[1]
DEDICACE
A mon père LONKEKE BOLANGA Emmanuel et à ma
mère BOSENDJA ITONGA Marthe, pour l'amour qu'ils n'ont cessé de
témoigner à mon égard dans le souci de faire de moi un
homme intègre et utile à la société.
INGAU SOMBOLA Chris
[2]
REMERCIEMENT
L'élaboration du présent travail est sans doute
l'expression des nos efforts intellectuels conjugués mais son
aboutissement a réussi grâce à l'intervention de plusieurs
autres personnes dont nous sommes reconnaissants pour leurs différents
apports de quelque nature que ce soit ; de ce fait, l'obligation nous incombe
de dire grand merci à tous ces intervenants pour leur apport dans la
réalisation du présent travail :
Qu'il nous soit permis de remercier à prime abord le
professeur docteur OMEONGA TONGOMO Barthelemy qui, en dépit de ses
occupations de divers ordres, s'est montré volontiers pour assurer avec
modestie la direction du présent travail ;
Dans la même logique nous disons merci à
l'assistant NSINGI NZINGA Trésor, pour son encadrement scientifique en
qualité de rapporteur pendant l'élaboration du présent
travail.
Que tous ceux qui nous ont aidés d'une manière
ou d'une autre afin que réussisse la réalisation du
présent travail, trouvent ici l'expression de notre sincère
gratitude à leur égard ; Ainsi, nous disons grand merci à
la famille TSHILUMBA, la famille PINTO et à tous ceux qui nous ont
assisté tant matériellement que moralement le long de ce parcours
de graduat dont la fin est couronnée par la réalisation du
présent travail.
Nous pensons à nos frères et soeurs : Nadine
BOLUMBU, Fabrice LOMPONDA, Gloria BOKWALA, Onesime BALEMBE, Marthe BOKOMBE et
Charlotte BOKETSHU sans oublier ma nièce Etervie LONKEKE.
Nos remerciements s'adressent également à :
Schéla LOMBO, Glainde FERDINAD, Lydia MWEMBA, Demiguel MAKETAMA, Kelvine
TSHIBOLA, Judaustin MPASI, Joceline DIABIKU, Destinée KIAWUTUA, Give
BINGA, Hernest KUDI, Charmante MAPASSY, Sevenie MANANGA, Printa TAMBWE,
Christian KIZA et Sarah TONA.
INGAU SOMBOLA Chris
[3]
SIGLES ET ABREVIATIONS
- MP : Majorité présidentielle
- RDC : République Démocratique du Congo
- Op. Pol. : Opposition Politique
- Art. : Article
- PP : parti Politique
[4]
INTRODUCTION
Nous allons traiter dans la présente introduction trois
différents points à savoir : l'objet de l'étude (1), le
problème d'étude (2) et enfin la démarche à suivre
(3).
1. Objet de l'étude
Tout travail scientifique a généralement un objet
sur lequel il porte.
Ce qui caractérise les régimes politiques
modernes, c'est la présence des partis politiques sur le fonctionnement
du système politique tout entier. Les partis politiques sont donc les
éléments qui caractérisent de nos jours, la
majorité des régimes politiques. Dans ce sens, il se
révèle sans doute vrai que les activités des partis
politiques soient prises en compte sur le fonctionnement de tout le
régime politique et tout le système politique.
Un parti politique au sens de la loi, est une association des
personnes physiques de nationalité congolaise qui partagent la
même idéologie et le même projet de société,
en vue de conquérir et d'exercer démocratiquement et
pacifiquement le pouvoir de l'Etat.1
Les partis politiques sont, en ce sens, les communautés
de base pouvant former la conscience nationale en informant les
adhérents (leurs membres) sur le fonctionnement du régime
politique et du système politique dans son ensemble. Ces partis ont des
relations qu'ils partagent entre eux et ces relations ont à leur tour de
conséquences sur la stabilité des institutions gouvernant le
régime.
La présente étude a pour objet : l'analyse du
fonctionnement des relations inter-partisanes sur le système politique
de la République Démocratique du Congo et leur apport dans la
stabilité du fonctionnement des institutions gouvernementales de l'Etat
régies par le droit constitutionnel congolais.
a. Motivation
Considérant que tout travail scientifique doit
justifier d'un intérêt, il y a lieu d'affirmer qu'en optant pour
pareil sujet d'étude, nous avons justifié de deux
intérêts à savoir :
- Un intérêt théorique et
- Un intérêt social
L'intérêt théorique du présent
travail se justifie du fait qu'en élaborant ce dernier, nous avons
embrassé plusieurs domaines à la fois et pour aboutir à
une conclusion, nous nous sommes mis au travail en lisant non seulement les
ouvrages en matière du droit constitutionnel, mais aussi la constitution
et autres textes de loi sur le fonctionnement des partis politiques et des
institutions politiques, objet du droit constitutionnel.
1 Art.2 al.1 de la loi N°04/002 du 15 Mars 2004
portant organisation et fonctionnement des partis politiques
Et aussi de tenter de répondre à la question de
savoir si cette multitude des partis qu'on constate sur la scène
politique congolaise, concoure-t-elle à l'encadrement de masses et
à la
[5]
L'intérêt social du présent travail se
justifie du fait que son élaboration a conduit donc à informer le
grand public qui en fera la lecture à connaitre davantage le rôle
des partis politiques et l'apport des différentes relations entre partis
politiques sur l'ensemble du système politique du pays dans la mesure
où, l'avènement des partis politiques se voit être un
élément nouveau dans les régimes politiques
contemporains.
b. Contenu
Il est certes question dans présent travail, d'analyser
le système de partis politiques et leur apport dans la stabilité
institutionnelle. De ce fait, nous nous limiterons à l'analyse des
relations inter-partisanes et leur apport dans le fonctionnement normal des
institutions gouvernementales en République Démocratique du Congo
et aussi en nous bornant sur le système des partis politiques
prévus par l'actuelle constitution en vigueur qui est celle du 18
Février 2006.
Le présent travail se constitue donc de l'étude
de l'ensemble des relations inter-partisanes des tous les partis politiques
oeuvrant sur l'ensemble du système politique congolais et leurs
répercussions sur le fonctionnement stable des institutions
gouvernementales de la République Démocratique du Congo.
2. PROBLEME D'ETUDE
La problématique des activités partisanes au
Congo ne laisse personne indifférent, surtout quant il faut chercher
à analyser ces partis politiques. On constate de nos jours, en RDC, une
multiplication anarchique des partis politiques dont le fonctionnement sur le
système politique n'engendre pas mal des conséquences tant
négatives que positives.
Dans la mesure où les partis politiques ou sinon leur
avènement caractérisent les régimes Contemporains, il se
révèle sans doute vrai que leur action ait des
répercussions sur le fonctionnement des institutions politiques
légalement établies.
Le pluralisme politique que prône la constitution du 18
Février 2006 et le système de la représentation
proportionnelle utilisé en République Démocratique du
Congo, n'ont pas mal de répercussions sur le fonctionnement de
l'ensemble du système politique congolais.
On constate de nos jours, une sorte de prolifération
des partis politiques sur le marché politique de la RDC. Ce qui a donc
conduit à l'élaboration du présent travail, n'est rien
d'autre le fait de tenter de répondre à la question de savoir
:
Quel est l'impact du système des partis politiques
congolais sur le fonctionnement des institutions politiques qui chapeautent la
direction de la République Démocratique du Congo actuellement
conformément à son droit constitutionnel ?
[6]
formation et l'information de l'opinion sur le fonctionnement
des institutions gouvernementales actuelles ?
Les réponses à ces deux questions permettront
aussi à ce que nous nous interrogions sur l'impact de ce système
des partis politiques sur le fonctionnement normal des institutions
gouvernementales de la RDC dit « stabilité institutionnelle
».
3. DEMARCHE A SUIVRE
a. Méthodes et technique
Comme l'a dit René DESCARTES « il vaut beaucoup
mieux ne jamais songer à chercher la vérité sur aucune
chose, que de la faire sans méthode »2.
La méthode se définit donc d'après le
professeur Eddy MWANZO comme étant un ensemble des procédures
définies qui sont utilisées en vue de développer la
connaissance scientifique des phénomènes humains, sociaux... Il
s'agit d'une démarche organisée rationnellement pour aboutir
à un résultat.3
La technique de travail comme le définit aussi le
professeur Eddy MWANZO, est tout moyen qui permet au chercheur
d'acquérir et de traiter les données dont il a besoin afin de
comprendre et d'expliquer un phénomène ou un sujet
d'étude.
De cette manière, dans la réalisation de notre
travail, nous avons usé de la méthode exégétique,
la méthode sociologique et la technique documentaire.
- La méthode exégétique comme le souligne
le professeur Eddy MWANZO, « a été en honneur dans la
doctrine et la jurisprudence au lendemain du code napoléon et pendant la
plus grande partie du 19è siècle ; cette méthode repose
sur le culte de la loi. Il s'agit d'interpréter le texte en se demandant
quelle a été la volonté du législateur. Cette
méthode repose sur un attachement au texte »4. quant
à nous, elle nous a permis d'examiner et interpréter des textes
juridiques relatifs à la matière faisant objet de notre
travail.
- La méthode sociologique à consisté dans
la réalisation du présent travail, à la conciliation de la
théorie à la pratique vécue sur la scène politique
congolais.
- Enfin, la technique documentaire nous a permis de consulter
tant d'ouvrages se rapportant à la matière que nous avons
traitée dans notre travail.
2 René DESCARTES cité par Jacqueline
RUSS, les chemins de la pensé, Bordas, Paris, 1999, p.170
3 E. Mwanzo, cours de Méthodologie juridique,
U.K, 2014-2015, p.55.
4 Ibidem, p.55.
[7]
b. Annonce du plan
Le présent travail, en sus de l'introduction et la
conclusion, comprend deux principaux chapitres. Le chapitre premier porte sur
l'analyse des notions de systèmes des partis politiques et de la
stabilité institutionnelle, et le second chapitre porte sur l'impact du
système des partis politiques congolais à l'état actuel
des institutions congolaises.
[8]
CHAPITRE PREMIER : ANALYSE DES NOTIONS DE SYSTEMES DES
PARTIS POLITIQUES ET DE LA STABILITE INSTITUTIONNELLE
Comme susmentionné, vrai est de dire que le
présent chapitre porte sur les généralités en ce
qui concerne les notions des systèmes des partis politiques et de la
stabilité institutionnelle.
C'est ce qui nous amène à scinder notre premier
chapitre en deux différentes sections à savoir : LA NOTION DES
SYSTEMES DES PARTIS (section première) et La notion du bon ou du normal
fonctionnement des institutions dite LA STABILITE INSTITUTIONNELLE (section
deuxième).
SECTION PEMIERE : LA NOTION DES SYSTEMES DES PARTIS
POLITIQUES
Pour éviter tout esprit d'amphibologie, il nous est
important de signaler à première vue que parlant des
systèmes des partis politiques, il ne faut jamais s'imprégner
dans une confusion qu'a tendance à créer le langage courant en
voulant tenir pour synonymes cette notion et celle de système politique
et quelques fois avec celle du régime politique.
Avant d'aborder ce qui nous concerne, qui est la notion des
systèmes des partis politiques, précisons qu'évitant toute
confusion, il faut entendre par régime politique l'ensemble des
institutions ou d'organes politiques fonctionnant dans un Etat donné et
pendant une période donnée ; et par système politique, il
faut aller au-delà du régime politique en disant qu'il ne s'agit
non seulement des institutions politiques, mais aussi des institutions
financières , socioculturelles et de toute autres formes qui
fonctionnent dans un Etat donné et pendant une période
donnée ; donc nous pouvons affirmer que le régime politique se
voit inclus dans le système politique.
Quant au système des partis politiques, disons que la
clarification sur la compréhension de cette expression, oblige à
ce que nous puissions scinder ladite expression en deux c'est-à-dire que
d'une part nous dégagions un éclaircissement sur le concept
système et que d'autre part nous dégagions aussi un
éclaircissement sur l'expression parti politique.
En ce qui est du concept système, le dictionnaire le
Larousse propose les définitions suivantes :
- Ensemble ordonné des principes formant un corps, une
doctrine.
- Combinaison des parties qui se coordonnent pour former un
ensemble (exemple :
système mécanique)
- Le mode de gouvernement (exemple : le système
républicain)
- Mode d'organisation, structure (exemple : système
alphabétique)
- Une classification
[9]
- Ensemble des méthodes, des procédés
destinés à assurer une fonction, à produire un
résultat (exemple : système d'éducation)
- Des moyens ingénieux (exemple : système pour
faire fortune).5
Comme nous pouvons le constater, le point commun entre ces
différentes définitions c'est qu'elles font toute allusion
à u ensemble ordonné.
Sur cette même optique, le système peut
être défini comme étant un ensemble
d'éléments indépendants formant un bloc et entretenant des
relations ou des rapports de réciprocité ; cela revient à
dire que ces éléments en formant un bloc ou un ensemble
deviennent interdépendants et liés entre eux par des relations de
sorte que si l'un est modifié, les autres sont eux aussi
transformés et par conséquent c'est tout l'ensemble qui est
modifié.6
En ce qui concerne l'expression parti politique, disons que
George BURDEAU circonscrit un parti politique comme étant un groupe
d'individus qui, professant la même vie politique (idéologie,
philosophie), s'efforcent de la faire valoir, à la fois en reliant le
plus grand nombre possible des citoyens et en cherchant à
conquérir le pouvoir et l'exercer (afin d'appliquer les vues politiques
en tant que programme du gouvernement) ou du moins influencer ses
décisions lorsqu'on est à l'opposition.7
D'après le site
perspective.com, le parti politique
est une organisation durable qui vise à conquérir et à
exercer le pouvoir politique, tout en défendant un certain nombre
d'idées définies dans un programme.8
Un parti politique peut aussi être compris comme
étant une organisation structurée rassemblant les personnes d'une
même nation, lesquelles partagent une même vision en ce qui
concerne la gestion politique d'un Etat et qui de ce fait, se voit une bonne
part du fonctionnement du parti politique.
