bassins
versant et la faible pluviosité de la région, les rivières
ne sont représentées que par un petit courant d'eau durant
certaines périodes de l'année particulièrement de
Décembre-Janvier jusqu'à Mai-Juin (FAO, 1969). De plus, la
présence des sept (7) périmètres irrigués dans la
haute Plaine des Gonaïves et à Bassin Magnan sur plus de 2 000 ha
fait que, la plus grande part de l'eau provenant du bassin versant la
rivière la Quinte est exploitée en amont (AGROCONSULT-HAITI SA,
2009). Cette situation entrave ainsi la disponibilité de l'eau de
surface au niveau la basse Plaine. D'un autre côté, sur les
trente-neuf (39) stations de pompages présentes, certaines d'entre-elles
fonctionnent très mal ou ne fonctionnent presque plus (Corvil, 2004).
On assiste donc à des écarts
considérables entre le rendement réel et le rendement potentiel
des cultures, ces écarts peuvent être directement liés aux
difficultés d'accès à l'eau. Les rendements moyens pour
les cultures les plus pratiquées sur le périmètre varient
autour de 0.60 tonne/ha pour le maïs ; 0.70 tonne/ha pour le sorgho ; 0.48
à 0.70 tonne/ha pour le haricot ; 13.60 tonne/ha pour l'aubergine ; 12
tonne/ha pour la banane (AGROCONSULT-HAITI SA, 2009).
3
Toutes ces considérations nous laissent comprendre
combien l'eau est précieuse et rare sur le périmètre,
d'où la nécessité d'en faire une meilleure gestion. La
prédominance des canaux en terre battue sur les canaux en
maçonnerie, les canaux en béton non réparés et mal
entretenus sont entre autres, les facteurs les plus visibles pouvant
réduire l'efficience du système d'irrigation de la basse
Plaine.
Compte tenu du coût des ressources en eau pour la zone,
des problèmes d'indisponibilité de la ressource pour certaines
périodes de l'année engendrant finalement des chutes de rendement
des cultures, cette étude sur l'évaluation de l'efficience
technique du système d'irrigation se révèle importante.
1.3 Objectifs
Les objectifs de ce travail de recherches se
répartissent en un (1) objectif général et trois (3)
objectifs spécifiques.
1.3.1 Objectif général
Contribuer à une meilleure valorisation des ressources
en eau sur le périmètre de la basse Plaine des Gonaïves.
1.3.2 Objectifs spécifiques
? Faire une caractérisation physique du système
d'irrigation de la basse Plaine des Gonaïves ;
? Mesurer les débits au niveau des pompes et des canaux
primaires ;
? Évaluer l'efficience du système d'irrigation.
1.4 Hypothèse
Les pertes excessives d'eau au niveau de la basse Plaine des
Gonaïves sont l'une des causes de l'insuffisance de la ressource
nécessaire à la satisfaction des besoins en eau des cultures.
4
1.5 Intérêt de l'étude
Ce travail constitue une contribution pour
l'amélioration du rendement agricole dans la plaine des Gonaïves.
Une amélioration de l'efficience technique d'irrigation dans la zone
favoriserait non seulement l'amélioration du rendement des cultures,
mais elle faciliterait également le développement social
économique des agriculteurs de la basse Plaine.
1.6 Limites de l'étude
Le travail en question n'a pas été
réalisé sur tout le périmètre de la basse Plaine
des Gonaïves en raison des contraintes liées au temps. Le
diagnostic des stations de pompages présentes n'a pas été
non plus considéré. De plus, les expérimentations ont
été réalisées seulement pendant la saison
sèche.
5
2 RÉVUE DE LITTÉRATURE
2.1 Considérations générales sur
l'irrigation
L'irrigation est l'application d'eau, due à
l'intervention voulue de l'homme, sur des terres cultivées, dans le but
de satisfaire les besoins en eau des plantes, lorsque les précipitations
sont insuffisantes (Felix, 2013).
Les différentes techniques d'irrigation à la
parcelle ou techniques d'arrosage relèvent de trois modes principaux
d'irrigation.
? L'irrigation gravitaire ou irrigation de surface ;
? L'irrigation sous pression (par aspersion ou par micro
irrigation) ;
? L'irrigation de sub surface.
2.1.1 Irrigation gravitaire
L'irrigation de surface regroupe l'ensemble des techniques
d'arrosages dans lesquelles la répartition de l'eau à la parcelle
se fait entièrement à l'air libre par simple écoulement
à la surface du sol (Tiercelin, 2006).
Dans ce cas, la répartition de l'eau est assurée
grâce à la topographie du terrain et aux propriétés
hydriques du sol. Ces propriétés concernent le ruissellement ;
l'infiltration et la capillarité. Il existe diverses techniques
d'irrigations de surface. Les techniques utilisées sont fonctions de la
compétence des agriculteurs, des types de cultures pratiquées.
Ainsi, on trouve : l'irrigation en bassins ; l'irrigation par planches et
l'irrigation à la raie (ou sillon).
2.1.1.1 Irrigation en bassins
L'irrigation en bassin est la méthode d'irrigation la
plus connue, l'eau est apportée sous forme d'une nappe dans un bassin
(qui peut être cloisonné) aménagé sur un sol
nivelé de pente variant de 0,1 à 1 % ; elle est la plus simple de
toutes les méthodes d'irrigation.
Avec ce système, les digues sont construites autour de
ces surfaces, les transformant en bassins à l'intérieur
desquelles le plan d'eau peut être contrôlé. Les
6
bassins sont remplis jusqu'à la profondeur
désirée et l'eau s'infiltre ensuite dans le sol (Felix, 2013).
Selon Tiercelin (2006), l'irrigation par bassin est une
méthode où l'eau est appliquée sur une surface de pente
relativement nulle, et endiguée de façon à remplir d'eau,
et attendre par la suite que l'eau s'infiltre. La majeure partie de
l'infiltration se fera quand le bassin est rempli.
Principe
Cette méthode consiste à introduire rapidement
la dose d'arrosage à l'intérieur de planches horizontales
bordées par des diguettes et formant bassin de submersion. L'eau est
amenée aux bassins par un canal arroseur situé entre deux
séries de bassins adjacents. Le débit disponible est
déversé successivement dans les différents bassins par des
vannages disposés de part et d'autre du canal (René et al.,
2014).
Dimensionnement
Le temps de remplissage du bassin doit être suffisamment
faible par rapport à la durée totale de l'infiltration de la dose
pour obtenir une bonne uniformité de l'irrigation. La surface à
donner à chaque bassin est donc fonction du débit disponible et
de la perméabilité du terrain : D'après René et al.
(2014), elle peut varier de 7 m2 par l/s pour des sols sableux
à 70 m2 par l/s pour des sols argileux. Des
expérimentations in situ doivent être réalisées pour
chaque périmètre afin de déterminer les valeurs optimales
à retenir. Les études de la FAO en 1990 donnent un tableau
résumé de dimensionnement des bassins en fonction du débit
disponible et du type de sol (Tableau 1).
Tableau 1 : Ordre de grandeur des superficies maximums
des bassins (m2) pour différents types de sol, en fonction du
débit disponible (l/s)
Débit
disponible (l/s)
|
Sable
|
Limon sableux
|
Limon argileux
|
Argile
|
5
|
35
|
100
|
200
|
350
|
10
|
65
|
200
|
400
|
650
|
15
|
100
|
300
|
600
|
1000
|
30
|
200
|
600
|
1200
|
2000
|
60
|
400
|
1200
|
2400
|
4000
|
90
|
600
|
1800
|
3600
|
6000
|
Sources : (FAO, 1990)
7
2.1.1.2 Irrigation par planches
L'irrigation par planches, ou par calants, est une
méthode qui utilise deux (2) levées parallèles pour guider
une lame d'eau s'écoulant selon la pente. La planche peut avoir de 3
à 30 m de large et de 100 à 800 m de long (Felix, 2013).
Pour être plus efficace, elle nécessite un
débit relativement élevé, une pente modérée
et uniforme et une préparation soigneuse du sol.
2.1.1.3 Irrigation à la raie
Selon Felix (2013), la méthode d'irrigation à la
raie consiste à diriger l'eau dans de petits fossés
appelés raies qui sont aménagées selon la plus grande
pente ou transversalement à cette plus grande pente du terrain. L'eau
s'infiltre dans le plafond et les parois de la raie assurent l'humectation du
sol. Un planage soigneux, permettant l'obtention de pentes uniformes constitue
une exigence essentielle de la méthode.
2.1.2 Irrigation sous pression
Ce sont des techniques qui requièrent obligatoirement
une mise en pression préalable de l'eau. L'irrigation sous pression
concerne l'irrigation par aspersion et l'irrigation goutte à goutte.
2.1.2.1 Irrigation par aspersion
Selon Tiercelin (2006), en irrigation par aspersion, l'eau
parvient aux cultures d'une façon qui imite la chute naturelle des
pluies. Pour Felix (2013), elle est une méthode d'apport de l'eau
à une végétation en simulant l'effet des pluies naturelles
réparties uniformément.
À cette notion d'irrigation par aspersion, trois aspects
sont à considérer :
? la dispersion spatiale du liquide issu de l'arroseur ;
? l'uniformité de la distribution spatiale des hauteurs
d'eau résultant de l'utilisation de plusieurs arroseurs se recouvrant
mutuellement selon des positions déterminées ;
? le spectre des gouttes issues de l'arroseur pour éviter
l'effet splash.
8
L'objectif est que en tout point le sol reçoive la
même hauteur d'eau (pour autant que le sol soit homogène et la
distribution racinaire uniforme).
2.1.2.2 Irrigation au goutte à goutte ou micro
irrigation
Ces nouveaux systèmes développés dans les
zones arides afin d'économiser l'eau consistent à apporter, avec
un débit très faible de l'eau au niveau des racines à
partir d'un émetteur situé sur le sol (ou
légèrement en dessous). L'irrigation au goutte à goutte
consiste à amener l'eau sous pression dans un système de
canalisations, généralement en PVC. Cette eau est ensuite
distribuée en gouttes au champ par un grand nombre de goutteurs
répartis tout le long des rangées des plantations. La zone
humidifiée du sol est celle située au voisinage immédiat
des racines des plantes. Par conséquent, cette méthode
d'irrigation a un haut degré d'efficience de distribution d'eau.
2.2 Notion d'efficience
Le concept d'efficience dans un sens très large est
employé pour caractériser l'utilisation des ressources. On peut
dire qu'elle est donc un rapport au sujet des performances d'un processus
transformant un ensemble d'intrants en un ensemble d'output.
2.3 Performance d'irrigation
La performance est une notion relative consistant à
atteindre des objectifs donnés, en disposant des ressources
forcément limitées et dans un environnement soumis à des
changements (HANAFI, 2011).
Selon Tiercelin (2006), deux (2) principaux critères de
performances en irrigation peuvent être étudiés à
partir des observations aux champs.
? L'uniformité de distribution aussi dite
uniformité d'arrosage. Elle est définie par le rapport entre la
hauteur d'eau infiltrée moyenne sur le quart de la surface le moins
arrosée et la hauteur d'eau moyenne infiltrée sur l'ensemble du
champ ;
? L'efficience d'application, définie comme le rapport
entre la hauteur d'eau moyenne apportée dans l'épaisseur de sol
exploré par les racines et la hauteur d'eau moyenne appliquée au
champ ou dose d'arrosage.
9
L'uniformité de distribution dépend surtout des
paramètres caractéristiques du système d'irrigation tandis
que l'efficience d'application est généralement influencée
par la décision prise en termes de pilotage de l'irrigation (HANAFI,
2011).
2.3.1 Efficience technique d'un système
d'irrigation
Dans un cadre très large, l'efficience technique d'un
système est définie comme étant le niveau maximum de
produit (output) que peut fournir le système en utilisant une
quantité déterminée de facteurs de production (input)
(HARBOUZE, 2009). A l'inverse, on peut dire que l'inefficience technique
correspond à une production insuffisante par rapport à ce qui est
techniquement possible avec un niveau de facteurs de production
utilisé.
Parlant d'efficience technique d'un système
d'irrigation, les évaluations nécessaires doivent se faire
à trois niveaux : évaluation de l'efficience agronomique ;
évaluation de l'efficience hydraulique de l'utilisation des ressources
en eau et l'évaluation de l'efficience économique du
système (HANAFI, 2011). A un niveau plus restreint, on peut
étudier l'efficience technique d'un système d'irrigation en
mettant l'accent tout simplement sur l'évaluation de l'efficience
hydraulique du système. L'efficience du système d'irrigation,
dans ce cas, varie suivant la méthode d'irrigation utilisée
(goutte à goutte, aspersion ou gravitaire) et suivant le niveau de
compétence de l'agriculteur. Selon Kebreau (1987), l'efficience d'un
système d'irrigation est définie comme étant le rapport
entre les quantités d'eau effectivement utilisées par les
cultures et les quantités totales fournies à la source
d'approvisionnement.
L'équation simplifiée du bilan hydrique
s'écrit donc :
Pluie + Irrigation = Evapotranspiration +
Perte
Cette équation permet d'évaluer l'efficience de
la technique d'irrigation (efficience hydraulique) pratiquée dans le cas
de l'irrigation gravitaire (Salah, 2007).
