ANNEE ACADEMIQUE: 2009-2010
UNIVERSITE DE KISANGANI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES OPTION :
«Eaux et Forêts »
BP 2012 KISANGANI
Impact de l'anthropisation du paysage forestier sur le
phosphore disponible et la densité apparente du sol. Cas des
séries Yangambi et Yakonde dans la Réserve de biosphère
de Yangambi /RD Congo : Effet de lisière
Par
Ir. Aimé MOTONDO MOSUKA Mémoire
Présenté en vue de l'obtention du Diplôme
d'Etudes Supérieures en Aménagement Durable des Forêts
Promoteur : Pr. KOMBELE BISHOSHA (IFA.Ybi) Co-
promoteur: Pr. Jan BOGAERT (ULB)
Mémoire master Motondo M, 2010 Page i
Table des Matières
Table des Matières i
Liste des tableaux iii
Liste des figures iv
RESUME v
SUMMARY vi
Chapitre I : INTRODUCTION 1
1.1. Regard sur
l'écologie du paysage 1
1.2. Catégorie
d'éléments du paysage 1
1.3. Fragmentation
forestière 2
1.4. Problématique 3
1.5. Hypothèses 7
1.6. Objectifs 7
Chapitre II : MATERIEL ET METHODES 9
2.1. Milieu 9
Localisation zone d'étude 9
Climat 10
Sol 10
Végétation 11
2.1.4.1.
Végétations non modifiées 12
2.1.4.2.
Végétations modifiées 12
La population 12
2.2. Matériels de
collecte de données 12
2.3. Méthodes 13
Layonnage 13
Installation des fosses pédologiques 13
Prélèvement d'échantillons du sol 14
Inventaire floristique 14
Méthodes d'analyse au laboratoire 15
2.3.5.1.
Dosage du phosphore disponible du sol 15
2.3.5.2.
Mesure de la densité apparente du sol 15
2.3.5.3.
Analyses statistiques 15
Mémoire master Motondo M, 2010 Page ii
Typologie de la réponse de la densité apparente et
du phosphore disponible face à
l'hétérogénéité des classes
d'occupation du sol 15
Chapitre III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS 17
3.1. Phosphore disponible
(P2O5d) 17
3.1.1. Teneur
en phosphore disponible du sol (P2O5d) de la série Yangambi 17
3.1.2. Teneur
en phosphore disponible du sol (P2O5d) de la série Yakonde 19
3.2. La densité
apparente du sol (Da) 21
3.2.1. La
densité apparente du sol de la série Yangambi 21
3.2.2. La
densité apparente (Da) du sol de la série Yakonde 23
3.3. Réponses des
paramètres édaphiques étudiés face à
l'hétérogénéité d'occupation du sol 26
3.3.1.
Réponses de la disponibilité de phosphore face à
effet de lisière 26
3.3.2.
Réponses de la densité apparente du sol face à
l'hétérogénéité d'occupation du sol 27
3.4. Analyse floristique des
sites 29
3.4.1. La
richesse floristique 29
3.4.2.
Diversité spécifique 29
3.4.2.1.
Diversité-á 29
3.4.2.2.
Diversité-â 30
3.4.3.
Abondance relatives des espèces et des familles 31
Chapitre IV : DISCUSSION DES RESULTATS. 33
4.1. Phosphore disponible du
sol (P2O5d) 33
4.2. Densité apparente
du sol (Da) 36
4.3. Relation entre
densité apparente et phosphore disponible du sol 39
4.4. Diversité
spécifique des différentes classes d'occupation du sol 40
Chapitre V : CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES 42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44
ANNEXES 51
Mémoire master Motondo M, 2010 Page iii
Liste des tableaux
Tableau 1: Typologie de la réponse des espèces
à l'hétérogénéité d'habitats 16
Tableau 2: Teneur en P2O5d (ppm) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y1. 17
Tableau 3: Teneur en P2O5d (ppm) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y2 19
Tableau 4: Moyenne de Da (g/cm3) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y1 22
Tableau 5: Evolution de la densité apparente du sol
sous jachère, lisière et forêt dense le long du transect de
la
série Yangambi. 23
Tableau 6 : Moyenne de Da (g/cm3) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y2 24
Tableau 7: Coefficient de Jaccard entre la lisière et
la forêt des séries Yangambi et Yakonde. 31
Tableau 8: Teneur en P2O5d dans les trois transects sous les
différentes classes d'occupation du sol de la série
Yangambi. 51
Tableau 9: Teneur en P2O5d dans les trois transects sous les
différentes classes d'occupation du sol de la série
Yakonde 52
Tableau 10: Densité apparente du sol dans les trois
transects sous les différentes classes d'occupation du sol
de la série Yangambi 54
Tableau 11: Densité apparente du sol dans les trois
transects sous les différentes classes d'occupation du sol
de la série Yakonde 56
Tableau 12: Effet de lisière sur le P2O5d du sol dans
les deux sites 58
Tableau 13: Indice de diversité des différentes
occupations du sol 59
Tableau 14: Densité relative et dominance relative des
cinq espèces les plus représentées dans la zone de
lisière de la série Y1 60
Tableau 15: Densité relative et dominance relative des
cinq familles les plus représentées dans la zone de
lisière de la série Y1 60
Tableau 16: Densité relative et dominance relative des
cinq espèces les plus représentées sous forêt dense
dans
la série Y1 61
Tableau 17: Densité relative et dominance relative des
cinq familles les plus représentées dans la forêt de la
série Y1 61
Tableau 18: Densité relative et dominance relative des
cinq espèces les plus représentées dans la zone de
lisière de la série Y1 62
Mémoire master Motondo M, 2010 Page iv
Tableau 19: Densité relative et dominance relative des
cinq familles les plus représentées dans la zone de
lisière de la série Y1 62
Tableau 20: Densité relative et dominance relative des
cinq espèces les plus représentées sous forêt 63
Tableau 21: Densité relative et dominance relative des
cinq familles les plus représentées sous forêt dans la
série Y2 63
Liste des figures
Figure 1: Les catégories d'éléments du
paysage. 2
Figure 2: Processus du changement global en fonction de
l'utilisation du sol 5
Figure 3: Les sites d'étude sur les plateaux Yangambi
(à gauche) et Yakonde(à droite) à Yangambi centre 9
Figure 4: Diagramme ombrothermique de la région de
Yangambi de 2005-2009 10
Figure 5: Evolution des teneurs en P2O5d sous jachère,
lisière et forêt dense le long du transect dans la série
Yangambi 19
Figure 6: Evolution des teneurs en P2O5d sous jachère,
lisière et forêt dense le long du transect dans la série
Yakonde. 21
Figure 7: Evolution de la densité apparente du sol sous
jachère, lisière et forêt dense le long du transect de
la
série Yakonde. 25
Mémoire master Motondo M,
2010 Page v
RESUME
Dans la réserve de biosphère de Yangambi, le
défrichement agricole ouvre des saignées de plusieurs
kilomètres de longueur et contribue au recul des lisières du
massif forestier. Cette manière d'utiliser l'espace fragmente
considérablement le paysage forestier et par conséquent le
substratum.
La présente étude s'est proposé de
quantifier la réponse de Phosphore disponible (P2O5d) et la
densité apparente (Da) du sol face à
l'hétérogénéité des classes d'occupation du
sol conséquence de l'anthropisation des paysages forestiers, sur deux
séries de sol différenciés selon une approche
morphopédologique. L'étude trouve son fondement en ce sens que la
fragmentation des habitats forestiers expose les communautés aux
perturbations biogéochimiques causées par les effets de
lisières qui peuvent conduire à des changements de la structure
et de la composition de la végétation affectant ensuite la nature
biophysique de l'écosystème.
Pour mieux cerner l'impact anthropique sur les deux variables,
la méthode de transects était utilisée en vue
d'apprécier l'évolution graduelle de ces deux paramètres
pédologiques dans la partie supérieure du solum biodynamique (0 -
30 cm de profondeur) sous les différentes classes d'occupation de sol et
dans la lisière.
Les résultats obtenus ont révélé
deux tendances : Dans la série Yangambi, la disponibilité de
phosphore augmente avec l'effet de lisière (0,97 ppm) et diminue dans
les deux classes d'occupation du sol adjacentes (jachère : 0,64 ppm ; et
forêt : 0,60 ppm). Alors que la densité apparente évolue en
inverse. Elle diminue de la forêt (1,02 g/cm3) vers les deux
classes d'occupation du sol adjacentes (lisière : 1,19 g/cm3
et la jachère : 1,37g/cm3). Cette tendance met en
évidence les effets positifs de lisière sur les deux
paramètres pédologiques étudiés.
Quant à la série Yakonde, le flux de la teneur
en phosphore diminue de la jachère (1,48 ppm et 0,98 ppm sous la
lisière) vers la forêt dense (0,65 ppm). La même tendance
est enregistrée pour la densité apparente du sol (jachère
: 1,45 g/cm3 ; lisière : 1,19 g/cm3 et forêt
: 1,15g/cm3). Ces valeurs élevées de P2O5d
et de la densité apparente du sol trouvées dans la jachère
traduisent l'impact positif des activités anthropiques sur la
disponibilité du phosphore, mais négatif sur la densité
apparente du sol dans ce paysage. On note donc les effets négatifs de
lisière sur la fertilité chimique du sol de la série
Y2.
Mots clés : Reserve de biosphère, impact
anthropique, fragmentation, perturbation biogéochimique, nature
biophysique, paysage, phosphore disponible, densité apparente,
lisière.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page vi
SUMMARY
In the biospher reserve of Yangambi, the agricultural clearing
opens bleedings of several kilometers of length and contribute to the retreat
of the forest edges. This kind of the space use splits up the landscape
considerably and consequently the substratum.
The present study proposed to quantify the available
Phosphorus and the soil dry bulk density answer to human impact on forests
landscapes on two soils series differentiated according to a morphologic
approach. The study finds its base in the sense that the fragmentation of the
forest exposes the communities to the biogeochemical disturbances caused by the
edge effects, which can lead to the change of vegetation structure and the
composition then affecting the biophysical nature of the ecosystem.
To test the human impact on the two variables, we
experimentally use the transects method to appreciate the gradual evolution of
these two soil parameters under the edge and others different classes of soil
occupation.
The obtained results showed two tendencies: in the Yangambi
set, the availability of phosphorus increases in the edge (0, 97 ppm) and
decrease in the two adjacent classes of the t soil occupation (fallow: 0, 64
ppm and forest: 0, 60 ppm). Whereas the bulk density decreases by the forest
(1,02g/cm3) toward the two classes of land-cover (edge: 1, 19
g/cm3 and fallow: 1,37g/cm3). This tendency highlights
the positive effects of edge on the two studied soil parameters.
As for the Yakonde soil, the flow of the available phosphorus
decreases the fallow (1, 48 ppm et 0, 98 ppm under edge) toward the forest (0,
65 ppm). The same tendency is recorded for the soil bulk density. Our results
in Yakonde soil demonstrated that the high values of available phosphorus and
soil bulk density are found in the fallow and translate the positive impact of
the human impact on the available phosphorus, but a negative impact on soil
bulk density.
Key words: Biospher reserve, human impact, fragmentation,
biogeochemical disturbance, biophysical nature,landscap, available phosphorus,
bulk density, edge
Mémoire master Motondo M,
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Chapitre I : INTRODUCTION
1.1. Regard sur l'écologie du paysage
Pendant de longues années, les recherches en
écologie se sont déroulées dans le cadre de
l'écosystème défini comme une biocénose
homogène se développant dans un environnement uniforme
(DEVIGNEAU, 1984). Les principaux objets de recherche étant alors les
systèmes « naturels » tels que la forêt, la savane, etc.
(LAMOTTE, 1978). Mais pour plusieurs types d'études
comme celui d'une forêt exploitée avec des
parcelles de régénération d'âges différents
ou celui d'un espace agricole, il s'est avéré nécessaire
de tenir compte, de façon explicite, de
l'hétérogénéité du système
étudié.
Peu à peu, l'écologie change d'objet
scientifique en élargissant son champ d'investigation à
l'étude d'espèces considérées dans leurs relations
avec le milieu physique environnant (autoécologie), puis l'analyse de
leur assemblage (peuplements, communautés) dans des milieux «
naturels » et enfin la prise en considération des systèmes
complexes intégrant l'homme et ses activités (BARNAUD et
LEFEUVRE, 1992). On parle alors de système écologique
défini par Ducruc comme l'unité de base dans ces travaux.
Le terme « écologie du paysage » a
été employé pour la première fois par Troll en 1939
(BOGAERT, 2009) pour indiquer une recherche à l'intersection de
l'écologie et de la géographie. Par conséquent, elle se
définie comme l'étude des phénomènes
écologiques dans leur contexte spatial (ANTROP, 2001) et
s'intéresse principalement à l'évolution et à la
dynamique de l'hétérogénéité spatiale, sous
l'action de l'homme. Cette discipline est ainsi fondée sur
l'étude des relations entre les processus écologiques et la
structure spatiale du paysage (Burel et Baudry, 1999).
1.2. Catégorie d'éléments du
paysage
En écologie du paysage, le paysage est consideré
comme un écocomplexe c'est-à-dire,un espace géographique
dynamique composé d'écosystèmes en interaction (BOGAERT,
2009) ; ou encore comme une mosaique d'unités fonctionnelles (Forman et
Godron, 1986 ; Burel et BAUDRY, 2000 ; IOGULESCU et SHCLAEPFER, 2000) (figure
1). Ces unités représentent les conditions environnementales
homogènes et leurs frontières se distinguent par la
discontinuité dans les variables d'état d'une magnitude
(amplitude) qui est significative pour le processus écologique ou
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 2
l'organisme consideré. L'ensemble des taches ayant des
caractéristiques similaires pour un processus considéré
est appelé type ou « classe ».
Parmi ceux-ci, la matrice est le type le plus repandu et le
moins fragmenté (IOGULESCU et SHCLAEPFER, 2000). Elle peut
également être considérée comme l'arrière
plan du paysage dans lequel se situent les autres éléments du
paysage.
Les « corridors » sont des unités ayant une
forme linéaire caractéristique et remplissent les fonctions
écologiques de conduit (passage) ou de filtre (barrière). Ils
sont dans le paysage en forme de réseau. La subdivision du paysage en
taches, corridors et matrice est connue comme modèle «
patch-corridor-matrix » (FORMAN et GODRON, 1981 ; FORMAN et GODRON, 1986 ;
FORMAN, 1997). Ce modèle sert souvent de base de référence
pour les mesures de la configuration spatiale.
Figure 1: Les catégories
d'éléments du paysage.
Source : FORMAN Á GODRON 1986
Ce qui importe au niveau du paysage est la façon dont
ces éléments sont connectés. On parlera de
connectivité pour décrire leurs relations, en distinguant une
connectivité structurale qui s'applique aux relations spatiales et une
connectivité fonctionnelle pour tout ce qui a trait aux échanges
entre les éléments du paysage (KING, 1999).
