3.2 Matériels et méthodes
La zonation de la végétation a été
étudiée en utilisant la technique des transects. Le transect
partait de la zone exondée vers la zone inondée. Lorsque le
substrat le permet, une corde graduée de 10 en 10 cm est utilisé.
Sinon un ruban métallique est employé pour mesurer les distances.
Sept (7) transects représentant différentes situations
morpho-pédologiques de la zone ont servi à étudier la
répartition des principaux groupements végétaux en
relation avec l'humidité (Figure 15). La présence de chlorure de
sodium dans le sol ou dans l'eau ou encore dans les deux à la fois,
constitue un second facteur de répartition de la
végétation dans les stations humides du delta.
Tableau 9 - Situation et coordonnées géographiques
des transects
Sites
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Latitude
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Longitude
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Transects
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1. Fleuve Sénégal (rive gauche amont
barrage de Diama)
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Barrage Diama (amont)
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N 1612'72"
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W 1624'46"
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Transect C
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Djoudj
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N 1624'72"
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W 1618'31"
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Transect D
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Ouassoul
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N 1628'86"
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W 1601'64"
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Transect F
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2. Taoué
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Taoué 1 (Richard-Toll)
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N 16 26' 96"W 15 41' 79"Transect
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G
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3. Zones basses inondables
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Guembeul (vasière, ancienne mangrove)
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N 1557'10"
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W 1628'47"
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Transect A
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Savoigne (plaine inondable)
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N 1609'37"
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W 1618'31"
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Transect B
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Débi (rizière abandonnée)
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N 1630'70"
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W 1616'20"
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Transect E
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En vue d'intégrer les modifications
saisonnières, deux transects ont été
réalisés respectivement en saison sèche (février et
mars) et en saison des pluies (août) au niveau de quelques sites.
Pour faciliter le repérage des points de
réalisation des transects pour l'étude ultérieure de
l'évolution du tapis végétal, des bornes fixes en
béton ont été installées au niveau des 7 sites
(tableau 9 et Figure 15).
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Les relevés phytosociologiques ont été
effectués en fonction de la physionomie du groupement
étudié, le long des transects. Un quadrat en bois de
1m2 posé en plusieurs points sur le tapis
végétal a été utilisé. Toutes les
espèces présentes à l'intérieur du quadrat sont
notées, avec pour chacune d'elles une appréciation quantitative
suivant l'échelle classique d'abondance dominance de Braun-Blanquet
(1932) :
+ = peu abondant
1 = abondant mais avec un faible recouvrement ou assez peu
abondant mais avec un recouvrement plus grand.
2 = Très abondant ou recouvrement supérieur
à 5%
3 = Recouvrement de 25 à 50%, abondance quelconque
4 = Recouvrement de 50 à 75%, abondance quelconque
5 = Recouvrement supérieur à 75%, abondance
quelconque
Nous avons réalisé près de 160
relevés dans les différents sites étudiés.
La méthode des tableaux, détaillée par
Gounot (1969) et Vanden Berghen (1982a), a été utilisée
pour comparer les relevés et calculer les coefficients de recouvrement
des espèces.
La hauteur de la lame d'eau a été mesurée
dans les sites inondés avec un mètre ruban métallique ou
en eau profonde avec une perche graduée.
Le pH, la conductivité, la température,
l'oxygène dissous dans l'eau ont été analysés
in situ avec des appareils portatifs.
Dans certains sites, des échantillons de sol ont
été prélevés en surface (dans les 30 premiers cm).
Un échantillon moyen est préparé sur place pour chaque
site et mis dans des sachets plastiques étiquetés. Les
échantillons de sol ont été analysés par le
laboratoire du bureau pédologique de Hann à Dakar.
Les méthodes et techniques employés pour les
analyses de sols ont été les suivants :
· le pH : deux types de pH sont déterminés,
le pH (eau) et le pH (KCl) (méthode électrométrique).
Le pH eau correspond à la concentration en
hydrogène (H+) de la solution du sol. Il est appelé ainsi car il
est mesuré dans un mélange terre/eau. Le pH KCl correspond
à la concentration en hydrogène (H+) du sol obtenu
après ajout de KCl. Le KCl a pour effet de chasser les H+
fixés sur le complexe argilo-humique, ce qui permet de déterminer
l'acidité totale ou acidité de réserve du sol. Le PH KCl
est donc un pH «théorique» qui permet de connaitre
l'acidité potentielle du sol. Il correspond au pH vers lequel tendent
tous les sols à cause du processus d'acidification. Le pH KCl est
toujours inférieur au pH eau, l'écart entre les 2 varie de 0,2
à 1,5 :
Ecart < 0,5 acidité de réserve faible
Ecart < 1 acidité de réserve moyenne
Ecart > 1 acidité de réserve
élevée
·
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la conductivité électrique traduit la
minéralisation totale de l'eau. Sa valeur varie en fonction de la
température. Elle est donnée à 20 °C. Elle est
exprimée en micro-Siemens par cm (j.tS / cm). Approximativement la
valeur en j.tS/cm correspond à la salinité en mg/l.
La norme de salinité utilisée est celle de Le
Brusq (1984) :
0,5< CE < 2 mmho: sol salé
CE >4 mmho : sol sursalé
· les matières organiques (%) : somme
hétérogène de composés carbonés d'origine
végétale et animale (débris en cours de
décomposition, humus,...). Elles stimulent l'activité biologique
du sol
· l'azote total (N) en % (méthode Kjeldahl) : le
dosage de N repose sur la transformation des composés azotés
dosables par minéralisation. L'azote Kjeldahl représente les
formes réduites de l'azote, soit l'azote organique et l'azote
ammoniacal
· le carbone organique (C) en % (méthode Anne):
l'oxydation du carbone s'effectue à chaud avec le bichromate de
potassium
· le phosphore assimilable (P) en ppm (méthode
Bray 1) :
· la granulométrie (méthode par pipette de
Robinson) : elle indique la texture du sol qui est la proportion relative des
différentes fractions solides du sol.
· les bases échangeables (méq/100g) : sont
des éléments directement disponibles pour les plantes
(méthodes à l'acétate d'ammonium à l'acétate
sodium).
· la capacité d'échange cationique T
(méq/100g) c'est la capacité pour un sol à capter les
cations (méthode de saturation NH4)
· le taux de saturation V (%) = (somme bases
échangeables (S) x 100) / T
· le bilan ionique (méthodes
spectrophotométrique et titrimétriques) : il n'a
été déterminé que lorsque le sol est salé.
Il permet de déterminer le type de salinité du sol. Le diagramme
de Piper est utilisé à cet effet.
Figure 15 - Carte de localisation des sites des transects
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