2.3.1.1 Expression mathématique de l'efficience
du système d'irrigation
Selon Kebreau (1987), l'efficience d'un système
d'irrigation s'exprime mathématiquement en combinant l'efficience de
conduction, l'efficience de distribution et l'efficience d'application.
10
E = Ec*Ed*Ea Avec E : efficience
technique du système d'irrigation ; Ec : efficience de
conduction du système d'irrigation ; Ed : efficience de distribution du
système d'irrigation ; Ea : efficience d'application du
système d'irrigation.
2.3.1.2 Efficience de conduction
C'est le rendement de l'eau dans le réseau de conduction
c'est-à-dire, de la source d'approvisionnement jusqu'au réseau de
distribution (Kebreau, 1987).
Elle est ainsi définie :
Ec = ???? + ????
???? + ????
Avec :
vc : volume d'eau prélevée à la
source d'approvisionnement en m3 ; vd : volume d'eau
délivrée au réseau de distribution en m3 ;
v1 : apport d'eau par d'autres sources en m3 ;
v2 : volume d'eau utilisée autrement que pour
l'irrigation à partir du réseau de conduction.
2.3.1.3 Efficience de distribution
C'est l'efficience de l'eau d'irrigation dans le
sous-système de distribution qui prend l'eau du système de
conduction pour la délivrer aux parcelles (Kebreau, 1987). Elle est
calculée par la relation suivante :
???? + ????
Ed =
????
Avec :
Vd : Volume d'eau
délivrée au système de distribution en m3 ; vf
: Volume d'eau fournie au champs en m3 ;
v3 : Volume d'eau utilisée autrement que pour
l'irrigation à partir du système de distribution
m3.
En faisant la combinaison entre l'efficience de conduction
Ec et l'efficience de distribution Ed, on obtient l'efficience de
transport que l'on note Et = Ec * Ed (ibid).
11
2.3.1.3.1 Procédés de calcul de
l'efficience de transport d'un système d'irrigation
Une façon d'évaluer l'efficience de transport
d'un système d'irrigation est d'évaluer le volume d'eau
délivrée en tête du réseau d'irrigation et puis la
quantité qui arrive à l'entrée des parcelles à
irriguer. Le rapport entre ces deux quantités est traduit par
l'expression suivante :
????
Et =
????
Avec :
Vf : Volume d'eau fournie au champ en m3 ;
Vc : Volume d'eau prélevée à la
source d'approvisionnement en m3.
2.3.1.3.2 Procédés de calcul de
l'efficience d'application d'un système d'irrigation
L'efficience d'application Ea est le rapport entre
la quantité d'eau nécessaire pour maintenir l'humidité du
sol au niveau requis par la culture et celle fournie effectivement à
l'entrée du champ. Cette relation s'exprime par :
????
????
Ea =
Avec :
Vf : Volume d'eau fournie au champ en m3 ;
Vn : Volume d'eau nécessaire pour maintenir
l'humidité du sol au niveau requis par la culture.
De manière pratique, le niveau d'humidité requis
par la culture correspond à la quantité maximale d'eau que le sol
peut retenir. Elle est aussi appelée capacité au champ.
Selon les études de la FAO (1990), on peut
évaluer l'efficience d'application de l'eau à la parcelle en
tenant compte du temps d'avancement et du temps de recul du front d'eau sur la
parcelle à irriguer. Cette méthode est applicable uniquement pour
l'irrigation par bassin et à la raie (par sillon).
Temps d'avancement
Le temps d'avancement décrit le temps
écoulé après avoir lâché l'eau à
l'entrée du bassin ou de la raie.
12
Temps de recul
C'est le temps que prend le front d'eau pour être
complètement infiltrée après avoir coupé
l'alimentation à l'entrée du bassin ou de la raie.
*100
Dans ce cas, l'efficience d'application de l'eau à la
parcelle se calcul par la relation : Ea = Valeur moyenne de la
dose d'irrigation réellement fournie (mm) Besoins en eau nets
ou dose d'arrosage nette en (mm)
2.3.1.1 L'uniformité de distribution
L'uniformité de distribution traduite par
l'uniformité de l'arrosage (UD), en irrigation de surface est
définie par le rapport de la hauteur d'eau moyenne infiltrée sur
le quart le moins arrosé de la placette de mesure (Zlq)
à la hauteur d'eau moyenne infiltrée sur l'ensemble de la
placette (Zav) (HANAFI, 2011). Si Zlq est remplacée par la
hauteur d'eau minimale, DU devient un indicateur d`uniformité de
distribution absolu (DUsbs).
Zav
Et on note : UD = 100* Zlq
2.3.1.2 Efficience de réquisition
Communément appelée efficience de stockage, elle
est le rapport entre la hauteur d'eau ajoutée à la zone
rhizosphérique du végétal et la hauteur d'eau
nécessaire pour satisfaire les strictes besoins des plantes. On
évalue cette efficience surtout quand la hauteur d'eau apportée
est inférieure à la hauteur nécessaire pour maintenir
l'humidité du sol au niveau requis par la culture.
2.3.2 Procédés de calcul de l'efficience
globale d'un système d'irrigation
L'efficience globale, dans un sens très large traduit
le pourcentage du volume d'eau livré à la tête du
réseau qui est stockée dans la zone racinaire des plantes
cultivées pour être utilisé par la suite. Elle se calcul
par les relations suivantes :
E=v n
Vi
Vn : Volume d'eau nécessaire pour maintenir
l'humidité du sol au niveau requis par la culture
V1 : Volume d'eau fourni à partir de la tête du
réseau d'irrigation.
13
Une autre façon d'évaluer l'efficience globale
est d'établir la relation entre l'efficience de transport et
l'efficience d'application de l'eau à la parcelle. Cette relation
s'écrit ainsi :
E = Et*Ea
Avec
E : efficience technique ;
Et : Efficience de transport ;
Ea : Efficience d'application de l'eau à la
parcelle.
L'efficience de l'irrigation à la parcelle est une
fonction de la profondeur
moyenne d'enracinement des cultures pratiquées. Le
Tableau 2 donne la profondeur
radiculaire moyenne de certaines cultures.
Tableau 2 : Profondeur radiculaire maximale de
certaines cultures
Cultures Profondeur de la zone radiculaire
(m)
Maïs 1.20 à 1.50
Sorgho 1.20
Céréales à petit grains 1.20
Haricot 0.9
Melons 1.20 à 1.50
Tomate 0.5 à 0.7
Oignons 0.3 à 0.5
Carotte 0.5 à 1
Canne à sucre 1.2 à 2
Tiré de Kebreau (1987)
L'efficience de l'irrigation est un paramètre
clé à prendre en compte pour juger de la performance d'un
système d'irrigation. Le tableau suivant présente les
différentes valeurs de l'efficience d'irrigation en Haïti suivant
que le périmètre soit réhabilité ou non.
14
Tableau 3 : Efficience d'irrigation d'après BRGM
cité par Dieuconserve, 2004
|
Périmètre d'Arcahaie
|
Etude de BRGM et al.
|
Réseau non réhabilité
|
Réseau réhabilité
|
Avant
Réhabilitation
|
Après
réhabilitation
|
Prise
|
0.95
|
1.00
|
-
|
-
|
Canal primaire/Secondaire
|
0.70
|
0.90
|
0.85
|
0.90
|
Canal tertiaire
|
0.70
|
0.70
|
0.75
|
0.85
|
Parcelle
|
0.40 à 0.80
|
0.60 à 0.80
|
0.70
|
0.75
|
Efficience globale
|
0.21. à 0.42
|
0.38 à 0.50
|
0.45
|
0.57
|
Tiré de Dieuconserve (2004)
|
|
|
|
|
2.3.2.1 Quantité d'eau fournie à
l'entrée de la parcelle
Cette quantité d'eau délivrée dans le canal
d'amenée en tête d'une parcelle par unité de temps est
appelé débit et peut être mesurée par la
méthode vitesse section. Cette méthode est lente et exige deux
processus pour la réalisation.
a) La détermination de la vitesse de l'eau dans le canal
;
b) La mesure de la section du canal.
Le débit est donné par la formule
générale
Q = S*V
Avec :
Q : Débit dans le canal, en m3/s ;
S : section du canal, en m2 ;
V : vitesse de l'eau dans le canal, en m/s.
Généralement, les mesures de vitesse sont
effectuées en utilisant soit un moulinet, un
flotteur, un colorant ou un pendule de Castelli (Kebreau,
1987)
2.3.2.2 Contenu d'humidité du sol
Plusieurs méthodes sont utilisées pour mesurer
l'humidité contenue dans le sol. L'humidité disponible totale du
sol représente l'humidité qui peut être accumulé
dans le sol pour être ultérieurement utilisée par les
plantes. Elle est égale à la différence entre la
15
capacité au champ et le point de flétrissement.
Les différentes méthodes couramment utilisées pour
calculer l'humidité sont :
· la méthode gravimétrique ;
· les tensiomètres ;
· la résistance électrique
(conductivité électrique) ;
· l'aspersion de neutrons ;
· le test au toucher.
La quantité d'eau utile du sol peut être
exprimée par rapport au poids du sol sec, en pourcentage de volume ou
sous forme de profondeur. Ces trois paramètres, selon Kebreau (1987),
sont liés entre eux par les relations suivantes :
???? = ???? * ????
D = ????*????
??????
En combinant les deux dernières équations, on
trouve :
D = ????*?? ??
?????? * ????
Avec :
Es : Eau utile par rapport au poids du sol sec en
pourcentage ;
Ev : Eau utile par rapport au volume du sol en place
en pourcentage ;
da : densité apparente du sol ;
Pu : profondeur utile du sol considéré
;
D : eau utile du sol exprimée en hauteur d'eau.
Étant donné que Es, Ev,
da sont des quantités adimensionnelles, la dimension de
Pu (m,
cm ou mm) sera celle de D.
2.3.2.3 Dose d'arrosage nécessaire
La dose d'arrosage c'est la quantité d'eau
apportée par irrigation pour satisfaire les besoins en eau des cultures
en fonction des plantes et des pratiques d'irrigations adoptées
(Guillaume, 2013). Elle est fonction également :
· du type de sol ;
· de la teneur en eau utile ;
· de la profondeur d'enracinement ;
16
? de la vitesse maximale d'infiltration de l'eau dans le sol
;
? du pourcentage de tarissement initial du sol (q
initiale).
Lorsqu'on irrigue une parcelle cultivée, il est
très important de se soucier des limites de rétention en eau du
sol ainsi que les stades critiques de déficit hydrique. Ainsi, il est
fortement déconseillé de laisser le sol cultivé atteindre
ou dépasser les limites du point de flétrissement permanent, un
tel cas pourrait provoquer des chutes considérables de rendement de la
culture en question. Le mieux, c'est d'arroser de telle manière que le
sol se trouve toujours dans les limites comprises entre le point de
flétrissement temporaire et la capacité de rétention
maximale de l'eau appelé encore (Capacité au champ).
2.3.2.4 Infiltration de l'eau dans le sol
L'infiltration est traduite par la vitesse avec laquelle
l'eau entre dans le sol, on parle du taux d'infiltration. D'après la FAO
(1990), le taux d'infiltration exprime généralement la hauteur
d'eau (en mm) qui s'infiltre dans le sol en une heure. Il est fonction de la
texture du sol (c'est-à-dire, des dimensions des particules) et de la
structure du sol (arrangement des particules) (Tableau 4).
Plusieurs modèles sont utilisés pour exprimer le
taux d'infiltration de l'eau dans le sol.
Parmi ce, on a
? Le modèle de Green et Ampt (1911) ;
? Le modèle de Philip (1957) ;
? Le modèle de Kostiakov.
Le modèle de Kostiakov permet d'exprimer
expérimentalement le taux d'infiltration (en
mm/h) à partir de de la relation I =
a*n*t(n-1). La hauteur d'eau cumulative est obtenue
en utilisant l'équation suivante donnée par la
relation :
Z = a*tn.
Z (mm) : Infiltration cumulée en un période de
temps donnée ;
a : Coefficient pour des conditions de sol données ;
n : Constante pour un taux d'humidité donné
(positif et inferieur à l'unité).
17
Tableau 4 : Taux d'infiltration en régime
permanent pour différent type de sol
Type de sol
|
Taux d'infiltration en régime permanent
(mm/heure)
|
Sable
|
Moins que 30
|
Limon sableux
|
20
|
- 30
|
Limon
|
10
|
- 20
|
Limon argileux
|
5
|
- 10
|
Argile
|
1
|
- 5
|
|
Sources : FAO (1990)
18
3 PRÉSENTATION DE LA ZONE DE TRAVAIL
Ce chapitre consiste à présenter les
différents éléments qui ont façonné
l'état actuel de la zone d'étude. Ces éléments
concernent le milieu physique et le milieu socio-économique du
périmètre.
3.1 Milieu physique
L'étude du milieu physique de la zone de travail prend
en compte la localisation du périmètre et l'étude des
paramètres climatiques caractérisant la zone.
