CONCLUSION
La pollution de la lagune Ebrié, qui demeure un
problème crucial pour le pays, n'est pas une fiction, mais une
réalité à laquelle il faut accorder un
intérêt particulier en dotant les structures impliquées
dans sa gestion, des moyens nécessaires pour lui redonner sa
qualité d'antan. Cela est tellement réel que, notre étude
même si elle ne confirme pas la présence des coliformes
fécaux, a pu démontrer que la berge lagunaire d'Abobo
Doumé reste comme toute la lagune Ebrié, polluée, avec la
présence de coffre à ordures, les moulins à manioc et le
marché de poissons en sa bordure. Pour justifier cette pollution,
l'analyse des effluents nous a donné des valeurs qui confirment que la
berge lagunaire d'Abobo Doumé est effectivement polluée par des
eaux usées. Les eaux usées qui sont rejetées dans la
lagune sans aucun traitement, contrairement aux pratiques admises dans les pays
développés.
La majorité des répondants (96%) reconnait que
la berge lagunaire d'Abobo Doumé est polluée et elle accuse dans
64,25% de cas, les ordures ménagères, les WC et autre
déchets. Etant conscients, 92% des répondants sont près
à payer pour la dépollution de la lagune, mais ici, les hommes
(96%) sont plus sensibles que les femmes (89%). 73% des enquêtés
affirment que la pêche se réalise normalement et que les produits
halieutiques sont issus de cette pêche.
De plus, la pathologie la plus fréquente dans la
formation sanitaire d'Abobo Doumé est le paludisme avec 83,51% dont la
pollution de la lagune serait le nid du vecteur qui est l'anophèle
femelle.
En outre, la population d'Abobo Doumé produit comme
rejet domestique 181265 g de DBO5 par jour, soit 3021 EH. Cependant, les
rapports (DBO5/DCO = 0,4) et (DCO/DBO5 = 2,5) confirment la pollution de la
berge lagunaire par des eaux usées.
En ce qui concerne la conductivité, les valeurs varient
entre 2260 et 2810. Elles sont considérées comme étant les
caractéristiques d'une eau très minéralisée qui est
impropre à l'agriculture.
Au regard de tous ces résultats, notre cri d'alarme est
que cette berge lagunaire n'ayant pas encore reçu les rejets chimiques
industriels, il faudrait rétablir rapidement le CIAPOL, afin que des
stratégies de prévention réelles et de dépollution
puissent être mises en oeuvre en vue d'éviter des catastrophes
humanitaires sans lendemain.
Aussi, faudrait-il que le CIAPOL installe des stations
permanentes de vérification dans la berge lagunaire d'Abobo Doumé
aux fins de poursuivre notre travail qui sans nul doute, n'est pas exhaustif.
L'adoption des textes d'application du code de l'eau et du code l'environnement
contribuerait davantage à la réussite de la mission du CIAPOL.
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