Selon Joseph LAPALOMBARA et Myron WEINER, un parti politique
est une organisation durable, agencée du niveau national au niveau
local, visant à conquérir et à exercer le pouvoir et
recherche à cette fin le soutien populaire.9
Analysant cette définition, force est de soulever qu'il
en ressort quatre éléments ou critères pour parler d'un
parti politique à savoir :
- Il doit s'agir d'une organisation durable, organisation dont
l'espérance de vie dépasse celle de ses animateurs.
5 Dictionnaire Le Larousse 2015, v°
système
6 A. Bavanda, cours d'Introduction à la science
politique, U.K, 2013-2014, p.37.
7 Georges BURDEAU, cité par A. Bavanda op.cit,
p.44.
8
www.perspective.usherbrook.ca/pp.
le parti politique, lu le 28 Mai 2016.
9 J. LAPALOMBARA et M. WEINER cités par B.
OMEONGA, cours de droit constitutionnel et institutions politiques, U.K,
2014-2015, p.127.
[10]
- Une organisation ayant des structures bien établies au
niveau national et au niveau
local et ces différentes structures entretiennent des
rapports réguliers et variés;
- Le souci ou la volonté pour les dirigeants des
différentes structures locales et nationales de prendre et d'exercer le
pouvoir politique ; et en fin
- La recherche d'un soutien populaire à travers les
élections ou toute autre manière.
Tous ces critériums ou caractéristiques
permettent à ce que nous établissions la démarcation du
parti politique des groupes de pression et autres organisations et structures
de la société civile (syndicat, chambre de commerce, corporation
professionnelle, etc.) dans la mesure ou le parti politique vise à
former un gouvernement par le fait de vouloir conquérir et exercer le
pouvoir politique et non pas simplement à influencer ou faire pression
sur le gouvernement comme le font les groupes de pression.
Au regard des différentes précisions et
éclaircissements que nous venons de faire sur le concept système
et l'expression parti politique, nous pouvons enfin répondre à la
question de savoir, qu'est-ce qu'il faut entendre par système des partis
politiques ?
En effet, par système des partis politiques, il faut
entendre ces différentes relations ou bien ces différents
rapports entre différentes organisations partisanes appelées
partis politiques, dans un Etat donné et pendant un période
donnée.
Quant à la compréhension de l'expression
système des partis politiques, la formule de Barthelemy OMEONGA est plus
claire et dégage une précision quant à ce ; cette formule
s'annonce de la manière suivante :
« De même qu'il existe divers types d'organisations
partisanes, il existe aussi divers types de relations inter-partisanes. Dans
chaque pays, le nombre des partis politiques, leur dimension respective, leurs
alliances et leurs stratégies forment un ensemble des rapports
relativement stables ; on appelle système des partis cet assemblage,
cette structure. »10
Pour le dire autrement, le système des partis
politiques désigne donc cet ensemble des rapports, des relations entre
les partis politiques dans un Etat donné et pendant une période
donnée, compte tenu de leur nombre et de leur dimension respective,
lesquels rapports doivent s'échange dans un climat de
stabilité.
Par là, nous pouvons affirmer qu'il existe plusieurs
types des systèmes des partis politiques, c'est ce qui nous amène
à scinder la présente section en deux points principaux savoir :
La typologie ternaire des systèmes des partis (I) et la Typologie
binaire (II).
10 B. OMEONGA, op.cit, p. 132.
[11]
Paragraphe premier : Typologie ternaire des systèmes
des partis politiques
Cette classification traditionnelle ou ancienne des
systèmes des partis politiques est dite ternaire parce que (ter du latin
signifie trois) elle distingue trois différents types des
systèmes des partis politiques à savoir :
- Les systèmes mono-partisans ou le monopartisme - Les
systèmes bipartisans ou le bipartisme ; et enfin - Les systèmes
multi-partisans ou le multipartisme
A. Les systèmes mono-partisans ou le
monopartisme
Comme le titre l'indique, ces types des systèmes des
partis politiques excluent le pluralisme soit explicitement (système de
partis unique) soit de manière indirecte (proscription des partis
d'opposition).11 Autrement dit, les systèmes mono-partisans
renvoient donc à l'existence constitutionnelle ou de fait, d'un seul
parti politique qui influe sue l'ensemble de la scène politique.
Partant de cette logique de l'existence constitutionnelle ou
de facto d'un seul parti politique qui influence l'entièreté de
la scène politique, nous pouvons établir un distinguo entre trois
différentes formes de monopartisme à savoir :
- Le parti unique de droit
- Le parti unique de fait, et enfin
- Le parti-Etat.
a. Le parti unique de droit
Comme le nom l'indique, il faut comprendre par parti unique de
droit, l'existence sur la scène politique d'un seul parti politique,
laquelle existence se voit consacrée et garantie par la constitution ou
autre texte fondamental de l'Etat.
Avant de citer quelques exemples pouvant faciliter la
compréhension de cette notion de parti unique de droit, rappelons que
l'instauration d'un parti unique fait croire que ce dernier demeure
l'instrument d'intégration nationale et permet de concilier
l'unité nécessaire d'un peuple, en se présentant comme un
creuset ou doivent se fondre tous les particularismes.
En termes d'exemple pour élucider cette notion de parti
unique de droit, nous pouvons citer :
- Au Ghana, le parti de la convention du peuple fondé par
le Président Nkwame
Nkrumah, est décrété parti unique par
referendum en 1964. Le renversement de Nkrumah en 1966 met un terme au
système de parti unique.
11B. Omeonga, op.cit, p.132.
[12]
- En Guinée Conakry, dès le premier scrutin
électoral, consécutif en 1958 à l'indépendance du
pays, tous les candidats sont élus sur une liste nationale unique. Le
Parti Démocratique de Guinée (PDG) du Président Ahmed
Sékou Touré remporte 88 pourcents des suffrages. Le PDG s'impose
progressivement en tant que parti unique, en éliminant l'opposition et
contrôlant tous les aspects de la vie politique. L'article 1 de la
constitution révolutionnaire du 14 mai 1982 dispose « La
République populaire Révolutionnaire de Guinée est
dirigé par le Parti Démocratique de Guinée, expression
suprême de la force du pays » en avril 1984 après la mort de
Sékou Touré l'armée prend le pouvoir et dissout le parti
unique.12
b. Le Parti unique de fait
Par cette forme de monopartisme, il faut entendre l'imposition
d'un seul parti sur la scène politique qui laisse croire à sa
seule existence parce que le parti d'opposition est proscrit.
Autrement dit, la constitution ou autre texte fondamental,
régissant le fonctionnement de l'Etat reconnait du moins un nombre
restreint des partis politiques mais sur la scène ou le marché
public, un seul parti prime et influe en ce que la manifestation de l'autre ou
des autres devienne impossible ou sinon difficile.
Comme pour la forme de monopartisme traitée
précédemment, il ne demeure pas moins important pour nous
d'éclairer cette notion de parti unique de fait en évoquant
quelques exemples ; et en termes d'exemples nous pouvons citer :
- En Egypte, sous la présidence de Camel Abdel Nasser,
la dissolution des partis d'opposition le 13 janvier 1953, donne au parti du
gouvernement (Rassemblement de la libération puis Union nationale puis
union socialiste arabe) un statut de parti unique. Sous la présidence
d'Anouar El-Sadate, les partis d'opposition réapparaissent en 1976 ; une
loi du 2 juillet 1977 autorise explicitement le pluripartisme. L'année
suivante, le parti national démocratique est fondé pour remplacer
l'Union socialiste arabe.
- Au Cameroun, sous la présidence d'Ahmadou Ahidjo,
l'Union nationale camerounaise devient en 1966 l'unique parti du pays. Le 24
mars 1985 sous la présidence de Paul Biya, L'UDC
considérée comme trop liée à l'ère Ahidjo,
est remplacée par un nouveau parti unique, le Rassemblement
démocratique du peuple camerounais (RDPC). Face à la contestation
politique, Paul Biya renonce au monopole politique du RDPC par un discours du 4
juillet 1990. En décembre de la même année,
l'Assemblée adopte une série de lois garantissant le pluralisme
au Cameroun.
- Au Sénégal, en 1966, le président
Léopold Sédar Senghor achève d'obtenir par diverses
manoeuvres la dissolution des tous les partis d'opposition ; l'Union
progressiste sénégalaise devient donc parti unique de fait mais
non de droit, les articles consacrant le multipartisme continuant de figurer
dans la constitution. La situation dure jusqu'en 1976, date à laquelle
une révision constitutionnelle autorise le multipartisme, tout en
12 B. Omeonga, op.cit, p.136.
[13]
limitant à trois le nombre des partis politiques. En
1978, une nouvelle révision porte le nombre de trois à quatre. En
1981, sous la présidence d'Abdou Diouf, le Sénégal passe
à un « multipartisme intégral ».
- En Cote d'ivoire, le parti du président Félix
Houphouët-Boigny, est resté parti unique de 1960 à
1990.13
c. Le Parti-Etat
La notion de Parti-Etat renvoi sans doute à une
confusion entre les organes de du parti et ceux de l'Etat. Cela revient
à dire que le Parti politique et particulièrement sa gestion, se
confond avec la gestion de la chose publique qui est l'Etat. Sous cette
optique, le Président du parti est de droit Président de la
République.
Pour élucider cette notion de Parti-Etat, nous nous
servirons des exemples comme pour d'autres formes de monopartismes
déjà traitées et en particulier l'exemple du mouvement
populaire de la révolution du feu Marechal Mobutu.
- Le MPR du président Marechal Mobutu présente
la particularité d'être à sa création en 1967, un
parti unique de fait, avant d'être consacré constitutionnellement
lors de la révision constitutionnelle de 1970 ; mais, le couronnement de
son évolution sera son mariage avec l'Etat, en 1974, devenant ainsi
Parti-Etat. En effet, la constitution de 1967 prévoit pour le pays un
système de bipartisme, soit un nombre des partis limité à
deux, dont un d'opposition. Dans les faits, le MPR est le seul parti
existant.
- En 1972, le comité du parti et le gouvernement
fusionnent pour former le conseil exécutif national ; de ce fait tout
citoyen est d'office membre du parti, un slogan affirmant que « même
ceux qui sont encore dans les ventres de leurs mères sont eux aussi
concerné. » Le mouvement populaire de la révolution est la
Nation zaïroise organisée politiquement.
B. Les systèmes Bipartisans
Considérés ou désignés ainsi,
parce que (du latin bi signifie deux) ces systèmes renvoient à
l'existence ou à l'influence de deux partis politiques sur
l'entièreté de la scène politique.
En d'autres termes, parlant des systèmes bipartisans,
on remarque sur la scène politique deux partis qui s'imposent sur les
autres. Il existe en effet, trois différents systèmes bipartisans
ou trois différentes formes de bipartisme ; Mais avant d'analyser
chacune de ces différentes formes, il est d'une importance majeure pour
nous de décrire à première vue, les causes étant
à l'instauration des différents systèmes bipartisans dans
bien des Etats du monde.
13 B. Omeonga, op.cit, p.136.
[14]
I. Causes du bipartisme
Les systèmes bipartisans sont les plus rependus dans
les pays Anglo-saxons et pour causes étant à la base de leur
instauration dans différents pays nous pouvons citer :
- Primo, le bipartisme réside dans le mode de scrutin
utilisé pour les élections législatives ; en effet selon
Maurice Duverger, le scrutin majoritaire à un tour favorise le
bipartisme, le scrutin majoritaire à deux tours le multipartisme
polarisé, la représentation proportionnelle favorise le
multipartisme intégral.
- Secundo, le bipartisme est né des oppositions
sociales.14
II. Formes du Bipartisme
Quant aux différentes formes du bipartisme, vrai est de
dire qu'on en distingue trois différentes à savoir :
- Le Bipartisme pur
- Le Pseudo-bipartisme, et enfin
- Le Bipartisme à deux partis et demi
a. Le Bipartisme pur
Cette forme de bipartisme renvoi au fonctionnant des partis
disciplinés, permettant ainsi l'instauration d'un parlementarisme
majoritaire.
La particularité de cette forme de bipartisme est la
discipline qui existe au sein des partis politiques.
Pour élucider cette notion, il importe de recourir aux
exemples pouvant permettre ainsi une compréhension claire de cette
notion ; à titre illustratif, nous citons l'exemple de la Grande
Bretagne et l'Autriche dans leurs systèmes des partis politiques.
b. Le Pseudo-bipartisme
Le critérium particulier de cette forme de bipartisme
est l'absence de discipline au sein des partis. Cela revient à dire que
sur la scène politique deux grands partis s'imposent ou influent sur les
autres tout en fonctionnant sans discipline, et l'absence de discipline et de
cohésion entre ou au sein des partis empêche ou met le bâton
sur les roues à la constitution des majorités parlementaires
stables.
A l'instar du bipartisme pur, pour élucider cette
notion du pseudo-bipartisme, nous citerons à titre illustratif,
l'exemple du système des partis politiques des Etats-Unis
d'Amérique.
c. Le bipartisme à deux partis et
demi
Dans ce type des systèmes bipartisans, il est vrai de
dire que sur la scène politique, on constate l'imposition ou l'influence
de deux grands partis mais ces deux grands à eux seuls,
14B. Omeonga, op.cit, p.140.
[15]
aucun d'eux ne peut constituer la majorité au parlement
d'où il faut à ce moment la présence d'un tiers parti
politique à qui un de deux grands va s'allier.