1.3. Fragmentation forestière
La fragmentation forestière se réfère
à la réduction des surfaces de forêt par suite de la
déforestation, entraînant l'existence d'îlots forestiers
plus ou moins grands, plus ou moins isolés les
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 3
uns des autres et plus ou moins éloignés des
massifs forestiers plus vastes. La caractérisation de la fragmentation
forestière constitue un élément essentiel pour la
compréhension et la quantification de la déforestation et surtout
pour la préservation des massifs forestiers résiduels. Les
ouvertures du couvert forestier, considérées comme perturbatrices
des continuités écologiques sont loin d'être uniformes ; il
en existe plusieurs types, avec des formes spécifiques qui
résultent de l'origine de la déforestation. Dans notre zone
d'étude, l'agriculture itinérante et l'exploitation
forestière constituent les principales causes de ces ouvertures
(KOMBELE, 2004 ; ALONGO, 2007), chacune d'elles imprimant un «
modèle » de fragmentation. En plus des activités
anthropiques, les conditions naturelles telles que le climat, le relief, la
pente, la topographie, la roche-mère et le sol influent sur le
modèle de fragmentation.
La définition de la fragmentation d'habitat implique
l'existence de quatre effets dans ce processus (FAHRIG, 2003) : la perte
d'habitats, l'augmentation du nombre de taches, la diminution de la taille des
taches, et l'augmentation de l'isolement des taches. Ces quatre effets forment
la base de la plupart des mesures quantitatives de la fragmentation.
1.4. Problématique
La problématique autour de la déforestation en
tant que phénomène perturbateur des continuités des
systèmes écologiques a commencé depuis le vingtième
siècle quand les chercheurs ont pris conscience de la fragilité
des écosystèmes naturels (CNUED, 1992). La transformation et la
fragmentation des habitats naturels, conséquences des changements
globaux, entraînent une érosion et une perte de
biodiversité. Dans les pays d'Afrique tropicale, l'évaluation du
couver forestier de 2006 a révélé que le continent a perdu
environ 4.106 ha de forêt par an entre 2000-2005 (FAO, 2008).
Cette perte énorme dont la majeure partie concerne les pays où la
superficie forestière est relativement importante (FAO, 2009),
s'explique par le fait que l'économie et la survie des populations
à majorité rurales s'appuient essentiellement sur l'exploitation
des ressources naturelles, notamment les sols pour l'agriculture impliquant
localement le défrichage des vastes superficies des couverts forestiers
(DEFOURNY, 1983). Les menaces et les disparitions d'espèces et
d'espaces, résultant des perturbations générées par
les activités humaines dans le fonctionnement des systèmes
écologiques, nous obligent à remettre en question les relations
que l'homme entretient avec les ressources naturelles.
Devant ces menaces et excès qui constituent les
fondements de la crise actuelle d'ampleur mondiale (LARRERE, 1997 ; GROOMBRIDGE
ET JENKINS, 2002 ; POWLEDGE, 2002), la
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 4
société s'interroge, se remet en question, et
presse le monde scientifique d'apporter des éléments de
réponse (DROUIN, 1991).
Si à l'heure actuelle, on peut disposer des
éstimations chiffrées sur la disparition du couver forestier
grâce à l'analyse des images satellitaires, la question sur
l'évolution des paramètres pédologiques face à
l'impact anthropique sur les paysages forestiers n'intéresse que peu des
chercheurs en Afrique tropicale ; alors que, YORO, 1984 a reconnu que la
dégradation des sols est l'un des problèmes cruciaux auxquels le
monde et en particulier l'Afrique sont confrontés. En effet, les
défrichements agricoles en ouvrant des saignées de plusieurs
kilomètres de longueur, contribuent ainsi au recul des lisières
du massif forestier. Cette manière d'utiliser l'espace façonne en
profondeur le paysage et par conséquent, le substratum (FAO, 2006).
DEFOURNY et al. (1983), signalent que la déforestation provoque
des modifications des processus globaux comme la qualité de l'air et les
cycles biogéochimiques. GALLOPIN (1991) ajoute que les changements
globaux d'ordre physique, biochimique et/ou social provoquent à leur
tour des répercutions plus ou moins prévisibles au niveau
local.
La région de Yangambi (en RD Congo) qui fait l'objet de
cette étude n'est pas épargnée de la pression anthropique
actuelle. Les activités humaines dans les paysages forestiers y
induisent des perturbations microclimatiques et pédologiques locales
importantes mais dont les connaissances sont encore fragmentaires à ces
jours. Il n'ya relativement pas d'études ressentes de l'impact des
activités anthropiques sur les écosystèmes forestiers
à Yangambi à part les travaux de KOMBELE (2004), ALONGO ET
LITUCHA (2007) respectivement sur le diagnostic de la fertilité chimique
du sol, effet de lisière sur la température et la teneur en eau
du sol et effet de lisière sur le microclimat.
En particulier, les connaissances des relations qui
s'établissent entre l'utilisation du sol par l'homme (land-use) et les
changements affectant la couverture du sol (land-cover) (figure 2) sont rares
dans la région de Yangambi et en cuvette centrale congolaise en
générale.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 5
Figure 2: Processus du changement global en fonction de
l'utilisation du sol
Source : BOGAERT, J.,2009.
Les perturbations environnementales résultant de la
déforestation conduisent à des changements majeurs dans la
structure et la composition de la végétation ; elles affectent
ensuite la nature biophysique de l'écosystème (RANNEY et al.,
1981 ; LAURANCE, 1989 et 1991) ; ce qui entraine enfin des bouleversements
dans l'écologie des zones de transition freinant leur dynamique
naturelle vers des écosystèmes plus stables.
LOVEJOY et al., 1986; CHEN et al., 1991 ;
SAUNDERS et al., 1991; HOBBS, 1993; YOUNG, 1996 ont prouvé que
le processus de l'anthropisation des paysages forestiers expose les
communautés végétales aux perturbations
biogéochimiques et écologiques.
Si les effets d'anthropisation sont associés avec la
nature des écosystèmes, les modèles devant quantifier les
impacts anthropiques sur les paramètres édaphiques sont aussi
loin d'être universels (BERG et al., 1994; HANSKI et al.,
1996; KREMSTER et BUNEL). Or les caractéristiques d'un sol
régissent le développement de la végétation du
point de vue quantitatif et qualitatif. Elles influent sur les espèces
présentes et par conséquent sur la productivité que l'on
peut attendre d'un peuplement forestier.
Il est dès lors essentiel d'appréhender les
phénomènes qui peuvent conduire à une réduction des
qualités d'un paysage forestier. MATLACK, 1993; MURCIA, 1995
reconnaissent que les études sur l'impact d'anthropisation sont
indispensables pour évaluer les possibilités de la conservation
et gestion rationnelle des ressources naturelles.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 6
C'est ici où nous situons l'objet du présent
travail qui se préoccupe d'étudier l'impact de l'anthropisation
des paysages forestiers sur le phosphore disponible (P2O5d) et le
poids spécifique apparent (Da) du sol d'un ensemble
d'écosystèmes interactifs, consécutifs à
l'activité de l'agriculture itinérante sur les abattis
brûlis.
La présente étude tente d'apporter les
éléments de réponse aux différentes questions
suivantes pour la gestion durable de la réserve de biosphère de
Yangambi en particulier et du bassin du Congo en général :
1. Quelle est la réponse de différentes
séries de sol de Yangambi face aux perturbations anthropiques sur les
paysages forestiers dans la région ?
2. Quelle est l'évolution ou la sensibilité de
certains paramètres de la fertilité (physique et chimique) du sol
sous les différentes classes d'occupation du sol conséquence de
la dégradation du paysage forestier sous l'action anthropique dans la
région ?
3. En rapport avec la disponibilité du phosphore et le
comportement de la densité apparente du sol quelle serait
l'évolution des classes anthropisées au sein du massif forestier
(classe la plus stable)?
4. Quelle est la disponibilité du phosphore et le
comportement de la densité apparente du sol dans la zone de contact et
leur évolution dans les classes d'occupation du sol adjacentes ?
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 7
1.5. Hypothèses
Quatre hypothèses ont été
formulées
? L'hétérogénéité des
classes d'occupation du sol consécutive aux perturbations anthropiques
sur les paysages forestiers dues à l'activité d'agriculture
itinérante sur les abattis brûlis affecte la densité
apparente du sol et détermine la disponibilité du phosphore dans
le sol
? Les valeurs de la teneur en phosphore disponible et de la
densité apparente du sol dans la zone de lisière sont
différentes de celles de la jachère et du massif forestier suite
à l'influence mutuelle de ces derniers dans la zone de contact.
? Les valeurs de la teneur en phosphore disponible et de la
densité apparente du sol de lisière s'apparentent aux sols de la
jachère ce qui induit une évolution graduelle des classes
anthropisées au sein du paysage.
? Le sol de versant (série Y2) pauvre en argile, serait
beaucoup plus affecté par l'anthropisation que celui situé sur le
plateau (série Y1),et caractérisé par la teneur en argile
un peu plus élevée.
1.6. Objectifs
La présente étude cadre avec la relation «
Sol - Plante » ou mieux « Sol - Végétation en place
». Ainsi, de manière globale, elle vise à connaitre la
sensibilité de certains paramètres édaphiques face
à l'anthropisation de deux paysages forestiers (séries Yangambi
et Yakonde) dans la réserve forestière de Yangambi.
Nous avons analysé pour ce fait, la réponse de
la densité apparente du sol et la disponibilité du phosphore dans
le sol face à l'hétérogénéité des
classes d'occupation du sol consécutives à la pratique de
l'agriculture itinérante sur les abattis brûlis.
Afin de pouvoir vérifier nos hypothèses, les
activités suivantes ont été réalisées :
? Quantifier le phosphore disponible et la densité
apparente du sol dans les deux paysages, selon les différentes tranches
de profondeur du sol (0 -10, 10 - 20 et 20 - 30 cm) le long des transects, sous
trois classes d'occupation du sol retenues (jachère, lisière et
forêt dense) en relation avec leur
hétérogénéité;
? Comparer les valeurs de la teneur en phosphore disponible et
la densité apparente du sol de lisière avec celles des classes
d'occupation du sol adjacentes ;
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 8
? Déterminer le degré de similarité entre
les classes d'occupation du sol en rapport avec la teneur en phosphore
disponible et la densité apparente du sol, ainsi que sur base de la
présence et absence des espèces arborées.
? Identifier les différentes espèces
arborées dans les deux paysages et déterminer la richesse
spécifique de chaque classe d'occupation du sol afin de contribuer
à la connaissance écologique des espèces pouvant
influencer la disponibilité du phosphore et la densité apparente
du sol via la relation sol-plante et réciproquement ;
Mémoire master Motondo M,
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Chapitre II : MATERIEL ET METHODES
2.1. Milieu
Localisation zone d'étude
Les plateaux Yangambi et Isalowe qui constituent les deux
sites de cette étude, se situent dans la région de Yangambi
à 100 km à l'ouest de la ville de Kisangani dans la province
Orientale en RD Congo.
Selon De Heinzelin (cité par KOMBELE, 2004), les
coordonnées géographiques du point kilométrique
zéro (km 0) de la région de Yangambi sont: 24°29'longitude
Est; 0°49'latitude Nord et 500 m d'altitude.
La concession constituant la réserve de
biosphère de Yangambi (d'environ 6 297 km2) a
été acquise depuis l'Etat colonial par arrêté royal
belge de Novembre 1933, portant création de l'INERA (Institut National
pour l'Etude et la Recherche Agronomiques) (DRACHOUSSFF et al., 1991).
BEGUIN (1962) confirme que cette concession correspond à
l'étendue comprise entre 24° 16' 95»et
25°08'18»longitude Est, 0° 38'77»et 1°
10'20»latitude nord avec une altitude moyenne de 480m.
Les deux sites ayant fait l'objet de cette étude sont
illustrés dans la figure 3.
Figure 3: Les sites d'étude sur les plateaux Yangambi
(à gauche) et Yakonde(à droite) à Yangambi centre
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 10
Climat
Selon KOMBELE (2004), la région de Yangambi est
située dans la zone climatique équatoriale nord de la RD.Congo,
entre 0-2°N (De HEINZELIN, 1952 ; VANDEPUT, 1981). Elle est
influencée par le climat du type Af de la classification de Köppen
(BULTOT, cité par LITUCHA, 2007) à la classe B de Thornthwaite
(BERNARD, 1945) où :
A: climat tropical dont la température moyenne du
mois le plus froid est supérieure à 18°c et f: la hauteur
mensuelle des précipitations du mois le plus sec est supérieure
à 60 mm.
Le même auteur signale que le total annuel moyen des
précipitations atteint environ 1837 mm pendant 180 jours ; les moyennes
maximales et minimales des températures annuelles atteignent
respectivement 30°C et 19.9°C avec une température moyenne de
24.9°C. L'humidité relative moyenne entre 6-18 heures est de plus
de 77% (KOMBELE 2004).
La figure 4 présente l'évolution de la moyenne
annuelle des températures et des précipitations pendant les cinq
dernières années précédant notre période
d'étude.
Figure 4: Diagramme ombrothermique de la région de
Yangambi de 2005-2009
Sol
Globalement, quatre séries principales des sols sont
identifiées à Yangambi (KOMBELE, 2004) : Série Yangambi
(Y1), série Yakonde (Y2), série Isalowe (Y3), et la série
Bohondé-Boto (AT). La série est l'unité cartographique de
base qui regroupe les sols développés à partir d'un
même matériau parental et présentant des horizons
génétiques similaires en ce qui concerne les
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 11
caractéristiques de leur différenciation et leur
arrangement dans le profil (SYS et al., 1961). La répartition
spatiale des séries de sol à Yangambi suit les trois grandes
unités géomorphologiques de la région à savoir, le
plateau, le versant, le bas fond formant la «catena de Yangambi »,
modifiée par Van Wambeke en « catena texturale de Yangambi »
(De LEENHEER et al., 1952 ; VAN WAMBEKE, 1957).
Deux séries de sol ont été retenues dans le
cadre de cette étude : Yangambi et Yakonde. Les conditions essentielles
qui ont prévalu dans le choix de ces paysages sont :
? La présence des écosystèmes
variés déterminés par des occupations du sol
répondant aux critères de gradient d'intensification forêt
dense-végétation modifiée ;
? Le manque de données pédologiques locales en
relation avec les écosystèmes en présence.
La série Yangambi occupe les plateaux et la
série Yakonde les hauts de versant. Leurs principales
caractéristiques sont:
? Série Yangambi (Y1): Sols des plateaux,
développés sur les sédiments éoliens non
remaniés et fortement altérés, de texture argilo-sableuse
(20-40% d'éléments fins) ; ocre-rouge (7.5YR 5/6-6/4) parfois
jaune (10YR 6/4-7/2), présentant une couche humifère peu
épaisse (VAN WAMBEKE, 1957).
? Série Yakonde (Y2): Sols de haut de versant,
développés sur des sédiments éoliens forts
altérés et remaniés par colluvionnement ; de texture
sablo-argileuse (20-30% d'éléments fins); ocre-jaune (7.5YR6/4);
et présentant en générale une structure
pulvérulente en surface, finement grumeleuse en profondeur (SYS et
al., 1961); sols acides, avec la teneur en cations basiques
très faible (MAMBANI, 1982) ; la couche humifère est plus
développée et l'infiltration de la matière organique y est
plus profonde que la série Yangambi (KOMBELE, 2004).
Végétation
Les principaux types de végétation à
Yangambi peuvent être classés en deux groupes:
végétation du type non-modifié et celle du type
modifié ou anthropisé.
