WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Développement agricole et son impact sur la disponibilité et l'approvisionnement des produits agricoles de base de 2006 à  2015

( Télécharger le fichier original )
par donatien Kalala
université de Lubumbashi en R.D.C  - ingénieur agro économiste 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

0. INTRODUCTION GENERALE

Le continent Africain dispose d'un immense potentiel qui doit lui permettre non seulement de se nourrir, d'éliminer la faim et l'insécurité alimentaire, mais aussi de devenir un acteur majeur des marchés internationaux. Ce potentiel, ce sont ses terres, ses eaux, ses femmes et ses hommes...L'agriculture représente une part essentielle de l'économie de tous les pays de ce continent. Elle a donc son rôle à jouer dans la résolution de nos priorités continentales que sont l'éradication de la pauvreté et de la faim, la dynamisation du commerce intra-africain et des investissements, l'industrialisation rapide et la diversification économique, la gestion durable de nos ressources et de l'environnement, la création d'emplois etc. (NEPAD, 2014).

Cependant, la croissance agricole a un impact spécial sur la réduction de la pauvreté dans toutes les catégories de pays. Une rapide croissance agricole en Inde par suite d'innovations technologiques (diffusion de variétés à haut rendement) et en Chine par suite d'innovations institutionnelles (système de responsabilisation des ménages et libéralisation des marchés) s'est accompagnée d'un important recul de la pauvreté rurale. Récemment, au Ghana, la forte réduction de la pauvreté, induite en partie par la croissance du secteur agricole, a été en grande partie enregistrée au niveau des ménages ruraux. (Banque mondiale, 2008)

L'agriculture peut grandement contribuer à l'atteinte des Objectifs du Millénaires de Développement. C'est d'elle que les pauvres des pays en développement qui vivent en région rurale tirent en majorité leurs revenus, et c'est elle qui procure aux populations rurales et urbaines la plus grande partie de leur nourriture. Largement tributaire de la base de ressources naturelles, l'agriculture influe sur la durabilité de l'environnement. (Agence canadienne de développement 2003)

D'après la banque mondiale(2008), l'agriculture contribue au développement en tant qu'activité économique, en tant que moyen de subsistance et en tant que source de services environnementaux ; elle est donc un unique instrument du développement :

· L'agriculture en tant qu'activité économique : elle peut alimenter la croissance de l'économie nationale, offrir des opportunités d'investissement au secteur privé et être le principal moteur des industries apparentées et de l'économie rurale non agricole.

· L'agriculture en tant que moyen de subsistance : selon les estimations, elle offre un moyen de subsistance à 86 % des populations rurales. Elle emploie 1,3 milliard de petits paysans et de

2

ruraux sans terres, elle assure une« protection sociale financée par la ferme »lorsque des chocs se produisent dans les espaces urbains, et elle est la fondation de communautés rurales viables.

· L'agriculture en tant que source de services environnementaux : elle est aussi l'une des principales sources de services environnementaux dans la contribution de la fixation de carbone, la gestion des bassins versants et la préservation de la biodiversité.

3

1. PROBLEMATIQUE

Le monde en général et le Congo en particulier accuse une expansion démographique intense, mais la source principale de l'alimentation humaine et animale reste sans contester la production agricole (Tournier, 1989). Cependant, la RD Congo présente une fluctuation intense des prix des produits agricoles en progression géométrique exagérée, étant donné que les situations sociales et économiques d'un pays sont liées à la façon dont ce dernier produit, consomme, repartit et stabilise le prix au cours du temps (Ngoie, 2002).

Le contexte économique actuel du pays indique qu'en dépit du taux de croissance affiché, et de la baisse des pressions inflationnistes, la situation sociale est restée précaire en 2011 et même en 2012. La progression du pays vers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD, 2015) demeure très lente. La pauvreté touche 70,5% de la population congolaise, le pays ne dispose pas de politique de protection sociale. S'agissant de l'emploi des jeunes, plus de 70% d'entre eux sont au chômage. La RDC n'a pas encore de véritable politique de l'emploi des jeunes. Après la crise financière internationale, le pays s'est mis sur le sentier de la croissance robuste visant à réduire la pauvreté. Entre 2011 et 2012, le taux de croissance moyen enregistré est de 7,1% du PIB. (OMD, 2015).

Bien que plus de 70% de la population vit de l'agriculture en République Démocratique du Congo, la part de l'Agriculture dans le budget national en 2003 était seulement de 1,44%. Depuis lors, elle n'a jamais atteint 10% comme le prévoyaient les accords de Maputo en 2003 (Kitsali, 2013).