L'alliance d'un des grands partis avec ce tiers partis, moins
grand mais influent sur la scène politique, conduit alors à la
mise en place d'un gouvernement de coalition.
Néanmoins, la discipline dans le fonctionnement du
système au sein des partis, permet à ce que nous rapprochions ce
type du bipartisme pur.
Comme pour d'autres types de bipartisme déjà
traités, nous allons aussi pour cette notion évoquer un exemple
pouvant permettre sur l'observation pratique la compréhension de ladite
notion ; et à titre illustratif nous citons : le système des
partis politiques de la République Fédérale
d'Allemagne.
C. Les systèmes multi-partisans ou le
multipartisme
Comme le nom l'indique, ces systèmes sont
considérés ainsi parce que (multi du latin signifie nombreux)
leurs fonctionnements se caractérisent par la présence de
plusieurs partis politiques sur la scène politique que certains auteurs
qualifient de « pluralisme politique ».
Une autre définition donnée par Barthelemy OMEONGA
est la suivante :
« Par multipartisme on entend un système des
partis politiques ouvert et compétitif dans lequel plusieurs partis
politiques exercent une influence réelle sur la vie politique
».15
Nous pouvons déduire que le caractère ouvert et
compétitif de ce système permet à tout parti politique
puissant, fondé sur l'adhésion populaire et défendant des
idéologies soutenues par tous, d'influer et de s'imposer sur les autres
partis et formations politiques dans la scène politique.
Les systèmes multi-partisans sont le plus rependus en
Europe. Comme pour le bipartisme, nous évoquerons à
première vue les causes étant à la base de l'instauration
des différents systèmes multi-partisans dans bien des Etats du
monde, et analyser ensuite les différentes formes de multipartisme.
I. Causes du multipartisme
Les causes étant à la base de l'instauration du
multipartisme peuvent résider comme le souligne Barthelemy OMEONGA, dans
:
- Le mode de scrutin utilisé
- La superposition des clivages sociaux
- Les facteurs nationaux comme les problèmes ethniques ou
linguistiques (Canada et
Belgique) ; et enfin
- Les problèmes religieux comme au Pays-Bas.
15B. Omeonga, op.cit, p.141.
[16]
II. Formes de multipartisme
En ce qi est de formes de multipartisme, vrai est de dire
qu'il en existe trois différents types à savoir :
- Le multipartisme intégral
- Le multipartisme polarisé ; et enfin - Le
multipartisme à parti dominant.
a. Le multipartisme intégral
Il faut comprendre par multipartisme intégral, ce
système des partis politiques qui favorise la multiplicité des
partis politiques indépendants. En effet, aucun des partis ne peut
prétendre l'emporter sur les autres ; et dans pareil système il
est nécessaire pour constituer des majorités capables de
gouverner, de recourir à des alliances entre deux ou plusieurs partis
politiques.
Ce type de multipartisme comme le souligne Barthelemy
OMEONGA, est généralement parfait et caractérisé
par une absence de majorité stable et cohérente ; le gouvernement
y est généralement instable. En effet, formé de
pièces et des morceaux, les majorités parlementaires se nouent et
dénouent, investissant et renversant des gouvernements
éphémères.16
A l'instar des différentes notions que nous avons
élucidées par des exemples, nous allons citer à titre
illustratif, l'exemple de la Belgique dans son système des partis
politiques.
b. Le Multipartisme polarisé ou
tempéré
Il est cette forme de multipartisme, ou il existe plusieurs
partis politiques regroupés en deux tendances ou blocs multipartites
tranchés à savoir la droite et la gauche ; et à
l'intérieur de chaque bloc ou tendance, les partis politiques arrivent
à constituer des alliances stables et cohérentes.
En d'autres termes, comme le souligne Barthelemy OMEONGA, les
deux blocs s'organisent en alliances solides et stables présentant aux
électeurs une plate-forme commune et dont la discipline permet de
rapprocher ce type du bipartisme pur.
Comme pour la forme du multipartisme traitée
précédemment, nous pouvons citer pour éclairer cette
notion l'exemple du système des partis politiques de la
République Française.
c. Le multipartisme à parti dominant
Comme les autres types de multipartisme, ce système
renvoi lui aussi à l'existence des plusieurs partis politiques sur la
scène politique, mais dans lequel un parti politique parvient à
surclasser nettement les autres formations politiques sur l'ensemble d'une
période et réussit à
16 B. Omeonga, op.cit, p.141.
[17]
s'identifier à l'ensemble de la nation de telle sorte
que, ses doctrines, ses idées, son style coïncide avec ceux de la
période pendant laquelle, il est entrain de fonctionner.
Selon l'importance du score électoral, il arrive que le
parti dit dominant soit majoritaire, c'est-à-dire déboucher sur
un multipartisme imparfait ou se transformer en parti ultra-dominant.
- Dans la première hypothèse, la parti dit
dominant peut être majoritaire et déboucher sur un multipartisme
imparfait en ce sens qu'au regard du score électoral, le parti ne
recueille que 35 a 40 pourcents des suffrages exprimés.
- Dans la seconde hypothèse, le parti devient alors
ultra-dominant dans la mesure où lui seul arrive ou parvient à
recueillir plus et au delà de la majorité des suffrages
exprimés.
Nous pouvons citer à cet effet, à titre
d'exemple, le Parti du Congrès en Inde, qui a pu disposer à lui
seul, de la majorité des sièges à la chambre du peuple
grâce notamment à un système électoral très
favorable qi est le scrutin majoritaire à un tour.
Paragraphe deuxième : La Typologie Binaire des
systèmes des partis politiques. Cette typologie, appelée
par certains auteurs classification nouvelle des systèmes des partis
politiques, est dite binaire parce que (bi du latin signifie deux) elle fait le
distinguo entre deux différents systèmes des partis politiques
à savoir :
- Les systèmes compétitifs, et
- Les systèmes non-compétitifs. A. Les
systèmes compétitifs
Comme le nom l'indique, ces systèmes comprennent
différents systèmes des partis ouverts à la lutte des
plusieurs partis politiques sur la scène politique. Dans cette
catégorie des systèmes compétitifs, on range comme le
souligne Edouard MPONGO BOKAKO, les systèmes multi-partisans (I), les
systèmes bipartisans (II) et les systèmes à parti dominant
(III)17
I. Les systèmes multi-partisans
Sans avoir l'intention aucune de revenir sur les
théories déjà expliquées ou exposées lors de
l'analyse de la classification ternaire des systèmes des partis, disons
qu'il s'agit de la même catégorisation avec la classification
ternaire des systèmes des partis, il s'agit du multipartisme
(systèmes caractérisés par la multiplicité des
partis sur la scène politique) avec toutes ses formes à savoir :
le multipartisme intégral ( qui implique la présence des
plusieurs partis politiques indépendants et l'absence des
majorités stables et cohérentes capables de soutenir le
gouvernement.) le multipartisme polarisé ( qui se caractérise par
la présence des plusieurs partis politiques regroupés en deux
blocs ou tendances multipartites à savoir la gauche te la
17 E. MPONGO BOKAKO, institutions politiques et droit
constitutionnel, Kinshasa, éditions universitaires africaines, 2001,
p.195.
[18]
droite, constituant ainsi des alliances solides, stables et
cohérentes qui rapproche ce type du bipartisme.)
II. Les systèmes bipartisans
Comme le souligne Edouard MPONGO BOKAKO, « le bipartisme
pur n'est qu'une hypothèse d'écoles parce qu'à coté
de deux grands influents sur la scène politique, il existe toujours des
petits partis qui suivent tant bien que mal »18.
Ce qui importe c'est connaître la proportion ou le
nombre des suffrages recueillis par ces petits partis ou ces petites formations
; cela relève un distinguo à faire entre le bipartisme parfait et
le bipartisme imparfait.
a. Le bipartisme imparfait
C'est ce système bipartisan dans lequel il existe deux
grands partis et un tiers considéré comme tiers parti du jeu qui
obtient assez des suffrages pour perturber le jeu de deux grands qui totalisent
seulement à deux, 75 ou 80 pourcents des suffrages exprimés.
Dans le bipartisme imparfait, le score électoral de
deux grands partis, influents sur la scène politique, n'est pas massif
d'où il faut que l'un d'eux, pour obtenir la majorité, s'allie
à un troisième considéré comme tiers partis ou
à l'autre aussi influent sur la marché politique.19
Ce système para-dualiste, caractérise le
système notamment la République Fédérale
d'Allemagne.
b. Le bipartisme parfait
Il est ce système bipartisans dans lequel deux grands
partis politiques qui influent et s'imposent sur la scène politique
appelés partis de tête, arrivent à totaliser ou recueillir
90 à 95 pourcents des suffrages exprimés.20
A titre illustratif, nous pouvons citer l'exemple de la Grande
Bretagne dans son système des partis politiques.
III. Les systèmes à partis dominants
Pour remédier à toute maladie de confusion, il
est d'une importance majeure de distinguer à cet effet, le
système à parti dominant et celui à parti
ultra-dominant.
La différence essentielle entre système à
parti dominant et celui à parti ultra-dominat, réside dans la
dimension, dans la surface électorale et parlementaire des partis
politiques. Le parti dominant dépasse le seuil de 30 à 35
pourcents des suffrages exprimés et obtient généralement
40 pourcents des suffrages ou des voix (cas de l'Italie) mais il requiert
rarement
18E. MPONGO BOKAKO, op.cit, p.196.
19 Idem, op.cit, p.197.
20 Ibidem, p.197
[19]
à lui seul la majorité absolue des sièges
au parlement. Différemment du parti ultra-dominant, ce dernier arrive,
lui seul, à recueillir la majorité des suffrages et des
sièges au parlement. Le fait n'est pas une imagination parce que
vécu à l'Inde ou grâce à un système
électoral très favorable (le scrutin majoritaire à un
tour), le parti du congrès a pu à lui seul disposer de la
majorité des sièges à la chambre du
peuple.21
B. Systèmes non-compétitifs
D'entré de jeux, il appert de souligner que comme le
nom l'indique, ce type des systèmes refuse tout esprit de lutte ou de
pluralité des partis politiques. Ce système est, pour le dire
autrement, fondé sur l'interdiction et la proscription des autres
formations politiques.
En effet, on peut tenir pour synonymes les systèmes
non-compétitifs et les systèmes des partis uniques. Comme sus
précisé lors de l'examen de la typologie ternaire, le
système de parti unique renvoi donc à l'imposition et à la
manifestation d'un seul parti politique sur le marché politique lequel
parti tire sa force soit de la constitution soit de facto.
Ainsi, il est important pour nous de dégager à
première vue la signification du parti unique avant d'aborder son
rôle.
I. Signification du parti unique
A l'heure actuelle, beaucoup des pays en voie de
développement, adoptent un système de parti unique. Pour
justifier l'établissement ou l'instauration de ce système de
parti unique, trois arguments principaux sont souvent avancés :
- Le parti unique est l'instrument d'intégration
sociale (cet argument se justifie de sorte que, dans des nations encore peu
intégrées, les formations d'opposition risquent de
refléter les diversités tribales ou régionales ; à
cet effet, le pluralisme risque de dégénérer en
séparatisme raison pour laquelle l'instauration de parti unique permet
de concilier l'unité nécessaire en intégrant divers
groupes ethniques, politiques et économiques et en fournissant un cadre
unique d'expression des divers intérêts et tendances.)
- Le parti unique est l'instrument de modernisation
économique et sociale. (encadrées par le parti, les masses
acceptent et suivent mieux la discipline nécessaire au succès
d'une politique de développement planifiée par le parti.
- Le parti unique est le reflet de
l'homogénéité sociale. (le parti unique reflète une
société homogène. Dans l'analyse Marxiste, les partis sont
l'expression des classes sociales et de leurs
intérêts.)22
21 B. Omeonga, op.cit, p.197.
22 E. MPONGO BOKAKO, op.cit, p.201.
[20]
II. Rôle du parti unique
Comme le souligne Edouard MPONGO BOKAKO, dans les pays en voie
de développement, le parti unique insiste sur la mobilisation des
masses, le parti unique est utilisé pour développer le sens de
l'identité nationale, pour légitimer l'autorité des
dirigeants et pou faire participer les citoyens dans la vie
politique.23
SECTION DEUXIEME : NOTON DE LA STABILITE
INSTITUTINNELLE
La présente section étant consacrée
à la notion du bon fonctionnement ou du fonctionnement normal des
institutions appelée stabilité institutionnelle, veut pour une
saine compréhension de son contenu qu'elle soit subdivisé en deux
principaux paragraphes à savoir : La notion d'institution (paragraphe
premier) et la notion de la stabilité institutionnelle (paragraphe
deuxième)
Paragraphe premier : Notion d'institution
Il importe pour une compréhension intelligente, de dire
en premier lieu ce qu'il faut entendre par institution et en second lieu faire
le distinguo entre différents types d'instituions existantes. C'est ce
qui nous amène à scinder présent paragraphe en deux
différents point à savoir : définition (A) et
différents types d'instituions (B)
A. Définition
Pour le sociologue Marcel MAUSS, une institution est un
ensemble d'activités instituées que les individus trouvent devant
eux. Il s'agit de la conception dite sociologique du concept
institution.24
Pour les juristes et les politologues, ce mot désignait
à l'origine tout ce qui était établi par l'homme «
tout ce qui est inventé et établi par l'homme en opposition
à ce qui est naturellement créé ou ce qui est produit par
la nature » donc il signifie étymologiquement ce qui est
établi et par conséquent ce qui est établi par la
volonté humaine ».
Par là, nous pouvons affirmer qu'une institution est
ainsi une création de la volonté humaine qui s'oppose à
une donnée naturelle. L'homme, la saison, la pluie, l'acte sexuel sont
des données naturelles de la création ou produits de la nature.