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 12
2.1.4.1. Végétations non modifiées On
y distingue trois classes ci-après :
? Les forêts semi-caducifoliées à
Scorodophleus zenkeri Harms (VAN WAMBEKE et al., 1956);
? Les forêts ombrophiles sempervirentes à
Gilbertiodendron dewevrei (De Wild) ex Hoyle;
? Les forêts ombrophiles sempervirentes lourdes (ou
forêts climaciques) à Brachystegia Laurentii (De Wild).
(LEBRUN et GILBERT, 1954; GERMAIN et EVRARD, 1956). On peut ajouter
à cette catégorie, les forêts non modifiées des
vallées et bas-fonds (VAN WAMBEKE, 1956).
2.1.4.2. Végétations
modifiées
Elles constituent une mosaïque paysagère dans la
concession de l'INERA et regroupent en son sein, les recrus forestiers, la
parasoleraie, les forêts secondaires remaniées, les regroupements
artificiels (VAN WAMBEKE et al., 1956); les savanes
(esobé), les forêts subnaturelles, les friches herbeuse
et les jardins de case (KOMBELE, 2004).
La population
Après l'indépendance de la RD Congo, la
population de Yangambi (centre) était de 19000 habitants (environ 76
hab. /km2) constituée en majorité des travailleurs de
l'INERA qui viennent en quasi-totalité des villages paysans de
l'ancienne concession de la dite institution (Turumbu, Lokele, Mbole-lokele,
Topoke) et des territoires voisins dans la province orientale (Kisangani,
Banalia, Basoko, Yahuma, Opala, et Ubundu).
Actuellement, on estime que la région de Yangambi est
habitée par au moins 33 000 habitants (statistiques du bureau de
District, année 2009) mais inégalement repartis dans la
concession.
Suite au ralentissement des activités de recherche
à l'INERA et à la modicité salariale, la population vit
essentiellement de l`agriculture, la chasse et du ramassage des produits
forestiers non ligneux (chenilles, champignons, escargots...).
2.2. Matériels de collecte de données
Le matériel pour la collecte de données
était composé du matériel pédologique et non
pédologique.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 13
Le matériel non pédologique utilisé sur
terrain était constitué de: deux pentadécamètre
pour la mesure de longueur des transects, un galon pour la mesure de la
circonférence des arbres, quelques jalons pour les alignements et le
cheminement des transects, un GPS pour relever les coordonnées
géographiques, une boussole pour l'orientation géographique des
transects, une machette pour dégager le passage dans la forêt, des
sacs en plastique pour la conservation des échantillons de sol, 162
cylindres de copecky pour la mesure gravimétrique de la densité
apparente du sol, deux valises de pédologue pour le transport des
échantillons du sol, un carnet, un appareil photo numérique, un
stylo et un crayon.
Le matériel utilisé pour l'analyse des
échantillons de sol au laboratoire était constitué par:
des tamis, erlenmeyer, colonnes, capsules, pipettes, entonnoir, balance,
dessiccateur, étuve pour la mesure de la densité apparente, un
spectrophotomètre pour le dosage de phosphore disponible du sol.
Les échantillons du sol prélevés dans les
tranches de 0-10 cm, 10-20 cm, 20-30 cm de profondeur sous trois classes
d'occupation du sol (jachère, lisière, et forêt dense) ont
servi pour le dosage du phosphore disponible (P2O5d) et à la mesure
gravimétrique de la densité apparente du sol au laboratoire.
2.3. Méthodes
Layonnage
Les travaux de layonnage ont consisté à
l'installation d'un réseau de trois transects de 500 m de long,
traversant les trois classes d'occupation du sol (jachère,
lisière et la forêt dense); suivant la direction Est-Ouest.
Le traçage des layons s'est réalisé comme
suit: à partir d'un point choisi dans la jachère, nous avons
matérialisé le layon de base d'un mètre de large ; et les
transects secondaires étaient installés parallèlement l'un
par rapport à l'autre à une équidistance de 50 m,
perpendiculairement au layon de base. L'angle d'orientation des transects
était de 330° Sud. L'ouverture des layons s'est faite dans le
respect de l'écologie de chaque classe d'occupation du sol en abattant
moins la végétation en place. En particulier les arbres à
dhp supérieur à 5 cm étaient maintenus et
contournés.
Installation des fosses
pédologiques
Les travaux de sondage d'habitats et de relevés des
paramètres éco-climatiques tels que la température du sol
et de l'air, l'humidité relative du sol et de l'air, la vitesse du vent
réalisés par le Doctorant ALONGO dans la région de
Yangambi nous ont servi de base à l'installation des fosses
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 14
pédologiques dans les trois classes d'occupation du
sol. La largeur de lisière caractérisée dans les deux
sites était de 60 et 78 m respectivement, pour Yakonde et Yangambi.
Pour chaque transect, trois fosses pédologiques de 1 x
1 x 0,5 m ont été installées dans chaque classe
d'occupation du sol, soit neuf fosses par transect et vingt sept fosses pour
les trois transects à raison de neuf fosses par classe d'occupation du
sol.
Toute fois, il faut signaler que pour les fosses
pédologiques de la zone lisière, une fosse était
installée à la limite nette de lisière de deux classes
d'occupation du sol adjacente, une dans la lisière jachère et une
autre dans la lisière forêt. Ainsi, un total de cinquante et
quatre fosses pédologiques ont été installées dans
les deux sites.
Prélèvement d'échantillons du
sol
Pour bien apprécier l'impact de l'anthropisation sur
les deux paramètres édaphiques étudiés, nous
n'avons considéré que la partie supérieure du solum
biodynamique (0-30 cm) souvent influencée par les activités
humaines et la matière organique émanant de la
végétation en place. (MANIL, NANSON et GENNART, dans KOMBELE,
2004).
Deux types d'échantillons ponctuels (perturbés
et non perturbés) étaient prélevés dans les
tranches de 0-10 cm, 10-20 cm, et 20-30 cm de profondeur ; puis mis dans la
valise du pédologue et en suite amenés au laboratoire pour le
dosage du phosphore disponible et la mesure gravimétrique de la
densité apparente du sol.
Ainsi, 162 échantillons non perturbés
prélevés à l'aide des cylindres de copecky ont servi
à la mesure gravimétrique de la densité apparente du sol
au laboratoire et 162 échantillons du sol perturbés,
prélevés à l'aide d'un couteau du prospecteur et mis en
sachet ont servi pour le dosage de phosphore disponible du sol.
Inventaire floristique
Pour mettre en évidence les relations sol-plante et
sans pour autant faire une étude phytosociologique exhaustive, un
inventaire à plein pour un but purement scientifique consistant à
couvrir des petites superficies dans chaque classe d'occupation du sol
était réalisé en vue d'identifier les espèces les
plus abondantes dans les deux sites d'étude.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 15
C'est ainsi qu'une parcelle d'environ 0,6 ha a
été délimitée dans chacune de trois classes
d'occupation du sol pour l'inventaire floristique du site Yakonde et 0,72 ha
pour celui du site Yangambi. Les arbres de 10 cm de dhp ont été
identifiés et marqués à l'aide de la peinture.
Méthodes d'analyse au
laboratoire
2.3.5.1. Dosage du phosphore disponible du sol
La détermination du phosphore disponible du sol a
été réalisée selon la méthode de Bray 2
(recueil de mode opératoire science du sol de l'IFA-Yangambi 2007 ;
CIRAD, 2004). Le principe et le mode sont donnés dans l'annexe du
présent travail.
2.3.5.2. Mesure de la densité apparente du sol
La densité apparente a été
déterminée dans les couches 0-10; 10-20 et 20-30 cm par la
méthode au cylindre (YORO et GODO, 1990) en trois
répétitions par classe d'occupation du sol le long de transect et
neuf répétitions dans chaque classe d'occupation pour les trois
transects. Les détails sur le principe de la méthodologie
utilisée sont mieux explicités en annexe.
2.3.5.3. Analyses statistiques
Les analyses statistiques des résultats ont
été faites à l'aide du logiciel STATISTICA 6.0. L'analyse
de variances (ANOVA) et les comparaisons des moyennes ont été
faites par les tests de Tukey et de Newman-Keuls, au seuil de 5%.
Les relations linéaires entre les deux variables (n =
9) ont été établies en utilisant les coefficients de
corrélation de Pearson grâce au logiciel de traitement
statistique.
Typologie de la réponse de la
densité apparente et du phosphore disponible face
à
l'hétérogénéité
des classes d'occupation du sol
Pour pouvoir bien interpréter les données en
rapport avec les deux paramètres édaphiques étudiés
face l'hétérogénéité d'occupation du sol
(effet de lisière) conséquence de l'anthropisation du paysage,
nous nous sommes référés au model de la typologie
élaborée par Léon IYONGO et Jan BOGAERT (IYONGO W, 2008)
sur la réponse des espèces de rongeurs face à
l'hétérogénéité d'habitats, tels que repris
dans le tableau 1.
Tableau 1: Typologie de la réponse des espèces
à l'hétérogénéité d'habitats
Types Habitat 1 Habitat 2 Habitat 3 Interprétations
I a a a Pas d'effet de lisière, espèce est
généraliste ; pas de
différence d'abondance entre les habitats.
II a b a Effet de lisière : si b > a, espèce
préfère la lisière et si b <
a, espèce évite la lisière.
III a b c Effet de lisière : espèce s'adapte
différemment à chacun
des habitats ; si b > a et b > c, espèce
préfère la lisière ; si b < a et b < c espèce
évite la lisière.
IV a ab b Effet de lisière : l'abondance de
l'espèce dans la lisière est
intermédiaire de celle des habitats adjacents.
V a a b Pas d'effet de lisière : si a > b,
espèce évite l'habitat 3 et
si b > a, espèce cherche l'habitat 3.
VI ab a b Pas de détection d'effet de lisière.
Source : Léon IYONGO W ,2008
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 16
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 17
Chapitre III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Afin de mieux apprécier l'effet de lisière sur
le phosphore disponible et la densité apparente du sol, nous avons
différenciés les résultats de ces deux variables par
tranche du sol (0-10cm, 10-20cm, 20-30cm) et la moyenne verticale (0-30cm),
suivant les deux écosystèmes (séries Y1 et Y2).
3.1. Phosphore disponible (P2O5d)
3.1.1. Teneur en phosphore disponible du sol (P2O5d) de la
série Yangambi
Le tableau 2 présente les données
complètes de la teneur en phosphore disponible en fonction des trois
tranches du sol et la moyenne verticale.
Tableau 2: Teneur en P2O5d (ppm) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y1.
Classes
d'occupation du sol
|
Equidistance (m)
|
P2O5d (ppm) dans les trois tranches du sol
|
|
|
|
|
0-10 cm
|
10-20 cm
|
20-30 cm
|
Moyenne verticale
|
Jachère
|
50
|
1,37
|
0,43
|
0,12
|
0,64 #177; 0,12
|
Jachère
|
100
|
0,90
|
0,5
|
0,10
|
0,50 #177; 0,06
|
Jachère
|
150
|
0,95
|
0,32
|
0,29
|
0,52 #177; 0,30
|
Lisière
|
200
|
1,45
|
0,74
|
0,51
|
0,90 #177; 0,23
|
Lisière
|
236
|
1,41
|
0,70
|
0,61
|
0,91 #177; 0,27
|
Lisière
|
272
|
1,65
|
0,73
|
0,52
|
0,97 #177; 0,16
|
Forêt dense
|
322
|
0,98
|
0,63
|
0,19
|
0,60 #177; 0,19
|
Forêt dense
|
372
|
1,00
|
0,32
|
0,15
|
0,49 #177; 0,22
|
Forêt dense
|
422
|
0,90
|
0,30
|
0,15
|
0,45 #177; 0,16
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 18
Il ressort de ce tableau que les valeurs moyennes de la teneur
en phosphore disponible obtenues dans la tranche de 0-10 cm de profondeur du
sol de la série Yangambi varient entre 0.9 ppm (sous forêt) et
1.65 ppm (dans la zone de lisière). Dans la tranche de 10-20 cm de
profondeur les valeurs moyennes de la teneur en phosphore disponible du sol
sont de 0.3 ppm (sous forêt) et 0.74 ppm (dans la zone de
lisière). Quant à la tranche 20-30 cm de profondeur, les teneurs
moyennes en phosphore disponible varient entre 0.10 ppm (sous la
jachère) et 0.61 ppm (sous forêt).
La comparaison de trois tranches du sol étudiées
sous trois classes d'occupation du sol montre que, la tranche de 0-10 cm de
profondeur dans la zone de lisière est plus fournie en phosphore
disponible que les autres tranches de deux classes d'occupation du sol
adjacentes. En général, la teneur en phosphore disponible varie
inversement en fonction de la profondeur du sol ; ceci peut s'expliquer par la
faible mobilité de cet élément dans le profil
pédologique et son origine essentiellement organique dans les sols
tropicaux. En effet, selon DABIN, 1970 ;et KOMBELE,2004 ;la matière
organique étant une fonction inverse de la profondeur du sol, sa
décomposition dans les couches superficielles du sol joue le rôle
de complexer l'aluminium et le fer qui souvent bloquent le phosphore dans les
sols tropicaux, ainsi, augmente- elle la solubilité du phosphore en le
rendant disponible pour les plantes.
En considérant la tranche entière de 0-30 cm de
profondeur, le sol de lisière présente les moyennes verticales en
phosphore disponible supérieures (0.97#177; 0.27 ppm) par rapport aux
deux autres classes d'occupation du sol adjacentes (0.64 #177; 0.12 ppm sous la
jachère herbeuse) et (0,49 #177; 0,22 sous forêt dense). La figure
5 illustre bien la variabilité de cet élément dans cette
tranche de profondeur du sol.
Jachère
Lisière
Forêt
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 19
Figure 5: Evolution des teneurs en P2O5d sous jachère,
lisière et forêt dense le long du transect dans la série
Yangambi
Cette figure fait remarquer que la teneur en phosphore
disponible augmente avec l'effet de lisière. La réponse du
phosphore disponible face à l'anthropisation correspond au type II
(tableau 1). Les teneurs en phosphore disponible dans la tranche de 0-30 cm de
profondeur du sol diminuent de la zone de lisière vers les deux classes
d'occupation du sol adjacentes. Ceci atteste une discontinuité
écologique entre la lisière et les deux classes d'occupation du
sol adjacentes (la jachère et la forêt dense).
3.1.2. Teneur en phosphore disponible du sol (P2O5d) de la
série Yakonde
Les données complètes sur les teneurs moyennes
en phosphore disponible du sol pour les trois tranches du sol
étudiées ainsi que la moyenne verticale sont
présentées dans le tableau 3.
