1.5 Hydrogéologie
La plupart des eaux souterraines sont fortement salées,
avec des taux de salinité excédant souvent ceux de l'eau de la
mer (EUROCONSULT-RIN, 1990). Elles se trouvent généralement
à plusieurs mètres de profondeur. Des eaux souterraines douces
peuvent être trouvées en dessous des terres sableuses
(céanes).
Les études hydrogéochimiques sur
l'aquifère du Delta (EUROCONSULT-RIN, 1990) ont montré que les
eaux de la nappe sont de mauvaise qualité. Elles ont
révélé que:
- ces eaux appartiennent à un faciès de type
chloruré, sodique et potassique;
- elles sont fortement minéralisées;
- les Solides Totaux Dissous (TDS) sont supérieurs
à 10 000 mg/l ; ce qui indique leur inaptitude pour l'irrigation.
Concernant la teneur en chlorures de la nappe, l'influence du
lac de Guiers ne se fait nettement sentir que dans une faible frange en bordure
du lac. Elle est plus importante sur la rive est que sur la rive ouest (Plaud,
1966).
16
La construction de digues et du barrage anti-sel a
augmenté les fluctuations de la nappe phréatique (Deckers et
al., 1996).
1.6 Hydrographie et hydrologie
Le fleuve Sénégal, après un parcours
est-ouest de 80 km environ, entre Dagana et Diamer, prend une direction
sud-ouest jusqu'à Saint Louis, puis longe le cordon littoral large de
100 à 400 m appelé la langue de Barbarie. Son issue dans
l'océan atlantique a souvent varié. La première embouchure
se situait à environ 27 km de Saint Louis.
Les rivières sont nombreux. Les plus importants sur la
rive gauche du fleuve sont:
- La Taoué, qui met en relation le fleuve et
le lac de Guiers ; dans les années 70, ce chenal sinueux a
été remplacé par un canal artificiel quasi rectiligne qui
améliore la recharge du lac avec les eaux du fleuve;
- Le Djoudj, dans la cuvette argileuse du même nom
qui se ramifie en divers marigots;
- Le Gorom, entre les cuvettes du Djoudj et
du Djeuss; des bras le relient aux marigots de Lampsar et de
Diovol;
- Le Djeuss qui rejoint le marigot de Ngalam,
en amont de Sanar;
- Le marigot de Ngalam qui a une direction sud-nord et rejoint le
Djeuss;
- Le Lampsar ou Kassak, long d'une centaine de
kilomètres et large de 30 à 100 m.
En plus de la cuvette du Djoudj, dans la boucle du
fleuve, il existe une autre dépression, le N'Diael, parfois en
eau très longtemps après de fortes crues, souvent à sec
plusieurs années de suite. Les limites de cette dépression
bordée de dunes sauf au nord sont indistinctes. Le N'Diael,
était alimenté par le marigot de Nieti-Yone, un
défluent du lac de Guiers avant que celui-ci ne fàt barré
en 1951.
Sur l'ensemble de son parcours dans le delta, la pente moyenne
du fleuve est de 0,006 %o. Cette pente quasi nulle est même par endroits
inversée. Ces particularités morphologiques sont à la base
du processus annuel de remontée saline vers l'amont du fleuve, avant la
mise en fonction du barrage de Diama.
Le régime des eaux du fleuve Sénégal se
caractérise par l'alternance annuelle d'une période de crue et de
décrue. La crue principale est alimentée par les pluies tombant
sur le massif du Fouta-Djallon. Elle débute en juin-juillet pour
s'achever en octobre-novembre
En régime naturel, le tronçon principal du
fleuve conserve, de mi-juillet (début de la saison des pluies)
jusqu'à février, les caractéristiques d'une eau
fluviatile, c'est-à-dire avec des débits
17
importants. Du début de la saison sèche
(novembre) au début de la saison des pluies (mi-juillet), le cours
inférieur du fleuve a un régime de plus en plus proche de celui
d'un estuaire, au fur et à mesure de la remontée de la langue
salée dans le lit du fleuve jusqu'à 150 km de l'embouchure et
parfois jusqu'à 200 km. L'intrusion d'eau marine débute lorsque
le débit du fleuve devient inférieur à 600
m3/s. Les écoulements fluviaux freinent la remontée
vers l'amont des eaux océaniques, tant qu'ils se maintiennent au-dessus
de 50 m3/s. Lorsque le débit fluvial devient inférieur
à 50 m3/s, la remontée salée ne dépend
plus que de la durée de la période d'étiage,
conditionnée par la date d'arrivée de la crue suivante (Rochette,
1974).
L'alternance de poches d'eau et d'assèchement dans le
lit est particulièrement observée en fin juin-début
juillet, juste avant la saison des pluies. Les débits diminuent et les
écoulements deviennent laminaires.
Figure 9 - Carte du réseau hydrographique du Delta du
fleuve Sénégal
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Figure 10 - Carte des zones humides, des zones inondables et
cours d'eau permanents du Delta
19
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