IV. DESCRIPTION DU PROBLEM E
4.1 Historique des problèmes des eaux
usées
Selon les riverains que nous avons interrogé, le
début des problèmes de nuisances causées par les eaux
usées remonte à la période 1995-1996, soit quelques temps
après l'ouverture de la cité universitaire.
A l'époque, les eaux usées de la cité
universitaire étaient déversées directement sur la voie
publique (rue 15. 142).
Mais le problème s'est accru avec la construction du
côté Est de la cité universitaire de la Patte d'oie d'un
caniveau de drainage des eaux pluviales en 1999 en bordure de la rue 15. 142 du
secteur 15 de Ouagadougou.
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 51 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études
Photo n°6 : Flasque d'eaux
usées stagnantes dans le caniveau situé du côté Est
de la cité universitaire de la Patte d'oie au milieu des habitations du
secteur 15.
Ce caniveau est utilisé pour des
dépôts d'ordures diverses d'où la complexité des
travaux d'entretien laissés aux soins des autorités
municipales.
Les eaux usées stagnantes deviennent une source
pour la propagation des germes pathogènes et elles favorisent la
création de biotopes favorables à la prolifération
d'insectes vecteurs de maladies (paludisme).
Ce caniveau jadis destiné au drainage des eaux
pluviales est transformé en un réseau d'égout à
ciel ouvert traversant une zone d'habitation (secteur 15). Les populations
riveraines y déversent souvent des déchets solides et des eaux
usées ménagères. Par manque d'entretien et de nettoyage
régulier, les déchets forment des dépôts de boues
beaucoup en aval, provoquant une stagnation des eaux polluées. Les eaux
stagnantes tout au long du réseau dégagent des odeurs
désagréable s et favorisent la formation de gîtes
larvaires. Les nuisances sanitaires sont éminentes surtout que ces eaux
u sées sont réutilisées pour le jardinage par la
population. Mais selon les responsables de la maintenance des ouvrages
d'assainissement de la cité université, ce caniveau d'eaux
pluviales a été réalisé par la mairie centrale de
Ouagadougou en collaboration avec la cité universitaire de la Patte
d'oie et est destiné à l'évacuation des eaux usées
de la cité universitaire de la Patte d'oie. En effet la cité
universitaire de la Patte d'oie a installé quatre (04) raccordements
à ce caniveau où elle déverse ses eaux usées
provenant du tro p plein des fosses septiques. Mais la faiblesse du
débit de ces eaux usées et les ordures ménagères
qui y sont déversées entraînent une stagnation de ces eaux
usées dans ledit caniveau.
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 52 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études
Cette situation n'est pas sans danger car elle est source de
nuisances insupportables pour les populations riveraines notamment celles
résidant au bord de la rue 15. 142 du secteur 15 de Ouagadougou. Parmi
ces nuisances, on peut noter les odeurs nauséabondes, la
prolifération des moustiques et des mouches et d'autres germes
dangereux.
En plus de ces risques sanitaires s'ajoutent les risques
d'accidents auxquels de nombreux usagers de la voie (rue 15. 142 du secteur 15
de Ouagadougou) et plus particulièrement les enfants sont victimes de
jour comme de nuit.
Face à cette situation la population riveraine de la
cité universitaire de la Patte d'oie a manifesté son
mécontentement à maintes reprises à travers des plaintes
aussi bien verbales qu'écrites adressées aux autorités
municipales de l'arrondissement de Bogodogo ainsi qu'à la mairie
centrale de Ouagadougou.
Ainsi en mars 2005, une pétition signée par les
riverains à travers tous les chefs de ménages ainsi qu'une une
plainte ont été déposées à la mairie
centrale de Ouagadougou en ces termes «... Monsieur, voici cinq (05)
années que nous, riverains du caniveau rue 15. 142 vivons sans notre
confort d'avant. En effet, depuis que le CENOU a décidé de la
réalisation de ce canal, nous avons perdu une partie de notre
bien-être. Nous vivons dans une pollution atmosphérique
liée aux eaux insalubres et nauséabondes qui passent devant nos
cours.
Nous sommes angoissés par
l'insécurité causée par ce trou béant et
nauséabond qui guette, non seulement nous mêmes mais aussi nos
enfants et nos visiteurs... » (Extrait de la pétition et de la
plainte des riverains immédiats de la cité universitaire de la
Patte résidents de la rue 15.142 du secteur 15 Ouagadougou).
La Télévision Canal 3 a également courant
mars 2005, réalisé un reportage sur le problème des eaux
usées de la cité universitaire de la Patte d'oie.
4.2 Evolution et situation actuelle de
l'assainissement des eaux usées de la citée universitaire de la
Patte d'Oie
Selon les responsables de la cité universitaire de la
Patte d'oie, pendant plus de 3 ou 4 ans, le trop plein des fosses septiques de
la cité universitaire était déversé dans le
caniveau d'eaux pluviales pour l'évacuation des eaux usées de la
cité universitaire et palier au problème de remplissage rapide
des fosses.
Toujours selon les mêmes responsables, il y a en moyenne
deux opérations de vidange par mois avec 20 à 24 voyages des
camions vidangeurs lors d'une opération de vidange.
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 53 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études
Le curage du caniveau et la fermeture des tuyaux de
raccordements qui conduisaient les eaux usées de la cité
universitaire dans le caniveau a amélioré la situation
après la visite du maire de la ville de Ouagadougou sur les lieux selon
les riverains
Mais quelques temps après la situation est revenue
à la case départ car elle n'a pas fondamentalement changé
et les riverains continuent de subir les nuisances de toutes sortes. Ces
nuisances n'ont jamais été éliminées et pire, elles
se sont aggravées avec l'arrivée de l'hivernage.
Les riverains vivent dès lors dans l'angoisse et la
crainte des risques de l'épidémie de choléra qui
sévit actuellement dans la ville de Ouagadougou.
Leurs angoisses se justifient par le fait que les eaux
usées de la cité universitaire continuent d'être
déversées dans le can iveau d'eaux pluviales.
A cela s'ajoutent les comportements de certains riverains qui
jettent également dans le caniveau des eaux usées, des
déchets solides (restes d'aliments, des restes animaux morts, des
ordures ménagères de toutes sortes) et d'autres qui y font leurs
besoins entretenant ainsi les nuisances.
En somme d'énormes quantités d'eaux usées
sont rejetées chaque année sans traitement dans l'environnement
urbain. Les déversements de ces eaux usées brutes ou mal
épurées sont une véritable source de pollution des eaux de
surface et des eaux souterraines par infiltration. Les populations qui se
lavent avec ces eaux usées ou qui les réutilisent pour la
confection des briques ou l'arrosage des légumes sont exposées
à des maladies hydriques, dermatologiques et à des infections
gastro-intestinales.
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