Tableau 3: Teneur en P2O5d (ppm) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y2
Classes
d'occupation du Equidistance
sol (m)
|
P2O5d (ppm) dans les trois tranches du sol
Moyenne
0 -10 cm 10 - 20 cm 20 - 30 cm verticale
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 20
Jachère
|
50
|
2.44
|
1.27
|
0.63
|
1.45 #177; 0.20
|
Jachère
|
100
|
1.71
|
1.34
|
0.73
|
1.26 #177; 0.21
|
Jachère
|
150
|
1.58
|
1.05
|
0.84
|
1.16 #177; 0.25
|
Lisière
|
200
|
1.58
|
0.77
|
0.60
|
0.98 #177; 0.31
|
Lisière
|
230
|
1.30
|
0.88
|
0.77
|
0.88 #177; 0.23
|
Lisière
|
260
|
1.02
|
0.72
|
0.51
|
0.77 #177; 0.25
|
Forêt dense
|
310
|
1.32
|
0.65
|
0.55
|
0.84 #177; 0.27
|
Forêt dense
|
360
|
1.30
|
0.69
|
0.81
|
0.93 #177; 0.16
|
Forêt dense
|
410
|
0.67
|
0.63
|
0.63
|
0.65 #177; 0.15
|
Les résultats tels que consignés dans le tableau
3 stipulent que, les valeurs moyennes de la teneur en phosphore disponible
obtenues dans la tranche de 0-10 cm de profondeur du sol varient entre 0.67 ppm
(forêt) et 2.44 ppm (jachère). Dans la tranche de 10-20 cm de
profondeur, les valeurs moyennes de la teneur en phosphore disponible sont de
0.63 ppm (sous forêt) à 1.34 ppm (sous la jachère). La
tranche de 20-30 cm quant à elle, a présenté des teneurs
moyennes en phosphore disponible variant entre 0.51 ppm (dans la
lisière) et 0.84 ppm (dans la jachère). Les valeurs
élevées de phosphore disponible dans cette série de sol
pour les trois tranches du sol, sont enregistrées dans la tranche de
0-10cm et dans la jachère.
Contrairement à la série Yangambi, le sol de la
série Yakonde est plus fourni en phosphore disponible et cela, dans la
jachère pour les trois tranches étudiées.
Considérant la tranche entière de 0-30cm, la
moyenne verticale en phosphore disponible montre une évolution
descendante de la jachère vers la forêt dense telle que
illustrée dans la figure 6.
Jachère
Lisière
Forêt
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 21
Figure 6: Evolution des teneurs en P2O5d sous jachère,
lisière et forêt dense le long du transect dans la série
Yakonde.
Cette figure montre l'impact positif de l'anthropisation sur
la disponibilité du phosphore dans le sol. La lisière influence
donc négativement le phosphore disponible du sol.
La courbe ainsi représentée montre une
diminution de la teneur en phosphore disponible de la jachère vers la
lisière puis une légère augmentation dans la forêt
dense. Toute fois, la valeur la plus faible de cette variable est notée
dans la même classe d'occupation du sol (forêt dense : 0,65 #177;
0,15). La teneur en cet élément dans la zone de lisière
est donc intermédiaire aux deux classes d'occupation du sol adjacentes.
Ainsi, il se dégage une continuité écologique entre la
zone de lisière et la forêt, mais une discontinuité entre
la jachère et les deux autres classes d'occupation du sol adjacentes.
3.2. La densité apparente du sol (Da)
3.2.1. La densité apparente du sol de la
série Yangambi
Les valeurs de la densité apparente par tranche du sol
et selon les classes d'occupations du sol sont présentées dans le
tableau 4.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 22
Tableau 4: Moyenne de Da (g/cm3) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y1
Classes Equidistance (m) Da (g/cm3) dans les trois
tranches du sol
d'occupation du
sol
|
|
0-10 cm
|
10-20 cm
|
20-30 cm
|
Moyenne verticale
|
Jachère
|
50
|
1.20
|
1.45
|
1.47
|
1.37 #177; 0,15
|
Jachère
|
100
|
1.11
|
1.38
|
1.49
|
1.33 #177; 0,19
|
Jachère
|
150
|
1.22
|
1.24
|
1.30
|
1.25 #177; 0,04
|
Lisière
|
200
|
1.05
|
1.26
|
1.44
|
1.25 #177; 0,10
|
Lisière
|
236
|
1.09
|
1.15
|
1.31
|
1.19 #177; 0,15
|
Lisière
|
272
|
0.75
|
1.14
|
1.50
|
1.13 #177; 0,15
|
Forêt dense
|
322
|
0.95
|
1.01
|
1.30
|
1.07 #177; 0,23
|
Forêt dense
|
372
|
0.80
|
1.01
|
1.29
|
1.03 #177; 0,25
|
Forêt dense
|
422
|
0.97
|
1.03
|
1.20
|
1.06 #177; 0,28
|
L'analyse des résultats consignés dans le
tableau 4 montre que la densité apparente du sol augmente avec la
profondeur sous toutes les classes d'occupation du sol de la série
Y1.
Dans la tranche de 0-10 cm de profondeur, les valeurs moyennes
de la densité apparente sont comprises entre 0,75 g/cm3
(lisière) et 1, 22 g/cm3 (jachère). Dans la tranche de
10 -20cm, la densité apparente varie entre 1,01 g/cm3 (sous
forêt) et 1,45 g/cm3 (jachère). Quant à la
tranche de 20 -30 cm la densité apparente du sol est comprise entre 1,28
g/cm3 (sous forêt) et 1,49 g/cm3 (sous
jachère).
L'observation du tableau 4 fait remarquer que la valeur la
plus faible de la densité apparente est enregistrée dans la
tranche de 0 - 10 cm de profondeur et ce, dans la zone de lisière (0,75
g/cm3). Cette faible valeur de la densité apparente du sol de
lisière confirme sans doute les caractéristiques
particulières de cette zone et serait due à la teneur
élevée en la matière organique dans les horizons de
surface, imputable aux espèces végétales en place qui
fournissent le sol de surface en humus influençant ainsi directement la
densité apparente du sol. En effet, l'espèce Bellucia
axinanthera est la plus abondante dans la zone de lisière (Tableau
14), sa production en feuilles et fruits abondante rend le sol de surface moins
dense qu'en profondeur.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 23
Toutefois, le sol forestier a montré également
des valeurs faibles de la densité apparente (= 1g/cm3). Les
faibles valeurs observées en forêt sont dues également aux
processus d'humification et de décomposition ayant lieu
préférentiellement dans les horizons supérieurs du sol, et
aussi à l'incorporation de la litière et le renouvellement
racinaire (Boa, 1990). Ce qui confère une structure soit grumeleuse ou
particulaire à ces horizons et les rendent plus aérés
donc, moins cohérents.
D'une façon globale, la moyenne verticale (0 -30 cm) de
la densité apparente du sol de la série Yangambi sous les trois
classes d'occupation se situe entre 1,02 g/cm3 (forêt dense)
à 1,37 g/cm3 (sous la jachère). Les différences
des moyennes verticales observées sont mieux illustrées par la
figure 7.
Jachère
Lisière
Forêt
Tableau 5: Evolution de la densité apparente du sol sous
jachère, lisière et forêt dense le long du transect de la
série
Yangambi.
Il se dégage de cette figure, une diminution globale de
la densité apparente du sol de la jachère vers la forêt
dense. D'ou effet de lisière sur la densité apparente du sol. La
lisière exerce donc un effet atténuateur (tampon) sur ce
paramètre du sol par rapport aux deux classes d'occupation du sol
adjacentes. Ce fait confirme le comportement très particulier de la zone
de lisière dans ce paysage (série Y1). Il existe donc une
discontinuité écologique entre les trois classes d'occupation du
sol de la série Yangambi en rapport avec la densité apparente du
sol.
3.2.2. La densité apparente (Da) du sol de la
série Yakonde
Le tableau 5 présente les moyennes de la densité
apparente dans les trois tranches du sol étudiées, selon les
différentes classes d'occupations du sol :
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 24
Tableau 6 : Moyenne de Da (g/cm3) dans les trois tranches de
profondeur du sol de la série Y2
Classes
d'occupation du
sol Equidistance
(m)
|
Da (g/cm3) dans les trois tranches du sol
|
|
|
|
0-10 cm
|
10-20 cm
|
20-30 cm
|
Moyenne verticale
|
Jachère
|
50
|
1.41
|
1.41
|
1.52
|
1.45 #177; 0,11
|
Jachère
|
100
|
1.17
|
1.40
|
1.43
|
1.33 #177; 0,11
|
Jachère
|
150
|
1.08
|
1.39
|
1.37
|
1.27 #177; 0,13
|
Lisière
|
200
|
1.20
|
1.10
|
1.29
|
1.19 #177; 0,14
|
Lisière
|
230
|
1.16
|
1.20
|
1.37
|
1.24 #177; 0,17
|
Lisière
|
260
|
1.21
|
1.15
|
1.26
|
1.20 #177; 0,20
|
Forêt dense
|
310
|
1.14
|
1.26
|
1.39
|
1.26 #177; 0,20
|
Forêt dense
|
360
|
1.08
|
1.39
|
1.39
|
1.28 #177; 0,17
|
Forêt dense
|
410
|
0.93
|
1.23
|
1.30
|
1.15 #177; 0,19
|
Les moyennes de la densité apparente du sol
observées dans la série Yakonde sous toutes les classes
d'occupation du sol et dans toutes les tranches étudiées telles
que consignées dans tableau 5 sont comprises entre 0.93g/cm3
(forêt) et 1.52g/cm3 (jachère).
Les valeurs les plus faibles sont observées dans la
tranche de 0-10cm et les plus élevées dans celle de 20-30 cm. Ce
fait confirme que la densité apparente du sol augmente avec la
profondeur et qu'elle est tributaire de la texture du sol qui est compact en
profondeur qu'à la surface.
Brady et al. (2002), ont observé que les
horizons A des sols cultivés ont normalement une densité
apparente entre 0.9 et 1.8 g/cm3 et que les valeurs
inférieures à cette gamme caractérisent les couches
organiques et les cendres volcaniques. Les valeurs de la densité
apparente du sol sous les trois classes d'occupation du sol retenues se situent
bien dans cette gamme (tableau 5). Les auteurs précités signalent
en outre que malgré la dépendance de la densité apparente
du sol par rapport à sa texture, les pratiques culturales (labours, les
apports ou pertes en matière organique, etc.) influencent aussi
énormément la porosité dans les horizons de surface et par
voie de conséquence cette propriété. Compte tenue de sa
teneur en argile relativement faible dans le solum biodynamique et du niveau
d'anthropisation élevé, le sol de la série Yakonde
présente des différences peu remarquables entre
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 25
les valeurs de la densité apparente sous nos trois
classes d'occupation du sol. Quant à la moyenne verticale (0-30 cm), les
valeurs de la densité apparente varient de 1.15g/cm3
(forêt) à 1.45g/cm3 (jachère).
la figure 7 illustre les différences des moyennes
verticales de la densité apparente.
Jachère
Lisière
Forêt
Figure 7: Evolution de la densité apparente du sol sous
jachère, lisière et forêt dense le long du transect de la
série
Yakonde.
Cette figure montre clairement une diminution de la
densité apparente du sol de la jachère vers la forêt dense.
On n'y observe également que la valeur de la densité apparente
trouvée en pleine forêt s'approche de celle de la jachère.
Sans doute les valeurs de la densité apparente du sol trouvées
dans cette série, sont de même origine. Ce qui a été
confirmé par les tests d'ANOVA qu'il n'existe pas des différences
remarquables des moyennes verticales de la densité apparente du sol sous
les trois classes d'occupation du sol de la série Yakonde.
Toutefois, la figure 7 montre que le pic de la courbe est
noté dans la jachère (1,45 g/cm3), et la valeur la
plus faible sous forêt (1,15g/cm3).
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 26
3.3. Réponses des paramètres
édaphiques étudiés face à
l'hétérogénéité d'occupation
du sol
3.3.1. Réponses de la disponibilité de
phosphore face à effet de lisière Les tests de Tukey et de Newman
- Keuls, au seuil de 5% ont révélé ce qui suit :
a. SERIE Y1
Dans la tranche de 0-10cm de profondeur, il n'y a pas de
différence significative des teneurs en phosphore disponible du sol pour
les trois classes d'occupation du sol (p= 0,16 >0,05).La réponse de
la disponibilité du phosphore correspond au type I (Tableau 1), la zone
de lisière ne manifeste aucun effet sur le phosphore disponible du
sol.
Dans la tranche de 10 -20 cm, il y a de différence
significative des moyennes des teneurs en phosphore disponible sous les trois
classes d'occupation du sol (p=0,02 < 0,05). La réponse de la teneur
en phosphore disponible du sol correspond au type II (Tableau 1), d'où
effet de lisière sur la disponibilité du phosphore du sol. La
teneur en phosphore disponible augmente donc avec l'effet de lisière par
rapport aux classes d'occupation du sol adjacentes.
Dans la tranche de 20-30cm de profondeur, il n'y a pas de
différence significative des teneurs en phosphore disponible du sol pour
les trois classes d'occupation du sol (p= 0,15 >0,05).La réponse de
la disponibilité du phosphore correspond au type I (Tableau 1), aucun
effet de lisière n'a été observé sur le phosphore
disponible du sol.
Considérant la tranche entière de 0 -30 cm, il
y a de différence significative des moyennes des teneurs en phosphore
disponible sous les trois classes d'occupation du sol (p=0,04 < 0,05). La
réponse de la teneur en phosphore disponible du sol correspond au type
II (Tableau 1), d'où effet perceptible de lisière sur la
disponibilité du phosphore du sol. La teneur en phosphore disponible
augmente avec l'effet de lisière et diminue dans les deux classes
d'occupation du sol adjacentes (figure 5).
b. B) SERIE Y2
Une différence significative des moyennes des teneure
en phosphore disponible a été observée dans la tranche de
0- 10cm sous les trois classes d'occupation du sol (p=0,02 < 0,05). La
réponse de la teneur en phosphore disponible du sol correspond au type
IV (Tableau 1), la lisière
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 27
exerce l'effet tampons sur la teneur en phosphore disponible
du sol. La disponibilité du phosphore dans la zone de lisière est
intermédiaire aux deux autres classes d'occupation du sol adjacentes.
Dans la tranche de 10-20cm de profondeur, pas de
différence significative des teneurs en phosphore disponible du sol pour
les trois classes d'occupation du sol. La réponse de la
disponibilité du phosphore correspond au type I (tableau 1), aucun effet
de lisière n'a été observé sur le phosphore
disponible dans cette tranche du sol.
Pour la tranche de 20 -30 cm, la réponse de la
disponibilité du phosphore face à l'anthropisation correspond au
type III (Tableau 1) ; ce paramètre édaphique se comporte
différemment sous les trois classes d'occupation de sol. Dans cette
tranche du sol, la lisière exerce des effets dépressifs sur les
paramètres nutritionnels du sol tels que le phosphore disponible.
Considérant la tranche entière de 0 -30 cm, une
différence très significative a été observée
entre les moyennes des teneurs en phosphore disponible sous les trois classes
d'occupation du sol. La réponse de la disponibilité du phosphore
du sol face à l'anthropisation correspond au type II (Tableau 1). La
lisière influence négativement le phosphore disponible du sol et
la teneur en cet élément y est intermédiaire aux deux
classes d'occupation du sol adjacentes (figure 6).
3.3.2. Réponses de la densité apparente du
sol face à l'hétérogénéité
d'occupation du sol a. SERIE Y1
Les moyennes de la densité apparente du sol dans la
tranche de 0- 10 cm ont enregistrée de différences significatives
sous les trois classes d'occupation du sol étudiées (p=0,02 <
0,05). La réponse de la densité apparente du sol est du type IV
(Tableau 1). La densité apparente du sol de lisière est
intermédiaire à celle de la jachère et de la forêt.
Toutefois les valeurs moyennes telles qu'observées (Tableau 4) montrent
un rapprochement du sol de lisière au sol forestier qu'à celui de
la jachère.