Contrairement à la personnalité juridique, l'année civile,
le mariage qui sont des institutions parce que créés par la
volonté humaine.
Qui plus est, vrai est de dire que tout ce qui est
établi par l'homme, à sa seule volonté, ne peut pas dans
tous les cas être considéré comme étant institution,
car l'homme par sa volonté établi de choses non durables des
multiplicités des choses éphémères, non permanentes
; à titre d'exemple la conversation, une réunion d'amis, on ne
saurait les considérer comme étant
23 Idem, op.cit, p.201.
24 Www.google.cd marcelmauss- les institutions
sociales, lu le 25 Mais 2016.
[21]
institution parce qu'une institution est établi de
manière durable, permanente en vertu de l'union des volontés
individuelles agissant pour une entreprise commune. Cette volonté
commune crée une organisation durable qui est l'institution.
Cette volonté commune crée de plus les
règles ou les mécanismes de fonctionnement de cette organisation
sociale créée de manière durable.
B. Différents types d'institutions
Partant de la lumière dégagée ci-haut
quant à la création d'une institution en disant que cette
organisation est créée de manière durable par la
multiplicité des volontés, crée aussi par cette
multiplicité des volontés ses propres mécanismes de
fonctionnement, nous pouvons déduire qu'il existe principalement deux
types d'institutions à savoir : les institutions organes (a) et les
institutions mécanismes (b).
a. Institutions-organes
Ces institutions autrement appelés institutions corps
ou institutions personnes ne sont rien d'autre que les organismes sociaux
créés par la volonté humaine de manière durable
unissant ainsi les hommes. Nous pouvons citer à titre d'exemple : la
famille, le gouvernement, le parlement, le parti politique,
etc.25
b. Institutions mécanismes
Désignées autrement par
institutions-règles, ces institutions sont en réalité des
mécanismes institutionnels qui régissent les organismes sociaux
créés de manière durable unissant de ce fait les hommes,
donc ce sont leurs règles vde fonctionnement.
Comme souligne Edouard MPONGO BOKAKO, la responsabilité
politique du gouvernement devant le parlement est en régime
parlementaire une institution fondamentale : c'est un mécanisme
régissant les rapports entre les deux organes principaux du
régime à savoir le Parlement et le Gouvernement.26
Un deuxième exemple, la famille est une institution
organe mais la puissance paternelle est une institution mécanisme.
A côté de cette différenciation entre les
instituions-organes et les institutions mécanismes, on distingue aussi
les institutions officielles des institutions officieuses ou occultes.
Les institutions officielles sont celles établies et
consacrées par la constitution ou autre loi fondamentale,
constitutionnelle, organique et ordinaire, à titre d'exemple : le
gouvernement, le parlement, etc. les institutions officieuses autrement
désignées par institutions occultes, institutions de faits, elles
par contre ne sont pas établies par la
25 E. Mpongo bokako, op.cit, p.13.
26 Ibidem, p.13.
[22]
constitution ou autre texte légal, elles tirent leur
existence de faits. Ces sont donc des pratiques et tout ce qui influence
l'exercice du pouvoir; et à titre d'exemple nous pouvons citer : les
amis et la famille du président de la République.
c. Imbrication des institutions
Parlant d'imbrication des institutions, on veut dire
simplement que les institutions se contiennent ou peuvent se contenir les unes
les autres. A titre exemplatif, la province qui est une institution organe,
contient en elle aussi bien d'institutions-organes entre autres le gouvernement
provincial et l'Assemblée provinciale.
De même que les institutions mécanismes se
contiennent entre elles et se décomposer ainsi en institution
mécanisme très petite ; à titre exemplatif, nous pouvons
citer la constitution qui est elle-même une institution-règle et
tous les autres textes qui tirent leur source d'elle.27
Paragraphe deuxième : La stabilité
institutionnelle
A. Définition
Avant de définir l'expression stabilité
institutionnelle, il importe pour une compréhension meilleure, de
scinder l'expression en deux en précisant ainsi la signification de
chacun des termes à savoir : le terme « institutionnelle » et
celui de « stabilité ».
Le concept institutionnel est un adjectif qualificatif issu du
mot institution que nous avons analysé plus haut donc cet adjectif
renvoi à tout ce qui se rapporte à une institution( que nous
avons défini plus haut).
Le concept stabilité lui, signifie d'après le
dictionnaire le Larousse :
- Caractère de ce qui est stable. Et est stable
renchérit le même dictionnaire ce qui est dans un état
ferme ou dans une situation solide autrement dit ce qui se maintient
durablement et dont le caractère est constant, équilibré.
A titre d'exemple on peut citer un gouvernement.28
Au regard des significations que nous venons de dégager
pour les deux concepts (stabilité et institutionnel) formant
l'expression « stabilité institutionnelle », nous pouvons
donner en termes de définition celle qui suit : « la
stabilité institutionnelle s'entend être le fonctionnement normal
des institutions publiques dans un Etat donné conformément
à leurs différentes missions dans le strict respect de la loi et
dans la limite du temps reparti pour leur fonctionnement. »
27 E. Mpongo bokako, op.cit, p.14
28 Dictionnaire Larousse de poche, p.772, V°
stabilité.
[23]
Il importe à cet effet de souligner qu'il existe
plusieurs caractéristiques qui lorsqu'elles sont observés
permettent de constater le stabilité institutionnelle, c'est ce qui fera
l'objet de notre point suivant.
B. Caractéristiques de la stabilité
institutionnelle
Par caractéristiques il faut entendre les
éléments qui lorsqu'ils sont observés déterminent
un fait précis, autrement dit les caractéristiques constituent
les critères de détermination d'un fait connu de tous.
Le dictionnaire le Larousse définit le concept
caractéristique comme étant un trait particulier et une marque
distinctive.29
Dans le cadre de notre travail, il s'agit à ce stade de
déterminer les éléments qui lorsqu'ils sont
observés, permettent d'affirmer ou de constater la stabilité
institutionnelle que nous avons défini ci-haut comme étant le
fonctionnement normal des institutions dans l'accomplissement des missions qui
leur sont dévolues et au respect de la loi.
Mais il importe de souligner que la diversité plurale
des domaines permet à ce que les critériums soient
différents compte ténu des différentes institutions qui
fonctionnent dans différents domaines ; A titre illustratif, le domaine
administratif est géré par les institutions administratives et en
ce qui concerne leur fonctionnement, il est sans doute que ces institutions
fonctionnent dans l'esprit même de l'Administration c'est-à-dire
en cherchant remplir la mission primordiale de l'Administration qui est la
recherche de l'intérêt général. Ainsi le
fonctionnement de ces institutions laisse observer certains
éléments pouvant conduire à la déduction de leur
fonctionnement normal entre autres :
- La continuité des services publics
- L'égalité devant les services publics et, -
L'adaptation des services publics
Certains doctrinaires en la matière qualifient ces
trois éléments par une seule expression qui est « la loi de
Rolland.»30
En ce qui est du principe de la continuité des services
publics, le professeur Zachary NTUMBA dans son cours de Droit Administratif,
Institutions administratives et contentieux administratifs éclaire cette
notion en ces termes « Dès lors que les services publics sont des
activités d'intérêt général, il est normal
qu'ils fonctionnent de façon régulière et continue, le
droit reconnait de ce fait aux usagers des services publics administratifs
puisqu'étant dans une
29 Dictionnaire Larousse de poche, p.119, V°
caractéristique.
30 Z. Ntumba, cours de droit administratif,
institutions administratives et contentieux administratifs, U.K, 20152016,
p.83
[24]
situation légale et règlementaire, le droit de
pouvoir intenter une action en indemnisation pour non fonctionnement de
service.»31
En ce qui est de l'égalité devant les services
publics, le professeur NTUMBA suscité renchérit en disant «
ce principe est une extension au domaine de services publics du principe de
l'égalité tous devant la loi et les règlements posé
par la constitution du 18 Février 2006 en son article 12 qui stipule
que...il implique que toutes les personnes qui sont à un titre ou
à un autre, en contact avec les services publics soient traitées
de la même manière sans discrimination ni arbitraire
».32
Et enfin en ce qui est du principe e l'adaptation des services
publics, toujours le professeur NTUMBA dans son cours de Droit administratif,
Institutions administratives et contentieux administratifs souligne que «
l'Administration qui a en charge un service public doit le modifier, l'adapter
si les circonstances le demandent (évolution des besoins de publics,
progrès technologique, conjoncture économique, etc.) et au profit
de l'intérêt général. »33
Dans le cadre de notre travail, les institutions visées
sont tant politiques qu'administratives. Dans ce sens, il semble normal
d'envisager les institutions de tout genre mais oeuvrant dans un système
politique cadré par une loi fondamentale. C'est ce que nous avons
qualifié de « système politique ».
Dans cette optique, les éléments pouvant faire
constater la stabilité institutionnelle nous citons :
- La permanence
- Le fonctionnement régulier au respect des textes
préétablis
- L'accomplissement des missions leur dévolues
et, - L'efficacité et l'efficience dans le
fonctionnement.
a. LA PERMANENCE
De notre analyse sur la stabilité institutionnelle
ressort le critérium de permanence. La stabilité institutionnelle
analysé de manière systématique, il en ressort le
critère de permanence pour signifier que le fonctionnement des
institutions dans un système doit se faire de manière permanente
c'est-à dire sans interruption aucune.
b. LE FONCTIONNEMENT REGULIER AU RESPECT DES TEXTES
PREETABLIS
Le fonctionnement régulier des institutions renvoi sans
doute au critère de la permanence déjà traité mais
un nouveau s`ajoute dans ce second critère c'est le respect des textes
préétablis. Autrement dit, l'Etat étant organisé,
il est normal que les institutions oeuvrant en son sein se conforment aux
différentes règles régentant leur fonctionnement. Ce
critère
31 Idem, op.cit, p.83
32 Ibidem, p.84
33 Ibidem, p.85
[25]
s'entend être la cristallisation du principe selon
lequel « le droit est un facteur d'ordre » principe
développé par le professeur BASUE BABU KAZADI Craig dans ouvrage
introduction générale à l'étude du droit.
c. ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS LEURS
DEVOLUES
L'institution comme organisme créé de
manière durable et permanente, unissant les volontés humaines
afin d'agir pour une entreprise commune, poursuit sans doute un but lié
à sa création ;
Dans ce sens, il paraît normal qu'une ou plusieurs
institutions créées et fonctionnant dans un système
accomplissent l'objectif ayant conduit à leurs créations.
d. L'EFFICACITE ET L'EFFICIENCE DANS LE
FONCTIONNEMENT
L'efficacité s'entend être l'aptitude à
trouver des solutions face à certaines situations alors que l'efficience
s'entend être la possibilité de réaliser ou de mettre en
oeuvre des solutions mais avec un coût moindre.
L'utilité de ces deux notions se révèle
en ce sens que dans son fonctionnement, une institution doit demeurer efficace
dans le but de réaliser la mission qui lui est dévolue et elle
doit user de l'efficience dans le but de réaliser à moindre
coût la mission lui dévolue.
[26]
CHAPITRE DEUXIEME : L'IMPACT DE SYSTEME DES PARTIS
POLITIQUES SUR LA STABILITE DES INSTITUTIONS CONGOLAISES ACTUELLES
Le présent chapitre comme le titre l'indique, porte sur
l'impact ou l'apport de système de partis sur la stabilité des
institutions actuels de la République Démocratique du Congo. Il
s'agit de démontrer ce que le système de partis politiques
actuels apporte pour permettre à ce que les institutions qui gouverne le
pays fonctionnent dans une certaine stabilité.
Ainsi, étant donné que le système des
partis politique fonctionne sur base d'un cadre fondement de tout le
système politique qui est la constitution, il sera donc utile d'analyser
cet impact ou cet apport compte tenu de ce que prévoit la loi
fondamentale et d'autres textes officiels relatifs à la
matière.
Pour une bonne marche dans notre étude, il
s'avère utile de scinder présent chapitre en deux principales
sections à savoir l'analyse de système de partis politique
congolais (section première) et la contribution de la majorité et
de l'opposition a l'état actuel dans institutions congolaise. (Section
deuxième).
SECTION PREMIERE : ANALYSE DU SYSTEME DES PARTIS
POLITIQUES CONGOLAIS
ACTUEL
Comme nous l'avons dit supra, le système de partis
politique fonctionne sur base d'un cadre fondamental qui est la
constitution.
Il s'avère donc utile de recourir à ce cadre
fondamental pour que notre analyse s'avère une bonne démarche
afin de mieux aboutir à notre qualification.
Chose qui nous amener à scinder notre première
section en (trois) principaux paragraphe a savoir le pluralisme consacré
par la constitution su 18 février, la nature du pluralisme congolais et
le fonctionnement
Paragraphe premier : le pluralisme prévu par la
constitution du18 Février 2006
D'entrée de jeu , il importe pour nous de rappeler que
le système de parti politique se constitue du nombre des partis
politiques dans un Etat déterminé pendant une période
déterminée et aussi des relations qu'entretient ces partis
politiques des relations « inter-partisane ».
Cela revient à dire que les critériums pour
qualifier ou donner la nature d'un système de partis politiques sont
:
-le nombre des partis
-l'époque de leur fonctionnement
[27]
-les relations qu'entretiennent les partis politiques.
Le fonctionnement des systèmes de parti politiques
étant encadré par la constitution, c'est à cette
dernière qu'il faut recourir pour analyser tous ces critériums
à savoir le nombre des partis et les relations inter-partisanes.
L'article 6 de la constitution du 18 février 2006 dispose
quant à ce :
« Le pluralisme politique est reconnu en République
Démocratique du Congo.
Tout Congolais jouissant de ses droits civils et politiques a
le droit de créer un parti politique ou de s'affilier à un parti
de son choix.
