III. DISCUSSION DES RESULTATS
Dans cette partie nous discutons les résultats obtenus
dans notre étude et les limites de celle-ci afin d'en tirer des
recommandations appropriées.
1. Lien entre masse monétaire et croissance
économique
Notre étude révèle qu'il existe une
corrélation entre le PIB et la masse monétaire au sens large
(M3). Cette corrélation est positive lorsqu'on considère
l'accroissement de la masse monétaire de l'année courante avec
l'accroissement de la production de la période suivante. Ce
résultat vient confirmer la première hypothèse de
l'étude selon laquelle, il existe une corrélation
décalée entre la masse monétaire et le PIB de
l'année courante. Ils sont aussi conformes à ceux obtenus par
Mohanty (2012) qui trouve qu'une politique monétaire restrictive en Inde
affecte négativement l'activité et modère l'inflation avec
des retards de deux à quatre trimestres respectivement. La leçon
que l'on peut tirer de ce résultat est que la politique monétaire
n'agit pas automatiquement sur l'activité économique après
sa mise en oeuvre.
2. Contribution du crédit bancaire
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L'ouverture économique et financière de l'Inde
au cours des années 1990 a sans doute permis aux grandes entreprises
d'avoir accès aux sources de financements externes. Malgré cela,
le crédit domestique bancaire continue de jouer un rôle
très important dans le financement de l'activité
économique. L'étude révèle que la part du
crédit bancaire domestique au secteur privé est passée de
20% en 1980 à plus de 50% en 2014. La deuxième hypothèse
de l'étude est donc confirmée. Cette part croissante du
crédit bancaire dans le PIE s'explique par la dominance des petites et
moyennes entreprises dans l'économie indienne. Celles-ci
dépendent fortement du secteur bancaire domestique pour le financement
de leurs activités.
3. Impact social de la politique monétaire
Sur le plan social l'étude révèle que les
performances réalisées par l'Inde restent insuffisantes. La
croissance économique s'est accompagnée d'une faible
création d'emplois et réduction de la pauvreté et des
inégalités. Ces faibles performances sociales s'expliquent par
l'accroissement de la part de l'industrie et des services dans
l'économie indienne. Or, ces secteurs et, plus particulièrement
le secteur des services, sont faiblement intensifs en main d'oeuvre. Aussi, la
rigidité de la réglementation du travail à l'égard
des entreprises du secteur organisé n'encourage pas la création
d'emplois. Ces conclusions, également obtenus par Boillot (2006),
Drèze et Sen (2014), confirment la troisième hypothèse de
notre étude selon laquelle, la croissance économique indienne
crée faiblement d'emplois.
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