Dans les tranches de 10 -20 et 20 -30 cm de profondeur, il n'y
a pas de différence significative entre les valeurs moyennes de la
densité apparente observée dans le sol de la série
Yangambi. La réponse de la densité apparente du sol correspond au
type I du tableau 1: Aucun effet de lisière sur la densité
apparente du sol n'a été observé dans ces tranches du
sol.
Dans la tranche de 0 - 30 cm, une différence
très significative entre les valeurs moyennes de la densité
apparente du le sol observée dans cette série. La réponse
de la densité apparente du sol est du type IV (Tableau 1) : Les moyennes
de la densité apparente du sol de lisière sont
intermédiaires à
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 28
celles de la jachère et de la forêt dense. La
lisière exerce donc un effet tampon sur cette variable physique du
sol.
b. SERIE Y2
Dans la tranche de 0 -10 cm, pas de différence
significative des moyennes de la densité apparente observée sous
les trois classes d'occupation du sol. La réponse de ce paramètre
du sol est du type I (Tableau 1), la lisière n'exerce pas d'effet sur la
densité apparente du sol dans cette tranche.
Dans la tranche de 10 -20 cm, une différence
très significative a été observée entre les
moyennes de la densité apparente du sol sous les trois classes
d'occupation du sol étudiées. La réponse de la
densité apparente du sol est du type II (tableau 1). Quant à la
tranche de 20 - 30 cm, il ya une différence très significative
entre les moyennes de la densité apparente du sol sous les
différentes classes d'occupation du sol étudiées. La
réponse de la densité apparente du sol est du type IV (tableau
1). Pour la tranche entière de 0 - 30 cm, aucun effet de lisière
n'a été observé. La réponse de la densité
apparente du sol est du type I (tableau 1).
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 29
3.4. Analyse floristique des sites
3.4.1. La richesse floristique
Pour la série Yangambi (tableaux 14, 15, 16, 17 en
annexe), sur une superficie de 0.72 ha, 203 arbres ont été
inventoriés dans la lisière, ce qui correspond à une
densité de 281.9 pieds/ha. Ces arbres appartiennent à 36
espèces, 31 genres et 21 familles. Sous forêt, 316 arbres ont
été inventoriés, ce qui correspond à 438.9
pieds/ha, regroupant 72 espèces, 52 genres, et 28 familles. Quant
à la jachère herbeuse, l'action de feu de brousse est telle
qu'aucun pied d'arbre de #177;5cm de diamètre n'a été
inventorié ; la zone étant dominée par les
graminées du genre Panicum maximum,Pennicetum, etc.
Pour la série Yakonde (tableau 18, 19, 20, 21 en
annexe), sur une superficie de 0.6 ha, 135 arbres ont été
inventoriés dans la lisière ; ce qui correspond à 241
pieds/ha, regroupés dans 41 espèces, 36 genres et 20 familles.
Sous forêt dense, 173 arbres étaient inventoriés,
correspondant à 308.9 pieds/ha. Ces arbres regroupent 55 espèces,
47 genres, et 24 familles. La jachère quant à elle, n'a
donné que 9 arbres correspondant à 16 pieds/ha ; et qui peuvent
être groupés en 3 espèces, 3 genres et 3 familles.
3.4.2. Diversité spécifique 3.4.2.1.
Diversité-á
Pour l'ensemble des inventaires, la diversité a
été appréciée pour deux classes d'occupations du
sol (la zone de lisière et la forêt), la jachère
étant écartée à cause de sa faible densité.
Trois indices ont été retenus à savoir : L'indice de
Shannon, celui d'équitabilité de Piélou et celui de
Simpson (tableau 11 en annexe).
Pour la série Y1, la diversité de Shannon et
l'hétérogénéité de Simpson sont faible
(respectivement 1.88 et 0.6) dans la zone de lisière, indiquant ainsi
une faible diversité floristique. De même
l'équitabilité de Piélou qui caractérise la
manière dont les effectifs se répartissent entre les
espèces rencontrées a atteint la valeur de 0,6 ; Ce qui indique
une faible équitabilité au sein du peuplement.
Dans la zone forestière, l'indice de Shannon
trouvé est de 3.71 et celui de Simpson 0.969 ; ce qui montre une
diversité élevée sous la forêt dense. Au
démurant, l'équitabilité de Piélou atteint 0.868 et
indique une bonne équitabilité au sein du peuplement.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 30
Pour la série Y2, l'indice de Shannon et celui de
Simpson trouvés dans la zone de lisière sont respectivement de
3.234 et 0.94. Ils montrent tous deux une diversité spécifique
élevée dans la lisière. L'équitabilité de
Piélou atteint quant à elle une valeur aussi élevée
(0.865).
Sous forêt dense, l'indice de Shannon atteint 3.644 et
celui de Simpson 0.965. Ceci montre également une diversité
élevée dans la zone forestière.
L'équitabilité de Piélou quant à elle, montre une
valeur proche de 1 (0.909), signe d'équitabilité
élevée. Selon Shimba (2009), l'indice de Shannon peut varier
entre 1 et 4.5 pour des relevés de faible taille. Ainsi au regard de nos
résultats, les zones de lisière sont faiblement
diversifiées que la forêt. Néanmoins dans la série
Y2, cette dernière présente une diversité assez
élevée. Cette situation nous met en contradiction avec la
théorie des lisières qui les caractérise comme
étant des zones à forte diversité tant animale que
végétale (Bogart 2009 ;Shelford cité par Iyongo 2008). Les
résultats trouvés peuvent s'expliquer par le fait du dhp retenu
pour l'inventaire. En effet, beaucoup d'individus auraient
échappé à l'inventaire vue leur dhp <10cm due à
l'action du feu fréquent dans la zone. Nous pensons qu'à un dhp =
2.5cm, il aurait une forte diversité dans les zones de
lisière.
Comme classiquement en forêt tropicale humide, l'indice
de Shannon tend vers des valeurs élevées dans l'ensemble des
forêts étudiées.
3.4.2.2. Diversité-â
Les coefficients de similarité retenus dans ce travail
sont ceux de Jaccard et de Sorensen. Le coefficient de Jaccard
représente le nombre de cas de présence simultanée de deux
espèces considérées divisé par le nombre de cas
où au moins l'une de deux est présente. Celui de Sorensen est
similaire au précédant, cependant il pondère par deux. Ces
deux coefficients sont parmi les plus fréquemment utilisées en
phytosociologie. Ils permettent d'exprimer l'existence d'une communauté
entre deux formations végétales comparées entre-elles.
A) Les coefficients de Jaccard obtenus entre la lisière
et la forêt dans les deux paysages étudiés (séries
Y1 et Y2) sont présentés dans le tableau 6.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 31
Tableau 7: Coefficient de Jaccard entre la lisière et la
forêt des séries Yangambi et Yakonde.
|
Série Yangambi
|
Série Yakonde
|
Coeff de Jaccard
|
Lisière
|
Forêt
|
Lisière
|
Forêt
|
Lisière
|
1
|
0,286
|
1
|
0,347
|
Forêt
|
0,286
|
1
|
0,347
|
1
|
Il ressort de ce tableau que la valeur du coefficient de
Jaccard obtenue entre la lisière et la forêt dans la série
Yangambi est faible (0,286) ; et démontre l'existence d'une faible
similitude entre ces deux classes d'occupation du sol. Quant à la
série Yakonde, la valeur de ce coefficient reste également faible
(0.347), et indique une similitude toujours assez faible entre la zone de
lisière et la forêt dense. Toutefois, le coefficient de Jaccard
trouvé dans le paysage de la série Yakonde reste superieur
à celui de la série Yangambi.
B) Quant au coefficient de Sorensen, les valeurs obtenues
entre les deux classes d'occupations du sol de nos deux paysages sont
présentées dans le tableau 6.
Tableau 6.Coefficient de Sorensen entre la lisière et la
forêt des séries Yangambi et Yakonde.
|
Série Yangambi
|
Série Yakonde
|
Coeff de Sorensen
|
Lisière
|
Forêt
|
Lisière
|
Forêt
|
Lisière
|
1
|
0,40
|
1
|
0,54
|
Forêt
|
0,40
|
1
|
0,54
|
1
|
La valeur du coefficient de Sorensen obtenue entre la
lisière et la forêt dans le paysage de la série Yangambi
telle que présenté dans ce tableau reste toujours faible (0,40)
confirmant ainsi une similarité faible entre ces deux classes
d'occupations du sol.
Pour le paysage de la série Y2, le coefficient de
Sorensen obtenu est de valeur moyenne (0,54), et montre une similitude assez
élevée entre la zone de lisière et la forêt
dense.
3.4.3. Abondance relatives des espèces et des
familles
Dans la série Y1, les cinq espèces
ci-après sont les plus abondantes dans la zone de lisière:
Bellucia aximanthera (62.6%), Macaranga lancifolia (4.4%),
Musanga cecropioides (4.4%), Petersianthus macrocarpus
(2.96%) et Schorodophloeus zenkeri (1.48%); et les familles
suivantes :
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 32
Melastomatceae (62.6%), Meliaceae (5.42%),
Euphorbiaceae (5.42%), Cecropiaceae (4.93%), et Lecythidaceae (2.96%) (Tableau
14 et 15 en annexe).
Sous forêt dense, les cinq espèces telles que
Stautia stipitata (8.51%), Scorodophloeus zenkeri (6.62%),
Olax gambecola (5.68%), Guarea thompsoni (5.36%) et
Cynometra hankei (3.79%) sont les plus abondantes (Tableau 16 en
annexe) ; avec les familles telles que Fabaceae (18.3%), Meliaceae
(13.25%), Myristicaceae (12%), Annonaceae (8.51%), et
Sapotaceae (7.3%) (Tableau 17 en annexe).
Dans la série Y2, les cinq espèces les plus
abondantes dans la zone de lisière sont : Macaranga lancifolia
(16%), Trichilia rubensis (10.4%), Tabernaemotana crassa
(7.4%), Trilepisium madagascariensis (5.9%), Petersianthus
macrocarpus (4.4%), (tableau 18 en annexe) ; avec les familles telles que
Euphorbiaceae (23%), Meliaceae (21%), Moraceae
(10%), Apocynaceae (9%) et Myristicaceae (6%) (Tableau
19 en annexe).
Sous forêt dense, les cinq espèces suivantes :
Anonidium mannii (8.1%), Hymenocardia ulmoides (6.9%),
Macaranga lancifolia (5.8%), Oncoba welwitschii (5.2%), et
Albizia adianthifolia (4.6%), sont les plus abondantes (tableau 20 en
annexe) ; et, les cinq familles suivantes : Euphorbiaceae (22%),
Annonaceae (12.71%), Fabaceae (9.83%) Meliaceae
(8.67%), et Flacourthiaceae (8.67%) constituent les plus
abondantes de la zone (tableau 21 en annexe).
Quant à la jachère, les trois espèces
telles que Morinda lucida, Musanga cecropioides, et Pycnathus
angolens regroupées dans trois familles ci-après :
Rubiaceae, Cecropiaceae, et Myristicaceae sont les plus abondantes.
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 33
Chapitre IV : DISCUSSION DES RESULTATS.
4.1. Phosphore disponible du sol (P2O5d)
Le phosphore est un élément essentiel de tous
les organismes vivants. Il joue un rôle irremplaçable dans des
nombreux processus biologiques comme la croissance, la photosynthèse, et
la fixation symbiotique de l'Azote atmosphérique. (MARSCHNER, 1995).
Il fait partie de la composition de l'ADN où il inscrit
le code génétique ; et, de l'ARN qui permet la transcription de
l'information génétique en protéine. Il est
impliqué dans le transfert d'énergie à l'intérieur
des cellules par intermédiaire de l'ATP.
Cependant, la disponibilité en cet
élément dans la solution du sol reste très faible
étant donné sa forte affinité pour les composantes du sol
et la faible vitesse de sa libération par altération des
roches.
En plus de la méthode Bray II que nous avons
utilisée pour quantifier au mieux le stock de phosphore biodisponible,
il existe plusieurs autres méthodes (OLSEN, OLSEN-DABIN, JORET-HEBERT,
DRYER, etc.) qui n'ont pas été utilisée dans ce travail.
Chacune de ces méthodes est fonction des caractéristiques
pédologique et surtout du facteur acidité des sols. La
méthode Bray II quant à elle est préférable pour
les sols Ferralitiques des régions tropicales réputés
acides. Elle a donc été choisie car les sols de la région
de Yangambi sont des sols ferralitiques (Oxisols dans la classification
pédologique américaine et Ferralsol dans la classification FAO)
et subissent des fortes dégradations à la fois physique, dues
à l'érosion, chimique et biologique, dues à
l'acidification et à la forte présence d'oxyde et hydroxyde
métalliques.
Cette méthode extrait plus particulièrement le
phosphore lié à l'aluminium et au calcium (CIRAD, 2004). Ainsi,
la biodisponibilité du phosphore (et des autres éléments)
est donc fonction de déterminants chimiques, physiques et biologiques
(HINSINGER et al., 2005). C'est la raison pour laquelle, la
fraction biodisponible du phosphore du sol peut largement varier en fonction
des systèmes sol-plante étudiés mais aussi en fonction des
conditions mêmes de ces études.
Les valeurs de phosphore disponible obtenues par la
méthode Bray II pour les deux sites étudiés sous trois
classes d'occupation du sol et dans toutes les tranches étudiées
sont généralement déficientes (Tableau 2 et 3). Cette
déficience est plus sévère à la série
Yangambi dans la jachère et sous forêt dense pour les valeurs
enregistrées des moyennes verticales (tableau 2 et figure 5). Les
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 34
teneurs en phosphore disponible inférieures à 20
mg P2O5/kg de sol sont considérées comme trop faibles pour
assurer une nutrition phosphatée appropriée de la plupart des
plantes. DRECHSEl et al. (1996) avaient signalé des carences en
phosphore disponible très préoccupantes dans les régions
de la Crête Congo Nil (P-Bray 1 < 2 mg/kg) et du Plateau Central
(P-Bray 1 < 6 mg.kg-1) à cause du pouvoir fixateur
élevé des sols. TROEH et al. (2005) affirment que la
fixation des composés phosphorés par les oxydes de fer et
d'aluminium, et par la matière organique, ainsi que leur degré
d'insolubilité sont responsables de la faible disponibilité des
formes assimilables par les cultures. Ce phénomène s'avère
encore plus sévère dans les sols acides tropicaux riches en
argiles de type 1:1 et en sesquioxydes (SANCHEZ, 2002).
Les valeurs de phosphore disponible obtenues (Tableau 2 et 3)
indiquent que dans les deux séries de sols étudiés, la
tranche de 0-10 cm de profondeur est plus fournie en cet élément.
Cette tendance montre que le phosphore en question est sous forme organique,
d'où besoin de l'activité biologique pour sa
minéralisation. En plus, l'absence de labour mécanique dans ces
deux séries de sol amène une accumulation des
éléments relativement peu mobiles, comme le phosphore, dans les
premiers 10 cm du profil.
En rapport avec la production agricole, l'intervalle de
variation du phosphore trouvé dans les deux sites sous trois classes
d'occupation du sol est de loin inférieur au seuil critique
proposé pour les cultures tropicales (DABIN, 1970). En effet, selon cet
auteur le seuil critique est fixé entre 20-30 ppm dans les sols
Ferrallitiques pauvres à faible pouvoir fixateur, et aux environs de 50
ppm pour les sols riches en phosphore. Les sols Ferrallitiques à faible
pouvoir fixateur ont quant à eux, un seuil critique recommandé de
50-100 ppm.