Les partis politiques concourent à l'expression du
suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à
l'éducation civique. Ils se forment et exercent librement leurs
activités dans le respect de la loi, de l'ordre public et des bonnes
moeurs.
Les partis politiques sont tenus au respect des principes de
démocratie pluraliste, d'unité et de la souveraineté
nationale.
Les partis politiques peuvent recevoir de l'Etat des fonds
publics destinés à financer leurs campagnes électorales ou
leurs activités, dans les conditions définies par la loi.
»34
Faisant une technique téléologique quant a
l'interprétation de l'alinéa premier de la disposition de
l'article 6 précitée, disons que le constituant en disposant que
le pluralisme politique est reconnu en RDC a voulu dire que en
République Démocratique du Congo l'existence de plusieurs partis
n'est pas prohibée ou proscrite et que plusieurs partis politiques
peuvent oeuvrer sur la scène politique dans le but de remplir misions
dévolues au partis politique qui sont :
- La fonction de recrutement et de sélection du personnel
gouvernemental
- La fonction d'encadrement
- La fonction programmatique
- La fonction de structuration de suffrages
- La fonction de socialisation politique
1. La fonction de recrutement et de sélection du
personnel gouvernemental
. La fonction de recrutement et de sélection du personnel
gouvernemental se réalise par
le dépôt des listes électorales au sein
desquelles les électeurs sont invités à faire leur choix
et les campagne électorales menées pour faire passer leur
candidats ( pour les parlementaires) et pour les ministre (par la proposition
de candidats aux fonctions ministériels par le ou les
34 Art. 6 de la constitution du 18 Février
2006, in JORDC, N° spécial Février 2006
[28]
partis qui ont la majorité au parlement, après
du chef de gouvernement ou de l'état qui bien souvent, émane
lui-même d'un parti politique.
2. La fonction d'encadrement
. La fonction d'encadrement consiste pour les partis de veiller
à coordonner l'action de
leurs différents représentants dans le rouage du
système que ces représentants exercent les fonctions
parlementaires ou ministériels, qu'ils les exercent au niveau national,
régional ou local.
3. La fonction programmatique
La fonction, programmatique consiste à oriente la
marche du système, à la doter d'une feuille de route à lui
assigner une direction c'est-à-dire que d'une part le parti
définit un ensemble des grandes fins à l'action du
système.
Attitre d'exemple : » promouvoir l'égalité des
chances entre les femmes et les hommes ». « Promouvoir la protection
de la population ».
D'autre part le parti définit un programme d'action
précis et concret en termes d'exemple : » instaurer des congres
parentaux obligatoires pour les femmes et pour les hommes « établir
des quotas annuel pour l'immigration.
4. La fonction de structuration des suffrages
La fonction de structuration des suffrages consiste dans le
fait pour un parti de canaliser l'expression de votes des citoyens
électeurs en faveur de leur représentants qui d'une part
constitueront le personnel de gouvernement qui fera tourner le système
et d'autre part vont constituer le personnel parlementaire qui agiront en
qualité de représentants du peuple.
5. La fonction de socialisation politique
La fonction de socialisation politique consiste à
rapprocher le système politique de son environnement social soit en
familiarisant les citoyens particulièrement les adhérents des
partis aux institutions soit en leur offrant aussi des perspectives de
carrière dans le système politique et donc par la aussi des
possibilités de s'approprier davantage le système.
Dans la même optique, l'examen de l'alinéa
deuxième de la disposition de l'article cité, affirme que le
pluralisme politique est reconnu en R.D.C dans la mesure où tout
congolais se voit reconnu avoir le droit de créer un parti politique
à condition pour lui de jouir de ses droits civils et politiques ou de
s'affilier à un parti de son choix.
Mais quant à l'exercice de ce droit, vrai est de dire
qu'il est conditionné conformément à l'article 11 de la
loi N°04 /002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des
partis politiques précitée, aux termes duquel il est dit ce qui
suit :
[29]
« Sans préjudice des dispositions de l'article 10,
tout membre fondateur d'un parti politique doit remplir, au moment de la
création de celui-ci, les conditions suivantes:
a) être de nationalité congolaise;
b) avoir l'âge de 25 ans au moins;
c) jouir de ses droits civils et politiques;
d) jouir d'une bonne santé physique, mentale et
être de bonne vie et moeurs;
e) justifier d'un niveau de formation de graduat ou
équivalent au moins ou d'une expérience professionnelle ou
politique avérée;
f) avoir une résidence ou un domicile en
République Démocratique du Congo;
g) n'avoir jamais fait l'objet d'une condamnation
pénale pour une infraction intentionnelle ayant acquis l'autorité
de la chose jugée, sauf cas d'amnistie et de réhabilitation
judiciaire. »
Toujours au sujet du pluralisme consacré en droit
congolais comme système des partis politique, l'article premier de la
loi de 2004 suscité sur le statut de parti politique dispose :
« Le pluralisme politique est reconnu et garanti en
R.D.C.il se manifeste notamment par l'existence de plusieurs partis politiques
régis par la présente loi. »35
Et l'article trois de la même loi renchérit en des
termes suivant :
« Les partis politiques se créent, s'organisent et
exercent leurs activités librement sur toute l'étendue du
territoire national dans le respect de la constitution, des lois et
règlements de la République ainsi que de l'ordre public et des
bonnes moeurs. Ils sont tenus au respect des principes de démocratie
pluraliste, d'unité et de souveraineté nationale »36
La garantie du pluralisme congolais se cristallise dans la
mesure où, le constituant de 2006 a érigé en infraction de
haute trahison et imprescriptible, l'instauration d'un parti unique sur tout ou
partie du territoire nationale, et ce en vertu de l'article sept (7) de la
constitution du 18 Février 2006 qui dispose :
« Nul ne peut instituer, sous quelque forme que ce soit,
de parti unique sur tout ou partie du territoire national.
L'institution d'un parti unique constitue une infraction
imprescriptible de haute trahison punie par la loi. »
35 Art. 11 de la loi N° 04/002 du 15 mars 2004
portant organisation et fonctionnement des partis politiques.
36 Art. 3 de la loi N° 04/002 du 15 mars 2004
portant organisation et fonctionnement des partis politiques.
[30]
Paragraphe deuxième : Nature de Pluralisme
consacré en Droit Congolais
D'entrée de jeux, il importe pour nous de rappeler
qu'en ce qui concerne le pluralisme politique, il en existe trois
différents types selon la classification dite ancienne des
systèmes des partis politiques à savoir :
- Le multipartisme intégral
- Le multipartisme polarisé
- Le multipartisme à parti dominant
Au regard des différentes définitions que nous
avons données aux différentes formes de multipartismes que nous
avons analysées au chapitre premier de notre travail, nous pouvons
déduire que le système des partis politiques de la
République Démocratique du Congo est celui du «
Multipartisme Intégral » Dans la mesure où, on observe sur
la scène politique une multiplicité des partis politiques
indépendants les uns des autres mais liés par des relations
inter-partisanes ou des alliances, lesquelles alliances permettent à ce
que ces groupes des partis politiques constituent les majorités capable
de gouverner, qui aboutit au constat suivant :
« La majorité gouverne
Sous le contrôle de l'opposition Avec l'arbitrage du peuple
»
Faisant référence à l'article huit (8) de
la constitution du 18 Février 2006 qui est le cadre de fonctionnement du
système des partis politiques congolais, aux termes duquel il est dit
:
« L'opposition politique est reconnue en
République Démocratique du Congo. Les droits liés à
son existence, à ses activités et à sa lutte pour la
conquête démocratique du pouvoir sont sacrés. Ils ne
peuvent subir de limites que celles imposées à tous les partis et
activités politiques par la présente Constitution et la loi. Une
loi organique détermine le statut de l'opposition politique. »37
Il y a lieu d'affirmer que le système des partis
politiques congolais actuel est donc « le pluralisme qui quant à sa
forme au regard de la typologie ternaire proposée ou décrite per
Maurice DUVERGER, est donc le pluralisme intégral en ce sens que les
partis sont indépendant les uns des autres et que pour constituer des
majorités capables de gouverner, les partis ont besoin de se faire des
alliances.
C'est en vue de faire régner dans le fonctionnement du
système politique congolais, La paix et l'ordre, que le constituant a
garanti le pluralisme tout en disposant qu'une loi organique va
déterminer le statut de l'opposition et cette loi organique à
laquelle renvoi le constituant est
37 Art. 8 de la constitution du 18 février
2006, in JORDC N° spécial février 2006
[31]
celle N° 07/008 du 04 Décembre 2007 portant Statut
de l'opposition politique qui dans son exposé de motifs précise
:
« Depuis 1960, la République Démocratique
du Congo a traversé plusieurs crises politiques qui ont mis à mal
la cohésion nationale et les libertés publiques. L'acceptation
réciproque du pouvoir et de l'opposition a souvent fait défaut
pour assurer une démocratie apaisée. La mise en place d'un statut
de l'opposition politique en République Démocratique du Congo est
une innovation de son système politique. Au regard du droit interne,
elle constitue une mutation juridique et politique d'importance voulue par la
constitution de la troisième République dans le but de sacraliser
les acquits de longue lutte pour le démocratie dans notre pays, tout en
tirant les leçons des échecs et des limites des
expériences démocratiques antérieures. Ce faisant,
l'instauration d'un statut spécifique de l'opposition politique
participe de l'enracinement de l'Etat de droit au coeur d'une démocratie
apaisée suivant les battements du rythme du calendrier
républicain.
Historiquement, on ne peut parler de véritable statut
de l'opposition sous les régimes politiques antérieurs,
même si, au demeurant, la longue transition politique (1990-2006) a
esquissé, à différents périodes des
éléments qui ont progressivement posé des principes et de
contours de la notion du statut de l'opposition politique dans notre pays.
L'oeuvre du constituant de la troisième
République marque une rupture avec le passé. Dans le respect de
la tradition des constitutions congolaises, hormis les modifications
constitutionnelles subséquentes de la constitution de 1967, celle du 18
Février 2006 reconnait non seulement le pluralisme politique, mais aussi
l'opposition politique, dont les droits sont sacrés. Elle dépasse
la tradition pour consacrer à l'opposition un statut formalisé
dont le régime est déterminé par une loi organique (Art. 8
de la constitution.) la constitution de la troisième République
dans ce point de vue comme l'aboutissement d'un consensus politique
émergent de plusieurs luttes pour la conquête des droits autour
des valeurs et principes républicains qui doivent désormais
caractériser le système politique
congolais. il s'agit notamment du
pluralisme politique et de l'alternance démocratique aux termes d'une
lutte pacifique pour la conquête du pouvoir dans le cadre d'un Etat de
droit. L'objectif de la présente loi est de contribuer à
l'avènement d'une démocratie faite de tolérance,
l'acceptation de l'autre et des débats, sur fond d'un pacte
républicain garantissant effectivement l'alternance démocratique
au pouvoir, en donnant à l'opposition une visibilité sociale et
institutionnelle conforme à son poids démocratique dans le pays.
Par le biais de cette loi, le constituant a, non seulement voulu
reconnaître l'opposition, mais également entendu, lui
conférer une protection rigoureuse qui en fait un rouage important de
notre démocratie. Le statut de l'opposition constitue un gage de
stabilité politique dans le cadre du fonctionnement des institutions
issues des élections démocratiques. En conférant aux
droits de l'opposition politique un caractère sacré, le
constituant a reconnu à son existence et en son statut une valeur
constitutionnelle en droit congolais comme l'affirme les articles 7, 8 et 220
de la constitution.
[32]
En effet, d'une part, l'article 7 de la constitution ne
souffre d'aucune interprétation en disposant que l'institution sous
quelque forme que ce soit de parti unique sur tout ou partie du territoire est
une infraction imprescriptible de haute trahison punie par la loi. Si
l'interdiction de parti unique n'est pas une innovation en droit
constitutionnel congolais, l'orientation pénale du constituant est une
nouvelle caractéristique tirée de l'expérience
antérieure ou la hardiesse des tenants du pouvoir foulé au pied
les valeurs et principes fondamentaux de la République. D'autre part,
l'article 220 de la constitution reprend le pluralisme politique parmi les
éléments substantiels de la forme républicaine de l'Etat,
qui ne peuvent faire l'objet d'une révision constitutionnelle. En
prévoyant cette loi organique le constituant de la troisième
République a, certes, innové sur le plan interne, mais il s'est
inspiré également des expériences vécues dans
d'autres pays. La présente loi est élaborée en tenant
compte des expériences observées tant dans les pays de vieille
démocratie tant dans certains pays africains, le tout étant
éclairé par notre propre histoire politique... »38
Paragraphe troisième : Le fonctionnement du
système de partis politiques congolais
Il est question dans notre présent paragraphe, de
décrire le fonctionnement sur la scène politique du pluralisme
intégra consacré en droit congolais.
Qui plus est, il s'avère important de souligner avant
tout que le fonctionnement su système des partis politiques est quelque
fois dépendant du système électoral utilisé pour
désigner les hauts cadres des institutions qui chapotent la direction du
système politique tout entier, de l'Etat.
Comme le souligne Edouard MPONGO BOKAKO, dans son ouvrage
intitulé « Institutions politiques et Droit constitutionnel »
en ce qui concerne le rapport entre système électoral et les
partis politiques « les divers systèmes électoraux ne sont
pas des instruments passifs qui enregistrent purement et simplement l'opinion :
ils contribuent aussi à lui donner une forme, à la modeler d'une
certaine façon. Ils imposent ainsi à l'opinion une sorte des
moules. Ils sont à la fois des appareils de photographie et des
appareils de projection. Leur action à cet égard est
exprimée par trois lois sociologiques fondamentales. En ce qui est de
ces trois lois sociologiques fondamentales, disons qu'il s'agit des lois
sociologiques proposées par Maurice DUVERGER qui sont :
- La représentation proportionnelle tend à la
formation des partis multiples et indépendants
- Le scrutin majoritaire à deux tours tend à la
formation des partis multiples et dépendants
- Le scrutin majoritaire à un seul tour tend au dualisme
de partis.39
38 Exposé des motifs de la loi N°
07/008 du 04 Décembre 2007 portant statut de l'opposition politique,
N° spécial 2007.
39 E. Mpongo bokako, op.cit, p.235.
[33]
1. La Représentation proportionnelle tend
à la formation des partis multiples et indépendants
Le principe même de la représentation
proportionnelle explique la multiplicité des partis : toute
minorité si faible soit elle étant assurée d'une
représentation, rien ne s'oppose à la fragmentation de plusieurs
tronçons d'opinions de la même famille. D'où la
multiplicité des partis politiques.
La logique de la représentation proportionnelle veut
que chaque parti puisse tenter sa chance. D'où l'indépendance des
partis.
2. Le scrutin majoritaire à deux tours tend
à la formation des partis multiples et dépendants
Les partis sont multiples parce que l'existence d'un second
tour permet à chacun de tenter sa chance au premier tour sans que
l'émiettement des tendances voisines provoque leur défaite car le
groupement s'effectue au second tour par le jeu de désistement.
Les partis sont dépendants les uns des autres parce
que la technique même du second tour les pousse à s'allier pour
faire échec à leur adversaire par le retrait ou le
désistement. En effet, est essentiellement le scrutin des alliances.
3. Le scrutin majoritaire à deux tours tend au
dualisme des partis
Le principe du système est simple et la
brutalité du régime majoritaire à un seul tour oblige les
tendances voisines à se regrouper en deux blocs sous peine de se voir
écrasés.
Au regard de ces trois lois fondamentales
élaborées par Maurice DUVERGER, nous pouvons déduire que
le système électorale utilisé en République
Démocratique du Congo est donc celui de la représentation
proportionnelle, dans la mesure où on observe sur la scène
politique l'existence de plusieurs partis politiques indépendants les
uns des autres.
De ce fait, il se relève donc utile d'analyser le
système de représentation proportionnelle comme système
électorale dans le but de décrire son fonctionnement afin de
comprendre ses conséquences sur le fonctionnement du système
politique tout entier.
C. LE SYSTEME DE REPRESENTATION
PROPORTIONNELLE
Inventé, il y a plus d'un siècle, la
représentation proportionnelle a été adoptée
progressivement par tout l'Europe occidentale à partir de la fin du
19è siècle. Seules la Grande Bretagne et la France lui
résistaient dans cette partie du globe.40
La représentation proportionnelle a pour but d'assurer
à chaque liste et à chaque parti un nombre des sièges
proportionnels au pourcentage des ses suffrages. Elle suppose le scrutin
40E. Mpongo bokako, op.cit, p.228
[34]
des listes qui permet d'attribuer des sièges à
la fois à la majorité et à la minorité. En effet,
si le principe de la représentation proportionnelle est simple, son
application est au contraire, très compliquée.41
1. La technique de la représentation
proportionnelle des listes
La complexité de la représentation
proportionnelle résulte de la difficulté de repartir un nombre
entier des sièges entre des listes et des partis réunissant des
pourcentages de suffrage variant à l'infini. La représentation
proportionnelle approchée résout le problème de
manière imparfaite, mais raisonnable. La représentation
proportionnelle intégrale respecte la justice mathématique en
dénaturant l'élection. Enfin une controverse oppose les partis et
adversaires de la représentation proportionnelle de listes et ses
conséquences.
A. La représentation proportionnelle
approchée
Cette technique qui est de beaucoup la plus répandue,
repartit les sièges dans le cadre de chaque circonscription d'abord
entre les listes et ensuite entre les candidats de ces listes.
a. La répartition des sièges entre les
listes
L'opération se fait en deux temps : la
répartition des sièges au quotient et la répartition des
sièges non-attribués.
- La répartition des sièges au
quotient
Le quotient électoral est le résultat de la
division du nombre des suffrages exprimés dans les circonscriptions par
le nombre des sièges à pouvoir.
En d'autres termes, on doit diviser dans chaque
circonscription, le nombre total des suffrages exprimés au nombre total
des députés à élire (le nombre total des
sièges à pouvoir). Le chiffre obtenu est appelé le «
quotient électoral ». Autant de fois ce quotient électoral
est contenu dans le chiffre de suffrage obtenus par une liste, autant de fois
celle-ci des candidats élus.
- La répartition des sièges
non-attribués au quotient
Cette répartition peut se faire selon trois
méthodes : le système du plus fort reste, le système de la
plus forte moyenne et le système de Hondt qui aboutit au même
résultat que le système de la plus forte moyenne.
Le système du plus fort reste, attribue les
sièges aux listes ayant les plus forts restes des suffrages non
utilisés.
Le système d'Hondt du nom de son inventeur est
également connu sous l'appellation du système de diviseur
électoral ou système du quotient rapproché. Dans ce
système, la procédure à suivre est la suivante :
41 E. Mpongo bokako, op.cit, p.228
[35]
Division du nombre des voix obtenues par chaque liste par 1,
2, 3, 4... jusqu'à concurrence du nombre de listes.
Classement des quotients dans l'ordre décroissant,
jusqu'à concurrence du nombre de sièges à pouvoir. Le
chiffre qui correspond au dernier siège est appelé «
dénominateur commun » ou le quotient approché ou encore le
diviseur électoral.42
Autant de fois que le dénominateur commun est contenu
dans le nombre des suffrages retenus par chaque liste, autant de fois celle-ci
aura un élu, c'est-à-dire un siège.
b. L'attribution des sièges aux candidats des
listes
Pour distribuer les sièges entre les candidats, on
utilise un système très simple puisque la liste est
bloquée légalement par la loi électorale et plus
compliquée lorsque le panachage et le vote préférentiel
sont autorisés. On examinera de manière successive :
- Le système des listes bloquées par la loi
électorale
- Le système du panachage et du vote
préférentiel et le blocage de fait des listes
- L'interdiction des élections partielles43
1. Le système des listes bloquées par la
loi électorale
Plus souvent les lois électorales interdisent le
panachage, le vote préférentiel ou les soumettent à des
conditions qui les paralysent. L'attribution des sièges est alors
facile.
Les candidats étant présentés sur chaque
liste dans un certain ordre, les sièges obtenus par les listes leurs
sont attribués selon cet ordre de présentation. Les
électeurs voient en conséquence sachant très bien que
seuls les premiers candidats de la liste peuvent être élus, car
aucune liste ne peut obtenir 100 pourcent des suffrages.
2. Les systèmes du panachage, de vote
préférentiel et le blocage de fait des listes
Il existe en théorie au moins, un système
inverse permettant aux électeurs de mélanger les candidats dans
divers listes présentées et de modifier l'ordre de
présentation de ses candidats établi par les partis grâce
au vote préférentiel. Mais, en pratique, il est très
difficile d'éviter que la liste ne soit en fait bloquée : les
partis recommandent souvent à leurs électeurs de voter pour la
liste entière et, en principe, la majorité d'entre eux respectent
leurs consignes.
3. L'interdiction des élections
partielles
Elle constitue une conséquence très regrettable
de la représentation proportionnelle. En effet, les élections
partielles en cours de législature ayant pour but de remplacer des
élus décédés ou démissionnaires ne
pourraient avoir lieu qu'au scrutin uninominal, c'est-à-dire
majoritaire. Ces scrutins ne pouvant que détruire la
proportionnalité de la représentation
42 E. Mpongo bokako, op.cit, , p.226
43 Ibidem, p. 229
[36]
sont les plus souvent interdits par la loi électorale.
Le remplacement d'un élu est assuré par le premier candidat non
élu de sa liste. C'est en particulier dans ce but que la loi
électorale exige presque toujours que les listes soient
complètes, autrement dit qu'elles contiennent autant de noms que de
sièges à pouvoir.
Le blocage des listes et l'interdiction des élections
partielles sont pourtant des défauts mineurs de la représentation
proportionnelle sous sa forme approchée, comparés aux redoutables
inconvénients de la représentation proportionnelle
intégrale.
2. La représentation proportionnelle
intégrale
Il importe avant tout de préciser la technique la
représentation proportionnelle, avant de présenter ses
risques.
a. La technique de la représentation
proportionnelle
Le pays divisé en circonscriptions élit d'abord
une partie de ses députés, la plus grande au quotient dans
chacune d'elles. Le quotient national approché (également
dénommé nombre uniforme ou nombre unique) est différent du
quotient de la représentation proportionnelle approchée mais joue
le même rôle selon la même technique. Il est normalement
fixé à l'avance d'après le nombre vraisemblable des
suffrages exprimés dans l'ensemble du pays.
Les restes inutiles dans les circonscriptions sont ensuite
additionnés par chaque parti au niveau national : on attribue alors
à chacun autant des sièges que ses restes contiennent ce
quotient.44
Les sièges sont attribués dans les
circonscriptions aux candidats de chaque liste selon le système de la
représentation proportionnelle approchée. En revanche, au niveau
national, ils sont attribués par les partis aux candidats de leurs
listes nationales ou bien à leurs candidats battus des circonstances
dans l'ordre de leurs échecs, c'est-à-dire de leurs
pourcentages.
b. Les dangers de la représentation
proportionnelle intégrale
Les très graves dangers de la représentation
proportionnelle intégrale sont même si sérieux que ses
rares partisans cherchent à les atténuer par des dispositions qui
finissent par détruire le caractère intégral de sa
proportionnalité. Il s'agit de l'attribution des sièges nationaux
par les états-majors des partis aux candidats des listes nationales
établis par eux et la multiplication presque illimitée des partis
politiques.45
1. L'attribution des sièges nationaux par les
états-majors des partis
Des nombreux élus sont ainsi désignés
discrétionnairement par les partis et non par le peuple. Même si
ces candidats sont classés dans l'ordre des pourcentages obtenus dans
leurs
44 E. Mpongo bokako, op.cit, p. 231
45 Ibidem, p. 231
[37]
circonscriptions, leurs places dans les lignes de
circonscription sont normalement fixés par la direction nationale du
parti.46
2. La multiplication presque illimitée des partis
politiques
Elle fait éclater la représentation nationale
en interdisant toute constitution de majorité. Les groupements les p lus
infirmes, les plus étrangers, les plus fantaisistes et les plus
inquiétants pour la paix publique peuvent toujours réunir un
quotient national ou deux pour s'offrir un ou deux sièges, puisque
même avec le scrutin majoritaire ces sortes de candidats
réunissent des voix.
On peut lutter contre ce danger majeur en interdisant toute
représentation aux parties n'obtenant pas un certain pourcentage ou
quelques sièges au quotient ou ne présentant pas suffisamment des
candidats et en exigeant des cautions non remboursables au dessous d'un
pourcentage des voix décent. Mais tous ces palliatifs sont, soit
inopérants, soit destructeurs de la représentation
proportionnelle intégrale.
Au total, la représentation proportionnelle
intégrale doit être acceptée avec ses inévitables
inconvénients ou refusée au profit de la représentation
proportionnelle approchée. En effet, s'ils sont beaucoup moins graves
dans le cadre de la représentation proportionnelle approchée,
leurs effets restent pourtant redoutables. C'est pourquoi, une très vite
controverse oppose les partisans et les adversaires de la représentation
proportionnelle en ce qui concerne ses conséquences.
3. Les conséquences de la représentation
proportionnelle des listes
Les avantages de la représentation proportionnelle sont
évidents : la justice mathématique des résultats
immédiatement vérifiables quelle que soit la technique,
même au niveau de circonscription. Les diverses forces en présence
sont représentées avec équité. Au niveau national,
la proportionnalité de la représentation des partis est presque
parfaite à 1 ou 2 pourcents près pour l'ensemble.
L'exagération des majorités et de sous-représentassions
des minorités issues des sanctions majoritaires sont supprimées.
Tel est le but primordial de la représentation proportionnelle
(RP).47
A coté de ces effets bénéfiques, la
représentation proportionnelle présente des inconvénients
pourtant lourds. En effet, la représentation proportionnelle agit de
manière déterminante sur le nombre et la structure des formations
politiques : elle conduit nécessairement à la multiplication des
partis politiques ; en donnant à chacun une structure monolithique
extrêmement hiérarchisée et disciplinée sous
l'autorité des dirigeants nationaux même lorsque ceux-ci sont
démocratiquement élus. La technique de la représentation
proportionnelle approchée ou intégrale est la cause essentielle
de ce phénomène qui subordonne les élus aux échecs
du parti de manière autoritaire et très excessive.
46 E. Mpongo bokako, op.cit, p. 232
47 Ibidem, p. 233
[38]
Cette discipline interne extrêmement stricte et pesante
est la conséquence du système des listes inévitablement
bloquées en droit ou en fait, l'élection des parlementaires
résulte en effet, autant de leur rang sur la liste que des
électeurs, car seuls les premiers candidats de la liste peuvent
être élus dans la proportion des voix obtenus par le parti.