3.1.1 Localisation
La basse Plaine des Gonaïves fait partie de la
première section Pontamarin de la commune des Gonaïves et fait
approximativement une superficie de 2400 ha (DDA-A, 2008). Elle est
située à environ cinq (5) mètres d'altitude entre la
latitude 19o25 Nord et longitude 72o38 Ouest. Repartie en
quatre (4) grandes zones agricoles, la basse Plaine compte trente-six (36)
localités dont, on a :
V' Zone I : Desronville, Chatelain, Marotte, Bigot, Georges,
Pont Gaudin, Granmont, Terre salée, Valmir, Descahos, Deruisso, Trou
coucou ;
V' Zone II : Caillon, Reverdure, Dolant, Bois marchand ;
V' Zone III : Des fontaines, Bellanger, Souvenance, Descorde,
Letirho nord, Cadette ;
V' Zone IV : Rofilier, Dame soupi, Bassin Dessource, Letirho,
Brunette, Mandrin, Guymbi, Dessource Bellance, Tarasse, Cocherelle, Bongris,
Trois pont, Sablière.
La zone IV, zone étudiée, elle fait une
superficie de 600 ha, soit 25 % de la superficie totale du
périmètre. La carte ci-dessous sa localisation dans la commune
des Gonaives.
Le climat est un élément important à
prendre en compte en agriculture. Ses principaux facteurs sont : la
température ; l'insolation ; la pluviométrie ; la pression
19
Figure 1 : Carte de localisation de la zone de
travail dans la commune des Gonaïves 3.1.2 Pédologie de la basse
Plaine des Gonaïves
Le territoire du haut bassin versant de la rivière la
Quinte est dominé par du calcaire karstifié et du basalte et on
rencontre également d'autres type de roches tel que : les
andésites ; les rhodites et les diorites. La partie aval du bassin
versant, particulièrement la basse Plaine des Gonaïves est
caractérisée surtout par des alluvions et des matériaux
détritiques en provenance du haut bassin versant (AGROCONSULT-HAITI SA,
2009). Ce qui confère à la zone une très bonne
potentialité agricole avec une prédominance de terre
argileuse.
3.1.3 Climat
20
atmosphérique ; l'humidité de
l'atmosphère ; la vitesse et la direction du vent ; l'évaporation
etc...
Ces éléments interviennent chacun à des
degrés différents dans les transformations qui se
succèdent dans la vie de la plante.
3.1.3.1 Pluviométrie
La basse Plaine des Gonaïves est une zone de très
faible pluviosité avec une distribution irrégulière le
long de l'année. Elle possède une pluviométrie moyenne
autour de 700 mm par année (Supreme, 2011). Deux (2) grandes saisons
prédominent. La première allant de mi-mai jusqu'à fin
octobre avec la plus grande part des précipitations annuelles et une
saison sèche allant de novembre à mi-mai avec des
précipitations très peu signifiantes. La figure 2 présente
la distribution mensuelle des pluies le long de l'année.
120
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
100
80
60
40
20
0
Source : FAO, cité par CORVIL (2004)
Figure 2: Graphe des variations mensuelles des
précipitations
3.1.3.2 Evapotranspiration
L'évapotranspiration est un paramètre
extrêmement important dans le domaine agricole car elle permet
d'approcher la question de déficit hydrique. Au niveau de la plaine des
Gonaïves, l'évapotranspiration moyenne journalière est
située autour de 4.69 mm avec des pics observés entre le mois
d'avril et le mois de septembre. La Figure 3 nous présente
l'évapotranspiration potentielle journalière moyenne pour les
différents mois de l'année au niveau de la basse Plaine des
Gonaïves.
21
6
4
2
0
Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Juin Juil. Aout Sep Oct. Nov.
Déc.
Source : FAO, cité par CORVIL en 2004
Figure 3 : Evapotranspiration potentielle (mm/jour) au
niveau de la basse Plaine
3.1.3.3 Humidité atmosphérique
L'humidité atmosphérique décrit la
teneur en eau de l'atmosphère. L'atmosphère contient toujours une
certaine quantité d'eau sous forme de vapeur, sa concentration maximale
est fonction de la température. Au niveau de la zone de l'étude,
les variations minimales du taux d'humidité de l'air se rencontrent au
cours des mois d'Avril, Mai et Juin. Les valeurs maximales se rencontrent
à partir du mois de Juillet jusqu'au mois de Mars. Elle est
représentée par la (Figure 4).
76
74
72
70
68
66
64
62
Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Juin Juil. Aout Sep Oct. Nov.
Déc.
Source : FAO, cité par CORVIL en 2004
Figure 4 : Taux d'humidité de l'air à la
plaine des Gonaives
3.1.3.4 Température
La température a une influence majeure sur le
végétal puisqu'il peut conditionner la vitesse de croissance
ainsi que les seuils de végétation des plantes. Les pics de
températures pour la basse Plaine se trouvent ordinairement entre le
mois de juin et
22
octobre et les valeurs atteignent parfois plus de
350C. La Figure 5 présente les variations mensuelles des
valeurs extrêmes (températures minimales et maximales).
40
30
20
10
0
Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Juin Juil. Aout Sep Oct. Nov.
Déc.
T max T min
Source : FAO, cité par CORVIL en 2004
Figure 5 : Variations de températures en
0C sur la basse Plaine des Gonaives
3.1.4 Ressources en eau
Les ressources en eau disponible au niveau de la basse Plaine
des Gonaïves sont constituées des eaux de surface (Rivières)
et des eaux souterraines (nappe phréatique).
3.1.4.1 Eaux de surface
Deux (2) rivières traversent la basse Plaine, ce sont
la rivière Quinte et la Rivière Bayonnais. En période de
sécheresse, elles présentent un débit très faible
qui peut aller même au tarissement. Depuis les années 1780, le
débit de la Quinte était à peine suffisant pour
l'irrigation des trois (3) sucreries que comptait la plaine de Gonaïves
(HILAIRE, 1995). Cette dernière est dominée par le sous bassin
versant de la rivière la Quinte et le sous bassin versant de la
rivière Bayonnais. De nos jours, le système irrigation est
alimenté par de l'eau provenant des deux rivières
précitées en plus des ressources en eaux souterraines
exploitées par les stations de pompages. La Figure 6 donne les
débits moyens de ces deux rivières en (m3/s) pour les
différents mois de l'année. La moyenne annuelle des débits
pour les rivières Quinte et Bayonnais tourne respectivement autour de
1.92 et 1.28 m3/s avec des pics remarqués entre les mois de
Mai et Octobre.
23
Janv.
|
Fév.
|
Mar.
|
Avr.
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Aout
|
Sep
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
|
Quinte
Bayonnais 0.55
1.12 1.08 1.12 1.48 2.43 2.83 2.35 2.18 2.48 2.44 2.05 1.48
0.54 0.6 0.95 1.82 2.16 1.62 1.52 1.86 1.73 1.27 0.74
Sources : LGL, SA, cité par DDA-A, 2008.
Figure 6 : Débit en m3/s des rivieres
alimentant la basse Plaine des Gonaives
3.1.4.2 Eaux souterraines
Les eaux de la nappe phréatique de la basse Plaine des
Gonaïves sont exploitées principalement pour l'irrigation. Une
partie de cette eau est également utilisée pour l'alimentation
quotidienne des ménages à partir des pompes à bras
installées sur le périmètre. Le Tableau 5 présente
les caractéristiques hydrodynamiques de la nappe.
Tableau 5 : Caractéristiques hydrodynamique de la
nappe phréatique
Description Valeur
Eau disponible à long terme 600 à
2 180 l/s
Reserve à long terme 73 à 170*106
m3
Prélèvement à long terme
271*106 m3/an
Débit rentrant 930 l/s
Débit sortant 978 l/s
Limites de prélèvement 1000
l/s
Tiré de EUROCONSULT (1987), cité par Corvil (2004)
3.2 Milieu Socio-économique
L'étude du milieu socio-économique prend en
compte les aspects suivants qui sont la démographie, l'éducation,
la santé et les activités commerciales de la zone
d'étude.
Au niveau de la basse Plaine des Gonaïves, on rencontre
quelques points de ventes de produits alimentaires en détail un peu
partout. Mais l'activité commerciale la
24
3.2.1 Démographie
Selon les données de l'IHSI (2007), la section de Pont
Tamarin possède une population de 142 631 habitants dont 118 356
habitent le milieu urbain et 24 275 dans le milieu rural. Après la ville
des Gonaïves, c'est la basse Plaine qui occupe la plus grande part de
l'ensemble de la première section en termes de superficie et constitue
ainsi le milieu rural. Depuis ces dernières années, le
phénomène d'urbanisation de la basse Plaine s'intensifie avec une
vitesse sans précédente, ce qui a pour conséquence directe
sur le périmètre : la réduction des espaces cultivables et
l'augmentation de la pression sur les ressources en eau disponible du
périmètre.
3.2.2 Éducation
Au niveau de la basse Plaine des Gonaïves, on compte une
vingtaine d'écoles primaires et 4 écoles secondaires. Il n'y a
pas de centres de formations professionnelles ou universitaires. Par contre,
les enfants de la zone s'en vont vers la ville des Gonaïves ou des autres
grandes villes pour la recherche du pain de l'instruction une fois
terminé avec l'étude classique. D'autres dont leurs parents n'ont
pas assez de moyen ou de volonté restent dans la zone tout le long de
l'année et participe dans les activités agricoles à titre
de main d'oeuvre familiale.
3.2.3 Aspect sanitaire
Sur le plan sanitaire, la basse Plaine n'a que deux centres
de santé dont celui de Taras (Eben-Ezer) et celui de Pont Gaudin (Centre
de santé de Pont Gaudin). Tout dépend de la gravité du cas
de maladie ou des moyens économiques des patients, on pourrait se
référer vers d'autres centres hospitaliers de la Ville des
Gonaïves ou d'autres communes du pays.
3.2.4 Activités commerciales.
25
plus courante, c'est la vente des produits agricoles lors des
récoltes. Les centres commerciaux les plus proches sont :
? Trois (3) marchés communaux : le marché des
Gonaïves (fonctionne tous les jours de la semaine), le marché de
l'Estère et celui de marché de Pont sondé qui fonctionne
deux fois par semaine ;
? Un (1) marché local : le marché de Poteau
(fonctionne deux (2) fois par semaine)
? Des points de ventes temporaires sur la basse Plaine qui
fonctionnent uniquement lors des périodes de récoltes.
Les produits des récoltes de la basse Plaine sont par
contre destinés à la consommation nationale.
26
4 MÉTHODOLOGIE
Pour atteindre les objectifs fixés, on a
développé une méthodologie assez simple à travers
laquelle un ensemble de matériels ont été utilisés.
Ce présent chapitre fait état des différents
matériels qui ont été utilisés et la méthode
appliquée.
4.1 Matériels utilisés
L'ensemble des matériels utilisés dans le cadre de
ce travail sont de deux (2) groupes. Ce sont les matériels de bureau et
les matériels de terrain.
4.1.1 Matériels de bureau
· Fond topographique ;
Il a été utilisé afin d'avoir la
configuration topographique de la zone de travail et pour mieux se
repérer sur le terrain.
· Modèle numérique de terrain (MNT)
de la commune des Gonaïves ;
Il a été utilisé pour étudier les
différents paramètres liés à la configuration
topographique de la basse Plaine.
· Orthophotos de la basse Plaine des Gonaïves
; Ils ont été utilisés pour avoir une vue globale
de zone.
· Clé USB (jump) et ordinateur portatif
(laptop).
Ces matériels ont été utilisés pour
le stockage des données et la préparation du document final.
4.1.2 Matériels de terrain
· GPS ;
Le GPS (Global Positioning System) a été
utilisé pour prendre les coordonnées géographiques des
pompes, des ouvrages de prises sur les rivières et pour la
délimitation de la zone de travail.
· Ruban métrique ;
Le ruban métrique a été utilisé pour
mesurer la longueur des canaux et déterminer les distances sur
lesquelles on doit faire les mesures de débit.
27
· Chronomètre ;
Le chronomètre a été utilisé pour la
mesure du temps.
· Règle graduée ;
La règle graduée a été
utilisé pour mesurer les hauteurs d'eau dans les canaux ainsi que les
variations des hauteurs d'eau dans la réalisation du test
d'infiltration.
· Seau de 20 litres ;
Le seau a été utilisé pour la prise des
volumes d'eau.
· Cahier de notes ;
Le cahier de notes comme son nom l'indique a
été utilisé pour la prises des notes et les informations
jugées nécessaires.
· Piquets en bois ;
Les piquets ont été utilisés pour
identifier les distances régulières dans la détermination
des temps de progression et de recul des fronts d'eau au niveau des bassins
lors de l'étude de l'efficience d'application.
· Infiltromètre à anneau double et
ses accessoires ; Utilisés pour l'évaluation du taux
d'infiltration.
· Caméra numérique.
La caméra numérique a été
utilisée pour la prise des photos.
4.2 Paramètres étudiés et
méthode
La méthode de travail résume l'ensemble des
activités et les étapes suivies pour la réalisation de
l'étude dans le but d'atteindre les différents objectifs
visés.
4.2.1 Caractérisation physique du système
d'irrigation
La caractérisation physique du système
d'irrigation de la basse Plaine des Gonaïves passe obligatoirement par la
caractérisation de son bassin versant, des infrastructures physiques, de
la structure de gestion et du système de production. Pour y parvenir :
des recherches bibliographiques ; des visites de reconnaissances et une
enquête de terrain ont été menées.
28
Lors des enquêtes, un échantillon de dix (10)
agriculteurs jugé représentatif par rapport aux types
informations recherchées a été choisi. Le choix des
enquêtés se fait suivant que l'agriculteur possède ou pas,
au moins une parcelle irriguée dans la zone de l'étude.
