1-4/ Le cadre conceptuel
Après la définition de ces objectifs, nous avons
essayé une élucidation conceptuelle afin de bien
déterminer le cadre théorique de notre travail. Le choix des
concepts n'est pas anodin et répond à l'objectif de notre travail
même si d'autres concepts peuvent trouver leur pertinence dans ce cadre,
mais nous nous efforcerons au cours de notre propos d'apporter des
éclairages nécessaires.
Changement climatique
Ce concept est analysé selon la définition du
GIEC, c'est-à-dire comme « toute évolution du climat qui se
caractérise par une modification significative de la moyenne et /ou
variabilité de ses propriétés pendant des
décennies5 ». Cette définition semblerait plus
large car elle englobe les modifications du climat dues à la
variabilité naturelle et aux activités anthropiques. La
responsabilité de l'homme dans le changement climatique
a généré des inquiétudes au plan international.
Cela a suscité la mise en place à Rio de Janeiro au
Brésil, d'une convention dite du climat ratifiée par 159 pays et
qui a trouvé son prolongement dans le Protocole de Kyoto en 1997.
Pour (Arlery et al, 1973), en citant l'OMM, le
changement climatique est un terme général qui englobe «
toutes les formes d'inconstances climatiques quelle que soit leur nature
statistique ». A l'échelle du Sahel (notre zone d'étude y
comprise), on peut parler de changement climatique car la modification des
précipitations ne peut pas être comparée à «
une crise passagère et limitée dans l'espace » (Leroux,
2000) mais s'inscrit dans le cadre d'un « réel »
changement.
Risque
Le risque est synonyme de danger dans sa conception commune.
Mais cette définition peut paraitre un peu réductrice car le
risque est envisagé dès lors que sous l'aspect d'un danger qui
survient. Dans la discipline climatologique, le concept de risque pourrait
contenir une double idée, celle de danger et d'exposition au danger
(Vigneau, 2000).
Autrement dit, le risque constitue une jonction entre la
survenue d'un phénomène, par exemple les fortes pluies, les
cyclones tropicaux, les vagues de chaleur, et la manière dont les
systèmes socio-naturels font face à ses phénomènes.
Il se définit dans cette équation ci-dessous : RISQUE =
ALEA + VULNERABILITE
5 GIEC, op cit,p8
13
Aléa
Le terme signifie la « probabilité d'occurrence
d'un phénomène susceptible d'entrainer des dommages
»6. En d'autres termes, il représente un potentiel pour
un événement de se produire et ayant des conséquences qui
peuvent être négatives. Le terme aléa renvoie pour cette
étude aux modifications notées sur le climat et qui sont
susceptibles de déclencher un danger, mais ne représente pas
réellement le risque.
Vulnérabilité
Le terme de vulnérabilité peut être
défini comme une fragilité aux agressions de l'extérieur.
Une fragilité qui peut être liée à certaines
caractéristiques ou circonstances qui rendent un système
susceptible de subir l'effet d'un danger. Elle est corollaire au type
d'aléa, à son intensité et à la nature des enjeux
(maison, usine, population, établissement humain...) en question.
Le GIEC définit en revanche, la
vulnérabilité comme un niveau selon lequel « un
système est susceptible ou incapable de faire face au changement
climatique », Autrement dit, elle est fonction de l'exposition
et de la sensibilité des systèmes aux effets de
l'aléa mais aussi la capacité d'y faire face (GIEC,
ibid).
Inondation
Une inondation peut être définie comme un
envahissement des lieux habituellement émergés par l'eau. Elle
peut résulter de facteurs géomorphologiques, hydrologiques,
climatologiques, anthropiques et dépend, dans une certaine mesure, du
contexte spatial, (Wallez, 2010), défini dans notre
étude comme la ville, et des dispositions des populations, comprenons
ici la dynamique urbaine.
Il existe plusieurs types d'inondation :
Elles peuvent être liées à un
débordement d'un cours d'eau de son lit mineur pour occuper le lit
majeur.
Elles peuvent aussi être le résultat d'une
accumulation d'eau ruisselée au cours ou après une averse, quand
il y a incapacité d'infiltration ou un faible système
d'évacuation des eaux. C'est ce type d'inondation qu'on voit souvent en
milieu urbain et qui est évoqué dans ce travail.
6 Lettre pigb-pmrc- France, Changement global,
Septembre 1998, n* 8
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