Cette représentation proportionnelle déforme
dangereusement l'opinion lorsque les divisions de celle-ci sont trop
accentuées. En effet, il suffit pour cela que des crises graves secouent
le pays ou que des extrémistes puissants rendent précaire
l'unité de la nation. La justice mathématique est alors
remplacée par une caricature. Les partis politiques accentuent leurs
divisions en alimentant celles-ci de toute difficulté de l'heure : aucun
parti n'ayant besoin des autres puisque le vote utile et des coalitions
électorales sont dépourvus d'intérêt
électoral. La formation de l'opinion devient impossible ; elle est
paralysée puisque toute majorité nationale est interdite par le
mode de scrutin. Les divisions artificielles des partis détruisent
même toute construction antérieure de ce genre et cette initiative
pour y revenir. La représentation proportionnelle qui doit en principe
photocopier l'opinion n'en fournit alors qu'une image
brouillée.48
Comme le souligne Edouard MPONGO BOKAKO « Les bons
résultats de la représentation proportionnelle en Europe du nord
et en Suisse montrent les conditions et les limites de son utilisation. Elle
réussit dans les pays de petites dimensions ayant une longue habitude de
la démocratie, parvenus à un haut degré de
développement et à des solutions perfectionnées de leurs
problèmes sociaux qui ne connaissent aucune forme d'extrémisme
sinon des dimensions négligeables et libérés de toute
responsabilité internationale importante.49
SECTION DEUXIEME : LA CONTRIBUTION DE LA MAJORITE ET DE
L'OPPOSITION A L'ETAT ACTUEL DES INSTITUTIONS CONGOLAISES
Le système des partis politiques de la RDC étant
le pluralisme intégral, il se révèle sans doute vrai que
sur la scène politique oeuvrent plusieurs partis regroupés en
partis de l'opposition politique et en ceux de la majorité
présidentielle. Système dans lequel la majorité gouverne
sous le contrôle de l'opposition et l'arbitrage du peuple.
Il est donc question dans présente section de
décrire l'apport ou sinon la contribution de la majorité
présidentielle et de l'opposition politique dans la stabilité des
institutions qui chapotent la direction de l'Etat congolais actuellement.
C'est ce qui nous amène à scinder la
présente section en deux principaux paragraphes à savoir : la
contribution de la Majorité (paragraphe premier) et la contribution de
l'opposition (paragraphe deuxième).
48 E. Mpongo bokako, op.cit p. 233
49 Ibidem, p. 234
[39]
Paragraphe premier : la contribution de la Majorité
Présidentielle
1. Organisation de la Majorité
D'entrée de jeux, il importe de souligner que par
Majorité présidentielle il faut entendre ce regroupement des
partis politiques qui soutiennent l'action du Président de la
République, chef de l'Etat et de l'Exécutif tout entier.
En République Démocratique du Congo, notre pays,
depuis l'année 2011, l'alliance pour la majorité
présidentielle (AMP), cette plate forme politique constituée en
2006, période électorale, pour le soutient à leur
autorité morale le président Kabila, a disparu en laissant la
place à la nouvelle plate forme politique soutenant l'action du
Président et de l'exécutif tout entier qui est « La
Majorité Présidentielle ». cette plate forme est
constituée des formations, des personnalités politiques
indépendantes et de quelques associations signataires de la charte de
l'AMP de 2006.
Vingt-sept partis politiques et treize personnalités
indépendantes et quelques Associations ont signé en date du 05
Avril 2011, la charte de la Majorité présidentielle qui remplace
désormais la charte de l'ancienne plate forme qui est l'AMP.
Les vingt-sept partis politiques ayant signé la charte de
la MP en 2011 sont :
- PPRD : Parti du peuple pour la reconstruction et la
démocratie
- MSR : Mouvement social pour le renouveau
- PDSC : Parti démocrate et social chrétien
- RCD/KML : Rassemblement Congolais pour la Démocratie
- UNAFEC : Union nationale des fédéralistes du
Congo
- UNADEF : Union nationale des démocrates
fédéralistes
- PANU : Parti de l'alliance nationale pour l'unité
- CCU : Convention des Congolais unis
- CODECO : Coalition des démocrates congolais
- DCF/COFEDEC : Convention des fédéralistes pour la
démocratie chrétienne
- UPRDJ : Union pour le Renouveau et le Développement de
la Jeunesse
- PRL : Parti pour la liberté et le progrès
- PANADIS : Parti des Nationalistes pour le Développement
Intégral et social
- SCODE : Solidarité congolaise pour la
démocratie
- ULDC : Union des libéraux démocrates
chrétiens
- PA : La Parti pour l'Action
- AFDC : Alliance des Forces Démocratiques
- UCN : Unité de Coordination Nationale
- UCRJ : Union chrétienne pour le renouveau et la
justice
- PECO : Parti Ecologiste du Congo
- MTD : Mouvement des Travailleurs Démocrates
[40]
- CRD : Convention pour la République et la
Démocratie
- ADH : Alliance des Démocrates Humanistes
- MDD : Mouvement pour la Démocratie et le
Développement
- ADECO : Alliance des Démocrates Congolais
- UDECO : Union pour le Développement du Congo
- CDR : Convention pour la Démocratie et la
République
La MP est dotée d'une nouvelle vision, d'une nouvelle
charte, des nouveaux objectifs et de nouveaux organes.
Conformément à l'article premier de la charte de
la PM signée à Kinshasa en date du 05 Avril 2011, il est dit ce
qui suit : « l'Alliance pour la Majorité Présidentielle
(AMP) est transformée à dater de ce jour à une nouvelle
plate forme dénommée Majorité Présidentielle, MP en
abrégé ».50
Quant aux objectifs de cette nouvelle plate forme politique,
disons que sur base de ce document, la MP vise huit objectifs dont le premier
vise à :
- Constituer un mouvement fort, compétitif et
cohérent, capable d'affronter la nouvelle situation politique dans notre
pays la RDC et vde renforcer l'efficacité de la gouvernance en oeuvrant
pour la cohésion institutionnelle.
Quant ai second objectif, la MP vise à :
- Pérenniser la vision patriotique, nationaliste et
démocratique de l'autorité morale de la MP
Quant au troisième objectif, la MP vise à :
- Resserrer les rangs des forces patriotiques et nationalistes
dans leur action de sauvegarde de l'intégrité territoriale, de
l'unité nationale et de la souveraineté de la RDC.
En outre, la MP veut :
- - renforcer l'engagement des membres de la Majorité
Présidentielle pour faire face aux hostilités croisées
contre leur ambitieux projet de renaissance de la RDC et
d'accélérer le processus de la mise en oeuvre en RDC d'un Etat de
droit et d'une société d'égalité des chances,
marquée par une croissance économique forte, durable, une vision
sociale et une justice distributive.
Et les trois derniers objectifs, portent sur :
- La poursuite en RDC, du programme de reconstruction
(infrastructure, énergie, agriculture, environnement, éducation,
santé et qualité de vie)
50 Art. 1 de la charte de la Majorité
présidentielle. Lu sur googlo.cd le 07 juillet 2016 à 15h 51'
[41]
- La radicalisation de la lutte contre les antivaleurs
(corruption, clientélisme, tribalisme,
recours à la violence et aux voies de fait)
- La consécration dans la vie institutionnelle
congolaise du dialogue, de la transparence, du respect des droits humains et de
la participation citoyenne.
En ce qui concerne les organes gouvernant cette plate forme,
disons que la MP a pour organes :
- L'Autorité Morale
- Le bureau politique
- La conférence des Partis politiques
- Le Secrétariat Général de la MP
2. Apport de la Majorité à l'état
actuel des institutions congolaises
Généralement, la constitution d'une plate forme
politique poursuit sans doute des objectifs semblables à ceux poursuivis
par les partis politiques dignes de ce nom. De cette manière, il sera
question dans présent point de décrire le rôle de la
majorité présidentielle en tant que plate forme politique qui a
des partisans qui se trouvent placés au plus haut niveau des
institutions qui chapotent la direction du pays dans la stabilité
recherché pour le fonctionnement normal des ces institutions
gouvernementales.
a. La MP et les élus de cette plate
forme
Il se révèle ici, la question de savoir si cette
plate forme contribue-t-elle à l'encadrement des élus des partis
politiques qui la composent ou non ? De ce fait, il importe d'analyser avant
tout la notion de la culture politique dans un système politique et
celle de la socialisation politique dans un système politique, pour
aboutir au constat qui vaudra la réponse à la question que nous
nous somme posées ci-haut.
- La culture politique dans un système
politique
Comme le souligne Anaclet BAVANDA, « la culture politique
peut être décrite d'après la prise de conscience des faits
politiques et de leur signification dans les activités individuelles. La
culture politique est la trame des attitudes et des orientations individuelles
que partagent les membres d'un système vis-à-vis de la politique.
Parmi les orientations individuelles, on trouve la connaissance exacte ou non,
des faits et convictions politiques, les sentiments d'attachement,
d'engagement, de refus et autres sentiments du même ordre,
vis-à-vis des faits politiques et les orientations de valeur, comme les
jugements et les opinions sur les faits politiques, qui comportent
généralement l'application de normes de valeur aux faits et aux
événements politiques ».51
51 A. Bavanda, op.cit, p. 41
52 Ibidem, p. 41
[42]
- La socialisation politique
La socialisation politique comme le souligne Anaclet BAVANDA,
« est un processus d'intériorisation des valeurs politiques par les
citoyens »52 il existe de ce fait, plusieurs institutions de
socialisation politiques et on peut citer à titre d'exemples :
- Les partis politiques
- Le milieu du travail
- La vie associative
- Le milieu syndical, etc....
De tout ce qui précède, il se
révèle sans doute vrai qu'au regard de ces deux notions
traitées ci-haut, la MP ayant le droit de gouverner en chapotant toutes
les institutions gouvernementales du degré supérieur, use
cependant mal de ce droit dans la mesure où ses représentants
haut cadres de ces institutions manquent en eux la culture politique et
quelques fois la socialisation politique.
Cela se justifie par le fait que plusieurs partis politiques
oeuvrant sur la scène politique congolaise soient des partis
fantaisistes, sans idéologie susceptible de convaincre le peuple et de
transformer le système politiques.
La Majorité Présidentielle étant
composée des partis politiques usant de ce que le politologue BAVANDA
appelle « La politique du ventre », il se révèle sans
doute vrai que cette plate forme politique ne soit pas en mesure de gouverner
sans assurer la stabilité des institutions qui chapotent la direction du
système politique tout entier, lesquelles institutions sont pour la plus
part dirigées par les représentants de la MP. Le défaut
majeur provient aussi du fait que la majorité de ces partis composant
cette plate forme fonctionnent seulement à Kinshasa, la capitale de la
RDC alors que pour remplir sa mission, un parti politique doit être
structuré du niveau national au niveau local.
Paragraphe deuxième : La contribution de
l'opposition politique à l'état actuel des institutions
congolaises
Il est question dans notre présent paragraphe
d'analyser la contribution ou sinon l'apport de l'opposition politique dans le
fonctionnement des institutions congolaises actuelles en vue d'une
stabilité.
1. Notion de l'opposition politique
En politique, l'opposition désigne l'ensemble de tous les
mouvements qui contestent
les décisions des détenteurs du pouvoir, dans un
régime parlementaire, l'opposition
[43]
parlementaire est donc l'ensemble des partis politiques qui ne
forment pas la majorité parlementaire.53
En principe, un parti politique dispose d'un programme qui
dans le contexte actuel devrait avoir pour but de sortir le pays do
sous-développement. C'est sur base de ce programme que les
électeurs se prononcent en faveur de l'un ou de l'autre parti politique.
Le programme politique est défini d'après le politologue Anaclet
BAVANDA comme étant « un ensemble ordonné des actions que le
parti se propose de réaliser aussitôt arrivé à
exercer le pouvoir politique ».54
Les partis politiques de l'opposition sont en quelque sorte
des contre-pouvoirs. Ils offrent la possibilité d'alternance et
contribuent au renouvellement du personnel politique.
2. L'opposition politique en droit congolais
En République Démocratique du Congo,
l'opposition politique dispose d'un statut qui consacre ses droits, ses
devoirs, son organisation ainsi que son fonctionnement. C'est la loi
N°07/008 du 04 Décembre2007, portant statut de l'opposition.
Ainsi, est dans l'opposition politique en droit congolais,
tout parti politique ou tout groupement des partis politiques qui ne participe
pas à un gouvernement et/ou ne soutient pas son programme d'actions et
qui a fait une déclaration d'appartenance à l'opposition
politique, conformément à l'article 2 de la loi organique
précitée, aux termes duquel il est dit :
« Aux termes de la présente loi organique, il faut
entendre par opposition politique la parti politique ou le groupement des
partis politiques qui ne participent pas à l'exécutif et/ou ne
soutiennent pas son programme d'actions aux niveaux national, provincial,
urbain, municipal ou local.
L'opposition politique est parlementaire ou extraparlementaire
selon qu'elle exerce au sein ou en de hors d'une Assemblée
délibérante.55 »
Et l'article 3 de la même loi il est dit : « Les
partis politiques ou les groupements des partis politiques font une
déclaration d'appartenance à la majorité ou à
l'opposition politique, au près des bureaux respectifs de
l'Assemblée nationale, du Sénat, de l'Assemblée
provinciale, des conseils de villes, municipal, de secteur ou de chefferie.
»56
Au regard de ces dispositions, il y a lieu d'affirmer que
partout où il existe l'équivalent d'un pouvoir législatif
(au niveau provincial, urbain, municipal ou locale), il existe donc une
opposition que l'on désigne dans ce cas par « opposition
parlementaire ».
53 www.google.cd opposition politique, lu le 02
août 2016 à 14h30'
54 Ibidem, p. 50
55 Art. 2 de la loi N° 07/008 du 04
Décembre 2007 portant statut de l'opposition politique
56 Art. 3 de la loi portant statut de l'opposition
[44]
En réalité, on est donc en présence des
oppositions parlementaires, lorsqu'on tient compte du nombre des
Assemblées ou organes délibérants.
Mais lorsqu'un parti ou un groupement des partis qui ne
participent pas au gouvernement ou qui ne se trouvent pas
représentés dans un pouvoir législatif ou un organe
délibérant, font leur déclaration d'appartenance à
l'opposition politique, ils font partie de ce qu'on appelle « opposition
extraparlementaire ».