4.2.1.1 Le bassin versant
A ce niveau, on s'intéressait à:
· décrire le bassin versant de la rivière
Quinte ;
· faire un historique des dégâts et des crues
récemment enregistrés ;
· présenter les zones à haut risque ainsi que
les types de risque ;
· présenter les actions déjà
entreprises au niveau du bassin versant et du périmètre.
4.2.1.2 Les infrastructures physiques
A ce niveau, les ouvrages de prise et de mobilisation d'eau
ainsi que les ouvrages ponctuels ont été présentés
et décrits.
4.2.1.3 La structure de gestion
La structure de gestion du périmètre a
été étudiée en utilisant les résultats des
enquêtes pour établir les relations entre les différents
acteurs qui interviennent dans la gestion du système.
4.2.1.4 Le système de production
L'étude du système de production de la basse
Plaine des Gonaïves concerne :
· Les espèces cultivées (arboricoles et
saisonnières) ;
· Les associations culturales ;
· Le calendrier cultural et les itinéraires
techniques pratiqués ;
· Le niveau d'occupation des superficies par chaque
catégorie de culture ;
· Le rendement des cultures ;
· L'élevage sur le périmètre
irrigué.
29
4.2.2 Débits au niveau des pompes et des canaux
Les mesures de débits au niveau des pompes et des canaux
sont nécessaires pour pouvoir se renseigner sur la quantité d'eau
disponible sur le périmètre.
4.2.2.1 Mesure du débit au niveau des pompes
Le débit des cours d'eau a été
évalué à partir des données recueillies à
travers des rapports et des mémoires de fin d'études
réalisés sur la basse Plaine des Gonaïves. Le débit
des pompes de son côté a été évalué
sur le terrain par la méthode volumétrique.
Cette méthode consiste à mesurer le débit
de la pompe à l'aide d'un récipient suffisamment grand de
dimensions connues et d'un chronomètre pour évaluer la
durée de remplissage du récipient. Le débit a
été obtenu en faisant le rapport entre le volume d'eau retenu et
le temps de remplissage du récipient.
4.2.2.2 Débit au niveau des canaux
Le débit dans les canaux varie suivant la distance de
la station de mesure par rapport à la pompe. Pour évaluer la
variation du débit le long des canaux de distribution, on a d'abord
mesuré le débit au niveau des pompes puis, sur des intervalles
réguliers de 100 m le long du canal sous étude, on procède
à d'autres mesures de débit. Étant donné que la
majorité des canaux sont en terre battue et ne possédant pas
ainsi de forme régulière, pour avoir une meilleure approximation
des débits, la méthode suivante a été
adoptée :
1. Choix d'une section d'écoulement dans le canal
relativement droite ;
2. Choix d'un tronçon de 3 à 5 mètres de
long à travers la section d'écoulement choisie ;
3. Utilisation d'un objet flottant et d'un chronomètre
pour évaluer la vitesse du courant d'eau dans le canal sur la longueur
du tronçon choisi ;
4. Pour la détermination de la section transversale,
on a fait des mesures de profondeur d'eau sur des intervalles réguliers
de dix (10) cm le long de la largeur du tirant d'eau ;
5. Par intégration successive à l'aide du
papier millimétré, on calcul les sections ;
1. On a noté la date de plantation de la culture ainsi que
la date du jour de réalisation de l'expérience ;
30
6. Le débit est obtenu en faisant le produit de la
vitesse du courant d'eau par la section transversale du canal.
4.2.3 Efficience du système d'irrigation
L'efficience de l'irrigation sur la basse Plaine a
été évaluée en étudiant de facon distincte
l'efficience du système de transport et l'efficience d'application de
l'eau à la parcelle. Dans le cadre de cette étude, on assimile
l'efficience du système de transport à l'efficience de
distributition de l'eau qui elle-même prend en compte toutes les formes
de pertes existantes sur le reseau de transport.
4.2.3.1 Efficience de distribution
L'efficience de distribution décrit non seulement le
rendement de distribution de l'eau au niveau des canaux de transport, mais
également le rendement de la distribution de l'eau au niveau des
ouvrages ponctuels comme les vannes et autres. Elle tient compte de la
quantité d'eau qui arrive effectivement à destination
après la déduction des pertes sur le réseau de transport.
Pour une meilleure estimation de cette efficience, on a évalué la
distribution de l'eau sur des tronçons de canal pris à des
intervalles réguliers de cent (100) mètres sans tenir compte de
façon particulière des pertes au niveau des ouvrages ponctuels.
Cinq (5) pompes ont été choisies dans la zone de travail pour
mener l'étude.
4.2.3.2 Efficience d'application d'eau
L'efficience d'application de l'eau à la parcelle prend
en compte les besoins en eau des cultures, (c'est-à-dire de la dose
nette d'arrosage), la vitesse d'infiltration de l'eau et des temps de
progression et de recul des fronts d'eau.
Pour avoir une meilleure approximation de l'efficience
d'application de l'eau au niveau de la basse Plaine, on a identifié dix
(10) parcelles dont six (6) sont emblavées d'haricot, trois (3)
d'aubergines et une autre de sorgho semées toutes à des dates
différentes.
Démarches
L'uniformité de distribution traduite par
l'uniformité de l'arrosage, en irrigation de surface est définie
par le rapport de la hauteur d'eau moyenne infiltrée sur le quart le
31
2. On a pris les dimensions (longueurs et largeurs) des bassins
;
3. On a placé des piquets à des intervalles
réguliers distancés de deux (2) mètres, puis on reporte
les distances entre les piquets sur une feuille de mesure ;
4. L'irrigation a commencé au niveau du bassin choisi
de la parcelle de l'agriculteur à partir du piquet portant le
numéro 1;
5. On a noté l'heure (h : mn : s) d'entrée de
l'eau au niveau du bassin puis le temps écoulé chaque fois que le
front d'eau parvient à chacun des piquets, c'est le temps de progression
du front d'eau ;
6. On a calculé temps écoulé chaque fois
que l'eau se trouvant entre deux (2) piquets en bois s'infiltre dans le sol,
jusqu'à ce que l'eau qui se trouve entre tous les piquets s'infiltre, on
parle dans ce cas de temps de recul du front d'eau ;
7. Le temps de contact pour chaque mini bassin limité
par des piquets en bois a été obtenu en faisant différence
entre le temps de progression et de recul des fronts d'eau ;
8. La dose d'arrosage fournie à chaque mini bassin
délimité par deux (2) piquets a été calculée
en multipliant le temps de contact de l'eau avec le mini-bassin par la vitesse
d'infiltration moyenne de la basse Plaine de Gonaïves.
En effectuant ces mesures, trois (3) cas peuvent se
présenter.
? La dose fournie peut être inférieure à
la dose nette d'irrigation, on parlera ainsi de sous irrigation et de
l'inefficacité de la dose d'arrosage ;
? La dose fournie peut être égale à la
dose nette d'arrosage nécessaire ;
? La dose d'irrigation fournie peut être
supérieure par rapport à la dose nette d'irrigation, dans ce cas
bien précis, on parlera de sur irrigation et l'efficience d'application
de l'irrigation traduite par le rapport entre les besoins nets (en mm) et la
valeur moyenne de la dose d'arrosage réellement fournie (en mm) :
4.2.3.3 L'uniformité de distribution
32
moins arrosé de la placette de mesure à la
hauteur d'eau moyenne infiltrée sur l'ensemble de la placette.
4.2.3.4 Dose nette d'irrigation
Les doses d'irrigations nettes ont été
déterminées en utilisant le logiciel Cropwatt de la FAO.
4.2.3.5 Infiltration au niveau des parcelles
Le taux d'infiltration exprime la rapidité ou la
vitesse à laquelle l'eau entre dans le sol. C'est également la
hauteur d'eau (mm) qui s'infiltre dans le sol pendant un intervalle de temps
déterminé. Elle est fonction de la granulométrie et de la
structure du sol. Dans le cadre de ce travail, on a utilisé la
méthode de détermination du taux d'infiltration à l'aide
de l'infiltromètre à double anneau.
Démarches
Etape 1 : On a enfoncé dans le sol les deux (2)
cylindres en utilisant un madrier et un marteau jusqu'à une profondeur
de 15 cm.
Etape 2 : On a versé de l'eau à
l'intérieur du petit cylindre jusqu'à une hauteur de 10 cm, puis
de l'eau dans l'espace vide entre les deux (2) cylindres jusqu'à la
même hauteur.
Etape 3 : On a enregistré la cote des eaux par lecture
de la règle graduée et on a noté l'heure.
Etape 4 : Au bout de quelques minutes (moins de 5 mn), on a
enregistré la baisse de la cote des eaux à l'intérieur du
cylindre central ; puis on rajoute de l'eau pour compenser la baisse de la cote
des eaux et à l'intérieur du cylindre central, et dans l'espace
comprise entre les deux (2) cylindres.
On arrête les mesures lorsque les hauteurs d'eau
infiltrée ne varient pas dans le temps. Etape 5 : On a exprimé
analytiquement l'infiltration dans le sol par le modèle de Kostiakov.
Cette méthode permet trouver la hauteur d'eau cumulative en utilisant
l'équation suivante donnée par la relation :
Z = a*tn.
33
Où
Z (mm) : Infiltration cumulée en un période de t
donnée ;
a : Coefficient pour des conditions de sol données ;
n : Constante pour un taux d'humidité donné
(positif et inferieur à l'unité).
Les démarches de calcul permettant de déterminer
ces coefficients sont présentés en
annexe.
34
5 RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
Les résultats de l'étude sont
présentés à travers des textes, des cartes, des figures et
des tableaux qui sont analysés étape par étape.
5.1 Caractérisation physique du système
d'irrigation
La basse Plaine des Gonaïves se caractérise par sa
longue tradition d'agriculture irriguée avec des eaux de surface ou des
eaux souterraines. La caractérisation physique du système passe
par la caractérisation du bassin versant, des infrastructures physiques,
du système de gestion et du système de production.
5.1.1 Le bassin versant
Le bassin versant (Rivière Quinte) qui contient la
basse Plaine des Gonaïves fait environ 700 km2. Il est un vaste
bassin versant dont sa plus haute altitude touche 1 100 m et reçoit
entre 550 mm au niveau de la plaine et 1 500 mm de pluie au niveau du Massif du
Nord et des Montagnes Noires (Jean Noel, 2009). Par sa position
géographique, le bassin versant bénéficie d'un climat
semi-aride (AGROCONSULT-HAITI SA, 2009). Il est drainé par la
rivière la Quinte et ses affluents et dispose d'un potentiel irrigable
de 12 500 ha à l'intérieur et de 15 000 ha autour (Jean Noel
,2009). Ce bassin versant n'est pas épargné par le
phénomène de dégradation accrue que connait la
majorité des autres bassins du pays malgré les efforts de
protection et d'aménagement entrepris depuis ces dernières
décennies. Cette dégradation contribue à des crues
exceptionnelles lors des cyclones et de très faible débits lors
des saisons sèches.
Il est à remarquer que l'intensité des
dégâts et des pertes enregistrés au cours de ces
dernières années augmentent considérablement par rapport
aux évènements antérieurs. Une façon encore de
justifier les problèmes de dégradation du bassin versant de la
rivière Quinte et de ses affluents. Les zones les plus touchées
par les dégâts sont la ville et la basse Plaine des Gonaïves
qui toutes deux font partie de la première section de Pont Tamarin
(réf. Figure 7).
35
Tableau 6: Historique de quelques
évènements d'ordre climatique
Nom cyclone
|
Année
|
Dégâts
|
Commentaires
|
Hazel
|
1954
|
Pertes en vie humaine / bétails / et biens
matériels
|
140 mm de pluie sur le bassin versant de la rivière la
Quinte provoquant des inondations jusqu'à 1.20 m à la ville des
Gonaïves
|
Jeanne
|
2004
|
`
Pertes en vie humaine / bétails / et biens
matériels
|
261 mm de pluie pendant 5 heures enregistrés dans un
pluviomètre à Ennery provoquant des inondations jusqu'à
3.00 m à la ville des Gonaïves
|
Hanna et Ike
|
2008
|
Pertes en vie humaine / bétails / et biens
matériels
|
1180 à 1220 mm de pluie pendant 5 jours provoquant des
inondations jusqu'à 4.50 m à la ville des Gonaïves
|
Cité par Jean Noel (2009)
La carte qui suit présente la localisation de la
première section Pont Tamarin par rapport au bassin versant de la
rivière la Quinte.
36
Figure 7: Localisation de la zone de travail dans le
bassin versant de la rivière la Quinte
Il est à noter une fois de plus que la ville des
Gonaïves ainsi que la basse Plaine qui contient la zone de travail font
entièrement partie de la première section communale de Pont
Tamarin, ce qui conditionne leur vulnérabilité face aux
inondations dues au débordement de la rivière la Quinte. Ce sont
des zones de basse altitude située en aval du bassin versant de la
rivière.
5.1.2 Les infrastructures physiques
Les infrastructures physiques de la basse Plaine des
Gonaïves concernent les ouvrages de prise, les ouvrages de mobilisation
d'eau, ouvrages de distribution et les bâtiments agricoles. Etant
donnée l'étude a été menée dans une partie
de la basse Plaine (zone IV), les résultats de ce travail ne tiennent
compte que des infrastructures qui sont liées à la zone de
travail (zone IV).
37
5.1.3 Ouvrages de prise d'eau
Les ouvrages de prises se répartissent sur tout le
périmètre. On rencontre tantôt des prises sur les
rivières qui en grande partie fonctionnent uniquement en saison
pluvieuse, tantôt des stations de pompages électrique qui
utilisent les eaux de la nappe souterraine pour alimenter le système
d'irrigation.
5.1.3.1 Seuils sur les rivières
Sur les deux rivières qui surplombent la basse Plaine
des Gonaïves, on compte douze (12) seuils de dérivations dont neuf
(9) sur la rivière la Quinte et trois (3) sur la rivière
Bayonnais (DDA-A, 2008). Seulement quatre (4) seuils ont été
identifiés pour la zone IV de la basse Plaine, dont trois (3) sur la
rivière la quinte et un (1) sur la rivière Bayonnais. Dans tous
les cas, ils sont pratiquement couverts de sédiments. Il n'y a pas de
travaux de curage au cours de ces dernières années car, selon les
autorités du MARNDR, des travaux de curage ne seront pas
économiques puisque la rivière ne porte plus suffisamment d'eau
pouvant satisfaire le système.
5.1.3.2 Stations de pompages
Les stations de pompages puisent l'eau de la nappe souterraine
en utilisant l'énergie électrique provenant du central thermique
de la ville des Gonaïves. Trente-neuf (39) pompes sont installées
sur tout le périmètre dont dix (10) dans la zone IV. Au moment de
l'étude, des dix (10) stations de la zone IV, seulement sept (7) d'entre
elles fonctionnent et les trois (3) autres sont dysfonctionnelles. Cela
provoque une limitation de la ressource eau sur le périmètre
étudié. De plus, les coupures fréquentes et
prolongées de l'électricité sur la basse Plaine sont des
autres facteurs limitatifs de la disponibilité de l'eau pour les
cultures. La carte suivante présente la distribution spatiale des
stations de pompages sur le sous périmètre étudié
(Zone IV).
38
Figure 8 : Localisation des stations de pompages dans la
zone de travail
5.1.4 Réseau des canaux
Les résultats sur le réseau des canaux au niveau
de la basse Plaine des Gonaïves concernent les canaux d'irrigations qui
sont utilisés pour transiter l'eau jusqu'aux parcelles cultivées
et les canaux de drainages qui servent à éliminer les
excès d'eau sur le périmètre.
5.1.4.1 Canaux d'irrigation
Au niveau de la basse Plaine de Gonaïves, les canaux
d'irrigations sont en grande partie en terre battue. Pour la zone IV en
particulier, jusqu'en 2008, sur 5790 m linéaires de canaux primaires,
seulement 480 mètres étaient en maçonnerie (DDA-A, 2008).
Un travail de réhabilitation de quelques canaux a été
entrepris vers les années 2010 par la USAID. Ainsi, on a
procédé à la construction de 386 mètres
linéaires de canaux. Ce travail entrait dans le cadre des
activités visant à améliorer l'efficience technique du
système d'irrigation de la plaine des Gonaïves. Et jusqu'à
date, seulement 866 mètres linéaires de canaux sont en
béton, ce qui représente un potentiel de 15%
39
environ de la totalité des canaux primaires. Ces canaux
sont pour la plupart très mal entretenus et ayant pour
conséquences augmentation du temps de transit de l'eau destinée
à l'arrosage des cultures.
Figure 9 : Vue de deux portions de canal mal entretenu
dans la zone de travail 5.1.4.2 Canaux de drainage
Le réseau de drainage sur la basse Plaine est
caractérisé par des grands canaux pouvant collecter de volumes
importants d'eau. Vu la rareté d'eau au niveau du
périmètre, toute la ressource disponible est utilisée pour
alimenter le système. Les doses de lessivages prévues n'ont pas
été pratiquées, ce qui fait que les canaux de drainage ne
sont utilisés que pour évacuer les eaux pluviales.
Figure 10 : Vue de deux portions de drains à Taras
(Zone IV) 5.1.5 La structure de gestion
La gestion du système d'irrigation de la basse Plaine
des Gonaïves se fait par l'Etat haïtien via le Ministère de
l'Agriculture. Les agriculteurs voudraient avoir le contrôle de la
gestion du périmètre, mais jusqu'à date, les
démarches visant à conduire à
40
cette autogestion du périmètre n'aboutissent pas
encore. La structure de gestion de la basse Plaine s'organise suivant une
hiérarchie mettant en relation les entités suivantes : le
Ministère de l'Agriculture, des ressources et du Développement
Rural (MARNDR) ; la Direction Départementale Agricole de l'Artibonite
(DDA-A) ; la Fédération des Associations d'Irrigants de la Plaine
des Gonaïves (FASIPGO) ; les Associations Irrigants (AI) des
différentes zones agricole de la basse Plaine ; les Comités
Pompes (CP) et l'ensemble des usagers du système. La
représentation suivante donne l'organigramme de la structure de gestion
du périmètre.
Figure 11 : Organigramme de la structure de gestion de la
basse Plaine des Gonaïves
5.1.5.1 Redevances
Les redevances d'irrigation sont collectées
auprès des usagers via un système de vente de bons d'irrigation.
Ainsi, on paie vingt-cinq (25) gourdes par heure d'arrosage. Cependant, en
fonction de la distance de la parcelle à irriguer par rapport à
la pompe de desserte, les irrigants paient le double de la redevance pour
compenser le temps de transit excessivement long de l'eau dans les canaux.
5.1.6 Le système de production
Les résultats sur le système de production de la
basse Plaine de Gonaïves présentent les espèces
cultivées, le calendrier cultural, le degré d'occupation de sol
des cultures et le calendrier d'irrigation.
41
5.1.6.1 Espèces cultivées
Sur la basse Plaine des Gonaïves, les principales
espèces rencontrées sont en grande partie des plantes
cultivées comme : le haricot ; le maïs ; le mil ; le bananier ;
l'aubergine ; la tomate ; l'épinard ; la carotte ; le poivron ; le
gombo. Dans le temps, on savait cultiver le riz, mais de nos jours les
problèmes de disponibilité de l'eau sur le
périmètre compliquent cette pratique. Les espèces
forestières et fruitières couramment rencontrées sont le
chêne ; l'acajou ; le cèdre ; le manguier ; l'avocatier et le
cocotier.
5.1.6.2 Calendrier cultural au niveau du
périmètre
L'ensemble des cultures pratiquées sur le
périmètre se répartissent suivant le calendrier
décrit dans le tableau ci-dessous.
Tableau 7 : Calendrier cultural de la basse Plaine des
Gonaïves
|
Jan.
|
Fév.
|
Mar.
|
Avr.
|
Mai
|
Jui.
|
Juil.
|
Aou.
|
Sep.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Haricot
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
Poivron
|
|
|
|
|
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|
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|
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|
|
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|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
Aubergine
|
|
|
|
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|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
Sorgho
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5.1.6.3 Niveau d'occupation des superficies par chaque
catégorie de culture
Les résultats des enquêtes de terrain permettent
de classifier les espèces cultivées sur la basse Plaine des
Gonaïves et au niveau de la zone IV en particulier en fonction des
superficies occupées au cours de l'année. Ainsi, les cultures les
plus pratiquées sont l'aubergine occupant une superficie estimée
à environ 40% de la superficie totale irriguée ; le haricot,
occupant 30% de la superficie totale irriguée; le maïs, 15% ; la
banane 10% et 5% pour les autres cultures.
Pour ce qui concerne la structure de gestion, ça marche
très mal puisque les élections pour le renouvellement des membres
ne se tiennent pas régulièrement. Les
42
5.1.7 Calendrier d'irrigation
Dans la réalité, la distribution d'eau au niveau
de la zone de travail se fait sans un calendrier prédéfini.
Théoriquement, l'eau devrait retourner dans un bloc d'irrigation tous
les 10 jours afin que tous les planteurs puissent bénéficier
l'eau régulièrement. Cependant, compte tenu de la mauvaise
gestion et de l'insuffisance de la ressource, la planification des parcelles
à irriguer se faisait chaque matin de concert avec les opérateurs
de pompes et les planteurs. Ainsi, il arrive que des parcelles passent plus
vingt-deux (22) jours sans se bénéficier d'un arrosage et la
disponibilité de l'eau pour la parcelle dépend grandement de sa
proximité avec la pompe qui dessert.
Conclusion partielle
L'étude de la caractérisation du
périmètre d'irrigation de la basse Plaine des Gonaïves
présente les symptômes d'un système qui fonctionne mal. Les
résultats ont mis en évidence les problèmes de
dégradation du bassin versant de la rivière la Quinte, du
délabrement des infrastructures hydro-agricoles, de la faiblesse de la
structure de gestion et de l'impossibilité du système de
production de se tenir.
Au niveau du bassin versant, on constate une
prédominance de savanes caractérisée par des sols nus dans
des zones de pente allant jusqu'à 197% (Annexe 9). Ainsi, augmente le
ruissellement de l'eau dans les mornes lors des épisodes pluvieuses. Ces
problèmes ont également pour conséquences, la
non-disponibilité des ressources en eau sur le périmètre.
Toutefois, il existe certaines structures de protection des versants et des
ravines sur le bassin versant. Ces structures concernent les seuils en
maçonnerie, les seuils en gabion, les murets en pierre sèche et
les rampes de paille (AGROCONSULT-HAITI SA, 2009) et (paysans, Com.
personnelle).
Quant au niveau du périmètre, les
infrastructures hydro-agricoles ne peuvent plus jouer leur rôle
correctement. Le manque d'entretien limite leur capacité à
mobiliser l'eau nécessaire à la satisfaction des besoins des
cultures.
43
usagers ne font plus de confiance aux autorités des
associations d'irrigants. Etant donné que la structure de gestion existe
déjà, ce serait peut être facile de penser à une
éventuelle réforme.
Le système de production qui comprenait des cultures de
toutes sortes fait face à un ensemble de contraintes. La
non-disponibilité de l'eau, les difficultés d'accès aux
intrants agricoles particulièrement les engrais chimiques, l'absence
d'assistance technique aux agriculteurs sont entre autres, les contraintes les
plus criantes. A cet effet, il arrive que les agriculteurs abandonnent
certaines cultures dites cultures de rentes pour pratiquer d'autres qui selon
eux sont peu exigeantes.
5.2 Mesures de débits au niveau des pompes et
des canaux primaires
Dans l'idée de quantifier le volume d'eau
délivré par les stations de pompages ainsi que la quantité
perdue dans le réseau des canaux, on a effectué ces mesures de
débit dont on présente les résultats des travaux.
5.2.1 Débit au niveau des pompes
Des dix (10) pompes qui alimentent la zone IV, au cours de la
période de réalisation de l'étude, sept (7) d'entre elles
fonctionnent. Les trois (3) autres sont en panne, il y a quelques temps.
Conformément à la méthodologie suivie, on a
effectué des mesures de débits pour quantifier le volume d'eau
disponible pour la zone (Tableau 8).
44
Tableau 8 : Débit des pompes desservant la zone IV
de la basse Plaine
Numéro
|
Zone / Localité
|
Débit
|
Débit
|
Rendement
|
pompe
|
|
Nominal (l/s)
|
Mesuré (l/s)
|
|
Pompe 34
|
Zone 4/ Bellance
|
50.00
|
35.00
|
0.70
|
Pompe 19
|
Zone 4/ Rofilier
|
38.33
|
25.05
|
0.65
|
Pompe 11
|
Zone 4/ Rofilier
|
83.30
|
36.64
|
0.44
|
Pompe 33
|
Zone 4/ Descordes
|
90.28
|
40.50
|
0.45
|
Pompe 16A
|
Zone 4/ Descordes
|
38.33
|
25.25
|
0.66
|
Pompe 15
|
Zone 4/ Bellance
|
55.56
|
31.20
|
0.56
|
Pompe 17
|
Zone 4/ Taras
|
|
28.43
|
|
Pompe 35
|
Zone 4/ Taras
|
17.20
|
0
|
|
Pompe 36
|
Zone 4/ Descordes
|
61.09
|
0
|
|
Pompe F12
|
Zone 4/ Rofilier
|
|
0
|
|
TOTAL
|
ZONE IV
|
|
222.07
|
|
Source : Corvil (2004) et travail de terrain
Au niveau de la zone de travail, toutes les pompes
fonctionnent en dessous de leur capacité, d'autres ne fonctionnent plus.
Le graphe suivant nous permet de faire la comparaison entre les débits
nominaux et les débits mesurés.
Figure 12 : Débits des pompes desservant la zone
d'étude
45
5.2.2 Débits dans les canaux
La modalité de distribution de l'eau des pompes
fonctionnelles dépend de la quantité d'eau livrée
(quantité estimée à l' oeil nu par les opérateurs
de pompes). En fonction du débit livré par la pompe, deux
secteurs d'irrigations différents peuvent être arrosés en
même temps par les eaux de la même station de pompage. Les
opérateurs parlent à cet effet de main d'eau estimée entre
20 et 25 l/s. Ainsi, quand le débit fourni est estimé à
une main, toute l'eau est envoyée dans un seul canal et quand ce
débit est évalué à une main et demie ou plus, l'eau
en envoyée dans deux canaux. La séparation se fait grâce
à un système de vannage installé à quelques
mètres de la station sur le réseau de distribution. Tant qu'on
avance sur les canaux de transport, on constate des pertes significatives d'eau
remarquées par des diminutions de débit. Les facteurs
conditionnant ces pertes sont :
? Prélèvement de l'eau des pompes pour
répondre aux besoins en eau de la population de la zone ;
? Les gaspillages sur les réseaux de transports dus aux
prises illégales et au manque d'entretien des canaux ;
? L'infiltration et l'évaporation de l'eau dans les
canaux.