Pour ce qui est de la province du Katanga, depuis la chute de l'industrie, l'agriculture a toujours été et reste encore actuellement le secteur refuge par excellence occupant 71,4% de la population et faisant vivre 92,6% de la population. Mais, son caractère traditionnel (avec une productivité très faible) ne permet malheureusement ni de répondre de manière satisfaisante à la demande alimentaire locale de plus en plus croissante, ni de doter les exploitants agricoles familiaux d'un revenu suffisant à même de satisfaire leurs multiples besoins (Nkulu, 2010). Et l'auteur ajoute que selon un rapport de la FAO (2007), le revenu annuel moyen de ces agriculteurs est estimé à environ 220 USD.

La démographie des grandes villes de la province accroît d'une manière exponentielle avec un taux de chômage critique et d'une misère perceptible dans toutes ses dimensions sociale et économique. Cette situation accélérée est le fait d'une augmentation migratoire depuis les campagnes vers les grandes villes, occasionné par l'exode rural, la recherche de la vie meilleure et les rébellions en fractions importantes. Pour s'adapter à la nouvelle vie de la ville, un bon

4

nombre des populations à bas revenu adoptent plusieurs stratégies de survie parmi lesquelles, figure l'agriculture (Keutgen, 2013).

En outre, le bilan alimentaire de la province est déficitaire, pour combler ces déficits, la province recourt de plus en plus à d'importantes importations de toutes parts et surtout d'Afrique australe. D'après le rapport de l'OCC (2010) cité par Fyama (2010), rien que pour la période allant de 2006 à 2009, le Katanga a importé 1,5 millions de tonnes de maïs, 26,194 tonnes de riz et 12,178 tonnes de tomates alors que tous ces produits sont aussi produits localement.

En effet, le gouvernement provincial tente plusieurs fois de résoudre ce problème à mettant en place certains mécanismes pour relancer les activités agricoles. Outre la distribution des tracteurs dans différents districts et villes de la dite province en 2013 (ministère de l'agriculture provinciale, 2013). On peut citer encore par exemple en 2006,le programme provincial de relance de la production locale de maïs à travers d'une part, la campagne de distribution à crédit de la centaine de tracteurs à des fermes et à des coopératives agricoles, et, d'autre part, l'obligation plusieurs fois renouvelée pour chaque entreprise minière oeuvrant au Katanga d'emblaver au minimum 500 hectares maïs. Par rapport au nombre d'entreprises oeuvrant dans la province, l'emblavement d'au moins 13 000 hectares de maïs avec une production estimée à 40 000 Tonnes étaient attendus. A cela s'ajoute les actions ou stratégies issues des ateliers de réflexion de la table ronde sur l'agriculture, en vue de permettre une croissance durable du secteur agricole et de retrouver un niveau de sécurité alimentaire acceptable. Entre autre :

? Recentrer l'action de l'Etat en général et du Ministère de l'Agriculture en particulier, en partenariat avec les ONG et les bailleurs de fonds, sur le rétablissement des services agricoles de base, en vue d'améliorer et d'accroître, de manière durable, les systèmes de production ;

? Encourager et oeuvrer à la décentralisation du pouvoir décisionnel dans l'élaboration des programme provincial de développement agricole ; la relance agricole au sein de chaque territoire implique l'élaboration des plans d'action spécifiques à chacun de ces espaces ;

? Favoriser l'émergence d'un secteur privé capable de développer l'agriculture et d'assurer l'approvisionnement en intrants ainsi que la commercialisation des productions en rapport avec la privatisation de certaines tâches autrefois dévolues aux services techniques du Ministère de l'Agriculture (SENAMA, SENAFIC, SENASEM);

5

? Favoriser l'émergence d'un secteur privé compétitif susceptible d'offrir à tous et de façon équitable des conditions raisonnables d'accès aux intrants et de commercialisation des productions (sans marges excessives) ;

? Mettre en place un système de développement agricole qui repose sur le dynamisme des associations paysannes, avec l'encadrement conjoint des ONG et des services publics organisés en conseils agricoles de base ; A cet effet, réfléchir à la création d'un fonds d'appui au secteur agricole qui sera une structure tripartite comprenant les opérateurs du secteur privé, les associations d'agriculteurs et le Gouvernement Provincial ;

? Promouvoir la professionnalisation du secteur agricole et la création d'entités économiquement viables pour que les agriculteurs vivent honorablement de leur travail ;

? Réaliser la promotion et le renforcement des organisations professionnelles agricoles avec l'appui des ONG tant nationales qu'internationales ; définir les modalités de financement pour assurer l'essor de ces organisations ;

? Promouvoir la gestion durable des ressources naturelles en sauvegardant l'environnement. A cet effet, l'élaboration d'un plan de gestion environnementale est requise.

Au regard de ce qui précède, les questions principales auxquelles nous allons nous employer à répondre tout au long de cette étude sont les suivantes :

Est-ce que après les différentes actions menées, le Katanga avait - t - il enregistré une augmentation des productions agricoles ces dix dernières années ?

Quel est le bilan alimentaire de la province pendant cette période étudiée ?

Comment les prix des produits agricoles de base se sont-ils comportés sur les marchés ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus