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Inventaire de la faune sauvage sur les transects permanents en périphérie nord-est et dans le parc national de Boumba-Bek, sud-est Cameroun

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par Daniel DJEKDA
Université de Dschang, Cameroun - Ingénieur des eaux et forêts, Master professionnel  2014
  

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CHAPITRE 1: INTRODUCTION

1.1 Contexte

Le suivi est la clé à la conservation. Il est nécessaire de disposer des techniques les plus appropriées pour mieux connaître les richesses faunistiques d'un site, leur distribution et leur évolution dans le temps. Ainsi, le dénombrement de la faune contribue activement au maintien de l'intégrité des écosystèmes et de la biodiversité (Poilecot, 2009).

Cependant, la nécessité dans le cadre d'une gestion rationnelle de bien connaître la situation actuelle et les tendances évolutives de la ressource animale est donc importante dans le développement des stratégies de conservation de la biodiversité (Hacker et al., 1998; Halford, 2003). Historiquement, les biologistes de la conservation s'intéressaient majoritairement à des espèces que l'on pourrait qualifié d'emblématiques. Ces espèces étaient majoritairement des oiseaux ou de grands mammifères dont l'écologie est bien connue mais aussi aisés à suivre techniquement (forte détectabilité, capture et marquage relativement simple, ...).

Au vue de l'importance de cette diversité biologique, le Cameroun accorde une place importante à la gestion durable des écosystèmes forestiers et de toutes les composantes qui y vivent. Ceci s'observe notamment à travers l'arrêté N° 0222/MINFOF du 02 mai 2006 fixant les normes d'inventaire des espèces fauniques en zone de forêt et l'arrêté N° 0244/MINFOF du 02 mai 2006 fixant les normes d'inventaire des espèces fauniques en zone de savane. Ces textes préconisent entre autres l'élaboration des plans d'aménagement des aires protégées et mettent un accent particulier sur le suivi de la faune qui passe par l'évolution des densités des populations animales suivant différentes méthodes. Le Cameroun possède aujourd'hui des aires protégées qui comptent parmi les plus vastes d'Afrique. Ces aires protégées abritent des communautés biotiques, animales et végétales, ayant un endémisme assez important (UICN, 1992).

1.2 Problématique

Le suivi de la faune sauvage est fondamental pour la conservation de la biodiversité. Il peut être utilisé pour estimer la durabilité de la chasse et l'efficacité de la conservation (Waltert et al., 2006). Les mêmes auteurs affirment que, pour la gestion adaptative de la faune sauvage et la mesure de l'efficacité de la conservation, le suivi a besoin d'être à la fois fiable et efficace. Ce suivi implique une disponibilité de moyens financiers, humains et matériels, donc des arbitrages pouvant conduire à concentrer les efforts sur les habitats et les espèces les plus pertinentes (Besnard, 2010).

Pour la réalisation des travaux d'inventaires fauniques, plusieurs méthodes sont utilisées notamment, les inventaires diurnes et nocturnes basées sur la méthodologie des transects linéaires (White et Edward, 2000), les captures au filet telle que décrite par Wilson (2005) et l'utilisation des caméras infra-rouges (Rowcliffe et al., 2011; Nkwetaketu, 2011) La méthode de recensement la plus efficace pour les grandes zones de forêts est celle de transects linéaires (Barnes et Jensen, 1987 ; Buckland et al., 1993 ; Tutin et Fernandez, 1984 ; White et Edward, 2000), car les analyses par transect linéaire utilisent la distribution des distances perpendiculaires le long des transects pour calculer une probabilité de détection (Buckland et al.,1993). Une évaluation de l'efficacité de différentes méthodes d'inventaire faunique basée sur l'analyse de l'estimation du coefficient de variation avait été réalisée par (Viquerat et al., 2012) dans le Parc National de Korup car le test statistique Z des paramètres de populations recommandé par Buckland et al.,. (2001) est insensible au changement de l'estimation associée au coefficient de variation (Plumptre, 2000). Selon Viquerat et al., (2012), sur les trois méthodes testées sur les transects linéaires à savoir les inventaires directs diurnes, nocturnes et la méthode indirecte basée sur les crottes, la meilleure des méthodes est celle des inventaires diurnes directs. La méthode indirecte sur transects linéaires reste cependant très utilisée en zone de forêt (Burnham et al., 1980; Buckland et al., 1993; 2001; White et Edwards 2000). Par ailleurs, des inventaires nocturnes peuvent s'avérer nécessaires pour estimer plus précisément l'abondance de certaines espèces dont les céphalophes et la plupart des petits carnivores. (Larrubia et Arnhem 2009).

La méthode d'inventaire basée sur les caméras infra-rouges est très peu utilisée en zone tropicale (ex : Nkwetaketu, 2011; Silveira et al., 2003). Il en est de même de la méthode d'inventaire au moyen des captures au filet (ex : Kostner et Hart 1988; Hart, 2000; Djetkeu, 2010). La question mise en relief dans la présente étude est celle de savoir la méthode adéquate d'estimation de l'abondance et/ou de la richesse spécifique de la faune sauvage autour du Parc National de Boumba-Bek (PNBB), notamment dans les ZICGC 13 et 14.

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