Pour chaque débit dérivé, on
évalue ses variations sur des tronçons de cent (100)
mètres de distance (Tableau 9 et Figure 13).
Tableau 9 : Débits (l/s) mesurés au niveau
de certains canaux d'irrigations
|
DD
|
DM (100)
|
DM (200)
|
DM (300)
|
DM (400)
|
P11
|
18.32
|
17.14
|
13.85
|
12.11
|
6.80
|
P33
|
20.25
|
19.11
|
16.17
|
13.08
|
10.42
|
P 17
|
28.43
|
25.42
|
21.37
|
19.60
|
|
P 34
|
35.00
|
32.18
|
26.55
|
|
|
F19
|
25.05
|
19.45
|
14.22
|
|
|
P 16A
|
25.25
|
|
|
|
|
P 15
|
31.20
|
|
|
|
|
Pour ce qui concerne les mesures de débit dans les
canaux, on constate tout simplement des diminutions considérables de
volume d'eau le long du trajet pour arriver
46
Légendes associées au Tableau 9
: DD : Débit dérivé ; DM (100m) :
Débit mesuré à 100 mètres ; DM (200m) :
Débit mesuré à 200 mètres ; DM (300m) :
Débit mesuré à 300 mètres ; DM (400m) :
Débit mesuré à 400 mètres.
Note. Les cellules vides
décrivent les tronçons pour lesquelles qu'on n'a pas
effectué de mesures de débits.
40
35
30
25
20
15
10
0
5
Débit fourni Débit Mesuré à
100 m de la pompe
Débit mesuré à 200 m de la pompe
Débit mesuré à 300 m de la pompe
Débit mesuré à 400 m de la pompe
P 34 P 17 F19 P33 P11
Figure 13: Evolution du débit (l/s) dans les
canaux pour différentes pompes de la zone d'étude
Ces mesures ont été réalisées sur
cinq pompes parmi celles qui desservent la zone de travail (Zone IV). Il s'agit
des pompes 34, 17, 19, 33 et 11 dénommée respectivement P34, P17,
P19, P33 et P11. Pour chacune d'entre elles, on a mesuré le débit
fourni, le débit dérivé vers le canal à
étudier, et la mesure du débit sur des tronçons de 100
mètres le long du canal jusqu'à la parcelle irriguée.
Conclusion partielle
On a étudié les débits au niveau des
stations de pompages et au niveau des canaux d'irrigation. Les résultats
ont montré qu'au niveau de toutes les stations de pompages
étudiées, l'eau fournie par les pompes est nettement
inférieure par rapport au débit potentiel qu'elles pourront
offrir. Le diagnostic des stations n'a pas été pris en compte
afin d'évaluer les causes.
Figure 15 : Efficience de transport dans le cas d'un
canal alimenté par la pompe 11
47
jusqu'aux parcelles d'irrigations. Ces variations nous ont
permis d'évaluer l'efficience de transport le long des canaux
d'irrigations.
5.3 Evaluation de l'efficience du système
d'irrigation
A ce niveau, on était intéressé à
l'évaluation de l'efficience du système de transport et du
système d'application de l'eau à la parcelle.
5.3.1 Evaluation de l'efficience du système de
transport
L'efficience du système de transport traduit la
quantité d'eau arrivée à l'entrée des parcelles en
prenant en compte les pertes sur les canaux de transport. Pour cinq canaux
transportant de l'eau venant des pompes P33 ; P11 ; P19 ; P34 et P17, on a eu
les résultats présentés dans le Tableau 9. Les
différentes valeurs de l'efficience ont été
calculées suivant les formules décrites dans les paragraphes :
2.3.1.3.1 et elles sont traduites pour chacune des pompes
à travers les graphes suivantes
Figure 14 : Efficience de transport dans le cas d'un
canal alimenté par la pompe 33
48
Figure 16 : Efficience de transport dans le cas d'un
canal alimenté par la pompe 19
Figure 17 : Efficience de transport dans le cas d'un
canal alimenté par la pompe 34
Figure 18 : Efficience de transport dans le cas d'un
canal alimenté par la pompe 17 Récapitulatif
Le contexte des canaux au niveau de la basse Plaine et de la
zone IV en particulier nous permet d'enregistrer des pertes
considérables sur le réseau de transport. Ainsi, l'efficience de
transport varie suivant la position de la station de mesure par rapport
à la pompe. Sur les premiers tronçons de 100 mètres,
l'efficience moyenne obtenue pour débits transitées dans les
canaux tourne autour de 89 % ; sur 200 mètres,
49
elle tourne autour de 73 % ; sur 300 mètres, 67 % et
enfin, 44 % sur 400 mètres (voir Figure 19).
Valeurs (%)
0.5
1.5
0
1
0 100 200 300 400 500
Distance (m)
Efficience Pertes
Figure 19 : Efficience et pertes d'eau sur le
réseau de transport de la basse Plaine des Gonaïves
5.3.2 Efficience d'application de l'eau d'irrigation
L'efficience d'application, telle qu'elle a été
définie dans les paragraphes précédents décrit la
fraction de la dose d'arrosage disponible pour la plante.
Elle est fonction de la dose nette d'arrosage, de la vitesse
d'infiltration et de la durée d'application de l'eau à la
parcelle.
5.3.2.1 Calcul de la dose nette d'arrosage
La dose nette d'arrosage appelée encore irrigation
nette définit la quantité d'eau apportée par irrigation
pour satisfaire les strictes besoins en eau de la culture. Dans le cadre de ce
travail, elle a été déterminée par la
méthode proposée par la FAO à partir du logiciel CROPWAT,
(Tableau 10).
50
Tableau 10 : Doses d'irrigation nette d'irrigation
nécessaire pour les cultures rencontrées sur les parcelles
étudiées
Culture
|
Date de
|
Nombre d'arrosage
|
Dose nette moyenne nécessaire
|
|
plantation
|
nécessaire
|
par arrosage
|
Haricot
|
8/12/2015
|
5
|
51.88
|
Haricot
|
15/12/2015
|
5
|
51.08
|
Haricot
|
20/12/2015
|
6
|
56.93
|
Haricot
|
15/12/2015
|
5
|
51.08
|
Haricot
|
8/12/2015
|
8
|
51.88
|
Haricot
|
18/12/2015
|
5
|
52.32
|
Aubergine
|
16/11/2015
|
10
|
56.91
|
Aubergine
|
20/10/2015
|
9
|
57.03
|
Aubergine
|
11/10/2015
|
8
|
54.34
|
Sorgho
|
23/10/2015
|
3
|
115.13
|
5.3.2.2 Doses d'irrigations réellement
fournies
Les doses d'irrigations réellement fournies aux
parcelles sont fonction du débit de l'eau dans les canaux de transport,
de la durée d'application de cette eau au niveau des parcelles et du
taux d'infiltration. La méthodologie proposée par la FAO en 1990
dans le cadre de la détermination de l'efficience d'application de l'eau
à la parcelle pour l'irrigation en bassin nous a permis d'évaluer
les doses d'irrigation couramment pratiquées au niveau de la basse
Plaine. Pour cela, la vitesse d'infiltration de l'eau dans le sol est l'un des
paramètres clés nécessaires à la
détermination de la dose d'arrosage.
5.3.2.3 Vitesse d'infiltration au niveau de la basse
Plaine
La vitesse d'infiltration dans le cadre de ce travail a
été déterminée à partir des études in
situ en utilisant le double anneau de Muntz. Pour exprimer analytiquement
l'infiltration au niveau du sol, on a utilisé le modèle Kostiakov
à travers lequel la hauteur cumulative a été donnée
par la relation Z = a*tn. Le graphe suivant exprime la hauteur d'eau
infiltrée en fonction du temps. Quant aux paramètres a et n,
éléments clés
Légendes : DP : Date de
plantation ; DMN : Dose moyenne nécessaire ; DA
: Dose apportée ; EA : Efficience
d'application ; ER : Efficience de réquisition
; CU : Coefficient d'uniformité.
51
nécessaires au tracé de la courbe d'infiltration
(Figure 20), les démarches de calcul permettant de les trouver sont
présentées en annexe.
Hauteur d'eau (mm)
200
180
160
140
120
100
40
80
60
20
0
0 50 100 150 200 250
Temps (mn)
Figure 20: Courbe d'infiltration au niveau de la basse
Plaine des Gonaïves 5.3.2.4 Calcul de l'efficience d'application de l'eau
à la parcelle
L'efficience d'application de l'eau à la parcelle
s'obtient en mettant en relation la dose moyenne d'arrosage nécessaire
à la culture et la dose réellement fournie. Voir le tableau qui
suit.
Tableau 11 : Efficience d'application de l'eau à
la parcelle
# Parcelle
|
Culture
|
DP
|
DMN
|
DA
|
EA
|
ER
|
CU
|
1
|
Haricot
|
8/12
|
51.88
|
39
|
|
0.75
|
0.93
|
2
|
Haricot
|
15/12
|
51.08
|
56
|
0.91
|
|
0.93
|
3
|
Haricot
|
20/12
|
56.93
|
49
|
|
0.86
|
0.94
|
4
|
Haricot
|
15/12
|
51.08
|
57
|
0.90
|
|
0.96
|
5
|
Haricot
|
8/12
|
51.88
|
49
|
|
0.94
|
0.94
|
6
|
Haricot
|
18/12
|
52.32
|
56
|
0.93
|
|
0.95
|
7
|
Aubergine
|
16/11
|
56.91
|
43
|
|
0.76
|
0.92
|
8
|
Aubergine
|
20/10
|
57.03
|
59
|
0.97
|
|
0.92
|
9
|
Aubergine
|
11/10
|
54.34
|
55
|
0.98
|
|
0.95
|
10
|
Sorgho
|
23/10
|
115.13
|
42
|
|
0.36
|
0.95
|
52
Conclusion partielle
La particularité du contexte étudié,
liée au caractère argileux des sols de la basse Plaine des
Gonaïves, a mis en évidence que l'efficience d'application de l'eau
à la parcelle peut atteindre plus que 90%. Contrairement à ce qui
est connu sur les techniques d'irrigation de surface, cette valeur de
l`efficience est généralement considérée comme
excellente. Quant à l'efficience du système de transport, elle
est de l'ordre de 86% pour chaque tronçon de 100 mètre de canal
parcouru. Dieuconserve en 2004 a présenté un tableau donnant les
valeurs maximales de l'efficience de transport et d'application de l'eau
à la parcelle en Haïti en faisant une étude de cas sur deux
périmètres différents (Tableau 3). Les valeurs maximales
obtenues pour l'efficience d'application sont comprises entre 70 et 80%. Ces
valeurs sont inférieures aux résultats des travaux au niveau de
la basse Plaine de Gonaïves. Quant aux valeurs maximales obtenues pour
l'efficience de transport au niveau des périmètres
étudiés, elles sont de l'ordre de 70 à 90% suivant que le
périmètre est réhabilité ou pas. Ces
résultats pourraient être bien rimés avec ceux obtenus dans
le cadre de la situation actuelle du périmètre de la basse Plaine
des Gonaïves. Mais ceci, en ne dépassant pas deux-cents (200)
mètres de canal avec l'eau d'irrigation. En ce qui concerne l'efficience
d'application au niveau de la zone de l'étude (basse Plaine des
Gonaïves), plusieurs facteurs expliquent les résultats
trouvés.
1. Petitesse des bassins qui sont de l'ordre 10 m * 3 m ;
2. Faible débit à l'entrée des bassins de
l'ordre de 5 à 10 l/s ;
3. Texture des sols ;
4. Pente relativement nulle à l'intérieur des
bassins ;
5. Habilité des agriculteurs dans les pratiques
d'arrosages.
D'un autre côté, les doses apportées ne
suffisent pas pour répondre aux besoins moyens des cultures. A ce
niveau, on parle de l'insuffisance des doses, ou de l'inefficacité des
doses apportées. Le paramètre clé traduisant ainsi cette
insuffisance est l'efficience de réquisition. Il indique le pourcentage
des besoins qui sont satisfaits lors des épisodes d'irrigation.
53
Mise à part l'efficience d'application de l'eau
à la parcelle et l'efficience de réquisition, l'uniformité
d'arrosage est un autre paramètre permettant de juger la performance de
l'irrigation.
Les résultats des mesures donnent des valeurs de
coefficient d'uniformité allant de 92 à 96% dans le cas des
parcelles étudiées au niveau de la zone de travail.
Une autre question doit se poser : les problèmes
liés à la disponibilité de l'eau au niveau de la zone IV,
insuffisance ou mauvaise gestion ?
Le premier volet de la question à savoir l'insuffisance
est évaluée en comparant le volume total d'eau disponible sur le
sous périmètre aux besoins théoriques des cultures. Quant
à la deuxième partie de la question, les différentes
formes de pertes ont été évaluées, (voir la
conclusion partielle précédente).
5.3.3 Besoins en eau du périmètre
La détermination des besoins en eau du
périmètre est nécessaire pour comparer les exigences en
eau des cultures par rapport à disponibilité de la ressource. Ces
besoins sont évalués en fonction du débit fictif
continu.