Les valeurs de phosphore disponible qui varient de 0,9 ppm
à 1,65 ppm, sous les différentes occupations du sol de la
série Y1 ont montré des différences non significatives
dans la tranche de 010 cm et 20-30 de profondeur ; mais significatives pour la
tranche de 10-20 cm. Ainsi, la différence significative observée
met en évidence l'influence de la zone de lisière sur la
disponibilité du phosphore dans le sol et sur l'évolution de ce
paramètre dans les milieux anthropisé et non
anthropisé.
L'analyse de variance réalisée sur les valeurs
de phosphore disponible du sol montre des différences significatives
entre les trois classes d'occupation du sol (pour la tranche de 0-30 cm et
d'autres tranches du sol prises isolement (tableau 5)), sur toutes les deux
séries de sol.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 35
Les tests de comparaison des moyennes de Tukey et de
Newman-Keuls, au seuil de 5% ont révélé ce qui suit
(Tableau 9):
? Dans la tranche entière de 0-30cm, les trois classes
d'occupation du sol de la série
Yangambi sont significativement différentes entre elles
(p= 0.04< 0.05), et peuvent être groupées en deux : La
jachère est approchée de la forêt isolant ainsi la zone de
lisière. Ce fait met en évidence les particularités de la
zone de lisière dans ce site et confirme notre première
hypothèse selon la quelle les valeurs de phosphore disponible du sol de
la lisière sont différentes de celles de deux autres classes
d'occupation du sol adjacentes. Quant à la série Yakonde, la
différence observée dans cette tranche du sol est très
significative entre les trois classes (p= 0.004 < 0.05) ; il s'y
dégage deux groupes homogènes : La teneur en phosphore disponible
dans la zone de lisière le rapproche plus à la forêt
qu'à la jachère. Cet état de chose met en évidence
l'effet négatif de lisière sur la disponibilité de
certains éléments nutritifs dans le sol. MULLER et BILDERLING
(1953) ont observé que les effets de bordure (lisière)
réduisent les rendements de certaines cultures tel que le maïs
à une distance de 30 m. Bien que cela est due premièrement
à l'effet de l'ombrage causé par les arbres aux bordures des
champs, les résultats obtenus dans ce travail montrent que cette zone
(lisière) influence également les paramètres de la
fertilité chimique du sol.
L'isolement de la jachère de deux autres classes
d'occupation du sol, démontre les effets bénéfiques des
activités anthropiques sur les paramètres nutritionnels du sol
tel que le phosphore disponible.
? Pour la tranche de 0-10cm, pas de différence
significative observée entre les trois classes d'occupation du sol de la
série Yangambi (p= 0.16 > 0.05). un seul groupe a donc
été identifié; les trois classes d'occupation du sol
différent moins en ce qui concerne le phosphore disponible du sol. Quant
à la série Yakonde, il existe la différence significative
entre les trois classes d'occupation du sol (p= 0.03 < 0.05), deux groupes
homogènes sont ainsi identifiés : une partie de lisière
s'apparente à la forêt et une autre à la jachère. Ce
fait démontre l'impact d'anthropisation dans le site. Cela tend à
confirmer par voie de conséquence notre hypothèse selon la quelle
la lisière ressemblerait plus à la jachère.
? Pour la tranche de 10-20 cm, le test révèle
des différences significatives entre les trois classes d'occupation du
sol de la série Yangambi (p =0.02 < 0.05). L'hypothèse nulle
étant rejetée, il y ressort deux groupes homogènes, la
lisière est isolée des deux autres classes d'occupation du sol.
Ce fait met en évidence les particularités
caractéristiques des zones de contact
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 36
engendrées par les effets du feu de brousse
fréquent dans ce site (Y1) ; et confirme notre hypothèse selon la
quelle la teneur en phosphore disponible du sol de lisière est
différente de celle des autres occupations du sol. Quant à la
série Yakonde, aucune différence significative observée
entre les trois classes d'occupations du sol (p = 0.82 > 0.05). Les trois
classes constituent donc un seul bloc en rapport avec la disponibilité
de phosphore dans le sol (: Forêt = 0.75 ppm, L = 0.69 ppm, et J = 0.68
ppm). Néanmoins une légère augmentation de la teneur en
phosphore disponible se fait remarquer en forêt dense.
? Pour la tranche de 20-30cm, pas de différence
significative observée entre les trois classes d'occupation du sol de la
série Yangambi (p = 0.15 > 0.05). La faible mobilité du
phosphore dans le profil pédologique et l'absence du travail du sol dans
le site expliquent aisément ce fait. Quant à la série
Yakonde, les résultats du test sont tels qu'on se réserve de
décider sur la différence entre les trois classes d'occupation du
sol (p = 0.05 - 0.05). Cependant les valeurs moyennes montrent une
séparation entre jachère et deux autres classes d'occupation du
sol (Forêt = 0.56 ppm, Lisière = 0.52ppm, et Jachère = 0.82
ppm).
4.2. Densité apparente du sol (Da)
La densité apparente (Da) du sol est un
paramètre important pour la description de la qualité du sol et
de ses fonctions écologiques. Elle est une des variables la plus
importante dans les études portant sur la structure du sol et ; est en
effet, liée à la nature et à l'organisation des
constituants du sol (CHAUVEL, 1977). Elle permet, en outre, de calculer la
porosité et d'apprécier ainsi indirectement la
perméabilité, la résistance à la
pénétration des racines (MAERTENS, 1964), la cohésion des
horizons (YORO, 1983 ; YORO et ASSA, 1986) et la réserve en eau du sol
(HENIN, MONNIER et GRAS, 1969).
Elle est généralement faible
(=1.3kg/dm3) dans «les sols à structure grumeleuse
stable» comme le chemozem (DU CHAUFOUR, 1970). Les horizons
humifères des sols tropicaux, relativement structurés (DE
BOISSEZON, 1965) se caractérisent par des densités apparentes
plus faibles que celles des horizons minéraux sous-jacents à
structure massive (KOUAKOU, 1981 ; YORO, 1983).
Il existe plusieurs méthodes de mesure de la
densité apparente : celles de laboratoire et celles de terrain qui
comprennent essentiellement la méthode au sable, la méthode au
cylindre, la méthode densimètre.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 37
Les descriptions, les avantages et les limites d'utilisation
de ces méthodes, sont repris dans le Bulletin de Groupe de Travail
édité par I'ORSTOM (AUDRY et al., 1973). Ce bulletin
n'aborde malheureusement pas le problème de l'uniformité ou de la
dispersion des densités apparentes déterminées dans un
même sol ou horizon à partir de plusieurs méthodes.
Certains travaux comme ceux de BLIC (1987) s'appuient sur les densités
apparentes obtenues en utilisant alternativement deux méthodes. Or, les
études réalisées par YORO (1983) ; GODO et al.
(1989) ont montré que pour un même horizon on obtient des
valeurs de la densité apparente sensiblement différentes
lorsqu'on utilise simultanément la méthode au sable et la
méthode au densitomètre à membrane. Ces constatations
n'étant pas fondées sur une analyse statistique ne permettaient
pas de dégager l'influence de la méthode sur la valeur de la
densité apparente.
Une seule méthode fut retenue pour réaliser ce
travail à savoir, la méthode au cylindre. Les principes de cette
méthode sont fondés sur la détermination du poids
spécifique apparent d'un volume de sol prélevé. Le volume
est estimé immédiatement sur le terrain alors que le poids est
évalué au laboratoire après séchage (105°C) et
pesée. La connaissance de ces deux variables permet de calculer la
densité apparente du sol.
Des deux variables, le volume apparaît le plus important
car sa détermination nécessite beaucoup d'attention et de
doigté (AUDRY et al., 1973). Un geste en plus ou en moins et le
volume est surestimé ou sous-estimé. Cette mesure simple et peu
couteuse est une pratique courante lors de la caractérisation des
horizons d'un sol. Cependant, plusieurs mesures doivent être faites pour
obtenir une bonne estimation de la densité et sa variabilité
(CASSER et BAUER, 1975).
Au regard de nos résultats, la densité apparente
faible est notée sous forêt par rapport aux autres classes
d'occupation du sol dans la série Yangambi. Dans cette série de
sol et dans la tranche entière de 0-30cm, les valeurs de la
densité apparente varient de 1,04 g/cm3 (sous forêt)
à 1,32 g/cm3 (sous la jachère). Cet intervalle des
valeurs de la densité apparente est caractéristique des sols
à structure grumeleuse stable. La même tendance fut
enregistrée dans la série Yakonde où la densité
apparente du sol varie entre 1,21 g/cm3 (sous forêt) à
1,34g/cm3 sous la jachère. Au regard de ces résultats
on peut déduire que le sol de Yangambi s'est montré plus meuble
que celui de la série Yakonde. Néanmoins, toutes les valeurs
enregistrées dans les deux paysages et sous trois classes d'occupation
du sol s'inscrivent dans la fourchette des sols tropicaux cultivés et
non cultivés (BRADY et al., 2002).
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 38
Les tests de signification de Tukey et de Newman-Keuls, ont
révélé que dans la tranche de 0-10cm de profondeur il
existe une différence significative entre les trois classes d'occupation
du sol de la série Yangambi (p = 0.02 < 0.05) ; l'hypothèse
nulle étant rejetée, il s'y dégage deux groupes
homogènes dans ce paysage : Le sol de lisière est plus
rattaché au sol forestier qu'à la jachère. Les valeurs
moyennes de la densité apparente (Forêt = 0.93g/cm3,
Lisière = 0.98g/cm3, Jachère =1.18g/cm3)
démontrent bien l'influence mutuelle de la forêt et jachère
dans la zone de contact ; mettant ainsi en évidence l'effet
d'anthropisation sur ce parametre. Quant à la série Yakonde et
pour cette tranche de profondeur du sol, il n'y a pas de différence
significative entre ces trois classes d'occupation du sol (p = 0.96 > 0.05).
La tendance des moyennes de la densité apparente trouvée selon
ces tests (Forêt =1.20g/cm3, Lisière
=1.19g/cm3, Jachère = 1.21g/cm3) met en exergue
l'impact d'anthropisation du jardin systématique de Yangambi.
Dans la tranche de 10-20 cm, il n'existe pas de
différence significative entre les trois classes d'occupation du sol de
la série Yangambi (p = 0.05 = 0.5). Quant à la série
Yakonde, il existe une différence très significative entre les
trois classes d'occupation du sol (p = 0.007 < 0.05). Deux groupes
homogènes son identifiés : La lisière avec la valeur
moyenne de la densité apparente de 1.15g/cm3 est
apparentée à la forêt (1.25g/cm3) isolant ainsi
la jachère (1.40g/cm3). Cette différence très
significative observée dans la série Yakonde, met en
évidence l'influence de l'anthropisation des paysages forestiers sur
l'évolution de la densité apparente du sol dans les horizons
superficiels.
Dans la tranche 20-30 cm, pas de différence
significative observée entre les trois classes d'occupation du sol de la
série Yangambi (p = 0.68 > 0.05). Ce fait serait du à
l'accumulation en profondeur des argiles lessivées et au fait que cette
tranche est faiblement influencée par la matière organique de
surface. Quant à la série Yakonde, les tests montrent une
différence très significative entre nos trois classes
d'occupation du sol (p = 0.006 < 0.05). Il se dégage deux groupes :
La forêt (1.31g/cm3) s'apparente à la zone de
lisière (1.30g/cm3) et la jachère
(1.43g/cm3) constitue une classe à part. Les faibles valeurs
observées en forêt et dans la lisière peuvent être
attribuées aux processus d'humification et de décomposition
(pourriture des troncs, des brindilles, des feuilles et ventis d'arbres) ayant
lieu préférentiellement dans les horizons supérieurs du
sol ; et aussi, à l'incorporation de la litière ainsi qu'au
renouvellement racinaire (BOA, 1990; J. M. ARMAND, C. F. NUTTI, 1998), ajouter
à cela les tracés des racines et l'activité de la
pédofaune.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 39
Ce fait infirme notre hypothèse selon la quelle la zone
de lisière s'approche plus de la jachère. En outre, la valeur
moyenne de la densité apparente trouvée sous forêt
(1.31g/cm3) reste élevée et fait preuve de l'impact
d'anthropisation dans le jardin systématique de Yangambi.
Il faut noter enfin que les faibles valeurs de la
densité apparente observées dans la jachère en surface
(0-10 cm) dans cette série, sont dues au fait qu'après les
récoltes, le sol a été homogénéisé et
les débris de la récolte sont enfuis dans le sol. Ce qui veut
dire que la jachère tout comme le reboisement améliore la
structure du sol en surface.
Considérant la tranche entière de 0 - 30 cm, une
différence très significative est observée entre les
valeurs moyennes de la densité apparente sous les trois classes
d'occupation du sol de la série Yangambi. Trois groupes homogènes
sont identifiés : La lisière influence différemment la
densité apparente du sol que le ferait la jachère et la
forêt. Ce fait met en exergue les effets tampons de la zone de
lisière sur ce paramètre du sol et confirme notre
hypothèse selon la quelle la valeur de la densité apparente du
sol de lisière se diffère de celle des autres classes
d'occupation du sol adjacentes. Quant à la série Yakonde, pas de
différence significative entre les moyennes de la densité
apparente du sol des trois classes d'occupation du sol. Les valeurs moyennes de
la densité apparente du sol forestier et de la lisière
s'approchent donc de celle de la jachère, ce qui fait preuve de
l'origine commune de la densité apparente du sol de la série
Yakonde et le niveau élevé de l'anthropisation de ce site.
4.3. Relation entre densité apparente et
phosphore disponible du sol
La détermination de corrélation entre certaines
propriétés du sol est souvent peu significative étant
donnée la variabilité importante rencontrées dans les
sols. Les corrélations observées lors de la plupart des
études sont rarement généralisables mais, quoi qu'il en
soit, les résultats de cette étude peuvent indiquer des tendances
à vérifier.
Les figures 8 et 9 présentent donc la
corrélation entre la densité apparente et le phosphore disponible
(P2O5d) de deux séries de sol étudiés.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 40
Figure 8: Relation Da-P2O5d du sol
sous jachère, lisière et la foret dense de la
série Yangambi
|
|
Figure 9: Relation Da-P2O5d du sol
sous jachère, lisière et la foret dense de la
série Yakonde
|
Ces figures montrent que la densité apparente du sol
est étroitement corrélée (r= 0,85 et 0,88) avec le
phosphore disponible du sol. Il existe donc une linéarité entre
la densité apparente du sol et la teneur en phosphore disponible dans
les deux séries de sol à Yangambi. Cette corrélation est
due au fait que la teneur en phosphore disponible et la densité
apparente du sol sont soumises à des influences communes de la
matière organique qui modifient simultanément leur valeur dans le
sens positif.
WILLIAM et al. (1987) avaient remarqué que des
corrélations peuvent exister entre les propriétés d'un
même horizon du sol.