De ce fait, il importe pour nous de préciser à
toutes fins utiles que les partis non enregistrés au près du
Ministère de l'intérieur, n'existent pas officiellement. Il est
aussi important de noter que loi portant statut de l'opposition politique ne
résout pas le problème des parlementaires indépendants.
L'opposition politique étant régie par un
statut, elle dispose tant des droits que des obligations.
a. Droits de l'opposition politique
Conformément à la loi portant statut de
l'opposition que nous avons précédemment citée, vrai est
de dire qu'un parti politique de l'opposition a, en plus des droits reconnus
à tous les partis politiques, les droits suivant :
- Les partis politiques et regroupements politiques membres de
l'opposition politique jouissent des mêmes droits et sont assujettis aux
mêmes devoirs, à l'exception de ces spécifiques
attachés à l'appartenance à l'Assemblée nationale,
au Sénat, à l'Assemblée provinciale, aux conseils de
ville, municipal, de secteur ou chefferie.57
- L'opposition politique a notamment les droits suivants :
1. Etre informée de l'action de l'exécutif
2. Critiquer ladite action et, le cas échéant,
formuler des contre-propositions, sous réserve du respect de la loi, de
l'ordre public et des bonnes moeurs
3. Présider alternativement avec les
députés et sénateurs de la majorité, les travaux
des commissions de contrôle ou d'enquête de l'action de
l'exécutif ou d'en être rapporteur sans préjudice des
prescrits des règlements intérieurs de chacune de ces
assemblées délibérantes
4. Faire inscrire des points à l'ordre du jour des
Assemblées délibérantes.58
b. Devoirs de l'opposition politique
Conformément à l'article 16 de la loi sous examen,
l'opposition politique a notamment le devoir de :
1. Respecter la constitution, les lois de la République et
les institutions légalement établies
57 Art. 7 de la loi organique portant statut de
l'opposition politique
58 Art. 8 de la loi organique portant statut de
l'opposition politique
[45]
2. Défendre les intérêts supérieurs
de la nation
3. S'abstenir de recourir à la violence comme mode
d'expression et d'accès au pouvoir
4. Privilégier le dialogue et la concertation sur les
grandes questions d'intérêt national et dans la résolution
des différends politiques
5. Promouvoir le pluralisme politique et reconnaître le
droit à la majorité à gouverner
6. Promouvoir la culture démocratique notamment par la
tolérance, la non-violence et le soutien du principe de l'alternance
dans le cadre d'une lutte politique pacifique
7. Concourir par la libre expression à la formation de
l'opinion publique
8. Former et informer ses militants sur les questions
touchant à la vie nationale.59
3 . Organisation et fonctionnement de l'opposition
en droit congolais
L'opposition politique disposant d'un statut, il est sans doute
vrai que son organisation et son fonctionnement soient régis par cette
loi organique portant statut de ladite opposition. Au sens de cette loi en
vertu de son article 17 :
« L'organisation et le fonctionnement de l'opposition
politique au niveau national sont fixés par un règlement
intérieur adopté par les députés nationaux et
sénateurs membres de l'opposition »60.
Et l'article 18 renchérit en des termes suivants :
« Sans préjudice des droits dévolus à
chaque parti politique ou regroupement politique, l'opposition politique, au
niveau national, est représentée par un Porte-parole. Ses misions
et ses prérogatives sont déterminées dans le
Règlement intérieur. 61»
4. La contribution de l'opposition à
l'état actuel des institutions congolaises
L'opposition politique en RDC est une plate forme qui contient
en elle tant d'autres regroupements politiques. De ce fait, il se
révèle sans doute une certitude quant au dysfonctionnement de
cette plate forme politique.
Comme son statut le prévoit, l'opposition politique est
représentée au niveau national par un « Porte-parole »
de l'opposition politique, mais sur la scène pratique cette plate forme
politique n'est pas en mesure de s'élire un Porte-parole. Cela
démontre à suffisance que même du côté de
l'opposition, on est en face des politiciens sans culture politique.
Sur cette même logique, l'opposition politique, en vertu
de la représentation proportionnelle utilisée en droit congolais,
dispose pas mal du droit d'être représentée aux
institutions qui chapeautent la direction des affaires nationales, mais en
réalité, ce droit est exercé de manière
déguisée par les faits que plusieurs partis de l'opposition
n'oeuvrent qu'à Kinshasa, capitale de la RDC. En cherchant
conquérir le pouvoir, il importe qu'un parti
59 Art. 16 de la loi organique portant statut de
l'opposition politique
60 Art. 17 de la loi organique portant statut de
l'opposition politique
61 Art. 18 de la loi organique portant statut de
l'opposition politique
[46]
politique soit structuré du niveau national au niveau
local chose qui n'est pas le cas avec la majorité des paris politiques
congolais.
De tout ce qui précède, il y a lieu d'affirmer
que l'opposition politique étant vouée à la conquête
du pouvoir politique et au contrôle de l'action de l'exécutif,
n'exerce pas de manière voulue son rôle en République
Démocratique du Congo, dans la mesure où, plusieurs partis
politiques qui la constituent manquent d'idéologie ou de programme
d'actions politiques c'est ce qui rassure qu'ils font une politique dite «
politique du ventre »
[47]
CONCLUSION
A la lumière de tout ce qui précède,
disons que la République Démocratique du Congo notre pays, a pour
système des partis politiques, le multipartisme qui a donc la forme
intégrale. Cela je justifie dans la mesure où, on observe sur la
scène politique l'existence de plusieurs partis politiques
indépendants les uns des autres mais lesquels partis, pour gouverner se
constitue en regroupements politiques formant soit la majorité soit
l'opposition politique.
Naturellement, ce système des partis politiques a
toujours de répercussions sur le fonctionnement de l'ensemble du
système politique en ce sens que le gouvernement y est
généralement instable et que les majorités au parlement se
nouent et se dénouent.
Le fonctionnement du système des partis politiques
étant quelque fois influencé par le système
électoral, il se révèle sans doute vrai que le
système électoral congolais est donc la représentation
proportionnelle, chose qui favorise donc la multiplicité des partis
parce que chaque parti est assuré d'avoir une représentation au
niveau législative lors de vote. C'est ce qu'affirme la première
loi sociologique proposée par DUVERGER à savoir :
- La représentation proportionnelle tend à la
formation des partis multiples et indépendants.
De ce fait, la représentation proportionnelle
utilisée en RDC comme système électoral, permet aussi
à ce que nous constations actuellement une sorte de «
prolifération des partis politiques » dont la plus part naissent
sans ratio légis parce que le pluralisme étant
constitutionnellement garanti, personne ne peut donc restreindre aux citoyens
jouissant de leurs droits civils et politiques, le droit de créer un
parti politique ou de s'affilier à un parti de son choix.
Somme toute, disons que la système multi-partisan
consacré en droit congolais dans sa forme intégrale, ne favorise
donc pas la stabilité dans le fonctionnement quotidien des institutions
gouvernementales prévues et régies par le droit constitutionnel
congolais.
[48]
BIBLIOGRAPHIE
1. Textes officiels
- La constitution du 18 Février 2006 in JORDC N°
Spécial février 2006.
- La loi N° 04/002 du 15 Mars 2004 portant organisation et
fonctionnement des partis politiques, in JORDC, N° spécial Mars
2004
- La loi N° 07/008 du 04 Décembre 2007 portant
statut de l'opposition politique, in JORDC, N° spécial 2007
2. Ouvrages
- BALZACQ (T) et AL. , fondement de science politique,
Bruxelles, de Boeck 2014 - DUVERGER (M), introduction à la politique,
Paris, Gallimard, 1964
- DUVERGER (M), les partis politiques, Paris, A. Collin,
1951.
- LAVAU (G), partis politiques et réalités
sociales, Paris, A. Collin, 1953
- MPONGO BOKAKO (E), institutions politiques et Droit
constitutionnel, Kinshasa, EUA, 2001.
- RUSS (J), le chemin de la pensée, bordas, Paris,
1999
3. Cours polycopiés
- BAVANDA LUBOTA (A), Introduction à la science
politique, U.K, 2013-2014.
- MWANZO I.A. (E), Méthodologie juridique, U.K,
2014-2015.
- NTUMBA (Z), Droit administratif, institutions administratives
et contentieux
administratifs, U.K, 2015-2016.
- OMEONGA TONGOMO (B), Droit constitutionnel et institutions
politiques, U.K, 2014-
2015.
4. webographie
- www.google.cd
-
www.wikipedia.fr
-
www.cairn.fr
-
www.perspective.com
-
www.memoireonline.com
[49]
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 4
1. Objet de l'étude 4
a. Motivation 4
b. Contenu 5
2. PROBLEME D'ETUDE 5
3. DEMARCHE A SUIVRE 6
a. Méthodes et technique 6
b. Annonce du plan 7 CHAPITRE PREMIER :
ANALYSE DES NOTIONS DE SYSTEMES DES PARTIS POLITIQUES ET DE LA
STABILITE INSTITUTIONNELLE 8
SECTION PEMIERE : LA NOTION DES SYSTEMES DES PARTIS POLITIQUES
8
Paragraphe premier : Typologie ternaire des systèmes des
partis politiques 11
A. Les systèmes mono-partisans ou le monopartisme
11
a. Le parti unique de droit 11
b. Le Parti unique de fait 12
c. Le Parti-Etat 13
B. Les systèmes Bipartisans 13
I. Causes du bipartisme 14
II. Formes du Bipartisme 14
a. Le Bipartisme pur 14
b. Le Pseudo-bipartisme 14
c. Le bipartisme à deux partis et demi
14
C. Les systèmes multi-partisans ou le
multipartisme 15
I. Causes du multipartisme 15
II. Formes de multipartisme 16
a. Le multipartisme intégral 16
b. Le Multipartisme polarisé ou
tempéré 16
c. Le multipartisme à parti dominant
16
Paragraphe deuxième : La Typologie Binaire des
systèmes des partis politiques. 17
A. Les systèmes compétitifs 17
I. Les systèmes multi-partisans 17
II. Les systèmes bipartisans 18
a. Le bipartisme imparfait 18
[50]
b. Le bipartisme parfait 18
III. Les systèmes à partis dominants
18
B. Systèmes non-compétitifs 19
I. Signification du parti unique 19
II. Rôle du parti unique 20
Paragraphe premier : Notion d'institution 20
A. Définition 20
B. Différents types d'institutions 21
a. Institutions-organes 21
b. Institutions mécanismes 21
c. Imbrication des institutions 22
Paragraphe deuxième : La stabilité institutionnelle
22
A. Définition 22
B. Caractéristiques de la stabilité
institutionnelle 23
a. LA PERMANENCE 24
b. LE FONCTIONNEMENT REGULIER AU RESPECT DES TEXTES
PREETABLIS 24
c. ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS LEURS DEVOLUES
25
d. L'EFFICACITE ET L'EFFICIENCE DANS LE FONCTIONNEMENT
25 CHAPITRE DEUXIEME : L'IMPACT DE SYSTEME DES PARTIS POLITIQUES
SUR LA STABILITE DES
INSTITUTIONS CONGOLAISES ACTUELLES 26
SECTION PREMIERE : ANALYSE DU SYSTEME DES PARTIS POLITIQUES
CONGOLAIS ACTUEL 26
Paragraphe premier : le pluralisme prévu par la
constitution du18 Février 2006 26
1. La fonction de recrutement et de sélection du
personnel gouvernemental 27
2. La fonction d'encadrement 28
3. La fonction programmatique 28
4. La fonction de structuration des suffrages
28
5. La fonction de socialisation politique 28
Paragraphe deuxième : Nature de Pluralisme consacré
en Droit Congolais 30
Paragraphe troisième : Le fonctionnement du système
de partis politiques congolais 32
1. La Représentation proportionnelle tend
à la formation des partis multiples et indépendants
33
2. Le scrutin majoritaire à deux tours tend
à la formation des partis multiples et dépendants 33
3. Le scrutin majoritaire à deux tours tend au
dualisme des partis 33
C. LE SYSTEME DE REPRESENTATION PROPORTIONNELLE 33
1. La technique de la représentation
proportionnelle des listes 34
[51]
A. La représentation proportionnelle
approchée 34
a. La répartition des sièges entre les
listes 34
- La répartition des sièges au quotient
34
- La répartition des sièges
non-attribués au quotient 34
b. L'attribution des sièges aux candidats des
listes 35
1. Le système des listes bloquées par la
loi électorale 35
2. Les systèmes du panachage, de vote
préférentiel et le blocage de fait des listes 35
3. L'interdiction des élections partielles
35
2. La représentation proportionnelle
intégrale 36
a. La technique de la représentation
proportionnelle 36
b. Les dangers de la représentation
proportionnelle intégrale 36
1. L'attribution des sièges nationaux par les
états-majors des partis 36
2. La multiplication presque illimitée des partis
politiques 37
3. Les conséquences de la représentation
proportionnelle des listes 37 SECTION DEUXIEME : LA CONTRIBUTION DE
LA MAJORITE ET DE L'OPPOSITION A L'ETAT ACTUEL DES
INSTITUTIONS CONGOLAISES 38
Paragraphe premier : la contribution de la Majorité
Présidentielle 39
1. Organisation de la Majorité 39
2. Apport de la Majorité à l'état
actuel des institutions congolaises 41
a. La MP et les élus de cette plate forme
41
- La culture politique dans un système politique
41
- La socialisation politique 42
Paragraphe deuxième : La contribution de l'opposition
politique à l'état actuel des institutions
congolaises 42
1. Notion de l'opposition politique 42
2. L'opposition politique en droit congolais
43
a. Droits de l'opposition politique 44
b. Devoirs de l'opposition politique 44
3. Organisation et fonctionnement de l'opposition en
droit congolais 45
4. La contribution de l'opposition à l'état
actuel des institutions congolaises 45
CONCLUSION 47
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