5.3.3.1 Calcul du débit fictif continu
Le débit fictif continu (DFC), traduit la demande en
eau mensuelle à satisfaire sur le périmètre. Au niveau de
la zone IV de la basse Plaine des Gonaïves, le DFC est décrit par
le tableau qui suit (Tableau 12).
Tableau 12 : Débit fictif continu pour la zone de
l'étude (zone IV)
Mois
|
Jan.
|
Fév.
|
Mar.
|
Avr.
|
Mai
|
Jui.
|
Jui.
|
Aou.
|
Sep.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
DFC
|
0.60
|
0.49
|
0.42
|
0.99
|
0.52
|
0.16
|
0.61
|
0.57
|
0.35
|
0.15
|
0.25
|
0.59
|
Sources : (DDA-A, 2008)
Le DFC le plus important remarqué est celui
correspondant au mois d'avril soit DFC = 0.99 l/s/ha.
54
5.3.3.2 Evaluation du débit nécessaire
pour l'arrosage des cultures pratiquées
Le débit nécessaire pour couvrir la demande en eau
sur le périmètre se calcul par
la relation suivante : Débit = DFC * Superficie de la
zone
Ce débit est écrit: D = 0.99 l/s/ha * 600 ha
= 594 l/s
5.3.3.3 Evaluation du débit disponible pour
l'arrosage des cultures sur le périmètre
Le volume total d'eau disponible sur le
périmètre s'obtient en faisant la sommation de tous les
débits livrés par les différentes stations de pompage sur
le périmètre. Ce volume est évalué à 222.07
l/s soit 0.22 m3/s (réf. Tableau 8)
Conclusion partielle
L'analyse du débit nécessaire et de celui
disponible pour l'irrigation des parcelles de la zone IV montre que seulement
37.38 % des besoins en eau du périmètre sont satisfaits. On a
donc besoin de 371.93 l/s supplémentaires pour couvrir les besoins du
périmètre. Quant au niveau de toute la basse Plaine, les
résultats des travaux de Corvil en 2004 donnent la limite maximale
d'exploitation des eaux de la nappe. Cette limite est estimée à
40 millions de mètres cubes par année. L'analyse des besoins et
de la disponibilité de l'eau (eau de surface et eau souterraine) au
niveau de la basse Plaine des Gonaïves montre qu'une exploitation de 36
266 400 m3/an de la nappe serait assez suffisante pour
complémenter les apports d'eau provenant des rivières sur le
périmètre. Cette valeur pour l'exploitation de la nappe (36 266
400 m3/an) trouvée est en parfaite adéquation avec les
résultats des travaux de Corvil en 2004.
55
6 PROPOSITIONS
La basse Plaine des Gonaïves est une zone à haute
potentialité agricole d'après les enquêtes de la FAO en
1967. Le principal facteur limitant est la non-disponibilité des
ressources en eau en quantité suffisante pour la satisfaction des
besoins des cultures. Elle est dominée par le bassin versant de la
rivière la Quinte lui conférant ainsi la possibilité
d'être arrosée par les eaux de surface de la rivière et les
eaux souterraines exploitées grâce à des stations de
pompage électrique installées.
La faible pluviosité de la région, les saisons
de sécheresse prolongées, la présence des pompes
fonctionnant en dessous de leur capacité ainsi que les pompes non
fonctionnelles, font que les problèmes d'indisponibilité des
ressources en eau persistent encore jusqu'à date.
Mise à part de quelques canaux primaires partant des
seuils sur les rivières, tous les canaux sont en terre battue à
l'exception des premiers 10 mètres de canal se trouvant juste à
proximité des stations de pompages. Toutes ces situations sont à
l'origine des problèmes de la rareté d'eau sur le
périmètre provoquant ainsi des écarts entre arrosages trop
importants et nuisible à la croissance et le bon développement
des cultures.
Pour une amélioration de l'efficience du système
et favoriser la disponibilité de l'eau sur le périmètre,
les interventions nécessaires doivent se faire à
différents niveau en prenant en compte: le bassin versant ;
infrastructures physiques et la structure de gestion du
périmètre.
Ainsi, les propositions suivantes ont été
formulées :
Bassin versant
A court terme
? Renforcer le comité de gestion du bassin versant de la
rivière Quinte ;
? Procéder à la mise en place des structures de
protection du bassin versant contre l'érosion de telle manière
à limiter le ruissellement et favoriser l'infiltration. A long
terme
? S'investir dans le processus de reboisement des montagnes du
bassin versant.
56
Infrastructures physiques
· Réhabiliter les stations de pompages en panne
et procéder à la mise en place de nouvelles stations de telle
manière à fournir au moins 371.93 l/s en plus des 222.02 l/s
mesurés en décembre 2015 au niveau de la zone IV ;
· Etablir un calendrier de contrôle pour toutes
les stations de pompages afin de se renseigner régulièrement sur
leur mode de fonctionnement ;
· Mettre en place un système d'alimentation
électrique pouvant garantir l'autonomie de la basse Plaine en
matière de l'énergie ;
· Procéder à la construction de 5000
mètres linéaires de canaux revêtu au niveau de la zone IV
afin de limiter les pertes qui existe sur les réseaux de transports,
à raison de 500 mètres linéaires dans les limites de
chacune des stations de pompages ;
· Réhabiliter et redynamiser les boutiques
d'intrants agricoles ;
· Faciliter le curage régulier des ouvrages de
prises sur les rivières à l'entrée des saisons pluvieuses
;
· Inciter les paysans à entretenir
régulièrement les canaux d'irrigation.
Structure de gestion
· Renforcer la structure de gestion du
périmètre par la réalisation des séances de
formations réguliers pour les acteurs ;
· Etablir un calendrier saisonnier pour le pilotage de
l'irrigation sur le périmètre ;
· Définir les mains d'eau à pratiquer pour
chaque bloc d'irrigation
· Etablir de très bonne relations entre les
acteurs du système, à savoir : les Agriculteurs ; les
comités des différentes associations ; la Direction
Départementale Agricole du Ministère de l'Agriculture.
57
CONCLUSION
Les résultats de l'étude ont montré que
le principal facteur limitant au niveau de la zone de travail est la
non-disponibilité des ressources en eau en quantité suffisante
pour la satisfaction des besoins des cultures. La sédimentation des
ouvrages de prises sur les rivières, les crues exceptionnelles
récurrentes sont des exemples clairs décrivant la
dégradation du bassin versant qui surplombe la zone. Cette
dégradation a de graves conséquences sur la disponibilité
de l'eau dans les rivières, surtout pendant la saison sèche qui
va de Novembre à Mai.
Quant aux stations de pompages qui devraient répondre
aux besoins en eau des cultures dans les cas d'insuffisance de l'eau des
rivières, sur les dix (10) stations rencontrées dans la zone
d'étude, sept (7) seulement fonctionnent, et ceci avec un rendement
moyen autour de 58%. L'eau livrée par les pompes est distribuée
dans le réseau des canaux qui en grande partie sont en terre battue.
L'efficience de transport mesurée dans les canaux à partir de la
méthodologie élaborée dans le cadre de ce travail s'estime
à 86% pour chaque tronçon de cent (100) mètres de canal
parcouru.
Les problèmes liés aux pompes en panne font que
l'eau dans les canaux dépasse parfois les limites de 400 mètres
linéaires pour aller arroser d'autres blocs d'irrigation en dehors de
l'aire de fonctionnement de la pompe en question. De telles situations ont
trois (3) conséquences:
1. L'irrigant doit payer au moins, l'équivalent d'une
heure d'arrosage en plus pour compenser le temps que prend l'eau pour arriver
jusqu'à sa parcelle ;
2. Le débit arrivé est parfois tellement
faible, qu'il ne peut pas répondre aux besoins des cultures favorisant
ainsi la sous irrigation des parcelles ;
3. L'espacement entre les arrosages dépasse dans la
majorité des cas, vingt-deux (22) jours et provoquant ainsi de graves
problèmes de stress hydriques pour les cultures.
L'évaluation de l'efficience d'application de l'eau
décrit très peu de pertes par colature et par percolation
profonde au niveau du périmètre. Pour les dix (10) parcelles
étudiées, cinq (5) d'entre elles présentent une efficience
d'application de l'ordre de 93.9%. Pour
58
les cinq (5) autres parcelles, l'eau disponible sur le
périmètre est à peine suffit pour couvrir environ 73% de
la demande des cultures.
De tout ce qui précède, on comprend très
bien que les problèmes d'insuffisance des ressources en eau sur le
périmètre est loin d'être un problème de pertes
excessives. Ce qui constitue une infirmation à notre hypothèse de
départ à savoir : « Les pertes excessives d'eau au niveau de
la basse Plaine des Gonaïves sont l'une des causes de l'insuffisance de la
ressource nécessaire à la satisfaction des besoins en eau des
cultures».
Par contre, l'analyse des résultats obtenus prouve que
cette insuffisance de la ressource pour les cultures sur le
périmètre est liée tout simplement à une mauvaise
exploitation de l'eau disponible au niveau de la nappe phréatique.
Toutefois, ce travail présente certaines limites puisque
:
? On n'a pas mené l'étude sur toute la basse Plaine
des Gonaïves ;
? Le diagnostic des stations de pompages n'a pas
été réalisé ;
? L'étude a été menée seulement
pendant la saison sèche.
Par conséquent, d'autres études plus
approfondies peuvent être réalisées par d'autres chercheurs
en vue d'une évaluation complète de l'efficience technique du
système d'irrigation de la basse Plaine et de faire d'autres
propositions pour son amélioration.
.
59
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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ANNEXES
Annexe 1: Méthode de détermination de la
pente moyenne pour estimer a et n dans l'équation de
Kostiakov
D'abord, linéarisons l'équation Z =
a*tn
Log Z = Log a + n*Log t avec n: pente de la droite
Calcul de ni pour chaque lecture de Z
ni = (Log Zi - Log Zi-1) / (Log ti -Log ti-1)
n = ? ni / x avec x : le nombre de ni retenu
Calcul de Log a
Log a = Log Z - n*Log t
Log Z = Moyenne des Log Zi et Log t = Moyenne des Log ti
a = ey
Avec y = Log Z - n Log t
Z : Infiltration cumulée (hauteur d'eau qui s'infiltre
à travers une surface horizontale de
sol unitaire, en une période t donnée).
La Vitesse d'infiltration est donnée en (mm/h) et se
calcul par la relation:
I = antn-1
avec
a : Coefficient pour des conditions de sol données ;
n: Constante pour un taux d'humidité donné (positif
mais inférieur à l'unité).
Eléments de mesure dans le cadre de la
réalisation du test d'infiltration 14 janvier 2015 (suite)
|
Niveau d'eau lu
|
|
Heure de l'observati on
|
Intervall e de
temps
|
Temps Cumul é
|
Avant rempliss age
|
Après rempliss age
|
Infilt ratio n
|
Taux d'infiltra tion
|
Taux d'infiltra tion
|
infiltrati on
cumulée
|
hr:mn:s
|
mn
|
mn
|
mm
|
mm
|
mm
|
mm/mn
|
mm/hr
|
Mm
|
7:54:00
|
0
|
0
|
|
80
|
0
|
|
|
|
7:58:00
|
4
|
4
|
70
|
105
|
10
|
2.50
|
150.00
|
10
|
8:05:00
|
7
|
11
|
85
|
102
|
20
|
2.86
|
171.43
|
30
|
8:14:00
|
9
|
20
|
90
|
101
|
12
|
1.33
|
80.00
|
42
|
8:18:00
|
4
|
24
|
94
|
102
|
7
|
1.75
|
105.00
|
49
|
8:26:00
|
8
|
32
|
91
|
104
|
11
|
1.38
|
82.50
|
60
|
8:39:00
|
13
|
45
|
90
|
100
|
14
|
1.08
|
64.62
|
74
|
8:52:00
|
13
|
58
|
91
|
103
|
9
|
0.69
|
41.54
|
83
|
9:04:00
|
12
|
70
|
92
|
104
|
11
|
0.92
|
55.00
|
94
|
9:20:00
|
16
|
86
|
91
|
103
|
13
|
0.81
|
48.75
|
107
|
9:33:00
|
13
|
99
|
90
|
101
|
13
|
1.00
|
60.00
|
120
|
9:46:00
|
13
|
112
|
95
|
104
|
6
|
0.46
|
27.69
|
126
|
9:57:00
|
11
|
123
|
98
|
102
|
6
|
0.55
|
32.73
|
132
|
10:06:00
|
9
|
132
|
95
|
101
|
7
|
0.78
|
46.67
|
139
|
10:12:00
|
6
|
138
|
96
|
102
|
5
|
0.83
|
50.00
|
144
|
10:21:00
|
9
|
147
|
95
|
100
|
7
|
0.78
|
46.67
|
151
|
10:31:00
|
10
|
157
|
93
|
100
|
7
|
0.70
|
42.00
|
158
|
10:40:00
|
9
|
166
|
95
|
105
|
5
|
0.56
|
33.33
|
163
|
10:50:00
|
10
|
176
|
98
|
100
|
7
|
0.7
|
42
|
170
|
11:00:00
|
10
|
186
|
99
|
100
|
1
|
0.1
|
6
|
171
|
11:10:00
|
10
|
196
|
98
|
100
|
2
|
0.2
|
12
|
173
|
11:20:00
|
10
|
206
|
98
|
100
|
2
|
0.2
|
12
|
175
|
11:30:00
|
10
|
216
|
97
|
97
|
3
|
0.3
|
18
|
178
|
Paramètre
|
description
|
Valeur calculée
|
I = antn-1 (mm/h)
|
Vitesse d'infiltration instantanée
|
2.62
|
A
|
Coefficient pour les conditions de sol
données
|
7.47
|
N
|
Constante pour un taux d'humidité donné
|
0.59
|
Annexe 2 : Doses nette d'arrosage pour certaines cultures
dans la plaine des Gonaïves.
