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Politique monétaire, crédit et croissance en Inde

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par Josué BANGA
Université Grenoble Alpes - Gouvernance des organisations pour le développement international (Godi) 2015
  

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III. DISCUSSION DES RESULTATS

Dans cette partie nous discutons les résultats obtenus dans notre étude et les limites de celle-ci afin d'en tirer des recommandations appropriées.

1. Lien entre masse monétaire et croissance économique

Notre étude révèle qu'il existe une corrélation entre le PIB et la masse monétaire au sens large (M3). Cette corrélation est positive lorsqu'on considère l'accroissement de la masse monétaire de l'année courante avec l'accroissement de la production de la période suivante. Ce résultat vient confirmer la première hypothèse de l'étude selon laquelle, il existe une corrélation décalée entre la masse monétaire et le PIB de l'année courante. Ils sont aussi conformes à ceux obtenus par Mohanty (2012) qui trouve qu'une politique monétaire restrictive en Inde affecte négativement l'activité et modère l'inflation avec des retards de deux à quatre trimestres respectivement. La leçon que l'on peut tirer de ce résultat est que la politique monétaire n'agit pas automatiquement sur l'activité économique après sa mise en oeuvre.

2. Contribution du crédit bancaire

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L'ouverture économique et financière de l'Inde au cours des années 1990 a sans doute permis aux grandes entreprises d'avoir accès aux sources de financements externes. Malgré cela, le crédit domestique bancaire continue de jouer un rôle très important dans le financement de l'activité économique. L'étude révèle que la part du crédit bancaire domestique au secteur privé est passée de 20% en 1980 à plus de 50% en 2014. La deuxième hypothèse de l'étude est donc confirmée. Cette part croissante du crédit bancaire dans le PIE s'explique par la dominance des petites et moyennes entreprises dans l'économie indienne. Celles-ci dépendent fortement du secteur bancaire domestique pour le financement de leurs activités.

3. Impact social de la politique monétaire

Sur le plan social l'étude révèle que les performances réalisées par l'Inde restent insuffisantes. La croissance économique s'est accompagnée d'une faible création d'emplois et réduction de la pauvreté et des inégalités. Ces faibles performances sociales s'expliquent par l'accroissement de la part de l'industrie et des services dans l'économie indienne. Or, ces secteurs et, plus particulièrement le secteur des services, sont faiblement intensifs en main d'oeuvre. Aussi, la rigidité de la réglementation du travail à l'égard des entreprises du secteur organisé n'encourage pas la création d'emplois. Ces conclusions, également obtenus par Boillot (2006), Drèze et Sen (2014), confirment la troisième hypothèse de notre étude selon laquelle, la croissance économique indienne crée faiblement d'emplois.

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