5.2 Recommandations
Au terme de cette étude, nous recommandons:
AU MINFOF dans le but de réduire la
chasse illégale et le prélèvement des espèces
menacées constaté dans le PNBB et dans sa zone
périphérique :
Ø d'approfondir les connaissances et la
compréhension de toutes les interactions existantes entre la zone
périphérique et les populations riveraines afin de réduire
l'incidence des activités anthropiques sur les populations
animales ;
Ø procéder à une application effective
des sanctions en vigueur contre toute personne pris en flagrant délit et
contre les personnels de l'administration soupçonné de
corruption ;
Ø renforcer le dispositif de surveillance en mettant en
place des barrières de contrôles forestiers fixes et mobiles, en
permanence le long des axes : Ngato-Gribé-Song ancien et
Gouonepoun-Zoulabot ;
Ø mettre en place une unité commando
opérationnelle constituée par des forestiers et des militaires
afin d'assurer la surveillance au moins une fois tous les mois dans le Nord du
PNBB ;
Ø déployer les éco gardes afin de
détruire les ponceaux sur le cours d'eau POKPOK construit par les
braconniers au Sud de la ZICGC 13 qui relie la ZICGC 13 au PNBB.
A LA RECHERCHE dans le but d'améliorer
la connaissance sur le potentiel faunique :
Ø utiliser d'autres techniques d'inventaires dans la
zone d'étude, comme la capture au filet, le marché de la viande
de brousse afin de voir leur efficacité et de les comparer aux
méthodes déjà testées dans la zone
d'étude ;
Ø A cause du faible nombre des crottes suivies, la
vitesse de décomposition des crottes de certaines espèces n'a pu
être estimée à une valeur fiable comme pour le chat sauvage
(26,50#177;16,26), le pangolin à longue queue (8#177;4,24) et
l'athérure africain (5#177;0,0). Néanmoins, il faudra que la
recherche envisage de poursuivre l'étude sur la vitesse de
décomposition sur au moins 20 crottes, et le taux de
défécation des crottes des espèces citées. En
effet, si ces études fournissent des valeurs fiables, elles pourront
permettre un calcul raisonné des densités sur la base des crottes
dans la zone du PNBB et ses environs ;
Ø développer des programmes d'éducation
environnementale pour les jeunes afin de les sensibiliser dès le bas
âge sur la nécessité de la conservation de la
biodiversité ;
Ø installer les caméras infra-rouges le long des
pistes de débardages et sur les rives de cours d'eau à
Gribé, afin d'identifier avec précision les espèces rares.
A Gribé, le long des pistes de débardage, il faut mener les
études afin de savoir pourquoi tous ces animaux aiment marcher sur le
débardage.
AUX ONGs ET AUX EXPLOITANTS FORESTIERS pour
réduire la pression sur la faune
Ø développer les alternatives au braconnage et
mettre en place des dispositifs pour s'assurer de l'effectivité de ces
alternatives ;
Ø promouvoir l'élevage local des espèces
couramment consommées, comme l'extension de poulet de village et des
petits ruminants ;
Ø fermer toutes les routes forestières
après exploitation.
A JICA/FOSAS ET IRAD DE YAOUNDE d'approfondir
les recherches dans la section faune, en mettant sur pied une unité de
suivi permanent constituée d'un Ingénieur et des trois
Techniciens Supérieurs des Eaux, Forêts et Chasses. Cette
équipe sera, capable de :
Ø accroître de quatre le nombre des transects,
par site afin d'augmenter la probabilité de détection des indices
de faune et les crottes pour d'éventuelle suivie
(décomposition) ;
Ø continuer le suivi de décomposition des
crottes des éléphants à Gribé, les nids frais de
gorille et de chimpanzé identifiés dans le PNBB, afin d'estimer
les densités de ces derniers par leur valeur propre ;
Ø continuer la collecte des données sur le suivi
de la faune une fois tous les trois mois sur les transects permanents dans la
zone d'étude sur une durée d'au moins deux ans, afin d'avoir les
données beaucoup plus fiables.
AUX POPULATIONS LOCALES pour améliorer
leur perception, leur participation active à la protection des
ressources fauniques et leur condition de vie :
Ø s'impliquer activement dans les opérations de
protection et de conservation de la faune sauvage, ici les actions à
entreprendre sont par exemples, de limiter l'ouverture des pistes des chasses
et la pose des pièges, de limiter voir interdire l'utilisation de
matériels de chasse destructifs, de pratiquer une chasse
sélective et de réglementer la chasse villageoise surtout en
période de reproduction ;
Ø s'intéresser activement à l'agriculture
non seulement à celle de subsistance, mais aussi celle de
commercialisation comme par exemple le cacao, le café, le plantain qui
sont très productifs dans la zone d'étude, et s'avère de
plus en plus cher dans les centres urbains.
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