Haricot semé le 15 décembre
|
Date
|
Jour après la plantation
|
Phase
|
Irrigation nette (mm)
|
15 Décembre
|
1
|
Initiale
|
32.3
|
31 Décembre
|
17
|
Initiale
|
39.4
|
20- Janvier
|
37
|
Croissance
|
55.2
|
5 Février
|
53
|
Mi-saison
|
63.4
|
21 Février
|
69
|
Mi-saison
|
65.1
|
14- Mars
|
Fin
|
Fin
|
|
Moyenne
|
|
|
51.08
|
Aubergine semée le 16 novembre
|
Date arrosage
|
Jour après la plantation
|
Phase
|
Irrigation nette (mm)
|
16-Novembre
|
1
|
Initiale
|
27.8
|
22-Novembre
|
7
|
Initiale
|
20.2
|
1 Décembre
|
16
|
Initiale
|
27.6
|
12 Décembre
|
27
|
Initiale
|
33.6
|
26 Décembre
|
41
|
Croissance
|
45.6
|
12-Janvier
|
58
|
Croissance
|
65.1
|
1 Février
|
78
|
Mi-saison
|
84.1
|
20 Février
|
97
|
Mi-saison
|
83.5
|
10-Mars
|
115
|
Mi-saison
|
84.1
|
1 Avril
|
137
|
Fin
|
97.5
|
9 Avril
|
Fin
|
Fin
|
|
Moyenne
|
|
|
56.91
|
Sorgho semé le 23 novembre
|
Date
|
Jour après la plantation
|
Phase
|
Irrigation nette (mm)
|
5 Décembre
|
13
|
Initiale
|
67.2
|
10 Janvier
|
49
|
Croissance
|
134.9
|
18 Février
|
88
|
Mi-saison
|
143.3
|
27 Mars
|
Fin
|
Fin
|
|
Moyenne
|
|
|
115.13
|
Annexe 3: Infilration dans les bassins pour les
différentes parcelles étudiées au niveau de la zone de
travail
nos piquet
|
Dist Canal à partir de l'amenée
|
Temps de progression
|
Durée 1
|
Temps de recul
|
Durée 2
|
Durée de contact
|
Dose fournie
|
unité
|
M
|
H
|
mn
|
s
|
S
|
h
|
mn
|
s
|
s
|
mn
|
mm
|
Parcelle 1 / Haricot semé le 8
décembre
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
3
|
17
|
43
|
1063
|
18
|
42
|
2
|
2
|
3
|
1
|
45
|
105
|
3
|
17
|
43
|
1063
|
16
|
40
|
3
|
4
|
3
|
3
|
5
|
185
|
3
|
18
|
20
|
1100
|
15
|
39
|
4
|
6
|
3
|
4
|
7
|
247
|
3
|
18
|
20
|
1100
|
14
|
37
|
5
|
8
|
3
|
5
|
20
|
320
|
3
|
18
|
50
|
1130
|
14
|
36
|
Moyenne
|
39
|
Parcelle 10 / Sorgho semé le 23
octobre
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
3
|
19
|
7
|
1147
|
19
|
44
|
2
|
2
|
3
|
1
|
6
|
66
|
3
|
19
|
7
|
1147
|
18
|
43
|
3
|
4
|
3
|
2
|
8
|
128
|
3
|
20
|
30
|
1230
|
18
|
43
|
4
|
6
|
3
|
2
|
50
|
170
|
3
|
20
|
35
|
1235
|
18
|
42
|
5
|
8
|
3
|
4
|
18
|
258
|
3
|
20
|
35
|
1235
|
16
|
40
|
6
|
10
|
3
|
5
|
12
|
312
|
3
|
20
|
50
|
1250
|
16
|
39
|
Moyenne
|
42
|
Parcelle 2 / Haricot semé 15
décembre
|
1
|
0
|
7
|
0
|
34
|
0
|
7
|
33
|
38
|
1984
|
33
|
60
|
2
|
2
|
7
|
2
|
24
|
110
|
7
|
33
|
53
|
1999
|
31
|
59
|
3
|
4
|
7
|
3
|
51
|
197
|
7
|
34
|
13
|
2019
|
30
|
58
|
4
|
6
|
7
|
5
|
55
|
321
|
7
|
34
|
16
|
2022
|
28
|
55
|
5
|
8
|
7
|
7
|
37
|
423
|
7
|
34
|
16
|
2022
|
27
|
53
|
6
|
9
|
7
|
10
|
22
|
588
|
7
|
34
|
16
|
2022
|
24
|
50
|
Moyenne
|
56
|
Parcelle 7 / Aubergine semé le 16
Novembre
|
1
|
0
|
8
|
30
|
20
|
0
|
8
|
52
|
10
|
1310
|
22
|
48
|
2
|
2
|
8
|
32
|
52
|
152
|
8
|
52
|
22
|
1322
|
20
|
45
|
3
|
4
|
8
|
34
|
45
|
265
|
8
|
52
|
22
|
1322
|
18
|
42
|
4
|
6
|
8
|
35
|
34
|
314
|
8
|
53
|
22
|
1382
|
18
|
42
|
5
|
8
|
8
|
37
|
30
|
430
|
8
|
53
|
22
|
1382
|
16
|
40
|
Moyenne
|
43
|
Parcelle 8 / Aubergine semé le 20
Octobre
|
1
|
0
|
11
|
0
|
0
|
0
|
11
|
36
|
17
|
2177
|
36
|
64
|
2
|
2
|
11
|
3
|
45
|
225
|
11
|
37
|
41
|
2261
|
34
|
61
|
3
|
4
|
11
|
5
|
31
|
331
|
11
|
37
|
22
|
2242
|
32
|
59
|
4
|
6
|
11
|
9
|
52
|
592
|
11
|
38
|
36
|
2316
|
29
|
56
|
5
|
7
|
11
|
11
|
12
|
672
|
11
|
38
|
29
|
2309
|
27
|
54
|
Moyenne
|
59
|
Parcelle 5 / Haricot semé le 8
Décembre
|
1
|
0
|
2
|
25
|
44
|
0
|
2
|
50
|
34
|
1490
|
25
|
51
|
2
|
2
|
2
|
26
|
12
|
28
|
2
|
50
|
21
|
1477
|
24
|
51
|
3
|
4
|
2
|
27
|
36
|
112
|
2
|
50
|
54
|
1510
|
23
|
49
|
4
|
6
|
2
|
29
|
43
|
239
|
2
|
52
|
18
|
1594
|
23
|
49
|
5
|
8
|
2
|
31
|
55
|
371
|
2
|
52
|
29
|
1605
|
21
|
46
|
Moyenne
|
49
|
Parcelle 4 / Haricot semé le 15
Décembre
|
1
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
4
|
31
|
40
|
1900
|
32
|
59
|
2
|
2
|
4
|
0
|
55
|
55
|
4
|
32
|
23
|
1943
|
31
|
59
|
3
|
4
|
4
|
2
|
10
|
130
|
4
|
32
|
23
|
1943
|
30
|
57
|
4
|
6
|
4
|
3
|
20
|
200
|
4
|
33
|
50
|
2030
|
31
|
58
|
5
|
8
|
4
|
5
|
12
|
312
|
4
|
33
|
50
|
2030
|
29
|
56
|
6
|
9
|
4
|
7
|
30
|
450
|
4
|
33
|
50
|
2030
|
26
|
53
|
Moyenne
|
57
|
Parcelle 9 / Aubergine semé le 11
Octobre
|
1
|
2
|
10
|
0
|
0
|
0
|
10
|
30
|
54
|
1854
|
31
|
58
|
2
|
4
|
10
|
1
|
35
|
95
|
10
|
31
|
25
|
1885
|
30
|
57
|
3
|
6
|
10
|
2
|
42
|
162
|
10
|
33
|
18
|
1998
|
31
|
58
|
4
|
8
|
10
|
5
|
45
|
345
|
10
|
33
|
30
|
2010
|
28
|
55
|
5
|
10
|
10
|
7
|
19
|
439
|
10
|
33
|
29
|
2009
|
26
|
53
|
6
|
12
|
10
|
8
|
22
|
502
|
10
|
33
|
57
|
2037
|
26
|
52
|
Moyenne
|
55
|
Parcelle 3 / Haricot semé le 20
Décembre
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
25
|
43
|
1543
|
26
|
52
|
2
|
2
|
1
|
1
|
10
|
70
|
1
|
25
|
52
|
1552
|
25
|
51
|
3
|
4
|
1
|
2
|
32
|
152
|
1
|
26
|
23
|
1583
|
24
|
50
|
4
|
6
|
1
|
3
|
33
|
213
|
1
|
26
|
18
|
1578
|
23
|
49
|
5
|
8
|
1
|
5
|
17
|
317
|
1
|
26
|
51
|
1611
|
22
|
47
|
6 10 1 6 35 395 1 26 16 1576 20
45
Moyenne
|
49
|
Parcelle 7 / Haricot semé le 16
Novembre
|
1
|
0
|
9
|
0
|
0
|
0
|
9
|
30
|
32
|
1832
|
31
|
58
|
2
|
2
|
9
|
2
|
23
|
143
|
9
|
32
|
28
|
1948
|
30
|
57
|
3
|
4
|
9
|
3
|
53
|
233
|
9
|
33
|
31
|
2011
|
30
|
57
|
4
|
6
|
9
|
5
|
41
|
341
|
9
|
33
|
55
|
2035
|
28
|
55
|
5
|
7
|
9
|
7
|
13
|
433
|
9
|
33
|
43
|
2023
|
27
|
53
|
Moyenne
|
56
|
Annexe 4 : Eau disponible et besoins en eau
d'irrigation dans le bassin versant de la rivière La Quinte.
# Périmètre
|
Superficie (ha)
|
Eau disponible et prêt à exploiter
(m3/s)
|
Besoins en eau (m3/s)
|
Besoins en eau (m3/an)
|
|
Surface
|
Souterraine
|
Surface
|
Souterraine
|
Surface
|
Souterraine
|
1
|
2000
|
3.2
|
0
|
1.97
|
0
|
62 125 920
|
0
|
2
|
2400
|
1.23
|
non mesuré
|
1.23
|
1.15
|
38 789 280
|
36 266 400
|
3
|
600
|
non mesuré
|
non mesuré
|
0.3075
|
0.2875
|
9 697 320
|
9 066 600
|
Commentaire :
Le numéro 1 représente les périmètres
qui se situent en amont du périmètre de la basse Plaine des
Gonaïves ; Le numéro 2 représente le périmètre
de la basse Plaine des Gonaïves ;
Et enfin, le numéro 3 représente le sous
périmètre étudié (Zone IV de la basse Plaine des
Gonaïves).
Annexe 5: Devis estimatif pour la construction de 500
mètres linéaires (mL) de canal en maçonnerie pouvant
véhiculer un débit de 100 l/s environ.
DESCRIPTION
|
UNITE
|
QUANTITE
|
PRIX
UNITAIRE (Gdes)
|
TOTAL (Gdes)
|
PRIX
UNITAIRE par mL (Gdes)
|
Sable
|
m3
|
278
|
800.00
|
222400.00
|
444.80
|
Gravier
|
m3
|
86
|
800.00
|
68800.00
|
137.60
|
Roche
|
m3
|
192
|
600.00
|
115200.00
|
230.40
|
Eau
|
Drum
|
41
|
200.00
|
8200.00
|
16.40
|
Ciment
|
Sac
|
1962
|
550.00
|
1079100.00
|
2158.20
|
Fer
|
Bar
|
320
|
140.00
|
44800.00
|
89.60
|
MO Fouille
|
m3
|
75
|
426.00
|
31950.00
|
63.90
|
MO
Maconnerie
|
m3
|
277
|
1000.00
|
277000.00
|
554.00
|
MO Fonçage
|
m3
|
75
|
150.00
|
11250.00
|
22.50
|
MO
Crépis/Enduis
|
m2
|
800
|
250.00
|
200000.00
|
400.00
|
Total
|
|
|
|
2058700.00
|
4117.40
|
Drum* : 12 seaux de 5 gallons
MO* : Main d'oeuvre Sac ciment* : 42.5 kg
Zone de travail
Annexe 6 : Cartographie de la basse Plaine des
Gonaïves
Annexe 7 : Carte des caractéristiques
géologiques du bassin versant de la rivière la Quinte
Annexe 8 : Carte des potentialités agricoles
des sols du bassin versant de la rivière la Quinte
Annexe 9 : Classe de pente et occupation de sol dans
le bassin versant de la Quinte
Annexe 10: Deux pompes au niveau de la zone de
travail
Annexe 11 : Vue du la récession de l'eau
à l'interieur des bassins
« Il n'y a point au monde de lunette ni
d'observatoire où l'on voit autre chose que des apparences. La science
consiste à se faire une idée d'après laquelle on pourra
expliquer toute les apparences ».
Alain
|