4.4. Diversité spécifique des
différentes classes d'occupation du sol
Selon SHELFORD cité par Léon IYONGO (2008), les
lisières (écotones) sont des zones caractéristiques d'une
richesse spécifique élevée : Elles contiennent des
espèces de deux communautés adjacentes et des espèces
spécifiques. Cette richesse en espèces des zones de
lisière est due en particulier à un rapprochement dans l'espace
des niches écologiques et d'habitats variés (DAJOZ, 1975).Les
résultats de l'inventaire des tiges de 10 cm de dhp
réalisé dans les deux sites sont allés en contradiction
avec ces auteurs. Le niveau élevé du dhp retenu (10 cm) en est la
cause. Par ailleurs, RICKLEFS et MILLER (2005) ont observé que
l'augmentation des zones de lisière résultats de la
fragmentation, peut modifier la composition spécifique des
communautés locales.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 41
PULLIAM (1986) avait montré également que la
diminution de la taille des taches accentue l'effet de lisière et
favorise les espèces dites communes au détriment des
espèces spécialisées.
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 42
Chapitre V : CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES
La présente étude cadre avec les relations sol -
végétation en place.
L'objectif principal visé était d'étudier
l'évolution de la densité apparente et la teneur en phosphore
disponible du sol face l'hétérogénéité de
classes d'occupation de sol conséquence de l'anthropisation des paysages
forestiers.
La réponse de ces deux variables pédologiques
ont été mesurées sous trois classes d'occupation du sol
à l'échelle des plateaux Yangambi (série Yangambi) et
Isalowe (série Yakonde), dans la réserve de biosphère de
Yangambi.
La méthode de transect qui était
utilisée, consistait à tracer un réseau trois transects de
500 m de long et 50 m d'équidistance, traversant les trois classes
d'occupation du sol (Jachère, Lisière et Forêt dense) ;
dans les quels étaient installées vingt sept fosses
pédologiques en raison de neuf fosses par classe d'occupation du sol et
qui ont servi au prélèvement du sol pour les analyses de
laboratoire.
Les résultats des analyses pédologiques
réalisées au laboratoire de l'IFA -Yangambi, ont
révélé deux tendances globales relatives aux changements
de deux variables pédologiques étudiés face à
l'anthropisation :
1) Le Phosphore disponible (P2O5d) du sol.
? Dans la série Yangambi, la disponibilité de
phosphore augmente avec l'effet de lisière (où la moyenne de la
teneur en cet élément atteint 0.97 ppm) et diminue dans les deux
classes d'occupation du sol adjacentes (avec les moyennes les plus
élevées de 0.64 ppm sous la jachère et 0.60 ppm sous la
forêt dense).
? Dans la série Yakonde, le flux de la teneur en
phosphore disponible augmente dans la classe d'occupation du sol la plus
anthropisée (jachère) et diminue avec l'effet de lisière
et sous forêt dense. Les moyennes verticales (0 - 30 cm de profondeur)
les plus élevées de la teneur en phosphore obtenues atteignent
1.48 ppm sous la jachère ; 0.98 ppm sous la zone de lisière et
0.93 ppm sous forêt dense.
Cette tendance met en évidence les effets positifs de
la zone de lisière sur le phosphore disponible du sol de la série
Yangambi ; mais négatifs sur le sol de la série Yakonde. En outre
les teneurs élevées en phosphore disponible du sol
trouvées dans la jachère de la série Yakonde traduisent
l'impact positif des activités anthropiques sur la variable chimique du
sol
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 43
(P2O5d) ; ceci est dû au fait que, la dynamique du
phosphore, c'est-à-dire l'équilibre entre ses différentes
formes dans le sol et le poids relatif de chacune d'entre-elles, est
très différente en fonction des travaux du sol. Les changements
qui en découlent se font graduellement et affectent
généralement de façon positive la quantité de
phosphore disponible dans le sol et ses prélèvements par les
plantes.
2) La densité apparente du sol.
? Dans la série Yangambi, la densité apparente
s'attenue avec les effets de lisière. Dans cette zone, les valeurs de la
moyenne verticale (0 - 30 cm) sont donc intermédiaires (1.25 g
/cm3) à celles des classes d'occupation du sol adjacentes
(1.37 g / cm3 sous la jachère et 1.07 g / cm3 sous
forêt dense) ; ce qui amène à conclure que les trois
classes d'occupation du sol influencent différemment la densité
apparente du sol et sont donc discontinues du point de vue
écologique.
? La même tendance est aussi observée dans le sol
de la série Yakonde c'est-à-dire, que le poids spécifique
apparent du sol augmente dans la classe la plus anthropisée et diminue
avec l'effet de lisière. Toutefois dans cette série de sol,
l'évolution de ce paramètre est accompagnée des
fluctuations intenses qui annulent les effets atténuateurs de
lisière. Les différences entre les moyennes verticales sont donc
non significatives et font preuve d'une origine commune de la densité
apparente du sol de Yakonde ainsi que du niveau élevé de
l'anthropisation de ce site par rapport au site Yangambi.
En guise de conclusion, cette étude a mis en
évidence l'impact positif de la zone de lisière de
la série Yangambi et de la jachère herbeuse de
la série Yakonde sur phosphore disponible du sol. Ainsi, ces deux
classes d'occupation du sol peuvent être recommandées aux
agriculteurs de la région pour une meilleure production agricole. Toute
fois, pour une gestion durable de ce paysage, il est important de rechercher
des alternatives à l'agriculture itinérante sur les abattis
brûlis par la sensibilisation et la formation des populations vue
l'évolution de l'anthropisation dans ces sites. A notre point de vue,
l'agroforesterie, constitue l'alternative la plus intéressante pour
cette région.
Pour ce faire, une autre voie de recherche pourrait être
orientée dans l'identification des espèces fixatrices de
phosphore dans nos deux sites afin d'utiliser leur émondes comme
mulch.
Pour pouvoir compléter cette recherche, l'analyse des
certains paramètres tels que : la matière organique du sol, la
toxicité aluminique, le rapport Nt/P2O5d,...s'avère donc
importante pour confirmer les faits relevés dans ce travail
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 44
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ANNEXES
Annexe 1: DONNEES BRUTES DE LA TENEUR EN P2O5d ET LA
DENSITE APPARENTE DU SOL
Tableau 8: Teneur en P2O5d dans les trois transects
sous les différentes classes d'occupation du sol de la série
Yangambi.
Occup
|
|
|
TP
|
TS1
|
TS2
|
Tmoyen
|
sol
|
n°profil
|
Tranche sol
|
p2o5d (ppm)
|
P2O5d (ppm)
|
P2O5d (ppm)
|
P2O5d (ppm)
|
Jachère
|
P1
|
1
|
1,358
|
1,488
|
1,257
|
1,367
|
Jachère
|
P1
|
2
|
0,291
|
0,613
|
0,389
|
0,431
|
Jachère
|
P1
|
3
|
0,053
|
0,294
|
0,007
|
0,118
|
Jachère
|
P2
|
1
|
0,868
|
1,022
|
0,823
|
0,904
|
Jachère
|
P2
|
2
|
0,322
|
0,674
|
0,505
|
0,5
|
Jachère
|
P2
|
3
|
0,098
|
0,179
|
0,109
|
0,128
|
Jachère
|
P3
|
1
|
0,445
|
1,617
|
0,798
|
0,953
|
Jachère
|
P3
|
2
|
0,178
|
0,604
|
0,182
|
0,32
|
Jachère
|
P3
|
3
|
0,131
|
0,584
|
0,154
|
0,29
|
Lisière
|
P1
|
1
|
1,428
|
1,445
|
1,477
|
1,45
|
Lisière
|
P1
|
2
|
0,667
|
0,893
|
0,660
|
0,74
|
Lisière
|
P1
|
3
|
0,456
|
0,582
|
0,491
|
0,51
|
Lisière
|
P2
|
1
|
1,311
|
1,447
|
1,472
|
1,41
|
Lisière
|
P2
|
2
|
0,607
|
0,616
|
0,879
|
0,7
|
Lisière
|
P2
|
3
|
0,511
|
0,553
|
0,766
|
0,61
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 51
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 52
Lisière
|
P3
|
1
|
1,561
|
1,383
|
2,002
|
1,649
|
Lisière
|
P3
|
2
|
0,725
|
0,693
|
0,774
|
0,731
|
Lisière
|
P3
|
3
|
0,420
|
0,371
|
0,400
|
0,52
|
Forêt
|
P1
|
1
|
1,519
|
0,504
|
0,928
|
0,984
|
Forêt
|
P1
|
2
|
0,952
|
0,445
|
0,594
|
0,663
|
Forêt
|
P1
|
3
|
0,249
|
0,194
|
0,128
|
0,19
|
Forêt
|
P2
|
1
|
1,285
|
0,609
|
1,113
|
1,002
|
Forêt
|
P2
|
2
|
0,434
|
0,056
|
0,462
|
0,317
|
Forêt
|
P2
|
3
|
0,410
|
0,011
|
0,035
|
0,152
|
Forêt
|
P3
|
1
|
0,987
|
0,867
|
0,846
|
0,900
|
Forêt
|
P3
|
2
|
0,504
|
0,361
|
0,035
|
0,30
|
Forêt
|
P3
|
3
|
0,213
|
0,227
|
0,220
|
0,154
|
1=0-10cm, 2=10-20cm, 3=20-30cm ; TP=transect principal,
TS=transect secondaire, P1=profil1, P2=profil2 et P3=profil3
Tableau 9: Teneur en P2O5d dans les trois transects
sous les différentes classes d'occupation du sol de la série
Yakonde
|
|
|
TP
|
TS1
|
TS2
|
Tmoyen
|
Occup sol
|
n°profil
|
Tranche sol
|
p2o5d (ppm)
|
P2O5d (ppm)
|
P2O5d (ppm)
|
P2O5d (ppm)
|
Jachère
|
P1
|
1
|
2,566
|
2,275
|
2,468
|
2,436
|
Jachère
|
P1
|
2
|
0,844
|
1,635
|
1,329
|
1,27
|
Jachère
|
P1
|
3
|
0,455
|
0,823
|
0,459
|
0,58
|
Jachère
|
P2
|
1
|
2,048
|
1,275
|
1,829
|
2,436
|
Jachère
|
P2
|
2
|
1,55O
|
0,991
|
1,480
|
1,269
|
Jachère
|
P2
|
3
|
0,991
|
0,502
|
0,709
|
0,579
|
Jachère
|
P3
|
1
|
1,730
|
1,461
|
1,547
|
1,579
|
Jachère
|
P3
|
2
|
1,348
|
0,903
|
1,201
|
1,140
|
Jachère
|
P3
|
3
|
0,899
|
0,782
|
0,840
|
0,840
|
Lisière
|
P1
|
1
|
2,020
|
0,931
|
1,790
|
1,580
|
Lisière
|
P1
|
2
|
0,721
|
0,753
|
0,842
|
0,772
|
Lisière
|
P1
|
3
|
0,700
|
0,721
|
0,379
|
0,600
|
Lisière
|
P2
|
1
|
1,152
|
1,225
|
1,535
|
1,304
|
Lisière
|
P2
|
2
|
0,798
|
0,613
|
0,902
|
0,771
|
Lisière
|
P2
|
3
|
0,440
|
0,384
|
0,831
|
0,552
|
Lisière
|
P3
|
1
|
0,962
|
0,902
|
1,201
|
1,022
|
Lisière
|
P3
|
2
|
0,703
|
0,552
|
0,912
|
0,722
|
Lisière
|
P3
|
3
|
0,461
|
0,479
|
0,593
|
0,511
|
Forêt
|
P1
|
1
|
1,866
|
1,068
|
1,026
|
1,320
|
Forêt
|
P1
|
2
|
0,868
|
0,494
|
0,578
|
0,646
|
Forêt
|
P1
|
3
|
0,707
|
0,179
|
0,753
|
0,546
|
Forêt
|
P2
|
1
|
1,355
|
1,519
|
1,029
|
1,301
|
Forêt
|
P2
|
2
|
0,858
|
0,809
|
0,403
|
0,690
|
Forêt
|
P2
|
3
|
0,854
|
0,721
|
0,867
|
0,814
|
Forêt
|
P3
|
1
|
0,631
|
0,790
|
0,618
|
0,673
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 53
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 54
Forêt
|
P3
|
2
|
0,590
|
0,733
|
0,584
|
0,635
|
Forêt
|
P3
|
3
|
0,551
|
0,703
|
0,533
|
0,629
|
1=0-10cm, 2=10-20cm, 3=20-30cm ; TP=transect principal,
TS=transect secondaire, P1=profil1, P2=profil2 et P3=profil3
Tableau 10: Densité apparente du sol dans les
trois transects sous les différentes classes d'occupation du sol de
la série Yangambi
|
|
|
TP
|
TS1
|
TS2
|
Tmoyen
|
Occup sol
|
n°profil
|
tranche sol
|
Da (g/cm3)
|
Da (g/cm3)
|
Da (g/cm3)
|
Da (g/cm3)
|
Jachère
|
P1
|
1
|
1,371
|
1,15
|
1,169
|
1,230
|
Jachère
|
P1
|
2
|
1,453
|
1,441
|
1,440
|
1,444
|
Jachère
|
P1
|
3
|
1,596
|
1,400
|
1,407
|
1,467
|
Jachère
|
P2
|
1
|
1,174
|
1,088
|
1,098
|
1,120
|
Jachère
|
P2
|
2
|
1,502
|
1,303
|
1,343
|
1,383
|
Jachère
|
P2
|
3
|
1,510
|
1,419
|
1,547
|
1,492
|
Jachère
|
P3
|
1
|
1,110
|
1,270
|
1,281
|
1,220
|
Jachère
|
P3
|
2
|
1,120
|
1,310
|
1,331
|
1,253
|
Jachère
|
P3
|
3
|
1,130
|
1,450
|
1,320
|
1,300
|
|
|
|
|
|
|
|
Lisière
|
P1
|
1
|
0,911
|
1,20
|
1,00
|
1,036
|
Lisière
|
P1
|
2
|
1,206
|
1,240
|
1,350
|
1,263
|
Lisière
|
P1
|
3
|
1,290
|
1,483
|
1,543
|
1,437
|
Lisière
|
P2
|
1
|
1,030
|
1,105
|
1,157
|
1,097
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 55
Lisière
|
P2
|
2
|
1,100
|
1,141
|
1,210
|
1,150
|
Lisière
|
P2
|
3
|
1,30
|
1,302
|
1,330
|
1,310
|
Lisière
|
P3
|
1
|
0,706
|
0,790
|
0,759
|
0,751
|
Lisière
|
P3
|
2
|
0,807
|
1,322
|
1,30
|
1,140
|
Lisière
|
P3
|
3
|
1,405
|
1,551
|
1,55
|
1,502
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt
|
P1
|
1
|
0,819
|
1,00
|
1,102
|
0,973
|
Forêt
|
P1
|
2
|
0,905
|
1,008
|
1,140
|
1,015
|
Forêt
|
P1
|
3
|
1,204
|
1,340
|
1,361
|
1,302
|
Forêt
|
P2
|
1
|
0,810
|
0,800
|
0,803
|
0,804
|
Forêt
|
P2
|
2
|
0,967
|
1,002
|
1,070
|
1,013
|
Forêt
|
P2
|
3
|
1,280
|
1,283
|
1,302
|
1,287
|
Forêt
|
P3
|
1
|
0,915
|
1,006
|
1,000
|
0,973
|
Forêt
|
P3
|
2
|
1,050
|
1,030
|
1,010
|
1,030
|
Forêt
|
P3
|
3
|
1,198
|
1,210
|
1,200
|
1,203
|
1=0-10cm, 2=10-20cm, 3=20-30cm ; TP=transect principal,
TS=transect secondaire, P1=profil1, P2=profil2 et P3=profil3
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 56
Tableau 11: Densité apparente du sol dans les
trois transects sous les différentes classes d'occupation du sol de la
série Yakonde
|
|
|
TP
|
TS1
|
TS2
|
Tmoyen
|
occup sol
|
n°profil
|
Tranche sol
|
Da (g/cm3)
|
Da (g/cm3)
|
Da (g/cm3)
|
Da (g/cm3)
|
Jachère
|
P1
|
1
|
1,471
|
1,340
|
1,422
|
1,411
|
Jachère
|
P1
|
2
|
1,48
|
1,341
|
1,41
|
1,41
|
Jachère
|
P1
|
3
|
1,56
|
1,47
|
1,54
|
1,522
|
Jachère
|
P2
|
1
|
1,116
|
1,309
|
1,09
|
1,171
|
Jachère
|
P2
|
2
|
1,334
|
1,451
|
1,431
|
1,40
|
Jachère
|
P2
|
3
|
1,380
|
1,482
|
1,452
|
1,43
|
Jachère
|
P3
|
1
|
1,047
|
1,12
|
1,102
|
1,08
|
Jachère
|
P3
|
2
|
1,35
|
1,384
|
1,364
|
1,37
|
Jachère
|
P3
|
3
|
1,40
|
1,40
|
1,37
|
1,39
|
|
|
|
|
|
|
|
Lisière
|
P1
|
1
|
1,159
|
1,09
|
1,06
|
1,10
|
Lisière
|
P1
|
2
|
1,29
|
1,16
|
1,14
|
1,20
|
Lisière
|
P1
|
3
|
1,39
|
1,296
|
1,20
|
1,289
|
Lisière
|
P2
|
1
|
1,12
|
1,20
|
1,17
|
1,16
|
Lisière
|
P2
|
2
|
1,18
|
1,243
|
1,203
|
1,201
|
Lisière
|
P2
|
3
|
1,30
|
1,430
|
1,36
|
1,37
|
Lisière
|
P3
|
1
|
1,16
|
1,20
|
1,09
|
1,15
|
Lisière
|
P3
|
2
|
1,21
|
1,280
|
1,140
|
1,21
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 57
Lisière
|
P3
|
3
|
1,284
|
1,33
|
1,179
|
1,260
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt
|
P1
|
1
|
1,150
|
1,09
|
1,177
|
1,14
|
Forêt
|
P1
|
2
|
1,20
|
1,28
|
1,295
|
1,26
|
Forêt
|
P1
|
3
|
1,30
|
1,387
|
1,48
|
1,389
|
Forêt
|
P2
|
1
|
1,04
|
1,15
|
1,10
|
1,079
|
Forêt
|
P2
|
2
|
1,27
|
1,35
|
1,288
|
1,30
|
Forêt
|
P2
|
3
|
1,50
|
1,55
|
1,43
|
1,490
|
Forêt
|
P3
|
1
|
0,90
|
1,00
|
0,91
|
0,94
|
Forêt
|
P3
|
2
|
1,20
|
1,27
|
1,28
|
1,23
|
Forêt
|
P3
|
3
|
1,30
|
1,30
|
1,55
|
1,30
|
1=0-10cm, 2=10-20cm, 3=20-30cm ; TP=transect principal,
TS=transect secondaire, P1=profil1, P2=profil2 et P3=profil3
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 58
Annexe 2: RESULTATS D'ANALYSES STATISTIQUES
1. ANOVA P2O5d POUR LES TROIS CLASSES D'OCCUPATION DU
SOL
Tableau 12: Effet de lisière sur le P2O5d du sol
dans les deux sites
Variables
|
F
|
p
|
P2O5d 0-10 cmY1
|
1,93
|
0,16
|
P2O5d 10-20 cmY1
|
4,30
|
0,02*
|
P2O5d 20-30 cmY1
|
2,00
|
0,15
|
P2O5d 0-30 cm Y1
|
3,63
|
0,04*
|
P205d 0-10 cm Y2
|
3,95
|
0,03*
|
P2O5d 10-20 cm Y2
|
0,18
|
0,82
|
P2O5d 20-30 cm Y2
|
3,25
|
0,5
|
P2O5d 0-30 cm Y2
|
6,73
|
0,004**
|
2. ANOVA Da POUR LES TROIS CLASSES D'OCCUPATION DU SOL
DES
SERIES Y1et Y2
Variables
|
F
|
p
|
Da 0-10 cmY1
|
4.21
|
0,02*
|
Da 10-20 cmY1
|
3.24
|
0,05
|
Da20-30 cmY1
|
0.38
|
0,68
|
Da0-30 cm Y1
|
22.94
|
0,001**
|
Da0-10 cm Y2
|
0.04
|
0,96
|
Da10-20 cm Y2
|
5.97
|
0,007**
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 59
Da20-30cm Y2 Da0-30 cm Y2
|
6.32
2.17
|
0,006**
0,09
|
|
variable
|
Tranche du sol
|
F
|
p
|
Groupe homogène
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 3: DIVERSITE FLORISTIQUE, ABONDANCE RELATIVE ET
DOMINANCE RELATIVE DES PEUPLEMENTS
Tableau 13: Indice de diversité des
différentes occupations du sol
Occupation du sol
|
Shannon
|
Piélou
|
Simpson (1-D)
|
Lisière Y1
|
1.88
|
0.019
|
0.6
|
Forêt Y1
|
3.71
|
0.868
|
0.969
|
Lisière Y2
|
3.23
|
0.865
|
0.94
|
Forêt Y2
|
3.64
|
0.909
|
0.965
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 60
Tableau 14: Densité relative et dominance
relative des cinq espèces les plus représentées dans
la zone de lisière de la série V1
Espèces
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Bellucia axinanthera
|
127
|
62.6
|
3,341
|
36.6
|
Macaranga lancifolia
|
9
|
4.4
|
0,426
|
4.7
|
Musanga cecropioides
|
9
|
4.4
|
0.178
|
1.9
|
Petersianthus macrocarpus
|
10
|
3
|
1.225
|
13.4
|
Scorodophloeus zenkeri
|
6
|
1.5
|
0.564
|
6.2
|
Autres
|
49
|
24.1
|
3,395
|
37.2
|
Total
|
203
|
100
|
9.130
|
100
|
Tableau 15: Densité relative et dominance
relative des cinq familles les plus représentées dans la zone
de lisière de la série V1
Famille
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Melastomantaceae
|
127
|
62.6
|
3,341
|
36.5
|
Meliaceae
|
11
|
5.4
|
0,594
|
6.5
|
Euphorbiaceae
|
11
|
5.4
|
0,560
|
6.2
|
Cecropiaceae
|
10
|
4.9
|
0,190
|
2.1
|
Lecythidaceae
|
6
|
3
|
1,225
|
13.4
|
Autres
|
38
|
18.7
|
3,220
|
35.3
|
Total
|
203
|
100
|
9,130
|
100
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 61
Tableau 16: Densité relative et dominance
relative des cinq espèces les plus représentées
sous forêt dense dans la série V1
Espèces
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Staudtia stupitata
|
27
|
8.52
|
1,7493
|
5.96
|
Scorodophloeus zenkeri
|
21
|
6.62
|
2,6606
|
9.07
|
Olax gambecola
|
18
|
5.68
|
1,8788
|
6.41
|
Guarea thompsoni
|
17
|
5.36
|
1,8015
|
6.14
|
Cynometra hankei
|
12
|
3.79
|
2,8091
|
9.58
|
Autres
|
222
|
70.03
|
18,4267
|
62.83
|
Total
|
317
|
100
|
29,3258
|
100
|
Tableau 17: Densité relative et dominance relative
des cinq familles les plus représentées dans la
forêt de la série V1
Famille
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Fabaceae
|
58
|
18.30
|
7,5861
|
25.87
|
Meliaceae
|
38
|
11.99
|
2,8786
|
9.82
|
Myristicaceae
|
38
|
11.99
|
2,5451
|
8.68
|
Annonaceae
|
27
|
8.52
|
2,7658
|
9.43
|
Sapotaceae
|
23
|
7.24
|
3,3241
|
11.33
|
Autres
|
133
|
41.96
|
10,2262
|
34.87
|
Total
|
317
|
100
|
29,3258
|
100
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 62
Tableau 18: Densité relative et dominance relative
des cinq espèces les plus représentées dans la zone de
lisière de la série V1
Espèces
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Macaranga lancifolia
|
22
|
16.3
|
0,498
|
2.9
|
Trichilia rubensis
|
14
|
10.4
|
0,826
|
4.8
|
Tabernaemotana crassa
|
10
|
7.4
|
0,454
|
2.7
|
Trilepisium madagascariensis
|
9
|
6.7
|
0,820
|
4.8
|
Petersianthus macrocarpus
|
6
|
4.4
|
0,596
|
3.5
|
Autres
|
74
|
54.8
|
13,840
|
81.2
|
Total
|
135
|
100
|
17,034
|
100
|
Tableau 19: Densité relative et dominance
relative des cinq familles les plus représentées dans la zone
de lisière de la série V1
Famille
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Euphobiaceae
|
31
|
2.30
|
1,122
|
6.60
|
Meliaceae
|
29
|
2.15
|
1,864
|
10.94
|
Apocynaceae
|
12
|
8.9
|
0,501
|
2.94
|
Moraceae
|
10
|
7.4
|
0,840
|
4.93
|
Myristicaceae
|
8
|
5.9
|
0,460
|
2.70
|
Autres
|
45
|
33.3
|
12,247
|
71.90
|
Total
|
135
|
100
|
17,034
|
100
|
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 63
Tableau 20: Densité relative et dominance
relative des cinq espèces les plus représentées
sous
forêt
Espèce
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Anonidium mannii
|
14
|
8.09
|
0,56124003
|
3.333
|
Hymenocardia ulmoides
|
12
|
6.94
|
0,18936107
|
1.125
|
Macaranga lancifolia
|
10
|
5.78
|
0,24854789
|
1.476
|
Oncoba welwitschii
|
9
|
5.20
|
0,0909656
|
0.540
|
Albizia adianthifolia
|
8
|
4.63
|
0,32830507
|
1.950
|
Autres
|
120
|
69.36
|
15,4166418
|
91.574
|
Total
|
173
|
100
|
16,8350615
|
100
|
Tableau 21: Densité relative et dominance
relative des cinq familles les plus représentées
sous forêt dans la série Y2
Famille
|
Nbre indiv
|
DER%
|
ST (m2)
|
DOR%
|
Euphorbiaceae
|
38
|
21.96
|
0,77847959
|
4.62
|
Annonaceae
|
22
|
12.72
|
0,67510706
|
4.01
|
Fabaceae
|
18
|
10.40
|
1,10937648
|
6.59
|
Meliaceae
|
15
|
8.67
|
0,27715287
|
1.65
|
Flacourtiaceae
|
15
|
8.67
|
0,15229891
|
0.91
|
Autres
|
65
|
37.57
|
13,8426466
|
82.22
|
Total
|
173
|
100
|
16,8350615
|
100
|
Mémoire master Motondo M,
2010 Page 64
Annexe 4: ANALYSES DE LABORATOIRE
I. DOSAGE DE PHOSPHORE DISPONIBLE DU SOL : METHODE BRAY
II
1. MATERIELS
? Centrifugeuse
? Tubes à centrifuger,
? Agitateur
? Spectrophotomètre,
? Tubes à essai de 20ml,
2. REACTIFS
a. Réactifs d'extraction (NH4F0.03N dans Hcl
0.025N) :
NH4F 1N : Dissoudre 37g de NH4F dans 400ml d'eau
distillée et diluer la solution à 1litre. Hcl 0.5N : Diluer
20.4ml de Hcl concentré dans 500ml d'eau distillée.
Solution d'extraction : Mélanger 30ml de NH4F
1N avec 500ml de Hcl 0.5N et porter au volume à 1litre avec de l'eau
distillée. C'est une solution NH4F0.03N et Hcl 0.025N. Elle est stable
dans le verre pendant une année.
b. Chlorure stanneux : Sncl.H2O
Dissoudre 10g de Sncl2 dans 25ml de Hcl concentré ; la
conserver dans un flacon en polyéthylène noir et dans un
réfrigérateur.
NB : Préparer une solution toutes les six semaines.
c. Molybdate d'ammonium (NH4)6M7O24.2H2O
Dissoudre 15g de Molybdate d'ammonium dans 350ml de Hcl 10N dans
un ballon d'1litre Refroidir à la température ambiante et porter
le volume à 1litre avec de eau distillée.
d. Chlorure stanneux :
Diluer 1ml de la solution (b) à 333ml d'eau
distillée ;
Préparer une solution fraiche toutes les deux heures si
nécessaire.
3.
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 65
4. Mémoire master Motondo M, 2010 Page 66
MODE OPERATOIRE
- Peser 1g de sol sec (tamis de 2mm) et mettre dans un tube
à centrifuger de 20ml ;
- Ajouter 4ml de la solution d'extraction ;
- Secouer pendant 1minute dans un agitateur va et vient (180
oscillation/minute) ; - Centrifuger la suspension à 2000tours/minute
pendant 15minutes ;
- Pipeter 2ml de surnageant et le déposer dans un tube
à essai de 20ml ;
- Ajouter 5ml d'eau distiller, 2ml de la solution molybdique et
1ml de Sncl2.H2O et mélanger à nouveau ;
- Colorimetrer 5à10minutes après
développement de la couleur bleue (à 650nm) ; ne pas
dépasser 20minutes ;
- Préparer une solution standard de phosphore (1000ppm) :
Peser 4.3874g de monobasie potassium de phosphore (KH2PO4), sécher
à 100°c dans un ballon de 1litre, ajouter de l'eau distillée
jusqu'au trait de jauge.
5. CALCUL
Ppm P2O5d= LSC×3.5 Avec LSC= lecture sur la courbe
1. MESURE DE LA DENSITE APPARENTE DU SOL : METHODE AU
CYLINDRE
I. MATERIEL
Balance de précision ; Etuve ;
Cylindre de copecky ; Règle graduée ; et
Couteau du prospecteur.
II. MODE OPERATOIRE
· Mesurer le diamètre et la hauteur du cylindre de
copecky à l'aide d'une règle graduée ;
· Peser le cylindre de copecky (vide) pour obtenir le poids
P1
· Enfoncer le cylindre de copecky dans le sol et retirer
une carotte de terre ;
? Peser le cylindre avec l'échantillon de sol humide et
mettre à l'étuve à 105°C ; ? 24 heures après
séchage, retirer le cylindre avec l'échantillon sec et peser
pour
avoir le poids du sol sec, l'opération est ainsi
porsuivie jusqu'à l'obtention du
poids contant (P2);
? Le poids de l'échantillon du sol sec est obtenu par
la relation : Ps = P2 - P1 (a)
;
? Calculer le volume du cylindre de copecky selon l'expression
: V = ð/4 X D2X h (b)
? La densité apparente du sol est déterminée
par les expressions (a) et (b) comment suit : Da = (a)/(b) ou Da = Ps/V
Mémoire master Motondo M, 2010 Page 67
|
|